Planète Robots N°41

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PLANÈTE

ROBOTS

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LE ROBOT CHAUVE-SOURIS ULTRALÉGER DE CALTECH

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2017 - NUMÉRO 47

N O U V E L L E S

T E C H N O L O G I E S

D U

F U T U R

CINÉMA

BLADE RUNNER 2049 LA ROBOTIQUE FACE À LA DÉPENDANCE

FUTUR

2040 DES ROBOTS

planeterobots.com

L 11849 - 47 - F: 5,90 € - RD

L'APPLICATIF, CŒUR DU ROBOT

DANS CHAQUE FOYER CASSIE un robot de livraison bipède

NORVÈGE les tunnels aquatiques

AIRBUS veut des taxis volants autonomes


KR 3 AGILUS �Maximum de performance dans un minimum d‘espace

u a e v u o N

L‘expertise KUKA, concentré dans le KR 3 AGILUS, est en train d‘établir de nouveaux standards dans la gamme de robots portant la charge de 3 kg. Ce robot léger peut réaliser toutes les tâches avec agilité, dynamisme et un maximum de précision, rendant la production plus flexible même dans les espaces exigus. Pour plus d‘informations visitez notre site web : www.kuka.fr

KUKA_KR3_FR_220x297.indd 1

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« Rien ne se passe comme prévu, c'est la seule chose que nous apprend le futur en devenant du passé. »

Daniel Pennac – Chagrin d'école - 2007

édito Il n'y a pas de bonne façon d'imaginer le futur, nous n'en avons toujours qu'une approximation. Lorsque l'on essaye de se projeter dans un futur proche, notre esprit a tendance à réduire le temps et planifier des avancées technologiques qui finalement n'arrivent que plus tard. Au contraire, plus nous imaginons un futur éloigné, plus l’actualité de celui-ci est finalement proche. Depuis quelques numéros déjà, nous tentons une approche de la vie quotidienne en 2040 à travers une série d’articles de prospective. Mais 23 ans, c'est une vue à court ou à moyen terme ? Sommes-nous optimistes ou pessimistes face à la vitesse des technologies mises en place ? Il est fort possible que certaines technologies que nous décrivons ici ne soient encore qu'à leurs balbutiements, ou au contraire déjà totalement dépassées en 2040. À côté de cette difficulté d'analyse du temps, de mise au point des technologies, il y a tout simplement une ignorance de nos besoins, des découvertes des prochaines décennies et de l'actualité. À l'heure où nous écrivons ces lignes, personne ne sait quelle découverte majeure ou quel fait historique vont apparaître dans nos livres d'histoire à propos des prochaines décennies. Ceuxci, parce qu'il y en aura probablement, bouleverseront les choses. Des besoins disparaîtront parce que l'on aura bien mieux et il sera inutile de poursuivre dans une voie bouchée. Un conflit ou une catastrophe écologique pourraient bouleverser nos mentalités et d'autres choix technologiques seront ainsi faits. Personne ne le sait. Notre étude du futur repose sur notre compréhension du présent, il ne prend pas en compte ce que nous ne savons pas encore mais il sera intéressant de revenir sur nos prédictions en 2040 afin de comparer nos écrits et la réalité de notre quotidien. Peut-être que nous serons présents pour analyser nos marges d'erreur à travers de nouveaux articles comparatifs ! C'est ce que nous nous souhaitons. ■Frédéric

Boisdron

Le site des nouvelles technologies

www.planeterobots.com PLANÈTE ROBOTS N°47

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S o mmaire

Septembre / octobre 2017 - N° 47

08 Robots News

ÇA VIENT DE SORTIR Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.

14 Le droit des robots

Les robots coursiers : des objets roulants non identifiés.

16 Bordeaux candidate ÉVÉNEMENTS

pour accueillir la RoboCup 2020

La Fédération Française de Robotique prépare la candidature française.

DOSSIER : LE LOGICIEL AU SERVICE DU ROBOT

18 Les applications, le nerf de la guerre

Ce sont les applications qui feront vendre des robots.

26 NAO et Pepper, une communauté de développeurs qui s'est professionnalisée

Création d’applications, développement de l’automatisation, nouvelles demandes et nouveaux besoins.

30 Leenby chez Hocaro, la robotique au service de l’humain

Chacun peut posséder son propre bras robotisé et le programmer selon ses désirs.

32 Robotique et dépendance ROBOTS DE SERVICE

L’homme s’est-il fait un croche-pied en créant sa plus belle béquille : la robotique.

40 Le robot Spoon, une conception issue de l’expérience NAO

En cours d’expérimentation dans un centre commercial.

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com

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42 Teleport, un robot de téléprésence

76 La Norvège surfe sur les tunnels

44 Vie quotidienne en 2040 :

80 Friend, un ami venu du Nord

52 Un futur robot livreur de colis

82 Vie quotidienne en 2040 : dans votre futur

ROBOTS AU TRAVAIL

88 News spatiales

immersive

L’IRT B-Com et Orange ont dévoilé un démonstrateur très concluant.

l'odyssée des robots

La robotique de service de 2040 sous forme de fiction.

dénommé Cassie

Un robot livreur non pas volant ou roulant, mais marchant.

54 Des drones bien encadrés

Respect des normes de sécurité en vol.

58 Le robot chauve-souris ultraléger RECHERCHE ROBOTIQUE de Caltech

Un robot autonome imitant le vol de la chauve-souris avec un biomimétisme étonnant.

60 Les lanceurs du futur

INNOVATIONS DU FUTUR Nos cargos et paquebots de l’espace.

68 À la découverte des fonds marins

Un concours XPRIZE afin de cartographier le plancher océanique.

72 Sunna Design a maintenant son usine du futur

Cette jeune PME travaille au quotidien dans une usine qui intègre les dernières technologies de réalité augmentée.

aquatiques

Ces tunnels flottants pourraient apparaître dès 2023. Un tout nouveau système d’exploitation ouvert à tous, dans le Cloud.

dressing, des vêtements communicants

Nos vêtements vont proposer des services au-delà de leurs propriétés textiles. L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques.

90 News gadgets

Notre sélection de gadgets qui ont retenu notre attention.

92 News concepts

Pas encore des produits, mais des designs dignes d’intérêt.

94 News médias

ROBOTS & MÉDIAS Quelques idées de lecture ou de cinéma.

96 Cinéma : Blade Runner 2049 En quête d’humanité.

98 News jeux vidéo

Les robots sont les nouveaux héros des jeux vidéo.

74 Un taxi volant autonome dès fin 2017 ?

Airbus cherche à concevoir un taxi volant monoplace, électrique, multirotor et autonome.

Rédacteurs Lionel Alvergnas, François Amos, Odile Haumonté, Me Alain Bensoussan, Fleur Brosseau, Alain Clapaud, Jérôme Damelincourt, Emmanuelle Dormond, Josèphe Ghenzer, Screetch, Richard Seltrecht et Arthur Vernassière.

© 2017 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé en Italie

Secrétaire de rédaction Louise Santonnax

La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com

Direction artistique Patrick Lusinchi Responsable publicité Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525

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La photo du mois

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oftbank Robotics et Zora Bots viennent de signer un partenariat qui va pousser la démocratisation du robot NAO. Le petit humanoïde n’est plus la tête d’affiche de Softbank Robotics, le délaissant pour sa nouvelle star, Pepper. Il était temps, pour ses très nombreux fans, que NAO revienne sur le devant de la scène. Zora Bots, société éditrice de logiciels pour robots d’origine belge avait l’habitude de s’approvisionner en robots NAO chez Softbank Robotics pour les redistribuer, avec leur logiciel Zora. Dédié à l’aide à la personne, dans le domaine médical principalement, Zora sera livré d’office avec les robots NAO commercialisés par Zora Bots, devenant le distributeur numéro 1 au monde du petit humanoïde. Zora Bots semble motivé pour augmenter le nombre de NAO de par le monde, à travers les établissements médicaux et les services associés. Espérons seulement que le robot ne soit pas limité à cette seule application.

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ROBOTS

actualités

Le KUKA Student Award, concours de la génération 4.0

Le 1er juin dernier, le centre des Arts et Métiers de Lille a accueilli la première édition du KUKA Student Award, un concours initié par le spécialiste de la robotique et le leader de l’industrie 4.0 afin de stimuler les vocations des futurs acteurs de l’industrie de demain et de créer une passerelle entre les étudiants et les sociétés industrielles. Pour KUKA, société particulièrement impliquée dans l’éducation, l’objectif de ce concours était de réunir des enseignants et des élèves ingénieurs, en BTS, en masters ou issus d’établissements d’enseignement supérieur, dans le cadre d’une compétition qui leur permettent d’acquérir des compétences techniques sur l’industrie 4.0 et de valoriser leurs capacités d’innovation et de collaboration. Les participants devaient concevoir un pont en matière plastique et le fabriquer avec une imprimante 3D robot développée par KUKA. Ils ont, tout au long de la phase de réalisation, été accompagnés par les équipes de KUKA qui leur a fourni un soutien technique afin de mener à bien leur projet. ◗

Tertill, un robot de désherbage pour nos jardins

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Festival de robotique: la France l’emporte à Montréal

L’équipe lyonnaise Robo’Lyon, composée de jeunes lycéens, a remporté le festival de la FIRST Robotics Competition de Montréal, recevant au passage le prestigieux prix du Président. Ce tournoi comprend uniquement des équipes de jeunes pour leur permettre d’exprimer leurs idées en matière de robotique. Robo’Lyon s’est donc qualifié pour la finale de Saint-Louis en avril dernier, où la team a représenté la France, une première depuis la création du concours en 1992. Sur les 68 équipes présentes, ils se sont classés 23e. ◗

Les robots qui enlèvent les mauvaises herbes étaient destinés aux professionnels jusque-là. Le Tertill est le premier robot destiné aux jardins des particuliers. De la taille d’un robot aspirateur, Tertill fonctionne à l’extérieur et est totalement étanche. Écologique, il recharge ses batteries de luimême grâce à ses panneaux solaires, même s’il est possible de le recharger via une prise USB. La coupe des mauvaises herbes se fait par fil rotatif. Il prendra en compte que les plantes que vous voulez garder sont les plus hautes, il ira donc couper celles qui poussent au pied de celles-ci. Le robot devrait être disponible en mai 2018 pour environ 250 euros. ◗


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Ecorobotix propose un robot de pulvérisation de désherbants autonome

La start-up suisse Ecorobotix a mis au point un robot qui enjambe les rangs de betteraves, de colza et bientôt de maïs. Deux robots à structure delta pendent de la plateforme et déposent les produits en petite quantité au pied des plantes. Les deux réservoirs de 30 litres embarqués suffisent pour traiter 3 hectares dans une journée. Le robot tire son énergie des panneaux solaires placés sur lui. ◗

La Chine pourrait offrir un robot compagnon à tous ses seniors

Afin de pallier à la solitude des personnes âgées, la Chine réfléchit à offrir des robots compagnons à 230 millions de Chinois les plus âgés. Une enquête chinoise montre que la famille n’a pas forcément le temps d’aller voir tous les jours ses anciens, les enfants et le travail prenant beaucoup trop de temps dans leur vie. Dans le centre d’aide sociale de la ville de Hangzhou, dix robots ont été intégrés à l’équipe pour tester la réceptivité des seniors. Les robots ne remplacent, bien évidemment, pas la présence humaine, mais permet une présence rassurante en attendant la prochaine visite. ◗

Un Knightscope K5 est tombé dans une fontaine et a mis en émoi tout Internet

Le K5 est un robot de surveillance en forme d’œuf. Il surveille les centres commerciaux et les entreprises en faisant des rondes aux horaires de fermeture. Le 17 juillet dernier, un de ces robots fut retrouvé dans une fontaine d’un centre commercial de Washington DC. Internet

s’est emparé de l’histoire et a déguisé les faits en suicide. Le robot a probablement mal interprété les résultats de sa vision et a cru qu’il pouvait rouler à cet endroit pour finalement y couler. Knightscope a annoncé qu’il allait renvoyer un robot tout neuf gratuitement en remplacement. ◗

Un Toyota HSR offert à un vétéran de guerre américain

Après avoir combattu en Afghanistan, Romulo Camargo est rentré aux États-Unis paralysé. Désirant étudier les possibilités offertes par leur robot HSR, Toyota a proposé un de leur robot au soldat bloqué sur sa chaise roulante. HSR se déplace de façon autonome et peut aller chercher des

objets, ouvrir une porte ou lui faire boire de l’eau. Pour commander le robot, Romulo utilise un stick placé dans sa bouche pour sélectionner des actions sur une tablette. Le patient a ainsi gagné en autonomie et Toyota apprend de cette expérience pour améliorer le robot en conséquence. ◗ PLANÈTE ROBOTS N°47

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ROBOTS

actualités

Des chercheurs contrôlent des robots mous en utilisant des champs magnétiques

Le drone Internet Aquila de Facebook a démontré ses capacités Facebook a constaté que 4 milliards d’humains n’avaient pas accès à Internet dans le monde et donc ne se connectaient pas à Facebook. Facebook a donc mis au point Aquila, un drone, pouvant résorber le manque à gagner du géant américain, le pauvre… Aquila pourrait à l’avenir voler à un peu moins de 1000 mètres au-dessus des zones habitées afin d’y diffuser Internet. Il pourrait voler sur de longues périodes grâce à ses panneaux solaires. Un premier vol d’1h46 au-dessus de l’Arizona aura permis d’engranger les premiers résultats pour améliorer le concept des futurs drones Aquila. ◗

© HEFEI POLICE/WEIBO.

© North Carolina State University.

Des chercheurs de l'université de Caroline du Nord ont fait une avancée dans le contrôle des robots mous en utilisant des champs magnétiques pour manipuler à distance des chaînes de microparticules intégrées dans des dispositifs robotiques mous. Pour cela, ils ont introduit des microparticules de fer dans un mélange de polymères liquides et y ont appliqué un champ magnétique pour pousser les microparticules à former des chaînes parallèles. Le mélange a ensuite été séché pour former un mince film polymère élastique intégré aux chaînes alignées de particules magnétiques. Ces chaînes leur permettent de manipuler le polymère à distance en contrôlant la direction et la force du champ magnétique. Les chaînes de microparticules de fer répondent en s'alignant avec le polymère environnant dans la même direction que le champ magnétique appliqué. En utilisant cette technique, les chercheurs ont créé trois types de robots mous : un dispositif de levage capable de soulever jusqu'à 50 fois son poids, une structure en forme d’accordéon qui se dilate et se contracte en imitant le comportement du muscle ainsi qu’un tube conçu pour fonctionner comme une pompe péristaltique. Ils travaillent maintenant à améliorer le contrôle et la puissance de leur dispositif afin d'améliorer le potentiel de la robotique molle. ◗

Un bateau autonome en prévention des noyades en Chine

L’année précédente, ce sont 15 personnes qui se sont noyées dans le lac Tian'e, à Hefei, dans l'est de la Chine. Pour prévenir ce type d’incident, depuis le 3 juillet, un petit bateau autonome muni d’un sonar et d’un détecteur de présence sous-marine parcourt le lac et agit dès que l’un des 20 capteurs optiques et infrarouges disséminés autour du lac entre en alerte. Le véhicule vient prévenir les nageurs imprudents qui s’approchent de zones dangereuses et peut faire localiser très rapidement un incident en cours aux sauveteurs. Le bateau peut également faire décoller un drone qui apportera rapidement une bouée à la personne en danger. ◗

Un drone d'exploration sous-marine capable de descendre jusqu’à 150 m

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distance, depuis le rivage ou le pont d’un bateau, via une manette ou une application dédiée contrôlée depuis un ordinateur, une tablette, un smartphone ou un masque de plongée digital. Il se déplace sous l’eau à environ 9 km/h et sa batterie dispose d’une autonomie de 2 heures Il a été testé dans les eaux de l'Arctique dans des conditions difficiles et conçu pour résister à des courants forts et une mer agitée. Sa centrale inertielle lui assure de conserver une position verticale. Il sera commercialisé début 2018 au prix de 3550 dollars et ceux qui le précommandent dès maintenant bénéficient d’une ristourne de 15 %. ◗

© Blueye Robotics.

La société norvégienne Blueye Robotics a développé un drone sous-marin destiné au grand public (plongeurs passionnés, propriétaires de navires ou pêcheurs) pour faire de l’exploration sous-marine. Baptisé Blueye Pioneer, il pèse moins de 8 kg et est capable de descendre jusqu’à 150 m de profondeur. Il est équipé de 3 propulseurs, d’une caméra grand angle full HD (1080p - 30fps) et de puissants LED, situés à l’avant, lui permettant de filmer malgré l’obscurité qui règne sous l’eau. Par ailleurs, la distorsion chromatique liée à la profondeur est corrigée par un algorithme de traitement d'images Il se pilote à


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RacerX, un drone flashé à 263 km/h

Int-Ball, un mini robot japonais à bord de la Station Spatiale Internationale

Une équipe de course de drones vient de faire homologuer par le Guinness des records un de leur engin, le RacerX pour une vitesse de 263 km/h. Avec ses petits 800 g incluant un châssis imprimé en 3D et deux batteries lithium-polymère de 1300 mAh chacune, les quatre rotors fournissent 46 000 tr/min. À savoir que les drones de course dépassent souvent les 200 km/h et les drones à destination du grand public se limitent généralement à 60/70 km/h. ◗

À bord de l’ISS depuis le 3 juin dernier, IntBall de l’Agence spatiale japonaise JAXA se présente sous la forme d’une petite boule avec deux yeux faits de LED pour montrer l’orientation de la caméra. Le robot se déplace à l’intérieur de la station à l’aide de 12 ventilateurs. Int-Ball devrait assister

les astronautes qui passent 10 % du temps à filmer ce qu’ils font. Le robot va ainsi libérer un bras en filmant lui-même la scène, piloté à distance par des techniciens au Centre spatial de Tsukuba. Il va y avoir finalement plus de robots à bord de l’ISS que d’astronautes très bientôt ! ◗

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actualités

Les prothèses Luke sont désormais commercialisées

Jusque-là réservées à quelques privilégiés qui ont servi de cobayes, les prothèses de mains Luke vont maintenant être produites et commercialisées pour les premiers clients. La société Mobius Bionics va produire quelques dizaines

d’exemplaires dès cette année 2017. Cette prothèse est, à l’origine, une commande du Pentagone afin de pallier à la perte de membres des personnes amputées lors des combats en Irak et en Afghanistan. Le pilotage de ces prothèses est précis mais demande quelques semaines à son utilisateur pour que cela devienne aussi naturel qu’avec le membre d’origine. Pour actionner les mouvements de Luke, il faudra exciter des capteurs placés dans les chaussures du porteur. Lever le pied fera lever le bras correspondant, par exemple. ◗

Un dispositif pour aider les victimes d’AVC à retrouver l’usage partiel de leur main paralysée

© Leuthardt Lab - Washington University School of Medicine.

Des chercheurs de la Washington University School of Medecine de SaintLouis aux USA ont développé un dispositif destiné à aider les victimes d’un AVC à retrouver plus vite, tout ou partie, de la mobilité de leur main paralysée. Baptisé Ipsihand, il se compose d’un gant robotisé que le patient enfile sur sa main paralysée et qu’il contrôle par la pensée via des électrodes positionnés sur un casque, qu’il revêt, et qui transmettent des signaux à son cerveau. En contrôlant ce dispositif par la pensée grâce à une interface cerveau-ordinateur, il arrive à entraîner les parties indemnes de son cerveau à prendre en charge les fonctions précédemment effectuées par celles endommagées par son AVC. Des tests ont été réalisés avec une dizaine de volontaires ayant été victimes d’un AVC depuis 6 mois ou plus. Ils ont été encouragés à utiliser ce dispositif au moins 5 jours par semaine, pendant 10 min à 2 h par jour. Les résultats obtenus ont été encourageants puisqu’ils sont arrivés à saisir des objets avec leur main paralysée et à les tenir puis à les déplacer en faisant de larges mouvements avec leur bras. ◗

Deux navettes autonomes de NAVYA vont être déployées sur un campus américain

© NAVYA.

ROBOTS

Dès cet automne, deux navettes autonomes et 100 % électriques ARMA de NAVYA circuleront sur une partie du campus de l’université du Michigan. Elles y effectueront un trajet d’environ 3 km pour assurer la liaison entre le Lurie Engineering Centre et le North Campus Research Complex sur Plymouth Road. Chaque navette peut transporter jusqu’à 15 passagers (étudiants, professeurs et personnel de l’université) à la vitesse d’environ à 25 km/h. Elles seront équipées d’une multitude de capteurs, d’un Lidar, d’un GPS, de caméras et du wi-fi afin de recueillir un maximum de données sur leur fonctionnement. Les caméras serviront aussi à enregistrer la réaction des passagers et suivre leurs habitudes d’utilisation. Dans un 1er temps, elles seront mises à disposition pendant les heures d’affluence. Si elles sont bien accueillies par les utilisateurs, leur service pourrait alors être étendu. Par ailleurs, NAVYA a récemment annoncé l’implantation de sa première usine d’assemblage hors d’Europe, à Ann Harbor dans le Sudest du Michigan, et prévoit d’y employer une équipe de 15 personnes afin de construire 20 véhicules autonomes d’ici la fin de l’année. ◗

Un robot capable de construire une maison en deux jours

La société australienne Fastbrick Robotics a développé un robot maçon, baptisé Hadrian X, qui est capable d’empiler jusqu’à 1 000 briques par heure et cela 24 h/24, ce qui lui permet de construire en toute autonomie la structure d’une maison en 2 jours. Hadrian X se présente sous la forme d’un camion auquel est fixé un bras articulé robotisé d’une longueur d’environ 28 m. Un modèle CAO 3D de la maison à bâtir est introduit dans son système et en suivant ses instructions, le robot peut découper les briques, qui ont été chargées dans le camion, aux bonnes dimensions et les placer, grâce à un système de guidage laser, au bon endroit avec la plus grande

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précision (0,5 mm), tout en tenant compte des emplacements prévus pour les portes, les fenêtres, les câblages électriques et la plomberie. Il cimente les briques, les unes aux autres, en injectant un adhésif chimique qui, contrairement au ciment classique, maximise la vitesse de construction et augmente la résistance ainsi que l’efficacité énergétique du bâtiment. Hadrian X devrait commencer à construire ses premières maisons en Australie-Occidentale d’ici la fin de l’année. Fastbrick Robotics espère ensuite pouvoir le commercialiser dans le restant du monde d’ici 2019 au prix unitaire de 2 millions de dollars. ◗

© Fastbrick Robotics.


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© Audi.

Google Glass, le retour

Audi sera le premier constructeur à proposer une voiture autonome de niveau 3 de série

Nous attendions Tesla ou Nissan au tournant des voitures autonomes de niveau 3 et finalement, c’est Audi qui pourrait être le premier constructeur à proposer cette possibilité de série avec la quatrième itération de sa berline A8. Le niveau 3 oblige toujours le conducteur à garder les yeux sur la route pour reprendre la main en cas de besoin, mais les mains seront désormais libérées du volant jusqu’à 60 km/h sur autoroute. La voiture s’occupera de démarrer, accélérer, freiner et changer de direction lors d’encombrements sur des routes à haut rendement. Un signal sonore avertira le conducteur quand il devra reprendre les commandes. Pour activer ce mode, un nouveau bouton AI va apparaître sur le tableau de bord. De plus, l’Audi A8 de nouvelle génération sera équipée de la commande à la voix pour certaines actions. ◗

Certains croyaient déjà les Google Glass mortes et enterrées. Mais, elles étaient juste en sommeil commercial pour améliorer le concept et de nouveau proposer ces lunettes de réalité augmentée, principalement à destination des professionnels dans un premier temps. Les Glass Entreprise Edition sont

plus puissantes et possèdent une durée de vie de la batterie plus longue. La caméra embarquée passe de 5 à 8 Mp, le wi-fi et l’affichage ont été améliorés et le CPU Atom d’Intel a été revu à la hausse. Ce sont déjà 50 entreprises (Boeing, Volkswagen, DHL, etc.) qui ont déjà été livrées avec ces nouveaux modèles. ◗

Mira Prism, un casque de réalité augmentée à petit prix

Alors que les casques de réalité virtuelle, qui existent à tous les prix, inondent peu à peu le marché, les lunettes de réalité virtuelle sont plus timides et souvent à

des prix bien plus élevés. Reprenant un design proche du casque Hololens de Microsoft, les Prism devraient proposer une expérience d’initiation correcte aux futurs services offerts par ces appareils. Tous comme les casques de RV bas de gamme, il vous faudra ici insérer un smartphone sous IOS (Android est à l’étude dans un second temps) et activer l’application liée à son utilisation. L’angle de vision est plutôt restreint sur ce premier modèle car il ne dépasse pas 60°. Celui-ci devrait être disponible pour une centaine de dollars très prochainement. ◗

Astrobotic veut ouvrir une ligne postale avec la Lune dés 2019 iRobot a acquis son distributeur principal en Europe, Robopolis

Robopolis fut une start-up parisienne qui a offert la première boutique de robots en France en 2002. L’entreprise s’est ensuite déplacée sur Lyon suite à un changement de propriétaire en 2006, pour devenir une boutique exclusivement en ligne. Depuis, Robopolis est devenu distributeur exclusif de la marque iRobot en Europe. Après avoir acquis son revendeur au Japon, iRobot élargit son giron en rachetant Robopolis afin de renforcer son réseau de distribution. ◗

© Astrobotic

Astrobotic est une société spatiale privée. Comme toute entreprise, elle doit trouver un moyen de rentabiliser ses actions et comme Astrobotic développe des véhicules qui pourront aller se poser sur la Lune, il est normal qu’elle cherche à y trouver une utilité. Malheureusement, le courrier et les colis ne trouveront pas de destinataires pour le moment, Astrobotic vous permet seulement d’avoir un certain attachement avec notre satellite naturel en sachant que l’on a un effet personnel qui y est posé. L’envoi d’un colis est de 35 kg maximum, au tarif d’un million de dollars par kg. Mais à partir de 400 dollars, il est possible d’envoyer une boite de 12,7 mm x 3,175 mm en direction de la Lune. ◗ PLANÈTE ROBOTS N°47

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Le Droit des robots

LES ROBOTS COURSIERS DES OBJETS ROULANTS NON IDENTIFIÉS

Les robots de livraison autonomes investissent les espaces de circulation, que ce soit les routes ou les trottoirs, sans avoir de cadre juridique spécifique.

Le Twinswheel circule sur des lieux fermés en attendant de nouvelles règlementations.

LES ROBOTS COURSIERS DANS L’ESPACE PUBLIC Les robots coursiers sont des sortes de drones roulants qui se dirigent automatiquement sur les trottoirs grâce à leurs nombreux capteurs et caméras 3D et peuvent être contrôlés à distance par vidéo. Ces robots seraient un moyen de répondre au problème de la livraison rapide à domicile. De nombreux pays ont déjà lancé leurs premiers prototypes qui arpentent les trottoirs de certaines villes tests (États-Unis, Allemagne, Angleterre, Suisse, France, etc.). Même si ces engins sont relativement sécurisés et disposent d’un système de freinage d’urgence en cas de danger, il n’en demeure pas moins qu’ils circulent pour la plupart, en milieu piéton. Il faut donc prendre en compte leur sécurité sous peine de semer le chaos sur nos trottoirs et de mettre en danger la vie d’autrui (délit pouvant être

puni d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende)1. Certains pays comme la Nouvelle-Zélande se penchent sérieusement sur la question pour tenter de faire évoluer leur législation sur les transports et ouvrir l’espace urbain à ce nouveau mode de transport 2.

LA RÉGLEMENTATION DES VÉHICULES TERRESTRES MOTORISÉS L’usage de robots de livraison sur l’espace public ne fait l’objet d’aucune régle-

mentation spécifique. Il n’est ni expressément interdit, ni expressément autorisé. Le premier constat est qu’il est difficile de classer le robot de livraison dans une des catégories de véhicules définies par le Code de la route. Nul ne sait s’il s’agit de « véhicules terrestres motorisés » pouvant rouler sur la chaussée ou seulement d’engins pouvant circuler sur les trottoirs, zones affectées par le Code de la route, à la circulation des piétons.

L’USAGE DE ROBOTS DE LIVRAISON SUR L’ESPACE PUBLIC NE FAIT L’OBJET D’AUCUNE RÉGLEMENTATION SPÉCIFIQUE. IL N’EST NI EXPRESSÉMENT INTERDIT, NI EXPRESSÉMENT AUTORISÉ.

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Le marché des robots coursiers souffre de réglementations encore floues.


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par Alain

Bensoussan et Didier Gazagne

Les robots qui viendront chercher vos poubelles, comme ce Dustbot italien, attendent également que les lois les prennent en compte.

À la condition d’avoir au moins quatre roues, les robots de livraison pourraient éventuellement relever des véhicules de catégorie N (véhicules à moteur conçus et construits pour le transport de marchandises) ou, selon leurs poids, de l’une des sous-catégories qui la compose. Ils pourraient également être classés dans la « catégorie L6e » (véhicules quadricycles légers à moteur) ou de l’une des sous-catégories qui la compose 3. En France, les robots de livraison pourraient être assimilés à des « véhicules à roues » au sens de l’accord concernant l’adoption de prescriptions techniques uniformes adopté à New York le 16 octobre 1995. Cet accord précise que les termes « véhicules à roues » recouvrent tous véhicules à roues dont les caractéristiques ont un rapport avec la sécurité routière, la protection de l’environnement et les économies d’énergie. Cet accord distingue deux types de véhicules à roues, ceux qui sont homologués et ceux qui ne le sont pas. En l’état de la législation, les robots de livraison ne sont pas assimilés à des véhicules à roues homologués, dans la mesure où à notre connaissance, il n’existe pas encore d’homologation de ce type délivrée par une autorité compétente pour un robot de livraison. LA RÉGLEMENTATION DES PIÉTONS À défaut d’être un véhicule terrestre motorisé pouvant circuler sur la chaussée, un

robot livreur pourrait-il être soumis aux règles du Code de la route relatives aux piétons ? Cette question risque de réouvrir le débat qui a eu lieu à propos de la circulation des engins de déplacement personnel sur les trottoirs (gyropodes, gyroroues, rollers, etc.). En France, la vitesse maximale autorisée sur les trottoirs est de 6 km/h, raison pour laquelle les gyropodes sont tolérés dès lors qu’ils sont bridés à cette vitesse. En l’état actuel de la législation, rien ne permet de dire que les robots livreurs dont la vitesse de déplacement ne dépasse pas 6 km/h soient assimilables à des piétons, s’agissant d’engins sans pilote et de surcroît, ne transportant aucune personne. Une telle assimilation entraînerait le respect des obligations imposées aux piétons, à savoir, circuler sur les trottoirs, respecter les feux tricolores réservés aux piétons et emprunter les passages protégés 4. Rien d’insurmontable pour un robot livreur bardé de capteurs et de caméras 3D. Un projet de loi avait été lancé concernant les gyropodes afin de créer une nouvelle catégorie de véhicules, « les engins de déplacement personnel », de même qu’un projet de « Code de la rue », tous deux restés au point mort. Le Plan national d’actions pour les mobilités actives (PAMA) lancé en mars 2014 a néanmoins conduit à la publication du décret du 2 juillet 2015 5 visant à faciliter et sécuriser la circulation des cyclistes et piétons sans toutefois fixer de règles de circulation des différents types

Le Relay de Savioke se limite d’avance aux bâtiments fermés mais pourra peut-être évoluer à l’avenir.

d’engins autorisés sur un trottoir. Il ne propose pas d’avantage de définition du trottoir. Une législation qu’il faudra nécessairement faire évoluer pour favoriser le développement des robots coursiers, le cadre légal de leur utilisation étant encore flou. ●

1 - Code pénal, art. 223-1 à 223-2. 2 - D. Gazagne, J. Bensoussan, Droit des systèmes autonomes, Ed. Larcier (à paraître). 3 - Décret 2016-448 du 13-4-2016. 4 - Code de la route : art. R.412-34 à R.412-43. 5 - Décret 2015-808 du 2-7-2015.

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Événements

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Bordeaux candidate

L

Entraînement des robots de l’équipe Rhoban à la RoboCup 2016 – Leipzig – Allemagne.

pour accueillir la RoboCup 2020 La Fédération Française de Robotique prépare la candidature française : les Bordelais répondent présents !

ors du Robot Makers’ Day du 12 mai 2017, les premières personnalités annonçaient leur soutien enthousiaste à Bordeaux RoboCup 2020 : - Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, - Alain Turby, vice-président numérique de Bordeaux Métropole, - Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux, - François Cansell, directeur général de Bordeaux INP, représenté par Denis Lapoire, - Catherine Simon, présidente et fondatrice d’Innorobo, - Marco Calcamuggi, président du cluster Aquitaine Robotics et de la récente Fédération française des clusters de la robotique.

Ces mêmes acteurs se retrouvaient cinq jours après lors d’une conférence de presse à Innorobo pour confirmer leur engagement.

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QU’EST-CE QUE LA ROBOCUP ? La RoboCup est la compétition mondiale annuelle de robotique la plus complexe et complète. Son objectif historique est de mettre au point une équipe de robots capable de battre l’équipe humaine championne du monde de football d’ici 2050. Elle regroupe aujourd’hui 45 pays, 500 équipes, 3 500 participants et 40 000 visiteurs. Cette compétition s’élargit à tous les thèmes de la robotique et regroupe 15 ligues liées au football, au sauvetage, à l’assistance et à l’industrie. Elle est ouverte aux adultes (Major) et aux enfants (Junior).

POURQUOI UNE CANDIDATURE À BORDEAUX ? Depuis 2011, Rhoban, une équipe du LABRI de l’université de Bordeaux participe à cette compétition en ligue Soccer Humanoïde Kid Size. Ses entraînements se passent au LABRI (Laboratoire bordelais de recherche en informatique), puis au

département informatique de l’IUT de Bordeaux, et maintenant à EirLab, le FabLab high-tech de ENSEIRB-MATMECA / Bordeaux INP. D’abord au fond du classement, Rhoban progresse et devient championne du monde en 2016 à Leipzig - Allemagne ! UNE FÉDÉRATION POUR ACCÉLÉRER : LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE ROBOTIQUE ! La victoire de Rhoban à la RoboCup Leipzig 2016 a créé ou réveillé des envies dans la communauté robotique. Ainsi, Pierre Blazevic, compétiteur de la RoboCup Paris 1998 et champion du monde de la RoboCup Stockholm en 1999 a été particulièrement dynamique pour créer la Fédération Française de Robotique. Le développement économique et le développement technologique français nécessitent la participation à des compétitions de haut niveau telle que la RoboCup. Ceci est une évidence commune dans le reste du monde. Ainsi, le premier ob-


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Lancement officiel de la candidature Bordeaux RoboCup 2020. De gauche à droite : Jean-François Laplume, Pierre Blazevic, Alain Turby, Catherine Simon, Denis Lapoire, Alain Rousset, Manuel Tunon de Lara, Agnès Passault, Marco Calcamuggi, Olivier Ly, Maxime Hardouin, Patrick Cohen.

Image officielle de Bordeaux, candidate RoboCup 2020.

LA ROBOCUP EST LA

L’équipe Rhoban. Sa victoire à Leipzig en 2016.

jectif de la FFROB est d’en faire une évidence auprès de tous les acteurs académiques et économiques français !

LA FFROB ÇA SERT A QUOI ? La FFROB se propose dès maintenant de soutenir activement les makers de tous âges et de tous horizons dans leur objectif de participer à toutes les compétitions robotiques. Elle sait pouvoir compter sur l’émergence de nouvelles pratiques, de nouveaux acteurs qui renouvellent les pratiques technologiques au travers des mouvements makers, des fablabs et des clusters qui regroupent des professionnels, des apprenants de tous âges. La Fédération Française de Robotique a organisé une première RoboCup Junior le 13 mai 2017 lors du Robot Makers’ Day à Bordeaux. Elle souhaite amplifier la mobilisation dès 2018 en s’appuyant sur de nombreux acteurs tels la ligue de l’enseignement. Un accélérateur à cette mobilisation est d’installer la RoboCup en France, à Bordeaux, en 2020.

LES INDUSTRIELS S’ENGAGENT AUSSI Le Club des partenaires permet aux industriels de partager leurs intérêts à soutenir cette candidature, qu’ils soient du secteur robotique ou utilisateurs de ces technologies. Une telle compétition en France est une opportunité économique formidable pour la ville et la région d’accueil dont les gains ont été estimés entre 7 et 15 millions d’euros par les précédentes villes organisatrices. La filière nationale serait également impactée par cette opportunité d’affaires au travers des contacts créés avec les laboratoires et universités de pointe dans ce domaine. Cet événement permettrait de susciter des vocations et d’attirer des jeunes vers des métiers d’avenir. Enfin, l’image de la filière et du territoire en serait changée et confirmerait la place de la France comme acteur mondial dans toutes les technologies « usine du futur », robotiques et associés. La FFROB lance un appel à constituer dès à présent

COMPÉTITION MONDIALE ANNUELLE DE ROBOTIQUE LA PLUS COMPLEXE ET COMPLÈTE. SON OBJECTIF HISTORIQUE EST DE METTRE AU POINT UNE ÉQUIPE DE ROBOTS CAPABLE DE BATTRE L’ÉQUIPE HUMAINE CHAMPIONNE DU MONDE DE FOOTBALL D’ICI 2050.

des équipes juniors et majors dans toutes les écoles, universités, laboratoires et entreprises. Elle invite tous les acteurs intéressés au premier rang desquels les entreprises, à rejoindre le Club des partenaires – Bordeaux RoboCup 2020.

Bonne chance aux équipes parisiennes, lyonnaises, lilloises et bordelaises mobilisées en 2018 ! Plus d’informations : Laurène Bonnesseur laurenebonnesseur@yahoo.fr 06 88 51 78 35 Site : www.ffrob.com Facebook : https://www.facebook.com/ffrobotique/ Twitter : https://twitter.com/FFRobotique LinkedIn : https://www.linkedin.com/companybeta/11012227/

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■ Joe Pillow

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Dossier

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Le logiciel au service du robot

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ntuitive Robots est une entreprise de services numériques (ESN) nantaise d’un nouveau genre. Les robots ont remplacé les gros serveurs externalisés. Les développeurs sont au plus près des robots destinés à recevoir leur création, leur travail semble plus concret, moins virtuel. À l’avenir, il est probable que les éditeurs et concepteurs d’applications empochent la plus grande part du gâteau générée par la robotique. De nos jours, les fabricants décident du design de leurs robots et les développeurs de comportement vont devoir s’adapter. Désormais les robots seront fabriqués de façon à accueillir les logiciels les plus performants, les valeurs sûres. Les pouvoirs seront inversés. PLANÈTE ROBOTS N°47

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Dossier Le logiciel au service du robot

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Les applications

Le réseau des partenaires de Softbank autour du robot Pepper était mis en avant lors d’Innorobo 2016.

le nerf de la guerre Des robots sans aucune application, ce sont de simples objets coûteux qui resteront sur les étalages des revendeurs. Comme pour la micro-informatique, ce sont les logiciels, les applications, les comportements qui promulgueront les plateformes robotiques sur le devant de la scène. DE LA PREMIÈRE À LA SECONDE POMME Quand Steve Wozniak développe l’Apple I en 1976, le premier micro-ordinateur individuel muni d’un clavier et d’un écran, son succès ne fut que d’estime. Il ne fut fabriqué et vendu qu’à moins de 200 exemplaires, pour quelques fans de nouvelles technologies voulant s’approprier l’objet qui symbolisait plus le futur à ce moment-là. Certes, cette mise en bouche a permis à son ami Steve Jobs d’y voir un potentiel pour commencer l’aventure Apple, mais ce premier modèle était livré sans aucune application, tout était à développer. Son interpréteur Basic (langage de programmation) devait être codé à la main à chaque utilisation, car

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il n’existait pas encore de moyen de sauvegarder la mémoire. Lorsque l’Apple II sorti en 1977, il commença à connaître plus de succès. Il possédait des outils de sauvegarde, permettant de ne plus perdre de temps à retaper tous les programmes développés. De plus gros projets sont ainsi arrivés et les premiers acquéreurs ont fini par développer toute une ribambelle d’applications couvrant un vaste champ de domaines : de la gestion du budget à la gestion de circuits de trains miniatures jusqu’aux jeux vidéo. En 1979, le tout premier logiciel tableur, VisiCalc, est apparu. Cette application, que l’on qualifierait de killer app aujourd’hui, a bouleversé le tout petit monde de la micro-informatique en le

faisant passer de gadget pour hobbyistes à véritable outil aux capacités professionnelles. En grande partie grâce à VisiCalc, l’Apple II fut un succès planétaire, ce sont près de 12 millions d’ordinateurs de cette gamme qui se sont écoulés à travers le monde. Apple avait découvert que ce qui faisait vendre un ordinateur, c’était le logiciel, pas l’ordinateur.

MÊME PROBLÉMATIQUE, MÊME SOLUTION Aujourd’hui, le robot commence tout juste à se montrer sous un aspect commercial. Pepper, Leenby sont désormais disponibles à la vente, Buddy arrive incessamment sous peu sur les étalages. Afin de fa-


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Cybedroïd propose des robots Leenby, clé en main, avec l’application adaptée au besoin du client.

AFIN DE FAVORISER LE MARCHÉ DE CES ROBOTS, LES APPLICATIONS DEVRONT ÊTRE MISES EN AVANT, PEUT-ÊTRE ENCORE PLUS QUE LES ROBOTS EUX-MÊMES…

voriser le marché de ces robots, les applications devront être mises en avant, peut-être encore plus que les robots eux-mêmes, qui ne sont au final que des plateformes qui pourront s’interchanger la plupart du temps. Ce sont les applications qui feront la différence au moment de l’achat. Plusieurs solutions s’offrent aux constructeurs de robots. Ce sont des choix stratégiques cruciaux qui seront les bases de la commercialisation des robots de cette génération. Il est fort probable que les robots qui arriveront ensuite reprennent le schéma des choix qui auront eu le plus de succès sur la génération actuelle, par émulation. Lorsqu’une application démontre son succès sur une plateforme, comme ici un Buddy, le choix du portage vers d’autres plateformes est une stratégie qui peut payer. À moins que le principe des exclusivités ne naisse sur les robots ?

À LA FOIS CONSTRUCTEUR ET DÉVELOPPEUR Certains fabricants vont eux-mêmes créer la partie applicative de leur robot suivant les stratégies qu’ils décideront de suivre. Pour des robots ultraspéciaPLANÈTE ROBOTS N°47

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Qu’est-ce qui fera la différence entre les robots compagnons (ici un Asus Zenbo) lors de leur commercialisation ? Les applications disponibles !

lisés comme les robots aspirateurs ou laveurs de vitres, le développement est intrinsèquement lié au matériel et donc au constructeur, la question ne se pose pas et le développement d’applications se fera la plupart du temps en interne. Pour des robots et objets connectés plus généralistes, la question commence à se poser. Même si les briques essentielles des applications se feront certainement en interne, les applications ajoutées seront sujettes à décision. Un constructeur pourra préférer contrôler l’ensemble de la chaîne de son produit en n’ouvrant pas son robot à des développeurs tiers. Si le constructeur refuse de faire entrer des applications tierces dans son robot, cela peut assurer un robot plus sécurisé, empêchant l’intrusion de virus, d’outils de prise en main à distance ou de collecteurs de données privées. Le choix peut également venir d’un souci d’image, afin de contrôler les comportements de leur création. Si un robot fait un doigt d’honneur à son pro-

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priétaire après l’installation d’une application tierce, cela peut modifier le curseur de sympathie du robot et de son constructeur, suite à un buzz sur les réseaux sociaux. Ce fait peut être contourné par un contrôle drastique des applications tierces disponibles avant leur disponibilité en créant un hub d’entrée unique pour l’installation, comme un market place. De plus, un constructeur pourra préférer ne pas partager le gâteau des éventuelles retombées économiques de la vente d’applications en acceptant que les nouvelles applications internes. Mais si le succès est important, il n’est pas impossible que des éditeurs d’applications tierces ne décident quand même d’entrer dans la boucle. Cela peut se faire en piratant le système, ce qui est sujet à une réduction immédiate de la sécurité du robot. Ou bien, comme Activision en 1980, qui a voulu devenir le premier éditeur tiers de l’histoire du jeu vidéo en voulant proposer ses propres titres sur la console de jeu Atari 2600. Initialement, Atari ne

PLUSIEURS SOLUTIONS S’OFFRENT AUX

CONSTRUCTEURS DE ROBOTS. CE SONT DES CHOIX STRATÉGIQUES CRUCIAUX QUI SERONT LES BASES DE LA COMMERCIALISATION DES ROBOTS DE CETTE GÉNÉRATION.

l’entendait pas de cette oreille, mais l’affaire s’estconclu par un arrangement qui a permis à tous de


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Les applications, le nerf de la guerre

Ces petits robots communicants pourraient faire éclore une killer app si un programmeur talentueux s’en emparait !

partager le marché, Atari récupérant une commission (via un système de licence) sur chaque vente de jeu Activision sur sa console. Aujourd’hui, l’essentiel des consoles de jeux du marché fonctionnent sur cet arrangement.

DES DÉVELOPPEURS TIERS SOUS LICENCE À moins d’avoir un vivier de développeurs extrêmement talentueux et productifs en interne, il est fort probable que la robotique suive également le même chemin en ouvrant son matériel aux développeurs tiers. Pour cela, le fabriquant proposera des outils de développement accédant à l’ensemble des composants de son robot ou bien à une partie définie seulement afin de se réserver des possibilités complémentaires. Autre outil moderne de distribution logicielle, la place de marché (ou market place), un magasin en ligne proposant l’ensemble du catalogue des applications et des comportements, qu’ils soient payants ou gratuits. Il est concevable d’imaginer que le constructeur mise essentiellement ses bénéfices sur l’ensemble des commissions rapportées par le licensing. Le robot pourra ainsi être proposé à un tarif proche du coût de fabrication, favorisant une commercialisation massive qui engendrera à son tour un attrait des éditeurs tiers qui développeront encore plus d’applications. Cette manne financière est la

raison pour laquelle le marché des consoles de jeux fonctionne avec du matériel au prix plancher par rapport à leur potentiel réel face à un ordinateur au même prix. La société Softbank Robotics a ainsi mis en place son programme Pepper Partners, afin de faire émerger des sociétés éditrices d’applications spécialisées

CERTAINS FABRICANTS VONT EUX-MÊMES CRÉER LA PARTIE APPLICATIVE DE LEUR ROBOT SUIVANT LES STRATÉGIES QU’ILS DÉCIDERONT DE SUIVRE.

basées sur leur robot Pepper. Softbank Robotics mise sur le fait que leurs partenaires, en proposant leurs produits, feront vendre des robots supplémentaires. De la même manière, Softbank Robotics a longtemps distribué NAO à un tarif préférentiel si l’on s’engageait à développer des applications sur

le robot. Encore une fois, c’est le logiciel et non le matériel qui fera vendre le robot. Il n’y a pas si longtemps, une société qui voulait créer une application robotique pour remplir un service spécifique devait également réinventer la roue en conceptualisant également le robot sur lequel son application tournerait. Avec la multiplication des plateformes généralistes comme Pepper, Leenby ou Buddy, il devient inutile de perdre du temps et de l’argent sur la partie matérielle. L’équipe de conception pourra se concentrer sur la valeur ajoutée qu’elle veut apporter en profitant d’une ou de plusieurs plateformes déjà existantes.

OUVERTURE TOTALE Une autre solution peut consister à ouvrir totalement son robot aux différents éditeurs. Développer une application sur un micro-ordinateur sous Windows ou Linux est totalement absent de notion de licence. Les outils de développement sont multiples et parfois même libres et Open Source. Cela permet au constructeur de ne pas s’impliquer dans la partie logicielle, en dehors des logiciels d’exploitation de base. Il est même possible d’ouvrir son matériel à la concurrence des systèmes d’exploitation comme c’est le cas sur ordinateur PC ou sur Raspberry Pi. Pour pouvoir recevoir un bénéfice, il devra faire sa marge sur la vente de ses robots, mais l’ouverture PLANÈTE ROBOTS N°47

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Les applications, le nerf de la guerre

L’outil de développement Choregraphe propose un simulateur de robot virtuel qui permet de tester sa création avant de l’appliquer sur un véritable robot.

DÉVELOPPER

Robotis a pris la décision de faire de son robot DARwIn-OP, une plateforme totalement ouverte et Open Source, encourageant ainsi les utilisateurs à créer des comportements par euxmêmes.

en Open Source pourra permettre à tout un chacun de développer des applications avec des budgets très bas, amorçant également un intérêt des acheteurs de robots. C’est un peu le choix stratégique choisi pour le robot DARwIn-OP de Robotis qui a même choisi de mettre la conception du robot en Open Source.

FACILITER LA CRÉATION D’APPLICATIONS TIERCES Développer un comportement pour un robot n’est pas à la portée de tout le monde. Un robot n’est pas un simple ordinateur, une petite erreur peut entraîner de lourdes conséquences puisque le robot évolue dans le monde physique dans le-

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UN COMPORTEMENT POUR UN ROBOT N’EST PAS À LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE. UN ROBOT N’EST PAS UN SIMPLE ORDINATEUR, UNE PETITE ERREUR PEUT ENTRAÎNER DE LOURDES CONSÉQUENCES

quel nous sommes. Un geste trop rapide peut coincer un doigt, tirer sur des cheveux ou même écraser un enfant. Beaucoup moins grave, un bras qui tient fixement une position sans relâche peut entraîner une surchauffe des moteurs qui pourront se détériorer. Les concepteurs du robot devront donc fournir des outils de programmation qui verrouillent tous les incidents qu’une mauvaise programmation pourrait déclencher. Les kits de développement (SDK) pourront être proposés pour des personnes de différents niveaux de connaissance en programmation. Il ne faut pas négliger le hobbyiste ou le jeune enfant qui veut s’adonner à la programmation de son robot en lui proposant un logiciel de programmation simple, mais pourvu de nombreuses possibilités. Scratch est

une bonne base d’inspiration pour un tel outil. La plupart des actions seront déjà préprogrammées, le développeur en herbe assemblera des briques de base pour obtenir l’effet voulu. Pour des projets plus évolués, il faudra fournir des langages de programmation proposant des bibliothèques assurant un contrôle au plus près de la machine. C’est à travers des langages comme Python, C++, .net ou Matlab que des programmeurs avisés pourront aller jusqu’à améliorer les bases du robot comme une marche plus rapide ou un accès à une intelligence plus évoluée ou plus ciblée. Afin de faciliter le développement de ces applications, ces SDK peuvent être accompagnés d’un simulateur représentant un modèle virtuel du robot avec lequel il sera plus aisé de tester son programme avant de le mettre en production sur le véritable robot. Enfin, certains robots comme le Baxter de Rethink Robotics possèdent une capacité de programmation basée sur le mimétisme. L’utilisateur montre au robot, en lui donnant le ou les bras, ce qu’il doit faire, puis le robot traite à l’infini ce qu’il aura mémorisé. Comme en informatique, c’est le logiciel qui fera la différence. Un beau robot avec des capacités extraordinaires, s’il n’est pas épaulé par un ensemble de comportements adaptés à sa morphologie, il ne dépassera pas l’effet waouh ! Si le robot se suffit à lui-même, c’est qu’il est ultraspécialisé ou bien qu’il est livré avec une application qui en justifie l’achat. Mais c’est encore une histoire de logiciel. ■Screetch


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Dossier Le logiciel au service du robot

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NAO et Pepper

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une communauté de développeurs qui s'est professionnalisée

L'ère de la communauté des fans de NAO a fait place à un écosystème où les start-up cohabitent désormais avec les SSII, des entreprises en compétition pour développer des applications professionnelles pour son digne héritier, Pepper.

i NAO a connu un succès auprès des fans de robotique et des milieux de la recherche, le robot d'Aldebaran Robotics n'a pas su se faire une place auprès du grand public, la faute à un prix de vente sans doute bien trop élevé alors que la petite taille du robot lui interdisait un certain nombre de tâches. Néanmoins Aldebaran Robotics avait su créer une communauté de développeurs pour NAO grâce à la mise en place du programme Développeur NAO en 2011. Celui-ci permettait aux développeurs sélectionnés par le constructeur d'acquérir le robot à un prix très compétitif, de l'ordre de 3 600 euros, soit le quart du prix public, et ainsi pouvoir développer librement des applications pour le petit robot. Parmi ces développeurs, Xavier Basset, fondateur d’Hoomano, un éditeur

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SI NAO A CONNU UN

SUCCÈS AUPRÈS DES FANS DE ROBOTIQUE ET DES MILIEUX DE LA RECHERCHE, LE ROBOT D'ALDEBARAN ROBOTICS N'A PAS SU SE FAIRE UNE PLACE AUPRÈS DU GRAND PUBLIC…

spécialisé dans le développement de logiciels pour les robots d'interaction : « J'ai été l'un des tout premiers acheteurs de NAO, c'était en 2010. Nous avons été jusqu'à 300 dans le monde dans cette communauté de développeurs. Nous étions tous là à titre individuel, sans véritable logique business et la vocation de cette communauté était de travailler sur des usages du robot qui nous intéressaient nous avant tout. »

JUSQU’À 300 MEMBRES DANS LA COMMUNAUTÉ DE DÉVELOPPEURS NAO Avec ce programme développeur, la volonté de Bruno Maisonnier, le fondateur d’Aldebaran Robotics était alors de doter NAO d'une bibliothèque d'applications suffisamment riche pour attirer le


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grand public et réussir un lancement à grande échelle de NAO. Une spirale vertueuse qui ne s'est jamais véritablement enclenchée, si bien que ce marché d’applications robotiques grand public n’a jamais véritablement existé. « Nous étions alors tous des geeks avec l'envie de coder avec une finalité avant tout B2C. Or NAO n'est jamais parvenu à tou-

UNE SPIRALE

VERTUEUSE QUI NE S'EST JAMAIS VÉRITABLEMENT ENCLENCHÉE, SI BIEN QUE CE MARCHÉ D’APPLICATIONS ROBOTIQUES GRAND PUBLIC N’A JAMAIS VÉRITABLEMENT EXISTÉ.

Avec Pepper, SoftBank Robotics propose un robot moins coûteux que NAO et plus adapté à des fonctions d'accueil du client que recherchent les entreprises. L'optique pour le Franco-Japonais est maintenant de favoriser des entreprises partenaires qui vont développer des applications B2B pour son robot.

cher le marché des consommateurs, c'est ce qui a poussé cette communauté à se transformer en une communauté d'entrepreneurs à se lancer dans les développements B2B sur NAO et surtout sur Pepper qui est maintenant disponible sur le marché européen. » Depuis, Aldebaran Robotics a fait place à SoftBank Robotics et la politique du constructeur de robots a changé. Désormais le constructeur ne soutient plus cette communauté de développeurs a priori amateurs, mais veut mettre en place un véritable écosystème d'intégrateurs partenaires qui vont développer des applications pour des robots qu'il installera chez ses clients. Le développement

Xavier Basset, fondateur d’Hoomano « À l'époque du lancement de NAO, il y avait beaucoup d'enthousiasme dans cet écosystème, des curieux qui participaient à des meet-up très sympas. Nous étions tous impatients de voir NAO arriver dans tous les foyers. Comme ce moment n'est finalement jamais arrivé, une poignée d'entre nous a monté une entreprise. Aujourd'hui, Hoomano conçoit des scénarios pour rendre les robots humanoïdes communicants, leur permettre d'échanger avec un utilisateur, que ce soit NAO, Pepper, Buddy, et prochainement sur Jibo et Sanbot. »

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comprendre la navigation du robot, le fonctionnement des caméras 3D, les lasers, la gestuelle, la reconnaissance vocale, etc. Il y a tellement de fonctionnalités que même si on maitrise C++ ou Python, faire monter en compétences un développeur sur Pepper demande du temps. C'est un robot et ce n'est pas une tablette ! » L’ARRIVÉE DE PEPPER A VERITABLEMENT LANCÉ LE MARCHÉ Si NAO a connu un réel succès auprès de fans de robotique, de chercheurs, c’est le lancement commercial de Pepper en juin 2015 qui marque véritablement l’essor du robot humanoïde de SoftBank Robotics auprès des entreprises. Le constructeur aurait aujourd’hui livré 20 000 robots à travers le monde avec à peu près autant de NAO vendus que de Pepper. Le programme « développeurs » a

ILLUSTRATION DE CETTE VOLONTÉ, LA CONFÉRENCE PEPPER WORLD QUI S'EST TENUE À TOKYO EN FÉVRIER 2017, UNE PREMIÈRE Afin de promouvoir NAO auprès du grand public, Aldebaran Robotics misait sur une communauté de développeurs passionnés qui devaient inventer des applications B2C pour son robot. Une approche qui a fait place aujourd'hui à une démarche plus centrée sur les entreprises.

Franck Calzada, fondateur d'Intuitive Robots « Le développement est véritablement devenu un business avec l'arrivée de Pepper. D'une communauté « développeurs », on a basculé aujourd'hui vers une communauté « business » avec de multiples acteurs en France, au Royaume-Uni, et aux États-Unis. Nous avons été les premiers à créer une société 100 % sur les robots humanoïdes, d'autres ont suivi et maintenant de grands groupes s'y intéressent. »

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d’applications pour les robots SoftBank Robotics s’est professionnalisé comme le souligne Franck Calzada. Cet ancien fan de robotique a lui aussi franchi le pas en 2014 en créant Intuitive Robots : « Nous avons été les premiers à travailler sur Pepper depuis maintenant 3 ans et j'étais auparavant un développeur programme NAO, ce qui m'a permis de « beta tester » NAO et développer des applications par passion. J'ai ainsi abandonné mon ancien job afin de me consacrer à 100 % au développement d'applications pour robots humanoïdes, essentiellement pour NAO et Pepper aujourd'hui. » Les développements pour NAO et Pepper sont essentiellement menés en C++ et Python, des langages assez courants. Néanmoins développer pour des robots reste assez spécifique et pour Franck Calzada il ne suffit pas de savoir développer des applications pour tablettes numériques pour être un bon programmeur pour Pepper. « Beaucoup de gens voient Pepper comme une tablette numérique, or le fait que Pepper soit un robot change fondamentalement la façon dont on conçoit les applications. Trouver des compétences Python sur le marché n'est pas compliqué mais pour qu'un développeur puisse bien comprendre l'OS de Pepper, ses fonctionnalités et ses limites, cela demande du temps. Ce qu'a réalisé SoftBank est hallucinant en termes de modules disponibles dans l'API et le SDK. Il faut du temps pour

MANIFESTATION QUI A ACCUEILLI 5 500 FANS DE ROBOTIQUE SUR 2 JOURS.

désormais fait place à un programme « partenaires d’entreprises » qui va développer des applications pour Pepper pour les entreprises qui vont déployer le robot franco-japonais dans leurs points de vente, agences bancaires ou parcs d’attraction : « Le volet « partenaires » est clé dans notre stratégie puisque SoftBank Robotics se positionne clairement comme un fournisseur de plateformes robotiques » confie Nicolas Boudot, directeur commercial pour la zone Europe de SoftBank Robotics Europe. « Nous travaillons depuis plus de deux ans maintenant au Japon afin de créer un écosystème de partenaires autour de Pepper. » Illustration de cette volonté, la conférence Pepper World qui s'est tenue à Tokyo en février 2017, une première manifestation qui a accueilli 5 500 fans de robotique sur 2 jours. « Nous suivons exactement la même stratégie en Europe avec l'annonce, lors du dernier salon Innorobo, de l'arrivée de Pepper en Europe et réunir nos premiers partenaires européens. Nous comptons en Europe un peu plus de 70 partenaires qui sont des entreprises qui forment et mettent en place des équipes afin de développer des solutions pour nos robots, notamment Pepper qui est le robot le mieux adapté au marché B2B. » Le profil de ces partenaires est extrêmement varié avec des grandes sociétés de conseil et SSII comme Capgemini, PWC, Accenture, plus dans la recommandation de solutions robotiques dans les


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NAO et Pepper, une communauté de développeurs qui s'est professionnalisée

Un robot Pepper utilisé par Intuituve Robot. — Des robots NAO, comme outils de développement en milieu scolaire.

espaces d'accueil, dans les points de vente que véritablement dans le développement d'applications. « Nous avons aussi des partenaires très spécialisés comme par exemple Cylande dans le secteur de la distribution ou encore Amadeus pour le tourisme, Mastercard dans le secteur du paiement, mais Ingenico et Visa ont rejoint la liste de nos partenaires. Enfin, nous avons des partenaires qui avaient rejoint

teurs marque incontestablement le passage à l'adolescence de la communauté SoftBank Robotics. Aujourd'hui SoftBank Robotics travaille sur l'organisation de Pepper World Paris. La conférence aura lieu le 20 avril et une trentaine de partenaires devraient être aux côtés de SoftBank afin de présenter leurs applications pour NAO et Pepper. ■AC

AUJOURD'HUI SOFTBANK ROBOTICS TRAVAILLE SUR L'ORGANISATION DE PEPPER WORLD PARIS. LA

CONFÉRENCE AURA LIEU LE 20 AVRIL ET UNE TRENTAINE DE PARTENAIRES DEVRAIENT ÊTRE AUX CÔTÉS DE SOFTBANK.

le giron Aldebaran / SoftBank comme Génération Robots, Intuitive Robots, Hoomano, Zora Robotics, des gens qui étaient dans la sphère des développeurs NAO et qui ont grandi et fait évoluer leurs entreprises et leurs offres autour de Pepper. » L'arrivée de ces grands acteurs de l'informatique est jugée par les fans de NAO de la première heure comme opportuniste et certains doutent des réelles ressources engagées derrière les effets d'annonce de ces acteurs. Néanmoins l'arrivée de ces nouveaux ac-

Nicolas Boudot, directeur commercial chez Softbank Robotics « Le rôle de l'écosystème de partenaires est clé dans notre stratégie car nous nous positionnons comme un fournisseur de plateformes robotiques. Depuis 2 ans maintenant nous travaillons à développer un tel écosystème au Japon et nous déployons maintenant cette stratégie en Europe. »

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Dossier Le logiciel au service du robot

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Leenby chez Hocaro

Une partie de l’équipe Hocaro sur le stand d’Aquitaine Robotics lors du dernier salon Innorobo.

la robotique au service de l’humain

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La société Hocaro développe des applications auprès du robot semi-humanoïde Leenby. Ces technologies visent à transformer le monde de l’aide à la personne dans lequel Leenby se tourne. Le tout, afin de permettre au secteur de supporter les fortes charges de travail et de renouer avec le contact humain auprès des patients.

réation d’applications, développement de l’automatisation, nouvelles demandes et nouveaux besoins. Ce sont les prémices d’un renouveau pour le monde de l’aide à la personne. Le secteur tend à se tourner vers la robotisation pour faire face aux profonds changements qu’il connaît actuellement. La surcharge de travail engendre un déficit du contact humain et du dialogue entre le personnel soignant et les patients. Pour répondre à ce problème délicat, la société française Hocaro développe quatre applications pour le robot Leenby. La première application consiste à permettre au robot de raccompagner la personne dans sa chambre. Hocaro cherche aussi à lui apprendre à apporter un verre d’eau, à stimuler l’esprit et la mémoire du patient, par le contact physique notamment, ainsi que de détecter une chute. Dans ce cas, le robot alerte

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les personnes lorsqu’un patient a chuté. « On soigne des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, donc c’est un élément très important », indique pour Planète Robots, Lucile Peuch, directrice générale chez Hocaro. « On est intégrateur, on crée des applications pour les besoins des handicapés et ainsi venir en aide aux résidents et au personnel autour. Ils ont des missions difficiles, alors on essaye de développer ces applications pour faciliter leurs tâches. Leenby est notre plateforme pour tout ça. » LE PROJET ZELI SOUHAITE « SOULAGER » LE PERSONNEL SOIGNANT Le projet Zeli, soit l’appellation du développement des applications pour Leenby, a été lancé en novembre 2016. Il consiste à tester sur le terrain le robot Leenby et les nouvelles applications qu’il détient, qui

sont donc en cours de création chez Hocaro. Ce programme a pour objectif de venir en aide à la fois aux patients, en leur apportant un compagnon capable de les soutenir moralement et de les aider quotidiennement, mais également d’assister le personnel médical dans les hôpitaux. « Le personnel soignant n’a plus de contact avec les patients. Ils n’ont plus le temps pour cela malheureusement, et c’est vraiment une souffrance pour eux et pour les patients bien sûr. Donc on essaye de les soulager de cette tâche et de relancer le dialogue avec les malades », argumente Lucile Peuch. Actuellement, les hôpitaux connaissent de grandes difficultés pour faire face à toutes leurs missions. Les infirmières et infirmiers n’ont parfois même pas le temps et la possibilité de poser leur RTT… Il s’agit ici d’apporter ce soutien. « C’était vraiment important et intéressant de se lancer dans ce projet de robotique. Il y a une demande mais aussi une nécessité de travailler là-dessus. »


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de Leenby en 2018. Présenté en début d’année au CES de Las Vegas (Consumer Electronic Show), Leenby trace son chemin et apparaît comme étant capable de créer un lien social avec l’homme, l’objectif ultime recherché

DANS NOMBRE DE FAMILLES,

DES PERSONNES SONT ATTEINTES D’AUTISME OU D’ALZHEIMER, ON A BESOIN DE LA CAPACITÉ D’UN ROBOT À COMMUNIQUER AVEC LES GENS ET LES BRAS SONT UTILES POUR ÇA. ON PEUT PRENDRE LE ROBOT PAR LA MAIN, C’EST TRÈS IMPORTANT POUR CRÉER DU CONTACT.

Leenby a la capacité de détecter une chute et de prévenir le personnel si elle survient.

Leenby recherche l’interaction avec l’humain.

LES APPLICATIONS POUR LEENBY CHERCHENT À CRÉER DU CONTACT HUMAIN Afin de réussir et de répondre aux ambitions du pro-

jet, la société Hocaro mise donc sur le robot Leenby. Celui-ci demeure encore un prototype et n’est pas commercialisé. Cybedroïd, l’entreprise créatrice du robot, prévoit de lancer une version commercialisable

par les participants au projet. « Le Graal pour tout roboticien c’est de créer un robot qui aide une personne. On aide les gens mais on ne les remplace pas. Le robot pallie les aides-soignants », développe Sylvain Braem, responsable marketing de Cybedroïd. L’apparence de Leenby représente également un avantage. « Dans nombre de familles, des personnes sont atteintes d’autisme ou d’Alzheimer, on a besoin de la capacité d’un robot à communiquer avec les gens et les bras sont utiles pour ça. On peut prendre le robot par la main, c’est très important pour créer du contact. C’est sur ce point que les robots semi-humanoïdes comme Leenby sont essentiels. », poursuit Lucile Peuch.

ENCORE EN PHASE DE DÉVELOPPEMENT Les volontés du projet sont louables et apparaissent comme novatrices. Le principal obstacle qui vient freiner la progression de l’utilisation de Leenby demeure l’inconnu que relève le projet en question. « On travaille encore sur des prototypes, il y a donc forcément des éléments qui ne fonctionnent pas comme on veut. Mais c’est le principe et la logique du secteur pour lequel on travaille. C’est assez compliqué, la robotique est un secteur particulier. Notre travail est novateur, il n’y a pas réellement eu de précédent auparavant, c’est difficile de trouver des partenaires, c’est difficile de recruter aussi. », relate-elle. Comme toute innovation, il s’agit de prendre un certain risque et de parier sur l’avenir, mais la demande du secteur de l’aide à la personne ne fait que peu de doutes quant au besoin de robotisation.

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■Arthur Vernassière

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Robots de service

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L’homme s’est-il fait un croche-pied

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en créant sa plus belle béquille : la robotique D’une manière générale, tout type de dépendance effraie plus qu’elle n’attire. Qu’il s’agisse d’une dépendance à des substances, à des rituels, à des jeux (réels ou virtuels), à des personnes, à des soins… Être privé de sa liberté de choisir et d’agir fait partie des expériences dont l’humain se passerait bien.

onscient de ses failles, incapable de les résoudre seul, mais farouchement attaché à la vie, l’homme a créé sa plus belle béquille : la robotique. Une discipline déjà très large mais qui est encore balbutiante par rapport à ses potentiels et ses déclinaisons sectorielles. Aujourd’hui des dizaines, demain des centaines et après-demain des milliers d’aubaines pour que tout individu, dépendant d’un jour ou pour toujours, puisse repousser sa « finitude », reconquérir son indépendance ou au moins quelques bulles de liberté. La dépendance des personnes âgées est un enjeu sociétal majeur dont aucune prise en charge réelle

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n’est anticipée de façon globale, visible et coordonnée. Ne serait-ce que recenser les initiatives, les recherches, les expérimentations permettrait d’optimiser les financements et mieux coordonner les interactions et les progrès technologiques, médicaux, comportementaux… Selon l’INSEE (études parues en mars 2016 et 2017) la prise en charge des personnes âgées dépendantes (1) par les pouvoirs publics (Sécurité sociale, État, collectivités locales) et les ménages est estimée à 34,2 milliards d'euros en 2014, soit 1,6 % du PIB. Elle concerne les dépenses, liées à la dépendance, de santé, d’hébergement et d’aide à la prise en charge spécifique de la perte d’autonomie. Au minimum, la dépendance coûte

2 200 euros par mois et les aides publiques sont minimes par rapport aux coûts réels. En 2014, un plan d’économie des dépenses de santé a engendré une diminution des financements d’aide et d’équipement. Le problème ne disparaît pas pour autant. Ce plan n’a fait que déplacer la prise en charge qui repose de plus en plus sur les familles. En effet, ni les structures d’accueil accessibles à la majorité des bourses, ni le personnel spécialisé ne seront en nombre suffisant pour faire face à ce qui pourrait être le mal de la première moitié du XXIe siècle. Car le nombre de personnes dépendantes ira croissant. Des projections démographiques de l’INSEE, publiées fin 2010, indique qu’en 2060 un tiers de la population sera âgé de


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Rewalk 2 permet de redonner la capacité de marcher à ceux qui l’on perdue..

CERTAINS TERRITOIRES

Le robot est une merveilleuse machine destinée à nous soulager.

POSSÈDENT ENCORE POURTANT LE CHARME DE N’ÊTRE RELIÉS QUE PAR LES CORBEAUX.

plus de 60 ans, contre seulement un quart aujourd’hui. Parmi ces personnes, la moitié aura 75 ans ou plus.

Le robot phoque Paro permet d’avoir un compagnon, une présence lorsque son propriétaire n’est plus en mesure de s’en occuper.

LA ROBOTIQUE POURRAIT-T-ELLE ACCOMPAGNER L’HOMME DANS L’ACCROISSEMENT D’UNE LONGÉVITÉ « HEUREUSE » ? 95 % des dispositifs à suivre nécessitent le très haut débit (30 mégabits/seconde). Certains territoires possèdent encore pourtant le charme de n’être reliés que par les corbeaux. Le Plan FranceTrès Haut Débit du gouvernement sur l’ensemble du territoire français d’ici 2022 affiche : depuis fin 2016, 50 % de la population en bénéficie. Raisonner en population renforce l’isolement et le manque d’attrait des zones peu peuplées. En revanche, là où le débit est « bon », 79 % des personnes résidant en France ont utilisé Internet au cours des trois derPLANÈTE ROBOTS N°47

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8p robotique dépendance.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 07:53 Page3

Les intelligences artificielles à l’assaut du diagnostic.

niers mois, contre seulement 63 % en 2008. Les plus âgés rattrapent leur retard ; 51 % des 60 ans et plus sont utilisateurs contre 24 % d'entre eux en 2008. Les pratiques se développent et se diversifient avec une nette augmentation des ventes et achats en ligne. Ainsi, une partie de la robotique accompagne l’homme pour conserver, repousser ou reconquérir son indépendance. Bien entendu, il ne s’agit pas directement des robots militaires ou des robots industriels, mais que dire,

• de la domotique qui permet de piloter, de programmer, de permettre à des événements (vent, mouvement détecté…) de déclencher des appareils électroménagers ; qui permet d’optimiser son chauffage, son éclairage, sa consommation d’électricité et d’eau ; qui permet de sécuriser les biens et les personnes (alarme, interphone, digicode, détecteur de mouvements…) ;

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• des assistants intelligents à commande vocale (Amazon Echo, Google Home, MyxyPod d’Olivier Courtade et IBM Watson… Planète robots N° 44);

• du matériel médical connecté (glucomètre, tensiomètre électronique, oxymètre de pouls, balance médicale…) ;

• des robots ménagers (robots aspirateurs et robots serpillière d’iRobot, robots de nettoyage de vitres, robots tondeuses… sans oublier le must, le robot litière pour chat) ; • des aides à la conduite (régulateur de vitesse, systèmes de guidage…) pour aller progressivement vers les véhicules autonomes tels que la centaine de Pacifica Hybrid ou les Google Cars devenues Waymo prêtes à rouler aux USA.

Ces produits, ces connexions, ces sécurités programmables et très prochainement des essaims de

CONSCIENT DE SES FAILLES,

INCAPABLE DE LES RÉSOUDRE SEUL, MAIS FAROUCHEMENT ATTACHÉ À LA VIE, L’HOMME A CRÉÉ SA PLUS BELLE BÉQUILLE : LA ROBOTIQUE. UNE DISCIPLINE DÉJÀ TRÈS LARGE MAIS QUI EST ENCORE BALBUTIANTE PAR RAPPORT À SES POTENTIELS ET SES DÉCLINAISONS SECTORIELLES.


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L’homme s’est-il fait un croche-pied en créant sa plus belle béquille: la robotique

La voiture autonome permettra une certaine autonomie de déplacement à des utilisateurs qui en sont jusque-là privés.

robots connectés les uns aux autres qui découpleront les possibilités, sont déjà de réelles aides à vivre.

LA TÉLÉMÉDECINE POUR S’AFFRANCHIR DU TEMPS, DES DISTANCES ET DES DIFFICULTÉS D’ACCÈS Cabine connectée de diagnostic, téléconsultation, applications pour smartphones : la révolution numérique fait émerger de nouveaux outils de prise en charge médicale que les particuliers s’approprient très rapidement. Plus vite que le système de santé semble-t-il. Les États-Unis, le Canada, le Danemark, ou encore la Suisse, ont plus communément recours à cet axe de développement de la santé que la France. Mais la conjugaison entre vieillissement général de la population et déserts médicaux, la recherche d’économie et la progression des techniques et des équipements pourraient constituer une alternative intéressante à la logistique de soins actuelle. Cinq

actes médicaux sont concernés : la téléconsultation (consultation à distance), la télé-expertise (un professionnel médical peut solliciter à distance l'avis d'un ou de plusieurs autres professionnels médicaux), la télésurveillance médicale (le patient est suivi à distance), la téléassistance médicale (un expert assiste le professionnel de santé qui effectue

CABINE CONNECTÉE DE DIAGNOSTIC, TÉLÉCONSULTATION,

APPLICATIONS POUR SMARTPHONES : LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE FAIT ÉMERGER DE NOUVEAUX OUTILS DE PRISE EN CHARGE MÉDICALE.

un acte) et la régulation médicale (les médecins du SAMU établissent un 1er diagnostic pour mieux orienter les patients aux urgences). Rapide et efficace, la télémédecine, sans remplacer la médecine traditionnelle, est bien adaptée pour les patients hospitalisés à domicile, ceux en établis-

sement médico-social, ou les malades chroniques. Pour autant, certains vides juridiques semblent devoir être comblés. Enfin, toujours dans le domaine médical, les opérations chirurgicales assistées par ordinateur (sur la prostate en particulier) sont en plein essor.

EXOSQUELETTES, ORTHÈSES, ORTHOTRONICS : RETROUVER SES MEMBRES, PRÉVENIR ET ENDIGUER LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS) Exosquelettes : structures mécaniques qui doublent celles du squelette humain et lui donnent des capacités physiques qu'il n'a plus ou pas. Accroître la force de l'homme et le soulager dans l’effort est un rêve aussi vieux que lui. Cartilages, tendons, muscles… finissent par s’user, limitent les mouvements jusqu’au handicap parfois, sans oublier de fréquentes douleurs. Cette usure peut être la conséquence de la pénibilité de certains travaux(2), mais également celle du simple vieillissement. Redonner à l’humain de la force, de la « souplesse », de la stabilité, de la motricité… avec des équipements dignes de ceux d’un avatar n’est donc plus un rêve. Bien réels, les hommes augmentés proposés par la société EXHAUSS® revisitent la manutention, le déplacement de charges lourdes à partir de quelques PLANÈTE ROBOTS N°47

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La télémédecine par robot interposé permet d’avoir les meilleurs médecins à domicile.

Faire ressembler le robot à l’humain, un piège qui entraîne vers la vallée de l’étrange (Uncanny Valley).

milliers d’euros. Panasonic a récemment lancé une gamme complète d’exosquelettes. Son prototype phare, le Power Assist, transforme l’homme en véritable Monsieur Muscle capable de soulever des charges très lourdes. Quant à sa filiale d’aide à la personne, Sincere Kourien, elle présente le déambulateur du futur ; design chaleureux, interface simplifiée, le robot d’aide à la mobilité anticipe les mouvements de son utilisateur grâce à ses capteurs, puis fournit l’énergie complémentaire pour exécuter ledit mouvement. Pas question de supplanter l’humain, le robot se contente d’assister son utilisateur dans ses déplacements pour éviter toute atrophie musculaire. Ottobock se veut le fer de lance des orthotronics,

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EN 2014, UN PLAN D’ÉCONOMIE DES

DÉPENSES DE SANTÉ A ENGENDRÉ UNE DIMINUTION DES FINANCEMENTS D’AIDE ET D’ÉQUIPEMENT. LE PROBLÈME NE DISPARAÎT PAS POUR AUTANT. CE PLAN N’A FAIT QUE DÉPLACER LA PRISE EN CHARGE QUI REPOSE DE PLUS EN PLUS SUR LES FAMILLES.

nom donné à cette nouvelle discipline médicale. Certaines de ses orthèses sont actives. Dès qu’elles détectent l’effort, elles agissent en compensation. Elles requièrent donc un minimum de force préa-

lable chez le porteur, à l’inverse de l’exosquelette Atalante de Wandercraft qui peut aider à peu près n’importe qui à se lever sur ses jambes grâce à des moteurs. Grâce à C-Brace d’Ottobock, une orthèse de la cheville contrôlée par ordinateur, des personnes souffrant d’un handicap peuvent descendre des escaliers ou bien marcher sur des terrains irréguliers. La randonneuse Stacey Kozel, paraplégique depuis 2014, a gravi les Appalaches avec C-Brace. Chaque pièce coûte encore 75 000 dollars, mais peut-on chiffrer la liberté de se mouvoir ?

ROBOTS COMPAGNONS, ROBOTS D’AIDE À LA PERSONNE, ROBOTS CÂLINS OU THÉRAPEUTIQUES, LOVE DOLLS… Ils sont en plein boum, ils sont de plus en plus complets et interactifs, c'est-à-dire capables de réagir à l’autre. Ils sont également en mesure d’apprendre, de choisir, de servir, de guérir aussi. Que nous les appelions compagnons, assistants de service… les vocables n’ont pas encore semble-t-il, de définition stricte, mais une chose paraît inéluctable, ils vont prendre de plus en plus de place dans nos vies, dans celles de nos aînés et de nos enfants, avec des fonctions programmables de plus en plus complexes et dont la vocation est de nous venir en aide, de compenser des situations de handicap et de dépendance, mais pas de nous suppléer. Pas encore, prédisent et/ou redoutent certains… Entre Asimo de Honda, Buddy de Blue Frog Robotics, Pepper, Roméo dont Planète Robots reparlera très


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L’homme s’est-il fait un croche-pied en créant sa plus belle béquille: la robotique prochainement, nous avons choisi NAO qui est un peu le père de sa fratrie et qui a été une petite révolution en sachant interagir et créer du lien. Petit robot humanoïde de 58 cm développé par la société Aldebaran Robotics (rachetée 100 millions d’euros par le japonais SoftBanks en 2012) NAO est sans doute le plus célèbre des petits compagnons. Il en est à sa 5e version depuis sa naissance en 2006. Ce sacré petit personnage ne cesse de progresser. Il parle, il danse, il voit, il sent, il vous interpelle. Mieux, il apprend à vous reconnaître en fonction de votre voix, de sa tonalité, de son rythme, de sa musicalité et à reconnaître votre humeur (satisfaction, ennui, tristesse, colère, état neutre…). Il adapte son comportement et vous le dit tout de go, « Tu as l’air assez sûr de toi, globalement satisfait, assez expansif, assez posé… J’adopte donc un comportement amical. » Un exemple d’évolution que l’équipe de recherche de NAO peut effectuer grâce à des partenariats avec des laboratoires, d’autres entreprises… Ici avec le Laboratoire de Laurence Devillers (LIMSI /CNRS Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur /CNRS-Université Paris-Sud Orsay). NAO est « transparent », c'est-à-dire incapable de sous-entendus ou d’arrière-pensées. Il a un côté très humain mais pas trop. Il est beaucoup moins « tordu » que les humains peuvent l’être… C’est sans doute cette innocence qui fait des miracles auprès des enfants autistes. NAO les rassure. Ils peuvent s’ouvrir à ce petit humanoïde cash et lisse. Ensuite la transposition de cette ouverture doitelle encore se faire avec ses congénères pour que les progrès soient « consolidés » mais les résultats sont spectaculaires. Citons également le bébé phoque japonais, vedette des établissements pour personnes atteintes

CES PRODUITS, CES CONNEXIONS, CES

SÉCURITÉS PROGRAMMABLES ET TRÈS PROCHAINEMENT DES ESSAIMS DE ROBOTS CONNECTÉS LES UNS AUX AUTRES QUI DÉCOUPLERONT LES POSSIBILITÉS, SONT DÉJÀ DE RÉELLES AIDES À VIVRE.

de troubles de la mémoire, Paro. Cette peluche blanche, immaculée, émet un couinement en redressant ses moustaches et en vous fixant avec ses grands yeux noirs innocents, implorant de nouvelles caresses. Cette pureté, cette fragilité émeuvent les personnes et semblent raviver des souvenirs qui font fondre (sourires et regards d’enfants) même les plus agressives. Enfin, l’émergence de love dolls dont les ressemblances physiologiques avec l’homme, ou plutôt la femme en l’occurrence, vont croissantes, peut certainement rendre de grands services d’une tout autre nature, dont certains sont très dépendants d’ailleurs.

DES CONDITIONS MATÉRIELLES ET MORALES POUR QUE LA ROBOTIQUE PUISSE ÊTRE UNE RÉELLE ALTERNATIVE Des conditions matérielles : les plus simples de ces dispositifs sont relativement faciles à installer et à utiliser, même si ils nécessitent pour la plupart, du très haut débit, des conditions d’installation et de prise en main spécifiques. De façon générale, leur accessibilité est également conditionnée par leur coût de développement et donc par leur prix in fine. C’est un type d’aide que le gouvernement pourrait examiner pour favoriser le maintien des personnes dépendantes à leur domicile sans que les proches ne vivent avec l’angoisse de la chute, de la mauvaise prise de médicaments, de la casserole oubliée sur le feu… Pepper de SoftBanks, « 1er robot qui a du cœur », coûte 1400 euros, auxquels il faut ajouter des frais de mise à jour, d’application et d’assurance qui font grimper la note jusqu’à plus de 8000 euros sur 3 ans. Soit, moins de 3000 euros/an à mettre en perspective avec les 2200 euros/mois minimum que coûte une personne dépendante. Pas si surprenant que le jour de la mise en vente de Pepper au Japon, 1000 exemplaires aient été achetés par des Nippons convaincus que les robots seront bientôt aussi indispensables qu’une voiture ou un lave-linge. Innover et prototyper est une chose. Designer, fabriquer, dupliquer, commercialiser et assurer l’installation, l’utilisation et le suivi en est une autre. C’est donc bien d’une chaîne dont il est question pour que ces technologies puissent devenir opérationnelles chez le « quidam ». Ceci étant, le développement exponentiel de la téléphonie mobile a engendré une baisse remarquable des coûts de capteurs et de systèmes

Pepper de Softbank Robotics.

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NAO est un petit robot compagnon de 58 cm de haut. En dessous… La love doll a une fonction sociale qui ne sera pas négligeable à l’avenir.

embarqués. Parallèlement, la miniaturisation et la puissance des composants et plus spécifiquement des batteries, ont frayé un vrai chemin à la robotique. Certes, la motorisation, la mécatronique et la mécanique de précision sont onéreuses et représentent des coûts d’autant plus importants que la complexité mécanique des modèles humanoïdes est grande, mais des exemples tels que NAO ou Pepper, déjà vendus à plusieurs milliers d’exemplaires confirment l’existence d’un marché. Des conditions morales : l’acceptabilité du robot et son usage éthique. L’acceptation du robot est liée à de multiples facteurs fonctionnels, contextuels, émotionnels, mais également culturels. Le paléoanthropologue Pascal Picq : « En France, la diffusion des robots de compagnie se heurte à des barrières d'ordre culturel que l'on ne retrouve pas dans d'autres pays, comme le Japon ». Les barrières peuvent également être liées au degré d’anthropomorphisme des robots. Pour Masahiro Mori, roboticien japonais, plus la machine ressemble aux gens et plus ils se sentent à l'aise avec… jusqu'à un point appelé « la vallée de l'étrange. » Quand les robots deviennent trop humains, ils finissent par inquiéter. Trop de ressemblance tuerait l’acceptation de l’autre « soi ». Cette théorie publiée en 1970 pour la première fois a engendré critiques et évolutions. Planète Robots reviendra sur cette intéressante question et sur celle du lien social. Concernant l’usage éthique du robot. Un robot étant une machine, il paraît aussi déraisonnable d’évoquer l’éthique d’un robot que celle d’une machine à laver. Même si certains juristes réfléchissent à l’établissement d’un statut spécial du robot, pré-

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des utilisateurs pour justement pouvoir poser une limite à la vie privée. Les règles devraient sans doute pouvoir évoluer au cas par cas. Côté national, Éthique de la recherche en robotique, tel est le nom du Rapport n°1 de la CERNA (Commission de réflexion sur l’Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique d’Allistene). Côté européen, en février dernier, le Parlement a demandé à la Commission de définir des normes juridiques et éthiques applicables aux robots. Parmi ces normes devraient figurer des principes éthiques fondamentaux interdisant la conception de robots susceptibles d'attenter à la sécurité ou à la dignité des humains. Pour pallier les problèmes de responsabilité posés par l'intelligence artificielle en cas d'accident ou de dysfonctionnement, ils suggèrent de doter les robots d'une immatriculation, d'une boîte noire et d'imposer à leurs détenteurs la souscription d'une assurance obligatoire.

férons pour l’instant l’usage éthique. En effet, le concepteur, le fabriquant, le distributeur, l’installateur… et l’utilisateur peuvent être « interpellés » en cas de dysfonctionnement. Liée à l’éthique, se pose donc la question de la responsabilité. Approche similaire pour garantir le respect de la dignité humaine, celui du respect des libertés individuelles et de la vie privée des personnes, notamment avec la sécurité des données collectées en grand nombre et sans tri. La législation prévoit déjà qu’il faut obtenir le consentement libre et éclairé

POUR BOUCLER LA BOUCLE : L’HOMME PEUT-IL ÊTRE DÉPENDANT DES ROBOTS ? L’homme je ne sais pas, mais la femme que je suis est totalement dépendante de son Roomba et promotionne pour le robot litière pour chats. La dépendance fonctionnelle est donc tout à fait possible, assumée par les utilisateurs et recherchée par les constructeurs. C’est du business. Concernant la dépendance affective, c’est plus complexe. Si nous considérons cette dépendance comme liée à un échange entre un émetteur et un récepteur, on peut penser que plus l’émetteur don-


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L’homme s’est-il fait un croche-pied en créant sa plus belle béquille: la robotique

RAPIDE ET EFFICACE, LA TÉLÉMÉDECINE, SANS

REMPLACER LA MÉDECINE TRADITIONNELLE, EST BIEN ADAPTÉE POUR LES PATIENTS HOSPITALISÉS À DOMICILE, CEUX EN ÉTABLISSEMENT MÉDICO-SOCIAL, OU LES MALADES CHRONIQUES. POUR AUTANT, CERTAINS VIDES JURIDIQUES SEMBLENT DEVOIR ÊTRE COMBLÉS.

nera au récepteur des signes de similitude empathique, de compréhension et de partage émotionnel, plus le récepteur sera tenté de le considérer

comme un « égal » et donc de pouvoir éprouver par effet miroir des émotions similaires. Sauf que l’homme a une intelligence émotionnelle que ne possède pas le robot. Son concepteur peut introduire dans sa programmation la reproduction de nos capacités émotionnelles d’expression, mais pas le sentiment, l’attirance qui naissent de réactions chimiques et pas de programme informatique. Nous pouvons donc avoir le sentiment que c’est un échange avec le robot, mais cela n’est qu’une reproduction d’une partie du panel de nos propres émotions. Tout nouveau, le robot Sophia présenté lors de la conférence South by Southwest (SXSW) par la société Hanson Robotics a un visage presque aussi expressif que celui d'un être humain (62 expressions) mais il est un peu glaçant (théorie de Mori). Ceci étant, celui qui devient affectivement dépendant d’un furet ou d’un hérisson a été un moment libre de choisir et de les choisir (petit, doux, piquant…). Ou serait le mal à trouver du réconfort et de l’humanité dans un robot ? Ishiguro pousse la réflexion encore plus loin : « On hésitera à les débrancher… Imaginez que vous perdiez votre fille dans un accident de la route et que je

crée un androïde à son image. Vous allez probablement l'aimer et l'accepter comme un être humain », prédit-il. Il faut préciser que ce quasi gourou japonais n’a pas hésité à sacrifier son propre scalp pour que sa parfaite réplique humanoïde ait des cheveux plus vrais que nature… Peut-être pourrons-nous choisir notre robot en fonction de l’attachement que nous souhaitons lui porter. L’important est sans doute de ne pas tricher. Les règles éthiques des concepteurs leur demanderont peut-être d’étiqueter le degré émotionnel de tel robot, comme on qualifie sur une échelle colorée l’aspect énergivore des logements. Pas très glamour de parler ainsi d’amour… ■Emmanuelle Dormond

(1) Personne âgée dépendante : personne âgée de 60 ans ou plus, « ayant besoin d’une aide pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou dont l’état nécessite une surveillance régulière » (cf. loi du 20 juillet 2001 relative à l’APA). Il s’agit des personnes classées en GIR 1 à 4 selon la grille AGGIR d’évaluation des pertes d’autonomie. (2) En 2012, les TMS indemnisés ont entraîné la perte d’environ 10 millions de journées de travail et 1 milliard d'euros de frais couverts par les cotisations d'entreprise.

À l’avenir, chaque robot pouvant atteindre à l’intégrité de l’humain, pourrait recevoir une immatriculation.

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2p robot spoon.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 17:52 Page1

Le robot Spoon

C

Jérome Monceaux, fondateur de la société Spoon.

une conception issue de l’expérience NAO

Les créateurs du robot Spoon n’en sont pas à leur première réalisation robotique puisqu’ils ont notamment participé au développement de NAO, l’emblématique robot de la société Aldebaran Robotics mais aussi de Pepper et Roméo.

est fort de cette expérience enrichissante que le robot Spoon a vu le jour et se différencie par sa forme non humanoïde. Cette forme originale et son écran tactile offrent des capacités d’évolution et de personnalisation importantes au robot Spoon en vue d’une adaptation facilitée dans de nombreux lieux. En effet, malgré le succès des robots d’Aldebaran Robotics, l’apparence et la structure externe de ceux-ci se sont révélées difficiles à faire évoluer et pour éviter de reproduire ce type de problème, les concepteurs de Spoon lui ont préféré une base robotique composée d’un long bras avec une grande liberté de mouvement et un écran tactile facilitant la communication entre le robot et le public. Ainsi Spoon n’est pas sans rappeler par sa façon de se mouvoir l’être qui apparaît dans le film Abyss et qui reproduit le visage humain à sa sur-

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face (là ou Spoon utilise sa tablette pour communiquer ses émotions). Les concepteurs ont merveilleusement bien réussi la modélisation du visage du robot sur la tablette qui est un subtil mélange d'animaux et d’êtres humains.

UNE EXPÉRIMENTATION DANS UN CENTRE COMMERCIAL DE RENNES Afin de mettre en situation Spoon dans des conditions proches du réel et de vérifier l'appétence du public pour ce nouvel être robotique, ses concepteurs ont décidé de le mettre à disposition pendant une dizaine de jours dans un centre commercial situé à Rennes. Le lieu choisi est un lieu de for t passage où se croisent de nombreuses personnes avec des profils très variés, fournissant ainsi un échantillon représentatif d’un microcosme de la société et aussi un lieu où ce genre de robot pourrait trouver son utilité. Suscitant l’intérêt des petits et des grands par son as-

pect bienveillant et son visage animal, il donne envie de faire connaissance avec lui et de l’interroger pour avoir, notamment, des informations de proximité du type : « Où trouver les toilettes ? », « À quelle heure ouvre ce magasin ?… » À travers cette expérimentation, c’est aussi l’occasion d’observer les réactions des utilisateurs et de vérifier si le marché français est prêt pour le déploiement de robots tels que Spoon.

UN ROBOT APPRENANT Lorsque Spoon a été déployé dans le centre commercial, il ne connaissait nullement les lieux et est volontairement arrivé sans aucune connaissance spécifique de cet endroit afin qu’il apprenne, comme un enfant, à partir des questions et des remarques des visiteurs et s'enrichisse au fur et à mesure des informations que les utilisateurs lui auront fournies ; c’est sur ce même principe que de nombreuses intelligences artificielles (I.A.) sont ac-


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UN ROBOT DOIT « FAIRE SENS » Pour Jérôme Monceaux, le fondateur de la société Spoon, la technologie doit « faire sens », aussi elle se doit de contribuer à rendre service et ne pas être

C’EST FORT DE CETTE

EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE QUE LE ROBOT SPOON A VU LE JOUR ET SE DIFFÉRENCIE PAR SA FORME NON HUMANOÏDE.

autosuffisante. Pour satisfaire ce besoin, le robot doit disposer de la bonne information, au bon endroit et au bon moment afin, par exemple, de ne pas orienter la personne vers un magasin qui est fermé lorsque l’utilisateur pose sa question. Cette quête de sens passe aussi par une amélioration de la relation à la technologie qui est de plus en plus omniprésente dans notre quotidien et un des buts de Spoon est aussi d’éviter une scission par la technologie entre ceux qui la comprennent et ceux qui ne comprennent pas.

SPOON NE REMPLACE PAS L’HOMME Les créateurs de Spoon ne souhaitent pas en faire un suppléant de l’homme mais plutôt un élément d’interaction sociale, accessible à tous et dont la technologie soit adaptée au lieu dans lequel il se trouve. Sa capacité d’apprentissage et son évolutivité le destine aussi bien à des lieux accueillant du public que des usages privés pour l’assistance des personnes âgées à domicile par exemple. Tout comme les robots ou les cobots sont des outils pour l’homme dans le monde industriel, les robots sociaux tels que Spoon se destinent aussi à collaborer avec l’homme sans prendre sa place.

Spoon, inspiré de l’entité du film Abyss.

Spoon intrigue les passants d’un centre commercial.

tuellement déployées mais pour éviter les dérives (l’une des premières I.A. de Microsoft installée sur Twitter avait rapidement été détournée par les internautes pour lui faire adhérer à des idées extré-

mistes), les informations recueillies et les réponses possibles sont dans un premier temps modérées et filtrées à distance avant que le robot ne les prennent en compte dans ses algorithmes.

DE NOUVELLES EXPÉRIMENTATIONS PRÉVUES Si la ville de Rennes est un territoire favorable à l’innovation et pourvue de nombreux acteurs œuvrant pour la créativité technologique et les nouveaux usages, d’autres expérimentations du robot Spoon vont avoir lieu dans d’autres espaces recevant du public, à Paris notamment dans le courant de l’année 2017. Ces phases de mise à disposition et de relation avec le public sont essentielles pour appréhender les attentes et les comportements des personnes vis-àvis de Spoon et de ses futurs frères et sœurs.

Plus d’informations: www.spoon.ai

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■Richard Seltrecht

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Robots de service

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Teleport

L

un robot de téléprésence immersive

La réalité virtuelle immersive est-elle la meilleure alliée des robots de téléprésence ? L’IRT B-Com et Orange ont dévoilé sur le salon Laval Virtual un démonstrateur très concluant.

e robot de téléprésence Teleport n’en est encore qu’au stade de la « preuve de concept ». Projet mené par Orange et le centre de recherche IRT B-Com de Rennes, sa vocation est de démontrer que l’on peut contrôler un robot de téléprésence depuis des lunettes de réalité virtuelle HTC Vive. Pour ce démonstrateur, les chercheurs ont équipé un petit robot de téléprésence PadBot d’une caméra à 360° Ricoh Theta ainsi qu’un micro ambisonique qui permet de capter le son à 360°. Enfin, le robot est doté d’un détecteur Vive de HTC qui permet de positionner le robot dans la pièce. L’idée, c’est que la personne puisse véritablement incarner le robot via son casque de réalité virtuelle HTC Vive grâce à cette vue panoramique. Il suffit de tourner la tête pour visualiser la pièce où se trouve le robot. Mais outre cette visualisation immersive, l’interface offre des fonctions de réalité augmentée. En effet, équipé de son casque, l’opérateur voit ses mains dans la scène et va interagir

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avec les commandes de pilotage du robot. Avec ses mains virtuelles il peut activer les flèches de direction pour déplacer le robot mais aussi entrer en interaction avec des objets connectés dans la pièce. Dans l’interface de réalité augmentée, un cercle apparaît autour des objets connectés qu’il est possible de commander. L’opérateur peut ainsi éclairer/éteindre une ampoule connectée en cliquant du doigt dans la zone virtuelle affichée autour de la lampe. LE MODE IMMERSIF QUI FAIT TOUTE LA DIFFÉRENCE « L’objectif était de savoir si un tel robot était faisable avec les technologies actuelles, ainsi qu’avoir les retours des premiers utilisateurs afin de connaître le niveau d’acceptabilité de ce type de robot, estimer quels pourraient être les usages d’un tel dispositif » explique David Pesce, ingénieur de recherche de l’IRT B-Com. Contrairement aux robots classiques de téléprésence, le mode immersif permet de réellement s’incarner dans le robot. On peut tourner la

tête librement puis se déplacer dans la scène. « Certains utilisateurs essayaient d’attraper des objets alors qu’aucune interaction physique n’était possible avec ce robot dépourvu de bras. C’est incontestablement une piste à suivre avec un robot de type Pepper, par exemple, avec des bras qui permettraient des interactions physiques à distance. » Il reste encore plusieurs verrous technologiques à faire sauter avant de pouvoir disposer d’un robot de téléprésence aussi avancé. « Il faut d’une part pouvoir faire un tracking très précis des mouvements de l’utilisateur. En outre, il reste encore un problème de profondeur de l’image car même si l’image est à 360°, il lui manque la profondeur de champ. Nous pensons utiliser la vision stéréoscopique pour le résoudre. » Enfin, le robot va demander beaucoup plus de bande passante réseau car l’affichage HD actuel est notoirement insuffisant. Il faudra sans doute attendre l’arrivée de la 5G pour qu’une telle application robotique puisse décoller. ■AC


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Vie quotidienne en 2040 L'odyssée des robots 12 février 2040. 7h, le réveil sonne. Quelques minutes plus tard, Tomi arrive avec 2 cafés bien chauds. Il allume légèrement les lumières faisant naître une aurore à la lumière douce. Tomi est le robot majordome de la famille et le robot le plus sollicité de la maison. Il a préparé le café de Raphaël et d’Emma. Il a aussi fait couler le bain à la température idéale. MISE EN SITUATION Raphaël va réveiller les enfants. Il est important que les parents gardent ce genre de contact. Ils ne le délèguent jamais à un robot. Adam est un garçon de 8 ans et Louise est une jeune ado de 12 ans. Ils doivent se préparer pour leurs cours qui commencent à 8 h. Pendant que Raphaël s’affaire dans la salle de bain Tomi prépare le petit-déjeuner. Enfin, je devrais plutôt dire qu’il coordonne le petit-déjeuner. En effet, chaque objet est autonome. Ainsi, la cafetière est capable de préparer toute seule le café. Le café coulé, elle envoie alors une requête afin que le café chaud soit livré. Tomi ou un des autres robots capables de remplir cette mission se chargera alors de la dimension « transport ».

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Aujourd’hui, il fait beau. La table et les chaises se sont placées sur la terrasse au soleil afin que les propriétaires puissent savourer pleinement leur réveil. Leur maison flottante de 200 m² La Bounty se trouve sur le lac d’Annecy. Elle se déplace vers les bureaux de Raphaël qui se trouvent sur la rive nord du lac. La Bounty se gère elle-même suivant un ensemble de contraintes et de priorités. En fait, l’ensemble des 62 robots et objets de la maison sont ni plus ni moins qu’un système multi-agents. Chaque agent peut ainsi avoir des intentions, des croyances, des priorités, des contraintes ou encore des besoins. Il n’y a pas de hiérarchie réelle. L’unique priorité est la satisfaction de l’humain. Ainsi, chacun a accès aux agendas des

propriétaires. Et La Bounty organise ses déplacements en fonction des impératifs de ses habitants. Emma ne travaille pas aujourd’hui et désire peindre. Après avoir déposé Raphaël, la maison va se placer face à la montagne en cherchant l’emplacement adéquat de telle manière que le soleil se trouve exactement entre les pics montagneux.

QUAND LES ROBOTS PARTICIPENT À L'ÉDUCATION Les enfants s’installent pour la classe dans le salon. C’est Tomi qui leur fait la leçon aujourd’hui. La scolarité est répartie entre, d’une part l’apprentissage réalisé à la maison par Tomi sur la base d’un module fourni par l’Éducation nationale et, d’autre part l’en-


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Le robot Asimo de Honda préfigure les robots de type majordome des années 2040, comme notre héros robotisé Tomi.

ELLE SE DÉPLACE VERS LES BUREAUX DE RAPHAËL QUI SE

La Bounty pourrait découler de ce projet d'hôtel flottant de MDP Design, aux abords des Maldives.

Déjà, des robots comme NAO peuvent assister le corps enseignant ou la famille afin d'apporter une touche plus ludique et plus immersive au transfert du savoir.

TROUVENT SUR LA RIVE NORD DU LAC. LA BOUNTY SE GÈRE ELLEMÊME SUIVANT UN ENSEMBLE DE CONTRAINTES ET DE PRIORITÉS.

seignement au sein d’une école visant à apprendre et développer les interactions sociales avec d’autres humains. L’apprentissage avec un robot donne d’excellents résultats. Le robot a une connaissance psychologique fine de l’enfant et connaît parfaitement la façon d’expliquer à chacun des enfants. En outre, il s’adapte à leur vitesse de compréhension. Le fait que Tomi ne s’occupe que de deux enfants rend la chose encore plus aisée. La réalité virtuelle permet de vivre chaque expérience, chaque fait historique. Les enfants peuvent ainsi se trouver sur un champ de bataille pour entendre Jules César parler et ensuite manipuler de l’acide chlorhydrique et l’hydrogénocarbonate de sodium pour créer une réaction acido-basique. L’arrivée de la réalité virtuelle dans l’enseignement a été une véritable révolution dans la compréhension de certaines matières. Ce n’est plus seulement voir, mais c’est interagir, choisir l’angle de vue, poser des PLANÈTE ROBOTS N°47

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Les robots comme ce Pepper, pourront être à l'avenir, des assistants pour la cuisine.

questions directement aux acteurs de la scène.

LE ROBOT AU SERVICE DES REPAS Pendant que Louise et Adam sont plongés dans leur apprentissage, l’intérieur de la maison est actif. La table s’est dirigée vers la cuisine pour être débarrassée. Elle y retrouve Steve, notre second robot assistant, moins perfectionné et surtout moins équipé. Il est doté d’un système de lévitation pour se déplacer. C’est pour cela qu’il est moins puissant que Tomi qui lui peut prendre des charges atteignant 200 kg. Une fois la maison rangée, Steve vole à fleur d’eau, effleure le lac d’Annecy et se rend au jardin. Il y retrouve le robot agricole. Véritable révolution il y a 25 ans, ce robot a permis aux humains de retrouver une agriculture saine. Il désherbe, entretient les plantations sans engrais ou produits chimiques, plante et récolte. Il a permis de retrouver des aliments sains et de qualité dans les assiettes. Aujourd’hui, chaque famille a son robot et son jardin

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pour cultiver (enfin faire cultiver) ses propres fruits et légumes. Afin d’exécuter leurs tâches quotidiennes, ce robot agricole change les extrémités de ses bras, de façon autonome, pour y fixer les outils nécessaires à la réalisation du but fixé. Ce robot est souvent de taille réduite et possède des roues tout-terrain ainsi qu’un emplacement à l’arrière des bras destiné à disposer un bac ou des outils. Steve, quant à lui, aide le robot agricole dans le cadre de tâches plus complexes. En fonction du contenu du frigo et des légumes mûrs, Steve sélectionne une recette parmi plus de 2 millions de recettes répertoriées. Pour ce faire, il accède à Saveurs 3.0, une intelligence artificielle fonctionnant selon le principe du deep-learning. Steve envoie des informations sur les goûts, les activités, le temps dont dispose ses propriétaires et de nombreux autres paramètres. Si des invités sont prévus pour un repas partagé avec la famille, il communique avec un de leurs robots pour obtenir ces mêmes informations les concernant. Steve per-

L’APPRENTISSAGE

AVEC UN ROBOT DONNE D’EXCELLENTS RÉSULTATS. LE ROBOT A UNE CONNAISSANCE PSYCHOLOGIQUE FINE DE L’ENFANT ET CONNAÎT PARFAITEMENT LA FAÇON D’EXPLIQUER À CHACUN DES ENFANTS.


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Vie quotidienne en 2040 l'odyssée des robots

Les exosquelettes de loisir commencent à émerger comme ce modèle de Walking Assist Device développé par Honda, permettant de faire de longues marches sans se fatiguer.

met ainsi à ses propriétaires de découvrir plus de 200 nouveaux plats par an. Chaque repas est un véritable plaisir gustatif. Les robots peuvent accéder à une intelligence artificielle grâce à un abonnement. Chaque robot peut y accéder, mais dans le cas de la cuisine, c’est généralement Steve qui s’en occupe. Son expérience est capitalisée avec l’expérience de tous les robots utilisant cette I.A.. Tomi peut si nécessaire y accéder et récupérer les connaissances pour confectionner des plats. À 13 h 30, La Bounty récupère Raphaël. La durée de travail hebdomadaire est de 25 h. Le reste du temps est consacré au sport, aux passions, à la vie de famille et aux amis. La vie de famille prend une place importante. La réduction du temps de travail permet de consacrer plus de temps à l’éducation des enfants, à la famille, aux grands-parents Cette nouvelle répartition du temps a d’autant plus d’impact que les progrès de la médecine permettent désormais que les enfants connaissent leurs arrière-grands-parents et même arrière-arrièregrands-parents.

LES LOISIRS ET LA SANTÉ AUGMENTÉS Une fois le repas terminé, toute la famille décide d’aller nager ou plutôt de faire de la plongée. Chacun d’entre eux est équipé d’un exosquelette qui décuplera ses forces. Il est néanmoins réglé pour

une approche sportive. Ainsi, chacun devra faire des efforts physiques pour avancer. Néanmoins, chaque exosquelette s’adaptera aux compétences particulières de chaque individu. Ainsi, Adam et Louise arriveront à nager à la même vitesse que leurs parents tout en fournissant pourtant une dépense d’énergie moindre car proportionnelle à

AUJOURD’HUI, CHAQUE FAMILLE A SON ROBOT ET SON JARDIN POUR CULTIVER (ENFIN FAIRE CULTIVER) SES PROPRES FRUITS ET LÉGUMES. AFIN D’EXÉCUTER LEURS TÂCHES QUOTIDIENNES…

leur âge et à leur constitution physique. Aujourd’hui l’objectif de la plongée est la visite du navire Le France qui a coulé en 1971 et repose à 42 m de fond. Les exosquelettes assurent la sécurité des plongeurs. En effet, ils sont capables de se déplacer de façon autonome en cas d’urgence et possèdent

à chaque instant des informations quant à l’état de santé des plongeurs. Ici aussi le deep-learning est à l’œuvre. Un module obligatoire, fourni par la Sécurité sociale, équipe l’ensemble des systèmes robotiques de la famille. Une quantité importante d’informations est remontée par ce biais. Un bracelet permet la récupération de ces éléments directement sur le corps. Les robots étudient également le ton de la voix, la dilatation des pupilles, la transpiration visible, les disputes du couple, le niveau de stress, la pratique du sport, l’alimentation, etc. L’I.A. permet d’une part d’enrichir le système et d’autre part d’apporter une meilleure santé à chacun. L’aspect prédictif s’est particulièrement développé ces dernières années. Il s’applique tout aussi bien dans la santé à long terme comme dans la prévention des cancers ou des accidents cardiaques que dans le court terme lorsque le système est capable de déceler une évolution dangereuse de la respiration, du rythme cardiaque, ou de l’attention dans une plongée. Aujourd’hui, la plongée a été passionnante et enrichissante. Adam raffole particulièrement de ces plongées. Une heure plus tard, de retour sur La Bounty, Tomi aide chacun à remonter et à enlever son exosquelette. Chacun d’entre eux se dépêche car ils voudraient suivre la course de drones comptant pour les championnats du monde. Il existe plusieurs manières de regarder, mais aucune d’entre elles ne PLANÈTE ROBOTS N°47

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Les casques de réalité virtuelle pourraient être un élément important de nos loisirs à l'avenir. Ici le Samsung Gear VR.

À 13 H 30, LA BOUNTY RÉCUPÈRE RAPHAËL. LA DURÉE

Les robots humanoïdes deviendront des as de la manipulation. La main du Asimo est déjà très avancée.

prévoit un écran en 2D. Aujourd’hui le choix consiste à utiliser des lunettes virtuelles. L'intérêt de cette option réside dans la possibilité pour chacun de choisir son angle de vue lors de la course.

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DE TRAVAIL HEBDOMADAIRE EST DE 25 H. LE RESTE DU TEMPS EST CONSACRÉ AU SPORT, AUX PASSIONS, À LA VIE DE FAMILLE ET AUX AMIS. LA VIE DE FAMILLE PREND UNE PLACE IMPORTANTE. LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL PERMET DE CONSACRER PLUS DE TEMPS À L’ÉDUCATION DES ENFANTS, À LA FAMILLE, AUX GRANDS-PARENTS.

Une fois les lunettes en place, tout se pilote par la pensée : le changement des angles de vue, la vision de la course ou de la pièce, ou une combinaison de ces deux visions permettant de voir les per-

sonnes avec qui vous commentez la course. Alors que la course de drones bat son plein, Tomi s’occupe de ranger les exosquelettes et le matériel de plongée. Tomi est un robot humanoïde assistant de classe 4. Il existe près de 20 classes différentes. La 4 correspond au robot assistant de particulier, niveau premium. Les classes 8 à 20 correspondent à des assistants spécialisés. Les sept premières classes correspondent au must : les robots assistants généralistes. Ce sont des robots très onéreux et seule une famille sur deux en possède un. Il s’agit là d’un véritable investissement. Tomi a déjà plus de 15 ans. Il a évolué régulièrement. Toute l’électronique et la mécanique sont contrôlées au fil des ans et upgradées régulièrement. Ainsi par rapport à sa version d’origine, Tomi consomme environ 45 % d’énergie en moins tout en ayant des capacités accrues. Il est aussi possible de lui faire changer d’apparence. Néanmoins, comme la plupart des personnes, Raphaël et Emma ont trop d’affection et de souvenirs partagés avec Tomi pour qu’ils envisagent de changer son look. Steve, quant à lui, a 8 ans et est de classe 7. Vers 16 h 10, La Bounty reçoit une requête de livraison. Raphaël et Emma ont en effet prévu une soirée avec une dizaine d’amis. Un drone doit venir livrer les vivres nécessaires à la réalisation de la recette sélectionnée pour le repas de ce soir. La commande est transportée du lieu d’achat jusqu’à la maison. Il arrive que ce soit Alpha1, le drone de la maison, qui aille chercher les courses commandées. C’est le cas lorsque les achats doivent être


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Vie quotidienne en 2040 l'odyssée des robots effectués dans plusieurs magasins. La Bounty possède trois sas de livraison sur le toit. À l’instant de la livraison, c’est le sas n°2 qui est ouvert, le sas n°1 d’une capacité d’un m3 est, en effet, trop grand. Le contenu est ensuite acheminé directement à la cuisine par un ascenseur. Steve et les bras robotisés de la cuisine s’occupent de la réception et de la préparation. Tomi a rejoint la famille dans le salon. Il reçoit le détail de la course et des performances en temps réel. Il commente ainsi la course en modulant ses interventions en fonction des goûts et des intérêts de la famille. Par exemple, dans le cas de cette famille d’origine belge, il s’attardera davantage sur le compétiteur belge plutôt que sur d’autres compétiteurs. Les écouteurs des casques virtuels permettent de s'adresser de façon individuelle à chacun. Il est capable de répondre aux questions « Qui a gagné l’année dernière ? », « Quel est le meilleur temps aux qualifications ? », etc. Il ponctuera ses explications d’approches techniques portant sur des

CHACUN REPART VERS SA DEMEURE, LES UNS REJOIGNANT LEUR MAISON VENUE LES CHERCHER, LES AUTRES DÉBARQUANT AU PORT POUR MONTER DANS LEUR VOITURE QUI LES RAMÈNERA À LEUR DOMICILE EN TOUTE SÉCURITÉ SANS PLUS DEVOIR DÉSIGNER UN SAM OU FAIRE FACE AUX EMBOUTEILLAGES D'ANTAN.

points dont il sait que la famille ou une partie de la famille n’a pas connaissance. Il pourra même faire apparaître un schéma ou une vidéo explicative afin d’appuyer sa démonstration. La réalité virtuelle permet aussi de se retrouver dans un gradin virtuel avec d’autres spectateurs, amis ou inconnus, de manière à recréer l’ambiance d’un stade ou d’une compétition sportive. Contrairement aux craintes anciennes, cette possibilité n’a pas réduit la fréquentation des stades. Nombreux sont ceux qui ont découvert virtuellement l’ambiance d’une compétition sportive avant d’avoir envie de vivre le plaisir d’être au plus près de l’événement. Aujourd’hui, pour le bonheur de tous, la victoire sera belge. L’heure tourne et il est temps pour chacun d’aller se préparer. De leur côté, robots et meubles ont des tâches spécifiques pour organiser la soirée. Le confort de l’humain est primordial. Ainsi, même si les bras robotisés de la cuisine sont capables d’avoir une vitesse de 3 000 toasts tartinés à

Amazon PrimeAir est un service en cours de test chez Amazon, afin de livrer ses clients directement par les airs. PLANETE ROBOTS N°47

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Vie quotidienne en 2040 l'odyssée des robots

Le film Robot & Frank est une vision relativement réaliste du robot humanoïde que l'on pourra avoir dans nos foyers dans quelques décennies.

l’heure, ils ne dépasseront pas la vitesse de 500 toasts/heure de manière à ce que le son et la gestuelle produits ne dérangent pas la famille. La thématique de la soirée prend place dans le plus pur esprit castillan. Les cloisons et les murs, construits en textures programmables, prennent ainsi les couleurs vives de la fête espagnole. Les tables, de leur côté, se rehaussent de manière à adopter un style bar. Les robots font le service. Un couple d’invités a envoyé un de ses robots pour prêter main-forte. De classe 2, c’est un androïd et plus particulièrement un gynoïde, c’est-à-dire qu’il a l’apparence d’une femme. Certains humains sont devenus particulièrement adeptes de ces robots. Ils sont néanmoins assez rares, en particulier à cause de leur prix prohibitif. La Bounty s’occupe quant à elle de l’aspect logistique de la soirée de manière à ce que les invités puissent accéder facilement à la maison. Elle s’est rapprochée d’Annecy et accoste au port pour embarquer une partie des invités. Deux autres couples rejoindront la maison en bateau et pour ce qui est des derniers invités, c’est leur maison robotisée qui rejoindra La Bounty. Vers 21 h, tout le monde est arrivé. La Bounty se

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charge de diffuser à l’intérieur et à hauteur de la terrasse de la musique espagnole dont le son se module selon le bruit des conversations ou du vent, la réceptivité des invités et la détection d’un mouvement de danse. Un drone serviteur, loué pour l’occasion, passe de personne en personne pour présenter un plateau de dégustation. Il est évidemment complètement électrique et silencieux. Tomi et la gynoïde font eux aussi le service. Steve, quant à lui, seconde toujours les bras de la cuisine pour la préparation des verres et des plateaux. La soirée est une réussite, l’ambiance madrilène fidèlement reconstituée. Les invités profitent de ces moments de retrouvailles, débarrassés de toute préoccupation organisationnelle, ils se consacrent simplement au bonheur d'être ensemble. Chacun repart vers sa demeure, les uns rejoignant leur maison venue les chercher, les autres débarquant au port pour monter dans leur voiture qui les ramènera à leur domicile en toute sécurité sans plus devoir désigner un Sam ou faire face aux embouteillages d'antan. Les lumières se sont tamisées créant un climat invitant au repos. En utilisant l’infrarouge, les robots s'activent dans le silence et dans le noir afin de débarrasser et de nettoyer.

Ceux qui en ont besoin se rechargent tel un ballet savamment orchestré. Tout le monde va se coucher. Les lits des humains sont bardés de capteurs qui permettent une adaptation parfaite au confort de chacun, détectant une crispation musculaire et corrigeant la densité du matelas en fonction de la morphologie et des besoins de chacun. Une douce musique berce Adam, son lit reproduisant un mouvement infime le menant doucement de la détente au sommeil. Raphaël et Emma se retrouvent dans les essences d'un parfum délicat invitant au rapprochement des corps et des âmes. Louise, quant à elle, endosse ses lunettes virtuelles et vit un concert dont les chansons se succèdent pour l'emmener vers le repos. Les maux de dos sont devenus de l'histoire ancienne. Les ronflements autrefois source de crispation entre les couples sont atténués grâce à l’émission d'infrasons qui créent une barrière tel un cocon. La qualité du sommeil est relevée et modulée selon les activités et les repas du lendemain. Le silence imprègne la maison qui se prépare pour une nouvelle journée. Fermez les yeux, demain est un autre jour… ■Jérôme Damelincourt


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2p cassie.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 18:24 Page1

© Oregon University.

Robots de service

Beaucoup de chemin parcouru depuis ATRIAS.

Un futur robot livreur de colis dénommé Cassie

U

Quand certains misent tout sur la livraison par drone volant, ou encore roulant, d’autres, notamment la start-up Agility Robotics, voient le problème sous un autre angle : utiliser un robot bipède ! Ce nouveau robot, Cassie, a bénéficié de l’expérience acquise au cours de la mise au point du prototype ATRIAS par l’université d’État de l’Oregon. Le résultat donne un robot faisant penser à des pattes d’autruche (ou de vélociraptor, c’est selon…) d’une extrême stabilité et tout-terrain !

n des défis les plus complexes des robots bipèdes, c’est de rester stables en toutes circonstances. Il y a encore quelques années, tout le monde tentait de réaliser cette prouesse avec une multitude de servomoteurs asservis à l’aide d’algorithmes compliqués à mettre en œuvre, avec des résultats bons sur terrain plat et dégagé, mais laborieux et même impossibles dès que le terrain devenait plus aléatoire… Certains ont donc étudié de plus près comment les actions/réactions se répercutaient au niveau musculaire pour de la marche bipédique, que ceuxci soient des animaux ou des humains. Des résultats impressionnants ne se sont pas fait attendre, on ne cite plus les différents prototypes de chez Boston Dynamics, Atlas en tête, qui utilisent ces

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nouveaux systèmes permettant un équilibre à toute épreuve ! C’est également cette voie qu’a suivie l’université d’État de l’Oregon pour son prototype bipède ATRIAS, vu il y a maintenant deux ans, avec au final un robot encombrant mais gardant sa stabilité, même en cas de choc. CASSIE : RÉSULTAT DE L’OPTIMISATION RÉUSSIE D’ATRIAS Ils ont commencé par réétudier les jambes, afin de les optimiser pour les simplifier au mieux, sans sacrifier l’excellente stabilité du système. Au final, les articulations les plus hautes ont maintenant trois degrés de liberté, exactement comme les hanches humaines. Cassie peut ainsi avancer et reculer sans problème, mais il peut aussi se déplacer latéralement tout en effectuant des rotations en même temps si nécessaire!

C’est déjà beaucoup plus que ce que faisait ATRIAS, car il n’avait qu’un seul degré de liberté. Autre amélioration, ils ont motorisé les chevilles, ce qui permet à Cassie de rester debout à la même place sans bouger en permanence ses pieds. Ceci économise donc de l’énergie car tous les moteurs ne sont pas obligés de fonctionner en permanence pour maintenir la stabilité de l’ensemble, ce qui fait gagner de l’autonomie supplémentaire pour les batteries. Dernier point qu’ils ont tenu à améliorer, c’est le niveau sonore du robot, ils ont travaillé leur système pour que celui-là soit le plus bas possible. Il en résulte un robot à la stabilité parfaite et qui surtout peut évoluer sur tout type de terrain, qu’il marche ou qu’il court, les gravillons ou l’herbe ne lui font pas peur, les montées, descentes et autres escaliers non plus !


© Agility Robotics

2p cassie.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 18:24 Page2

TOUT CELA SEULEMENT POUR LIVRER DES COLIS ? Non pas vraiment, pour Agility Robotics la livraison de colis, façon coursier, serait la voie la plus rapide pour commercialiser leur robot (ils annoncent un prix d’environ 100000 dollars), mais ils ont d’autres projets. Ils travaillent déjà sur l’intégration d’une multitude de capteurs, tels que des caméras multi-longueur d’onde (classiques, infrarouges, à ultraviolet), des scanners laser, ou encore la possibilité de lui ajouter des bras, pour lui ouvrir d’autres marchés potentiels. Selon eux, Cassie pourra tout à fait être utilisé à des fins de téléprésence,

CERTAINS ONT DONC ÉTUDIÉ

La version finale de Cassie avec toutes ses protections.

DE PLUS PRÈS COMMENT LES ACTIONS/RÉACTIONS SE RÉPERCUTAIENT AU NIVEAU MUSCULAIRE POUR DE LA MARCHE BIPÉDIQUE, QUE CEUX-CI SOIENT DES ANIMAUX OU DES HUMAINS. DES RÉSULTATS IMPRESSIONNANTS NE SE SONT PAS FAIT ATTENDRE.

© Agility Robotics

Cassie, le nouveau robot bipède tout-terrain !

que ce soit avec un écran classique ou à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, d’évaluation à distance d’une situation quelconque, pour la recherche et l’aide aux secours lors de catastrophes naturelles. Sans oublier l’aide aux troupes militaires terrestres, pour de la reconnaissance à distance de terrain inconnu, le transport de matériel supplémentaire en même temps que des troupes se déploient sur un terrain d’opération. La société croit vraiment dans son robot, pour eux c’est la meilleure réponse pour faire évoluer un robot dans le monde réel, car ce dernier est conçu par et pour les humains qui sont justement des bipèdes! Avec un robot tel que Cassie, il n’y a pas besoin d’adaptation nécessaire comme pour les robots à roues ou encore de règlementation complexe comme dans le cas des drones volants, il est utilisable quasiment directement. D’après eux, leur première série produite serait déjà intégralement vendue, mais aucun chiffre ne circule… Malgré ce flou, nous devrions voir apparaître des robots Cassie d’ici la fin de l’année 2017. Le proche avenir nous dira si Agility Robotics a gagné son pari avec son robot bipède Cassie, mais en attendant je partage leur analyse sur le fait que notre civilisation conçoit tout pour des humains bipèdes. Les concepteurs de robots destinés à évoluer dans notre environnement quotidien doivent absolument en tenir compte pour leur mise au point.

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■Lionel Alvergnas

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Robots au travail

3p drone-sogilisV2.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 16:40 Page1

Des drones bien encadrés

Christophe Baillon est un passionné d’informatique autodidacte, il code depuis l’âge de cinq ans, n’a pas le bac et dirige aujourd’hui Sogilis. Il a bien voulu répondre aux questions de Planète Robots sur l’avenir des drones dont il nous rappelle les enjeux. Planète Robots : L’expérience de Sogilis en logiciels dans l’aéronautique vous a amené au métier du drone, racontez-nous la genèse de ces aventures. Christophe Baillon : Tout a commencé à Sogilis, entreprise de services en informatique située à Grenoble, Lyon, Paris et Melbourne. La mission de Sogilis est de développer des technologies logicielles pour des sociétés innovantes, souvent des start-up, mais aussi des PME et des grands groupes. En plus de l’expertise technique de nos équipes de passionnés de génie logiciel, une équipe dédiée aide nos clients sur leur business model et travaille en étroite collaboration à la fois avec nos équipes techniques et le client, pour que le périmètre développé soit cohérent avec le marché visé. Un grand groupe aéronautique nous a fait confiance et nous a demandé de développer un

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SOGILIS, ENTREPRISE DITE « LIBÉRÉE », REPOSE SUR LA

CONFIANCE QUE NOUS FAISONS À NOS SALARIÉS. EN TANT QUE DIRIGEANT, MON RÔLE EST DE CONCRÉTISER LES INITIATIVES DES SALARIÉS.

« logiciel critique » pour un avion de ligne : c’est un logiciel pour lequel la survenance d’un bug peut avoir de très graves conséquences, mettant en danger des vies humaines. Dès notre premier contrat, nous avons reçu les félicitations de ce grand groupe avec lequel nous avons mis en place une collaboration étroite. Cela illustre le niveau technique élevé de nos équipes de passionnés. Sogilis, entreprise dite « libérée », repose sur la confiance que nous faisons à nos salariés. En tant que dirigeant, mon rôle est de concrétiser les initiatives des salariés. C’est souvent devant la machine à café que nos meilleures idées ont été discutées avant de prendre forme ! C’est ainsi que l’un des salariés est à l’origine de la création du drone autonome Hexo+ (société Squadrone System) qui filme les sportifs en action sans avoir besoin d’être piloté. De la même façon, un autre est


3p drone-sogilisV2.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 16:40 Page2

allé fonder une filiale de Sogilis en Australie. Un autre enfin, Valentin Brossard, a permis la création de la société Hionos qui va influencer fortement le monde des drones.

PR : Que propose Hionos qui vous a semblé intéressant et innovant ? CB : Valentin me présenta ses arguments : Sogilis a une expertise dans le domaine des logiciels critiques aéronautiques, dont les normes de certification sont très sévères (puisque des vies humaines sont en jeu), et nous avons aussi une expérience dans le métier des drones ; pourquoi ne pas mixer ces deux domaines de compétences pour développer des dispositifs que nous vendrions aux fabricants de drones, conformes aux futures normes, qui vont inévitablement se rapprocher de celles en vigueur dans l’aéronautique civile ? Hionos était né ! La mission de Hionos est de rendre les drones aussi sûrs que les avions. Les autorités de régulation de l’espace aérien ont été dépassées par le phénomène du drone. Leur mission est d’avoir le ciel le plus sûr possible et elles ne peuvent pas autoriser tous les usages avec les drones qui partagent le ciel avec les aéronefs. Ces autorités sont notamment : - la DGAC: Direction générale de l’aviation civile; - la FAA : son homologue américain ; - l’EASA : l’autorité en charge du ciel européen.

Le drone autonome Hexo+ de Squadrone System, qui suit un cycliste et le filme en le cadrant dans l’image grâce à ses puissants algorithmes. Le logiciel de l’Hexo+ a été développé par les équipes de Sogilis.

Le drone Hexo+ de Squadrone System.

PR : Comment vont évoluer ces normes ? CB : Pour l’instant, dans l’idée de ne pas verrouiller le marché, les autorités appliquent essentiellement des restrictions d’usage. Par exemple : l’interdiction de survoler les zones peuplées, l’obligation d’avoir une autorisation de vol pour certains types de drones, etc. Or, certains industriels comme Google, Amazon, DHL font un lobbying intense pour utiliser les drones à grande échelle, pour les livraisons notamment. Les autorités n’accepteront jamais ce genre d’approche sans une amélioration notable de la fiabilité des drones, avec des normes qui se rapprocheront de celles en vigueur dans l’aéronautique civile pour les usages les plus critiques. Les drones sont encore très artisanaux, les acteurs viennent du modélisme, rarement de l’aéronautique. Il y a un besoin de professionnaliser la filière pour une adoption massive. Hionos souhaite contribuer à cette adoption en apportant des solutions aux fabricants de drones autour de trois axes : - la sûreté ; - la sécurité ; - le respect de la réglementation.

PR : Quelle est l’offre de Hionos pour répondre à ce besoin ? CB : Hionos propose aujourd’hui deux produits : - Signal Pack : un boîtier de mise en conformité réglementaire des drones (geofencing dynamique, identification, signalement lumineux et sonore). Ce boîtier embarqué permet aux drones d’être conformes à la loi relative au renforcement de la sécurité de l’usage des drones civils (https://www.senat.fr/leg/ppl15-593.html) qui entrera en vigueur en juillet 2018. L’idée est de PLANÈTE ROBOTS N°47

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© Christophe Levet.

Des drones bien encadrés

Un prototype de drone utilisé par Hionos pour tester ses dispositifs embarqués.

© Christophe Levet.

la problématique incontournable de la sûreté et de la sécurité.

De gauche à droite : Christophe Baillon et Laurent Mangue, associés de Sogilis.

Le drone Hexo+ en train de réaliser un mouvement de caméra professionnel (ici un 360 selfie), sans que l’usager ait à savoir piloter le drone.

doter les drones d’un équipement leur permettant d’être identifiés dans le ciel comme les avions. - Pulsar Flight System : un autopilote pour drones, certifiable selon les normes utilisées en aéronautique (logiciel suivant la DO178-C niveau A) et preuve formelle (mathématique) d’absence de bug par rapport à une spécification. L’autopilote Pulsar Flight System permettra dans un futur proche d’utiliser les drones pour les scénarios les plus critiques (on peut imaginer par exemple la livraison par drone et le survol de zones urbaines, la surveillance, la vidéo au-dessus de zones peuplées…).

PR : À ce propos, comment voyez-vous le proche avenir des drones ? Pourrons-nous ouvrir notre fenêtre pour recevoir le livre que nous venons de commander en ligne ? CB : Non, nous n’en sommes pas là, en tout cas pas dans un premier temps. Cela me semble utopique d’imaginer qu’on se fera livrer sur son balcon. En revanche, on imagine la valeur énorme que pourraient avoir des livraisons automatisées entre

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L’ENJEU EST LE PARTAGE DU CIEL, DE FAÇON SÛRE ET FIABLE. BIEN SÛR, UN DRONE

NE VOLE PAS AUSSI HAUT QU’UN AVION DE LIGNE EN CROISIÈRE, MAIS LES DRONES PEUVENT ATTEINDRE LA MÊME ALTITUDE QU’UN HÉLICOPTÈRE.

deux entrepôts. La livraison du dernier kilomètre me semble encore très lointaine pour être traitée par des drones. Il reste à apporter une réponse à

PR : Finalement, quel est l’enjeu ? CB : L’enjeu est le partage du ciel, de façon sûre et fiable. Bien sûr, un drone ne vole pas aussi haut qu’un avion de ligne en croisière, mais les drones peuvent atteindre la même altitude qu’un hélicoptère, qu’un petit avion ou qu’un gros avion en approche. Les constructeurs de drones en France sont nombreux, ce sont des petites structures, souvent issues du modélisme, qui n’ont pas forcément cette sensibilité sécurité/sûreté/fiabilité. C’était un peu pareil avec les débuts de l’automobile : la réglementation s’est développée avec le nombre croissant de véhicules en circulation : le code de la route. Une notion fondamentale est celle de la responsabilité : éviter les comportements dangereux et inconscients pour adopter une attitude responsable, d’où le travail de sensibilisation effectué par les autorités. On peut mettre en place la réglementation que l’on veut, on ne peut empêcher avec une loi des personnes malveillantes de nuire. On peut cependant mettre en place des normes pour que les dispositifs embarqués sur les drones vendus soient capables d’interdire les utilisations dangereuses des drones. C’est sur cet aspect que Hionos apporte une réponse. ■Odile Haumonté

Un peu de vocabulaire 1. Sûreté – en anglais : safety Un dispositif est sûr si, en cas de défaillance, le dispositif est capable d’éviter d’avoir des conséquences néfastes sur son environnement, que ce soit des personnes ou des biens : blesser, détruire… Exemple : empêcher qu’un drone puisse rencontrer un avion. 2. Sécurité – en anglais : security La notion de sécurité, au contraire, signifie que l’environnement ne peut pas avoir d’effets négatifs sur le dispositif. Exemple : empêcher qu’une personne puisse prendre le contrôle du drone ou le pirater pour un usage potentiellement malveillant.


57-pub-internet47.qxp_Mise en page 1 07/08/2017 14:18 Page1

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© Caltech.

Recherche robotique

2p chauve souris.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 16:44 Page1

Le robot chauve-souris

Le professeur Soon-Jo de Caltech.

ultraléger de Caltech

L

Les chercheurs de l’université Caltech (État de l’Illinois – USA) se sont fait remarquer en créant B2 (pour Bat Bot), un robot chauve-souris autonome imitant le vol de ce petit mammifère avec un biomimétisme étonnant. Il pèse moins de 100 g et pourtant il embarque toute l’électronique nécessaire pour simuler ce type de vol, ainsi que la mécanique lui permettant des mouvements ultrarapides.

équipe de chercheurs du département ECE (Ingénierie électrique et informatique) travaille sur ce projet depuis 2014; les premiers vols, montrés au public, de leur prototype ont eu lieu courant janvier 2017. Il y a encore du travail, mais avec les modifications faites en mars dernier, le résultat est là, sur quelques dizaines de mètres on a bien l’impression de voir voler une chauve-souris! Ce projet d’un budget de 1,5 million de dollars financé par la National Science Foundation dans le cadre de leur programme New Robotics Initiative s’inscrit clairement dans une recherche d’inspiration biomimétique. La nature fait bien les choses et n’a pas son pareil pour créer des organismes parfaitement optimisés et adaptés dans chacun de leur domaine respectif. S’en inspirer est techniquement souvent difficile, mais permet

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toujours de créer des systèmes ou des appareils très performants. En robotique, d’autres s’y sont essayés avec succès, le robot fourmi de chez Festo, le robot lézard gecko de l’ESA, les robots poissons de Airo, etc.

UNE SORTE DE MICRODRONE PLUS AGILE ET MOINS DANGEREUX L’équipe est composée de deux ingénieurs en aérospatial, Soon-jo Chung pour l’étude du vol de la chauvesouris, Timothy Bretl pour la conception des mouvements du robot, le professeur Seth Hutchinson qui crée et met au point les algorithmes de contrôle et de gestion des trajectoires, et enfin Mani Golparvar-Fard, ingénieur civil et environnemental, qui est là pour trouver les applications possibles pour B2. Sans oublier l’aide de leurs étudiants. Alors que les drones sont dangereux avec leurs hé-

lices tournant à haute vitesse (100 à 300Hz) lorsqu’ils évoluent avec des humains dans le périmètre, un objet volant, de petite taille, muni d’ailes qui battent (7 à 10Hz) l’est beaucoup moins. Plus de risque de coupures, juste un choc éventuel, et encore, avec ses 93 g cela ne serait certainement pas grave. Autre avantage sur les drones, les chauves-souris sont capables d’une extrême agilité quand elles volent, un demi-tour à 180° dans un mouchoir de poche ne leur pose aucun problème, contrairement à la plupart des volatiles à plumes! C’est pour créer un engin volant hautement agile qu’ils cherchent à reproduire au mieux le vol de la chauve-souris, mais c’est loin d’être simple…

LES DONNÉES ESSENTIELLES DU VOL DE CHAUVE-SOURIS Selon les scientifiques qui étudient ce petit mammifère,


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poignet, mouvement latéral des pattes et de la queue). Selon les chercheurs, ces cinq mouvements indépendants reproduisent environ 57 % de la cinématique réelle des chauves-souris.

© Caltech.

LA NATURE FAIT BIEN LES CHOSES ET N’A PAS SON PAREIL

Bat Bot, ou B2, le robot chauve-souris. En dessous… Prototype du robot.

POUR CRÉER DES ORGANISMES PARFAITEMENT OPTIMISÉS ET ADAPTÉS DANS CHACUN DE LEUR DOMAINE RESPECTIF. S’EN INSPIRER EST TECHNIQUEMENT SOUVENT DIFFICILE, MAIS PERMET TOUJOURS DE CRÉER DES SYSTÈMES OU DES APPAREILS TRÈS PERFORMANTS.

Autre détail qui paraît simple sans l’être, la membrane de leurs ailes n’est pas seulement une peau élastique, on dit qu’elle a des propriétés anisotropes, ce qui signifie que sa raideur peut changer en fonction de la situation de vol! À ce jour, aucun matériau synthétique connu n’a ces propriétés, l’équipe de Caltech a donc opté pour une membrane en silicone souple de 56 micromètres d’épaisseur seulement, c’est la matière qu’ils ont, pour l’instant, trouvée la plus appropriée.

© Caltech.

© Caltech.

UN BIJOU DE MICROMÉCANIQUE PILOTÉE Dans les 47 cm et les 93 g de ce Bat Bot, on trouve un microprocesseur de contrôle de chez STMicro, une centrale inertielle (IMU), une carte microSD pour le stockage, cinq encodeurs magnétiques avec leurs capteurs intégrés pour les mouvements des ailes et de la queue, plus deux systèmes de communication sans fil, du Bluetooth et un micro-récepteur 8 voies. L’intégralité de la structure reproduisant les os est en fibre de carbone pour des raisons de légèreté et de rigidité, les articulations ont été imprimées avec une imprimante 3D. Les moteurs miniatures étant pour leur part installés dans la colonne vertébrale du robot.

Bat Bot et sa carte mère en gros plan.

leurs ailes n’ont pas moins de 40 degrés de liberté, ce qui est très difficile à reproduire sans des mécanismes très complexes qui seraient lourds à faire voler. Les

chercheurs ont donc trouvé le compromis de créer un système avec neuf articulations, dont cinq sont totalement indépendantes (épaule, coude, flexion du

LES ESSAIS SONT-ILS CONCLUANTS ? Plutôt encourageant pour l’instant, leur B2 a volé plusieurs fois sur une trentaine de mètres, a réalisé des piqués et accompli des virages inclinés. Cela représente quelques mouvements de base des techniques de chasse des chauves-souris. Prochain défi à venir, ils veulent reproduire la capacité de perchage, la tête en bas, de ces petits mammifères, encore du travail en perspective!

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■Lionel Alvergnas

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Innovations du futur

8p lanceur.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 17:45 Page1

Les lanceurs du futur nos cargos et paquebots de l’espace Imaginée dès 1898 par le russe Constantin Tsiolkovski, la fusée a fait son premier décollage en 1926 grâce à l’américain Robert Goddard. Mais ce sont des versions non létales du missile allemand V2 de Wernher von Braun qui serviront de base à l’ensemble des lanceurs spatiaux du monde entier après la Seconde Guerre mondiale. Même Saturn V, la plus puissante fusée de l’histoire, qui a emmené les premiers humains sur la Lune, est non seulement dérivée de la V2 mais également construite par Wernher von Braun lui-même. SATURN V, LE DERNIER DES GÉANTS Le dernier vol de Saturn V remonte à 1973 pour envoyer la première station spatiale américaine en orbite, Skylab 1. Saturn V culminait à 110,6 m pour un diamètre de 10,1 m. Elle était capable de transporter jusqu’à 140 tonnes en orbite basse ou 48,6 tonnes en direction de la Lune. Depuis son abandon, faute de budget, plus aucune agence spatiale n’a fait décoller une seule fusée de même ampleur. Pourtant, Saturn V n’avait pas terminé toutes les missions qui lui avait été assignées. Dans le pro-

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gramme initial, la fusée devait encore envoyer au moins trois autres missions habitées sur la Lune (Apollo 18, 19 et 20) mais comme les États-Unis avaient gagné la course à la Lune et que la Russie, perdante, avait abandonné ses projets, le Congrès américain n’avait plus aucune raison de continuer. À côté de cela, lors de la conception initiale du projet de navette spatiale américaine (Shuttle), il était prévu que celle-ci soit adossée à une fusée Saturn V modifiée. Enfin, la puissance de Saturn V dépassait les capacités nécessaires d’envoi de capsules habitées sur la Lune, elle était déjà taillée pour

aller plus loin. L’ambition des concepteurs du lanceur était d’avoir la fusée ultime pour atteindre Mars et au-delà. Mais les crédits alloués à la NASA ont baissé drastiquement à partir de la moitié des années 60, et encore plus après la fin du programme Apollo. Cette baisse mit fin prématurément à la carrière de Saturn V, qui reste encore aujourd’hui, la fusée la plus puissante envoyée dans l’espace. Entre les années 50 et jusqu’au début des années 80, la NASA avait étudié plus de 30 projets de futur lanceur afin de remplacer Saturn V. Ces projets ont


8p lanceur.qxp_Mise en page 1 05/08/2017 17:45 Page2

La fusée Saturn V, dont le premier vol date de 1967 (pour Apollo 4 comme sur cette photo) reste, à ce jour, la fusée la plus puissante que l’homme ait fait voler jusque là.

LE DERNIER VOL DE SATURN V REMONTE À 1973 POUR

Vue d’artiste de l’arrivée sur Mars de plusieurs modules habités envoyés sur la planète rouge avec le lanceur Interplanetary Transport System de SpaceX. Cette vision pourrait être une réalité dans moins de 10 ans.

Premier décollage d’une navette spatiale, Columbia en 1981, avec à son bord deux astronautes seulement.

ENVOYER LA PREMIÈRE STATION SPATIALE AMÉRICAINE EN ORBITE, SKYLAB 1. SATURN V CULMINAIT À 110,6 M POUR UN DIAMÈTRE DE 10,1 M.

tous porté le même nom, Nova, et devaient mettre au point une fusée encore plus puissante que celle ayant envoyé Amstrong sur la Lune en juillet 1969. Reposant la plupart du temps sur la base de la fusée Saturn V, certains de ces projets auraient permis d’emporter dans l’espace jusqu’à 5 fois le maximum transporté par la Saturn V originale. Lors de son programme lunaire, la Russie a mis au point la N1 dans les années 60, comparable à la Saturn V. Celle-ci était d’une hauteur de 110 m et pouvait transporter 95 tonnes en orbite basse. Tout comme le lanceur américain, la N1 était étudiée également pour de futures missions habitées en direction de Mars et Vénus. Après l’arrivée des premiers Américains sur la Lune, l’agence spatiale russe prévoyait déjà la marche au-dessus avec le module habité TMK, posé sur une N1, qui aurait permis, dès 1971, d’envoyer un équipage pour un voyage de 3 ans en direction de Mars puis de PLANÈTE ROBOTS N°47

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Décollage de la fusée SLS, tel que nous pourrions le voir l’année prochaine.

Vénus, sans y atterrir. Hélas, entre 1969 et 1972, les 4 tentatives de vol de la fusée N1 furent toutes des échecs et le projet N1 fut annulé définitivement en 1974. Les Russes ont nié l’existence du programme N1/TMK jusqu’en 1985. APRÈS SATURN V, LE MOYEN ÂGE SPATIAL Faute de budget et d’ambitions, les agences spatiales du monde entier, reviennent sur des programmes plus sobres et moins coûteux. C’est ainsi que l’arrivée de nouveaux lanceurs prennent la voie de l’économie et du retour à des puissances moins élevées. Du côté américain, le nouveau gros projet de la NASA fut le Shuttle, la navette spatiale partiellement réutilisable. Entre 1981 et 2011, 5 navettes spatiales ont fait 135 vols dans l’espace, dont deux furent détruits en mission, avec leurs passagers. Elles étaient capables d’emporter jusqu’à 24,5 tonnes en orbite basse ou 16,4 tonnes jusqu’à la Station

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Spatiale Internationale (ISS), située à une altitude de 400 km environ. Sa capacité d’emport était 4 fois moindre que Saturn V, mais ses vols tous habités permettaient de travailler dans l’espace, voire de s’amarrer ou ajouter un module à l’ISS. Depuis l’arrêt des vols de la navette spatiale, les États-Unis comptent sur les lanceurs Soyouz russes pour le transport des astronautes vers l’ISS et des sociétés privées pour le transport de fret et l’envoi de satellites et sondes spatiales. C’est ainsi que la fusée Delta IV Heavy de United Launch Alliance, avec ses 72 mètres et sa charge utile de 29 tonnes en orbite basse, est la fusée privée américaine la plus puissante actuellement. Derrière, la fusée Atlas V de l’armée américaine peine avec ses 58 mètres et ses 20 tonnes maximum en orbite basse. Enfin, SpaceX, le petit nouveau, sa fusée Falcon 9 arrive, pour le moment, tout juste à placer un peu plus de 13 tonnes en orbite basse mais cette fusée a la capacité de venir se reposer sur le sol pour pouvoir être de nouveau utilisable après un peu de

ENTRE LES ANNÉES 50 ET JUSQU’AU DÉBUT DES ANNÉES 80, LA NASA AVAIT ÉTUDIÉ PLUS DE 30 PROJETS

DE FUTUR LANCEUR AFIN DE REMPLACER SATURN V. CES PROJETS ONT TOUS PORTÉ LE MÊME NOM, NOVA, ET DEVAIENT METTRE AU POINT UNE FUSÉE ENCORE PLUS PUISSANTE QUE CELLE AYANT ENVOYÉ AMSTRONG SUR LA LUNE…


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Les lanceurs du futur : nos cargos et paquebots de l’espace

Maquettes de la famille de lanceurs russes Angara lors du salon MAKS-2009.

maintenance. Et ce petit plus, maîtrisé par une société privée, peut changer toute la donne à l’avenir. En Russie, le programme spatial est revu constamment à la baisse. Pourtant son lanceur lourd Energiya, qui a effectué deux vols parfaits à la fin des années 80, était capable d’emporter 105 tonnes en orbite basse, pratiquement autant que Saturn V. Lors d’un de ses vols, il a transporté la version russe de la navette spatiale, Bourane, pour une mission automatisée. Malgré sa réussite totale, le programme est annulé, faute de budget. C’est ainsi que le lanceur Soyouz, dont la conception remonte aux années 50, continue à être utilisé aujourd’hui. Même si cette fusée ne peut emporter que 9 tonnes en orbite basse, elle comptabilise plus de 1 700 vols réussis à son actif ! Pour ses missions lourdes, la Russie possède la gamme Proton, qui vole depuis 1965, et peut emporter jusqu’à 21 tonnes en orbite basse. À cause de la toxicité des ergols employés sur les fusées Proton, les Russes développent depuis

quelques années toute une gamme de nouveaux lanceurs, sous le nom d’Angara. Ces fusées devraient couvrir tous les besoins spatiaux du pays en proposant du lanceur léger au lanceur lourd. L’Angara 1.1, la plus légère, se contente d’emporter 2 tonnes en orbite basse quand l’Angara A5 peut aller jusqu’à 24,5 tonnes. Ces fusées sont opérationnelles depuis 2014.

FAUTE DE BUDGET ET D’AMBITIONS, LES AGENCES SPATIALES DU MONDE ENTIER, REVIENNENT SUR DES PROGRAMMES PLUS SOBRES ET MOINS COÛTEUX.

L’Europe se porte bien mais manque d’ambition face aux petits nouveaux, notamment le privé. Son lanceur phare, Ariane 5, du haut de ses 55 m est capable de satelliser jusqu’à 21 tonnes en orbite basse dans sa version ECA. Leader mondial sur le

marché de l’envoi de satellites de toute origine, la fusée n’est pas certifiée pour le transport d’humains. Pourtant, dans son développement initial, Ariane 5 devait pouvoir transporter la navette spatiale européenne Hermès, projet abandonné en 1992. Quant au reste du monde, les principaux lanceurs sont d’origine asiatique. Cette région du monde est en train de rattraper, à grande vitesse, son retard sur les pays occidentaux. La fusée Longue Marche 5 chinoise peut envoyer jusqu’à 23 tonnes en orbite basse, pouvant ainsi transporter les futures missions lunaires automatisées Chang’e ainsi que les modules de la future grande station spatiale chinoise Tiangong 3. Le Japon n’est pas en reste avec son lanceur H-IIB (Mitsubishi Heavy Industries) et ses 19 tonnes satellisables en orbite basse. Cette fusée a déjà envoyé son premier cargo automatisé vers l’ISS. LE RETOUR DU RÊVE SPATIAL AMÉRICAIN Longtemps en sommeil, les envies de grandeur de l’agence spatiale américaine, sont de nouveau en exergue. Le budget alloué à la NASA reste toujours très bas en regard du passé, mais les ambitions repartent à la hausse. La ligne directrice de la NASA est l’envoi au plus vite d’une mission habitée en direction de la plaPLANÈTE ROBOTS N°47

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La fusée SLS va servir de lanceur pour la capsule habitée Orion, destinée à emporter des humains pour des missions de trois semaines au-delà de l’orbite terrestre.

Vue d’artiste du futur lanceur Ariane 6, dans sa configuration A64.

nète Mars, avec une date d’atterrissage estimée vers 2035, même si Donald Trump presse la NASA pour que cela soit réalisé avant la fin de son éventuel second mandat en 2025). Tout comme pour le programme Apollo en son temps, l’étude du lanceur et de sa capsule habitée est le maillon le plus important de la mission. Tout comme pour la Saturn V, la NASA vise plus loin que Mars et développe une fusée qui pourrait permettre d’aller au-delà de la simple ambition martienne : Vénus, des astéroïdes et planètes naines et même, pourquoi pas, des satellites de Jupiter. Pour cela, la NASA travaille sur un lanceur lourd du nom de SLS (Space Launch System) depuis 2011. Reprenant un design mélangé entre la Saturn V et le système de lance-

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DU CÔTÉ AMÉRICAIN,

LE NOUVEAU GROS PROJET DE LA NASA FUT LE SHUTTLE, LA NAVETTE SPATIALE PARTIELLEMENT RÉUTILISABLE. ENTRE 1981 ET 2011, 5 NAVETTES SPATIALES ONT FAIT 135 VOLS DANS L’ESPACE, DONT DEUX FURENT DÉTRUITS EN MISSION, AVEC LEURS PASSAGERS. ELLES ÉTAIENT CAPABLES D’EMPORTER JUSQU’À 24,5 TONNES EN ORBITE BASSE…

ment de la navette spatiale américaine, SLS reprend à peu près les caractéristiques du précédent projet américain avorté, Ares V, essentiellement destiné à un retour à la Lune.

Ce sont 4 modèles principaux de la SLS qui sont sor tis des bureaux d’étude en 2015. La SLS Block 1, de 98 mètres de hauteur peut déjà transporter 70 tonnes en orbite basse, soit plus de 3 fois le maximum des fusées actuellement en service ! Elle peut envoyer également jusqu’à 28 tonnes en direction du point de Lagrange L2 du couple Terre/Lune. À par tir du modèle 1B, un étage supplémentaire est ajouté à la fusée afin de permettre l’envoi de cargos lourds et de vaisseaux habités en orbite basse voire en direction de Mars. Du haut de ses 111 mètres, SLS Block 1B peut ainsi transporter 105 tonnes en orbite basse ou 45 tonnes en direction de la Lune. Enfin, le modèle Block 2 avec ses boosters améliorés, peut aller jusqu’à emporter 130 tonnes en orbite basse. C’est cette fusée qui devrait permettre de faire décoller la première mission habitée de la NASA sur Mars d’ici une quinzaine d’années, à bord de la capsule Orion. Si le projet est maintenu, le premier vol d’une SLS Block 1 devrait avoir lieu en novembre 2018, mais sera probablement retardé, et enverrait une capsule Orion pour un rendez-vous avec la Lune. À l’origine, ce vol EM-1 devait être inhabité mais il est possible que l’on saute le pas directement avec un vol habité. Sinon, le premier vol habité pourrait avoir lieu avec une SLS Block 1B en août 2021, envoyant ainsi une capsule Orion avec plusieurs astronautes pour un voyage en orbite lunaire. Sans rattraper les caractéristiques de puissance de la Saturn V, SLS devrait permettre aux États-Unis de


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Les lanceurs du futur : nos cargos et paquebots de l’espace renouer avec des capacités lourdes d’envoi dans l’espace.

LES RUSSES RESTENT TIMIDES SUR DES LANCEURS ANGARA DE NOUVELLE GÉNÉRATION Actuellement endormis, des projets d’émancipation de la gamme Angara vers des modèles A7P et A7V plus lourds pourraient un jour reprendre, grâce au programme spatial russe afin de contrer le programme SLS américain. Ces deux modèles supplémentaires pourraient permettre d’envoyer entre 36 et 40 tonnes en orbite basse et relancer les ambitions de station habitée sur la Lune. Par contre, le nouveau pas de tir construit pour supporter les fusées Angara actuelles ne sera pas suffisant, il faudrait donc en construire un nouveau. Un autre lanceur lourd, dérivé d’Angara, a été proposé en 2005 mais a aujourd’hui très peu de chances d’être développé. Angara-100, s’il était mis en chantier, pourrait envoyer jusqu’à 100 tonnes en orbite basse. L’EUROPE AVANCE À PETITS PAS AVEC ARIANE Dans les prochaines années, l’Europe pourrait céder sa place de leader mondial des lanceurs de satellites. Afin de contrer la société privée SpaceX, un concurrent qui prend de plus en plus de place avec son lanceur Falcon 9, l’ESA et Arianespace ont lancé le projet Ariane 6, mais celui-ci manque réellement d’ambition car cette fusée pourra s’en prendre effectivement au modèle concurrent actuel, mais pas au futur Falcon 9 Heavy. De plus, l’Europe a décidé que cette génération de lanceurs ferait encore l’impasse sur sa certification sur les vols habités, abandonnant ainsi totalement son in-

DEPUIS L’ARRÊT DES VOLS DE LA NAVETTE SPATIALE, LES ÉTATS-UNIS COMPTENT SUR LES LANCEURS SOYOUZ RUSSES POUR LE TRANSPORT DES ASTRONAUTES VERS L’ISS ET DES SOCIÉTÉS PRIVÉES POUR LE TRANSPORT DE FRET ET L’ENVOI DE SATELLITES ET SONDES SPATIALES.

dépendance sur l’accès habité à l’espace. Certes, des pourparlers sont en cours avec Sierra Nevada, une société privée américaine, pour que l’Europe s’approprie leur navette spatiale Dream Chaser, copie presque conforme du projet européen abandonné Hermès. Ariane 6 est un lanceur lourd de 70 mètres de haut, proche des caractéristiques de la gamme Ariane 5 actuelle, mais divise le coût de transfert par 2. Son principal attrait, copié sur le précédent modèle, est sa possibilité d’emporter non pas une charge mais deux bien différentes. C’est ce point particulier qui empêche également la certification des lancements habités pour le moment. Deux modèles principaux sont ainsi développés. Ariane

62 reprend la structure d’Ariane 5 ECA, couplée avec deux propulseurs d’appoint proches de la fusée légère italo-européenne Vega-C. Ce modèle n’envoie qu’une seule charge à la fois. C’est Ariane 64 qui peut faire des lancements doubles, grâce à ses 4 propulseurs d’appoint. Le premier vol de qualification d’Ariane 6 devrait avoir lieu vers 2020, d’ici là les entreprises privées et les agences spatiales concurrentes pourraient faire de l’ombre au fleuron de l’industrie spatiale européenne. Ariane 6 pourrait se limiter à être un lanceur low-cost pour les petites charges du futur. Alors qu’Ariane 6 n’a encore jamais volé, l'Agence spatiale européenne travaille déjà sur un futur lanceur qui pourrait remplacer Ariane 6. Ariane Next est pour le moment une réflexion sur les configurations possibles pouvant prendre le relais d’Ariane 6 dès le début de la décennie 2030. Plusieurs pistes sont étudiées. Ariane Next doit encore diviser les coûts de lancement par 2, par rapport à Ariane 6. Afin de répondre à cette problématique, deux hypothèses de travail sont en réflexion. Soit moderniser Ariane 6, soit créer un tout nouveau lanceur. La première solution serait d'ajouter deux propulseurs d'appoint à Ariane 64, de façon à porter sa capacité de lancement à 13 tonnes en orbite de transfert géostationnaire contre 10,5 tonnes pour la configuration Ariane 64. Cependant, une simple mise à jour d’Ariane 6 ne suffirait pas à gérer les multiples constellations de satellites qui risquent de se multiplier dans les appels d’offres des prochaines années. Le rythme de plus ou moins 12 tirs par an ne serait pas suffisant. Pour cela, il serait peut-être préférable de développer un nouveau lanceur, capable d'augmenter le rythme de tir à 50 par an. De plus, ce nouveau lanceur devrait être entièrement réutilisable. Le second étage ne reviendrait

Ariane 6 pourrait un jour embarquer la petite navette spatiale habitée Dream Chaser de Sierra Nevada.

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Mise en perspective entre les lanceurs du passé et du présent face aux lanceurs du futur. — En dessous… Falcon Heavy de SpaceX devrait décoller fin 2017 ou début 2018. Avant l’arrivée de la SLS de la NASA, Falcon Heavy aura le privilège d’être la fusée la plus puissante en service.

pace. ULA ambitionne ainsi d’ouvrir l’espace à un millier de personnes d’ici 30 ans par le biais de son programme CisLunar-1000.

pas sur Terre, mais il resterait stationné en orbite basse afin d'être utilisé plusieurs fois pour le transport de satellites jusqu'à l'orbite géostationnaire. Quant au premier étage il pourrait revenir se poser comme la fusée Falcon 9. Pour cela, conjointement avec l’Allemagne et le Japon, le CNES va réaliser un prototype de lanceur réutilisable d’une quinzaine de mètres de haut, baptisé Callisto. Encore une fois, aucune mention n'a été faite pour une qualification de vol habité. LA CHINE BIEN DÉCIDÉE À RATTRAPER SON RETARD Encore au stade de l’étude, le projet Longue Marche 9 (CZ-9) pourrait permettre à la Chine d’acquérir un lanceur super lourd. Le but avoué de la création d’un tel monstre est d’envoyer dans les prochaines décennies une série de missions habitées sur la Lune, ambition principale de la Chine. Longue Marche 9 proposerait des caractéristiques très proches d’une Saturn V avec un emport de 130 à 133 tonnes en orbite basse pour une taille de fusée de 98 à 108 mètres suivant le modèle. La charge utile transférable vers la Lune atteindrait 50 tonnes, plus que la Saturn V. Son premier vol pourrait intervenir dès 2025 pour un premier vol habité en direction de la Lune vers 2029.

UNITED LAUNCH ALLIANCE (ULA) RENOUVELLE SA GAMME Afin de remplacer ses fusées Atlas V et Delta 4 qui commencent à prendre de l’âge, la société privée ULA (conglomérat entre Boeing et Lockheed Martin) développe une nouvelle gamme unifiée, Vulcan, afin d’abaisser drastiquement les coûts des vols des précédents modèles. De plus, ces nouveaux lanceurs permettraient de ne plus être dépendants

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des moteurs RD-180 pour l’Atlas V, fabriqués en Russie. Dans sa version de base,Vulcan devrait être équivalent en puissance avec le plus gros modèle actuel de Delta 4. Vulcan pourrait ainsi transporter 29 tonnes en orbite basse. Vulcan devrait être en partie réutilisable, notamment les moteurs du premier étage qui redescendront protégés par un bouclier thermique gonflable lors de la rentrée dans l’atmosphère. Le premier vol pourrait intervenir dès 2019. ULA espère utiliser sa nouvelle gamme de fusées Vulcan pour lancer son futur vaisseau cargo ACES qui pourrait faire la navette entre l'orbite basse et d'autres destinations dans l'es-

BLUE ORIGIN, UN PETIT QUE L’ON N’AVAIT PAS VU VENIR ! Les yeux rivés sur SpaceX, nous n’avions pas pensé que le petit Blue Origin pourrait avoir des envies de grandeur! Aujourd’hui, Blue Origin est cantonné aux essais (avec succès) de New Shepard, une fusée suborbitale de 15 mètres capable d’emporter une capsule qui devrait bientôt être habitée, aux frontières de l’espace à 100 km d’altitude. Cette fusée a la particularité d’être entièrement réutilisable et de se reposer à la verticale après avoir lâché sa capsule en haute altitude. Cet ensemble devrait permettre de proposer très bientôt un service de tourisme spatial, envoyant ainsi 5 passagers aux frontières de l’espace pendant quelques minutes. La surprise fut de mise lorsque Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et de Blue Origin, annonça le 12 septembre 2016 être en cours de développement d’un lanceur lourd privé, New Glenn. Cette future fusée de 82 à 95 mètres (2 et 3 étages) de hauteur pourrait emporter jusqu’à 70 tonnes en orbite basse. Comme la New Shepard, la New Glenn aurait au moins son premier étage entièrement réutilisable, baissant ainsi les coûts de transfert. La fusée est en développement depuis 2012 et devrait faire son premier vol vers 2020. La fusée pourrait être couplée à un véhicule orbital habité avant tout destiné au tourisme spatial. Vu les capacités du lanceur, on peut estimer que ce véhicule habité pourrait être de taille importante. En fin de conférence, Jeff Bezos a indiqué que Blue Origin travaillait déjà sur un lanceur encore plus lourd, New Amstrong dont nous ne savons rien. Mais son nom donne des indices sur la finalité de celui-ci.


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Les lanceurs du futur : nos cargos et paquebots de l’espace

ALORS QU’ARIANE 6

N’A ENCORE JAMAIS VOLÉ, L'AGENCE SPATIALE EUROPÉENNE TRAVAILLE DÉJÀ SUR UN FUTUR LANCEUR QUI POURRAIT REMPLACER ARIANE 6. ARIANE NEXT EST POUR LE MOMENT UNE RÉFLEXION SUR LES CONFIGURATIONS POSSIBLES POUVANT PRENDRE LE RELAIS D’ARIANE 6…

SPACEX, CELUI QUI ATTIRE TOUS LES REGARDS SpaceX est certainement la société spatiale privée la plus ambitieuse. Ce sont deux monstres que l’entreprise prépare pour les années à venir, dont un qui pourrait faire passer la Saturn V pour un simple jouet. Fort du succès de ses Falcon 9, SpaceX

Vue d’artiste du futur lanceur Vulcan américain.

veut aller plus loin en proposant dès 2017 une version lourde de sa fusée : Falcon 9 Heavy. Le principe repose sur le lanceur actuel, Falcon 9 v1.1 FT (Full Thrust), en lui ajoutant deux gros propulseurs d’appoint permettant à l’ensemble d’envoyer 53 tonnes en orbite basse, ce qui en fera la fusée la plus puissante du marché avant l’arrivée de la SLS un an après. Cette nouvelle fusée surpuissante devrait décoller pour la première fois avant la fin de l’année 2017 depuis le même pas de tir qui a fait décoller les fusées Saturn V et les navettes spatiales américaines, tout un symbole ! SpaceX a annoncé que sa fusée, Falcon 9 Heavy, pourrait embarquer deux touristes dès la fin 2018 afin de faire un voyage autour de la Lune et d'en revenir. Mais le plus gros projet de fusée, annoncé actuellement, provient également de SpaceX avec l’Interplanetary Transport System (ITS). Cette fusée super lourde de 122 mètres pourrait emporter jusqu’à 550 tonnes en orbite basse, soit près de 4 fois les capacités de la Saturn V ! Est-ce uniquement un plan de communication démesuré par SpaceX ou une future réalité ? Elon Musk, président de l’entreprise américaine n’a pas encore les moyens financiers pour un tel projet mais il a déjà régulièrement démontré que ses ambitions devenaient réalité, comme les voitures électriques et autonomes qu’il construit sous le nom Tesla. Le premier étage de ce lanceur gargantuesque serait entièrement réutilisable, celui-ci pouvant reve-

nir à la verticale après son vol. Pourquoi autant de puissance ? Le but avoué d’Elon Musk est la création d’une liaison régulière entre la Terre et Mars pour emporter des cargos de fret ou de véritables paquebots spatiaux habités pouvant emmener jusqu’à 200 passagers jusqu’à la planète rouge. Ce scénario digne d’un roman de science-fiction pourrait avoir lieu dès 2024 et le premier vol de qualification pourrait être effectué en 2023. Après plus de 40 ans de stagnation dans le développement de lanceurs spatiaux lourds, il semblerait que sous l’impulsion de puissances spatiales émergentes comme la Chine ou le Japon et l’arrivée des sociétés privées, que la course à la puissance des lanceurs soit repartie. Les prochaines années risquent d’être fortes en émotions pour les passionnés de technologies spatiales. ■Frédéric Boisdron

Petit lexique des transferts Orbite Terrestre Basse (OTB ou LEO en anglais) : c’est la zone où une fusée peut y envoyer une charge pour être en orbite dans une altitude inférieure à 2 000 km de la Terre. La Station spatiale internationale volant à une altitude d’environ 400 km d’altitude et l’ensemble des satellites de communication s’y trouvent. Ceux-ci se déplacent à une vitesse relative supérieure à la vitesse de rotation de la Terre. Orbite de Transfert Géostationnaire (OTG ou TGO en anglais) : cette orbite elliptique de transfert a pour périgée (altitude la plus basse) une altitude située autour de 6 500 km et une apogée (altitude la plus haute) d’environ 36 000 km. Cela permet ensuite de placer un satellite à une altitude définitive de 36 000 km. Une fois à cette altitude, les satellites auront une vitesse relative égale à la vitesse de rotation de la Terre. Un satellite en orbite géostationnaire pourra rester au-dessus du même point sur la Terre. Points de Lagrange : ce sont cinq zones de stabilité spatiale par rapport à deux objets massifs dont l’un est en orbite autour du premier, numérotées de L1 à L5. Prenons en exemple le couple Terre et Lune comme dans notre article. L1 représente une zone de stabilité à mi-chemin des masses exercées entre la Terre et la Lune. L2 est située à l’extérieur du couple, à la même distance que L1 par rapport à la Lune, mais de l’autre côté de celle-ci. L3 est sur l’orbite lunaire, mais à l’opposé de sa position actuelle. Enfin, les points de Lagrange L4 et L5 correspondent aux deux points situés sur l’orbite de la Lune, avant et après le passage de celle-ci, en point d’équilibre. Ces positions permettent à des objets naturels ou artificiels d’y être en équilibre naturel, sans avoir besoin de force extérieure pour rester à cette position. PLANETE ROBOTS N°47

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Innovations du futur

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À la découverte des fonds marins

Bien que les étendues d’eau recouvrent 70 % de notre planète, on estime, qu’à ce jour, la cartographie existante des fonds marins n’est que de l’ordre de 5 à 7 % alors qu’on possède des cartes détaillées de la surface de la Lune et de Mars. UNE NOUVELLE COMPÉTITION Partant de ce constat, la fondation XPRIZE, spécialisée dans la conception et la gestion de compétitions incitatives pour résoudre les défis auxquels l'humanité est confrontée, a lancé une compétition internationale destinée à développer de nouvelles technologies robotiques capables de fonctionner en haute mer de façon autonome pour effectuer rapidement la cartographie en haute résolution des fonds marins ainsi que leur exploration. Pour cela, elles devront être capables de travailler dans l'obscurité tout en résistant à la pression des profondeurs extrêmes ainsi qu’aux températures glaciales qui y règnent. Baptisée Shell Ocean Discovery XPRIZE, cette compétition, sponsorisée par Royal Dutch Shell et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), elle est dotée de plusieurs récompenses

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LE FAIT D’AVOIR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES FONDS MARINS SERAIT UTILE DANS UN BON NOMBRE DE DOMAINES COMME LA LOCALISATION DES VOLCANS SOUS-MARINS, DES RÉCIFS ET DES ÉPAVES DE NAVIRES…

d’un montant total de 7 millions de dollars. Son objectif est de réussir à cartographier la totalité du plancher océanique d'ici 2030. Le fait d’avoir une meilleure connaissance des fonds marins serait utile dans un bon nombre de domaines comme la localisation des volcans sous-marins, des récifs et des épaves de navires, la découverte de nouvelles espèces océaniques et de ressources sous-marines, les opérations de sauvetage en haute mer, l’aménagement des zones côtières avec des éoliennes, l’enfouissement de câbles ou encore l’installation de plateformes pétrolières offshore. DES ÉQUIPES PLURIDISCIPLINAIRES Depuis son lancement le 14 décembre 2015, le Shell Ocean Discovery XPRIZE a attiré plusieurs centaines de compétiteurs du monde entier qui se


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Centre de test pour l’équipe allemande ARGGONAUTS. Les affiches officielles de la compétition.

Le drone sous-marin américain Exocetus Glider.

sont regroupés en équipe afin de développer diverses technologies innovantes pour participer aux épreuves de la compétition. À l’issue de la clôture des inscriptions fin septembre 2016, la candidature de 32 d’entre elles a été retenue. Après examen des dossiers de candidature, un panel d’experts indépendants a ensuite sélectionné celles qui participeront dans quelques mois à la 1ère phase de la compétition. Au final, ce sont 349 participants originaires de 25 pays et répartis en 21 équipes, qui s’affronteront en demi-finale, sous la bannière de 13 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Canada, Chine, France, Ghana, Inde, Japon, Nouvelle-Zélande, Portugal, RoyaumeUni, Suisse et USA. La plupart de ces équipes sont composées d’un large éventail de compétences : étudiants de 1er et 2e cycles, enseignants, scientifiques, ingénieurs, makers, professionnels de l'industrie océanique, start-up, organisations à but non lucratif… PLANÈTE ROBOTS N°47

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L’engin de l’équipe Texas A&M University Ocean Engineering.

où se déroulera l’épreuve mais aussi identifier et imager au moins 10 caractéristiques archéologiques, biologiques ou géologiques ainsi qu’un objet spécifique, situés à n’importe quelle profondeur, le tout dans un délai imparti de 24 heures. L'équipe gagnante sera annoncée en décembre 2018.

LES RÉCOMPENSES Les dix équipes, sélectionnées après les épreuves de la 1ère phase pour participer à la finale, se partageront 1 million de dollars. À la fin de la compétition, un grand prix de 4 millions de dollars ainsi qu’un second prix d’1 million de dollars seront attribués aux deux équipes ayant obtenu les meilleurs scores pour réaliser la cartographie du plancher marin avec la plus haute résolution, après avoir rempli toutes les exigences minimales requises en matière de vitesse d’exécution, d'autonomie et de la profondeur atteinte.

L’UAV portugais PISCES.

AU FINAL, CE SONT 349

PARTICIPANTS ORIGINAIRES DE 25 PAYS ET RÉPARTIS EN 21 ÉQUIPES, QUI S’AFFRONTERONT EN DEMI-FINALE, SOUS LA BANNIÈRE DE 13 PAYS : AFRIQUE DU SUD, ALLEMAGNE, CANADA… L’équipe indienne de BangaloreRobotics développe des robots en essaim.

LES ÉPREUVES La compétition se déroulera en 2 phases à un an d'intervalle. Lors de la 1ère phase, les équipes devront déployer leur technologie à partir du rivage. Elle devra être capable de se rendre de façon autonome jusqu’à la zone de compétition puis de descendre à une profondeur de 2 000 m pour cartographier en haute résolution (résolution horizontale d’au moins 5 m et verticale d’au moins 0,5 m) au moins 20 % des 500 km2 de la zone où se déroulera l’épreuve mais aussi identifier et imager au moins 5 caractéristiques archéologiques, biologiques ou géologiques (comme des épaves de navires, des créatures aquatiques ou des monts

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sous-marins) ainsi qu’un objet spécifique, situé à n’importe quelle profondeur, et de rechercher la source sous-marine d'un signal biologique ou chimique, le tout dans un délai imparti de 16 heures. Cette 1ère phase de la compétition se déroulera en octobre-novembre 2017 et les résultats seront annoncés en décembre 2017. Les 10 meilleures équipes seront ensuite autorisées à s’affronter lors de la 2e phase qui se déroulera en septembre 2018 au cours de laquelle les difficultés à vaincre seront doublées. C’est ainsi que leurs technologies devront descendre à une profondeur de 4 000 m pour cartographier en haute résolution au moins 50 % des 500 km2 de la zone

Par ailleurs, 12 équipes concourront également pour l’obtention d’un prix bonus d’1 million de dollars attribué par la NOAA. Pour cela, elles devront démontrer que la capacité de leur technologie à détecter un signal chimique ou biologique sousmarin et à remonter de façon autonome jusqu’à sa source.

LES DIFFÉRENTES APPROCHES Pour tenter de remporter la compétition, les équipes sélectionnées ont choisi toutes sortes d’approches en faisant appel à un large éventail de technologies : AUV, ROV, drones, robotique, I.A. et plateformes informatiques massives ainsi que par-


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À la découverte des fonds marins fois à la combinaison de plusieurs d’entre elles. C’est ainsi que certaines équipes proposent des drones qui transportent des systèmes sous-marins plus petits et les lancent dans l'océan tandis que d’autres ont choisi de développer des drones hybrides air/eau capables non seulement de voler dans l'air mais aussi de plonger en eaux profondes. Certaines travaillent sur des approches multi-véhiculaires comprenant des véhicules autonomes de surface et d’autres subaquatiques qui déploieront ensuite la technologie de cartographie et d'imagerie sous-marine. Les projets non aériens comprennent des véhicules de surface autonomes transportant des robots sous-marins qui reviendront au vaisseau mère lorsque leur travail sera effectué ainsi que des véhicules et des robots qui resteront sous la surface de l’eau à partir du moment où ils quitteront le rivage. D’autres équipes ont opté pour le biomimétisme, en s’inspirant du comportement des abeilles et des fourmis, et travaillent sur des essaims de robots sous-marins miniatures intelligents qui communiquent et coopèrent entre eux pour recueillir les données nécessaires. ■Josèphe Ghenzer

Les 21 équipes demi-finalistes ARGGONAUTS (Allemagne) : l'équipe a créé un essaim de 12 drones sous-marins intelligents utilisant des connaissances acquises lors de deux projets précédents. BangaloreRobotics (Inde) : l'équipe développe un essaim d’AUV innovant et peu coûteux. Blue Devil Ocean Engineering (USA) : l'équipe travaille sur des drones lourds qui larguent des capsules « sonar » sous-marines récupérables. CFIS (Suisse) : l'équipe conçoit un essaim de robots sous-marins qui utilisent des lasers pour cartographier le plancher océanique mais aussi imager les créatures et formations sous-marines intéressantes. Eauligo (France) : l'équipe développe des sous-marins miniatures qui imitent le comportement des abeilles et travaillent en essaim. ENVIRODRONE (Canada) : l'équipe utilise des drones qui lancent des AUV de nouvelle génération. Exocetus (USA) : l'équipe emploie plusieurs gliders sous-marins à faible coût équipés d'un sonar à balayage latéral pour cartographier pendant de longues périodes. GEBCO-NF Alumni (USA) : l'équipe intègre des technologies déjà existantes à un nouveau navire de surface autonome. KUROSHIO (Japon) : l'équipe intègre des technologies appartenant à des universités, des instituts et des entreprises japonaises pour une approche collaborative centrée autour des AUV. Lehigh Tide (USA) : L'équipe crée un véhicule sous-marin autonome rentable capable d’analyser avec précision l'océan. Ocean Quest (USA) : l'équipe a conçu une plateforme marine STEM pour les étudiants du monde entier afin de permettre un projet d'apprentissage avec de nouvelles technologies et techniques. Oceanzus (USA) : l'équipe crée une plateforme d'exploitation en continu qui supporte plusieurs dispositifs d'enquête pour effectuer la cartographie. OD-Africa (Ghana) : l'équipe construit des systèmes AUV/ROV modulaires intelligents à faible coût pour démocratiser la découverte de l'océan, en utilisant une intelligence artificielle avancée ainsi que des algorithmes pour naviguer et explorer l'océan. Orca Robotics (USA) : l'équipe crée un système sous-marin qui utilise un radar réseau de phase et la puissance de calcul informatique pour fournir des résultats en temps réel. PISCES (Portugal) : l'équipe regroupe des technologies développées à l'INESC TEC et au CINTAL pour créer le système PISCES qui s'appuie sur la robotique coopérative. SubUAS (USA) : l'équipe a créé un drone doté d’une I.A. qui peut voler rapidement vers les sites d'enquête, plonger dans l'eau et utiliser un deuxième ensemble d'hélices pour naviguer et explorer sous l'eau avant de retourner à son point de départ pour transférer les données, se recharger et repartir. Tampa Deep-Sea X-plorers (USA) : l'équipe utilise une technologie existante et un sonar de balayage latéral sur plusieurs AUV pour couvrir entièrement la zone de cartographie. Team Tao (Royaume-Uni) : l'équipe développe un système d'essaim autonome pour une exploration rapide de l'océan profond. Texas A&M University Ocean Engineering (USA) : l'équipe utilise des drones et des AUV équipés de systèmes de navigation innovants, de production d'énergie renouvelable et de technologies de détection chimique pour explorer à distance les habitats océaniques. Virginia DEEP-X - Virginia Tech et Old Dominion University (USA) : l'équipe développe de petits véhicules sous-marins peu coûteux qui coopèrent en équipe. X994 (USA) : l'équipe travaille à optimiser la cartographie robotique de l'océan grâce à des progrès dans les logiciels, l'I.A. et l'analyse de données.

L’équipe GEBCO-NF Alumni utilise un navire de surface autonome. PLANÈTE ROBOTS N°47

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© Sunna Design

Innovations du futur

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Assemblage du panneau solaire.

Sunna Design a maintenant son usine du futur

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L’usine du futur, ou bien l’industrie 4.0, ces concepts de site de production nouvelle génération paraissent parfois nébuleux, mais pas chez Sunna Design ! Cette jeune PME girondine, créée en 2010, travaille au quotidien dans une usine totalement communicante qui intègre les dernières technologies de réalité augmentée, ce qui lui permet de remettre l’homme au centre de la production, mais aussi de produire en France.

unna Design était au départ une start-up créée par Thomas Samuel, installée à l’Ecoparc de Blanquefort, au nord de Bordeaux (33). Elle est tournée vers les pays émergents, notamment en Afrique, mais aussi en Amérique du Sud, pour lesquels elle conçoit et fabrique des lampadaires solaires à LED innovants. Ils sont non seulement conçus pour résister aux climats tropicaux et arides, embarquent des batteries avec une durée de vie de six à dix ans, mais savent aussi adapter leur consommation d’énergie selon le niveau d’ensoleillement ambiant grâce à une électronique « intelligente ». Autant d’innovations ont permis à la jeune pousse de déposer une dizaine de brevets. En 2014 son créateur a obtenu le prix du jeune innovateur social de la MIT Technology Review, ainsi que le prix

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de l’ingénieur de l’année, décerné par Industrie&Technologie et L’Usine Nouvelle. Ils sont maintenant 45 collaborateurs et leur nouveau site de production, inauguré en juillet 2016, a obtenu en décembre de la même année le label « Vitrine Industrie du Futur » décerné par l’Alliance Industrie du futur. Ils ne comptent pas s’arrêter là, et travaillent déjà sur une évolution importante de leur gamme de lampadaires solaires, le concept Nanogrid où un seul lampadaire pourra fournir électriquement jusqu’à quatre foyers, à proximité immédiate, en éclairage et recharge de petits équipements.

UNE USINE ULTRA-MODULABLE Pour l’instant ils ont vendu 8 000 produits, mais les demandes et les commandes s’accélérant, ils souhaitaient pouvoir produire au moins dix fois plus,

désormais leur usine est conçue pour une capacité de 100 000 pièces par an. Sur leur site, pas d’énormes ateliers remplis de robots, ni de lignes de production automatisées, mais des opérateurs travaillant sur des postes totalement mobiles. Chacun d’eux est un assemblage d’étagères en tubes d’aluminium, avec des fixations modulables, le tout étant sur roulettes, un système mis au point par Trilogiq, une société parisienne. La flexibilité de leur outil de production est donc maximum, chaque poste de travail peut assembler des produits différents, mais ils sont tous standardisés ce qui permet de passer d’un type de produit à l’autre très rapidement et simplement ! Pour l’instant ils ont trois lignes de production, ayant chacune de deux à six postes totalement interchangeables et repositionnables selon les besoins. L’environnement de travail est d’ailleurs en-


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LA RÉALITE AUGMENTÉE SUR LES POSTES DES OPÉRATEURS Chaque poste est équipé d’une caméra et d’un écran tactile, l’opérateur peut donc visionner seul toutes les étapes de montage, et grâce à la réalité augmentée intégrée au système, les éléments nécessaires à chaque étape de montage, issus des données numériques liées à la gamme de produit, apparaissent en surimpression du poste de travail. La personne peut donc s’autoformer à ce poste très rapidement et de façon intuitive. Elle peut même s’autocontrôler en cas de doute sur l’ordre

© Sunna Design

POUR L’INSTANT ILS ONT VENDU 8 000 PRODUITS, MAIS LES

Postes de travail modulables. — En dessous… Écran à réalité augmentée sur les postes.

DEMANDES ET LES COMMANDES S’ACCÉLÉRANT, ILS SOUHAITAIENT POUVOIR PRODUIRE AU MOINS DIX FOIS PLUS, DÉSORMAIS LEUR USINE EST CONÇUE POUR UNE CAPACITÉ DE 100 000 PIÈCES PAR AN.

© Sunna Design

© Sunna Design

Surface tactile XXL au sein de la production.

tièrement simulé en 3D dans un logiciel maison pour pouvoir justement adapter et reconfigurer facilement les différentes lignes de fabrication. Résul-

tats concrets : la surface au sol est réduite de 30 % par produit et la pénibilité du poste est réduite à plus de 70 % !

de montage du produit. Depuis le démarrage de leur usine, Sunna Design a déjà évalué que le temps de formation a été réduit d’environ 80 % pour l’ensemble du personnel, tout en ayant un très bon contrôle qualité de leurs produits. Tout étant interconnecté, des outils d’échanges collaboratifs centrés sur l’utilisateur ont été installés dans la salle de réunion et la chaîne de montage. Concrètement, ce sont deux grands écrans tactiles équipés du logiciel Shariiing, de l’entreprise bordelaise Immersion, qui permet d’afficher et de manipuler en temps réel toutes sortes de données numériques (photos, vidéos, modèles 3D, pages web, documents, etc.) provenant de sources aussi variées qu’un logiciel métier, un smartphone, une caméra de la production, une tablette, et autres… Ce système permet d’assister les opérateurs lors de prises de décision, les problèmes éventuels pouvant être filmés et basculés sur les écrans, d’organiser la production efficacement, de diffuser des informations importantes très rapidement, en bref d’effectuer un réel travail en mode collaboratif. L’objectif de Sunna Design était de créer une usine connectée et collaborative pensée en replaçant l’opérateur au centre des processus de fabrication. Jean-Michel Chesné (responsable Industrie & Innovation) déclare : « Notre usine du futur, c’est l’homme augmentée de la technologie ». C’est en tout cas un bel exemple de l’utilisation efficace des nouvelles technologies dans le domaine de la fabrication industrielle.

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Innovations du futur

Concept de ville du futur.

Un taxi volant autonome dès fin 2017 ?

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Le projet Vahana, de l’avionneur européen Airbus, est réellement en gestation depuis début 2016 environ dans sa filiale californienne A3. Il cherche à concevoir un taxi volant monoplace, électrique, multirotor et autonome, rien que ça ! Mais ce n’est pas pour dans vingt ans, ni même dix ou cinq ans, car un prototype opérationnel doit être présenté au public fin 2017…

ourquoi construire un taxi volant? En dehors de vouloir ressembler aux villes géantes du film Le Cinquième Élément, il y a plusieurs raisons valables à cette idée. Tout d’abord, la plupart des études démographiques montrent que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville, d’ici à 2030 le pourcentage de la population mondiale urbanisée devrait atteindre 60 %! Ensuite, les mégapoles que nous connaissons déjà (New York, Mexico, Pékin, Paris, Delhi, etc.) n’en finissent plus de s’étendre avec deux conséquences majeures: les trajets augmentent en distance, et les embouteillages s’intensifient. Le temps perdu à cause de ces derniers coûte des dizaines de milliards d’euros à chaque grand pays! Quelques exemples? Une étude a chiffré qu’en 2014 les bouchons de Sao Paulo ont coûté au moins 28 milliards d’euros à l’économie brésilienne, une autre

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étude a calculé que les Londoniens perdent l’équivalent de 35 jours de travail par an à cause du trafic saturé… Ce n’est donc pas si fou d’envisager des taxis volants!

UNE SORTE DE DRONE XXXL Rappelons tout d’abord que ce projet Vahana est porté par Airbus, qui possède à son catalogue des avions de toutes tailles, sans oublier non plus les hélicoptères. Ils ont donc de bonnes bases pour ce projet. Le responsable de la filiale californienne Rodin Lyasoff explique d’ailleurs : « La plupart des technologies telles que les batteries, les moteurs, l’avionique sont déjà là », mais reconnaît que « l’un des plus grands défis qu’ils doivent résoudre le plus tôt possible est la mise au point du système de détection et d’évitement de leur futur engin. » Issu de ce projet Vahana, la firme a annoncé l’initiative Ci-

tyAirbus pour gérer leurs futurs taxis volants. Peu de détails techniques ont été dévoilés pour le moment, mais l’appareil monoplace devrait avoir huit rotors, quatre à l’avant et quatre à l’arrière. Ils seront articulés afin de permettre des décollages et atterrissages verticaux sans avoir besoin d’une piste, tout en pouvant manœuvrer une fois en vol. Les moteurs seront électriques et alimentés par des batteries Lithium-ion, et bien sûr ce taxi sera autonome et autopiloté, Rodin Lyasoff l’a clairement écrit : « Conçu pour transporter un seul passager ou du fret, nous visons à construire le premier avion de ligne certifié sans pilote ». UN SCÉNARIO DE TRAJET DIGNE D’UN FILM DE SCIENCE-FICTION Vassilis Agouridas et Benjamin Struss de Airbus Helicopters travaillent déjà sur le concept complet de


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voiture, aucun problème, vous commandez avec votre smartphone une course pour le centre-ville, vous rejoignez le ZenHub le plus proche pour prendre le taxi que vous avez réservé et qui vous amènera à votre destination en seulement neuf minutes. Vous avez peur que la course soit trop chère ? Pas d’inquiétude, le système ZenMove a trouvé trois autres voyageurs s’y rendant également avec la mutualisation des courses, cela ne vous coûte pas plus qu’un taxi voiture. En plus, pas besoin de se soucier de vos bagages, ZenLuggage s’en occupe lui aussi de façon autonome, tout

Pop.Up,l’autre concept de taxi volant modulable d’Airbus, présenté récemment.

PEU DE TECHNIQUES ONT ÉTÉ DÉVOILÉS POUR LE MOMENT, MAIS L’APPAREIL

MONOPLACE DEVRAIT AVOIR HUIT ROTORS, QUATRE À L’AVANT ET QUATRE À L’ARRIÈRE. ILS SERONT ARTICULÉS AFIN DE PERMETTRE DES DÉCOLLAGES ET ATTERRISSAGES VERTICAUX…

comme ZenCyber protège votre vol d’éventuelles attaques informatiques ! Non, vous ne venez pas de lire un paragraphe de science-fiction, ils travaillent vraiment sur tous ces concepts, le préfixe « zen » signifiant Zero Emission no Noise. Vassilis Agouridas explique : « Étant donné les contraintes technologiques et commerciales d'aujourd'hui, la plupart des concepts « de ville intelligente » ignorent totalement le vol. C'est pourquoi nous sommes convaincus que cela représente une opportunité et une innovation de rupture pour Airbus ».

Un taxi posé avec ses rotors au repos.

ces futures flottes de taxis CityAirbus, voici ce qu’ils décrivent dans le journal interne de Airbus et cela fait envie…

Imaginez, vous venez d’atterrir dans un aéroport international après un vol long-courrier. L’état du trafic montre qu’il vous faudrait 90 minutes de taxi

CE SERA VRAIMENT POUR 2017 ? Pas tous les concepts, loin de là, mais ils sont confiants, les premiers prototypes doivent voler d’ici la fin de l’année. Les ventes des véhicules finalisés devraient arriver sur le marché pour 20202021 si tout se passe bien, car ils estiment que l’un des freins majeurs n’est pas la technologie, mais l’évolution de la réglementation aérienne. C’est un problème que connaissent bien les concepteurs de voitures autonomes, mais ils sont confiants dans le fait de démontrer la faisabilité du projet et ainsi convaincre les autorités des changements nécessaires à réaliser. Tout cela est prometteur, encore un projet à suivre de près…

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Innovations du futur

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La Norvège surfe sur les tunnels aquatiques

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Le pays scandinave planche sur un projet pharaonique, celui de construire des tunnels aquatiques afin de franchir les fjords du pays pour les automobilistes. Cette solution alternative aux ferrys demande l’appui de technologies de pointe et d’un investissement colossal. Ces tunnels flottants, qui devraient voir le jour en 2023, seront une première mondiale et inscriront la Norvège comme novatrice dans le monde des villes du futur.

a Norvège et ses grands espaces navals. Ses magnifiques fjords célèbres à travers le monde et ses paysages naturels étincelants. Le pays a des atouts, mais comme souvent tout élément positif a un prix. Ici, le prix se mesure dans la durée de certains trajets pour traverser l’État scandinave. Les paysages massifs et le relief des fjords cumulés aux nombreux courants aquatiques du pays entraînent forcément des tracés routiers contenant des détours importants. Les automobilistes se doivent d’emprunter des ferrys ou de détourner les fjords alors qu’à vol d’oiseau le point d’arrivée serait assez proche. La nature enchanteresse crée des itinéraires longs pour les routiers. On dénombre 1 190 fjords uniquement pour

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LA NORVÈGE

ET SES GRANDS ESPACES NAVALS. SES MAGNIFIQUES FJORDS CÉLÈBRES À TRAVERS LE MONDE ET SES PAYSAGES NATURELS ÉTINCELANTS.

la côte ouest. Alors, même si une pause devant un fjord semble être l’exact opposé d’une perte de temps, dans cette société où tout va de plus en plus vite les ingénieurs norvégiens ont imaginé la construction de tunnels sous-marins permettant ainsi un gain de temps non négligeable pour certains trajets. Devant la difficulté de construction face aux paysages atypiques de Norvège, ces infrastructures permettant à la fois de faire office de pont et de tunnel représentent vraisemblablement la solution aux problèmes évoqués plus haut. Également, ces tunnels maritimes pourraient suppléer les ferrys qui constituent des transports plutôt lents et très coûteux. Il faudra néanmoins utiliser des méthodes de pointe pour assurer la stabilité et la sécurité des tunnels.


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DES TUBES IMMERGÉS SOUS LES EAUX Suspendus sous les eaux froides des fjords, ces tunnels aquatiques seraient installés de façon à ce que les voitures les empruntent comme un tunnel classique. D’ailleurs tous les 125 mètres des liaisons d’évacuation seront mises en place et des systèmes de soufflerie permettront de ventiler la pollution. L’objectif consiste à ce que ces canaux soient utilisables comme des ponts et empruntables comme des tunnels. Ces tubes immergés reposeraient sur le phénomène de la poussée d’Archimède et tiendraient via des pontons flottants à la surface qui seraient suffisamment espacés pour ne pas bloquer les éventuels navires. Les ingénieurs du pays souhaitent utiliser les matériaux de construction les plus sophistiqués pour résister aux charges sousmarines et garantir la sécurité des voyageurs. Ce choix particulier et innovant de construction, qui s’explique aussi par la profondeur des fjords rendant très délicat le creusement de tunnels, va demander un coût pharaonique. Le projet est estimé à hauteur de 21 milliards d’euros, soit près de deux fois le budget du Brésil pour l’organisation de la Coupe du monde de football en 2014.

Les tunnels sous-marins de Norvège devraient se situer à environ 20 m de profondeur.

LE PROJET ROGFAST L’Administration des routes publiques de Norvège a lancé concrètement le premier projet en lien avec cette volonté de développement de tunnels sous-marins. Il s’agit du projet Rogfast qui consiste à relier Randaberg à Arsvagen au sud du pays sur la côte ouest. Actuellement, il faut environ une heure et demie pour joindre les deux villes situées pourtant à seulement 40 km d’intervalle, soit une moyenne de 26,6 km à l’heure et sans embouteillage. La destination du projet semble donc intéressante et utile. Les deux communes sont jointes par la fameuse route E39, souvent interrompue par des voies maritimes uniquement utilisables par les

Ces tunnels aquatiques ont pour objectif de permettre un gain de temps sur de nombreux trajets. PLANÈTE ROBOTS N°47

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La Norvège surfe sur les tunnels aquatiques pour le passage de navires cargos « d’une jauge brute allant jusqu’à 16 000 tonneaux », ont indiqué les responsables du projet. Il sera donc plus imposant que son homologue des Bouches-du-Rhône, le tunnel du Rove. Ici, la galerie navale se destine au transport de fret ce qui explique cette différence de gabarit. © NPRA - Norwegian Public Roads Administration.

QU’EN EST-IL DE L’ÉCOLOGIE ? Selon les calculs avancés, quelques 7,5 millions de tonnes de roche seront dynamitées pour la construction du tunnel de Stad. Également, comment la faune sous-marine des fjords réagira-t-elle face aux tunnels aquatiques ? Les questions environnementales face à ces projets de grande enver-

Des pontons flottants en surface stabiliseront les tunnels norvégiens.

L’ÉTAT NORVÉGIEN A DONNÉ SON FEU VERT À LA RÉALISATION D’UN TUNNEL MARITIME SOUS UN FJORD. IL SE SITUERA AU SEIN DE LA PRESQU’ÎLE DE STAD ET PROCHE DE LA VILLE DE SELJE.

© NPRA - Norwegian Public Roads Administration.

La circulation au sein de ces tunnels sera en tout point similaire aux tunnels terrestres.

ferrys. Il est prévu que le tunnel mesure 27 km et qu’il comprenne plusieurs voies de circulation, des puits de ventilation, des stations de péage ainsi que tous les systèmes de sécurité habituels pour les tunnels. Il s’agira d’un projet qui pourra faire office de pilote pour les autres futurs tunnels aquatiques du pays, qui seront a priori tout à fait similaires à celui-ci.

UN TUNNEL SOUS UN FJORD PRÉVU POUR LES NAVIRES Le 5 avril dernier, l’État norvégien a donné son feu vert à la réalisation d’un tunnel maritime sous un fjord. Il se situera au sein de la presqu’île de Stad et proche de la ville de Selje. À la différence des tunnels aquatiques dont on a évoqué plus haut le sujet, ce souterrain nautique se voit directement destiné aux bateaux. Aucune voiture ne pourra y accéder. Le tunnel sera ouvert à la circulation ma-

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LE 5 AVRIL DERNIER,

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ritime et permettra aux navires d’éviter la mer du Nord et ses eaux tumultueuses, tel est l’objectif affiché par les concepteurs du projet. « Avec ce tunnel, le gouvernement assure un passage plus sûr et plus fiable autour des eaux les plus dangereuses et les plus rudes le long des côtes norvégiennes pour le transport de marchandises », a annoncé le ministre norvégien des Transports, Ketil Solvik-Olsen. Le tunnel de Stad va être creusé sous une montagne fractionnant deux fjords à la péninsule ouest de la Norvège. D’une hauteur de 37 m, d’une largeur de 26,5 m et d’une distance d’1,7 km, ce souterrain prévoit un sens unique de traversée avec une circulation alternée toutes les heures. L’ampleur du projet est considérable de par la difficulté de sa localisation et des travaux dont il en coûtera pour passer sous un fjord. Le coût estimé de cet ambitieux projet s’évalue à hauteur de 295 millions d’euros. Il s’agira du premier tunnel maritime au monde

gure font souvent partie du second plan, tant l’économie prend le pas sur l’écologie. La destruction d’une partie de la montagne du fjord pour le tunnel de Stad le démontre. C’est une partie de la nature et de la géologie du fjord qui explosera sous la dynamite. Au-delà de l’écologie, c’est aussi le paysage qui va être modifié. Les ingénieurs et les architectes vont devoir trouver le bon équilibre pour que le tunnel se fonde parmi la beauté du fjord qui attire de nombreux touristes, source de richesse pour le pays. Les tunnels subaquatiques semblent, pour leur part, plutôt bien adaptés à leur environnement. Contrairement aux ponts, ils devraient en théorie être moins contraignants pour la faune marine. La Norvège, un des pays les plus riches d’Europe, voit très grand. Avec ces tunnels aquatiques, les descendants des Vikings s’orientent vers un horizon saisissant et innovant destiné aux villes du futur. Cette solution novatrice s’ancre dans l’ère du temps en offrant un raccourci aux automobilistes et améliorant par la même occasion un élément de leur qualité de vie. Mais entre la chasse à la baleine, les extractions des minerais des fjords et maintenant les constructions à travers les montagnes, l’État scandinave ne semble guère se pencher sur la question écologique. Pourtant le cap qui amène aux villes futuristes passe aussi par une escale verte et durable. ■Arthur Vernassière


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Nombre de magazines cochés ...... x 5,90 € = .......... + participation aux frais d’envoi : 6 € 1 numéro commandé 10 € 2 à 10 numéros commandés

Au-delà de 10 numéros, nous contacter : contact@planeterobots.com

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Innovations du futur

Le Liquid Software, avenir des systèmes d’exploitation ?

Friend un ami venu du Nord Bien que très différents, Windows, MacOS, Linux, Android et iOS ont un point commun : ils doivent tous être installés sur la machine de l'utilisateur pour fonctionner. FriendOS ne nécessite pas d'installation et fonctionne directement dans votre navigateur. Nous vous proposons de découvrir ce nouveau système d'exploitation et la notion de Liquid Software. UNE NOUVELLE MACHINE EN QUELQUES CLICS Une fois votre compte créé avec un nom d'utilisateur et un mot de passe, il suffit de se connecter au serveur Friend dans votre navigateur (Chrome, Firefox ou Safari) pour découvrir le bureau, ou « Workspace » de la machine Friend. Friend est livré par défaut avec un disque bien maigre de 500 Mo, contenu dans l'icône « Home : ». Il est possible d'ajouter des disques contenant les fichiers de votre Dropbox, Onedrive ou Google Drive. Ces disques fonctionnent d'une manière transparente comme les disques Friend. Les applications présentes dans cette première version sont encore simples. On peut trouver par exemple un traitement de texte (Author), une interface de programmation (Friend Create), un logiciel de chat par écrit et vidéo (Friend Chat), un

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terminal DOS similaire à ceux de Windows et Linux, une calculatrice, un calendrier, quelques jeux et de nombreux utilitaires de gestion du système. Bien que connecté, Friend n'est pas ralenti par une mauvaise connexion: tout ce qui nécessite une réponse rapide est effectué localement dans le navigateur à l'aide de Javascript et HTML5. Le navigateur ne discute avec le serveur que lorsque vous lancez une application, ouvrez un disque, ou téléchargez un fichier. Une machine Friend est indépendante de l'appareil sur laquelle elle fonctionne: il suffit d'un navigateur pour y accéder. Friend propose donc une interface adaptée aux téléphones portables, et travaille sur une version pour casques de réalité virtuelle. On peut parfaitement imaginer le bureau Friend sur la télévision, une montre et tout objet connecté. La même machine et les mêmes fichiers sur tous les écrans de la maison, du travail et de l'école.

WINDOWS ET MACOS ONT-ILS DU SOUCI À SE FAIRE ? Une machine déportée apporte de nombreux avantages par rapport à un ordinateur classique: • Les machines sont un espace sécurisé par un nom d'utilisateur et un mot de passe: les mots de passe supplémentaires sont inutiles. Toutes les transactions en ligne sont encryptées. • La séparation entre serveur et machine locale ainsi que la protection du système rend la propagation d'applications malfaisantes et de virus impossible. • Les applications étant par nature accessibles directement sur les serveurs, il n'y a plus besoin de les installer localement. • Chaque serveur Friend peut abriter un grand nombre de machines: lorsque vous n'utilisez pas votre ordinateur, le serveur peut se consacrer à d'autres utilisateurs et économiser de l'énergie.


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• Votre PC ou téléphone ne sont que des terminaux intelligents et nécessitent peu de puissance pour fonctionner. Une machine Friend fonctionnera de la même manière dans dix ans sur un PC acheté aujourd'hui. • Friend est 100 % Open Source (y compris la partie serveur, programmée en C, PHP et Python) et les applications sont simples à programmer en Javascript et HTML. Bien qu'encore jeune, FriendOS représente une étape majeure de l'informatique: il s'agit du premier OS connecté, qui fonctionne de la même manière sur de multiples appareils et intègre le Liquid Software à son cœur. Les temps changent, la nouvelle génération de systèmes d'exploitation pointe le bout de son nez en Norvège chez Friend Corporation…

■François Amos

Ce bureau semble tout droit sorti d’un système d’exploitation conventionnel, sauf qu’il est placé dans le Cloud, disponible partout dans le monde.

Très inspiré du Commodore Amiga, ordinateur populaire dans les années 90, le bureau Friend se veut simple. La version 1.0 du Workspace contient le strict nécessaire pour effectuer les opérations courantes : 1. Les icônes des disques sont similaires aux disques durs que nous connaissons. Un double clic ouvre un explorateur de fichiers. 2. La barre des tâches peut se positionner aux quatre bords du bureau. Un simple clic sur l'icône d'une l'application permet de la lancer. 3. La barre de menu contient comme sur Mac les options relatives à l'application activée. 4. Les notifications. 5. La liste des fenêtres ouvertes. Il suffit de passer le navigateur en plein écran pour obtenir un véritable bureau tel que celui de Windows.

Le Liquid Software

Il est possible de retrouver son bureau et ses applications dans une version adaptée aux smartphones.

La notion de Liquid Software est apparue en 2014 et représente le flux de données entre différentes machines. Le but est d'assurer à l'utilisateur une continuité dans l'utilisation des applications : commencer à écrire un texte sur le PC et retrouver le même texte sur le téléphone, curseur positionné sur le dernier mot entré. Le focus est alors mis sur l'utilisateur et non plus sur les applications. Friend implémente le concept d'une manière simple : la machine est unique et les écrans sont multiples. Toute application ou fichier ouvert sur un écran peut être ouvert directement sur un autre pour reprendre le travail à l'endroit où il a été interrompu.

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Vie quotidienne en 2040 Dans votre futur dressing : des vêtements communicants

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Il y a presque 30 ans, Robert Zemeckis imaginait qu'en 2015 nous porterions des chaussures qui se lacent toutes seules, des vêtements qui s'adaptent automatiquement à notre morphologie… Sa vision de la mode ne s'est finalement pas concrétisée. Juste un peu en avance peut-être? Même si les vêtements intelligents ne font pas encore partie intégrante de notre dressing, de nombreux industriels et designers se penchent sérieusement sur le sujet depuis plusieurs années déjà.

reuve que le textile n'est pas ignoré de l'innovation, le secteur de la mode a depuis peu sa place au célèbre salon mondial du hightech, le Consumer Electronics Show, qui se tient chaque année à Las Vegas. Les textiles techniques et intelligents ont en outre fait l'objet d'un appel à projets, au premier semestre 2015, dans le cadre des « Projets industriels d'avenir » du gouvernement français. Des vêtements qui protègent, des vêtements qui soignent, des vêtements qui s'adaptent, voilà ce qui devrait se trouver dans toutes les armoires dans 25 ans.

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DES VÊTEMENTS « INTELLIGENTS »? Cette nouvelle génération de vêtements combine fibres naturelles, fibres synthétiques, céramique, quartz, parfois des composants organiques… Ils intègrent des micro-capteurs reliés à un logiciel pilotable sur un smartphone, capables de retourner une analyse instantanée de votre condition physique. Ces textiles peuvent également changer de forme ou d'apparence en réponse à un stimulus (un changement de température, de champ magnétique, de courant électrique…). Oui, le vêtement de demain sera encore plus proche de vous.Telle une seconde peau, il sera le reflet de vos émotions.

DES TEXTILES QUI VEILLENT SUR VOUS… Le secteur de la santé est déjà très impliqué dans la R&D des vêtements dits « connectés ». Ces vêtements intelligents comportent divers capteurs mêlés aux fibres textiles, chargés de collecter et de relayer des informations d'ordre médical (fréquence cardiaque, taux d'oxygène ou de glucose dans le sang, température corporelle, taux de sudation, activité cérébrale…). Une information inhabituelle ou anormale, déclenche ainsi une alerte à destination du corps médical ou d'un proche. Ce type d'application est très intéressant pour les per-


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© Catalytic Clothing.

Composée de ciment, de polyester, de sable, de soie et de dioxyde de titane, la robe Herself conçue par la designer Helen Storey et le chimiste anglais Tony Ryan, fondateurs de Catalytic Clothing, a la capacité de dégrader les particules polluantes.

PREUVE QUE LE TEXTILE N'EST PAS IGNORÉ DE L'INNOVATION, LE

SECTEUR DE LA MODE A DEPUIS PEU SA PLACE AU CÉLÈBRE SALON MONDIAL DU HIGH-TECH, LE CONSUMER ELECTRONICS SHOW.

© Nike.

Nike a finalement sorti une version limitée des Nike Mag en 2015, 30 ans après leur apparition dans le film Retour vers le Futur.

sonnes âgées ou malades vivant seuls, et plus globalement pour toutes les personnes à risque (nourrissons, femmes enceintes, diabétiques, épileptiques et autres malades chroniques). Si cette technologie venait à se démocratiser, on pourrait considérablement réduire le nombre d'accidents cardiovasculaires, ces derniers étant toujours accompagnés de plusieurs signes physiologiques avant-coureurs. Les vêtements et accessoires intelligents peuvent d'ailleurs être véritablement salvateurs pour les grands diabétiques, à l'instar du projet FeetMe, une semelle orthopédique capable de détecter les pertes de sensibilité au niveau du pied qui empêchent la détection de blessures ou d'infections, un handicap dont souffrent de nombreux patients et qui peut entraîner de graves lésions, voire des amputations. Les données sont envoyées sur le smartphone du patient par connexion Bluetooth. PLANÈTE ROBOTS N°47

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© Cityzen Sciences.

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Le D-shirt et le cuissard conçus par Cityzen Sciences permettent de suivre ses performances et les réactions de son corps en direct.

Plus récemment, une start-up française a conçu un tee-shirt pour aider à combattre le mal de dos en agissant dès que son porteur commence à prendre une mauvaise posture. Baptisé Percko, ce vêtement contient des tenseurs qui stimulent la colonne vertébrale tout au long de la journée. Le projet se trouve depuis septembre sur Kickstarter.

…ET QUI PRENNENT SOIN DE VOUS Dans un registre plus esthétique, on trouve depuis quelques temps déjà des collants diffusant au choix un produit hydratant, amincissant ou raffermissant. Ces cosmétotextiles intègrent des microcapsules qui libèrent leurs agents actifs (karité, amande douce, caféine, arnica, ...) à chaque frottement avec la peau. Elles peuvent aussi réagir à d'autres stimuli, comme la lumière ou la température du corps. Les applications possibles de ces microcapsules sont très nombreuses : libération d’un parfum, d’un produit ou d’un médicament par exemple. La limite de ce modèle réside dans la dégradation des

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microcapsules à chaque lavage. Un système de recharge par trempage ou vaporisation existe toutefois pour prolonger leur effet. Dans la même catégorie, la fibre Emana, marque déposée du groupe Rhodia Solvay, confère des propriétés thermorégulatrices au tissu grâce aux cristaux minéraux bioactifs qu'elle contient. Elle améliore ainsi la microcirculation sanguine et le métabolisme cellulaire. Outre ses intérêts cosmétiques, cette technologie diminue la fatigue musculaire. Les enseignes d'articles de sport quant à elles, proposent depuis quelques temps des vêtements qui protègent des rayons solaires ; la céramique intégrée à la fibre textile réfléchit les rayons UV. La marque Quechua a créé aussi des textiles dits « rafraîchissants ». Pas de microencapsulation ici, mais une simple application de thermodynamique : l'utilisateur doit humidifier une partie du vêtement, puis l'eau en s'évaporant, puise de la chaleur sur le corps, ce qui provoque cet effet de rafraîchissement.

LES VÊTEMENTS

ET ACCESSOIRES INTELLIGENTS PEUVENT D'AILLEURS ÊTRE VÉRITABLEMENT SALVATEURS POUR LES GRANDS DIABÉTIQUES, À L'INSTAR DU PROJET FEETME, UNE SEMELLE ORTHOPÉDIQUE CAPABLE DE DÉTECTER LES PERTES DE SENSIBILITÉ AU NIVEAU DU PIED


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Vie quotidienne en 2040 dans votre futur dressing

Pas de batterie ni le moindre électronique dans cette basket, seul le poids de votre corps permet son laçage automatique !

« CITIUS, ALTIUS, FORTIUS » Les équipementiers sportifs sont eux aussi particulièrement à l'affût des innovations textiles. Alors que les montres et autres bracelets connectés se greffent à tous les poignets, on imagine et on développe des chaussettes, chaussures et maillots permettant de mesurer les performances sportives (distance parcourue, vitesse…) et qui surveillent le corps simultanément (fréquence cardiaque, degré de sudation, taux de déshydratation, etc.). L'entreprise lyonnaise Cityzen Sciences a conçu dans cette optique un tee-shirt et un cuissard connectés. Le D-shirt 2.0 est doté d'un capteur cardiaque, d'un GPS et d'un accéléromètre sur 9 axes. Il permet de suivre en temps réel le rythme cardiaque et peut détecter la chute de son porteur. Le cuissard est quant à lui équipé d'un capteur de cadence, qui permet aux cyclistes de calculer leur vitesse de pédalage. Les données récoltées sont transmises par Bluetooth au smartphone du sportif. Aujourd'hui, l'équipe de développement travaille à enregistrer toujours plus de données (calories dépensées, altitude, etc.). Des nouveaux capteurs sont à l'étude, notamment pour l'analyse de la sueur, dont la composition permet d'évaluer la fatigue, le stress, la déshydratation. Le but étant de

Astroskin, le système de suivi médical de l'astronaute conçu par Carré Technologies.

récolter des données pour mieux récupérer et mieux s'hydrater après l'effort. Les chaussures de sport sont elles aussi un créneau où la recherche va bon train. Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne travaillent sur un concept de semelle intelligente, qui s'adapte automatiquement à la morphologie et à

DANS UN REGISTRE PLUS ESTHÉTIQUE, ON TROUVE DEPUIS

QUELQUES TEMPS DÉJÀ DES COLLANTS DIFFUSANT AU CHOIX UN PRODUIT HYDRATANT, AMINCISSANT OU RAFFERMISSANT.

la démarche, afin d'éviter les blessures. Grâce à des capteurs de pression et au liquide qu'elle contient et dont la viscosité est modifiée au contact d'un champ magnétique (on parle de liquide magnétorhéologique), la semelle change de forme pour mieux répartir la pression sous le pied ; certaines

© Agence spatiale canadienne.

Aucun risque d'oublier une chaussette dans la machine à laver lorsqu'elles sont équipées d'une puce RFID.

zones deviennent ainsi plus fermes ou plus molles selon les besoins.

L'INNOVATION TEXTILE POUR LES CONDITIONS EXTRÊMES Les spécialistes du vêtement de travail étudient de près les textiles renforcés, ainsi que les vêtements thermiques permettant d'améliorer le quotidien des professionnels qui œuvrent en extérieur, dans des conditions climatiques difficiles. L'entreprise Bodysens, basée à Nîmes, s'est quant à elle penchée sur une cagoule intelligente capable d'assurer la sécurité des pompiers en intervention. Munie d'une pince oxymétrique, de divers capteurs physiologiques et d'un accéléromètre, cette cagoule surveille les constantes de son porteur (fréquence cardiaque, température corporelle…) et ses mouvements. Un seuil d'alerte est prédéfini et déclenche une alerte sur la plateforme logicielle en cas de valeur anormale. Véritable outil d'aide à la décision, ce type de produit s'avère particulièrement utile dans tous les métiers à risques, en milieu hostile, où les niveaux de fatigue et de stress sont déterminants pour l'issue de l'intervention. Outre-Atlantique, la société canadienne Carré Technologies a créé une combinaison de veille médicale pour astronautes. Cet ensemble, appelé Astroskin, se compose d'un bandeau et d'un maillot conçus pour mesurer les signes vitaux, le niveau d'activité PLANÈTE ROBOTS N°47

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© CuteCircuit.

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La Twitter Dress présentée ici par ses créateurs, Francesca Rosella et Ryan Genz, est connectée en temps réel au compte Twitter de celle qui la porte.

et la qualité du sommeil de son porteur. Les données sont recueillies puis analysées par l'équipe médicale au sol. Carré Technologies s'est ensuite inspirée de ce projet pour produire une ligne de maillots, baptisée Hexoskin, destinée aux sportifs professionnels et amateurs. En matière de protection, les tissus lumineux sont incontournables. Ceux basés sur la technologie Lightex (brevetée par la société lyonnaise Brochier Technologies), sont particulièrement adaptés aux vêtements de sécurité. Composés de fibres optiques à éclairage latéral connectées à des LED, ils sont souples, peu encombrants et consomment peu d'énergie. Et pourquoi pas des vêtements pour assainir l'air que l'on respire ? Des chercheurs travaillent en effet sur des vêtements capables d'améliorer la qualité de l'air ambiant, à l'instar des pots catalytiques ; les molécules d'oxyde d'azote sont piégées dans les nanoparticules du tissu.

DES PROJETS PLUS INSOLITES… Un tee-shirt qui change de couleur en fonction de la météo ? C'est ce qu'a quasiment réalisé le studio londonien The Unseen. Cette ligne de vêtements très particulière est teintée d'une encre qui change de couleur selon les fluctuations de l'air. Les encres dites thermochromiques, sensibles à la température ou au taux d'ensoleillement, sont aujourd'hui étudiées de près par les industriels. La couleur de

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LA BRANCHE DU TEXTILE, VOUS L'AUREZ COMPRIS, EST EN PLEINE EXPANSION. LA RECHERCHE

POURSUIT ICI LE MÊME DESSEIN QUE DANS LES AUTRES SECTEURS D'ACTIVITÉ.

notre tee-shirt sera-t-elle bientôt fonction de notre humeur ? Le groupe Eram vient justement de dévoiler son prototype de chaussures connectées, capable de changer de couleur d'une simple action sur son smartphone, grâce aux LED placées dans la semelle. Côté chaussures, à défaut de trouver aujourd'hui les baskets de Marty McFly – sauf si vous avez la possibilité d'obtenir l'un des exemplaires proposés en édition limitée par Nike – sachez qu'un projet quasi similaire a vu le jour sous le nom de Powerlace. Il s'agit de baskets qui se lacent seules et s'adaptent au pied en n'utilisant que le poids du corps humain.

Et des chaussettes intelligentes, ça vous tente ? Lancées en 2012 par Blacksocks, les Smarter Socks sont les premières chaussettes équipées de puces RFID pour ne plus jamais les perdre ! Reliées à une application dédiée sur votre smartphone, chaque paire est enregistrée et on vous propose même un suivi de la vie de vos chaussettes (date d'achat, nombre de lavages, etc.). Enfin, que serait un vêtement connecté sans les réseaux sociaux ? La Twitter Dress, dessinée par les créateurs londoniens CuteCircuit, se compose de milliers de minuscules LED, et son apparence est contrôlée par les tweets des followers ! Dans le même esprit, des étudiants du MIT ont imaginé un gilet connecté à Facebook, capable de se gonfler d'air dès que quelqu'un like les publications de celui qui le porte. Baptisé Like-A-Hug, ce gilet est cependant demeuré à l'état de concept… VERS UN « WEARABLE COMPUTER »? La branche du textile, vous l'aurez compris, est en pleine expansion. La recherche poursuit ici le même dessein que dans les autres secteurs d'activité, à savoir améliorer la qualité de vie des être humains et les rendre plus performants. Beaucoup de projets sont aujourd'hui à l'état de concept ou de prototype. Demain, ce seront peut-être des articles disponibles dans toutes les boutiques de prêt-à-porter…


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Vie quotidienne en 2040 dans votre futur dressing La miniaturisation toujours plus poussée des composants permet d'intégrer l'électronique directement au sein de la fibre. Grâce à cette nanotechnologie, le matériau textile se voit doté de propriétés essentielles à son évolution, comme la conductivité, la résistance au feu, aux taches ou aux bactéries, tout en demeurant confortable. Les possibilités deviennent infinies : des vêtements jetables, des vêtements à projection holographique modulable, on peut imaginer des tee-shirts électroluminescents pour courir dans la pénombre, des maillots capables d'afficher le score du match en cours, des vêtements capables de comptabiliser les calories ingérées… Reste quelques défis à relever — et non des moindres — pour élaborer la garde-robe du futur : concevoir de nouveaux modes d'alimentation électrique (via le soleil ? via le mouvement ?), veiller à la sécurité des données collectées par ces vêtements connectés, ou encore, parvenir à mettre ces textiles intelligents à la portée de toutes les bourses… D'un point de vue plus pratique, ces textiles bardés de capteurs et autres composants électroniques devront en outre être lavables et résister aux détergents ! On pourra alors bientôt contrôler son lecteur de musique ou son téléphone en cliquant directement sur la manche de son pull… Le vêtement deviendra un mode de communication à part entière, intimement lié à notre corps, à nos sens, il sera notre interface avec le monde extérieur et une extension de plus pour nos ordinateurs.

© Decathlon.

■Fleur Brosseau

À l'image de la Spider Dress, les vêtements pourront être personnalisés par impression 3D et robotisés. — À droite… La gamme TechFresh de Quechua propose des tee-shirts rafraîchissants, qui utilisent l'évaporation de l'eau pour diminuer la sensation de chaleur. PLANETE ROBOTS N°47

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NEWS spatiales

© Stuart Hay – ANU.

La NASA a confirmé que son projet de test de déviation d’un astéroïde géocroiseur était toujours d’actualité malgré l’abandon de la participation de l’ESA, en le faisant passer du stade de développement du concept à la phase de conception préliminaire. La mission DART (Double Asteroid Redirection Test) serait alors la 1ère mission de la NASA à faire la démonstration de la technique de l'impacteur cinétique consistant à frapper un astéroïde pour dévier son orbite, afin de se prémunir contre un potentiel futur impact sur la Terre. La mission DART aura pour cible Didymos, un astéroïde binaire étudié de près depuis 2003, qui est composé de deux corps : Didymos A (d’une taille d’environ 780 m) autour duquel orbite Didymos B, un astéroïde plus petit (d’une taille d’environ 160 m). Le corps primaire est un objet rocheux de type S avec une composition similaire à celle de nombreux astéroïdes tandis que celle de son petit compagnon est inconnue mais leurs tailles sont celles des astéroïdes géocroiseurs qui sont capables de créer des effets régionaux s’ils heurtaient la Terre. Cet astéroïde binaire aura une approche éloignée de la Terre en octobre 2022 puis en 2024. La mission devrait être lancée en 2020 et il est prévu que le satellite de 500 kg envoyé dans l’espace irait en 2022 percuter uniquement Didymos B, à une vitesse avoisinant 6 km/s, de manière à ce que le choc modifie en partie son orbite mais sans l'expulser afin qu’il continue à orbiter autour de Didymos A. Leurs trajectoires autour du Soleil seraient inchangées. ◗

© ESA

[ LA MISSION DART EST MAINTENUE MALGRÉ LA DÉFECTION DE L'ESA ]

[ UN NOUVEAU NANOMATÉRIAU QUI POURRAIT PROTÉGER LES ASTRONAUTES DES RADIATIONS COSMIQUES ] Une équipe de chercheurs de l’université nationale australienne (ANU), sous la

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direction du Pr Andrey Miroshnichenko et du Dr Mohsen Rahmani, a conçu un nouveau nanomatériau tellement fin que des centaines de couches pourraient tenir sur une tête d’épingle et qui est capable de réfléchir ou diffuser la lumière à la demande avec un contrôle de la température. Lorsqu’il est chauffé ou refroidi, sa surface, composée d’un maillage de nanoparticules, peut être réglée pour refléter ou conduire les ondes lumineuses. Il est aussi capable de transformer instantanément une surface pour la rendre opaque ou transparente. Ses applications potentielles

sont multiples. Il pourrait, par exemple, être appliqué sur des satellites ou les combinaisons spatiales des astronautes pour réfléchir les divers rayonnements ultraviolets ou infrarouges dangereux qui sont légion dans l’espace. Ce nouveau nanomatériau augmente considérablement la résistance contre les rayonnements nocifs par rapport aux technologies actuelles qui absorbent les radiations avec des filtres épais. En outre, cette invention pourrait être adaptée à d'autres spectres de lumière, y compris la lumière visible, ce qui préfigure de toute une série

d'innovations comme des applications dans le domaine de l’architecture et des économies d’énergie. On pourrait ainsi envisager une fenêtre qui peut se transformer à la demande en miroir dans une salle de bains ou contrôler la quantité de lumière traversant les fenêtres d’une habitation en fonction des saisons. ◗

[ UN NOUVEL ALGORITHME AIDE À PROTÉGER LES ROUES DU ROVER CURIOSITY ]

Cela fait déjà 5 ans que le rover Curiosity est à l’œuvre sur Mars et ses 6 roues sont soumises à rude épreuve. Sur


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Spatiales système de suspension pour déterminer les points de contact de chaque roue. Le logiciel ajuste ensuite la vitesse exacte pour lui éviter de glisser ce qui améliore la traction du rover. Il détecte aussi lorsqu’une des roues tourne dans le vide et il ajuste alors la vitesse des autres jusqu’à ce que la roue soulevée se retrouve en contact avec le sol. ◗

© Purdue Agricultural Communication - Tom Campbell.

© NASA/JPL – Caltech.

[ UN PROTOTYPE D’EXTRUDEUSE DESTINÉ À NOURRIR LES ASTRONAUTES SUR MARS VA ÊTRE TESTÉ EN AFRIQUE ]

un terrain plat, toutes ses roues tournent à la même vitesse mais dès que l’une d’elles avance sur un sol inégal, son inclinaison provoque le glissement des autres. Si une roue avant commence à passer un obstacle, elle est poussée par celles situées derrière et inversement les roues avant tirent les roues arrière au moment du franchissement.

C’est pourquoi la NASA les surveille de près en les prenant régulièrement en photo pour constater leur usure. Depuis que des fissures et des trous sont apparus dans la chape des roues en raison des roches pointues sur lesquelles Curiosity roule, la NASA fait aussi en sorte de limiter les risques en adaptant son itinéraire. Par ailleurs, les

techniciens du JPL ont élaboré un nouvel algorithme destiné à réduire au maximum leur usure afin de prolonger leur durée de vie. Cet algorithme, appelé contrôle de traction, utilise des données en temps réel pour ajuster la vitesse de chaque roue en réduisant la pression des roches sur lesquelles elles grimpent. Les mesures du logiciel changent dans le

En prévision des futures missions spatiales humaines à destination de Mars à l’horizon des années 2030, la NASA a demandé à une équipe de chercheurs de l'université Purdue de développer une extrudeuse de petite taille, destinée à transformer et cuisiner différents types de graines qui pourraient peutêtre un jour y être cultivées. Les chercheurs sont parvenus à concevoir un prototype capable de produire environ 35 kg d'aliments par heure avec une taille relativement modeste. Toutefois pour qu’elle puisse être aisément transportable dans un vaisseau spatial, sa taille devra encore être considérablement réduite. En attendant, elle va déjà être expérimentée en Afrique (Niger, Sénégal et Kenya). Pour cela, elle a été modifiée afin de pouvoir être utilisée avec diverses céréales disponibles sur place (mais, blé, sorgho, millet perlé, teff, riz…) ainsi qu’avec des pois chiches et des lentilles. Le produit issu de l’extrudeuse peut alors être séché et mélangé avec de la farine pour obtenir une sorte de porridge instantané lorsqu’il est combiné à de l'eau. Ces porridges sont très présents dans la cuisine traditionnelle africaine. ◗

par Josèphe Ghenzer

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NEWS gadgets

[ TINY ARCADE ] UNE BORNE D’ARCADE QUI TIENT DANS LA MAIN

Dans les années 80, les bornes d’arcade étaient aux consoles de jeux vidéo ce qu’était le cinéma aux cassettes VHS. Mais accéder à ces bornes était souvent difficile. Les bornes étaient dans des endroits enfumés, pas toujours fréquentables, et surtout la moindre partie coûtait cher en argent de poche pour un gamin de 10 ans. Tiny Arcade est une petite borne de moins de 10 cm de haut et fonctionne avec une liste de jeux développés spécifiquement pour elle. Les jeux ne sont pas ceux de l’époque, mais une pâle copie des grands hits tels que Space Invader, OutRun, Doom ou Flappy Bird. La manette et les boutons sont difficilement exploitables, placés juste devant l’écran afin de respecter le design des bornes de l’époque. L’intérêt n’est pas sa jouabilité, mais l’objet en luimême, posé sur son bureau à la maison ou à la vue des collègues jaloux ! Prix : 60 $ (environ 55 €)

avec un prix largement inférieur. Le principe de fixation des pièces est très inspiré des briques danoises de la gamme MINDSTORMS. La brique programmable contient un SoC Cortex-M3 sous Android. La connexion vers les capteurs et les moteurs est en USB Type-C. La programmation est aisée, depuis une interface graphique simplifiée. Le kit devrait d’abord débarquer en Chine début novembre.

[ OZOBOT EVO ] UN ROBOT MINUSCULE POUR S’INITIER Tout petit, le petit robot connecté Ozobot Evo n’est pas pour autant dénué d’intérêt. Équipé de capteurs en tout genre, il est capable de suivre une ligne ou éviter les collisions. Son principal intérêt est la possibilité de le programmer via une interface à la Scratch, sur ordinateur ou tablette. Sa connectivité permet de faire interagir plusieurs robots Ozobot Evo entre eux. Il existe même désormais des accessoires comme des déguisements de super-héros ! Prix : 120 €

Compatible IOS ou Android, suivant le modèle, FLIR One est

Proposé par Xiami, Toy Block est un kit robotique proche des LEGO MINDSTORMS EV3, mais

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Prix : À partir de 200 €

Prix : 500 Yuans (soit environ 65 €)

[ FLIR ONE ] UNE CAMÉRA THERMIQUE POUR SMARTPHONE

[ TOY BLOCK ] UN KIT DE ROBOTIQUE POUR LES ENFANTS

une caméra externe qui se branche sur votre smartphone ou tablette. Elle permet de filmer et prendre des photographies infrarouges et ainsi détecter les différences de température. Les images produites sont en 160 x 120 pixels, ce qui semble peu mais suffisant pour détecter un animal ou un intrus caché dans l’obscurité.

[ TRANSLATE ONE2ONE ] UNE OREILLETTE QUI PEUT TRADUIRE JUSQU'À 8 LANGUES EN QUELQUES SECONDES GRÂCE À WATSON

Lingmo International, une start-up australienne spécialisée dans la conception d’outils de traduction automatique, a élaboré une oreillette, baptisée Translate One2One, capable de traduire une conversation ou un texte en 8 langues (anglais, allemand, italien, espagnol, portugais, français, japonais et chinois mandarin) en 3 à 5 secondes sans avoir besoin du Bluetooth ou d’une connexion wi-fi. Pour cela, elle utilise les compétences de Watson, l’I.A. d’IBM via des algorithmes de traduction propriétaires mais aussi des API Watson Natural Language Understanding et Language Translator, ce qui lui permet de comprendre et traduire tous les aspects d’une langue, y compris l’argot et les dialectes locaux. Elle peut traduire via le micro et le hautparleur intégré, ou transférer la traduction écrite sur un smartphone. Translate One2One est avant tout destinée aux entreprises. À l’avenir, d’autres langues devraient être rajoutées à son répertoire. Elle est vendue 179 dollars. Un pack de voyage incluant deux oreillettes est aussi disponible pour 229 dollars. Prix : 230 $ (environ 200 €)

[ MYO ] POUR TOUT CONTRÔLER AVEC VOTRE BRAS

Myo est un bracelet qui lit l’activité électrique des muscles de votre bras et détecte ainsi la position de votre main. Relié à un robot, un ordinateur ou un drone, vous pouvez ainsi lancer des actions prédéfinies rien qu’en faisant des signes avec votre main et votre bras. Pour plus d’interactivité, rien ne vous empêche d’avoir un Myo à chaque bras ! Prix : 250 €

[ PICO GOBLIN ] UN CASQUE VIRTUEL AUTONOME

Les casques virtuels se multiplient sur le marché. Mais ils ont, la plupart du temps, besoin d’intégrer un smartphone ou bien être reliés à une console de jeux ou un ordinateur. Le Pico Goblin est autonome et se suffit à luimême. Il possède un écran LCD TFT de 5,5 pouces offrant une résolution de 2,5K. L’appareil tourne avec un processeur Qualcomm Snapdragon 820. Il est livré avec un pointeur de jeu. Dédié aux joueurs occasionnels, cette console VR possède un line up de 5 jeux gratuits intégrés, et une cinquantaine de jeux devraient être disponibles à la sortie de l’appareil cet été. Prix : 270 €


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[ SNAIL MOBILE I7 ] ENFIN UN DIGNE REMPLAÇANT DU SONY XPERIA PLAY

Lorsque Sony n’a pas poursuivi l’aventure des Xperia Play, nous sommes beaucoup à avoir été déçus. Le Snail Mobile i7 pourrait prendre la relève avec des arguments très corrects. Autant le Xperia Play reprenait le design d’une PSP Go, le Snail Mobile i7 repompe la PS Vita. L’appareil a tout d’un bon téléphone, construit autour d’un processeur MediaTek Helio X20 couplé à 6 Go de RAM, un écran Full HD de 6 pouces, 64 Go de stockage, une batterie de 6000 mAh, des haut-parleurs stéréo, deux appareils photo de 16 (à l’arrière) et 5 mégapixels (en façade), un port USB-C, une prise jack 3,5 mm et deux slots pour carte SIM. Et pour la partie jeux, ce sont deux joysticks et une croix directionnelle assistés de 6 boutons qui feront parfaitement l’affaire pour de nombreux jeux Android et émulateurs. J’ai déjà trouvé mon futur smartphone ! Prix : 1 899 Yuans (environ 300 €)

[ CLEVERPET ] UNE CONSOLE DE JEUX POUR CHIEN

Pourquoi nos compagnons à quatre pattes n’auraient-ils pas droit à une console de jeux pour que les journées soient

moins longues pendant votre absence ? Cleverpet est un distributeur de croquettes qui ne récompense l’animal que s’il résout des interactions avec des lumières à l’aide de sa patte ou de sa truffe. Le niveau grimpe doucement et votre chien pourra tenter d’aller toujours plus loin dans les niveaux au fil du temps. Vous pouvez suivre sa progression sur une application pour smartphone. Prix : 330 €

[ ROBO WUNDERKIND ] UN KIT ROBOTIQUE PROGRAMMABLE POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 5 ANS

Robo Wunderkind est un kit robotique pour initier de façon ludique les enfants, dès 5 ans, au codage et à la programmation robotique. Il se présente sous la forme de cubes de couleurs différentes qu’on peut assembler comme on veut pour construire un robot. Ces cubes sont sécurisés puisque leurs composants électroniques programmables (15 différents capteurs et moteurs) se trouvent à l'intérieur et leur couleur est liée à leur fonction (le rouge est le capteur de proximité, le bleu est le moteur, l'orange est l'unité principale...). On peut aussi y fixer des roues pour que le robot puisse se déplacer et les cubes sont compatibles avec la gamme de

Gadgets jouets LEGO. Une fois le robot construit, l’enfant pourra ensuite le faire bouger et interagir avec lui grâce à une interface de programmation à partir d’une application téléchargeable sur une tablette. L’interface est très simple à utiliser de façon intuitive avec un système de glisser-déposer permettant même aux enfants très jeunes de commencer à programmer leur robot. Ils peuvent alors lui faire faire toutes sortes de choses (résolution de labyrinthes, chasses au trésor, musique, navigation autour d’obstacles, enregistrement et lecture de messages vocaux, cacher ou suivre des sources de lumière…). Le kit existe en trois versions. Le kit de base, contenant un servomoteur, un capteur de proximité, des roues et des adaptateurs LEGO, est vendu à 199 dollars. Le kit avancé, fourni avec un écran LCD, un capteur de luminosité et un capteur météo, est vendu à 349 dollars. Le kit professionnel, comprenant un capteur infrarouge supplémentaire, un pointeur laser, une caméra, un accéléromètre et un écran e-ink, est vendu à 699 dollars. Prix : 699 $ (environ 610 €)

[ ROBOSEA BIKI ] UN DRONE SOUS-MARIN ABORDABLE

À l’image des drones volants qui se multiplient sur les étalages, Biki reprend les mêmes recettes et les adapte au milieu aquatique. Utilisable dans une piscine ou directement dans la grande

bleue, Biki se déplace comme un poisson grâce à sa nageoire caudale. Une caméra 4K qui filme sur 150°, appuyée par deux LED de 114 lumens chacune, permettent des images de relative bonne qualité. Seuls les mouvements de la queue viennent enlever la fluidité au film. Le robot est pilotable depuis une télécommande ou via une application pour smartphone avec retour caméra. Prix : 1 024 $ (environ 890 €)

[ SONY XPERIA TOUCH ] TRANSFORME N’IMPORTE QUELLE TABLE EN TABLETTE TACTILE GÉANTE

Depuis le temps que l’on voit ce genre de concept fleurir sur Internet ou dans les magazines (j’ai un article qui en parle datant de 1999 dans mes archives), il était temps qu’un constructeur en sorte un pour de vrai ! Le Xperia Touch embarque un petit ordinateur ARM Snapdragon 650 et 3 Go de RAM et 32 Go d’espace de stockage sous Android. Sa particularité est de projeter sa sortie vidéo sur la table devant lui. L’affichage est en 1366 x 768 pixels. Le pilotage se fait de façon tactile à la manière d’une tablette conventionnelle mais en se servant de votre table. Vous pouvez également choisir de projeter votre écran sur un mur, et Sony prépare une mise à jour qui pourrait permettre le pilotage à distance par détection de mouvements. Prix : À partir de 1 500 €

Par Screetch

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NEWS concepts semble vouloir commercialiser son smartphone dès 2018, on le saura donc probablement bientôt. Designer : RED

structure quadricoptère, ce véhicule est dessiné pour être un engin de course. Les moteurs sont mus à 360° (sur 3 axes) et fonctionnent à l’énergie électrique, procurant un pilotage nerveux et, malgré tout, silencieux. La voiture volante embarque un seul passager mais peut également servir pour des déplacements rapides en plus de la simple course.

SENSEI, UNE CAMÉRA DE FRONT

Le Sensei est un concept ingénieux de caméra d’assistance. Posé sur votre front et relié en Bluetooth à votre smartphone, vous pouvez communiquer avec votre correspondant à la voix d’une part mais celui-ci voit ce que vous voyez sans que vous ayez à tenir le téléphone, laissant vos deux mains pour transporter des outils ou bricoler. Votre correspondant aura accès à un petit pointeur laser situé sur le Sensei et pourra ainsi pointer un objet à distance depuis son smartphone. Le Sensei sera parfait pour demander conseil aux meilleurs spécialistes quand vous en aurez besoin. Designer : DJ Sanghera

RED HYDROGEN ONE, UN SMARTPHONE DE NOUVELLE GÉNÉRATION

RED Digital Cinema Camera Company est une société célèbre pour ses caméras de haute qualité, utilisées notamment dans le monde du cinéma. Il semblerait que cette société s’intéresse au monde du smartphone et proposerait bientôt un appareil haut de gamme utilisant leurs technologies. L’écran pourrait marquer un saut technologique en proposant un affichage 3D holographique, sans avoir besoin de casque ou lunettes. La technologie utilisée sera-telle proche de la 3DS de Nintendo ou tout autre ? RED

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Designer : Isken Asana

ORPHEUS, UN EXOSQUELETTE POUR MAINTENIR LA FORME DES ASTRONAUTES

Lors de longs séjours dans l’espace, le manque d’apesanteur finit par poser problème aux astronautes. Les muscles, étant moins utilisés, finissent par s’atrophier si l’on ne pratique pas de longues heures de sport chaque jour. Malgré cela, les astronautes mettent quelques jours avant de remarcher sur Terre et souvent pas mal de temps pour se remettre complètement physiquement. L’idée d’Orpheus est de proposer un exosquelette pour forcer les muscles à travailler à tout instant. De plus, il pourrait proposer des exercices réguliers sans avoir à installer un tapis roulant et d’autres engins de torture qui prennent de la place à bord d’un lieu exigu comme la Station Spatiale Internationale. Designer : Mehmet E. Ergül

ACCULA QX44 SKYSTER, UNE VOITURE VOLANTE DE COURSE

Animé par 8 moteurs sur une

IRIS, UN CONCEPT DE LIVRAISON DE COLIS À DOMICILE AUTOMATISÉ

L’inventeur québécois Charles Bombardier et Martín Rico, un designer argentin, ont imaginé un concept de système de logistique, baptisé IRIS, destiné à accélérer la livraison de colis en les transportant directement depuis les centres de distribution, situés dans les zones industrielles d’une ville, jusqu’au domicile des clients grâce à des drones placés sur le dessus de métros automatisés modifiés. IRIS utiliserait les infrastructures du rail et des technologies déjà existantes. L’intérieur des wagons ferait office de baie de chargement où les colis seraient stockés en fonction de leur ordre de livraison. Des convoyeurs robotisés seraient ensuite utilisés pour placer chaque colis sur le toit des wagons pour permettre aux drones, chargés de la livraison, de les prendre plus aisément. Pour éviter les pannes, les batteries des drones pourraient être systématiquement changées lors du ramassage des

colis. IRIS rassemble des parties du concept Drone Tower, de l’Upex et de l’Ecotranzit. Dans un futur plus ou moins proche, des sociétés comme Amazon, DHL, UPS ou FedEx pourraient se servir de dispositifs similaires pour effectuer la livraison des colis à domicile. Designers : Martin Rico et Charles Bombardier

ORION, UN AVION POUR CÔTOYER LES FRONTIÈRES DE L’ESPACE

Décidément, quand on veut aller dans l’espace, on a pris l’habitude de nommer le vaisseau Orion depuis les années 40, lors d’un projet de fusée à propulsion nucléaire. Depuis, la NASA a planché sur la capsule Orion qui devrait envoyer des humains au-delà de l’orbite basse dans quelques mois. Enfin, voici le concept d’Orion visant à transporter des touristes ou des expériences scientifiques à une altitude de 24 km, soit un quart de l’altitude à atteindre pour échapper à l’atmosphère de notre planète. Orion serait équipé d’un moteur de jet à propulsion magnétoplasmique par aspiration d’air et pourrait voler à 800 km/h après avoir décollé d’une piste d’aéroport classique. Alors que Orion n’est encore qu’un concept, les designers réfléchissent déjà à une future évolution avec un modèle hypersonique capable d’atteindre 50 km d’altitude. Designers : Charles Bombardier et Ashish Thulkar


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NEWS médias

Essai [ RETOUR VERS LE FUTUR ]

Dans cet ouvrage, les auteurs s’adonnent à l’étude de ce film culte et le replacent dans le contexte historique de l’Amérique reaganienne et cinématographique du nouveau Nouvel Hollywood ainsi que dans la carrière de Zemeckis. Ils analysent le traitement du voyage dans le temps, des risques potentiels de la science et de l’énergie atomique tels qu’ils sont présentés dans le film. Pour eux, Retour vers le futur confronte les cultures adolescentes des années 1980 et des années 1950, ces dernières y étant dépeintes comme une période où les valeurs traditionnelles américaines et le rapport au genre exerçaient une grande influence sur les familles ainsi que sur la vie de la communauté, en contraste avec la décennie plus agitée où Marty McFly a débuté ses aventures spatiotemporelles. Auteurs : Andrew Shall, Robin Stoate – Éditeur : Akileos – Déjà paru

Roman [ ROBOPOCALYPSE ET ROBOGENESIS ]

Robopocalypse nous raconte comment Archos, une I.A. créée par l’homme, est persuadée que pour sauver la planète, elle doit nous éliminer. Pour cela, elle prend le contrôle à distance des objets connectés de notre quotidien (téléphones portables, GPS, Internet, jouets des enfants…) pour les retourner contre leurs utilisateurs. La guerre contre nos propres machines commence et la résistance est une question de survie. Dans Robogenesis (Fleuve éditions), la suite de Robopocalypse (Pocket éditions), la guerre nous a laissé exsangues et le monde a été dévasté. Les humains pensent avoir détruit Archos mais l’I.A. s’est, en réalité, fragmentée en des millions de particules et cherche maintenant à assembler une nouvelle espèce de machine. Une bataille s'engage, menée par le général Hank Cotton, avec l'aide de l'inventeur Takeo Nomura. La jeune Mathilda Perez, dont les implants optiques lui permettent d’intercepter les communications des machines, va prendre part au combat pour sauver son frère. Auteur : Daniel H. Wilson – Déjà paru

Roman Jeunesse [ ROBOT SAUVAGE ]

Pris dans un ouragan, un cargo fait naufrage et sa cargaison de robots échoue sur une île perdue. Ils arrivent tous en morceaux, sauf un : Rozzoum unité 7134, alias Roz. Après avoir subi un violent orage

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et échappé à l’attaque d’un ours féroce, Roz réalise que son seul espoir de survie est de s’adapter à son environnement et d’apprendre au contact des animaux qui peuplent l’île. D’abord prise pour un monstre, Roz se fait bientôt des amis et l’île devient peu à peu son chez elle jusqu’au jour où son passé ressurgit. Cette histoire émouvante d'un robot échoué sur une île déserte, qui découvre la vie sauvage et se fait adopter par la communauté des animaux qui la peuple, est une magnifique leçon d'humanité et une ode à la nature. Auteur : Peter Brown – Édition : Gallimard Jeunesse (à partir de 9 ans) – Déjà paru

BD [ TECH JACKET – TOME 4 – EFFONDREMENT ]

Zack Thompson est un ado nul au lycée qui habite encore chez ses parents. Depuis qu’il est entré en possession d’une armure répondant à ses pensées, qui lui a été léguée par un Geldarien mourant suite à un malencontreux concours de circonstances, il est censé protéger la Terre des extraterrestres ou des horreurs extradimensionnelles qui la menacent. Zack se retrouve confronté au pire dilemme de sa vie. Afin de permettre à la galaxie de survivre il va devoir, en tant que Tech Jacket, se rallier à ses pires ennemis. Il va alors devoir mener son plus important et ultime combat. Scénaristes : Robert Kirkman, Joe Keatinge – Dessinateurs : Khari Randolph, E. J. Su – Édition : Delcourt – Déjà paru

BD [ ALEX + ADA – TOME 2 ]

Après avoir accueilli Ada chez lui, Alex se rend compte que l’androïde occupe dans sa vie une place qu’il n’imaginait pas. Il prend alors un grand risque en décidant de la « déverrouiller » afin qu’elle puisse développer au mieux l’énorme potentiel qu’il perçoit en elle. Ada peut maintenant penser par elle-même et explorer la vie comme un androïde conscient. Que va-telle choisir de faire de son autonomie ? Plus Alex et Ada passent de temps ensemble et plus ils se rapprochent, même si des questions les taraudent tous les deux quant à leur place respective dans ce monde. Scénaristes : Jonathan Luna, Sarah Vaughn – Dessinateur : Jonathan Luna – Édition : Delcourt – Collection : Contrebande – Déjà paru

Manga [ GREEN MECHANIC – TOME 1 ]

Les êtres humains ont fait de leur planète un désert recouvert d’ordures. Le seul


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médias BR [ GHOST IN THE SHELL : STAND ALONE COMPLEX ]

Pour les fans inconditionnels du Major Motoko Kusanagi en charge de la Section 9, la série animée Ghost in the Shell : Stand Alone Complex, dont l’action se déroule à la suite des événements du film de 1995, sortira le 30 août en édition intégrale Ultimate Blu-Ray qui regroupe les 52 épisodes des 2 saisons (Ghost in the Shell : Stand Alone Complex — saison 1 et Ghost in the Shell : Stand Alone Complex 2nd GIG – Saison 2) mais aussi 2 OAV (The Laughing Man et Individual Eleven), 3 h 45 de bonus vidéo ainsi qu’un livre encyclopédique de 140 pages en couleur. La série sera également disponible en DVD. endroit habitable est la Mégapole, une ville géante où s’entassent les hommes et des robots ainsi que les Ersatz, de monstrueuses créatures pourchassées par la Milice. Misha, une jeune orpheline aux dons d’empathie surdéveloppés est incapable de contrôler sa capacité à lire les émotions des autres. Grâce à ce pouvoir elle trouve Reborn, un robot morphing capable d’adopter n’importe quelle apparence qui erre sans mémoire au milieu d’une décharge. Misha lui fait alors prendre la forme de son meilleur ami Mickael dont elle est sans nouvelles depuis qu’il a été enlevé, il y a 10 ans, par un groupe d’Ersatz. Pour le retrouver, elle rejoint les Renforts, un groupe de guerriers et d’enquêteurs hors pair. En échange de leur aide, elle met à leur service ses capacités psychiques et son aptitude à faire de Reborn une armure surpuissante. Auteur : Yami Shin – Éditeur : Ki-oon – Déjà paru

Éditeur : @Anime

Cinéma [ THE CIRCLE ]

The Circle est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Dave Eggers dont l’action se déroule aux États-Unis dans un futur proche. On y suit les premiers pas de Mae Holland au sein de The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de médias sociaux le plus puissant au monde, dans lequel la jeune femme vient tout juste d’être engagée. L’intrigue imagine ce à quoi pourrait bien ressembler notre quotidien lorsqu’il finira par devenir entièrement régi par une multinationale à la pointe de la technologie (de type GAFA) qui voudra contraindre tous les citoyens à participer au même réseau social et à vivre en permanence sous l’œil de petites caméras implantées absolument partout, sous prétexte de faire partager notre expérience à toute la communauté.

Par Josèphe Ghenzer

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NEWS cinéma

[ BLADE RUNNER 2049 EN QUÊTE D’HUMANITÉ ]

Il aura fallu attendre 35 ans avant de voir une suite de Blade Runner arriver sur nos écrans.

Crédits photos : Alcon Entertainment - Sony Pictures Releasing International

RETOUR VERS LE FUTUR L’action de Blade Runner 2049 se déroule, comme son titre l’indique en l’an 2049, soit 30 ans après les événements du film d’origine. L’officier K de la police de Los Angeles est un jeune Blade Runner, qui va déterrer un secret longtemps dissimulé, ayant la capacité de plonger ce qui reste de la société dans un chaos encore plus profond. Sa découverte va l’entraîner dans une quête pour retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a mystérieusement disparu depuis 30 ans.

VARIATIONS SUR UN MÊME THÈME Si Denis Villeneuve a pris le relais de Ridley Scott en tant que réalisateur de cette suite, ce dernier n’en reste pas moins le producteur exécutif du nouveau film ainsi que le développeur de l'histoire. Hampton Fancher, l’un des coscénaristes de l’original, est lui aussi de retour au même poste. Quant à Harrison Ford et Edward James Olmos, ils reprennent leurs rôles respectifs de Rick Deckard et de Gaff. Accepter de reprendre le flambeau s’avérait être pour Denis Villeneuve un sacré challenge car il lui fallait respecter l’esprit du film original tout en y apportant sa touche personnelle. Pour cela, il a été nécessaire de lui trouver une nouvelle esthétique même si on retrouve ici bon nombre d’éléments qui, à l’époque de la sortie du film original, nous apparaissaient encore futuristes mais ne le sont plus vraiment aujourd’hui (spinners, hologrammes, réalité augmentée…). Si de nos jours les réplicants ne sont pas encore d’actualité, la robotique et l’I.A. ont fait d’énormes progrès et la plupart des pays travaillent dès maintenant à l’élaboration de législations destinées à régir la responsabilité des robots suite à un hypothétique dysfonctionnement de leur part ou à des malversations extérieures. Où en serons-nous en 2049 ?

Affiche du film Blade Runner 2049.

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ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN RÉPLICANT Lors de sa sortie en salles en 1982, Blade


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cinéma 4 octobre prochain… ou préfèrera-t-il lui aussi les laisser en suspens dans la mesure où Ridley Scott n’a pas démenti le fait que Blade Runner pourrait à son tour devenir une franchise, à l’instar de Prometheus.

L’agent K, le nouveau Blade Runner est-il lui-même un réplicant ? — Il semblerait qu’en 2049, on soit encore obligé de conduire soi-même son véhicule…

Runner (qui était une libre adaptation du roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) avait été décrié par les critiques et ignoré par le grand public avant de finir par devenir culte et d’inspirer toute une génération d’acteurs et de cinéastes en devenir. Au fil du temps, Blade Runner a connu sept versions différentes (parmi lesquelles figurent le director’s cut de 1992 et le final cut de 2007) contenant plus ou moins de séquences coupées ou rajoutées ainsi que des fins alternatives. Ridley Scott a affirmé, à moult reprises, qu’il avait toujours pensé que Rick Deckard était, à son insu, un réplicant comme de petits indices disséminés dans certaines des sept versions de son film pouvaient le laisser supposer bien que cela n’ait jamais été clairement dit, alors qu’Harrison Ford, qui interprétait justement ce fameux Blade Runner, a toujours dit être persuadé du contraire. 35 ans après la sortie en salles de Blade Runner, cette question taraude toujours la communauté des fans. Si Deckard était

effectivement un réplicant qui s’ignorait, comment a-t-il fait pour vieillir comme un humain et passer outre le délai d’obsolescence programmée auquel étaient soumis tous les réplicants et qui était de 4 ans pour les Nexus 6, le modèle de réplicant le plus évolué en 2019 ? Depuis que Deckard s’est enfui avec Rachel à la fin de Blade Runner, qu’est-il exactement advenu de lui ? Cela fait 30 ans qu’il vit apparemment caché loin du monde après avoir recouvert ses traces et effacé tous ses enregistrements afin d’échapper à ses poursuivants. L’Agent K, le nouveau Blade Runner qui est le héros de Blade Runner 2049, finit par retrouver Deckard et il a besoin qu’il réponde à un certain nombre de questions. Certains indices disséminés dans la bande-annonce de Blade Runner 2049 laissent à supposer que l’Agent K pourrait aussi bien être une nouvelle espèce de réplicant, voire peut-être même un hybride entre humain et réplicant. Denis Villeneuve nous apportera peut-être tout ou partie des réponses à toutes ces questions le

UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE RÉPLICANTS Dans Blade Runner 2049, il apparaît que les réplicants sont toujours exploités pour effectuer les tâches ingrates que les humains ne veulent pas ou ne peuvent pas faire. Ils sont considérés comme des esclaves, ce qui permet de disposer d’une main d’œuvre malléable et corvéable à merci ou le cas échéant de s’en servir comme des objets sexuels. Trois décennies se sont écoulées depuis les événements qui se sont déroulés dans Blade Runner et la technologie a forcément évolué pendant ce laps de temps. Les protagonistes de cette suite vont être donc confrontés à une nouvelle génération de réplicants, qui seront plus forts, plus agiles et bien plus intelligents que les anciens Nexus 6 qui avaient été conçus par la Tyrell Corporation. On se doute bien, qu’en 2049, il faudra maintenant bien plus qu’un test Voight-Kampff pour arriver à différencier la nouvelle génération des réplicants des humains. Le nouveau démiurge des réplicants est Neander Wallace, qui se plaint de ne pouvoir en fabriquer qu’en quantité limitée. Par ailleurs, il semble porter un grand intérêt à l’Agent K et il cherche à lui mettre la main dessus. Dans le film original, les Blade Runner avaient pour mission de retrouver les réplicants déviants qui bravaient la loi afin d’effectuer leur « retrait » et Rick Deckard avait pour philosophie de les considérer comme n’importe quelle autre machine : ils sont bénéfiques ou nocifs. S’ils étaient bénéfiques, ils n’étaient alors pas son problème mais sa rencontre avec Rachel avait radicalement changé sa vision des choses. La brigade des Blade Runner est toujours là pour maintenir l’ordre à tout prix. Le monde de 2049 repose sur un « mur » qui sépare deux classes d’êtres, à savoir les humains et les réplicants. Si on en nie l’existence, une guerre risque fort d’éclater. Deux clans vont alors s’affronter : ceux qui vont aider l’Agent K à découvrir la vérité pour la faire éclater au grand jour et ceux qui sont prêts à tout pour les en empêcher.

Par Josèphe Ghenzer

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NEWS jeux video

TACOMA

[ TACOMA ]

Tacoma est un jeu d’aventure, qui mêle enquêtes et exploration, dont l’action se déroule en 2088 au sein de la station spatiale Tacoma, positionnée entre la Terre et la Lune, à bord de laquelle résidaient 6 membres d’équipage avant qu’ils ne disparaissent mystérieusement. Le joueur incarne Amy Ferrier, une spécialiste en communications, qui y a été envoyée pour récupérer les données enregistrées par Odin, l'I.A. dysfonctionnelle de la station, afin de comprendre ce qui s’est passé. Pour cela, elle dispose des enregistrements holographiques de chacun des membres de l’équipage, symbolisés par des couleurs différentes, qui contiennent des informations sur leurs agissements antérieurs et sont rembobinables à volonté afin de ne laisser passer aucun détail. Le jeu comporte aussi des interactions avec les objets et des séquences d'exploration de la station en quête d’indices que le joueur parcourra à la 1ère personne, avec ou sans apesanteur. Il pourra aussi consulter les notes prises par l’équipage. ◗ Disponible sur PC et Xbox One – Éditeur: Fullbright Studios

[ LONE ECHO ]

Dans le mode solo, l’action se déroule à la 1ère personne en 2126 dans une installation minière, située dans les anneaux de Saturne et une station orbitale

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dont les équipements sont interactifs ainsi que dans le vide spatial. Le joueur incarne Jack, une I.A. perfectionnée, implantée dans un corps synthétique, qui est chargée d’aider les spationautes au quotidien. Aux côtés du Capitaine Olivia Rhodes, Jack devra faire preuve d’ingéniosité et utiliser toutes sortes d’outils pour résoudre divers problèmes (comme réparer et réaligner une antenne satellite dans le vide spatial) mais aussi enquêter sur une mystérieuse anomalie qui met en danger la vie des astronautes. Ce jeu a été créé pour être exclusivement utilisé avec l'Oculus Rift et les Oculus Touch afin de procurer une immersion totale au joueur qui se sert de ses mains pour agripper, pousser, grimper et se mouvoir en apesanteur à 360° dans un environnement interactif. ◗ Disponible sur PC – Développeur : Ready at Dawn – Éditeur : Oculus Rift

[ TERM1NAL ]

L’action se déroule en 2027. Le joueur incarne Flynn Lightman, un talentueux hacker opérant depuis son repaire secret, qui a été engagé pour infiltrer les bureaux de STRIDE Industries, une société spécialisée dans la sécurité des données et la robotique de pointe qui est très bien protégée. Flynn ne peut accéder aux informations dont il a besoin chez STRIDE Industries qu’en prenant le contrôle à distance d'un nouveau modèle de robot expérimental et en

l’utilisant pour franchir la sécurité des locaux, pirater les terminaux, déverrouiller les portes et même débloquer quelque chose de plus important : la vérité. Il aura pour compagnon R.EXY, un chienrobot qui l’aidera dans son périple au cours duquel il devra pirater différents types de terminaux pour progresser mais aussi résoudre des casse-tête (perturber les réseaux en débranchant les câbles, déchiffrer des codes, raccorder des nœuds…) tout en évitant les

emplacements d'armes stationnaires ainsi que des drones et plusieurs catégories de robots qui patrouillent sans cesse dans les locaux. Ce jeu, qui comporte 12 missions à remplir, a été spécialement conçu pour le casque Samsung Gear VR en utilisant un Gamepad Bluetooth ou la manette Gear VR. ◗ Disponible sur l’Oculus Store – Développeur : Force Field – Éditeur : Oculus Studios

par Josèphe Ghenzer

LONE ECHO

TERM1NAL


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