POLY 264 - JANVIER JANUAR 2024

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MAGAZINE



BRÈVES IN KÜRZE

Miracle

© Sarah Katharina © Christophe Raynaud de Lage

György Ligeti, Notes sur le concerto pour violon Notizen zum Geigenkonzert (1990-92) © Paul Sacher Stiftung

Elīna Garanča & Jonathan Tetelman sont de la partie pour le Gala d’ouverture de la saison du Festspielhaus de Baden-Baden (07/01). De quoi débuter 2024 en fanfare avec un bouquet d’airs et de duos extatiques, interprétés par deux légendes ! Elīna Garanča & Jonathan Tetelman sind mit von der Partie für die Eröffnungsgala der Saison des Festspielhauses in Baden-Baden (07.01.). Ein Jahresbeginn mit Pauken und Trompeten mit einer Reihe von Arien und begeisternden Duos, die von zwei Legenden interpretiert werden! festspielhaus.de

Movie Music

Manuscrits originaux, stations invitant à découvrir une musique majeure et exaltante… Ligeti labyrinthe (jusqu’au 07/04) est un moyen de parcourir les univers d’un des plus grands compositeurs du XXe siècle au Musikmuseum de Bâle. Originalmanuskripte, Stationen, die dazu einladen eine große und mitreißende Musik zu entdecken… Ligeti-Labyrinth (bis 07.04.) ist ein Mittel die Universen eines der größten Komponisten des 20. Jahrhunderts im Musikmuseum Basel zu durchstreifen. hmb.ch

Grégory Voillemet met en scène Les Ailes du désir (Opéra de Dijon les 10 & 11/01, puis Les 2 Scènes (Besançon) les 17 & 18/01), d’après le film de Wim Wenders. Marionnettes et electro se mêlent, transposant l’histoire d’amour entre l’ange Damiel – devenu ici Damielle et interprété par une femme – et la trapéziste Marion, dans un opéra pour sept chanteurs et 13 instrumentistes. Grégory Voillemet inszeniert Der Himmel über Berlin (Opéra de Dijon am 10. & 11.01. dann in Les 2 Scènes (Besançon) am 17. & 18.01.), nach dem Film von Wim Wenders. Marionetten und Elektromusik mischen sich, transportieren die Liebesgeschichte zwischen dem Engel Damiel – der hier zu Damielle wird und von einer Frau gespielt wird – und der Trapezkünstlerin Marion, in einer Oper mit sieben Sängern und 13 Instrumentalisten. opera-dijon.fr – les2scenes.fr POLY 264

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© Michel Petit

Hamed Abdalla, Poem, 1970. Photo : Emmanuel Littot © Artist estate

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Abstractions

À Berne, le Zentrum Paul Klee fait un focus sur l’artiste égyptien Hamed Abdalla (27/01-26/05). Pionnier de la peinture moderniste, il prit bien souvent la calligraphie arabe comme point de départ pour de fascinantes abstractions où l’écriture se joue des formes avec une intense élégance. In Bern stellt das Zentrum Paul Klee den ägyptischen Künstler Hamed Abdalla (27.01.-26.05.) in den Fokus. Als Pionier der modernen Malerei nahm er oft die arabische Kalligraphie als Ausgangspunkt für faszinierende Abstraktionen, in denen die Schrift mit intensiver Eleganz mit den Formen spielt. zpk.org

Let’s Dance

La 3e édition du festival Décadanse se déploie sur les Scènes du Nord Alsace (19-30/01) avec une rêverie chorégraphique d’Eau douce par Nathalie Pernette ou encore le face à face du corps d’Ezio Schiavulli avec deux batteurs (Heres : Nel nome del figlio). Die 3. Ausgabe des Festivals Décadanse entfaltet sich in den Scènes du Nord d’Alsace (19.-30.01.) mit einer choreographischen Träumerei in Eau douce von Nathalie Pernette oder auch dem Duell der Körper von Ezio Schiavulli mit zwei Schlagzeugern (Heres : Nel nome del figlio). scenes-du-nord.fr

When Evil Lurks de von Demián Rugna

En attendant la nuit de von Céline Rouzet

Vampires suck

Zombies und andere spitze Zähne stehen auf dem Programm der 31. Ausgabe des Festival international du film fantastique de Gérardmer (24.-28.01.). Aus zehn Werken im Wettbewerb – und ebenso vielen Nationalitäten – werden von den Präsidenten der Jury, den Schriftstellern Bernard Werber (Spielfilme) und Bernard Minier (Kurzfilme) die Sieger bestimmt. festival-gerardmer.com

Morts-vivants et autres canines pointues sont à l’honneur de la 31e édition du Festival international du film fantastique de Gérardmer (24-28/01). Dix œuvres en compétition – et tout autant de nationalités – seront départagées par les présidents du jury, les écrivains Bernard Werber (longs-métrages) et Bernard Minier (courts-métrages).

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Fantastic Four

Les Amis des jeunes artistes musiciens débutent l’année en fanfare avec une tournée de sept dates du Kandinsky Quartet, dans toute l’Alsace (30/01-10/02). Au programme, des pages pétries de romantisme de Schumann et Beethoven, mais aussi la découverte de la compositrice d’aujourd’hui Lingyi Dong, dont l’univers sonore est des plus exaltants. Die Freunde der jungen Musikkünstler beginnen das Jahr mit einem Paukenschlag mit einer Tournee des Kandinsky Quartets und sieben Daten im ganzen Elsass (30.01.10.02.). Auf dem Programm stehen Seiten voller Romantik von Schumann und Beethoven aber auch die Entdeckung der zeitgenössischen Komponistin Lingyi Dong, deren Klang-Universum mehr als aufregend ist. ajam.fr

© Daniel Bastien

© Alexander Piper

BRÈVES IN KÜRZE

Join the show

Pour fêter ses 60 ans, l’Abbaye des Prémontrés de Pontà-Mousson prépare une exposition retraçant son histoire (05/10-15/12). Jusqu’au 31 janvier, une grande collecte est ouverte à toute personne souhaitant contribuer à enrichir le fonds d’archives de documents iconographiques. Zum 60. Jubiläum bereitet die Abbaye des Prémontrés in Pont-à-Mousson eine Sonderausstellung vor, die ihre Geschichte nacherzählt (05.10.-15.12.). Bis zum 31. Januar wird eine große Kollekte veranstaltet, für alle, die die Archivsammlung mit ikonographischen Dokumenten bereichern wollen. abbaye-premontres.com

Collector

En parallèle de la tournée de leur adaptation des Furtifs d’Alain Damasio (19-21/01, MC 93, Bobigny), les Messins Laëtitia Pitz et Xavier Charles publient à La Volte l’Oratorio FURTIF (22 €). La partition unique, créée pour musiciens et acteurs, entremêle notes, dessins, couleurs et mots pour tisser musique et voix parlées de cet objet fascinant. Le livre s’accompagne d’un code pour télécharger l’album du spectacle, enregistré pour l’occasion, et écouter, bien fort, cette rêverie dans un espace de liberté vitale. lavolte.net – mc93.com POLY 264

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SOMMAIRE INHALTSVERZEICHNIS

SCÈNE BÜHNE 22

L’année commence avec elles à Pôle Sud… et en danse ! L’année commence avec elles in Pôle Sud… mit Tanz!

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Le festival international jeune public Momix est de retour Das Internationale Festival für junges Publikum Momix ist zurück

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Reims brille à la lumière de FARaway Reims erstrahlt im Licht von FARaway

DOSSIER 29

Sélection Scènes Bühnen-Auswahl Saison 2024

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MUSIQUE MUSIK 44

Rencontre avec Glauque, phénomène belge de l’electro-rap Begegnung mit Glauque, dem belgischen Phänomen des Elektro-Raps

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Turandot de Puccini renait à Dijon Turandot von Puccini wird in Dijon wiederbelebt

EXPOSITION AUSSTELLUNG 52

Modigliani illumine Stuttgart Modigliani lässt Stuttgart erstrahlen

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À Ornans, Delacroix s’invite chez Courbet Delacroix lädt sich bei Courbet ein, in Ornans

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Sarkis se livre dans 7 jours, 7 nuits à Baden-Baden Sarkis offenbart sich in 7 Tage, 7 Nächte in Baden-Baden

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Un dernier pour la route : la Distillerie Bertrand Auf ein letztes Glas: Die Distillerie Bertrand

COUVERTURE TITELBILD Dans cette photo d’Elles disent, pièce chorégraphique de Nach (voir page 22-23), le photographe indépendant Thomas Bohl capture la tendresse et l’émotion des corps. Le grain du noir et blanc caresse le regard dans un cadrage singulier, saisissant le mouvement au premier plan pour mieux nous donner à voir le lointain duo, tout en contradiction des gestes, poing levé et main tendue attrapée dans une étreinte. In diesem Photo von Elles disent, einem Stück von Nach (siehe Seite 22-23) fängt der unabhängige Photograph Thomas Bohl die Zärtlichkeit und die Emotionen des Körpers ein. Die schwarz-weiße Körnung streichelt den Blick mit einer besonderen Bildeinstellung, fängt die Bewegung im Vordergrund ein, um uns besser das ferne Duo zu zeigen, voller Widerspruch der Gesten, mit erhobener Faust und ausgestreckter Hand, die in einer Umarmung aufgefangen wird. thomasbohl.fr 8

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Pint of Bear, Dublin © A. Guillon

OURS Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert) Liste aller Mitarbeiter einer Zeitschrift (Duden)

SARAH MARIA KREIN THOMAS FLAGEL Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes dans Poly. Balkantheater, experimenteller Tanz, afrikanische Autoren... seine Neugierde ist grenzenlos !

Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou” pour compléter la liste des compétences de SMK. Diese Französin im Herzen ist mit allen Wassern gewaschen: Übersetzung, Redaktion, Korrektion... Fügen wir „Truppenmotivation im Falle von Durchhängern“ hinzu.

www.poly.fr – www.poly.fr/de mag.poly

magazine.poly

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION HERAUSGEBER Julien Schick julien.schick@bkn.fr RÉDACTEUR EN CHEF CHEFREDAKTEUR Hervé Lévy herve.levy@poly.fr LA RÉDACTION DIE REDAKTION

MÉLISSA SCHEFFER Sans elle, Poly ne serait pas ce qu’il est : rigueur implacable et gestion incroyable, elle bondit de facture en bilan, de relance en prospective. Et en plus elle garde le sourire. Sans déconner, elle est épatante ! Ohne sie wäre Poly nicht was es ist: Erbarmungslose Gründlichkeit und eine unglaubliche Geschäftsführung, sie springt von den Rechnungen zur Bilanz, von der Mahnung zur Kundenwerbung. Und das alles immer mit einem Lächeln auf den Lippen. Ohne Witz, sie ist verblüffend!

JULIEN SCHICK Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des cèpes dans les forêts alsaciennes, se perd dans les sables de Namibie… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ? Er plaudert mit seinem Freund Rudy über Architektur, sucht Morcheln in den elsässischen Wäldern. Aber wie schafft er es nebenbei Herausgeber von Poly zu sein?

Thomas Flagel thomas.flagel@poly.fr Julia Percheron redaction@bkn.fr TRADUCTRICE ÜBERSETZERIN Sarah Krein sarah.krein@bkn.fr ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO HABEN AN DIESER AUSGABE TEILGENOMMEN Emma Hodapp, Vincent Muller, Pierre Reichert, Irina Schrag, Daniel Vogel & Raphaël Zimmermann STUDIO GRAPHIQUE GRAFIKSTUDIO Anaïs Guillon anais.guillon@bkn.fr Emma Riedinger studio@bkn.fr DIGITAL Marc Lincker webmaster@bkn.fr Marina Falga community@bkn.fr Emma Hodapp emma.hodapp@bkn.fr MAQUETTE LAYOUT

ÉRIC MEYER ANAÏS GUILLON Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique et maquette à la vitesse d’une Fiat 500 lancée entre Strasbourg et Bietlenheim. Véridique ! Zwischen frenetischen Klicks und Wurstbuden-Humor erhellt sie das GraphikStudio mit ihrem atomaren Lachen.

Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain. Miesepeter und Lebenskünstler. Zu seinem poetischen Universum von Objekten aus Blech kommt ein weiteres hinzu, die bissige und virtuose Beschreibung unserer zeitgenössischen Welt, die er graviert.

ABONNEZ-VOUS !

Blãs Alonso-Garcia logotype Anaïs Guillon maquette avec l’équipe de Poly ADMINISTRATION GESCHÄFTSFÜHRUNG Mélissa Hufschmitt melissa.hufschmitt@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 30 DIFFUSION VERTRIEB Vincent Bourgin vincent.bourgin@bkn.fr +33 (0)3 90 22 93 32 CONTACTS PUB ANZEIGENSCHALTUNG Julien Schick julien.schick@bkn.fr Sarah Krein sarah.krein@bkn.fr Morgane Macé morgane@poly.fr Pierre Ledermann pierre@poly.fr Baddy Guellil baddy@poly.fr Benjamin Lautar benjamin@poly.fr

La culture n’a pas de frontières

BKN Éditeur & BKN Studio 16 rue Édouard Teutsch 67000 Strasbourg www.bkn.fr

Die Kultur ist grenzenlos

Magazine mensuel édité par BKN Dépôt légal : décembre 2023 — Impression : CE S.à.R.L. au capital de 100 000 € SIRET : 402 074 678 000 44 — ISSN 1956-9130

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EDITO

La culture, capitale ? Die Kultur, wesentlich?

Par Von Hervé Lévy – Illustration de von Éric Meyer pour für Poly

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ne Capitale européenne de la culture existe déjà. Enfin, trois, en 2024 : Tartu (Estonie), Bodø (Norvège) et la région du Salzkammergut (Autriche). Depuis 2022, a été installée une Capitale française de la culture, tandis que la Suisse préfigure l’affaire avec une édition pilote prévue en 2027 autour de La Chaux-de-Fonds. L’Allemagne semble plus raisonnable… Dans l’Hexagone, le Pays de Montbéliard Agglomération a été choisi pour 2024 avec pour mot d’ordre « un pas de côté », la « sobriété écologique » comme mantra et un budget de 6 millions (dont 1 venu de l’État). Villeurbanne qui a essuyé les plâtres en 2022 revendique un succès populaire, déplorant néanmoins un ample dépassement des coûts (6 millions au bas mot). Au-delà de l’objectif louable de telles labellisations – mise en valeur d’espaces déshérités, pour faire simple – il est possible de se poser la question de la multiplication de ces initiatives, entre vaporisation des subventions et effets réels sur les “territoires”, une fois la fête finie. On jettera donc un œil attentif sur l’expérience du Pays de Montbéliard qui commence, en espérant que l’effet waouh inhérent aux débuts ne fasse pas pschitt… 12

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ine europäische Hauptstadt der Kultur existiert bereits. Also eigentlich drei im Jahr 2024: Tartu (Estland), Bodø (Norwegen) und die Region Salzkammergut (Österreich). Seit 2022 wird eine französische Kulturhauptstadt auserkoren, während die Schweiz das ganze plant, mit einer ersten Ausgabe, die für 2027 für La Chaux-de-Fonds vorgesehen ist. Deutschland scheint vernünftiger zu sein… In Frankreich wurde das Pays de Montbéliard Agglomération (Montbéliard und Umgebung) für 2024 ausgewählt mit dem Motto „ein Schritt zur Seite“, der „Ökologischen Genügsamkeit“ als Mantra und einem Budget von 6 Millionen (davon 1 vom Staat). Villeurbanne war 2022 Vorreiter und beansprucht einen großen Publikumserfolg für sich, bedauert aber eine große Budgetüberschreitung (mindestens 6 Millionen). Jenseits der löblichen Ziele einer solchen Labilisierung – Hervorhebung benachteiligter Regionen, um es kurz zu machen – kann man sich die Fragen zur Vervielfältigung dieser Initiativen stellen, zwischen Verdampfung der Subventionen und denn Effekten für die Regionen, wenn das Fest vorüber ist. Man wird also mit wachsamem Auge die Erfahrung im Pays de Montbéliard beobachten, mit der Hoffnung, dass der Wow-Effekt der Anfänge nicht mit Enttäuschung endet…



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PORTRAIT

Le Tourbillon de sa vie Auteur de chansons cultes, peintre, poète, romancier… la curiosité inextinguible de Serge Rezvani lui a fait emprunter des sentiers de traverse. Rencontre avec un mythe bien vivant.

Der Sturm seines Lebens

Autor von Kult-Liedern, Maler, Poet, Romanautor… die unstillbare Neugierde von Serge Rezvani lässt ihn neue Wege beschreiten. Begegnung mit einer lebenden Legende. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Vincent Muller

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ous sommes à la fin d’un mois de novembre glacial à Metz. Invité par l’association Ciné-Art pour une carte blanche, Serge Rezvani arrive décontracté. Pieds nus dans ses mocassins blancs, foulard en soie élégamment noué autour du cou. À 95 ans – « Cent moins cinq », corrige-t-il dans un sourire – celui qui se qualifie dans un joli néologisme de « pluri-indisciplinaire » est en pleine forme. Il est impossible de mettre dans une case un homme qui affirme : « J’ai plusieurs arcs à ma flèche. La recherche que je mène est la même, mais j’utilise des moyens différents. Je me souviens de Cocteau à qui l’on reprochait d’être un touche-àtout, qui répondait “Tout me touche”. » Reste que cet éternel dilettante de génie semble toujours en marge, ou plutôt « à côté », comme si l’aiguillon de sa création était de ne pas demeurer durablement attaché à ce qu’il crée. « C’est une fatalité. Je n’ai jamais collé à mon époque. J’ai quitté le monde de l’art parce que je n’ai pas supporté ce qu’il devenait : une bourse plus qu’un espace de recherche. Prenez Jeff Koons : il ne descend pas de Leonard de Vinci, mais de Walt Disney, ce qu’il fait amuse un peuple infantilisé, rien de plus. » Et d’évoquer le Montparnasse des années 1940, La Grande-Chaumière, ou encore ce livre mythique réalisé avec Paul Éluard, Elle se fit élever un palais. Mais aussi ce moment, à la fin des sixties, où il stoppe tout, « quand [s]a peinture commence à vraiment se vendre. »

Il se met alors à écrire des chansons « pour le plaisir, pour séduire Lula », la femme avec qui il passa cinquante ans, jusqu’à sa disparition en décembre 2004. « Quand elle entra dans ma vie, ce fut pour toujours. Vous savez, ceux qui ont toutes les femmes n’en ont aucune et ceux qui aiment une seule femme les ont toutes en elle », résume-t-il. Musicien de la Nouvelle Vague – « malgré moi », tient-il à

J’ai cherché, je n’ai jamais rien trouvé, c’est pour ça que je continue. préciser – il prend Boris Bassiak pour pseudonyme, qui signifie “va-nu-pieds” en russe : ce sera Le Tourbillon de la vie pour Jules et Jim de Truffaut ou Ma ligne de chance et Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours ô mon amour dans Pierrot le fou de Godard, un « type qui méprisait tous ceux qui l’admiraient ». Mais aussi un disque sur lequel chante Jeanne Moreau, notamment J’ai la mémoire qui flanche. En 1966, il raccroche sa guitare, alors qu’on lui demande d’écrire pour Gréco, Bardot ou Reggiani. Fuir le succès de peur qu’il ne se sauve… Aujourd’hui, il est heureux que Léopoldine HH, Dominique A, Cali, Vincent Dedienne, Philippe Katerine

reprennent ses Chansons pour Lula dans un disque enlevé, y insufflant leur talent et leur énergie. Serge Rezvani a su rester un enfant émerveillé devant le monde, refusant le piège des idéologies mortifères qui nous évoque le poème de Prévert : « Embauché malgré moi dans l’usine à idées / J’ai refusé de pointer / Mobilisé de même dans l’armée des idées / J’ai déserté / Je n’ai jamais compris grand chose / Il n’y a jamais grand chose / Ni petite chose / Il y a autre chose / Autre chose / C’est ce que j’aime qui me plaît / Et que je fais. » Et il fait beaucoup ! Publiant récemment une pièce de théâtre (Moi, Artemisia !, Les Belles lettres, 2023), il avoue « avoir un embouteillage de manuscrits chez les éditeurs ». En attendant, il compose des Méditations sur « un monde devenu fou, où règne la concensure », autre néologisme forgé par le poète, désignant l’étreinte douce mais impitoyable du consensus étouffant nos sociétés. Pour lui, le féminisme « est devenu un slogan. C’est le féminin qui est important. Si dieu existait, il ne serait pas masculin », glisset-il avant de parler du Soulèvement de la jeunesse que théorisait le poète lettriste Isidore Isou, aujourd’hui devenu réalité : « Un immense chaos qu’aucune force ne pourra maîtriser attend notre monde. Car la jeunesse planétaire, brusquement comme électrisée, se soulèvera joyeuse, dangereuse, folle, impitoyable, sanguinaire ! Ce sera comme si une surconscience unique se mettait à agir POLY 264 Janvier Januar 24

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PORTRAIT

au même moment en tous », prophétisait-il dans Le Monde, en 2016. Et de balancer : « On dit que la France souffre, mais elle ne partage pas beaucoup. Les jeunes n’y trouvent pas leur place. » Un vieux sage étrille en quelques mots tous les boomers… En phase avec son époque, Serge Rezvani bat décidément en brèche la phrase de Picasso : « Je ne cherche pas, je trouve. » Sa philosophie tient en une seule assertion : « J’ai cherché, je n’ai jamais rien trouvé, c’est pour ça que je continue. »

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ir sind am Ende eines eisigen Monats November in Metz. Als Gast des Vereins CinéArt kommt Serge Rezvani gelassen an. Mit nackten Füßen in seinen weißen Mokassins und einem Seidenschal, den er elegant um den Hals geschlungen hat. Mit 95 Jahren – „Hundert minus fünf“, korrigiert er mit einem Lächeln – ist jener, der sich mit einem schönen Neologismus als „pluri-indiszipliniert“ beschreibt, in bester Form. Es ist unmöglich einen Mann in eine Schublade zu stecken, der sagt: „Ich habe mehrere Feuer im Eisen. Die Suche, die ich durchführe, ist dieselbe, aber ich nutze unterschiedliche Mittel. Ich erinnere mich an Cocteau, dem man vorwarf ein Tausendsassa zu sein, der antwortete „Alles berührt mich“.“ Dieser ewige geniale Dilettant scheint immer am Rande zu sein, oder besser gesagt „nebenan“, so als ob der Ansporn seiner Kreation darin liege, nicht dauerhaft an dem zu hängen, was er kreiert. „Das ist eine Fatalität. Ich ging nie mit der Zeit. Ich habe die Welt der Kunst verlassen, weil ich nicht ertragen habe, was aus ihr geworden ist: eher eine Börse als ein Raum der Suche. Nehmen Sie Jeff Koons: Er ist kein Nachkomme von Leonardo da Vinci sondern von Walt Disney, was er macht amüsiert eine verdummte Bevölkerung, nichts mehr.“ Und er erinnert an das Montparnasse der 1940er Jahre, die Grande-Chaumière, oder auch dieses legendäre Buch, das er mit Paul Éluard realisiert hat, Elle se fit élever un palais. Aber auch diesen Moment, Ende der Sechziger, an dem er mit allem aufhört, „als seine Gemälde wirklich anfangen sich zu verkaufen.“ Er beginnt damals mit dem Schreiben von Chansons „aus Freude, um Lula zu 16

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verführen“, die Frau, mit der er fünfzig Jahre verbrachte, bis zu ihrem Tod im Dezember 2004. „Als sie in mein Leben eintrat, war es für immer. Wissen Sie, die, die alle Frauen haben, haben keine, und jene die eine einzige Frau haben, haben alle in ihr“, fasst er zusammen. Als Musiker der Nouvelle Vague – „gegen meinen Willen“ präzisiert er – nimmt er das Pseudonym Boris Bassiak an, was in russisch „Landstreicher“ bedeutet: Es wird Le Tourbillon de la vie (Der Sturm des Lebens) für Jules et Jim von Truffaut sein oder Ma ligne de chance und Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours ô mon amour in Elf Uhr nachts von Godard, ein „Typ, der alle verachtete, die ihn bewunderten.“ Aber auch eine Platte auf der Jeanne Moreau singt, insbesondere J’ai la mémoire qui flanche. Im Jahr 1966 hängt er seine Gitarre an den Nagel, als man ihn damit beauftragt für Gréco, Bardot oder Reggiani zu schreiben. Vor dem Erfolg fliehen, aus Angst, davor, dass er ausbleibt… Heute ist er glücklich darüber, dass Léopoldine HH, Dominique A, Cali, Vincent Dedienne, Philippe Katerine seine Chansons pour Lula wiederaufnehmen, indem sie ihnen ihr Talent und ihre Energie einhauchen.

Ich habe gesucht, ich habe nie etwas gefunden, deswegen mache ich weiter. Serge Rezvani ist ein Kind geblieben, das von der Welt entzückt ist, verweigert die Falle der todbringenden Ideologien, an die das Gedicht von Prévert erinnert „Gegen meinen Willen in der Ideenfabrik eingestellt / Habe ich mich geweigert die Stechuhr zu benutzen / Ebenso in der Ideenarmee mobilisiert / Bin ich desertiert / Ich habe nie viel verstanden / Es gibt nie viel / Noch wenig / Es gibt etwas anderes / Etwas anderes / Es ist das, was ich liebe, was mir gefällt / Und was ich tue.“ Und er tut vieles! Vor Kurzem hat er ein Theaterstück veröffentlicht (Moi, Artemisia !, Les Belles lettres, 2023), und er gesteht,

dass er „einen Manuskript-Stau bei den Verlegern hat“. Bis dahin komponiert er Méditations (Meditationen) über „eine Welt, die verrückt geworden ist, in der die Kon-Zensur herrscht“, ein anderer Neologismus des Poeten, der die langsame, aber sichere, sanfte, aber unerbittliche Umzingelung durch den Konsens bezeichnet, welcher unsere Gesellschaften erstickt. Für ihn ist der Feminismus „zu einem Slogan geworden. Das Weibliche ist das, was wichtig ist. Wenn Gott existieren würde, wäre er nicht männlich“, fügt er hinzu bevor vom Soulèvement de la jeunesse (Aufstand der Jugend) spricht, den der Poet Isidore Isou theorisiert hat, und der heute zur Realität geworden ist: „Ein riesiges Chaos, das keine Gewalt beherrschen wird, erwartet unsere Welt. Denn die Jugend des ganzen Planeten, wird sich plötzlich, wie elektrisiert, erheben, fröhlich, gefährlich, wahnsinnig, schonungslos, blutrünstig! Es wird so sein, als ob ein einziges Überbewusstsein im selben Moment alle bewege“, sagte er im Jahr 2016 in Le Monde voraus. Und er schleudert hervor: „Man sagt, dass Frankreich leidet, aber es teilt nicht viel. Die Jungen finden ihren Platz nicht.“ Ein alter Weiser, der die BabyboomerGeneration in wenigen Worten scharf kritisiert… Im Einklang mit seiner Zeit ruiniert Serge Rezvani den Satz von Picasso: „Ich suche nicht, ich finde.“ Seine Philosophie lässt sich ein einer einzigen Behauptung zusammenfassen: „Ich habe gesucht, ich habe nie etwas gefunden, deswegen mache ich weiter.“ En concert avec Léopoldine HH à la BNU (Strasbourg) samedi 27 janvier, dans le cadre des Détours des Bibliothèques idéales dédiés au féminisme (24-28/01) Konzert mit Léopoldine HH in der BNU (Straßburg) am Samstag den 27. Januar im Rahmen der Détours des Bibliothèques idéales, die dem Feminismus gewidmet sind (24.-28.01.) biblideales.fr

Productions Jacques Canetti (15,90 €) jacques-canetti.com


THÉÂTRE

À la Racine du mal Matthieu Cruciani s’attaque aux alexandrins raciniens en créant Phèdre à la Comédie de Colmar, drame tragique et magique. Interview. Par Thomas Flagel – Photo de Simon Gosselin

Après celle de Koltès, vous poursuivez votre intérêt pour la langue en attaquant celle de Racine. Comment faire entendre ces alexandrins, étrangers à la plupart des spectateurs d’aujourd’hui ? J’ai pris goût au plaisir des grands textes, au travail dramaturgique qu’ils nécessitent, et j’avais envie de revenir à une distribution plus fournie. Comme pour La Nuit juste avant les forêts, je suis convaincu que s’emparer de la langue de Racine passe par le sens avant tout, et pas par la mécanique rythmique. Nous avions ralenti le rythme de Koltès pour rendre intelligible une chaîne de sens. L’alexandrin racinien n’est pas égal : certains vers font avancer l’action, d’autres sont rhétoriques comme dans Les Liaisons dangereuses, et certains s’approchent d’un chant magique. Nous travaillons sur ces contrastes afin de rappeler à tous que, derrière l’image classique, c’est du super théâtre, très scénarisé et que la fièvre s’empare des personnages. Tous cheminent avec les contradictions du désir dans une vision très moderne de l’Homme… Racine n’a lu ni Freud, ni Rilke, ni Lacan. Et pourtant tout y est ! Il raconte le rapt d’une femme par son mari qui l’enferme dans un palais. Elle échappe à sa condition en choisissant une belle mort, sa propre mort. La galerie de personnages qui entoure Phèdre est peuplée de figures complexes. Le rapport entre Thésée et Hippolyte est un modèle freudien. Le père tue son fils car il ne peut comprendre sa différence. Comme souvent chez Racine, il y a beaucoup d’amour, mais tout finit dans un bain de sang.

L’ambiance de déchéance et de fin de règne titille notre romantisme… J’aime beaucoup ces ambiances viscontiennes de monde dont on ne sait s’il est en ruine ou en reconstruction. J’ai choisi avec le scénographe Nicolas Marie un espace fixe, jouant du dévoilement progressif, allant vers la mer, le tragique et le monstre de Neptune qui viendra dévorer Hippolyte. Comment une famille peut camper dans ce palais abandonné par le père, au milieu de ses trophées poussiéreux ? En même temps l’espace est concret, allant du domestique et du drame au tragique, penchant vers le magique, avec une fin pleine de symboles et de fantastique. Phèdre n’est finalement coupable que d’aimer, de sentiments, même pas de tromperie… C’est vrai qu’il faut piocher dans des valeurs un peu anciennes, comme l’honneur, pour trouver des correspondances à cette tromperie dans le cœur ou l’âme, sans tomber non plus dans le très chrétien péché par la pensée. Phèdre mène une expérience, elle s’affirme vivante, se crée des situations pour se ré-électriser, d’autant qu’elle n’est pas une vieille femme : elle a la quarantaine et deux enfants en bas âge. Thésée aussi est un jeune père. Cela déplace les choses : elle devient sujet de son propre désir – sans être réduite à craquer pour un p’tit jeune ! –, s’en empare et l’assume jusqu’au bout. À La Comédie de Colmar du 25 janvier au 2 février puis au Théâtre de Lons-le-Saunier mercredi 7 et jeudi 8 février comedie-colmar.com – scenesdujura.com POLY 264 Janvier Januar 24

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THÉÂTRE

La Vie et rien d’autre Sur scène, Catherine Ringer dit L’Érotisme de vivre, s’emparant, en toute délicatesse, des mots de la poétesse Alice Mendelson. Par Hervé Lévy – Photo de Laura Lago

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e grain de sa voix nous est tellement familier. On a dansé sur Marcia Baïla, braillé C’est comme ça, dit oui à Andy… Ex-Rita Mitsouko, Catherine Ringer est de retour sur scène, cette fois avec les textes joliment ciselés d’Alice Mendelson. Le timbre est un peu caillouteux. Monte dans l’aigu, redescend. Regrimpe en un cri dont la stridence évoque curieusement Léo Ferré. Elle dit. Déclame. S’échappe parfois vers le chant et l’on retrouve, un instant, mais un instant seulement, la géniale interprète du Petit train. Elle nous fait rencontrer la force douce des mots enchantés d’Alice Mendelson, poétesse âgée aujourd’hui de quatrevingt-dix-sept ans, qu’elle a découverte, il n’y a pas si longtemps, alors qu’elle n’était pas même publiée. C’est désormais chose faite avec un recueil dont le titre, L’Érotisme de vivre (Éditions Rhubarbe, 2022) donne son nom au spectacle. « Ce fut un émerveillement immédiat face à ces poèmes simples et beaux, directs et joyeux, exaltant une sensualité de la vie. J’ai de suite pensé à Prévert avec ce rythme des vers », confie la chanteuse qui décide immédiatement de mettre l’affaire en musique avec le pianiste Grégoire Hetzel. Un spectacle naît au printemps 2021, dans le cadre du petit théâtre de La Huchette, à Paris. Souvent, bien sûr, l’extase charnelle est tapie au coin des mots : « Par ta chaleur, ton poids, l’espace occupé par ton corps nu sur le mien, nu lui aussi, je reçois ma vraie nudité. » Certains passages sont d’une torride élégance comme ces instants dédiés « À L’homme léchable qui fut et sera passé au tamis de la langue » Elle nous « lance avant tout une invitation à la vie, à préserver la curiosité : « Pour bien vieillir, il est bon d’avoir le vice de la joie » est un résumé de sa philosophie », souligne Catherine Ringer. Voix voilée. Modulée en toute finesse.

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Elle dit les hommes, la joie, l’amour, la passion avec verve comme l’exprime Jean-Pierre Siméon, directeur de la collection Poésie/Gallimard : « Ce qui fait à mes yeux la force irradiante de la poésie de Mendelson, c’est que ce chant passionné du corps-à-corps charnel, clamé à voix pleine, sans excuse ni affèterie, est la métonymie d’une érotisation généra-

lisée de la vie, de la relation aux êtres et aux choses. C’est l’expression sans doute d’une disposition foncière mais c’est surtout un choix et un courage (…) malgré et contre tous les démentis de l’existence. » À La Filature (Mulhouse) dimanche 21 janvier lafilature.org


THÉÂTRE

Sanctuaire

Mêlant sciences humaines, imaginaire et recueil de paroles, Léa Drouet questionne avec un fin cynisme les rapports troubles de nos institutions à l’enfance, dans J’ai une épée. Par Thomas Flagel – Photo de Simon Loiseau

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vec son ensemble sweat à capuche / short façon tie & dye, Léa Drouet arpente un plateau encombré d’un ensemble de cubes rangés par tailles, donnant l’impression de grands ensembles d’une ville, d’une version miniature du Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe à Berlin, ou d’un… jeu de kapla géant bien ordonné. Cette scénographie s’éloigne de toute austérité possible avec les premiers jeux de lumière faisant briller sa surface d’effets moirés scintillants. Telle une archéologue, l’autrice, metteuse en scène et interprète, cheveux courts et micro scotché à la joue, raconte la redécouverte de ses dessins d’enfance et de photos de classe, oubliés dans des boîtes en carton. Ce prétexte sert d’introduction aussi bien à l’imaginaire enfantin, qu’à nous faire ressentir l’écart perceptif avec les règles et injonctions des adultes qui l’entourent. Le ton ne varie quasiment jamais, usant du récit posé avec cette méfiance des effets délétères du copinage. Tout est livré dans un même calme, une distance certaine invitant à prendre avec sérieux ce qui se dit, sans regarder de haut les histoires ou paroles des plus petits. Une manière aussi de nous faire vaciller dans l’instant, passant de dessins où les personnages ont des fleurs en guise de mains à un signalement pour non-respect de la minute de silence en hommage à Samuel Paty. Deux pans d’un même monde d’élèves d’une dizaine d’années : l’un nous fait sourire, l’autre beaucoup moins. Léa rejoue l’engrenage des faits, les mots d’une enfant, l’absence de discussion, le signalement de l’enseignant, le procureur qui s’en empare et les instructions à la Police venant la chercher chez elle, au petit

matin, avec un détachement encagoulé et armé pour « Apologie du terrorisme ». L’incongruité – pour ne pas dire l’indécence – du vocable saute à la gorge. Une centaine d’élèves français ont pourtant connu le même sort, les interrogatoires malsains, pleins de clichés sur le rapport hommes / femmes supposé de leurs parents, la radicalisation de leurs frères, les régimes alimentaires particuliers… Le soupçon total et une dizaine d’heures au commissariat dans un sweat rose paillette portant l’inscription I’m amazing. Morgue du réel posé dans un face-à-face avec les jeux d’enfants faisant le monstre sous une cape aux lueurs dichroïques, sans cesse changeantes. L’insolence en regard des frustrations nées des violences verbales et symboliques du corps enseignant, les baguettes dessinant des arcs-en-ciel pour mieux s’échapper de la réalité. Léa Drouet prend le parti des plus jeunes, témoigne depuis leur place sans les singer, nous faisant d’autant mieux écouter. Y passent les différences de considération des lycéens selon leurs filières et leurs origines, les privilèges plus ou moins visibles et la désanctuarisation des établissements scolaires, ni protecteurs ni égalitaires. Elle trace une ligne reliant les exclusions, celle qui passe par le piétinement des valeurs et de l’équité, comme par le poids institutionnel déresponsabilisant et désengageant. Au Maillon (Strasbourg) du 17 au 19 janvier maillon.eu

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THÉÂTRE

Au nom du frère Avec Le Iench, Eva Doumbia dessine le portrait d’une famille noire d’un milieu populaire de France. La violence intérieure y voisine avec le racisme systémique, enserrant ses membres en étau. Par Irina Schrag – Photo d’Arnaud Bertereau

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ordre le cou aux récits dominants et à la violence de l’invisibilisation des communautés minoritaires sur les plateaux. Raconter l’apparente banalité d’une famille dont les parents, émigrés du Mali, poursuivent des rêves pavillonnaires de propriétaires. Telle était, en 2016, bien avant de recevoir le Prix des lycéen·nes Bernard-Marie Koltès (2022), l’ambition d’Eva Doumbia, autrice et metteuse en scène engagée, notamment au sein du collectif Décoloniser les arts. Quand survient la mort d’Adama Traoré, après une course-poursuite avec les forces de l’ordre se terminant par son immobilisation sous le poids des policiers, Le Iench change à jamais. Voilà son récit percuté par l’écho français de Black Lives Matter, la lutte contre les violences policières et la peur, omniprésente chez les personnes de couleur. D’où les entrecoupements d’énumérations de victimes de bavures, de Zied et Bouna à Rémi Fraisse en passant par Lamine Dieng. Le chœur, micro à la main, interpelle le public dans un cri de désespoir hanté par une question revenant sans cesse : « Qui sera le prochain ? » Rien de désarçonnant dans une pièce commençant dans les nappes d’une vision, en plein supermarché, quand Ramata (19 ans), orpheline de son jumeau Drissa, semble le voir au loin, tandis que Seydouba, le petit dernier, enchaîne les reprises de slogans et de réclames de grande surface. Le retour au réel prend les couleurs d’un intérieur ordinaire, dans un décor tournant sur lui-même, avec canapé défraichi faisant face à une télé, séparée par une table basse. S’il a fallu se serrer la ceinture pour obtenir le prêt et 20

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« ces carrelages éblouissants de routines à venir », faire avec le racisme ordinaire des voisins mécontents de voir leur récent embourgeoisement rabattu par leur emménagement, la pièce s’écoule entre rêve de conformisme (le chien du titre auquel pense non-stop Drissa) et écart culturel vivace, explosant au même rythme que les relents racistes nichés dans des vexations quotidiennes. Ainsi le fils cadet prend-il une claque pour avoir fait remarquer, après un rot du père en fin de repas, qu’il était interdit de le faire à l’école car malpoli. En paternel tradi, Issouf dicte sa loi dans cet espace domestique, sa télé, son jardin. Et gare à celui qui ose lui répondre. Sa fille et sa femme font tout à la maison, quand il n’incombe rien aux fils, l’aîné traînant avec ses copains et allant défier le videur ivoirien de la boîte du coin, pour qu’il le laisse entrer. Eva Doumbia ne cache rien des travers de son milieu, notamment le silence des pères, sûre que c’est parce qu’elles ne sont guère représentées que les familles issues de l’immigration ne cessent d’être la proie de tous les fantasmes les plus vils. Comment faire face au mépris social et racial au cours de danse où l’on demande un collant couleur chair, face aux ados ne notant pas la beauté de Ramata car ne pouvant se prononcer ? Drissa n’est pas dupe : « Être l’exception ne sert qu’à donner l’illusion que ça change pour que rien ne change. » Au Théâtre national de Strasbourg du 9 au 13 janvier tns.fr


THÉÂTRE

Confortmisme Nouvelle directrice du CDN de Tours, Bérangère Vantusso crée Rhinocéros, à Nancy. Un classique de Ionesco traquant les mécaniques de propagation d’une furie collective. Par Thomas Flagel – Photo de Christophe Loiseau

Cette pièce est tombée en relative désuétude. C’est le regain des nationalismes, protectionnismes et autres “-ismes” qui vous la fait ressortir aujourd’hui ? Le dernier à l’avoir montée dans le théâtre public est Emmanuel DemarcyMota, il y a plus de 10 ans. Mon envie est née de l’actualité de cette pièce de la fin des années 1950, qui montre une épidémie de rhinocérite gangrénant toute une ville. Cela percute cette manière dont, en 20 ans, on se met à admettre qu’il y ait 90 députés RN alors qu’en 2002, tout le monde était dans la rue face à la présence au second tour de Le Pen. Ce qui se passe en Italie, où l’extrême droite est au pouvoir, inquiète tout autant. Qu’est-ce qui fait que nous n’apprenons pas des rouages menant à cette transformation collective, ni de nos erreurs ? Et puis la dimension marionnettique de la pièce est puissante, reposant sur une dramaturgie de la prolifération : un rhinocéros traverse une place en écrasant tout, puis chacun se met à se transformer à son tour. Cette métamorphose ne sera pas concrète au plateau, mais passera par la matière. Ni cornes, ni animal, ni effet visible sur les humains, mais une transformation du dispositif scénique.

À cette dramaturgie de la prolifération s’ajoute celle de la destruction, évoquant la vulnérabilité de nos sociétés… Les deux sont entremêlées. Nous travaillons concrètement avec une unité de jeu qui est un cube de céramique de 15 centimètres par 15, montrant la fragilité de l’édifice collectif, qui se brise dès qu’il tombe, métaphore de la précarité de nos sociétés. Comme souvent dans votre travail, la scénographie est un personnage à part entière ? Elle est assez monumentale et forme une grande matrice de 8 mètres de large sur 3,5 de haut, composée de centaines de cubes blancs. Les comédiens-marionnettistes vont en extraire des morceaux dans une sorte d’immense théâtre d’objet servant d’espace de projection des imaginaires. Les personnages sont souvent comme des pantins chez Ionesco. Comment cela résonne-t-il dans votre approche du corps et du jeu ? Nous recherchons divers registres, assez tranchés, entre le personnage principal Béranger – qui finit seul dans sa chambre, cerné par les Rhinocé-

ros – et les autres. Cela passe par un travail formel de présence des corps : jouer de face, se déplacer de manière orthonormée… Nous définissons des règles informelles afin de défiler tous ensemble sans tomber dans le martial. Quels procédés utilisez-vous pour raconter, au-delà des mots, la solitude face à la furie collective ? Nous cherchons à isoler Béranger par la mise en scène, faisant comme si tout se voyait à travers ses yeux. Nous prenons de la distance avec le réalisme théâtral afin de comprendre les choses par ses réactions, remettant ainsi à jour la diversité des états et des raisons qui font qu’on peut se rallier au nationalisme ou à tout autre extrémisme. Car il ne faut s’y tromper : au début de la pièce, les rhinocéros sont déjà là, même si on ne les voit pas. Le terreau est présent, comme autour de nous. Au Théâtre de la Manufacture (Nancy) du 23 au 27 janvier theatre-manufacture.fr > Répétition ouverte jeudi 11/01 de 19h à 20h > Samedi de la pensée avec Bérangère Vantusso et un chercheur autour de la pièce, samedi 27/01 de 17h à 18h30

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Maldonne © Nora Houguenade

Women pulse L’année commence avec elles, à Pôle Sud, avec un festival dédié aux créatrices chorégraphiques donnant le pouls de l’époque. L’année commence avec elles, in Pôle Sud ist ein Festival, das Choreographinnen gewidmet ist, die den Puls unserer Zeit vorgeben. Par Von Thomas Flagel

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e mois de janvier s’écrit définitivement au féminin à Strasbourg. Habituée du rendez-vous, Nach présente une pièce collective. Dans Elles disent (23 & 24/01), la voilà qui s’entoure de trois danseuses venues du flamenco, du contemporain ou, comme elle, du krump. Son écriture singulière touchant au cœur joue des jaillissements intimes, offerts telle une caresse, de révoltes du corps, de désirs s’affirmant et de force dépassant, sans les nier, les peurs qui nous assaillent. Leïla Ka, nouvelle artiste associée à Pôle Sud pour la saison 2024-25, s’y présente pour la première fois avec Maldonne (26/01). Sur fond d’electro, de chanson française et de musique classique, cinq femmes aux

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robes disparates se dévoilent dans de multiples identités, comme autant de moi et d’aspirations possibles avec une dextérité fascinante. Plus étonnante est la proposition de Marcela Santander Corvalán et Hortense Belhôte. Entre la conférence dansée et l’exposé scientifico-intime, Concha, histoires d’écoute (11 & 12/01) prend des atours performatifs et didactiques. La chorégraphe et la comédienne-historienne de l’art nouent un dialogue résolument futuroféministe. La conque du titre, à la fois instrument de musique et désignation argotique d’un vagin, sert de prétexte pour revisiter quelques toiles iconiques (une annonciation de Botticelli, Le Triomphe de Galatée de Raphaël), y

trouvant des figures positives et courageuses de femmes face à cyclope et tritons. La peinture (comme la danse) devient un art dénué de parole pouvant être libérateur, la pièce égrenant des pistes d’empowerment. Le duo réunit dans le même élan Cyndi Lauper, Hildegarde de Bingen, le chakra du cœur, le troisième œil ou des anecdotes sur le chanteur Idir. Mais aussi les croyances amazoniennes en un grand silence sacré illuminant tout, comme ses transformations successives en hibou et faucon pour connaître la nuit et enfanter les étoiles. L’ensemble débouche sur la danse d’Hanna Alprin – « un souffle rendu visible » – seule face à son cancer, peint sur une toile. Terminons cette


DANSE TANZ

sélection dans la programmation avec L’Homme rare (19/01) de Nadia Beugré, regard sans fard sur l’exotisation occidentale des corps racisés. L’Ivoirienne s’attaque sans coup férir aux assignations et aux représentations genrées, dynamitant le masculin avec ses cinq danseurs nus. Après une introduction sur les rythmes reggae de Gainsbourg (Daisy Temple), où le public est invité à danser sur scène, la gêne monte lorsqu’ils se dévêtissent entièrement. Jamais leurs visages ne nous seront offerts, seuls leurs dos et leurs fesses qu’ils se claquent allègrement dans un geste oscillant entre virilité et désir trouble de chair. Sur des chansons poignantes, micro en main, les sculptures vivantes s’enchaînent comme les figures (religieuses, de sirènes queer sur talons haut perchés ou de laveuses d’étoffes blanches), nous faisant passer de voyeurs à contemplateurs complices. Cet Homme rare bouge le bassin comme un diable, bouscule les lignes de fragilité et de puissance. Il rappelle que le regard n’a rien d’inoffensif.

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er Monat Januar ist in Straßburg definitiv weiblich. Als Stammgast der Veranstaltung präsentiert Nach ein Kollektiv-Werk. In Elles disent (23. & 24.01.), umgibt sie sich mit drei Tänzerinnen, die aus dem Flamenco,

dem zeitgenössischen Tanz oder, wie sie selbst, dem Krump kommen. Ihr einzigartiger Stil, der direkt ins Herz trifft, spielt mit intimen Elementen, wie einer Liebkosung, den Revolten des Körpers, dem Verlangen und der Stärke, die, ohne sie zu negieren, die Ängste überwindet, die uns heimsuchen. Leïla Ka, die die neue assoziierte Künstlerin in Pôle Sud für die Spielzeit 2024-25 ist, präsentiert sich hier erstmals mit Maldonne (26.01.). Zu Elektromusik, französischem Chanson und klassischer Musik entfalten sich fünf Frauen in unterschiedlichen Kleidern in verschiedenen Identitäten, wie ebenso viele Ichs und mögliche Sehnsüchte mit einer faszinierenden Geschicklichkeit. Erstaunlicher ist der Beitrag von Marcela Santander Corvalán und Hortense Belhôte. Zwischen getanzter Konferenz und wissenschaftlich-intimem Vortrag hat Concha, histoires d’écoute (11. & 12.01.) performative und didaktische Züge. Die Choreographin und die Schauspielerin und Kunsthistorikerin entspannen einen resolut futuristisch-feministischen Diskurs. Das Schneckenhorn des Titels, das gleichzeitig das Musikinstrument bezeichnet und (im Französischen) ein umgangssprachlicher Begriff für die Scheide ist, dient als Ausgangspunkt um einige Bildikonen (eine Mariä Verkündung von Botticelli, Triumph der Galatea

von Raffael) neu zu interpretieren, mit positiven und mutigen Frauenfiguren im Angesicht von Zyklopen und Tritonen. Die Malerei (wie der Tanz) wird zu einer wortlosen Kunst, die befreiend sein kann, das Stück zählt Optionen für empowerment auf. Das Duo vereint mit demselben Elan Cyndi Lauper, Hildegard von Bingen, das Chakra des Herzens, das dritte Auge oder Anekdoten über den Sänger Idir. Aber auch Volksglauben vom Amazonas in einer großen heiligen Stille, die alles erstrahlen lässt, ebenso wie die aufeinanderfolgenden Verwandlungen in einen Uhu oder Falken, um die Nacht kennenzulernen und die Sterne zu gebären. Das Ensemble endet mit dem Tanz von Hanna Alprin – „ein sichtbar gewordener Atemzug“ – die allein ihrem Krebs gegenübersteht, der auf eine Leinwand gemalt ist. Unsere Auswahl aus dem Programm schließen wir mit L’Homme rare (19.01,) von Nadia Beugré ab, einem unverblümten Blick auf den westlichen Exotismus rassifizierter Körper. Die Ivorerin attackiert mühelos Zuschreibungen und geschlechtsspezifische Darstellungen, zersprengt das Maskuline mit ihren fünf nackten Tänzern. Nach einer Einleitung zu Reggae-Rhythmen von Gainsbourg (Daisy Temple) bei der das Publikum dazu eingeladen wird auf der Bühne zu tanzen, nimmt die Verlegenheit zu, wenn sie sich vollständig ausziehen. Nie werden uns ihre Gesichter gezeigt, nur ihre Rücken und Gesäße, auf die sie sich fröhlich hauen in einer Geste zwischen Virilität und fleischlichem Verlangen. Zu herzzerreißenden Liedern, mit dem Mikrophon in der Hand, reihen sich die menschlichen Skulpturen wie Figuren aneinander (religiöse, sirenenartige, queere auf hohen Absätzen oder Wäscherinnen weißer Stoffe), machen uns von Voyeuren zu betrachtenden Komplizen. Dieser Seltene Mann, bewegt das Becken wie ein Teufel, wirft die Raster von Zerbrechlichkeit und Kraft durcheinander. Er erinnert daran, dass der Blick bei weitem nicht harmlos ist. À Pôle Sud (Strasbourg) du 11 au 26 janvier In Pôle Sud (Straßburg) vom 11. bis 26. Januar pole-sud.fr

L’Homme rare © Olivier Miche

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FESTIVAL

Comeback Philippe Schlienger sort de sa récente retraite pour signer la programmation du 33e festival international jeune public Momix. Philippe Schlienger kommt aus seiner Rente zurück, mit dem Programm der 33. Ausgabe des Internationalen Festivals für junges Publikum Momix. Par Von Thomas Flagel

Le festival semblait en grand danger l’an passé. Finalement, vous donnez un dernier coup de main en programmant l’édition 2024. Comment va Momix ? Il est toujours là ! Mon poste de directeur du Créa et de directeur artistique de Momix n’a pas été remplacé en l’état. Un directeur général m’a succédé à Kingersheim, doublé tardivement d’un nouveau poste de directrice artistique de Momix et de coordination de la politique culturelle de la Ville. Marie Normand a été nommée, mais n’arrivant en poste qu’en janvier 2024, elle ne pouvait sélectionner les spectacles

à temps pour le festival. Il maintient son ancrage de cœur à Kingersheim, mais se concentre sur de plus petites salles, avec des pièces moins lourdes techniquement et plus autonomes. La tendance va à un développement plus poussé sur l’agglomération mulhousienne (La Filature, L’Espace 110, La Passerelle). Un focus belge rythme cette édition… Nous en avons toujours accueilli, mais avons choisi de sauter sur l’occasion de la signature d’un accord de coopération culturelle entre la Région Grand

Piergiorgio Milano, White out © Andrea Macchia

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Est et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour créer un lien structurant d’emblée avec des rencontres professionnelles, des créations. On verra notamment un excellent travail circassien fusionnant danse et théâtre sur la montagne et la perte de repères (White out, 04/02, Théâtre de la Sinne), une interrogation sur la mort guidant les vivants (Alberta Tonnerre, 11/02, Kingersheim) ou sur la démocratie (Pouvoir, 11/02, Kingersheim) et la politique (Poucet, 06 & 07/02, Kingersheim). Sans oublier Les Variations silencieuses (02/02, Kingersheim) questionnant les identités sexuelles et la réalité scientifique de l’intersexuation, avec humour et décalage. D’autres évoquent les placements en foyer (Arlequin ou la première graine, 04/02, La Filature) comme Catherine Verlaguet et Marine Bachelot Ngyuen… Oui, les artistes traitent avec finesse des thèmes parfois durs, comme Marine Bachelot Ngyuen ou la compagnie Les Veilleurs avec Laughton (09/02, Kingersheim), parabole sur le sentiment d’inadaptation des enfants, d’après un texte de Stéphane Jaubertie. Les circassiens se mettent aussi à s’attaquer à des sujets complexes comme la Cie UNA avec Et la mer s’est mise à brûler : deux demi-frères abandonnés, en quête de leur père. Leur chemin initiatique passe par le corps et il répare, à sa manière. Les enfants peuvent se sentir autorisés à dire des choses parce qu’ils ont vu des adultes se le permettre. C’est primordial.


FESTIVAL

Compagnie Matiloun, Sous terre © Carmen Morand

Das Festival schien im vergangenen Jahr in Gefahr zu sein. Schlussendlich helfen Sie ein letztes Mal, indem Sie das Programm 2024 übernehmen. Wie geht es Momix? Es ist immer noch da! Mein Posten als Direktor des Créa und als künstlerischer Leiter von Momix wurde nicht in derselben Form ersetzt. Ein Generaldirektor hat meine Nachfolge in Kingersheim angetreten, der spät von einem neuen Posten einer künstlerischen Leiterin von Momix und Koordinatorin der Kulturpolitik der Stadt ergänzt wurde. Marie Normand ist nominiert, tritt ihren Posten aber erst im Januar 2024 an, sie konnte die Aufführungen für das Festival nicht rechtzeitig auswählen. Es behält seine Verankerung im Herzen von Kingersheim bei, konzentriert sich aber auf kleinere Säle, mit Stücken, die technisch weniger schwer und autonomer sind. Die Tendenz geht hin zu einer weiteren Entwicklung im Großraum Mulhouse (La Filature, L’espace 110, La Passerelle). Ein belgischer Fokus bestimmt den Rhythmus dieser Ausgabe … Wir haben sie immer empfangen, aber

wir haben jetzt die Gelegenheit einer Vereinbarung zwischen der Région Grand Est und der Fédération Wallonie-Bruxelles genutzt, um eine strukturierende Beziehung aufzubauen, mit professionellen Begegnungen und Kreationen. Man wird unter anderem eine exzellente Zirkus-Arbeit sehen, die Tanz und Theater vereint, zum Berg und dem Verlust der Bezugspunkte (White out, 04.02., Théâtre de la Sinne), eine Fragestellung zum Tod, der die Lebenden führt (Alberta Tonnerre, 11.02., Kingersheim) oder zur Demokratie (Pouvoir, 11.02., Kingersheim) und der Politik (Poucet, 06. & 07.02., Kingersheim). Ohne Les Variations silencieuses (02.02., Kingersheim) zu vergessen, die die sexuellen Identitäten und die wissenschaftliche Realität der Intersexualität mit Humor untersucht. Andere starke Themen thematisieren die Unterbringung in Heimen (Arlequin ou la première graine, 04.02., La Filature) wie Catherine Verlaguet und Marine Bachelot Ngyuen… Ja, die Künstler behandeln mit Finesse manchmal harte Themen, mit großer

Brillanz wie Marine Bachelot Ngyuen oder die Truppe Les veilleurs mit Laughton (09.02., Kingersheim), eine Parabel zum Gefühl der mangelnden Anpassungsfähigkeit der Kinder nach einem Text von Stéphane Jaubertie. Die Zirkusartisten gehen auch an komplexe Themen heran wie die Truppe UNA mit Et la mer s’est mise à brûler, zwei verlassenen Halbbrüdern, auf der Suche nach ihrem Vater. Ihr Initiationsweg geht über den Körper und er repariert auf seine Art und Weise. Die Kinder können sich dazu autorisiert fühlen Dinge zu sagen, weil sie gesehen haben, dass Erwachsene es sich erlauben. Das ist entscheidend. Dans divers lieux de Kingersheim (Hangar, Sheds, Espace Tival…) mais aussi à La Filature et au Théâtre de la Sinne (Mulhouse), à L’Espace 110 (Illzach), à La Passerelle (Rixheim) et en balade en Alsace du 1er au 11 février An verschiedenen Orten in Kingersheim (Hangar, Sheds, Espace Tival…) aber auch in La Filature und im Théâtre de la Sinne (Mulhouse), in L’Espace 110 (Illzach), in La Passerelle (Rixheim) und im ganzen Elsass vom 1. bis 11. Februar momix.org

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FESTIVAL

Derya Yildirim & Grup Simsek © Allegra Kortlang

Mare nostrum Le cinquième festival pluridisciplinaire des arts à Reims, FARaway, s’intéresse aux récits de Méditerranée. Das fünfte interdisziplinäre Festival der Künste in Reims, FARaway, interessiert sich für die Erzählung aus dem Mittelmeerraum. Par Von Thomas Flagel

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ur les rives de cette mer intérieure, la France se trouve voisine immédiate de mondes aussi proches que lointains, ouvrant sur le Proche-Orient et l’Afrique. Le chorégraphe Radhouane El Meddeb, qui a grandi en Tunisie avant de traverser la Méditerranée, signe une nouvelle création. Le Cabaret de La Rose Blanche (03/03, Le Manège puis à Strasbourg les 15 & 16/05, Pôle Sud) mêle réalité et fiction, rêves et fantasmes pour approcher la mémoire d’une époque qui n’est plus mais qui, pourtant, aide à se repérer dans le monde actuel. À sa manière, festive et pleine de générosité, il s’empare des chansons cultes de son pays et des classiques du cinéma égyptien ayant bercé sa génération. L’espoir des années 1950-70, ravivé avec la révolution de Jasmin en 2011, s’est pourtant grandement éteint sous

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les assauts conservateurs. La Rose Blanche du titre renvoie aussi bien à un film musical de 1933 qu’au nom pris par un groupe de résistance allemand en 1942, composé d’étudiants. Ce cabaret célèbre ces élans vitaux, le besoin d’onirisme face aux mouvements xénophobes et de repli actuels. Autre projet revenant sur une époque sombre, Renacimiento (02 & 03/02, La Comédie) revisite, depuis la mort de Franco en 1975, cinq moments emblématiques de l’histoire espagnole à travers les échanges et confidences de techniciens d’un théâtre madrilène. Une renaissance face au désir de reconquête (Reconquista) de l’extrême droite actuelle. Ils sont 20 à travailler main dans la main pour donner vie à des pièces, témoignant d’une concrète expérience démocratique passant par l’intime et le collectif. Davide Carnevali

s’empare, pour sa part, de la question du terrorisme d’État, de part et d’autre de l’Atlantique. Les disparus (desaparecidos) hantent son Portrait de l’artiste après sa mort (France 41 – Argentine 78) qu’il adapte, à chaque reprise, au pays qui l’accueille. Pour la France, il a choisi Marcial Di Fonzo Bo (31/01 & 01/02, La Comédie) et colore ce récit autobiographique du parcours de l’acteur argentin. Il livre une histoire passant du régime nazi à la dictature de Videla (1976-1983), tandis qu’un piano mécanique œuvre, sans musicien. En quête d’histoire, cette enquête est une mise en abîme du théâtre et de la représentation des absents. Comment les inventer ? Leur donner corps ? Mais quoi de mieux que l’art dramatique pour partager une histoire commune par le biais d’une trajectoire individuelle…


FESTIVAL

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n den Ufern dieses Binnenmeeres ist Frankreich Nachbar von Welten, die ebenso nah wie fern sind und sich zum Nahen Osten und Afrika hin öffnen. Der Choreograph Radhouane El Meddeb, der in Tunesien aufgewachsen ist, bevor er das Mittelmeer überquerte, präsentiert eine neue Kreation. Le Cabaret de La Rose Blanche (03.03., Le Manège dann in Straßburg am 15. & 16.05., Pôle Sud) mischt Realität und Fiktion, Träume und Wunschvorstellungen, um sich der Erinnerung einer Epoche anzunähern, die nicht mehr ist, die aber nichtsdestotrotz dabei hilft sich in der aktuellen Welt zurechtzufinden. Auf seine Weise, festlich und voller Großzügigkeit nimmt er sich Kult-Liedern seines Landes und Klassikern des ägyptischen Kinos an, die seine Generation geprägt haben. Die Hoffnung der Jahre 1950-70, die von der Revolution in Tunesien im Jahr 2011 wiederbelebt wurde, ist dennoch unter dem konservativen Ansturm erloschen. Die Weiße Rose des Titels verweist ebenso auf einen musikalischen

Film von 1933, wie auf den Namen der deutschen Widerstandsgruppe im Jahr 1942. Dieses Kabarett feiert diesen vitalen Schwung, das Streben nach Traum im Angesicht der xenophoben Bewegungen und der aktuellen Abkapselung. Ein weiteres Projekt, das auf eine düstere Epoche zurückkommt, Renacimiento (02. & 03.02., La Comédie), blickt ab dem Tode Francos im Jahr 1975 auf fünf emblematische Momente der spanischen Geschichte zurück, anhand von Austausch und vertraulichen Mitteilungen von Technikern eines Theaters in Madrid. Eine Renaissance im Angesicht des Verlangens nach Rückeroberung (Reconquista) der aktuellen extremen Rechten. Sie sind 20, die Hand in Hand arbeiten, um Stücken Leben zu verleihen, die von einer konkreten demokratischen Erfahrung zeugen, welche über das Intime und das Kollektive geht. Davide Carnevali seinerseits nimmt sich der Frage des Staatsterrorismus, auf beiden Seiten des Atlantiks, an. Die Verschwundenen (desaparecidos) suchen sein Portrait de l’artiste après sa mort

(France 41 – Argentine 78) heim, das er bei jeder Wiederaufnahme an das Land anpasst, in dem er empfangen wird. Für Frankreich hat er Marcial Di Fonzo Bo ausgewählt (31.01. & 01.02., La Comédie) und er koloriert diese autobiographische Erzählung des Parcours des argentinischen Schauspielers. Er liefert eine Geschichte, die vom Nazi-Regime bis zur Videla-Diktatur reicht (19761983), während ein mechanisches Klavier ohne Musiker spielt. Auf der Suche nach der Geschichte ist diese Spurensuche eine Mise en abyme des Theaters und der Repräsentation der Abwesenden. Wie soll man sie erfinden? Ihnen Leben einhauchen? Was gäbe es Besseres als die Schauspielkunst um eine gemeinsame Geschichte über ein individuelles Schicksal zu teilen… À la Cartonnerie, au Césaré, à La Comédie, au Frac, au Manège, à Nova Villa et à L’Opéra (Reims) du 30 janvier au 10 février In der Cartonnerie, im Césaré, in La Comédie, im Frac, im Manège, in Nova Villa und in L’Opéra (Reims) vom 30. Januar bis 10. Februar farawayfestival.eu

Radhouane El Meddeb, Le Cabaret de La Rose Blanche

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DANSE TANZ

Le Petit bal perdu Entre concert et chorégraphie, Philippe Decouflé compose Stéréo, pièce à l’énergie explosive.

Der kleine verlorene Ball Zwischen Konzert und Choreographie komponiert Philippe Decouflé mit Stéréo ein Stück mit explosiver Energie. Par Von Irina Schrag – Photos de von Quentin Lafont

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omme Lisbeth Gruwez s’essayant au concert dansant dans Into the open, Philippe Decouflé renoue avec le feu sacré de la musique live qui l’a cueilli dans sa jeunesse. Les Beatles (Oh Darling ou le totalement psychédélique Tomorrow Never Knows) et les Beach Boys rivalisent avec l’hypnotique In Every Dream Home a Heartache de Roxy Music et l’entêtante rythmique de guitare de Long Slow Goodbye de Queens of the Stone Age. Rien que ça. En live, trois musiciens (guitare, basse et batterie) mêlent leurs compositions à celles de monstres sacrés. « Stéréo est le résultat d’une envie de vitesse, de brillance, de virtuosité, d’énergie, de rock’n’roll. » Le chorégraphe dessine une danse des plus organiques, dans laquelle le jaillissement pur s’offre en rebonds d’acrobaties virtuoses. Surtout le moins illustratif possible : pas question que la danse habille le concert, ni que le concert serve la seule danse. L’hybridité est de mise, la pulsation intérieure, celle qui fait bouger les êtres, faisant le reste. Loin d’avoir le souffle créatif coupé, Decouflé bouscule les Stéréo-types, joue avec l’amour et ses tensions pour mieux nous parler de nous.

ling oder das total psychedelische Tomorrow Never Knows) und die Beach Boys rivalisieren mit dem hypnotisierenden In Every Dream Home a Heartache von Roxy Music und dem zu Kopf steigenden Rhythmus der Gitarre in Long Slow Goodbye von Queens of the Stone Age. Nichts weniger als das. Live mischen die drei Musiker (Gitarre, Bass und Schlagzeug) ihre Kompositionen mit jenen der ganz Großen. „Stéréo ist das Ergebnis einer Lust auf Schnelligkeit, Brillanz, Virtuosität, Energie und Rock’n’Roll.“ Der Choreograph zeichnet einen äußerst organischen Tanz, in dem das pure Hochschießen zu virtuosen akrobatischen Sprüngen wird. Und vor allem so wenig illustrierend wie möglich: Es kommt nicht infrage, dass der Tanz das Konzert begleitet, noch, dass das Konzert allein dem Tanz dient. Die Zwitterhaftigkeit ist angebracht, der innere Pulsschlag, der die Wesen bewegt. Fern davon atemlos zu sein, zerlegt Decouflé die Stéréo-Typen, spielt mit der Liebe und ihren Spannungen, um uns besser von uns selbst zu berichten.

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Au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg jeudi 18 et vendredi 19 janvier, puis au Carreau (Forbach) jeudi 23 & vendredi 24 mai Im Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg am Donnerstag den 18. und Freitag den 19. Januar, dann im Carreau (Forbach) am Donnerstag den 23. & Freitag den 24. Mai theatres.lu – carreau-forbach.com

ie Lisbeth Gruwez, die mit Into the open ein getanztes Konzert ausprobiert, knüpft Philippe Decouflé wieder an das heilige Feuer der Live-Musik an, die ihn schon in seiner Jugend begeistert hat. Die Beatles (Oh Dar-

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Les choix de la rédaction

Saison 2024 Die Auswahl der Redaktion

Carmen © Jean-Louis Fernandez, Opéra National de Lorraine 07-09/06, Plateau de Haye


Saison 2024

AUDINCOURT LE MOLOCO Cool. Le Festival BO DISTRICT (10-13/04) réunit notamment l’allégresse argentine de La Yegros et l’excellent Fakear. Cool. Das Festival BO DISTRICT (10.-13.04.) vereint insbesondere die argentinische Freude von La Yegros und den exzellenten Fakear. lemoloco.com

BADEN-BADEN FESTSPIELHAUS Festivals. Takeover (02-11/02) bouscule les frontières entre les genres et les Pfingstfestspiele (17-26/05) accueillent Teodor Currentzis. Berlin. Pour leur résidence pascale traditionnelle à Baden-Baden (23/03-01/04), les Berliner Philharmoniker donnent Elektra de Richard Strauss, sous la direction de Kirill Petrenko, ainsi qu’un bouquet de concerts. Festivals. Takeover (02.-11.02.) verschiebt die Grenzen der Gattungen und die Pfingstfestspiele (17.-26.05.) empfangen Teodor Currentzis. Berlin. Für die traditionelle Oster-Residenz in Baden-Baden (23.03.-01.04.) präsentieren die Berliner Philharmoniker Elektra von Richard Strauss, unter der Leitung von Kirill Petrenko, sowie zahlreiche Konzerte. festspielhaus.de

déchainera les booty ! Danse. Dans le cadre de Steps, festival de danse du Pour-cent culturel Migros (25/0419/05), Marc Brew & Sidi Larbi Cherkaoui présentent An Accident (16 & 17/05) : une pièce sur la résilience face aux coups dur de la vie. Musik. Äl Jawala (24.02.), eine der PionierGruppen der Balkan-Beats-Szene bringt die Hüften zum Schwingen! Tanz. Im Rahmen von Steps, dem Tanzfestival des Pour-cent culturel Migros (25.04.19.05.), präsentieren Marc Brew & Sidi Larbi Cherkaoui An Accident (16. & 16.05.): Ein Stück über die Resilienz gegenüber den schweren Schlägen des Lebens. kaserne-basel.ch

BISCHWILLER MAC ROBERT LIEB

BASEL GARE DU NORD Hybride. HYPER DUO (10/01) s’attaque à Limbus de Pierre Jodlowski, un spectacle multimédia immersif inspiré de l’univers hallucinogène d’Henri Michaux et ses questionnements sur la perception de la réalité. Hybrid. HYPER DUO (10.01.) geht an Limbus von Pierre Jodlowski heran, eine MultimediaShow zum Eintauchen inspiriert vom halluzinogenen Universum von Henri Michaux und seinen Fragestellungen zur Wahrnehmung der Realität. garedunord.ch

KASERNE BASEL Musique. Äl Jawala (24/02), l’un des groupes pionniers de la scène Balkan Beats, 30

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LE GRRRANIT Focus. Sur le Kazakhstan avec de la danse et musique traditionnelle mêlée de hip-hop (Les Mélodies de la steppe, 19/01), un récital lyrique (26/01) ou encore un ballet historique (La Légende de Korkyt, 06/03). Kids. Séverine Coulon apporte sa Gourmandise (13/02, dès 6 ans) qui dévore tout sur son passage. Fokus. Auf Kasachstan mit Tanz und traditioneller Musik, gemischt mit Hip-Hop (Les Mélodies de la steppe, 19.01.), einem Opernkonzert (26.01.) oder auch einem historischen Ballett (La Légende de Korkyt, 06.03.). Kids. Séverine Coulon bringt seine Gourmandise mit (13.02., ab 6 Jahren) die alles, was ihr begegnet, verschlingt. grrranit.eu

LA POUDRIÈRE

Murray Head

THEATER BADEN-BADEN Musical. La Famille Addams (29/06-25/07) qu’on ne présente pas ! Musical. Die Addams Family (29.06.-25.07.), die man nicht mehr vorstellen muss! theater.baden-baden.de

qui va. Une spirale continue de flux, d’actions et de hasards poétiques. OPENVIA. Christian Ubl präsentiert seine Recherchen rund um The Way Things Go… (12.01.), seine nächste Kreation rund um den Butterfly-Effekt über den Lauf des Lebens. Eine unendliche Spirale aus Flüssen, Aktionen und poetischen Zufällen. viadanse.com

THEATER BASEL Événement 1. Christoph Marthaler s’empare de L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi (03/03-23/05) : que va-t-il en rester après avoir été passé à la moulinette du metteur en scène helvète ? Événement 2. Romeo Castellucci questionne le Requiem de Mozart (20/04-16/06). Ereignis 1. Christoph Marthaler präsentiert L’Incoronazione di Poppea von Monteverdi (03.03.-23.05.): Was wird davon übrigbleiben, wenn es durch den Fleischwolf des Schweizer Regisseurs gedreht wurde? Ereignis 2. Romeo Castellucci mit dem Requiem von Mozart (20.04.-16.06.). theater-basel.ch

BELFORT VIADANSE CCN DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ OPENVIA. Christian Ubl présente ses recherches autour de The Way Things Go… (12/01), sa prochaine création autour de l’effet papillon sur le cours des choses et la vie

Rap. Après trois ans d’un long silence, Prince Waly (06/04) est de retour, entre obscurité et brillance, sincérité et ego-trip, Rap. Nach drei langen Jahren der Stille ist der Prince Waly (06.04.) zurück, zwischen Dunkelheit und Brillanz, Aufrichtigkeit und Ego-Trip. poudriere.com

BESANÇON CDN DE BESANÇON Performance. Construit à partir du scénario du film de Paul Verhoeven, Showgirls (1214/03) s’inspire aussi d’Oh les beaux jours de Beckett. Depuis la bouche d’un volcan, l’héroïne de Jonathan Drillet et Marlène Saldana incarne seule tous les personnages. Dans ce chaos, tout devient possible. Histoire. Œuvre importante de Milo Rau, Hate Radio (26-29/03, co-réalisé avec Les 2 scènes) revient sur le génocide ayant touché les Tutsis au Rwanda, au début des années 1990, en reproduisant le studio de Radio 1 000 collines qui répandit la propagande meurtrière. cdn-besancon.fr

LES 2 SCÈNES Marionnettes. Le chef-d’œuvre de Wim Wenders, Les Ailes du désir (17 & 18/01) revisité par Grégory Voillemet avec 7 chanteurs et 13 instrumentistes qui se mêlent à 6 marionnettistes drivés par Johanny Bert.

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Saison 2024 Cirque. Dans 23 Fragments de ces derniers jours (14-16/02), Maroussia Diaz Verbèke fait appel au collectif avec des artistes brésiliens pour évoquer la vie sous Bolsonaro. Marionetten. Das Meisterwerk von Wim Wenders Les Ailes du désir (17. & 18.01.) neu interpretiert von Grégory Voillemet mit 7 Sängern und 13 Musikern, die sich unter die Marionetten unter der Leitung von Johanny Bert mischen. Zirkus. In 23 Fragments de ces derniers jours (14.-16.02.), nutzt Maroussia Diaz Verbèke das Kollektiv mit brasilianischen Künstlern, um das Leben unter Bolsonaro zu thematisieren. les2scenes.fr

ORCHESTRE VICTOR HUGO FRANCHE-COMTÉ Création mondiale. La Cinquième Saison, concerto pour mandoline de Corentin Apparailly (06/04 au Théâtre Ledoux, 07/04 à La Commanderie de Dole). Uraufführung. La Cinquième Saison, Konzert für Mandoline von Corentin Apparailly (06.04. Théâtre Ledoux, 07.04. La Commanderie de Dole). ovhfc.com

BISCHHEIM SALLE DU CERCLE / CHEVAL BLANC Théâtre musical. Dans une lecture musicale, Nathalie Bach donne vie aux mots d’une icône du XXe siècle. Puisant dans fragments d’interviews, poèmes et lettres, Norma Jean Baker… Marylin Monroe (Salle du cercle, le 05/04) dessine les contours d’un mythe dont elle explore les fragilités, la mélancolie et le romantisme exacerbé. salleducercle.fr

BISCHWILLER MAC ROBERT LIEB Folklo. Cette nouvelle tournée de Murray Head (31/05) dévoile le sens caché de ses titres les plus connus et revient sur les classiques de son répertoire. Folklore. Diese neue Tournee von Murray Head (31.05.) enthüllt den versteckten Sinn seiner berühmtesten Titel und kommt auf Klassiker des Repertoriums zurück. mac-bischwiller.fr

CHÂLONS- EN-CHAMPAGNE LA COMÈTE Danse. Le Manifesto (29 & 30/05) de la compagnie Stéphanie Blake réunit neuf danseurs et autant de batteurs à leur instrument ! Musique. Récital de choix avec le grand pianiste français Alexandre Kantorow (18/03), maître de seulement 26 ans ! Tanz. Das Manifesto (29. & 30.05.) der Truppe Stéphanie Blake vereint neun Tänzer und ebenso viele Schlagzeuger mit ihren Instrumenten! Musik. Konzert mit dem großen französischen Pianisten Alexandre Kantorow (18.03.), mit erst 26 Jahren schon ein Meister! la-comete.fr

COLMAR COMÉDIE DE COLMAR Femmes. Les Illusions perdues balzaciennes rondement menées par Pauline Bayle (21 & 22/03) et l’hommage brûlant à Anaïs Nin au miroir (04 & 05/04) par Élise Vigier. Sans oublier le mythe de Baùbo, de l’art de ne pas être mort (30 & 31/05) dans leque Jeanne Candel raconte la fin du deuil et la pulsion de vie. comedie-colmar.com

COLMAR COMÉDIE DE COLMAR

SALLE EUROPE Tragique & Comique. Adapté de GrosCâlin, Vivarium (01 & 02/02) est un spectacle de la métamorphose où excelle Fred Cacheux. Numérique. Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ? (18 & 19/04) aborde avec subtilité la question de notre rapport aux réseaux sociaux. salle-europe.colmar.fr

THÉÂTRE MUNICIPAL Two men show. Avec (Ré)unis (19/04), Gil & Ben livrent un spectacle désopilant sur le mariage. theatre.colmar.fr

DIJON OPÉRA Immense. Sasha Waltz monte et chorégraphie La Passion selon Saint-Jean de Bach (30 & 31/03, Auditorium). Chef-d’œuvre. Dominique Pitoiset relit Tosca de Puccini (12-18/08, Auditorium) sous l’angle politique, en interrogeant l’omniprésence des régimes totalitaires. Riesig. Sasha Waltz mit einer Choreographie zur Johannes-Passion von Bach (30. & 31.03., Auditorium). Meisterwerk. Dominique Pitoiset liest Tosca von Puccini (12.-18.08., Auditorium) aus einem politischen Blickwinkel und befasst sich mit der Omnipräsenz der totalitären Regime. opera-dijon.fr

THÉÂTRE DIJON BOURGOGNE Africa. Adama Diop, repéré chez Julien Gosselin (Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète, 30/01-03/02), offre une odyssée moderne faisant dialoguer images filmées, théâtre, art du conte et musique en live. Festival. Le très bon Théâtre en Mai (1626/05) ! tdb-cdn.com

LA VAPEUR

Les Illusions perdues © Simon Gosselin

Rock. Dionysos (15/02) revient à ses premières amours fêter ses 30 ans. Plus qu’un concert, c’est un véritable spectacle incluant chansons et mise en scène des personnages emblématiques de l’histoire du groupe. Rock. Dionysos (15.02.) feiert seine 30 Jahre mit seinen ersten Lieben. Mehr als ein Konzert, eine echte Show, die Lieder und Inszenierungen mit emblematischen Figuren der Geschichte der Gruppe verbindet. lavapeur.com POLY 264

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ROCKHAL

ÉPERNAY LE SALMANAZAR

Épilogue. Shaka Ponk, c’est (bientôt) fini ! Mais avant de tourner la page, le septuor promet un show explosif, fidèle à leurs énergie punk et influences rock (15/03). Epilog. Shaka Ponk hat bald ein Ende! Aber zuvor verspricht das Septett eine explosive Show, die ihrer Punkenergie und ihren Rockeinflüssen treu bleibt (15.03.). rockhal.lu

FORBACH LE CARREAU

Mes Parents © Yohanne Lamoulère

DRUSENHEIM PÔLE CULTUREL Big band. Pour son retour sur scène, Michel Fugain fait Bandapart (05/04) et revisite 50 ans de chanson entouré de musiciens, percussions et choristes. Big-Band. Für seine Rückkehr auf die Bühne interpretiert Michel Fugain fait Bandapart (05.04.) seine Lieder aus 50 Jahren in Begleitung von Musikern und Choristen neu. pole-culturel.drusenheim.fr

DUDELANGE OPDERSCHMELZ Festivals. Zeltik Celebration 2024 (1416/03) nous emporte en Irlande, tandis que Like a Jazz Machine (10-14/05) réunit des pointures du genre comme Tineke Postma. Festivals. Zeltik Celebration 2024 (14.16.03.) enführt uns nach Irland, während Like a Jazz Machine (10.-14.05.) Größen des Genres wie Tineke Postma einlädt. opderschmelz.lu

Musik. Das Festival Au Fil des mondes (15.23.02.) rund um Musik aus aller Welt. lesalmanazar.fr

ERSTEIN Corrosif. Militant contre l’avortement en plein après-guerre, Charles apprend que sa femme et sa fille sont enceintes. Lorsque l’enfant paraît (08/06) aborde le bouleversement de la révolution des mœurs. Cinglant. Vincent Dedienne est de retour avec son deuxième seul-en-scène, Un soir de gala, réjouissante galerie de portraits mêlant humour et mélancolie avec virtuosité (09/02). musee-wurth.fr

ESCH-SUR-ALZETTE ESCHER THEATER

ÉPERNAY LE SALMANAZAR

KULTURFABRIK

Musique. Le festival Au Fil des mondes (1523/02) autour des musiques du monde, mais aussi le troubadour attachant Albin de la Simone (26/03). Théâtre. À partir de réflexions d’élèves de l’École du TNB sur l’intimité de leurs parents, Mohamed El Khatib cisèle une composition théâtrale inclassable et vibrante (Mes Parents, 22/05).

Germain. Les vétérans de Wizo (13/01) bousculent la scène punk rock outre-Rhin depuis trente ans d’une bonne humeur explosive et cathartique. Rafraîchissant ! Deutsch. Die Veteranen von Wizo (13.01.) wühlen die Punk-Rock-Szene seit dreißig Jahren mit ihrem explosiven Humor auf. Erfrischend! kulturfabrik.lu

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FRANKFURT AM MAIN OPER

MUSÉE WÜRTH

Théâtre. Plongée dans les Abysses (09 & 10/02) de Davide Enia, monté par Alexandra Tobelaim, questionnant notre humanité en regard du sort des migrants et de ceux qui les aident à Lampedusa. theatre.esch.lu

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Festival. Migrations, avec le retour d’Ahmed Madani (Au non du père, 04 & 05/04). Sans oublier le franco-allemand Perspectives avec Philippe Decouflé (Stéréo, 23 & 24/05). Festival. Migrations mit der Rückkehr von Ahmed Madani (Au non du père, 04. & 05.04.). Ohne das deutsch-französische Perspectives mit Philippe Decouflé (Stéréo, 23. & 24.05.) zu vergessen. carreau-forbach.com

Rareté. George le rêveur de Zemlinsky (25/02-31/03). Contemporain. In seinem Garten liebt Don Perlimplin Belisa de Wolfgang Fortner (22/0307/04) est adapté de García Lorca et consiste en un mélange poétique et chatoyant de farce, de scènes surréalistes et de drame. Seltenheit. Der Traumgörge von Zemlinsky (25.02.-31.03.). Zeitgenössisch. In seinem Garten liebt Don Perlimplin Belisa von Wolfgang Fortner (22.03.-07.04.) ist eine Adaption von García Lorca und stellt eine poetische Mischung voller Witz dar mit surrealistischen Szenen und Drama. oper-frankfurt.de

FREIBURG IM BREISGAU THEATER FREIBURG For ever Mozart. Avec Game On:Zauberflöte (11/05-15/06), l’opéra est mis en parallèle avec les jeux vidéo. Danse. Foreshadow d’Alexander Vantournhout (13/06 ) et L’Envol de Nacera Belaza (05/07). For ever Mozart. Mit Game On:Zauberflöte (11.05.-15.06.) wird die Oper in eine Parallele mit Videospielen gestellt. Tanz. Foreshadow von Alexander Vantournhout (13.06. ) und L’Envol von Nacera Belaza (05.07.). theater.freiburg.de

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Saison 2024

FROUARD TGP Kids. Les décors tout en rondeur de Vincent Godeau pour À l’ombre d’un nuage (21/02), comme un pop-up géant à voir dès 10 mois. La Blah blah blah Compagnie avec son concert d’objets fous, Ourk (24/03, dès 5 ans). Kids. Die Blah blah blah Compagnie mit ihrem Konzert mit verrückten Objekten, Ourk (24.03., ab 5 Jahren). frouard.fr

GUEBWILLER LES DOMINICAINS DE HAUTE-ALSACE Classique. L’OPS et la superstar du violon Nemanja Radulović qui interprète le Concerto de Tchaïkovski (13/04) investissent l’endroit et ça s’annonce somptueux. Klassik. Das OPS und der Star der Geige Nemanja Radulović der das Violinkonzert von Tschaikowski (13.04.) interpretiert, erobern den Ort und das kündigt sich großartig an. les-dominicains.com

Festival. Pour sa septième édition, le festival Elsass rock and jive (08-12/05) réunit les amoureux des années 1950 avec une multitude d’animations autour de l’univers rétro. Festival. Für seine 7. Auflage vereint das Festival Elsass rock and jive (08.-12.05.) Liebhaber der 1950er Jahre mit einer Vielfalt von Animationen rund um das Retro-Universum. lilliade.illkirch.eu

ILLZACH ESPACE 110 Temps fort. La Quinzaine de la danse (0726/03), qui accueille Charcoal (20/03, dès 2 ans, avec La Passerelle de Rixheim). Höhepunkte. Die Quinzaine de la danse (07.-26.03.), mit Charcoal (20.03., ab 2 Jahren mit der La Passerelle de Rixheim). espace110.org

FROUARD TGP

sich in seiner ganzen Vielfalt: Die ersten bekannten Gäste sind Kettcar, Anna Ternheim… tollhaus.de

KINGERSHEIM CRÉA Apaisant. Grande monsieur, vieux garçon solitaire, voit sa vie chamboulée par l’arrivée de Petit fille, orpheline. Rencontre surprenante de deux êtres malmenés par la vie, Le Poisson belge (31/01) invite à panser ses blessures d’enfance. Foisonnant. Le Festival Momix revient pour une 33e édition (01-11/02) riche de manifestations pour le jeune public, de la petite enfance à l’adolescence. LA référence ! Fülle. Das Festival Momix ist mit seiner 33. Ausgabe zurück (01.-11.02.), voller Veranstaltungen für junges Publikum, vom Kindergarten bis zu Jugendlichen. DIE Referenz! crea-kingersheim.com

LINGOLSHEIM LA MAISON DES ARTS

HAGUENAU RELAIS CULTUREL Coup de cœur. Tout ça pour l’amour le la compagnie Ki m’aime me suive (12/03) est un seul en scène inspiré de la vie de Gabrielle Russier qui revisite la littérature de Sophocle à Camus. Rires & chansons. Festival emblématique, L’Humour des Notes en est à sa 32e édition, en salle et dans les rues (04-12/05). Lachen & Lieder. Das traditionelle Festival, L’Humour des Notes mit seiner 32. Auflage, im Saal und in den Straßen (04.-12.05.). relais-culturel-haguenau.com

À l’ombre d’un nuage © Sébastien Bozon

Altitude. Après une longue absence, un berger revient dans les alpages mais il se sent observé... Là-haut sur ma montagne (04/02) figure la rencontre de l’homme et de l’animal sauvage. Magnitude. Suivant le fil d’Ariane, Shorty s’échappe de son quotidien et se retrouve héroïne d’une épopée. Entre théâtre d’objets et danse hip hop, Almataha (18/02) revisite les mythes antiques pour un voyage initiatique. Magnitude. Indem sie dem Ariadnefaden folgt, entflieht Shorty ihrem Alltag und wird zur Heldin eines Epos. Zwischen Objekttheater und Hip-Hop-Tanz interpretiert Almataha (18.02.) die antiken Mythen neu. mdarts-lingo.com

HEIDELBERG

KARLSRUHE

THEATER HEIDELBERG

LÖRRACH

BADISCHES STAATSTHEATER

BURGHOF LÖRRACH

Création mondiale. Collision de Ludger Vollmer sur un livret de Kurt Schwitters (20/04-12/07). Uraufführung. Collision von Ludger Vollmer zu einem Libretto von Kurt Schwitters (20.04.-12.07.). theaterheidelberg.de

ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN L’ILLIADE Théâtre. Remanié en récit narré par quatre comédiens, Le Comte de Monte-Cristo (26/03) propose une redécouverte du classique de Dumas sur fond d’inspiration manga.

Haendel. Riche programmation pour le cru 2024 des Händel-Festspiele (16/02-04/03), avec notamment une nouvelle production de Siroe, Re di Persia (16-29/02). Händel. Ein vielfältiges Programm für die Ausgabe 2024 der Händel-Festspiele (16.02.-04.03.), insbesondere mit einer neuen Produktion von Siroe, Re di Persia (16.-29.02.). staatstheater.karlsruhe.de

TOLLHAUS Festival. Le Zeltival se déploie dans toute sa diversité : les premières dates connues (19/0604/08) incluent Kettcar, Anna Ternheim… Festival. Das Zeltival (19.06.-04.08.) entfaltet

Danse. Le Malandain Ballet Biarritz danse des Nocturnes de Chopin, Mozart à 2 et le Boléro de Ravel (27/02). Tanz. Das Malandain Ballet Biarritz tanzt die Nocturnes von Chopin, Mozart à 2 und den Boléro von Ravel (27.02.). burghof.com

LUXEMBOURG LES THÉÂTRES DE LA VILLE DE LUXEMBOURG Opéra. The Carmen Case, perspective nouvelle sur le chef-d’œuvre de Bizet signée Alexandra Lacroix (11 & 12/01), Jean Bellorini POLY 264

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Saison 2024 monte la rare tragédie lyrique de Charpentier qu’est David et Jonathas (26 & 28/04). Danse. Le retour du Tanztheater Wuppertal avec Nelken (13-15/03) pièce iconique de Pina Bausch et, en clôture de saison, Angelin Preljocaj renoue avec Le Lac des cygnes (26 & 27/06). Oper. The Carmen Case, eine neue Perspektive auf das Meisterwerk von Bizet von Alexandra Lacroix (11. & 12.01.), Jean Bellorini mit der seltenen Tragödie von Charpentier, die David et Jonathas darstellt (26. & 28.04.). Tanz. Das Comeback des Tanztheaters Wuppertal mit Nelken (13.-15.03.) ikonisches Stück von Pina Bausch und, als Saisonabschluss Angelin Preljocaj mit Schwanensee (26. & 27.06.). theatres.lu

PHILHARMONIE Happy Ligeti. La saison opère un zoom sur le compositeur pour son 100e anniversaire : l’OPL explore, par exemple, ses liens avec Wagner (26/01). USA. À la rencontre du Chicago Symphony Orchestra (15 & 16/01). Happy Ligeti. Zum 100. Geburtstag des Komponisten ein Fokus in der gesamten Spielzeit, so erkundet das OPL zum Beispiel seine Beziehung zu Wagner (26.01.). USA. Die Begegnung des Chicago Symphony Orchestra (15. & 16.01.). philharmonie.lu

LES ROTONDES Fabula rasa. Un temps fort pour « raconter les histoires autrement » (18/01-11/02) avec un désopilant Game of Nibelungen (18 & 19/01), cours d’allemand explosif pour Français peu doués ! Picelectronic. Le Festival qui fait bouger la tête des kids et groover leurs parents (20 & 21/04). Fabula rasa. Ein Höhepunkt um „Geschichten anders zu erzählen“ (18.01.-11.02.) mit einem wahnsinnig lustigen Game of Nibelungen (18. & 19.01.), explosiver Deutschkurs für wenig begabte Franzosen! Picelectronic. Das Festival, das Eltern und Kinder zum Tanzen bringt (20. & 21.04.). rotondes.lu

OPÉRA-THÉÂTRE

MEISENTHAL LA HALLE VERRIÈRE Punk rock celtique. The Manky Melters (17/02) et ses compositions aux rythmiques millimétrées et son sens de la mélodie. Keltischer Punkrock. The Manky Melters (17.02.) und ihre ausgefeilten Kompositionen, die rhythmisch sind und ihrem Sinn für Melodien. halle-verriere.fr

METZ L’ARSENAL Culte. Les pianistes Katia et Marielle Labèque (27/03) donnent la “trilogie Cocteau” de Philip Glass. Temps forts. Un Bestiaire musical (27/0110/02) et une plongée dans les sonorités du saxophone (09-16/03). Kult. Die Pianistinnen Katia und Marielle Labèque (27.03.) mit der “Trilogie Cocteau” von Philip Glass. Höhepunkte. Ein musikalisches Bestiarium (27.01.-10.02.) und ein Eintauchen in die Klänge des Saxophons (09.-16.03.). citemusicale-metz.fr

ESPACE BMK – THÉÂTRE DU SAULCY BD. La jolie Tristesse de l’éléphant, adaptation pour marionnettes de Thomas Ress, d’après la BD de Nicolas Antona et Nina Jacqmin (21 & 22/02). Revenge. Les Femmes de Barbe bleue de Lisa Guez donne la parole à celles qui ont été séduites, piégées et empêchées de s’enfuir. Des paroles fortes et collectives en résonance avec aujourd’hui (08 & 09/02). ebmk.fr

Drolatique. Michel Fau monte Lorsque l’enfant paraît (11 & 12/01) où il joue aux côtés de Catherine Frot. Création mondiale. Voix d’Hébron de Cristian Carrara (02 & 04/02) est une réflexion sur l’amitié entre deux peuples qui s’opposent. Ballet culte. Julien Guérin propose une création autour de La Belle et la Bête (1417/03). Coup de cœur. Paul-Émile Fourny monte L’Amour sorcier et La Vida breve de Manuel de Falla (02-06/06). Uraufführung. Voix d’Hébron von Cristian Carrara (02. & 04.02.) ist eine Überlegung zur möglichen Freundschaft zwischen zwei Völkern, die sich gegenüberstehen. Kult-Ballett. Julien Guérin präsentiert eine Kreation rund um Die Schöne und das Biest (14.-17.03.). Favorit. Paul-Émile Fourny präsentiert L’Amour sorcier und La Vida breve von Manuel de Falla (02.-06.06.). opera.eurometropolemetz.eu

ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST Cinéma. À la découverte des œuvres de John Williams (16/03, puis 17/03 à La Rotonde de Thaon-les-Vosges, 21/03 au Salmanazar, d’Épernay, 22/03 à l’Espace Montrichard de Pont-à-Mousson et 23/03 au CAPE d’Ettelbruck). Kino. Entdeckung der Werke von John Williams (16.03., dann 17.03. in La Rotonde in Thaon-les-Vosges, 21.03. im Salmanazar in Épernay, 22.03. im Espace Montrichard in Pont-à-Mousson und 23.03. im CAPE in Ettelbruck). citemusicale-metz.fr

KINGERSHEIM CRÉA

MANNHEIM NATIONALTHEATER MANNHEIM Création mondiale. Dark Fall de Hans Thomalla d’après Les Affinités électives de Goethe (29/02-08/03.). Uraufführung. Dark Fall von Hans Thomalla nach Goethes Wahlverwandtschaften (29.02.-08.03.). nationaltheater-mannheim.de 34

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Festival Momix, Pouvoir - Une tribu Collectif © Céline Chariot

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Saison 2024 LES TRINITAIRES & LA BAM Kids. Les voleurs et envoleurs de chansons de Bougrr ! qui ne prennent pas les bambins pour des binbins (17/04). Kids. Die Chanson-Räuber von Bougrr ! (17.04.). citemusicale-metz.fr

METZ OPÉRA-THÉÂTRE

MONTBÉLIARD MA SCÈNE NATIONALE Danse. Le flamenco du XXIe siècle avec Israel Galván qui revisite, dans Seises, la Danse des six (19/03). Magie. Le chaos organisé et les objets hétéroclites de la magie nouvelle de la Cie 32 Novembre avec À vue (01/02). Tanz. Der Flamenco des 21. Jahrhunderts mit Israel Galván, der in Seises, die Danse des six (19.03.) neuinterpretiert. Zauberei. Das organisierte Chaos und verschiedenartige Objekte der neuen Magie der Truppe 23 Novembre mit À vue (01.02.). mascenenationale.eu

MULHOUSE LA FILATURE Temps forts. La Quinzaine de la Danse (08-26/03) avec une proposition inédite à la Patinoire olympique de Mulhouse (Murmuration des Québécois de Patin Libre, lancé dans un ballet glacé, 22-24/03, avec L’Espace 110). Portrait. Bergman (Après la répétition & Persona, 22 & 23/03). Musique. Un ciné-concert dantesque sur Whiplash (01/02) ou encore Les Égarés, quatuor dingue avec Ballaké Sissoko, Vincent Ségal, Vincent Peirani et Émile Parisien (13/02) ! Stars. Phia Ménard questionne la frontière (ART.13, 06/02). Höhepunkte. La Quinzaine de la Danse (08.-26.03.) mit einem neuen Beitrag in der Olympischen Eislaufhalle von Mulhouse (Murmuration des Québécois de Patin Libre, mit einem eisigen Ballett, 22.-24.03., mit L’Espace 110). Stars. Phia Ménard stellt die Grenze in Frage (ART.13, 06.02.). lafilature.org

NOUMATROUFF Rap. Norsacce (12/04) est un lyriciste confirmé, se distinguant par un univers sombre, un flow tranchant et des textes aiguisés, mixant des sonorités trap, drill et cloud. Rap. Norsacce (12.04.) ist ein angesehener Lyriker, der sich durch ein düsteres Universum, einen schnittigen Flow und scharfe Texte abhebt, die Trap, Trill und Cloud abwechseln. noumatrouff.com

Lorsque l’enfant paraît © Marcel Hartmann

OSM

L’AUTRE CANAL

Artiste associé. Fabien Cali, dont sera créée une œuvre pour orchestre (15 & 16/03). Artist in residence. Fabien Cali, kreiert ein Werk für das Orchester (15. & 16.03.). orchestre-mulhouse.fr

Big apple. Clubber et être frais pour le contrôle de maths du lendemain, c’est possible ! La Boum des boumboxeurs (26/05) fait danser petits et grands (dès 8 ans) en plein jour sur des classiques des soirées newyorkaises. Big Apple. Tanzen und fit für die Matheprüfung am nächsten Tag? Das ist möglich! La Boum des boumboxeurs (26.05.) lässt Groß und Klein (ab 8 Jahren) mitten am Tag zu den Klassikern der Abende in New York tanzen. lautrecanalnancy.fr

NANCY CCN – BALLET DE LORRAINE Argentine. Mouvements extatiques en long plan séquence avec la reprise du très beau Static Shot de Maud Le Pladec (2326/05), précédé d’une nouvelle création de la Bruxelloise Ayelen Parolin. Son Malón prend les atours d’une sorte de rave party. Portugal. Pour compléter ces programmes de haut vol, Marco Da Silva Ferreira crée A Folia (07-12/03), “la folie” d’une danse folklorique du XVIe siècle, interprétée par les bergers. Elle est suivie par Création de Petter Jacobsson et Thomas Caley, écrite d’après la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky. Argentinien. Ekstatische Bewegungen mit langen Plansequenzen mit der Wiederaufnahme des sehr schönen Static Shot von Maud Le Pladec (23.-26.05.), dem eine neue Kreation der Brüsselerin Ayelen Parolin vorangeht. Ihr Malón nimmt die Züge einer Raveparty an. Portugal. Um dieses erstklassige Programm zu vervollständigen, kreiert Marco Da Silva Ferreira A Folia (07.-12.03.), den wahnsinn des Folklore-Tanzes aus dem 16. Jahrhundert neu, der von Schäfern getanzt wurde. Auf sie folgt die Création von Petter Jacobsson und Thomas Caley, geschrieben nach der Sinfonie in drei Sätzen von Strawinsky. ballet-de-lorraine.com

OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE Événement. Le Lac d’argent de Kurt Weill (14-20/04) est un petit bijou d’humour noir et de théâtre de l’absurde. Itinérant. Dans ce Carmen (07-09/06, Plateau de Haye), chaque étape correspond à un nouvel acte. Réparti en groupes, le public se voit offrir autant de points de vue subjectifs et originaux ! Ereignis. Le Lac d’argent von Kurt Weill (14.20.04.) ist ein Schmuckstück des schwarzen Humors und des absurden Theaters. Wanderbühne. In dieser Carmen (07.09.06., Plateau de Haye), entspricht jede Etappe einem neuen Akt. In Gruppen aufgeteilt erfährt das Publikum vielerlei subjektive und originelle Gesichtspunkte! opera-national-lorraine.fr

ORCHESTRE DE L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE Poésie céleste. À côté de la Symphonie n°4 de Gustav Mahler et des Fünf Gesänge d’Alma Mahler, le génial Ange de Théodore Akimenko (01 & 02/02). POLY 264

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Saison 2024 Himmlische Poesie. Neben der 4. Symphonie von Gustav Mahler und den Fünf Gesängen von Alma Mahler, das geniale Ange von Théodore Akimenko (01. & 02.02.). opera-national-lorraine.fr

NANCY CCN – BALLET DE LORRAINE

THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE Créations. Dans Quatrième A (lutte de classes), Julia Vidit s’associe à nouveau à l’auteur Guillaume Cayet (20-24/02) pour conter le soulèvement d’une classe contre l’ordre établi d’un collège. Bérangère Vantusso s’attaque au Rhinocéros (23-27/01) de Ionesco : une drôle d’épidémie qui contamine toute la ville, résultat d’une prolifération idéologique de pensée unique face à laquelle l’un d’entre eux décide de résister. theatre-manufacture.fr

NEURIED THEATER EURODISTRICT BADEN ALSACE Festival. La 13e édition du festival transfrontalier de théâtre Jeune public ALLEZ HOP! (07/01-26/03). Festival. Die 13. Ausgabe des grenzüberschreitenden Theaterfestivals für junges Publikum ALLEZ HOP! (07.01.-26.03.). theater-baden-alsace.com

NIEDERBRONN- LES-BAINS & REICHSHOFFEN MOULIN 9 & LA CASTINE Cirque. Sur le thème des dynamiques relationnelles, Nüye mêle main à main, banquine et jeux icariens pour une performance aussi circassienne que chorégraphique (La Castine, 17/02, à partir de 6 ans). Danse. Choc esthétique aux accents méditerranéens, L’Ambition d’être tendre (La Castine, 23/03, à partir de 8 ans), fait communier interprètes, musiciens et danseurs sur des airs d’electro agrémentés d’instruments traditionnels. Zirkus. Zum Thema der Beziehungsdynamiken mischt Nüye verschiedene Akrobatiktechniken für eine Performance zwischen Zirkus und Choreographie (La Castine, 17.02., ab 6 Jahren). Tanz. Ästhetischer Schock mit mediterranen Akzenten, L’Ambition d’être tendre (La Castine, 23.03., ab 8 Jahren), lässt Interpreten, Musiker und Tänzer zu Elektromusik und traditionellen Instrumenten tanzen. niederbronn-culture.fr — lacastine.com

NILVANGE LE GUEULARD PLUS Punk & new wave. Whispering Sons (08/03) dispense sans compter pulsations 36

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Maud Le Pladec, Static Shot © Laurent Philippe

sonores et grands éclats électriques à un public forcément subjugué. Guitares tendues, nappes pesantes comme un jour d‘orage, sans oublier une frontwoman magnétique à la voix androgyne nommée Fenne Kuppens… Punk & new wave. Whispering Sons (08.03.) vermittelt ohne zu zählen Klang-Impulse und große elektrische Knälle mit einem natürlich völlig in seinen Bann gezogenen Publikum. Gespannte Gitarren und eine magnetische Frontfrau mit androgyner Stimme, die sich Fenne Kuppens nennt… legueulardplus.fr

OBERHAUSBERGEN LE PRÉO Musique. Digne héritière des grandes voix qui ont bercé son enfance (Maria Callas, Janis Joplin, Barbara), la chanteuse Clara Ysé (17/04) marie les influences musicales avec brio, proposant une chanson à textes lyrique imprégnée de jazz, pop et folk latino-américaine. Musik. Als würdige Erbin der großen Stimmen ihrer Kindheit (Maria Callas, Janis Joplin, Barbara), verbindet die Sängerin Clara Ysé (17.04.) die musikalischen Einflüsse auf brillante Weise, mit Liedern voller Jazz, Pop, und lateinamerikanischem Folk. le-preo.fr

OBERNAI

OSTWALD LE POINT D’EAU Hyperbolique. Sur une partition mêlant classique et electro, les acrobates de Circa repoussent les limites du cirque contemporain avec What will have been (09/02). Amérique. Pour sa deuxième édition, le festival On The Mississippi (08-12/05) rend hommage aux musiques et aux danses afroaméricaines. Hyperbolisch. Zu einer Partition, die Klassik und Elektro mischt, bringen die Akrobaten von Circa den zeitgenössischen Zirkus mit What will have been (09.02.) an seine Grenzen. Amerika. Für seine zweite Auflage widmet sich das Festival On The Mississippi (08.12.05.) afroamerikanischer Musik und Tanz. lepointdeau.com

REIMS LA CARTONNERIE Historique. Le mythique groupe de rap marseillais IAM rend hommage aux origines du hip-hop avec son HH History Tour (24/02). Historisch. Die legendäre Rap-Gruppe IAM aus Marseille mit einer Hommage an die Ursprünge des Hip-Hops mit ihrer HH History Tour (24.02.). cartonnerie.fr

13E SENS

CÉSARÉ

Dilemme. Enceinte, Shéhérazade hésite à donner la vie et repousse sa décision au lendemain en contant des récits. L’ivresse des profondeurs de la Cie 1 001 (16/02) illustre les questions du déracinement et de l’errance. 13esens.com

Hypnotique. Underwater Hidden Sound Life (05-09/02) est une installation sonore immersive, une plongée inédite dans le monde sous-marin, où le son revêt une importance cruciale. Cette expérience artistique fusionne l’art et la science pour révéler les

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Saison 2024 secrets des écosystèmes océaniques. Hypnotisierend. Underwater Hidden Sound Life (05.-09.02.) ist eine Klang-Installation zum Eintauchen, ein Sprung in die Unterwasserewelt, in der der Ton eine entscheidende Rolle spielt. Diese künstlerische Erfahrung vereint die Kunst und die Wissenschaft um die Geheimnisse der ozeanischen Ökosysteme zu enthüllen. cesare-cncm.com

LA COMÉDIE DE REIMS Intime. Irvin Anneix poursuit son projet vidéo Cher futur moi (14-25/05), websérie collaborative présentée en exposition immersive. Festivals. Le Pop Women Festival (0709/03) avec une lecture concert de Lola Lafon (08/03) et Méli’Môme (02-16/04), en partenariat avec Nova Villa. lacomediedereims.fr

LE MANÈGE DE REIMS Création. Planètes, pièce pour dix interprètes de Jérôme Brabant, entre mystères du cosmos et souffle du vivant (14 & 15/05), mais aussi le Shido d’Aliféyini Mohamed, aka Lil’C, premier solo de cet artiste de Mayotte en compagnonnage avec Le Manège (21/05). E la Rémoise Marinette Dozeville avec ses Olympiades ardennaises, projet avec amateurs débutant le 08/06. Réactivation. Mélange, pièce faisant dialoguer Afrique, Asie et Europe de 2014 de Mié Coquempot est réactivée avec Ladji Koné dans une soirée complétée par Mellina Boubetra avec Intro, trio de femmes dansant le hip-hop dans une belle introspection (11/01). Kreation. Planètes, Stück für zehn Interpreten von Jérôme Brabant, zwischen den Geheimnissen des Kosmos und dem Atem des Lebenden (14. & 15.05.), aber auch Shido von Aliféyini Mohamed, aka Lil’C, das erste Solo dieses Künstlers aus Mayotte gemeinsam mit Le Manège (21.05.). Marinette Dozeville aus Reims mit ihren Olympiades ardennaises, Projekt mit Laien-Anfängern am 08.06.. Wiederbelebung. Mélange, ein Stück, das einen Dialog zwischen Afrika, Asien und Europa herstellt, von 2014 Mié Coquempot wird wiederaufgenommen mit Ladji Koné an einem Abend, der von Mellina Boubetra abgerundet wird, mit Intro, einem Frauentrio, das Hip-Hop tanzt (11.01.). manege-reims.eu

OPÉRA Opérette. Machine à jouer et à rire, Gosse de riche de Maurice Yvain (24/03) est la nouvelle création des Frivolités Parisiennes. Ballet. Avec Car/Men (25 & 26/05), Chicos Mambo questionne le mythe. Operette. Eine Maschine zum Spielen und Lachen, Gosse de riche von Maurice Yvain

(24.03.) ist die neue Kreation der Frivolités Parisiennes. Ballett. Mit Car/Men (25. & 26.05.), hinterfragt Chicos Mambo den Mythos. operadereims.com

SAINT-DIÉ- DES-VOSGES ESPACE GEORGES-SADOUL – LA NEF Musique. Inventeur d’un melting-pot unique, distillant tour à tour beats trip-hop, chaloupements ragga et sonorités jamaïcaines, Le Peuple de l’herbe sillonne les routes dans le sillage d’After Dusk, sorti en 2020. Nourri par une ambiance hip-hop old school, le groupe lyonnais restitue le climat anxiogène de notre étrange époque (Espace Georges-Sadoul, 19/04). Musik. Als Erfinder eines einzigartigen Schmelztiegels aus Trip-Trop-Beats, Raga und jamaikanischen Klängen zieht Le peuple de l’herbe auf den Spuren von After Dusk (2020) durch das Land. Die Gruppe aus Lyon nährt sich aus Oldschool-Hip-Hop und gibt die angsteinflößende Stimmung unserer Zeit wieder (Espace Georges-Sadoul, 19.04.). saint-die.eu

LA COMÉDIE DE REIMS

SAARBRÜCKEN SAARLÄNDISCHES STAATSTHEATER Culte. Suite de la nouvelle Tétralogie avec Die Walküre (11/02-29/06) mis en scène par le duo de choc formé par Alexandra Szemerédy et Magdolna Parditka et dirigé par Sébastien Rouland. Jeanne ! La Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski (13/04-14/06). Festivals. Festival de danse de la Sarre (0110/03) et le franco-allemand Perspectives (16-25/05). Kult. Fortsetzung des Rings mit Die Walküre (11.02.-29.06.) inszeniert vom Duo Alexandra Szemerédy und Magdolna Parditka, dirigiert von Sébastien Rouland. Jeanne ! Die Jungfrau von Orléans von Tschaikowski (16.04.-14.06.). Festivals. Tanzfestival Saar (01.-10.03.) und das deutsch-französische Perspectives (16.25.05.). theater-saarbruecken.de

SAVERNE ESPACE ROHAN Cirque. Sur fond de sonorités classiques et électroniques, What will have been (07/02) fusionne danse, trapèze et acrobaties pour une performance époustouflante. Jeune public. La 24e édition du festival Mon mouton est un lion propose moultes manifestations durant tout le mois de mai. Zirkus. Vor dem Hintergrund von Klassikund Elektrotönen verbindet What will have been (07.02.) Tanz, Trapez und Akrobatik für eine atemberaubende Performance. Junges Publikum. Die 24. Ausgabe des Festivals Mon mouton est un lion präsentiert den ganzen Mai über zahlreiche Veranstaltungen. espace-rohan.org

SCHILTIGHEIM Irvin Anneix

SAINT-LOUIS LA COUPOLE Alliage. Nourrissant sa musique de ses voyages autour du monde, la française Gabi Hartmann repousse les frontières du jazz en l’infusant de bossa nova et soul (27/03). Legierung. Die Französin Gabi Hartmann nährt ihre Musik mit ihren Reisen um die Welt und überschreitet die Grenzen des Jazz, den sie mit Bossa Nova und Soul kombiniert (27.03.). lacoupole.fr

ÉCHAPPÉE BELLE Poil à gratter. Théâtre, cabaret et satire : La Revue Scoute (12/01-18/02, La Briqueterie). Duveteux. Sur scène, des peluches forment un immense tas immobile. Puis elles s’animent, s’agencent et déploient leurs mythologie. Broutille (14/02, Le Brassin) interroge nos rapports à l’espace (à partir de 18 mois). Flauschig. Auf der Bühne bilden Kuscheltiere einen riesigen Haufen. Sie werden zum Leben erweckt und entfalten ihre Mythologie. Voller Sanftheit hinterfragt Broutille (14.02., Le Brassin) unsere Beziehungen zum Raum (ab 18 Monaten). schilick.fr POLY 264

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Saison 2024

SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER LA K’ARTONNERIE Espiègle. À rebours du stand-up alignant les punchlines, Alexis Le Rossignol propose un spectacle pareil à un dîner entre amis. Enchaînant improvisations et anecdotes percutantes, il pointe du doigt les travers de la société (12/04). mairie-schweighouse.fr

SÉLESTAT TANZMATTEN Galvanisée. Animée d’une force libératrice et d’une voix puissante, Mentissa convoque sur scène ses interrogations et doutes, oscillant entre envolées orchestrales et ballades lyriques (22/02). Begeistert. Mentissa behandelt mit ihrer starken Stimme auf der Bühne ihre Fragen und Zweifel, mit einem Wechsel zwischen orchestralen Liedern und Opernballaden (22.02.). tanzmatten.fr

ESPACE K Truqué. Expert de la tromperie, Luc Alpers est L’Enfumeur (23-25/05) par excellence. espace-k.com

JAZZDOR Hybride. Jamika & the Argonauts (15/03), rencontre entre la poésie de l’Américaine Jamika Ajalon (aperçue dans Baldwin en transit lors de JAZZDOR 2021) et une optique musicale afro-futuriste synthétisant énergie rock, hip-hop et electro. Une claque ! Hybrid. Jamika & the Argonauts (15.03.), Begegnung zwischen der Poesie der Amerikanerin Jamika Ajalon (gesehen bei Baldwin en transit bei JAZZDOR 2021) und einer afro-futuristischen Optik, die die Energie von Rock, Hip-Hop und Elektro verbindet. Wahnsinnig gut! jazzdor.com

STRASBOURG ESPACE DJANGO

SOULTZ-SOUS- FORÊTS & WISSEMBOURG LA SALINE & LA NEF Théâtre. Voyage voyage avec Bob et Moi (20/02, La Nef), tribulations du Collectif Bajour de Kingston à Miami, avec des embardées européennes et africaines pour faire le point sur les raisons du succès du reggae. Ciné-concert. The Bear (21/02, La Saline) narre la rencontre entre une petite fille et un ours polaire. Kino-Konzert. The Bear (21.02., La Saline) erzählt die Begegnung zwischen einem kleinen Mädchen und einem Eisbären. la-saline.fr — nef-wissembourg.fr

STRASBOURG ESPACE DJANGO Soul. Accueillir Jalen Ngonda (13/03), c’est une voix prodigieuse, dans la droite lignée de Marvin Gaye ou Curtis Mayfield. De la soul authentique donc, mais résolument moderne. Son récent album Come Around and Love Me, est une pépite qui met tout le monde d’accord ! Soul. Jalen Ngonda (13.03.) eine wunderbare Stimme, in direkter Linie mit Marvin Gaye oder Curtis Mayfield. Authentischer Soul also, aber definitiv modern. Das aktuelle Album Come Around and Love Me ist ein Goldstück, das jedem gefällt! espacedjango.eu 38

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Jalen Ngonda © Rosie Cohe

LA LAITERIE Surprenant. Entre ballades délicates et electro-pop fiévreuse, la montréalaise Charlotte Cardin sait aussi bien émouvoir que faire danser (23/01). Sauvage. Kim Wilde confirme son statut d’icône pop-rock avec une collection de ses plus grands succès depuis les années 1980 comme Kids in America et You keep me hangin’on (08/02). Überraschend. Zwischen zarten Balladen und fieberhaftem Elektro-Pop lädt Charlotte Cardin zum Träumen und Tanzen ein (23.01.). Wild. Kim Wilde bestätigt ihren Status als Pop-Rock-Ikone mit einer Sammlung ihrer größten Hits seit den 80er Jahren wie Kids in America und You keep me hangin’on (08.02.). artefact.org

LE MAILLON Paysage. Gros plan de 10 jours sur Alexander Vantournhout (29/05-08/06), danseur et contorsionniste présentant trois de ses

pièces, dont le captivant Through the Grapevine (29-31/05 ). Étonnant. Les 22 chaises manipulées par le Tchèque Viktor Černický dans Pli (25-27/01). Temps fort. Langues vivantes, du 11 au 28 mars avec les 10 000 gestes de Boris Charmatz (20 & 21/03, avec Pôle Sud) ou le duo Markus&Markus avec Die Brieffreundschaft (21-23/03). Come-back. Une figure engagée, Trajal Harrell, qui donne corps au Köln Concert de Keith Jarrett, auquel il ajoute quatre mélancoliques chansons de Joni Mitchell. Sept interprètes – dont lui – lancés dans une synthèse des genres allant du voguing au théâtre nô (10-12/04, présenté avec Pôle Sud). Landschaft. Ein zehntägiger Fokus auf Alexander Vantournhout (29.05.-08.06.), Tänzer und Schlangenmensch, der drei seiner Stücke präsentiert, darunter das fesselnde Through the Grapevine (29.-31.05.) Erstaunlich. Die 22 manipulierten Stühle des Tschechen Viktor Černický in Pli (25.-27.01.). Höhepunkt. Lebendige Sprachen, vom 11. bis 28. März mit 10 000 gestes von Boris Charmatz (20. & 21.03., mit Pôle Sud) oder das Duo Markus&Markus mit Die Brieffreundschaft (21.-23.03.). Come-back. Als engagierte Figur verleiht Trajal Harrell dem Köln Concert von Keith Jarrett Leben, zu dem er vier melancholische Lieder von Joni Mitchell hinzufügt. Sieben Interpreten – darunter er – für eine Synthese der Gattungen vom Voguing zum NôTheater (10.-12.04., präsentiert mit Pôle Sud). maillon.eu

OPÉRA NATIONAL DU RHIN Événement. Premier rôle wagnérien pour la superstar Michael Spyres avec Lohengrin (10-22/03 à Strasbourg, 07 & 10/04 à Mulhouse). Festival. Le très rare Guercœur d’Alberic Magnard (28/04-07/05 à Strasbourg et 26 & 28/05 à Mulhouse) est donné dans le cadre d’Arsmondo, cette année dédié à l’utopie. Danse. Un nouveau volet de Spectres d’Europe (07 & 09/06 à Colmar, 18 & 19/06 à Mulhouse et 30/06-04/07 à Strasbourg). Ereignis. Die erste Wagner-Rolle für den Superstar Michael Spyres mit Lohengrin (10.22.03. in Straßburg, 07. & 10.04. in Mulhouse). Festival. Das sehr seltene Guercœur von Alberic Magnard (28.04.-07.05. in Straßburg und 26. & 28.05. in Mulhouse) wird im Rahmen von Arsmondo gezeigt, dass in diesem Jahr der Utopie gewidmet ist. Tanz. Der neue Teil von Spectres d’Europe (07. & 09.06. in Colmar, 18. & 19.06. in Mulhouse und 30.06.-04.07. in Straßburg). operanationaldurhin.eu

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Saison 2024 à une grande artiste dont le travail a été pillé par son mari avant qu’elle ne soit invisibilisée. Festival. Micro Giboulées (21-24/03) à Strasbourg, Oberhausbergen et Schiltigheim autour de l’animisme. Génération Seishun (printemps de la jeunesse en japonais) du 16 au 19 mai. tjp-strasbourg.com

STRASBOURG TJP

TNS

Une Exposition © Michel Grasso

OPS Musique française. L’OPS et John Nelson poursuivent leur aventure autour de Berlioz (26/01) avec Michael Spyres et Joyce DiDonato ! Artiste en résidence. Le violoniste Nemanja Radulović donne le Concerto de Tchaïkovski sous la baguette d’Aziz Shokhakimov (04 & 05/04) et un programme Bach avec des musiciens de l’OPS (21/04). Französisch. Das OPS und John Nelson setzen ihre Abenteuer rund um Berlioz fort (26.01.) mit Michael Spyres und Joyce DiDonato ! Artist in residence. Der Violinist Nemanja Radulović spielt das Violinkonzert von Tschaikowski unter der Leitung von Aziz Shokhakimov (04. & 05.04.) und ein BachProgramm mit Musikern des OPS (21.04.). philharmonique.strasbourg.eu

LA POKOP Création en cours. À la tâche à venir (celle d’enterrer le monde) (13/02) est une pièce constituée de trois tableaux mettant chacun en jeu un dialogue entre deux personnages, une nuit, dans une forêt. Les auteurs Mécistée Rhea et Nanténé Traoré interrogent notre rapport à l’effondrement, au deuil et à la reconstruction du monde (13/02). lapokop.fr

PÔLE SUD Festival. EXTRAPOLE dans l’espace public (30/05-02/06). Bruxelles / Buenos Aires. L’amour du jeu, de la multiplicité complexe du sens, sont au cœur de Simple, pièce d’Ayelen Parolin (13 & 14/02). Keith & Joni. Figure engagée, Trajal Harrell donne corps au Köln Concert de Keith Jarrett, auquel il ajoute quatre mélancoliques chansons de Joni Mitchell. Sept interprètes – dont lui – lancés dans une synthèse des genres allant du voguing au théâtre nô (10-12/04,

présenté avec Le Maillon). Festival. EXTRAPOLE im öffentlichen Raum (30.05.-02.06.). Brüssel / Buenos Aires. Die Liebe zum Spiel und die komplexe Multiplizität der Sinne stehen im Zentrum von Simple, Stück von Ayelen Parolin (13. & 14.02.). Keith & Joni. Als engagierte Figur verleiht Trajal Harrell dem Köln Concert von Keith Jarrett Leben, zu dem er vier melancholische Lieder von Joni Mitchell hinzufügt. Sieben Interpreten – darunter er – für eine Synthese der Gattungen vom Voguing zum Nô-Theater (10.-12.04., präsentiert mit Le Maillon). pole-sud.fr

LES TAPS Actuelles. Le festival de lectures de textes d’auteurs contemporains (19-23/03). Empowerment. Amine Adjina et Émilie Prévosteau revisitent l’Histoire(s) de France (07-09/02) en challengeant clichés, genres et autres préjugés figés. Viripaev. Yordan Goldwaser s’attaque au grand auteur russe avec Illusions (22-25/05), quatre jeunes comédiens jouant deux couples âgés confiant leur vérité sur l’amour. taps.strasbourg.eu

THÉÂTRE DE LA CHOUCROUTERIE Culte 1. La 29e revue satirique Flamms Olympique (jusqu’au 24/03) se moque de tout et de tout le monde. Culte 2. Marcel Loeffler et Erwin Siffer se retrouvent autour d’une relecture du répertoire du jazz des années 1950 / 60 (20/03). Kult. Marcel Loeffler und Erwin Siffer interpretieren das Jazz-Repertoire der 1950er / 60er neu (20.03.). theatredelachouc.com

TJP Créations. Juliette Steiner crée Une Exposition (04-06/04), hommage plastico-théâtral

Come-Back. Nouvelle directrice, Caroline Guiela Nguyen redonne son très beau SAIGON (19-26/03), où la puissance sensible du déracinement et des vies anonymes prises dans le flot de l’histoire, avant de présenter en avant-première du Festival d’Avignon, LACRIMA (14-18/05), plongée chorale dans les récits d’ouvrières de l’ombre d’une grande maison de couture, par-delà les frontières. Nouvelles têtes. Signe des temps et d’un nouveau projet artistique en déploiement, nombreux sont les artistes programmés pour la première fois : Samuel Achache (Sans tambour, 06-14/02) dont la scénographie se détruit littéralement, Princess Isatu Hassan Bangura (Great Apes of the West Coast, 0714/02) qui propose une expérience spirituelle et corporelle pour renouer contact avec la terre et l’âme de ses ancêtres. Ou encore Adama Diop, repéré comme Tiphaine Raffier chez Julien Gosselin (Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète, 20-24/02), qui offre une odyssée moderne faisant dialoguer images filmées, théâtre, art du conte et musique en live. tns.fr

LE ZÉNITH Culte. Mika (10/03) explore une part inédite de son intimité et honore ses identités multiples, toujours en mouvement. Il y a comme toujours dans ses mélodies et ses textes cette candeur joyeuse et décalée lorsqu’elle rencontre la profondeur de son message. Retour. Groupe iconique, Simple Minds (04/04) est toujours Alive and Kicking ! Kult. Mika (10.03.) erkundet einen neuen Teil seiner Intimität und honoriert seine zahlreichen Identitäten, immer in Bewegung. Es liegt wie immer fröhliche Naivität in seinen Melodien und Texten, die auf die Tiefe seiner Botschaft trifft. Comeback. Die ikonische Gruppe Simple Minds (04.04.) ist immer noch Alive and Kicking! zenith-strasbourg.fr

STUTTGART STAATSTHEATER STUTTGART Essentiel. La création mondiale de Dora de Bernhard Lang (03/03-04/04) présente une héroïne du XXIe siècle. Grundlegend. Die Uraufführung von Dora POLY 264

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Saison 2024 von Bernhard Lang (03.03.-04.04.) präsentiert eine Heldin des 21. Jahrhunderts. staatstheater-stuttgart.de

THANN-CERNAY ESPACES CULTURELS Séparation. L’Ombre des choses (13/01, Cernay) associe comédie, marionnettes et univers magique (dès 4 ans). Trennung. L’Ombre des choses (13.01., Cernay) verbindet Komödie und Marionetten in einem magischen Universum (ab 4 Jahren). ectc.fr

THIONVILLE NEST – NORD-EST THÉÂTRE Viripaev. Yordan Goldwaser s’attaque au grand auteur russe – avant son virage réac – avec Illusions (12-14/03), quatre jeunes comédiens jouant deux couples âgés confiant leur vérité sur l’amour. Festival. L’excellente Semaine EXTRA (0813/04). nest-theatre.fr

TRIER THEATER TRIER Contemporain. Brokeback Mountain de Charles Wuorinen (02/03-12/05) narre une histoire d’amour entre deux cow-boys. Culte. Jean-Claude Berutti monte Carmen de Bizet en plein air à l’Augustinerhof (0513/07). Zeitgenössisch. Brokeback Mountain von Charles Wuorinen (02.03.-12.05.) erzählt eine Liebesgeschichte zwischen zwei Cowboys. Kult. Jean-Claude Berutti inszeniert Carmen von Bizet unter freiem Himmel im Augustinerhof (05.-13.07.). theater-trier.de

VANDŒUVRE-LÈS-NANCY

Mineralisch. Zum Klang der Kora ist Rêve de pierres (17.01.) eine poetische Hommage an den Idealen Palast des Facteur Cheval. vendenheim.fr

VESOUL THÉÂTRE EDWIGE FEUILLÈRE Cirque. Le Galactik Ensemble détruit absolument tout son décor avec une inventivité folle et jouissive dans Optraken (09/01) . Les circassiens de Le Roux défient la gravité dans Entre chiens et louves (15/03). Zirkus. Das Galactik Ensemble zerstört absolut sein gesamtes Bühnenbild mit einem verrückten und freudigen Einfallsreichtum in Optraken (09.01.) . Die Zirkusartisten von Le Roux fordern in Entre chiens et louves (15.03.) die Schwerkraft heraus. theatre-edwige-feuillere.fr

VILLAGE-NEUF RIVERHIN Culotté. Absurde, trash ou élégant ? Gérémy Crédeville ne cesse de brouiller les pistes. Longtemps, il s’est caché derrière un personnage avec son spectacle Parfait et Modeste mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, il assume les échecs, les ratés et les approximations. Il est prêt à Enfin nous dire la vérité sur qui il est (23/02). mairie-village-neuf.fr

VOSGES SCÈNES VOSGES Danse. Twelve Ton Rose de Trisha Brown et le très beau plan séquence de Maud Le Pladec Static Shot par les danseurs du Ballet de Lorraine (26/03, Thaon-les-Vosges). Cirque. Avec ses voltigeurs et trapézistes, le CirkVOST explore, sous chapiteau (place du

Champ de Mars à Épinal), les contrastes des sentiments de nos vies dans Hurt me tender (14-17/05). Tanz. Twelve Ton Rose von Trisha Brown und die sehr schöne Sequenz von Maud Le Pladec Static Shot mit den Tänzern des Ballet de Lorraine (26.03., Thaon-les-Vosges). Zirkus. Mit seinen Trapezkünstlern erkundet der CirkVOST im Zirkuszelt (Place du Champ de Mars in Épinal), die Kontraste der Gefühle unserer Leben in Hurt me tender (14.-17.05.). scenes-vosges.com

ZÜRICH OPER Décapant. Calixto Bieito monte I vespri siciliani de Verdi (09/06-13/07). Ballet. Atonement (28/04-07/06), chorégraphie de Cathy Marston. Schonungslos. Calixto Bieito präsentiert I vespri siciliani von Verdi (09.06.-13.07.). Ballett. Atonement (28.04.-07.06.), Choreographie von Cathy Marston. opernhaus.ch

TONHALLE ORCHESTER Focus. Seront les fils rouges de la saison, le violoncelliste Kian Soltani avec notamment le Concerto n°1 de Chostakovitch sous la direction de Semyon Bychkov (14 & 15/02) et l’organiste Iveta Apkalna. Culte. Début d’un cycle Mahler sous la direction de Paavo Järvi avec la Symphonie n°5 (02 & 03/02). Fokus. Rote Fäden der Saison sind der Cellist Kian Soltani insbesondere mit dem Cellokonzert Nr. 1 von Schostakowitsch unter der Leitung von Semyon Bychkov (14. & 15.02.) und dem Organisten Iveta Apkalna. Kult. Beginn eines Mahler-Zyklus unter der Leitung von Paavo Järvi mit der 5. Sinfonie (02. & 03.02.). tonhalle-orchester.ch

SCÈNES VOSGES

CCAM Théâtre. Les Possédés d’Illfurth (30/1101/12), hit du Munstrum Théâtre, dans lequel Lionel Lingelser exorcise ses propres démons. Suzanne de Baecque s’attaque à l’institution Miss France dans une satire cruellement juste (Tenir debout, 23 & 24/01). centremalraux.com

VENDENHEIM PÔLE CULTUREL LE DIAPASON Minéral. Au son de la kora, Rêve de pierres (17/01) rend un hommage poétique au Palais Idéal du facteur Cheval. 40

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L'Avare © Juliette Parisot

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DANSE TANZ

Love actually La tradition de l’ode amoureuse est au cœur de Sérénades, nouveau programme, en trois temps, du Ballet de l’Opéra national du Rhin. Die Tradition der Liebesode steht im Zentrum der Sérénades, einem neuen dreiteiligen Programm des Balletts der Opéra national du Rhin. Par Von Thomas Flagel – Photos de von Agathe Poupeney

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a chorégraphie éponyme de Balanchine sur la Sérénade pour cordes en ut majeur de Tchaïkovski (1880) est devenue un tube. Gil Harush livre sa version. « Un de mes rêves personnels » confie le Franco-Israélien qui ouvre « l’hôtel de [s]on cœur, où vivent chacun de [s]es amants passés et présents », afin de plonger entièrement dans l’aubade amoureuse. Le compositeur tient le rôle du danseur principal de la pièce, se traduisant dans un espace limité par des cordes noires, comme si les 17 interprètes œuvraient au milieu des instruments. Bruno Bouché signe lui le dernier temps de ce programme avec Pour le reste, exploration intériorisée de « notre solitude, nos besoins paradoxaux d’indépendance et de présence de l’autre ». En toile de fond, la puissance inspirante de compositions de Nina Simone (Wild is the Wind) et Tchaïkovski (Souvenirs de Florence, At Bedtime), interprétées par l’Orchestre symphonique de Mulhouse. L’ouverture de la soirée est confiée à Brett Fukuda, danseuse du Ballet depuis 2018, qui interroge le dévoiement de la muse. Muse Paradox cherche à s’affranchir du regard masculin sur la danseuse, corsetée au simple service d’une vision artistique extérieure, alors même qu’elle était à l’origine du génie artistique de l’homme en tant que déesse.

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ie gleichnamige Choreographie von Balanchine zur Serenade für Streicher in C-Dur von Tschaikowski (1880) ist ein Hit geworden. Gil Harush liefert seine Version.

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„Einer meiner persönlichen Träume“, vertraut uns der frankoisraelische Choreograph an, der „das Hotel seines Herzens öffnet, in dem jeder seiner Liebhaber der Vergangenheit und Gegenwart leben“ um voll und ganz in das verliebte Morgenständchen einzutauchen. Der Komponist nimmt die Rolle des Haupttänzers des Stückes an, das sich in einem von schwarzen Seilen abgetrennten Raum abspielt, so als ob die 17 Interpreten inmitten von Instrumenten wirkten. Bruno Bouché seinerseits präsentiert den letzten Teil dieses Programms mit Pour le reste, einer verinnerlichten Erkundung „unserer Einsamkeit, unseren paradoxen Bedürfnissen nach Unabhängigkeit und Präsenz des Anderen“. Im Hintergrund die inspirierende Kraft der Kompositionen von Nina Simone (Wild is the Wind) und Tschaikowski (Souvenirs de Florence, At Bedtime), interpretiert vom Orchestre symphonique de Mulhouse. Die Eröffnung des Abends wurde Brett Fukuda anvertraut, die seit 2018 BallettTänzerin ist und die Entgleisung der Muse untersucht. Muse Paradox versucht sich dem männlichen Blick auf die Tänzerin zu entziehen, die auf den einfachen Dienst einer äußeren künstlerischen Vision beschränkt ist, obwohl sie als Göttin der Ursprung des künstlerischen Genies des Mannes ist. À L’Opéra (Strasbourg) du 13 au 18 janvier et à La Filature (Mulhouse) vendredi 26 et dimanche 28 janvier In der Opéra (Straßburg) vom 13. bis 18. Januar und in La Filature (Mulhouse) am Freitag den 26. und Sonntag den 28. Januar operanationaldurhin.eu


Young Blood Pour sa 45e édition, le Festival du Film Max Ophüls crée l’événement en Sarre, présentant quelque 140 créations de jeunes réalisateurs. Für seine 45. Ausgabe veranstaltet das Filmfestival Max Ophüls Preis im Saarland ein Ereignis mit rund 140 Filmen von jungen Regisseuren. Par Von Raphaël Zimmermann – Photo de von Jacob Kohl (Nomades du nucléaire)

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atif de Sarrebruck, Max Ophüls (1902-1957) est un mythe du cinéma à qui l’on doit notamment le merveilleux Lola Montès avec Martine Carol : il donne son nom à un festival créé en 1980, s’attachant aux jeunes réalisateurs venus d’Allemagne, Autriche, Suisse et Luxembourg. Remis dans différentes catégories – documentaire court-, moyen-, et long-métrage – les Prix distinguent des opus souvent exaltants comme, en 2019, Une Femme mélancolique de Susanne Heinrich, qui vient questionner la notion de bonheur dans les sociétés occidentales. Dans la section Ausser Atem / À Bout de souffle se déploient des formes brèves sorties en 2023, tandis que la sélection MOP-SaarLorLux met en avant des œuvres de la région, au nombre desquelles figure Nomades du nucléaire de Tizian Stromp Zargari et Kilian Armando Friedrich, qui se plonge sur la destinée d’employés travaillant pour des entreprises sous-traitantes du secteur de l’atome français. Marie-Lou, Florian, Jérôme et Vincent sont des “invisibles”, des travailleurs précaires occupés à la maintenance des centrales, ballotés de chantier en chantier dont l’existence est faite de solitude et d’incertitude. Une lumière crue est ici jetée sur un pan sombre du capitalisme…

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er in Saarbrücken geborene Max Ophüls (1902-1957) ist eine Legende, dem man unter anderem Lola Montez mit Martine Carol verdankt: Er gab seinen Namen einem Festival, das 1980 ins Leben gerufen wurde und junge Regisseure aus Deutschland, Österreich, der Schweiz und Luxemburg vorstellt. Die Preise, die in verschiedenen Kategorien

verliehen werden – Dokumentarfilm, Kurzfilm, Mittellangfilm und Spielfilm – zeichnen oft begeisternde Werke aus, wie im Jahr 2019, Das melancholische Mädchen von Susanne Heinrich, das den Begriff des Glücks in den westlichen Gesellschaften behandelt. In der Kategorie Ausser Atem / À Bout de souffle entfalten sich Kurzfilme, die im Jahr 2023 erschienen sind, während die Auswahl MOP-SaarLorLux Werke aus der Region ins Zentrum stellt, darunter Atomnomaden von Tizian Stromp Zargari und Kilian Armando Friedrich, der sich mit den Schicksalen von Angestellten befasst, die für Subunternehmen der französischen Atomindustrie arbeiten. Marie-Lou, Florian, Jérôme und Vincent sind die „Unsichtbaren“, Arbeitnehmer in prekären Verhältnissen, die die Atomkraftwerke instandhalten, von einer Baustelle zur Nächsten, deren Existenz aus Einsamkeit und Ungewissheit besteht. Ein schonungsloser Blick wird hier auf eine düstere Seite des Kapitalismus geworfen… Dans plusieurs cinémas de la Sarre du 22 au 28 janvier In verschiedenen Kinos im Saarland vom 22. bis 28. Januar ffmop.de À GAGNER ZU GEWINNEN 3 x 2 places de cinéma pour le film de votre choix dans le programme du Festival 3 x 2 Plätze für eine Kinovorführung ihrer Wahl aus dem Festivalprogramm JOUEZ SUR SPIELEN SIE UNTER mag.poly magazine.poly

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MUSIQUE

Le Spleen de Solanin Groupe belge au succès météorique, Glauque sortait en septembre un premier album electro-rap, Les Gens passent, le temps reste. Interview avec son chanteur, Louis Lemage. Par Thomas Flagel – Photo de Jorre Janssens

Dans Pas le choix, vous rappez « Bientôt j’appellerai mon père et je lui dirai que je l’aime / Sans qu’il se pose de questions / J’viens prendre le beurre, l’épinard, la crémière / La douleur et les félicitations… » À quel point compte le regard de ceux qui vous entourent ? Dans toute relation, notamment père / fils, il y a un besoin de reconnaissance. On a besoin de s’entourer de gens qui nous valorisent et nous font nous sentir à notre place. Je chéris la saine admiration et la valorisation de l’autre. Une des caractéristiques de Glauque est de proposer des textes intimes, d’une honnêteté rare, n’hésitant pas à révéler une certaine noirceur. Je pense à Rance, un titre fort sur l’avortement et la décision de ne pas être père… Il ne faut pas trop réfléchir au regard des autres en écrivant sinon on ne le ferait pas. Mes textes n’ont d’intérêt que dans leur sincérité. Il faut donner de soi, même si c’est sombre, pour que cela résonne chez les autres. Si on gamberge, trop de raisons pour ne pas dire ces choses-là nous assaillent. Je ne veux ni être policé, ni dans le contrôle. Il y a des récurrences et échos d’un titre à l’autre. Cela vous échappe ou est-ce travaillé dans la constitution d’une cohérence d’album ? Nos titres existaient d’abord en live. Nous avions plus d’une soixantaine de maquettes plus ou moins abouties, il nous a donc fallu faire des choix difficiles en studio. Ce qui me touche revient parfois d’un titre à l’autre et cela joue dans la cohérence finale, même si le processus de décision a été très difficile pour nous. 44

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Sur Deuil, le morceau final de dix minutes, vous allumez une Lucky et on entend le grain brut de votre voix nue. Comment l’avez-vous enregistré ? Nous voulions le faire en une seule prise, du coup il m’a fallu le traverser plusieurs fois. Sur celle-ci, j’avais un bon gros glaire dans la gorge, éraillant ma voix, mais ça sonnait bien. Même avec ses défauts, c’était la bonne pour nous. Le studio a été une purge pour moi car je détestais enregistrer nos titres, se dire qu’on les figeait une fois pour toutes me paralysait. Nous venons du live, interprétant tout avec l’énergie et la vérité du moment. Là, il fallait que ça marche sur plusieurs écoutes, sans notre présence ni notre énergie physique. Et c’est très difficile.

On se sent mieux quand c’est accepté Pas quand on l’est Pas quand on sait Pas quand on s’aime Quand on accepte qu’on est tous seuls « Je suis la fêlure qui répare » entonnez-vous dans Plusieurs moi. C’est ça écrire des textes ? Tout à fait, il y a une confrontation à soi, une forme d’honnêteté compliquée à trouver dans la vie de tous les jours qui est extrêmement bénéfique pour celui

qui écrit. Et puis toucher d’autres avec ce qu’on a en soi, c’est dingue. Dans Ego, la musique s’offre une vraie place, quand le texte passe de la scansion au chant, en douceur, avant que les fulgurances de nappes sonores ne nous cueillent à nouveau. On s’approche d’une composition cinématographique… Trois musiciens m’entourent dans le groupe. Pour eux, l’ambiance cinématographique a été une source importante. La musique tient parfois du sound-design avec des ruptures et coupures extrêmement réfléchies. Qu’est-ce que Glauque écoutait pendant la genèse de l’album ? Pour être honnête, nous avions peu de choses en commun. Mon frère, qui représentait le groupe au mixage, avait une playlist de sons très précis, pour chaque morceau avec des sons (synthé…) dont il voulait qu’ils sonnent comme tel passage de sa playlist ! Moi j’écoutais Kanye West, ses albums de 2008 (808s and Heartbreak) et 2013 (My Beautiful Dark Twisted Fantasy). Il m’a donné l’énergie de l’album. Plan large sonne comme le single phare, très efficace. Vous y captez « le reflet de mon époque d’vant mon écran éteint », décrite comme « bavard[e] sur la forme, avare sur le fond ». Cinglant ! C’est rigolo que vous disiez ça, car sa sortie en premier n’a pas été aussi réfléchie pour nous. En fait, c’était le premier vraiment prêt, après un long moment sans sortir de titre. Au final, il a aussi été le plus streamé, à mon grand étonnement, car je le trouvais fort, mais pas ouvert ni très “grand public”. Et puis


MUSIQUE

c’est le texte le moins personnel de l’album, même si j’y décris ma vision de la société, où tout le monde se surexprime pour ne pas dire grand-chose au final ! Pour une fois, ce n’est pas sur moi que je tire une balle mais sur les autres. Nous avons majoritairement composé durant le confinement et j’ai tout coupé, à l’époque, pour ne pas être inondé. J’avais l’impression qu’on se perdait en débats sur l’actu, un peu anecdotiques, où les divergences d’opinions prenaient des proportions soulantes. Souvent, on dose mal ce qu’on reçoit, ce à quoi Internet nous expose. Il est sain de couper je crois, sinon tout se mélange de manière insidieuse.

Vous avez eu un succès incroyable auprès du milieu de la musique, d’un coup. Comment vit-on avec ça ? Bien en fait, parce que ça ne change rien au fond. Les gens ne nous connaissent pas, ne nous reconnaissent pas, sauf notre petit public. La bulle créée par les journalistes et les gens du milieu de la musique est loin de notre vie de tous les jours, à Namur. On a très vite pris conscience que c’était comme une bulle spéculative. On savait que Glauque n’était ni un projet grand public fédérateur, ni commercial, donc le retour à la réalité a été simple. Nous avons tous un taf à côté de la musique. En vivre serait plus un confort qu’un but ultime.

À La Rockhal (Esch-sur-Alzette) vendredi 3 février, à La Cartonnerie (Reims) mercredi 27 mars puis à La Laiterie (Strasbourg) vendredi 19 avril rockhal.lu – artefact.org

Paru chez IDOL / Auguri Labels glauque.be POLY 264 Janvier Januar 24

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MUSIQUE MUSIK

Orange is the new black Près de 30 ans de carrière mais toujours la même puissance inspirante et métissée, Orange Blossom is back ! Nach einer dreißigjährigen Karriere, aber immer noch derselben Stärke, inspirierend und gemischt: Orange Blossom is back! Par Von Thomas Flagel – Photo de von Ernest Sarino Mandap

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ien dans la musique d’Orange Blossom ni dans la voix hypnotisante de sa chanteuse – aussi envoûtante que la Libanaise Yasmine Hamdan ! – ne laisse à penser que le groupe vient de… Nantes. Ce combo trip-hop, musique du monde et influences orientales marquées par l’electro et le rock progressif ne laisse personne indifférent. Au gré de leurs pérégrinations, ils ont traversé le Mali, Cuba ou encore l’Égypte pour nourrir un nouvel album, à paraître en début d’année, dix ans après Under the Shade of Violets. Échappant à toutes les cases, le groupe se présente en version élargie en concert, métissant d’autant plus ses versions Live Sessions, dernier opus sorti, vibrant de violons, de percussions fines, de guitare chuintant le rock et de clavier doux. Hend Ahmed n’en finit pas de nous éblouir par sa capacité à nous trimballer dans un voyage halluciné, des rives du Nil aux ciels grondants, touchant l’âme comme si elle avait le double de son âge et le vécu de ces aînées fascinantes.

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ichts in der Musik von Orange Blossom, weder in der hypnotisierenden Stimme der Sängerin – ebenso betörend wie die Libanesin Yasmine Hamdan! – lässt darauf schließen, dass die Gruppe aus… Nantes stammt. Diese

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Trip-Hop-Kombo, Weltmusik mit orientalischen Einflüssen, die von Elektromusik und progressivem Rock geprägt ist, lässt niemanden kalt. Im Laufe ihrer Streifzüge haben sie Mali, Kuba oder auch Ägypten durchstreift, um ihr neues Album zu nähren, das Anfang des Jahres erscheinen wird, zehn Jahre nach Under the Shade of Violets. Die Gruppe, die durch alle Raster fällt, präsentiert sich in erweiterter Version in einem Konzert, mischt in ihren Live Sessions, dem zuletzt erschienenen Werk, vibrierende Geigen, feines Schlagzeug, Gitarren, die nach Rock schreien und zartes Klavier. Hend Ahmed fasziniert uns immer aufs Neue mit seiner Fähigkeit uns auf eine Reise mitzunehmen, zwischen den Ufern des Nils, unter grollendem Himmel, berührt sie die Seele, so als ob sie doppelt so alt wäre als sie ist und als ob sie die Erfahrung dieser faszinierenden Vorfahren hätte. À La Laiterie (Strasbourg) jeudi 22 février, au Gueulard Plus (Nilvange) vendredi 23 février et au Moloco (Audincourt) samedi 24 février In La Laiterie (Straßburg) am Donnerstag den 22. Februar, im Gueulard Plus (Nilvange) am Freitag den 23. Februar und im Moloco (Audincourt) am Samstag den 24. Februar artefact.org – legueulardplus.fr – lemoloco.com



OPÉRA OPER

China Girl Emmanuelle Bastet transpose Turandot dans une contemporanéité fantasmatique, revivifiant l’opéra de Puccini. Emmanuelle Bastet versetzt Turandot in eine phantasierte Zeitgenössigkeit und belebt die Oper von Puccini neu. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Klara Beck / Opéra national du Rhin

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xit la Chine médiévale. Bonjour un « monde fictif en prise avec des enjeux actuels : l’envahissement des images, la manipulation mentale, la violence invisible, la domination exercée par le contrôle de la pensée et par la surveillance », résume Emmanuelle Bastet. Turandot – ici présenté, et ce n’est guère commun, avec le finale complet composé par Franco Alfano après la disparition de Puccini – se déploie dans un XXIe siècle de cauchemar. Se rencontrent en effet capitalisme en folie sur fond de néons éblouissants, et totalitarisme rouge piqueté de caméras à reconnaissance faciale, sans oublier jeunes pionniers martiaux, derniers représentants d’un maoïsme… de façade. Dans cette allégorie de la Chine d’aujourd’hui, la princesse donnant son titre à l’opéra est prisonnière d’un uni48

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vers concentrationnaire, mais aussi de la passion maladive qu’entretient Calaf pour elle, car cette production zoome également avec finesse sur les enjeux psychologiques de l’œuvre.

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chluss mit dem mittelalterlichen China. Hallo, eine „fiktive Welt, die mit aktuellen Herausforderungen konfrontiert ist: die Überhandnahme der Bilder, die mentale Manipulation, die unsichtbare Gewalt, die von der Gedanken-Kontrolle und der Überwachung ausgeübte Domination“, fasst Emmanuelle Bastet zusammen. Turandot – wie es hier präsentiert wird, hat kaum eine Gemeinsamkeit mit dem kompletten Finale, wie es von Franco Alfano nach Puccinis Ableben komponiert wurde – entfaltet sich in einem albtraumhaften 21. Jahrhundert. In der Tat trifft ein

wahnsinniger Kapitalismus vor dem Hintergrund blendender Neonröhren auf einen roten Totalitarismus voller Kameras und Gesichtserkennung, ohne junge martialische Pioniere zu vergessen, die letzten Repräsentanten eines Fassaden-Maoismus. In dieser Allegorie des heutigen Chinas verleiht die Prinzessin der Oper ihren Titel und ist Gefangene eines Konzentrationslager-Universums, aber auch der krankhaften Leidenschaft, die Calaf ihr gegenüber unterhält, denn diese Produktion fokussiert sich auch mit Finesse auf die psychologischen Herausforderungen des Werkes. À l’Auditorium de l’Opéra de Dijon du 31 janvier au 4 février Im Auditorium der Opéra de Dijon vom 31. Januar bis zum 4. Februar opera-dijon.fr


OPÉRA OPER

Friends Tragédie biblique hybride de Charpentier, David et Jonathas connaît une nouvelle jeunesse sous la baguette de Sébastien Daucé. Die hybride biblische Tragödie von Charpentier, David et Jonathas erlebt unter der Leitung von Sébastien Daucé eine neue Jugend. Par Von Hervé Lévy – Photo de von Philippe Delval / Théâtre de Caen

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i l’œuvre incluait, à sa création en 1688, une pièce désormais perdue – Saül d’Étienne Chamillard –, elle se voit ici adjoindre un nouveau texte signé Wilfried N’Sondé. Entre théâtre et opéra, David et Jonathas est une variation sur l’amitié signée Marc-Antoine Charpentier, immense compositeur dont on (re)découvre ici la puissance, lui qu’on réduit trop souvent à son Te Deum. Deux hommes se retrouvent dans des camps ennemis pendant la guerre entre Israélites et Philistins, dévorés par une lutte fratricide qui les dépasse : « Vainqueur, David remporte la couronne d’Israël, mais celle-ci a le goût amer du sang de son ami. Pour accompagner Jonathas dans l’autre monde, Charpentier a composé quelques-unes de ses pages les plus bouleversantes », souligne Matthieu Dussouillez, directeur général de l’Opéra national de Lorraine. Portée par Sébastien Daucé (à la tête de l’ensemble Correspondances), cette musique nous touche en plein cœur dans la mise en scène en clairs-obscurs de Jean Bellorini, centrée sur la folie de Saül, tyran déchu qui narre cette histoire dans un vertigineux flash-back.

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as Werk, das bei seiner Uraufführung 1688 ein heute verlorenes Stück – Saül von Étienne Chamillard –, einschloss, wird heute von einem neuen Text von Wilfried N’Sondé ergänzt. Zwischen Theater und Oper ist David und Jonathan eine Variation zur Freundschaft von Marc-Antoine

Charpentier, dem großen Komponisten, dessen Stärke man hier wiederentdeckt, nachdem man ihn zu oft auf sein Te Deum reduzierte. Zwei Männer finden sich in feindlichen Lagern wieder – während des Krieges zwischen den Israeliten und den Philistern – werden vernichtet von einem Bruderkrieg, der sie überfordert: „Als Sieger gewinnt David die Krone Israels, aber diese hat den bitteren Geschmack des Blutes seines Freundes. Um Jonathan ins Jenseits zu begleiten, hat Charpentier einige seiner aufwühlendsten Seiten komponiert“, unterstreicht Matthieu Dussouillez, Generaldirektor der Opéra national de Lorraine. Von Sébastien Daucé (an der Spitze des Ensembles Correspondances) getragen, trifft uns diese Musik Mitten ins Herz, in einem Bühnenbild von Jean Bellorini, das mit Licht und Schatten spielt: Mit dem Sauls Wahnsinn im Zentrum, dem gefallenen Tyrannen, der diese Geschichte in einem schwindelerregenden Flashback erzählt. À l’Opéra national de Lorraine (Nancy) du 14 au 18 janvier, puis au Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg vendredi 26 et dimanche 28 avril In der Opéra national de Lorraine (Nancy) vom 14. bis 18. Januar, dann im Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg am Freitag den 26. und Sonntag den 28. April opera-national-lorraine.fr – theatres.lu

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EXPOSITION AUSSTELLUNG

Lux lights D’Histoires et d’art plonge dans le Luxembourg des Lumières, à travers l’œuvre de onze peintres. D’Histoires et d’art taucht in Luxemburg anhand der Werke von elf Malern in die Aufklärung ein. Par Von Julia Percheron

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omme un voyage dans le temps, le Nationalmusée de Luxembourg met en lumière 36 portraits, natures mortes et productions religieuses peints au XVIII e siècle. Accrochés du sol au plafond, ils se succèdent le long d’un unique pan de mur, recouvert d’un bleu de Prusse. Le visiteur se retrouve transporté dans un salon d’antan, foulant l’épais tapis rouge, découvrant tout d’abord la mine de plomb sur papier Province de Luxembourg offrant la clé de la capitale à la Sainte-Vierge. Une œuvre phare de Jean-Louis Gilson, à qui l’on doit aussi le mélancolique et clair-obscur Adam et Ève pleurant la mort d’Abel. Ses travaux voisinent avec l’empereur Léopold II d’Autriche, tout de rouge vêtu, réalisé par Pierre Maisonet. Est également exposée l’huile sur toile de Jean-Pierre Mathaei, Cigogne et vase à fleurs sur un socle. Éclatante, la flore brille au milieu de dorures rougeoyantes, près de son oiseau de bon augure. Particulièrement prolifiques, les artistes témoignent d’une période picturale riche dans l’histoire de l’art du pays. Chaque tableau est ainsi projeté en miroir, sur une deuxième cloison, et accompagné d’enregistrements audiovisuels renseignant sur son contexte de création.

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ie in einer Zeitreise stellt das Nationalmusée de Luxembourg 36 Portraits, Still-Leben und religiöse Darstellungen aus dem 18. Jahrhundert ins Rampenlicht. Vom Boden bis zur Decke aufgehängt, folgen sie einander an einer einzigen Wand, die in preußischem Blau gestrichen ist. Der Besucher befindet sich in einem Salon von Früher, betritt dicke rote Teppiche, entdeckt zunächst die 50

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Bleistiftmine auf Papier Die Provinz Luxemburg schenkt der Heiligen Jungfrau den Schlüssel der Hauptstadt. Ein Hauptwerk von Jean-Louis Gilson, dem man auch das melancholische Adam und Eva beweinen den Tod Abels in Clair-obscur verdankt. Diese Arbeiten stehen dem Erzherzog Leopold II. von Österreich, ganz in Rot gekleidet, von Pierre Maisonet gegenüber. Außerdem wird ein Ölgemälde von Jean-Pierre Mathaei ausgestellt, Storch und Blumenvase auf einem Sockel. Strahlend, leuchtet die Flora inmitten rötlicher Vergoldungen neben einem Vogel, der ein gutes Omen ist. Besonders produktiv zeugen die Künstler von einer reichhaltigen Bildepoche in der Kunstgeschichte des Landes. Jedes Gemälde wird auf einer zweiten Wand gespiegelt und von ausführlichen audiovisuellen Aufnahmen begleitet, die über seinen Entstehungskontext informieren. Au Nationalmusée um Fëschmaart (Luxembourg) jusqu’au 28 janvier Im Nationalmusée um Fëschmaart (Luxemburg) bis zum 28. Januar nationalmusee.lu > Atelier pour adultes Le XVIIIe siècle en peinture avec le peintre Julien Fallesen les 18/01 (17h30), 20 & 21/01 (14h) > Atelier für Kinder ab 8 Jahren Anime im Goldenen Zeitalter mit Tania Kremer und Sarah Thill am 06.01. (14 Uhr)

Légende Bildunterschrift Jean-Louis Gilson dit frère Abraham genannt Bruder Abraham, Adam et Ève pleurant la mort d’Abel Adam und Eva beweinen den Tod Abels, 1776, Collection Sammlung Musée Gaumais. Photo de von Tom Lucas / MNAHA



EXPOSITION

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L’œil intérieur À Stuttgart éclate la beauté des œuvres de Modigliani. Regards modernes replace le peintre dans le tourbillon européen de l’art.

Das innere Auge In Stuttgart explodiert die Schönheit der Werke von Modigliani. Moderne Blicke zeigt den Maler im Kontext des europäischen Wirbelsturms der Kunst. Par Von Hervé Lévy

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éritable météore au firmament de l’art, Amedeo Modigliani (1884-1920) est célébré dans une double dimension à la Staatsgalerie Stuttgart. Le premier axe exploré est celui du rapport aux femmes qu’entretient un homme qui désirait, « d’un œil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même ». Cette vision irradie dans des toiles où se rencontrent les arts premiers, les idoles cycladiques et la grâce des peintures italiennes du Quattrocento de Fra Angelico ou Botticelli, dans un étonnant syncrétisme. Les canons de la représentation sont bien connus : des yeux en amande aux pupilles inexistantes, des corps étirés aux cous démesurés, de longs nez droits et des bouches aux lèvres fines… Au début du XXe siècle, l’artiste met en scène des femmes conquérantes, des garçonnes 52

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évoquant les visions des tenants de la Nouvelle Objectivité. En témoignent de nombreux portraits androgynes comme celui d’Elena Pawlowski (1917) ou d’une jeune fille connue sous le prénom de Victoria (1917). Cheveux courts, vêtements masculins, air mélancolique et un brin désabusé. L’image de la femme est pionnière et Modigliani se fait le chroniqueur d’une conscience en gestation. De somptueux nus allongés qui ont la semblance de madones de la modernité en constituent une autre éclatante illustration. Dans ce riche parcours, qui nous replonge dans l’époque du french cancan et du cabaret, se déploient des pièces sublimes, d’une exquise esquisse à l’encre bleue de femme nue en train de danser (1909), géniale incarnation du mouvement


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même, à une rare tête de grès calcaire d’un doux hiératisme (vers 1909-1912), en passant par une huile représentant une caryatide (1911-12). Cette dernière voisine avec une sculpture de Wilhelm Lehmbruck montrant les porosités entre les deux œuvres et ouvrant sur la seconde dimension qui irrigue cette riche présentation. En juxtaposant des œuvres de Modigliani et d’autres artistes – Jeanne Mammen, Gustav Klimt, August Macke, etc. – se dessine en effet, par touches délicates, un portrait des avant-gardes de l’époque, mettant à jour de fines passerelles stylistiques, parfois presque invisibles, qui dressent les contours d’un “esprit du temps”. Ainsi est éclairant le voisinage entre une Fillette debout en tablier noir (1918), un portrait d’Herbert Reiner réalisé par Egon Schiele en 1910 et celui d’un enfant assis sur une chaise, peint par Paula ModersohnBecker en 1900. Des trois sourd une identique mélancolie, même si l’introspection et le mystère irradient, seuls, la toile de Modigliani, qui affirmait : « Quand je connaîtrai ton âme, je peindrai tes yeux. »

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ls echter Meteor am Firmament der Kunst wird Amedeo Modigliani (1884-1920) in einer doppelten Dimension in der Staatsgalerie Stuttgart gefeiert. Die erste Achse, die erkundet wird, ist jene der Beziehung zu den Frauen, die ein Mann unterhält, der „mit einem Auge die Außenwelt beobachten (wollte), um mit dem anderen sein tiefstes Inneres zu betrachten.“ Diese Vision erstrahlt in Gemälden, in denen die Primitiven Künste, die Kykladenidole und die Anmut der italienischen Malerei des Quattrocento von Fra Angelico oder Botticelli sich in einem erstaunlichen Synkretismus begegnen. Die Darstellungs-Kanons sind wohlbekannt: Die mandelförmigen Augen mit inexistenten Pupillen, die gestreckten Körper mit unverhältnismäßigen Hälsen, lange gerade Nasen und Münder mit feinen Lippen… Anfang des 20. Jahrhunderts inszeniert der Künstler erobernde Frauen, unabhängige junge Mädchen, die an die Visionen der Neuen Sachlichkeit erinnern. Davon zeugen zahlreiche androgyne Portraits wie jenes von Elena Pawlowski (1917), oder eines jungen Mädchens, das unter dem Vornamen Victoria (1917) bekannt ist. Kurze Haare, maskuline Kleidung, melancholisches Aussehen, ein bisschen desillusioniert. Das Bild der Frau ist bahnbrechend und Modigliani wird zum Chroniker eines aufkommenden Bewusstseins. Prächtige liegende Akte, die Madonnen der Moderne ähneln, illustrieren dies auf strahlende Weise. In diesem reichhaltigen Rundgang, der uns in die Zeit des French Cancan und des Kabaretts eintauchen lässt, entfalten sich überwältigende Werke, von einer herrlichen Skizze einer nackten tanzenden Frau mit blauer Tusche (1909), einer genialen Verkörperung der Bewegung selbst, zu einem seltenen Kopf aus Kalksandstein von zarter Feierlichkeit (um 1909-1912), über ein Ölgemälde, das eine Karyatide (1911-12) darstellt. Diese Letztere steht einer Skulptur von Wilhelm Lehmbruck gegenüber, was die Durchlässigkeit zwischen den beiden Werken zeigt und zur zweiten Dimension hin öffnet, die diese reichhaltige Präsentation durchzieht. Indem Werke von Modigliani mit jenen von anderen Künstlern – Jeanne Mammen, Gustav Klimt, August Macke, etc. – gegenübergestellt werden, wird in der Tat ein Portrait der Avantgarde der damaligen

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Zeit gezeichnet, das die stilistischen Parallelen zutage bringt, die manchmal fast unsichtbar sind, aber die Konturen eines „Geistes der Zeit“ skizziert. So ist die Gegenüberstellung zwischen einem Mädchen in blauer Schürze (1918), einem Portrait von Herbert Reiner, das 1910 von Egon Schiele realisiert wurde und eines auf einem Stuhl sitzenden Kindes von Paula Modersohn-Becker (1900) erleuchtend. Aus den dreien strömt eine identische Melancholie hervor, selbst wenn die Introspektion und das Geheimnis einzig das Gemälde von Modigliani erfüllen, der sagte: „Wenn ich deine Seele kenne, werde ich deine Augen malen.“ À la Staatsgalerie Stuttgart jusqu’au 17 mars In der Staatsgalerie Stuttgart bis zum 17. März staatsgalerie.de Légendes Bildunterschriften 1. Nu feminin couché avec coussin blanc Liegender Frauenakt mit weißem Kissen, c. 1917 © Staatsgalerie Stuttgart 2. Jeanne Hébuterne assise avec pull jaune Jeanne Hébuterne sitzend im gelben Pullover, 1919 © Ohara Kunstmuseum, Kurashiki

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EXPOSITION

Les Phares

À Ornans, Delacroix s’invite chez Courbet, permettant une féconde confrontation entre deux figures majeures du XIXe siècle.

Die Leuchttürme

In Ornans erlaubt Delacroix lädt sich bei Courbet ein eine fruchtbare Konfrontation zwischen zwei großen Figuren des 19. Jahrhunderts. Par Von Hervé Lévy

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ermé pour travaux, le musée Eugène Delacroix, installé dans le dernier appartement-atelier parisien du peintre, prend ses quartiers sur les bords de la Loue, invitant notamment à découvrir un versant intime de son œuvre. Une section est en effet dédiée à ses esquisses et autres travaux préparatoires qu’il ne montrait pas, offrant une plongée dans le laboratoire de la création : la pose théâtrale de son Étude d’homme nu dit Le Polonais (vers 1821-22) exalte une virilité triomphante qui puise ses racines chez Michel-Ange, annonçant déjà la modernité de l’auteur de La Liberté guidant le peuple. Mais le plus intéressant reste le dialogue extrêmement subtil qui se noue, au fil des salles, entre deux monstres

sacrés, dont Émile Zola résuma l’importance dans L’Œuvre : « Ils ne sont que deux, Delacroix et Courbet. Le reste, c’est de la fripouille… » Le « vieux lion romantique, (…) un décorateur qui faisait flamber les tons » et le « rude ouvrier (…) d’un métier absolument classique » ont en effet bien plus à se dire qu’on pourrait l’imaginer de prime abord. Preuve en est apportée dans l’atmosphère feutrée d’un cabinet d’arts graphiques où une fine Étude de deux paons, d’un cygne et d’un cheval (1854) du premier voisine avec une encre sublime du second, Les Amants dans la campagne (vers 1867).Ou encore dans une partie dédiée aux fresques : Courbet en réalisa dans son atelier d’Ornans – avec de fascinants panoramas paysagers – tandis que Delacroix décora de nombreux édifices, dont L’abbaye de Valmont, un dessus de porte représentant Léda et le Cygne (1834) mêle mythologie antique et élans XIXe, exerçant une durable fascination. Une section entière de l’exposition explore en outre frontalement Une Relation méconnue. On ne sait ni si les deux hommes se rencontrèrent, ni si les mots de l’aîné sur son cadet rapportés par Francis Wey sont exacts : « Voilà un novateur, un révolutionnaire aussi ; il éclot tout à coup, sans précédent ; c’est un inconnu ! » N’en demeure pas moins que Delacroix, gloire de l’art français célébré lors de l’Exposition universelle de 1855, s’intéressa au jeune loup en quête de reconnaissance qui admirait secrètement son aîné, tout en le brocardant comme certains brisèrent des idoles, assénant qu’il « serait un très grand peintre si le relâchement, le dévergondage de ses formes n’arrivait pas jusqu’au fantastique. » Voilà bel exemple d’un conflit de générations… Si les hommes ne sont plus là, les toiles témoignent de leur génie et mènent de silencieuses discussions par-delà les ans. Tellement dissemblables Pirate prisonnier du dey d’Alger (1844) de Courbet et Roméo et Juliette (1851) de Delacroix sont pourtant nimbés d’une identique intensité dramatique, qui sourd du caractère spectral de drapés évoquant des linceuls, tout autant que du jeu entre pénombre et lumière.

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as wegen Renovation geschlossene Musée Eugène Delacroix, das im letzten Appartement-Atelier des Malers in Paris liegt, installiert sich an den Ufern der Loue, lädt insbesondere dazu ein, eine intime Seite seines

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Légendes Bildunterschriften 1. Roméo et Juliette (scène des tombeaux des Capulets) Romeo und Julia (Szene des Grabes der Capulets), 1851. Paris, musée national Eugène-Delacroix © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski 2. Pirate prisonnier du dey d’Alger Gefangener Pirat des Deys von Algier, 1844. Ornans, musée départemental Gustave Courbet © Musée départemental Gustave Courbet / Photo : Pierre Guenat

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Werkes zu entdecken. Eine Abteilung ist in der Tat seinen Skizzen und anderen vorbereitenden Arbeiten gewidmet, die er nicht zeigte, welche ein Eintauchen in das Labor der Kreativität bieten: Die theatralische Pose seiner Studie eines nackten Mannes genannt Der Pole (um 1821-22) rühmt eine triumphierende Virilität, die bei Michelangelo wurzelt und schon die Modernität des Autors von Die Freiheit führt das Volk ankündigt. Aber das Interessanteste bleibt der extrem subtile Dialog, der sich im Laufe der Säle zwischen zwei Großen entspannt, deren Stellenwert Émile Zola in Das Werk zusammenfasst: „Sie sind nur zwei, Delacroix und Courbet. Der Rest ist Lumpenpack…“ Der „alte romantische Löwe, (…) ein Dekorateur, der die Töne entflammt“ und der „harte Arbeiter (…) eines absolut klassischen Berufs“ haben sich in der Tat sehr viel mehr zu sagen als man sich denken könnte. Der Beweis dafür wird in der gedämpften Atmosphäre eines Graphikkabinetts geliefert, in dem eine feine Studie zweier Pfauen, eines Schwans und eines Pferdes (1854) des Ersten einer wunderbaren Tuschezeichnung des Zweiten gegenübersteht, Die Liebenden auf dem Land (um 1867), oder auch in einem Ausstellungsteil, der Fresken gewidmet ist. Courbet realisierte sie in seinem Atelier in Ornans – mit faszinierenden Landschafts-Panoramen – während Delacroix zahlreiche Gebäude dekorierte, darunter die Abtei von Valmont: Eine Supraporte die Leda mit Schwan (1834) darstellt, eine Mischung aus antiker Mythologie und dem Schwung des 19. Jahrhunderts, die immer noch fasziniert.

Eine ganze Abteilung der Ausstellung erkundet unter anderem frontal Eine verkannte Beziehung. Man weiß weder ob die beiden Männer sich begegnet sind, noch ob die Worte des Älteren über den Jüngeren, die von Francis Wey überliefert wurden, exakt sind: „Er ist ein Neuerer, auch ein Revolutionär; er blüht auf einmal auf, ohne Präzedens ; er ist ein Unbekannter!“ Nichtsdestotrotz interessiert sich Delacroix, der Ruhmesträger der französischen Kunst, der bei der Weltausstellung von 1855 gefeiert wurde, für den ehrgeizigen jungen Mann auf der Suche nach Anerkennung, der heimlich den Älteren bewunderte und ihn gleichzeitig verspottete, wie manche, die Idole zerstören, gab er von sich, dass „er ein sehr großer Maler wäre, wenn das Nachlassen, die Zügellosigkeit und ihre Formen nicht bis zum Phantastischen führten.“ Ein schönes Beispiel für einen Generationskonflikt… Auch wenn die Männer nicht mehr da sind, zeugen die Gemälde von ihrem Genie und führen stille Diskussionen über die Jahre hinweg. So unähnlich sich der Gefangener Pirat des Deys von Algier (1844) von Courbet und Romeo und Julia (1851) von Delacroix auch sind, so sind sie überzogen von der selben dramatischen Intensität, welche aus dem gespenstischen Charakter von Drapierungen hervorquillt, die an Leichentücher erinnern, ebenso wie vom Spiel zwischen Halbdunkel und Licht. Au Musée Courbet (Ornans) jusqu’au 4 février Im Musée Courbet (Ornans) bis zum 4. Februar musee-courbet.fr POLY 264 Janvier Januar 24

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A Head Full of Dreams

Avec Mondes rêvés, la kunsthalle messmer immerge le visiteur dans les univers poétiques de Marc Chagall. Mit Geträumte Welten lässt die kunsthalle messer den Besucher in die poetischen Universen von Marc Chagall eintauchen. Par Von Raphaël Zimmermann

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n personnage au sourire plein de tendresse est posé à côté d’un arbre où s’ébattent des volatiles en pacifique essaim. Il tient un petit animal palpitant dans ses mains : La Chasse aux oiseaux (1961), réalisée pour illustrer le Daphnis et Chloé de Longus, se déploie dans un camaïeu de violets et de verts. Cette composition est un concentré de la délicatesse irriguant les 120 œuvres de Marc Chagall (1887-1985) ici accrochées. Sur les cimaises alternent aquarelles, monotypes, gravures colorées à la main et autres lithographies en couleur – ainsi que des photos d’atelier signées Suzie Maeder – reflétant les mille et un aspects d’un corpus attachant. Ailleurs, une sirène séraphique flotte dans le ciel d’un bleu profond de La Baie des anges (1961), vision idyllique de Nice tout autant que l’est celle de Paris dans Bouquet à la Tour Eiffel (1958) et son explosion efflorescente de teintes extatiques. D’autres pièces tirées de la série Cirque (1967) – d’extraordinaires acrobates à vélo –, des Fables de La Fontaine (1961)… complètent un tableau d’une poésie ébouriffante.

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ine Figur mit einem Lächeln voller Zärtlichkeit steht neben einem Baum, in dem sich Vögel in einem friedlichen Schwarm versammeln. Sie trägt ein kleines, zitterndes Tier in ihren Händen: Der Vogelfang (1961), der geschaffen wurde, um Daphnis und Chloe von Longos zu illustrieren,

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entfaltet sich in violetten und grünen Farbschattierungen. Diese Komposition ist ein Konzentrat der Finesse, die die 120 Werke von Marc Chagall (1887-1985), die hier gezeigt werden, ausmacht. An den Wänden wechseln sich Aquarelle, Monotypien, von Hand kolorierte Gravuren und bunte Lithographien ab – sowie Atelierphotographien von Suzie Maeder – die die tausendundeinen Aspekte eines reizvollen Korpus widerspiegeln. An anderer Stelle schwimmt eine engelsgleiche Meerjungfrau in einem tiefblauen Himmel von Die Bucht der Engel (1961), einer idyllische Vision von Nizza, ebenso wie jene von Paris in Bouquet und Eiffelturm (1958) und ihre blühende Explosion verzückender Farben. Andere Werke aus der Serie Zirkus (1967) – außerordentliche Akrobaten auf dem Fahrrad – bis zu den Fabeln von La Fontaine (1961) vervollständigen eine unglaublich poetische Ausstellung. À la kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl) jusqu’au 25 février In der kunsthalle messmer (Riegel am Kaiserstuhl) bis zum 25. Februar kunsthallemessmer.de

Légendes Bildunterschriften 1. La Baie des anges Die Bucht der Engel, 1961 © VG-Bildkunst, Bonn 2023 2. Pause de midi estivale Sommerliche Mittagspause, 1961 © VG-Bildkunst, Bonn 2023


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EXPOSITION

Concept store Sarkis s’empare de la Staatliche Kunsthalle Baden-Baden avec 7 jours, 7 nuits. À la rencontre d’un artiste conceptuel majeur. Sarkis erobert die Staatliche Kunsthalle Baden-Baden mit 7 Tage, 7 Nächte. Begegnung mit einem großen konzeptuellen Künstler. Par Von Hervé Lévy — Photos de von Stefan Altenburger, portrait de von Geoffroy Krempp

«J’

ai bien connu la Kunsthalle, que je visitais régulièrement avec mes étudiants », glisse Sarkis dans un sourire. Né en 1938, il dirigea le département Art des Arts déco de Strasbourg, pendant toute la décennie 1980. C’est aujourd’hui lui qui occupe intégralement l’institution allemande, mettant les lieux en scène dans une exposition dont le titre reprend celui d’une installation polyphonique rythmant le parcours : 7 jours, 7 nuits (2016-2019) rassemble autant de compositions à la semblance d’espaces intimes de méditation investissant, chacune, une salle, et y entrant en résonance avec d’autres œuvres du plasticien. Composite et cohérent, cet ensemble éminemment introspectif questionne la place de l’artiste dans nos sociétés, entre résilience et résistance, tout autant que le rôle de son atelier, à la fois cocon protecteur

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et espace d’ouverture sur des horizons politiques. Toute aussi impressionnante est l’œuvre participative occupant la grande salle du bâtiment. Immense table où sont posés vingt bols, cet Atelier d’aquarelle dans l’eau (2005) invite à vivre une expérience plastique où les pigments se dissolvent en volutes colorées dans l’onde formant des circonvolutions abstraites, éphémères et poétiques. Voilà invitation à interroger l’histoire de l’art, puisque la couleur se voit libérée du carcan du support, toile ou papier, dans une incroyable fluidité. Au fond, se découvre un arc-en-ciel de néon créé pour l’exposition (Zu den Kindern, 2023), nouvel avatar d’un motif initié en 2014, cette fois dédié aux enfants qui nous emportent dans l’avenir. En appelant à l’intelligence et à la sensibilité du visiteur, cet espace de réflexion

qu’est l’exposition est irrigué par une notion fondamentale dans l’œuvre de Sarkis, celle de “Kriegsschatz” (trésor de guerre). « Le 17 août 1976, en visitant le Museum für Völkerkunde de Berlin, j’ai observé les sculptures africaines, puis les sculptures esquimaudes. Je me suis aperçu qu’elles étaient exposées de la même manière. Des socles et un éclairage identiques. Une même température de 21° C dans les salles. J’étais en rage. Cela m’a révolté, comme si elles étaient devenues dissociables des environnements où elles étaient nées », s’emporte l’artiste. Depuis, il applique cette analyse critique à l’histoire coloniale (notamment dans une étonnante Chorégraphie), mais aussi à tout le champ plastique puisque l’art occidental est corseté par des faisceaux de logiques d’oppression d’origines multiples. Rejoignant l’historien de l’art Aby Warburg,


AUSSTELLUNG

l’artiste – mettant en lumière l’existence propre des objets qui exsudent leur histoire souvent frappée du sceau de la douleur – souligne que la souffrance est un patrimoine commun à l’Humanité.

„I

ch kenne die Kunsthalle gut, die ich regelmäßig mit meinen Studenten besichtige“, erwähnt Sarkis (geboren 1938) mit einem Lächeln, womit er darin erinnert, dass er die KunstFakultät der Hochschule für dekorative Künste in Strasbourg ab 1980 für ein Jahrzehnt lang leitete. Heute nimmt er die deutsche Institution vollständig ein, inszeniert den Ort in einer Ausstellung, deren Titel jenen einer polyphonen Installation übernimmt, die den Rundgang unterteilt: 7 Tage, 7 Nächte (2016-2019) vereint ebenso viele Kompositionen, die an intime Meditationsräume erinnern, die jeweils einen Saal belegen, wo sie mit anderen Werken des Künstlers in einen Dialog treten. Bunt gemischt und kohärent stellt dieses zutiefst introspektive Ensemble den Platz des Künstlers in unseren Gesellschaften in Frage, zwischen Resilienz und Widerstand, ebenso wie die Rolle seines Ateliers, das gleichzeitig ein beschützender Kokon und ein Raum der Öffnung zu politischen Horizonten ist. Ebenso beeindruckend ist das partizipative Werk, das den großen Saal des Gebäudes belegt. Ein riesiger Tisch, auf dem zwanzig Schüsseln stehen, die-

ses Atelier d’aquarelle dans l’eau (2005) lädt dazu ein eine plastische Erfahrung zu machen, in der sich die Pigmente in bunten Spiralen in einer Welle auflösen, die abstrakte, vergängliche und poetische Windungen bilden. Eine Erfindung, um die Kunstgeschichte zu hinterfragen, da die Farbe hier vom Zwang des Untergrundes, Leinwand oder Papier, in einer unglaublichen Flüchtigkeit befreit wird. Im Hintergrund entdeckt man einen neonfarbenen Regenbogen, der für die Ausstellung geschaffen wurde (Zu den Kindern, 2023), einen neuen Avatar eines im Jahr 2014 entstandenen Motivs, das diesmal den Kindern gewidmet ist, die uns in die Zukunft führen. Indem er das Intellekt und die Sensibilität des Besuchers anspricht, ist dieser Raum der Überlegung, den die Ausstellung darstellt, durchdrungen von einem fundamentalen Begriff im Werk von Sarkis, dem „Kriegsschatz“. „Am 17. August 1976, während ich das Museum für Völkerkunde in Berlin besichtigte, habe ich die afrikanischen und eskimoischen Skulpturen betrachtet. Mir fiel auf, dass sie auf dieselbe Art und Weise ausgestellt wurden. Identische Sockel und Beleuchtung. Eine selbe Temperatur von 21° C in den Sälen. Ich war wütend. Es hat mich empört, so als ob sie trennbar von der Umwelt geworden wären, in der sie geboren wurden“, erregt sich der Künst-

ler. Seitdem wendet er diese kritische Analyse auf die Kolonialgeschichte an (insbesondere in einer erstaunlichen Chorégraphie), aber auch auf das gesamte Feld der plastischen Künste, denn die westliche Kunst wird von zahlreichen Strängen einer Unterdrückungslogik vielfachen Ursprungs eingeengt. Der Künstler, der mit dem Kunsthistoriker Aby Warburg übereinstimmt – indem er die eigenständige Existenz der Objekte in den Vordergrund rückt, die ihre Geschichte ausschwitzen, die oft das Siegel des Schmerzes trägt – unterstreicht, dass das Leiden ein gemeinsames Kulturerbe der Menschheit ist. À la Staatliche Kunsthalle (Baden-Baden) jusqu’au 4 février In der Staatlichen Kunsthalle (Baden-Baden) bis zum 4. Februar kunsthalle-baden-baden.de > L’exposition se clôture par un symposium intitulé Les Anonymes (02-04/02) > Die Ausstellung endet mit einem Symposium unter dem Titel Die Anonymen (02.-04.02.) > L’installation Atelier d’aquarelle dans l’eau est activée au cours d’ateliers qui se déroulent les jeudis et vendredis de 10h30 à 13h30 et les samedis et dimanches de 12h à 15h. Inscription obligatoire sur info@kunsthalle-baden-baden.de > Die Installation Atelier d’aquarelle dans l’eau wird im Zuge von Ateliers aktiviert, die jeden Donnerstag und Freitag von 10:30-13:30 Uhr und jeden Samstag und Sonntag von 12-15 Uhr stattfinden. Anmeldung erforderlich unter info@kunsthalle-baden-baden.de POLY 264 Janvier Januar 24

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EXPOSITION

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Padam, padam, padam Le Mythe de Paris. Photographie 1860-1960 balaye à Sarrebruck un pan de l’histoire sociale et historique de la ville lumière. Mythos Paris. Fotografie 1860-1960 durchforstet in Saarbrücken eine Seite der sozialen und historischen Geschichte der Stadt der Lichter. Par Von Thomas Flagel

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es mythiques halles de Paris, brillant dans la nuit et frétillant d’activité au loin, immortalisées par Romain Urhausen au début des années 1960. La photographie, choisie pour affiche de cette exposition d’ampleur à la Moderne Galerie du Saarlandmuseum, appartient à une série sur « le ventre de Paris », avec carcasses de barbaque, empilement sans fin de montagnes de cagettes de fruits et légumes. Toute une époque, celle d’avant les supermarchés et la consommation de masse. À sa manière, elle témoigne d’un temps compté, des transformations en cours à l’instar d’un Marville documentant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les grands travaux de Paris – et donc ses bidonvilles. Les temps changent et la photographie grave une époque, donne à voir pour l’avenir. Eugène Atget tire le portrait des marchands ambulants et de leurs enfants. Là un rémouleur, ici une cardeuse de matelas, plus loin un vendeur de fleurs ou de cressons, un joueur d’orgue de barbarie au tournant de 1910. Il y a même un

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véritable moulin à Montmartre, proposant contre menuemonnaie de servir de point de vue sur la capitale. La réalité des classes populaires se veut sujet à part entière, comme l’est celle des petits bistrots où posent les serveurs derrière les vitres, quand ils ne sont pas flous, tels des fantômes. Il faut dire que les temps de pose sont encore longs. La redécouverte dans les collections d’un album avec 31 clichés originaux de Paris d’Édouard Baldus, datant de 1860, a servi de déclencheur à l’exposition. Les monuments iconiques s’y dévoilent dans leur jus originel : Notre-Dame et ses échafaudages, l’obélisque de la Concorde ou l’Arc-de-Triomphe comme au milieu de nulle part. Pas de voiture, à peine quelques pavés ici et là, souvent de la terre et quelques immeubles alentour. Très peu de Parisiens, tout juste deux hommes portant casquette, chapeau et canne conversant aux Tuileries, les autres ayant trop bougé pour être fixés par le procédé chimique d’alors. Des ombres fugaces se distinguent autour de la fon-


AUSSTELLUNG

taine Saint-Michel ou au bord de l’eau menant au pont des Arts. Tous les grands photographes sont de la partie : Brassaï (une femme riant dans un troquet entre deux matelots), Man Ray, Nadar, Sabine Weiss (la bataille rangée des enfants aux Tuileries) et ses deux couples d’amoureux s’embrassant sur un banc, comme un écho au Baiser de l’Hôtel de Ville de Doisneau, Cartier-Bresson immortalisant Giacometti traversant la rue d’Alésia sous la pluie, l’imper sur la tête, voisine dans l’accrochage avec le portrait du sculpteur dans son atelier par Gisèle Freund. Les murs consacrés à cette dernière dévoilent sa fibre sociale : Les Goudronneurs en contre-jour dans les fumées de l’enrobée, Les Clochards de Beaubourg taillant la croûte, etc. Les plus belles découvertes restent les portraits de travestis et trans de Christer Strömholm, au début des années 1960, un brin de défi dans le regard, ou celles d’Otto Steinert (et de son élève Edith Buch-Duttlinger), qui marqua Sarrebruck avec ses expos sur la subjektive fotografie : il secoue son appareil en cercles pour “dessiner” des traînées sur la pellicule ou cadre des accumulations de chaises, amorçant une modernité certaine.

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ie legendären Pariser Markthallen, die nachts erstrahlen und vor Aktivität vibrieren, wurden Anfang der 1960er Jahre von Romain Urhausen verewigt. Die Fotografie, die als Plakat für diese große Ausstellung in der Modernen Galerie des Saarlandmuseums ausgewählt wurde, gehört zu einer Serie zu „der Bauch von Paris“, mit Gerippen von Fleisch, unendlichen Stapeln von Obst-und Gemüsekisten. Eine ganze Epoche, jene vor den Supermärkten und dem Massenkonsum. Auf ihre Weise zeugt sie von einer Zeit, die angezählt ist, den Veränderungen, die im Gange sind, wie bei einem Marville, der in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts die großen Umbauarbeiten in Paris dokumentiert – und damit seine Elendsviertel. Die Zeiten wandeln sich und die Fotografie hält eine Epoche fest, zeigt sie für die Zukunft. Eugène Atget portraitiert die Straßenhändler und ihre Kinder. Hier ein Scherenschleifer, dort eine Matratzen-Wollkämmerin, Blumen-oder Kresseverkäufer, ein Leierkasten-Spieler um 1910. Es gibt sogar eine echte Mühle in Montmartre, die gegen etwas Kleingeld als Aussichtspunkt über die Hauptstadt dient. Die Realität der Arbeiterklasse ist ein Thema für sich, wie jenes der kleinen Bistrots in denen Kellner hinter dem Fenster posieren, wenn sie nicht unscharf sind, wie Gespenster. Man muss sagen, dass die Belichtungszeiten noch lang sind. Die Wiederentdeckung eines Albums mit 31 Original-Aufnahmen von Paris von Édouard Baldus aus dem Jahr 1860 diente als Ausgangspunkt für die Ausstellung. Die ikonischen Monumente zeigen sich hier in ihrem Original-Zustand: Notre-Dame und ihre Gerüste, der Obelisk an der Concorde oder der Arc-deTriomphe wie Mitten im Nirgendwo. Kein Auto, kaum einige Pflastersteine hier und dort, oft Erde und wenige Gebäude ringsumher. Sehr wenige Pariser, gerade mal zwei Männer mit Kappe, Hut und Stock, die sich im Jardin des Tuileries unterhalten, die anderen haben sich zu sehr bewegt, um von der damaligen chemischen Methode erfasst zu werden. Flüchtige Schatten erkennt man rund um den Brunnen SaintMichel oder am Ufer des Wassers, das zum Ponts des Arts führt. Alle großen Fotografen sind mit von der Partie: Brassaï

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(eine lachende Frau in einer Kneipe zwischen zwei Matrosen), Man Ray, Nadar, Sabine Weiss (das Handgemenge der Kinder im Jardin des Tuileries) und seine zwei Liebespaare, die sich auf einer Bank küssen, wie ein Echo auf den Kuss vor dem Hôtel de Ville von Doisneau, Cartier-Bresson der Giacometti beim Überqueren der Rue Alésia im Regen verewigt, mit dem Regenmantel auf dem Kopf, das in der Hängung dem Portrait des Bildhauers in seinem Atelier von Gisèle Freud gegenübersteht. Die Wände, die Letzterer gewidmet sind, bringen ihre soziale Seite hervor: Die Asphaltierer im Gegenlicht im Dampf des Asphalts, Die Obdachlosen von Beaubourg, die eine Kleinigkeit essen. Die schönsten Entdeckungen bleiben die Portraits der Transvestiten und Transen von Christer Strömholm, Anfang der 1960er Jahre, mit einem Funken Herausforderung im Blick, oder jene von Otto Steinert (und seiner Schülerin Edith Buch-Duttlinger), der Saarbrücken mit seinen Ausstellungen zur subjektiven fotografie geprägt hat: Er schwenkt seine Kamera im Kreis um Spuren auf den Film zu „zeichnen“ oder nimmt Türme aus Stühlen auf, was den Beginn einer gewissen Modernität markiert. Au Saarlandmuseum – Moderne Galerie (Sarrebruck) jusqu’au 10 mars Im Saarlandmuseum – Moderne Galerie bis 10. März modernegalerie.org – kulturbesitz.de

Légendes Bildunterschriften 1. Sabine Weiss, Amoureux s’embrassant un soir de 31 décembre Verliebte, die sich am Abend des 31. Dezembers küssen, 1956, Bibliothèque nationale de France, Paris. 2. Eugène Atget, Cabaret de l’Homme Armé, rue des Blancs-Manteaux, 4e arrondissement, 1900, Musée Carnavalet, Paris.

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EXPOSITION

Orient-Express À Dijon, embarquement pour une traversée du XVIIIe au XXe, À portée d’Asie. In Dijon geht man auf eine Reise vom 18. bis ins 20. Jahrhundert mit À portée d’Asie. Par Von Julia Percheron – Photo de von Philippe Bornier

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ade et ivoire sculptés, poupées japonaises, gravures, porcelaines, laques… plus de 350 œuvres, dormant pour la plupart dans les réserves d’institutions françaises et chez des collectionneurs, sortent à présent de leur sommeil. « Une centaine proviennent des collections de la ville de Dijon et pas moins de 250 autres sont originaires des Musées des Beaux-Arts de Paris, du Louvre ou encore du Quai Branly », détaille Catherine Tran-Bourdonneau, commissaire d’exposition. Scindé en trois parties explorant l’art et l’histoire de l’Extrême Orient aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, le parcours se présente comme une création de micro-intérieurs dans lesquels le visiteur se promène. « Nous avons par exemple ressorti de nos fonds le paravent de Coromandel, redécouvert par hasard. Il n’avait pas été présenté au public depuis au moins cent ans », poursuit la responsable des collections extra-européennes du Musée des Beaux-Arts. Mesurant plus de trois mètres de long et près d’un mètre cinquante de haut, cet assemblage de huit panneaux dévoile une scène de palais foisonnante, où danseuses et musiciennes fêtent l’arrivée d’une délégation et de son général. « Les couleurs bleue, verte et rouge sont éclatantes et contrastent parfaitement avec le fond noir de ce décor laqué », précise-t-elle. A contrario, au milieu du circuit le gigantisme cède la place à des miniatures sculptées. Installées dans une dizaine de petites niches, dragon-carpe ou luduan (créature chinoise 62

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légendaire, mi-chien mi-lion), se pavanent dans un bestiaire vivant, non loin de poupées du XIXe, confiées par les Beaux-Arts de Rouen et « mises en scène auprès de tireurs de pousse-pousse. » vous avez dit japon ? Autre prêt venant cette fois-ci du Musée du quai Branly – Jacques Chirac : une statuette de samouraï en étain, bois et paille de riz. Recouverte de rouge et d’or, elle porte l’armure traditionnelle des guerriers japonais et symbolise la fête des garçons, une journée célébrant les enfants, leur santé et leur croissance. Quant aux amateurs de manga, ils devraient trouver leur bonheur dans une section entièrement réservée aux livres et rouleaux illustrés. Parmi eux se détache « Les Cent vues du Mont Fuji, livre iconique d’Hokusai, auteur et artiste à qui l’on doit notamment la fameuse estampe de La Grande Vague de Kanagawa », sourit la commissaire. Enfin, un volet contemporain s’attarde sur les peintures et dessins à l’encre de Gentaro Murakami. Né au sud de l’archipel nippon, il vit aujourd’hui dans la capitale de Bourgogne et expose des scènes quotidiennes de son pays natal, inspirées d’une collection de photos qui soulignent le lien entre tradition et industrialisation. En témoigne le tableau figurant l’exil d’une femme à Shanghai, drapée d’un kimono, faisant ses adieux à ses parents restant en province.


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ade und geschnitztes Elfenbein, japanische Puppen, Gravuren, Porzellan, Lackarbeiten… mehr als 350 Objekte, die in der Regel in den Lagern französischer Institutionen und bei Sammlern schlafen, werden nun zum Leben erweckt. „Rund hundert von ihnen stammen aus den Sammlungen der Stadt Dijon und nicht weniger als 250 aus dem Musée des Beaux-Arts de Paris, dem Louvre oder auch dem Quai Branly“, erklärt die Kuratorin der Ausstellung Catherine Tran-Bourdonneau. Der dreiteilige Rundgang, der die Kunst und Geschichte des Fernen Ostens im 18., 19. und 20. Jahrhundert erkundet, präsentiert Mini-Inneneinrichtungen, durch die der Besucher spazieren kann. „Wir haben zum Beispiel aus unseren Sammlungen den Coromandel-Paravent hervorgeholt, der durch Zufall wiederentdeckt wurde. Er wurde dem Publikum seit mindestens hundert Jahren nicht präsentiert“, fährt die Verantwortliche der außereuropäischen Sammlungen des Musée des Beaux-Arts fort. Mit mehr als drei Metern Länge und einer Höhe von fast eineinhalb Metern, präsentiert diese Assemblage von acht Tafeln eine üppige Palast-Szene, in der Tänzerinnen und Musikerinnen die Ankunft einer Delegation und ihres Generals feiern. „Die blauen, grünen und roten Farben sind strahlend und kontrastieren auf perfekte Weise mit dem schwarzen Hintergrund dieser Lackarbeit“, präzisiert sie. Im Umkehrschluss lässt der Gigantismus im Zentrum des Rundgangs Platz für Miniatur-Skulpturen. In rund zehn kleinen Nischen präsentiert, stolzieren Karpfen-Drachen und Luduan (legendäre chinesische Kreaturen, halb-Hund, halb-Löwe) in einem lebendigen Bestiarium herum, nicht weit von den Puppen aus dem 19. Jahrhundert entfernt, die aus dem Musée des Beaux-Arts de Rouen stammen und „in der Nähe von Rikschas inszeniert werden.“

sie sagten japan? Eine weitere Leihgabe, die diesmal aus dem Musée du quai Branly – Jacques Chirac stammt: Eine Samurai-Figur aus Zinn, Holz und Reisstroh. Mit roter Farbe und Gold bedeckt, trägt sie eine traditionelle Rüstung der japanischen Krieger und symbolisiert das Fest der Jungen, einen Tag, der die Kinder, ihre Gesundheit und ihr Wachstum feiert. Manga-Liebhaber finden ebenfalls ihr Glück in einer Abteilung, die ganz und gar Büchern und Rollen mit Illustrationen gewidmet ist. Darunter sticht „Die hundert Ansichten des Berges Fuji hervor, das legendäre Buch von Hokusai, Autor und Künstler, dem man unter anderem den Holzschnitt der Großen Welle von Kanagawa verdankt“, sagt die Kuratorin mit einem Lächeln. Und schließlich befasst sich der zeitgenössische Abschnitt mit den Gemälden und Tuschezeichnungen von Gentaro Murakami. Im Süden des japanischen Archipels geboren, lebt er heute in der Hauptstadt des Burgunds und stellt Alltagsszenen aus seinem Heimatland aus, inspiriert von einer Photographie-Sammlung, die die Beziehung zwischen Tradition und Industrialisierung unterstreicht. Davon zeugt das Gemälde, dass das Exil einer Frau in Shanghai darstellt, in einen Kimono gehüllt, die Abschied von ihren Eltern nimmt, die in der Provinz bleiben. Au Musée des Beaux-Arts de Dijon jusqu’au 22 janvier Im Musée des Beaux-Arts de Dijon bis 22. Januar beaux-arts.dijon.fr > Haïkus présentés par Olivier Py, Jean-Philippe Morel et Franck Vaillant, samedi 13 janvier (19h) > Visites thématiques les samedis 06, 13 et 20/01 et les dimanches 14 & 21/01 (14h30)

Légende Bildunterschrift Poupée de l’impératrice pour la fête des petites filles Puppe der Kaiserin für das Fest der kleinen Mädchen (hina-ningyō), Japon Japan, Tokyo, 1re moitié du XIXe siècle 1. Hälfte des 19. Jahrhunderts, Rouen, Muséum d’histoire naturelle © Musée-MétropoleRouen-Normandie, photo Yohann Deslandes

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Du verbe au verre

À travers Passé, Présent, Futurs : le Verre dans tous ces éclats, une sélection de mots se déploie à La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière de Troyes.

Vom Wort zum Glas Anhand von Vergangenheit, Gegenwart, Zukünfte: Das Glas in all seinem Glanz, entfaltet sich eine Auswahl von Worten in La Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière in Troyes. Par Von Emma Hodapp

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ort de son savoir-faire dans la verrerie, le Grand Est est tout choisi pour monter cette rétrospective, dirigée par le designer Jean-Baptiste SibertinBlanc, qui a l’ambition de « faire parler la matière ». Il a ainsi sélectionné treize artistes du territoire, aux talents divers, pour créer des lettres et mots en verre, laissant littéralement et explicitement s’exprimer l’alliage. Le début de la visite est marqué par une impressionnante et convaincante pièce maîtresse : Gest. Trois verriers, Christophe Petitjean, Frédéric Demoisson et Maya Thomas ont allié leurs propres techniques – verre extra blanc, verre borosilicate, verre optique et verre sodo – pour créer des 64

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lettres distinctes, hautes de 60 centimètres. Suspendue, cette disposition permet d’offrir une perspective singulière, valorisant les différentes aspérités apportées par les artistes. L’ensemble des mots forme finalement un réel « livre ouvert où les gens se promènent, offrant des clés pour découvrir cette éclatante matière », affirme le directeur artistique.

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ufgrund seines Savoir-faire in der Glasherstellung ist Ostfrankreich der ideale Ort für diese Retrospektive, die vom Designer Jean-Baptiste Sibertin-Blanc ins Leben gerufen wurde, der zum Ziel hat „das Material

sprechen zu lassen“. So hat er dreizehn Künstler aus der Region ausgewählt, mit unterschiedlichen Talenten, um Buchstaben und Worte aus Glas zu schaffen, die im buchstäblichen und übertragenen Sinne die Legierung ausdrücken. Der Beginn des Rundgangs wird von einem beeindruckenden und überzeugenden Meisterwerk markiert: Gest. Drei Glasbläser, Christophe Petitjean, Frédéric Demoisson und Maya Thomas haben ihre eigenen Techniken verbunden – extra weißes Glas, Borosilikatglas, Optisches Glas und Kalk-NatronGlas – um unterschiedliche Buchstaben mit einer Höhe von 60 Zentimetern zu kreieren. Das hängende Dispositiv erlaubt es eine besondere Perspektive zu bieten, die die verschiedenen von den Künstlern beigefügten Unebenheiten aufwertet. Das Wort-Ensemble bildet schließlich ein echtes „offenes Buch, durch das die Besucher spazieren, das Schlüssel zum Verständnis dieses strahlenden Materials bietet“, unterstreicht der künstlerische Leiter. À la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière (Troyes) jusqu’au 29 janvier In der Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière (Troyes) bis zum 20. Januar mopo3.com – grandest.fr Légende Bildunterschrift Jouons © Jean-Baptiste Sibertin-Blanc


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Take a ride Dans Notre voiture. Culte et crise, le Musée historique de la Sarre s’intéresse à l’évolution du rapport à l’auto. In Auto Unser. Kult und Krise interessiert sich das Historische Museum Saar für die Entwicklung der Beziehung zum Auto. Par Von Thomas Flagel

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ongtemps symbole de prospérité, de progrès social et de distinction, l’automobile est devenue synonyme de crises et de problèmes environnementaux. Avec le concours des Archives municipales de Sarrebruck, le Musée historique replace le poids de cette industrie dans nos vies et celles de nos ancêtres. D’un combi Volkswagen transformé en bureau itinérant pour un ministre en rase campagne et sa dactylo, à une réclame kitsch d’hommes fiers au volant de bolides rutilants, les signes genrés sautent aux yeux. Ainsi la 504 décapotable adopte-t-elle le slogan « Peugeot-Niveau », les femmes en mini-jupes rivalisant d’œillades pour le conducteur. On préfèrera toujours le temps des dessinateurs montrant un profil de femme avec coiffe et longs gants blancs, façon Zelda Fitzgerald. Les pionnières du sport automobile sont d’ailleurs célébrées, regard franc et frondeur à l’instar de Camille du Gast, dite “la Walkyrie de la Mécanique”. Les familles, elles, chargent tout leur barda pour partir à peu de frais camper à la montagne ou au bord de mer. N’oublions pas les bambins avec leur caisse à savon et leur kart à pédales, lisant en douce Playboy. Quant à ces vues de centaines d’autos à l’arrêt, cul à cul tel un serpentin infini dans Sarrebruck, elles sont d’une époque qu’on n’espère plus revoir.

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ange ein Symbol für Wohlstand, sozialen Aufstieg und Distinktion ist das Auto zu einem Symbol für Krisen und Umweltprobleme geworden. Gemeinsam mit dem Stadtarchiv Saarbrücken setzt das Historische Museum das Gewicht dieser Industrie in unseren Leben und jenem unserer Vorfahren in seinen Kontext. Von einem Kombi-Volkswagen,

für einen Minister mitten auf dem Land mit seiner Sekretärin, der in ein rollendes Büro verwandelt wurde, zur Kitsch-Reklame mit stolzen Männern am Lenkrad funkelnder Rennwagen, fallen die geschlechtsspezifischen Zeichen sofort ins Auge. So wirbt die 504 mit aufklappbarem Verdeck mit dem Slogan „Peugeot-Niveau“, Frauen in Miniröcken machen dem Fahrer schöne Augen. Wir ziehen die Epoche der Zeichner vor, die ein Frauenprofil mit Haube und langen weißen Handschuhen zeigen, à la Zelda Fitzgerald. Die Pionierinnen des AutomobilSports sind übrigens berühmt, mit offenem und aufsässigem Blick wie bei Camille du Gast, genannt „die Walküre der Mechanik“. Die Familien ihrerseits packen ihren gesamten Kram ins Auto, um für wenig Geld in den Bergen oder am Meer zu campen. Nicht zu vergessen die Kinder mit ihren Seifenkisten und ihren Kettcars die heimlich Playboy lesen. Und was die hunderte von Autos im Stau angeht, die sich wie auf einer Perlenschnur durch Saarbrücken ziehen, sind sie aus einer Epoche, von der man hofft, sie nicht wiederzuerleben. Au Historisches Museum Saar (Sarrebruck) jusqu’au 24 mars Im Historischen Museum Saar (Saarbrücken) bis zum 24. März historisches-museum.org Légendes Bildunterschriften 1. Renault, Saar Auto Contor, dans la Mainzerstraße à Sarrebruck, février 1949 RenaultGeneralvertretung Saar Auto Contor in der Mainzerstraße in Saarbrücken, im Februar 1949 © Archives municipales de Sarrebruck Stadtarchiv Saarbrücken, Max Richard Platte, NL Schleiden 2. Enfance heureuse Glückliche Kindheit © Archives municipales de Sarrebruck, NL F. Mittelstaedt

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UN DERNIER POUR LA ROUTE AUF EIN LETZTES GLAS

Alsasky Créatrice du Biersky, la Distillerie Bertrand d’Uberach fait figure de porte-étendard du whisky alsacien. Als Erfinderin des Bierskys ist die Distillerie Bertrand in Uberach die Galionsfigur des elsässischen Whiskys.

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u début du XXIe siècle, débutait l’odyssée du whisky alsacien, identifié par une Indication géographique protégée depuis 2015. Parmi ses pionniers figure Jean Metzger, de la Distillerie Bertrand, fondée en 1874. Si Laurent Osswald lui a succédé, l’esprit de la vénérable maison perdure. D’un côté, elle produit des flacons traditionnels, dont l’emblème est le St Wendelin – ainsi nommé pour honorer le saint patron du village d’Uberach – où s’exprime la quintessence du terroir. Grâce à l’eau d’une grande pureté des Vosges du Nord et à un malt d’orge 100% local, il offre un goût délicatement boisé, évoquant le Bourbon avec ses réminiscences vanillées. De l’autre côté, se découvrent des bouteilles innovantes, à l’image du Biersky, né en 2013 d’un… oubli d’une barrique d’eau-de-vie de bière dans le chai ! Elle a été assemblée avec de l’eau-de-vie de malt (40%) pour constituer une boisson à la croisée des deux univers. Le résultat ? Un breuvage d’une infinie douceur qui rappelle les meilleurs rhums avec des fragrances de réglisse, de caramel et d’oranges confites.

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m Anfang des 21. Jahrhunderts begann die Odyssee des elsässischen Whiskys, der seit 2015 durch eine Geschützte geografische Angabe identifiziert wird.

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Zu seinen Pionieren gehört Jean Metzger von der Distillerie Bertrand, die 1874 gegründet wurde. Auch wenn Laurent Osswald seine Nachfolge angetreten hat, bleibt der Geist des ehrwürdigen Hauses erhalten. Einerseits produziert es traditionelle Flaschen, deren Emblem der Heilige Wendelin ist – so genannt, um den Schutzpatron von Uberach zu ehren – in dem sich die Quintessenz des Territoriums ausdrückt. Dank des Wassers von großer Reinheit aus den Nordvogesen und einem 100% lokalen Gerstenmalz, liefert er einen zart holzigen Geschmack, der an den Bourbon mit seinen Vanille-Noten erinnert. Auf der anderen Seite entdeckt man innovative Flaschen, wie den Biersky der im Jahr 2013 aus einem im Spirituosenkeller vergessenen Schnaps aus Bier entstanden ist! Er wurde mit Malz-Schnaps (40%) gemischt, um ein Getränk am Treffpunkt dieser beiden Universen zu schaffen. Das Resultat? Ein Gebräu von unendlicher Milde, das an die besten Rumsorten erinnert mit Noten von Lakritze, Karamell und Orangen-Confit. Distillerie Bertrand 3 rue du Maréchal Leclerc (Uberach) distillerie-bertrand.com

L’abus d’alccol est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Par Von Hervé Lévy – Photos de von Bartosch Salmanski




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