UP le mag : 11ème edition

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ÊTRE ET AVOIR

Comment parfumer sa maison sans s’intoxiquer ?

N°11

À PARTAGER

La cuisine la plus saine du monde…

LE MAG QUI INSPIRE LE QUOTIDIEN

DOSSIER

nouveau, 16 pages

“ENTRE NOUS” en partenariat avec Respectmag.com

en 2016 Quelle place pour le grand âge ? HÉROS ORDINAIRES

L'INTERVIEW

Audrey sovignet la voie(x) de l’accessibilité

LOUISE À L’ATTAQUE PRINTEMPS 2016 5 €


N°11 MARS - MAI 2016

UP AND CO

SOMMAIRE

ILS CHANGENT LE MONDE

ENTRE NOUS

HÉROS ORDINAIRES

TALENTS DES CITÉS

COMMUNAUTÉ UP

S’engager dans les quartiers

Up to you

P46

JE CHANGE MA FAÇON D'ÊTRE L'INTERVIEW

GRANDIR ENSEMBLE

AUDREY SOVIGNET 10 UP ET COMPAGNIES

La Up Factory est lancée

FACILITE LA VOIE(X) DE L'ACCESSIBILITÉ

« Kawaa Grandir Ensemble », l’anti –attentats de novembre P48

62

22

DÉCHIFFRAGE UP ALERTE

Un tour du monde en voile à l'assaut d'inventions révolutionnaires 26 12 UP ACTUS 14 WHAT'S UP

Du bois dont on fait des emplois 16 DÉCLIC UP

LOUISE À L’ATTAQUE

PIERRE CHEVELLE

L'homme qui pouvait changer le monde en 2 heures 28 LE BILLET D'HUMEUR

À nous de créer des prétextes pour agir 29

HABITATS SOLIDAIRES

À Saint-Denis, des logements durables pour les gens du voyage P50

NOS DÉCHETS : UN DÉFI POUR LES VILLES 66 Y'A PLUS QU'À

Apprendre une langue en quelques clics 68

FÉDÉEH HANDICAP

Une fédération par et pour des étudiants handicapés P52 LA CITÉ DES MARMOTS

La musique, une ville-monde pour les marmots

SAY YESS

Pitch2Kids, les enfants prennent la parole 70 ÊTRE ET AVOIR 72

Quand les étudiants se mettent au vert

ON Y ÉTAIT

18

30

P54

74

DOSSIER

ASSO D'ÉTUDIANTS AEMD

À PARTAGER

en 2016,

Communiquer pour mieux vivre ensemble

Quelle cuisine doiton manger pour vivre longtemps ?

Circulab, le business game de l'E-circulaire

quelle place pour le grand âge ? 32

P56 LA MAISON D'À CÔTÉ

Des toits sociaux et solidaires P58

DEMAIN JE M'Y METS

Réinventons la ville !

76

Désodoriser son intérieur sans danger 78 MÉDIATHÈQUE 79

4 UP, LE MAG

Old School


DOSSIER

En 2016,

quelle place pour le grand âge ? Les plus de 70 ans sont à présent au cœur des enjeux économiques et sociaux. Au-delà des arguments commerciaux ou d’une caution solidaire pour start ups en mal de légitimité, comment répondre aux enjeux du grand âge ? Du logement aux nouvelles technologies, associations et particuliers s’engagent.

DOSSIER RÉALISÉ PAR

Héloïse Leussier ET

Alexandra Luthereau

Old School 32 UP, LE MAG


« L’enjeu des relations entre générations, c’est la solidarité » Le grand âge en 2016, comment en parler ? Quelle place lui donne-t-on aujourd’hui dans la famille et la société ? Rencontre avec Michel Billé, sociologue spécialisé dans les questions relatives à la vieillesse et auteur de « La chance de vieillir, essai de gérontologie sociale » (Ed. L'Harmattan). Vieux, séniors… Pour parler de nos aînés, quel terme utiliser ?

J’aime bien le mot vieux, il est simple et sans détours il dit bien ce qu’il veut dire, même s’il est assez mal perçu dans une société qui a de la vieillesse une représentation négative. Nous vivons dans une société qui nous « autorise à vieillir à condition de rester jeune ». C’est une situation absurde. C’est pour cela que j’aime le terme vieillesse, il permet de sortir de ces injonctions paradoxales.

ter avec mon âge. On me tend un miroir, me propose de me réconcilier l’image de moi vieillissant. Et ce n’est pas une catastrophe ! Ces 50 dernières années, les structures familiales ont beaucoup évolué, quelle influence cela a sur la place donnée aux seniors ?

rent, c’est choisir de se relier avec les petits-enfants qui sont là, et on ne leur demande pas leur code génétique ! En 2016, quels sont les principaux enjeux de société liés à la vieillesse ?

La famille ne disparaît pas. Les formes familiales changent, si bien qu’aujourd’hui je suis obligé de dire Alors « vieux », qu’est-ce que « familleS », au pluriel. Papa, maman, ça veut dire ? les enfants, les grands-parents… Parfois Le vieux, c’est celui qui dans son rap- tout cela se disloque avec des séparaport aux autres, au monde, au temps et tions, des divorces. Répondre à la quesà lui-même, se reconnait vieux. Un de tion « qu’est-ce qu’une famille ? » est mes petits-enfants m’a dit un jour, avec devenu presque impossible. Mais on un sourire, « grand-père ça se voit que peut répondre à la question « qu’est-ce tu es vieux ». C’était une manière pour qui fait famille ». Ce qui « fait famille », lui de me dire « je t’aime ». Cela lui per- c’est plus que jamais le choix : sont de la met de construire la différence entre les même famille ceux qui choisissent de générations et m’offre la chance d’exis- se relier durablement. Être grand-pa-

La solidarité. Être solidaire se fait toujours dans un double mouvement : se reconnaître un lien et se reconnaître une dette envers l’autre. Comme disait Sartre, voir, en chaque homme, « un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui ». Je reconnais l’autre comme mon frère en humanité. Cette fraternité, pour être vécue, doit se décliner en solidarité. Je me reconnais une dette, et notamment une dette entre les générations. C’est le principe des retraites et de la sécurité sociale : je cotise non pas pour moi mais pour l’autre. J’accepte ma contribution. Si nous détruisons cela, au motif d’un libéralisme débridé, nous

D’ici 2015, un tiers de la population française aura plus de 60 ans en 2050, soit près de 25 millions de personnes, selon l’INSEE.

50 % des personnes interrogées pensent que la famille peut aider au quotidien en cas de perte d’autonomie (Sondage OCIRP).

10 millions de personnes âgées de 65 ans et plus demeurent actuellement locataires ou propriétaires de leur logement « historique ». (Xerfi-Precepta).

MARS MARS--MAI MAI 2016 33


Fini les mouroirs, place aux innovations sociales !

Quelle place réserve t-on aux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ? Comment leur permettre de rester ouverts sur l’extérieur ? Exemple aux Magnolias, à Marly-Valenciennes (établissement appartenant au GROUPE SOS), où le quotidien est rythmé par un credo : « Ici, on n’attend pas la fin de sa vie ! ». abine Kolasa nous reçoit dans son petit bureau donnant sur la cour de l’établissement. La porte est grande ouverte, laissant passer les bonjours amicaux des résidents et bénévoles, qui circulent librement dans l’établissement. En tant qu’animatrice, Sabine est en charge de tout ce qui concerne les aspects non-médicaux des Magnolias. « Ici, nous accueillons 67 résidents, dont 14 en unité protégée (personnes atteintes d’Alzheimer ou handicaps apparentés), décrit-t-elle. « Notre établissement est situé au cœur de Marly, c’est un élément important ». Un coup d’œil par la fenêtre nous en dit plus : la cour de l’Ehpad est accolée à une école maternelle. Seule une petite grille sépare les deux établissements, si bien que « l’été, les résidents peuvent venir voir les petits qui jouent dans la cour de récré », note Sabine.

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AUTEUR

Héloïse Leussier PHOTOS

Héloïse Leussier, Sabine Kolasa

POULAILLER CITOYEN

À travers la fenêtre, une autre chose attire notre attention… Cinq résidentes très particulières… Des poules ! Les Magnolias abritent en effet, depuis 2014, un « poulailler citoyen ». Ce projet (inédit en France) a été mis en place avec une association de la ville, Marly ma petite planète. « Nos portes sont ouvertes, les habitants peuvent venir voir les poules quand ils veulent », précise Sabine. Un projet qui crée du lien et qui s’inscrit aussi dans une démarche environnementale : une partie des déchets du restaurant collectif est utilisée pour nourrir les bêtes. Gaston, 94 ans, résident à l’Ehpad depuis plusieurs années, est rapidement devenu le « monsieur poule » des Magnolias. C’est lui qui nourrit les gallinacées chaque matin. « Ça fait passer le temps et puis ça me rappelle des souvenirs. Quand j’étais petit,

MARS MARS -- MAI MAI 2016 37


DOSSIER

La Fabrique des mamies

Des mamies qui tricotent des bonnets pour bébés et des nœuds papillons totalement hypes, d’autres originaires des quatre coins du monde qui cuisinent de bons petits plats aux saveurs réconfortantes… Pour sûr, l’idée est plaisante. De jeunes entreprises se sont lancées sur le créneau, avec souvent la promesse de rompre l’isolement de ces seniors et leur offrir un complément de revenus. Belle idée marketing ou tendance à l’impact social avéré ? uelques chiffres d’abord. D ’ a p r è s l ’é t u d e d e l a Fondation de France sur les solitudes publiée de 2014, une personne sur quatre de 75 ans ou plus est seule, un chiffre en augmentation de plus de 10 points par rapport à 2010. Et contrairement aux idées reçues, ce phénomène s’accentue pour les personnes vivant dans les grandes villes. En effet 33 % des personnes âgées vivant dans une ville de plus de 10 000 habitants sont en situation d’isolement contre 21 % des personnes vivant en zone rurale. Si à cela, on ajoute les faibles ressources

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42 UP, LE MAG

des personnes âgées à la retraite, notamment PHOTOS chez les femmes, le lanMamy cement d’entreprises Factory palliant ces difficultés apparaît salutaire. C’est en partant de ce constat que Valentine Foussier et Johanna Pestour, tout droit sorties d’une grande école de commerce, ont lancé Mamie Foodie, une start-up proposant, pour le déjeuner des salariés d’entreprises ne disposant pas de cantine, des repas concoctés par des seniors qu’elles appellent affectueusement papis ou mamies. « Nous nous sommes appuyées sur ces chiffres pour valider l’idée que nous allions trouver des seniors avec qui travailler », confirme Johanna Pestour. Quant à l’attrait d’une telle offre, le succès de l’événement « Mamie Street-food » organisé dans le cadre d’un projet étudiant leur a confirmé qu’un marché existait. AUTEUR

Alexandra Luthereau


ENTRE NOUS TALENTS DES CITÉS

S’engager dans les quartiers P46 GRANDIR ENSEMBLE

« Kawaa Grandir Ensemble », l’anti –attentats de novembre P48 HABITATS SOLIDAIRES

À Saint-Denis, des logements durables pour les gens du voyage P50 FÉDÉEH HANDICAP

Une fédération par et pour des étudiants handicapés P52 LA CITÉ DES MARMOTS

La musique, une ville-monde pour les marmots P54 L'ASSO D'ÉTUDIANTE

Communiquer pour mieux vivre ensemble P56 LA MAISON D'À CÔTÉ

Des toits sociaux et solidaires P58

En partenariat avec respectmag.com, le site du mieux-vivre ensemble s'invite dans nos pages et ajoute un nouvel élan à notre démarche sociale et solidaire. Comment mieux partager, pourquoi échanger, avec qui s'associer... Plus d'une dizaine de pages vous donnent pistes, témoignages et explications. Et si la clef du mieux vivre-ensemble, c'est d'être mieux informés ?

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GRANDIR ENSEMBLE

« KAWAA GRANDIR ENSEMBLE », L’ANTI – ATTENTATS DE NOVEMBRE AUTEUR Charline

Fornari

Devant l’explosion du nombre d’actes antisémites et islamophobes, deux organismes ont mis au point un format de rencontre unique, les « Kawaa Grandir Ensemble ». Et si la solution consistait juste à prendre un café ?

as des tensions et des discours anxiogènes sus- UNE PERCEPTION APAISÉE DE devenir de futurs animateurs. cités à l’évocation des religions, Marine Quenin, LA LAÏCITÉ « L’idée, c’est faire en sorte que déléguée générale de Grandir Ensemble et Organisés dans des cafés, chaque les gens soient moteurs du proKevin André, fondateur de l’entreprise sociale Kawaa « Kawaa Grandir Ensemble » réu- jet », explique Emilie Lepoivre, décident de mettre en commun leur expertise. Une idée nit 10 à 20 participants. Un ani- chargée d’animation à Grandir germe. Organiser des rencontres pour permettre à des mateur est chargé d’expliquer le Ensemble. Une méthode qui inconnus de dialoguer autour d’un thème injustement déroulement de la rencontre et semble porter ses fruits puisque tabou, les convictions religieuses. Que l’on soit chrétien, former des binômes de convic- chaque rencontre apporte son musulman, juif, athée ou bouddhiste, chacun est invité tions différentes. « J’espère que ça lot de nouveaux volontaires. à échanger, durant une heure, sans prosélytisme, sur va me permettre de mieux com- « Depuis les attentats, nous receles pratiques et les fondements associés à sa croyance. prendre une religion et d’avoir vons des appels de gens qui nous « Il fallait qu’on organise un cadre pour que les gens un regard plus éclairé », confie demandent comment changer les puissent se rencontrer et comprendre que derrière des Elsa galvanisée par l’expérience choses. Organiser un Kawaa est convictions se trouvent des personnes à part entière », de Grandir Ensemble, qui défend une solution », affirme Marine « une perception apaisée de la laï- Quenin, qui espère convaincre, explique Marine Quenin. cité ». « Il faut libérer la parole et d’ici deux ans, un million de perfaire en sorte que les différentes sonnes de participer à l’initiative. convictions puissent cohabiter », « C’est un objectif ambitieux mais assure Marine Quenin. possible ! », assure-t-elle. « Si c’est repris, qu’on réinvestit les cafés DEVENEZ ANIMATEUR DE comme lieux de rencontre de VIVRE ENSEMBLE l’autre, alors ce sera l’affirmation La force de l’initiative réside qu’on est un pays ouvert contraiaussi dans son ingénieuse stra- rement à ce qu’« ils » veulent faire tégie de développement. À la fin de nous », conclut-elle. Q de chaque Kawaa, l’animateur propose aux participants de

L

48 UP, LE MAG


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