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MAGAZINE
BRÈVES IN KÜRZE
et d’expérimentation, sans négliger l’autonomisation des étudiants lors de mises en conditions réelles de création et de représentation. Bachelor Théâtre (3 ans, fin des inscriptions le 17/03) pour comédiens, Bachelor en Contemporary Dance, option création (3 ans, le 17/03 également) visant à rendre actif dans le processus chorégraphique, et Master Théâtre (3 semestres) orienté soit mise en scène, soit scénographie (dossiers à remettre le 14/03 et 29/02). Die Haute école des arts de la scène der Manufacture de Lausanne organisiert die Kandidaturen für ihre drei Studiengänge. Als echte „Labor-Schule“ finden die Ausbildungen in Modulen statt, die Kurse und Seminare, praktische Ateliers und Experimente abwechseln, ohne das Selbstständigwerden der Studenten zu vernachlässigen, die unter echten Bedingungen Kreationen und Aufführungen umsetzen. Ein Bachelor Theater (3 Jahre, Anmeldeschluss 17.03.) für Schauspieler, Bachelor in Contemporary Dance, Option Kreation (3 Jahre, ebenfalls bis 17.03.), der zur Aktivität im choreographischen Prozess ausbildet und der Master Theater (3 Semester) mit Schwerpunkt Regie oder Bühnenbild (Dossiers einzureichen bis zum 14.03. und 29.02.). manufacture.ch
© Gregory Batardon
School
La Cage aux Piafs © Arno Zhao
Julia Morlot, Regain, 2022 © d.allisy / ADAGP
La Haute école des arts de la scène de La Manufacture de Lausanne organise les recrutements de ses trois filières. Véritable “laboratoire-école”, les formations se déroulent en modules alternant cours et séminaires, ateliers pratiques
All You Need Is Love
La 13e édition de Strasbourg mon amour (09-18/02) réunit les acteurs culturels et associatifs pour une parenthèse décalée, musicale et créative. Au programme cette année : une soirée à la découverte de La Cage aux Piafs : Dry Martini (14/02, Espace K), la nouvelle création de cabaret strasbourgeois, et bien d’autres choses encore. Die 13. Ausgabe von Strasbourg mon amour (09.-18.02.) vereint die Akteure aus Kultur und Vereinsleben für eine ungewöhnliche, musikalische und kreative Pause. Dieses Jahr auf dem Programm: Ein Entdeckungsabend mit La Cage aux Piafs : Dry Martini (14.02., Espace K), der neuen Show der Straßburger Kabarett-Truppe und viele weitere Überraschungen. strasbourg-monamour.eu
Bread style
L’exposition collective Cum Panis : le Pain et ses écologies (10/02-05/05, Le 19, Montbéliard) explore les effets sociaux, politiques, économiques, culturels et esthétiques de cet aliment. Qu’il soit matérialisé sous la forme d’une forêt d’épis de blés dans l’installation immersive de Julia Morlot ou à travers la vidéo de Lúcia Prancha, il invite à un voyage au cœur de son histoire. Die Sammelausstellung Cum Panis : le Pain et ses écologies (10.02.-05.05., Le 19, Montbéliard) erkundet die sozialen, politischen, ökonomischen, kulturellen und ästhetischen Effekte des Brots. Ob in materialisierter Form eines Waldes aus Weizenähren in der begehbaren Installation von Julia Morlot oder anhand des Videos von Lúcia Prancha, lädt sie zu einer Reise ins Herz seiner Geschichte ein. le19crac.com POLY 265
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Design queen
Honoré Daumier, Nadar élevant la photographie à la hauteur de l'art, 1862 © Private Collection
Le Vitra Design Museum vient de se voir confier les archives d’Hella Jongerius, une des figures les plus importantes du genre. L’institution de Weil am Rhein collaborera avec la designer néerlandaise pour la première rétrospective de son œuvre en 2026. Dem Vitra Design Museum werden die Archive von Hella Jongerius anvertraut, einer der wichtigsten Figuren der Gattung. Die Institution in Weil am Rhein wird mit der niederländischen Designerin für die erste Retrospektive ihres Werkes im Jahr 2026 zusammenarbeiten. design-museum.de
Sans titre BCN 2020 © Thilleli Rahmoun
Hella Jongerius © Jongerius Lab, Breathing Colour, Ausstellung, 2017, Photo : Roel van Tour
BRÈVES IN KÜRZE
Child of the world
L’Alliance Française Strasbourg Europe présente les Semaines Algériennes (jusqu’au 13/03), durant lesquelles Thilleli Rahmoun expose Les Miroirs Vagabonds (jusqu’au 11/03), un ensemble de paysages mixant dessins, collages, peintures sur calques et papiers, en écho à ses voyages autour du monde et son goût pour la transculturalité. Die Alliance Française Strasbourg Europe präsentiert die Semaines Algériennes (Algerische Wochen, bis 13.03.), während derer Thilleli Rahmoun Les Miroirs Vagabonds (bis 11.03.) ausstellt, ein Ensemble von Landschaften – die Zeichnungen, Collagen, Gemälde auf Papier mischen – das ein Echo auf seine Reisen rund um die Welt ist und sein Interesse für Transkulturalität ausdrückt. afstrasbourg.eu
Traits acérés
Les dessins et autres caricatures signées Honoré Daumier (1808-1879) sont entrées dans la légende : à Francfort-sur-leMain, est présentée une large sélection de ses œuvres appartenant à la collection privée du mécène de Hans-Jürgen Hellwig, ici montrée au public pour la première fois (Städel Museum, jusqu’au 12/05). À la découverte d’une époque marquée par des bouleversements sociaux et politiques et un changement profond.
Scharfe Striche
Die Zeichnungen und Karikaturen von Honoré Daumier (18081879) sind zur Legende geworden: In Frankfurt am Main wird eine große Auswahl seiner Werke gezeigt, die zur Privatsammlung des Mäzenen Hans-Jürgen Hellwig gehören und hier erstmals öffentlich ausgestellt werden (Städel Museum, bis 12.05.). Entdeckung einer Epoche, die von sozialen und politischen Umstürzen sowie einem tiefgreifenden Wandel geprägt wurde. staedelmuseum.de POLY 265
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Clothes
Portés par des mannequins de bois, des vêtements prenant pour thème les personnages de contes de fées (réalisés au cours de l’année scolaire 2022-23) voisinent avec des photographies. Ces Fantaisies textiles (jusqu’au 16/06, Musée d’histoire du textile de Weil am Rhein) sont l’œuvre d’élèves de deux écoles de la ville, le Kant-Gymnasium et l’Oberrhein-Gymnasium. Prouvant que la valeur n’attend pas le nombre des années, ces pièces exercent une jolie fascination, à l’image d’une robe noire d’où jaillissent deux cornes rouges de diablotin ou d’un cliché débordant d’élégance d’une jeune femme dans un champ de blé. Von Holzmodellen getragen, stehen Kleidungsstücke, die Märchenfiguren thematisieren (im Schuljahr 2022-23 realisiert), Photographien gegenüber. Diese Textilen Phantasien (bis 16.06., Museum Weiler Textilgeschichte) sind das Werk von Schülern zweier Schulen der Stadt, des Kant-Gymnasiums und des Oberrhein-Gymnasiums. Diese Stücke, die beweisen, dass der Wert nicht vom Alter abhängt, üben eine gewisse Faszination aus, wie ein schwarzes Kleid, aus dem zwei rote Teufelshörner auftauchen, oder eine äußerst elegante Aufnahme einer jungen Frau in einem Weizenfeld. museen-weil-am-rhein.de
B. Bardot © Sam Levin & M. Monroe © Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône / S. Jouany
À Épinal, le Musée de l’Image inaugure Icônes, les images fantasmées (24/02-22/09). 150 photos, revues et autres journaux illustrés retracent l’évolution de la représentation des personnalités à travers le temps, de Jeanne d’Arc à Bonaparte, en passant par le Che, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, les Beatles ou encore Maradona. In Épinal, eröffnet das Musée de l’Image Ikonen, fantasierte Bilder (24.02.-22.09.). 150 Photographien, Zeitschriften und illustrierte Zeitungen schildern die Entwicklung der Repräsentation der Persönlichkeiten im Laufe der Zeit, von Johanna von Orleans bis zu Napoléon Bonaparte, über den Che, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, die Beatles oder auch Maradona. museedelimage.fr
© Léa Ciaravella
Come together
Alsace time
Association d’étudiants en 2e année de master à Sciences Po Strasbourg, aPoGée Culture lance le Jetzt Geht’S Fescht Los (08 & 09/02). Ce festival de découverte de la culture alsacienne propose par exemple un concert mêlant pop, rock et hip-hop de Christophe Voltz et Gaël Sieffert (09/02, Brasserie de la Schlöss). Der Verein der Studenten im 2. Masterjahr von Science Po Strasbourg, aPoGée Culture organisiert Jetzt Geht’S Fescht Los (08. & 09.02.). Dieses Festival zur Entdeckung der elsässischen Kultur präsentiert zum Beispiel ein Konzert mit Pop, Rock und Hip-Hop von Christophe Voltz und Gaël Sieffert (09.02., Brasserie de la Schlöss). apogee-culture.com POLY 265
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SOMMAIRE INHALTSVERZEICHNIS
SCÈNE BÜHNE 16 Avec Wonderland, petits et grands explorent leurs corps à Vandœuvre-lès-Nancy Mit Wonderland erkunden Groß und Klein ihren Körper in Vandœuvre-lès-Nancy
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24 23 Fragments de ces derniers jours, le Brésil au révélateur du cirque 23 Fragments de ces derniers jours oder Brasilien im Ausdruck des Zirkus 30 Performance afro-futuriste de Princess Isatu Hassan Bangura dans Great Apes of The West Coast Die afro-futuristische Performance von Princess Isatu Hassan Bangura in Great Apes of The West Coast
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MUSIQUE MUSIK 40 Maëlle mêle pop et electro dans son deuxième album Maëlle mischt in ihrem zweiten Album Pop und Elektro 42 La nouvelle star de la soul Jalen Ngonda Der neue Star des Souls, Jalen Ngonda 45 Aurélien Bory signe l‘opéra Orphée et Eurydice Aurélien Bory inszeniert die Oper Orphée et Eurydice
EXPOSITION AUSSTELLUNG
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48 Bâle se penche sur Les Ibères et la multiplicité de leurs coutumes Basel befasst sich mit den Iberern und ihren zahlreichen Bräuchen 52 Les Pays des merveilles miniatures de Frank Kunert à Offenbourg Das Wunderland von Frank Kunert in Miniaturform in Offenburg 56 Zoom sur la foire contemporaine art KARLSRUHE, qui se réinvente Fokus auf die Messe für zeitgenössische Kunst art KARLSRUHE, die sich neu erfindet
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66 Un dernier pour la route : la Cuvée des Trois Pays Auf ein letztes Glas: die Cuvée des Trois Pays
COUVERTURE TITELBILD Détruire l’ordre patriarcal et son socle historique à grands coups de hache, tel est le programme de Phia Ménard, qui met en scène ART.13 à La Filature de Mulhouse (voir pages 26-27). L’incontournable Christophe Raynaud de Lage immortalise ce moment clé de la pièce qui entend placer l’imagination au pouvoir. Tout sauf un long fleuve tranquille. Une lutte, un corps à corps pour rebâtir d’autres représentations. Moins propres, moins sages, moins consensuelles, moins prudes. Mais plus justes et plus vivantes. Die patriarchalische Ordnung und ihren historischen Sockel mit großen Axthieben zerstören, das ist das Programm von Phia Ménard, die ART.13 in der Filature de Mulhouse inszeniert (siehe Seite 26-27). Der unumgängliche Christophe Raynaud de Lage hat diesen Schlüsselmoment des Stücks verewigt, der die Vorstellungskraft an die Macht bringen will. Alles andere als ein Ponyhof. Ein Kampf, ein Nahkampf um andere Darstellungen aufzubauen. Weniger sauber, weniger brav, weniger unverfänglich, weniger prüde. Aber gerechter und lebendiger. raynauddelage.com 8
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Cosmopolite Bear © Geoffroy Krempp
OURS Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert) Liste aller Mitarbeiter einer Zeitschrift (Duden)
SARAH MARIA KREIN THOMAS FLAGEL Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes dans Poly. Balkantheater, experimenteller Tanz, afrikanische Autoren... seine Neugierde ist grenzenlos !
Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou” pour compléter la liste des compétences de SMK. Diese Französin im Herzen ist mit allen Wassern gewaschen: Übersetzung, Redaktion, Korrektion... Fügen wir „Truppenmotivation im Falle von Durchhängern“ hinzu.
www.poly.fr – www.poly.fr/de mag.poly
magazine.poly
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION HERAUSGEBER Julien Schick julien.schick@bkn.fr RÉDACTEUR EN CHEF CHEFREDAKTEUR Hervé Lévy herve.levy@poly.fr LA RÉDACTION DIE REDAKTION
MÉLISSA SCHEFFER Sans elle, Poly ne serait pas ce qu’il est : rigueur implacable et gestion incroyable, elle bondit de facture en bilan, de relance en prospective. Et en plus elle garde le sourire. Sans déconner, elle est épatante ! Ohne sie wäre Poly nicht was es ist: Erbarmungslose Gründlichkeit und eine unglaubliche Geschäftsführung, sie springt von den Rechnungen zur Bilanz, von der Mahnung zur Kundenwerbung. Und das alles immer mit einem Lächeln auf den Lippen. Ohne Witz, sie ist verblüffend!
JULIEN SCHICK Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des cèpes dans les forêts alsaciennes, se perd dans les sables de Namibie… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ? Er plaudert mit seinem Freund Rudy über Architektur, sucht Morcheln in den elsässischen Wäldern. Aber wie schafft er es nebenbei Herausgeber von Poly zu sein?
Thomas Flagel thomas.flagel@poly.fr Julia Percheron redaction@bkn.fr TRADUCTRICE ÜBERSETZERIN Sarah Krein sarah.krein@bkn.fr ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO HABEN AN DIESER AUSGABE TEILGENOMMEN Emma Hodapp, Pierre Reichert, Irina Schrag, Marie Schwartz, Daniel Vogel & Raphaël Zimmermann STUDIO GRAPHIQUE GRAFIKSTUDIO Anaïs Guillon anais.guillon@bkn.fr Emma Riedinger studio@bkn.fr DIGITAL Marc Lincker webmaster@bkn.fr Marina Falga community@bkn.fr Emma Hodapp emma.hodapp@bkn.fr MAQUETTE LAYOUT
ÉRIC MEYER ANAÏS GUILLON Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique et maquette à la vitesse d’une Fiat 500 lancée entre Strasbourg et Bietlenheim. Véridique ! Zwischen frenetischen Klicks und Wurstbuden-Humor erhellt sie das GraphikStudio mit ihrem atomaren Lachen.
Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain. Miesepeter und Lebenskünstler. Zu seinem poetischen Universum von Objekten aus Blech kommt ein weiteres hinzu, die bissige und virtuose Beschreibung unserer zeitgenössischen Welt, die er graviert.
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Blãs Alonso-Garcia logotype Anaïs Guillon maquette avec l’équipe de Poly ADMINISTRATION GESCHÄFTSFÜHRUNG Mélissa Hufschmitt melissa.hufschmitt@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 30 DIFFUSION VERTRIEB Vincent Bourgin vincent.bourgin@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 32 CONTACTS PUB ANZEIGENSCHALTUNG Julien Schick julien.schick@bkn.fr Sarah Krein sarah.krein@bkn.fr Morgane Macé morgane@poly.fr Pierre Ledermann pierre@poly.fr Benjamin Lautar benjamin@poly.fr
La culture n’a pas de frontières
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Die Kultur ist grenzenlos
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© Poly 2024. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Alle Rechte vorbehalten. Nur der Autor des Artikels ist für dessen Inhalt verantwortlich.
EDITO
Salut l’artiste Mach’s gut Robert Par Von Hervé Lévy – Illustration de von Éric Meyer pour für Poly
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obert Grossmann est parti à Noël. En catimini, après une longue maladie. Sans tambours, ni trompettes, alors qu’il tonitruait joyeusement au cours de son existence. Amoureux fou de la Culture – au Conseil général du Bas-Rhin, à la Région Alsace puis à la Ville de Strasbourg – il fut un homme politique, un vrai. De ceux qui ont des partis pris. Le font savoir. Les défendent, bec et ongles. Ses réalisations parlent pour lui : CEAAC, Aubette, Médiathèque Malraux, Conversations à Strasbourg, Zénith… Il déclarait dans nos colonnes, dans un doux euphémisme : « J’ai l’impression que les élus ne sont plus habités par une conviction culturelle. » Il est vrai que “Robes” n’était ni un techno’, ni un ectoplasme… Il était possible de s’engueuler avec lui, la disputatio tournant vite à la joute oratoire tonique lorsqu’on ne partageait pas ses visions. Et Dieu sait que c’était souvent le cas ! Reste qu’il était habité par la foi du charbonnier, pensant sincèrement que l’Art pouvait changer si ce n’est la planète, tout au moins les Hommes qui la peuplent, à l’image de son mentor l’auteur de La Condition humaine. On aimerait que tous les politiques de France, de Navarre, d’Allemagne, de Suisse, du Luxembourg… soient traversés par cette vision du monde ! 12
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obert Grossmann ist an Weihnachten von uns gegangen. Heimlich, nach langer Krankheit. Ohne Pauken und Trompeten, obwohl er sein ganzes Leben lang fröhlich Lärm machte. Total kulturverliebt – im Conseil général du Bas-Rhin, bei der Région Alsace dann bei der Ville de Strasbourg – war er ein Mann der Politik, ein echter. Einer von jenen, die eine Meinung haben. Sie teilen. Sie mit aller Kraft verteidigen. Seine Realisationen sprechen für ihn: CEAAC, Aubette, Médiathèque Malraux, Conversations à Strasbourg, Zénith… Mit einem zarten Euphemismus erklärte er in unseren Seiten: „Ich habe den Eindruck, dass die gewählten Politiker keine kulturelle Überzeugung mehr haben.“ Es stimmt, dass „Robes“ weder ein Technokrat noch ein Phantom war… Man konnte sich mit ihm streiten, die disputatio wurde schnell zum lebhaften Rededuell, wenn man seine Visionen nicht teilte. Und Gott weiß, das war oft der Fall! Jedenfalls hatte er den Köhlerglauben, glaubte ehrlich daran, dass die Kunst, wenn schon nicht den Planeten, wenigstens die Menschen ändern könne, die ihn bevölkern, wie sein Mentor, der Autor von So lebt der Mensch. Man wünscht sich, dass alle Politiker Frankreichs, Deutschlands, der Schweiz und Luxemburgs… von dieser Weltsicht geprägt seien.
CHRONIQUES
Wouf Wau
On imagine le photographe alsacien François Nussbaumer en maillot de bain sur la plage. Le boitier posé à côté de lui. Prêt à dégainer. Histoire shooter les canidés qui s’ébattent sur le sable. Et ils sont nombreux dans Médor-sur-Mer ! Mignons, kitschissimes, comiques, graves… Les clébards fixent l’objectif, composant une étonnante galerie de portraits, entre sociologie balnéaire (puisque du toutou il reste à imaginer le maître) et errance onirique, étant bien entendu que les bestioles sont le point de départ de multiples narrations possibles. (H.L.) Man stellt sich den elsässischen Photographen François Nussbaumer in der Badehose am Strand vor. Den Photoapparat neben sich. Bereit ihn zu zücken. Um die Hunde abzulichten, die im Sand spielen. Und sie sind zahlreich in Médor-sur-Mer! Süß, kitschig, komisch, ernst… Die Köter schauen direkt in die Kamera, bilden eine erstaunliche Portrait-Galerie, zwischen StrandSoziologie (da man sich das Herrchen des Hundes vorstellt) und traumhafter Irrfahrt, denn natürlich sind die Tierchen Ausgangspunkte für alle möglichen Erzählungen. Paru aux Erschienen bei éditions du Noyer (35 €) lenoyeredition.com
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Nu West Coast
Alléchante, la rencontre entre le compositeur multi-instrumentiste Émile Sornin, alias Forever Pavot, et le rappeur-activiste de Los Angeles XP The Marxman casse tout simplement la baraque. Forever XP, signé chez le nancéen BMM Records, a tout de l’album hip-hop de la fin des nineties. Les instruments vintages offrent un univers scintillant de cuivres, de flute et drums entêtantes au flow classieux du chanteur. Entre tubes old school et hommage street life décontracté, presque planant. Juste smoke it! (T.F.) Die reizvolle Begegnung zwischen dem Komponisten und Multiinstrumentalisten Émile Sornin alias Forever Pavot und dem Rapper-Aktivisten aus Los Angeles XP The Marxman ist ein Riesenerfolg. Forever XP, unter Vertrag beim Label BMM Records aus Nancy hat alles von einem Hip-Hop-Album vom Ende der Neunziger. Die Vintage-Instrumente bieten ein schillerndes Universum aus Blechblasinstrumenten, Flöte und schwerem Schlagzeug mit dem todschicken Flow des Sängers. Zwischen Oldschool-Hits und Hommage an die street life. Juste smoke it! Paru chez Erschienen bei BMM Records blackmilkmusic.fr
Violoniste de Hamelin
En faisant traduire par Hélène Serrano la dernière version du Trille du diable, génial roman de l’argentin Daniel Moyano (1930-1992), les éditions strasbourgeoise La dernière goutte ajoutent une fable subversive à leur catalogue. Dans le sillage de Rimbaud – « La vie est la farce à mener par tous » – l’auteur, journaliste et musicien, emprisonné dès le début du coup d’état de 1976 et condamné à l’exil, habille d’un humour corrosif la description de l’impitoyable dictature où s’ébat Triclinio. Ce violoniste touché par la grâce, quittant sa campagne désolée de La Rioja pour rejoindre Buenos Aires, voit le monde par les sons qui tintent en continu dans sa tête, formant une portée intérieure le rendant bien étrange. En toile de fond, le putsch de 1966 laisse notre anti-héros la tête vide, errant dans un bidonville remplit d’arthritiques, dont les doigts crochus de rhumatismes peinent à tenir un archet. Mais la musique et l’imagination, si elles ne stoppent aucune bottes ni fusils, offrent un espace de résistance infini. (T.F.) À paraître le 15 février chez La dernière goutte (15 €) ladernieregoutte.fr
CHRONIQUES
Fight for Freedom
Dirigé par Amaury du Closel, l’orchestre Les Métamorphoses publie un CD éclairant l’engagement de compositeurs face aux totalitarismes. S’inscrivant dans la démarche du Forum Voix étouffées (Strasbourg), Music and Politics regroupe des pièces de Wolpe, Burian, Eisler, Berio (son merveilleux O King où il se fait le barde des droits civiques aux USA, en 1967). S’y déploie aussi Stolpersteine d’Amaury du Closel, errance inspirée dans les rues d’Europe sur lesquelles plane l’ombre de la Shoah. (H.L.) Unter der Leitung von Amaury du Closel bringt das Orchester Les Métamorphoses eine CD heraus, die das Engagement Komponisten gegen Totalitarismus beleuchtet. Im Sinne der Vorgehensweise des Forum Voix étouffées (Straßburg), vereint Music and Politics Wolpe, Burian, Eisler, Berio (sein wunderbares O King in dem er sich zum Barden der Bürgerrechte in den USA im Jahr 1967 macht). Es entfalten sich auch die Stolpersteine von Amaury du Closel, eine inspirierte Irrfahrt durch die Straßen Zentraleuropas über der der schwarze Schatten der Shoah schwebt. Paru chez Erschienen bei KMI orchestrelesmetamorphoses.eu voixetouffees.org
À pieds joints
Diplômé de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, Laurent Moreau dédie son nouvel album au Goût de la pluie (dès 3 ans). Fidèle à son amour de la spontanéité du trait de pinceau comme du rapport physique au papier, il peint à la gouache l’histoire d’un petit garçon allongé entre les fleurs qui contemple le ciel. Lorsqu’il s’assombrit, il prend un plaisir immense à tenter d’attraper la pluie qui tombe. Totalement rincé, c’est dans les bras de son papa qu’il trouve refuge. Bien au chaud dans sa chambre, il attend que l’averse passe pour mieux repartir à l’assaut… des flaques ! Il en aurait presque oublié son compagnon le chat en fuyant l’averse. Mais presque seulement… Le style coloré et direct de l’auteur strasbourgeois resplendit dans ses feuillages et son jeu de miroir reproduisant les reflets, une fois le soleil revenu. Le tout prend des airs espiègles et joyeux. Une bonne manière d’aborder chaque jour… surtout de pluie ! (T.F.) Paru chez Hélium (16,90 €) helium-editions.fr
Encyclopædia Universalis
Explorateur des zones grises entre BD et Art contemporain, l’illustrateur nancéien Jochen Gerner élabore, depuis 2014, au fil des numéros du 1, une véritable encyclopédie ludique et didactique. Auteur de la rubrique Repères (dont est ici publié le troisième tome), il offre chaque semaine aux lecteurs, à partir de textes déjà rédigés, une douzaine de balises chronologiques ou statistiques pour mieux appréhender les grandes évolutions de la planète. Dates, chiffres, personnages : la planche donne des clefs essentielles dans les domaines les plus variés (historiques, sociétaux, politiques, économiques etc.). Ces 2 000 Dessins essentiels pour comprendre le monde (publiés entre 2020 et 2024) prennent ainsi les thématiques extrêmement diverses. Au fil des pages il est ainsi possible de passer de la relation tumultueuse entre les Français et Emmanuel Macron à une plongée de l’autre côté du miroir en compagnie de Lewis Carroll, d’un portrait des Talibans aux répercussions de la guerre en Ukraine. (H.L.) Paru chez Casterman (16 €) casterman.com
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JEUNE PUBLIC
Every body means Avec Wonderland, le temps fort jeune public qui fait vibrer les petits et leurs parents, le Centre culturel André Malraux sonde le corps sous toutes ses formes. Mit Wonderland, dem Höhepunkt für junges Publikum, der Kinder und ihre Eltern anspricht, erforscht das Centre culturel André Malraux den Körper in allen seinen Formen. Par Von Thomas Flagel – Photos de von Frederic Iovino (P.I.E.D.#format de poche) et und Christophe Raynaud de Lage (Gros)
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ettre les petits pas dans les grands. Telle est l’invitation à prendre son P.I.E.D.#format de poche, sous la houlette de Bérénice Legrand, qui a conçu cette pièce joyeuse de reconquête podale (à 16h, dès 4 ans). Deux danseuses jouent de la pointe et du talon pour explorer la voute céleste de nos petits petons, libérés du carcan de leurs chaussures. Ce pas de deux poétique entrecroise douceur et onirisme dans une invitation précieuse à refaire corps-à-corps avec ce qui supporte notre poids quotidien. La compagnie La Ruse double la mise avec Le Family Footbar, kermesse populaire maison et loufoque, qui nécessite de mettre le pied à la pâte. Parmi les stands, une valise à “PODOhistoires”, une install’ de pompes, un atelier pour dessiner pas comme un pied, un Photopeton… Dans un autre rapport au corps, l’auteur 16
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Sylvain Levey raconte l’été où il est passé de crevette à Gros (à 14h30, dès 10 ans), sans jamais réussir à perdre ces kilos. De l’enfance à l’âge adulte, il confie la rudesse du regard des autres et son rapport à la nourriture. Nous sommes invités dans sa cuisine, là où les mots devisent avec gourmandise et les mets dévoilent, aussi, qui l’ont est, derrière l’enveloppe des apparences. participatif et festif Pour tous les wonder kids, pas question de rester uniquement passifs, bien sages à sa place. Le CCAM les invite à amener un vêtement en coton pour y sérigraphier Wonderland, ou encore à découvrir le cyanotype avec Sabina Wilk Abgrall. Cette technique photographique permet “d’imprimer” sur
JUNGES PUBLIKUM
papier photosensible enduit de sels de fer, toute forme (fleur, feuille, objet, tissu) qui, après exposition aux UV (lumière artificielle ou soleil) révèle un bleu profond, partout autour de ce qui était posé. Chacun pourra composer à sa manière une Bleu-tiful anatomie (dès 6 ans), et bien sûr repartir avec sa création ! Dernier venu dans cette sélection, la découverte des percussions corporelles avec Santiago Moreno, l’hommeorchestre de la talentueuse Cie La Mue/ette qui se pense comme un musicien marionnettiste. Il entend faire vivre le rythme sur la peau en utilisant toutes les parties du corps, dans un atelier (dès 8 ans) forcément endiablé.
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it kleinen Füßen in große Fußstapfen treten. Dazu lädt P.I.E.D.#format de poche unter der Leitung von Bérénice Legrand ein, die dieses fröhliche Stück der Fuß-Rückeroberung gestaltet hat (um 16 Uhr, ab 4 Jahren). Zwei Tänzerinnen spielen mit Fußspitze und Ferse, um die himmlische Wölbung unserer kleinen Füßchen zu erkunden, die vom Joch ihrer Schuhe befreit sind. Dieser poetische Pas de deux kombiniert Sanftmut und Traum in einer Einladung zur näheren Auseinandersetzung mit dem, was unser alltägliches Gewicht trägt. Die Truppe La Ruse verdoppelt den Einsatz mit Le Family Footbar, einem hausgemachten und verrückten Jahrmarkt, bei dem man Fuß anlegen muss. Unter den Ständen findet man einen Koffer mit „PODOhistoires”, eine Schuhinstallation, ein Atelier zum Zeichnen von Füßen… In einer anderen Beziehung zum Körper erzählt der Autor Sylvain Levey den Sommer, in dem er von einem Hänfling zum Gros (Dicken) wurde (um 14:30 Uhr, ab 10 Jahren), ohne je mit Erfolg seine Kilos zu verlieren. Von der Kindheit bis zum
Erwachsenenalter, vertraut er dem Publikum die Rohheit des Blicks der anderen und seine Beziehung zur Nahrung an. Wir sind in seine Küche eingeladen, da wo die Worte mit Schwelgerei plaudern und die Gerichte auch enthüllen, wer man, hinter der Hülle der äußeren Erscheinung, ist. mitmachen und feiern Für alle wonder kids kommt es nicht in Frage nur passiv zu bleiben, brav an ihrem Platz. Das CCAM lädt sie dazu ein Kleidungsstück aus Baumwolle mitzubringen, für einen Wonderland-Siebdruck oder auch um die Cyanotypie mit Sabina Wilk Abgrall zu entdecken. Diese Photographie-Technik erlaubt es auf lichtempfindliches Papier zu „drucken“, das mit Eisensulfat bestrichen wird. Alle Formen (Blume, Blatt, Objekt, Stoff), enthüllen nach der Belichtung durch UV-Strahlen (künstlich oder natürlich) um das Objekt herum ein tiefes Blau. So kann jeder auf seine Weise eine Bleu-tiful anatomie (ab 6 Jahren) komponieren und diese natürlich mit nach Hause nehmen! Zuletzt ist in dieser Auswahl die Entdeckung der Körper-Percussions mit Santiago Moreno, dem Orchester-Mann der talentierten Cie La Mue/ette zu nennen, der sich als Marionetten-Spieler und Musiker betrachtet. Er wird den Rhythmus auf der Haut zum Leben erwecken, mit allen Körperteilen, in einem teuflisch guten Atelier (ab 8 Jahren). Au Centre culturel André Malraux (Vandœuvre-lès-Nancy) samedi 17 et dimanche 18 février (13h-19h) Im Centre culturel André Malraux (Vandœuvre-lès-Nancy) am Samstag den 17. und Sonntag den 18. Februar (13-19 Uhr) centremalraux.com POLY 265
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DANSE TANZ
Tiny hero Animée par trois danseurs, la marionnette Shorty cherche son chemin dans le périple identitaire Almataha, inspiré de la mythologie grecque. Die von drei Tänzern animierte Marionette Shorty sucht sich ihren Weg auf der identitären Reise Almataha, inspiriert von der griechischen Mythologie. Par Von Julia Percheron – Photos de von Julie Cherki
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ignifiant « labyrinthe » en arabe, cette pièce chorégraphique familiale allie hip-hop, théâtre d’objet et, bien sûr, marionnette. Brahim Bouchelaghem est aux commandes de ce voyage initiatique influencé par l’histoire d’Icare, mettant en scène un petit bonhomme en bois de moins d’un mètre à travers un paysage de papier kraft et de figures en carton, s’animant pour créer un véritable monde imaginaire. Le trio de danseurs s’applique à donner vie à la poupée. Formés pour l’occasion par Denis Bonnetier, directeur artistique de la compagnie de marionnettes Zapoï, ils enrichissent le spectacle par des mouvements de danse urbaine, tournant, sautant en totale symbiose avec le personnage, au milieu de décors se refermant parfois sur eux. Souvent dans la pénombre, l’intrigue s’accélère par des jets de lumière blanche, projetés par à-coups. Le son des cuivres et les mystérieux beats electro d’Usmar guident notre héros le long de son fil d’Ariane, en direction de sa chère liberté. Perdu comme le légendaire Icare, Shorty bravera les obstacles, jusqu’à se retrouver face à de monstrueux Minotaures.
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ieses Choreographie-Stück für die ganze Familie, das im arabischen „Labyrinth“ bedeutet, vereint Hip-Hop, Objekttheater und, natürlich, Marionette. Brahim Bouchelaghem sitzt am Steuer dieser Initiationsreise, die von der
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Ikarus-Geschichte beeinflusst ist und einen kleinen Kerl aus Holz von weniger als einem Meter inszeniert, in einer Landschaft aus Packpapier und Kartonfiguren, die sich bewegen, um eine echte imaginäre Welt zu kreieren. Das Tänzertrio verleiht der Puppe Leben. Zu dieser Gelegenheit von Denis Bonnetier, dem künstlerischen Direktor der MarionettenCompagnie Zapoï ausgebildet, bereichern sie die Aufführung mit Bewegungen aus urbanem Tanz, sich drehend, springend, in totaler Symbiose mit der Figur, inmitten des Dekors, der sich manchmal über ihnen schließt. Oft im Halbschatten wird die Handlung von weißen Lichtkegeln beschleunigt, die nach und nach ausgestrahlt werden. Der Klang der Blechblasinstrumente und die mysteriösen Elektro-Beats von Usmar führen unseren Helden entlang seines Ariadnefadens, in Richtung seiner Freiheit. Verloren wie der legendäre Ikarus, wird Shorty die Hindernisse überwinden, bis er sich im Angesicht des monströsen Minotaurus wiederfindet. À la MAC (Bischwiller) samedi 17 février, à la Maison des Arts (Lingolsheim) dimanche 18 février et à Pôle Sud (Strasbourg) mercredi 21 février (dès 5 ans) In der MAC (Bischwiller) am Samstag den 17. Februar, in der Maison des Arts (Lingolsheim) am Sonntag den 18. Februar und in Pôle Sud (Straßburg) am Mittwoch den 21. Februar (ab 5 Jahren) mac-bischwiller.fr – mdarts-lingo.com – pole-sud.fr
THÉÂTRE
À bout de souffle Tiago Rodrigues donne une seconde jeunesse à Chœur des amants, l’une de ses premières pièces. Par Thomas Flagel – Photo de Pauline Deboffles
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n anti Clôture de l’amour. C’est par la comparaison avec le “tube” théâtral de Pascal Rambert que pourrait se décrire Chœur des amants. L’histoire d’un couple qui va bien. Pas le plus grand succès de l’actuel directeur du Festival d’Avignon, mais l’un de ses bijoux dont le style, poli à l’extrême, scintillera de toute sa splendeur dans le sublime Antoine et Cléopâtre. Autre duo plus iconique s’il en est, où chacun porte la parole de l’autre. Une manière de défier l’incompréhension, le temps et la distance, d’évoquer cette manière d’avoir l’autre dans la tête, de le comprendre audelà de ce qui nous sépare, de confier l’indicible à la pure interprétation habitée d’amour irrépressible, même si tout cela ne peut que… mal finir. Mais revenons à ce Coro dos amantes, né en 2006 au Portugal, avant de se voir ajouter par l’auteur un nouveau chant en 2020, menant l’année suivante à la
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recréation de la pièce par ses soins. Un couple composé par Alma Palacios et Grégoire Monsaingeon (en alternance avec David Geselson) y dévoile son histoire, avec une douceur aussi rare que confondante. Ce Chœur des amants ajoute aux effluves du cœur la choralité d’une interprétation en majeure partie synchrone, même quand, parfois, leurs propos – leurs points de vue sur les événements serait plus juste – divergent. Et de débuter tambour battant par une scène laissant le souffle court, en apnée devant le récit de son étouffement à elle, presque fatal, à la suite d’une crise aiguë qui les voit, au milieu de la nuit, rouler à toute berzingue vers l’hôpital, confiant leurs sentiments, révélant leur complicité totale. L’harmonie du verbe fascine autant dans son interprétation sans heurts que dans les infimes anicroches qu’elle met au jour lorsque dévient leurs versions. Si parler d’un même élan et de deux voix entremêlées
jusqu’à l’indiscernable demande une confiance sans bornes à l’instant présent et à l’écoute, cela ne fait pas, seul, une grande pièce. Il faut le talent d’une écriture poétique peuplée de moments de vie où l’autobiographie se mêle à la rêverie (leur enfant qui chante pour s’endormir) et à la peur de tout perdre quand vient le manque. Avec la délicatesse qu’on lui connait, le metteur en scène portugais choisit une nouvelle fois l’épure scénographique pour mieux nous laisser combler les silences, meubler cet espace autour de deux chaises et d’une table par notre imaginaire. Rappelés par un coup du sort à l’urgence de vivre, ils nous mettent sur la voie de soi. Celle qui passe, aussi, par l’autre. Au Théâtre municipal de Colmar vendredi 16 et samedi 17 février comedie-colmar.com
THÉÂTRE
L’étincelle Poursuivant sa fidélité à l’auteur Guillaume Cayet, Julia Vidit crée Quatrième A (lutte de classe) au Théâtre de la Manufacture. Entretien avec la metteuse en scène nancéenne. Par Thomas Flagel – Photos de répétitions par Lucile Nabonnand
En suivant le flash-back de La Discrète, personnage revenant sur les trois jours précédant la révolte de sa classe, vous entendez renouveler l’imaginaire de la lutte face à l’institution… Notre précédente pièce, Skolstejk (la grève scolaire), explorait déjà le théâtre-récit avec deux narrateurs racontant l’engagement de la jeunesse au lycée. Je souhaite redonner voix et voie à la possibilité de la lutte face à la résignation ambiante, en représentant la mise en mots. Dans Quatrième A, La Discrète raconte son parcours, ose prendre la parole et devenir La Bavarde. On revit les trois jours menant au soulèvement et à l’occupation du toit de l’établissement par son prisme. Elle est à la fois dedans et dehors, avec un pied dans le futur. Je crois que la question de l’engagement est liée à la forme et à la prise de parole : dire c’est déjà agir. L’ordre et le désordre sont liés à la possibilité de dire qui s’ouvre dès que la remise en cause de l’ordre devient possible. Le système au collège est très normatif, produit de l’inégalité et de la reproduction. L’école est au service de l’État, qui n’a pas intérêt à ce qu’on le remette en question. J’entends représenter la liberté de cet élan et pas de tout péter dans une révolution. Car la révolution relève plutôt d’un assemblage de forces. L’école reste un lieu à partir duquel changer le monde ? Oui. Elle doit aussi être un endroit de rêve personnel, alors même qu’on demande aux élèves de s’orienter de plus en plus tôt. L’un des fils de la pièce part de ces rêves qui, pour certains, sont déjà brisés et perçus comme impossibles. Un faisceau de choses, de rencontres, de profs marquants montrent les possibles, et on se met à y croire. 22
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La narratrice s’adresse directement au public, les quatre autres comédiens interprétant une trentaine de rôles… Elle pense à voix haute autant qu’elle s’adresse à nous, ce qui est génial théâtralement parlant, car elle convoque, par son imaginaire, l’idée que la parole produit les personnages, les paysages, les situations. Ce qui rend possible à chacun d’être autre chose, par l’invention : le propre du théâtre. Décider, comme le dit Corneille : « C’est parce que je le dis que je le suis. » Mais les assignations fonctionnent sur le même principe, les personnages étant catalogués par des surnoms (La Wifille, Le Nouveau, L’Amoureuse…), comme un miroir de la société se reflète ici l’assignation sociale des adultes. Ce que reproduit en quelque sorte la scénographie d’une salle de classe, ses places attitrées et son ordre implicite… La Discrète nous présente tout le monde par sa place dans la classe. Tout se voit par ce prisme même si on y projette de nombreux autres espaces (cour, WC, cantine…), ce qui est un peu fou à réussir ! Nous utilisons comme des calques qui se posent sur la classe pour la déformer et, par débordements, faire advenir d’autres lieux avec la complicité de l’imaginaire des spectateurs. Au Théâtre de la Manufacture (Nancy) du 20 au 24 février puis en tournée en l’Église Jeanne-d’Arc (Verdun) samedi 23 mars dans le cadre de Voilà ! Le Festival (22 & 23/03) et à l’ACB (Bar-le-Duc) jeudi 18 avril theatre-manufacture.fr – transversales-verdun.com acb-scenenationale.org
CIRQUE
De l’ombre à la lumière Maroussia Diaz Verbèke livre un portrait diffracté du Brésil en 23 Fragments de ces derniers jours.
Vom Schatten ins Licht Maroussia Diaz Verbèke liefert ein zerstückeltes Portrait Brasiliens mit 23 Fragments de ces derniers jours. Par Von Thomas Flagel – Photos de von João Saenger
Entre le début du travail avec le collectif Instrumento de Ver en 2018 et la création de la pièce fin 2022, le Brésil a ployé sous la présidence de Bolsonaro et la pandémie… Oh oui. Initialement ce collectif de femmes installé à Brasilia m’avait invité à un festival et à mener un laboratoire de recherche. Ça a matché entre nous et elles m’ont demandé de mettre en scène une pièce pour elles, et Jair Bolsonaro a été élu. Quatre résidences ont été menées en 2019, je jonglais entre ma présence au Maroc pour créer FIQ ! et le Brésil, mais très vite, tout a été détruit là-bas, surtout le secteur culturel. Leur collectif est passé de 5 à 3 membres, les subventions s’arrêtant net, sans qu’on puisse finir notre travail. Puis la Covid a tout mis en suspens. Le seul moyen d’aller au bout était de porter le spectacle avec ma compagnie. J’ai cherché trois interprètes masculins pouvant coller à cette culture folle de carnaval, dont la richesse des danses est à la fois intergénérationnelle et inclue dans le quotidien. Quelles traces politiques en résultent ? Les allusions sont multiples. Je travaille toujours des formes fragmentées qui résonnent fortement ici, avec la perte de 24
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repères et la destruction orchestrée par le pouvoir. La question des difficultés – qui est le sujet du cirque – correspond à celle du pays. Le collectif voulait travailler à partir d’objets, ce qui me rendait un peu sceptique mais finalement nous nous sommes emparés d’objets symboliques et concrets, comme la Constitution brésilienne que chaque foyer possède ! Le verre fait aussi partie des matières fortes de la pièce, sous diverses formes. Il est menaçant, peut casser, augmentant le risque comme la fragilité. Nous l’utilisons en débris sur lesquels marche une fakir, en bouteilles, en corde lisse faite en bouteille et comme barre de trapèze. Contrairement au titre, ce ne sont pas 23 mais 36 fragments que vous proposez… Dans l’écriture, chacun correspond à une date précise d’événements personnels comme collectifs : les élections, les incendies de forêt amazonienne pour s’approprier des terres… Les 23 fragments sont devenus 36, c’est le débordement du cirque ! (rire) Cet art est celui du foisonnement pour essayer de tout dire et de tout montrer dans l’envie d’un rassemblement. On y trouve du frevo lié au carnaval de Recife : une
ZIRKUS
das Projekt abzuschließen war jener, es mit meiner Truppe zu tragen. Ich habe drei männliche Interpreten gesucht, die zu dieser wahnsinnigen Kultur des Karnevals passen, dessen Reichtum an Tänzen gleichzeitig alle Generationen umfasst und in den Alltag integriert ist. Welche politischen Spuren resultieren daraus? Die Anspielungen sind vielfältig. Ich arbeite immer mit Fragment-Formen, die hier einen starken Widerhall haben, mit dem Verlust der Orientierungspunkte und der orchestrierten Zerstörung durch die Staatsgewalt. Die Frage nach der Schwierigkeit – die das Thema des Zirkus ist – entspricht jener des Landes. Das Kollektiv wollte ausgehend von Objekten arbeiten, was mich etwas skeptisch machte, aber schlussendlich haben wir uns symbolischer und konkreter Objekte angenommen, wie der brasilianischen Verfassung, die jeder Haushalt besitzt! Das Glas ist auch eines der starken Materialien des Stücks, in vielerlei Formen. Es ist bedrohlich, kann kaputt gehen, erhöht Risiken wie die Zerbrechlichkeit. Wir nutzen es in Scherben, über die eine Fakir läuft, in Flaschenform, als glattes Seil aus Flaschen und als Trapez-Stange. richesse musicale et de danse avec des parapluies multicolores incroyables – qui servaient à dissimuler des armes quand la capoeira a été interdite. Mais aussi du passinho, proche du hip-hop, ou du forró, danse de couple. Elles sont très physiques et se passent dans les jambes. Je voulais les mettre au service du cirque et pas l’inverse. Utiliser leur variété en détournements spectaculaires ou symboliques. Quelle est l’esthétique choisie ? Le Brésil est un pays de lumière, rendue par un tapis de danse blanc. Les couleurs du drapeau (bleu, vert et jaune) correspondent à l’omniprésence du soleil, de la végétation et de l’eau. Mon frère, chineur de raretés, et un musicien brésilien ont déniché des pépites de la scène underground, très peu éditées, ce qui fait découvrir le post-punk et la new wave brésilienne, apportant quelque chose de rugueux à l’image d’un pays faussement langoureux, car toujours à vif. Zwischen dem Beginn der Arbeit mit dem Kollektiv Instrumento de Ver im Jahr 2018 und der Uraufführung des Stücks Ende 2022 hat Brasilien unter der Präsidentschaft von Bolsonaro und der Pandemie gelitten… Oh ja. Ursprünglich hatte mich dieses Frauenkollektiv aus Brasilia zu einem Festival und der Durchführung eines Forschungslabors eingeladen. Wir haben zusammengepasst und sie haben mich darum gebeten ein Stück für sie zu inszenieren und Jair Bolsonaro wurde gewählt. Vier Residenzen wurden im Jahr 2019 durchgeführt und ich jonglierte zwischen meiner Anwesenheit in Marokko für die Kreation von FIQ ! und Brasilien, aber sehr schnell wurde dort alles zerstört, vor allem der Kultursektor. Ihr Kollektiv ist von 5 auf 3 Mitglieder geschrumpft, die Subventionen wurden gekappt, ohne dass wir unsere Arbeit hätten beenden können. Dann hat das Coronavirus alles in der Schwebe bleiben lassen. Der einzige Weg
Ganz im Gegensatz zum Titel sind es nicht 23 sondern 36 Fragmente, die Sie präsentieren… Beim Schreiben entspricht jedes einem genauen Datum aus persönlichen und kollektiven Ereignissen: Die Wahlen, die Waldbrände im Amazonaswald zur Landgewinnung… Aus den 23 Fragmenten sind 36 geworden, das ist das Exzessive am Zirkus! (lacht) Diese Kunst ist jene der Fülle, um zu versuchen alles zu sagen und zu zeigen, mit einer Lust auf Versammlung. Man trifft auf Frevo, der mit dem Karneval in Recife in Verbindung steht: Ein musikalischer und tänzerischer Reichtum mit unglaublichen bunten Regenschirmen – die dazu dienten Waffen zu verbergen als die Capoeira verboten wurde. Aber auch Passinho, nah am Hip-Hop oder Forró, ein Paartanz. Sie sind sehr physisch und spielen sich in den Beinen ab. Ich wollte sie in den Dienst des Zirkus stellen und nicht das Gegenteil. Ihre Vielfalt an spektakulären oder symbolischen Wendungen nutzen. Welche ästhetische Wahl haben Sie getroffen? Brasilien ist ein Land des Lichts, das von einem weißen Tanzteppich dargestellt wird. Die Farben der Flagge (blau, grün und gelb) entsprechen der Omnipräsenz der Sonne, der Vegetation und des Wassers. Was die Musik angeht, haben mein Bruder und ein brasilianischer Musiker Perlen der Underground-Szene aufgespürt, die sehr wenig editiert wird, was den brasilianischen Post-Punk und New Wave entdecken lässt und etwas unpoliertes zum Bild eines Landes hinzufügt, das nur fälschlicherweise verführerisch ist, da es immer überreizt ist. À L’Espace (Besançon) du 14 au 16 février puis au Maillon (Strasbourg) du 21 au 24 février In L’Espace (Besançon) vom 14. bis 16. Februar, dann im Maillon (Straßburg) vom 21. bis 24. Februar les2scenes.fr – maillon.eu POLY 265
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DANSE TANZ
Rage against the machism La nouvelle création de Phia Ménard, ART.13, met à bas l’ordre établi pour placer l’imagination au pouvoir. Die neue Kreation von Phia Ménard, ART.13, zerstört die etablierte Ordnung, um die Vorstellungskraft an die Macht zu bringen. Par Von Thomas Flagel – Photos de von Christophe Raynaud de Lage
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ui n’a pas en tête ces images de statues qu’on déboulonne afin de renverser les régimes en place ? Pour inaugurer son nouveau “Cycle des ruines”, Phia Ménard déploie un jardin à la française, tout en angles droits avec parterre d’herbe rase et formes stylisées de lys en graviers recouvrant la scène. Y trône une statue d’homme nu, feuille de vigne sur le sexe, tenant une hache. S’il n’y avait le boucan des tondeuses à gazon et des taille-haies, l’endroit toucherait à la perfection classique. Tandis qu’en lettres de néon vibrionnent en fond de scène « Les Nuisibles », un étrange personnage surgit du sol, portant short coloré et cagoule
réhaussée d’une Mohawk bariolée. Le titre de la pièce, ART. XIII, s’inscrit lui en rouge sur le piédestal, écho à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, adoptée en 1948 par l’Organisation des Nations unies : « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » enfoncer le clou L’artiste est une récidiviste. Déjà ses Contes Immoraux (notamment Maison Mère) s’attaquaient à l’actualité et aux injustices de nos sociétés. Reproduisant le Parthénon en volume avec du carton scotché à la main, elle faisait écho au sort réservé au peuple grec, comme aux migrants, par l’UE. Un refuge précaire mis à l’épreuve des éléments, la pluie laissant notre guerrière grimée en costume de super-héroïne-punk bien seule face à l’édifice qui s’effondre, anéantissant tout espoir… avant qu’elle ne rebâtisse, autrement. La question des frontières demeure vivace, comme celle du patrimoine culturel et de la violence qu’il sous-tend. Ainsi le personnage principal d’ART.13 vient-il troubler l’ordre établi, la symétrie parfaite et l’héritage commun de représentation. Le corps de la performeuse Marion Blondeau « est masqué, presque lointain, mais les gestes sont virulents, beaux et gracieux. Cette présence fantomatique questionne : qui est sous ce costume et donc qui sommes-nous ? », glisse la metteuse en scène. Sa présence a tout du dérangement : de la démarche sautillante aux mouvements animaux, elle se dissimule tel un monstre. Et lorsqu’elle s’empare de la hache de la statue pour lui asséner un coup dévastateur, chacun pressent le drame à venir. Car on ne s’attaque pas impunément à l’ordre patriarcal sans retour de bâton encore plus grand. Étriller un symbole viriliste ne change pas un système. Phia Ménard orchestre un immense chaos – salvateur ? – dont l’issue passe par une libération des rêves et de l’imaginaire qui, seul au pouvoir, paraît capable d’intenter la révolution des fondements de notre vivre ensemble et de notre rapport aux autres.
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er hat nicht diese Bilder von Standbildern im Kopf, die man vom Sockel stürzt um das herrschende Regime umzustürzen? Um ihren neuen „Ruinenzyklus“ einzuweihen, entfaltet Phia Ménard einen Garten à la française voller Ecken und Kanten, mit Rasenflächen und stilisierten Lilien-Formen aus Kies, die die Bühne bedecken. Darin thront die Statue eines nackten Mannes, mit einem
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Feigenblatt auf dem Geschlechtsteil, der eine Axt hält. Wenn da nicht der Radau der Rasenmäher und der Heckenscheren wäre, würde dieser Ort der klassischen Perfektion gleichen. Während in Neonbuchstaben „Les Nuisibles“ (Das Ungeziefer) herumzappeln, taucht eine bizarre Figur aus dem Boden auf, die bunte Shorts und eine Kapuzenmütze mit einer bunt bemalten Irokesenfrisur trägt. Der Titel des Stücks ART.XIII, steht seinerseits in roter Farbe auf dem Sockel, als Echo auf die Allgemeine Erklärung der Menschenrechte, die 1948 von den Vereinten Nationen verabschiedet wurden: „Jeder hat das Recht, sich innerhalb eines Staates frei zu bewegen und seinen Aufenthaltsort frei zu wählen. Jeder hat das Recht, jedes Land, einschließlich seines eigenen zu verlassen und in sein Land zurückzukehren.“ nicht locker lassen Die Künstlerin ist eine Wiederholungstäterin. Schon ihre Contes Immoraux (insbesondere Maison Mère) befassten sich mit der Aktualität und den Ungerechtigkeiten unserer Gesellschaften. Indem sie das Parthenon in 3D mit geklebtem Karton von Hand reproduzierte, bezog sie sich auf das Schicksal, das Griechenland und die Migranten der EU zu verdanken hatten. Ein prekärer Ort der Zuflucht, im Sturm der Elemente, der Regen lässt unsere Kriegerin in einem Super-Heldinnen-Punk-Kostüm sehr allein im Angesicht eines Gebäudes, das in sich zusammenstürzt, womit jegliche Hoffnung vernichtet wird… bevor sie es anders wiederaufbaut. Die
Frage der Grenzen bleibt lebendig, wie jene des Kulturerbes und der Gewalt, die ihr zugrunde liegt. So stört die Hauptfigur aus ART.13 die etablierte Ordnung, die perfekte Symmetrie und das gemeinsame Darstellungs-Erbe. Der Körper der Perfomance-Künstlerin Marion Blondeau „ist maskiert, fast fern, aber die Gesten sind leidenschaftlich, schön und graziös. Diese gespenstische Präsenz stellt die Frage: Wer steckt unter diesem Kostüm und wer sind wir also?“, flüstert die Regisseurin. Ihre Präsenz hat alles von einer Störung: Vom hüpfenden Gang bis zu den animalischen Bewegungen, verbirgt sie sich wie ein Monster. Und als sie sich der Axt der Statue annimmt, um ihr einen todbringenden Schlag zu geben, sieht jeder das Drama kommen. Denn man attackiert nicht ungestraft die patriarchalische Ordnung ohne einen noch größere Bumerangeffekt. Ein Symbol der Virilität zu kritisieren, ändert kein System. Phia Ménard orchestriert ein riesiges – heilsames? – Chaos, dessen Auflösung über eine Befreiung der Träume und der Vorstellungskraft gelingt, allein an der Macht, und das dazu fähig scheint, die Revolution der Grundlagen unseres Zusammenlebens und unserer Beziehung zum anderen in die Wege zu leiten. À La Filature (Mulhouse) mardi 6 février puis aux 2 Scènes (Besançon) mercredi 20 et jeudi 21 mars In La Filature (Mulhouse) am Dienstag den 6. Februar, dann im 2 Scènes (Besançon) am Mittwoch den 20. und Donnerstag den 21. März lafilature.org – les2scenes.fr POLY 265
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CIRQUE ZIRKUS
Playground Jeanne Mordoj signe COUSUMAIN pour deux jeunes acrobatesjongleurs. Une pièce jeune public pleine de complicité. Jeanne Mordoi präsentiert COUSUMAIN für zwei junge AkrobatenJongleure. Ein Stück voller Gemeinsamkeiten für junges Publikum. Par Von Thomas Flagel – Photo de von Laetitia d’Aboville
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ncore en formation à l’Académie Fratellini lors de la création, Mesi Lounela et Johan Stockmar ne cessent de tourner ce spectacle créé sur-mesure par Jeanne Mordoj. Dans cette quatrième pièce pour le jeune public de la metteuse en scène, dont Le Bestiaire d’Hichem et Bestiaire nous avaient bluffés, 48 boîtes à cigares servent de Kapla pour un ballet de constructions par empilements. Comme les
circassiens ont une dextérité sans pareille, ils se font bâtisseurs en portés, avec les pieds ou dans un rythme chaloupé, avec jeté virevoltant et accélération à tout crin. Dans un espace circulaire, plaçant le spectateur au plus près, le duo joue, jongle, se met au défi de repousser les possibles avec des piles toujours plus grandes, le frisson de la chute. Et quand les rapports attendus s’inversent, c’est leur monde qui chavire à la manière d’un jeu d’enfants, bien plus rigolo à contempler la tête en bas. Peut-être est-ce ainsi que les hommes vivent, dans le corps-à-chœur ? Se rencontrent, s’apprivoisent et s’approchent de ce qui les lie. Le plaisir du débordement, de la chute et de l’éparpillement font le reste : une complicité naît et grandit. Ainsi va la vie.
B
ei der Kreation waren sie noch in der Ausbildung an der Académie Fratellini, heute sind Mesi Lounela und Johan Stockmar mit dieser von Jeanne Mordoj maßgeschneiderten Aufführung auf Tournee. Für dieses vierte Stück für junges Publikum der Regisseurin, die uns mit Le Bestiaire d’Hichem und Bestiaire beeindruckt hatte, dienen 48 Zigarrenschachteln als Kapla-Bauspiel für ein KonstruktionsBallett des Aufeinanderstapelns. Da die Zirkusartisten eine unvergleichliche Geschicklichkeit besitzen, werden sie zu Baumeistern in Form von Tragefiguren, mit den Füßen oder in einem schaukelnden Rhythmus, mit herumwirbelnden Würfen und leidenschaftlichen Beschleunigungen. In einem runden Raum, der das Publikum so nah wie möglich heranlässt, spielt, jongliert das Duo, fordert die Grenzen des Möglichen heraus, mit immer größeren Anhäufungen und dem Schauder des Falls. Und als die erwarteten Beziehungen sich umkehren ist es ihre Welt, die ins Wanken gerät, wie ein Kinderspiel, dessen Betrachtung kopfüber viel lustiger ist. Vielleicht leben die Menschen so, im gemeinsamen Nahkampf? Sie begegnen sich, zähmen sich und nähern sich dem an, was sie verbindet. Die Freude am Überbordenden, am Sturz und der Zersplitterung bilden den Rest: Eine Verbindung entsteht und wächst. So spielt das Leben. En tournée à Reims avec Le Manège du 22 février au 1er mars (dès 3 ans) Auf Tournee in Reims mit Le Manège vom 22. Februar bis 1. März (ab 3 Jahren) manege-reims.eu > Maison de quartier Châtillons 26.02., Maison de quartier Épinettes 27.02., Salle Goulin (Maison de quartier Trois Piliers) 28.02., Studio K622 (Orgeval) 29.02., Maison de quartier Jean Jaurès (espace le Flambeau) 01.03.
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Pastime Paradise Dans Great Apes of The West Coast, Princess Isatu Hassan Bangura plonge dans un voyage spirituel mêlant performance et afro-futurisme. In Great Apes of The West Coast, taucht Princess Isatu Hassan Bangura in eine spirituelle Reise ein, die Performance und Afro-Futurismus vermischt. Par Von Thomas Flagel – Photo de von Shirin Rabi
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lle a passé les 13 premières années de sa vie en Sierra Leone, en pleine guerre civile, avant de fuir les combats en émigrant aux Pays-Bas. Devenue comédienne après des études d’art, notamment à Maastricht, Princess Isatu Hassan Bangura s’empare seule de la scène, bien décidée à en découdre avec le racisme découvert en Europe. Elle liste les injonctions à se définir, à montrer patte blanche en répondant aux sempiternelles questions qu’on lui adresse : « Qui es-tu ?
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D’où viens-tu ? Quelle est ton histoire ? » Dans la semi-obscurité, son corps pris de soubresauts et de va-et-vient expulse ce qui ne passe pas. Répète jusqu’au dégoût et au cri d’un « Fuck it » libérateur. Avec finesse, c’est au public qu’elle les renvoie, comme les clichés véhiculés dans leurs sillages. Le cartésianisme occidental (« Je pense, donc je suis ») est challengé par une vision plus collective, plus africaine (« Je suis parce que nous sommes. Aucun Homme n’est une île. ») Sur du sable
THÉÂTRE THEATER
clair, qui se teinte de rouge sous l’effet des projecteurs, Princess trace des sillons imaginaires et se lance dans l’invocation de ses ancêtres qu’elle convoque à la manière d’une prêtresse vodou. Son panthéon intime guide ses pas, garde son âme dans une cosmogonie où se percutent puissance des Orishas et déessemère Mawu, qui commande la lune, la nuit et enfante la terre. Mais aussi des proverbes Kono rythmant chacune des parties sur un immense astre de couleur surréaliste qui surplombe la hutte traditionnelle installée au lointain. Dans une performance totale, elle rend visible le fil qui la lie à son pays natal et aux premiers esclaves affranchis renvoyés par les Anglais pour fonder Freetown, dans ce pays nommé par le navigateur Pedro de Sintra, au XVe siècle. Une manière de sortir des seuls diamants de sang et de la guerre entretenue par le Libéria de Charles Taylor. Le rituel mis en place tient du conte reliant mythes et traditions, mémoire et imaginaire teinté d’afro-futurisme. Sa renaissance, en pleine conscience, passe par un affrontement de ses douleurs : son corps qui se souvient encore des journées passées à courir et se cacher, le souffle court dans la forêt, dans la peur des hommes transformés en bêtes. L’effroi à chaque bruit. En distordant le temps à l’envi, la performeuse dicte le tempo, diffracte la réalité pour mieux l’appréhender, et finir par livrer la clé de ce voyage introspectif, inspiré d’un souvenir marquant : une jeune fille assise sur une plage, entourée pour la dernière fois de ses parents. L’un comme l’autre vont subitement s’évaporer dans le sable, la laissant perdue. Princess Isatu Hassan Bangura observe celle qu’elle était petite, au moment qui la vit grandir, le départ de sa mère pour l’Europe, figée dans un bloc de glace au-dessus des vagues. À sa manière, la voilà qui se retrouve dans cet espace-temps, dégelant cette partie d’elle-même pour continuer d’avancer dans le chaos de son monde.
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ie hat die ersten 13 Jahre ihres Lebens in Sierra Leone verbracht, mitten im Bürgerkrieg, bevor sie vor den Kämpfen floh, indem sie in die Niederlande emigrierte. Nach einem Kunststudium, insbesondere in Maastricht, wurde sie Schauspielerin: Princess Isatu Hassan Bangura nimmt sich allein der Bühne an, entschlossen dazu, sich mit dem in Europa entdeckten Rassismus zu schlagen. Sie listet die
Aufforderungen auf, sich zu definieren, Flagge zu bekennen, wenn sie auf die ewigen Fragen antwortet, die man ihr stellt: „Wer bist Du? Woher kommst Du? Was ist deine Geschichte?“ In der Halb-Dunkelheit, von Zuckungen ergriffen, stößt ihr Körper das aus, was nicht toleriert wird. Wiederholt bis zum Ekel und zum Schrei eines befreienden „Fuck it“. Mit Finesse wirft sie sie auf das Publikum zurück, wie die Klischees, die in ihrem Kielwasser transportiert werden. Der westliche Cartesianismus („Ich denke also bin ich“) wird von einer kollektiveren, afrikanischeren Vision herausgefordert („Ich bin, weil wir sind. Kein Mensch ist eine Insel.“) Auf hellem Sand, der sich im Scheinwerferlicht rot färbt, zieht Princess imaginäre Spuren und ruft ihre Vorfahren an, die sie wie eine VoodooPriesterin beschwört. Ihr intimes Pantheon leitet ihre Schritte, behält ihre Seele in einer Kosmogonie, in der sich die Macht der Orishas und der Mutter-Göttin Mawu treffen, die den Mond und die Nacht lenkt und die Erde gebiert. Außerdem verleihen Kono-Sprichwörter jedem der Teile einen Rhythmus auf einem riesigen Stern in surrealistischen Farben, der über der traditionellen Hütte im Hintergrund erstrahlt. In einer totalen Performance macht sie den Faden sichtbar, der sie mit ihrem Geburtsland und mit den ersten freigelassenen Sklaven verbindet, die von den Engländern zurückgeschickt wurden, um Freetown zu gründen, in diesem Land, das im 15. Jahrhundert vom Seefahrer Pedro de Sintra benannt wurde. Eine Art und Weise mit den Blutdiamanten und dem Krieg abzuschließen, der vom Charles Taylors Liberia unterhalten wird. Das durchgeführte Ritual hat etwas von einem Märchen, das Mythen und Traditionen verbindet, Gedächtnis und Vorstellungskraft, eingefärbt mit Afro-Futurismus. Ihre Wiedergeburt, bei vollem Bewusstsein, passiert durch eine Konfrontation mit ihren Schmerzen: Ihr Körper, der sich noch an die Tage erinnert, die sie damit verbrachte zu rennen und sich zu verstecken, kurzatmig im Wald, mit der Angst vor den Männern, die sich Bestien verwandelt haben. Entsetzen bei jedem Geräusch. Indem sie die Zeit nach Lust und Laune verzerrt, gibt die Performancekünstlerin das Tempo vor, zersplittert die Realität, um sie besser erfassen zu können und liefert schließlich den Schlüssel zu dieser introspektiven Reise, die von einer markanten Erinnerung inspiriert ist: Ein junges Mädchen, das am Strand sitzt, zum letzten Mal von seinen Eltern umgeben. Beide werden sich plötzlich im Sand auflösen, sie allein zurücklassen. Princess Isatu Hassan Bangura betrachtet jene, die sie war als sie klein war, in dem Moment, in dem sie erwachsen wurde, dem Aufbruch ihrer Mutter nach Europa, in einem Eisblock über den Wellen erstarrt. Auf ihre Weise findet sie sich in dieser Raumzeit wieder, delegiert diesen Teil von sich selbst, um im Chaos ihrer Welt weiter voranzukommen. Au Théâtre national de Strasbourg du 7 au 14 février (en anglais surtitré en français) Im Théâtre national de Strasbourg vom 7. bis 14. Februar (in englischer Sprache mit französischen Übertiteln) tns.fr
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THÉÂTRE THEATER
Money vs Family Lauréate du Prix du public du festival Primeurs 2022, la comédie Chers parents est créée, en allemand, à Sarrebruck. Der Gewinner des Publikumspreises des Festivals Primeurs 2022, die Komödie Die lieben Eltern, wird in deutscher Sprache in Saarbrücken uraufgeführt. Par Von Marie Schwartz – Photos de von Astrid Karger
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e nouveau format de Primeurs – une année de concours de textes dramatiques en alternance avec une année de production théâtrale avec le lauréat – prend vie au Théâtre national de la Sarre. Janis Knorr monte ainsi le piquant Chers parents, écrit par Armelle et Emmanuel Patron. L’histoire de trois frères et sœur débarquant en urgence chez leurs parents, alertés par un message ambigu sur une annonce à leur faire. Tous plus que trentenaires, ils imaginent le pire dans un quiproquo réservant son lot de retournements. Vincent et Jeanne veulent simplement partir ouvrir un orphelinat au Cambodge… car ils ont gagné au Loto. Et ça, ils ont un peu de mal à l’avouer à ceux qui n’en auront pas une miette ! L’élan d’amour initial est jeté à terre par la cupidité autour de l’héritage, les questions de justice et d’équité faisant rapidement trembler les certitudes des deux anciens profs, soixantehuitards engagés. L’opposition de valeurs entre leurs luttes et la génération suivante, qui « veut juste kiffer », passe mal. Entre piques plus ou moins sympathiques et tendresse complice dans la fratrie, chacun finit par régler ses comptes et plonge dans la jalousie. Dans ce huis clos drôle et grinçant, les masques tombent, le père avouant même ses rêves de golf privatisé ou de grosse cylindrée.
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as neue Format von Primeurs – ein Wettbewerbsjahr für Theatertexte abwechselnd mit einem Jahr der Theaterproduktion des Gewinnerstücks – wird im Saarländischen Staatstheater zum Leben erweckt. Janis Knorr inszeniert so das bissige Die lieben Eltern, geschrieben von Armelle und
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Emmanuel Patron. Die Geschichte dreier Geschwister, die alarmiert bei ihren Eltern auftauchen, besorgt aufgrund einer ambivalenten Nachricht über eine Ankündigung, die diese ihnen zu machen haben. Alle weit über Dreißig, denken sie an das Schlimmste in einer Verwechslungskomödie mit zahlreichen Wendungen. Vincent und Jeanne wollen einfach nur ein Waisenhaus in Kambodscha eröffnen… weil sie im Lotto gewonnen haben. Und sie haben einige Schwierigkeiten dies jenen gegenüber zu gestehen, die keinen Krümel davon abbekommen werden! Der ursprüngliche Liebeselan wird von der Habgier um das Erbe dahingerafft, die Fragen der Gerechtigkeit und der Angemessenheit lassen die Gewissheiten der beiden ehemaligen Lehrer erzittern, die engagierte Achtundsechziger sind. Die Werte-Opposition zwischen ihren Kämpfen und der Folgegeneration, die „nur Spaß haben will“ kommt schlecht an. Zwischen mehr oder weniger sympathischen Sticheleien und komplizenhafter Zärtlichkeit unter Geschwistern rechnet jeder mit jedem ab und taucht in die Eifersucht ein. In dieser lustigen und beißenden Konfrontation fallen die Masken, der Vater gesteht sogar seinen Traum von einem privatisierten Golfplatz oder einem Auto mit großem Hubraum. À l’Alte Feuerwache (Sarrebruck) du 3 au 25 février et samedi 20 avril (en allemand surtitré en français) In der Alten Feuerwache (Saarbrücken) vom 3. bis 25. Februar und am Samstag den 20. April (in deutscher Sprache mit französischen Übertiteln) staatstheater.saarland
DANSE TANZ
W for Weightlessness Mourad Merzouki se joue de l’apesanteur dans Vertikal, spectacle phare de Takeover, le jeune festival du Festspielhaus Baden-Baden. Mourad Merzouki spielt mit der Schwerkraft in Vertikal, einer der Aufführungen bei Takeover, dem jungen Festival des Festspielhauses Baden-Baden. Par Von Irina Schrag – Photo de von Karo Cottier
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estival de tous les possibles, notamment des formes hybrides et nouvelles, Takeover invite Vertikal, création 2018 du chorégraphe Mourad Merzouki. Après s’être immergé dans l’espace virtuel avec Pixel, le directeur de la compagnie Käfig s’attaque à l’apesanteur. Il propose à ses danseurs de partir à l’assaut de parois à multiples prises, lézardées de motifs géométriques. Équipés de baudriers et cordes – qui s’oublient aussi vite qu’ils apparaissent –, les dix interprètes
explorent les possibles aériens en multipliant suspensions au ras du sol, envols, rebonds et autres effets de balancier. Une manière de défier la gravité pour créer des images inhabituelles, flottant dans l’espace, virevoltant en toute légèreté comme dans un film où les personnages seraient dotés de capacités uniques, entre Matrix, Upside down et Le Secret des poignards volants. Rien de surprenant pour le natif de SaintPriest, dans la banlieue lyonnaise, qui a fait du métissage du cirque, du hip-hop et de la danse contemporaine sa marque de fabrique depuis près de trois décennies. Le renversement des perspectives ouvre un pan poétique de lévitation habitée, de voltige souveraine et de corporalité nouvelle jouant de l’illusion.
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akeover, das Festival aller Möglichkeiten, insbesondere der hybriden und neuen Formen, lädt Vertikal, eine Kreation des Choreographen Mourad Merzouki aus dem Jahr 2018 ein. Nachdem er mit Pixel in den virtuellen Raum eingetaucht ist, geht der Direktor der Compagnie Käfig an die Schwerkraft heran. Er lädt seine Tänzer dazu ein, die Wände mit zahlreichen Haltemöglichkeiten zu erstürmen, die von geometrischen Motiven durchzogen werden. Mit Klettergurten und Stricken ausgestattet – die ebenso schnell vergessen sind, wie sie erscheinen – erkunden die zehn Interpreten die luftigen Möglichkeiten, indem sie zahlreiche Hängungen knapp über dem Boden, Abflüge, Sprünge und andere Balanceeffekte vervielfachen. Eine Art und Weise die Schwerkraft herauszufordern, um ungewöhnliche Bilder zu erschaffen, im Raum schwebend, in aller Leichtigkeit umherwirbelnd wie in einem Film, in dem die Figuren mit einzigartigen Fähigkeiten ausgestattet sind, zwischen Matrix, Upside down und House of Flying Daggers. Nichts Überraschendes für jenen, der aus Saint-Priest stammt, einem Vorort von Lyon und der seit fast drei Jahrzehnten aus der Mischung von Zirkus, Hip-Hop und zeitgenössischem Tanz sein Markenzeichen gemacht hat. Die Umkehrung der Perspektiven eröffnet einen poetischen Teil der beherrschten Levitation, der unübertroffenen Trapezkunst und neuer Körperlichkeit, die mit der Illusion spielt. Au Festspielhaus (Baden-Baden) vendredi 9 et samedi 10 février dans le cadre du festival Takeover (02-11/02) Im Festspielhaus (Baden-Baden) am Freitag den 9. und Samstag den 10. Februar im Rahmen des Festivals Takeover (02.-11.02.) festspielhaus.de
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Made in Taïwan Po-Cheng Tsai célèbre son père et la tradition bouddhiste des Floating Flowers, offrandes en forme de lanternes flottantes. Po-Cheng Tsai feiert seinen Vater und die buddhistische Tradition in Floating Flowers, Opfergaben in Form von schwimmenden Laternen. Par Von Irina Schrag – Photo de von Chang Chih Chen
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ur l’île de Taïwan, la fête des fantômes se tient avec fastes et sérieux. Le chorégraphe Po-Cheng Tsai s’inspire des célébrations traditionnelles bouddhistes auxquelles son père l’emmenait. Si l’artiste s’est détourné de sa foi, il n’a pas oublié l’importance de ce rituel visant à s’attirer les bonnes grâces des divinités en écrivant ses vœux les plus chers sur des lanternes flottantes. Sa pièce en forme de cérémonie pour huit interprètes, enveloppés jusqu’à la taille de mousseline, leur donne des airs de méduses. Au-dessus de jupons à crinoline, les bustes se désaxent et ondulent, apportant quelque chose d’abyssin sur une musique cristalline. Souvent, un solo se détache, accentue son individualité tout en révélant l’immuable force collective. Les gestes vifs, entre danse contemporaine et kata, sont soulignés par arrêts brefs et quand tout s’emballe, la musique se fait plus percussive. La lumière froide et texturée jaillit au milieu d’un plateau plongé dans l’obscurité. Le jeu de jambes libéré, les jupons blancs s’empoignent et se relèvent dans un mouvement de balancier révélant ce qu’ils cachaient jusqu’alors. Les danseurs accélèrent l’unisson, laissant l’un d’entre eux, immobile, en contrepoint au centre d’un tourbillon ravageur.
schen Feierlichkeiten inspirieren, zu denen sein Vater ihn mitnahm. Auch wenn der Künstler von seinem Glauben Abstand genommen hat, hat er den Stellenwert dieses Rituals nicht vergessen, das dazu dient die Gunst der Götter zu gewinnen, indem man seine sehnlichsten Wünsche auf schwimmende Laternen schreibt. Sein Stück in Form einer Zeremonie für acht Interpreten, die bis zur Taille in Musselinstoff gewickelt sind, lässt sie wie Quallen aussehen. Über Reifröcken bewegen sich die Oberkörper und schlängeln sich, haben etwas abessinisches zu einer kristallklaren Musik. Oft löst sich ein Solo heraus, akzentuiert seine Individualität und unterstreicht gleichzeitig die unveränderliche Kraft des Kollektivs. Lebendige Gesten zwischen Tanz und Kata werden von kurzen Pausen unterstrichen und wenn alles verrückt spielt, wird die Musik rhythmischer. Das kalte und strukturierte Licht entspringt aus einer Bühne, die in Dunkelheit getaucht ist. Das befreite Spiel der Beine, die weißen Röcke, die sich ineinander verwickeln und in einer Schwinger-Bewegung heben, um das zu zeigen, was sie bis dahin verhüllten. Die Tänzer beschleunigen im Einklang, während sie einen von ihnen, unbeweglich, als Gegengewicht, im Zentrum eines verheerenden Strudels lassen.
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Au Escher Theater (Esch-sur-Alzette) mardi 20 février Im Escher Theater (Esch-sur-Alzette) am Dienstag den 20. Februar theatre.esch.lu
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uf der Insel Taiwan findet das Fest der Geister mit Prunk und Ernsthaftigkeit statt. Der Choreograph PoCheng Tsai lässt sich von den traditionellen buddhisti-
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SÉLECTION SCÈNES BÜHNEN-AUSWAHL
Portrait de Ludmilla en Nina Simone ©Tristan Jeanne-Valès
Love to Death Invité du red bridge project, l’artiste samoan Lemi Ponifasio réunit la musicienne, compositrice et femme savante mapuche Elisa Avendaño Curaqueo, et la danseuse de flamenco Natalia García-Huidobro afin d’évoquer l’histoire et le futur du Chili, à travers leurs corps et leurs expériences personnelles. Als Gast des red bridge projects lädt der samoanische Künstler Lemi Ponifasio die Musikerin, Komponistin und weise Mapuche-Frau Elisa Avendaño Curaqueo, sowie die Flamencotänzerin Natalia García-Huidobro ein um die Geschichte und die Zukunft Chiles zu erkunden, anhand ihrer Körper und ihrer individuellen Erfahrungen. 02 & 03/02, Grand Théâtre (Luxembourg) theatres.lu DICKLOVE Suite de Diktat, la pièce où Sandrine Juglair dynamitait la dictature du regard, la performeuse se fait encore plus rebelle dans Dicklove. Se jouant des stéréotypes et des genres, la circassienne s’entoure du musicien Lucas Barbier pour mieux se lancer à corps et à cris à l’assaut du mât chinois ou de la barre de pole dance. 06 & 07/02, Ars Numerica (Montbéliard) mascenenationale.eu Gravité Figure incontournable de la danse contemporaine, Angelin Preljocaj expérimentait en 2018 les impacts des diverses formes de résistances à l’air, degrés d’attraction de deux masses ou encore la sensation du poids chez sa douzaine d’interprètes, associant, à chaque catégorie, une musique piochée aussi bien chez Ravel, Bach que Daft Punk. Eine unumgängliche Figur des zeitgenössischen Tanzes, Angelin Preljocaj experimentierte im Jahr 2018 mit den Auswirkungen verschiedener Formen des Luftwiderstandes, der Anziehung zwischen zwei Massen oder auch dem Gefühl des Gewichts bei rund zwölf ihrer Interpreten, wobei jede Kategorie mit einer Musik von Ravel, Bach oder Daft Punk in Verbindung gesetzt wurde. Eine Kreation voller Anmut… 08 & 09/02, L’Arsenal (Metz) – citemusicale-metz.fr
DICKLOVE © Fabien Buring
Portrait de Ludmilla en Nina Simone Dans ce portrait chanté imaginé par David Lescot (qui l’accompagne à la guitare sur scène), où le modèle se confond avec son sujet, Ludmilla Dabo resplendit en Nina Simone, icone de la musique afro-américaine, aussi mélancolique qu’activiste dans la lutte pour les Droits civiques. Beau et puissant. 14 & 15/02, La Comète (Châlons-en-Champagne) la-comete.fr Incandescence Ahmed Madani porte la diversité au plateau en faisant se raconter neuf jeunes habitants des quartiers populaires, en France. Dans cette performance entremêlant habilement poétique et politique, ils témoignent des tiraillements entre traditions des origines et envies actuelles, rêve d’émancipation et de liberté dans des questionnements sincères sur les débats actuels autour de genre, de la foi et des aspirations de la jeunesse. Une parole rare sur les plateaux de théâtre. 20/02, Salle Europe (Colmar) salle-europe.colmar.fr MIRKIDS Jasmine Morand signe une nouvelle chorégraphie kaléidoscopique (à voir dès 6 ans) avec des danseurs allongés sur scène, en forme d’étoiles, autour d’un cylindre étrange et surdimensionné. Le miroir les surplombant permet de contempler le reflet des formes géométriques qu’ils esquissent. Hypnotique ! Jasmine Morand präsentiert eine neue kaleidoskopartige Choreographie (ab 6 Jahren) mit Tänzern, die in Sternform auf dem Boden liegen, rund um einen bizarren und überdimensionalen Zylinder. Der Spiegel, der über ihnen hängt, erlaubt es die Spiegelung der geometrischen Formen zu betrachten, die sie skizzieren. Hypnotisierend! 28 & 29/02, Reithalle (Bâle Basel) kaserne-basel.ch
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MUSIQUE MUSIK
U Got the Look À la croisée du blues et du funk, Keziah Jones célèbre ses racines sur la scène du Moloco. Le phénomène nigérian est de retour ! An der Schnittstelle zwischen Blues und Funk feiert Keziah Jones seine Wurzeln auf der Bühne des Moloco. Das Phänomen aus Nigeria ist zurück! Par Von Julia Percheron – Photo de von Penelope Caillet
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hythm is love, heaven is just another world » (« Le rythme est amour, le paradis n’est qu’un autre monde »), entonne le guitariste de génie au début de sa carrière, il y a plus de 30 ans. Sur fond de guitare et de contrebasse, le titre Rhythm is Love hisse Keziah Jones sur le devant de la scène. Découvert à la fin des années 1980 dans les rues de Paris par le compositeur Philippe Cohen Solal, le jeune chanteur, alors âgé de 20 ans, crée son propre style musical : le blufunk. Contraction de blues et funk, il nourrit son univers des influences de Jimi Hendrix, Prince et Fela Kuti. En 2023, dix ans après son dernier album, le globetrotter revient aux côtés de l’homme qui l’a révélé. Ensemble, ils sortent l’EP Class of 89. Quatre titres mêlant basse, violon, piano et electro explorent la liberté, l’amour et la reconnaissance. « I see love when I look in your eyes » (« Je vois de l’amour quand je regarde 38
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dans tes yeux »), répète-t-il de sa voix un peu voilée sur le premier single, Give Thanks & Praises. Un titre aux allures de rétrospective, le clip l’accompagnant racontant très justement la rencontre entre les deux amis, à la sortie du métro parisien.
„R
hythm is love, heaven is just another world“ („Der Rhythmus ist Liebe, das Paradies ist nur eine andere Welt”), stimmt der genial Gitarrist am Anfang seiner Karriere, vor mehr als 30 Jahren an. Vor dem Hintergrund von Gitarre und Kontrabass bringt der Titel Rhythm is Love Keziah Jones ins Rampenlicht. Ende der 1980er Jahre in den Straßen von Paris vom Komponisten Philippe Cohen Solal entdeckt, kreiert der junge Sänger, der damals 20 Jahre alt ist, seinen eigenen Musikstil: den Blufunk. Eine Zusammenziehung von Blues und Funk, sein Universum nährt sich von den Einflüssen
von Jimi Hendrix, Prince und Fela Kuti. Im Jahr 2023, zehn Jahre nach seinem letzten Album ist der Globetrotter an der Seite des Mannes zurück, der ihn entdeckt hat. Gemeinsam bringen sie die EP Class of 89 heraus. Vier Titel, die Bass, Geige, Klavier und Elektro mischen und dabei die Freiheit, die Liebe und die Anerkennung erkunden. « I see love when I look in your eyes » („Ich sehe Liebe, wenn ich in deine Augen schaue“), wiederholt er mit seiner etwas heiseren Stimme auf der ersten Single Give Thanks & Praises. Ein Titel im Stil einer Retrospektive, dessen begleitender Videoclip die Begegnung zwischen den beiden Freunden am Ausgang der Pariser Metro erzählt. Au Moloco (Audincourt) samedi 2 mars Im Moloco (Audincourt) am Samstag den 2. März lemoloco.com
MUSIQUE
Woman empowerment À 23 ans, Maëlle se dévoile dans Fil Rouge, son deuxième album où elle prend les rênes des textes et compositions. Mit 23 Jahren offenbart sich Maëlle in Fil Rouge, ihrem zweiten Album, in dem sie die Texte und Kompositionen in die Hand nimmt. Par Von Julia Percheron – Photo de von Elisa Baudouin
Quatre ans se sont écoulés depuis votre premier opus. Que s’est-il passé durant ce laps de temps ? Je dois dire que j’ai grandi. Je me suis découverte en tant que femme, j’en apprends encore beaucoup sur ma sensibilité et, maintenant, je sais ce que je veux et ce que je ne veux plus. À pré40
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sent, je souhaite être au cœur de tout, je refuse que l’on me dise quoi faire. Fil Rouge représente mon émancipation féminine. Vous composez pour la première fois et avez décidé de vous entourer du musicien et réalisateur Stanislas
Neff, d’Adrien Gallo (ex-BB Brunes) et de Noor, une toute jeune artiste… J’ai adoré travailler avec eux. Adrien m’a aidée avec Slow, Noor a co-écrit presque tous les titres, sauf Toi, Flash et Nuit bleue. En trois heures à peine, nous avons toutes les deux créé Obsessionnel. C’est un morceau fort, tout en
MUSIK
métaphores, dont on ne comprend le sens qu’après plusieurs écoutes. « Suis-je si fatale ? / Et suis-je anormale / Juste un bout de peau qui se révèle / Suffit à te rendre obsessionnel. » Malgré la sensualité des paroles et de votre timbre, le sujet traité n’est pas léger… Cette chanson s’inspire en effet du harcèlement de rue, une expérience que Noor et moi avons vécue, dans le métro. Toutes les femmes la vivent également. C’est primordial d’en parler, car nous y sommes souvent confrontées. Le double-sens des paroles est donc une volonté de notre part, nous avons tenu à trouver une musicalité spécifique. À travers « Les yeux rivés où se glisse mon cœur », nous faisons par exemple référence à la poitrine, sans la nommer. Dans Toi, Flash et Nuit bleue se devine le thème de la rupture amoureuse, du passé qui nous hante. Une autre preuve que vous cherchez à évoluer ? Je pense, oui. Il y est question d’amour, mais surtout de libération. J’ai commencé mon travail d’écriture pendant le premier confinement, lorsque j’étais de retour chez mes parents. J’ai donc pu me mettre complètement dans ma bulle, réfléchir à ce que j’ai vécu au cours de ma vie. Le nom de l’album vient d’ailleurs d’un livre de mon enfance. Une petite fille déroule un fil rouge pour retrouver son chemin, tandis que moi, il me guide vers la liberté. Qui d’autre vous a inspirée vers cette liberté ? J’écoutais souvent London Grammar, The Cranberries et a-ha. Crying in the Rain et Hunting High and Low sont les deux titres qui m’ont donné envie de me lancer. J’aime beaucoup les sonorités electro qui s’en dégagent, ce qui se ressent dans mon propre album. Pour l’instant, vous n’avez pas encore enregistré de duo. Peut-être un futur projet ? Jusque-là, je tenais vraiment à me faire connaître telle que je suis. Je trouve cette approche plus sincère. Mais plus tard,
c’est sûr ! On va d’abord laisser passer la tournée, puis les festivals d’été, et après, on pourra penser à la suite. Vier Jahre sind seit ihrem ersten Werk vergangen. Was ist in dieser Zeit passiert? Ich muss sagen, dass ich erwachsen geworden bin. Ich habe mich als Frau entdeckt, ich lerne noch viel über meine Sensibilität und jetzt weiß ich, was ich will und was ich nicht mehr will. Heute will ich im Zentrum von allem sein, ich wehre mich dagegen, dass man mir sagt, was ich machen soll. Fil Rouge stellt meine weibliche Emanzipation dar. Sie komponieren zum ersten Mal und haben sich dazu entschieden sich mit dem Musiker und Regisseur Stanislas Neff, Adrien Gallo (Ex-BB Brunes) und Noor, einer ganz jungen Künstlerin zu umgeben… Ich habe es geliebt mit ihnen zu arbeiten. Adrien hat mir mit Slow geholfen, Noor hat fast an allen Titeln mitgeschrieben, außer Toi, Flash und Nuit bleue. In kaum drei Stunden haben wir beide Obsessionnel kreiert. Es ist ein starkes Stück, voller Metaphern, deren Sinn man erst nach mehrmaligem Hören versteht. „Bin ich so fatal? / Und bin ich nicht normal / Nur ein Stück Haut, das sich entblößt / Reicht aus, um dich zwanghaft zu machen.“ Trotz der Sinnlichkeit des Textes und ihrer Tonfülle ist das behandelte Thema kein Leichtes… Dieses Lied ist in der Tat von sexueller Belästigung auf der Straße inspiriert, einer Erfahrung, die Noor und ich in der Metro erlebt haben. Alle Frauen erleben sie. Es ist wichtig darüber zu sprechen, denn wir sind oft mit ihr konfrontiert. Der doppelte Sinn des Textes ist also von uns beabsichtigt, wir wollten eine spezielle Musikalität finden. Anhand von „Die Augen dahin gerichtet, wo sich mein Herz versteckt“ beziehen wir uns zum Beispiel auf die Brust ohne sie zu nennen.
Ein weiterer Beweis dafür, dass Sie sich weiterentwickeln wollen? Ich denke ja. Es geht hier um Liebe, aber vor allem um Befreiung. Ich habe meine Schreibarbeit während des ersten Lockdowns begonnen, als ich zurück bei meinen Eltern war. Ich konnte mich komplett in meine Blase zurückziehen, das reflektieren, was ich im Laufe meines Lebens erlebt habe. Der Name des Albums stammt übrigens von einem Buch meiner Kindheit. Ein kleines Mädchen rollt einen roten Faden ab, um seinen Weg wiederzufinden, während er mich in die Freiheit führt. Wer hat sie sonst zu dieser Freiheit inspiriert? Ich hörte viel London Grammar, The Cranberries und a-ha. Crying in the Rain und Hunting High and Low sind die beiden Titel, die mir Lust darauf gemacht haben, es zu wagen. Ich mag die Elektro-Klänge, die von ihnen ausgehen sehr, was man in meinem eigenen Album spürt. Bis jetzt haben Sie noch kein Duett aufgenommen. Vielleicht ein zukünftiges Projekt? Bis jetzt wollte ich als die bekannt werden, die ich bin. Ich finde diese Herangehensweise ehrlicher. Aber später, sicher! Wir lassen erst die Tournee und die Sommerfestivals vorbeigehen und danach können wir an die Fortsetzung denken. À La Vapeur (Dijon) samedi 9 mars, à La Laiterie (Strasbourg) mercredi 13 mars et à La Cartonnerie (Reims) vendredi 15 mars In La Vapeur (Dijon) am Samstag den 9. März, in La Laiterie (Straßburg) am Mittwoch den 13. März und in La Cartonnerie (Reims) am Freitag den 15. März artefact.org – lavapeur.com – cartonnerie.fr
Édité par Erschienen bei Universal Music universalmusic.fr
In Toi, Flash und Nuit bleue errät man das Thema der Liebes-Trennung, der Vergangenheit, die uns heimsucht. POLY 265
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Un garçon dans le vent Pas encore 30 ans et un seul album au compteur, Jalen Ngonda fait déjà figure de nouveau leader de la soul.
Ein Junge im Wind Noch nicht 30 Jahre alt und mit einem einzigen Album ist Jalen Ngonda schon einer der neuen Spitzenreiter des Souls. Par Von Thomas Flagel – Photos de von Rosie Cohe
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l’instar des Black Pumas ou de Michael Kiwanuka, les premières notes de Jalen Ngonda renvoient des décennies en arrière, à l’époque reine de la soul, fin des sixities ! Si l’auteur-compositeur-interprète a grandi au pays de l’Oncle Sam, c’est à Liverpool qu’il a terminé ses études d’art, décidant de rester dans cette ville historique de la musique. Tout est allé très vite pour l’artiste, repéré (et signé !) par le label Daptone, digne héritier de Stax ou de la Motown, lancé dans le renouveau d’un genre peuplé de légendes. Jalen a été biberonné au son des Temptations et de Smokey Robinson and The Miracles, apprenant le chant, comme tout bon Afro-américain, dans le chœur de l’église locale où il officiait aussi à l’orgue ! Avec son timbre de fausset, il assure les premières parties de Lauryn Hill et de Laura Mvula avec ses compositions vintage à faire se pâmer toutes les générations. Voix haut perchée façon Marvin Gaye dans le confondant Come around and love me, qui semble ressusciter l’icône et son âme d’écorché vif, goût pour les refrains et sonorités claquant à la manière d’un Curtis Mayfield, le nouveau Kid de Liverpool s’inscrit dans les pas des plus grands, au point de pouvoir les regarder droit dans les yeux dès son premier album, Come around and love me, sorti en septembre dernier. Ses déconvenues amoureuses peuplent les textes d’un disque étonnant de diversité et de maturité. S’y projettent des chœurs retro en arrière fond (If you don’t want my love), un côté très rhythm and blues parfois. Les Jackson Five ne sont pas loin, la voix moins cristalline que Michael enfant. Derrière, ça pulse, s’envole souvent dans les cordes et gronde de cuivres sur des lignes de basse et batterie cavalant et battant la chamade. Les love songs ne manquent pas (Just like you used to do, So Glad I found you), sans tomber dans le mielleux-mièvre de certains, évitant surtout d’être démonstratif, sachant retenir pour mieux suggérer et laisser de la place à la richesse mélodique. La classe des guitares et de l’ensemble de That’s all I wanted from you, avec ses kicks savamment orchestrés, en fait l’un des tubes kiwanukesques, sans son grain reconnaissable entre tous. Une familiarité musicale que l’on 42
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retrouve avec délices dans It takes a fool, tube hors du temps avec sa richesse d’instruments analogiques (s’il était besoin de le préciser !), ses saturations rivalisant avec une rythmique percussive ouatée, les couches se rajoutant avec clarté pour permettre une montée en puissance d’une gamme vocale puisant son intensité interprétative dans les tréfonds de l’âme.
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ie bei den Black Pumas oder Michael Kiwanuka, versetzen die ersten Noten von Jalen Ngonda Jahrzehnte in die Vergangenheit, in die Zeit, die die Königin des Souls war, Ende der Sechziger Jahre! Auch wenn der Autor-Komponist-Interpret im Land von Uncle Sam aufgewachsen ist, hat er sein Kunststudium in Liverpool abgeschlossen, in dieser historischen Stadt der Musik. Alles ging sehr schnell für den Künstler, der vom Label Daptone entdeckt (und unter Vertrag genommen) wurde, einem würdigen Erben von Stax oder Motown, in der Erneuerung einer Gattung voller Legenden. Jalen wurde mit dem Sound von Temptations und Smokey Robinson and The Miracles aufgezogen, erlernte den Gesang wie jeder gute Afro-Amerikaner im Chor der lokalen Kirche, in der er auch Orgel spielte! Mit seiner Fistelstimme spielt er die Vorgruppe von Lauryn Hill und Laura Myula mit ihren Vintage-Kompositionen, die alle Generationen zum Schmelzen bringen. Eine hohe Stimme à la Marvin Gaye im verblüffenden Come around and love me, das die Ikone und seine dünnhäutige Seele wiederzubeleben scheint, ein Hang zu Refrains und Klängen à la Curtis Mayfield, der neue Kid aus Liverpool tritt in die Fußstapfen der Größten, so sehr, dass er schon bei seinem ersten Album Come around and love me, das im vergangenen September erschien, auf Augenhöhe mit ihnen ist. Seine Liebesenttäuschungen bevölkern die Texte einer Platte von erstaunlicher
Vielfalt und Reife. Im Hintergrund projiziert er Retro-Chöre (If you don’t want my love) und etwas das an Rhythm and Blues erinnert. Die Jackson Five sind nicht weit entfernt, die Stimme ist weniger kristallklar als jene des jungen Michael. Dahinter pulsiert es, lässt die Saiten erklingen und grollt vor Blechblasinstrumenten, zu Basslinien und Schlagzeug, das bis zum Herz schlägt. An love songs mangelt es nicht (Just like you used to do, So Glad I found you), ohne in das Süßlich-Fade zu verfallen wie es einige tun, vermeidet er das allzu demonstrative, weiß sich zurückzuhalten, um besser zu suggerieren und dem Reichtum der Melodie Platz zu machen. Die Klasse der Gitarren und des Ensembles von That’s all I wanted from you, macht aus ihm einen Hit à la Michael Kiwanuka, ohne seine unter allen erkennbare Stimmen. Eine musikalische Familiarität, die man mit Freude in It takes a fool wiederfindet, einem zeitlosen Hit mit seinen zahlreichen analogen Instrumenten, seinen Sättigungen, die mit einem gedämpften PerkussionsRhythmus rivalisieren, die Instrumenten-Schichten fügen sich mit Klarheit hinzu um den kraftvollen Anstieg einer Stimme auszuschöpfen, die ihre interpretative Intensität aus der tiefsten Seele schöpft. À L’Espace Django (Strasbourg) mercredi 13 mars, à La Cartonnerie (Reims) jeudi 14 mars, à La Vapeur (Dijon) samedi 30 mars et au ZOOM (Francfort-sur-le-Main) mardi 4 avril In L’Espace Django (Straßburg) am Mittwoch den 13. März, in La Cartonnerie (Reims) am Donnerstag den 14. März, in La Vapeur (Dijon) am Samstag den 30. März und im ZOOM (Frankfurt am Main) am Dienstag den 4. April espacedjango.eu – cartonnerie.fr lavapeur.com – zoomfrankfurt.com
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OPÉRA OPER
Péplum Présenté pour la première fois en France à l’Opéra national du Rhin, Polifemo de Nicola Porpora mobilise la fine fleur de la musique baroque.
Sandalenfilm Erstmals in Frankreich an der Opéra national du Rhin präsentiert, mobilisiert Polifemo von Nicola Porpora die Crème de la Crème der Barockmusik. Par Von Hervé Lévy – Portrait de Porträt von Emmanuelle Haïm par von Marianne Rosenstiehl
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e casting est prometteur : de la superstar du chant qu’est le contre-ténor Franco Fagioli à la cheffe Emmanuelle Haïm, à la tête de son Concert d’Astrée, référence dans l’interprétation sur instruments anciens. Autant dire que cette production de la rareté qu’est Polifemo de Nicola Porpora (1735), rival oublié de Haendel à Londres, s’annonce comme
un événement. Cet opéra pastoral et épique mixe deux histoires mythologiques où apparait le fameux cyclope, passant sans cesse de l’une à l’autre : dans la première, sont décrites les amours d’Acis et Galatée, dont il est jaloux, dans la seconde est montré l’aveuglement du géant par Ulysse dans L’Odyssée. L’affaire est mise en scène par Bruno Ravella, dont on avait apprécié l’élégance dans Stiffelio de Verdi, il y a trois ans. Histoire de rendre la narration fluide, il a installé l’action dans un studio de cinéma des sixties, dans lequel se tourne un péplum en technicolor où abondent les références à Jason et les Argonautes de Don Chaffey ou encore au Septième Voyage de Sinbad de Nathan Juran.
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ie Besetzung ist vielversprechend: Vom Superstar des Gesangs, dem Kontertenor Franco Fagioli bis zur Dirigentin Emmanuelle Haïm, an der Spitze ihres Concert d’Astrée, einer Referenz der Interpretation auf alten Instrumenten. Man kann sagen, dass diese Produktion der Rarität, die Polifemo von Nicola Porpora (1735), dem vergessenen Rivalen von Händel in London, darstellt, sich wie ein Ereignis ankündigt. Diese epische Pastorale-Oper mischt zwei mythologische Geschichten, in denen der berühmte Zyklop erscheint, wobei ohne Unterlass von der Einen zur Anderen gewechselt wird: In der Ersten wird die Liebe zwischen Akis und Galateia beschrieben, die er beneidet, in der Zweiten wird die Blendung des Giganten durch Odysseus in der Odyssee gezeigt. Das Ganze wird von Bruno Ravella inszeniert, dessen Eleganz man vor drei Jahren in Verdis Stiffelio genießen konnte. Um die Erzählung flüssig zu machen, hat er die Aktion in einem Kino-Studio der Sechziger installiert, in dem ein Historienschinken in Technicolor gedreht wird, voller Bezügen zu Jason und die Argonauten von Don Chaffey oder auch Sindbads siebente Reise von Nathan Juran.
À l’Opéra (Strasbourg) du 5 au 11 février, à La Sinne (Mulhouse) dimanche 25 et mardi 27 février puis au Théâtre de Colmar dimanche 10 mars In der Opéra (Straßburg) vom 5. bis 11. Februar, in La Sinne (Mulhouse) und am Sonntag den 25. und Dienstag den 27. Februar, dann im Théâtre de Colmar am Sonntag den 10. März operanationaldurhin.eu 44
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Jeux d’optique S’emparant de l’Orphée et Eurydice de Gluck à la sauce Berlioz, Aurélien Bory livre un spectacle sombre et séduisant.
Optische Spiele Mit Orphée et Eurydice von Gluck à la Berlioz liefert Aurélien Bory ein düsteres und verführerisches Spektakel. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Pierre Grosbois
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asciné par Orphée et Eurydice d’un compositeur dont il est un fervent admirateur, Berlioz en remania quelque peu la partition en 1859, offrant le rôle féminin – qu’il tailla sur-mesure pour Pauline Viardot – à une mezzosoprano. À la mise en scène, Aurélien Bory multiplie les jeux d’optique, de perception, de disparition grâce au Pepper’s Ghost, dispositif fait de miroirs permettant de nombreux basculements qui « renverse la verticalité en profondeur ». Et de résumer sa vision de l’affaire : « Orphée se retourne et ce mouvement fonde le mythe. Je voulais alors que l’espace scénique entier puisse se retourner. » Jeu de drapés et effets de perspectives accentuent le caractère sombre d’une action qui prend pour toile de fond une peinture de Camille Corot (Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861). Six danseurs rythment par
ailleurs ce récit, tandis que la partition s’épanouit sous la baguette de Václav Luks qui dirige son Collegium 1704, ensemble de référence jouant sur instruments d’époque.
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on Orphée et Eurydice, dem Werk eines Komponisten, dessen brennender Bewunderer er ist, hat Berlioz im Jahr 1859 leicht die Partitur verändert, indem er die weibliche Rolle – die er maßgetreu auf Pauline Viardot zuschnitt – einer Mezzosopran-Sängerin schenkte. In der Inszenierung setzt Aurélien Bory zahlreiche Spiele mit Optik, Wahrnehmung und Verschwinden ein, dank dem Pepper’s Ghost, einem Dispositiv aus Spiegeln, das vielfältiges Umschwenken möglich macht, was „die Vertikalität zutiefst umkehrt“. Und er fasst seine Version der Affäre zusammen: „Orphée dreht sich
um und diese Bewegung ist der Grundstein des Mythos. Ich wollte, dass das ganze Bühnenbild sich umdrehen kann.“ Spiel mit Drapierungen und Perspektiveffekte akzentuieren den düsteren Charakter einer Aktion, die als Hintergrund ein Gemälde von Camille Corot wählt (Orpheus geleitet Eurydike aus der Unterwelt, 1861). Sechs Tänzer bestimmen den Rhythmus der Erzählung, während die Partitur sich unter dem Dirigentenstab von Václav Luks entfaltet, der sein Collegium 1704 dirigiert, eine Referenz unter den Ensembles, die auf alten Instrumenten spielen. Au Grand Théâtre (Luxembourg) mardi 6 et jeudi 8 février Im Grand Théâtre (Luxemburg) am Dienstag den 6. und Donnerstag den 8. Februar theatres.lu
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FESTIVAL
Händelissimo Pour leur 46e édition, les Händel-Festspiele nous emportent dans un tourbillon baroque avec un bouquet d’opéras et de concerts. Für ihre 46. Ausgabe entführen uns die Händel-Festspiele in einen barocken Strudel mit zahlreichen Opern und Konzerten. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Felix Grünschloß
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epuis presque un quart de siècle, Karlsruhe est devenue une des capitales européennes du baroque avec un festival de premier plan dédié à un compositeur qui n’avait pourtant jamais mis les pieds dans la cité allemande ! Manifestation majeure à côté de celles de Halle et de Göttingen, ces Händel Festspiele permettent de (re)découvrir de rares opéras comme Ottone, Re di Germania (présenté l’an passé et repris, 22-28/02 ; en photo) avec l’exceptionnel contre-ténor Yuriy Mynenko dans le rôle titre et une mise en scène dark signée Carlos Wagner. Très attendue est la nouvelle production de Siroe, Re di Persia (16-29/02) : l’intendant de la maison, Ulrich Peters, s’est emparé avec jubilation de ce polar politique plein de traîtrises, d’intrigues et autres complots évoquant la série Games of Thrones. Parmi les autres rendez-vous, citons Mouton (24/02-08/05), opéra de Sophie Kassies destiné au jeune public, dès quatre ans lui permettant de découvrir la magie de ce répertoire, ou encore un gala magnifiant la voix à nulle autre pareille du contre-ténor Max Emanuel Cenčić (01/03), qui évoque le plus grand interprète du compositeur : Senesino.
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eit fast einem Vierteljahrhundert ist Karlsruhe zur europäischen Hauptstadt des Barocks geworden mit einem erstklassigen Festival, das einem Komponisten gewidmet
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ist, der jedoch nie einen Fuß nach Karlsruhe gesetzt hat! Als größte Veranstaltung neben jenen von Halle und Göttingen erlauben es diese Händel-Festspiele seltene Opern wie Ottone, Re di Germania (präsentiert im letzten Jahr und Wiederaufnahme, 22.-28.02.; siehe Photo) (wieder) zu entdecken, mit dem außergewöhnlichen Kontertenor Yuriy Mynenko in der Titelrolle und einer düsteren Inszenierung von Carlos Wagner. Sehnlichst erwartet wird die neue Produktion von Siroe, Re di Persia (16.-29.02.): Der Intendant des Hauses, Ulrich Peters, hat sich mit Jubel dieses politischen Krimis voller Verrat, Intrigen und Verschwörungen angenommen, der an die Serie Games of Thrones erinnert. Zu den anderen Terminen gehört Schaf (24.02.-08.05.), eine Oper von Sophie Kassies für junges Publikum ab vier Jahren, die es erlaubt die Magie dieses Repertoriums zu entdecken, oder auch eine Gala, die die unvergleichliche Stimme des Kontertenors Max Emanuel Cenčić (01.03.) verherrlicht, der an den größten Interpreten des Komponisten erinnert: Senesino. Au Badisches Staatstheater (Karlsruhe) du 16 février au 4 mars Im Badischen Staatstheater (Karlsruhe) vom 16. Februar bis 4. März staatstheater.karlsruhe.de
SÉLECTION MUSIQUE MUSIK-AUSWAHL
Die Dreigroschenoper © Ingo Hoehn
Die Dreigroschenoper Dans sa mise en scène, Antú Romero Nunes détourne l’effet de distanciation. Il fait apparaître Brecht en personne sur une scène presque vide, où tout est fantaisie, rythme et jeu. In seiner Inszenierung spielt Antú Romero Nunes mit dem Verfremdungseffekt. Er lässt Brecht persönlich auf einer fast leeren Bühne auftauchen, auf der alles Phantasie, Rhythmus und Spiel ist. Jusqu’au Bis 19/06 Theater Basel (Bâle) theater-basel.ch Minimal La rappeuse dijonnaise propose une salutation à la vie, résultat d’années d’écoute et d’une réflexion sur l’amour du hiphop et du partage de cette musique. Die Rapperin aus Dijon präsentiert eine Ode an das Leben, das Resultat von jahrelangem Hören und Überlegungen zum Hip-Hop. 08/02 Bistrot de la Scène (Dijon) lavapeur.com Paris-Varsovie Et si les plus grands chansonniers parisiens avaient trouvé leur inspiration dans la capitale polonaise ? Ewunia et son pianiste offrent un tour de chant teinté de jazz, entre deux esthétiques, de Piaf au langoureux Fogg. Haben die größten Chanson-Sänger aus Paris vielleicht ihre Inspiration in der polnischen Hauptstadt gefunden? Ewunia und ihr Pianist bieten eine Gesangstournee mit Jazzfärbung, zwischen zwei Ästhetiken, von Piaf bis Fogg. 14/02 Les Dominicains (Guebwiller) les-dominicains.com
Dinos
La Création Kevin Barz s’empare de l’oratorio de Haydn au défi des créationnistes, relisant la Genèse au prisme de nos connaissances actuelles sur l’histoire de l’univers depuis le Big Bang : avec la lumière pour fil conducteur, il esquisse une réflexion salutaire ! Kevin Barz nimmt sich des Oratoriums von Haydn an, eine Herausforderung für Kreationisten, eine Neuinterpretation des Buchs Genesis durch die Brille unseres heutigen Wissensstandes zur Geschichte des Universums seit dem Urknall: Mit dem Licht als Leitfaden skizziert er eine heilsame Überlegung! 18-23/02 Opéra national de Lorraine (Nancy) opera-national-lorraine.fr Dinos Après 3 disques de platine, le rappeur aux 93 mesures annonce une mini-tournée de dix dates pour revenir à l’essentiel : retrouver ses fans de la première heure dans l’intimité des petites salles de concert. Nach 3 Platin-Platten kündigt der Rapper von 93 mesures eine Mini-Tournee mit zehn Terminen an, um seinen Fans der ersten Stunde in der Intimität kleiner Konzertsäle zu begegnen. 22/02 Trinitaires (Metz), 23/02 Noumatrouff (Mulhouse), 02/03 La Cartonnerie (Reims) citemusicale-metz.fr – noumatrouff.fr – cartonnerie.fr Gewandhausorchester Sous la direction d’Andris Nelsons, un des plus grands orchestres de la planète arpente l’œuvre de Tchaïkovski dans deux concerts qui créent l’événement ! Unter der Leitung von Andris Nelsons durchstreift eines der größten Orchester des Planeten das Werk von Tschaikowski in zwei Konzertereignissen! 28 & 29/02 Philharmonie (Luxembourg) philharmonie.lu POLY 265
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L’ère des Ibères À l’aune des dernières découvertes, Les Ibères décrit une civilisation qui s’est épanouie entre le VIe et le Ier siècle avant Jésus-Christ.
Die Ära der Iberer Anhand der neuesten Entdeckungen beschreibt Iberer eine Zivilisation, die sich zwischen dem 6. und 1. Jahrhundert vor Christus entfaltet hat. Par Von Hervé Lévy – Photos de von Museu d’Arqueologia de Catalunya
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vant la conquête romaine achevée en 19 avant JésusChrist, la péninsule ibérique – l’Espagne et le Portugal d’aujourd’hui – était habitée par des ethnies multiples. Si les Celtes s’étaient installés à l’ouest et au centre, une mosaïque de peuples ayant des points communs habitaient un espace allant des côtes de l’Andalousie au Languedoc : entre Méditerranée et Atlantique, les Ibères – mot forgé par les historiens latins pour englober cette multiplicité – utilisaient des langues non indo-européennes (à l’image du basque actuel), écrites dans trois alphabets différents… qui demeurent encore très largement incompréhensibles. Sous ce vocable se trouvent regroupés Indigètes, Ilercavons, Bastétans, etc. Il va 48
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de soi que tous sont mésestimés par les Romains : « Le pays ne comportant pas naturellement un grand nombre de villes, tant le sol en est pauvre, la situation peu centrale et l’aspect sauvage, et les mœurs des Ibères, ainsi que leur manière de vivre, ne supposant rien non plus d’analogue, puisque la sauvagerie est le fait des populations qui vivent dispersées dans des bourgs », écrivait ainsi Strabon dans sa Géographie. Au niveau religieux, il faut parler « d’un mélange hétérogène de dévotions liées à des territoires locaux, voire à des sanctuaires. Nous ne connaissons pas leurs noms, sauf dans quelques cas, comme pour la divinité Bétatun », résume l’archéologue Car-
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men Rueda Galán. Le lien avec les dieux était assuré par des figurines votives comme cette adorante de bronze du sanctuaire de la Cueva de la Lobera, mains disproportionnées et tendues dans la prière. D’autres pièces majeures exposées montrent la richesse de cette civilisation, comme un kalathos d’argile richement orné d’oiseaux, servant à stocker fruits secs, noix et miel, ou un plat d’argent décoré d’une tête de loup venu du trésor de Tivissa, découvert par hasard en 1927. Il illustre la place de l’animal (souvent divinisé) dans la mythologie, qui était l’incarnation de la force, du courage et de la férocité : une sculpture pleine de délicatesse d’une louve allaitant son petit en témoigne… Au fil des espaces, la lumière se fait sur les Ibères, entre hiératisme élégant de sculptures comme l’emblématique Dama de Elche – rappelant curieusement la statuaire palmyrénienne – et pratiques sanguinaires. Les têtes coupées des ennemis vaincus étaient en effet fixées sur les façades des maisons et les murailles : un crâne de femme dans lequel un long clou est planté rappelle cette pratique.
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or der römischen Eroberung, die 19 vor Christus vollendet war, wurde die Iberische Halbinsel – also das heutige Spanien und Portugal – von zahlreichen Ethnien bewohnt. Während die Kelten im Westen und im Zentrum installiert waren, bewohnte ein Mosaik von Völkern mit gemeinsamen Berührungspunkten einen Raum von
den Küsten Andalusiens bis zum Languedoc: Zwischen dem Mittelmeer und dem Atlantik nutzen die Iberer – ein Wort, das von den antiken Historikern geprägt wurde – die nichtindo-europäischen Sprachen (wie das aktuelle Baskisch), die mit drei verschiedenen Alphabeten geschrieben wurden… welche zum Großteil noch nicht entschlüsselt wurden. Unter diesem Begriff werden Indigeten, Ilercavones, Bastetani, etc. zusammengefasst. Es liegt auf der Hand, dass alle von den Römern unterschätzt werden: „Denn einmal erlaubt die Natur des Landes wegen der Kargheit oder wegen der Entlegenheit und Ungezähmtheit keine Vielzahl von Städten, und zum anderen deuten ihre Lebensweise und ihre Tätigkeit auf nichts dergleichen: denn die in Dörfern Lebende sind Wilde, und dieser Art sind die meisten Iberer“, schrieb so Strabon in seiner Geographie. Auf religiöser Ebene muss man von einer „heterogenen Mischung von Verehrungen sprechen, die an lokale Gebiete oder Heiligtümer geknüpft sind. Wier kennen ihre Namen nicht, außer in einigen Fällen, wie für die Gottheit Betatun“, fasst die Archäologin Carmen Rueda Galán zusammen. Die Beziehung zu den Göttern wurde über Votiv-Figuren hergestellt, wie diese Adorantin aus Bronze aus dem Heiligtum von Cueva de la Lobera, mit übergroßen Händen, die zum Gebet ausgestreckt sind. Weitere wichtige Stücke zeugen vom Reichtum dieser Zivilisation, wie ein Kalathos aus Ton, der reich mit Vögeln verziert ist und dazu diente Trockenfrüchte, Nüsse und Honig zu lagern, oder eine silberne Schale, die mit einem Wolfskopf verziert ist, aus dem Schatz von Tivissa, der 1927 durch Zufall entdeckt wurde. Sie illustriert den Platz des Tieres (das oft zur Gottheit erhoben wurde) in der Mythologie, als Verkörperung der Stärke, des Mutes und der Grausamkeit: Davon zeugt eine delikate Statue einer Wölfin, die ihr Junges säugt… Im Laufe der Räume werden die Iberer beleuchtet, zwischen eleganter Hieratik von Skulpturen wie der emblematischen Dama de Elche – die kurioserweise an palmyrenische Bildhauerkunst erinnert – und blutrünstige Praktiken. Die abgetrennten Köpfe der besiegten Feinde wurden in der Tat auf den Häuserfassaden und Mauern fixiert: Der Schädel einer Frau, in den ein langer Nagel geschlagen wurde, erinnert an diese Praxis. À l’Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig (Bâle) jusqu’au 26 mai Im Antikenmuseum Basel und Sammlung Ludwig (Basel) bis 26. Mai antikenmuseumbasel.ch > Audioguide disponible en quatre langues (allemand, français, anglais et espagnol) directement sur votre Smartphone (n’oubliez pas vos écouteurs) > Ein Audioguide in vier Sprachen steht zur Verfügung (deutsch, französisch, englisch und spanisch) direkt auf ihrem Smartphone (Kopfhörer nicht vergessen!)
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1. Relief avec la représentation d’un dompteur de chevaux IIIe/IIe siècle avant J.C., Villaricos Relief mit der Darstellung eines Pferdebändigers 3./2. Jahrhundert v. Chr., Villaricos, Cuevas de Almanzora (Almería) 2. Statuette d’une adorante, bronze, IVe au IIe siècle avant J.C. du sanctuaire de la Cueva de la Lobera Castellar (Jaén) Statuette einer Adorantin, Bronze, 4. – 2. Jahrhundert v. Chr., aus dem Heiligtum von Cueva de la Lobera, Castellar (Jaén)
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Babylon Berlin À Stuttgart, Regarde les gens ! explore l’art du portrait durant la République de Weimar, sous le signe de la Nouvelle objectivité. In Stuttgart erkundet Sieh Dir die Menschen an! die Kunst des Portraits in der Weimarer Republik im Zeichen der Neuen Sachlichkeit. Par Von Hervé Lévy
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es toiles prestigieuses (comme l’iconique portrait de Sylvia von Harden peint par Otto Dix en 1926, prêté par Beaubourg), des œuvres moins connues à l’image de La Manifestation (1930) de Curt Querner, et une masse de documents, photographies et autres publicités… La richesse de cette exposition permet de plonger au cœur de la République de Weimar, entre 1918 et 1933, lorsqu’émerge la Nouvelle objectivité. Voilà courant en harmonie avec une époque à laquelle naissent des représentations inédites de l’Homme, où des archétypes – l’ouvrier, la “femme nouvelle”, etc. – se mettent en place avec toutes les ambivalences que comportent ces clichés véhiculés à l’envi. Les scènes de rues sont en cela éclairantes, qu’elles soient l’œuvre de Georg Grosz ou de Rudolf Schlichter. Ces classifications mentales sont encore de mise aujourd’hui. Un lien est ainsi réalisé avec la contemporanéité grâce à une immense installation de Cemile Sahin occupant tout le troisième étage du musée, en forme de réflexion sur la typification induite par les outils de reconnaissance faciale…
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restigeträchtige Gemälde (wie das ikonische Portrait, das Otto Dix im Jahr 1926 von Sylvia von Harden malte, ausgeliehen vom Centre-Pompidou), weniger bekannte Werke wie Demonstration (1930) von Curt Querner und eine 50
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Masse von Dokumenten, Photographien und anderen Publikationen… Der Reichtum dieser Ausstellung erlaubt es ins Herz der Weimarer Republik, zwischen 1918 und 1933 einzutauchen, als die Neue Sachlichkeit entsteht. Eine Strömung, die in Einklang mit einer Epoche ist, in der nie dagewesene Darstellungen des Menschen auftreten, in der sich Archetypen installieren – der Arbeiter, die „neue Frau“, etc. – mit allen Ambivalenzen, die diese Klischees in sich tragen. Die Straßenszenen sind erhellend, ob sie das Werk von Georg Grosz oder Rudolf Schlichter sind. Diese mentalen Klassifizierungen sind noch heute am Werk. So wird eine Beziehung mit der Zeitgenössigkeit hergestellt, dank einer riesigen Installation von Cemile Sahin, die die gesamte dritte Etage des Museums in Beschlag nimmt, in Form einer Überlegung zur Typisierung, zu der die Werkzeuge der Gesichtserkennung führen… Au Kunstmuseum Stuttgart jusqu’au 14 avril Im Kunstmuseum Stuttgart bis zum 14. April kunstmuseum-stuttgart.de
Légende Bildunterschrift Otto Dix, Portrait de Sylvia von Harden Bildnis der Journalistin Sylvia von Harden, 1926, Centre Pompidou, Paris © VG Bild-Kunst, Bonn 2023 Photo : bpk / CNAC-MNAM / Jean-Claude Planchet
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What a Wonderful World À Offenbourg, le photographe Frank Kunert nous emporte dans son Pays des merveilles, mondes en miniature, absurdes et oniriques. In Offenburg entführt uns der Photograph Frank Kunert in sein Wunderland, absurde und traumhafte Miniaturwelten. Par Von Hervé Lévy – Photos de von Frank Kunert
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n immeuble évoquant les Plattenbau de la RDA. Les rambardes sont proprettes, ornées de géraniums bien entretenus. Ici sèche une serviette. Ailleurs, éclate un parasol jaune et blanc. Au premier regard, il y a quelque chose de guilleret et de tranquille dans ce bâtiment qui se détache sur un fond d’un bleu céruléen. Très vite cependant, la photographie génère le malaise. À bien l’observer, l’édifice n’est en effet qu’une plaque de béton munie de Balcons, qui ferait passer le célèbre Flatiron Building pour un immeuble obèse ! Il n’y a pas de possibilité d’habitation dans cette sinistre utopie architecturale qui résume bien l’art de Frank Kunert. Il commence par créer des maquettes (avec bois, mousse, peinture, etc.) pleines de détails, décors de théâtre en miniature qu’il patine et éclaire avec soin pour leur donner un côté (sur) réaliste. Une fois le diorama construit, il le photographie à la chambre. En forme de variation sur l’absurdité du quotidien, le résultat est bluffant, et possède bien souvent des résonances aussi poétiques que politiques. Ici, évidemment, est pointée la pénurie de logements dans nos sociétés…
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Dans les compositions vides d’êtres humains du plasticien allemand – une soixantaine sont montrées, ainsi que quelques maquettes –, le visiteur pense souvent à l’esprit irriguant les dessins de Sempé, les toiles de Magritte ou les films de Tati. Chacune est un véritable conte philosophique mis en image : un monte-escalier dont le rail, passant par la fenêtre, se perd dans un ciel gris, évoque la vieillesse et la mort (Vers le haut), une table somptueusement dressée dans une belle bâtisse dont le dernier convive est assis à l’extérieur, séparé des autres par une élégante baie vitrée, est une variation sur l’exclusion (Soirée privée). Ailleurs, les choses sont plus mystérieuses, laissant l’imagination du regardeur caracoler, comme dans Chef-d'œuvre au cadre mansardé, vision de La Naissance de Vénus de Botticelli coupée, dont ne resterait qu’un gros fragment trapézoïdal somptueusement encadré et accroché dans un musée. Questionnement sur l’art contemporain ? Sur la monstration des toiles iconiques qu’on ne regarde jamais vraiment ? Sur l’essence du Beau ? À chacun de trancher… Dans leurs aberrations logiques, les photographies de
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Frank Kunert illustrent bien souvent les failles de nos sociétés ou les abîmes de nos existences. Elles sont comme des écrans de projection, oscillant entre humour et non-sens, qui naissent d’un méticuleux travail artisanal. Les dessins de Glen Baxter ne sont pas loin.
oder die Filme von Tati prägt. Jede ist eine philosophische Erzählung an sich, die in ein Bild umgesetzt wurde: Ein Treppenlift dessen Schiene durch das Fenster geht und in einem grauen Himmel endet, der an Alter und Tod erinnert (Hoch hinaus), ein prächtig gedeckter Tisch in einem schönen Gebäude, dessen letzter Gast im Freien sitzt, von den anderen durch eine elegante Fensterfront getrennt, eine Variation zur Ausgrenzung (Geschlossene Gesellschaft). Woanders sind die Dinge mysteriöser, lassen die Vorstellungskraft des Betrachters herumtollen wie in Meisterwerk mit Mansardenrahmen, einer Vision eines Ausschnitts der Geburt der Venus von Botticelli, von dem nur ein trapezförmiges, wunderbar eingerahmtes Fragment in einem Museum bleibt. Eine Überlegung zur zeitgenössischen Kunst? Zum Ausstellen ikonischer Gemälde, die man nie wirklich anschaut? Zur Essenz des Schönen? Das muss jeder für sich entscheiden… In ihren logischen Absurditäten illustrieren die Photographien von Frank Kunert oft die Schwachstellen unserer Gesellschaften oder die Abgründe unserer Existenzen. Sie sind wie Projektionsflächen, die zwischen Humor und Nonsens hin und her schwanken, Ergebnisse einer akribischen handwerklichen Arbeit. Die Zeichnungen von Glen Baxter sind nicht weit entfernt.
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in Gebäude, das an einen Plattenbau aus der DDR erinnert. Die Geländer sind adrett, geschmückt mit gut gepflegten Geranien. Hier trocknet ein Handtuch. Woanders erstrahlt ein gelb-weißer Sonnenschirm. Auf den ersten Blick hat dieses Gebäude etwas Munteres und Ruhiges, das sich vor einem himmelblauen Hintergrund abhebt. Aber sehr schnell erzeugt die Photographie ein Unwohlsein. Bei näherer Betrachtung ist das Gebäude in der Tat nur eine Betonplatte, voller Balkonien, neben dem das berühmte Flatiron Building als übergewichtig gelten würde! Es gibt keine Möglichkeit einer Wohnung in dieser düsteren Architekturutopie, die gut die Kunst von Frank Kunert zusammenfasst. Er beginnt mit dem Bau von Modellen (aus Holz, Schaumstoff, Farbe etc.) voller Details, Miniatur-Theater-Bühnenbildern, denen er mithilfe von Patina und Beleuchtung ihren (sur)realistischen Aspekt verleiht. Wenn das Diorama gebaut ist, photographiert er es mit der Fachkamera. In Form von Variationen zur Absurdität des Alltags ist das Resultat verblüffend und hat sehr oft gleichzeitig poetische wie politische Anklänge. Hier wird natürlich der Wohnungsmangel in unseren Gesellschaften angeprangert…
Bei den menschenleeren Kompositionen des deutschen Künstlers – von denen hier rund sechzig, sowie einige Modelle gezeigt werden – denkt der Besucher oft an den Geist, der die Zeichnungen von Sempé, die Gemälde von Magritte
À la Städtische Galerie (Offenbourg) jusqu’au 7 avril In der Städtischen Galerie (Offenburg) bis zum 7. April galerie-offenburg.de – frank-kunert.de
Légendes Bildunterschriften 1. Chef-d'œuvre au cadre mansardé Meisterwerk mit Mansardenrahmen, 2022 2. Vers le haut Hoch hinaus, 2016 3. Soirée privée Geschlossene Gesellschaft, 2011
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L’eau, source d’inspiration La Mécanique de l’eau et Illusions rassemblent d’anciens et de nouveaux Talents Contemporains de la Fondation François Schneider.
Inspirationsquelle Wasser Die Mechanik des Wassers und Illusionen vereinen alte und neue Zeitgenössische Talente der Fondation François Schneider. Par Von Hervé Lévy – Photos de von Manon Badermann
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nitié il y a onze ans, le concours Talents Contemporains distingue chaque année quatre artistes dont les créations explorent le thème de l’eau : une de leurs œuvres entre alors dans la collection de la Fondation François Schneider qui rassemble aujourd’hui quelque 80 pièces. Sept anciens lauréats ont été regroupés pour La Mécanique de l’eau, ensemble d’étranges machines à l’image de Dark Rain (2012) de Valère Costes : son dispositif ingénieux – fait de tiges métalliques verticales alimentées par un moteur et de moules en silicone – inverse le paradigme de la
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pluie qui ne tombe pas d’en haut, mais vient d’en bas. Voilà bizarre, ludique et fascinante mousson en miniature. Tout aussi intrigant est Mash-up (2019) de Thomas Teurlai : une platine, où tourne un vinyle, sur laquelle coule de l’eau, est accrochée de guingois dans une cabine de douche secouée de flashes stroboscopiques illuminant la pénombre. Nous sommes confrontés à la vision vibrante d’un opéra trash. À moins qu’il ne s’agisse des déflagrations névrotiques d’une soirée electro. Le visiteur reste en tout cas hypnotisé devant ce dispositif dont les Harmoniques aquatiques (2014-
23) d’Érik Samakh sont l’exact opposé. Suspendues au-dessus d’un miroir d’eau, sept longues cannes génèrent un sentiment de vertige lorsqu’on regarde leur reflet se perdre dans l’onde. En dressant l’oreille, de subtiles vibrations sonores emportent dans un au-delà onirique et contemplatif. Du même auteur, Planter des sources 2 (2013) est une machine mystérieuse – dont les entrailles sont pourtant visibles dans un bloc de plexiglas – captant l’humidité de l’air pour la métamorphoser en eau potable. Toute aussi cohérente est la seconde exposition présentant les quatre lauréats de la 11e édition du concours, rassemblés sous l’étendard des Illusions : les toiles énigmatiques de Marie-Anita Gaube – comme Can’t run away from yourself (2020) avec ses multiples fils de narration aquatiques – y croisent Le Monde après la pluie (2020), vidéo apocalyptico-onirique d’Eva Medin, ou les paysages in vitro de Sarah Ritter (Les Vagues scélérates, 2021). Plus angoissantes sont les photographies de M’Hammed Kilito : Hooked to paradise (2021) est un polyptique de cinq clichés issus du projet Before it’s gone illustrant la dégradation des oasis au Maroc et son impact sur les habitants. L’artiste y montre un royaume chérifien desséché : entre dernier regroupement de palmiers, ultimes résistants à l’avancée du désert et visions de désolation, l’eau brille ici par son absence…
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er vor elf Jahren ins Leben gerufene Wettbewerb Talents Contemporains (Zeitgenössische Talente) zeichnet jedes Jahr vier Künstler aus, deren Kreationen sich mit dem Thema Wasser beschäftigen: Eine ihrer Arbeiten geht in die Sammlung der Fondation François Schneider über, die heute rund 80 Werke vereint. Sieben ehemalige Preisträger wurden für Die Mechanik des Wassers versammelt, ein bizarres Ensemble von Maschinen wie bei Dark Rain (2012) von Valère Costes: Sein einfallsreiches Dispositiv – aus vertikalen metallischen Stielen, die von einem Motor und Silikon-Formen angetrieben werden – kehrt das Paradigma des Regens um, der nicht von oben fällt, sondern von unten kommt. Ein bizarrer, verspielter und faszinierender MiniaturMonsun. Genauso ränkevoll ist Mashup (2019) von Thomas Teurlai: Ein Plattenspieler auf dem sich eine Schallplatte dreht, auf der Wasser fließt, hängt schief in einer Duschkabine, die von stroboskopischen Blitzen durchgerüttelt wird, welche das Halbdunkel durchzucken. Hier werden wir mit einer vibrierenden Vision einer trashigen Oper konfron-
tiert. Es sei denn es handelt sich um neurotische Explosionen eines ElektroAbends. Der Besucher bleibt auf jeden Fall hypnotisiert vor einem Dispositiv, dessen genaues Gegenteil die Harmoniques aquatiques (2014-23) von Érik Samakh sind. Über einem Wasserspiegel aufgehängt, erzeugen sieben lange Stöcke ein Schwindelgefühl, wenn man ihrem Spiegelbild zuschaut, dass sich in der Welle verliert. Wenn man die Ohren spitzt, wird man von subtilen Klangvibrationen in ein verträumtes und kontemplatives Jenseits entführt. Vom selben Künstler ist Planter des sources 2 (2013) eine mysteriöse Maschine – deren Innenleben in einem Block aus Plexiglas sichtbar wird – die die Luftfeuchtigkeit einfängt um sie in Trinkwasser zu verwandeln. Ebenso kohärent ist die zweite Ausstellung, die die vier Preisträger der 11. Ausgabe des Wettbewerbs präsentiert, welche unter dem Begriff Illusionen versammelt werden: Die rätselhaften Gemälde von Marie-Anita Gaube – wie Can’t run away from yourself (2020) mit seinen zahlreichen wässrigen Erzähl-
strängen – treffen hier auf Le Monde après la pluie (2020), ein apokalyptischtraumhaftes Video von Eva Medin, oder die In-vitro-Landschaft von Sarah Ritter (Les Vagues scélérates, 2021). Beängstigender sind die Photographien von M’Hammed Kilito: Hooked to paradise (2021) ist ein Polyptychon aus fünf Aufnahmen aus dem Projekt Before it’s gone, die den Verfall der Oasen in Marokko und seinen Einfluss auf die Bewohner illustrieren. Der Künstler zeigt hier ein ausgetrocknetes Königreich: Zwischen einer Ansammlung von Palmen, die die letzten Widerstandskämpfer im Angesicht der alles verschlingenden Wüste sind, glänzt das Wasser hier durch seine Abwesenheit… À la Fondation François Schneider (Wattwiller) jusqu’au 10 mars In der Fondation François Schneider (Wattwiller) bis zum 10. März fondationfrancoisschneider.org
Légendes Bildunterschriften 1. Vue d’exposition Ausstellungsansicht avec mit Can’t run away from yourself 2.Érik Samakh, Harmoniques aquatiques (2014-23)
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GALERIES
L’Amour de l’art
Rassemblant 170 galeries originaires de 13 pays, la 21e édition d’art KARSLRUHE se réinvente, vivant une évolution sans révolution.
Die Liebe zur Kunst
Mit 170 Galerien aus 13 Ländern erfindet sich die 21. Ausgabe von art KARSLRUHE neu und erlebt eine Evolution ohne Revolution. Par Von Hervé Lévy – Photos de von Jürgen Rösner
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vec un duo qui commissionne cette année sa première édition, art KARSLRUHE n’oublie pas les fondamentaux qui ont rendu la foire incontournable dans le sillon rhénan : proposer un large panorama de la production artistique des 120 dernières années. Le visiteur y découvre ainsi des classiques – de Picasso à Rauschenberg, en passant par Miró, Braque, Chagall –, mais aussi des maîtres de l’art d’aujourd’hui, parmi lesquels Georg Baselitz, Gerhard Richter ou Mona Radziabari, distinguée l’an passé par le Prix remis par cet événement prestigieux. On apprécie aussi tout particulièrement les saisissantes gammes chromatiques de Frank Fischer, qui questionne l’histoire de l’art en toute finesse, représenté par la strasbourgeoise galerie Radial. En termes de styles (mais aussi de prix), l’éventail est large et séduisant… Néanmoins, l’historienne de l’art Olga Blaß et Kristian Jarmuschek – à la tête d’une importante galerie berlinoise, il préside, depuis 2013, la Fédération allemande des galeristes 56
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et marchands d’art – ont souhaité faire souffler un vent de nouveauté sur la foire. Ainsi, un statut de Newcomer a-t-il été mis en place pour les petits nouveaux ,à l’image des Milanais de Tempesta : ils montrent notamment des œuvres de Carlo Cossignani qui crée un étonnant dialogue avec le vide, compris comme substance en devenir, histoire de tenter de cerner l’essence de la nature humaine. Pensons aussi aux locaux de PAW, avec un joli plateau où les stimulants délires végétaux de Johanna Wagner côtoient les toiles colorées d’Ulrich Okujeni. Un nouvel espace – le Paper Square – est par ailleurs dédié aux œuvres sur papier, tandis que les traditionnelles sculptures monumentales qui rythment le parcours prennent une dimension nouvelle avec des œuvres d’Olga Golos ou Markus Lüpertz. Conservatrice de la collection de la Landesbank BadenWürttemberg, comptant quelque 3 000 œuvres (où se
GALERIEN
croisent Otto Dix, Wolfgang Tillmans, Richard Deacon, Elizabeth Peyton, etc.), Sarah Haberkorn propose en outre une exposition intitulée Nature. Beauty and Destruction, puisant dans ce riche corpus. La rudesse impressionniste de Carrière près d’Albersweiler, toile d’une infinie délicatesse peinte par Max Slevogt en 1912, montrant une montagne grignotée par les hommes, y tutoie le projet mené par Julian Charrière et Julius von Bismarck, en 2020 : I Am Afraid, I Must Ask You to Leave questionne la manipulation de l’information en présentant de somptueuses arches de pierre en train d’exploser. Acte de vandalisme et atteinte à l’environnement ou image bidon ?
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it einem Duo, das in diesem Jahr seine erste Ausgabe kuratiert, vergisst art KARLSRUHE nicht die Grundlagen, die die Messe in der Rheinebene unumgehbar gemacht haben: Ein breites Panorama der künstlerischen Produktion der 120 vergangenen Jahre. Der Besucher entdeckt so Klassiker – von Picasso bis Rauschenberg, über Miró, Braque, Chagall –, aber auch Meister der Kunst von Heute, darunter Georg Baselitz, Gerhard Richter oder Mona Radziabari, die im vergangenen Jahr mit dem Preis dieser prestigeträchtigen Veranstaltung ausgezeichnet wurde. Man schätzt ebenso besonders die ergreifenden Farbpaletten von Frank Fischer, der die Kunstgeschichte mit Finesse untersucht, vertreten von der Straßburger Galerie Radial. Was die Stile (aber auch die Preise) angeht, ist das Angebot breitgefächert und verführerisch… Nichtsdestotrotz wollten die Kunsthistorikerin Olga Blaß und Kristian Jarmuschek – als Kopf einer wichtigen Berliner Galerie ist er seit 2013 Vorstand des Bundesverbands Deutscher Galerien und Kunsthändler e.V. – einen frischen Wind über die Messe wehen lassen. So wurde ein Newcomer-Status für Neulinge ins Leben gerufen, wie Milanais de Tempesta: Sie zeigen insbesondere Werke von Carlo Cossignani, der einen erstaunlichen Dialog mit der Leere eingeht, die als Substanz im Werden verstanden wird, um zu Versuchen die Essenz
der menschlichen Natur einzufangen. Man denke auch an die Räume von PAW, mit einer schönen Bühne, auf der die stimulierenden pflanzlichen Delirien von Johanna Wagner auf die bunten Gemälde von Ulrich Okujeni treffen. Ein neuer Bereich – der Paper Square – ist außerdem Arbeiten auf Papier gewidmet, während die traditionellen monumentalen Skulpturen, die den Rhythmus des Rundgangs bestimmen, eine neue Dimension annehmen mit Werken von Olga Golos oder Markus Lüpertz. Sarah Haberkorn, die Leiterin der Sammlung der Landesbank Baden-Württemberg, die rund 3000 Werke zählt (unter anderem von Otto Dix, Wolfgang Tillmans, Richard Deacon, Elizabeth Peyton, etc.), kuratiert außerdem eine Ausstellung mit dem Titel Nature. Beauty and Destruction, die aus diesem reichen Korpus schöpft. Die impressionistische Rohheit von Der Steinbruch in Albersweiler, einem extrem delikaten Gemälde von Max Slevogt aus dem Jahr 1912 zeigt einen Berg, der von den Menschen schrittweise abgebaut wird und nähert sich dem Projekt von Julian Charrière und Julius von Bismarck, aus dem Jahr 2020: I Am Afraid, I Must Ask You to Leave untersucht die Manipulation der Information, indem es prächtige explodierende Steinbögen präsentiert. Vandalismus und Gefährdung der Umwelt oder gefälschtes Bild? Au Parc des expositions (Karlsruhe) du 22 au 25 février In der Messe (Karlsruhe) vom 22. bis 25. Februar art-karlsruhe.de
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EXPOSITION AUSSTELLUNG
EuropArt Regroupant des pièces contemporaines de la collection du Parlement européen, Art in Democracy questionne une valeur essentielle. Mit einer Zusammenstellung zeitgenössischer Werke aus der Sammlung des Europäischen Parlaments, untersucht Art in Democracy einen unentbehrlichen Wert. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Ale Conrado / European Union
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es œuvres portant un regard sur l’histoire de l’UE ouvrent le parcours, à l’image de l’Ideoglyphe européen (1988) de Françoise Schein dont les entrelacs évoquent la complexité et la richesse du continent, ou de l’huile hyperréaliste signée John Goudie Lynch dont le titre est un résumé : Hémicycle Strasbourg (1987). Au fil des différentes sections – L’Engagement civique et politique, etc. – se déploient des pièces de haute volée, comme Wähle! (1979), gouache de Jörg Immendorff exaltant la liberté de choix. À l’inverse, le triptyque d’Andrey Daniel montre, dans une composition effrayante rendant hommage à Breughel l’Ancien, un État ressemblant à un Léviathan totalitaire et ses conséquences sur l’existence des citoyens. Ailleurs, les clichés oniriques de Frank Thiel sont une errance inspirée dans Berlin au moment de la chute du Mur, tandis que le duo Missirkov & Bogdanov interroge les traces du communisme. Ils confrontent le Buzludzha, vaisseau spatial posé au centre de la Bulgarie – qui fut une immense salle de congrès, aujourd’hui abandonnée – à une famille en costume traditionnel !
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erke, die sich mit der Geschichte der EU befassen eröffnen den Rundgang, wie Ideoglyphe européen (1988) von Françoise Schein, dessen Flechtwerk an die Komplexität und den Reichtum des Kontinents erinnert 58
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oder ein hyperrealistisches Ölgemälde von John Goudie Lynch dessen Titel ein Resümee ist: Hémicycle Strasbourg (1987). Im Laufe der verschiedenen Abteilungen – Das bürgerliche und politische Engagement, etc. – entfalten sich erstklassige Werke, wie Wähle! (1979), eine Gouache-Arbeit von Jörg Immendorff, der die Wahlfreiheit preist. Im Kontrast dazu zeigt das Triptychon von Andrey Daniel in einer furchterregenden Komposition, die eine Hommage an Bruegel den Älteren darstellt, einen Staat, der an einen totalitären Leviathan und seine Auswirkungen auf die Existenz der Bürger erinnert. An anderer Stelle sind die verträumten Aufnahmen von Frank Thiel ein inspirierter Streifzug durch Berlin zur Zeit des Mauerfalls, während das Duo Missirkov & Bogdanov nach den Spuren des Kommunismus sucht. Sie konfrontieren den Buzludzha, ein Raumschiff im Zentrum Bulgariens – das ein riesiger Kongressaal war und heute verlassen ist – mit einer Familie in traditionellen Kostümen! Dans l’Espace visiteurs du Parlement européen (Strasbourg) du 1er février au 18 septembre Im Besucherbereich des Europäischen Parlaments (Straßburg) vom 1. Februar bis 18. September art-collection.europarl.europa.eu
EXPOSITION AUSSTELLUNG
Women’s Lib À Karlsruhe est rendu un bel hommage à Simone de Beauvoir. Le Deuxième sexe explore l’œuvre d’une intellectuelle majeure. In Karlsruhe wird Simone de Beauvoir geehrt. Das andere Geschlecht erkundet das Werk einer großen Intellektuellen. Par Von Pierre Reichert – Photo de von Pierre Boulat / Focus
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aisant partie de Kultur in Karlsruhe, initiative qui fédère une trentaine d’institutions, le Museum für Literatur am Oberrhein opère un focus sur Simone de Beauvoir (19081986). L’œuvre de cette figure du féminisme au XXe siècle est explorée sous toutes ses facettes à travers photos et autres documents, mettant notamment en exergue la genèse de son ouvrage majeur qu’est Le Deuxième sexe (1949), ainsi que les débats qu’il suscita. Le parcours amène à se questionner sur la place qu’occupe, aujourd’hui encore, un essai fondateur où figurent des phrases aussi cinglantes que « Toute l’histoire des femmes a été faite par les hommes » ou « On ne naît pas femme : on le devient. » Un mur regroupant des traductions publiées dans différents pays illustre parfois une longue mise à l’index : RDA (1989), RFA (1951), Russie (1997), Chine (2011), etc. Didactique, le parcours permet de revenir aux sources du mouvement d’émancipation des femmes, de mieux connaître celle qui livra ses Mémoires d’une jeune fille rangée et de retrouver l’atmosphère disparue d’une époque où les controverses intellectuelles structuraient le débat public.
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as Museum für Literatur am Oberrhein, das zu Kultur in Karlsruhe gehört, einer Initiative, die rund dreißig Institutionen vereint, präsentiert einen Fokus auf Simone de Beauvoir (1908-1986). Das Werk dieser Figur des Feminismus
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des 20. Jahrhunderts wird in allen seinen Facetten erkundet, anhand von Photographien und anderen Dokumenten, die insbesondere die Genese ihres Hauptwerkes Das andere Geschlecht (1949), sowie die Debatten, die es hervorrief, hervorheben. Der Rundgang lädt zum Nachdenken über den Platz ein, den dieser grundlegende Essay noch heute einnimmt, in dem so kritische Sätze stehen wie „Die gesamte Geschichte der Frauen wurde von Männern gemacht“ oder „Man wird nicht als Frau geboren, man wird es.“ Eine Wand versammelt Übersetzungen, die in verschiedenen Ländern veröffentlicht wurden und illustriert auf perfekte Weise eine lange Platzierung auf der schwarzen Liste: DDR (1989), BRD (1951), Russland (1997), China (2011), etc. Didaktisch erlaubt es der Rundgang zu den Quellen der Emanzipations-Bewegung der Frauen zurückzukommen, jene besser zu kennenzulernen, die ihre Memoiren einer Tochter aus gutem Hause veröffentlichte und die Atmosphäre einer vergangenen Epoche wiederzufinden, in der die intellektuellen Kontroversen die öffentliche Debatte strukturierten. Au Museum für Literatur am Oberrhein dans le PrinzMaxPalais (Karlsruhe) jusqu’au 7 avril Im Museum für Literatur am Oberrhein im PrinzMaxPalais (Karlsruhe) bis 7. April literaturmuseum.de – kulturinkarlsruhe.de
EXPOSITION AUSSTELLUNG
Underground Entre bijou et art contemporain, le Schmuckmuseum présente Gabi Dziuba & Friends, immersion dans l’œuvre d’une créatrice exaltante. Zwischen Schmuck und zeitgenössischer Kunst präsentiert das Schmuckmuseum Gabi Dziuba & Friends, ein Eintauchen in das Werk einer begeisternden Künstlerin. Par Von Raphaël Zimmermann – Photo de von Winfried Reinhardt
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ièces de monnaie, emballages de pilules… Gabi Dziuba s’empare souvent de matériaux basiques qu’elle métamorphose en bijoux après un traitement. Ainsi d’excitants pendentifs réalisés en 2018 sont-ils composés de trois allumettes argentées dont les extrémités colorées confèrent une gaieté punk à l’ensemble. Entre minimalisme et underground, la créatrice ne cesse d’expérimenter, coopérant avec des artistes – certaines œuvres sont exposées en écho – comme Günther Förg, Martin Kippenberger, Tobias Rehberger ou Heimo Zobernig (dont est montré un bronze de 2016, à la fois organique et brutaliste). Voilà qui permet d’illustrer à quel point l’approche de Dziuba est perméable aux tendances du monde de l’art. Fille spirituelle de Vivienne Westwood et d’Iggy Pop, elle crée des bijoux souvent trash qui n’hésitent pas à opérer des embardées pop. On craque ainsi pour sa bague en or blanc Kermit (2011), magnifiant la plus célèbre grenouille de la planète : le clapet grand ouvert dévoilant une langue faite d’un tapis de rubis, la vedette du Muppet Show cligne de l’œil grâce à un gros diamant scintillant !
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eldmünzen, Pillen-Verpackungen… Gabi Dziuba nimmt sich oft einfacher Materialien an, die sie nach einer Behandlung in Schmuckstücke verwandelt. So sind aufregende Anhänger, die im Jahr 2018 entstanden sind aus drei silberfarbenen Streichhölzern komponiert, deren
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bunte Enden dem Ensemble eine punkige Fröhlichkeit verleihen. Zwischen Minimalismus und Underground hört die Kunstschaffende nie mit dem Experimentieren auf, arbeitet mit Künstlern – von denen einige Werke als Echo präsentiert werden – wie Günther Förg, Martin Kippenberger, Tobias Rehberger oder Heimo Zobernig zusammen (von dem eine Bronzearbeit von 2016 gezeigt wird, die gleichzeitig organisch und brutalistisch ist). Dies erlaubt zu illustrieren, wie sehr die Herangehensweise von Dziuba in einer Wechselbeziehung mit der Kunstwelt steht. Die spirituelle Tochter von Vivienne Westwood und Iggy Pop kreiert oft trashige Schmuckstücke, die nicht zögern in Richtung Pop zu gehen. So werden wir schwach für Kermit (2011), ihren Ring aus Weißgold, der den berühmtesten Frosch des Planeten verherrlicht: Mit weit aufgerissenem Maul, das eine Zunge aus einem Rubin-Teppich freigibt, zwinkert der Star der Muppet Show mit dem Auge, dank eines großen funkelnden Diamanten! Au Schmuckmuseum (Pforzheim) du 25 février au 26 mai Im Schmuckmuseum (Pforzheim) vom 25. Februar bis 26. Mai schmuckmuseum.de
Légende Bildunterschrift Gabi Dziuba, Pendentif Anhänger Streichholzbriefchen, 2018
EXPOSITION AUSSTELLUNG
Pictures park Avec Retour vers le futur, Pirmasens accueille une rétrospective consacrée à en un enfant du pays, le photographe Boris Eldagsen. Mit Zurück in die Zukunft empfängt Pirmasens eine Retrospektive, die einem Sohn der Stadt gewidmet ist, dem Photographen Boris Eldagsen. Par Von Raphaël Zimmermann
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l s’est fait connaître dans le monde entier, en avril 2023, en refusant le prix décerné par le jury des Sony World Photography Awards car son image intitulée The Electrician avait été générée par une IA. Depuis ses débuts, Boris Eldagsen questionne en effet sans relâche son medium de prédilection, utilisant notamment la promptographie. Se servant de vraies photos modifiées par l’IA, cette technique permet d’obtenir des scènes qu’on dirait sorties du passé. La série Pseudomnesia, montrant de “faux souvenirs”, en témoigne : on demeure notamment scotchés devant
Temptation avec ses jeux de miroirs d’essence surréaliste. À côté des clichés des débuts, se découvrent des compositions pleines de poésie – où se croisent peinture, théâtre et cinéma – et des projets communs avec des artistes comme Tanvir Taolad. Ainsi l’installation immersive The Rabbit Hole permet-elle, grâce à des images modifiées – 75 % manuellement et 25 % numériquement –, une plongée dans un au-delà onirique, entre conscient et inconscient. On reste aussi fascinés par The Message, vidéo intrigante où éclate le talent de Sandra Hüller.
r ist im April 2023 weltweit bekannt geworden, da er den Preis der Jury des Sony World Photography Awards verweigerte, weil sein Bild mit dem Titel The Electrician von einer KI generiert worden war. Seit seinen Anfängen stellt Boris Eldagsen in der Tat ohne Unterlass sein Lieblingsmedium in Frage, indem er insbesondere die Promptografie benutzt. Diese Technik, die echte Photographien verwendet, die von der KI modifiziert werden, erlaubt es Szenen zu erhalten, die aus der Vergangenheit stammen könnten. Die Serie Pseudomnesia, die „falsche Erinnerungen“ zeigt, zeugt davon: Man bleibt insbesondere verblüfft vor Temptation mit seinen Spiegelspielen mit surrealistischer Essenz. Neben den Aufnahmen der Anfänge entdeckt man Kompositionen voller Poesie – in denen Malerei, Theater und Kino aufeinandertreffen – und gemeinsame Projekte mit Künstlern wie Tanvir Taolad. So erlaubt es die immersive Installation The Rabbit Hole, dank eines der modifizierten Bilder – 75% von Hand und 25% digital – in das verträumte Jenseits einzutauchen, zwischen Bewusstsein und Unterbewusstsein. Man bleibt fasziniert von The Message, einem erstaunlichen Video, in dem das Talent von Sandra Hüller zur Geltung kommt.
Au Forum Alte Post (Pirmasens) du 10 février au 7 avril Im Forum Alte Post (Pirmasens) vom 10. Februar bis 7. April forumaltepost.de – eldagsen.com
Légende Bildunterschrift Boris Eldagsen, Temptation de la série aus der Serie Pseudomnesia
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What a glass! Cap sur Troyes, où les vitraux de Francis Chigot brillent dans Un Monde de lumières. Adepte de l’émail sur verre, sa renommée est internationale. Auf nach Troyes, wo die Glasfenster von Francis Chigot in einer Welt des Lichts leuchten. Der Spezialist für Email auf Glas ist international bekannt. Par Von Julia Percheron – Photo de von Elsa Viollet
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La Cité du Vitrail, faune, flore, paysages et œuvres religieuses se déclinent parmi les 27 vitraux retraçant le parcours de François Chigot, dit Francis (1879-1960). On y découvre une créature ailée bleue et verte aux reflets opalescents, travaillée en verres blancs, environnée de bouquets de fleurs aux teintes chaudes. Majestueuse, elle se détache sur le panneau Oiseau de paradis. Plus loin, un perroquet de grisaille déploie ses ailes éclatantes, tandis que Le Chêne au bord de l’eau propose une parenthèse apaisante, le long d’une rivière quasi translucide réverbérant le ciel et ses nuances orangées. Est-ce le lever ou le coucher du jour ? Les reliefs et marbrures des verres américains et chenillés laissent planer le doute. Quant à la baie en trois volets Jeanne d’Arc dans la gloire, il s’agit de l’une de ses premières créations religieuses. La pucelle d’Orléans y dresse son étendard, le regard levé vers des cieux dorés. Au-delà des courbes de l’Art nouveau et la géométrie de l’Art déco, l’exposition est aussi enrichie d’une centaine de documents d’archives : photographies, peintures, maquettes et autres cartons.
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n der Cité du Vitrail präsentieren sich Fauna, Flora, Landschaften und religiöse Werke in den 27 Glasfenstern, die den Lebenslauf von François Chigot, genannt Francis (18791960) nachempfinden. Man entdeckt hier eine blaugrüne geflügelte Kreatur mit opalisierenden Spiegelungen, aus Weißglas, umgeben von Blumensträußen in warmen Tönen. Majestätisch hebt sie sich vom Tafelbild Paradiesvogel ab. Ein paar 64
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Meter weiter entfaltet ein Papagei in Grisailletechnik seine herrlichen Flügel, während die Eiche am Ufer des Wassers eine beruhigende Pause bietet, an einem fast transparenten Fluss entlang, der den Himmel und seine Orange-Töne reflektiert. Ist es der Sonnenaufgang oder-untergang? Die Unebenheiten und Marmorierungen der amerikanischen und reliefartigen Gläser lassen Zweifel aufkommen. Was die dreiteilige Glaswand Johanna von Orléans in der Glorie angeht, handelt es sich um eine seiner ersten religiösen Kreationen. Die Jungfrau von Orléans hält hier ihre Fahne hoch, mit dem Blick in den goldenen Himmel gerichtet. Jenseits der Kurven der Art nouveau und der Geometrie der Art déco wird die Ausstellung auch von hunderten Archivdokumenten bereichert: Photographien, Gemälden und Modellen. À La Cité du Vitrail (Troyes) jusqu’au 8 mars In der Cité du Vitrail (Troyes) bis 8. März cite-vitrail.fr > Visite guidée les samedis 3, 10 & 24/02, 2/03 et le dimanche 18/02 (15h), les dimanches 4 & 25/02 et 3/03 (10h30) > Geführte Besichtigung an den Samstagen 3., 10. & 24.02., 02.03. und am Sonntag den 18.02. (15 Uhr), an den Sonntagen 04. & 25.02. und 03.03. (10:30 Uhr) Légende Bildunterschrift Le Chêne au bord de l’eau Eiche am Ufer des Wassers, avant vor 1914, collection particulière Privatsammlung Martine Tandeau de Marsac
SÉLECTION EXPOSITIONS AUSSTELLUNGS-AUSWAHL
A Model, Khandakar Ohida, Dream your museum, 2022 © Khandakar Ohida
Éric Meyer Ambiances urbaines, champêtres et maritimes… Notre camarade Éric Meyer – auteur du dessin ornant l’édito de Poly – expose ses gravures, faisant découvrir des univers fascinants. Stimmungsvolle Landschaften, ob urban, ländlich oder maritim… Unser Kamerad Éric Meyer – Autor der Zeichnung, die das Editorial von Poly ziert – stellt seine Gravuren aus, die faszinierende Universen entdecken lassen. Jusqu’au Bis 30/03, L’appARTement (Montbéliard) The Evidence of Things Not Seen Carrie Mae Weems invite à examiner certaines taches aveugles de l’Histoire. Depuis bientôt quarante ans, elle étudie des récits historiques majeurs et montre comment ils sont construits et reproduits par le monde politique, scientifique, artistique… Carrie Mae Weems lädt dazu ein, blinde Flecken der Geschichte zu examinieren. Seit fast vierzig Jahren studiert sie die großen historischen Erzählungen und zeigt, wie sie aufgebaut sind und von der Welt der Politik, Wissenschaft und Kunst reproduziert werden… Jusqu’au Bis 07/04, Kunstmuseum Basel | Gegenwart (Bâle) kunstmuseumbasel.ch Lacan l’exposition Entre art et psychanalyse, un parcours des plus exaltants avec notamment des pièces faisant écho aux grandes articulations conceptuelles de la pensée du thérapeute. Zwischen Kunst und Psychoanalyse ein aufregender Rundgang, insbesondere mit Werken, die ein Echo auf die großen Konzepte des Denkens von Lacan sind. Jusqu’au Bis 27/04, Centre Pompidou-Metz centrepompidou-metz.fr
Éric Meyer, Pont aérien, 2014
Strasbourg 1560-1600 À la fin du XVIe siècle, la capitale alsacienne est un foyer artistique éminent : zoom sur une période méconnue de son histoire. Ende des 16. Jahrhunderts ist die elsässische Hauptstadt ein großes künstlerisches Zentrum: Fokus auf eine verkannte Periode ihrer Geschichte. 02/02-19/05, Musée de l’Œuvre Notre-Dame (Strasbourg) musees.strasbourg.eu A Model L’exposition propose une réflexion sur le rôle du musée en ce début du XXIe siècle. Elle affirme la nécessité de penser l’institution comme un lieu vivant, en prise avec les débats contemporains. Die Ausstellung präsentiert eine Überlegung zur Rolle des Museums zum Beginn dieses 21. Jahrhunderts. Sie unterstreicht die Notwendigkeit die Institution wie einen lebendigen Ort zu denken, in direktem Kontakt mit den zeitgenössischen Debatten. 09/02-08/09, Mudam (Luxembourg) mudam.com Culture hip-hop et Art contemporain Hip-Hop und zeitgenössische Kunst L’exposition se concentre sur l’art et la musique des 20 dernières années avec plus de 100 peintures, photographies, sculptures et vidéos explorant de fascinantes connexions. Die Ausstellung konzentriert sich auf die Kunst und die Musik der vergangenen 20 Jahre mit mehr als 100 Gemälden, Photographien, Skulpturen und Videos, die faszinierende Verbindungen erkunden. 29/02-26/05, Schirn Kunsthalle (Francfort-sur-le-Main Frankfurt am Main) schirn.de POLY 265
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UN DERNIER POUR LA ROUTE AUF EIN LETZTES GLAS
Puissance trois Dans une région baignée par la Moselle, trois vignerons se sont rassemblés pour créer l’internationale Cuvée des Trois Pays.
Hoch drei In einer Region, die von der Mosel durchzogen wird, haben sich drei Winzer zusammengetan, für eine internationale Cuvée des Trois Pays.
L’
aventure débute en 2015, lorsque le Français Jean-Paul Paquet (du domaine du Mur du Cloître à Haute-Kontz), le Luxembourgeois Henri Ruppert (à Schengen) et l’Allemand Thomas Schmitt (du Weingut Schmitt-Weber installé à Perl), décident de produire des flacons ensemble. Convaincus que cet espace géographique a plus de choses en commun que de différences, les trois compères mettent leurs raisins dans une Cuvée des Trois Pays, vinifiée à tour de rôle par chacun… S’ils s’attaquèrent au début au pinot gris – cépage emblématique de la Moselle, pour des bouteilles aux arômes de fleurs blanches –, ils ont depuis peu ouvert les horizons. La dernière cuvée en date est ainsi un Sekt 2020 made in Germany, élaboré à partir de pinot noir, chardonnay et pinot gris. Récoltés à la main, les fruits ont fermenté dans de grands fûts en bois pour composer une bouteille où les bulles cascadent avec bonheur ! Voilà en tout cas jolie manière de faire l’Europe, loin de la technocratie bruxelloise.
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as Abenteuer beginnt 2015 als der Franzose Jean-Paul Paquet (vom Domaine du Mur du Cloître in HauteKontz), der Luxemburger Henri Ruppert (in Schengen) und der Deutsche Thomas Schmitt (vom Weingut SchmittWeber in Perl), sich dazu entschließen gemeinsam Weine herzustellen. Davon überzeugt, dass dieser geographische
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Raum mehr Gemeinsamkeiten als Unterschiede hat, mischen die drei Kumpanen ihre Trauben in einer Cuvée des Trois Pays, die abwechselnd von jedem gekeltert wird… Auch wenn sie mit dem Pinot gris begonnen haben – einer emblematischen Rebsorte der Mosel für Flaschen mit Aromen von weißen Blumen – haben sie seitdem ihren Horizont erweitert. Die aktuelle Cuvée ist ein Sekt 2020 made in Germany, erstellt aus Pinot noir, Chardonnay und Pinot gris. Von Hand verlesen haben die Früchte zusammen in großen Holzfässern gegärt, um eine Flasche hervorzubringen, in der die Bläschen vor Freude um die Wette tanzen! Eine schöne Art Europa zu praktizieren, fernab der Brüsseler Technokratie. Weingut Schmitt-Weber Bergstrasse 66 (Perl) schmitt-weber.de Domaine Henri Ruppert 1 um Markusberg (Schengen) domaine-ruppert.lu Domaine du Mur du Cloître 31b rue Principale (Haute-Kontz) murducloitre.com
L’abus d’alccol est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Par Von Hervé Lévy