2012/PRINTEMPS-ÉTÉ
Analyses 02 LE MAGAZINE FINANCIEr & LIFESTYLE
d e p u i l a e t c o d e wa ay
priNtemps-été 2012
la traNsitioN vers uN Nouvel OrDrE ÉCONOMIQUE MONDIAL
GestioN de la crise 2.0
ANALYSES 02
UNE GESTION PATRIMONIALE FLEXIBLE
KBL EPB FUND - FLAGSHIP PUILAETCO DEWAAY ET LA BANQUE TrIODOS, 10 ANS DE PARTENARIAT POUR UNE GESTION DU PATRIMOINE DURABLE
INVESTIR POUR UNE SOCIÉTÉ MEILLEUrE CONCOURS rEINE ELISABETH
MUSIC MAESTRO! PUILAETCO DEWAAY PRIVATE BANKERS
THierry smets | portrait
Présentation succincte de Thierry Smets, Administrateur délégué Président du comité de direction de puilaetco dewaay
« Nous disposons de tous les talents nécessaires. » Monsieur Smets, depuis que vous avez été nommé Administrateur délégué de Puilaetco Dewaay en décembre, comment abordez-vous ce nouveau défi ? Thierry Smets : « Je me sens, bien entendu, honoré d’avoir été appelé à remplir cette fonction. Les intérêts qu’un banquier privé est amené à gérer sont de taille: nos clients nous confient leur patrimoine familial et doivent pouvoir compter sur nous à tout moment pour les accompagner dans tous les aspects de sa gestion. Je suis donc particulièrement conscient de l’importance de notre mission. Mais j’aborde ce défi avec beaucoup de sérénité. Nos services sont de très haut niveau, nos collaborateurs sont de véritables spécialistes et nous innovons sans cesse. »
MASERATI GRANCABRIO SPORT. ELEVATE THE EXPERIENCE Forget everything you once knew. The new GranCabrio Sport will expand the horizons of those who seek a seductive looking, four-seater cabrio but who also want to enjoy a sportier ride with dynamic handling. The GranCabrio Sport expresses this sporty edge in its detailing: the side spoilers, black oval exhaust pipes, new Astro design rims in Silver or Anthracite Grey, the M-design seats and the new leather tints. Completing the look is the ‘Rosso Trionfale’ colour for the exterior, a hue that stirs the emotions. The Maserati GranCabrio Sport is a unique car. It appeals to all the senses to provide an all-round driving experience. Visit www.maserati.com for a close-up look at the GranCabrio Sport. To find out more about the ‘Maserati GranCabrio Sport’ world, just scan the QR Code using the camera on your smartphone. For more information on QR codes, see: mobi.maserati.com V8 4691 CC ENGINE – MAXIMUM POWER OUTPUT: 450 BHP AT 7000 RPM – MAXIMUM TORQUE: 510 NM AT 4750 RPM – MAXIMUM SPEED: 285 KM/H - 0-100 KM/H ACCELERATION: 5.2 SECONDS COMBINED CYCLE CONSUMPTION: 15.23 L/100 KM - CO2 EMISSIONS: 354 G/KM
Nos services sont de très haut niveau, nos collaborateurs sont de véritables spécialistes et nous innovons sans cesse.
Quelle est votre ambition pour ces premiers mois ? TS : « La première de nos priorités est la suivante : veillez à ce que l’ensemble des équipes à tous les niveaux soit idéalement constitué. Cela ne requerra pas, à quelques exceptions près, de grands changements. Particulièrement convaincu de l’efficacité du travail d’équipe, j’ai pu constater, au cours de mes sept années de collaboration avec Puilaetco Dewaay, ce dont nos équipes sont capables. C’est pourquoi je peux vous dire avec certitude que nous disposons de tous les talents nécessaires pour continuer à jouer notre rôle de banque privée de premier plan en Belgique. Nous jouissons de plus d’atouts qu’il n’en faut pour concrétiser nos ambitions. » priorité à LA VIE DE FAMILLE ET AMATEUR De VÉLO Que faites-vous en dehors du travail ? Vous êtes un épicurien ? Un sportif ? Un adepte de la vie de famille ? TS : « En dehors du travail, j’accorde la priorité à ma famille. J’éprouve, par ailleurs, le besoin de pratiquer un sport, cela me déstresse ! Le vélo particulièrement a ma préférence : cela me permet de me vider complétement l’esprit. C’est pourquoi, même dans un emploi du temps chargé, j’essaie toujours de trouver un moment pour une balade avec les copains... »
ÿ THIERRY SMETS. Un homme passionné et
Et en dehors du sport ? TS : « Les voyages. Nous essayons de temps à autre de faire un voyage un peu particulier tous les deux ou trois ans. »
motivé... en dehors du travail aussi.
F.M.A. ERTBRUGGESTRAAT 108C, WIJNEGEM - WWW.MASERATIDEALERS.COM/FRANCORCHAMPS/ANTWERP
TEL. 03 828 54 00
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TEL. 02 352 03 40
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TEL. 09 210 11 16
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avant-propos
DES SOLUTIONS PERSONNALISÉES POUR VOTRE GESTION PATRIMONIALE Cher lecteur, J’ai le plaisir de vous présenter la deuxième édition de notre magazine Analyses. Nous espérons à nouveau que celui-ci vous procurera, outre de nombreuses informations, un réel plaisir de lecture.
Même si la gestion de votre portefeuille reste centrale dans la gestion d’un patrimoine chez Puilaetco Dewaay, notre approche se veut plus large.
4 | Analyses | Printemps - été 2012
Dans notre rubrique macroéconomique, l’attention sera focalisée sur la crise en Europe et aux Etats-Unis : sur ses causes, sur les solutions mises en place pour la combattre et sur son évolution. Outre les perspectives offertes par le secteur pharmaceutique et par les pays émergents, nous revenons également en détail sur la collaboration exclusive que nous entretenons avec la Banque Triodos depuis dix ans déjà. La combinaison d’une gestion à la fois durable et performante, qui était particulièrement avant-gardiste en 2002, reste un exemple unique dans le paysage belge. Nous vous présentons également un nouveau compartiment flexible au sein de notre gamme, le KBL EPB Fund – Flagship, résolument tourné vers la performance optimale à long terme et particulièrement résistant aux crashes. En effet, la principale caractéristique de ce compartiment réside dans sa grande flexibilité : il peut, par temps boursier orageux, baisser la grand voile et la regonfler aussitôt, dès la reprise. Bien que d’une tout autre nature, notre fonds PLDW Small & Mid Cap Europe permet de profiter de la reprise du marché depuis le début de l’année et mérite à ce
titre d’être mis sous les projecteurs dans votre magazine. Même si la gestion de votre portefeuille reste centrale dans la gestion d’un patrimoine chez Puilaetco Dewaay, notre approche se veut plus large. C’est ainsi que nous vous avons déjà présenté en détail nos services de conseil en matière d’œuvres d’art. Cette édition cède la parole aux spécialistes de l’assurance de la compagnie Eeckman Art & Insurance. Ces assureurs d’œuvres d’art partagent le souci de Puilaetco Dewaay de mettre au point des solutions sur-mesure. Tout aussi spécialisé, mais dans un tout autre domaine : notre partenaire VITIS LIFE. Ensemble avec cet assureur-vie luxembourgeois, nous vous proposons une solution d’Engagement Individuel de Pension (EIP) à la carte pour les entrepreneurs et les titulaires de profession libérale. Vous remarquerez, cher lecteur, que nous profitons cette fois-ci encore de la possibilité qui nous est offerte de vous présenter tous les aspects de notre large gamme de solutions en matière de gestion patrimoniale, en mettant toutefois l’accent sur les nouveaux aspects car notre banque place l’innovation au cœur de ses préoccupations. Cette large gamme de service permet à nos spécialistes de vous proposer, dans le cadre d’un dialogue direct, des solutions réellement personnalisées, applicables à tous les aspects de la gestion de votre patrimoine. Cela reste la mission principale à
laquelle se consacrent nos gestionnaires. Je termine cet édito en soulignant que ce second numéro d’ « Analyses » intègre les judicieuses remarques que vous nous avez communiquées lors de la sortie du premier numéro. Je me permets de vous inciter à continuer à nous faire part de vos suggestions, cela ne peut que nous aider à faire de ce magazine Votre magazine. C’est aussi ça le service sur mesure.
Thierry Smets, Administrateur délégué Président du Comité de Direction de Puilaetco Dewaay
Je me permets de vous inciter à continuer à nous faire part de vos remarques et suggestions, cela ne peut que nous aider à faire de ce magazine Votre magazine. Printemps - été 2012 | Analyses | 5
overheidsschuldeN | onZe Diensten
éDitoriAl
éditorial
sommes-Nous véritablemeNt eN des temps
norMAUX?
photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY
DannY WittenBerG, Chief investment Officer, Puilaetco Dewaay.
Nous avons été régulièrement confrontés à des regards incrédules au cours des premiers mois de l’année à mesure que nous augmentions la part de risque lié aux actions. La même remarque nous était invariablement adressée : « Pourquoi ? Quel est le changement par rapport aux semaines précédentes qui fait que l’on doit soudainement tout voir en rose ? Les problèmes financiers restent particulièrement nombreux en Europe et aux États-Unis, ou encore en Chine (immobilier et banques) et en Iran (armes nucléaires et embargo pétrolier) ? »
C
e ne sont pas les facteurs de risques potentiels qui manquent. Les Bourses escaladent le mur symbolique des lamentations (wall of worries) et il n’est pas toujours évident de trouver les arguments contraires de nature à rassurer les investisseurs. Mais s’il y a bien une chose qui a changé, c’est la violence avec laquelle les Banques centrales partout dans le monde ont ouvert leurs tiroirs-caisses pour nous inonder de liquidités. Ces dernières ont pour effet d’empêcher les investisseurs de réaliser des rendements substantiels sur les produits d’investissement traditionnellement « sûrs ». En quête de rendement, ces investisseurs sont donc obligés de grimper l’échelle du risque. Ce phénomène, qui porte le nom « d’asset reflation », concerne tant les « actifs réels » comme les matières premières ou l’immobilier, que les actions et les segments plus risqués du marché obligataire (haut rendement, obligations subordonnées des banques…). La corrélation positive entre ces différentes classes d’actifs a rarement été aussi élevée. le risqUe sYstéMAtiqUe éliMiné Quelques exemples récents de détente monétaire : la FED maintiendra ses taux d’intérêt à 0% jusqu’à fin 2014 et n’exclut pas une opération QE3 (Quantitative Easing) si l’économie américaine devait se tasser et si les prévisions en matière d’inflation devaient être revues à la baisse. La Banque d’Angleterre a relevé son QE de 50 milliards GBP (pour atteindre 325 milliards GBP). La Banque du Japon va investir 10 billions YEN sup-
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d’uN Geste GraNdiose, la bce a élimiNé le risque systémique eNcouru par le moNde fiNaNcier européeN, du moiNs pour les deux prochaiNes aNNées. ÿ Quartier général de la Bce. le risque systémique encouru par le monde financier européen a été éliminé.
plémentaires (portant le total à 65 billions YEN) dans l’acquisition de toutes sortes de titres de créance. Last but not least, la Banque centrale européenne sort « le gros bazooka » en effectuant deux opérations LTRO (Long Term Refinancing Operation) mettant conjointement plus de 1.000 milliards EUR de liquidités à la disposition des banques européennes. Les bilans des Banques centrales du G4 se sont envolés jusqu’à 12% du
PNB (alors qu’ils n’atteignaient encore que 8% l’année précédente). Les bilans des huit plus grosses Banques centrales ont atteint les 15.000 milliards USD, un montant trois fois plus important qu’il y a six ans. C’est essentiellement l’intérêt de la dernière opération de la Banque centrale européenne (BCE) qui ne doit pas être sous-estimé. D’aucuns parlent de « game changer ». D’un geste grandiose, la BCE a éliminé le risque systémique encouru par le monde financier européen, du moins pour les deux prochaines
années. Fin décembre 2011, tant les banques que les autorités périphériques du sud de l’Europe étaient au bord d’une crise de liquidité. Aucune instance n’était encore en mesure de se financer sur les marchés des capitaux sans devoir accepter des taux d’intérêt exorbitants. Et ce, alors même que 2012 s’annonçait comme une année de refinancement particulièrement lourde, tant les banques que les pouvoirs publics voyant chacun arriver plus de 700 milliards EUR d’obligations à échéance. Une telle crise de liquidité aurait
pu rapidement dégénérer en « une panique bancaire » que les pouvoirs publics indigents n’auraient pas été en mesure, cette fois-ci, de stopper, comme ce fut encore le cas en 2008. Les opérations LTRO de la BCE ont permis d’enrayer la crise de liquidité. Par ailleurs, le programme a permis aux banques d’investir une partie de ces fonds « gratuits » dans des obligations d’États, ces derniers profitant ainsi de l’opération pour se refinancer à des taux fortement à la baisse. Grâce à la marge positive dégagée lors de ce « carry trade » Printemps - été 2012 | Analyses | 7
tABle Des MAtiÈres
éDitoriAl
raremeNt par le passé les bourses d’actioNs oNt affiché de telles performaNces au cours des premiers mois de l’aNNée.
soMMAire ÿ p. 10
ÿ p. 34
ÿ p.67
fiNaNce 10 chronique financière | Gestion de la crise 2.0 28 analyse sectorielle | Soins de santé 34 analyse sectorielle | Valeurs technologiques 38 analyse sectorielle | Les pays émergents,
ÿ new yorK, mercantile eXchange. Nervosité autour des prix du pétrole.
relais de croissance (emprunter auprès de la BCE à 1% et prêter aux pouvoirs publics à 4-5%), les banques vont faire progresser leurs bénéfices tout en renforçant leur capital de manière naturelle, par l’intermédiaire de prélèvements sur lesdits bénéfices. en théorie... Voilà pour ce qui concerne les éléments positifs permettant d’expliquer la reprise singulièrement rapide des marchés. Rarement par le passé les Bourses d’actions ont affiché de telles performances au cours des premiers mois de l’année. Tout aussi rare est l’attrait unanime des investisseurs pour l’ensemble des classes d’actifs, allant des actions aux obligations en passant par l’or et le pétrole. Autrefois, ce type de contexte était généralement le signe précurseur d’une catastrophe imminente, sous la forme de l’une ou l’autre correction. Il n’est pas évident de déterminer l’endroit où celle-ci sera opérée. Les valorisations des actions, compte tenu du contexte historique, ne sont pas exagérément élevées (bien que ce soit moins prononcé après le rally), tandis que les obligations proposent un rendement plutôt peu attirant dans la mesure où elles tiennent compte d’un scénario de catastrophe économique que ne par-
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tagent absolument pas les marchés d’actions. En des temps normaux, l’un des deux devrait céder... Mais sommes-nous véritablement en des temps normaux ? Les Banques centrales commettent-elles une énorme erreur d’appréciation en injectant des liquidités de manière débridée ? En réalité, une grande partie de ces fonds est incorporée dans les bilans des banques (centrales) sans jamais croiser le chemin des acteurs économiques. Les grands indicateurs de réserve monétaire continuent à baisser, un peu moins toutefois qu’auparavant. À l’heure de la mise sous presse de cet éditorial, la plupart des Bourses se trouvaient dans une twilight zone (Stoxx 600 à 267 points, S&P 500 à 1.370 points). Le beau rally, auquel peu d’investisseurs ont participé compte tenu des volumes limités, se heurte à d’importants niveaux de résistance. Les forces mouvantes sous-jacentes (données économiques meilleures que prévues, importantes injections de liquidités, aspects techniques/graphiques favorables…) devraient nous mener à penser que nous sommes en train d’abattre ces murs et que nous nous rapprocherons des sommets atteints en 2011.
le priX DU pétrole crUciAl Il y a toutefois un grand « mais », à savoir la hausse des prix du pétrole. A 125 USD le baril, le point d’asphyxie (choking point) économique n’est pas encore atteint. Il se situe aux alentours de 130-135 USD le baril, au moment où le coût mondial de l’énergie s’élève à 9% du PNB mondial et à condition que ce prix se maintienne pendant trois mois. Aux cours actuels, les prix ne comprennent qu’une très faible prime de risque lié aux tensions politiques en Iran. Mais la moindre menace de guerre lancée par Israël peut facilement faire augmenter le prix du baril de 2050 USD. Les analystes tablent sur une prime de 100 USD en cas de fermeture du Détroit d’Ormuz aux pétroliers. Une telle situation serait le commencement de la fin et fermerait immédiatement la porte à des rendements encore meilleurs. Il est difficile de rendre un portefeuille ‘bullet proof’ contre ce type de scénarios catastrophes. La rapidité de réaction sera cruciale. Dans l’intervalle, nous sommes d’avis que tant que les pompes à liquidités tournent à plein régime, le sentiment « risk on » continuera à triompher sur les marchés… Jusqu’à ce que la goutte fasse déborder le vase.
ÿ p.84
40 Nos services | Fonds maison 42 Nos services | KBL EPB Fund - Flagship 46 planification successorale | La protection des conjoints par le contrat de mariage
50 planification successorale | Les œuvres d’art 54 Nos services | La transmission de l’entreprise familiale 58 Nos services | Engagement Individuel de Pension
Réalisation Roularta Custom Media Concept Ben Herremans & Kaat Kerkhove Rédacteur en chef Ben Herremans Lay-out Marie Vannesche, Lien Huyghe Coordination Pieter Taelman Textes Puilaetco Dewaay, Cantilis, Roularta Custom Media Régie Média Custom Regie Impression Roularta Printing Editeur responsable Dominiek Vanwynsberghe Avenue Herrmann Debroux, 46 1160 Bruxelles.
62 Nos services | Triodos, 10 ans de partenariat 67 Nos services | Green Finance 70 bureaux | Manfred Krcmar, Directeur à Hasselt 73 Nos services | Agenda des conférences
lifestyle 76 art | Assurances d’œuvres d’art 80 art | Musique, Concours Reine Elisabeth 84 art | Exposition, Les Pleurants 88 culture | Agenda
Green label Ce magazine est produit CO2 neutre Papier et impression sont achetés durables et l’émission de CO2 générée malgré tout par la production de ce magazine est compensée. Le magazine est imprimé CO2 neutre avec son utilisation de papier certifié FSC Souhaitez-vous réagir ? Puilaetco Dewaay Avenue Herrmann Debroux, 46 – 1160 Bruxelles e-mail : info@pldw.be www.pldw.be facebook : www.facebook.com/puilaetcodewaay
Analyses est une publication financière et lifestyle éditée sous la responsabilité de Danny Wittenberg, Chief Investment Officer, et de Christophe Van Canneyt, Responsable Obligations & Produits Structurés, de Puilaetco Dewaay SA - dont le siège social est établi à l’Avenue Herrmann Debroux, 46 à 1160 Bruxelles TVA BE 0403.236.126 L’information diffusée ne peut pas être considérée comme une offre ou une proposition d’achat ou de vente d’un quelconque instrument financier. La rédaction de ce magazine a été clôturée le 30 mars 2012.
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macroécoNomie | chroniqUe FinAnciÈre
chroniqUe FinAnciÈre | macroécoNomie
analyse FinanciÈre
GestioN de la crise photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY
CHristOPHe van CanneYt, Head of Fixed income & structured Products, Puilaetco Dewaay.
“There are two kinds of outrage: The anger of the disappointed spoiled; And the authentic moral wrath of the common people betrayed.” Cette citation (anonyme) résume les différentes réactions de la population face aux lourds efforts d’assainissement que de nombreux gouvernements ont imposés à leur peuple.
Dans certains pays, les gouvernements (parfois nouveaux) ont reçu le mandat explicite de procéder à une révision radicale du modèle socio-économique. Mission que la population soutient avec une détermination farouche, consciente qu’il n’existe aucune alternative possible si l’on veut conserver encore l’essence de notre bien-être à terme. Dans d’autres pays, les minorités et les groupes de pression tentent toujours de nier l’évidence en s’attachant obstinément à des privilèges du temps passé devenus inabordables… Privilèges qui d’ailleurs n’avaient pu être octroyés à l’époque qu’en hypothéquant l’avenir de la génération suivante par l’endettement, la surexploitation des maigres réserves de matières premières et de notre environnement, et le recours à la main-d’œuvre beaucoup trop bon marché d’une génération d’Asiatiques prête de cette manière à s’extraire d’une misère sans espoir. Une trAnsition DiFFicile Les limites de ce modèle semblent être atteintes ! Des limites fixées par les marchés financiers qui ont mis fin à la croissance de l’endettement par crainte qu’il ne devienne impossible à supporter financièrement. Par une jeune génération qui se rend compte que le modèle actuel la condamne à rembourser toute sa vie une dette dont elle n’est pas responsable. Et par l’Orient qui a progressivement pris conscience que sa puissance économique reconquise devait enfin se traduire par une influence politique et une amélioration de la qualité de vie.
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2.0
Ces processus de changement font vaciller l’économie mondiale sur ses fondations. En effet, la transition vers un nouvel ordre économique mondial ne se fait pas sans heurts. Ces derniers mois resteront probablement inscrits dans les annales comme une période charnière importante dans ce processus. En l’occurrence, les regards se sont concentrés sur les évolutions dans la zone euro, qui, à un moment donné, semblait sur le point d’imploser complètement. L’aggravation de la crise a fini par contraindre les autorités
les limites de ce modèle socioécoNomique sembleNt être atteiNtes. si l’ oN veut coNserver l’esseNce de Notre bieN-être, uNe révisioN radicale est iNdispeNsable.
ÿ FrancFort, Bce. la banque centrale européenne a remonté l’europe à la surface. à changer totalement leur fusil d’épaule vu que la politique de relance suivie jusqu’alors avait sapé totalement la confiance des marchés. Cette version 2.0 de lutte contre la crise a permis de restaurer une certaine confiance, même si la situation européenne reste très précaire. Les nouvelles économiques encourageantes en provenance des pays émergents ont certainement contribué à la rétablir en Europe. L’atterrissage brutal redouté a pu y être évité et le recul de l’inflation ouvre la porte à une
politique monétaire plus souple, favorable à la croissance. Il est certain que ces éléments permettent à l’économie mondiale de maintenir une certaine dynamique de croissance, qui devrait faciliter la relance en Europe. Aux États-Unis également, un lent redressement semblait se dessiner ces derniers mois. Se pose aujourd’hui la question essentielle de savoir dans quelle mesure cette relance perdurera lorsque les élections seront passées et qu’il faudra affronter la dure réalité de la situation budgétaire désastreuse.
étAts-Unis: so FAr, so GooD… Les nouvelles économiques en provenance des États-Unis ont évolué dans le bon sens ces derniers mois. La croissance économique, qui s’était pratiquement arrêtée au premier semestre 2011, a repris de la vigueur pour atteindre jusqu’à 3 % sur base annuelle au quatrième trimestre. La qualité de cette dernière s’est également améliorée. Dans l’ensemble, la croissance de la consommation reste modérée, ce qui, au vu des efforts constants des ménages pour améliorer leur situation financière, ne suscite que peu d’admiration. Printemps - été 2012 | Analyses | 11
macroécoNomie | chroniqUe FinAnciÈre
arriérés de crédits et habitatioNs saisies aux états-uNis us: mortage delinquency rate (mba, % of total loans)
11.0
%
us: foreclosures started during quarter (% of total loans)
1.5
10.0 9.0 1.0
8.0 7.0 6.0
0.5
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00 01
La reprise des investissements témoigne d’un regain de confiance dans l’avenir et représente également un progrès dans l’amélioration de la compétitivité américaine à l’échelle internationale. Ce sont essentiellement les
us unemployment rate (%) 10
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ÿ ‘occuPy France’. des minorités qui tentent toujours de nier l’évidence.
taux de chÔmaGe aux états-uNis
4
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3.0
les Nouvelles écoNomiques eN proveNaNce des états-uNis oNt évolué daNs le boN seNs ces derNiers mois.
2009
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2010
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4
investissements dans les équipements et les logiciels qui ont connu un net redressement. La propension à réembaucher représente une autre conséquence très importante du regain de confiance des entrepreneurs. Après une longue période de très faible création d’emplois, on recense aujourd’hui à nouveau 200.000 postes créés chaque mois. Le taux de chômage, qui est longtemps resté accroché à la barre des 9 %, a lui aussi fini par baisser (de 9,1 % en août 2011 à 8,3 % en février 2012). Cette nouvelle a été probablement accueillie avec un soupir de soulagement par la Maison Blanche, le recul du chômage s’avérant être un paramètre extrêmement important pour les chances de réélection du Président en place. Par ailleurs, d’autres bonnes nouvelles se présentent pour le tourmenté secteur immobilier. Après son effondrement et une longue période de stagnation, l’immobilier résidentiel montre effectivement les premiers signes d’une reprise. Le nombre de constructions nouvelles a entamé une hausse prudente et les ventes d’habitations existantes finissent, elles aussi, par redécoller. En revanche,
l’Américain ne doit pas encore espérer une augmentation du prix de son habitation : au contraire, les prix restent toujours orientés à la baisse, la déferlante de saisies d’habitations par les banques ne semblant pas encore absorbée. Par ailleurs, cette reprise présente un caractère partiellement artificiel vu que la persistance des achats de soutien de la FED (Federal Reserve) maintient les taux d’intérêt hypothécaires à un niveau artificiellement bas. Néanmoins, cette hausse même très limitée des volumes constitue un premier pas vers un redressement des prix immobiliers car elle contribue à digérer un peu plus rapidement cette surabondance d’habitations jusqu’à ce que les marchés finissent par retrouver leur équilibre. tAUX réel néGAtiF L’économie américaine semble donc se relever lentement mais sûrement des blessures profondes infligées par la spéculation immobilière suivie de l’effondrement du système bancaire. La question que l’on se pose est de savoir dans quelle mesure cette relance sera durable et pourra survivre de manière auto-
nome lorsque les nombreux stimuli auront disparu. Il ne faut, en effet, pas oublier que l’économie américaine reste soutenue par une pléthore de stimuli : les taux d’intérêt à court terme y sont maintenus à un niveau quasi nul et les programmes de rachat de la FED maintiennent également les taux du marché à un niveau artificiellement bas… Il en va de même pour les taux hypothécaires, qui ont atteint un point plancher historique. Il est évident que ces éléments soutiennent largement le marché de l’immobilier et permettent également au consommateur de se refinancer à bon marché, évitant probablement dans la foulée une série de défauts de paiement. Le pourcentage de ces derniers sur hypothèques est effectivement en baisse, mais reste malgré tout effroyablement élevé, atteignant près de 10 %. Les taux artificiellement bas constituent également un moyen de réduire l’endettement par le biais du mécanisme de l’inflation. Dans la mesure où les taux d’intérêt américains restent sous le niveau de l’inflation (en jargon technique : en cas de taux d’intérêt réel négatif), la charge de la dette « corrigée de l’inflation » baisse automatiquement.
les démocrates, tout comme les républicaiNs, refuseNt de débattre eN détail du véritable problème des états-uNis: le déficit budGétaire éNorme et persistaNt. Printemps - été 2012 | Analyses | 13
macroécoNomie | chroniqUe FinAnciÈre
chroniqUe FinAnciÈre | macroécoNomie
Ce qui équivaut en fait à un gigantesque transfert du pouvoir d’achat des détenteurs de capital vers les débiteurs, sous l’œil tolérant de la Banque centrale. Si l’on parvient à maintenir ce système pendant quelques années, une bonne partie du problème de la dette sera déjà résolue. Le fait que la FED ait déjà annoncé qu’aucun changement n’interviendrait dans la politique de taux zéro avant fin 2014 indique d’ores et déjà que cette solution semble assez bien convenir à la Banque centrale… S’il est certain que plusieurs années d’inflation réduite semblent techniquement plus faciles à digérer pour le système qu’une situation chaotique dans la zone euro, le grand risque de cette politique réside toutefois dans la perte de confiance dans le dollar américain. Même si la situation s’apparente à un équilibre monétaire précaire, les marchés comme la population semblent pour l’heure considérer cette politique monétaire expérimentale ultrastimulante et extrêmement non-conventionnelle comme la solution la moins destructrice pour endiguer la montagne de dettes. le BUDGet serA le point néVrAlGiqUe La politique monétaire n’est pas le seul élément extrêmement stimulant de l’économie. On peut en dire autant de la politique budgétaire puisqu’un déficit de plus de 1.000 milliards (Mrd) USD est également prévu pour l’exercice budgétaire en cours. Il dépasserait dès lors ce seuil pour la quatrième année consécutive, propulsant la dette américaine largement au-delà des 100 % du PNB. Un niveau qui risque bien de poser des problèmes, comme les développements en Europe l’ont déjà montré à de maintes reprises. Mais, pour l’heure, le monde politique ne souffle (pratiquement) mot de la situation : taire le problème semble pour l’instant convenir davantage à toutes les parties que de l’inscrire sans délai à l’agenda politique. Pour une personne sensée, il ne fait pratiquement aucun doute que le budget américain ne pourra plus jamais retrouver une base stable sans une augmentation nette de la fiscalité. L’abîme entre les recettes et les dépenses est, en effet, bien trop grand pour pouvoir être comblé par les seules économies : en 2011, les dépenses (3.600 Mrd USD) dépassaient les recettes de près de 60 % (2.300 Mrd USD).
ÿ des chercheurs d’emPloi À Portland, états-unis. les états-unis recommencent à créer des emplois.
14 | Annalyses | Printemps - été 2012
Hélas, l’électorat américain est fondamentalement allergique à toute forme de hausse de
le désaccord eNtre les hommes politiques européeNs et les baNques ceNtrales N’a pas coNtribué à restaurer la coNfiaNce des marchés. la fiscalité : ne fût-ce que donner l’impression que les impôts seront augmentés équivaut pratiquement à un suicide politique aux États-Unis, ce qui, en cette année d’élections, est donc certainement « à éviter », si tant est que l’on puisse en mentionner la possibilité. Qui ne se souvient pas de la phrase prononcée par George Bush père durant sa
recettes fiscales eN % du pNb, 1971-2010 tax revenues as a percentage of Gdp
campagne présidentielle : ‘Read my lips: no new taxes’ ? Une promesse qu’il lui a toutefois fallu ravaler dès qu’il est arrivé au pouvoir… Quoi qu’il en soit, la pression fiscale aux États-Unis est nettement inférieure à celles des autres pays développés, et, à fortiori, à celle de l’Europe (voir graphique)… Elle a
ÿ construction d’haBitations en caliFornie. reprise explicite, mais les prix restent toujours orientés à la baisse.
même baissé depuis 2000, et ce surtout en raison des réductions d’impôt octroyées par George Bush fils aux Américains nantis. Pour beaucoup, ce sont précisément ces réductions d’impôt qui ont précipité les ÉtatsUnis dans de telles difficultés budgétaires et qui sous-tendent également le grand malaise social qui y règne. Toute la discussion autour de la pression fiscale des Américains qui gagnent bien leur vie est également remontée à la surface dans la course aux élections : Mitt Romney, le très probable challenger républicain d’Obama lors des prochaines élections présidentielles, a dû publier sa déclaration fiscale pour l’année dernière après moultes insistances de l’opinion publique. Il s’est avéré que l’homme avait payé quelque 14 % d’impôts sur des revenus de plus de 21 millions USD… Bien qu’une augmentation de la fiscalité ne soit pas un thème politiquement séduisant, elle semble inévitable, quel que soit le vainqueur des élections. Toutefois, outre une hausse des impôts, un assainissement drastique des dépenses s’imposera également pour combler le trou béant du budget. Et, en la matière, le camp présidentiel fait la sourde oreille : une grande partie des dépenses est, en effet, consacrée aux soins de santé (24 %) et aux programmes sociaux (20 %) que les Démocrates souhaitent plutôt développer que restreindre. Par ailleurs, des Printemps - été 2012 | Analyses | 15
chronique FINANCIĂˆRE | MACROÉCONOMIE
Le drame grec a toutefois montrÊ de manière convaincante que la stratÊgie pour endiguer la crise, axÊe exclusivement sur les Êconomies, Êtait une impasse.
Êconomies draconiennes exerceront certainement aussi un impact sur la croissance Êconomique encore fragile. Et, sans une relance Êconomique pÊrenne, l’Êvolution favorable que connaÎt actuellement la crÊation d’emplois sera ÊtouffÊe dans l’œuf‌ Les chances de rÊÊlection d’Obama en prendront Êvidemment un coup ! RÊunissez tous ces ÊlÊments et vous comprendrez la rÊticence tant des DÊmocrates que des RÊpublicains à dÊbattre en dÊtail du vÊritable problème des États-Unis : le dÊficit budgÊtaire Ênorme et persistant. Aucun des deux camps ne peut proposer une solution crÊdible sans toucher à ses propres vaches sacrÊes, prÊfÊrant tout simplement faire l’impasse sur le problème avant les Êlections. Il ne fait cependant aucun doute que les marchÊs ne continueront pas à financer indÊfiniment ces dÊficits. Après les Êlections, il faudra donc s’atteler d’urgence à l’assainissement du budget. La question est de savoir si la croissance s’appuiera d’ici là sur une base suffisamment
Ăż
BARACK OBAMA. Sans une relance Êconomique, les chances de rÊÊlection d’Obama en prendront un coup.
solide pour le digÊrer sans que l’Êconomie n’y laisse trop de plumes. Le maintien de cette politique monÊtaire très accommodante jusqu’à nouvel ordre semble d’ores et dÊjà une condition essentielle pour y parvenir. L’Êconomie mondiale devra elle aussi prêter main-forte aux États-Unis en affichant une croissance au moins modÊrÊe. Celle-ci dÊpendra à son tour dans une large mesure de l’Êvolution de la crise de la dette en Europe, qui a fait la une de l’actualitÊ.
MAĂŽTRES HORLOGERS - DEPUIS 1904
La crise latente Êclate Au cours des derniers mois, les marchÊs ont ÊtÊ totalement dominÊs par l’aggravation de la crise de la dette en Europe. DÊclenchÊe dÊbut 2010 par la rÊvÊlation d’une situation budgÊtaire grecque nettement plus dÊsastreuse qu’on ne l’avait imaginÊ, elle n’a finalement jamais totalement disparu des radars l’annÊe dernière. MalgrÊ la multiplication des sommets europÊens et les programmes d’aide, la situation n’a jamais ÊtÊ radicalement rÊsolue. La mÊfiance des marchÊs a donc perdurÊ, tant à l’Êgard de l’envergure des programmes d’aide proposÊs (qualifiÊs de largement insuffisants) qu’au niveau de l’approche substantielle prÊconisÊe. La prioritÊ exclusive accordÊe aux lourdes mesures d’austÊritÊ a effectivement ÊtÊ accueillie avec scepticisme par les marchÊs qui craignaient de les voir entraÎner un rÊtrÊcissement de l’activitÊ Êconomique qui plongerait l’Êconomie dans une spirale dÊflationniste‌ Spirale qui entamerait à son tour les recettes budgÊtaires de telle manière que les consÊquences de ces mesures exerceraient en dÊfinitive un impact plus dÊvastateur que salvateur sur le budget. DiffÊrents Êconomistes renommÊs (dont les Prix Nobel Krugman et Stiglitz) ont jugÊ cette approche imposÊe par le dictat allemand et plÊbiscitÊe par la BCE (la Banque centrale europÊenne) tant condamnable d’un point de vue humain qu’inefficace d’un point de vue Êconomique. De même, la persistance d’un dÊsaccord ouvert entre les responsables politiques europÊens (à la fois entre les hommes politiques et entre les Banques centrales) n’a pas contribuÊ à restaurer la confiance des marchÊs. Cette mÊfiance s’est exprimÊe au niveau du marchÊ par des spreads de crÊdit restant très ÊlevÊs (surtout de la Grèce par rapport à l’Allemagne), un signal clair traduisant le manque de foi des marchÊs dans le  sauvetage  grec‌ Le temps semblant malheureu-
DE KEYSERLEI 42, 2018 ANTWERPEN TÉL: 03/213 50 81 DE KEYSERLEI 46-48, 2018 ANTWERPEN TÉL: 03/213 50 80 SCHUT TERSHOFSTRAAT 30 bis, 2000 ANTWERPEN TÉL: 03/226 41 44 WWW.SLAETS.EU
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16 | Annalyses | Printemps - ĂŠtĂŠ 2012
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macroécoNomie | chroniqUe FinAnciÈre
chroniqUe FinAnciÈre | macroécoNomie
sement donner toujours davantage raison à ces derniers : il s’est progressivement avéré que les Grecs ne parviendraient en aucun cas à atteindre les chiffres visés par le plan de sauvetage, le rétrécissement de l’activité économique ayant amplement anéanti les effets des mesures d’austérité. Il est donc devenu évident que le sauvetage de la Grèce coûterait bien plus qu’estimé initialement, mais aussi que la contribution du secteur privé serait beaucoup plus élevée qu’on ne l’avait pensé dans un premier temps. Cette prise de conscience a brisé les dernières résistances. Durant les mois d’été, la bombe de la dette, maintenue péniblement sous contrôle jusqu’alors, sans jamais être totalement désamorcée, a fini par exploser.
difficile pour ces pays surendettés de rééquilibrer leur budget, ce qui réduisait encore davantage leur solvabilité et entraînait en toute logique une nouvelle hausse des taux. Les agences de notation, véritables crécelles des lépreux économiques, sont venues mettre leur grain de sel en invitant toute une série de pays à réduire leur note de solvabilité. C’est ainsi que l’ensemble du système a été précipité au bord d’une gigantesque implosion et que la panique s’est progressivement installée.
différeNce de taux avec l’allemaGNe
À cela s’ajoute encore le fait que certains pays qui avaient pu jusque là rester hors du collimateur des marchés, dont la France et la Belgique, ont semblé susciter des inquiétudes. Dans l’intervalle, la France et l’Autriche ont également perdu leur statut AAA, réduisant comme une peau de chagrin le noyau de pays que l’on estimait intouchables.
proche De l’eFFonDreMent De l’eUrope C’est donc durant l’été 2011 qu’a débuté l’implosion des marchés qui allait précipiter l’Europe au bord de l’effondrement total. Un événement qui a permis une nouvelle fois de prendre toute la mesure de l’interaction entre le système financier et les finances publiques. L’inquiétude croissante générée par le coût éventuel du sauvetage a incité les banques à réduire leur exposition aux obligations souveraines grecques. Cette vague de ventes sur les marchés obligataires dans un marché presque vide (qui voudrait, en effet, encore acheter ces obligations ?) a entraîné une implosion de leurs cours.
ÿ athÈnes, Parlement. un vrai drame en Grèce.
Dans le même temps, le marché interbancaire a commencé à s’assécher : la baisse des cours des obligations grecques a entraîné une nette moins-value sur les positions des banques, ce qui, à son tour, a généré des craintes quant à leur solvabilité. Les banques ont donc commencé à retirer systématiquement leurs crédits à leurs collègues banquiers. Ce nouvel assèchement des liquidités interbancaires est également à l’origine de la débâcle de Dexia. Pour pouvoir, malgré tout, obtenir les liquidités nécessaires et par souci de prudence (« qui est le prochain de la liste que l’on mettra sur le gril ? »), ces banques se sont mises, elles aussi, à vendre les obligations d’autres États considérés comme faibles, faisant augmenter dans la foulée les intérêts du Portugal, mais surtout d’États nettement plus grands et présentant une importance systémique comme l’Espagne et l’Italie. L’effet fut celui d’une prophétie qui se réalise : plus les taux augmentaient, plus il devenait
18 | Annalyses | Printemps - été 2012
ÿ candidat À la Présidence us, mitt romney. les élections traitent de tout, sauf des problèmes réels des états-unis.
Printemps - été 2012 | Analyses | 19
MACROÉCONOMIE | chronique FINANCIÈRE
chronique FINANCIÈRE | MACROÉCONOMIE
Fin novembre, la reddition totale de la forteresse européenne ne semblait plus très éloignée. Le taux belge à long terme s’élevait à 5,85 %, soit 360 points de base au-dessus du taux allemand. Pour l’Italie, la situation semblait encore plus dramatique : le taux y avait dépassé le seuil critique de 7 %, niveau au-delà duquel la dette s’autoalimente et empêche le pays d’échapper à la spirale de l’endettement. LE ROULEMENT DES RATINGs Et quelle fut la réaction politique à ces développements dramatiques ? Dans un premier temps, les responsables européens ne semblaient pas être en mesure de maîtriser la situation. Au contraire, ils paraissaient même de plus en plus dépassés par les événements. Et c’est d’ailleurs cette réponse politique trop faible aux yeux des marchés qui explique aussi cette vague de panique. Les mesures annoncées de sommet spécial en sommet spécial étaient systématiquement qualifiées d’insuffisantes et de tardives par les marchés.
L’approche différente ne voyait pas le jour sans qu’une partie des protagonistes issus de la période initiale de la crise quittent la scène. 20 | Annalyses | Printemps - été 2012
Le monde politique et la BCE ont cherché d’abord une réponse à la crise en augmentant la force de frappe du fonds d’aide européen (FESF : Fonds Européen de Stabilité Financière). L’objectif avoué était de relever la capacité d’intervention de ce dernier à 1.000 Mrd EUR en lui faisant jouer un rôle de fonds de garantie. Ce montant pourtant gigantesque n’a cependant pas suffi à convaincre les marchés, en partie pour des raisons inhérentes à la nature technique de leur fonctionnement. Le doute portait essentiellement sur la viabilité financière du fonds d’aide en tant que tel. Pour pouvoir réellement donner 1.000 Mrd EUR de garanties, le FESF devait à son tour pouvoir émettre massivement des obligations bon marché pour assurer son propre financement. Ce qui n’était possible que s’il conservait son rating AAA. Et comme la notation du fonds était, elle aussi, tributaire de celle des pays participants, le marché en doutait : il était essentiel pour le fonds que la France, l’un de ses principaux piliers financiers, puisse maintenir également son rating AAA, ce que le marché estimait peu probable… Et le marché d’obtenir encore raison sur ce point : peu après la dégradation de la note de la France, les obligations du FESF ont vu leur rating abaissé à AA+. L’épisode reflète pratiquement l’histoire de la crise elle-même, avec un monde politique qui semblait courir
après sa queue dans le domaine de la solvabilité également, pour finalement découvrir, à son étonnement, que le marché rejetait la solution proposée pour son manque de crédibilité. Le marché n’a fait que souligner que même la solvabilité de l’État le plus fort ne pouvait être étendue à l’infini en la chargeant de toutes sortes de garanties sans qu’elle ne soit compromise à un moment donné… DEUTSCHLAND ÜBER ALLES? Outre ce facteur technique quelque peu complexe, d’autres éléments économiques ont incité le marché à douter de la réponse politique. Il y avait, d’abord, le fait que, dans l’intervalle, le montant de 1.000 Mrd EUR était déjà considéré comme largement insuffisant pour faire face à des difficultés de plus en plus grandes. Suite à la dégénérescence des problèmes, les responsables politiques ont tiré sur une cible mouvante, donnant toujours l’impression d’être dépassés par les événements.
période initiale de la crise quittent la scène. En Irlande, au Portugal et en Espagne, les élections ont amené de nouvelles coalitions au pouvoir, qui se sont vu imposer par la population un mandat explicite en faveur du changement. Bien que les efforts demandés dans ces pays soient loin d’être minces, la population semble prête à supporter des lourdes restrictions, pour autant qu’elles mènent à terme à une amélioration de la situation.
l’Europe, a donc été limogée, couverte d’opprobre, après des années de gestion défaillante, au profit d’un cabinet de technocrates. Et ce n’est pas notre pays qui niera que la tempête qui a secoué les marchés aura malgré tout servi à quelque chose puisque la menace d’une grave crise financière a finalement mené à une percée dans les négociations du gouvernement, mettant fin à notre record mondial de formation d’une coalition.
En Italie et en Grèce, il n’a pas fallu d’élections pour obtenir une nouvelle équipe de dirigeants : la classe politique de ces pays, de plus en plus considérée comme une partie du problème plutôt que comme une partie de la solution par la population comme par
Une autre institution très importante a également vu arriver du sang neuf au pouvoir : le Président Trichet de la BCE a pris sa retraite et remis le flambeau fin octobre à son successeur M. Draghi, qui a pris un départ « sur les chapeaux de roues » en réduisant d’emblée le
taux directeur dès la première réunion de l’institution sous sa présidence. AUCUN « DEUS EX MACHINA » POUR la grèce Au milieu de tout ce tumulte, la tragédie grecque a connu un dénouement douloureux. Aucun « deus ex machina » européen ne pouvait encore sauver la Grèce : il était devenu évident que le pays ne sortirait jamais de la spirale de l’endettement par ses propres moyens et que les gouvernements des autres pays ne seraient plus disposés à supporter seuls le coût du sauvetage. Une solution quelque peu artificielle a été concoctée dans laquelle il a été demandé au secteur privé de participer « volontairement » à une opération
ÿ JOSé MANUEL BARROSO – HERMAN VAN ROMPUY. Du relais pour l’Europe politique.
Autre point tout aussi fondamental que nous avons mentionné plus haut : le fait que les marchés étaient de moins en moins convaincus par le salut que la politique d’assainissement drastique imposée sous dictat allemand était censé apporter. L’implosion des marchés européens peut dès lors tout aussi bien s’expliquer par le fait que les marchés ont abandonné toute confiance dans la classe politique, ce qui a entraîné une aversion totale pour le risque, des ventes inspirées par la panique et la menace d’une crise de liquidités à la fois pour les banques et les États. Tant les marchés que la population des pays les plus touchés semblaient indiquer que si l’on voulait encore avoir une chance d’éviter une implosion totale, il était temps de changer radicalement l’approche de la crise, avec de nouvelles idées et de nouveaux dirigeants… Ce qui finirait par se passer et par entraîner un revirement de la situation. Un mandat pour le changement La pression immense exercée par les marchés et les protestations de plus en plus virulentes de la population ont donc progressivement fait prendre conscience que les recettes appliquées jusque-là pour endiguer la crise ne menaient nulle part, que les problèmes semblaient davantage s’aggraver que s’atténuer. Il était grand temps d’opter pour une approche différente, qui ne verrait le jour non sans qu’une partie des protagonistes issus de la Printemps - été 2012 | Analyses | 21
chroniqUe FinAnciÈre | macroécoNomie
d’échange de la dette grecque, qui impliquerait une perte de facto de 73 % sur la valeur nominale de leurs positions. Le fait que la Grèce puisse toujours procéder unilatéralement à un réaménagement de la dette, au cas où trop peu d’investisseurs accepteraient cette opération d’échange pour parvenir à la réduction visée, montre que le caractère « volontaire » n’est pas à prendre au pied de la lettre… Bien que toute cette saga ait fait couler beaucoup d’encre dans les journaux, elle semblait déjà, au niveau économique, avoir dégénéré en un combat d’arrière-garde. La plupart des banques avait déjà dévalorisé l’encours des positions à environ 30 % et ne doit donc plus comptabiliser de pertes supplémentaires sur cette opération. Le drame grec a toutefois montré de manière convaincante que la stratégie initiale pour endiguer la crise, axée exclusivement sur les économies, était une impasse et qu’une approche plus équilibrée s’imposait. opérAtion « sAUVetAGe » La première baisse de taux directeur appliquée par Draghi allait donner le coup d’envoi d’une nouvelle approche de la crise dans laquelle d’autres nouveaux responsables politiques auraient voix au chapitre. Draghi ne s’en est d’ailleurs pas tenu à cette première baisse : début décembre, il a une nouvelle fois réduit le taux directeur de 0,25 %, le ramenant à 1 %.
total du bilaN de la bce
Il ne s’agissait là que du signe précurseur d’une approche totalement différente de la crise à partir de la politique monétaire. Car Draghi s’est montré bien plus préoccupé que son prédécesseur par la crise de liquidités qui menaçait de prendre en étau le système financier et qui risquait à son tour d’entraîner le marché des obligations souveraines dans sa chute. Sa réponse s’est traduite par l’injection de liquidités à long terme, une opération osée et inédite pour la BCE, destinée à mettre fin à la menace d’implosion des crédits.
les politicieNs doiveNt bieN se reNdre compte que draGhi N’a pas résolu les problèmes foNdameNtaux à leur place.
Le 21 décembre, la BCE a ainsi lancé de manière totalement imprévue la Long Term Refinancing Operation ou LTRO, une opération de refinancement à grande échelle qui permettrait aux banques de puiser dans les caisses de la BCE à des conditions très favorables (au taux de 1 %) et en échange d’un éventail élargi de sécurités, pour une période inédite de 3 ans… L’opération fut une grande réussite : un montant de 489 Mrd EUR a été prélevé, dont les plus grandes sommes ont été empruntées essentiellement par les banques de la zone périphérique confrontées à des problèmes de liquidités aigus. D’un coup, cette opération a fait disparaître le risque de financement des banques et dans la foulée également la pression à la vente exercée sur leur portefeuille d’obligations souveraines. Par ailleurs, l’opération a encouragé les banques à réinvestir les emprunts d’État venant à échéance en obli-
ÿ mario draghi. le nouveau président de la bce a pris un départ « sur les chapeaux de roues ». gations souveraines : vu qu’elles pouvaient emprunter à un taux de 1 % et réinvestir en obligations d’État assorties de rendements nettement plus élevés, il s’agissait d’une opération extrêmement avantageuse et rentable. La BCE espérait par ailleurs qu’une partie au moins des liquidités libérées serait également consacrée aux crédits aux entreprises et aux ménages. Un chAnGeMent rADicAle poUr les MArchés Cette opération de refinancement a véritablement changé la donne pour les marchés. Le risque d’une crise de liquidités fatale pour les banques a, en effet, pratiquement disparu et, avec lui, le risque de voir apparaître une vaste crise systémique. Avec la disparition de la pression à la vente exercée sur les obligations d’État, les cours de ces dernières ont commencé à se rétablir, faisant disparaître par la même occasion la crainte d’une insolvabilité imminente des États. Nous sommes ainsi retombés dans un cercle vicieux ascendant : le redressement des obligations d’État a amélioré à son tour la situation bilantaire des
22 | Annalyses | Printemps - été 2012
banques. Ce qui témoigne une nouvelle fois de la mesure dans laquelle le secteur financier et l’État sont corrélés… La diminution du risque systémique a endigué progressivement la vague de panique qui a saisi les marchés, de sorte que la phase aiguë de la crise semble enrayée pour l’instant. Une situation qui s’est traduite sur les marchés par la réapparition de l’appétit pour le risque : la Bourse a enregistré une hausse notoire, permettant essentiellement aux actions bancaires lourdement pénalisées de réaliser une remarquable remontée. D’autres actifs ont toutefois profité de l’atténuation des craintes de voir le système s’effondrer : outre les obligations des pays posant problème mentionnés plus haut, les obligations subordonnées bancaires, qui étaient retombées à des cours plancher, ont également rebondi de manière spectaculaire. Cette relance s’est intensifiée lorsqu’il s’est avéré que la BCE souhaitait lancer une seconde édition de cette opération de refinancement… Seconde opération qui a permis
d’injecter 530 Mrd EUR supplémentaires dans le marché ! Il convient en l’occurrence de noter la hausse du nombre de parties prenantes à 800, ce qui indique que de nombreuses petites banques y ont également participé. le sYstÈMe DéséqUiliBré Mais bien que ces opérations de refinancement aient, dans une large mesure, stabilisé la situation, il convient toutefois d’ajouter un certain nombre de remarques. Elles signent de facto la naissance d’une version européenne des techniques de « Quantitative Easing » utilisées par la FED et la Banque d’Angleterre, tant décriées par la BCE. La principale différence avec la version américaine réside dans le fait que la BCE n’achète pas directement des obligations souveraines (au contraire, le programme annoncé précédemment d’achats directs est aujourd’hui pratiquement interrompu), mais laisse cette tâche indirectement aux banques qui viennent frapper à la porte de la BCE pour obtenir des emprunts destinés à réaliser ces achats. Il en résulte toutefois une augmentation exponentielle du bilan de la BCE (voir graphique à gauche). Printemps - été 2012 | Analyses | 23
MACROÉCONOMIE | chronique FINANCIÈRE
chronique FINANCIÈRE | MACROÉCONOMIE
ÿ LA BOURSE.
ÿ ROME, CONCERTATION ITALO-ALLEMANDE. Angela Mer-
ÿ NICOLAS SARKOZY. Embarrassé par une campagne électorale difficile.
kel et Mario Monti de plus en plus ‘on speaking terms’.
déficits budgétaires et besoin en refinancement en 2012 % of GDP Maturing debt* Budget deficit (a) (b)
Total (a+b)
bilion (national currency) Maturing debt* Budget deficit Total (a) (b) (a+b)
United States
22,4
7,9
30,4
3476,3
1227,9
4704,2
Germany
9,4
1,1
10,5
246,2
28,8
274,9
France
16,2
4,6
20,8
331,3
94,7
426,0
Italy
21,1
2,4
23,5
342,1
38,2
380,3
Spain
15,4
5,2
20,6
171,8
57,6
229,4
Netherlands
13,2
2,8
16,0
82,5
17,5
100,0
Belgium
18,9
3,4
22,2
73,5
13,1
86,5
Greece**
9,6
6,9
16,5
20,8
14,9
35,8
Finland
8,7
-0,3
8,3
17,5
-0,7
16,8
Portugal
17,9
4,5
22,3
30,4
7,7
38,1
Ireland
5,3
8,6
13,9
8,6
13,8
22,4
United Kingdom
7,6
7,0
14,7
122,5
112,4
234,9
Sweden
4,9
-1,3
3,6
27,2
-7,4
20,8
Canada
15,4
3,2
18,6
273,4
56,6
330,0
Australia
3,2
1,9
5,1
48,7
27,9
76,6
Japan
49,5
9,1
58,6
236519
43680
Weighted average
21,5
6,1
27,6
-
-
* redemptions of bonds and bills - ** assurring implementation of the PSI under the EU/MF rescue package
24 | Annalyses | Printemps - été 2012
280199 -
La masse de liquidités supplémentaires injectées dans le système maintient, tout comme aux États-Unis, les taux d’intérêt à court terme à un niveau artificiellement bas. La perspective de voir cette situation perdurer encore un certain temps en Europe a poussé les investisseurs en obligations toujours plus loin sur les courbes de durée et de crédit, de sorte que chez nous aussi les intérêts générés par les obligations sont tombés, dans la grande majorité des cas, sous le rythme de l’inflation. On peut se demander, à juste titre, si cette situation, dans la mesure où elle perdure trop longtemps, ne mènera pas à de nouveaux déséquilibres dans le système économique. Mais tel semble être le risque que les décideurs politiques doivent courir pour l’instant : pieds et poings liés par la situation de marché au bord de l’implosion, ils n’avaient, en effet, guère d’autres choix que de noyer le système sous un flux de liquidités, garantissant au moins le financement des déficits à des taux d’intérêt raisonnables. Il est probable que le monde politique, sauvé par l’ouverture des robinets monétaires, pousse un soupir de soulagement. Mais il doit bien se rendre compte que Draghi n’a pas résolu les problèmes fondamentaux à sa place. Il a simplement donné aux responsables politiques le temps de la résoudre de manière plus adé-
quate, une responsabilité qu’il leur faut aujourd’hui assumer d’urgence. Le tableau à la p. 24 montre non seulement que les déficits restent considérables, mais également que le refinancement des dettes existantes est plus important encore. Si l’on veut donner l’espoir aux marchés que la charge de la dette pourra être réduite un jour sans compter sur le financement artificiel de la BCE, l’Europe devra mettre à profit le temps que cette dernière lui a donné pour plancher sur le complément indispensable à cette politique monétaire hyper-accommodante, à savoir le développement d’une véritable stratégie de croissance. C’est précisément à ce niveau que l’on observe avec intérêt l’évolution économique d’une série de pays européens qui ont déjà pris une avance en la matière. Ainsi l’Irlande, qui a défendu bec et ongles la conservation de son taux d’imposition particulièrement avantageux pour les entreprises, semble bien mieux s’extirper de la crise que la Grèce. Et en Italie, Monti n’a pas perdu une seconde pour mettre à profit son mandat en faveur du changement : il introduit à tour de bras des modifications sur le marché du travail en supprimant divers privilèges corporatistes réservés à certains groupes professionnels. Cela
lui a valu des articles élogieux dans le Financial Times et l’approbation des marchés, qui ont récompensé l’Italie par une baisse notable des taux d’intérêt. La question n’est pas non plus passée inaperçue en Allemagne, dans la mesure où Angela Merkel implique de plus en plus l’Italie dans les concertations sur la crise, et ce au détriment de l’influence de la France et d’un Nicolas Sarkozy embarrassé par une campagne électorale difficile. En Espagne également, la lutte contre la crise devra probablement passer par une révision totale du système archaïque du marché du travail, que l’on estime co-responsable du taux de chômage de 23 %. La voie laborieuse vers la relance Pour l’heure, l’Europe semble traverser une relative légère récession, avec des différences régionales importantes entre les pays périphériques (où l’on prévoit un rétrécissement de près de 2 % en Italie et en Espagne, et jusqu’à 5 % en Grèce) et le noyau (avec une croissance nulle ou une légère récession en France, aux Pays-Bas et en Belgique, et probablement encore une croissance légèrement positive en Allemagne). Cette récession et la persistance des différences régionales ne faciliteront pas la tâche des dirigeants. Les tensions sociales et politiques resteront présentes en toile de fond.
Pour l’instant, nous sommes avantagés par une conjoncture mondiale, qui, bien qu’affaiblie, continue d’afficher la croissance nécessaire.
Printemps - été 2012 | Analyses | 25
chronique FINANCIĂˆRE | MACROÉCONOMIE
Ăż BEIJING, HĂ”TESSES LORS DU CONGRĂˆS DU PARTI. Grâce Ă la Chine, l’Êconomie mondiale maintient une certaine dynamique de croissance.
Mais, aujourd’hui, la plupart des pays ont toutefois pris conscience qu’il n’existait aucune alternative aux rÊformes. On entend souvent dire que le principal risque de la politique monÊtaire ultra-stimulante rÊside dans le fait qu’elle Êlimine la pression exercÊe sur le monde politique pour mettre en œuvre les rÊformes nÊcessaires ! Il est essentiel de prendre conscience que c’est prÊcisÊment cette politique accommodante qui nous permet de gagner le temps nÊcessaire pour mettre en place les rÊformes, elles aussi, nÊcessaires et qu’il s’agit probablement de la dernière chance de s’y atteler.
BCE, la situation est encore loin d’être rÊsolue. Si la crise n’est plus aussi aiguÍ, elle est aujourd’hui devenue chronique. La tâche qui nous attend reste donc extrêmement dÊlicate. Il est certes positif de prÊconiser un mÊlange stratÊgique plus ÊquilibrÊ pour lutter, mais il faudra du temps avant que les nouvelles mesures fassent leur effet et il se peut même qu’elles entraÎnent une aggravation de la situation à court terme.
Nous sĂŠlectionnons pour vous les plus beaux projets immobiliers de France
Si la crise n’est plus aussi aiguÍ, elle est aujourd’hui devenue chronique. Il faudra du temps avant que les nouvelles mesures fassent leur effet.
Pour l’instant, nous sommes avantagÊs par une conjoncture mondiale, qui, bien qu’affaiblie, continue d’afficher la croissance nÊcessaire. L’atterrissage forcÊ que l’on avait craint en Chine n’a pas eu lieu et le recul de l’inflation a permis là aussi d’assouplir quelque peu la politique monÊtaire‌ NÊanmoins, le pays est Êgalement confrontÊ à une sÊrie de problèmes internes. Les États-Unis connaissent actuellement une relance favorable, même s’il reste encore au pays des choix douloureux à faire. Citons enfin la situation tendue sur les marchÊs pÊtroliers, qui pend comme une ÊpÊe de Damoclès au-dessus de l’Êconomie mondiale. Une hausse rapide et importante du prix du pÊtrole pourrait effectivement bouleverser l’ensemble de ce scÊnario de relance‌ Bien qu’il semble que le plus fort de la crise soit passÊ, noyÊ dans le flux de liquiditÊs de la
26 | Annalyses | Printemps - ĂŠtĂŠ 2012
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AnAlYse sectorielle | soiNs de saNté
soiNs de saNté | AnAlYse sectorielle
comment investir en actions dans le secteur des soins de santé ?
à votre
sAnté
photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY - IMAGE GLOBE
MarC ernaeLsteen, Head of equities, Puilaetco Dewaay.
Le poids du secteur des soins de santé dans sa globalité est loin d’être négligeable dans la plupart des principaux indices boursiers. Ainsi, il représente un peu plus de 10% en Europe pour le DJ Stoxx 600, ainsi qu’aux Etats-Unis pour l’indice S&P 500, et qu’au niveau mondial pour le MSCI World et sa composante sectorielle « Healthcare ». Compte tenu de son importance et de son potentiel de performance, l’investisseur ne peut en principe ignorer d’être un minimum investi dans ce secteur.
L
logie). Ces poids respectifs sont définis par MSCI sur base de capitalisations boursières ajustées.
es investisseurs professionnels partagent l’opinion qu’il s’agit d’un secteur très vaste, complexe et où les écueils ne manquent pas. Dans la démarche d’investissement, nous sommes ainsi confrontés à plusieurs alternatives : sur quel marché boursier faut-il s’exposer ? En Europe, aux Etats-Unis ou ailleurs ? Dans des sociétés de quelle taille faut-il investir, que ce soit en termes de capitalisation boursière, de chiffre d’affaires, de niveau de maturité du portefeuille de produits commercialisés et/ou en développement ? Tout cela dépend principalement du niveau de risque qu’un investisseur averti est prêt à supporter.
les DéMArches à sUiVre Un processus d’investissement rigoureux se fonde sur trois piliers : d’abord sur une analyse fondamentale de l’industrie dans sa globalité, ensuite sur une étude des fondamentaux des sociétés actives dans le secteur pour identifier celles qui seront en mesure de délivrer un potentiel supérieur à la moyenne pour l’investisseur compte tenu du risque encouru, et, enfin, sur une construction du portefeuille établie sur base d’une approche ‘bottom-up’ (ou transversale).
Comme il s’agit incontestablement d’un secteur très vaste, les gérants professionnels ont opté pour une segmentation de cette industrie en plusieurs sous-secteurs d’activités. Dans la pratique, nous nous en tenons à la classification GICS (Global Industry Classification Standards) qui distingue quatre grands soussecteurs : les pharmaceutiques, la biotechnologie, les spécialistes d’équipements et matériels médicaux, et les prestataires de services liés aux soins de santé. Les fonds d’actions dédiés à la gestion du secteur des soins de santé utilisent souvent comme indice boursier de référence le MSCI World Healthcare index, qui reprend ces quatre sous-secteurs avec une pondération de 65,2% (pharmaceutiques), 14,0% (équipements et matériels médicaux), 12,7% (prestataires de services liés aux soins de santé) et 8,1% (biotechno-
Le point de départ du processus d’investissement pour un gestionnaire professionnel consiste en une analyse approfondie de l’industrie. Cela va conduire le gérant à opérer des choix au niveau des sous-secteurs à favoriser. Sachant que le gestionnaire ‘actif’ va structurellement sous-pondérer le segment dominant des pharmaceutiques (les grandes firmes comme Pfizer, Roche, Novartis, Sanofi, GSK…) pour surpondérer les trois autres sous-secteurs. Une évaluation systématique est réalisée autour de plusieurs critères déterminants comme les dynamiques et la structure de l’industrie, l’évolution de l’environnement politique et réglementaire, et l’incidence de celui-ci sur l’industrie, les vecteurs de croissance, ainsi que les tendances structurelles quant à la profitabilité et la valorisation relative. En pratique, chaque
28 | Analyses | Printemps - été 2012
ÿ healthcare. l’investisseur ne peut en principe ignorer d’être un minimum investi dans ce secteur. sous-segment de cette industrie est analysé par un examen de données fondamentales, des contacts avec de nombreux responsables de sociétés, ainsi que des discussions avec des spécialistes reconnus de cette branche d’activité. La seconde étape consiste en une analyse fondamentale des entreprises qui a pour objectif d’évaluer au mieux le potentiel bénéficiaire de celles-ci, de déterminer si le rapport entre risque pris et rendement de ces valeurs est attractif ou pas. Ainsi, pour chaque société engagée dans la commercialisation de produits, l’investisseur doit diligenter une analyse approfondie du portefeuille des produits existants, idem pour ceux encore en
phase de développement afin d’apprécier le potentiel en termes de ventes futures. Une approche sérieuse consiste à évaluer pour les produits en cours de développement les avantages nouveaux procurés sur le plan thérapeutique par rapport aux médicaments déjà disponibles sur le marché. Cela revient à évaluer les études cliniques, à interpréter les données de celles-ci tant sur le plan de l’efficacité thérapeutique que sur celui des effets secondaires ou d’autres risques, du mode d’administration du produit, de l’anticipation de possibles restrictions imposées par l’autorité de contrôle… Bref, tout élément susceptible d’avoir une incidence future sur le chiffre d’affaires. Quant aux médicaments déjà mis sur le marché, il convient de suivre
sur le loNG terme, uNe GestioN active et diversifiée sur le secteur des soiNs de saNté permet d’obteNir uNe performaNce coNsistaNte. Printemps - été 2012 | Analyses | 29
ANALYSE SECTORIELLE | SOINS DE SANTÉ
SOINS DE SANTÉ | ANALYSE SECTORIELLE
ÿ LES QUATRE GRANDS SOUS-SECTEURS. Les pharmaceutiques, la biotechnologie, l’équipement et les prestataires de services médicaux.
POUR 2012, ON ATTEND LA MISE SUR LE MARCHÉ DE NOUVEAUX MÉDICAMENTS AIDÉE PAR UNE AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ DE LA R&D.
30 | Analyses | Printemps - été 2012
le niveau d’acceptation par les médecins, en d’autres termes de connaître la part de marché, les études cliniques de suivi… Compte tenu d’une distribution des risques inégales suivant le stade d’avancement commercial d’un produit, chaque société est considérée comme un portefeuille de produits tant en développement que commercialisés, auxquels sont assignés une probabilité de revenus. Ceci n’a pas qu’une incidence sur l’estimation du chiffre d’affaires attendu, mais également sur les coûts opérationnels d’une société pharmaceutique comme les frais de Recherche & Développement (R&D), de commercialisation ou de marketing… Une valeur est donc achetée sur base d’un fort signal et d’une conviction que tant les tendances fondamentales de l’entreprise que celles de son secteur sont suffisamment robustes, avec une perspective de maintien ou un réel potentiel d’amélioration. Dans ce dernier cas, il faut un signal clair que le rapport entre le risque encouru et le rendement attendu prenne une tournure favorable. Ce jugement se fonde soit sur des résultats concrets, soit sur une opinion positive quant à des résultats cliniques, soit sur une approba-
tion par l’autorité de contrôle. Il faut aussi la matérialisation d’une accélération de la croissance des bénéfices et un bon niveau de confiance dans le potentiel de surprises positives tant pour le chiffre d’affaires que les bénéfices. BILAN ET PERSPECTIVES 2011 fut, en règle générale, une année de rendements médiocres pour les investisseurs en actifs risqués comme les actions. Malgré ce contexte défavorable, le secteur des soins de santé a réussi à en surperformer d’autres. C’est, en la matière, le côté défensif qui a prévalu, dû, pour une large part, aux valeurs pharmaceutiques de large capitalisation, en raison du haut rendement sur dividendes et des multiples de valorisation attractifs. Ce sont sur ces caractéristiques que les investisseurs se sont focalisés et, paradoxalement, moins sur les pipelines respectifs de nouveaux médicaments. A contrario, en 2012, pour les valeurs de grande capitalisation, le pipeline de médicaments risque d’être à nouveau à l’avant-plan. Pour ces sociétés, cette année sera non seulement celle de l’impact maximal du ‘patent cliff’
(érosion des ventes liées à l’expiration des brevets), mais aussi celle d’autres effets négatifs comme les réductions budgétaires appliquées aux remboursements de médicaments qui entraîneront une pression sur les revenus. Toutefois, cela devrait être atténué par de nouvelles réductions des coûts, une croissance des ventes sur les pays émergents et la mise sur le marché de nouveaux médicaments aidée par une amélioration de la productivité de la R&D. Dès 2013 et pour les prochaines années, les bénéfices devraient reprendre un rythme de croissance moyen entre 6% - 7% par an. La plupart des grandes valeurs pharmaceutiques se négocient actuellement à des multiples de valorisation raisonnable… Exception faite de quelques sociétés peu ou pas du tout exposées à la problématique du ‘patent cliff’ comme Novo Nordisk (leader dans le diabète) ou UCB Pharma, pour lesquelles les analystes estiment un taux de progression des bénéfices deux fois plus élevé que les autres, mais, en contrepartie, la valorisation actuelle reflète déjà cette anticipation. Quant aux perspectives pour la biotechnolo-
gie, secteur largement dominé par des sociétés cotées aux Etats-Unis, la véritable innovation est en principe valorisée par les investisseurs. Ceci implique que le ‘stock picking’ est essentiel pour réaliser de la surperformance. Pour ce segment plus risqué, 2012 présente autant de défis que d’opportunités. Parmi les sources d’inquiétudes, mettons en avant, comme pour l’industrie en général, les mesures d’austérité budgétaire pouvant limiter le niveau de remboursement par les autorités et donc le prix de vente…Mais aussi la percée des bio-similaires (une forme de génériques) aux Etats-Unis et, dans l’ensemble, des attentes de croissance un peu plus modérée que par le passé. Quant aux aspects plus positifs, citons, pour cette année, une perspective d’opérations de fusion-acquisitions et, aux Etats-Unis, une année d’élection qui va certainement différer la prise de mesure budgétaire plus restrictive. En termes de perspectives pour la biotechnologie, les analystes tablent en moyenne sur près de 10% de croissance des ventes et de plus de 20% des bénéfices. Quant aux valorisations, elles ne sont pas encore excessives bien que des acquisitions récentes (comme l’OPA de Roche sur Illumina Inc. pour plus de 5 milliards USD)
LE FOCUS DOIT ÊTRE MIS SUR DES TECHNOLOGIES QUI APPORTENT UNE VALEUR ÉCONOMIQUE ET CLINIQUE RÉELLE AUX CLIENTS.
Printemps - été 2012 | Analyses | 31
© cayman
ANALYSE SECTORIELLE | SOINS DE SANTÉ
ÿ UCB, COMPTE RENDU ANNUEL. Taux de progression des bénéfices élevé. ont tiré ce segment à la hausse. Enfin, pour les valeurs spécialisées dans la technologie médicale, les conditions économiques plus difficiles dans les pays occidentaux risquent encore de peser sur la demande. Le focus doit être mis sur des technologies qui apportent une valeur économique et clinique réelle aux clients. Dans le secteur des services médicaux, il y a toujours une tendance structurelle dans de nombreux pays émergents pour une demande de nouveaux centres médicaux de qualité, notamment en Asie du Sud-Est, région où la demande est soutenue par l’émergence d’une classe moyenne aspirant au modèle de soins hospitaliers occidentaux et par le tourisme médical spécifique à certains pays. INVESTIR VIA UN FONDS SPÉCIALISÉ Au cours des dix dernières années, l’indice sectoriel MSCI World Healthcare (net) en
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USD a délivré une performance annualisée de 3,6%, ce qui est en ligne avec celle de l’indice boursier mondial MSCI World (net), tous secteurs et zones géographiques confondus. Depuis son lancement en avril 2001, le fonds BGF World Healthscience Fund du gérant Blackrock a délivré une surperformance par rapport à l’indice sectoriel de référence. Il est de plus en plus difficile, c’est une évidence, pour l’investisseur de dénicher des classes d’actifs décorrélées entre elles. C’est un véritable défi en matière de gestion des risques. Toutefois, sur le long terme, au sein de la classe d’actifs ‘actions’, une gestion active et diversifiée sur le secteur des soins de santé permet d’obtenir une performance consistante. Le choix d’un fonds comme le BGF World Healthscience Fund offre l’avantage principal d’une excellente diversification et donc une meilleure gestion des risques dans ce secteur.
DÈS 2013, LES BÉNÉFICES DEVRAIENT REPRENDRE UN RYTHME DE CROISSANCE MOYEN ENTRE 6% - 7% PAR AN.
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AnAlYse sectorielle | valeurs techNoloGiques
comment Faire le Bon choiX dans le secteur technologiQue ?
les merveilles de la
technoloGie photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY
sanDrine de MOerLOOse, Financial analyst, Puilaetco Dewaay.
Comme la majorité des secteurs, celui de la technologie dans sa globalité a connu une performance boursière négative en 2011. Néanmoins, en faisant un ‘stock-picking’ judicieux, grâce à une étude approfondie des valeurs choisies au préalable, il était possible de réaliser une performance positive dans ce dernier sur l’année écoulée.
D
ans le secteur technologique, plusieurs éléments font qu’une valeur a plus ou moins de chance de se distinguer et de dégager une performance boursière positive à long terme. Il faut, tout d’abord, privilégier des valeurs avec un réel potentiel de croissance organique à moyen-long terme en se posant les questions suivantes: est-ce que le produit offert par l’entreprise répond à un besoin important des consommateurs? Au bout de combien de temps l’investissement réalisé dans le développement de ce produit deviendra-t-il profitable pour l’entreprise? Quel est le « prix d’adoption » (ou « prix d’abandon » de l’ancienne pour passer à la nouvelle technologie) de cette technologie par les consommateurs? Est-ce que la société investit dans des technologies d’avenir? Ensuite, il faut s’assurer que la technologie développée par la société présente de solides barrières à l’entrée… Autrement dit, être certain qu’une société concurrente qui voudrait produire la même technologie sera contrainte de faire face à certains obstacles pour se lancer sur ce marché. Il existe des barrières de différentes natures, liées à la technologie, la taille, la marque, aux canaux de distribution… Ces barrières doivent être fortes et durables. Il faut donc analyser ce que le management de l’entreprise fait pour les préserver, voire les renforcer, à long terme. En outre, il ne faut pas investir dans une
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valeur qui serait trop « chère ». Comparer la valorisation d’une entreprise par rapport à son historique, ainsi qu’à ses pairs dans le secteur, est un élément incontournable dans l’analyse de la valeur. Pour terminer, il faut vérifier certains éléments dans le bilan de l’entreprise comme son niveau d’endettement, le cash flow que la société produit d’année en année et ce qu’elle en fait: distribution aux actionnaires et/ou un réemploi dans des opérations de croissance externe (acquisitions). Apple, notre FAVori Dans cette logique, nos valeurs favorites sont Apple, IBM, SAP, EVS et Gemalto. Apple est, vous le savez, un leader dans la fabrication d’ordinateurs et d’électronique destinés aux consommateurs, leadership acquis grâce aux barrières à l’entrée créées à travers iTunes (bibliothèque multimédia) et l’AppStore (plateforme de téléchargement d’applications). De plus, la firme domine le marché des tablettes (iPad). Concernant le potentiel à long terme d’Apple, de nombreux relais de croissance existent : le lancement de l’iPad 3, suivi d’un iPhone 5. Depuis plusieurs mois, il y a également des rumeurs sur le lancement d’une ‘smart TV’ (qui ne sortira probablement pas avant 2013), extension naturelle aux produits existants d’Apple, avec un système d’exploitation iOS, un accès à l’AppStore, l’iPhone/iPad servant de télécommande. Apple continue aussi son expansion en
ÿ aPP-scanning. est-ce que cela répond à un besoin important des consommateurs? Chine, élément bénéfique pour les ventes d’iPhones dans ce pays. Autre point positif : une nouvelle génération d’ordinateurs (Mac) devrait voir le jour à court-moyen terme. Par ailleurs, le montant de cash accumulé par la société est impressionnant : plus de 100 milliards de dollars ! Apple va ainsi verser, à partir du quatrième trimestre 2012, un dividende de 2,65 dollars par action et compte dépenser quelque 45 milliards sur trois ans en dividendes et rachat de titres. Bien que le cours de bourse d’Apple ait progressé de 45% en un an, franchissant le cap de 500 USD par action, le titre conserve encore un potentiel
de hausse à moyen terme. Malgré cette belle envolée du cours, l’action demeure, en effet, relativement bon marché avec un ratio cours/ bénéfices de 10x. En 2011, le chiffre d’affaires a augmenté de 73% en un an, contre 116% pour le bénéfice par action. On voit donc clairement que le cours de bourse augmente moins rapidement que les bénéfices, ce qui signifie donc que l’action devient meilleur marché ! Apple demeure ainsi une société en pleine croissance, avec un leadership dans certains de ses marchés et de réels avantages compétitifs par rapport à la concurrence, alors que
l’action se négocie actuellement à un prix raisonnable. n’oUBlions pAs iBM et sAp Parallèlement, IBM et SAP sont deux sociétés assez similaires, l’une étant américaine, l’autre européenne. IBM a, elle aussi, bien performé en 2011, avec des résultats légèrement supérieurs aux attentes du marché et aux objectifs de l’entreprise. La marge opérationnelle s’est améliorée pour la huitième année consécutive et le bénéfice par action progresse de plus de 10% pour la neuvième année consécutive… Printemps - été 2012 | Analyses | 35
AnAlYse sectorielle | valeurs techNoloGiques
valeurs techNoloGiques | AnAlYse sectorielle
ÿ iBm. les services et les softwares. Tout comme IBM, SAP devrait réaliser une bonne année 2012, avec 10% de croissance de son chiffre d’affaires.
ÿ aPPle. une société en pleine croissance.
apple demeure uNe société avec de réels avaNtaGes compétitifs par rapport à la coNcurreNce. 36 | Analyses | Printemps - été 2012
Des résultats rendus possibles grâce à ses deux principales activités, les services et les softwares, au sein desquelles la demande ne disparait pas, malgré un ralentissement mondial. D’autre part, sa présence tant en Asie-Pacifique qu’aux Etats-Unis (respectivement 25% et 45% de son chiffre d’affaires de 2011) lui a permis de ne pas trop souffrir de la crise européenne. Enfin, IBM effectue périodiquement depuis des années du rachat d’actions propres : en 15 ans, le nombre d’actions en circulation a été divisé par deux, ce qui augmente le bénéfice par titre. Même Warren Buffet, qui avait pourtant toujours dit qu’il n’achèterait jamais de valeurs technologiques, a fini par acquérir récemment un gros paquet d’actions IBM à concurrence de 10 milliards de dollars, car
il a été séduit par la croissance sans relâche des dividendes et du programme de rachat d’actions ! Pour 2012, IBM ambitionne de réaliser de bons résultats tablant sur une croissance d’au moins 10% des bénéfices. SAP, quant à elle, a publié, en 2011, ses meilleurs résultats en 40 ans d’existence. L’entreprise allemande a lancé plusieurs nouveautés, comme HANA, un logiciel capable de traiter un nombre massif de données en temps réel et fournissant des résultats immédiats, ou encore des solutions pour le traitement de données sur les smartphones et autres tablettes. C’est grâce à cette stratégie d’innovation et aux gains de parts de marché que SAP a surperformé par rapport à ses concurrents dans un environnement macro-économique difficile.
oU encore eVs et GeMAlto Contre toute attente, l’année 2011 a été pour EVS meilleure que prévue malgré l’absence de grands événements sportifs, avec un chiffre d’affaires presqu’en ligne avec celui de 2010. Les entreprises spécialisées dans l’équipement des cars de régie – les clients d’EVS – ont recommencé à investir dans les nouvelles technologies – comme le serveur XT3 – après quelques années de consolidation dans le secteur, en prévision d’une année 2012 riche en actualités sportives. EVS continue aussi sa diversification dans les studios, une activité moins cyclique que les cars de régie, mais qui n’a certes pas connu la croissance escomptée l’an dernier en raison de la conjoncture. D’autre part, dopé par les grands rendez-vous sportifs, l’actuel carnet de commandes est à un niveau record… Le management s’attendant ainsi à un bon premier semestre 2012. Ensuite, un ralentissement d’activité est possible en fin d’année. Enfin, pour Gemalto, qui n’a pas encore publié ses résultats pour l’année 2011, mais avec un profil jugé défensif puisque seulement 15% des ventes sont directement liées au cycle économique, nous nous attendons à des résultats en ligne avec le consensus. Ses
ÿ saP. une stratégie d’innovation. autres atouts sont un portefeuille de clients particulièrement diversifié, une présence géographique large, d’importantes barrières à l’entrée et un bilan sain. De plus, ces derniers mois, Gemalto a conclu plusieurs contrats dans les cartes de paiement sans contact (Brésil, Arabie saoudite, France) et de sécurisation d’une plateforme de commerce mobile (Etats-Unis), de renouvellement de cartes d’identité électroniques (Oman), de fourniture de cartes SIM incluant le service NFC (Near-Field Communication, permettant des paiements avec un mobile sans aucun contact avec un terminal) à un opérateur japonais… De plus, Mastercard soutient, après Visa,
la transition EMV aux Etats-Unis, avec des cartes à double interface (contact et sans contact) et Gemalto devrait profiter de cette migration dans les années à venir. Gemalto dispose donc des qualités pour réussir dans son activité de puces sécurisées et de ‘Trusted Service Management’ (service qui gère la sécurité de l’application NFC) à long terme, et ce dans ses quatre divisions, grâce à son bon positionnement dans l’industrie et à son savoir-faire.
coNclusioN
focus sur les avaNtaGes coNcurreNtiels une fois de plus, investir dans des valeurs technologiques nous a prouvé que, même si les valeurs it n’offrent pas de dividendes, cet investissement fournit un rendement positif grâce à la performance du cours de bourse. concernant ce secteur, nous restons donc confiants, mais recommandons un ‘stockpicking’ rigoureux, afin de choisir des valeurs avec un potentiel de croissance plus élevé que la moyenne du secteur comme apple, ibm, sap, evs et Gemalto.
Printemps - été 2012 | Analyses | 37
AnAlYse sectorielle | les pays émerGeNts
les pays émerGeNts | AnAlYse sectorielle
les pays émerGeNts
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croissAnce photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY
GWenaËLLe de viLLe de GOYet, Financial analyst, Puilaetco Dewaay.
Aujourd’hui, les marchés émergents constituent une réelle bouffée d’oxygène pour les secteurs du luxe et des biens de consommation courante, une manière de pallier au manque de croissance dans les pays développés. Cette croissance grandissante reflète une classe moyenne de consommateurs au pouvoir d’achat qui s’accroît au fil du temps.
On évoque souvent les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) comme étant des producteurs et des consommateurs importants occupant une place prépondérante pour définir le rythme, la direction et la viabilité de la croissance économique mondiale. A en croire les perspectives données en février par un gestionnaire de fonds chez Franklin Templeton, les économies émergentes devraient poursuivre leur trajectoire de croissance rapide, celle des pays développés devant être plus modérée, continuant ainsi à payer les excès récents du secteur financier et à subir les conséquences de la crise de la dette souveraine. Portés, notamment, par la hausse de la consommation domestique et par les dépenses d’infrastructures, les pays émergents affichent les meilleurs taux de croissance. Aujourd’hui, cette tendance semble structurelle, d’autant plus qu’elle bénéficie, pour l’instant, de la reprise économique américaine et donc du regain de ses importations. l’Asie leUr soUrit Dans le secteur des biens de consommation, les exemples sont multiples. Récemment, Pernod Ricard a relevé son objectif de croissance opérationnelle grâce au dynamisme des émergents : le moteur de croissance du groupe reste l’Asie (40% des ventes, principalement en Chine et en Inde) où Pernod, en tant que numéro 2, possède 40% des parts de marché du cognac. Avec ses 70% de parts de marché au Brésil, AB Inbev, quant à lui, a séduit de nombreux investisseurs. Le Belgo-Brésilien ne s’arrête d’ailleurs pas là puisqu’il tente peu à peu de
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gagner du terrain en Chine, un marché très difficile à conquérir, mais où les efforts, à terme, pourraient bien porter leurs fruits. Quant à l’alimentation, Danone a tiré son épingle du jeu, principalement une nouvelle fois grâce aux pays émergents où le groupe réalise la moitié de ses ventes. Le potentiel pour Danone y est non négligeable, surtout pour sa catégorie produit laitier où l’Asie constitue encore un énorme marché inexploité. Nestlé reste sur sa trajectoire pour atteindre d’ici 2020 son objectif (50% des ventes dans les émergents). Ses acquisitions récentes en Chine (Hsu Fu Chi and Yinlu foods) nous démontrent la détermination du Groupe.
« les pays émergents peuvent encore déployer tout leur arsenal pour relancer la croissance. »
ÿ Brésil, sao Paulo Fashion weeK. les bric occupent une place croissante dans le marché de la mode. le lUXe s’en reJoUit AUssi En ce qui concerne les produits de luxe, force est de constater que Swatch a révélé un chiffre d’affaires record sur l’année 2011 (CHF 7 milliards, soit +21.7% de croissance) tiré également par l’Asie (plus de 50% des ventes, hors Japon) où la demande pour ses marques de luxe explose. Quant à LVMH, le groupe reste bien orienté en Chine avec son statut de leader en cognac (juste devant Pernod) via la marque Moët Hennessy. Dans le même principe, selon Jean-Paul Agon, PDG de l’Oréal, pour la première fois, les nouveaux marchés seront la première zone géographique du Groupe en 2012, avec environ 40% des ventes. Notons qu’il y a vingt ans, ils ne représentaient que 8 % du chiffre d’affaires. Tout porte à penser que les émergents pourraient, plus que jamais, être un relais de
croissance cette année. Selon les dernières prévisions du FMI, en 2012, leur croissance devrait dépasser de plus de 4% celle des pays développés (5,4% pour les premiers contre 1,2% pour les seconds). Alors qu’aujourd’hui les pays développés ont moins de marge de relance, les pays émergents peuvent encore déployer tout leur arsenal pour relancer la croissance après une période prolongée de durcissement monétaire contre les tensions inflationnistes dues, notamment, à l’envolée des cours des matières premières. Si, dernièrement, la Chine était crainte par les marchés, la majorité des analystes tablent aujourd’hui sur un atterrissage en douceur avec une croissance proche de 8% (contre 9.1% en 2011). La légère amélioration conjoncturelle aux Etats-Unis devrait, en effet, atténuer l’effet négatif que provoque la crise européenne sur les exportations chinoises.
ÿ aB inBev en chine. un marché très difficile à
conquérir, mais où les efforts, à terme, pourraient bien porter leurs fruits.
Printemps - été 2012 | Analyses | 39
nos serVices | foNds maisoN
foNds maisoN | nos serVices
puilaetco dewaay small & mid cap europa : bieN positioNNé pour béNéficier du reboNd du marché
le pouvoir aux photos © rOULArTA/THINKSTOCK
S
MarC enGeLs, Head of equity Funds, Puilaetco Dewaay.
Dans notre gamme de fonds Puilaetco Dewaay réduite mais performante, nous pensons que le compartiment PLDW Small & Mid Cap Europe est un véhicule intéressant à détenir en portefeuille dans l’environnement de marché actuel.
petits
i, comme nous l’analysons, le marché est sur la bonne voie pour sortir de la phase de récession, quels sont les thèmes d’investissements qui doivent être privilégiés ?
Pour un investisseur plus chanceux qui aurait investi au point le plus bas du cycle et revendu au plus haut… La surperformance aurait même été proche de 60% ! Au cours de la période haussière plus courte de 2009-2010, le même phénomène a été constaté, soit une performance supérieure de 35% pour le compartiment par rapport au même indice de marché (voir graphique 2). Depuis le dernier creux, en septembre dernier, la même analyse peut être faite… avec le même résultat : une performance supérieure de 5% déjà ! Ces résultats ne font donc que confirmer l’analyse faite par Merrill Lynch en faveur des petites capitalisations.
les petites et MoYennes cApitAlisAtions sUrperForMent Selon une analyse intéressante de Merrill Lynch qui se base sur les données historiques, il faut, entre autres, favoriser les valeurs de plus petites capitalisations pendant les phases de ‘recovery’ et de ‘boom’ de marché. Selon le bureau d’études anglo-saxon, ces valeurs ont historiquement mieux performé que les grandes capitalisations qu’il est préférable de mettre en avant durant les phases de baisse de marché. Nous avons dès lors analysé le comportement de notre compartiment de Small & Mid Cap au cours des deux derniers cycles de marché pour confronter ces résultats. Pendant la période de hausse de 2003 à 2007, la surperformance par rapport à l’indice européen Stoxx 600 a été d’environ 40% (voir graphique 1).
ÿ graphique 1 : période 2003-2007.
le plDW sMAll & MiD cAp eUrope sUperForMe La deuxième étape de notre raisonnement est évidemment de vérifier si notre véhicule d’investissement profite pleinement de cette tendance et offre une plus-value par rapport à la concurrence. Comparé aux sicavs de même nature que la nôtre et commercialisées en Belgique, le compartiment PLDW Small & Mid Cap
ÿ graphique 2 : période 2009-2010
stoXX euroPe 600 (eur)
262,53
-0,24%
965820 / eu0009658202 / hors bourse suisse
14.02.12 09:15:45
-0,64
haute: 263,23 ouverture: 263,23 Basse: 262,07 clôture: 263,17
Europe a aussi tendance à bien se classer dans les périodes très positives. C’est ainsi qu’en 2010, par exemple, le fonds a atteint le top 3 grâce à une croissance proche de 29%, devançant des concurrents prestigieux comme Franklin, Robeco, JPM ou Comgest. Cette performance était de 7% supérieure à la moyenne des 26 fonds comparables. En 2011, par contre, dans un marché baissier, le compartiment a souffert plus que la moyenne. Il a enregistré une baisse de 19% et s’est classé dans le dernier quartile. Depuis le début de cette année, il est en hausse de plus de 13% et figure à nouveau parmi les meilleurs de la classe. cArte D’iDentité DU coMpArtiMent Il existe depuis 1998, mais s’appelait High Growth Europe à l’origine. Ce fonds de près de EUR 100 millions est actuellement composé de 79 valeurs européennes. Environ 90% d’entre elles se trouvent dans notre cœur de cible, à savoir des capitalisations allant de EUR 500 millions à 10 milliards. Sa philosophie d’investissement est très claire : investir dans des idées, des convictions. En tant que gestionnaires, nous recherchons des sociétés dont nous comprenons la dynamique de croissance, dont la stratégie est claire et constante au travers des cycles, dont nous pourrions acheter les produits ou utiliser les services. Avant chaque investissement, nous faisons un réel travail d’analyse fondamentale. Nous parlons aux analystes et, dans la mesure du possible, nous rencontrons le management. C’est ainsi qu’en 2011, nous avons rencontré près de 170 sociétés et/ou analystes. Au cours des deux premiers mois
de 2012, nous en sommes déjà à plus de 50 rencontres, mais toutes ne débouchent évidemment pas sur un investissement ! Nous avons également une tendance très forte à investir à long terme. C’est ainsi que le taux de rotation du compartiment est proche de 40%. Cela signifie donc qu’un titre reste en moyenne plus de deux ans en portefeuille. Comme notre style d’investissement est basé sur l’analyse fondamentale des sociétés et que nos capacités de recherche sont limitées, environ 85% des investissements sont concentrés dans les pays limitrophes (Benelux, France, Allemagne et Suisse) et en EUR. Le compartiment a indubitablement un biais cyclique et technologique assez prononcé. Les valeurs technologiques représentent la majorité du groupe sectoriel Aggressive growth du graphique 3. Vous constaterez également, dans le graphique 4, que les surpondérations par rapport à l’indice Stoxx 200 Mid se trouvent dans les secteurs les plus cycliques (bêta supérieur à 1) du marché. Ceci explique évidemment la surperformance du compartiment en phase haussière.
262,68
-0,19%
965820 / eu0009658202 / hors bourse suisse
14.02.12 09:55:00
-0,49
Cyclicals; 52,6% 2005
2006
2007
40 | Analyses | Printemps - été 2012
2009
KBC Equity Fund Flanders Kbc asset management
83,1
Puilaetco Dewaay Belgium puilaetco dewaay
82,1
Petercam Equities Belgium petercam asset management
81,3
Degroof Equities Belgium Active bank degroof 76,7
en conclusion, si comme nous le pensons, nous sommes entrés dans la phase de «recovery» du marché, les plus petites capitalisations devraient tirer leur épingle du jeu. dans cette optique, le pldw small & mid cap europe est assurément le meilleur véhicule de notre gamme pour en tirer un profit maximal. parmi les fonds commercialisables en belgique, il fait aussi partie des meilleurs, surtout en phase haussière.
Aggressive Growth; 17,6%
Energy; 7,3%
2004
88,2
coNclusioN
Finance; 3,4%
2003
Hermes Belgian Growth capfi delen asset management
ÿ graphique 4 : sur/sous pondérations par rapport au stoxx 200 mid
haute: 263,23 ouverture: 263,23 Basse: 262,07 clôture: 263,17
Defensive Growth; 19,1%
© 1996-2010 interactive data managed solution ag, tous droits réservés. Plate-forme technologique fournée par interactive data managed solutions ag.
Fonds - emittent - score
Des informations plus détaillées, en ce compris les Valeurs Nettes d’Inventaires, peuvent être retrouvées sur notre site www.pldw.be.
ÿ graphique 3 : répartition par groupes sectoriels.
stoXX euroPe 600 (eur)
FUND AWArDS 2011 dans la catégorie « actions belges », le puilaetco dewaay belgium se classe troisième des fund awards de tijd/ l’echo 2011.
Media IT Insurance Diversified Financials Banks Consumer Discretionary Industrials Materials Energy Telecom Real Estate Utilities Healthcare Consumer Staple
1,2% 9,2% -8,4%
-10,0%
-2,7% -2,4%
-4,2% 6,5% 0,6% 4,1%
-0,4% 0,2% -3,6% -2,8%
2,8% -5,0%
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
2010
© 1996-2010 interactive data managed solution ag, tous droits réservés. Plate-forme technologique fournée par interactive data managed solutions ag.
Printemps - été 2012 | Analyses | 41
Nos services | THIRD PARTY FUNDS
THIRD PARTY FUNDS | NOS SERVICES
KBL EPB FUND - FLAGSHIP
UNE GESTION PATRiMONIALE
FLEXIBLE PHOTOS © PUILAETCO DEWAAY et roularta/REPORTERS AGENCY - IMAGE GLOBE
Xavier Hannaerts, Head of Third Party Funds Selection, Puilaetco Dewaay/ KTL.
Un nouveau compartiment a rejoint notre gamme de fonds KBL epb Group depuis le 30 décembre 2011 en vue d’apporter à notre clientèle une solution d’investissement globale, mixte et flexible. Après deux crises boursières de plus de 50% sur ces dix dernières années, KBL EPB Fund - Flagship a pour vocation une gestion simple, réactive et de convictions, dont l’objectif premier est la croissance en « bon père de famille » du capital sur le long terme.
K
BL EPB Fund - Flagship a pour objectif la croissance à long terme du patrimoine au travers d’une gestion mixte, flexible et non indicée. Par « flexible », nous entendons une dynamique d’investissement sur les différentes classes d’actifs (actions, obligations, liquidités…), la part investie en actions pouvant varier de 0% à maximum 70% (celle en « taux fixes » pouvant donc varier de minimum 30% à 100%).
POLITIQUE D’INVESTISSEMENT Le fonds a ainsi pour objectif d’être faiblement – voire pas du tout – exposé aux actions dans les périodes de fortes agitations boursières pour ensuite redéployer la « voilure » lors des phases plus porteuses. A la recherche d’un ratio risque/rendement « attractif » et avec un horizon de placement recommandé de cinq ans minimum, le profil de risque en est donc variable (potentiellement de défensif à neutre). S’agissant d’une gestion de type « carte blanche », elle s’exprime sans contraintes d’indices (pas de référence à un « benchmark »), l’équipe de gestion agissant au regard de l’ensemble des opportunités de marché, tant sur le plan des classes et sous-classes d’actifs que des régions, ou encore des secteurs économiques. La préoccupation d’une large répartition des risques reste toutefois au cœur de la philosophie de gestion patrimoniale du fonds. Une attention particulière est, en outre, ac-
42 | Analyses | Printemps - été 2012
KBL EPB FUND – FLAGSHIP A POUR OBJECTIF LA CROISSANCE À LONG TERME DU PATRIMOINE AU TRAVERS D’UNE GESTION MIXTE, FLEXIBLE ET NON INDICÉE.
cordée à la liquidité journalière des actifs (exceptionnellement hebdomadaire) afin que la gestion puisse rester « simple » et « transparente ». Comme présenté dans notre précédent numéro et partant du principe que l’accès global aux marchés par l’intermédiaire de spécialistes est devenu incontournable pour délivrer un service à la fois indépendant et de qualité à notre clientèle, KBL epb a mis sur pied
une équipe de sélection de fonds de tiers. Ce nouveau compartiment est principalement investi au travers de tels fonds et se veut ainsi être ambassadeur de notre recherche en matière de gestionnaires externes sur l’ensemble des classes d’actifs. Nous y retrouvons ainsi des fonds de promoteurs tels que BlackRock, JP Morgan, Fidelity, Carmignac, Amundi, Franklin Templeton, Aberdeen, Comgest… L’investissement peut également se faire par le biais de « trackers » (fonds indicés et cotés en Bourse), dans nos meilleurs fonds Groupe et, à titre accessoire, en lignes individuelles.
évolution de l’indice actions européennes stoxx600 et de sa moyenne mobile à 400 jours
UN PROCESSUS DE GESTION MIXTE ET FLEXIBLE La gestion du portefeuille repose sur une approche « Top-Down », articulée autour de trois vecteurs d’allocation des actifs. Printemps - été 2012 | Analyses | 43
third party fuNds | nos serVices
de la Bourse européenne depuis 1987. Les grands mouvements haussiers sont observables lorsque l’indice évolue au-dessus de sa moyenne à 400 jours, et inversement à la baisse. Ce processus est par ailleurs simple et transparent dans son mode de fonctionnement et repose sur le vieil adage « the trend is your friend! ». En matière de gestion flexible, nous avons donc pour objectif d’avoir un taux de participation de 50% minimum (zone verte : 50% à maximum 70% d’actions) lors des grands mouvements haussiers, mais à l’inverse de réduire significativement, voire totalement (zone rouge : max. 20% d’actions) l’allocation actions lors des grandes baisses de marché. C’est là une préoccupation forte et la raison pour laquelle nous sommes à l’écoute des indicateurs de marché en réduisant de façon « systématique » l’exposition aux actions lors de « cassures » de tendance. Aucune analyse technique n’est parfaite, mais se référer à des tendances de long terme a pour mérite d’apporter des « garde-fous » au processus d’allocation d’actifs en réduisant le côté émotionnel dans des environnements devenus parfois très volatils et lors desquels l’analyse fondamentale montre ses limites.
ÿ gestion FleXiBle. adapter « la voilure » aux conditions de marché.
Kbl epb fuNd flaGship iNvestit daNs Notre meilleure sélectioN de foNds de tiers et de foNds du Groupe Kbl.
Le premier de ces vecteurs consiste à définir le taux d’exposition aux actions. Le comité de gestion se réfère à des indicateurs de tendance Feurouge rouge de marché à long terme (moyenne mobile Feu (MM) à 400 jours) afin de définir, entre trois zones, l’intervalle d’exposition aux actions : - Rouge (indices < MM à 400 jours) : exposition de 0 à max. 20% en actions. FeuFeu rouge orange - Orange (indices proches de leurs MM Feu orange à 400 jours) : exposition de 20% à max. 50% en actions. - Verte (indices de marchés > MM à 400 Feu rouge jours): 50% à max. 70% en actions. Feu vert Ces proportions d’exposition aux actions sont fournies à titre indicatif, la décision finale restant à la discrétion du comité de gestion. Le graphique à la page 43 présente l’évolution Feu
Feu orange Feu vert orange Feu vert
Le deuxième vecteur d’allocation de portefeuille consiste à diversifier les investissements des poches Actions et Taux fixes entre les différentes sous-classes d’actifs (ex. : obligations d’entreprises, convertibles, gouvernementales…), régions (Europe, États-Unis, émergents…) en fonction des meilleures idées issues de la recherche du Groupe KBL epb (au travers de l’ensemble de nos filiales). Le troisième vecteur de la gestion mixte et flexible du compartiment KBL EPB Fund - Flagship consiste à identifier les opportunités/véhicules d’investissements permettant la mise en œuvre des grandes décisions structurelles de gestion (ex. : duration des investissements obligataires, styles de gestion au sein de la poche actions…). coMMentAire De Gestion L’évolution de l’exposition aux actions a significativement été adaptée depuis le lancement du fonds, progressant de +/- 12% (zone rouge) de 50 à 60% (zone verte), eu égard : - tout d’abord au redressement de tendance des marchés depuis ce début d’année, - mais aussi aux effets positifs combinés de l’action de la Banque centrale européenne au travers de ses deux LTRO (« Long Term
Refinancing Operations ») menant à une « détente » des taux grâce à l’apport de liquidités au système financier, du deuxième plan de sauvetage de la Grèce, du redressement de l’activité économique aux ÉtatsUnis et de la sous-valorisation des actions rendant cette classe d’actifs relativement « bon marché ». Les thématiques mises en évidence dans le portefeuille portent principalement sur : - la recherche de rendement au travers d’obligations de sociétés « Investment Grade », mais aussi de plus haut rendement, de type « Short Term High Yield », - l’absence d’investissement en obligations gouvernementales des pays développés, - une diversification devises au travers de la dette émergente (en devises locales), - une diversification internationale de la poche actions entre l’Europe (+/- 40%), les Etats-Unis (+/- 40%) et les pays émergents (+/- 20%), - ainsi qu’une diversification complémentaire via l’or (« valeur refuge ») et l’immobilier. Le contexte général de marché reste toutefois soumis à de nombreuses incertitudes, avec principalement : - l’évolution du cours du pétrole, influencé par le risque de conflit en Iran, - l’incidence possible pour la zone Euro de l’évolution de la situation en Grèce et dans d’autres pays « périphériques », - et l’évolution de la croissance économique mondiale et du niveau du taux de chômage. Le marché étant « à la croisée des chemins », nous avons la volonté d’être flexible, soit en augmentant davantage l’exposition aux actions si nous avons confirmation des facteurs positifs à l’allocation mise en place, soit en la réduisant (retour en zone orange, voire rouge) si l’une ou l’autre combinaison des risques mentionnés précédemment venait à inverser la tendance observée. Nous disposons à cet égard d’environ 15% du portefeuille en fonds directement traitables en Bourse (« trackers ») nous permettant de réagir immédiatement. Pour de plus amples informations concernant le compartiment KBL EPB Fund - Flagship, n’hésitez pas à contacter votre Banquier Privé.
se référer à des teNdaNces de loNG terme a pour mérite d’apporter des « Garde-fous » au processus d’allocatioN d’actifs eN réduisaNt le cÔté émotioNNel. Printemps - été 2012 | Analyses | 45
44 | Analyses | Printemps - été 2012
Feu vert
nos serVices | la plaNificatioN successorale
la plaNificatioN successorale | nos serVices
la plaNificatioN successorale et l’orGaNisatioN d’uNe protectioN eNtre coNJoiNts par le coNtrat de mariaGe
des solutioNs pour tout photos © rOULArTA
préVoir
BernarD d’UrseL, senior estate Planner, Puilaetco Dewaay.
Le contrat de mariage est un instrument de protection entre conjoints et de planification successorale. Cette dernière commence d’ailleurs par une analyse de ce contrat qui peut comprendre des clauses particulières pouvant l’influencer. Bernard d’Ursel, du Département Estate Planning & Financial Planning chez Puilaetco Dewaay, revient, pour vous, sur les notions à connaître en la matière.
L
orsque des époux envisagent de planifier leur succession en organisant la protection du conjoint survivant, une des premières questions qui leur sera posée est la suivante : avez-vous conclu un contrat de mariage ? Dans l’affirmative, quel régime matrimonial avez-vous adopté ? Le régime matrimonial dont il est question ici règle les relations patrimoniales entre les époux, ainsi qu’entre ces derniers et les tiers, pendant le mariage et même après la dissolution de celui-ci (par décès ou par divorce). Les dispositions qui régissent les relations patrimoniales concernent la propriété des biens des époux avant, pendant et après le mariage, et leur partage après la dissolution de ce dernier. les DiFFérents réGiMes MAtriMoniAUX Quels sont les régimes matrimoniaux susceptibles de s’appliquer aux relations patrimoniales des époux ? 1 Le régime légal : c’est le régime qui est organisé par la loi lorsque les parties n’ont pas conclu de contrat de mariage et n’ont pas fait le choix d’un régime particulier. C’est donc un régime applicable « par défaut ». Il prévoit que les biens et les revenus acquis pendant le mariage – à l’exception des biens recueillis par chaque conjoint par
46 | Analyses | Printemps - été 2012
succession et donation – sont communs aux époux. Les biens qu’ils ont acquis avant le mariage demeurent propres. 2 La communauté universelle : tous les biens et revenus des époux sont communs (à l’exclusion des biens donnés ou légués avec la stipulation qu’ils restent propres à l’un des époux), y compris les biens acquis avant le mariage. 3 La séparation de biens pure et simple : les biens des époux demeurent propres à chacun. Ils perçoivent leurs revenus de manière séparée (sans préjudice de leur contribution respective aux charges du ménage). 4 La séparation de biens avec société d’acquêts : la société d’acquêts se présente comme un accessoire au régime de la séparation de biens. Les époux peuvent énumérer les biens ou le type de biens qui feront partie ou sont appelés à faire partie de la société d’acquêts. Le contrat de mariage précisera les critères permettant de qualifier les biens d’acquêts. les tYpes et leUrs eFFets La nature du régime matrimonial choisi par les époux ou qui leur est applicable à défaut de choix a des effets sur les droits que peut invoquer le conjoint sur le patrimoine de l’autre, notamment lors de la dissolution du mariage (pour cause de décès ou de divorce). L’importance des droits du conjoint aura également des conséquences en matière de droits de succession.
ÿ mariage. avez-vous conclu un contrat de mariage ? dans l’affirmative, quel régime matrimonial avez-vous adopté ? Sauf disposition prévue dans le contrat de mariage ou dans un testament, le conjoint survivant recueille l’usufruit de la succession de l’époux prémourant. Ses droits ne peuvent être inférieurs à sa réserve, c’est-à-dire à la moitié de la succession de l’époux prémourant, réserve devant à tout le moins englober l’usufruit de la résidence conjugale et ses meubles meublants. Le tableau qui figure ci-après donne un aperçu succinct de la protection du conjoint survivant selon le type de régime
matrimonial régissant les relations entre époux. Si les droits héréditaires du conjoint survivant peuvent être réduits à sa réserve, les époux peuvent, à l’inverse, convenir d’accroître ses droits successoraux. plUsieUrs ForMUles s’oFFrent AUX époUX Elles peuvent prendre la forme d’une donation, d’une modification du contrat de mariage ou d’un contrat de mariage s’il n’existe pas encore. La conclusion d’un contrat de
« l’importaNce des droits du coNJoiNt aura éGalemeNt des coNséqueNces eN matière de droits de successioN. » Printemps - été 2012 | Analyses | 47
Nos services | LA PLANIFICATION SUCCESSORALE
mariage ou la modification de celui-ci nécessitent l’intervention d’un notaire. Ces actes devront être enregistrés : leur enregistrement coûte 25 �. A ce montant, il convient d’ajouter les honoraires du notaire. a. La donation entre époux : les époux peuvent effectuer des donations en leur faveur. Elles peuvent être effectuées dans le contrat de mariage ou hors contrat de mariage. Si une donation est faite dans le contrat de mariage, les biens qui en feront l’objet ne pourront être cédés aux enfants. De plus, une telle dona-
« La conclusion d’un contrat de mariage ou la modification de celui-ci nécessitent l’intervention d’un notaire. Ces actes devront être enregistrés. »
tion risque d’entraîner une facture élevée des droits de succession. Il pourrait être opportun d’envisager une modification du contrat de mariage afin de supprimer cette donation. Si la donation est effectuée hors contrat de mariage, elle est susceptible de révocation à tous moments par le donateur, contrairement aux donations effectuées dans le contrat de mariage. Elle devra respecter les droits réservataires des enfants. b. L’apport d’un bien propre à la communauté : l’époux qui possède un patrimoine plus important que celui de son conjoint peut apporter à la communauté ou à une communauté créée à cet effet un ou plusieurs biens. Cet apport a pour conséquence de rendre commun les biens apportés et de concéder dès la réalisation de cette opération des droits au conjoint. Il s’agit d’une formule assez efficace, avec effet immédiat et qui a pour but de protéger le conjoint survivant en lui accordant des droits qu’il peut faire valoir tant au cours du mariage qu’après le décès du conjoint apporteur. Cet apport nécessitera la modification du contrat de mariage existant et l’enregistrement de celui-ci moyennant paiement d’un droit de 25 �. Ce droit d’enregistrement représente une somme modique par rapport aux droits de succession dont le conjoint aurait été redevable s’il avait reçu par donation ou par legs tout ou partie des biens concernés demeurés propres au
Type de régime matrimonial
Degré de protection du conjoint survivant
Régime légal
Moyennement protégé
Séparation de biens pure et simple
Peu protégé
Séparation avec société d’acquêts
Moyennement protégé
Communauté universelle
Bien protégé
48 | Analyses | Printemps - été 2012
LA PLANIFICATION SUCCESSORALE | NOS SERVICES
conjoint prédécédé. c. Partage inégal de la communauté : lorsque les époux insèrent dans leur contrat de mariage une clause de partage inégal de la communauté, cette modalité revient à attribuer au conjoint survivant la totalité de la communauté ou une partie de celle-ci. La sauvegarde des intérêts du conjoint survivant organisée de la sorte présente cependant l’inconvénient d’une double taxation aux droits de succession puisque les biens recueillis par le conjoint survivant se verront à nouveau imposés lorsqu’ils seront dévolus aux enfants au décès du conjoint survivant en l’absence de planification de sa part. d. Clause attributive alternative : la pratique notariale a développé la clause dite d’attribution alternative en vertu de laquelle le conjoint survivant pourra faire le choix, dans un délai déterminé, de prélever dans la communauté un ou des biens, mobiliers ou immobiliers, en usufruit ou en pleine propriété. Cette clause laisse la liberté au conjoint de choisir au décès du prémourant le ou les biens qu’il souhaite se voir attribuer et l’importance de ceux-ci. La faculté qui lui est offerte devra être appréciée eu égard aux conséquences fiscales. e. La clause de participation aux acquêts : les époux ayant opté pour une séparation de biens peuvent inclure dans leur contrat de mariage une clause par laquelle chacun participe à la plus-value acquise par le patrimoine de son conjoint entre le mariage et la dissolution du régime matrimonial. Ce mécanisme implique l’établissement de comptes de plus-values et la naissance d’une créance dans le chef d’un conjoint à la dissolution du mariage. f. L’apport d’un bien propre à la communauté combiné à la dévolution du bien au conjoint survivant : en cas d’apport à la communauté d’un bien propre de l’un des époux et d’attribution de ce bien au conjoint survivant de l’apportant, cet apport sera considéré comme une donation entre époux. A ce titre, cet avantage ne pourra pas excéder la quotité disponible de l’époux apportant, et ce à concurrence de la partie excédant le partage par moitié du bien concerné. g. La clause d’attribution de la communauté moyennant obligation pour le survivant
ÿ HÉRITAGE. Les dispositions qui régissent les relations patrimoniales concernent la propriété des
biens des époux avant, pendant et après le mariage, et leur partage après la dissolution du mariage.
de payer une charge : cette formule présente un intérêt pour le conjoint survivant et optimise les droits de succession. Elle consiste à permettre au conjoint survivant de prendre toute la communauté à charge de payer à la succession du prémourant une somme égale à la moitié de la communauté; cette somme sera exigible au décès du conjoint survivant. L’avantage est de permettre au conjoint survivant d’exercer ses droits sur la totalité de la communauté. Cette somme dont sera créancière la succession du conjoint prémourant sera soumise aux droits de succession. Si cette dette du conjoint survivant existe toujours au décès de ce dernier, elle viendra en diminution de l’actif soumis aux droits de succession. Ceci permet de réduire la charge des droits dus pour les deux successions tout en permettant au conjoint survivant de reprendre la totalité des biens communs. Penser l’avenir Les effets de ces solutions peuvent toutefois être atténués lorsque les époux se sont remariés. Dans cette situation, les enfants de la première union ont parfois des craintes que les biens communs constitués durant le deuxième mariage puissent, lors du décès de leur auteur, passer au conjoint survivant dont ils ne sont pas les héritiers. C’est pourquoi la loi a prévu qu’en présence d’enfants d’une pré-
cédente union, toute convention de mariage ayant pour effet de donner à l’un des époux des biens dont le montant dépasserait la quotité disponible (déterminée par rapport au nombre d’enfants de l’époux prédécédé) serait sans effet. La part attribuée au conjoint survivant sera alors réduite à due concurrence. Le conjoint survivant ne pourra cependant pas être privé de son usufruit sur la résidence conjugale et les meubles meublants. La multiplicité des solutions sur le plan civil ne doit pas occulter les aspects fiscaux et spécialement les droits de succession exigibles lors de la dévolution au profit du conjoint survivant. Les époux doivent s’accorder sur l’avenir qu’ils envisagent pour l’attribution de certains biens et les conséquences fiscales qu’elle entraîne. Des aspects liés à la gestion des biens concernés peuvent également intervenir dans le choix des conjoints. Enfin, le souci de sauvegarder les droits du conjoint survivant doit être apprécié compte tenu des intérêts manifestés par les enfants quant à la conservation des biens et notamment des immeubles. L’équipe Estate Planning de Puilaetco Dewaay se tient à votre disposition pour examiner les solutions les plus appropriées aux cas d’espèce.
« LA MULTIPLICITÉ DES SOLUTIONS SUR LE PLAN CIVIL NE DOIT PAS OCCULTER LES ASPECTS FISCAUX ET SPÉCIALEMENT LES DROITS DE SUCCESSION EXIGIBLES LORS DE LA DÉVOLUTION AU PROFIT DU CONJOINT SURVIVANT. »
Printemps - été 2012 | Analyses | 49
Nos services | LA PLANIFICATION SUCCESSORALE « ARTISTIQUE »
LA PLANIFICATION SUCCESSORALE « ARTISTIQUE » | NOS SERVICES
PLUSIEURS SOLUTIONS POUR LES
COLLECTIONNEURS PHOTOS © ROULARTA/REPORTERS AGENCY
VINCENT HOVINE, Estate Planner, Puilaetco Dewaay.
Imaginons que vous soyez l’heureux propriétaire d’œuvres d’art. Vous vous posez probablement la question de savoir si leur valeur doit être reprise dans la déclaration de succession. On entend souvent qu’elle ne doit pas y figurer ou que l’administration fiscale n’est pas au courant… Rien n’est moins vrai !
V
os œuvres d’art sont très probablement assurées auprès de l’une ou l’autre compagnie d’assurances. Ces dernières, lorsqu’elles sont implantées en Belgique, ont l’obligation légale, en cas de décès du preneur d’assurance, d’informer le Receveur de l’enregistrement et des successions de l’existence de la police couvrant ces œuvres d’art. Leur existence doit, par ailleurs, être mentionnée
par les héritiers dans la déclaration de succession. Sachant que ces œuvres font partie intégrante de la succession et que leur valeur doit être mentionnée dans la déclaration de succession, vous désirez probablement planifier cette dernière. Avant d’aborder les différentes techniques de planification, parlons des droits de succession.
Les taux en ligne directe (grands-parents/parents/enfants/petits-enfants), entre conjoints et entre cohabitants (légaux et de fait) s’établissent comme suit :
à bruxelles Ligne directe, entre conjoints et entre cohabitants
Droits payés sur les tranches précédentes
0,01 - 50.000 €
3%
0€
Tranches de part nette
en flandre Ligne directe, entre conjoints et entre cohabitants
Droits payés sur les tranches précédentes
0,01 € - 50.000 €
3%
0€
50.000 € - 100.000 €
8%
1.500 €
50.000 € - 250.000 €
9%
1.500 €
100.000 € - 175.000 €
9%
5.500 €
Au-delà de 250.000 €
27%
19.500 €
175.000 € - 250.000 €
18%
12.250 €
250.000 € - 500.000 €
24%
25.750 €
Au-delà de 500.000 €
30%
85.750 €
Tranches de part nette
en wallonie Ligne directe, entre conjoints et entre cohabitants
Droits payés sur les tranches précédentes
0,01 € - 12.500 €
3%
0€
12.500,01 € - 25.000 €
4%
375,00 €
25.000,01 € - 50.000 €
5%
875,00 €
50.000,01 € - 100.000 €
7%
2.125,00 €
100.000,01 € - 150.000 €
10%
5.626,00 €
150.000,01 € - 200.000 €
14%
10.625,00 €
200.000,01 € - 250.000 €
18%
17.625,00 €
250.000,01 € - 50.000 €
24%
26.625,00 €
Au-delà de 500.000 €
30%
86.625,00 €
Tranches de part nette
50 | Analyses | Printemps - été 2012
ÿ COLLECTION D’œUVRES D’ART. Sa valeur doit être mentionnée dans la déclaration de succession.
Les droits de succession se calculent toujours par héritier. Ceux devant être acquittés par les autres héritiers sont plus élevés encore.
Qu’en est-il à présent des techniques de planification? La planification successorale peut s’opérer de diverses manières. La technique la plus classique est la donation. Une technique moins classique (mais non moins performante) est la planification dans le cadre du contrat de mariage (cf. l’article précédent). Il est également possible d’optimiser votre situation par testament. Notons immédiatement qu’il nous est impossible de présenter toutes les techniques de manière détaillée. Les conseillers
patrimoniaux de Puilaetco Dewaay Private Bankers S.A. sont à votre disposition pour toute information complémentaire. LA DONATION notariée Des œuvres d’art peuvent faire l’objet d’une donation par acte notarié, avec, par exemple, réserve d’usufruit (ou un droit d’usage). D’autres clauses sont envisageables afin de conserver le contrôle sur ces œuvres ou d’assurer le retour des biens donnés dans le patrimoine du donateur en cas de prédécès du donataire.
VOS HÉRITIERS SERONT LOURDEMENT IMPOSÉS SI VOUS N’ENTREPRENEZ RIEN EN TANT QUE PROPRIÉTAIRE D’œUVRES D’ART.
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nos serVices | la plaNificatioN successorale « artistique »
la plaNificatioN successorale « artistique » | nos serVices
il est parfaitemeNt possible de procéder a uNe plaNificatioN successorale tout eN coNservaNt le coNtrÔle des œuvres d’art.
La donation peut également s’accompagner d’une clause prévoyant que la collection d’œuvres d’art doit conserver son caractère familial. Les œuvres ne pourront alors en aucun cas faire l’objet d’un apport par le donataire dans une communauté conjugale ou dans une indivision née du mariage ou de la cohabitation. Il peut aussi être prévue une interdiction d’aliéner les œuvres. Combien cela coûte-il? La Flandre connaît deux taux fixes pour les droits de donation de biens meubles (auxquels appartiennent souvent les œuvres d’art) : - 3% pour les donations en ligne directe et entre conjoints (en ce compris les cohabitants légaux et de fait) ; - 7% pour les donations consenties à d’autres personnes. Les taux applicables à ces donations sont identiques à Bruxelles et légèrement diffé-
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rents en Wallonie : - 3,3% pour les donations en ligne directe, entre conjoints et entre cohabitants légaux; - 5,5% pour les donations entre frères et sœurs, ainsi qu’entre oncles et tantes et neveux et nièces ; - 7,7% pour les donations consenties à d’autres personnes. le Don MAnUel Les œuvres d’art sont souvent des biens meubles. Elles peuvent, dans ce cas, être transmises par don manuel. Cela signifie toutefois que la collection intégre le patrimoine du donataire et que le donateur perd tout contrôle sur celle-ci. Le don manuel ne permet, en effet, pas au donateur de se réserver l’usufruit (ou un droit d’usage). Le collectionneur d’art pourrait, à la suite du don manuel, convenir avec le donataire un prêt portant sur la collection. Mais, dans la pratique, la préférence est généralement accordée à une donation devant un notaire
(étranger) dans la mesure où celle-ci permet de se réserver l’usufruit (ou un droit d’usage). Étant donné qu’il ne doit pas obligatoirement être enregistré en Belgique, le don manuel n’entraîne pas la perception de droits de donation. Les donataires ne devront pas non plus payer de droits de succession si le donateur reste en vie au moins trois ans après le don manuel. Il est également possible de recourir à une assurance temporaire décès afin de couvrir les droits de succession qui seraient dus en cas de décès dans les trois ans suivant la donation non enregistrée. Au-délà, les donations non enregistrées échappent aux droits de succession. Le donataire (le preneur d’assurance) verse une prime à la compagnie d’assurances, laquelle s’engage à verser le montant convenu (égal aux droits de succession) au donataire si le donateur (l’assuré) décède dans le délai de trois ans. Une assurance succession n’est intéressante que dans le cas où le coût des primes
d’assurance pour les œuvres d’art transmises est inférieur aux droits de donation susmentionnés. Son coût varie en fonction du capital assuré et de la durée, ainsi que du risque couvert (décès par accident et/ou maladie), de l’âge et de l’état de santé de l’assuré. Les techniques de planification susmentionnées, à savoir la donation et le don manuel, ne conviennent que pour des collections d’œuvres d’art « statiques » dont la composition ne sera plus modifiée ultérieurement. Les collections d’œuvres d’art davantage « dynamiques » requièrent des techniques de planification plus souples, comme la société civile ou encore la fondation privée. Une collection d’œuvres d’art dynamique suppose une technique de planification qui permette à la collection d’intégrer de nouvelles œuvres ainsi que de se séparer de certaines en fonction des variations de leur valeur économique, de l’évolution du marché et des changements survenant dans la sphère d’intérêt personnel. lA société ciVile L’exemple type est celui d’un couple faisant l’apport de ses œuvres d’art à une société civile afin d’en garder le contrôle et la direction pour ensuite en donner les parts avec réserve d’usufruit à leurs héritiers. La constitution d’une société civile n’est soumise à aucune forme déterminée. Sa constitution (son acte constitutif) ne doit pas non plus faire l’objet de la moindre publicité. Le collectionneur d’art reste donc discret vis-à-vis des tiers. L’apport de la collection d’œuvres d’art au sein de la société civile n’est pas non plus soumis au paiement de la moindre taxe. Sa gestion peut être réglée dans les statuts et n’est soumise qu’à un nombre restreint de limitations légales. Le collectionneur peut se désigner en tant que gérant statutaire nommé à vie. et lA FonDAtion priVée ? En apportant la collection d’œuvres d’art à une fondation privée, celle-ci est isolée du patrimoine du collectionneur. Il ne perd pas pour autant la gestion de la collection qu’il a apportée à la fondation; il peut siéger au conseil d’administration de la fondation et même exercer la fonction d’administrateur délégué (chargé de la gestion journalière). Ce faisant, le collectionneur reste le « patron » et conserve le contrôle de ses œuvres.
En tant que fondateur, le collectionneur peut, par ailleurs, définir précisément dans les statuts ce qu’il doit advenir des biens apportés, tant sa vie durant qu’après son décès. Il peut ainsi prévoir, par exemple, que la collection doit être hébergée chez ses héritiers (avec interdiction d’aliénation) ou dans un musée déterminé par ses soins. Le droit d’apport au sein d’une fondation privée s’élève à 7% dans les trois Régions. Si l’apporteur (le propriétaire) décède dans les trois ans de l’apport, aucun droit de succession ne sera dû. La fondation est aussi soumise à une taxe annuelle compensatoire des droits de succession. Cette taxe s’élève à 0,17% du patrimoine net. Plusieurs pistes sont ainsi envisageables pour vos œuvres d’art. Soit une donation par acte notarié, soit une donation ordinaire dans le cadre d’un don manuel. Vous pouvez également opter pour des structures juridiques plus complexes comme la société civile ou la fondation privée. Ces structures permettent au collectionneur de gérer sa collection d’une manière plus dynamique. Ce faisant, il est parfaitement possible de procéder à une planification successorale tout en conservant le contrôle de la collection. Il va de soi qu’une solution sur mesure doit être élaborée pour chaque situation individuelle. Nos conseillers patrimoniaux ainsi que notre Art Advisor se tiennent à votre entière disposition pour vous conseiller!
eN taNt que foNdateur, le collectioNNeur peut défiNir précisémeNt daNs les statuts ce qu’il doit adveNir des bieNs apportés, taNt sa vie duraNt qu’après soN décès.
patrimoiNe
la successioN eN Nature autrefois, certaines œuvres étaient vendues afin de régler des droits de succession. c’est pourquoi un régime particulier a été mis en place. celui-ci permet de régler les droits de succession en nature, c’est-à-dire en cédant certaines œuvres d’art en guise de paiement des droits de succession. afin d’entrer en ligne de compte pour un paiement en nature, l’œuvre d’art doit être de réputation internationale ou appartenir au patrimoine culturel du pays. la décision appartient au ministre des finances sur avis conforme d’une commission spéciale, qui arrête également la valeur pécuniaire des œuvres d’art proposées.
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NOS SERVICES | LA TRANSMISSION DE L’ENTREPRISE FAMILIALE
LA TRANSMISSION DE L’ENTREPRISE FAMILIALE
LE nouveau RéGIME DE CONTINUITÉ flamand photos © ROULARTA/THINKSTOCK
ANOUK LEJEUNE, Head of Estate & Financial Planning (pour la Flandre), Puilaetco Dewaay
Il y a 15 ans, plus précisément le 1er janvier 1997, l’article 60bis connu à présent de tous en Région flamande a été introduit dans le Code des droits de succession. Ce texte prévoyait un régime de faveur pour les entreprises familiales ou les parts d’entreprises familiales, lequel se traduisait dans la pratique par une exonération sur le plan des droits de succession. Quelque temps plus tard, un taux réduit en matière de droits de donation fut introduit dans le Code des droits d’enregistrement (article 140bis du Code flamand des droits d’enregistrement). Seul le régime applicable aux entreprises familiales fait l’objet de l’analyse qui suit.
L
e législateur décrétal poursuivait divers objectifs en introduisant les articles susmentionnés dans le chapeau de cet article. Il entendait d’abord assurer la continuité des entreprises familiales, ainsi que le maintien de l’emploi au moment du décès du chef d’entreprise/propriétaire. Il voulait ensuite rendre inutiles les structures belges et étrangères mises en place en vue de la succession de ce dernier. Enfin, la mesure devait avoir pour effet de ramener les nombreux titres au porteur dans la sphère officielle. Afin de bénéficier de l’exonération des droits de succession, une série de conditions devaient être remplies tant au moment du décès que pendant les années suivantes : celles de participation et de capital s’accompagnaient d’une condition d’emploi. C’est précisément cette dernière qui, en dépit de sa conversion en une condition de charges salariales en 2007, a causé de nombreux problèmes. De ce fait, les héritiers étaient rarement certains de pouvoir bénéficier de l’exonération des droits de succession, de sorte que l’article 60bis ne faisait souvent plus office que de filet de sécurité en cas de décès inopiné. L’alternative consistait à faire la donation des parts de l’entreprise familiale au taux réduit de 2% ou bien devant un notaire néerlandais sans que les donataires n’acquittent de droits d’enregistrement en Belgique ou aux Pays-Bas. Dans l’hypothèse où l’acte n’était pas présenté spontanément à l’enregistrement, une période d’attente de trois ans devait être observée.
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Suite à la crise économique, la condition de charges salariales a été abandonnée en 2008, tant et si bien que les sociétés holdings et les sociétés purement patrimoniales ont également pu bénéficier du régime de faveur. Il est certain que ce n’était pas là l’intention du législateur… Il a donc été décidé de réformer en profondeur ce régime de faveur lors de la révision de la réglementation provisoire. LIGNES DIRECTRICES DU NOUVEAU RÉGIME Un nouveau régime, faisant l’objet des articles 60/1 du Code flamand des droits de succession et 140bis du Code flamand des droits d’enregistrement, est entré en vigueur le 1er janvier 2012. Il est sous-tendu par une philosophie de la continuité. Le législateur décrétal a pour objectif d’inciter les chefs d’entreprise à se pencher suffisamment tôt sur la transmission de leur entreprise afin de ne pas mettre en péril la continuité de celleci en cas de décès inopiné.
LE NOUVEAU RÉGIME DE FAVEUR STIMULE LA TRANSMISSION DU VIVANT DU CHEF/ PROPRIÉTAIRE D’UNE ENTREPRISE FAMILIALE.
ÿ 1950, 10 JUIN. Ferdinand Porsche, un des « founding fathers » de Porsche, avec sons fils et héritier Ferdinand “Ferry”. Compte tenu de l’extrême complexité de l’ancien régime, la condition de charges salariales a notamment été supprimée dans le nouveau régime et la condition de participation a été assouplie. Ensuite, les conditions relatives à la transmission de l’entreprise familiale par donation et par succession ont été assimilées, ce qui se traduit également par une simplification de la matière. Il importe toutefois de savoir que ce régime de faveur est strictement limité aux parts assorties du droit de vote qui représentent le capital social de l’entreprise, ainsi qu’aux certificats se rapportant à celles-ci. Le régime de faveur ne s’applique dès lors plus aux créances (compte-courant) sur ces entreprises. L’ancien régime, qui prévoyait un taux de 0%
pour la transmission de l’entreprise familiale par succession et un taux réduit pour la transmission de celle-ci par donation, fait l’objet d’une application renversée dans le nouveau décret. Dorénavant, l’exonération concerne les droits de donation, tandis que les héritiers qui recueillent l’entreprise familiale par succession sont à nouveau tenus d’acquitter des droits de succession, certes à un taux réduit de 3% ou 7%. Autrement dit, les parts d’une entreprise qui répond à la définition d’une entreprise familiale peuvent faire l’objet d’une donation au taux de 0% depuis le 1er janvier dernier, moyennant le respect d’une série de conditions formelles. La donation doit ainsi être constatée par acte authentique et l’application de l’exonération ou du taux réduit doit
faire l’objet d’une demande et d’une attestation du Service flamand des contributions – confirmant que les conditions sont remplies. L’exonération s’applique tant aux donations en pleine propriété qu’aux donations avec réserve d’usufruit. éVOLUTION DE LA PÉRIODE d’attente Avant le 1er janvier 2012, il convenait de tenir compte d’une période d’attente de trois ans lorsque l’acte de donation n’était pas présenté à l’enregistrement en Belgique. Cela signifie concrètement que le donateur était tenu de survivre trois ans à la donation. À défaut, des droits de succession devaient être acquittés sur les parts données. À l’issue de ladite période, les parts transmises par donation échappaient définitivement aux droits de succession. Printemps - été 2012 | Analyses | 55
LA TRANSMISSION DE L’ENTREPRISE FAMILIALE | NOS SERVICES
AU MOMENT DE LA DONATION OU DU DÉCÈS, AU MOINS 50% DES PARTS DOIVENT APPARTENIR AU DONATEUR/DÉFUNT ET/OU SA FAMILLE. pliquer aux donations réalisées avant le 1er janvier 2012, ainsi qu’aux donations d’autres biens meubles (portefeuille de placements, œuvres d’art…) n’ayant pas été enregistrées en Belgique.
ÿ 1925. Matthew Hogart et son fils et héritier James, propriétaires du bureau de poste le plus vieux du monde, à Sanquhar en écosse.
À présent, cette période visée à l’article 7 du Code flamand des droits de succession, dans la mesure où elle se rapporte à une entreprise familiale, est portée à sept ans. Lorsque l’entreprise répond aux conditions de l’article 140bis du Code flamand des droits d’enregistrement et que le donateur opte malgré tout pour une donation devant un notaire néerlandais sans faire enregistrer l’acte étranger, une période de sept ans (et non plus de trois ans) est ainsi de mise.
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Il n’est toujours pas certain à l’heure actuelle que cette période d’attente prolongée concerne également la donation d’une entreprise familiale qui ne répond pas à toutes les conditions (les sociétés patrimoniales ou les holdings, par exemple). La majorité des auteurs estime qu’elle ne vaut que pour les parts qui répondent à la définition du nouveau régime, mais la prudence s’impose ! Il peut toutefois être avancé avec certitude que la période de trois ans continue à s’ap-
LES CONDITIONS DE PARTICIPATION Les conditions principales à remplir pour obtenir l’application du taux de 0% aux donations et du taux fixe de 3% ou 7% aux transmissions par succession des parts de l’entreprise familiale sont brièvement exposées ci-dessous. Il convient tout d’abord de remplir une condition de participation. Au moment de la donation ou du décès, au moins 50% des parts doivent appartenir en pleine propriété au donateur/défunt et/ou à sa famille. Il faut entendre par « famille du donateur/défunt », le conjoint ou le partenaire cohabitant, les parents en ligne directe et leurs conjoints ou partenaires cohabitants, les parents en ligne collatérale jusqu’au deuxième degré et leurs conjoints ou partenaires cohabitants, ainsi que les enfants des frères et sœurs prédécédés. Toutefois, lorsque la « famille » ne détient pas une participation de 50% mais au moins 70% de l’entreprise avec un seul autre actionnaire (et/ou la famille de celui-ci) ou encore au moins 90% des parts en pleine propriété avec deux autres actionnaires (et/ou les familles de ceux-ci), la condition de participation est également remplie.
Le champ d’application de l’exonération est, par ailleurs, élargi – sous conditions – aux sociétés holdings. Lorsqu’une holding passive détient directement au moins 30% d’une filiale active, elle est exonérée à hauteur de la valeur de la filiale active qui répond aux conditions. Les holdings actives qui répondent aux conditions peuvent bénéficier intégralement de l’exonération sur le plan des droits de donation ou bien de taux réduits de 3% ou 7% sur le plan des droits de succession.
LES CONDITIONS de CONTINUITÉ Le régime de faveur est enfin soumis à une condition de continuité. L’exonération ou le taux réduit ne sont accordés que si l’activité de l’entreprise familiale se poursuit de manière ininterrompue pendant au moins trois ans après la transmission. Il n’est toutefois pas nécessaire que l’activité soit poursuivie par les acquéreurs. En cas de vente des parts, il suffit que l’acheteur réponde à la condition d’activité.
LES CONDITIONS D’ACTIVITÉ Comme nous l’avons déjà brièvement annoncé, une condition d’activité doit également être remplie. Elle remplace l’ancienne condition d’emploi ou de charges salariales. L’exonération ou le taux réduit ne s’applique donc que si l’entreprise familiale génère une réelle activité économique (profession libérale, activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole).
Il convient enfin d’établir des comptes annuels (consolidés) et de les publier. En outre, il ne peut être procédé à une réduction de capital par distribution ou par remboursement au cours de ladite période de trois ans. Le nouveau régime de faveur stimule ainsi la transmission du vivant du chef/propriétaire d’une entreprise familiale. Il est plus que jamais recommandé de procéder suffisamment tôt à votre planification successorale et de réfléchir aux objectifs que vous souhaitez fixer pour vous-même, pour la génération suivante, pour votre entreprise familiale… Ce n’est, en effet, qu’après avoir mené cet exercice de réflexion que votre planification successorale sera véritablement optimale.
Le législateur estime qu’il n’y a pas de réelle activité économique lorsque, d’une part, les rémunérations, charges sociales et pensions allouées sont inférieures à 1,5% du montant total de l’actif et, d’autre part, le montant total des terrains et bâtiments est supérieur à 50% du montant total de l’actif. In casu, ce sont essentiellement les sociétés patrimoniales et les holdings qui sont visées. La loi permet toutefois d’en apporter la preuve contraire.
Si vous souhaitez obtenir davantage d’informations sur ce sujet, n’hésitez pas à prendre contact avec votre banquier privé ou directement avec nos spécialistes du service Financial & Estate Planning.
IL EST RECOMMANDÉ DE PROCÉDER SUFFISAMMENT TÔT À VOTRE PLANIFICATION SUCCESSORALE ET DE RÉFLÉCHIR AUX OBJECTIFS QUE VOUS SOUHAITEZ FIXER pOUR VOUSMÊME, POUR LA GÉNÉRATION SUIVANTE, POUR VOTRE ENTREPRISE FAMILIALE... Printemps - été 2012 | Analyses | 57
eNGaGemeNt iNdividuel de peNsioN | nos serVices
nos serVices | eNGaGemeNt iNdividuel de peNsioN
vitis corporate Pension Plan
uNe
oFFre à la carte
texte © PUILAETCO DEWAAY - photos © rOULArTA ET VITIS LIFE
VITIS LIFE insuffle un nouveau souffle à l’Engagement Individuel de Pension en proposant une solution à la carte en partenariat avec la Banque Puilaetco Dewaay Private Bankers. VITIS LIFE a ainsi mis à profit son expérience de plus de 15 ans dans la recherche de solutions en assurance-vie haut de gamme pour développer un contrat novateur : le VITIS Corporate Pension Plan. Ce dernier rassemble son savoir-faire, l’expertise en gestion privée de la Banque Puilaetco Dewaay Private Bankers et l’environnement législatif belge favorable à ce type de contrat.
L
es représentants de VITIS LIFE, Chris Mulders (Country Manager Belgium), Eef Liesens (Legal Officer Belgium) et Christèle Tevere (Marketing & Communication Manager) vous donnent un aperçu des principales caractéristiques de ce VITIS Corporate Pension Plan. Quelle était, à la base, le concept que vous désiriez développer avec le VITIS Corporate Pension Plan ? « Avec nos partenaires banquiers privés, nous avons fait le constat que beaucoup de nos clients auxquels nous proposions des solutions en matière d’assurance-vie privée, étaient également des entrepreneurs, dirigeants d’entreprise. Nous avons, en conséquence, voulu ensemble élargir nos services haut de gamme destinés à ces clients aux besoins très particuliers via le VITIS Corporate Pension Plan. Ce contrat novateur permet à une société de constituer pour son dirigeant, entrepreneur indépendant, un capital de pension supplémentaire. »
les principAUX AVAntAGes Pourquoi choisir un EIP ? « De nombreux avantages peuvent guider ce choix. Les principaux sont les suivants : • Sachant qu’en Belgique le niveau de pension légale pour un indépendant/dirigeant d’entreprise est très faible, l’entrepreneur peut, grâce au VITIS Corporate Pension Plan, bénéficier à sa retraite d’un capital de pension supplémentaire. • Ce contrat permet également à l’entrepreneur d’investir une partie des liquidités disponibles au sein de son en-treprise dans un VITIS Corporate Pen-sion Plan pour les avantages fiscaux de ce dernier… Tout en bénéficiant d’un rendement net supérieur aux autres solutions qui lui sont communément proposées : augmentation salariale, tantièmes, etc. • Enfin, le VITIS Corporate Pension Plan permet à l’entrepreneur de bénéficier d’un régime de pension complémentaire externalisé en vue de sécuriser le futur de son capital pension contre les aléas auxquels devra peut-être faire face sa société.
vitis life est une compagnie d’assurance-vie luxembourgeoise, fondée en 1995, opérant en libre prestation de services (lps) au sein de l’union européenne avec une forte expérience transfrontalière. vitis life propose des solutions globales (fiscales, financières et juridiques) à la carte correspondant au mieux à la situation patrimoniale des clients. vitis life est une filiale à 100% de Kbl european private bankers, le seul réseau européen de banques privées locales « pure play ». www.vitislife.com
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ÿ le vitis corPorate Pension Plan permet à une société de constituer pour son dirigeant, entrepreneur indépendant, un capital de pension supplémentaire.
L’Engagement Individuel de Pension peut comprendre d’autres avantages selon la situation spécifique du dirigeant ou de sa société : gestion privée dans le respect du profil de risque du dirigeant, obtention d’un crédit en faveur de ce dernier… Nos équipes multi-disciplinaires, en partenariat avec les gestionnaires de la Banque Puilaetco Dewaay Private Bankers, sont là pour conseiller au mieux nos clients en fonction de leur situation personnelle. » Les placements sous-jacents que propose le VITIS Corporate Pension Plan constituent aussi une des forces de ce dernier… « En effet, nos clients entrepreneurs savent qu’une gestion effectuée par un banquier privé recèle plus de potentiel de rendement que les taux d’intérêt garantis généralement proposés par les assureurs belges pour les Engagements Individuels de Pension. VITIS LIFE, quant à elle, propose une gestion discrétionnaire à la carte dans le respect du profil de risque du client. Le savoir-faire de notre partenaire dans la gestion discrétionnaire des actifs sous-jacents, la transparence en ce qui concerne les frais, constituent également les forces de ce contrat. » DeUX eXperts enseMBle Quelles sont les raisons qui ont poussé VITIS LIFE à travailler en collaboration avec Puilaetco Dewaay sur le marché belge ?
« Lors de la création du VITIS Corporate Pension Plan, nous avons constaté que nous avions la même culture, la même idée du service et de l’écoute des clients. Nous avons également constaté que nous sommes tous deux des experts dans nos domaines respectifs : VITIS LIFE pour l’assurance-vie et la Banque Puilaetco Dewaay Private Bankers pour la gestion privée. Nos domaines d’expertises complémentaires qui rassemblent les spécialistes parmi les plus qualifiés font que les solutions proposées à nos clients méritent leur confiance. »
« Nos clieNts eNtrepreNeurs saveNt qu’uNe GestioN effectuée par uN baNquier privé recèle plus de poteNtiel de reNdemeNt. »
ÿ chris mulders (vitis liFe). « élargir nos services haut de gamme destinés à ces clients aux besoins très particuliers. »
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aperçu comparatif des principes de base des véhicules de pension pour indépendants (à l’état actuel de la législation) Convention de pension sous seing privé Contrat PLCI
Public cible
Structure juridique
Provision interne de pension
Assurance dirigeant d’entreprise
VITIS Corporate Pension Plan - Engagement Individuel de Pension (EIP)
Indépendants à titre princiMandataires sociaux indéMandataires sociaux indé- Mandataires sociaux et dipal ou à titre complémentaire pendants avec rémunération pendants avec rémunération recteurs indépendants, avec avec revenu professionnel mensuelle mensuelle rémunération mensuelle minimal Contrat d’assurance-vie individuel ou contrat avec caisse de pension PLCI
PLCI ordinaire 2.962,88 EUR par an (max. 8,17% des revenus prof.) PLCI sociale 3.408,94 EUR par an (max. 9,40% des revenus prof.) 1) Déduction au taux marginal à l’IPP Régime fiscal des 2) Réduit l’assiette des primes cotisations sociales 3) Taxe sur la prime : néant 1) Cotisation INAMI de 3,55% 2) Taxation progressive à Régime fiscal du l’IPP avec application capital pension du régime de la rente fictive Dans la pratique, surtout Type d’investissement capital + rendement garanti Transfert de réserve à Exonération pour les un autre organisme de réserves constituées après pension 1/1/2004 Financement immobiAvance + mise en gage lier règlementé Prime maximale en 2012 (année d’imposition 2013)
Convention sous seing privé avec la société
Convention sous seing privé avec la société + contrat d’assurance-vie individuelle
Contrat d’engagement individuel de pension entre dirigeant et entreprise + Contrat d’assurance-vie individuelle
Provision et capital-pension limités en fonction de la règle des 80%
Primes et capital-pension limités en fonction de la règle des 80%
Prime et capital-pension limités en fonction de la règle des 80%
1) Exonération de la provision à l’Impôt Soc. 2) Taxe sur la prime : néant
1) Déduction fiscale dans le chef de l’entreprise 2) Taxe sur la prime de 4,4%
1) Déduction fiscale dans le chef de l’entreprise 2) Taxe sur la prime de 4,4%
1) Cotisation INAMI de 3,55% 2) Cotisation de solidarité de 0,1 ou 2% 3) 16,5% d’IPP 4) Taxe communale En principe aucune restriction Pas de régime spécifique pour transfert à une autre société
1) Cotisation INAMI de 3,55% 2) Cotisation de solidarité de 0,1 ou 2% 3) 16,5% d’IPP 4) Taxe communale Capital + rendement garanti ou unit linked Pas de régime spécifique pour transfert à une autre société
1) Cotisation INAMI de 3,55% 2) Cotisation de solidarité de 0,1 ou 2% 3) 16,5% ou 10% d’IPP 4) Taxe communale Unit linked (lié à des fonds d’investissement)
Néant
Néant
Mise en gage
Exonération
J’épargne auprès d’une banque durable, et j’en suis fière.
« Je ne suis pas une sainte, mon argent doit aussi rapporter. Mais à la Banque Triodos, je sais que mon épargne sert uniquement à financer un monde meilleur pour mes petitsenfants. Un avenir sans abus ni pollution, où la culture rapproche les gens. Grâce à la Banque Triodos, je dors sur mes deux oreilles. » Catherine De Haene, fière d’épargner auprès de la Banque Triodos depuis 2005
eN bref
les priNcipaux avaNtaGes de l’eip • le vitis corporate pension plan vous donne accès à une gestion privée à la carte correspondant à votre profil de risque… c’est la grande différence avec les contrats classiques communément proposés par des assureurs belges. • le vitis corporate pension plan permet à votre entreprise de bénéficier d’une déduction fiscale. • la taxation des prestations à l’échéance du contrat est pour vous beaucoup plus intéressante que celle d’une augmentation de rémunérations classiques. • le vitis corporate pension plan permet à votre entreprise de vous constituer un capital de pension complémentaire, les primes versées étant payées intégralement par votre société. • vous bénéficiez de l’expertise d’un professionnel de l’assurance pour votre contrat d’assurance-vie et de celle d’une banque privée pour la gestion discrétionnaire des actifs sous-jacents.
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La banque durable
partNership | nos serVices
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puilaetco dewaay et la baNque triodos, 10 aNs de parteNariat pour uNe GestioN du patrimoiNe durable
iNvestir pour uNe société
MeilleUre texte © CANTILIS - photos © rOULArTA / rEPOrTErS AGENCY & IMAGE GLOBE
Dans les années 90, ADIDAS était encore stigmatisé pour ses relations commerciales avec des fournisseurs exploitant des enfants dans certains pays de production. Aujourd’hui, la marque de vêtements de sport fait partie de l’univers d’investissement durable de la Banque Triodos. Beaucoup de choses ont changé au cours de la dernière décennie pour l’investisseur averti. En revanche, un vecteur reste stable : Puilaetco Dewaay et la Banque Triodos sont des partenaires solides depuis 10 ans exactement.
S
i 2002 sonnait le glas pour le franc belge, l’année fut également celle des grands défis : l’euphorie liée à l’euro s’est installée, l’homme d’affaires Steve Fossett a réussi la première circumnavigation de la terre en montgolfière en solitaire et sans escale, l’astronaute Frank De Winne est devenu célèbre, la Xbox a conquis le marché européen… Et Puilaetco Dewaay et la Banque Triodos ont entamé une collaboration avant-gardiste, qui reste à ce jour unique en Belgique… Unique, parce que ces deux banques proposent conjointement une gestion durable du patrimoine – un service qui, grâce aux atouts de chaque partenaire et à la manière dont ils se complètent, n’a pas son pareil en Belgique et apporte une grande plus-value aux clients des deux banques.
puilaetco dewaay et la baNque triodos soNt parteNaires pour uNe GestioN du patrimoiNe durable, uN service qui N’a pas soN pareil eN belGique.
ÿ national ParK
limestone alPs en autriche. la durabilité a le vent en poupe.
ÿ Pieter vandericK (triodos) & isolde de corne (Puilaetco dewaay). 10 ans de partenariat en durabilité.
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mateurs appliquent ce raisonnement à leur portefeuille d’investissement. L’introduction d’une plus grande transparence était et reste encore un terreau fertile pour cette tendance – je constate d’ailleurs que nous sommes toujours les seuls dans notre secteur à montrer de manière aussi explicite dans quoi le capital est investi. La crise bancaire de 2008 et la crise économique de 2011 n’ont fait qu’accélérer cette tendance. À chaque crise, nous avons vu augmenter l’intérêt et l’afflux de nouveaux clients. » Les chiffres ne mentent pas : la Banque Triodos enregistre une croissance annuelle moyenne de plus de 20 % depuis sa création et ce dans tous les pays où elle est active.
ÿ des Produits et services duraBles. de gauche à droite: sunpower, accel Groep, zimmer holding. à chAcUn son cheVAl De BAtAille La Banque Triodos constitue, à partir de sa stratégie de « banque durable », un univers d’investissement composé d’entreprises cotées en Bourse qui contribuent directement à améliorer l’avenir de l’humanité et de la planète. Autrement dit : les entreprises liées d’une façon ou d’une autre à la violation des droits de l’Homme, aux régimes dictatoriaux, à l’énergie atomique, au commerce d’armes, aux essais sur les animaux, aux jeux de hasard, à la pornographie,… sont exclues. « La banque privée Puilaetco Dewaay se concentre, quant à elle, davantage sur des aspects radicalement différents », explique Isolde Corne, gestionnaire des portefeuilles
durables (Puilaetco Dewaay): « Nous sommes une authentique banque privée, axée exclusivement sur les aspects typiques de la gestion de patrimoine, comme la structure des portefeuilles, le planning successoral et financier. Par conséquent, nos gestionnaires examinent le portefeuille d’investissement de nos clients essentiellement à travers des lunettes de financiers. Les entreprises qui font l’objet de l’investissement sont-elles rentables et enregistreront-elles de bons résultats, à court et à long terme ? » « En 2002 déjà, Puilaetco Dewaay, comme la Banque Triodos, s’était rendu compte que de plus en plus de clients se souciaient de la destination de leur argent, sans pour autant vouloir renoncer à leurs bénéfices. Et c’est ainsi
que notre collaboration a vu le jour », conclut Pieter Vanderick, Head of Personal & Private Banking (Banque Triodos). De l’AliMentAtion Bio à l’inVestisseMent DUrABle D’où vient cet intérêt croissant pour l’investissement durable ? Pieter Vanderick était aux premières loges pour assister à ce « revirement » : « Une nouvelle tendance s’est dessinée au cours de la dernière décennie : les consommateurs sont devenus plus vigilants et plus avertis, ce qui a donné naissance à un nouveau comportement de consommation. Les voitures électriques, l’alimentation bio, les appareils électroménagers peu énergivores et d’autres produits durables ont le vent en poupe. Et de plus en plus de consom-
iNdustrie automobile
l’empreiNte écoloGique de bmw la multinationale « durable » bmw, une contradiction in terminis ? « certainement pas », réagit pieter vanderick. « bien que cette société allemande ne soit pas associée d’emblée au développement durable, elle fait néanmoins partie de l’univers d’investissement de triodos. bmw présente un excellent score, car l’entreprise devance de loin ses concurrents, surtout en ce qui concerne les critères relatifs à la société et au corporate governance. » au niveau de l’environnement également, le fabricant automobile a fait des progrès : tout nouveau modèle bmw doit utiliser minimum 5 % de ressources en moins et produire 5 % d’émissions en moins que le modèle précédent. « résultat : bmw a davantage réduit les émissions de substances polluantes que les 17 autres producteurs automobiles que nous avons analysés. par ailleurs, bmw développe également les techniques de moteurs électriques et hybrides, tente d’éviter le transport aérien et réduit son empreinte écologique par un éventail de mesures. »
ÿ Bmw sur le salon de l’auto de BruXelles. excellent score en matière de durabilité. 64 | Analyses | Printemps - été 2012
renDeMent et plUs-VAlUe Il est faux de croire que ce sont essentiellement les investisseurs « vert foncé » affublés de chaussettes de laine de chèvre qui optent pour l’univers d’investissement durable… Isolde Corne : « Dans les premières années, il est probable qu’ils se soient tournés plus rapidement vers la gestion de patrimoine durable. Mais s’il est une chose dont nous pouvons être totalement sûrs dix ans plus tard, c’est que les clients ne sont pas stéréotypés. Si l’on observe le profil des investisseurs, on constate qu’il s’agit presque exclusivement de personnes privées (actuellement, seuls 5 % concernent des organisations, mais nous voulons sensibiliser ce public cible aux avantages de l’investissement durable dans les prochaines années) et que ceux qui optent pour un engagement social ont constitué leur patrimoine par donation, par héritage, par leurs revenus professionnels, voire même par l’épargne. Le rapport homme-femme est équilibré et toutes les catégories d’âge sont bien représentées. Un public très diversifié donc, mais qui présente toutefois un objectif commun : tous veulent savoir ce qu’il advient de leur argent et éviter qu’il ne soit investi dans des biens et services en contradiction avec leurs valeurs et normes personnelles. Le rendement financier et la plus-value sociale pèsent tout autant dans la balance. Il s’agissait d’une condition sine qua non en 2002 et elle n’a pas pris une ride en 2012. » retoUr en ArriÈre Les clients savent très clairement pourquoi ils ont envie d’investir dans le développement durable, mais qu’est-ce qui a poussé les banques à le faire ? Pourquoi ont-elles mis sur pied un tout nouveau service peu après le tournant du siècle ? Pieter Vanderick était déjà présent il y
a 10 ans et s’en souvient encore : « De plus en plus de clients fortunés nous demandaient de proposer des fonds d’investissement durables en plus des comptes d’épargne et des comptes à terme. Une demande à laquelle nous étions désireux d’apporter une réponse, compte tenu de notre vision de la responsabilité sociale. En 2002, nous nous sommes donc mis en quête d’un partenaire spécialisé qui, sur la base des sélections d’actions de nos analystes, était disposé à se charger de la gestion du patrimoine. Nous avons cherché et trouvé l’alter ego idéal
iNvestir daNs uN portefeuille durable ou classique s’avère tout aussi reNtable à loNG terme.
évaluatioN
iN&out
la question essentielle lors d’une évaluation est toujours la même : la société satisfait-elle toujours aux critères de durabilité et aux exigences minimales ? l’économie, les partenariats et les processus de production sont, en effet, en constante évolution, de sorte que la réponse est loin d’être acquise. Out: Johnson & Johnson une infraction aux « false claims acts », une violation qui a fait couler beaucoup d’encre, a jeté le discrédit sur l’entreprise pharmaceutique. le gouvernement américain a intenté un procès à l’encontre de la multinationale, qui aurait versé des millions de dollars de pots-devin à omnicare, pour favoriser la prescription de l’antipsychotique risperdal aux patients souffrant de schizophrénie et de trouble bipolaire. « Johnson & Johnson a donc été rayé immédiatement de l’univers d’investissement », explique pieter vanderick. « pourtant, l’entreprise occupait à ce jour la première place parmi les entreprises pharmaceutiques nord-américaines que triodos avait analysées, notamment en raison de ses programmes spécifiques pour mesurer et réduire les gaz à effet de serre, et son choix résolu pour les énergies renouvelables. » In: Cofinimmo cofinimmo, une entreprise immobilière de souche belge, est l’un des nouveaux venus dans l’univers d’investissement. en 2006, cette sicafi s’est vu décerner le titre de « meilleur employeur de l’année », notamment grâce à son engagement en faveur de l’épanouissement professionnel de ses collaborateurs. par ailleurs, cofinimmo travaille à réduire son empreinte écologique, avec une stratégie environnementale ambitieuse qui a mené à la création d’un « comité vert » interne destiné à améliorer les prestations écologiques de l’entreprise, de son patrimoine et des espaces occupés par ses locataires. l’analyse de l’équipe de recherche triodos sustainability a fait apparaître que cette sicafi respectait également les critères minimaux et constituait donc un partenaire fiable.
ÿ ange déchu et nouveau venu. Johnson & Johnson est out, cofinimmo (sur la photo : ceo serge fautre) est in.
Printemps - été 2012 | Analyses | 65
nos serVices | partNership
en Puilaetco Dewaay. Tout comme nous, ils croyaient en la transparence et préconisaient une gestion décentralisée, sur-mesure pour chaque client individuel et axée sur un contact personnalisé. Des critères qui se sont avérés décisifs. » « Puilaetco Dewaay a vu dans cette collaboration une opportunité de composer et de proposer également des portefeuilles durables en plus des portefeuilles classiques. Nous proposons en l’occurrence les mêmes profils de risque, de défensif à dynamique. En vertu d’un accord d’exclusivité, nos private bankers peuvent puiser directement dans les actions et obligations de l’univers d’investissement de la Banque Triodos, qui comprend non moins de 400 entreprises durables », ajoute Isolde Corne. DeUX Fois MieUX Avant que la Banque privée Puilaetco Dewaay compose un portefeuille durable pour un client, les trois parties concernées concluent ensemble un contrat de gestion qui lie officiellement Puilaetco Dewaay, la Banque Triodos et le client. Et cette même tripartite est ensuite présente à chaque moment de concertation. « Les clients considèrent cette approche multilatérale comme un grand atout : Puilaetco Dewaay assure le volet financier, et la Banque Triodos garantit la durabilité et explique également pourquoi elle a supprimé de l’univers des entreprises sélectionnées antérieurement, par exemple lorsqu’une entreprise décide d’adopter une stratégie moins durable ou se heurte à un critère d’exclusion, tel que l’implication dans l’énergie atomique. Nous pouvons supprimer l’entreprise même si ses actions sont particulièrement rentables », souligne Isolde Corne. « Chaque mois, nous recevons une liste des nouvelles entreprises, des entreprises « en suspens » et des entre-
pour de plus eN plus de clieNts le reNdemeNt fiNaNcier et la plusvalue sociale pèseNt tout autaNt daNs la balaNce. 66 | Analyses | Printemps - été 2012
prises qui ont été supprimées. Les actions des entreprises supprimées sont vendues dans les six mois. Certes, cela peut influencer le rendement, mais nous envoyons ainsi un signal très fort aux entreprises. » Un clUB sélect Les critères d’admission à l’univers sont nombreux et sévères. L’équipe de recherche Triodos Sustainability sélectionne, d’une part, les entreprises qui proposent des produits ou des services durables qui contribuent directement à la préservation du climat, de l’environnement ou de la santé. Le fabricant de panneaux solaires SunPower, le leader européen du marché du vélo Accell Group et le leader mondial sur le marché de l’orthopédie Zimmer Holding en constituent quelques exemples types. D’autre part, les entreprises traditionnelles cotées en Bourse qui se distinguent dans leur secteur au niveau de la responsabilité sociale peuvent, elles aussi, figurer dans l’univers d’investissement. En l’occurrence, les spécialistes analysent notamment si l’entreprise veille à minimiser son impact sur l’environnement, offre de bonnes conditions de travail, entretient des relations correctes avec ses fournisseurs, rémunère le top management de manière transparente… BMW et ADIDAS en sont des exemples. Toutes les entreprises du premier groupe et de la moitié supérieure du deuxième sont des partenaires à part entière
ÿ le Ballon adidas de l’euro 2012. partie de l’univers d’investissement durable de triodos.
de l’univers d’investissement, à moins qu’elles ne se heurtent aux critères d’exclusion… Pieter Vanderick : « Les entreprises directement ou indirectement liées à l’énergie atomique, aux substances nocives pour l’environnement, au travail des enfants, à la violation des codes déontologiques ne seront jamais admises. Ni en 2002, ni aujourd’hui, ni en 2022. » Pour plus d’informations, contactez les gestionnaires des portefeuilles durables chez Puilaetco Dewaay : Isolde Corne (02 679 89 04) ou Olivier Depaepe (02 679 45 02).
prestatioNs
daNs quelle mesure l’iNvestissemeNt durable est-il reNtable ? l’éthique ne fait pas gagner d’argent, entend-on souvent. « Néanmoins, investir dans un portefeuille durable ou classique s’avère tout aussi rentable à long terme », assure pieter vanderick. « c’est ce qui ressort de nombreuses études internationales et notre propre expérience basée sur 10 années de pratique le confirme. la collaboration avec puilaetco dewaay nous mène à conclure que notre univers d’investissement ne sous-performe pas les portefeuilles traditionnels. mieux encore : je suis personnellement convaincu que les entreprises qui optent pour la durabilité en tireront profit à long terme. » à court terme, il se peut toutefois que des différences de rendement apparaissent, mais elles s’inscrivent tant en faveur qu’en défaveur de la gestion de patrimoine durable. « lorsque les marchés financiers privilégient les secteurs sous-représentés dans notre univers d’investissement, comme les secteurs pétrolier ou des matières premières, cette tendance haussière ne se traduira pas par un rendement plus élevé pour nos clients. inversement : en temps de crise ou de corrections boursières, les portefeuilles durables rapportent davantage, car ils présentent une volatilité moindre et donc une plus grande stabilité. »
GREEN FINANCE | NOS SERVICES
BANQUE DURABLE
L’ARGENT PREND UNE TEINTE VERTE TExte © THOMAS DEWEERDT - phOTOS © ROULARTA/REPORTERS AGENCY
L’épargne et les placements durables étaient encore des activités « vert foncé » il y a dix ans. Un créneau pour les écologistes convaincus sur lesquels le consommateur moyen posait un regard compatissant. Une récession et une crise bancaire plus tard, la donne a radicalement changé. Car les banquiers durables apparaissent à présent moins naïfs que ne le pensaient nombre de gens et enregistrent à l’heure actuelle une croissance significative.
ÿ SÉOUL, CORÉE DU SUD. L’Experience Green Growth Center.
L
a Banque Triodos – jusqu’à présent la seule banque 100% durable sur le marché belge et partenaire de Puilaetco Dewaay – a franchi l’année dernière le cap des 50.000 clients. La tendance est nette : faire de la banque durable a le vent en poupe. Leur succès actuel, les banquiers durables ne l’ont pas obtenu en ménageant leurs efforts. L’idée a commencé à germer dans les années 70. Dans la foulée de mai 68 et du célèbre rapport ‘The limits to growth – Halte à la croissance ?’ publié par le Club de Rome, des modèles bancaires alternatifs ont fait l’objet d’expériences ci et là. Mais ces tentatives se sont malheureusement heurtées à la crise pétrolière de 73. L’idéalisme coûtait trop cher et le consommateur s’est retiré.
Quinze ans plus tard, la commission Brundtland des Nations Unies a remis l’idée du développement durable au goût du jour. Dans son rapport intitulé ‘Our Common Future’, elle le définit comme « le développement répondant aux besoins de la génération actuelle, sans mettre en péril les opportunités des générations futures ». Celui-ci implique donc une utilisation responsable des ressources comme l’environnement, le travail et le tissu social. Ce rapport fut le coup d’envoi de l’adoption de l’importante législation environnementale, ainsi que de la création du considérable secteur de l’environnement, tels que nous les connaissons aujourd’hui. La commission a également attiré pour la première fois l’attention sur le lien entre les réserves (limitées) de combustibles fossiles et la problématique du climat à l’échelle mondiale. Ce dernier aspect est devenu enPrintemps - été 2012 | Analyses | 67
NOS SERVICES | GREEN FINANCE
GREEN FINANCE | NOS SERVICES
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ÿ NEW YORK, SEPTEMBRE 2011. De gauche à droite : l’ancien Premier ministre norvégien
(Gro-Harlem Brundtland), le PDG d’Unilever (Paul Polman), le PDG de Pepsi Cola (Indra Nooyi), la Directrice de la Desert Research Foundation de Namibie (Viviane Victorine Kinyaga) et le PDG de la Barclay (Bob Diamond) à l’Assemblée annuelle de la Clinton Global Initiative.
LA BANQUE TRIODOS, JUSQU’À PRÉSENT LA SEULE BANQUE 100% DURABLE SUR LE MARCHÉ BELGE, A FRANCHI L’ANNÉE DERNIÈRE LE CAP DES 50.000 CLIENTS.
suite le moteur par excellence de l’intérêt pour le développement durable. Al Gore l’a d’ailleurs parfaitement compris lorsqu’en 2007, il est parti en tournée avec son documentaire ‘An Inconvenient Truth’. Le slogan (établissant un ordre de priorité) ‘People, planet, profit’ résonnait admirablement bien. Mais, comme très souvent, le consommateur n’a rien voulu changer dès qu’il s’agissait de son propre argent. Acheter du café issu du commerce équitable ou du bois FSC (Forest Stewardship Council) semblait ne rien à voir avec le fait de demander à son banquier de préférer des fonds de placement durables. Sans parler de pousser la porte d’une banque qui mise sur des secteurs comme le microcrédit ou l’énergie éolienne. NEVER WASTE A GOOD CRISIS Puis la crise est arrivée… Celle bancaire de 2008-2009 a remis en question de nombreuses certitudes financières. Beaucoup, mais pas toutes ... Dans tout ce tumulte, les banquiers durables ont su tenir le cap sans difficulté. Dès
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BRUXELLES, OCTOBRE 2011. Vivienne Westwood présente son ‘Tree-shirt’ en présence du Vice-secrétaire général des Nations Unies, Achim Steiner.
DURBAN, DÉCEMBRE 2011. Manifestation contre les émissions de CO2 lors de la conférence des Nations Unies sur le climat.
leur apparition, ils ont fait du développement durable leur valeur fondamentale. Un choix qui s’est avéré payant lorsque la crise bancaire a éclaté.
caire a entraîné l’adoption de toute une série de lois censées rendre le secteur davantage transparent et stable – et donc durable aussi. Sommes-nous en train d’évoluer vers un paysage bancaire dans lequel tous les acteurs pourront finalement prétendre à l’appellation « durable » ? C’est, en effet, le cas dans une certaine mesure. Les banques durables et les banques traditionnelles sont régies par les mêmes autorités règlementaires et doivent satisfaire aux mêmes lois.
D’une part, certains de leurs produits ne sont pas dépendants de la Bourse. D’autre part, le rendement de leurs autres produits dépendants de la Bourse reste intéressant à long terme, tandis que les pertes à court terme ne sont pas trop importantes comparées à la chute globale des cours. Cette dernière caractéristique résulte de l’essence même de la banque durable. Ce type d’institution n’investit, en effet, que dans des entreprises et des projets totalement transparents. Elle est, par conséquent, en mesure d’évaluer ses risques de bien meilleure manière. En posant des exigences strictes en matière d’environnement, de conditions de travail et d’impact social, elle échappe, par ailleurs, à de nombreux problèmes et est capable d’obtenir un meilleur rendement à terme. C’est un argument auquel le consommateur ne reste pas insensible depuis que la crise a balayé la notion d’action « bon père de famille ». Bien entendu, les autres banquiers ne sont pas en reste. Pratiquement toutes les (grandes) banques proposent aujourd’hui des produits d’épargne et de placement durables dans leur éventail. Parallèlement, la crise ban-
C’EST ICI QU’INTERVIENNENT LES CULTURAL CREATIVES Mais qui est donc ce consommateur qui fait aujourd’hui le choix conscient d’une banque durable ? Qui sont les épargnants et les investisseurs qui posent des questions à leur banque sur l’affectation de leurs fonds ? Il s’agissait autrefois des écologistes « vert foncé » convaincus. À l’heure actuelle, ce sont de plus en plus souvent ceux que l’on appelle les ‘cultural creatives’. Le terme a été lancé en 2000 par le sociologue Paul Ray et la psychologue Sherry Anderson dans leur ouvrage intitulé ‘The Cultural Creatives. How 50 million people are changing the world’. Ils y décrivent un groupe croissant de néo-progressistes américains hautement qualifiés qui en a assez du clivage traditionnel entre la gauche et la droite, sincèrement
ÿ AL GORE. ‘An Inconvenient Truth.’
préoccupé par l’inégalité environnementale et sociale, et qui prône une consommation davantage consciente. Le ‘cultural creative’ consomme ainsi différemment du progressiste « ancienne mouture ». Il préfère la qualité à la quantité et est disposé à cet égard à payer plus cher. Autrement exprimé sous forme de boutade : le hippie mangeait des pois chiches, le cultural creative ne se refuse pas un cœur de filet de saumon bio croustillant. Le groupe des 50 millions de personnes auquel Ray et Anderson faisaient allusion est probablement passé depuis lors à 75 millions. En Belgique, les sociologues et les spécialistes du marketing viennent à peine de découvrir les cultural creatives, mais, d’après des estimations prudentes, ils représenteraient 15% de la population. Ce pourcentage se traduit-il par un volume important de capital épargné et placé de manière durable ? D’après l’Index MIRA voor Publiek Duurzaam Beleggen de la Vlaamse Milieumaatschappij, le marché belge des placements durables a atteint 11 milliards EUR en 2010, soit 8,7% du montant total des placements dans des fonds. Cette même année, ce marché a progressé de 8,3% tandis que le marché global des fonds n’a gagné que 2,2%. Les placements durables ne semblent provisoirement pas avoir encore atteint leur plein potentiel. Mais il ne fait aucun doute que le mouvement de rattrapage s’est bel et bien amorcé.
LES CULTURAL CREATIVES EN ONT ASSEZ DU CLIVAGE TRADITIONNEL ENTRE LA GAUCHE ET LA DROITE, ET PRÔNENT UNE CONSOMMATION DAVANTAGE CONSCIENTE. Printemps - été 2012 | Analyses | 69
bureaux | HASSELT
RENCONTRE AVEC MANFRED KRCMAR, DIRECTEUR Du bureau D’HASSELT
« NOUS FAISONS AUTORITÉ DANS NOTRE DOMAINE » TExte © CANTILIS - photos © PUILAETCO DEWAAY
L’esprit d’équipe et un mental de vainqueur… Tels sont les atouts de Puilaetco Dewaay à Hasselt. Manfred Krcmar, ancien joueur du KRC Genk, positionne la banque sur l’échiquier limbourgeois : une manœuvre de premier plan qui force le respect. Une réussite que partagent clients et collègues.
M
ars 1991. Une douce journée printanière annonce un revirement radical dans la carrière de Manfred Krcmar, aujourd’hui l’heureux manager du bureau hasseltois de Puilaetco Dewaay Private Bankers. Jusqu’à cette date, il œuvrait effectivement sur le terrain, en véritable arrière droit dans le style d’Éric Gerets. « Un duel tragique avec l’exDiable Rouge Philippe Léonard du Standard de Liège a mis brusquement fin à ma carrière footballistique. Une double fracture de la jambe, une rotule cassée, une déchirure des ischio-jambiers et une rééducation de sept mois m’ont contraint à m’adonner à une nouvelle passion. » Dans sa jeunesse, Manfred Krcmar s’était également déjà distingué comme Champion de Belgique – notamment en natation et en gymnastique… C’est avec cette même persévérance et cette envie de réussir qu’il a construit sa carrière dans le monde du private banking. DES COMPÉTENCES MULTIPLIÉES PAR SIX Après ses études, Manfred Krcmar a gagné ses galons auprès des banques Bacob, Artesia et SG Private Banking. Plus tard, alors qu’il poursuit sa carrière chez Van Lanschot Bankiers, ce polyglotte qui maîtrise pas moins de sept langues fut à nouveau
70 | Analyses | Printemps - été 2012
la cible des chasseurs de tête… Cette fois pour Puilaetco Dewaay : « Ensemble avec mon équipe, composée des private bankers Holger Heene et Gunter Plevoets, j’ai quitté Van Lanschot Bankiers au cours de l’été 2010 pour intégrer le bureau d’Hasselt. »
ÿ MANFRED KRCMAR. « Ce qui compte, c’est d’établir un lien étroit avec nos clients. »
« JE SOUHAITE QUE NOUS DEVENIONS ‘TOP OF MIND’ DANS LE LIMBOURG. »
Manfred connaît mieux que personne les ficelles du métier et fait également partie du Comité de direction commercial depuis l’automne 2010. « La succursale d’Hasselt n’est devenue véritablement opérationnelle qu’en 2008 et ma première tâche a consisté à asseoir sa réputation dans le Limbourg. Six collaborateurs, à savoir Philippe Benijts, Holger Heene, Katleen Marchal, Gunter Plevoets, Karin Van Walleghem et moimême, se tiennent chaque jour à la disposition des clients et prospects pour les aider et les conseiller. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des inconnus dans la région. »
L’ESPRIT D’INITIATIVE LIMBOURGEOIS à Hasselt, il vise essentiellement les entrepreneurs limbourgeois qui souhaitent vendre leur entreprise ou la céder à leurs enfants dans le cadre d’un accompagnement patrimonial personnalisé et indépendant. « Alors que Puilaetco Dewaay Bruxelles gère une masse d’argent ancien appartenant à des familles aisées, notre région se caractérise par un esprit d’entreprise marqué… L’entreprenariat est donc une diversité qui constitue l’un de nos plus précieux atouts. Nous travaillons de manière décentralisée et dispensons des conseils sur-mesure.
Qu’est-ce que cela implique pour notre clientèle ? Tout d’abord, Puilaetco Dewaay bannit une « approche standard » de l’entreprise. Nos gestionnaires de portefeuilles sont des membres de l’équipe à part entière qui ont également voix au chapitre des portefeuilles qu’ils gèrent. Autrement dit, ils n’exécutent pas simplement les ordres du Chief Investment Officer, mais ils ont également le devoir de réfléchir par euxmêmes. Cette concentration de connaissances génère une plus grande compétence et surtout davantage de possibilités pour nos clients. » Printemps - été 2012 | Analyses | 71
aGeNda | nos serVices
agenda
uNe conFérence taillée sur mesure
« Nos GestioNNaires de portefeuilles soNt des membres de l’équipe à part eNtière qui oNt éGalemeNt voix au chapitre des portefeuilles qu’ils GèreNt. » ÿ le Bureau Puilaetco dewaay À hasselt. holger heene, Karin van walleghem, philippe benijts, Katleen marchal, Gunter plevoets et manfred Krcmar.
BreF et eFFicAce Accorder très rapidement un crédit est-t-il irréaliste ? « Nous pouvons le faire et nous le faisons », répond Manfred Krcmar avec énergie. « Nous sommes très innovateurs dans notre approche : pour les grandes fortunes, nous composons même, à la demande du client, un portefeuille d’investissement unique sur-mesure. Mais lorsqu’une chose s’avère impossible, nous le disons tout aussi franchement. Ce qui compte, c’est d’établir un lien étroit avec nos clients. Ces services supplémentaires et ce travail sur-mesure constituent précisément notre plus-value et répondent à la première exigence du client. » L’avenir ? Cet ancien footballeur a un objectif clair en vue : « Je souhaite que nous devenions le ‘top of mind’ (de première notoriété) dans le Limbourg. Lorsqu’une personne se défait de son entreprise, acquièrt un héritage considérable, gagne au Loto, j’aimerais qu’elle pense immédiatement à Puilaetco Dewaay comme interlocuteur incontournable… Car nous faisons autorité dans notre domaine. »
aNalyse
six atouts de puilaetco dewaay manfred Krcmar connaît le quotidien de diverses banques sur le bout des doigts. il est donc bien placé pour identifier ce qui rend puilaetco dewaay aussi unique : • L’appareil de recherche : « Notre banque privée compte en interne douze analystes présentant d’excellentes compétences en matière d’actions, d’obligations et de fonds internationaux. le groupe Kbl totalise plus de 150 analystes. » • La solvabilité : « bien que le ‘ratio tier 1’ des banques doive s’élever à 4 % minimum, le ratio de fonds propres s’élève chez nous à 25,08 %. autrement dit, nous sommes une banque puissante et sûre, en mesure de respecter ses obligations financières. »
DéJeUner AVec l’éconoMiste en cheF Chaque mois, notre économiste en chef, Christophe Van Canneyt, aborde l’actualité macro- et micro-économique de manière approfondie au cours d’une table ronde organisée dans les bureaux de Puilaetco Dewaay à Hasselt. Toute personne qui le souhaite est invitée à participer à ces déjeuners-débats. Notez dès à présent les dates des jeudis 24 mai, 7 juin, 6 septembre et 4 octobre dans votre agenda. Qu’attendre de ces déjeuners-débats ? Manfred Krcmar, Directeur du bureau d’Hasselt : « Christophe Van Canneyt, responsable du département Fixed Income & Structured Products chez Puilaetco Dewaay, donne un exposé analytique sur l’actualité économique et les innovations dans le monde de la banque privée. Les participants en débattent ensuite entre eux au cours d’un round de discussion. Pratiquement, nous organisons un déjeuner-débat chaque mois, sauf en juillet et en août, entre 11h30 et 14h. Nous nous adressons à toute personne entretenant un lien avec le monde de la banque privée – les clients potentiels sont également les bienvenus – ou, d’une manière plus générale, avec le monde de la finance. C’est ainsi que nous avons invité récemment Jan Smets, Directeur de la Banque nationale de Belgique et nouveau Président de la section
Besoins de financement du Conseil Supérieur des Finances ». Vous pouvez vous inscrire par téléphone (011 28 48 09) ou par courrier électronique (katleen.marchal@pldw.be).
Êtes-VoUs éGAleMent intéressé pAr Une Gestion DUrABle De Votre pAtriMoine ? Comme vous avez pu le lire dans les pages 62 à 69 de ce magazine, la gestion durable du patrimoine a le vent en poupe. Vous souhaitez également obtenir des informations détaillées sur cette dernière ? Les partenaires Puilaetco Dewaay et Banque Triodos ont le plaisir de vous inviter à la conférence « Gestion durable – Une norme pour le futur ». Cette dernière se tiendra le jeudi 26 avril 2012 à 19h30 au Domaine de Béronsart (Rue des carrières, 7 à Gesves). Cette conférence aura également lieu dans nos six autres bureaux: le 3 mai entre 11h30 et 13h30 à Hasselt, le 7 juin à Liège... Les dates pour Anvers, Bruxelles, Gand et Waregem seront communiquées ultérieurement. Vous bénéficierez des conseils professionnels d’Isolde Corne et d’Olivier Depaepe du service Gestion durable de Puilaetco Dewaay, ainsi que de ceux des experts de la Banque Triodos. Vous êtes intéressé ? N’hésitez pas à prendre contact avec Olivier Depaepe par téléphone (02 679 45 02) ou par courrier électronique (olivier.depaepe@pldw.be).
Date
Lieu
Evenement
• Les objectifs : « les objectifs du client fortuné définissent le contenu de son portefeuille. Nous considérons donc le projet dans sa globalité : son cycle de vie, ses projets d’avenir, ses attentes en matière de capital, sa tolérance… »
26-avril
Namur
Conférence : « Gestion durable – Une norme pour le futur »
3-mai
Hasselt
Conférence : « Gestion durable – Une norme pour le futur » (NL)
• La transparence : « Nos portefeuilles d’investissement ne seront jamais remplis de fonds. Nos clients connaissent parfaitement les actions et les obligations qui composent leur portefeuille. »
8-mai
Bruxelles
Conférence : « Le mobilier ancien – état des lieux »
22-mai
Bruxelles
Conférence : « La transmission du patrimoine artistique »
5-juin
Bruxelles
Conférence : « Art contemporain »
7-juin
Liège
Conférence : « Gestion durable – Une norme pour le futur »
• Les prestations de services : « Notre banque propose de nombreux services supplémentaires pour lesquels elle peut compter sur des spécialistes : gestion de l’art, financial planning, estate planning et architecture ouverte. » • KBL : « Nous faisons partie du groupe Kbl qui est, depuis toujours, un acteur prépondérant en europe, et nous pouvons faire appel à ses outils, à son savoir-faire et à ses compétences. »
24-mai 7-juin 6-septembre Hasselt 4-octobre 8-novembre
Déjeuner-débat : « Déjeuner avec l’économiste en chef » (NL)
cYcle De conFérences / Art • Mardi 8 mai : Le mobilier ancien – état des lieux. L’effondrement du marché du mobilier ancien est-il un mythe ou une réalité ? Si, d’une façon générale, les meubles anciens ont moins la cote aujourd’hui, ce marché est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Par Simon de Monicault, Directeur des ventes de mobilier, Christie’s Paris • Mardi 22 mai : La transmission du patrimoine artistique. Comment transmettre un patrimoine artistique aujourd’hui ? Quel en est le cadre légal et fiscal ? Bernard d’Ursel fera le tour de la question. Par Bernard d’Ursel, Conseiller patrimonial, Puilaetco Dewaay • Mardi 5 juin : Art contemporain. Toujours à la une de l’actualité, les prix réalisés par les œuvres d’art contemporain suscitent souvent les passions ! Clés de compréhension. Marianne Hoet, spécialiste en art contemporain, Christie’s Bruxelles • Octobre : Art chinois. Parallèlement au développement du commerce entre l’Europe et la Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreuses collections d’art chinois se sont constituées: porcelaines, ivoires, peintures, paravents font dès lors partie du décor quotidien de nombreuses familles européennes. Par Leila de Vos van Steenwijk, Directrice et spécialiste en art asiatique, Christie’s Amsterdam • Novembre : Bijoux – ventes historiques. Si les bijoux de provenances prestigieuses ou signés par des joailliers renommés réalisent le plus souvent des prix très importants, une plus large variété de bijoux reflète un marché en pleine santé. Par Bernadette De Bruijn, Directrice et spécialiste en joaillerie, Christie’s Amsterdam Ces cinq conférences sont organisées en collaboration avec Christie’s. Renseignements et réservations : Christine Mostert : 02 679 46 82 (christine.mostert@pldw.be).
(NL) : conférence en néerlandais.
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Entre rigueur et beauté : 20 ans d’exigence chez Piretti Art Gallery, histoire d’une passion pour la sculpture.
Presente sur le marché de l’art depuis 20 ans la Galerie Piretti aura acceuilli dans son espace immaculé les oeuvres d’artistes mondialement reconnus tel que : F. Botero, A. Pomodoro, E. Chillida, l. Chadwick, Džamonja, Berrocal, F.Adami , S.Vari, A. Cañero, F. Plessi , R. Texier , Kubach-Wilmsem, P. Navares, ainsi que quelques jeunes artistes : Kubach-Kropp, P. Bozzato , Vittorio Gui , Starski Brines, Juan Francesco Casas, German Gomez, Nadine Ospina, Miklas etc… Fort de ses 20 ans d’expérience et avec le soutien de la critique internationale Gianni Piretti ouvrira prochainement un nouvel espace dedié aux nouveaux talents de la scène artistique mondiale. Outre ses expos la galerie organise également l’achat et vente d’artistes majeurs pour ses clients collectioneurs.
Piretti Art Gallery Sparrendreef 81, 8300 Knokke - Le Zoute mobile: +32 475 27 11 33 - Fax: +32 50 60 97 88 - piretti.art.gallery@skynet.be
assuraNce d’œuvres d’art | Art
Art | assuraNce d’œuvres d’art
conseil eN patrimoiNe artistique
l’art de choisir ses parteNaires
en AssUrAnce texte © CANTILIS - photos © EECKMAN ArT & INSUrANCES ET rOULArTA/IMAGE GLOBE
Le métier de l’assurance peut souvent être technique, truffé de nombres et de ratios, voire complexe. Cela n’empêche pas Marc et Eric Hemeleers, dirigeants du cabinet Eeckman Art & Insurance, de le faire avec enthousiasme, perspicacité et passion… Des qualités partagées par Puilaetco Dewaay et son conseil en gestion de patrimoine artistique.
O
n ne peut envisager l’assurance d’une œuvre d’art comme celle du contenu traditionnel d’une maison. Le conseil en gestion de patrimoine artistique de Puilaetco Dewaay s’adresse, en la matière, à des spécialistes attachés à la précision dans les réponses qu’ils apportent à leurs clients. Le courtier Eeckman Art & Insurance, actif dans le monde de l’art depuis bientôt un siècle, développe aujourd’hui trois axes : les collectionneurs privés, les institutions et les organisateurs d’événements, et les professionnels comme les galeristes, les transporteurs et les restaurateurs. Une activité qui tisse un lien entre les différents métiers de l’art parce qu’elle demande une compréhension en profondeur de tous les besoins liés à la possession et à l’exposition d’œuvres d’art, et offre des solutions à valeur ajoutée et sur mesure.
« coNfideNtialité, professioNNalisme, service sur mesure: des valeurs commuNes aux métiers des courtiers eN assuraNce et des baNquiers privés. »
ÿ BruXelles, musées royaux des beauxarts.
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ÿ marc & eric hemeleers. « Nous participons activement au rayonnement de l’art. » Printemps - été 2012 | Analyses | 77
Art | assuraNce d’œuvres d’art
assuraNce d’œuvres d’art | Art
chAqUe cAs est pArticUlier Une œuvre d’art est investie d’une valeur financière, mais aussi d’une valeur affective, qu’elle soit personnelle (pour un collectionneur privé) ou collective (comme dans le cas de musées). « Les assureurs conventionnels ne sont pas en mesure de véritablement prendre en compte cette dimension subjective. Par contre, des contrats spécifiques la valorisent par défaut : tous les dommages matériels sont couverts sauf quelques exceptions (c’est le propre de la garantie « tous risques ») et c’est à l’assureur d’apporter la preuve que l’origine du sinistre est bien exclue (inversion de la charge de la preuve), l’indemnisation obtenue étant sur base d’une valeur agréée par objet (indiscutable au jour du sinistre) », explique Marc Hemeleers.
ÿ le chÂteau d’eau À Forest. un bâtiment historique rénové dans un esprit contemporain.
position par exemple, les mêmes dispositions doivent apparaître. Mais, pour que tout se passe au mieux pour le propriétaire, le meilleur des contrats se doit d’être précédé par une convention de prêt. Marc et Eric Hemeleers ont constaté qu’à ce niveau, les collectionneurs sont bien souvent désemparés. Ce document règle les conditions du prêt entre le collectionneur et l’organisateur d’une exposition : on y spécifie le transport, l’entreposage, le déballage, l’accrochage, la conservation, le remballage. Les conventions existantes sont souvent juridiquement trop légères et, quand les choses tournent mal, on fait jouer au contrat d’assurance le rôle de la convention de prêt, compliquant ainsi considérablement les situations.
Ces contrats permettent aussi une indemnisation de la dépréciation (perte de valeur après restauration), et tiennent compte de la notion de série et d’ensemble d’objets (par exemple une paire de chandeliers dont un est endommagé). L’assuré jouit de la liberté de garder ou de rendre un objet qui aurait été sinistré, il peut aussi opter pour un sinistre total même en cas de dommage partiel. Un contrat spécifique couvre également l’assurance gratuite et automatique des nouvelles acquisitions jusqu’à la prochaine échéance annuelle du contrat et, enfin, il ne prévoit pas de franchise. Il s’agit donc de contrats particulièrement adaptés où l’accent est mis sur la confiance, le conseil, la flexibilité, le confort et la discrétion.
le MArché éVolUe, le Métier D’AssUreUr sUit Comme dans bien des secteurs, la pression sur les prix est énorme. « Il y a dix ans, quand j’ai rejoint la compagnie, explique Eric Hemeleers, pour une exposition, un taux de 1 pour 1.000 était normal, alors que notre père nous expliquait en soupirant que, de son temps, il était de 2 pour 1.000. Aujourd’hui, il est de 0,5 pour 1.000. » Les raisons de ce changement sont, d’une part, la montée en flèche des valeurs des œuvres d’art et donc le fait qu’à taux constant, la prime serait devenue impayable. Et, d’autre part, une concurrence plus féroce : de nombreux acteurs, historiquement peu enclins à assurer des œuvres d’art, ont flairé un marché profitable et se servent de ce type d’assurance pour proposer à leurs clients d’autres produits, notamment financiers.
Lorsqu’un collectionneur accepte de prêter une ou plusieurs œuvres d’art, pour une ex-
Le ‘boom’ de l’art contemporain a aussi changé la donne. « Notre père avait, ajoute Eric,
symbole
« les assureurs coNveNtioNNels Ne soNt pas eN mesure de preNdre eN compte la valeur affective d’uNe œuvre d’art. » 78 | Analyses | Printemps - été 2012
h2o, uN lieu atypique à l’imaGe de l’eNtreprise au printemps, eeckman art & insurance investira un espace d’exception : le château d’eau de la rue marconi à forest, un bâtiment historique rénové dans un esprit contemporain. tout un symbole pour eeckman art & insurance, entreprise à la fois centenaire et résolument moderne. marc et eric hemeleers ont décidé de se faire plaisir : « Nous voulons rendre les choses plus humaines. l’essentiel, c’est le dialogue avec nos clients. Nous leur proposerons une réflexion sur des sujets liés à l’art et au prêt d’œuvres d’art. une œuvre d’art est destinée à bouger, à circuler, à être exposée, poursuit marc hemeleers. et, au-delà de notre métier d’assureurs, la mission d’eeckman art & insurance est aussi d’encourager le prêt d’œuvres d’art. »
tiqué à l’idée d’assurer un urinoir signé Marcel Duchamp… Aujourd’hui, les objets sont plus fragiles, il faut assurer des installations, l’atelier de Johan Muyle au B.P.S.22 par exemple ! » Enfin, le profil des clients est différent, certains sont plus spéculatifs que passionnés. L’émergence des fonds d’investissement en art représente aussi un défi nouveau. Une autre tendance est la nécessité de se conformer à toute une série de normes, exigence qui provient des compagnies d’assurance. Pour Marc, « on a perdu la notion de confiance, chacun veut être sécurisé pour tout, y compris les compagnies d’assurance ! Cela nous paraît tout à fait normal de nous soumettre aux audits des sociétés qui nous délèguent leurs pouvoirs. Mais quand il s’agit de remplir des formulaires pour le plaisir, nous mettons le holà. Notre rôle est précisément d’éviter ce genre de tracasseries à nos clients et de convaincre les compagnies d’assurance que nous avons correctement sélectionné le client dès le départ. » Une Mission De conseil Par son statut de courtier, Eeckman Art & Insurance a accès au panel le plus large d’assurances. Les critères de sélection sont objectifs et liés à la performance des partenaires potentiels. Pour chaque cas particulier, il sera tenu compte de la demande du client (certains veulent imposer ou éviter telle ou telle compagnie), des garanties demandées (tous les assureurs ne proposent pas une garantie anti-terrorisme, par exemple) et de la capacité à assurer le risque (il arrive, dans le cas d’institutions, que le risque soit si important qu’il faille combiner les capacités de plusieurs assureurs). « Nous ne nous contentons pas de revendre des contrats d’assurance », précise Marc. « Nous nous sentons investis d’une mission de conseil envers nos clients. Si nous sensibilisons les collectionneurs privés à l’importance de la convention de prêt, nous proposons aux institutions et musées un service d’audit, pour qu’ils puissent se faire une idée du niveau de sécurisation de leurs installations par rapport aux normes internationales. » Et Eric de conclure : « C’est vrai que nous sommes une société familiale, presque centenaire. Et en même temps, nous sommes résolument tournés vers l’avenir. Nous participons activement au développement du monde de l’art. »
« Nous sommes uNe société familiale, presque ceNteNaire, tourNée vers l’aveNir. »
assuraNces
ciNq coNseils pour bieN assurer sa collectioN privée 1) mieux vaut prévenir que guérir : votre partenaire en assurances doit vous aider en ce sens et vous conseiller pour protéger votre collection (vol, incendie, dégât des eaux), pour maintenir sa pérennité (accrochage, exposition à la lumière ou non, sur un socle stable), pour la préserver lors de déplacements (convention de prêt)… 2) par sa nature historique et ses aspects émotionnels, l’art est une matière très spécifique à assurer. il n’existe pas de solution clé-sur-porte. travaillez donc toujours avec des acteurs spécialisés. 3) choisissez le type de contrat approprié à votre cas spécifique : un contrat type incendie conviendra sans doute parfaitement à votre collection de meubles bretons (si lourds qu’on ne risque pas de les voler). pour votre emile claus, par contre, vous serez sans doute plus avisé de prendre un contrat spécifique « tous risques ». 4) certains contrats-types de grands assureurs comportent des clauses qui les protègent plus que vous et votre collection. vérifiez la déontologie et la crédibilité de votre interlocuteur : votre partenaire en assurances doit agir dans votre intérêt avant tout. 5) prenez le temps d’apprécier la discrétion des interlocuteurs et des solutions. vous allez confier à votre assureur des informations potentiellement très sensibles. plus la structure est petite, plus le personnel est stable, plus vous serez en sécurité.
à savoir
quelques défiNitioNs pour y voir clair • Le courtier en assurances est le spécialiste qui connaît tous les contrats d’assurances possibles sur le marché et qui pourra conseiller son client précisément. il est donc en contact avec le client d’une part, et les compagnies d’assurance et agences de souscription d’autre part. • L’agence de souscription est le représentant ou le mandataire d’une ou de plusieurs compagnies d’assurance. elle analyse les risques de ses clients, les conseille et place le risque auprès de la/des compagnie(s). l’agence de souscription possède le pouvoir de souscrire le risque, mais ne le porte pas. • Les compagnies d’assurance sont les institutions qui portent le risque et qui s’assurent à leur tour auprès de réassureurs.
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ART | MUSIQUE
CONCOURS REINE ELISABETH
L’ambassade de la
musique classique TExte © Puilaetco Dewaay - photos © Concours Reine Elisabeth
Depuis 1937, des générations de jeunes musiciens talentueux se donnent rendez-vous dans notre capitale pour un événement annuel leur étant dédié. Du 30 avril au 14 juin, Flagey et le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles vont ainsi vibrer aux notes des violons du Concours Reine Elisabeth, pour la plus grande joie d’un public chaque année de plus en plus nombreux sur place, mais aussi devant les téléviseurs ou sur la toile.
M
ichel-Etienne Van Neste occupe la fonction de Secrétaire général du Concours Reine Elisabeth… Il connaît donc particulièrement bien l’Histoire avec un grand « H », mais aussi les « petites histoires » d’une aventure qui a vu le jour en 1937 sous le nom de Concours Eugène Ysaÿe (rebaptisé en son nom actuel en 1951). Il revient, pour Analyses, sur les grands moments qui ont rythmé son évolution et parle avec tendresse des personnages qui ont contribué à sa renommée, mais tient aussi à rendre hommage à l’organisation et aux bénévoles qui lui donnent vie. Le Concours Reine Elisabeth fête ses 75 ans… Pouvez-vous revenir sur ses débuts ? MEVN : « Eugène Ysaÿe (1858-1931) pensait qu’il était important et nécessaire de soutenir les jeunes talents de la musique au début de leur carrière, lui-même ayant connu les premiers temps difficiles des représentations dans des brasseries avant d’être célèbre… Maître de chapelle de la Cour de Belgique, il a su toucher le cœur et surtout la fibre artistique de la Reine Elisabeth qui a, c’était de tradition familiale, toujours été sensible non seulement aux sciences, mais aussi à l’art et à sa démocratisation. Elle a ainsi, toute sa vie, été très proche du monde littéraire et musical qu’elle a toujours soutenu. Au début des années 30, une série de malheureux événements (Ysaÿe meurt en 1931, peu après la création de la Fondation Musicale Reine Elisabeth, surviennent ensuite les décès du Roi Albert et de sa belle-fille la Reine Astrid) retarde la mise en place de grands projets et c’est finalement en 1937 que le Concours voit le jour. Il faut ici souligner le rôle essentiel de la famille de Launoit, mécène historique du Concours et toujours à ses côtés depuis trois générations ! »
80 | Analyses | Printemps - été 2012
L’ÉCOLE SOVIÉTIQUE DOMINE ! Une grande aventure musicale et humaine voit alors le jour ? MEVN : « Une aventure en permanence liée aux événements qui rythment le monde et son actualité : l’origine, le profil et le parcours des candidats ont, en effet, toujours reflété une image juste de l’évolution de notre société. Ce sont, au départ, les musiciens venus de l’est qui se démarquent, essentiellement grâce à leur formation… L’école soviétique domine ! éclate ensuite la guerre et il faut attendre 1951 pour que Marcel Cuvellier, à l’initiative des Jeunesses Musicales, apporte un second souffle au Concours, sous l’impulsion, bien entendu, de la Reine… Et c’est une nouvelle fois un violoniste russe qui s’impose : Leonid Kogan, qui marquera l’histoire du Concours et de son instrument. Jusque dans les années 80, l’Union Soviétique a ainsi réellement marqué de son emprunte le Concours. C’était au temps où les pays inscrivaient eux-mêmes leurs candidats… Le Concours suivait, en quelque sorte, l’évolution géopolitique internationale. Il continue d’ailleurs à le faire : à partir des années 80, ce sont les musiciens venus d’Asie qui impressionnent par leur interprétation juste de la culture musicale classique. Aujourd’hui, avec la globalisation de la formation, les repères changent.
« AUCUN CONCOURS DANS LE MONDE NE RENCONTRE UN TEL ENTHOUSIASME. »
ÿ La famille royale a toujours été très présente au Concours. Une autre grande date fut 1988 avec l’introduction d’un concours de chant : une année consacrée au piano, une au violon et la troisième au chant. Ce qui est réellement marquant depuis 2000, c’est le fait que les jeunes musiciens jouent de mieux en mieux : la technique est de plus en plus adaptée, le suivi médical plus strict… On joue plus vite, un diapason plus élevé, plus clairement. La première épreuve reste donc technique, mais les demi-finales et la finale sont devenues plus musicales et mettent l’accent sur le charisme des lauréats. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il faut aussi relativiser l’importance du classement : un premier prix est une très belle carte, mais tout reste encore à faire ! »
LE PRINCIPE DE MEMBRE-PATRON Une aventure qu’il s’agit de faire vivre… Quelles en sont les sources de financement ? MEVN : « Pendant les années 80, beaucoup de familles flamandes participent au fonds qui vient d’être réactivé pour permettre au Concours d’exister. Le Baron Paelinck et Eugène Traey, qui en furent présidents, ont largement contribué à élargir sa notoriété au nord du pays. Le principe de « membre-patron », né dans les années 50, se développe et ce sont aujourd’hui quelque 80 personnes qui, annuellement, versent 2.500 euros sous forme de don… 80 fidèles dont le groupe ne cesse d’évoluer, de s’élargir. S’ajoute à cela la
possibilité pour des entreprises d’acheter des places, des « business seats », initiative qui, depuis 2000, constitue une ressource particulièrement importante. En plus de l’importante manne que constitue la vente des places et abonnements aux particuliers, nous devons aussi notre financement aux quatre sociétés partenaires du Concours. N’oublions pas le mécénat privé, notamment via les legs à l’attention du Concours… Nous ne recevons aucune subvention publique, ce qui garantit notre totale indépendance. L’Etat soutient l’événement en offrant certains des prix remis aux lauréats. » Printemps - été 2012 | Analyses | 81
Art | musique
ÿ david oistraKh, 1937, premier lauréat du
ÿ
ÿ le comte Jean-pierre de launoit et
ÿ 1951, la renaissance du concours.
ÿ marie-nicole lemieuX, qui remporta le premier prix du concours de la session chant en
concert. Ensuite, on ne sait pas forcément que c’est une centaine de familles qui les héberge : c’est un peu « l’âme » de l’événement, son côté « humain ». C’est un concours, donc ça rend les choses excitantes et des détails comme l’hébergement le rendent populaire, accessible… Sans oublier son caractère royal : la Reine Fabiola est très présente et très attachée à l’événement.
Si notre réseau est une de nos principales forces, notre médiatisation en est une autre : toutes les épreuves sont, par exemple, consultables sur la toile en podcast. Une technologie qui, pour nous, date de 2001 et qui apporte, non seulement, une visibilité internationale, mais qui, en plus, permet aux familles et professeurs de suivre le parcours des lauréats. Concernant la télévision, la RTBF et la VRT ont toujours accompagné l’événement et activé leur réseau d’échanges européens. »
visibilité coûte cher, les droits des musiciens et le soutien qui leur est apporté aussi…
concours. il fut ensuite membre du jury en 1951, 1955, 1959, 1963 et 1967.
s.m. la reine fabiola
DéMocrAtiser lA MUsiqUe clAssiqUe 75 ans plus tard, qu’est devenu le Concours Reine Elisabeth ? MEVN : « Aucun concours dans le monde, à part le Concours International de Piano Frédéric-Chopin à Varsovie et le Concours International Tchaïkovski à Moscou, ne rencontre un tel enthousiasme auprès d’un public aussi large. Au total, ce sont près de 10.000 personnes qui assistent à un des concerts entre mai et juin à Bruxelles et 8.000 à 10.000 en dehors de Bruxelles ! Le Concours Reine Elisabeth a su démocratiser la musique classique et ouvrir une fenêtre sur le monde à des dizaines de jeunes talents… Remplissant ainsi l’objectif que s’étaient fixés la Reine Elisabeth et Eugène Ysaÿe. Aujourd’hui, les médias et la promotion offrent une notoriété croissante à l’événement avec 200.000 à 250.000 téléspectateurs, ainsi qu’un nombre incalculable de personnes qui écoutent les représentations à la radio… Sur Internet, on enregistre plus de 300.000 connexions et là, on parle d’une attention internationale ! » Une formidable réussite… Quels en sont les secrets ? MEVN : « Nos deux grandes forces sont notre public et une équipe professionnelle épaulée par de formidables bénévoles ! C’est d’abord un des rares concours pendant lequel les participants jouent toujours dans des conditions réelles de
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vladimir ashKenaZy a reçu le premier prix du concours « piano » de 1956.
© Bruno Vessiez
« Notre proJet artistique est reNdu possible GrÂce à Notre public et à Notre équipe professioNNelle épaulée par de formidables béNévoles. »
musique | Art
Le Concours Reine Elisabeth se classe parmi les trois ou quatre événements les plus importants du même genre au monde. Cette reconnaissance fait d’autant plus plaisir qu’elle est aussi professionnelle ! Nous sommes particulièrement appréciés d’un point de vue artistique pour notre sérieux et pour le côté strict de notre règlement : le jury est totalement indépendant… Indépendant et reconnu pour sa personnalité ! Ce ne sont pas uniquement des techniciens, mais surtout des talents qui donnent place à l’émotion, à l’authenticité. Nous jouissons ainsi d’une reconnaissance morale et artistique. Mais ce sont avant tout les personnalités des lauréats et des membres du jury qui ont façonnées la notoriété du Concours. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs, sans compter les personnalités du monde musical qui sont invitées lors de chaque édition. Notre promotion vise les directeurs d’orchestre, les directeurs de salles, les agents, les organisateurs de festivals et autres événements autour de la musique classique.
les lauréats entourant la reine elisabeth.
Une MéDiAthÈqUe en liGne Des surprises, des innovations pour souffler dignement ses 75 bougies ? MEVN : « Tout d’abord, pour les 75 ans du Concours, nous allons mettre en ligne toutes nos archives… Ce sera une sorte de médiathèque en ligne. Cette dernière sera progressivement alimentée à partir du mois d’avril. Vous pourrez ainsi y retrouver les concerts, mais aussi les interviews et reportages réalisés sur le Concours. Une excellente manière pour nous de remercier notre public, de nous faire connaître et, une nouvelle fois, de répondre à notre premier objectif : mettre en avant les jeunes talents qui ont participé aux diverses éditions. Je tiens d’ailleurs à rappeler qu’une telle démarche n’est réalisable que grâce aux dons privés, donc n’hésitez pas à les encourager… Certes, notre Concours vit et progresse d’édition en édition, mais a aussi toujours besoin du soutien de mécènes parce que nos frais pour proposer des orchestres et un jury de haute qualité ne cessent d’augmenter, la
2000, a marqué l’événement par son charisme et sa personnalité..
Mais, pour revenir à cet anniversaire, nous sortons aussi un coffret de quatre CD avec huit des plus remarquables concerts enregistrés lors des concours dédiés au violon, ainsi qu’un livre retraçant l’histoire du Concours aux éditions Versant Sud. Nous avons aussi mis en place une collaboration avec Kinépolis pour une retransmission du concert de clôture et un documentaire a été réalisé par la VRT… Nous allons dignement souffler les 75 bougies d’un événement qui a atteint les deux objectifs que s’étaient fixés la Reine Elisabeth et Eugène Ysaÿe : offrir une fenêtre sur le monde aux jeunes musiciens de talent et rendre la musique classique plus accessible, plus populaire. »
« offrir uNe feNêtre sur le moNde aux JeuNes musicieNs de taleNt et reNdre la musique classique plus accessible. »
histoire
trois des persoNalités qui oNt marqué le coNcours • vadim repin : Né en 1971 à Novossibirsk (sibérie), vadim repin commence le violon à l’âge de cinq ans et se produit en public six mois plus tard. il étudie dans sa ville natale auprès de zakhar bron et, à sept ans, donne son premier concert avec orchestre. en 1989, il est reconnu internationalement en devenant le plus jeune vainqueur du concours reine elisabeth. depuis, vadim repin joue avec les plus grands orchestres sous la baguette des chefs les plus prestigieux. il a aussi remporté un echo award en tant qu’instrumentiste de l’année 1999, un diapason d’or, le prix caecilia et l’edison award. en 2009, il est invité comme membre du jury du concours reine elisabeth (session violon bien entendu)… la boucle est bouclée ! • Marie-nicole Lemieux : en 2000, marie-Nicole lemieux devient la première canadienne à remporter le premier prix et le prix spécial du lied… une carrière internationale s’ouvre alors à la jeune chanteuse (elle est née le 26 juin 1975 à dolbeau-mistassini). depuis, elle se produit dans des lieux prestigieux tels que le staatsoper de berlin, le concertgebouw d’amsterdam, le théâtre des champs-élysées à paris, le walt disney concert hall à los angeles ou le théâtre de la monnaie à bruxelles. sur scène, elle chante les œuvres des grands compositeurs : berlioz, debussy, Gluck, haendel, honegger, monteverdi, mozart, rossini, verdi, vivaldi, wagner… elle est appréciée partout dans le monde pour sa voix rare et sa personnalité charismatique. • Pierre-alain volondat : après trois premiers prix au conservatoire National supérieur de musique de paris (harmonie, musique de chambre et piano), pierre-alain volondat (né en 1962 à vouzon, france) entame une carrière internationale de pianiste à l’âge de 20 ans en remportant, en 1983, le Grand prix du concours reine elisabeth, ainsi que le prix du public Jacques stehman. depuis, il poursuit une carrière internationale, notamment en belgique, en france et au Japon. son répertoire va de bach à xenakis et il est lui-même compositeur. le jeu flamboyant est aujourd’hui encore la principale caractéristique d’un musicien qui a aussi marqué le concours par sa personnalité hors du commun.
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Art | expositioN
expositioN | Art
du 11 mai au 19 aoÛt à l’hÔpital saiNt-JeaN de bruGes
la veNue des
pleUrAnts texte © PUILAETCO DEWAAY - photos © MUSÉE DES BEAUX-ArTS DE DIJON, MUSEA BrUGGE, ArCHIVIO PENONE ET NICOLAS GrUPPO.
Le Musée des beaux-arts de Dijon étant en travaux pendant trois ans, les Pleurants, sculptés entre 1443 et 1470 par Jean de La Huerta et Antoine Le Moiturier pour entourer le tombeau de Jean sans Peur, voyagent à travers le monde. Après une tournée américaine, ces figures en albâtre feront une pause à Bruges où elles seront le cœur d’une exposition orchestrée par Laurent Busine, le directeur du Musée des arts contemporains du Grand-Hornu, sur les thèmes de l’absence et du souvenir…
O
«
n m’a rarement fait un aussi beau cadeau ! Proposer au public ces magnifiques Pleurants si souvent oubliés sous le tombeau de Jean sans Peur et me demander de monter une exposition autour d’eux dans le non moins magnifique musée Memling de l’hôpital Saint-Jean de Bruges, c’est un plaisir et l’occasion pour moi de construire un parcours autour de l’absence… » Si Laurent Busine est en règle générale un passionné, surtout, vous vous en doutez, lorsqu’on aborde un sujet artistique, c’est un réel bonheur lorsqu’il parle de l’exposition qui se tiendra du 11 mai au 19 août. Derrière son bureau du Musée des arts contemporains du Grand-Hornu, il ne tarit pas d’éloges pour les organisateurs de cet événement et plonge dans les détails de ce dernier : « À Bruges, j’ai trouvé des personnes très ouvertes d’esprit, enthousiastes. Cette exposition ne sera pas énorme, mais mettra en avant de très belles pièces qui, je crois, se répondent très bien, ce sera un joli parcours. C’est comme ça que j’aime travailler, que des œuvres sont le mieux mises en valeur. » les pleUrAnts en toUrnée Lorsqu’elles sont chez elles, dans le Musée des beaux-arts de Dijon, elles ne sont que rarement remarquées parce que « cachées » sous le tombeau du duc bourguignon Jean sans Peur et de son épouse Marguerite de Bavière, dans le soubassement du gisant. Mais ces sculptures du 15e siècle, d’une quarantaine de centimètres, en albâtre si finement sculpté, et représentant un cortège de pleurants, méritent vraiment beaucoup plus
ÿ les Pleurants.
d’attention. Les travaux qui paralysent pendant trois ans leur résidence dijonnaise sont donc une véritable opportunité pour elles de se montrer et pour les amateurs d’art de les découvrir dans toute leur splendeur… Amateurs d’art de plusieurs continents d’ailleurs
l’occasioN d’uN parcours sur l’abseNce et la mémoire. LUXX | 85 19 Printemps - été 2012 | Analyses
ART | EXPOSITION
EXPOSITION | ART
ÿ Giuseppe Penone ‘Tre Pietre’, pierre, bronze, acier. puisqu’avant d’être exposées à Bruges, elles sont en tournée dans diverses villes américaines : au Metropolitan Museum of Art de New York, au Saint-Louis Art Museum, au Museum of Art de Dallas, à l’Institute of Arts de Minneapolis, au County Museum of Art de Los Angeles, au Fine Arts Museums de San Francisco et au Virginia Museum of Fine Arts de Richmond… Suivra donc l’étape belge, puis Berlin et Paris avant de retourner chez elles, en Bourgogne. Laurent Busine a d’abord été frappé par leur beauté, leurs attitudes, leur finesse… Mais aussi, peut-être même surtout, par le fait qu’elles soient seules : « Les pleurants sont retirés de leur situation initiale, ils pleurent donc un absent. Il n’y a plus la relation immédiate avec le personnage qu’ils pleurent. Ils deviennent ainsi un objet symbolique du deuil, de la tristesse qu’entraîne l’absence cette fois évidente car le corps du disparu n’est plus là, n’est pas représenté. » Cette originalité dans la manière de les présenter a séduit le directeur du Grand-Hornu : « à Bruges, on va pouvoir les admirer et leur conférer autre chose qu’une valeur esthétique. J’ai très souvent traité les thématiques
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ÿ Nicolas Gruppo, ‘Portraits des amoureux du Jardin Sainte Claire.’
de l’absence, de la mort, du souvenir, de la mémoire… Cette fois, j’ai l’opportunité de partir de ces symboles pour monter un parcours artistique autour d’eux. »
DANS LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE DIJON, ELLES SONT « CACHÉES » SOUs LE TOMBEAU DE JEAN SANS PEUR.
UN THÈME, UNE VARIÉTE D’ŒUVRES Lorsqu’on lui a proposé le rôle de commissaire de l’exposition, Laurent Busine a décidé de travailler ce thème qui lui tient tant à cœur en fouillant dans les superbes collections des musées brugeois, ainsi que dans les œuvres du Grand-Hornu ou qui sont passées par cette institution qu’il dirige. Les greniers de l’hôpital Saint-Jean l’ont inspiré, son imagination et, surtout, son impressionnante connaissance des arts contemporains l’ont conduit à présenter des œuvres qui formeront un parcours, un chemin partant des Pleurants, filant tout au long des souvenirs et des étapes d’une vie.
vie de 0 à 100 ans. On se retrouve à chercher la photo de son propre âge, à réaliser le temps parcouru et le temps qu’il nous reste. Au Grand-Hornu, c’était d’ailleurs très drôle : on a constaté que les hommes allaient directement face au cliché de leur âge, alors que les femmes papillonnaient un peu plus avant de s’y rendre… Un jour, je fus saisi d’émotions lorsqu’une dame de 98 ans m’a dit qu’il ne lui restait plus que deux photos… »
jamais indifférent de par sa beauté et sa sensibilité, c’est l’émotion brute qui se lit ici sur les visages. Une première œuvre du Courtraisien David Claerbout, un panneau avec un paysage très pâle et le soleil qui se lève fera face à « La fille du potier » du peintre, enfant du pays, Joseph-Benoît Suvée (né à Bruges le 3 janvier 1743) qui, ici, a dessiné l’ombre d’un amant qui s’en va… Nous ne quittons pas l’absence, le manque.
UNE DÉaMBULATION DE LA VIE Des coffres, boîtes et autres coffrets glanés dans les musées de Bruges symboliseront ce qu’on accumule tout au long de notre passage sur terre, pour laisser la place à un tombeau du 15e siècle maçonné et couvert d’images à l’intérieur : « Il est non seulement très beau, explique Laurent Busine, mais, en plus, il représente la dernière boîte de notre vie. » La déambulation ne s’arrête pas là… Après la chapelle qui partage une parenté d’époque avec les Pleurants, le visiteur sera invité sous la magnifique charpente du grenier.
N’oublions pas les trois pierres de Giuseppe Penone, images d’une vérité multiple, du fait qu’on ne garde pas les mêmes souvenirs des événements, des objets, des personnes. Pour Laurent Busine, « on est vraiment dans le symbole, voire dans le sacré. » Enfin, dans la dernière alvéole, sera diffusée une vidéo de David Claerbout intitulée « The long goodbye », agrandissement et rétrécissement du temps : deux vitesses différentes dans le même temps grâce à des effets d’accélération et de ralenti au sein de la même image… Et la boucle est bouclée : l’exposition « Les Pleurants, tant d’amours et tant de larmes » n’aura pas volé son nom, le parcours proposé par Laurent Busine sera tout simplement beau, débordant d’émotions, reflet de la vie.
C’est le vidéaste Nicolas Gruppo et son « Parlez-moi d’un amour » qui ouvrira ici le bal des émotions avec une œuvre qui ne laisse
« Un chemin partant des Pleurants, filant tout au long des souvenirs et des étapes d’une vie. »
ÿ BRUGES. L’hôpital Saint-Jean.
Ce sont, d’abord, des sculptures d’Alberto Giacometti du même format que les Pleurants prêtées par la Fondation Giacometti qui ouvriront la suite de l’exposition : personnages filiformes, de très belles œuvres… Suivra ensuite une série de photos très expressives de Hans Peter Feldman, « Les âges de la vie », que Laurent Busine avait dévoilées au Grand-Hornu : « C’est réellement émouvant et déstabilisant… Feldman a mis bout à bout 100 photos représentant chaque âge d’une Printemps - été 2012 | Analyses | 87
CULTURE | AGENDA
AGENDA
le programme culturel et événementiel
ÿ Stanley Kubrick Photographer ÿ Utamaro/estampe
ÿ Van Cleef & Arpels
@ Courtesy Museum of the City of New York
@ DR
@ mrah
ÿ Ann Deman
TExte CHRISTINE MOSTERT
BELGIQUE
BRUXELLES Stanley Kubrick Photographer Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, jusqu’au 1er juillet Le cinéaste a commencé sa carrière par la photographie et la maîtrise de l’image, et les thèmes qu’il aborde se retrouvent dans son œuvre cinématographique. Un autre volet de l’exposition montre que la peinture est une source d’inspiration importante dans la construction de ses images. www.fine-arts-museum.be Les douze heures des maisons vertes et autres beautés. Musée d’Art Japonais, jusqu’au 27 mai 60 estampes du maître ukiyo-e, Kitagawa Utamaro: portraits raffinés de courtisanes et autres beautés, mais également de femmes anonymes dans leurs activités quotidiennes. La prestigieuse collection d’estampes japonaises des Musées royaux d’Art et d’Histoire se donne à voir au compte-gouttes pour des raisons de conservation. www.kmkg-mrah.be Jeremy Deller. Joy in People Wiels, du 1er juin au 19 août Sincère et ne prenant pas sa responsabilité d’artiste à la légère, ce britannique, historien d’art de formation, reçut le Turner Prize en 2004. L’exposition montre la plupart des œuvres importantes qui ont construit sa renommée. www.wiels.org Mapping Cyprus (1191-2012). Crusaders, traders and explorers Palais de Beaux-Arts, du 22 juin au 9 septembre Une fenêtre sur le pays qui prend la présidence de l’Union européenne en 2012. Carrefour des civilisations de par sa situation géographique, Chypre s’est construit sur ces multiples influences. www.bozar.be
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Sense of Place. European landscape photography Palais des Beaux-Arts, du 14 juin au 16 septembre 4e édition de l’été de la photographie avec le paysage pour sujet, abordé ici comme reflet de l’identité nationale ou régionale des différents pays formant l’Union européenne. www.bozar.be La Belle Epoque de Jules Chéret. De l’affiche au décor Musée d’Ixelles, jusqu’au 20 mai Conçue par le Musée des Arts Décoratifs de Paris, la rétrospective de ce maître de l’affiche fait aussi découvrir ses talents, moins connus, de décorateur et de peintre. www.museeixelles.irisnet.be ANVERS Mercator : voyages vers l’inconnu Musée Plantin-Moretus, jusqu’au 6 juin Une exposition pour célébrer le 500e anniversaire de la naissance de Gérard Mercator centrée sur le développement de la cartographie, mais aussi sur la naissance des carnets de voyages et des instruments de mesures liés à l’essor des voyages. www.museumplantinmoretus.be Thomas Schütte Musée du Middelheim, à partir du 26 mai Des œuvres de Thomas Schütte spécialement réalisées pour le nouveau pavillon d’exposition conçu par Paul Robbrecht. www.middelheimmuseum.be BRuges Les Pleurants. Tant d’amours et tant de larmes Sint Janshospitaal, du 11 mai au 19 août. Voir article pages 84 à 87. www.brugge.be GAND Ford Madox Brown, Pre-Raphaelite Pioneer Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 3 juin Surnommé le plus excentrique des pré-ra-
phaélites, il est un de leurs principaux représentants. L’exposition le met en perspective avec ses contemporains belges. www.mskgent.be HORNU La .03, chaise iconique de Maarten Van Severen Grand-Hornu Images, jusqu’au 17 juin Maarten Van Severen est une icône du design belge, la chaise qu’il a conçue en 1999 est sa création emblématique. www.grand-hornu-images.be Le grand Atelier. Le Traité de l’admirable diversité de la vie et du monde à l’usage des enfants Mac’s, du 4 mars au 3 juin Ouverte à tous les publics, cette exposition est principalement voulue pour les enfants. Ce grand atelier est appréhendé comme la vie, terrain d’expérimentation par excellence. www.mac-s.be LEUVEN De Teniers à Ensor et au-delà M-Museum Leuven, jusqu’au 26 août Une trentaine d’œuvres des collections du Noordbrabants Museum de ‘s-Hertogenbosch allant du gothique au XXe siècle sont en prêt à Leuven. www.mleuven.be Sol LeWitt. Wall Drawings M-Museum Leuven, du 16 juin au 14 octobre Dessins muraux chromatiques, en liaison avec l’exposition de Sol LeWitt au Centre Pompidou de Metz. www.mleuven.be MALINES Rik Wouters. Chefs-d’œuvre Musée Schepenhuis, jusqu’en 2017 Pendant les travaux de rénovation du Musée des Beaux-Arts d’Anvers, la riche collection d’œuvres de Rik Wouters rejoint celle de la ville natale du peintre. www.kmska.be
OSTENDE Harald Thys & Jos de Gruyter – Objecte als Freunde Mu.ZEE, du 7 juillet au 7 octobre Les deux artistes belges, dont le Mu.ZEE vient d’acquérir l’ensemble de l’exposition, se questionnent sur leur position d’artiste au XXIe siècle. www.muzee.be Victor Servranckx Mu.ZEE, du 15 septembre au 6 janvier L’œuvre des années 20 avec un focus sur les pièces géométrico-abstraites. www.muzee.be WINKSELE L’art en automne Park IJzerenberg, du 15 au 30 septembre Pour y découvrir la monumentale et émouvante « Moeder Aarde » de l’artiste courtraisienne Ann Deman. www.ijzerenberg.be
FRANCE
PARIS Helmut Newton Grand Palais, jusqu’au 17 juin Les tirages originaux de divers formats illustrent tous les grands thèmes du photographe pour une rétrospective orchestrée par sa femme, June Newton, photographe elle-même. www.rmn.fr Phares ! Musée national de la Marine, jusqu’au 7 novembre Découvrir les « sentinelles des mers », leur histoire et l’histoire des hommes qui les ont créées et servies. www.musee-marine.fr Degas et le nu Musée d’Orsay, jusqu’au 1er juillet Des nus naturalistes aux nus expérimentaux, la figure nue est au centre de l’œuvre de Degas. Il utilise toutes les techniques pour lui trou-
ver de nouvelles formes d’expressions qui le conduiront aux avant-gardes du XXe siècle. www.musee-orsay.fr Les Belles Heures du Duc de Berry Musée du Louvre, jusqu’au 25 juin Les 47 feuillets du manuscrit enluminé par les Frères de Limbourg au début du XVe siècle retrouveront bientôt le Metropolitan Museum of Art de New York où ils seront à nouveau reliés. www.louvre.fr Monumenta 2012 : Daniel Buren Grand Palais, du 10 mai au 21 juin L’espace du Grand Palais est confié pour sa 5e édition à l’artiste français. www.grandpalais.fr Gerhard Richter Centre Pompidou, du 7 juin au 24 septembre et au Musée du Louvre, du 7 juin au 17 septembre La rétrospective organisée par la Tate Modern et le Centre Pompidou se veut la plus exhaustive possible. L’artiste fête cette année ses 80 ans. Le Louvre s’associe à l’événement en présentant une centaine d’œuvres sur papier. www.centrepompidou.fr www.louvre.fr Misia, reine de Paris Musée d’Orsay, du 12 juin au 9 septembre Misia Godebska (1872-1950) fût une des femmes les plus portraiturées de son temps. Elle fréquenta tous les artistes et créateurs de la Belle Époque et des Années folles. www.musee-orsay.fr Van Cleef and Arpels Musée des arts décoratifs, du 20 septembre au 10 février 2013 Depuis 1906, le joaillier manie créativité, audace et savoir-faire. 400 bijoux prestigieux sont montrés à la lumière d’archives et de dessins. www.lesartsdecoratifs.fr
Canaletto – Guardi Musée Jacquemart-André, du 14 septembre au 14 janvier 2013 Les deux peintres de paysages urbains vénitiens dans un face à face révélant leurs sensibilités et leurs personnalités. www.musee-jacquemart-andre.com FONTAINEBLEAU Napoléon III et Eugénie reçoivent à Fontainebleau : l’art de vivre sous le Second Empire Musée national du château, jusqu’au 2 juillet Résidence d’été du couple impérial, le château accueille 40 à 50 personnes chaque semaine. L’art de recevoir est évoqué à travers 140 objets témoignant de la vie à la cour. www.musee-chateau-fontainebleau.fr ROUBAIX Picasso à l’œuvre. Dans l’objectif de David Douglas Duncan La Piscine-Musée d’Art et d’Industrie André Diligent, jusqu’au 20 mai Des photographies réalisées entre 1956 et 1973 nous plonge dans l’intimité du peintre. www.roubaix-lapiscine.com VERSAILLES Vasconcelos Versailles Château de Versailles, du 19 juin au 30 septembre Pour la cinquième année consécutive, un artiste contemporain est invité à dialoguer avec les artistes baroques du plus grand musée de France. C’est Joana Vasconcelos qui occupera les salons de Versailles en 2012. www.chateauversaille.fr LILLE Babel Palais des Beaux-Arts, du 8 juin au 14 janvier 2013 Le thème de la tour de Babel chez les artistes contemporains est une vision renouvelée de celle des maîtres anciens. Une exposition en prélude aux « Fables du paysage flamand» à voir en duo dès le 5 octobre. www.pba-lille.fr Printemps - été 2012 | Analyses | 89
cUltUre | aGeNda
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METZ 1917 Centre Pompidou-Metz, du 26 mai au 24 septembre Que peut être l’art en temps de guerre ? Les œuvres rassemblées dans cette exposition, préfigurant le centenaire de la Grande Guerre, ont toutes été réalisées en 1917. Une année de créations très diverses, par des artistes majeurs ou de simples « artistes des tranchées ». www.centrepompidou-metz.fr Sol LeWitt. Dessins muraux de 1968 à 2007 Centre Pompidou-Metz, jusqu’au 9 janvier 2013 Une rétrospective de grande envergure dédiée aux wall drawings noirs et blancs de l’artiste conceptuel, et une coopération avec le M-Museum de Leuven qui présente des dessins muraux colorés. www.centrepompidou-metz.fr
AlleMAGne
COLOGNE Claes Oldenburg Museum Ludwig, du 23 juin au 30 septembre Un panorama de l’œuvre d’Oldenburg des années 50’ au milieu des années 70’ met en lumière la démarche et le vocabulaire artistique d’un des grands noms du Pop Art. www.museum-ludwig.de
AUtriche
VIENNE Sous le signe des chefs-d’œuvre : 150 ans, Gustav Klimt Belvédère, du 12 juillet au 6 janvier Le musée du Belvédère possède la plus grande collection de tableaux de Klimt parmi lesquelles « Le Baiser ». Cette année, Vienne commémore les 150 ans de la naissance de cet artiste qui n’a pas fini de fasciner le monde. www.belvedere.at
espAGne
MADRID Edward Hopper Musée Thyssen-Bornemisza, du 12 juin au 16 septembre D’une apparente accessibilité, la peinture d’Edward Hopper est bien plus complexe qu’elle n’y paraît. C’est cette complexité que
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les deux curateurs de l’exposition tentent de démontrer dans une exposition en deux volets. Le musée madrilène possède la plus grande collection d’œuvres de l’artiste en dehors des Etats-Unis. www.museothyssen.org
GrAnDeBretAGne
LONDRES Robes de bal : le glamour britannique depuis 1950 Victoria & Albert Museum, du 19 mai au 6 janvier 60 ans de tenues de bal pour célébrer en beauté la réouverture de la section mode du V&A. www.vam.ac.uk Portraits de Lucian Freud National Portrait Gallery, jusqu’au 27 mai Montée en collaboration avec l’artiste disparu l’année dernière, l’exposition se concentre autour de 130 portraits dont certains n’avaient jamais été vus. www.npg.org.uk
sUisse
BÂLE Pierre Bonnard Fondation Beyeler, jusqu’au 13 mai Une gamme chromatique unique, des tableaux de la vie quotidienne où le temps semble s’être arrêté. Les quelque 60 tableaux réunis ici offrent une promenade au fil de toutes les périodes de la carrière de l’artiste. www.fondationbeyeler.ch Jeff Koons Fondation Beyeler, du 13 mai au 2 septembre Première exposition en Suisse de l’artiste. www.fondationbeyeler.ch Vladimir Tatlin : un nouvel art pour un nouveau monde Musée Jean Tinguely, du 6 juin au 14 octobre Une vue d’ensemble sur le travail d’un des plus grands artistes de l’avant-garde russe, dont la vision et les idéaux ont influencé des générations d’architectes et d’artistes. www.tinguely.ch
sAlons D’Art & BiennAles AVril – octoBre ART COLOGNE Cologne, Koelnmesse du 18 au 22 avril www.artcologne.de ART BRUSSELS Brussels Expo du 19 au 22 avril www.artbrussels.be SALON INTERNATIONAL DU LIVRE ANCIEN Paris, Grand Palais du 27 au 29 avril www.salondulivreancienparis.fr dOCUMENTA (13) KASSEL Du 9 juin au 16 septembre www.d13.documenta.de BRUNEAF Bruxelles, Sablon, du 6 au 10 juin www.bruneaf.be ART BASEL Bâle, Messe Basel, du 14 au 17 juin www.artbasel.com RENCONTRES D’ARLES du 2 juillet au 16 octobre www.rencontres-arles.com BIENNALE D’ARCHITECTURE Venise, août – novembre www.labiennale.org BIENNALE DES ANTIQUAIRES Paris, Grand Palais du 14 au 23 septembre www.sna-france.com FRIEZE ART FAIR Londres, Rengent’s Park du 11 au 14 octobre www.friezeartfair.com
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