Planète Robots N° 57 | 16 pages |mai-juin 2019

PLANÈTE

ROBOTS

couverture 57.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 17:13 Page 1

I.A ET PREVENTION MEDICALE MAI - JUIN 2019 - NUMÉRO 57

LE MAGAZINE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

L'IMPRESSION 3D

ALIMENTAIRE, AU RESTO OU À LA MAISON

LES NOUVEAUTÉS DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE

LES TRANSPORTS DE L'ESPACE

planeterobots.com

L 11849 - 57 - F: 6,50 € - RD

LE SUCCÈS DES

E L L E V NOU E L U M R FO LES ROBOTS à l'assaut du tourisme

COBOTS

NE FAIT QUE COMMENCER RB3D

facilite la manipulation

MIR 100

simplifie la logistique d'un hôpital

1p edito57.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 03:32 Page 1

« Qu'arriverait-il si l'humanité quittait la planète en oubliant de débrancher le dernier robot ? » Andrew Stanton (scénariste du film Wall-E)

é di t o Un employé d’une société américaine de développement d’intelligences artificielles a démissionné en mars dernier pour entrave à son éthique personnelle. Cet employé y travaillait depuis plus de deux ans. L’entreprise développe des solutions faisant appel à l’apprentissage profond pour identifier et analyser des images et des vidéos, notamment pour des tâches de reconnaissance faciale. Il ne semblait, jusque-là, n’y avoir aucun problème d’éthique, la société allant jusqu’à aider des associations caritatives ou faire don de leurs logiciels à des chercheurs du monde entier.

Entre-temps, l’entreprise a décroché un marché pour le gouvernement américain, afin d’utiliser les technologies développées en interne pour équiper des drones militaires dans l’analyse des vidéos capturées en vol. Avec de telles capacités, des drones autonomes peuvent devenir des engins de mort, capables de détruire, de tuer sans approbation humaine.

Après avoir écrit à son P.-D.G. pour demander des explications, celui-ci lui répondit que cela ne le gênait pas de vendre le produit de l’entreprise pour en faire des armes autonomes. L’employé, choqué, a quitté son emploi.

Ce genre de prises de conscience par un employé pour l’entreprise qui l’emploie pourrait-il se multiplier à l’avenir, ou bien est-ce un cas isolé ? Après tout, de nombreuses sociétés travaillent en sous-traitance avec l’armement, et je ne suis pas sûr que de nombreux employés aient quitté ces entreprises pour des questions morales. C’est compréhensible, chacun doit protéger, avant tout, les siens en gardant la stabilité de son emploi. La période n’est malheureusement pas forcément propice aux choix éthiques.

■Frédéric Boisdron

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PLANÈTE ROBOTS N°57

I02-03

1p sommaire57.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 17:23 Page 1

Mai / juin 2019 – N° 57

SOMMAIRE N O U V E L L E S

ÇA VIENT DE SORTIR

T E C H N O L O G I E S

D U

F U T U R

56 Les robots nettoyeurs des fonds marins Et si les robots pouvaient être un début de solution ?

08 Robots News Tout ce qu’il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.

59 Des robots licenciés d’un hôtel Il y en aura d’autres !

14 Le droit des robots Une charte éthique de l’I.A. dans les systèmes.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

60 Intelligence artificielle

ÉVÉNEMENTS

et prévention médicale

16 Retour sur les Safra'Numériques Rendez-vous culturel sur les arts numériques et les nouvelles technologies.

Quand une simple application sur un smartphone peut détecter un cancer de la peau.

INNOVATIONS DU FUTUR

18 Laval Virtual 2019 Les réalités virtuelle et augmentée sont au cœur d’un salon international en Mayenne.

68 Bitcoin et cryptomonnaie, déjà 10 ans !

Depuis leurs premières créations, les monnaies cryptographiques ont fait leur chemin.

CAHIER INDUSTRIEL

24 Les cobots à la conquête des entreprises

70 Clocks and Wings Au cœur d’un petit studio de développement VR.

Son succès ne fait que commencer.

32 Le robot MiR100 assure le transport des produits stérilisés à l’hôpital

72 Impression 3D alimentaire Laisser libre cours à l’imagination.

Il limite les espaces de stockage, élimine les tâches répétitives et chronophages du personnel et permet d’éviter les pénuries.

78 Prospective 2040 : micro-informatique La loi de Moore dépassée.

36 Dual Arm Epson

94 News spatiales L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques.

40 Saisissantes ces pinces !

Tout l’univers des préhenseurs.

OPEN YOUR MIND

46 Les capteurs

96 News gadgets

Un business de géant.

Sélection de gadgets qui ont retenu notre attention.

ROBOTIQUE DE SERVICE

98 News concepts

48 Robotique et tourisme

Pas encore des produits, mais des designs dignes d’intérêt.

Plusieurs robots sont capables de répondre aux grands enjeux du secteur.

Rédacteurs

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les transports maritimes Des bateaux de plus en plus grands mais de plus en plus respectueux de l’environnement.

les transports de l'espace

Des manipulateurs cobotiques ultraperformants.

Rédacteur en chef Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com

84 Prospective 2040 :

L’espace des rêves.

38 RB3D

Directeur de la publication Philippe Seban seban@planeterobots.com

et du cloud gaming Suite à l’annonce du service Stadia de Google, le public prend conscience de l’arrivée de l’informatique et du jeu vidéo en streaming.

90 Prospective 2040 :

Un robot multisensoriel.

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes.

82 L’avènement du PC dématérialisé

Me Alain Bensoussan, Christelle Bloc, Yanne Boloh, Alain Clapaud, Jérôme Damelincourt, Emmanuelle Dormond, Guy Feuillolay, Aurélie Gallois, Josèphe Ghenzer, Darine Habchi, Marie-Hélène Léon, Gaëtan Roelens, Richard Seltrecht et Screetch.

Secrétaire de rédaction Louise Santonnax Direction artistique Patrick Lusinchi

© 2019 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0423 K 90181 Imprimé en Italie

Publicité Béryl Bréas breas@planeterobots.com

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6p news57.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 03:36 Page 1 © University of Tokyo.

ROBOTS

actualités Des caméras industrielles d’IDS équipent le nouveau robot d’ExRobotics

Un système robotique de préparation de commandes efficace et innovant

La société Exotec Solutions, spécialiste de la robotique appliquée à la logistique des acteurs de l'e-commerce, fournit à ses clients des systèmes de préparation de commandes, capables de s'adapter rapidement à chaque logistique. Pour équiper un nouvel entrepôt, elle leur fournit les postes des préparateurs qui sont équipés d’un écran tactile intégré, des racks pouvant s’étendre jusqu’à dix mètres de haut sur lesquels des caisses en plastique (mesurant 60 cm L x 40 cm l x 30 cm H) contenant les produits à expédier (textile, produits cosmétiques, grande distribution, articles de bricolage…) sont rangées sur des étagères, une flotte de robots autonomes Skypod qui se déplacent sur trois axes dans l'entrepôt sans infrastructure de guidage pour récupérer les produits dans les racks en mode Goods to Man. Les robots, qui mesurent 80 cm L x 66 cm l x 38 cm H, peuvent transporter une charge utile de trente kilos. Ils sont guidés par laser, équipés d'un scanner ainsi que de deux logiciels mis au point par Exotec Solutions et sont pilotés par une application qui gère la préparation des commandes en s'appuyant sur une intelligence artificielle pour déterminer le séquencement logistique, notamment en fonction de l'heure à laquelle les expéditions doivent être effectuées. ◗

ExRobotics a mis au point une série de robots destinés à l’inspection et la surveillance des zones dangereuses comme les installations pétrolières et gazières sans présence humaine dans les zones climatiques hostiles avec un risque potentiel particulièrement élevé mais aussi les industries nucléaire, minière, énergétique et chimique. L’ExR1.1, leur robot de dernière génération, a été conçu pour réaliser des contrôles de sécurité de routine de manière indépendante. Son utilisateur a le choix entre le piloter à distance, normalement via le réseau 4G public, ou le laisser opérer de manière autonome. On a donc ajouté au robot de nouvelles fonctions de vision et d’interprétation d’images capables d’assurer des contrôles de sécurité de manière autonome. Pour cela, il a été équipé d'un microphone pour la surveillance audio et de trois caméras uEye d’IDS : une caméra UI-3591LE-CHQ à interface USB 3.0 avec un capteur 18 mégapixels pour la vision frontale, les zooms et l'inspection, ainsi que deux caméras UI-1461LE-C-HQ à interface USB 2.0 de 3,1 mégapixels pour assurer la navigation sur les différents lieux d’inspection. L’ExR-1.1 peut effectuer des enregistrements audio et vidéo qui peuvent ensuite être visionnés après les rondes de surveillance. ◗

ADAGOS allège les réseaux neuronaux d’une manière drastique

ADAGOS a développé une nouvelle approche neuronale basée sur la parcimonie. Elle permet de réduire de plusieurs ordres de grandeur les ressources (y compris énergétiques) nécessaires pour mettre en œuvre ces méthodes d’apprentissage automatique. C’est la brique qui manquait à

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Continental pour embarquer ses algorithmes d’intelligence artificielle sur les voitures du futur, où la chasse au gaspillage est de rigueur. Conformément au principe d’Ockham, la parcimonie que l’entreprise propose repose sur la configuration d’un réseau neuronal de manière automatique, alors que l’état de l’art repose sur une démarche fastidieuse d’essai-erreur laissée à la charge de l’utilisateur. Par ailleurs, les utilisateurs de l’intelligence artificielle, notamment dans le domaine de la santé, se plaignent de l’occurrence de réponses aberrantes.

Les réseaux parcimonieux apportent une solution efficace à ce problème. Ils capturent avec une grande précision les phénomènes physiques ou biologiques véhiculés par les données. Ils permettent même la création de modèles dynamiques complexes, y compris pour des phénomènes quasi chaotiques, avec une grande fiabilité. ◗

2p safra-numeriqueV2.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 01:35 Page 1

Événements Botched Dollies – OCT Suhe Creek Gallery – Shanghai – 2011.

Retour sur les Safra'Numériques Le rendez-vous culturel incontournable sur les arts numériques et les nouvelles technologie La 4e édition des Safra'Numériques s’est tenue du 19 au 23 mars dernier à Amiens, dans les Hauts-de-France. En trois ans, le festival a su se faire une place de choix dans le paysage culturel régional, voir national, témoignant des mutations technologiques de notre époque, de manière critique, poétique et festive.

L

e Safran, scène conventionnée du quartier nord d’Amiens, est à l’initiative de ce projet. Ce complexe culturel et centre d’art de 4 500 m² permet aux habitants de l’agglomération et aux spectateurs venant de tous les horizons, d’explorer de nouveaux univers artistiques et technologiques, grâce à la programmation des Safra’Numériques.

La nouvelle édition de ce festival, qui a eu lieu « dans et hors les murs », a une nouvelle fois présenté des œuvres à la fois qualitatives et accessibles. Les artistes participants, émergents ou

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confirmés, locaux ou internationaux, se situent à la croisée des disciplines. Certains viennent des arts vivants, du monde des arts graphiques ou de l’art contemporain ; d’autres appartiennent au monde de la recherche scientifique ou des makers.

Les Safra’Numériques ont, une fois de plus, plongé le spectateur dans un voyage initiatique à travers une cinquantaine de propositions artistiques digitales et interactives: vidéo, animation, performance, sculpture, impression 3D, mapping, robotique, intelligence artificielle, réalité augmentée, art génératif, etc.

Sur cinq jours, au fil des salles et des lieux, les spectateurs, petits et grands, ont été invités en famille

ou entre amis, à déambuler au milieu des œuvres, à suivre leurs propres chemins narratifs, à interagir avec des matières autonomes, à danser au rythme de sons hypnotiques, ou encore, à s'initier à la programmation, à la fabrication 3D, au pilotage de drones et autres sliders…

Le festival s’est attaché à mettre en lumière de nouveaux langages, de nouvelles esthétiques, à toucher tous les publics et à favoriser les collaborations entre les artistes, les chercheurs et les ingénieurs dont les recherches bouleversent tous les pans de la société́, que ce soit dans les sciences, la médecine, l’économie, ou la création.

6p laval virtual.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 02:23 Page 1

Événements

Laval Virtual 2019 La Mayenne accueille pour la 21e fois le plus grand salon dédié à la réalité virtuelle. Aujourd’hui, ces technologies sont sur le point de devenir matures. Elles bénéficient autant au milieu industriel qu’au grand public qui y trouve son compte, petits et grands.

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n 1999, à l’heure où les écrans d’ordinateurs étaient encore cathodiques, le premier salon Laval Virtual surfait sur la première vague d’engouement pour les mondes virtuels, avec l’apparition des premiers casques, des premiers capteurs haptiques et des premières applications professionnelles. La 3D était encore très minimaliste, il existait un gros décalage entre l’action de l’utilisateur et le retour sur l’écran, mais Laval Virtual persista chaque année à présenter les dernières avancées de la réalité virtuelle, même pendant les périodes de vaches maigres lorsque l’engouement pour ces technologies a disparu en dehors du monde industriel.

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Aujourd’hui, pour sa 21e édition, Laval Virtual est au centre d’un embrasement passionné à la fois du public et des industriels qui ne demandent qu’à essayer les applications ludiques, thérapeutiques ou professionnelles. Laval Virtual, plus grand salon au monde dédié à ce média qui n’est plus si futuriste que cela, couvre désormais 9 000 m² de surface à travers plus de 330 exposants, 20 000 visiteurs et 200 conférenciers sur cinq jours. La réalité virtuelle se voit dorénavant talonnée par la réalité augmentée qui prend une grande part de la surface totale de l’exposition. Laval Virtual s’exporte puisque la ville chinoise de Qingdao héberge Laval Virtual Asia, avec ses propres exposants ainsi que de nom-

breuses conférences comme son homologue original.

MAINTENANCE AUGMENTÉE Le stand de Segula présentait une application de réalité augmentée dédiée à l’industrie, utilisée notamment dans les lignes d’assemblage chez Renault. Afin d’illustrer leur application, un châssis automobile était déployé sur le stand, au-dessus duquel un vidéoprojecteur pointait une image. Celle-ci délimitait l’endroit exact où l’ouvrier doit poser ses points de colle. Une caméra filmait en temps réel le châssis et particulièrement une pièce amovible, en affichant un retour caméra affublé d’informations sur la pièce. Si la pièce

7p cobots.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 02:41 Page 1

Cahier Industriel

Les cobots à la conquête des entreprises Moins cher, plus simple à mettre en œuvre, le cobot ou robot collaboratif est en train de se faire une place dans les ateliers de fabrication des industriels mais aussi dans d’autres secteurs d’activité. Son succès ne fait que commencer.

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es experts distinguent le cobot ou collaborative robot de son ancêtre le robot industriel par sa capacité de travailler aux côtés de l’homme et non plus derrière des barrières de protection. Articulations protégées, limitation de la puissance et de l’effort via des capteurs de couple à ses articulations, le robot peut être installé à côté d’un opérateur pour l’aider à charger/décharger une presse à injection ou l’aider dans le montage d’un moteur ou d’une boîte de vitesse. Outre la simplicité de mise en place et le coût réduit, ces robots peuvent théoriquement se passer de la programmation puisque l’opérateur lui-même peut apprendre le geste à faire réaliser par son robot en le guidant de la main.

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Le cobot n’est pas le successeur du robot industriel mais plutôt un cousin. Il s’en différencie non seulement par sa capacité à protéger un opérateur humain d’un choc mais aussi par des capacités bien plus modestes en termes de charge et de vitesse d’exécution.

DE 400 MILLIONS DE DOLLARS À 600 MILLIONS EN 1 AN Jusqu’à maintenant marché de niche, le marché mondial des robots collaboratifs ne représentait encore que 400 millions de dollars en 2017, un chiffre à comparer aux 16,2 milliards de dollars dépensés par les entreprises en robots industriels « classiques » à la même époque. Le marché du robot collaboratif témoigne néanmoins d’un grand dynamisme puisque

le cabinet Interact Analysis estimait sa croissance à 60 % en 2018 pour atteindre 600 millions de dollars, une croissance qui ne devrait ensuite se maintenir à ce niveau pendant plusieurs années, si bien qu’en 2027 celui-ci atteindra 7,5 milliards de dollars, soit 29 % du marché des robots industriels.

Avec un coût d’acquisition plus faible ainsi que des conditions d’utilisation plus souples que ceux des robots traditionnels, les analystes estiment que ce marché va être porté non seulement par la demande des PME mais que les grands industriels vont aussi suivre le mouvement au cours des cinq prochaines années, notamment maintenant que les constructeurs traditionnels de robots industriels ont ajouté à leur tour des robots collaboratifs à leurs catalogues.

3p Mir100.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 01:40 Page 1

Cahier Industriel Programmation d’Optimus à l’hôpital.

Le robot MiR100 assure le transport des produits stérilisés à l’hôpital Le MiR100 baptisé Optimus par le personnel de l’hôpital universitaire de Seeland au Danemark est un robot mobile de la société Mobile Industrial Robots (MiR). Adopté par cinq services, il transporte et livre les produits stérilisés. Il améliore ainsi la qualité du service, limite les espaces de stockage, élimine les tâches répétitives et chronophages du personnel et permet d’éviter les pénuries.

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urnommé Optimus par le personnel de l'hôpital universitaire de Seeland au Danemark, le MiR100 est un robot mobile créé par la société MiR. Il transporte chaque jour des produits stérilisés au sein de cinq services sur le site. Installé sur place depuis juin 2018, il peut ainsi parcourir, chaque semaine, plus de dix kilomètres de couloirs. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’un système logistique flexible et automatisé sur le futur super hôpital, dont la superficie atteindra 190 000 m², dans quelques années. Ainsi le transport interne de produits

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stérilisés jetables est automatisé. Il repose sur des technologies intelligentes. En effet, Il s’agit d’un AMR (robot mobile autonome) qui se déplace grâce à des cartes établies sur site à partir d’un logiciel MiRFleet ou de plans du site chargés au préalable.

Comme tout robot mobile autonome, il utilise des données de caméra, possède des capteurs intégrés et des scanners laser afin d’étudier au mieux son environnement et de déterminer le meilleur itinéraire. Ce système de navigation rend les robots MiR plus faciles à utiliser et permet de réduire considérablement les dépenses une fois déployé, puisqu’il ne bénéficie que d’une seule carte. Opti-

mus peut ainsi être mis en service en quelques heures seulement. Fiable, il assure une sécurité optimale, puisqu’il sait contourner les obstacles tels que les personnes, le mobilier… « Je ne m’attendais pas à ce que le personnel et les patients s’habituent si vite à Optimus. Les salariés le considèrent comme un collègue. En quelques semaines, il s’est totalement fondu dans l’environnement. Cela me semble révélateur de la capacité des hommes à adopter rapidement les nouvelles technologies et à les considérer comme faisant partie du paysage. La technologie de MiR nous a permis de libérer nos assistants de service des tâches logistiques pour qu’ils consacrent plus de

2p Dual Arm Epson.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 01:45 Page 1

Cahier Industriel Botched Dollies – OCT Suhe Creek Gallery – Shanghai – 2011.

Dual Arm Epson

Un robot multisensoriel Capable de voir, de ressentir, de penser, de détecter, le robot à double bras WorkSense W-01 d’Epson travaille en toute autonomie. Avec cette machine, Epson a démontré une nouvelle fois son souhait de placer l’innovation robotique au cœur de sa stratégie.

A

vec le WorkSense W-01, son nouveau robot à deux bras, lancé en juin 2018 lors du salon Automatica, Epson souhaite démontrer son engagement en termes d’innovation robotique. Ce robot à deux bras possède également une reconnaissance visuelle 3D afin de pouvoir réaliser des assemblages de haute précision. Il possède divers capteurs de force ainsi que des accéléromètres.

Des caméras ont également été intégrées afin de lui permettre de penser, détecter et de travailler en toute aisance. Par ailleurs, ces différentes fonc-

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tions sauront s’adapter à divers segments de marché, aussi bien dans le secteur de l’électronique, de l’automobile ou encore de la pharmacie. Ainsi, la société tente de répondre à la fois aux besoins des petits et des grands fabricants. « Ce robot a des bras semblables à ceux des humains. Pour le rendre plus efficace, nous l’avons équipé de mains multifonctions avec capteurs de force. En tout, quatre caméras ont été installées dessus, dont deux sur la tête pour reconnaître les pièces en 3D et une caméra dans chaque bras qui, pendant les mouvements, vont vérifier s’il a bien pris la pièce, ou encore si les pièces sont bien alignées,

par exemple », précise Géraud Gaillou, responsable robotique d’Epson.

L’AUTOMATISATION DE TÂCHES COMPLEXES Le WorkSense W-01 a été imaginé pour l’automatisation des tâches complexes, de petites séries et « juste à temps ». Il s’agit d’un robot intelligent permettant une production très autonome dans plusieurs applications inédites et différentes. Il peut ainsi prendre des décisions rapides. Il suffit pour cela de lui apprendre à réaliser diverses tâches, de programmer la liste de celles-ci et de le laisser faire,

6p prehenseurs.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 17:37 Page 1

Cahier Industriel

Saisissantes ces pinces !

Le domaine de la préhension est pleine évolution. Ainsi, Markus Glück, directeur du département recherche et développement (CINO) chez SCHUNK déclarait lors du salon de Hanovre 2019 : « La manipulation industrielle sera réinventée dans les années à venir ». Dépassant le creuset de l’industrie, les robots ouvrent aujourd'hui les portes de nos foyers.

Programmables ou autonomes, ils doivent apprendre à interagir. Dans le même registre, le monde de la prothèse est en pleine évolution. Ces domaines, pourtant divers, présentent un défi commun : le développement d’une préhension efficace. Quelles sont les solutions ?

LES BUTS DE LA PRÉHENSION Le développement de la préhension prend place dans un contexte où les entrepôts de e-commerce exigent des robots capables de gérer des produits hétérogènes tels que livres, vêtements ou boîtes de produit. L’industrie 4.0 sera encore plus exigeante.

Les produits seront amenés à être personnalisés. Les robots travailleront donc sur des produits hétérogènes non emballés, pouvant être inconnus.

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La préhension que nous retrouvons aujourd’hui dans le domaine industriel n’est pas présente chez les robots dits « de maison ». Les robots personnels ne sont pas capables de saisir des objets. Les causes de cette absence de capacité de préhension sont liées au coût, mais aussi à des raisons de capacité et de sécurité. Le robot ne doit en aucun cas être dangereux pour l’homme.

La préhension ne se suffit pas à elle-même. Elle est

plutôt la première étape. La qualité de la préhension déterminera la faisabilité des étapes suivantes.

L’objectif détermine donc directement le choix du préhenseur.

L'exécution de certaines tâches nécessite une identification préalable à la réussite de cette manipulation. Il est ainsi nécessaire qu'un verre plein soit reconnu afin qu'il ne soit pas renversé. De la même manière, une assiette de purée ne pourra être sai-

2p capteurs.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 01:53 Page 1

Cahier Industriel

PARSENN, illumination structurée produisant une matrice de 30 000 points infrarouges pour les applications de capture 3D et reconnaissance faciale par AMS.

Les capteurs Un business de géant Les robots ont besoin d’acquérir des capacités cognitives développées pour évoluer dans un monde réel et sans barrières de sécurité. Pour se représenter l’espace et agir en conséquence il faut leur donner la capacité de perception avec les moyens idoines.

IDENTIFIER En robotique on distingue respectivement les capteurs extéroceptifs, comme la détection des objets et proprioceptifs à l’image d’un odomètre qui donne le sens et la vitesse d’une roue. Le monde pullule de capteurs qui nourrissent en partie le business du big data tant prisé par les majors. Dorénavant on peut se fournir aisément en cartes Open Source Hardware qui interfacent de tels composants, comme les MEMS, accéléromètre, magnétomètre et gyroscope trois axes. Mais rares sont les capteurs

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initialement développés pour les robots de service et bien souvent ils sont déclinés pour d’autres applications grand public. La raison, le coût de production qui ne baisse qu’avec un marché de masse.

Les fonctions de détection pour applications mobiles forment une source très utile pour la robotique ludique et de service. La faible consommation, la compacité, l’immunité aux perturbations, l’ultra rapidité et le coût ne sont que quelques éléments communs.

Ainsi les nouveaux capteurs de détection de dis-

tance ToF (Time of Flight) qui apportent une précision de mesure accrue sur tout type de surface ont été produits en très grand nombre pour les smartphones.

STMicroelectronics est un des leaders avec ses capteurs basse consommation FlightSense™ que l’on retrouve maintenant chez les détaillants en robotique ludique pour quelques euros et prêts à l’emploi. Certains chanceux ont un iPhone X muni du fameux détecteur de reconnaissance faciale qui déverrouille votre précieux appareil. À l’intérieur de

3p Dépollueurs.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 17:18 Page 1

Robotique de service Le robot Jellyfishbot collecte les déchets flottant sur son passage à la manière d’un robot aspirateur.

Les robots nettoyeurs des fonds marins Des robots flottants qui aspirent les déchets rejetés dans les eaux, c’est le défi que se lancent certaines sociétés soucieuses de dépolluer les mers. Il s’agit d’un travail qui doit d’abord être réalisé en surface avant que les ordures n’atteignent le large et les fonds marins. Des mesures qui nécessiteront, à long terme, une forte mobilisation humaine afin de parvenir à protéger l’environnement de manière pérenne.

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ujourd’hui, la majorité des déchets stationnés sur les ports et sur les littoraux proviennent en majeure partie des activités terrestres et des villes. Les ports sont d’ailleurs fortement pollués du fait qu’ils se trouvent dans les grandes agglomérations. Ces derniers forment un bassin versant ce qui favorise davantage la propagation des déchets, par le vent, vers la mer… Selon un rapport de l’UNESCO, 80 % de la pollution marine mondiale provient des plastiques et filets de pêche flottants, souvent ingérés par la faune, mais aussi des rejets d’hydrocarbures.

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Pour éviter que les déchets n’atteignent les fonds marins, certaines sociétés ont développé des systèmes robotiques capables de recueillir les ordures et autres rejets polluants comme les hydrocarbures. En effet, une fois au large, les plastiques et autres matières ne résistent pas au sel et aux bactéries présentes dans l’eau. Elles se dispersent, s’effritent, se transforment en microparticules et sont consommées par les poissons qui les confondent avec de la nourriture. Le plastique rentre ainsi dans la chaîne alimentaire, une chaîne alimentaire qui ne manque pas de nous inclure, nous les humains. Si nous devons attaquer le problème de la pollution

de l’eau avec des navires et des filets, ce serait une tâche bien trop coûteuse et qui demanderait un investissement trop important en termes de temps et les efforts fournis pour y parvenir seraient considérables. D’ailleurs, ces opérations entraîneraient de grandes quantités d'émissions de carbone.

LE JELLYFISHBOT UN ROBOT ÉLECTRIQUE COMPACT ET EFFICACE Le Jellyfishbot de la société aubagnaise IADYS (Interactive Autonomous Dynamic Systems) est un robot innovant qui œuvre pour la dépollution des zones

7p prévention médicale.qxp_Mise en page 1 10/04/2019 02:15 Page 1

Intelligence artificielle

Intelligence artificielle et prévention médicale Si l’intelligence artificielle bouscule nos neurones, c’est sans doute dans le domaine de la santé qu’elle est la plus attendue et la plus redoutée. Prothèse intelligente, opération assistée, diagnostic et suivi médical à distance… Pour circonscrire ce sujet, commençons par l’I.A. et la prévention médicale en incluant la prédiction d’un mal, l’aide à la décision (diagnostic ou thérapie) et la médecine de précision (traitement personnalisé). (1)

L

’

intelligence artificielle appliquée à la prévention médicale, c’est plus sûr, plus rapide, moins onéreux et moins invasif. C’est également une aide au praticien, un facilitateur, un accélérateur, une « confirmation »…

Néanmoins réticences et risques existent. Ces pratiques nouvelles doivent être débattues et encadrées avant d’être démultipliées.

DÉPISTAGE ET DIAGNOSTIC : L’I.A. FAIT SES PREUVES Marie-Christine Jaulent, directrice de recherche du

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laboratoire d’informatique médicale et d’ingénierie des connaissances en e-santé (INSERM): « Le principe des algorithmes n’a pas tellement évolué en trente ans, en revanche, la masse des données accumulées et la puissance de calcul des machines ont tout modifié ». À titre d’illustration, une compétition a opposé cet été à Pékin, l’I.A. BioMind à une quinzaine des meilleurs spécialistes du pays dans le diagnostic de tumeurs cérébrales sur 225 cas. Résultats de précision du diagnostic : • Pour l’I.A. BioMind: 83 % en 15 minutes.

• Pour les experts neuroradiologues: 66 % en 30 minutes.

Autre comparaison relatée par la revue Annals of Oncology du mois de mai : • Sur une base de 100 000 images annotées, des chercheurs allemands, américains et français obtenaient un taux de détection de 95 % de cas rares de mélanomes.

• 58 spécialistes de 17 pays détectaient « seulement » dans 87 % des cas.

EN OPHTALMOLOGIE : L’I.A. RÉUSSIT À DÉPISTER LA RÉTINOPATHIE DIABÉTIQUE 9 FOIS SUR 10 Aux USA, IDx-DR (2) dépiste la rétinopathie diabé-

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