BRÈVES
© Christian Fleith / ADT67
ÉLOGE DE LA
LENTEUR
Pour sa quatrième édition le slowUp Alsace (05/06) se déroule sur la Route des Vins (fermée au trafic pour l’occasion) et la Véloroute du Vignoble, entre Sélestat, Châtenois et Bergheim. Un itinéraire à parcourir à pied, à vélo, en roller tout de blanc vêtu (histoire de rendre hommage aux vins d’Alsace) en profitant des multiples animations et dégustations !
NÉ UN 13
JUILLET
© Christian Aschman
UNE NUIT AU MUSÉE
Le Mudam (Luxembourg) célèbre ses 10 ans (02 & 03/07) et accueille le public pour deux jours et une nuit de concerts, performances, expositions et ateliers. Inauguré en 2006, le musée d’art moderne imaginé par Leoh Ming Pei vibrera en continu. Pas question de dormir debout entre le son rock de Teo Barman, fondateur de DeUS, et les paroles inspirées de visiteurs du Mudam, capturées par Sylvie Blocher et Donato Rotunno dans une œuvre vidéographique, Dreams have a language. www.mudam.lu
© emilie.alexandrine
www.slowup-alsace.fr
Un spectacle sur l’autisme provocant des éclats de rire ? Un pari audacieux tenu par Laurent Savard qui, dans un touchant seul en scène, raconte le handicap du jeune Gabin, né le jour du Bal des Pompiers. Un show plein de tendresse sur la différence, une galerie de portraits décapante, une pathologie analysée avec humour, une pièce émouvante présentée au Taps Laiterie (20 & 21/06) par la Ligue de l’enseignement du Bas-Rhin dans le cadre des commémorations autour de son 150e anniversaire. www.laligue67.org www.taps.strasbourg.eu
© Centre Pompidou-Metz / D.R.
SOUVENIRs,
souvenirs
Chiner et bouquiner dans la boutique du Centre Pompidou Metz est désormais possible grâce à des coins lectures pensés et aménagés par le designer Cédric Guerlus. Entre les livres et catalogues d’exposition se cachent vêtements et objets insolites. www.centrepompidou-metz.fr Poly 188
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SHOW SALÉ
Bern © Spectaculaires
Un spectacle total mêlant images, musique, son et lumière raconte l’histoire de la Saline royale d’Arc-et-Senans, du XVIIIe siècle à nos jours. Lux Salina (14/07-20/08) est une plongée dans l’imaginaire débridé de l’architecte visionnaire et utopiste Claude-Nicolas Ledoux en sept tableaux majestueux. Pour relever le tout, une “Caravane de sel” mobilisant 200 figurants décrira la vie à la Saline. www.salineroyale.com
GHOSTBUSTERS
www.itj-band.com
© Joëlle Bacchetta
Une musique ouverte sur le monde, notamment le continent africain. Des histoires de spectres, un tour en Méditerranée, une Cosmologie où les étoiles continuent à briller même si la terre ne tourne plus très rond. Le groupe alsacien ITJ sort un album bouillonnant, Re-Enter The Ghost, hanté par ceux qui influencent ces chasseurs de fantômes et nourrissent la musique électrique et éclectique d’un quatuor branché sur 220 volts, en concert le 11/06 à La Popartisserie (Strasbourg) et le 25/06 à Wolfi Jazz (Wolfisheim, voir page 30).
ART
NUMÉRIQUE
L-EST, laboratoire culturel européen, organise la première édition de #transfiction, biennale de spectacle vivant où les pratiques numériques sont au service de l’art et de la scénographie (16-18/06). Divers lieux culturels de Belfort et Montbéliard accueillent cette manifestation digitale qui propose un opéra contemporain, un théâtre interactif ou une simulation du futur avec nos propres avatars.
VIVEMENT NOËL
www.viadanse.com
© Jean-Marc Loos
Basé à Strasbourg, l’ensemble vocal féminin Plurielles dirigé par Cécile Bienz vient d’enregistrer son nouveau CD. Il sortira en décembre, mais on peut déjà le commander sur le site (et contribuer au financement de ce beau projet). Intitulé Noël à la vielle, il mêle voix et sonorités rares d’un instrument médiéval dont Fabrice Kieffer est un maître, dans un répertoire traditionnel revisité à l’aune du XXIe siècle. www.plurielles.cc Poly 188
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UN
PROPHÈTE
Jean-Daniel Salvat s’aventure sur les traces de Simon Hantaï, célèbre pour son utilisation du pliage dans ses œuvres, et expose la série Nemo Propheta à la galerie strasbourgeoise Radial (03-30/06). Ses peintures sous vinyle sont autant de monochromes contrariés, où le blanc apparaît involontairement sur certaines surfaces. Ici, le plasticien ne prophétise pas le résultat, laissant la matière agir. www.radial-gallery.eu
DE BERLIN
à BOGOTA
Le Festival International du Film Nancy-Lorraine (26/08-04-09) propose projections, concerts et rencontres. Pour sa 22e édition l’événement voyage dans les paysages cinématographiques allemands et sudaméricains tout en sensibilisant le public aux questions d’actualité avec un focus sur la migration et les réfugiés. www.fifnl.com
© Art Basel
NO LIMIT
Faut-il encore présenter et vanter ce rendez-vous immanquable pour les amateurs d’Art contemporain ? Art Basel (1619/06) rassemble des galeries du monde entier, mais expose également installations et sculptures monumentales au sein d’Unlimited, expo commissionnée Gianni Jetzer qui a sélectionné des œuvres signées Ai Weiwei, Christo ou Mike Kelley. www.artbasel.com
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sommaire
12 Le TNS s’invite au Festival d’Avignon 14 La Cerisaie, comédie déconcertante signée Yann-Joël Collin au Théâtre de Thionville
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16 Avec Été cour, été jardin les TAPS font vibrer les notes et danser les mots
18 Entretien avec Guy-Pierre Couleau dans les songes shakespeariens au Théâtre du Peuple de Bussang
20 Ciné-concert de fin de saison à La Filature avec
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Counter Phrases, soirée live
21 AGENDA DE L’ÉTÉ : FESTIVALS, EXPOSITIONS, LOISIRS… NOTRE BEST OF ESTIVAL !
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Lucia di Lammermoor de Donizetti, opéra de la passion
par Jean-Louis Martinelli
68 Focus sur la scène contemporaine irakienne au Musée
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de la Cour d’Or
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70 Dernier tango dans le bassin rhénan avec l’exposition de danses macabres des Musées de Strasbourg
71 L’exposition du Schmuckmuseum rassemble des bijoux inspirés par les univers célestes
72 Bien Urbain, parcours artistique dans (et avec) l’espace public, à Besançon
76 Sculpture on the Move (1946-2016), vaste épopée
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chronologique, au Kunstmuseum Basel
78 Soupez en des lieux peu banals grâce aux Dîners insolites du patrimoine, dans le Grand Est
80 Présentation de la future nouvelle Bibliothèque
Humaniste de Sélestat réalisée par Rudy Ricciotti
82 Last but not least, Caroline Loeb, femme des années 1980 COUVERTURE Nous avons chiné cette illustration réalisée pour le groupe Native Dancer mélangeant electro-pop, trip-hop, soul et jazz dans le travail de Victoria Topping, artiste londonienne signant l’affiche du Festival Contre-Temps (voir p.26). Fan inconditionnelle de Sun Ra, prophète jazz aux mantras philosophico-cosmiques, elle peint, dessine, triture des identités visuelles de labels indépendants, diffusant ses collages, ses superpositions de formes ethniques, de bizarreries funk au peps disco toujours inspirés. Ne manquez pas sa première exposition française, à La Popartiserie (Strasbourg), du 9 au 15 juin. www.victoriatopping.com http://nativedancer.co.uk
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OURS / ILS FONT POLY
Emmanuel Dosda
Il forge les mots, mixe les notes. Chic et choc, jamais toc. À Poly depuis une quinzaine d’années, son domaine de prédilection est au croisement du krautrock et des rayures de Buren.
Ours
Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)
emmanuel.dosda@poly.fr
Thomas Flagel
Théâtre des Balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes depuis six ans dans Poly. thomas.flagel@poly.fr
Ourson de Marmoutier © Emmanuel Dosda
Hervé Lévy
Telle une Walkyrie, il chevauche les mots et les harmonise dans une fougue wagnérienne. Son idéal ? Mêler musique, spectacle vivant et arts plastiques en une œuvre d’art totale nommée Poly. herve.levy@poly.fr
Benoît Linder
Cet habitué des scènes de théâtre et des plateaux de cinéma poursuit un travail d’auteur qui oscille entre temps suspendus et grands nulles parts modernes. www.benoit-linder-photographe.com
Éric Meyer
Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés (chaussures, avions…) s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain, mis en lumière par la gravure. http ://ericaerodyne.blogspot.com
Florent Servia
Fondateur de Djam, un média dédié au jazz et aux musiques noires, il est un défricheur engagé dans le partage des sonorités qui valent le coup. www.djamlarevue.com
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RÉDACTION / GRAPHISME redaction@poly.fr – 03 90 22 93 49 Responsable de la rédaction : Hervé Lévy / herve.levy@poly.fr Rédacteurs Emmanuel Dosda / emmanuel.dosda@poly.fr Thomas Flagel / thomas.flagel@poly.fr Florine Tirole (stagiaire de la rédaction) Ont participé à ce numéro Fiona Bellime, Geoffroy Krempp, Pierre Reichert, Irina Schrag, Daniel Vogel et Raphaël Zimmermann Graphistes Anaïs Guillon / anais.guillon@bkn.fr Émilie Turc et Fanny Verrier (stagiaires) Développement web Antoine Oechsner de Coninck / antoine.odc@bkn.fr Maquette Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l'équipe de Poly Directeur de la publication : Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Administration, gestion, abonnements : 03 90 22 93 30 Gwenaëlle Lecointe / gwenaelle.lecointe@bkn.fr Diffusion : 03 90 22 93 32 Vincent Bourgin / vincent.bourgin@bkn.fr Contacts pub : 03 90 22 93 36 Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Sarah Krein / sarah.krein@bkn.fr Dimitri Langolf Magazine mensuel édité par BKN / 03 90 22 93 30 S.à.R.L. au capital de 100 000 e 16 rue Édouard Teutsch – 67000 STRASBOURG Dépôt légal : Mai 2016 SIRET : 402 074 678 000 44 – ISSN 1956-9130 Impression : CE © Poly 2016. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. COMMUNICATION BKN Éditeur / BKN Studio – www.bkn.fr
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entrée en avignon Stars habituées des lieux, focus sur le Moyen-Orient et relève prometteuse, la 70e édition du Festival d’Avignon voit aussi les élèves de l’École du TNS créer Le Radeau de la Méduse avec Thomas Jolly. Tour d’horizon. Par Thomas Flagel Photo ci-dessus, Cour du Palais des Papes © Christophe Raynaud de Lage
Festival d’Avignon, du 6 au 24 juillet www.festival-avignon.com Ceux qui errent ne se trompent pas, du 6 au 10 juillet 6am How to disappear completely, du 7 au 10 juillet ¿Qué haré yo con esta espada?, du 7 au 13 juillet 2666, du 8 au 16 juillet Au Cœur, du 7 au 9 juillet, puis du 15 au 17 et du 21 au 23 Le Radeau de la Méduse, du 17 au 20 juillet Place des héros, du 18 au 24 juillet Interview, du 18 au 23 juillet Hearing, du 21 au 24 juillet
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es années passent et se ressemblent autour du Cloître des Carmes et du Palais des Papes. L’ombre d’Angélica Liddell s’y allonge depuis de nombreuses années, son amour de l’indicible, son âme tourmentée d’artiste totale utilisant la scène « pour se venger du monde, de sa propre naissance et de tout ce qui l’empêche d’être heureuse1 ». Dans sa nouvelle création au titre – comme souvent – à rallonge, ¿Qué haré yo con esta espada? Que ferai-je, moi, de cette épée ? (approche de la loi et du problème de la beauté), c’est du cannibale nippon Issei Sagawa et des terroristes du 13 novembre qu’elle s’inspire pour composer un texte-collage éreintant morale bourgeoise, instincts secrets enfouis au plus profond de son être (et du nôtre) et vivre ensemble. S’il faudra se battre pour assister à la rencontre au sommet entre Thomas Bernhard et le maître polonais Krystian Lupa (Place des héros), nous vous conseillons un détour par le Théâtre Benoît XII où sera donné Hearing de l’iranien Amir Reza Koohestani2. Amours interdites, culpabilité et poids du passé faisant ployer Samaneh qui ne cesse de revivre ces rires étouffés et cette voix d’homme entendue dans son dor-
toir à l’Université, l’interrogatoire qui suivit dont elle ne peut changer les réponses et l’exil forcé de son amie Neda en Suède. Il y a du Asghar Farhadi chez Koohestani : cette manière de lier l’intime et l’universel, d’utiliser le silence et de jouer avec une intensité rentrée…
Le bruit du monde
Si la situation de la Grèce a été reléguée aux calendes, remplacée par d’autres vagues médiatico-politiques plus aisées et grand public, 6am How to disappear completely du Blitz Theatre Group remettra les pendules à l’heure. La compagnie hellène crée sa propre utopie face aux errements du monde, tentant d’aimanter les peuples pour repartir de zéro. À chacun d’inventer de nouvelles manières de vivre et d’exister. Le temps est venu. Direction l’Amérique centrale pour un autre écho du monde proposé par l’ambitieux Julien Gosselin (metteur en scène associé au TNS) qui s’attaque au monumental et démesuré 2666, roman fleuve de Roberto Bolaño autour des charniers de Ciudad Juarez. Le désert mexicain, un professeur chilien au bord de la folie, un journaliste américain désorienté, des narcotrafics, des policiers perdus et des
festival
e metteur en scène Thomas Jolly L par Olivier Metzger
meurtres par centaines… L’horreur de notre monde dans sa cruauté crasse la plus simple. Plus poétique sera Au Cœur, dernière création du chorégraphe Thierry Thieû Niang avec de jeunes Avignonnais, notamment des primo arrivants, réunis autour de la notion de chute. Accompagnés à la viole de gambe par Robin Pharo, ils nous offrent entre textes léchés de Linda Lê et mots-néons de Claude Lévêque, leur effondrement et leur renaissance, exprimant comme nuls autres cette force de la jeunesse à se relever de tout, à croire et imaginer, les yeux au ciel. Toujours.
Anciens & nouveaux
Parmi les spectacles du in, le Théâtre national de Strasbourg se taille la part du lion. Son conseiller artistique et pédagogique Frédéric Vossier, également auteur, voit Madeleine Louarn monter son Ludwig, un roi sur la lune et Nicolas Bouchaud (acteur associé) présente en duo avec Judith Henry Interview, sélection d’entretiens, d’interviewers / interviewés (de Foucault à Duras, en passant par Bernard Pivot et Thierry Ardisson), mis en scène par Nicolas Truong avec l’aide en dramaturgie de Thomas Pondevie (sorti de l’École du TNS en 2014)3. Deux autres anciens élèves de l’École, Maëlle Poésy et Kevin Keiss, jouent leur nouvelle pièce : Ceux qui errent ne se trompent pas. Ils imaginent un pays dans lequel, face à des électeurs ayant massivement voté blanc aux élections, le gouvernement réagirait par la force, à grand renfort de lois liberticides. Un théâtre total mêlant danse, jeu et déstructuration pour approcher la critique sociale au plus près.
Last but not least, Thomas Jolly (metteur en scène associé au TNS) réinvente le traditionnel spectacle de “sortie” de l’École strasbourgeoise qu’il « imagine comme une entrée dans le métier, tout à fait concrète. Ma compagnie, La Piccola Familia, porte cette production comme n’importe quel autre de nos spectacles, organisant tournée (Odéon et TNS en 16/17) et reprise. » Son terrain de jeu avec le groupe 42 – toutes sections confondues et mises à contribution (jeu, mise en scène-dramaturgie, régie-création, scénographie-costumes) – un radeau de treize enfants, perdu en mer suite au torpillage du paquebot qui devait les mener aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser évoque l’exode des populations en situation de conflit, une dose d’utopie pour réinventer les choses et les dégâts des carcans religieux du christianisme sur les rapports entre les hommes. Sur scène, un canot de 6 mètres lévite au-dessus d’une immense toile peinte, une mer de ciel nuageux rétro-éclairée permettant jeux de lumière et apparitions de phytoplanctons empruntés à L’Odyssée de Pi. Mais aussi un thermos jeté à la mer, des cantiques (dont une merveille de Britten), un mariage, des joutes théologiques autour de la Cène, au moins un sacrifice, un mitraillage et du brouillard, beaucoup de brouillard, « représentation divine fonctionnant comme un 14e personnage » pour le metteur en scène. Écrite quelques années avant Sa Majesté des Mouches, cette pièce chorale en contient la même sauvagerie et cruauté, inhérente à l’être humain.
1 Lire Hells Angelica, interview de l’artiste dans Poly n°151 ou sur poly.fr 2 Voir Poly n°126 et 164 ou sur poly.fr 3 Lire En Chaque homme il y en a deux qui dansent dans Poly n°168 ou sur poly.fr
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dernière danse Après sa création de La Mouette, le metteur en scène Yann-Joël Collin continue son exploration de l’œuvre de Tchekhov avec La Cerisaie, une comédie déconcertante. Par Fiona Bellime Photo de Nicolas Fleury
Au Théâtre (Thionville), mercredi 8 et jeudi 9 juin www.nest-theatre.fr
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umière. Un comédien commence par répartir les rôles de chacun, Varia, Ania, Lioubov… Comme s’il s’emparait de la voix de Tchekhov, il lance les nombreuses didascalies qui suscitent le mouvement et l’agitation, les entrées et sorties des personnages. Le metteur en scène Yann-Joël Collin choisit à nouveau de briser le quatrième mur afin de rassembler spectateurs et acteurs autour de cette Cerisaie qui « deviendra le théâtre lui-même ». Dans sa mise en scène, il se débarrasse du superflu et des artifices en proposant un plateau nu où « les murs du théâtre deviennent le décor. Nous jouons dans cet espace et envahissons tout le lieu. » Écrite en 1904, la pièce relate l’histoire d’une famille russe contrainte de revendre son domaine. Cette fiction, d’une apparente banalité, constitue pourtant toute une réflexion sur l’existence, pour le moins déroutante et interroge les modes de représentation : « Cette pièce me semble nécessaire aujourd’hui parce qu’elle pose la question : Comment faire du théâtre ? Est-il nécessaire ? C’est une comédie cruelle qui revendique la représentation dramatique, qui l’assume et interroge encore notre présent. » Entre rires et pleurs, joie
des retrouvailles et disputes, les personnages nous entraînent dans une création théâtrale commune où chacun a son rôle à jouer, les spectateurs sont invités à envahir la scène lors du dernier bal, dernière fête dans La Cerisaie avant sa vente définitive : « Transformé en piste de danse, le plateau devient le lieu de tous et le public est embarqué dans la réalisation de ce spectacle en train de se faire. Nous souhaitons l’associer au plaisir immédiat de la fabrication du théâtre afin que nous nous sentions tous comme participant actif de cette œuvre. » Comédie ? Drame ? Tragédie ? La dernière pièce de Tchekhov fut souvent mal interprétée et nombreux sont les metteurs en scène qui la faisaient sombrer dans le pathos. « Jouer La Cerisaie comme un vaudeville » disait Vitez… Et Yann-Joël Collin approuve. Il précise : « Ce texte a été écrit et composé à la manière d’une pièce de boulevard, il ne souhaitait pas qu’on la monte comme un mélodrame. Son écriture est très drôle et en même temps, elle révèle toute la profondeur des êtres. J’ai choisi d’assumer la comédie pour finalement revendiquer le théâtre et la vie qui en émerge. »
défis Menu toujours éclectique pour Été cour, été jardin des TAPS qui fait vibrer les notes et danser les mots. L’occasion notamment de partir à l’écoute de deux aventures en prise avec le destin après s’être évadé au son d’un quartet de jazz. Par Florine Tirole Photo de Fulcanelli Au Taps Scala et Taps Laiterie (Strasbourg), du 19 juillet au 19 août www.taps.strasbourg.eu Jeremy Lirola, Uptown Desire, au Taps Scala, vendredi 22 juillet L’Étrange histoire de Benjamin Button, au Taps Scala, mardi 9 août L’Analphabète, au Taps Scala, mardi 16 août
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e Théâtre Actuel et Public de Strasbourg profite de la saison estivale pour réviser ses partitions. Concerts, lectures musicales, spectacles… Une programmation variée comme les harmonies du groupe de jazz Jeremy Lirola. Formé en 2012 par son contrebassiste et compositeur du même nom, il signe Uptown desire son premier disque. Un éventail de rythmes s’étend, des mélodies profondes d’Art the last Belief aux vibrations tout droit sorties d’un troquet new-yorkais de The 3D person. Un petit quelque chose de Paul Motian et Bill Evans s’échappe de cet univers musical épuré et de son écriture exigeante. Avec Frédéric Solunto on passe aux notes teintées de détermination lorsqu’il conte à rebours l’histoire de Francis Scott Fitzgerald. L’Étrange histoire de Benjamin Button est un défi relevé sur l’épreuve du temps. Mark Twain, inspirateur de l’œuvre disait « la vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 et approchions graduellement des 20 ». Mais comment bâtir sa vie dans un corps qui n’obéit plus à la loi des années ? Mise en voix par Olivier Chapelet et en musique par Jeff Benignus, cette histoire nous interroge sur l’étrange mais perpétuelle quête des hommes : celle de conjurer la mort.
Après le temps, ce sont les rouages de la politique qui se chargent de planter un bâton dans la roue du destin. C’est ce dont témoigne l’histoire de cette jeune réfugiée destinée au labeur de l’usine. Ce récit autobiographique, mis en voix par Blanche Giraud-Beauregardt et rythmé par la musique de Mathieu Pelletier, évoque l’insurrection de Budapest. La révolution de 1956 pousse des milliers de Hongrois à fuir le pays. C’est ainsi qu’Agota Kristof, l’adolescente qui écrit en alexandrins, devient, à 21 ans, L’Analphabète réfugiée en Suisse. Exilée et amputée de ses mots, elle témoigne avec humour de ce long périple et revient sur cette période pas si lointaine où l’Europe connaissait le chaos des frontières qui bougent et des peuples en fuite. Inconsolable de cette séparation forcée avec son pays, elle panse ses blessures avec l’apprentissage du français. Une « langue ennemie » qu’elle sublimera. L’écriture lui ouvrira les portes de sortie de la manufacture. Son Leitmotiv ? Peut-être le dernier mot de cette ode à l’espoir : « Défi ». D’autres le connaissent aujourd’hui et cherchent à le relever. L’épopée d’une émigration comme un écho au présent de Calais, Lesbos ou Cologne.
théâtre
rêves éveillés Cet été, le Théâtre du Peuple de Bussang nous plonge dans les songes shakespeariens du metteur en scène Guy-Pierre Couleau. Entretien avec le directeur de la Comédie de l’Est
Par Fiona Bellime Photo de Arnault Mougenot
Au Théâtre du Peuple (Bussang), au 14 juillet au 27 août www.theatredupeuple.com
Pourquoi choisir de monter Le Songe d’une nuit d’été à Bussang ? Vincent Goethals, le directeur du Théâtre du Peuple, m’a demandé de choisir une pièce anglo-saxonne. Le Songe d’une nuit d’été a été comme une évidence. D’une part, cette pièce colle parfaitement à Bussang dans son environnement, la forêt, l’été… mais aussi et surtout dans sa fonction symbolique : la comédie s’accorde au projet de ce théâtre populaire. De plus, Shakespeare y crée le théâtre dans le théâtre : un groupe de personnages amateurs répète le même spectacle qui se déploie sous nos yeux. Ici, comédiens amateurs et professionnels travaillent ensemble. Quel rapport particulier au spectateur cette pièce permet-elle ? Ce spectacle est un véritable trait d’union entre la société civile d’Athènes et l’imaginaire de la forêt. Il est question d’une rencontre entre des personnages éduqués, obéissant à des lois et d’étranges créatures organisées selon des règles plus animales et primitives. La friction entre ces univers ressemble fortement à ce qui se produit lorsqu’on est spectateur à Bussang. Une fois que l’on entre dans cet espace, qu’on se laisse happer par le filtre magique du théâtre ou de la forêt du Songe, nous accédons au rêve et à la poésie. On dit qu’elle est une comédie de l’émerveillement. Que pensez-vous de l’idée d’utopie ? Ce spectacle en est une ! Comment estce qu’on crée une société qui s’améliore ? Athènes est la représentation d’une cité bridée où les hommes sont sans cesse contraints. La pièce commence avec trois mariages forcés et, grâce à cette immersion dans cette nature extraordinaire, Shakespeare nous mène vers un autre état de la civilisation où les rêves
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ont la possibilité de se réaliser. Se dévoile le pouvoir de la nature et de l’imperceptible. Comment avez-vous imaginé le passage entre ces deux mondes au plan scénographique ? Je me suis posé la question de la représentation du rêve : comment peut-on concevoir sur le plateau cette notion si complexe ? Il est le fruit de fantasmes, d’illusions, d’espoirs, de peurs. Nous transposons dans ceux-ci notre réalité, notre présent, passé et futur. L’idée est de faire cohabiter les deux univers du Songe, l’un réel, celui de notre civilisation et l’autre, imaginaire et poétique. Les costumes et maquillages, d’inspiration celtique, nous inviteront à croire en cette magie. Nous avons choisi de décliner le drap, le voile de la mariée comme un leitmotiv. En jouant avec leurs ombres, leur légèreté et les lumières, nous plongerons dans cet espace merveilleux peuplé de petites choses fragiles et impalpables. Les mondes du visible et de l’invisible coexisteront, dans une scénographie de la suggestion plutôt que de la figuration. Le recours au chant est un marqueur signifiant de ce mouvement entre l’invisible et le visible… L’écriture de la pièce n’est qu’une alternance entre ces deux mondes. La traductrice Françoise Morvan a respecté de manière exceptionnelle le passage entre les proses et les vers composés par Shakespeare. Elle nous emmène dans cette promiscuité, dans ces univers qui se télescopent, qui s’épousent, qui divorcent parfois. Comment matérialiser ces nombreux passages, d’un univers à un autre, d’une écriture à l’autre ? Il me semble que le chant se fera bien le témoin de ces instants éveillés et ceux, souvent, n’appartenant qu’au songe.
Esquisses préparatoires de maquillage par Kuno Schlegelmilch, personnages d’Obéron sur le visage de Pierre-Alain Chapuis et de Titania sur le visage d’Anne Le Guernec
conte philosophique Autre pièce présentée à Bussang (mise en scène par Vincent Goethals), First Lady reflète les obsessions contestataires de l’auteure turque Sedef Ecer. Dans un pays imaginaire de l’ancienne Mésopotamie, le peuple, gouverné par un vieux dictateur harassé, conteste le pouvoir. Le mouvement se propage dans plusieurs villes et le Président, attendu pour un discours, demeure introuvable. La première dame est alors convoquée devant les caméras pour apaiser les foules. Inspirée par des personnages comme la femme de Ben Ali, Esma Al Assad ou encore Lady Macbeth, l’auteure turque met en avant ces figures féminines coupées de la réalité. Avec la vidéo, Vincent Goethals s’empare de ce texte en opposant cette révolution aux chaînes d’information en continu qui défileront sur le plateau. Des secrets et affaires compromettantes seront révélés au grand jour grâce à des images oniriques… Une façon de démontrer l’absurdité de ces dictatures. Au Théâtre du peuple (Bussang), du 3 au 27 août www.theatredupeuple.com
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croisement Pour son traditionnel ciné-concert de fin de saison, La Filature propose Counter Phrases, rencontre au sommet, cross-over excitant entre danse, vidéo et musique contemporaine. Des compositeurs (Steve Reich, Luca Francesconi, Jonathan Harvey…) ont écrit des partitions sur des films sensibles de Thierry De Mey montés et difractés en trois écrans autour de chorégraphies signées Anne Teresa de Keersmaeker. S’ajoutent à cela des compositions du malien Ballaké Sissoko qui sera présent avec l’Orchestre symphonique de Mulhouse et TM+ pour cette soirée live sous la direction musicale de Laurent Cuniot.
Par Thomas Flagel Photo de Cosimo Piccardi
À La Filature (Mulhouse), vendredi 24 juin www.lafilature.org www.tmplus.org
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Vous voilà à la tête d’une soirée étonnante et alléchante à laquelle vous avez apporté une touche sublime : l’invitation faite à Ballaké Sissoko… À côté des compositeurs internationaux de musique contemporaine qui avait été invités en 2003 à écrire sur les films de Thierry De Mey réalisés avec Anne Teresa De Keersmaeker, il me semblait intéressant de pousser la diversité des regards vers l’Afrique, pensant tout de suite à Ballaké Sissoko et son amour des rencontres et des expérimentations, notamment avec Vincent Ségal.
d’origine : bruits de la nature, des corps, des souffles… Mon autre petit plaisir a été de proposer deux versions successives de Controcanto et Dance Patterns, une fois par TM+ et l’Orchestre symphonique de Mulhouse et l’autre par Ballaké Sissoko. Une manière de confronter les écritures singulières et l’étrangeté des partitions de Luca Francesconi et Steve Reich avec la tradition séculaire des rythmes mandingues, la finesse mélodique et harmonique de la kora, la rythmique incroyable du balafon et de la guitare. Une vraie stimulation sensorielle d’écoute !
Comment avez-vous structuré cette soirée ? Il fallait jouer sur l’alternance entre les orchestres et les films. Quatre sont dédiés à la musique contemporaine, quatre à Ballaké Sissoko. Au milieu, comme en pivot, In Silence II n’est accompagné par aucune musique. L’immersion se fait grâce à l’ambiance sonore
Quel est votre coup de cœur dans ce programme ? La composition de Jonathan Harvey pour Moving Trees : son mélange de qualité poétique d’écriture, d’hédonisme et de sensualité du son répond au miroitement de la lumière du film. L’ensemble est très chaleureux et donne un plaisir fou.
un été culturel Eurockéennes © Tilt
back to the future Des anciens ressortis des cartons, des jeunes faisant du neuf avec du vieux et des artistes écrivant les hymnes du futur. La programmation des festivals rock estivaux reflète la réalité du paysage musical actuel, entre obsession du passé et désir d’avenir.
Par Emmanuel Dosda
«N
ous vivons dans une époque où la culture populaire est devenue obsédée par le rétro et avide de commémorations, reformations de groupes, tournées de retrouvailles, albums hommages et coffrets, festivals anniversaires et interprétations en concert d’albums de légende : la musique d’hier se porte de mieux en mieux d’année en année. » L’analyse de Simon Reynolds dans Rétromania* (2011) vise juste à un moment où les concepts façon Stars 80 font un tabac et où les artistes affichant sold out en quelques heures à peine ne sont pas de jeunes gens dans le vent écrivant les partitions d’un futur musical, mais d’anciennes célébrités de retour sur scène.
Une prog’ rétromaniaque
* Édité en français par Le Mot et le reste — www.lemotetlereste.com
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Les Insus? rebranchent le Téléphone, décrochent le combiné, annoncent une tournée hexagonale et les places s’arrachent comme des petits pains : le trio Aubert / Bertignac / Kolinka affiche complet un peu partout en
France, notamment à La Foire aux Vins (mais il est également programmé aux Eurockéennes). Vous rêviez d’Un autre monde ? 30 ans après, c’est la même rengaine et nous ressentons un irrésistible besoin de réactiver le passé, se lover dans les compositions ayant bercé nos jeunes années. Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes, qui accueille le come back de Louise Attaque et convie le rock poilu de ZZ Top, évoque la nécessité de s’adresser à toutes les générations, mais concède : « Cette année est un peu particulière avec deux figures emblématiques, deux poids lourds oldies, Les Insus? et ZZ Top, même si la tête d’affiche du samedi est Disclosure, un jeune groupe. » Le phénomène nostalgique ne s’applique pas qu’au rock hexagonal ou aux antiquités barbues. En atteste la journée dédiée aux gloires old school du hip-hop organisée par Les Artefacts, complète au moment pile où nous achevons d’écrire cette ligne. Le rap perché très haut de Cypress Hill (également en concert à
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Solidays), les shaolins de la rime Method Man & Redman, Mobb Deep soufflant les 20 bougies de l’album Hell On Earth, le géant KRS-One, DJ Premier, acolyte de Guru, ou DJ Shadow (aussi à l’affiche du festival The Peacock Society) qui, il y a deux décennies exactement, fit une révolution avec son inépuisable Endtroducing… : un impressionnant plateau 100% américain qui replongera les amateurs de hip-hop dans l’âge d’or du genre. Notre époque est aux commémorations, notamment des 25 ans de Blue Lines de Massive Attack (Stimmen, Rock en Scène) qui a récemment sorti un quatre titres anxiogène marqué par la présence de Tricky, le kid de Bristol ayant participé aux deux premiers disques des pionniers du trip-hop. Back to the roots, aux fondamentaux. C’est ce que se diront tous les fans de Pixies se rendant au show du groupe de Frank Black (Rock a Field, Les Nuits de Fourvière) ou, dans un tout autre genre, les aficionados de Manu Chao (Jardin du Michel, Foire aux vins), recherchant à vivre les émotions estudiantines de leurs années fac produites par la musique métissée du leader de Mano Negra. Ok, tout cela n’est pas tout frais, mais comment bouder son plaisir à aller (re)voir les musiciens chicagoans ayant posé les jalons du post-rock Tortoise (Zeltival), la Kurt Vile
folkeuse fragile Cat Power (Zeltival), le rock bigarré de Skunk Anansie qui connaît une seconde vie (Les Artefacts), le folk-latino de Calexico (Zelt Musik Festival) ou le faux Loser vraiment ingénieux Beck (Les Eurocks), des héros des années 1990 qu'on a adulé et qu’on ira applaudir avec plaisir.
Des esthétiques vintage
Notre époque est à la nostalgie et beaucoup de musiciens actuels se réfèrent au passé… pas si lointain lorsque M83 (Eurocks, Solidays, Cabaret Vert) se saisit des 1980’s pour son dernier opus, Junk, hommage à la variétoche et aux séries TV eighties : typo façon Punky Brewster pour la pochette, clin d’œil à La Croisière s’amuse pour la musique. Fan de Tears for Fears, Anthony Gonzalez, l’homme de M83 (un français qui cartonne dans le monde), crée un univers coloré et rassurant où il se réfugie comme dans le cocon de ses jeunes années. Les enfants des années flashy – nous les premiers – tombent dans le panneau et se délectent. Nekfeu (Jardin du Michel, Eurocks) rendant hommage aux nineties en solo ou au sein de son ancien groupe allant à La Source du rap nommé… 1995 ; The Kills (Eurocks) et leur rock garage primitif ; Tame Impala (Eurocks) et son psychédélisme anaThe Kills
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Quel artiste incarne la musique du nouveau millénaire ?
chronique ; Allah Las (Eurocks) et ses compos pop piquées aux sixties ; The Hives (Les Artefacts) et leur rock’n’roll à l’ancienne ; Ty Segall (Eurocks) et son rock garage rétro ; les Last Shadow Puppets (Eurocks, Rock en Seine, Les Nuits de Fourvière) et leur brit pop évoquant Scott Walker ; l’attitude punk de Fat White Family (Cabaret Vert) ; Kurt Vile, ex-War On Drugs présenté par les Eurocks comme “l’héritier de Neil Young”. Si on aime beaucoup la plupart des artistes cités (surtout Kurt), ça n’est peut être pas pour l’originalité de leur propos, mais pour leur capacité à citer, recycler, réinterpréter. En 2016, rien n’est plus facile que de se plonger dans l’histoire de la musique : un simple clic et YouTube ouvre grand les possibles. Aujourd’hui, nous pleurons nos derniers génies créatifs (Reed, Bowie et Prince) et le journaliste Simon Reynolds se demande « où sont passées l’innovation et la révolution dans la musique ? » Il évoque les sixties psychédéliques ou encore les nineties techno, des styles qui ont profondément marqué leur décennie, et se gratte la tête : « Quels sont les genres et les sous-cultures majeurs du XXIe siècle ? »
Une vague de fraîcheur
Ça n’est hélas pas du côté de Bêtes de Scène que le public trouvera des têtes chercheuses de l’acabit de Koudlam ou Lapalux, invités l’an passé : pas d’édition cette année, faute d’argent. Le Noumatrouff, organisateur de ce rendez-vous exigeant, cherchant toujours « à échapper au diktat des grands noms », n’est pas très rassurant quant au futur du festival mulhousien. La fin définitive de BDS ? Coup dur… Mais alors, quel artiste incarne la musique du nouveau millénaire ? Il ne s’agit pas d’une découverte (il a déjà quatre albums à son actif, sans parler de ses projets parallèles), mais pourquoi pas Caribou (Les Eurocks) ? Daniel Victor Snaith, musicien geek canadien, compose des merveilles électroniques et mathématiques. Kaléidoscopiques, fantastiques en live. Avec ses compos house géométriques à tendance krautrock, Caribou ne fait pas table rase du passé : même la techno, musique futuriste par excellence, n’est pas née de la cuisse de Jupiter. Rone (Décibulles, Jardin du Michel, voir Poly 174) et Fakear (Décibulles) ne diraient pas le contraire, mais ils prouvent que les frenchies sont toujours aussi Anderson .Paak
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Caribou
fortiches lorsqu’il s’agit de faire bouger les lignes, notamment en saupoudrant des particules mélancoliques sur le dancefloor. Pierre Hivert, directeur de Décibulles : « Il n’y a plus de groupe actuel qui fédère un très large public, hormis Stromae il y a 3 ans, mais notre période est très intéressante car, notamment grâce à Internet, elle permet l’émergence de gens comme Rone, Gramatik ou Fakear. Il s’agit d’une nouvelle vague d’artistes qui ont une approche personnelle de l’electro – moins binaire, plus mélodique – et qui expérimentent les sons pour créer leur propre identité » dans un univers musical décloisonné. Le trio houellebecquien Odezenne (Les Ondes messines, voir Poly n°184), bouscule également les règles : celles du rap français, démontrant que l’on peut faire avancer un genre ultra-codifié. L’inventif duo allemand Africaine 808 crée quant à lui un joyeux Basar, un étonnant dialogue entre la boîte à rythmes Roland TR808 et des musiques world évoquant… pas grand chose, si ce n’est le Township Funk de DJ Mujava. À propos de cette révélation estivale, Stéphane Robinot, programmateur de Contre-Temps qui l’accueille, loue un
groupe « de Berlinois qui puisent dans les courants musicaux afro / cumbia, etc. à la sauce électronique ». Un ovni. Pour Kem des Eurocks, festival qui ne néglige pas son rôle de défricheur, la nouvelle garde est incarnée par les jeunes pousses hip-hop, « les Anglais de Section Boyz, notamment, représentatifs d’une scène grime très inventive, mais encore méconnue en France. » Basses lourdes, rythme lent, univers sombre… L’avenir du rap US ? Il s’incarne pour les Eurocks en Anderson . Paak qui truffe son hip-hop de soul. Gimmicks funky, atmosphère réchauffée par le soleil californien, sable fin de Malibu dans les cheveux… Également programmé par Rock en Seine et au Cabaret Vert, ce Prince des temps modernes ou nouveau D’Angelo, a déjà composé la BO de notre été. Le Black Messiah du r’n’b va être jaloux et Pharrell risque de se planquer sous son grand chapeau, face à tant de talent groove vraiment très hot. Qu’on se rassure : une vague de défricheurs souffle sur les festivals estivaux.
Caribou compose des merveilles électroniques mathématiques
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strasbourg city rappin’ Contre-Temps propose une édition particulièrement ouverte sur le monde cette année. Le festival strasbourgeois nous invite aussi à réviser nos classiques, notamment lorsqu’il convie le légendaire Dee Nasty : le témoin d’une époque, l’archive vivante des prémices d’un mouvement en devenir, un discret pionnier. Un des principaux acteurs de l’introduction du hip-hop sur le sol français et de son développement. Nourri au funk, Dee Nasty, vivotant à San Francisco fin des années 1970, cheveux longs de hippie et sac à dos de traveler, retourne en France au début des eighties et importe ce qu’il a vu et entendu aux USA, via les ondes radiophoniques hexagonales récemment libérées ou des block parties organisées sur un terrain vague, avec les moyens du bord : groupe électrogène, paire de platines posées sur un tréteau de fortune, enceintes et vinyles alors difficiles à dégotter. L’Histoire s’écrit dans les marges, à l’ombre des immeubles parisiens, avec les gars de NTM et d’Assassin dans les parages. Dans sa préface au livre Regarde ta jeunesse dans les Yeux (Le Mot et le reste) de Vincent Piolet, Dee Nasty évoque les débuts du hip-hop dans l’hexagone, « indissociables du délabrement progressif de lieux de vie qui n’étaient pas destinés à perdurer et du délaissement d’une jeunesse qui devait y grandir dans toutes les cités de France ». Le DJ se souvient pour nous : « À l’époque, il n’y avait pas d’économie autour de tout 26
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ça, rien n’était organisé et l’arrivée du hip-hop dans les banlieues a permis d’apaiser les choses, aux différentes communautés de s’entendre. Comme aux États-Unis, les défis, au lieu d’être violents, sont devenus artistiques. Tout le monde s’est enflammé et a retrouvé une certaine naïveté en affrontant son voisin par le biais de la danse. » Et ce malgré « le travail de sape des médias ». Peace, love, unity and having fun : telle est la devise de la Zulu nation, communauté hip-hop internationale et pacifiste à laquelle il fut très tôt associé. La route a été longue, mais aujourd’hui, cette culture est « omniprésente » – pas forcément pour le meilleur – et Dee Nasty, toujours en « mission », continue à la défendre « avec détermination » et à faire entendre ce qui sort des sentiers battus, des pépites d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et de l’autre côté du globe, en Europe ou en Amérique latine, en Afrique ou en Asie. « Je suis DJ, donc curieux, et surtout pas bloqué sur le passé. Mon âge d’or est pour demain ! » Dans le cadre du festival, il nous convie à revivre une block party à l’ancienne, une battle royale sur bitume, un jam urbain à ciel ouvert. Une parenthèse enchantée dans un « monde atomique ». Dee Nasty à Contre-Temps (du 9 au 19/06, Strasbourg), samedi 11 juin, presqu’île Malraux, pour la Block Party puis au Fat Black Pussycat www.contre-temps.net — www.deenasty.fr
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always
the sun
Des sound sytems, des sourires jamaïcains et du son roots. Avec le festival Summer Vibration on fait le plein de reggae et de rythmes envoûtants, aux Tanzmatten de Sélestat, en plein air. La troisième édition de cet événement frappe fort avec la venue d’Alpha Blondy, accompagné de The Solar System, qui nous donne rendez-vous sous le soleil exactement. Ce mythique chanteur né en Côté d’Ivoire dispensera sa Positive Energy et livrera sa vision mystique du monde via ses hymnes, dont le tube Jerusalem. Au programme également, Sinsemilia, Taiwan MC de Chinese Man Records, Tarrus Riley ou encore une carte blanche à Rootikal Vibes Hifi. Summer Vibration reggae festival, du 28 au 30 juillet, à Sélestat (67) www.zone51.net
Alpha Blondy
c’est la fête Les festivals donnent l’occasion d’applaudir, sur une même journée, tous ses artistes favoris. Bien. Ces grands rassemblements permettent également de vivre des moments de communion grâce à des dancefloors, à ciel ouvert ou non, qui poussent comme des champignons cet été, et pas seulement lors de Contre-Temps (Pelouses sonores à l’Orangerie, le 12/06) ou Longevity (au Jardin des deux Rives, les 23 & 24/07), orientés DJs. Les Ondes Messines, notamment, s’adresse aux « clubbers de tous horizons » avec une prog’ pleine de BPM (Simian Mobile Disco, Fatnotronic…) et surtout le temps d’une after electro. La Foire aux vins ? Elle nous a concocté une Nuit blanche (13/08) avec Robin Schulz ou Feder. Natala ? L’événement colmarien pointu et familial dont l’originalité principale réside en des cinéconcerts open air, est très fier de sa nouveauté 2016 : une piste de danse de 50 m2 sur ressorts : « Tu danses et ça bouge en même temps, ça rebondit et tout », s’enthousiasme-t-on du côté de Natala. Zelt Musik Festival, qui convie le folk de Calexico, la soul de Charles Bradley ou les chansons de Juliette Gréco, organise quant à lui une soirée estampillée Root Down. Concoctées par le DJ Rainer Trüby (boss du label electro Compost) au
DJ Rainer Trüby
Waldsee (restau / club de Fribourg), ces célèbres fiestas rassemblent des clubbers de toute la région et au-delà, grâce à des invités de marque comme Gilles Peterson. Au programme de la Root Down spéciale ZMF, un live d’Erobique, des sons latinos, des beats house ou disco et des mélopées jazzy. Zelt Musik Festival, du 13 au 31 juillet, à Fribourg-en-Brisgau (All) www.zmf.de Poly 188 Juin 16
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sous le mur du son,
coule la seine
Cassius
Beaucoup de hip-hop (Anderson .Paak, KillASon, Logic, Casseurs Flowters…) quelques méga-pointures toutes catégories confondues (The Last Shadow Puppets, Massive Attack, Foals, Iggy Pop, La Femme…) et pas mal de découvertes comme Slaves. Le duo ne produit pas une mignonne musique, douce et soyeuse comme un des bons toutous à sa mémère ornant la pochette rose bonbon de son premier album, Are You Satisfied ?, mais un punk UK mal léché, mêlant spoken word et grosse guitare virile. Rock en Seine permet également de se ressourcer en house vitaminée avec Cassius, duo hexagonal dont la french touch a su séduire un Mike D. (Beastie Boys) toujours plein de ressources et une Cat Power métamorphosée en princesse soul, tous deux étant présents sur le nouvel album du groupe. Les autres artistes ? La Femme et leur pop belle comme un péplum (voir Poly n°186 ou sur www.poly.fr), les messins de Grand Blanc (voir Poly n°172), Peaches qui a toujours la pêche ou L7 pour une virée dans les nineties en compagnie d’un groupe rock de filles ébouriffées à nouveau sur le devant de la Seine. Rock en Seine, du 26 au 28 août, domaine national de Saint-Cloud (Paris) www.rockenseine.com
pas bidon ! Alain Souchon & Laurent Voulzy, à La Foire aux vins de Colmar (du 5 au 15/08), mardi 9 août www.foire-colmar.com Alain Souchon et Laurent Voulzy
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© Philippe Abergel
En 1974, Alain Souchon et Laurent Voulzy, qui connaîtront tous deux une très belle carrière solo, travaillent ensemble et sortent J’ai 10 ans (chanté par Souchon) : premier titre, premier hit. Ils ne cessent alors d’enchaîner les cartons (Bidon, Y’a d’la rumba dans l’air…). 40 ans plus tard, les deux amis signent (enfin) un album sous leurs deux noms. Écrit en Angleterre, il mêle leurs talents et aligne des chansons accrocheuses (Derrière les mots et ses “la la la”…) qui collent au cœur. Le duo qu’est pas prêt à descendre des plateaux d’phono nous offre un concert colmarien à l’occasion de la Foire aux Vins d’Alsace. Nous trinquerons à ce tandem et sa longévité.
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la hit-list Les Nuits de Fourvière, du 1er juin au 30 juillet, à Lyon avec Rone, PJ Harvey, Katerine, Benjamin Biolay, Tame Impala, Mac DeMarco, Last Shadow Puppets, Sylvain Vanot, Pixies, Bertrand Belin, Tindersticks ou Christophe www.nuitsdefourviere.com Jardin du Michel, du 3 au 5 juin, à Bulli-
gny (54) avec Manu Chao La Ventura, Rone, Nekfeu, Patrice, Last Train ou Hubert Felix Thiéfaine www.jardin-du-michel.fr
Contre-Temps, du 9 au 19 juin, à Strasbourg avec Dee Nasty, Gilles Peterson, Earl Zinger ou Joey Negro www.contre-temps.net
Stimmen, du 12 au 31 juillet, en Allemagne (Lörrach), en France (Saint-Louis) et en Suisse (Riehen) avec Hindi Zahra, Tindersticks, Suzanne Vega, Ernest Ranglin avec Cheikh Lô & Tony Allen ou Massive Attack www.stimmen.com The Peacock Society, festival
des cultures électroniques, du 13 au 16 juillet, à Paris avec DJ Shadow, Kerri Chandler, Laurent Garnier, ou Four Tet www.thepeacocksociety.fr
Zelt Musik Festival, du 13 au 31 juillet, à
Fribourg-en-Brisgau avec Calexico, Charles Bradley, Katie Melua ou Flavia Coelho www.zmf.de
Festival Natala, du 13 au 16 juillet, à Col-
Les Artefacts, du 9 au 25 juin à Strasbourg avec Cypress Hill, J.C. Satan, Grand Blanc, The Hives ou Pone www.artefact.org
mar avec des DJs, des concerts – Klink Clock, White Wine avec Joe Haege de 31Knots, Beach Youth … – et des ciné-concerts www.hiero.fr
Solidays, du 24 au 26 juin à Paris avec
Das Fest, du 22 au 24 juillet, à Karlsruhe
Patrice, St Germain, Cypress Hill, Rover, General Elektriks, Keziah Jones, M83, Oxmo Puccino, Selah Sue, Flume ou The Avener www.solidays.org
Les Ondes Messines, du 29 juin au 3 juillet, à Metz avec Marina Kaye, Caravan Palace, Odezenne ou Fatnotronic + arts numériques – gratuit www.metz.fr
Rencontres & Racines, du 24 au 26
juin, à Audincourt (25) avec Oxmo Puccino, Jeanne Added, La Grande Sophie ou Vandal www.rencontres-et-racines. audincourt.com
Les Eurockéeennes, du 1er au 3 juillet, à
Belfort avec ZZ Top, Last Shadow Puppets, Beck, Air, Vince Staples, Tame Impala, M83, Mac DeMarco, Caribou, Courtney Barnett, Kurt Vile & The Violators, Last Train ou Action Bronson www.eurockeennes.fr
avec Rea Garvey, Wanda, Frank A. Dellé ou Element of Crime www.dasfest.net
Longevity, les 23 & 24 juillet, au Jardin des Deux Rives à Strasbourg www.longevity-festival.com Summer Vibration reggae festival, du 28 au 30 juillet, à Séles-
tat avec Alpha Blondy, Sinsemilia, Taiwan MC ou Tarrus Riley www.zone51.net
Festival de la Paille, les 29 & 30 juillet, à
Métabief (25) avec Birdy Nam Nam ou Tryo, Lilly Wood & the Prick ou Caribbean Dandee www.festivalpaille.fr
La Foire aux vins d’Alsace, du 5 au 15 août, à Colmar avec Les Insus, Alain Souchon & Laurent Voulzy, Limp Bizkit, The Cranberries ou The Avener www.foire-colmar.com
Summerlied, du 11 au 15 août à Ohlungen
(67) avec Alan Stivell, Emir Kusturica, Luc Arbogast ou Weepers Circus www.summerlied.org
Open Air Basel, les 12 & 13 août à Bâle avec Cinematic Orchestra, Battles ou Talib Kweli www.kaserne-basel.ch www.openairbs.ch
No Logo Festival, du 12 au 14 août, aux Forges de Fraisans (39) avec Damian “JR Gong” Marley, Dub Inc, Morgan Heritage ou Flavia Coelho www.nologofestival.fr Cabaret Vert, du 25 au 28 août, à Charleville-Mézières (08) avec Arno, Cassius, M83, NAS, Grandaddy, Fat White Family, The Internet, King Gizzard & The Lizard Wizard, Anderson .Paak www.cabaretvert.com Rock en Seine, du 26 au 28 août, domaine national de Saint-Cloud avec Last Shadow Puppets, Massive Attack, Cassius, Iggy Pop, La Femme, Damian “JR Gong” Marley, Birdy Nam Nam, CHVRCHES ou Grand Blanc www.rockenseine.com Watts A Bar, les 2 et 3 septembre, à Bar-
le-Duc (55) avec Les Wampas, Soldat Louis, Caribbean Dandee, Nomad Frequencies ou Dj Vandal www.wattsabar.fr
Décibulles © Laurent Khrâm Longvixay
Décibulles, du 8 au 10 juillet, à Neuve-Église (67) avec Rone, Fakear, Charlie Winston, CunninLynguists ou Sphère Primaire www.decibulles.com Zeltival, du 8 juillet au 7 août à Karlsruhe avec Tortoise, Cat Power, Nada Surf ou Lisa Simone www.tollhaus.de Rock a Field, les 9 & 10 juillet, à Luxembourg avec Pixies, Tyler, the Creator ou Vitalic www.rockafield.lu
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stars à l’est
Kamasi Washington
Il n’y a pas de meilleur moment que l’été pour rattraper le temps perdu pendant l’année à ne pas aller à des concerts de jazz. Toutes ces excuses qui vous semblaient bonnes n’ont désormais plus aucun poids. L’Hexagone offre son lot infini de plaisirs sonores aux plus fous du genre. Et, une fois de plus, le Grand Est n’est pas en reste.
Par Florent Servia
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es Vosges à l’Allemagne, quelques légendes et artistes dans le vent devraient ravir plus d’un mélomane. Non loin de la frontière, Stuttgart accueille le Jazz Open festival dont l’édition 2016 s’annonce frémissante : Chick Corea (qui fête son 70e anniversaire cette année), Stanley Clarke, Avishai Cohen, Christian Scott, Cyrille Aimée ou Cecile Mclorin Salvant en seront les têtes d’affiche à la musique exigeante et appréciable pour le plus grand nombre. Autre festival sélectif mais attaché à toucher un public large, Au Grès du jazz présente quelques pépites de premier choix. Hype d’abord, avec la venue de Kamasi Washington, le saxophoniste phare de Los Angeles et sideman de Kendrick Lamar, qui fait sensation depuis un an et la sortie de The Epic (rien que ça), un album où la transe d’un jazz cosmique influencé des années 1960 fait mouche ! Classique ensuite, avec les inusables Maceo Parker et Richard Galiano, l’élégante Diane Reeves et le formidable bassiste Stanley Clarke. Il ne fait plus de doute, et ce depuis longtemps, que le festival de la Petite Pierre est un rendez-vous
d’exception en Alsace. Plus difficiles d’accès, le Festival de Jazz et Musique improvisée en Franche-Comté de Besançon ou la version allemande du festival strasbourgeois Jazzdor à Berlin, ont pour vertu première de perpétuer la richesse et l’éclectisme musical français. À Besançon, dans la série des Impromptus singuliers qui laissent la parole à la création improvisée exigeante et risquée, le solo de guitare à 12 cordes de Thibault Florent ou le solo voix / contrebasse d’Élise Dabrowski relèvent du choc esthétique pour beaucoup. Il n’y a pourtant rien de plus formateur que de s’y confronter, pour la fascination inattendue et la curiosité qui nourrira l’écoute. À noter également, la présence du vibraphoniste Franck Tortiller, ancien directeur de l’Orchestre national du Jazz, de Patrice Héral (batterie) et d’Olivier Ker Ourio (harmonica) aux côtés du bassiste Frédéric Monino pour un hommage à Jaco Pastorius ! Même esprit au Jazzdor berlinois, mais avec un duo inédit de rêve entre le pianiste Joachim Kühn et le saxophoniste soprano Émile Parisien.
© Sylvain Gripoix
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météorites à mulhouse
dans la cour des grands
Airelle Besson
À Wolfisheim, le jazz a l’étoffe des grands. Non seulement par sa volonté d’attirer des têtes d’affiche, mais aussi par des concerts gratuits aussi relevés. Sur la scène des douves, l’excellente et très inspirée trompettiste Airelle Besson viendra présenter son nouveau répertoire en quartet. Une aubaine immanquable pour les Alsaciens de découvrir gratuitement une des artistes les plus en vue de la scène française. Autre trompettiste, autre chance pour le public, Julien Alour et son quintet aux penchants hard-bop se produira sur la scène de l’Esplanade. Côté chapiteau, Wolfi Jazz ne passe pas à côté des nouveaux chouchous anglais, le trio Gogo Penguin, qui, fort de son succès outremanche, a signé chez Universal. Une réussite qui lui vaut de conquérir les Français avec son jazz captivant aux accents pop. Des quelques grands noms d’artistes établis, on retiendra le très dansant projet Mandekan cubano de l’immense bassiste camerounais Richard Bona, le nouveau quartet d’Erik Truffaz et l’Attica Blues Big Band d’Archie Shepp. Que de noms ! Wolfi Jazz, à Wolfisheim, du 22 au 26 juin www.wolfijazz.com
la jazz-list Jazzdor Strasbourg-Berlin, du 31
mai au 3 juin, à Berlin, au Kesselhaus, dans la Kulturbrauerei (avec Dejan Terzic “Axiom” ou Joachim Kühn & Émile Parisien en duo) www.jazzdor-strasbourg-berlin.eu
Festival Jazz et Musique improvisée en Franche-Comté, du 28 juin au 2 juillet, à Besançon www.aspro-impro.fr
Jazz dans les Vallées, les 4, 5 et 11 juin, à Senones www.scene2.org
Jazz Open, du 8 au 17 juillet, à Stuttgart (avec Van Morrison, David Gilmour, Carlos Santana, Nils Petter Molvaer ou Avishai Cohen Trio) www.jazzopen.com
Festival Jazz Manouche, samedi 18
Au Grès du Jazz, du 5 au 15 août, à La
et dimanche 19 juin, à Zillisheim www.festivaljazzmanouche.org
Wolfi Jazz, du 22 au 26 juin, au Fort Kléber, à Wolfisheim (avec Archie Shepp & Attica Blues Big Band, Richard Bona & Mandekan Cubano, Selah Sue, Erik Truffaz 4tet, Hindi Zahra…) www.wolfijazz.com
Petite Pierre (avec Amadou & Mariam, Maceo Parker, Dianne Reeves, Kamasi Washington, Richard Galliano ou Yuri Buenaventura) www.augresdujazz.com
Festival météo, du 23 au 27 août, à
Roscoe Mitchell
Espèce d’ovni sur la scène des festivals français, météo s’est créé une réputation de rendez-vous de première classe pour les musiques improvisées. En à peine quatre jours se succèdent une armada de génies et de visionnaires du genre. En témoigne la clôture avec un artiste adulé par les amateurs de free jazz, le chicagoan Roscoe Mitchell, figure historique de l’Art Ensemble of Chicago. Plus accessible, l’hommage très festif de Thomas de Pourquery à Sun Ra semble presque étrange parmi toutes les expérimentations du festival. Enfin, pas si l’on considère la filiation cosmique sous-tendue par ce tribut à celui qui disait venir de la planète Saturne. Autres sommités du genre, le duo Archie Shepp / Joachim Kühn ou le trio Hamid Drake (batterie), William Parker (contrebasse) et Pat Thomas (piano). Mais puisqu’il importe peu au festival d’être une suite de têtes d’affiches, mieux vaut s’imprégner de la multitude d’expériences menées à Mulhouse : un solo de harpe de Zeena Parkins ; un duo contrebasse / violoncelle, un trio piano / batterie / platines, un solo de batterie, un solo de machines, un duo harpe / diffusion sonore et quantité d’autres étrangetés réjouissantes ! Festival Météo, du 23 au 27 août, à Mulhouse www.festival-meteo.fr
Mulhouse (avec Joëlle Léandre, Archie Shepp, Hamid Drake ou Mathias Delplanque) www.festival-meteo.fr Poly 188 Juin 16
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embrasser les aubes d’été
Les Flâneries musicales de Reims © Axel Coeuret
Quatuors à cordes aux puissants équilibres, chefs-d’œuvre pyrotechniques du bel canto, pièces pour orgue à l’implacable solennité, partitions baroques pétries d’obsédantes séductions, symphonies extatiques, pages pour violons virtuoses ou encore rencontres sonores improbables. Le paysage des festivals classiques de l’été 2016 s’annonce riche et contrasté. Présentation des manifestations qui comptent.
Par Hervé Lévy
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ans l’histoire de la musique, Jascha Heifetz (1901-1987) est un météore flamboyant : violoniste au son cristallin et à l’exigence indépassable, il a forgé le son de l’instrument au XXe siècle. Il était juste que le Festival international de Colmar lui rende hommage avec une programmation kaléidoscopique explorant les multiples facettes de son art (voir encadré), sans négliger quelques incursions en terres essentielle-
ment pianistiques. On retrouvera ainsi avec plaisir Grigory Sokolov (fidèle du festival depuis 2006) pour un récital où Schumann croise Chopin (7 juillet). Notre coup de cœur de cette 28e édition ? Un Double Concerto de Brahms d’anthologie, sommet du répertoire romantique, interprété par Renaud et Gautier Capuçon (10 juillet). Les deux frères se produisent régulièrement ensemble, développant une étonnante complicité. Pour
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Gautier, « il n’est pas évident d’expliquer ce qui relève des “liens du sang” ! Ce qui est formidable, lorsqu’on joue ensemble, c’est qu’on en vient à penser la même chose au même moment et que l’on a une confiance absolue l’un envers l’autre, une confiance qui permet d’aller très loin, d’essayer de nouvelles choses et de prendre des risques. » On retrouvera le violoncelliste aux Ludwigsburger Schlossfestspiele pour un concert au cours duquel sera créé A Serious Game de Christian Muthspiel (30 juin), concerto pour violoncelle basé sur une suite de Bach. Parmi les autres temps forts de l’événement allemand, mentionnons la rigueur inspirée de la violoniste Isabelle Faust dans une soirée classique où voisinent Haydn et Mozart (14 juillet). Un autre archet illuminera l’été, celui du violoncelliste Daniel Müller-Schott, artiste en résidence du Festival d’Echternach dont le point d’orgue sera sans conteste le ciné-concert de Nosferatu de Murnau (25 juin) accompagné à la tribune de la basilique de la cité luxembourgeoise par Paul Kayser. Des frissons au cœur de l’été…
Le choix des voix
Moins connu que son homologue se déroulant à Pesaro, cité natale du musicien, le Festival Rossini de Bad Wilbad installe le soleil du bel canto en pleine Forêt noire, faisant découvrir une rareté absolue, Demetrio e Polibio (9, 17 et 22 juillet), œuvre de jeunesse – que le compositeur prétendait avoir écrite à 13 ans – narrant une histoire d’amour sous l’empire parthe. Le temps fort du festival sera néanmoins une nouvelle production de Sigismondo (14, 16 et 24 juillet), œuvre trop souvent mésestimée, sans doute en raison d’un livret confus. Mais quelle musique ! Au Festival lyrique de Montperreux, carte blanche sera laissée au très talentueux ténor Julien Behr (8 juillet), rising star du chant français, tandis que la soirée d’ouverture présentera l’opérette de Francis Lopez, La Belle de Cadix (6 juillet) qui « nous invite à l’amour ». Dans ce paysage, n’oublions pas la traditionnelle tournée d’Opéra en plein air qui passe par la Lorraine, au Château de Haroué (2 et 3 septembre) et fait de nombreuses escales en Île-de-France. Au menu, une Bohème montée par Jacques Attali qui a décidément plus d’une corde à son arc. Autre manifestation sortant des sentiers battus, le très composite Festival de Wilz avec des productions à grand spectacle signées l’Opéra de Lvov d’Un Bal masqué (8 juillet) et d’Aïda (9 juillet).
Gardiens de l’ancien
L’été est propice à la plongée dans des sonorités préromantiques : parmi de nombreuses manifestations, citons le bien nommé Musique et mémoire associant répertoire baroque et joyaux patrimoniaux du plateau des Mille Étangs (Haute-Saône). Sa 23e édition est symboliquement placée sous le signe de Johann Jacob Froberger, un « infatigable voyageur au rayonnement européen » pour le directeur artistique et fondateur du festival, Fabrice Creux. Ensemble associé, Les Timbres propose une promenade au cœur des Concerts Royaux de Couperin (15 juillet). Au Festival de musique du Haut-Jura, 31e du nom, la viole de gambe de Christine Plubeau-Mazeaud entraînera le public des sonorités du XVIIe siècle de Monsieur de Sainte Colombe à la contemporanéité de Philippe Hersant (12 juin), tandis que le timbre extatique de Patricia Petibon lui fera faire un voyage haendélien (18 juin)… d’une essence similaire à celui de Sandrine Piau (30 septembre) au Festival de Fénétrange où la musique rencontre la gastronomie. Ce dernier est placé sous le signe de l’année 1685 où naquirent Bach, Haendel et Scarlatti ! Le must ? Un duo clavecin & piano autour du Kantor de Leipzig avec Violaine Cochard et Édouard
Lucas Debargue, pianiste, Nancyphonies © Félix Broede, Sony Classical
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© Bernard Fruhinsholz
L'été des
Festival international de Colmar
Ferlet (16 septembre) suivi d’un dîner insolite au Château concocté par Jonathan Birkenstock, chef du restaurant L’Argousier de Volmunster. Rendez-vous des baroques stars de la planète entière, le Festival de Froville a une fois encore convié du beau monde dans sa chapelle romane à l’impeccable acoustique comme le contre-ténor Philippe Jaroussky (19 juin) pour un programme magnifiant le Seicento italien.
Activistes chambristes
Pour sa 21e saison, Musicalta (pays de Rouffach), manifestation attachante, à la fois festival et académie classique mixe les influences, proposant un bouquet où le classicisme d’un concert autour des trois B, Bach, Beethoven
vendredi,
c’est permis Une visite guidée à 18h30, un concert en l’église à 20h, un autre au cloître à 21h : tel est le menu des Vendredis de Saint-Pierre-le-Jeune qui proposent un beau programme (intégralement gratuit) pour leur nouvelle saison avec notamment le Reger Trio (1er juillet, en photo). Ils interpréteront des œuvres du compositeur qui leur donne son nom à l’occasion du centenaire de sa disparition. Autre grand moment, la création mondiale d’Oblivion de Sebastian Rivas, pièce de théâtre musical fondée pour son auteur « sur la dualité entre incarnation et désincarnation ». Du 1er juillet au 26 août, en l’Église Saint-Pierrele-Jeune, à Strasbourg www.saintpierrelejeune.org 34
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et Brahms (5 août), voisine avec un récital trompette & orgue de Vicente Campos et Lionel Avot (19 juillet) rassemblant des pages baroques. Autres incontournables, les Scènes ouvertes (et gratuites), une douzaine de rendez-vous permettant d’apprécier le talent des étudiants de l’Académie ! Tout aussi intimiste et passionnant est le 12e Festival de Wissembourg dont la figure emblématique demeure l’éblouissant pianiste et compositeur Nikita Mndoyants qui interprétera notamment une de ses pièces, Amberd avec le violoncelliste Lev Sivkov (20 août). Cette année, plus que jamais, l’événement sera placé sous le signe de la perfection du quatuor à cordes avec quatre formations majeures invitées, les Quatuors Szymanowski, Zemlinsky, Arod et Ébène. L’occasion de découvrir un documentaire sur les derniers nommés en première projection française, 4 de Daniel Kutschinski (19 août), primé au Los Angeles Documentary Film Festival. Autres émotions aux Nancyphonies avec la traditionnelle Rave du classique (24 juillet), un passionnant récital de piano autour de Liszt avec Pascal Amoyel (23 juillet) et l’immense, la merveilleuse, l’indépassable soprano Felicity Lott (12 août) pour une variation autour de l’amour. Enfin, le Festival aux chandelles – un de nos préférés tant l’atmosphère de l’église de Saint-Pierre sur l’Hâte est charmante – invite à nouveau à de bien belles rencontres, comme celles des pianistes Claire Désert et Emmanuel Strosser (18 août) autour de Schubert, Brahms et Dvořák.
© Bernard Fruhinsholz
L'été des
viva violon !
Pour célébrer le violoniste de génie qu’a été Jascha Heifetz, le Festival international de Colmar s’est placé sous le signe de l’archet, explorant le répertoire tant aimé par le virtuose. En compagnie de L’Orchestre national du Capitole de Toulouse et de son chef le charismatique Tugan Sokhiev, on découvrira le Concerto de Korngold par Philippe Quint (5 juillet) et celui de Hartmann par le directeur musical du festival, Vladimir Spivakov (6 juillet). Notre coup de cœur ? Une soirée 100% Mendelssohn avec Vladimir Spivakov, l’Orchestre national philharmonique de Russie et Renaud Capuçon (9 juillet). À côté de ces instants symphoniques extatiques, des moments plus intimes permettront, par exemple, d’apprécier un duo piano & violon avec Sofja Gulbadamova et Julia Igonina (11 juillet) pour un programme fort excitant où Brahms rencontre Gershwin et des transcriptions de Debussy signées Heifetz !
© Bregenzer Festspiele / Ralph Larmann
Du 5 au 14 juillet, au Koïfus, en la Chapelle Saint-Pierre et en l’Église Saint-Matthieu, à Colmar www.festival-colmar.com
pour tout
l’orgue du monde
Sur les 7 000 orgues que compte l’Hexagone, l’Alsace en abrite 1 200 : il était juste que des manifestations lui rendent hommage… Outre, la 8e Saison internationale de Musique sacrée et d’orgue (anciennement Festival Callinet) qui s’achève en apothéose à Gerstheim avec Mendelssohn (25 juin), il faut mentionner le Festival de Masevaux qui fête son 40e anniversaire. Et pour célébrer cela, il fallait bien un Salve Regina de Jean Langlais (26 juin) interprété par la Maîtrise de Garçons de Colmar et les organistes Eric Lebrun et Marie-Ange Leurent. Du 26 juin au 11 septembre, à Masevaux www.festivalorguemasevaux.com
turandot du Le monde entier a découvert l’immense scène posée sur le lac de Constance dans un James Bond, Quantum of Solace. Cette année, les Bregenzer Festspiele accueillent Turandot de Puccini : décor fastueux avec immense Grande muraille et soldats de terre cuite de Xi’an sont au menu de cette superproduction opératique où spectacle XXL rime avec exigence musicale. Il est vrai que la station autrichienne est la résidence d’été des Wie-
lac
ner Symphoniker, ici dirigés par Paolo Carignani. Voilà pour la scène extérieure… Au Festspielhaus, se dégage d’une riche programmation une véritable rareté, Amleto de Franco Faccio, compositeur surtout célèbre comme chef, pour avoir dirigé les opéras de Verdi ! Du 20 juillet au 21 août, au Festspielhaus et sur le lac, à Bregenz www.bregenzerfestspiele.com Poly 188 Juin 16
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musiques de
légende
Geneviève Laurenceau © Yvan Schawandascht / Studio 2h
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Pour sa 7e édition, le Festival de musique d’Obernai se place sous le signe des contes et des légendes. Parmi une dizaine de concerts, on ne manquera pas une soirée dédiée aux Lieder de Schubert (23 juillet) peuplés de créatures fantastiques comme Le Roi des Aulnes ici proposés dans des versions surprenantes, parfois jazzy ! Autre temps fort, un rendez-vous consacré à l’improvisation avec deux maîtres du genre, le pianiste Karol Beffa et le saxophoniste Raphaël Imbert (28 juillet).
cultiver son jardin
big bang Ordre et chaos : tel est le thème de la 24e édition du festival de musique ancienne Voix et Route Romane qui convie son public à quatre week-ends visant à explorer l’histoire du temps faite d’oppositions entre, par exemple, l’équilibre parfait de la liturgie et les forces tourbillonnantes païennes, les Vertus et les Vices… Avec l’ensemble allemand VocaMe (27 août, à Kaysersberg) nous découvrirons une mise en musique de l’œuvre poétique de Christine de Pisan (1364-1432), passant de l’harmonie au désordre. Pour sa part l’ensemble Dialogos (2 septembre, à Strasbourg) nous plonge au cœur des rites païens et chrétiens de la naissance et de la mort en Bosnie 36
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VocaMe © Severin Schweiger
Du 22 au 29 juillet, dans différents lieux, à Obernai www.festivalmusiqueobernai.com
Avec pour thématique, Nature & Jardins, le Festival des Abbayes en Lorraine propose une promenade champêtre de Guillaume de Machaut à Mozart, de la Renaissance à l’ère baroque. Notre coup de cœur dans cette manifestation mêlant musique et patrimoine ? Des pièces vocales et instrumentales médiévales interprétées par l’Ensemble Roselis dans le cadre enchanteur de Notre-Dame de Galilée, à Saint-Dié-des-Vosges (25 juin). Du 24 juin au 23 août, dans plusieurs abbayes de Lorraine www.festivaldesabbayes.com
avec des musiques traditionnelles qui questionnent la création et la destruction. Une dualité également présente avec La Scola Metensis (3 septembre, Ottmarsheim) pour un concert au titre signifiant Pax aut bellum (la paix ou la guerre) composé principalement de chants grégoriens. On retrouvera ce répertoire avec la Schola Gregoriana Pragensis (9 septembre, Guebwiller) pour le très beau Tonaire de Saint-Martial de Limoges. Du 26 août au 18 septembre, sur la route romane d’Alsace www.voix-romane.com
© Axel Coeuret
champagne !
L'été des
Pendant une vingtaine de jours, la capitale du Champagne et ses environs baignent dans un flot effervescent de musique avec Les Flâneries musicales de Reims. Même s’il est difficile de faire son choix parmi une soixantaine de concerts (parfois en plein air), mentionnons une soirée en compagnie de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et de son directeur musical Marko
Letonja (12 juillet), un récital de l’immense pianiste qu’est Nelson Freire (28 juin) ou encore une exploration de la face cachée de la Renaissance par l’Ensemble Organum (9 juillet). Du 23 juin au 12 juillet, dans différents lieux, à Reims www.flaneriesreims.com
la classic list Festival de Froville (Lorraine), jusqu’au 10 juillet www.festivaldefroville.com
Festival d’orgue de Masevaux,
Bregenzer Festspiele (Autriche), du 20 juillet au 21 août www.bregenzerfestspiele.com
Festival d’Echternach (Luxembourg),
Festival de Wiltz (Luxembourg),
Festival de musique de chambre d’Obernai, du 22 au 29 juillet
jusqu’au 15 juillet www.echternachfestival.lu
Ludwigsburger Schlossfestspiele
(Allemagne), jusqu’au 18 septembre www.schlossfestspiele.de
Festival de musique du Haut-Jura,
du 5 au 24 juin www.festivalmusiquehautjura.com
Festival Rossini de Bad Wilbad
(Allemagne), du 17 juin au 24 juillet www.rossini-in-wildbad.de
Flâneries musicales de Reims, du 23 juin au 12 juillet www.flaneriesreims.com
Festival des Abbayes en Lorraine, du 24 juin au 23 août www.festivaldesabbayes.com
du 26 juin au 11 septembre www.festivalorguemasevaux.com
du 1er au 23 juillet www.festivalwiltz.lu
www.festivalmusiqueobernai.com
Les Vendredis de Saint-Pierre-leJeune (Strasbourg), du 1er juillet au 26 août
Festival de Fénétrange (Moselle), du 5 août au 8 octobre www.festival-fenetrange.org
Festival international de Colmar,
Festival international de Musique de Wissembourg, du 17 août au
www.saintpierrelejeune.org
du 5 au 14 juillet www.festival-colmar.com
Festival lyrique de Montperreux
(Doubs), du 6 au 15 juillet www.festival-montperreux.fr
Nancyphonies, du 8 juillet au 29 août www.nancyphonies
Musique et mémoire, du 15 au 31 juillet
4 septembre www.wissembourg-festival.com
Festival aux chandelles (à SainteMarie-aux-Mines), du 18 au 27 août www.festivalauxchandelles.fr
Voix et Route Romane (dans toute l’Alsace), du 26 août au 18 septembre www.voix-romane.com
www.musetmemoire.com
Musicalta (dans le pays de Rouffach), du 19 juillet au 5 août www.musicalta.com
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ÉDITO Par Hervé Lévy Illustration d’Éric Meyer pour Poly
complètement à l’est
L’
été est là. Comme chaque année, les Unes des magazines féminins invitent à prendre soin de soi. Perdez les kilos superflus de l’hiver, préparez votre peau au bronzage, découvrez nos dix conseils pour draguer à la plage, choisissez la bonne paire d’espadrilles… Ces incantations d’essence quasiment totalitaire au bonheur contemporain sont couplées à la sempiternelle et métaphysique question : que faire cet été ? Partir avec son amoureuse sur les bords enchantés des lacs italiens ? Voyager avec des potes sur les rives du fleuve Amour et apprécier les charmes envoûtants de la Mandchourie ? Arpenter à deux les avenues interminables où pointe la splendeur évanouie de Vienne ? Partir avec ses parents à Cabourg ? Et si l’on profitait plutôt des charmes du
(très) Grand Est, une région allant de Luxembourg à Dijon, de Zurich à Pforzheim et de Strasbourg à Reims ? L’occasion est belle en effet de (re)découvrir des festivals par dizaines, des expositions par centaines, des manifestations diverses pour les grands et les petits (randonnées gourmandes, dîners insolites du patrimoine, rassemblements de montgolfières, etc.) par milliers. Mais comment s’orienter dans des programmations d’une telle densité ? Notre unique but, dans ce numéro d’été, est de donner des points de repère, de partager nos coups de cœur, de faire aller nos lecteurs terriblement loin, tout en restant pourtant proches de chez eux… et de l’essentiel en dévoilant les dessous chics des événements qui feront le sel de l’été.
Agenda des
Bas-Rhin Sillons Entouré de cinq danseurs issus de techniques différentes, Brahim Bouchelaghem interroge la notion d’espace. Mardi 7 juin, aux Tanzmatten, à Sélestat
☛☛ www.tanzmatten.fr
L’Art du rire Seul en scène, Jos Houben anime une conférence humoristique d’un genre particulier, disséquant les mécanismes du rire. Mercredi 8 juin, au Point d’Eau, à Ostwald
☛☛ www.ville-ostwald.fr
Freddie Gibbs Du hip-hop américain sans concessions avec, en première partie, Art District en DJ set. 38
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Mercredi 8 juin, à La Laiterie, à Strasbourg
☛☛ www.artefact.org
Orchestre philharmonique de Strasbourg Sous la baguette de Christian Kluxen avec la harpiste Pauline Pauline Haas, un programme Haydn / Boieldieu / Mozart. Jeudi 16 juin, au Pavillon Joséphine, à Strasbourg & vendredi 17, en l’Église SaintBarthélémy, à Saales
☛☛ www.philharmoniquestrasbourg.eu
Paradise Bangkok Molam VOIR P.26 International Band L’improbable et détonante formation explose les genres, entre style rural, western funk et thaï music des 70s. Jeudi 16 juin, à l’espace culturel Django Reinhardt, à Strasbourg
☛☛ www.contre-temps.net
Don Carlo Le chef-d’œuvre de Verdi où petite et grande histoire se rencontrent, mis en scène par Robert Carsen. Du 17 au 28 juin, à l’Opéra, à Strasbourg, puis vendredi 8 et dimanche 10 juillet, à la Filature, à Mulhouse
☛☛ www.operanationaldurhin.eu
Orchestre philharmonique de Strasbourg Sous la baguette de Marko Letonja, un programme rassemblant des pages de Beethoven, Brahms et Mozart. Vendredi 1er juillet, au Cosec, à Sélestat, samedi 2, au centre culturel, à Brumath et samedi 9, à la Cité de la Musique et de la Danse, à Strasbourg
☛☛ www.philharmoniquestrasbourg.eu
Rodrigo Y Gabriela Un duo de guitaristes mexicains
Agenda des
mêlant le flamenco à des éléments pop ou jazz. Lundi 11 juillet, à La Laiterie, à Strasbourg ☛☛ www.artefact.org
Clair de Nuit Pour sa 17e édition, le “festival à énergie positive” mêle à nouveau rock, folk, swing, chanson française, blues, soul et musiques du monde. Du 29 au 31 juillet, à Goxwiller et du 5 au 7 août, à Andlau ☛☛ www.clairdenuit.fr
Festival Holtzi Pour sa 12e édition, ce festival titille nos zygomatiques. Du 19 au 21 août, au Foyer SaintLaurent, à Holtzheim ☛☛ www.festivalholtzi.fr
Montbéliard, Belfort, Mulhouse & Colmar Le Printemps du Tango La 4e édition du festival est le rendezvous des amoureux de culture argentine. La programmation saura les combler comme elle surprendra les curieux avec des événements ouverts à tous ! Du 9 au 12 juin, à Mulhouse
☛☛ www.leprintempsdutangomulhouse.fr
Enfants du cristal Un opéra créé avec des personnes en situation de handicap par l’association Adèle de Glaubitz, en collaboration avec l’Opéra-Studio de Genève. Les 9, 10, 11, 16, 17 et 18 juin, à l’Institut Saint-André, à Cernay
☛☛ www.glaubitz.fr
Le Petit peuple de la brume Pour ce spectacle jeune public (dès 4 ans), il faut jouer les explorateurs afin de découvrir d’étranges contrées. Mercredi 15 juin, à La Filature, à Mulhouse
☛☛ www.lafilature.org
Festival Beethoven / Honegger Chaque saison de l’Orchestre symphonique de Mulhouse se termine par un bouquet de concerts, allant de la musique de chambre à la symphonie. Du 16 au 19 juin, à La Filature, à Mulhouse
☛☛ www.mulhouse.fr
Cirk’ô Markstein Un lieu exceptionnel, sur les crêtes Vosgiennes, à 1 200 mètres d’altitude. Voilà le lieu où va se dresser le chapiteau de la 12e édition du festival. Du 20 juin au 1er juillet, au Markstein ☛☛ www.cirkomarkstein.com
Site des Baraques du 14, à La Vieille Loye
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Counter Phrases VOIR P.20 Un ciné-concert sur des partitions écrites à partir de gestuelles chorégraphiées par Anne Teresa De Keersmaeker et filmées par Thierry De Mey. Du 16 au 19 juin, à La Filature, à Mulhouse
Birgit Oigus, Wooden Megaphones © Tonu Tunnel
☛☛ www.mulhouse.fr
Rencontres et Racines Ce rendez-vous incontournable est une véritable plateforme de la world music. Découvrez l’ambiance chaleureuse d’un village cosmopolite ou les différences s’effacent pour mieux se compléter. Du 24 au 26 juin, à La Filature Japy, à Audincourt
☛☛ www.rencontres-et-racines. audincourt.com
l’appel de la forêt Pour la troisième édition du festival Back to the Trees, musiciens, vidéastes et chamanes investissent la forêt de Chaux et proposent une traversée des bois à la lueur d’une lampe de poche pour débusquer l’art au milieu des feuilles. Créations sonores, spectacles et œuvres contemporaines sont invités au détour du sentier, comme la musique électroacoustique d’Émilie Mousset ou les sculptures mystiques de Gérald Colomb. L’association Elektrophonie propose également rencontres et ateliers pour parler du rôle intime, philosophique et scientifique de la forêt. (F.T.) Samedi 25 juin de 18h à 1h du matin, Site des Baraques du 14, à La Vieille Loye – www.salineroyale.com
Les Pluralies Le festival repose sur trois principes : pluridisciplinarité des arts de la scène, mise en valeur du patrimoine architectural et convivialité avec des spectacles gratuits à 19h dans le cadre d’une auberge. En ouverture : Zaz. Du 20 au 23 juillet, différents lieux, à Luxeuil-les-Bains
☛☛ www.pluralies.net
Le Mangeur de lune Loin des salles classiques, la volonté de donner lieu et vie aux créateurs de Poly 188 Juin 16
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Agenda des
tous genres, alliée à l’envie de partager des cultures d’ici et d’ailleurs, ont fait naître ce projet : des concerts et des spectacles vivants, sous un chapiteau de cirque en milieu rural. Du 17 au 21 août, sous chapiteau, à Rouffach
Jazz et Musique improvisée en Franche-Comté Pour sa 35e édition, la manifestation explore toutes les facettes et les évolutions du jazz et de l’improvisation. Du 28 juin au 2 juillet, au Kursaal, à Besançon
☛☛ www.lesmangeursdelune.fr
☛☛ www.aspro-impro.fr
☛☛ www.staatstheater.saarland
Festival des Mômes Des spectacles au théâtre, des spectacles en salle pour les tout-petits, des spectacles en rue, des ateliers et des espaces ludiques. De quoi ravir les bambins. Du 18 au 21 août, dans différents lieux, à Montbéliard
De Bouche à Oreille Un festival pour la bouche avec des soirées de découverte de la gastronomie jurassienne. L’oreille ce sont des concerts variés, des conteurs, des spectacles et des animations, alliant musique, gastronomie et convivialité. Du 15 au 24 juillet, différents lieux à Saint-Julien (Jura)
Falstaff Le célèbre opéra de Verdi autour du chevalier Falstaff et sa recherche maladroite de l’amour. Du 11 juin au 17 juillet au Saarländisches Staatstheater, à Sarrebruck
☛☛ www.festivaldesmomes.fr
☛☛ www.festival-jura.com
Franche-Comté (Sud) & Bourgogne
Sarre, Lorraine & Luxembourg
Jours de Danse La Compagnie Pernette favorise la rencontre de tous les publics autour de la danse : professionnels, amateurs, handicapés, troisième âge… De beaux dialogues en perspective. Vendredi 24 et samedi 25 juin, au centre-ville, à Besançon
Cavalleria Rusticana / I Pagliacci Ce programme associe deux œuvres qui marquent la naissance de l’opéra vériste, deux drames de la passion et de la jalousie qui comptent parmi les plus populaires du répertoire italien. Du 3 au 7 juin, à l’Opéra-Théâtre, à Metz
☛☛ www.opera.metzmetropole.fr
☛☛ www.staatstheater.saarland
Dimanche au Château Pendant tout l’été le jardin du château devient un point de rencontre pour les amateurs de musique. Chaque dimanche du 12 juin au 28 août au Schloss, à Sarrebruck
☛☛ www.rvsbr.de
Riccardo Tesi & Banditaliana Le quatuor ensoleillé formé autour de l’accordéoniste toscan compte parmi les ambassadeurs musicaux de l’Italie. Jeudi 9 juin, à la Philharmonie, à Luxembourg
☛☛ www.philharmonie.lu
Tandem © Alexander Lässner
☛☛ www.compagnie-pernette.com
Peer Gynt Un ballet chorégraphié par Stijn Celis qui explore les différentes facettes du héros, du vaurien au narcisse. Jeudi 9 et lundi 20 juin au Saarländisches Staatstheater, à Sarrebruck
passage obligé Pour la clôture de ses trois ans de résidence dans la Vallée de la Haute Bruche, la Compagnie Dégadézo inaugure l’exposition Des Vallées en tandem. Sur le thème du passage à l’âge adulte, adolescents et parents sont les sujets d’une scénographie visuelle et sonore. Les duos, habitants de l’Alsace ou des Vosges, sont photographiés dans un lieu de leur choix et leurs paroles enregistrées. Cette même adolescence s’exprime en danse sur le Sentier des Passeurs. Avec Rites de passage, la performance de Dégadézo reflète le rapport au corps et à l’individu vécu à cet âge de transition. Cette chorégraphie s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec 40
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l’association Hélicoop qui transforme le Sentier des Passeurs en Biennale d’Art contemporain pour l’été. Itinéraire secret entre l’Alsace annexée et les Vosges occupées, ce qui fut autrefois le chemin de la liberté devient un parcours initiatique semé d’œuvres ancrées dans l’histoire et la nature. (F.T.) Du 1er juillet au 18 septembre, exposition Des Vallées en tandem, au Palais abbatial de Senones (88) Samedi 2 juillet, Rites de passage, au Sentier des Passeurs de la Vallée de la Bruche (67) www.degadezo.com
Agenda des
Ben-Hur Un ciné-concert de l’OPL sur le film de Fred Niblo, un des plus grands succès du muet. Jeudi 9 juin, à la Philharmonie, à Luxembourg
Phalsbourg festival de théâtre 22 ➔ 31/07
☛☛ www.philharmonie.lu
© Franck Petricenko
RenaissanceS Pour sa 19e édition, le festival offrira de grands moments de spectacle, pour toute la famille, autour d’un patrimoine commun. Du 1er au 3 juillet, différents lieux, à Bar-le-Duc ☛☛ www.festivalrenaissances.com
Volcano Festival Ce festival loin du mainstream ouvre sa scène à des groupes punk rock méconnus comme Antilope Gang ou Captain Planet. Samedi 9 juillet, au Skatepark, à Theley
☛☛ www.volcanofestival.de
Urban Art Festival Le festival du hip-hop s’installe dans le cadre exceptionnel de la Völklinger Hütte, avec entre autres Megaloh, K.I.Z, Lance Butters. Vendredi 15 juillet, à la Weltkulturerbe Völklinger Hütte, à Völklingen
☛☛ www.urbanart-festival.de
East Summer Fest Un événement unique en Meurtheet-Moselle où sont invités des artistes comme Los Tres Puntos, Banane Metalik ou Black Bomb A. Vendredi 15 et samedi 16 juillet, au Stade Marcel Crusem, à Dieulouard
☛☛ www.eastsummerfest.fr
Saarmageddon LE festival Rock & Metal dans la Sarre! Le vendredi 29 juillet au Messegelände, à Sarrebruck
☛☛ www.garage-sb.de
Rocco del Schlacko Entre Sick Of It All, Sondaschule, John Coffey, Fjørt, Razz ou Kafvka, le choix des fans du punk rock sera épineux ! Du 11 au 13 août, à Püttlingen
☛☛ www.rocco-del-schlacko.de
quartiers d’été Le festival de théâtre de Phalsbourg sème un nouveau vent de fête au cœur de cette ville de 5 000 âmes fortifiée par Vauban. 10 jours de festival. Une dizaine de spectacles. 15 000 visiteurs pour de nombreuses représentations et des concerts gratuits tous les soirs, en salle ou en plein air, dans les cours, sur les places ou jusque dans les fossés de la muraille de la ville. La grande place d’Armes, toute de rouge vêtue par les bénévoles, où trône fièrement la superbe église Notre-Dame de L’Assomption sert de décor à la guinguette et aux permanents happenings des diverses compagnies de théâtre et de musique de rue. Le pré-festival et son traditionnel feu d’artifice, le 13 juillet, reste encore et toujours le secret le mieux gardé de l’été. Pas question de dévoiler la performance artistique sélectionnée cette année pour illuminer la plus belle de vos nuits. (J.J.) Du 22 au 31 juillet, à Phalsbourg (57) www.phalsbourg.fr
La Mousson d’été Lectures, rencontres, spectacles, concerts, université d’été européenne… Du 23 au 29 août, à l’Abbaye des Prémontrés, à Pont-à-Mousson
Dornröschen Le ballet raconte l’histoire d’Anastasia. Mercredi 8 juin et vendredi 1er juillet au Badisches Staatstheater, à Karlsruhe
☛☛ www.meec.org
☛☛ www.staatstheater.karlsruhe.de
Bade-Wurtemberg (Nord) & Rhenanie-Palatinat
Kamehameha Festival Le meilleur de la musique électro sur quatre scènes représentant les éléments. Vendredi 10 et samedi 11 juin au Flugplatz, à Offenburg
Maifeld Derby Plus de 80 artistes internationaux comme James Blake, Mø ou Explosion in the sky vont mettre les quatre scènes du festival en feu. Du 3 au 5 juin au Maimarktgelände, à Mannheim
☛☛ www.maifeld-derby.de
☛☛ www.kamehameha-festival.de
Les Ballets de Monte-Carlo Le Lac des cygnes est revisité par le chorégraphe Jean-Christophe Maillot. Vendredi 17 et samedi 18 juin, au Festspielhaus, à Baden-Baden
☛☛ www.festspielhaus.de
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Agenda des
Strasbourg Jardin des deux rives 13/07
FEU D’ARTIFICE SONORE
© Pascal Bastien
Voici venu le temps de la traditionnelle Symphonie des deux rives concert en plein air (gratuit) de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Musiques enchanteresses. Ciel qui s’assombrit peu à peu. Quelques sandwiches et salades “tirés du sac” sur une nappe à carreaux. Le vin rouge qui va avec. Un petit pull pour les éventuels frimas nocturnes. Et nous voici tout tourneboulés. La tête dans les étoiles et les oreilles pleines de musique. Un peu étourdis. Transportés. Émerveillés. Demeurent ainsi, année après année, de beaux souvenirs, de puissants éclats sonores et visuels. (H.L.) Mercredi 13 juillet, au Jardin des deux rives (Strasbourg) www.philharmonique-strasbourg.eu
Jazzopen Stuttgart Les légendes vivantes du jazz vont faire swinguer Stuttgart avec Santana, Van Morrison ou encore Cyrille Aimée. Du 8 au 17 juillet, à Stuttgart
☛☛ www.jazzopen.com
Zeltival Le festival culte de l’été à Karlsruhe qui enchante la ville pendant un mois ! Avec Gregory Porter, Ana Tijoux, etc. Du 8 juillet au 7 août, sous tentes au Tollhaus, à Karlsruhe
☛☛ www.tollhaus.de
Landauer Sommer Diverses scènes installées au centreville offrent un choix musical large pour tous les goûts : amateurs de swing, jazz, pop, rock ou Schlager y trouveront leur compte. Du 8 au 10 juillet, au centre-ville, à Landau
☛☛ www.landau-tourismus.de
La Walkyrie L’opéra de Wagner est présenté en version concertante avec des chanteurs d’exception dont Jonas Kaufmann. Jeudi 7 et dimanche 10 juillet, au Festspielhaus, à Baden-Baden
☛☛ www.festspielhaus.de
Les Chorégraphes se présentent Une soirée pour découvrir de jeunes talents et leurs créations. Les 9, 13, 16 et 18 juillet au Badisches Staatstheater, à Karlsruhe
☛☛ www.staatstheater.karlsruhe.de 42
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Zeltmusikfestival Flavia Coelho, Calexico, Charles Bradley, Katie Melua... Un plateau d'exception ! Du 12 au 31 juillet au Festivalgelände Freiburg Mundenhof, à Fribourg en Brisgau
☛☛ www.zmf.de
Sommerspektakel Trois jours de musique live en ville, accompagnés de marchés, de dégustations de spécialités culinaires et d’amusements pour les enfants. Du 15 au 17 juillet, au Wilhelmsplatz, à Heidelberg
☛☛ www.sommerspektakel-heidelberg.de
Baden-Baden Gala Quatre des plus grands chanteurs de la planète se sont données rendezvous à Baden-Baden pour un feu d'artifices vocal : Anja Harteros, Elina Garanča, Jonas Kaufmann et Bryn Terfel. Vendredi 22 et dimanche 24 juillet, au Festspielhaus, à BadenBaden
☛☛ www.festspielhaus.de
Seebühnenzauber Dans une atmosphère romantique au bord du lac au milieu du Luisenpark, des stars comme Maria Serrano, la reine du Flamenco ou encore Jan Josef Liefers (acteur culte allemand) enchantent leur public. Du 23 juillet au 10 septembre, au Luisenpark, à Mannheim
☛☛ www.seebuehnenzauber.de
Das Fest Le festival qui s’adresse à tous les goûts musicaux revient avec des groupes bien connus en Allemagne entre autres Rea Garvey ou encore Element of Crime. Du 22 au 24 juillet à la GüntherKlotz-Anlage, à Karlsruhe
☛☛ www.dasfest.de
Bade-Wurtemberg (Sud) Concerts d’orgue de la Cathédrale Les plus grands organistes internationaux viennent pour faire résonner le bijou qu’est la Cathédrale. Du 22 juin au 27 septembre, tous les mardis, en la Cathédrale, à Freiburg im Breisgau
☛☛ www.muensterorgelkonzerte.de
10e Été musical d’Ettenheim Un incontournable pour les amateurs de musique classique avec l’orchestre de chambre de Mayence et les Percussions Posaune de Leipzig. Du 23 juin au 24 juillet, au Bürgersaal im Rathaus, à Ettenheim
☛☛ www.musikfreunde-ettenheim.de
Southside Festival Rammstein, Fritz Kalkbrenner, Dropkick Murphys, The Offspring : ce festival vous offre que les meilleurs. Du 24 au 26 juin, à Neuhausen ob Eck
☛☛ www.southside.de
Kreuzgangkonzerte Un mois de concerts classiques dans
Agenda des
un cadre enchanteur avec entre autres Beethoven et Mozart. Du 25 juin au 24 juillet, au cloître d’Offenburg
☛☛ www.kulturbuero.offenburg.de
Stimmen Festival Comme chaque année un des points forts de la saisons de festivals avec Massive Attack, Carmen Souza et beaucoup d’autres. Du 12 au 31 juillet, à Lörrach
☛☛ www.stimmen.com
Sea You Festival Deux jours en musique, à côté de l’eau, c’est déjà comme des minivacances. Samedi 16 & dimanche 17 juillet, au Tunisee, Fribourg en Brisgau
☛☛ www.seayou-festival.de
Summer Blues Basel Une journée sous le signe du Blues en plein centre ville. Extraordinaire ! Vendredi 1er juillet, au centre de Bâle
☛☛ www.summerblues.ch
Hill Chill Open Air Le festival alternatif avec des groupes rock (notamment régionaux) prend d’assaut Riehen. Vendredi 1er et samedi 2 juillet, au Sarasinpark à Riehen
☛☛ www.hillchill.ch
Summerstage Basel Le Festival de l’été dans la métropole suisse ! Du 14 au 16 juillet, au Park im Grünen, à Bâle
Im Fluss Festival Un festival sur l’eau en plein cœur de la ville. Déjà un classique incontournable pour les habitants et les touristes. Du 27 juillet au 13 août, au Oberer Rheinweg, à Bâle
☛☛ www.imfluss.ch
Open Air Basel Au menu du festival : stars internationales, gastronomie et le projet Viva con agua qui attire l’attention des plus jeunes sur l’importance de cet élément indispensable à la vie. Vendredi 12 et samedi 13 août, à la Kaserne, à Bâle
☛☛ www.openairbs.ch
☛☛ www.summerstage.ch
Mini Rock Festival Un mix savoureux d’artistes connus et nouveaux talents va enflammer la vallée du Neckar entre le rock de Trailerpark, le Punkrock avec Adam Angst et du hip-hop avec Genetikk. Vendredi 5 et samedi 6 août, à Horb am Neckar
Metz Opéra-Théât re de Metz Métrop ole 17 ➔ 19/06
☛☛ www.mini-rock-festival.de
Suisse Zorba © Florian Burger
Liestal Air Un festival pour toute la famille avec des stars suisses et internationales. Vendredi 3 et samedi 4 juin, au Obergestadeckplatz, à Liestal
☛☛ www.liestalair.ch
Greenfield Festival Les Red Hot Chili Peppers vont faire fondre les glaciers suisses ! En compagnie des Dropkick Murphys, d’AntiFlag, The Offspring et beaucoup d’autres. Du 8 au 11 juin au Jungfrauenpark à Interlaken
☛☛ www.greenfieldfestival.ch
Pärkli Jam De jeunes musiciens régionaux et des stars internationaux se réunissent pour un festival organisé par des jeunes avec un accès gratuit pour tout le monde. Du 24 au 26 juin, au St. Johannspark, à Bâle
☛☛ www.paerklijam.ch
UN Z QUI VEUT DIRE ZORBA Lorsqu’on pense à Zorba le Grec, des images fusent et viennent envahir notre esprit, notamment celles d’Anthony Quinn virevoltant sans se soucier du lendemain en des chorégraphies sirtakiesques, dans le film de Michael Cacoyannis inspiré d’un roman. Míkis Theodorákis a eu l’excellente idée d’adapter en ballet le récit de Níkos Kazantzákis (en 1988), celui d’un Américain raisonnable et posé croisant la route d’un Crétois libre et déluré. L’Opéra-Théâtre de Metz Métropole présente un spectacle vivifiant, véritable hymne au corps dansant en deux actes, racontant les difficultés à se faire une place dans une société hostile, les drames qu’on tente de surmonter en faisant valser ses idées noires. (E.D.) Du 17 au 19 juin à L’Opéra-Théâtre de Metz Métropole www.opera.metzmetropole.fr Poly 188 Juin 16
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Agenda des
☛☛ Ferveurs baroques 22 peintures des XVIIe et XVIIIe siècles italiens de la collection Kaufmann / Schlageter ainsi que des œuvres de collectionneurs strasbourgeois ayant partagé avec eux un goût pour le baroque. Jusqu’au 29 août, au Musée des Beaux-Arts, à Strasbourg
Bas-Rhin Rue des Arts La manifestation transforme chaque année la Grand’Rue de Barr en galerie d’Art à ciel ouvert. Les dimanches 12 juin, 10 juillet et 7 août, à Barr
☛☛ www.barr.fr
☛☛ www.musees.strasbourg.eu
Hou-Chou Le photographe Ken Matsubara s’intéresse à la cérémonie de libération des oiseaux accomplie dans les temples bouddhistes comme un vœu vertueux. Jusqu’au 19 juin, à La Chambre, à Strasbourg
Oncle Sam, Thomas Nast et Tomi Ungerer Cette satire politique et sociale des États-Unis confronte les dessins de Thomas Nast (1840-1902), considéré comme un des pères de la caricature,
avec l’œuvre de Tomi. Jusqu’au 2 septembre, au Musée Tomi Ungerer, à Strasbourg
☛☛ www.musees.strasbourg.eu
Fernando Botero Une exposition où est présentée l’intégralité de sa dernière série Boterosutra, à côté d’une cinquantaine d’œuvres représentatives de sa trajectoire. Jusqu’au 4 septembre, au Musée Würth, à Erstein
☛☛ www.musee-wurth.fr
Brouhaharium Réalisé à partir de 18 machines
☛☛ www.la-chambre.org
Ana ziqquratim Le titre de l’exposition signifie “Vers la ziggurat” en langue akkadienne. Elle retrace la genèse de ces tours mésopotamiennes, abordant aussi l’iconographie de la Tour de Babel. Jusqu’au 21 juin, à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg
☛☛ www.bnu.fr
MétaLmorphoses Un dialogue entre patrimoine et création, autour des riches collections “métal” des Musées de Haguenau. Jusqu’au 1er juillet, à l’Espace Saint-Martin, à Haguenau ☛☛ www.haguenau2015.fr
Aujourd’hui, c’est toujours maintenant ? Le photographe alsacien Pascal Bastien s’interroge en images noir & blanc, muni de son appareil 6X6, nous renvoyant à des questionnements existentiels. Jusqu’au 31 juillet, à Stimultania, à Strasbourg
Dernière danse VOIR P.70 L’exposition présente les variantes iconographiques du thème des Danses macabres dans les collections des musées strasbourgeois. Jusqu’au 29 août, à la Galerie Heitz du Palais Rohan, à Strasbourg ☛☛ www.musees.strasbourg.eu 44
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© «Ampel Magazin» Anja Wicki, 2016
☛☛ www.stimultania.org
BÂLE CARTOON MUSEUM ➔ 19 / 06
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Agenda des
Meisenthal Musée du Verre ➔ 18 / 09
Lumière ! L’exposition invite les curieux à Explorer l’impossible avec un phénomène physique complexe au rôle prépondérant pour la vie. Jusqu’au 31 décembre, au Musée zoologique, à Strasbourg
☛☛ www.musees.strasbourg.eu
© Guy Rebmeister
Brumath-Brocomagus De nombreuses fouilles archéologiques se sont succédées sur le territoire de la Ville de Brumath au cours des dernières décennies. Présentation de découvertes passionnantes et du monde gallo-romain. Jusqu’au 31 décembre, au Musée archéologique, à Strasbourg
☛☛ www.musees.strasbourg.eu
DU STANDARD À L’OUVRAGE D’ART Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert sont les chouchous de Yann Grienenberger, directeur du CIAV qui a croisé la route du duo de designers V8 une première fois en 2006 avec la création de BIX, soit une canette de 33 cl réalisée en verre, rendant chic un réceptacle issu de la grande distribution. Selon lui, « les V8 pratiquent le design comme on bricole des mobylettes. Ils prennent plaisir à démonter le moteur, pièce par pièce » pour le comprendre. L’exposition coproduite par le CIAV et le Musée du verre rassemble des Précieuses contrefaçons conçues depuis BIX : des créations artisanales d’objets industriels produits en masse, comme une Baladeuse (2011) ou un Projo en verre soufflé (2013). V8 : « Il n’est pas, à proprement dit, question de détournement. On cherche à tendre vers l’archétype, la forme qui résumerait une idée de la façon la plus universelle possible, tout en étant le plus simple possible. » (E.D.) Jusqu’au 18 septembre, au Musée du Verre, à Meisenthal www.site-verrier-meisenthal.fr
musicales créées par l’artiste Michael Bradke, le Brouhaharium invite petits (dès 3 ans) et grands à taper, frotter, chanter ou encore mixer. Jusqu’au 4 septembre, au Vaisseau, à Strasbourg
☛☛ www.levaisseau.com
Témoins industriels des trois vallées À travers cette exposition de photographies, on plonge dans le passé industriel de l’Alsace du Nord. Jusqu’au 31 octobre, au Musée du Fer, à Reichshoffen
☛☛ www.musees-vosges-nord.org
Le Cabinet des merveilles Découvrons quinze années d’acquisitions des dix musées de la Ville de Strasbourg, au travers d’une sélection d’œuvres de techniques, d’époques et d’usages très variés. Jusqu’au 23 octobre, au MAMCS, à Strasbourg
☛☛ www.musees.strasbourg.eu 46
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Lalique et l’art du voyage Paquebots, trains, automobiles : trois modes de transport qui connaissent un développement considérable au début du XXe siècle. Jusqu’au 2 novembre, au Musée Lalique, à Wingen-sur-Moder
☛☛ www.musee-lalique.com
Les yeux plus gros… Les élèves de l’École municipale d’Arts plastiques d’Erstein sortent leurs cartons pour exposer leurs réalisations autour de la thématique de la gourmandise. Du 3 au 26 juin, à l’Etappenstall, à Erstein
☛☛ www.ville-erstein.fr
Saison France-Corée Une exposition mais également des performances, des conférences et des projections pour un voyage au Pays du Matin calme. Du 5 juin au 31 juillet, au Point Fort, à Niederhausbergen
☛☛ www.lepointfort.eu
Ultralocal Troisième et dernier volet du cycle Think global, Act local proposé par COAL, les commissaires invités par le CEAAC en 2015 / 2016. Du 18 juin au 17 octobre, au CEAAC, à Strasbourg
☛☛ www.ceaac.org
Papiers, s’il vous plait S’appuyant sur le fonds considérable du Musée Nicéphore Niepce, La Chambre explore le rapport ambigu de la photographie avec le rôle qu’elle endosse dès qu’il est question d’identité judiciaire. Du 24 juin au 24 juillet, puis du 17 au 28 août, à La Chambre, à Strasbourg
☛☛ www.la-chambre.org
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Agenda des
Vitrines sur l’Art Les Galeries Lafayette accueillent des artistes contemporains dans leurs vitrines. Les plasticiens présentés font écho à la programmation du CEAAC avec Célie Falières, du Frac avec Naji Kamouche et du Mamcs avec Philippe Ramette. Une belle occasion de faire entrer l’Art dans la cité ! Du 5 au 30 juillet, dans les vitrines des Galeries Lafayette, à Strasbourg
☛☛ www.galeriedesgaleries.com
Des bêtes, des hommes et des dieux Entre réalité et imaginaire, les photographies de Benoît de Carpentier et Christian Untereiner interrogent notre rapport à la nature. À découvrir aussi l’installation interactive FaceBoux de Philippe Buttani. Du 6 juillet au 4 septembre, au Musée du Pays de Hanau, à Bouxwiller
☛☛ www.museedupaysdehanau.eu
Montbéliard, Belfort Mulhouse & Colmar Dancing ashes En 2012, le photographe Colin Delfosse suit différents groupes rebelles du Nord Kivu et brosse le portrait actuel de cette province de l’Est du Congo, terrain de combats violents depuis plus de vingt ans. Jusqu’au 15 juin, à l’Espace Lézard, à Colmar
Ô Kalamkari Cette exposition met à l’honneur un art ancestral de l’Inde, le Kalamkari, des toiles peintes, ancêtres des indiennes qui ont rendu la région de Mulhouse célèbre. Jusqu’au 26 juin, au Parc de Wesserling, à Husseren-Wesserling
☛☛ www.parc-wesserling.fr
O! L’exposition invite à suivre le parcours surprenant de l’eau, de sa naissance cosmique à son arrivée sur Terre. Jusqu’au 28 août, au Musée EDF Electropolis, à Mulhouse
☛☛ electropolis.edf.com
Jean Puy Rassemblant une centaine d’œuvres et de documents, cette rétrospective met en lumière l’œuvre de ce peintre, peu connu, rattaché au Fauvisme. Jusqu’au 18 septembre, au Musée du Château des ducs de Wurtemberg, à Montbéliard
☛☛ www.montbeliard.fr
Splendeurs minérales Une sélection parmi plus de 3 000 échantillons raconte un univers riche et étonnant, entre énigme géologique, intérêt scientifique, qualité esthétique, faisant redécouvrir ce monde cristallin.
Jusqu’au 9 octobre, au Musée d’Art et d’Histoire, à Montbéliard
☛☛ www.montbeliard.fr
Histoire de femmes Une plongée dans le rôle des femmes dans l’industrie textile du XVIIIe siècle à nos jours, avec par exemple, la découverte de métiers oubliés. Jusqu’au 9 octobre, au Musée de l’Impression sur Étoffes, à Mulhouse
☛☛ www.musee-impression.com
Impertinente by Chantal Thomass Une centaine de créations de prêt-àporter, de lingerie et d’accessoires signées Chantal Thomass est présentée. Elle ose et elle séduit, avec audace. Jusqu’au 9 octobre, au Musée de l’Impression sur Étoffes, à Mulhouse
☛☛ www.musee-impression.com
Philippe Cognée / Stephan Balkenhol Mettre en relation les œuvres récentes des deux artistes c’est s’interroger sur les modalités de la figuration qu’ils revendiquent depuis les années 1980. Jusqu’au 9 octobre, à la Fondation Fernet-Branca, à Saint-Louis
☛☛ www.fondationfernet-branca.org BESANÇON FRAC FRANCHE-CO MTÉ ➔ 18 / 09
☛☛ www.lezard.org
Pauline Curnier Jardin Un univers peuplé d’objets non fonctionnels, d’objets d’art ou de décoration, d’animaux, de monstres… Jusqu’au 25 juin, au Granit, à Belfort
☛☛ www.legranit.org
Le retour du bestiaire imaginaire Les sculptures de métal de Patrick Choffat sont à découvrir dans cet étonnant musée. Jusqu’au 26 juin, à la Forge Musée, à Étueffont
☛☛ www.musees-des-techniques.org
Nathalie Talec, In search of the Miraculous, 2016, dans le Grand Salon du musée de Picardie © Adagp, Paris 2016, crédit photo : Thierry Rambaud / Musée d'Amiens Poly 188 Juin 16
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Agenda des
Marie Bovo Le travail de la photographe joue de la relation intérieur / extérieur. Elle exclut toute anecdote, tout effet esthétique pour se concentrer sur l’essentiel. Jusqu’au 9 octobre, à la Fondation Fernet-Branca, à SaintLouis
☛☛ www.fondationfernet-branca.org
Made in France Le papier peint sort d’un long purgatoire… Cette exposition présente 34 entreprises œuvrant en France dans le domaine. Certaines sont l’emblème du luxe à la française, d’autres de véritables start-up. Jusqu’au 31 octobre, au Musée
du Papier peint, à Rixheim
☛☛ www.museepapierpeint.org
Bières d’Alsace, du comptoir à l’assiette L’Alsace est une terre de bière et cette exposition lui est dédiée dans tous ses états : données historiques et sociologiques, corporations, production, consommation et gastronomie. Jusqu’au 2 novembre, à l’Écomusée d’Alsace, à Ungersheim
☛☛ www.ecomusee-alsace.fr
Matière grise Matériaux, réemploi, architecture... Utiliser plus de matière grise pour consommer moins de matières premières est un des enjeux de cette
exposition autour de l’architecture. Jusqu’au 2 novembre, à l’Écomusée d’Alsace, à Ungersheim
☛☛ www.ecomusee-alsace.fr
Afrique et donateurs 32 donateurs, personnalités souvent à l’humanisme engagé et aux destins hors du commun, sont liés à près de 1 000 objets africains qui ont enrichi les collections du musée. Jusqu’au 23 décembre au Musée d’Histoire naturelle, à Colmar
☛☛ www.museumcolmar.org
Fritz Schlumpf La Cité de l’Automobile a acquis le fonds documentaire conservé par la famille Schlumpf, près de 40 ans après la faillite des entreprises de cet industriel du textile. Jusqu’au 31 mars 2017, à la Cité de l’Automobile, à Mulhouse
☛☛ www.citedelautomobile.com
Germain Lambert, constructeur insolite À la découverte d’un “constructeur mécanicien” qui a imaginé une vingtaine de voitures de types très différents. Jusqu’au 31 mars 2017, à la Cité de l’Automobile, à Mulhouse
☛☛ www.citedelautomobile.com
Strasbourg Parking Gutenberg ➔ 20 / 06
PARTKING
L’univers fantastique de Jules Verne Entrez dans un univers fascinant : ouvrages, décors, cabinets de curiosités, petites inventions… Jusqu’au 30 décembre 2017, au Parc de Wesserling, à HusserenWesserling
☛☛ www.parc-wesserling.fr
Pâle Mâle Si Tom Castinel et Antonin Horquin développent chacun leur propre travail, ils se retrouvent depuis trois ans autour du projet commun Pâle Mâle qui, par le biais du texte, de l’image, de la vidéo et de l’installation, met en scène les tribulations d’un duo excentrique. Du 4 juin au 28 août, au 19, à Montbéliard
Lorsque seize profs et élèves de la Haute école des Arts du Rhin s’immiscent aux différents niveaux du Parking Gutenberg à Strasbourg, celui-ci devient terrain de jeu de piste dissimulant des œuvres parmi les véhicules et devant des utilisateurs interloqués. Fiat Lux ! met en lumière les recoins d’un lieu où, généralement, l’on ne s’attarde pas. Gilets jaunes fluo de l’équipe de Parcus revus par Héloïse Monfourny, bucoliques alpages surgissant d’une zone zébrée réalisés par Lucas Desmoulins, silhouettes de skaters peintes dans une descente par Tania Moisan et Félix Wysocki Apaiz… Didier Kieffer a quant à lui installé un rideau de capteurs qui amplifient le son des va-et-vient dans l’escalier. « Plus il y a de monde, plus le brouhaha occupe l’espace et devient infernal », s’amuse l’artiste qui, par son intervention, souligne l’aspect anxiogène de ce type d’endroit. (E.D.)
☛☛ www.le19crac.com
Jusqu’au 20 juin, au Parking Gutenberg, à Strasbourg (expo accessible 24h / 24 et 7 jours / 7) www.parcus.com – www.hear.fr
Le Meilleur des mondes Les œuvres de Julie Beaufils, Elvire
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Agenda des
Bonduelle et Chai Siris se déploient à travers trois propositions présentant peintures, vidéos et installations. Les travaux sont reliés par une préoccupation : dans un monde hyperconnecté, quelles formes donner à l’abandon et au relâchement ? Du 9 juin au 28 août, à La Kunsthalle, à Mulhouse
☛☛ www.kunsthallemulhouse.com
Eaux troubles, eaux calmes Exposition de photographies et de vidéos sous le commissariat de François Hébel. S’il n’est pas de mauvais sujets, il en est de plus difficiles à photographier que d’autres : l’eau ne se laisse pas facilement apprivoiser. Du 18 juin au 11 septembre, à la Fondation François Schneider, à Wattwiller
☛☛ www.fondationfrancois schneider.org
Eugène de Kermadec Une rétrospective consacrée au peintre disparu il y a quarante ans qui est parti du cubisme pour arriver à un art détaché de toute influence. Du 24 juin au 3 octobre, à la Tour 46, à Belfort
☛☛ www.ville-belfort.fr
Franche-Comté (Sud) & Bourgogne L’Almanach 16 Deuxième édition d’une exposition qui rassemble les œuvres de dix-huit artistes de nationalités différentes, une photographie des intérêts du Consortium à un instant précis. Jusqu’au 5 juin, au Consortium, à Dijon
☛☛ www.leconsortium.fr
Les Nuits sont des jours en panne Une exposition des œuvres d’Élodie Régnier au titre poétique. Jusqu’au 9 juillet, à l’association ABC, à Dijon
☛☛ www.abcdijon.org
Le Baron de Triqueti Une structure, un grand podium, un support d’expositions créé par le plasticien Xavier Veilhan, installé depuis
2014 à l’Abbaye de Cluny. Troisième et dernier volet d’expos avec des œuvres de… Xavier Veilhan. Jusqu’au 9 octobre, Abbaye de Cluny
☛☛ www.cluny.monumentsnationaux.fr
À l’écoute de Marianne Le Lycée Simone Weil et le Frac se sont associés pour proposer à un groupe d’élèves de seconde de travailler avec une artiste sur les valeurs de la République et de construire leurs réflexions à partir de La Marianne combattante de Paul Cabet. Jusqu’au 30 septembre, au Lycée Simone Weil, à Dijon
☛☛ www.frac-bourgogne.org
Mythologies Une exposition hors les murs du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie (pendant sa fermeture pour rénovation) qui s’invite à Planoise et permet de partir à la rencontre des dieux, des héros, des mythes et légendes. Jusqu’au 27 août, Centre Nelson Mandela & L’Espace / les 2 Scènes, à Besançon
☛☛ www.mbaa.besancon.f
Un homme, un objet, une histoire L’histoire des familles Cuinier et Gillet-Joly à travers leurs correspondances pendant la Grande Guerre. Jusqu’au 5 septembre, au Musée de la Vie bourguignonne, à Dijon
☛☛ www.dijon.fr
Jusqu’au 18 septembre, au Frac Franche-Comté, à Besançon
☛☛ www.frac-franche-comte.fr
Le Truc d’avant Les objets disparus de notre quotidien dans la deuxième moitié du XXe siècle. L’exposition met en lumière le phénomène de l’obsolescence, de son accélération ces dernières décennies et de son impact sur les pratiques sociales. Jusqu’au 30 septembre, au Musée comtois, à Besançon ☛☛ www.citadelle.com
Donnant donnant Une présentation des vœux et dons aux dieux en Gaule romaine. Jusqu’au 16 octobre, au Musée archéologique, à Dijon
☛☛ www.dijon.fr
Le Visiteur emballé Avec le collectif de constructeurs Bruit du frigo et la plasticienne Micha Derrider, La Maison de la Vache qui rit propose de découvrir les emballages sous un angle décalé. Jusqu’au 31 octobre, à la Maison de la Vache qui rit, à Lons-leSaulnier
☛☛ www.lamaisondelavachequirit. com
Infiniment petit, images de l’invisible À la découverte de ce que l’œil ne perçoit pas et pourquoi la microscopie participe au progrès de la science. Jusqu’au 3 novembre, Maison natale de Louis Pasteur, à Dôle
À rebours Présentation du travail de l’artiste d’origine équatorienne Estefanía Peñafiel Loaiza dont l’œuvre se construit autour des notions de mémoire et d’oubli, d’apparition et de disparition. Jusqu’au 18 septembre, au Frac Franche-Comté, à Besançon
☛☛ www.juramusees.fr
☛☛ www.frac-franche-comte.fr
☛☛ www.mdt.besancon.fr
Vingt mille jours sur terre Une traversée de l’œuvre de Nathalie Talec dont les dénominateurs communs sont l’obsession de l’artiste pour le froid, la neige, la perception avec des formes variées : peinture, photographie, sculpture, vidéo, installation performance…
Wade Guyton Des œuvres produites à l’aide de très grandes imprimantes jet d’encre qui assument la structure et l’apparence de peintures au sens traditionnel. Du 25 juin au 23 octobre, au Consortium, à Dijon
L’Horloge comtoise L’exposition retrace son évolution stylistique et technique de la fin du XVIIe siècle à aujourd’hui avec sa relecture par les designers contemporains. Du 18 juin au 30 octobre, au Musée du Temps, à Besançon
☛☛ www.leconsortium.fr
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Agenda des
Laure Prouvost Ses créations prennent la forme d’histoires indépendantes qui se recoupent et se répondent, et où la fiction se mélange à la réalité. Ces situations deviennent des installations immersives dans lesquelles s’entrechoquent des films, des objets, des collages, des fragments de récits… Du 25 juin au 23 octobre, au Consortium, à Dijon
☛☛ www.leconsortium.fr
Bade-Wurtemberg (Sud) 12 Region Grenzenlos L’exposition présente douze artistes de la région connus au-delà de ses frontières comme Wolfram Scheffel et ses paysages flamboyants et Werner Berges et ses peintures pop. Jusqu’au 19 juin à la Kunsthalle Messmer, à Riegel am Kaiserstuhl
☛☛ www.kunsthallemessmer.de
Peter Zimmermann Première rétrospective dédiée au peintre conceptuel originaire de Freiburg im Brisgau. Jusqu’au 19 juin, au Museum für Neue Kunst, à Freiburg im Brisgau
☛☛ www.freiburg.de
Alexander Girard – A Designer’s Universe À la découverte du monde coloré d’un immense designer textile et architecte d’intérieur. Jusqu’au 29 janvier 2017, au Vitra Design Museum, à Weil am Rhein
☛☛ www.design-museum.de
Mythes Les créatures mythiques créent un lien entre l’homme, la nature et le surnaturel dans beaucoup de cultures. Jusqu’au 5 février 2017, au Museum Natur und Mensch, à Fribourg Bless. Workout Dans les œuvres du duo Desiree Heiss & Ines Kaag, art et design rencontrent mode et architemcture. Du 10 juin au 9 octobre, au Vitra Design Museum, à Weil am Rhein
☛☛ www.design-museum.de 50
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Joan Miró. Der leidenschaftliche Malerpoet L’exposition d’été de la Kunsthalle sera dédiée au peintre espagnol de génie. Du 25 juin au 27 novembre, à la Kunsthalle Messmer, à Riegel am Kaiserstuhl
Orner au XVIIe siècle Le Musée a reçu l’exceptionnelle collection d’arts graphiques de Jacques et Guy Thuillier. À la découverte des estampes d’ornement de ce prestigieux ensemble. Jusqu’au 27 juin, au Musée des Beaux-Arts, à Nancy
Patrimoine industriel de la région des Trois Pays Pour la première fois, une exposition se penche sur 250 ans d’histoire industrielle transfrontalière. Du 1er Juillet au 27 novembre, au Dreiländermuseum, à Lörrach
Dessine-moi la guerre 1914 / 2014 Conçue par l’association Cartooning for Peace, l’exposition met en perspective la représentation de la guerre à travers les dessins de presse. Jusqu’au 30 juin, au Centre mondial de la Paix, à Verdun
☛☛ www.kunsthallemessmer.de
☛☛ www.dreilaendermuseum.eu
L’Art moderne néerlandais Du naturalisme à la Nouvelle Objectivité, cette collection privée rassemble des artistes comme Johann Jongkind ou Willem Bastiaan Tholen. Du 16 juillet au 3 octobre, à l’Augustinermuseum, à Freiburg im Brisgau
☛☛ www.freiburg.de
Sarre, Lorraine & Luxembourg Nil Yalter Première rétrospective en France consacrée à l’artiste d’origine turque. Jusqu’au 5 juin, au Frac Lorraine, à Metz
☛☛ www.fraclorraine.org
Les Cinq élément, opus 4 : le feu / le métal Quatrième volet de l’exploration par les artistes de la théorie des cinq éléments, cette façon traditionnelle de décrire et d’analyser le monde… Une cartographie du bijou contemporain. Jusqu’au 19 juin, au Pôle Bijou, à Baccarat
☛☛ www.polebijou.com
H. Craig Hanna Un maître-dessinateur et la singularité d’un artiste de son temps, développant notamment une technique avantgardiste (peinture sur Plexiglas). Jusqu’au 26 juin, au MNHA, à Luxembourg
☛☛ www.mnha.lu
☛☛ www.mban.nancy.fr
☛☛ www.cmpaix.eu
Joseph Beuys / Marco Godinho Un nouvel épisode des “expositions conversations” réalisées par la galerie depuis ses débuts. Jusqu’au 16 juillet, à la Galerie Hervé Bize, à Nancy
☛☛ www.hervebize.com
Cévennes nature Le photographe Thierry Vezon nous fait découvrir une des plus belles régions de France. Jusqu’au 31 juillet, au Musée aquarium, à Nancy
☛☛ www.museumaquariumde nancy.eu
Colonize my mind Installations, dessins et photographies de Katrin Ströbel autour de ceux qui fuient et errent à travers le monde. Jusqu’au 31 juillet, à la Stadtgalerie, à Sarrebruck
☛☛ www.stadtgalerie.de
Fiona Tan Une œuvre traversée par des questions comme la relation entre histoire personnelle et histoire collective, la présence du passé dans le présent, la manière dont mémoire et oubli s’entremêlent... Jusqu’au 28 août, au Mudam, à Luxembourg
☛☛ www.mudam.lu
Charles IV (1316-1378) L’année 2016 est marquée par la commémoration du 700e anniversaire de la naissance du roi de Bôheme et emRetrouvez l'article sur notre site www.poly.fr
Agenda des
pereur de l’Empire germanique, issu de l’illustre maison de Luxembourg. Jusqu’au 28 août, au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg
☛☛ www.mhvl.lu
Le Gypse Partant du plâtre comme matériau de construction des salles d’exposition, l’artiste espagnole Lara Almarcegui sonde les couches géologiques. Jusqu’au 4 septembre, au Casino, à Luxembourg
☛☛ www.casino-luxembourg.lu
What a wonderful World (and i think to myself) Une exposition des œuvres de Lydie Jean Dit Pannel. Jusqu’au 4 septembre, à FauxMouvement, à Metz
☛☛ www.faux-mouvement.com
Sublime L’exposition nous place face aux Tremblements du monde mêlant des œuvres d’hier et d’aujourd’hui qui soulignent la fascination toujours actuelle des artistes pour la nature menaçante. Des frissons en perspective ! Jusqu’au 5 septembre, au Centre Pompidou-Metz
☛☛ www.centrepompidou-metz.fr
Inspiration antique À la découverte de la personnalité de l’industriel Eugen von Boch qui fut également scientifique et collectionneur avec un penchant pour l’Antiquité. Jusqu’au 11 septembre au Museum für Vor-und Frühgeschichte, à Sarrebruck
☛☛ www.kulturbesitz.de
Strasbourg rel & Parc natu des Vosges du Nord
➔ 30 / 09
Charles & Émile Gallé Découvrons, à travers près de 300 pièces, la transmission artistique de père en fils dans le domaine de la faïence ainsi que le talent de botaniste d’Émile Gallé. Jusqu’au 18 septembre, à l’Abbaye des Prémontrés, à Pont-à-Mousson
☛☛ www.abbaye-premontres.com
Antarctica Pascal Bourguignon a su saisir avec justesse la poésie de paysages et de scènes polaires à travers un délicat et surprenant travail photographique tout en nuances de gris. Jusqu’au 2 octobre, au Musée aquarium, à Nancy
☛☛ www.museumaquariumde nancy.eu
Le Musée chez soi L’exposition présente une collection d’œuvres d’artistes luxembourgeois du XXe siècle, réunie par un habitant de la ville de Luxembourg entre les années 1950 et 1980. Jusqu’au 9 octobre, au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg ☛☛ www.mhvl.lu
Christoff Baron
Samouraïs et Chevaliers Armures européennes et japonaises, gravures, estampes, vidéos… Le visiteur, plongé dans l’univers des samouraïs et des chevaliers, va découvrir les origines et le monde dans lequel évoluaient ces guerriers d’un autre temps. Jusqu’au 30 octobre, au Château de Malbrouck, à Manderen
☛☛ www.chateau-malbrouck.com
SACRÉ PARCOURS En été, l’heure est au dépaysement, au délassement et… au recueillement, loin des tracas du quotidien. Le long de La Route des Icônes, cinq artistes nous convient à pousser les lourdes portes de cinq lieux de culte entre Strasbourg et le Parc naturel des Vosges du Nord, pour un sacré parcours d’Art contemporain. De 10h à 18h, rendez-vous en la Chapelle catholique de Sparsbach où Claude Bernhart expose une Crucifixion, en l’Église protestante de Graufthal pour découvrir le travail minutieux d’Hervé Bonhert inspiré des catacombes de Palerme ou en la Synagogue de Weiterswiller, écrin du clin d’œil de Pierre Gangloff au plafond de la Chapelle Sixtine peint par Michel-Ange. (E.D.) Jusqu’au 30 septembre, dans cinq lieux de cultes de Strasbourg et dans le Parc naturel des Vosges du Nord www.laroutedesicones.fr
Bouddhisme Des photographies de Steve McCurry de l’Agence Magnum, prise en Chine, Thaïlande, Birmanie, Tibet… Jusqu’au 6 novembre à la Völklinger Hütte, à Völklingen
☛☛ www.voelklinger-huette.org
Jeux de guer(r)e Pour tromper l’angoisse, le temps et le désespoir les soldats de 14-18 organisent des jeux et des distractions… Jusqu’au 11 novembre, au Centre mondial de la Paix, à Verdun
☛☛ www.cmpaix.eu
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Agenda des
breuses images populaires au milieu du XIXe siècle étaient vouées à être mises en scène dans des théâtres d’ombres. Jouées comme ombres chinoises... ou françaises, ces étonnantes images sont au cœur de cette nouvelle exposition. Du 25 juin au 8 janvier 2017, au Musée de l’Image, à Épinal
Joseph Kutter À travers les portraits, les paysages et les natures mortes actuellement exposés, il est possible de suivre l’évolution picturale de l’un des plus importants expressionnistes de l’entre-deuxguerres. Jusqu’au 26 mars 2017, au MNHA, à Luxembourg
Sur les routes pour Stern Un cliché dit souvent tout. Surtout ceux du photographe Hans-Jürgen Burkard qui présente des images inédites : de l’URSS à la forêt équatoriale. Du 26 juin au 9 octobre, à l’Historisches Museum, à Sarrebruck
☛☛ www.mnha.lu
☛☛ www.mnha.lu
☛☛ www.museedelimage.fr
☛☛ www.historisches-museum.org
Entre deux horizons Les avant-gardes allemandes et françaises du Saarlandmuseum sont montrées à Metz. D’Auguste Renoir à Max Liebermann, d’André Derain à Ernst Ludwig Kirchner, en passant par Max Ernst, Vassily Kandinsky et Hans Hartung. Du 29 juin à janvier 2017, au Centre Pompidou-Metz
Zones sensibles À l’heure où la géolocalisation, les cartes interactives ou un simple clic nous projettent dans l’espace, le Frac brouille les cartes dans une exposition colective, rappelant que toute représentation cartographique n’est qu’une projection subjective mise en images. Du 23 juin au 23 octobre, au Frac Lorraine, à Metz
☛☛ www.centrepompidou-metz.fr ☛☛ www.kulturbesitz.de
Ombres chinoises Les sombres silhouettes de nom-
Maurizio Galante & Tal Lancman Que se passe-t-il lorsqu’on décide de sortir de la cuisine les plats qu’on y
☛☛ www.fraclorraine.org
sortir des clichés Pas de selfies à la Biennale de la Photographie de Mulhouse, dirigée par Anne Immelé et intitulée L’autre et le même, dont le thème est l’étranger. Cette seconde édition mène une interrogation sur le rapport à l’inconnu et l’ailleurs qui bouscule nos repères culturels et ravive un désir d’exotisme. Les travaux de Pascal Amoyel et Vincent Delbrouk en résidence à Mulhouse depuis 2015 sont présentés. Leurs clichés des quartiers mulhousiens du Rebberg et des Coteaux se mélangent à ceux du Brésil, d’Israël ou encore du Liban sur les panneaux de l’exposition collective qui voit huit photographes nous propulser aux confins de la planète. Explorer au-delà du musée ? L’Inde, la Thaïlande et la Méditerranée disséminent leurs portraits dans l’espace public des villages alsaciens d’Hombourg, Ottmarsheim et Chalampé lors d’un parcours photographique en plein air. (F.T.) Du 4 juin au 4 septembre, au Musée des Beaux-Arts, à Mulhouse Parcours photographique, à Hombourg, Ottmarsheim et Chalampé www.biennale-photo-mulhouse.com 52
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a préparés pour les introduire dans le monde du design ? On le découvre dans cette exposition… Du 1er juillet au 19 septembre, au MUDAM, à Luxembourg ☛☛ www.mudam.lu
Caricatures de Hans-Georg Rauch Il fut un des dessinateurs les plus brillants des quotidiens allemands, publiant notamment pendant une dizaine d’années dans Die Zeit. Du 2 juillet au 9 octobre, au Deutsches Zeitungsmuseum, à Wadgassen
☛☛ www.kulturbesitz.de
Wim Delvoye Pour célébrer son 10e anniversaire, le Mudam invite Wim Delvoye, qui avait marqué l’ouverture du musée avec la création de sa Chapelle (2006), à investir ses espaces. Du 2 juillet au 8 janvier 2017, au MUDAM, à Luxembourg
☛☛ www.mudam.lu
El Ultimo Grito Les deux artistes designers Rosario Hurtado et Roberto Feo forment le studio “post-disciplinaire” El Ultimo Grito dont l’objectif est d’explorer les liens entre les objets et la culture. Du 3 juillet au 31 août, à la Halle Verrière, à Meisenthal
☛☛ www.halle-verriere.fr
Mulhouse Musée des Beaux-Arts 04/06 ➔ 04 / 0 9
© Vincent Delbrouk
La guerre froide au Luxembourg Une exposition historique passionnante. Tout comme dans les autres pays d’Europe, des moyens financiers et humains importants ont été mobilisés au Luxembourg pour se préparer à une éventuelle nouvelle guerre. Jusqu’au 27 novembre, au MNHA, à Luxembourg
Agenda des
Descendances du nu Jimmy Robert propose une nouvelle installation visuelle et scénique où les questions de généalogies, de citation et d’appropriation sont centrales. Son titre est une référence directe au célèbre tableau peint par Duchamp en 1912, Nu descendant un escalier. Du 18 juin au 26 septembre, à la Synagogue, à Delme
☛☛ www.cac-synagoguedelme.org
Bade-Wurtemberg (Nord) & Rhenanie-Palatinat Eunique Cette foire des arts appliqués et du design permet de découvrir des pièces uniques et innovantes. Du 3 au 5 juin à la Messe, à Karlsruhe
☛☛ www.eunique.eu
Wilde Mischung Un “mélange sauvage” de bijoux avec les plus belles pièces acquises récemment par le musée. Jusqu’au 12 juin, au Schmuckmuseum, à Pforzheim
☛☛ www.schmuckmuseum.de
Money, Good and Evil La valeur symbolique de l’argent dans l’histoire de l’art du XIIIe siècle jusqu’à nos jours, de Lucas Cranach à Anahita Razmi. Jusqu’au 19 juin, à la Staatliche Kunsthalle, à Baden-Baden
☛☛ www.kunsthalle-baden-baden.de
Friedrich Kallmorgen Les toiles de ce paysagiste de génie du XIXe siècle sont confrontées à celles de son épouse Margarethe HormuthKallmorgen. Jusqu’au 26 juin, à la Städtische Galerie, à Karlsruhe
La Collection Haymann À la découverte de gravures expressionnistes qui appartenaient au médecin juif Hermann Haymann, achetées récemment par la Kunsthalle. Jusqu’au 4 juillet, à la Staatliche Kunsthalle, à Karlsruhe
☛☛ www.kunsthalle-karlsruhe.de
Elger Esser Le photographe lauréat 2016 du Prix Oscar Schlemmer présente des clichés, produits avec des techniques prénumériques qui s’inspirent des grands paysagistes européens. Jusqu’au 9 juillet, à la Staatliche Kunsthalle, à Karlsruhe
☛☛ www.kunstmuseum-stuttgart.de
L’autoportrait abstrait dans la photographie (1960-2000) Loin du selfie, l’exposition explore l’autoportrait photographique de Beuys à Arnulf Rainer. Jusqu’au 4 septembre, à la Staatsgalerie, à Stuttgart
☛☛ www.kunsthalle-karlsruhe.de
☛☛ www.staatsgalerie.de
L’Art du brasseur Une exposition pour tout apprendre sur la bière en Allemagne ! Jusqu’au 24 juillet, au Technomuseum, à Mannheim
Shéhérazade raconte… Des illustrations et des livres anciens entraînent le visiteur dans le monde des 1001 Nuits. Jusqu’au 11 septembre, au Schloss Neuenbüg
☛☛ www.technoseum.de
Hannah Höch La vie et le travail de cette “révolutionnaire de l’Art” sont imprégnés de Dada. Jusqu’au 14 août, à la Kunsthalle Mannheim
☛☛ www.kunsthalle-mannheim.de
La Modernisation de l’Art chinois À travers plus de mille photos commentés, Pan Gongkai décrit l’évolution de l’Art chinois depuis la guerre de l’opium jusqu’en 1999. Jusqu’au 21 août, au ZKM, à Karlsruhe
☛☛ www.zkm.de
GLOBALE : Reset Modernity ! Une expérimentation, une réflexion sur la modernité. Comment s’orienter dans un monde où tout va de travers ? Jusqu’au 21 août, au ZKM, à Karlsruhe
☛☛ www.karlsruhe.de
☛☛ www.zkm.de
Giorgio de Chirico Une découverte du mythe Chirico, fondateur de la Pittura metafisica qui influença une grande partie de l’Art du XXe siècle. Jusqu’au 3 juillet, à la Staatsgalerie, à Stuttgart
Andreas Achenbach Au XIXe siècle, ce paysagiste de génie a su se dégager des canons du romantisme pour questionner la place de l’homme dans la nature. Jusqu’au 28 août, au Museum LA8, à Baden-Baden
☛☛ www.staatsgalerie.de
Candice Breitz : Ponderosa Une rétrospective de l’œuvre de l’artiste née à Johannesburg dont le point central est une réflexion sur l’influence de la musique pop sur ses auditeurs. Jusqu’au 28 août, au Kunstmuseum, à Stuttgart
☛☛ www.la8.de
Retrouvez l'article sur notre site www.poly.fr
☛☛ www.landesmuseum.de
Cow-boys & Indiens made in Germany Une vraie ville du Far West ! L’occasion de revenir sur une passion bien allemande. Souvenons-nous de Pierre Brice en Winnetou et de son équivalent en RDA, Gojko Mitic. Jusqu’au 3 octobre, au Badisches Landesmuseum, à Karlsruhe
☛☛ www.landesmuseum.de
Chefs-d’œuvre de l’impressionnisme français De Monet à Renoir, un merveilleux parcours. Jusqu’au 13 novembre, à la Staatsgalerie, à Stuttgart
☛☛ www.staatsgalerie.de
Sound in Motion Exploration de la relation entre art vidéo, performance et musique. Jusqu’au 15 janvier 2017, au Kunstmuseum, à Stuttgart
☛☛ www.kunstmuseum-stuttgart.de
Willi Baumeister Les œuvres sur papier (1919-1955) du célèbre artiste allemand trop peu connu en France. Du 4 juin au 22 janvier 2017, au Kunstmuseum, à Stuttgart
☛☛ www.kunstmuseum-stuttgart.de Poly 188 Juin 16
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Agenda des
Katharina Grosse Exposition de ses “œuvres graffiti”, peintures monumentales et fascinantes. Du 11 juin au 9 octobre, au Museum Frieder Burda, à BadenBaden
☛☛ www.museum-frieder-burda.de
Géants de la mer Une grande exposition autour de la baleine. Du 30 juin au 29 janvier 2017, au Naturkundemuseum, à Karlsruhe
Chinese Whispers Un aperçu de l’art chinois actuel de Ai Weiwei à Zhuang Hui. Jusqu’au 19 juin, au Kunstmuseum, à Berne
Watch this ! Un plongeon dans le monde fascinant des horloges suisses. Jusqu’au 28 août, au Musée d’Histoire, à Bâle
☛☛ www.kunstmuseumbern.ch
☛☛ www.hmb.ch
Fille / Sœur / Épouse L’exposition explore la position sociale et les droits des femmes dans l’Athènes démocratique. Jusqu’au 3 juillet, à la Skulpturhalle, à Bâle
Maîtres de l’Art moderne Des artistes considérés comme “dégénérés” par les nazis. Jusqu’au 28 août, au Kunstmuseum, à Berne
☛☛ www.skulpturhalle.ch
☛☛ www.kunstmuseumbern.ch
Alexander Calder, Fischli & Weiss L’artiste américain et le duo suisse sont réunis dans une exploration de la fragilité de l’équilibre et de l’éphémère. Jusqu’au 4 septembre, à la Fondation Beyeler, à Riehen
☛☛ www.smnk.de
Himmlisch VOIR P.71 Des bijoux inspirés des planètes, du soleil… Du 8 juillet au 30 octobre, au Schmuckmuseum, à Pforzheim
☛☛ www.schmuckmuseum.de
☛☛ www.fondationbeyeler.ch
Glanzlichter 2016 Les gagnants du concours international de photo sont exposés : de merveilleux clichés de nature. Du 20 juillet au 18 septembre, au Naturkundemuseum, à Karlsruhe
Sculpture on the Move 19462016 VOIR P.76 Pour sa réouverture, le musée explore l’évolution de la sculpture de Calder à Hirst. Jusqu’au 18 septembre, au Kunstmuseum, à Bâle www.kunstmuseumbasel.ch
Kamuna La Nuit des musées de Karlsruhe prend cette année pour thème “Culture sans frontières”. Samedi 6 août, à Karlsruhe
André M. Studer : On the measure of things Un architecte suisse méconnu du grand public qui réalisait maisons, édifices sacrés et meubles. Jusqu’au 25 septembre, au Swiss Architecture Museum, à Bâle
☛☛ www.smnk.de
BÂLE Musée Tinguely ➔ 25 / 09
☛☛ www.kamuna.de
Suisse Schauplatz Natur La nouvelle exposition permanente présente oiseaux, mammifères et minéraux dans un des plus beaux musées de Bâle. À partir du 29 juin, au Naturhistorisches Museum, à Bâle
☛☛ www.nmbs.ch
Ampel Magazin Depuis son lancement en 2010 par trois jeunes illustrateurs de Lucerne le magazine est devenu une référence. Une exposition est dédiée à cette aventure hors du commun. Jusqu’au 19 juin, au Cartoonmuseum, à Bâle
☛☛ www.cartoonmuseum.ch 54
Poly 188 Juin 16
☛☛ www.sam-basel.org Michael Landy, Self-contained (Arm), 2003 Image courtesy Thomas Dane Gallery, London
Akram Zaatari Les sujets de l’artiste sont brûlants : les conflits territoriaux au ProcheOrient, la résistance nationale et la circulation des images. Jusqu’au 31 juillet, au Kunsthaus, à Zürich
☛☛ www.kunsthaus.ch
Mode et musique des années 1920 Un retour sur une époque fascinante. Jusqu’au 21 août, au Musée de la musique, à Bâle
☛☛ www.hmb.ch
Zita – Щapa Les sculptures et installations murales de Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow se répondent comme dans une pièce de théâtre intime. Jusqu’au 2 octobre, au Schaulager, à Bâle
☛☛ www.schaulager.org
Plaques publicitaires en tôle et en émail de jadis Un hommage aux publicitaires du passé qui peignaient, tel des artistes, leurs messages sur des plaques métalliques. Jusqu’au 9 octobre, au Spielzeug Welten Museum, à Bâle
☛☛ www.spielzeug-welten-museumbasel.ch Retrouvez l'article sur notre site www.poly.fr
Agenda des
Hans Jakob Oeri Un des artistes helvètes les plus novateurs de la première moitié du XIXe siècle. Du 12 août au 23 octobre, au Kunsthaus, à Zürich
☛☛ www.kunsthaus.ch
Champagne-Ardenne Une modernité hollandaise Présentation de la Collection Singer rassemblant de l’Art français de 1850 à 1950 d’une modernité essentiellement figurative. Jusqu’au 28 août, au Musée d’Art moderne, à Troyes
☛☛ www.musees-troyes.com
BÂLE Spielzeug Welten Mu seum Basel ➔ 09 / 10
Reinhard Mucha Un des artistes allemands majeurs expose notamment son installation Frankfurter Block. Jusqu’au 16 octobre, au Kunstmuseum, à Bâle
☛☛ www.kunstmuseumbasel.ch
Immigré. Comment l’étranger devient patrie Pourquoi trouve-t-on des animaux chinois autour de Bâle ? Pourquoi on y parle allemand et non français ? Une exposition autour des origines. Jusqu’au 6 août 2017, au Museum BL, à Liestal
Michael Landy : Out of Order La première rétrospective de l’artiste britannique, qui interroge la fonction de l’art dans la société, en dehors de son pays. Du 8 juin au 26 septembre, au Musée Tinguely, à Bâle
☛☛ www.tinguely.ch
Anne Imhof L’artiste allemande réunit amateurs et performeurs professionnels dans une sorte d’opéra confronté à l’installation et au dessin. Du 10 juin au 21 août, à la Kunsthalle, à Bâle
☛☛ www.baselland.ch
☛☛ www.kunsthallebasel.ch
Without Restraint Une exposition explorant l’art féminin mexicain de ces dernières décennies. Du 3 juin au 23 octobre, au Kunstmuseum, à Berne
Drawn Together Aline & Robert Crumb : la pionnière du comic autobiographique et le dessinateur underground forment un couple hors pair. Une exposition culte ! Du 2 juillet au 13 novembre, au Cartoonmuseum, à Bâle
☛☛ www.kunstmuseumbern.ch
Francis Picabia Pour le centenaire du Dada, le Kunsthaus présente l’évolution de Picabia de ses débuts jusqu’aux abstractions d’après-guerre. Du 3 juin au 25 septembre, au Kunsthaus, à Zürich
☛☛ www.kunsthaus.ch 56
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☛☛ www.cartoonmuseum.ch
Paul Klee. Je suis peintre Une coupe transversale dans l’œuvre du peintre. Du 7 juillet au 30 octobre, au Zentrum Paul Klee, à Berne
☛☛ www.zpk.org
Chef-d’œuvre Présentation du chef-d’œuvre du menuisier François Roux réalisé en 1862 : 17 700 pièces assemblées et chevillées sans colle et 50 000 heures de travail. Jusqu’au 31 août, à la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière, à Troyes
☛☛ www.mopo3.com
World of Interiors Nate Lowman présente un ensemble d’œuvres inédites, spécialement produites à cette occasion, dans un rapport entre intérieur et extérieur, création et recyclage, nature et culture. Jusqu’au 18 septembre, au Frac Champagne-Ardenne, à Reims
☛☛ www.frac-champagneardenne.org
Si près des tranchées L’Aube en 1916 : cette exposition raconte à travers une saga familiale les petites histoires qui ont fait la Grande Guerre. Jusqu’au 30 septembre, à l’Hôtel Dieu le Comte, à Troyes
☛☛ www.archives-aube.fr
Ça bouge aux Musée des BeauxArts Un parcours dans l’art européen du Moyen-Âge au XIXe siècle pendant les travaux de rénovation des galeries de peintures. Jusqu’au 1er décembre, au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, à Troyes ☛☛ www.musees-troyes.com
Paris Empires Pour Monumenta 2016, Huang Yong Ping a imaginé une œuvre qui dialogue avec l’architecture. Jusqu’au 18 juin, au Grand Palais
☛☛ www.grandpalais.fr
Carambolages 185 œuvres sont présentées dans un parcours conçu comme un jeu de dominos, où chaque œuvre induit la suivante. Jusqu’au 4 juillet, au Grand Palais
☛☛ www.grandpalais.fr
L’Innocence archaïque Une mise en lumière critique de l’Art du Douanier Rousseau autour d’une réflexion sur la notion d’archaïsme. Jusqu’au 17 juillet, au Musée d’Orsay
☛☛ www.musee-orsay.fr
Merci Raymond Plus qu’une exposition, ce sont des histoires, des anecdotes, des sensations que Bertrand Lavier met en scène. Jusqu’au 17 juillet, à La Monnaie de Paris
☛☛ www.monnaiedeparis.fr
Apollinaire, le regard du poète Une exploration de l’univers mental et esthétique d’Apollinaire. Jusqu’au 18 juillet, au Musée de l’Orangerie
☛☛ www.musee-orangerie.fr
L’Ironie à l’œuvre Cette rétrospective thématique pose un regard inédit sur cette figure singulière de la modernité. Jusqu’au 1er août, au Centre Pompidou ☛☛ www.centrepompidou.fr
Albert Marquet Le parcours chronologique et thématique permet de redécouvrir un artiste
inclassable, véritable peintre du temps suspendu. Jusqu’au 21 août, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
☛☛ www.mam.paris.fr
Des Artistes chinois À la découverte d’un continent artistique multiforme et surprenant. Jusqu’au 29 août, à la Fondation Louis Vuitton
☛☛ www.fondationlouisvuitton.fr
Mental désordre Une exposition permettant de changer de regard sur les troubles psychiques. Jusqu’au 6 novembre à la Cité des Sciences et de l’Industrie
☛☛ www.cite-sciences.fr
Persona Comment l’inanimé devient-il animé ? Comment l’homme instaure-t-il une relation avec des objets ? Jusqu’au 13 novembre, au Musée du Quai Branly
☛☛ www.quaibranly.fr
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Agenda des
Bas-Rhin La Guinguette du Rhin Initiations à la danse, afterworks, bals, brunchs, concerts, effeuillages burlesques… Jusqu’au 11 septembre, au Jardin des Deux Rives, à Strasbourg
☛☛ www.laguinguettedurhin.fr
l’honneur Lucky Luke, fameux cowboy solitaire dont on fête les 70 ans. Du 10 au 12 juin, place Kléber, à Strasbourg ☛☛ www.strasbulles.com
Fête des cerises La capitale de la cerise d’Alsace célèbre son fruit emblématique en trois temps avec un grand marché, la 50e élection de Miss Cerises (11 juin), 9 kilomètres de balade gourmande (12 juin) puis la fête traditionnelle du village (19 juin). Samedi 11, dimanche 12 et dimanche 19 juin, à Westhoffen
SensoRied Un sentier aménagé pour le parcourir pieds nus, une idée originale pour découvrir la forêt dense du Ried. Jusqu’au 30 septembre, à Muttersholtz
☛☛ www.fetedescerises.fr
Strasbulles Pour sa 9e édition, le festival met à
Fana’briques Onzième édition sous le signe de l’eau pour cette manifestation qui célèbre
☛☛ www.sensoried.fr
les briques Lego. Du 24 au 26 juin, à la salle des fêtes, à Rosheim
☛☛ www.fanabriques.fr
Salsa Stras Festival Les dix ans de ces trois jours de fiesta latina organisés par l’association Passions Partagées. Du 1er au 3 juillet, à Lampertheim
☛☛ www.salsastrasfestival.fr
Foire aux vins de Barr Barr et les viticulteurs de la région vous invitent à vous mettre à table pour déguster leurs vins et partager leurs tartes flambées. Un week-end festif éclairé par une retraite aux flambeaux. Du 13 au 14 juillet, à Barr
☛☛ www.barr.fr
Streisselhochzeit Lumière et mariage sont à l’honneur dans l’un des plus beaux villages d’Alsace. Au menu, course à pieds, défilé nocturne et cortège nuptial ! Du 15 au 17 juillet, à Seebach
☛☛ www.uas.fr
Nuit artisanale Créateurs de bijoux, sculpteurs, peintres, céramistes échangent autour de leur passion et dévoilent les dessous de leur art le temps d’une nuit. Samedi 23 juillet, à Niederbronn
☛☛ www.nuit-artisanale.com © Stéphane François
Fête de la bière Quelques jours durant la cité alsacienne prends des airs de Munich. Du 31 juillet au 3 août, à Schiltigheim
☛☛ www.fetedelabiere.fr
LA PATRIE DU PATRIMOINE Au cœur du Pays de Barr et du Bernstein, l’immense bâtisse romane abritant Les Ateliers de la Seigneurie, un centre d’interprétation du patrimoine, propose aux visiteurs, petits et grands, de belles découvertes : architecture fortifiée chargée d’histoire (civile et religieuse) d’une vingtaine de communes, artisans au savoirfaire ancestral, personnages historiques ou vignobles locaux. Il est également possible de s’y initier en famille aux techniques d’antan comme la fabrication de torchis. Des manifestations sont aussi organisées comme un apéro-concert de l’accordéoniste Christophe Oury (24 juin). Si seigneur ! (P.R.) Les Ateliers de la Seigneurie, à Andlau www.lesateliersdelaseigneurie.eu 58
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Sentier apicole Une randonnée aux accents de miel au Rucher des trois châteaux dans les pas des apiculteurs et à la découverte d’une profession qui s’exerce de génération en génération. En juillet et en août, autour de Châtenois
☛☛ www.rucher3chateaux.fr
Ziewelfescht Le 24e fête de l’oignon propose des dégustations de spécialités culinaires. Samedi 6 et dimanche 7 août, à Oermingen
☛☛ www.oermingen.fr
Agenda des
Corso fleuri Des chars de fleurs aux pétales de l’Europe traversent la ville. Samedi 13 août, à Sélestat
☛☛ www.selestat.fr
Foire aux vins d’Obernai Les crus obernois attendent vos papilles à la 46e édition de cette foire aux vins. Du 10 au 15 août, à Obernai
☛☛ www.les-vignerons-obernai.com
Le mariage de l’Ami Fritz Revivez un mariage du XIXe siècle en Alsace. Costumes d’époques, musiques et danses folkloriques pour remonter le temps durant deux journées. Dimanche 14 et lundi 15 août, à Marlenheim ☛☛ www.mariage-ami-fritz.fr
Festival du houblon Chaque intervenant a ramené un bout de son drapeau pour le plus grand festival de folklore du monde dans le Grand-Est. Une mosaïque des cultures qui se mange et se danse. Du 16 au 21 août, à Haguenau
☛☛ www.festivalduhoublon.eu
L’Eurotournoi Les stars mondiales du handball se retrouvent à Strasbourg, à l’occasion
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du grand tournoi européen de hand. Du 22 au 24 juillet, au Rhénus, à Strasbourg
☛☛ www.eurotournoi.com
Montbéliard, Belfort Mulhouse & Colmar En piste ! Actrices de cet étonnant spectacle, Bugatti, 2CV et Rolls-Royce narrent leurs histoires de 1870 à nos jours. Jusqu’au 25 septembre, à la Cité de l’automobile, à Mulhouse
☛☛ www.citedelautomobile.com
Voyage extraordinaire dans les jardins de Jules Verne Les concepteurs sont invités à nous faire voyager autour du monde. Montgolfières, bateaux et éléphants dialoguent avec le site de Wesserling. Du 5 juin au 2 octobre, au Parc de Wesserling
☛☛ www.parc-wesserling.fr
Festival Auto Moto et Drift Cup Le célèbre circuit de l’Anneau du Rhin accueille cette année le championnat international King of Europe Pro Drift. Samedi 11 et dimanche 12 juin, à l’Anneau du Rhin, à Blitzheim
☛☛ www.festival-auto-moto.fr
Univers de bande dessinée Le Festival des Jardins prend des allures fantastiques. Voyagez sur une gigantesque planche de BD végétale pour cette édition. Du 11 juin au 23 octobre, à La Saline Royale, à Arc-et-Senans
☛☛ www.salineroyale.com
Café intergénérationnel Des élèves de l’IUT de Belfort se demandent quels sont les enjeux des liens entre les générations. Qui sont les grands-parents d’hier, d’aujourd’hui et de demain ? Jeudi 16 juin, dans les locaux de l’OPABT, à Belfort
☛☛ www.ville-belfort.fr
Grande brocante du parc des Miches Organisé par la Commune Libre de la Citadelle, le grand marché aux puces réunit 200 exposants et s’étend dans le parc qui surplombe la cité des princes. De belles trouvailles en perspective ! Dimanche 19 juin, à Montbéliard
☛☛ www.montbéliard.fr
Le temps des mousquetaires Dans un authentique campement militaire du XVIIe siècle, la compagnie Armedia vous enrôle dans la garde rapprochée du roi à l’époque
Agenda des
des mousquetaires. Spectacles, jeux et animations sont au menu de votre initiation. Du 10 juillet au 28 Août, au château du Hohlandsbourg, à Wintzenheim
Strasbourg lie place Brog 11 / 06, 03/09 & 01/10
☛☛ www.chateau-hohlandsbourg.com
Fête du Pinot noir Dégustation, tartes flambées et bals pour rendre hommage à l’un des vins les plus attachants d’Alsace. Samedi 16 et dimanche 17 juillet, à Rodern Fête du Gewurztraminer Guinguette, défilé de chars et marché aux puces au programme des deux jours dédiés à ce vin fruité. Samedi 30 et dimanche 31 juillet, à Bergheim
☛☛ www.ribeauville-riquewihr.com
Fête du Silberberg Animé par des bals populaires et la dégustation des crus du village le week-end sera festif. Samedi 6 et dimanche 7 août, à Rorschwihr
☛☛ www.ribeauville-riquewihr.com
Fête de l’âne Courses, match de football et marche avec les animaux. Lundi 15 août, à Suarce
☛☛ www.fetedelane.e-monsite.com
Franche-Comté (Sud) & Bourgogne Paper is not Dead Une exposition pour démontrer le dynamisme et la diversité de la création autour du papier. Jusqu’au 3 juillet, au Musée plein air des maisons comtoises, à Nancray
☛☛ www.maisons-comtoises.org
Les 24 heures du Temps Venez à l’heure pour les expositions, les ateliers d’horlogerie, la librairie et la “robe du temps” lors de cette manifestation horlogère. Lundi 20 et mardi 21 juin, au Musée du Temps, à Besançon
☛☛ www.mdt.besançon.fr
© Jean-Louis Hess
☛☛ www.ribeauville-riquewihr.com
EN AVANT LES HISTOIRES ! Environ 70 exposants (brocanteurs généralistes, antiquaires et vendeurs d’objets design et vintage) venus de toute la France donnent rendez-vous aux amateurs au Marché Européen de la Brocante et du Design du Broglie pour un véritable “récit décoratif”. En arpentant les allées, l’œil se perd en effet au milieu des 1 001 merveilles exposées et l’esprit vagabonde inventant des histoires. On imagine par exemple des combats homériques et improbables entre des soldats de plomb napoléoniens et des Schtroumpfs de latex. On rêve la destinée d’une statue de bronze d’Athéna qui, peut-être, était posée sur le bureau du gouverneur militaire de Strasbourg en 1913. On se demande quelle charmante égérie des sixties a bien pu porter ce manteau au col de fourrure ou alors quelle table ornaient ces assiettes de porcelaine si délicates. Si le passant souhaite en savoir plus, les professionnels présents, fins connaisseurs et érudits, sauront néanmoins le renseigner sur l’histoire – la petite et la grande – de l’objet qui le fait fantasmer. (H.L.) Samedis 11 juin, 3 septembre et 1er octobre (de 8h à 18h), sur la place Broglie, à Strasbourg www.brocantes-strasbourg.fr
Marché des potiers 20 potiers nous font découvrir leurs travaux. Samedi 25 et dimanche 26 juin, à Menotey
☛☛ www.jura-tourism.com
Plouss’arts Fête de l’art et démonstrations de peintures, de sculptures, de photos et de céramiques. Dimanche 26 juin, à Pupillin
☛☛ www.pupillin.arbois.com
Festival Les Nuits de Joux Le château de Joux devient, pour les grands comme les plus petits une grande scène de théâtre à ciel ouvert, avec deux représentations par soirée. Du 16 juillet au 13 août, à La-Cluse-et-Mijoux À l’assaut des rempart Retour au Moyen-âge autour d’un banquet et d’un concert de musique. Dimanche 24 juillet, à Nozeroy
☛☛ www.nozeroy.info
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Agenda des
Les voies du sel Empruntez les routes des convoyeurs de sel et découvrez les paysages verts du Jura lors d’une randonnée sur plusieurs jours. Du 11 au 15 août, départ de la commune de Saint-Amour
☛☛ www.voiesdusel.com
Baden-Wurtemberg (Sud) 55e Fête de vin de Durbach Le fête du vin de Durbach est une institution avec dégustation, musique, danse et programme pour les enfants. Du 3 au 5 juin, à Durbach ☛☛ www.durbach.de
Journées des vignerons moyenâgeux Les vignerons du pays de Baden-Baden invitent à une fête du vin sous le
signe du Moyen-âge. Du 3 au 5 juin, à Baden-Baden (Steinbach) ☛☛ www.andybirnbreier.wix.com
Été culturel à Gengenbach Un programme varié avec Baal Novo, Les Clöchards ou encore des dégustations de vins badois et alsaciens. Du 8 juin au 14 juillet, à Gengenbach ☛☛ www.gengenbach.info
Été culturel à Ebnet Cette manifestation propose un vaste programme en plein air. Du 26 juin au 22 août, au Ebneter Schloss, à Freiburg (Ebnet)
☛☛ www.ebneter-kultursommer.org
Fête de la vieille ville à Durlach Une fête annuelle, pour boire, manger et rire dans le beau cadre de Durlach. Vendredi 1er et samedi 2 juillet dans le vieux centre-ville de Durlach
☛☛ www.altstadtfest.durlacher.de
Jour des enfants Pendant une journée, la ville d’Oberkirch se transforme en paradis pour enfants avec plus de 80 attractions pour tous les âges. Samedi 18 juin au Centre-ville à Oberkirch ☛☛ www.stadtmarketing-oberkirch.de
Strasbourg place du Château 02 / 07 ➔ 18/09
Fête du vin Six jours sous le signe du vin dans le cadre romantique de la vieille ville. Du 7 au 12 juillet, autour du Münster, à Freiburg-imBreisgau
☛☛ www.weinfest.freiburg.de
Oberkirch en lumières Une soirée d’été dans une ville entièrement illuminée, par des bougies dans les rues et jardins. Vendredi 8 juillet, au Centre-Ville, à Oberkirch
☛☛ www.stadtmarketing-oberkirch.de
Beach Volley-ball Cup La plage et ses joies en pleine ville ! Du 22 au 24 juillet, au Marktplatz, à Offenburg
☛☛ www.offenburg.de
© ACT lighting design
Festival Africain Un voyage en Afrique entre plats typiques, musique, danse, littérature, mode et cinéma. Du 28 au 30 juillet, au Marktplatz, à Kehl
☛☛ www.afrika-festival-kehl.de
CITY LIGHTS Cette année, le spectacle (signé ACT lighting design) illuminant la Cathédrale de Strasbourg est consacré à La Lumière intemporelle. Vidéo mapping, lumières immatérielles, bougies artificielles (près de 700 donnant un saisissant effet de réalité) et son se mêlent dans un ensemble immersif. Le spectateur est en effet plongé dans un monde se déployant autour du temps considéré sous trois axes : mysticisme, matière et mystère. Poétique et onirique, ce spectacle permettra de voir la foudre s’abattre sur la flèche et poursuivre sa course sur cette merveille de grès, métaphore de la maîtrise du feu par l’Homme ou de découvrir les mécanismes précis et précieux d’une immense horloge. (R.Z.) Du 2 juillet au 18 septembre, sur la place du Château, à Strasbourg www.strasbourg.eu 62
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Fête au Château Vingt groupes de musique mettent l’ambiance au château ! Du 28 juillet au 1er août, au Schlossberg, à Freiburgim-Breisgau
☛☛ www.schlossbergfest-freiburg.de
Food Truck Festival L’occasion de déguster du délicieux fast food fait maison avec un large choix entre dix food trucks. Vendredi 29 samedi 30 juillet, au Marktplatz, à Offenburg
☛☛ www.offenburg.de
Agenda des
Le Chemin des Lynx Découverte du lynx pour toute la famille sur un parcours de 4 kilomètres avec 20 stations interactives. Toute l’année, au Naturpark Schwarzwald Mittel Nord, à Bühlertal
☛☛ www.luchspfad-baden-baden.de
Sarre, Lorraine & Luxembourg
Visite aux flambeaux Découvrez la citadelle du Montmédy à la lueur des flambeaux. Du 1er au 29 juillet, à Montmédy
☛☛ www.meusetourism.com
Fête de la vieille ville Musique, danse et spécialités culinaires pour fêter l’été. Du 8 au 10 juillet, autour du St. Johanner Markt, à Sarrebruck
☛☛ www.saarbruecken.de
Streetfoodfestival Une rencontre des cultures culinaires. Du 22 au 24 juillet, au Bürgerpark Hafeninsel, à Sarrebruck
Retour du Duc de Lorraine Un spectacle équestre sur un duc du XVe siècle qui retrouve sa fille. Jusqu’au 31 juillet, à Bitche
☛☛ www.saarbruecken.de
Rives en fêtes Les événements se multiplient sur les berges ensoleillées de la Moselle. Jusqu’au 15 septembre, sur les berges de Moselle, à Thionville
Metz plage Venez vous rafraîchir au plan d’eau de Metz et profitez des animations et concerts. Du 22 juillet au 16 août, au plan d’eau de Metz
☛☛ www.lorraineaucoeur.com
☛☛ www.thionville.fr
☛☛ www.metz.fr
Villa Borg en promenade à dos d’âne Montez sur des ânes à la Villa Borg, témoin des traces romaines. Jusqu’en octobre, à l’Archäologiepark Römische Villa Borg, à Perl
Fête de Nauwieser La fête de quartier la plus populaire de la ville, dans le quartier étudiant. Du 29 au 31 juillet au Nauwieser Viertel, à Sarrebruck
☛☛ www.villa-borg.de
L’AfrikaFest Ateliers, spectacles et dégustations culinaires autour de l’Afrique. Samedi 6 juin, à Esch-sur-Alzette
☛☛ www.tout-Luxembourg.com
Fête de la musique À l’image de la France, Sarrebruck a sa fête de la musique annuelle. Dimanche 19 juin, à Sarrebruck
☛☛ www.saarbruecken.de
☛☛ www.saarbruecken.de
Festival médiéval Reconstitution du Moyen-Âge, spectacles et ateliers pour enfants… Du 30 juillet au 7 août, au château de Vianden
☛☛ www.castle-vianden.lu
Saar-Spektakel Une manifestation aquatique sur et autour de l’eau avec spectacles, compétitions, musique et activités pour enfants. Du 5 au 7 août, sur les rives de la Sarre, à Sarrebruck
Summer in the city Concerts gratuits et fête de la musique pour profiter de Luxembourg. Du 21 juin au 9 septembre, à Luxembourg
☛☛ www.saarbruecken.de
Foire agricole Une grande foire en plein air. Du 1er juillet au 3 juillet, à Ettelbruck
☛☛ www.mittelaltertage-sb.de
☛☛ www.summerinthecity.lu
☛☛ www.fae.lu
Les journées du Moyen-Âge Un voyage entre histoire et fantaisie pour petits et grands. Du 12 au 15 août, au Jardin franco-allemand, à Sarrebruck Fêtes de la mirabelle Danses, feu d’artifice, concerts et ateliers gastronomiques pour célébrer le
fruit le plus célèbre de la région. Du 23 août au 6 septembre, à Metz
☛☛ www.metz.fr
Festival international du film Nancy-Lorraine Rétrospective du cinéma européen en 500 œuvres, avec des avant-premières et la compétition internationale du film court. Du 26 août au 4 septembre, à Nancy
☛☛ www.fifnl.com
La Sarre en Canoë Plusieurs trajets d’eau en canoë pour découvrir la Sarre et sa nature autrement. Kanusaarfari, à Schoden
☛☛ www.kanusaarfari.de
Excursions en bateau Divers excursions sont proposées, par exemple jusqu’à la fameuse “boucle de la Sarre”. Départ au Staatstheater de Sarrebruck
☛☛ www.personenschifffahrtsaarbrücken.de
La route européenne des Celtes La Voelklinger Hütte a participé à l’élaboration de cette route des Celtes, qui est à découvrir entre la Wallonie, la Sarre, le Luxembourg, la RhénaniePalatinat et la Sarre à travers plus de 60 étapes.
☛☛ www.voelklinger-huette.org
Baden-Wurtemberg (Nord) & Rhénanie-Palatinat Karlsruher Frühjahrsmess Une des plus grandes foires du printemps avec plus de 100 attractions pour toute la famille. Jusqu’au 6 juin, au Messeplatz, à Karlsruhe
☛☛ www.karlsruhe-tourismus.de
Pique-nique en blanc Une journée exceptionnelle dans un cadre romantique avec des mets délicieux. Dimanche 19 juin, au Schloss Favorite, à Rastatt
☛☛ www.schloesser-und-gaerten.de Poly 188 Juin 16
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Agenda des
Hafen Kultur Fest Une fête qui donne l’occasion de découvrir le port, les bâtiments historiques ou simplement de profiter des multiples concerts. Du 24 au 26 juin, au Rheinhafen, à Karlsruhe
☛☛ www.kunstmuseumbasel.ch
Le château en feu Pendant une soirée, la façade baroque du Château de Schwetzingen brille sous les feux d’artifice au son de Mozart. Dimanche 24 juillet, au Schloss Schwetzingen
☛☛ www.basel.com
☛☛ www.rheinhafen.de
☛☛ www.schloesser-und-gaerten.de
Sommerfest im Schlossgarten Une fête estivale dans le jardin multicolore du Château de Weikersheim. Le 31 juillet, au Schlossgarten Weikersheim
☛☛ www.schloesser-und-gaerten.de
Jeux de lumières Après un énorme succès lors du tricentenaire en 2015, les illuminations du château à la tombée de la nuit, rythmeront à nouveau l’été dans la “ville éventail”. Du 7 août au 17 septembre, au Schlossplatz, à Karlsruhe
☛☛ www.karlsruhe-tourismus.de
15e bourse de la bière La plus grande fête de la bière du Bade-Wurtemberg donne la possibilité de goûter plus de 400 sortes de boissons au houblon. Du 26 au 28 août, au Schlossgarten, à Karlsruhe ☛☛ www.bierboerse.com
Zoo de Karlsruhe Le Tiergarten est un événement pour toute la famille ! Un des plus vieux Zoos d’Allemagne, une oasis dans la ville avec plus de 3 000 animaux. Jusqu’en octobre, à Karlsruhe
☛☛ www.karlsruhe-tourismus.de
Suisse Visite guidé pour familles en français VOIR P.76 Découvrez Sculpture on the Move 1946-2016 l’exposition phare de cette année avec une visite spécialement 64
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conçue pour les familles. Dimanche 5 juin, au Kunstmuseum Basel
Circus Knie Le célèbre cirque de la famille Knie revient à Bâle pour la 98e fois avec son mélange savant d’acrobaties, d’animaux et de clowns. Du 9 au 22 juin, à la Rosentalanlage, à Bâle Une nuit au Zoo Une découverte des habitudes nocturnes des animaux. Samedi 2 juillet, jusqu’à minuit au Zoo, à Bâle
☛☛ www.zoobasel.ch
Natation dans le Rhin Plongez dans le Rhin avec 6 000 nageurs ! Mardi 16 août au Schaffhauserrheinweg 93, à Bâle
☛☛ www.rheinschwimmen.ch
Streetfoodfestival De nombreux stand de plats du monde entier, pour une rencontre culturelle autour de la table. Du 19 au 21 août, au Messegelände, à Bâle
☛☛ www.messe.ch
Jeux romains Les familles et les enfants s’amusent pendant un après-midi comme dans l’Antiquité. Jusqu’au 21 août, à l’Augusta Raurica, à Augst
☛☛ www.augustaraurica.ch
Fête sur la montagne du cloître Cette fête de rue est une date importante pour tous les Bâlois. Du 26 au 28 août, au Klosterberg, à Bâle
☛☛ www.klosterbergfest.ch
Fête des romains La plus grande fête romaine antique avec gladiateurs, courses de chars et plein d’autres manifestations. Samedi 27 et dimanche 28 août, à l’Augusta Raurica, à Augst
☛☛ www.augustaraurica.ch ☛☛ www.roemerfest.ch
Champagne-Ardenne Rêve de couleurs Un spectacle son et lumières exceptionnels illumine de nouveau la Cathédrale de Reims, une des plus belles de France et son célèbrissime Ange au sourire. Jusqu’au 11 septembre, sur le parvis de la Cathédrale, à Reims
☛☛ www.reims.fr
Les Jardins éphémères La Ville de Troyes propose de découvrir ou redécouvrir des jardins nichés en cœur de cité (dans la cour de l’Hôtel de Vauluisant, à côté de l’église de la Madeleine et dans la cour de l’Hôtel-Dieu-le-Comte). Jusqu’au 31 octobres, à Troyes
☛☛ www.ville-troyes.fr
Fêtes johanniques Au cœur des festivités, le village médiéval et ses 110 artisans et camelots sur la place du Forum. Non loin de là, au cryptoportique, des concerts de musique médiévale se tiendront. Samedi 4 et dimanche 5 juin, à Reims
☛☛ www.reims.fr
24 Heures Solex Une course vraiment pas comme les autres ! Samedi 4 et dimanche 5 juin, à Chaumont
☛☛ 24hsolex.free.fr
La Foulée des Sacres Course à pied de 8 kilomètres : le plaisir de courir entre amis en laissant l’esprit de compétition au vestiaire... Samedi 11 juin, départ sur le parvis de la Cathédrale, à Reims
☛☛ www.scap18.fr
Génération de Gaulle Projeté sur la Croix de Lorraine, le spectacle met à l’honneur le cinéma, la radio et la télévision des années 1960 afin de présenter l’évolution de la société française à travers ces trois médias populaires. Du 18 juin au 31 août, au Mémorial Charles de Gaulle, à Colombey-les-deux-Églises
☛☛ www.memorial-charlesdegaulle.fr
maisons d'opéra
éloge de la folie Opéra de la passion absolue menant à la démence et à la mort, Lucia di Lammermoor de Donizetti est aussi une variation sur l’étouffement de l’éternel féminin par le masculin transitoire pour le metteur en scène Jean-Louis Martinelli.
Par Hervé Lévy Esquisse de costume © Patrick Dutertre
À l’Opéra national de Lorraine (Nancy), du 22 au 30 juin www.opera-national-lorraine.fr
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n amour impossible entre un homme et une femme appartenant à deux clans écossais rivaux au XVIe siècle entraînant la folie et la mort : tel pourrait être le résumé lapidaire de Lucia di Lammermoor. Dans sa mise en scène, Jean-Louis Martinelli souhaite néanmoins dépouiller l’opéra adapté d’un roman de Walter Scott de ses oripeaux gothiques et romantiques, considérant avant tout l’œuvre de Donizetti comme une « réflexion sur la violence faite aux femmes dans une société mâle où l’héroïne, écrasée, n’est in fine qu’un objet de troc. Le sort de Lucia importe peu à Edgardo, elle est un simple enjeu de pouvoir. Il n’a pas un amour absolu pour elle, mais un violent désir de possession », explique l’ancien directeur du Théâtre national de Strasbourg (1993-2000). Et de rajouter : « La passion amoureuse est dictée par la volonté de revanche sur le clan d’en face ». Le corolaire consiste en un questionnement « très actuel : pourquoi la femme dérange-t-elle cet espace de virilité où elle apparaît comme un danger ? » Avec des costumes intemporels d’une simplicité revendi-
quée aux vagues résonances sixties et dans un décor où les parois coulissent (métamorphosant la scène successivement en entrepôt, en palais, en cathédrale ou en mausolée), se déploie la tentative de fuite de Lucia. Elle tente d’échapper « à un univers fermé et étouffant », “femme fluide” face à une société solide et figée, dont l’imaginaire se manifeste à la scène grâce à la vidéo, un « espace onirique, une porte d’entrée sur un monde intérieur ». Son échappatoire sera la folie (puis la mort) avec le célèbre air Il dolce suono où l’héroïne fantasme son union future avec Edgardo. Véritable acmé de l’opéra, Jean-Louis Martinelli a souhaité « sur-dramatiser cet instant en l’installant dans un théâtre dans le théâtre ». Violence des sentiments et des actes. Impétuosité de la musique. Lucia di Lammermoor est une œuvre sous tension permanente dans laquelle l’héroïne – unique femme, avec sa “suivante ombre” dans un monde d’hommes – est le seul être « au cœur pur » et, peut-être « le seul personnage raisonnable », contrairement à l’idée qu’on s’en fait en général.
exposition
une renaissance irakienne Pays meurtri par des années de guerre, l’Irak abrite néanmoins une scène contemporaine foisonnante. Des artistes qui veulent Créer malgré tout à découvrir à Metz.
sées à la Biennale de Venise en 2015). Elles sont le reflet d’une période bénie, celle qui suit la chute de Fayçal II en 1958, où l’Irak, jouissant de la manne pétrolière, est en paix, incarnant même un avenir possible dans cet Orient compliqué. Des touristes qu’on dirait sortis de Mad Men saisis devant les ruines du palais parthe de Ctésiphon, l’atmosphère très glamour d’un tournage à Babylone, une rue commerçante, les bords apaisés du Tigre, à moins que ce ne soient ceux de l’Euphrate… Tout est tranquille, comme irréel dans un pays ancré dans ses traditions ancestrales qui semble être en train de prendre le virage de l’American way of life. À l’inverse, les peintures abstraites de Salim al-Dabbagh marient des pigments aux accents de tristesse : ocre mélancolique d’un sable souillé, grisaille d’un ciel qui a oublié d’être bleu et surtout noir omniprésent qui irrigue la toile jusqu’à l’habiter presque en totalité dans d’immenses carrés. Reflet bouleversant des tragédies récentes, solitude d’une Baby alone in Babylone…
Par Raphaël Zimmerman Photo de Lateef al-Ani
Au Musée de la Cour d’Or (Metz), jusqu’au 18 juillet musee.metzmetropole.fr
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orsqu’on pense à l’Irak, les images affluent, tragiques le plus souvent. Dans le pays existe pourtant une scène artistique vivace et multiforme, dont on découvre une trentaine de représentants (peintres, calligraphes, céramistes, sculpteurs…) dans une exposition née d’une rencontre à Bagdad entre les peintres Qasim Sabti et Ahmed Nussaif et le journaliste messin Dominique Hennequin qui y réalisait un reportage pour Arte. Parmi les richesses présentées, le visiteur demeure fasciné par les photographies sixties en noir et blanc de Lateef al-Ani (expo-
D’autres inventent des mondes imaginaires pour se protéger d’une réalité trop difficile : les créatures longilignes vêtues de robes fleuries de Yusra al-Abadi baignant dans un océan de couleurs vives sont de séduisants archétypes féminins, tandis que les univers chromatiques de Fakher Mohamed rappellent curieusement Fernand Léger et Matisse. La création considérée comme un moyen d’évasion… Chez certains, la tradition orientale se mêle à l’art occidental : les toiles de Saad Al Tai évoquent ainsi curieusement le regard fragmenté de Delaunay. Pour d’autres cependant, le recours à la tradition est patent. Les bronzes de Taha Waheb semblent ainsi irriguées par la puissance de l’ancienne Mésopotamie.
ARTS GRAPHIQUES
welcome to the death club Rassemblant des œuvres d’art graphique issues principalement de leurs collections, l’exposition de danses macabres des Musées de Strasbourg nous convie à un dernier tango dans le bassin rhénan, au milieu d’œuvres de la fin du XVe siècle à nos jours. Mortel !
Der Tod und der Anatom de Walter Draesner (1922) © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK
Par Emmanuel Dosda
Jusqu’au 29 août, à la Galerie Heitz du Palais Rohan (Strasbourg) www.musees.strasbourg.eu
* Lithographie issue de Homo Bulla, œuvre que Damien Deroubaix a réalisé au CIAV durant sa résidence en 2010 / 2011 www.ciav-meisenthal.fr
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arcel Ruijters, illustrateur ayant exercé son coup de crayon dans les fanzines underground, et son livre accordéon sérigraphié Totentanz, clin d’œil jubilatoire aux gravures sur bois d’Holbein le jeune (1530). Spank, relecture (dé)culottée du thème de La Jeune fille et la Mort par la dessinatrice punk Tanxxx. Dés Pipés, lithographie de Damien Deroubaix *, hommage contemporain aux danses macabres de Heidelberg (1488). Nombreux sont les artistes d’aujourd’hui fascinés par ce sujet, « pas si sombre », selon Deroubaix : « Aux personnes qui trouvent mon travail pessimiste, je réponds qu’il est à l’image de la danse macabre, montrant la mort qui emmène “joyeusement”
chaque membre de la société, l’Empereur, le voleur, le chevalier ou le médecin. Toutes les classes sociales sont concernées, du sommet de la pyramide à la base. » Le message est clair : « Nous fûmes ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes. » Traduction : tiens-toi à carreau ici-bas si tu ne veux pas brûler dans les flammes de l’enfer à l’heure du trépas. On ne peut cependant résumer l’imaginaire macabre à sa fonction moralisatrice. Pour Florian Siffer, attaché de conservation au Cabinet des estampes et des dessins, cocommissaire de Dernière danse, il s’agit d’un « sujet caméléon, qui s’adapte à différents contextes ». L’autre commissaire, Franck Knoery, attaché de conservation au MAMCS, évoque des représentations « très codifiées comme La Jeune fille et la Mort », mais aussi une utilisation très libre de cette iconographie, notamment lorsqu’on entre dans le champ du fantastique et que l’on vagabonde « au gré de l’imaginaire de l’artiste ou de l’ouvrage qu’il illustre », comme chez Doré avec l’œuvre de Poe. La danse macabre évolue avec le temps et la figure de la mort va parfois incarner le mal, les fléaux, la guerre. Franck Knoery : « À partir du XIXe, cette figure personnifie ou inspire l’adversaire : les Révolutionnaires de 1848 chez Rethel, Poincaré pendant la Grande Guerre du côté allemand… C’est une conseillère funeste associée au camp de l’ennemi politique. » L’exposition ne manque cependant jamais de souligner l’aspect humoristique, satirique de ce thème. Dans la Chronique de Nuremberg, sorte d’encyclopédie illustrée de 1493, la danse des morts de Wohlgemuth prête déjà à sourire avec ses squelettes enjoués pris dans une chorégraphie saugrenue. On ne peut conjurer l’inéluctable ? Valsons avec la grande faucheuse…
la rue est à vous L’asso Juste Ici, emmenée par le typographe et graphiste Thomas Huot-Marchand, déploie de tentaculaires parcours artistiques dans (et avec) l’espace public, à Besançon, pour la 6e édition de Bien Urbain. Par Thomas Flagel Photo ci-dessus, Untitled 1 de Sam 3 © Elisa Murcia Artengo Dans les rues de Besançon et Chez Urbain (point de rencontre éphémère), du 3 juin au 30 juillet www.bien-urbain.fr
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l est l’invité de marque de cette année 2016. L’espagnol Escif s’empare des murs comme des totems par lesquels il interpelle les badauds, détourne les codes de la communication de masse, offre une alternative à la captation du temps de cerveau disponible par les petits et grands écrans, s’immisce dans les interstices de l’ultra saturation de signes contraignant pensée et comportements dans des rues prises en otage des signalisations urbanistiques et des panneaux d’affichage. Depuis plusieurs années, Bien Urbain rebat les cartes du rapport entretenu par les citoyens avec leur espace immédiat, celui qu’ils partagent avec leurs amis, voisins ou simples inconnus. Une démarche que partage aussi Radya, street artist russe détournant à foison les grands panneaux publicitaires dont il fait tomber les affiches pour dévoiler des arbres peints (Something is always hidden), écrivant au néon comme à la bombe des slogans poético-politiques (« If only I could embrace you, but I’m just a text », « Hey You / Love / Me ») au cœur de cités de l’ancienne URSS. Plus humaniste et illustratif se fait SAM3 usant de son art de la peinture pour dénoncer le sort des migrants et le joug broyant les hommes tels l’hyper industrialisation et l’individualisme morne. Une veine qui se retrouve chez Daniel Muñoz, peintre
et illustrateur déjà présent lors de la première édition de Bien Urbain. La force de ses compositions grand format en des lieux insolites qu’il choisit et dévoie avec soin, touche le plus grand nombre par ses décalages mais aussi et surtout par sa patte graphique saisissante, intrigante et fascinante : des dizaines de personnages alignés comme à la parade, nous regardant dans les yeux, d’immenses silhouettes de dos ou encore des maîtres de cérémonie chamaniques dansant entre béton et bitume… Grinçant et violent malgré leur palette de couleurs primaires et souvent criardes, le duo napolitain Cyop & Kaf investit avec bonheur les quartiers populaires où ils laissent les traces d’un regard amusé mais non moins tranchant sur la vie quotidienne. En des mondes étranges et oniriques, les individus sortis de leur imagination portent leurs têtes au bout de piques (mais sans douleur) et sont le plus souvent liés par des cordes contraignantes plaçant l’homme face à ses doubles maléfiques. Un univers que ne renierait pas Wasted Rita, portugaise peignant messages féministes sarcastiques (Dream on, sucker) et volontairement crus dans des lettres d’amour et de rupture aussi cash les unes que les autres, preuves d’un regard désabusé mais non moins joyeux sur la faiblesse et la rudesse des relations humaines.
exposition
le soleil a rendez-vous avec la lune Étoiles, lune, soleil, astres, planètes… Cette exposition du Schmuckmuseum rassemble des bijoux qui prennent les univers célestes pour thématique, de l’Âge du bronze au XXIe siècle. Par Raphaël Zimmermann
Au Schmuckmuseum (Pforzheim), du 8 juillet au 30 octobre www.schmuckmuseumpforzheim.de
Légende Bague astronomique pliante (XVIIe siècle) © Schmuckmuseum Pforzheim Photo de Petra Jaschke
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e Disque de Nebra (conservé au Musée de la préhistoire de Halle) est une pièce exceptionnelle de 32 centimètres de diamètre : pesant deux kilos, il date de 1 600 avant Jésus Christ et figure, sur une surface de bronze, la lune, les Pléiades et d’autres étoiles. Cette représentation d’un ciel nocturne – la première connue – aux fonctions mystérieuses (vraisemblablement cultuelles et / ou calendaires) pourrait servir d’emblème à une exposition qui présente des bijoux en lien avec les corps célestes auxquels l’Homme a longtemps prêté des pouvoirs magiques. On découvre ainsi une délicate chevalière d’or (une bague sigillaire servant à faire des sceaux) du Pharaon Ramsès II, un pendentif associé à la déesse romaine Luna ou encore des pièces étrusques à granulation (avec de petites billes d’or) montrant le culte voué à Apulu qui deviendra Phébus dans la mythologie romaine. À la Renaissance, la fascination pour l’astrologie et l’astronomie génère une
créativité débridée. Est, par exemple, présentée une surprenante bague : repliée elle a la semblance d’une alliance, dépliée elle est un petit anneau astronomique, véritable “montre solaire” Des rayons de soleil irradiants de diamant sur un diadème de platine et d’or de la maison Chaumet, une boîte de néphrite extraordinairement précieuse signée Fabergé – l’orfèvre des tsars – dont les fermoirs évoquent les étoiles ou un peigne à cheveux ornemental de René Lalique fait de corne, d’or et d’émail représentant l’astre du jour lorsqu’il se couche, rougeoyant, sur fond de forêt… Le XIXe siècle et le début du XXe sont particulièrement bien représentés dans une exposition en forme de voyage interstellaire qui s’achève dans la contemporanéité élégante et sobre d’un bracelet noir orné de brillants imaginé par André Ribeiro.
EXPOSITION
les géants Giacometti, Moore, Kelly, Beuys, Judd, Serra, Koons… Les plus grands noms se sont donnés rendez-vous au Kunstmuseum Basel pour Sculpture on the Move (1946-2016), vaste épopée chronologique. 1
Par Hervé Lévy
Au Kunstmuseum (Bâle), jusqu’au 18 septembre www.kunstmuseumbasel.ch
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aisseau amiral de la galaxie muséale baloise, le Kunstmuseum vient de se doter d’une extension qui porte sa surface globale à 10 000 m2. Face au bâtiment principal, auquel il est relié par un souterrain, se dresse un monolithe de briques grises mariant un caractère massif et une élégance aérienne, preuve que l’architecture monumentale sait se faire légère. Derrière la façade vibratoire – en raison des alternances de couches de briques – de l’édifice conçu par le bureau bâlois Christ & Gantenbein, une exposition prestigieuse a pris ses quartiers : faisant écho à Painting on the Move, en 2002, Sculpture on the Move (1946-2016) propose un voyage chronologique en trois étapes et quelque 70 œuvres.
L’âge de bronze
L’exposition débute au deuxième étage du nouveau bâtiment, dans des salles à l’éclairage zénithal, avec une section allant de 1946 à 1980 manifestant la quête d’abstraction de sculpteurs comme Alberto Giacometti dont sont présentées des œuvres majeures tel L’Homme qui chavire où, pour reprendre les mots d’Yves Bonnefoy, « le mystère d’être prend le pas, dans la représentation, sur les aspects de la chose vue ». C’est ce mystère qu’il faut tenter de percer dans ces figures 76
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anthropomorphes à l’aspect fragile où semble se concentrer l’essentiel de l’Homme. Dans le bronze de ces idoles intemporelles, on peut ainsi projeter les contours d’une destinée intime ou collective. Le lien tissé entre abstraction et figuration se retrouve chez Constantin Brancusi (avec son Oiseau de marbre aux lignes épurées), Alexander Calder dont les mobiles inspirés par la nature évoquent des essaims de feuilles métalliques ou Jean Arp et ses créations sensuelles et organiques. Jusque dans les années 1960, les sculpteurs présentés utilisent des matériaux “‘nobles” (bronze, pierre, bois…) : à partir de Jean Tinguely, bricolo-boy de génie avec ses machines tintinnabulantes faites de rogatons de la société de consommation, le quotidien fait une entrée fracassante dans les composantes de la sculpture. Pensons au chocolat ou à la saucisse à tartiner en décomposition utilisés par Dieter Roth dans de véritables Vanités du XXe siècle ou à Andy Warhol et ses empilements de boîtes de lessive Brillo. Certains se tournent néanmoins vers une abstraction radicale (“hard edge” en raison des contours nettement dessinés) comme Ellsworth Kelly. Avec son minimalisme, Blue Red Rocker manifeste un certain ascétisme, mais de ces surfaces rouges et bleues jaillit une source vive, chaude et pleine de sensualité.
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Ready for the eighties
On descend au rez-de-chaussée pour arpenter la deuxième partie de l’exposition (19801990) qui permet un retour à la figuration sur des modalités contemporaines : s’y croisent le Rabbit kitsch et régressif de Jeff Koons fait de volumes colorés en acier, inspirés de ballons gonflables noués entre eux, “l’autoportrait puni” – un homme au coin – de Martin Kippenberger, métaphore de l’Art contemporain dans les eighties ou encore Mies d’Isa Genzken, réflexion ironique sur l’histoire de l’architecture où, pour le coup, Less isn’t more. Il faudra faire quelques pas et aller vers le Kunstmuseum Basel / Gegenwart – troisième bâtiment de l’institution, posé sur les bords du Rhin – pour arriver dans la dernière section, véritable état des lieux de la sculpture actuelle où se découvre une Working Table
sur laquelle Gabriel Orozco a rassemblé des objets hétéroclites, les mettant en scène dans une accumulation au parfum d’éphémère qui fait penser à la fois à un cabinet de curiosités, à un atelier et à un univers en miniature. À côté des superstars Damien Hirst ou Maurizio Cattelan (avec La Rivoluzione siamo noi, clin d’œil à Beuys), on demeure saisis par le travail de Danh Vo. We the People est une reproduction à l’échelle 1 du revêtement de cuivre de La Statue de la Liberté… Les morceaux de cet ensemble monumental sont dispersés dans le monde entier, comme les pièces d’un puzzle à assembler pour reformer le modèle originel. Une véritable métaphore de l’exposition bâloise qui retrace l’évolution de la sculpture en 70 fragments que chacun peut in fine tenter d’assembler à sa guise.
Légendes 1. Jeff Koons, Rabbit, 1986, Museum of Contemporary Art Chicago, Partial Gift of Stefan T. Edlis and H. Gael Neeson. Photo : Nathan Keay 2. Alexander Calder, Five Branches with 1000 Leaves, 1946, Emanuel Hoffmann-Stiftung, Depositum in der Öffentlichen Kunstsammlung Basel. Photo: Bisig & Beyer © Calder Foundation New York / Artists Rights Society (ARS), New York
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des lieux & des chefs Mêler patrimoine et gastronomie dans le Grand Est : tel est le concept inédit des Dîners insolites du patrimoine dont la saison 2016 / 2017 s’annonce étonnante. Florilège. Par Hervé Lévy Photo de Jean-François Hamard
www.dinersinsolites.com
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rès de soixante sites plus surprenants les uns que les autres, 37 chefs, dont 25 étoilés au Guide Michelin : les Dîners insolites du patrimoine nés en 2010 avec une soirée presque improvisée au Château des brasseurs de Xertigny ont connu un beau développement. On pourra ainsi manger au cœur de la halle de coulée continue du haut-fourneau d’Uckange (15-17/07), monstre d’acier, vestige d’une époque – pas si lointaine – où l’acier et le charbon lorrains faisaient la fierté du pays. Dans cette friche industrielle, le chef Frédéric Sandrini (une Étoile) viendra en voisin puisqu’il tient le piano du Quai des Saveurs d’Hagondange où se déploie une belle créativité avec pour “plat signature” le ris de veau braisé, cappuccino de topinambours et truffes. Autres rendez-vous estivaux marquants, une soirée à l’Écomusée du Battant de Charmes (29-31/07) avec Frédéric Mory, chef du Citizen d’Épinal dont la devise est « Pourquoi juste cuisiner, quand on peut cuisiner juste ? » ou un programme au Parc de Wesserling (19-21/08) avec trois étoiles de la gastronomie alsacienne. Au fil des mois, les lieux les plus singuliers seront investis :
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Théâtre du Peuple de Bussang (09-11/09), Sources de Soultzmatt (23-25/09), Musée Unterlinden de Colmar (18-19/11)… Parmi tous les rendez-vous, on attend avec impatience trois événements rassemblant autant de chefs étoilés. Dans le cadre de la centrale hydroélectrique de Kembs (31/03-02/04), Laurent Arbeit (L’Auberge Saint-Laurent, Sierentz) développera son credo, habile mélange entre plats marqués du sceau de l’inventivité et classiques, tandis que Michel Husser (Le Cerf, Marlenheim) investira le site de torréfaction des Cafés Reck de Strasbourg (16-17/03), lui qui magnifie et transcende le patrimoine gastronomique régional. Enfin, Loïc Villemin (Le Toya, Faulquemont) s’emparera de la friche culturelle TCRM-Blida de Metz (17-18/02). L’occasion de découvrir des plats graphiques au design minimaliste et gracieux, aux influences souvent japonaises, fruits d’une créativité sans limites. Le jeune maestro fait aussi usage à bon escient, c’est-à-dire « jamais pour le spectacle », des méthodes de la cuisine moléculaire. L’azote est, par exemple, utilisé pour réinterpréter le boudin noir, servi en fine poudre glacée et accompagné d’une purée de pommes de terre aérienne et d’un distillat de Granny Smith.
ARCHITECTURE
à livre ouvert Le 29 avril, Sélestat posait la première pierre de sa nouvelle Bibliothèque Humaniste, pour une réouverture prévue en 2018. Une rénovation complète et une extension contemporaine signées par Rudy Ricciotti, archi superstar fort en gueule. Un lieu ouvert, jouant sur les effets de transparence et s’inscrivant dans la cité tout en affirmant sa personnalité.
Par Emmanuel Dosda Portrait de Rudy Ricciotti par René Habermacher. Autres visuels : © Agence Rudy Ricciotti
La Bibliothèque Humaniste de Sélestat www.selestat.fr www.rudyricciotti.com
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a Bibliothèque Humaniste rassemble des ouvrages issus de la Bibliothèque paroissiale (créée en 1452) de l’école latine de Sélestat et d’un important don à la Ville de Beatus Rhenanus (fait en 1547), grande figure de l’Humanisme rhénan. Installée dans l’ancienne halle aux blés en 1889, elle conserve manuscrits médiévaux et imprimés allant du VIIe au XVIe siècle comme le Lectionnaire mérovingien (VIIe siècle) ou la Bible de la Sorbonne (XIIIe siècle), mais aussi des objets d’Art. Cette importante collection constitue, pour Vincent Husser, « une page de l’Histoire de la pensée européenne ». Selon le chargé de projet de la nouvelle Bibliothèque Humaniste, les travaux entrepris dans cet équipement patrimonial « vieillissant » s’avéraient nécessaires, pour l’accueil du public comme la conservation de ce « trésor. Avec le temps, la dimension muséale a pris
le pas sur la bibliothèque et 80% des visiteurs ne sont pas des lecteurs, même si nous accueillons régulièrement des chercheurs du monde entier. » Il fallait rendre accessible à un public non spécialisé une collection témoignant d’une époque où l’on fait appel « au libre arbitre des citoyens invités à réfléchir par eux-mêmes », en se saisissant des écrits. Afin de rendre attractif ses ouvrages, la Bibliothèque va « raconter une histoire, celle de Beatus Rhenanus, proche d’Érasme. La muséographie présentera le parcours de vie de ce Sélestadien qui eut une grande notoriété mais qu’on ne connaît pas suffisamment. Le visiteur ne sera pas confronté directement aux livres, mais va les rencontrer à travers un personnage qui a beaucoup voyagé. »
De l’espace
Pour mener à bien ce projet, il fallait passer d’une surface d’exploitation de 1 000 m2 à 2 500 m2, l’objectif étant de créer de l’espace pour construire des réserves (en sous-sol), un auditorium, un lieu d’exposition temporaire, abriter une salle de lecture ou un atelier de restauration visible de tous, d’inventer une nouvelle “mise en scène” des ouvrages mais aussi, dans l’extension, d’ériger une boutique, une cafétéria ou encore des bureaux administratifs. La Bibliothèque évolue et rompt avec une image un brin figée, devenant un lieu vivant, un outil permettant de développer « une action pédagogique et culturelle de manière plus ambitieuse », s’enthousiasme Vincent Husser. Rudy Ricciotti, grand prix national d’architecture en 2006, auquel on doit notamment le MuCEM1, la BAM2 ou Les Tanzmatten3 a choisi de respecter la typologie de la halle aux grains, mais de la décloison-
ner, l’évider en son cœur afin de la faire respirer. Selon Clément Conil, chef de projet de l’agence de Rudy Ricciotti, la halle, avec « ses espaces vastes et traversant, va offrir, depuis le rez-de-chaussée, de pignon à pignon, une vue sur le patrimoine environnant. » Et de citer l’Hôtel d’Ebersmunster, magnifique bâtiment renaissance, ou l’Église Saint-Georges qui abritait originellement la Bibliothèque paroissiale. L’idée est de révéler « l’essence de la halle, de redonner à voir son architecture néo-romane, très ouverte à l’origine, et de la sublimer. » Un sentiment de vertige saisira le visiteur, placé en cet imposant volume, avec une hauteur sous plafond de presque seize mètres.
Un signal
L’extension est, selon Vincent Husser, un « marqueur contemporain » s’intégrant dans un tissu urbain au caractère fort, ouvert sur un parvis dégagé qui a nécessité la destruction de quelques maisons environnantes. Elle s’inscrit dans la volumétrie des habitations adjacentes, faisant écho à la culture de l’ornementation des villes alsaciennes, avec des murs traités en voile de pierre et, au Sud et à l’Est, des façades transparentes rythmées par une série de piliers semblant répondre aux colombages environnants. La nouvelle bâtisse se pose sur la halle de manière délicate, respectueuse. Clément Conil évoque un « point de contact traité sous forme de vitrage », un édifice ne venant pas « se greffer dans la masse du bâtiment, mais s’y adosser avec légèreté ». L’architecte décrit les colonnes en grès rose des Vosges : « Plus on monte, plus elles sont sculptées, donnant une impression de non verticalité », dans un jeu optique et
graphique. « On fait danser les colonnes », tout en perpétuant un savoir-faire local, en délaissant un temps le matériaux de prédilection de Ricciotti – le béton – pour la pierre.
Des défis
Pour Rudy Ricciotti qui considère l’architecture comme un sport de combat4, voire une corrida, le défi principal de ce programme fut d’abord d’ordre « technico-scientifique. Nous avons restitué au maximum le bâtiment existant tout en le rendant stable. Normalement, il aurait fallu tout raser, mais grâce à un certain nombre de manipulations structurelles et à la compétence du maître d’ouvrage, la Ville de Sélestat, nous avons pu conserver la charpente et lui conférer la rigidité mathématique et mécanique nécessaire. » Le second pari ? La colonnade en pierre qui perpétue « la quête d’élancement – un rapport entre hauteur et largeur – présente dans l’Histoire de l’architecture. Celui-ci donne un supplément d’âme à ces colonnes de dix mètres » qui ont la semblance de longilignes danseurs pris dans des gestes de torsion, à la manière des Esclaves sculptés par Michel-Ange. Selon l’auteur du Pavillon noir, centre chorégraphique réalisé pour le Ballet Preljocaj à Aixen-Provence, « la question du corps est très présente » dans son travail. « Ces colonnes légèrement torsadées, vrillées, déformées, incarnent la dynamique et le mouvement. » Vincent Husser se réjouit de l’élévation de ces piliers qu’il voit comme des clins d’œil aux fondations de l’Humanisme rhénan, ses valeurs. La nouvelle Bibliothèque, « héritage repensé, trait d’union entre le passé et l’avenir », s’apprête à rayonner bien au-delà de Sélestat et à « diffuser ses connaissances ».
Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, lire Poly n°121 ou sur www.poly.fr 2 Boîte À Musique (BAM), salle des musiques actuelles de Metz, lire Poly n°170 ou sur www.poly.fr 3 Complexe culturel et festif de Sélestat réalisé avec l'agence Heintz-Kehr www.tanzmatten.fr 4 Lire article sur son livre paru aux éditions Textuel dans Poly n°158 ou sur www.poly.fr 1
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last but not least
caroline loeb femme des années 1980
Chaque soirée était vécue comme si c’était la dernière. C’est une phrase de Cyrille Putman, le fils d’Andrée. Dans sa bio, il décrit Le Palace et les gamins de 15 / 16 ans qui s’y shootaient dans les chiottes. On ne pensait pas au lendemain, on ne se projetait pas. C’était No Future. Selon vous, « il y a Prince, et il y a les autres ». C’était la dernière grande icône des années 1980. Il y en a d’autres, comme Madonna. La mort de Prince m’a beaucoup touchée. Sa musique et son énergie sont ancrées en moi.
Par Emmanuel Dosda Photo de Benoît Linder pour Poly
Dernière fois où vous vous êtes dit « J’en peux plus de tout ce coton » à propos de C’est la Ouate. Je suis dans l’acceptation de ce morceau… qui me permet de gagner des sous pour produire mes spectacles. Dans votre livre Mes Années 80 de A à Z, vous écrivez : « Le théâtre, l’art de l’éphémère, lorsqu’il est juste, procure des émotions rares. » Dernier frisson au théâtre. Les Chatouilles avec la danseuse Andréa Bescond, spectacle sur l’abus sexuel où elle est absolument incroyable. Bouleversante ! Dernier chic, après les damiers d’Andrée Putman. La nouvelle déco des Bains Douches. Rien à voir avec le club que j’ai connu à son ouverture en 1985, mais c’est très réussi, avec des références au ciné et au rock.
En concert le 13/08 lors du festival Summerlied www.summerlied.org *
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Au Palace, la fête avait un « goût de Car-en-sac amer et sucré à la fois ».
Jean Touitou d’A.P.C. parle de « cauchemar warholien » à propos des eighties. Ne s’est-il pas amplifié ces dernières années, avec les réseaux sociaux. Il n’aime pas les années 1980, les couleurs criardes, les épaulettes trop larges… Bien sûr, le cauchemar dont Touitou parle est devenu davantage terrifiant avec le temps. Dernière connexion alsacienne après Weepers Circus* que vous avez mis en scène. Je travaille avec Alex Lutz sur un spectacle autour d’interviews de Françoise Sagan que j’incarne. Dernière reprise après Le Téléfon de Nino Ferrer ou Like a Virgin de Madonna. Dans le show Drôles de Dames, je fais un medley d’Annie Cordy : j’adore jouer Sagan un jour et chanter Tata Yoyo le lendemain ! Dernier livre. Mes Années 80 de A à Z, Vents de sable www.carolineloeb.fr