Poly 223 - Septembre 2019

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N°223

SEPTEMBRE 2019

POLY.FR



Cucumbery, 2018, Prozessoren, Foto: Nick Ash

BRÈVES

REMEMBER À la Kunsthalle Baden-Baden se déploient les œuvres récentes de la sculptrice suédoise Nina Canell (jusqu’au 20/10). Comme le titre Muscle Memory l’indique, ses travaux – réalisés avec des matériaux synthétiques, organiques et de la recup’ comme des câbles, des coquilles d’escargots, du bois et du verre – tournent autour de la mémoire et cette question omniprésente : comment matérialiser le souvenir ? kunsthalle-baden-baden.de

Les Journées de l’architecture, festival trinational (Allemagne, France et Suisse) organisé par la Maison européenne de l’architecture (27/09-31/10), ont pour conférenciers stars cette année l’indienne Anupama Kundoo (à La Briqueterie de Schiltigheim le 27/09), le japonais Kengo Kuma qui signe le futur PEX strasbourgeois (11/10 au Zénith strasbourgeois) et le prix Pritzker 2011 Eduardo Souto de Moura (31/10 à l’Oberrheinhalle d’Offenbourg, en photo). europa-archi.eu

Bureau - Atelier © Quentin Duckit. 2019

Braga Stadium. Photo by Paulo Catrica

THREE STARS

INTERIORS Le Chemin des images (jusqu’au 20/10), accueille cinq artistes qui revisitent l’intérieur de nos maisons : de la cave au grenier, ils inventent un univers s’inspirant du quotidien. Les créations de Quentin Duckit, Victor Hussenot, Karine Maincent, Léo Poisson et Cédric Philippe créent un parcours géant au cœur d’Épinal. epinal.fr

HOLY © Wolfang Burat

Fin de festival lorraine pour Voix et Route romane avec l’ensemble Alla Francesca (22/09, Église Notre-Dame-de-Galilée, Saint-Diédes-Vosges) et Ars Choralis Coeln (21/09, Église Saint-Pierre-auxNonnains, Metz, en photo). Ce dernier ensemble donnera Ay, Santa Maria ! : voilà un programme explorant les miracles mariaux avec les Cantigas de Santa Maria, pièce phare de la musique médiévale écrite sous le règne du roi castillan Alfonso X El Sabio (1221-1284). voix-romane.com Poly 223

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© Musées de Strasbourg

Sébastien Rouland © Martin Kaufhold

BRÈVES

VOYAGE EN FRANCE

Poursuivant leur politique d’enrichissement des collections, les Musées de Strasbourg ont récemment acquis Le Martyre de sainte Catherine de Simon Vouet (400 000 € financés à parité par la Société des Amis des Arts des Musées et le Fonds du Patrimoine du Ministère de la Culture). Alliage du caravagisme et de la grande manière bolonaise, cette toile peinte à Rome sera visible au Musée des Beaux-Arts après restauration, répondant judicieusement à Loth et ses filles qui y est déjà accroché. musees.strasbourg.eu

Pour le premier concert symphonique de la saison du Saarländisches Staatsorchester (22 & 23/09, Palais des Congrès de Sarrebruck), son directeur musical Sébastien Rouland a choisi un programme 100% français. Dans ce voyage à Paris au XIXe siècle, se croiseront la Petite Suite de Debussy et la Symphonie n°3 “avec orgue” de Saint-Saëns… Sans oublier Les Nuits d’été de Berlioz chantées par Judith Braun. staatstheater.saarland

© Tauscher

ANNÉES ITALIENNES

QUALITÉ ALLEMANDE Pour sa 81e édition, la Oberrhein Messe, foire d’automne du Rhin supérieur se tenant au Parc Expo d’Offenbourg (28/09-06/10) attend à nouveau près de 80 000 personnes pour neuf jours de bouillonnement. L’événement débute en musique avec un concert des Dorfrocker (28/09, 11h30), groupe mixant folklore germaniques et beats électroniques. 500 exposants proposent au visiteur de multiples décou-

vertes dans les domaines le plus variés (mobilité, temps libre, tourisme, jardin, etc.). On craque pour le marche agricole et le hall des animaux (avec une mini ferme pour les petits), mais aussi pour la haute qualité des produits de la ForêtNoire offerts à notre gourmandise : jus de pomme frais, lard parfumé, confitures de fruits rouges… oberrhein-messe.de Poly 223

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BRÈVES

© Julie Gonce et Barbara Leboeuf

LIMITED EDITION Les éditions strasbourgeoises Les Règles de la Nuit organisent une release party pour la parution de leur deuxième livre, Troie (27/09,17h) à la Librairie Galaxy bis (29, rue Lauth) avec leur auteure Iuvan, qui a créé en collaboration avec l’illustrateur Ambre, un livre-objet autour de la guerre la plus célèbre de la mythologie grecque. L’occasion de rencontrer une équipe qui envisage l’édition de manière horizontale, de la maquette à l’imprimerie et d’échanger autour d’un verre. lesreglesdelanuit.net

Épée, Engen „Emmet-Schulerbückle“, âge du bronze, 1300-1200 avant JC © Badisches Landesmuseum, Photo: ARTIS – Uli Deck

ARTISANAT BRUT À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, la Fremaa célébre (21/09,19h) l’inauguration de l’exposition Les Mondes imaginaires (jusqu’au 05/01) à l’ancienne gare de l’Écomusée Alsace (Ungersheim). Huit artisans se sont inspirés de la collection d’Art brut d’André Bindler qui y est hébergée, pour leurs créations en textile, bois, pierre, verre ou céramique.

Come to Daddy

ecomusee.alsace – fremaa.com

TOUCHEZ SVP

La 12e édition du Festival européen du Film fantastique de Strasbourg (13-22/09) promet une bonne dose d’hémoglobine, de frissons et de réalité virtuelle avec notamment la Zombie Walk (place Kléber, 14/09) une thématique dédiée aux parasites et Robert Rodriguez, en invité d’honneur.

Le Badisches Landesmuseum vient d’ouvrir une nouvelle exposition dédiée à sa collection sous le titre Archéologie au Pays de Bade. Loin d’une énième présentation de pièces historiques, voici une expothèque : les visiteurs sont invités à toucher les objets, le personnel présent donnant des explications. Un équipement multimédia complet offre la possibilité d’approfondir l’expérience.

strasbourgfestival.com

landesmuseum.de/expothek

ZOMBIES, VAMPIRES, ETC.

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SOMMAIRE

14 La rentrée littéraire se déploie aux Bibliothèques idéales, au Livre sur la Place et à Livres dans la Boucle

19 Charleville-Mézières, capitale mondiale des Théâtres de Marionnettes

22 Reportage à la Fabrique Autonome des Acteurs de Bataville

26 Zoom sur Atoll Festival dédié au cirque contemporain 32 La BAM fête ses cinq ans à Metz 35-66

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68 Entretien avec le cosmonaute de l’electro Vitalic 76 Interview du nouveau boss de Musica, Stéphane Roth 79 Découverte de l’opéra 4.48 Psychosis de Philip Venables 80 Rencontre avec le nouveau directeur de l’Opéra national de Lorraine Matthieu Dussouillez

82 Visite d’Experientia ! : cabinet de curiosités contemporain au Château de Lunéville

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84 Consonances entre les collections du MBA de Nancy et les œuvres de la Galerie Hervé Bize

89 Confrontation entre Yan Pei-Ming et Courbet 90 Promenade au Petit Ballon 96 Dégustation des plats de Jean-Yves Schillinger et Julien Binz

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98 Un dernier pour la route avec des saveurs japonaises

COUVERTURE Défiant les lois de la gravité et du corps humain, cette danseuse de Pasionaria, spectacle du chorégraphe espagnol Marcos Mauro immortalisé par Alex Font, illustre la dystopie où il nous propulse. Un futur dans lequel les êtres, bien qu’ayant nos traits, sont à ce point enclins à la technologie qu’ils ont tourné le dos à toute passion. L’émotion et la douleur face aux leurres de l’individualisme et du progrès. Ça ne vous rappelle rien ? À voir cette saison au Theater Freiburg (27/09), au Maillon strasbourgeois (27-29/11 avec Pôle Sud) et à La Filature mulhousienne 15/01) laveronal.com

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OURS · ILS FONT POLY

Ours

Liste des collaborateurs d’un journal, d’une revue (Petit Robert)

Emmanuel Dosda Il forge les mots, mixe les notes. Chic et choc, jamais toc. À Poly depuis une quinzaine d’années, son domaine de prédilection est au croisement du krautrock et des rayures de Buren.

Thomas Flagel Théâtre des balkans, danse expérimentale, graffeurs sauvages, auteurs africains… Sa curiosité ne connaît pas de limites. Il nous fait partager ses découvertes dans Poly.

Williamsburg's Hobo, Brooklyn (New York) © Anaïs Guillon

poly.fr

Sarah Maria Krein Cette française de cœur qui vient d’outre-Rhin a plus d’un tour dans son sac : traduction, rédaction, corrections… Ajoutons “coaching des troupes en cas de coup de mou” pour compléter la liste des compétences de SMK.

Anaïs Guillon Entre clics frénétiques et plaisanteries de baraque à frites, elle illumine le studio graphique de son rire atomique et maquette à la vitesse d’une Renault Captur lancée entre Strasbourg et Bietlenheim. Véridique !

Julien Schick Il papote archi avec son copain Rudy, cherche des cèpes dans les forêts alsaciennes, se perd dans les sables de Namibie… Mais comment fait-il pour, en plus, diriger la publication de Poly ?

Éric Meyer Ronchon et bon vivant. À son univers poétique d’objets en tôle amoureusement façonnés (chaussures, avions…) s’ajoute un autre, description acerbe et enlevée de notre monde contemporain, mis en lumière par la gravure. ericaerodyne.blogspot.com

" Ne ratez aucun Poly, abonnez-vous ! Envoyez ce coupon avec votre règlement à Magazine Poly - Service abonnement 16 rue Teutsch 67 000 Strasbourg Nom……………………………………………………………………………………… Prénom………………………………………………………………………………… Adresse………………………………………………………………………………… Adresse………………………………………………………………………………… Mail………………………………………………………………………………………… Poly est un magazine gratuit, pour le recevoir dès sa sortie, abonnez-vous !

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5 numéros - 20 ¤

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RÉDACTION / GRAPHISME redaction@poly.fr – 03 90 22 93 49 Directeur de la publication Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Responsable de la rédaction Hervé Lévy / herve.levy@poly.fr Rédacteurs Emmanuel Dosda / emmanuel.dosda@poly.fr Thomas Flagel / thomas.flagel@poly.fr Ont participé à ce numéro Benoît Linder, Stéphane Louis, Pierre Reichert, Irina Schrag, Florent Servia, Daniel Vogel et Raphaël Zimmermann Graphistes Anaïs Guillon / anais.guillon@bkn.fr Alicia Roussel / alicia.roussel@bkn.fr Développement web François Agras / webmaster@bkn.fr Maquette Blãs Alonso-Garcia en partenariat avec l'équipe de Poly Administration, gestion, abonnements 03 90 22 93 30 Mélissa Hufschmitt / melissa.hufschmitt@bkn.fr Diffusion 03 90 22 93 32 Vincent Bourgin / vincent.bourgin@bkn.fr Contacts pub 03 90 22 93 36 Julien Schick / julien.schick@bkn.fr Sarah Krein / sarah.krein@bkn.fr Linda Marchal-Zelfani / linda.m@bkn.fr Aurélie Fanara / aurelie@spectaclespublications.com Pierre Ledermann / pierre@spectaclespublications.com Patrice Brogard / patrice@spectaclespublications.com COMMUNICATION BKN Éditeur / BKN Studio – bkn.fr Magazine mensuel édité par BKN / 03 90 22 93 30 S.à.R.L. au capital de 100 000 € 16 rue Édouard Teutsch – 67000 STRASBOURG Dépôt légal : août 2019 SIRET : 402 074 678 000 44 – ISSN 1956-9130 Impression : CE © Poly 2019. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs.


ÉDITO


ÉDITO

pendant que les forêts brûlent P Par Hervé Lévy Illustration d’Éric Meyer pour Poly

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oint chaud de la planète, l’Amazonie est sous le feu des projecteurs : devant nos yeux impuissants, le poumon du globe part en fumée. Et Emmanuel Macron a beau s’enflammer, ses tweets aux accents chiraquiens (« Notre maison brûle. Littéralement », pianotait-il le 22 août) n’y pourront sans doute rien changer. Malheureusement. Plus près de nous, les chaleurs extrêmes des dernières années et le manque d’eau (en 2018, « la pluviométrie a été déficitaire de 10 à 20% le long des frontières du Nord et du Nord-Est, voire localement 25 à 30% en Alsace, Lorraine et Franche-Comté qui ont connu une sécheresse record au cours de l’automne », assène Météo France dans son Bilan climatique… et ça ne s’annonce pas mieux pour 2019) ont métamorphosé certains paysages forestiers estivaux en carte postale automnale. Dans tous les massifs du territoire, Vosges et Jura en tête, des ilots d’arbres jaunis par le stress hydrique (la quantité d’eau transpi-

rée par la plante est supérieure à la quantité absorbée) mitent le paysage, tels de mortifères bouquets. Agir au quotidien à travers des gestes simples contribuera à changer (un peu) les choses : moins commander sur Internet, privilégier les fruits et légumes venus de la ferme d’à côté, éviter au maximum de prendre sa voiture… On ne va pas faire un inventaire à la Prévert, ce magazine n’y suffirait pas. Chacun est responsable et comptable face à sa conscience, c’est tout ce que nous avions envie de vous dire en ce début de saison, parce que sans la nature, la culture hoquète. Il suffit de se souvenir de cette belle phrase de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie : « Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. » Ne reste qu’à espérer qu’il y aura encore des bois…



Sorj Chalandon

apostrophes Strasbourg, Nancy et Besançon se préparent à l’effervescence de la rentrée littéraire avec ses 524 ouvrages. Plongée dans les Bibliothèques idéales, Le Livre sur la Place et Livres dans la Boucle à travers plusieurs auteurs que l’on croisera (presque) partout.

Par Hervé Lévy et Thomas Flagel

Aux Bibliothèques idéales (Strasbourg), du 5 au 15 septembre retrouvez Kaouther Adimi (le 08), Karine Tuil et Sorj Chalandon autour du Courage ordinaire des femmes (le 12), Léonora Miano (le 13) et Laurent Binet (le 15) bibliotheques-ideales. strasbourg.eu Au Livre sur la place (Nancy), du 13 au 15 septembre seront présents Sorj Chalandon et Bérengère Cournut (du 13 au 15), Laurent Binet (les 13 & 14), Kaouther Adimi et Léonora Miano (les 14 & 15), Karine Tuil (le 15) lelivresurlaplace.fr Aux Livres dans la Boucle (Besançon), du 20 au 22 septembre dont Sorj Chalandon est le Grand invité, rencontrez aussi Bérangère Cournut livresdanslaboucle.fr

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Rêves algériens Parfois, la fiction entre brillamment en résonance avec l’actualité. C’est le cas pour le dernier roman de Kaouther Adimi qui trouve un écho dans la révolte née en Algérie lorsque le peuple est descendu dans la rue pour empêcher un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Après avoir évoqué le légendaire libraire et éditeur algérois Edmond Charlot (Nos richesses, Prix Renaudot des lycéens, paru en 2017), elle livre Les Petits de décembre (Seuil, 18 €). Un terrain vague où les gamins de la cité du 11 Décembre jouent au foot est menacé par les rêves immobiliers de deux généraux : lâches, les adultes ne s’y opposent pas… Seule une bande d’enfants va se dresser contre les deux hommes. La société algérienne des quarante dernières années est passée à la moulinette dans ces quelque 250 pages troussées avec élégance, entre souvenirs des années de plomb, absurdité d’un système

politique ubuesque placé sous le signe de l’arbitraire et rêves inextinguibles de liberté de la jeunesse. What if Dans le dernier livre de Laurent Binet, une fois encore, rien ne se passe comme prévu, enfin comme les livres d’histoire l’ont raconté. L’auteur de La Septième fonction du langage et de HHhH réécrit la destinée humaine, livrant avec Civilizations (Grasset, 22 €) une uchronie. Dans cette histoire contrefactuelle, il imagine que l’Europe est devenue le nouveau monde pour les Incas qui l’envahissent, débarquant en 1531, puis y prenant le pouvoir. « Il a manqué trois choses aux Indiens pour résister aux conquistadors. Donnez-leur le cheval, le fer, les anticorps, et toute l’histoire est à refaire », écrit-il… Brillamment imaginé, ce récit est celui d’une planète qui aurait pu advenir, celui où Atahualpa défait


Bérengère Cournut

Charles Quint et impose l’ordre inca sur tout le contient après être resté interdit devant des coutumes qu’il ne s’explique pas, comme celle d’adorer un « dieu cloué ». Dans cette vaste fresque épique – entre roman d’aventures et fable philosophique – nous sommes invités à rêver à un autre monde… C’est la vie… Dans son nouveau roman, Karine Tuil passe une fois encore la société au scalpel de sa plume acérée à travers un couple de pouvoir, Jean et Claire Farel. Le premier est un journaliste politique septuagénaire, véritable star des médias, proche du pouvoir politique, luttant pour préserver son statut, la seconde est une essayiste féministe. D’égoïsmes en infidélités, leur couple n’est plus qu’une simple construction sociale. Brillant polytechnicien, leur fils Alexandre se prépare à intégrer Stanford… mais le vernis de la réussite se craquèle lorsqu’il est accusé de viol au cours d’une soirée arrosée. Les Choses humaines (Gallimard, 21 €) plonge dans le réacteur nucléaire de la machine judiciaire, décrivant le caractère incontrôlable de l’emballement médiatique, disséquant un monde marqué par #metoo où les réseaux sociaux, impitoyables, ont pris le pouvoir. Poly 223

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LITTÉRATURE

Face à la mort Habitué des histoires humaines fortes – l’IRA dans Mon Traître ou l’utopie de la fraternité en pleine guerre du Liban avec Le Quatrième mur – le journaliste Sorj Chalandon signe un superbe neuvième roman. Une Joie féroce (Grasset, 20,90 €) réunit un quatuor de femmes, touchées par le cancer, qui pour l’amour de l’une d’entre elles montent un casse place Vendôme. Plus que l’histoire d’une « vraie connerie », c’est à la réinvention de Jeanne, narratrice du récit, que l’on assiste. De son intime peur froide à la compassion dégueulasse et la pitié insupportable des autres, celle que la charismatique Brigitte, assumant son crâne lissé par la chimio, a affublé du sobriquet “Jeanne Pardon” en la prenant sous son aile, ne nous épargne rien. Son destin de bonne fille, bonne élève et bonne femme qui acceptait tout des autres, de l’indifférence au mépris le plus total, se voit saccagé. C’est avec une rage sans pareille qu’elle surmontera, par-delà la lâcheté d’un mari fuyant et d’un passé refluant de honte (un grand-père tondant des femmes à la Libération) et de douleur (la perte d’un fils), son plus grand défi. Qu’importent les masques des unes, les motivations des autres et les fauxsemblants, ces quatre femmes trompent la mort avec un cœur gros comme ça. Chalandon mène avec doigté ce récit, distillant avec soin suspens et rebondissements de polars au milieu d’introspections sans fard dans ce qui, toutes, les terrorisent à leur façon et qu’elles tentent de fuir avec audace, panache et humour. Double impact Remarquée avec Née contente à Oraibi (épopée au milieu des Hopis publiée en 2017 qui ressort en poche au Tripode), Bérengère Cournut se démultiplie en cette rentrée avec l’album Le Roi de la Lune (19 €) illustré par Donatien Mary, inaugurant la collection 4048 dédiée à la jeunesse des Éditions strasbourgeoises 2024, et son nouveau roman, De Pierre et d’os (Le Tripode, 19 €). On y suit les efforts d’Uqsuralik, une jeune inuk du grand nord, pour survivre après qu’une fissure dans la banquise l’ait séparée de sa famille. De superbes pages contemplatives des étendues blanches de l’Arctique y sont documentées avec soin (ses sons, ses couleurs enivrantes de lumière, son terrain changeant au milieu d’eau et de glaces), parsemées de l’omniprésence des esprits convoqués par les chamans quand ils ne vous happent pas tout simplement au bord du monde. Les rituels et croyances 16

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régissent la vie (âpre) et la chasse (patiente), les chants poétiques offrent vérité intime et apaisement entre les êtres là où les réincarnations des ancêtres à chaque naissance inversent, doublent et troublent les liens filiaux en démultipliant les existences. Plus léger mais beaucoup plus grand format, Le Roi de la Lune suit le périple d’Anathilde, capturée par un roitelet capricieux à la tête empruntée à Méliès, voleur de jouets qu’il enfouit dans les profondeurs de son astre lunaire sur des îles thématiques dédiées aux poupées, aux cerfs-volants ou aux yoyos. Quand le tyran utilise la petite fille pour dérober à un enfant malade le seul modèle de locomotive qui lui échappe encore, elle se rebelle. L’univers de Donatien Mary regorge de trouvailles et de bestioles colorées (les lunars), de « plusée » et « descenseur » spatiaux inventifs et de comètes aux formes époustouflantes. Africa is the future Chouchou des médias qui n’ont eu de cesse de lui tresser des lauriers depuis quelques semaines, Léonora Miano nous convie avec Rouge impératrice (Grasset, 24 €) en 2124, dans une Afrique nouvellement unifiée en un seul pays, le Katiopa. Pas moins de 600 pages usant des ressorts du feuilleton, gorgées d’idiomes locaux variés et d’une propension à décrire avec acuité – rappelant celle de Jonathan Franzen – les ressorts intimes nouant autant que régissant les relations sociales pour fonder une utopie panafricaine écologiste dont n’aurait pas à rougir Kwame Nkrumah. L’idylle entre le Mokonzi du Continent, chef de l’État éclairé ayant mené la Chimurenga (révolution), et l’incandescente Boya, universitaire travaillant sur les Sinistrés (descendants de Français ayant quitté leur pays périclitant), apparaît comme une menace pour la ligne “dure” du régime qui aimerait se débarrasser pour de bon de ces anciens colons vivant ici reclus. Leur rapprochement avec les Gens de Benkos refusant, eux, tout rapport avec les logiques financières n’arrange rien. L’amour, la puissance des sangomas faisant le lien entre le monde du visible et de l’invisible mais aussi la réappropriation culturelle de ce qui se cachait derrière les rites ancestraux, doublés d’une recherche d’équilibre entre masculin et féminin, servent de guide dans un roman souvent drôle en miroir des rapports actuels de domination et du peu d’élévation, tant spirituelle que politique, de nos dirigeants.



the day after Spectacle de théâtre documentaire et musical franco-germanoluxembourgeois, Après les Ruines, de la compagnie Pardès rimonim, interroge la reconstruction post-migration.

Par Emmanuel Dosda Photo de Bertrand Sinapi

À L’Arsenal (Metz), dans le cadre du festival Passages, vendredi 27 septembre citemusicale-metz.fr Au Théâtre de Trêves, mardi 15 octobre theater-trier.de À La KulturFabrik (Esch-surAlzette), mercredi 27 novembre kulturfabrik.lu

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es œuvres de Pardès rimonim ont, selon la compagnie, « pour sources des matières qui ne sont pas exclusivement théâtrales, mais aussi littéraires, musicales, plastiques, cinématographiques, voire documentaires ». Du théâtre augmenté, transfrontalier (fruit de collaborations avec des artistes européens dans le cadre du projet Bérénice, lire encadré), performatif, comme ce fut le cas avec Dé-livrance, forme « où le hasard régnait en maître » dans un joyeux capharnaüm n’ayant ni peur de l’absurde le plus total ni du disjonctage live face à un public médusé. Avec Après les Ruines, il risque fort de devenir sujet à des crises de claustrophobie : dans un espace à la semblance d’une caverne platonicienne, parmi jeux d’ombres et de lumières, objets animés et langages mêlés, il est témoin d’une étrange transhumance. Bertrand Sinapi, auteur et metteur en scène de la compagnie : « Nous sommes dans le temps de la vibration, après une déflagration. La chose a déjà explosé. On ne retiendra plus l’explosion. La poussière retombe et se pose en strates. Après le silence des ruines, il y a la reconstruction, où se fait notre récit. » La musique, mille-feuille de couches de violoncelle, notes répétées façon Steve Reich et sonorités électroacoustiques stratifiées, habite

le plateau. Les comédiens / manipulateurs s’y meuvent dans un brouillard musical et s’y perdent, comme les exilés, en un entre-deux, zones tampons entre l’Europe et l’Afrique où les gens circulent ou sont en stand by. Parfois, la caravane passe. Souvent, les chiens aboient. La notion de frontière a été questionnée depuis une poignée d’années par la compagnie qui a recueilli des témoignages, collecté de paroles de gens vivant dans ces interstices, dans les boyaux où « les spéléologues se lançant pour la première fois ne savent pas s’ils pourront en sortir ».

Voyage en caravane

Proposée par la cité Musicale de Metz et le Festival Passages, dans le cadre de Bérénice – réseau d’acteurs culturels et sociaux pour lutter contre les discriminations – la Caravane Bérénice (26 et 27/09, L'Arsenal) propose trois spectacles questionnant les notions d’exil signés des compagnies Pardès rimonim, La Soupe et Le Corridor. festival-passages.org


FESTIVAL

Basil Twist © Christophe Loiseau

animer le monde Fondé en 1961, le Festival mondial des Théâtres de Marionnettes est devenu le grand rendez-vous du genre, mêlant pointures internationales, défricheurs repoussant les limites d’un art pluridisciplinaire par excellence et jeunes pousses. Plongée dans cette 21e édition. Par Thomas Flagel

Dans différents lieux de Charleville-Mézières, du 20 au 29 septembre festival-marionnette.com

Lire Le Parfum dans Poly n°213 ou sur poly.fr 2 Voir Poly n°155 ou sur poly.fr 1

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ix jours de fête réunissant une centaine de compagnies avec pour artistes fil rouge Claire Dancoisne et Basil Twist. La fondatrice du Théâtre de la Licorne s’attaque à Victor Hugo avec son univers de bricoleuse aux scénographies et à l’esthétique hyper travaillées. Son Homme qui rit au visage charcuté porte dans sa chair sa difformité. Usant de trompe-l’œil, de poulies et des perspectives dans l’obscurité, les sept comédiens interprètent près d’une cinquantaine de personnages avec cruauté et humour déchaîné. La monstruosité hugolienne se double d’un propos politique autour de la misère dans un conte interrogeant la noblesse et la domination avec masques et

pantomime. Elle propose aussi Green Box, écho au petit théâtre ambulant tenu par le saltimbanque philosophe qui recueille le héros de L’Homme qui rit. Il devient un solo en forme d’attraction foraine livrant une part de rêve : celui d’un homme loup au milieu d’os, relisant l’histoire à sa manière, féroce. Place Ducale, Claire Dancoisne installe également un espace de cinq remorques tout au long du festival pour présenter “l’espace planète licorne”, plongée dans toute sa palette esthétique. Ceux qui découvriront pour la première fois Basil Twist prendront assurément une bonne dose d’émerveillement tant l’uniPoly 223

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FESTIVAL

L’Homme qui rit de Claire Dancoisne, vendredi 20 et samedi 21 septembre (dès 12 ans) La Green Box de Claire Dancoisne, du 22 au 29 septembre (dès 10 ans) Dogugaeshi de Basil Twist, samedi 21 et dimanche 22 septembre (dès 10 ans) Chimpanzee de Nick Lehane, vendredi 27 et samedi 28 septembre (dès 10 ans) Jerk de Gisèle Vienne, du 20 au 22 septembre (dès 18 ans) Alors Carcasse de Bérangère Vantusso, samedi 21 et dimanche 22 septembre (dès 14 ans) puis en tournée au Manège de Reims (05 & 06/12), au NEST (04-06/02 à Thionville) et au TJP (12-14/02 à Strasbourg)

Chimpanzee © Richard Termine

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vers immersif et expérimental du marionnettiste américain, diplômé en 1993 de l’École nationale supérieur des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, fascine. Entre une exposition et trois films réalisés au cœur de ses spectacles – dont le hit mondial Symphonie fantastique, ballet aquatique au son live de Berlioz –, sera donné Dogugaeshi : une pièce hommage à cet art traditionnel nippon accompagné par une légende du shamisen (luth à long manche et cordes pincées). Il livre une sorte de méditation plongeant au plus profond de la culture japonaise avec une série de panneaux qui s’ouvrent à l’infini, succession de plan révélant des tableaux d’une beauté confondante – notamment éclairés à la bougie –, peuplés d’apparitions fugaces de pantins poilus.

Monstres sacrés Parmi les grands noms de cette édition du festival, l’Ambregris 1 de Patrick Sims plonge avec humour au milieu d’Achab et de cachalots avec un orgue à parfums activé sur scène dont s’échappent de douces effluves (20-22/09) mais aussi Neville Tranter qui jouera un florilège corrosif de séquences choisies dans son vaste répertoire. Un unique et virtuose Looking Back (29/09). Le Bread & Puppet Theatre, groupe d’activistes né dans les années 1960 en pleine contre-culture américaine, revient quant à lui avec une création colorée et musicale de 2017, faite de cartons et marionnettes bidimensionnelles brandies : The Honey Let’s Go Home Opera (20-22/09). L’onirisme de Pep Bou, roi des bulles de savons qui emplissent l’air d’éphémère (Bloop !, 22 & 23/09) n’a rien à envier à l’absurdité revendiquée d’Intronauts, première française des anglais de Green Ginger (22 & 23/09). Un spectacle de SF où les humains sont miniaturisés et introduits dans le corps avec des sous-marins microscopiques. Une parabole de la multiplication des intrusions dans la vie privée actuelle et du trouble qu’elles provoquent. À découvrir Au fort décevant Je Hurle de la compagnie régionale La Soupe s’intéressant au Mirman Baheer (cercle poétique féminin d’Afghanistan), préférez la violente froideur crue du Jerk2 de Gisèle Vienne, formidablement interprété par Jonathan Capdevielle, glaçant serial killer témoignant au plus proche du public. Dérangeant de violence et de pulsions, puissant d’intensité. On ne peut également que saliver devant le projet Alors Carcasse, nouvelle création de la lorraine Bérangère Vantusso qui s’empare du poétique ouvrage de Mariette Navarro. Un personnage hybride, évanescent autant que multiple, insaisissable et pourtant livrant des mots nous plaçant sans cesse au bord d’un abîme intérieur, interrogeant l’humanité par son refus des cadres comme des cases. Il faudra toute l’invention plastique et sensorielle de la metteuse en scène pour lui donner corps et cœur. Enfin, ne manquez pas le Chimpanzee grandeur nature de Nick Lehane, dont la manipulation à trois inspirée du bunraku impressionne par sa présence touchante autant que par sa fragilité. Sur une table plongée dans l’obscurité, des néons offrant d’étranges ombres, il joue avec des objets quotidiens, à la fois tellement humain et si loin de nous.


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la fin du tant Renaud Herbin s’associe au compositeur et artiste sonore Philippe Le Goff pour créer Milieu & Alentour, une immersion et une confrontation aux forces secrètes de la nature.

Par Thomas Flagel Photo de Benoit Schupp

À Charleville-Mézières, lundi 23 et mardi 24 septembre (dès 8 ans) dans le cadre du Festival mondial des Théâtres de Marionnettes festival-marionnette.com Au TJP Grande Scène (Strasbourg), du 30 septembre au 2 octobre dans le cadre du Festival Musica festivalmusica.fr tjp-strasbourg.com

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e Festival mondial des Théâtres de Marionnettes1 et Musica2 ne s’y sont pas trompés. La rencontre des univers du directeur du TJP strasbourgeois et celui du Césaré rémois a tout du choc cosmique. À son spectacle Milieu3, Renaud Herbin crée avec son nouveau compère un alentour. « Quelque chose d’atmosphérique pour prolonger la confrontation à l’environnement du monde minéral et aquatique qui nous entoure, comme la marionnette à fils que je manipule. Il s’agit de faire exister les forces secrètes de la nature par le son », ambitionne-t-il. Avant de se nicher sous nos yeux au sommet d’une structure cylindrique évidée, lui servant de castelet moderne pour livrer une histoire crépusculaire dans un décor lunaire de graphite noir, le metteur en scène errera parmi les spectateurs autour d’un nouveau dispositif, guidé par « le fantasme d’un lieu sans assise ou chacun choisit sa place et la distance qu’il met avec ce que nous proposons ». Sept satellites en forme de minis-tours indépendantes – abritant chacune sa lumière, une matière et une manière différente de la mettre en jeu – entourent la tour de Milieu vers laquelle tout le monde finira par converger, suspendu à la finesse des mouvements et aux expressions poétiques d’un pantin évoluant tout en ruptures dans un no man’s land aux airs de fin du monde. Avant de scruter dans une pénombre

intimiste le manipulateur en équilibre instable, guettant les moindres inflexions provoquant d’infimes oscillations chez sa marionnette, Philippe Le Goff propose un « voyage intérieur » peuplé de ses inventions sonores. Cet amoureux fou du Grand Nord mélange ses enregistrements à l’hydrophone de craquements de banquise et de chants de baleines au son de graviers et de grains de sable plus ou moins humides s’écoulant sur des plaques, de galets assemblés aux vibrations captées par des haut-parleurs à très basses fréquences, d’électro aimants installés en sélonoïdes ou d’un grand disque de glace fondant, goutte à goutte dans un bassin d’eau. Le tout forme d’étonnants paysages sonores permettant, grâce à des miroirs obliques installés au sommet de certains dispositifs, une démultiplication des points de vue pour les spectateurs. « Ils deviennent les protagonistes de cette mise en condition et en abîme de Milieu, qui lui ne bouge guère, seulement altéré par les résonances avec l’expérience inaugurale. » Nul doute qu’une certaine urgence face à l’implacable – la recherche d’une improbable issue, comme dans Le Dépeupleur de Beckett, livre qui accompagna la création – teintera les errements du personnage en quête d’altérité face à un environnement hostile et rempli de dangers.

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pas à pas dans bata En plein pays des étangs lorrain, Daria Lippi et Juliette Salmon donnent une seconde vie à une partie des bâtiments industriels de la cité-ouvrière de Bataville. Leur Fabrique Autonome des Acteurs – boîte à outils, atelier de transmission, de recherche fondamentale et de création – est aussi ambitieuse que l’était le fabricant tchèque de chaussures. Reportage.

Par Thomas Flagel Photos d’Andrea Messana

À la Fabrique Autonome des Acteurs (Bataville / Moussey), vendredi 27 et samedi 28 septembre /fabriqueautonomedesacteurs Au NEST (Thionville), du 5 au 8 mars 2020 nest-theatre.fr

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ntre trouées de forêts et étendues d’eau prisées des pêcheurs, deux comédiennes et metteuses en scène ont créé leur QG loin de tout, dans les faubourgs de Moussey, petite commune de 500 âmes. À 75 km de Metz et 55 de Nancy demeurent les vestiges d’une épopée industrielle utopiste. Depuis 2014, Daria Lippi et Juliette Salmon ont trouvé pour cadre les locaux désaffectés de l’usine Bata, érigés dans le style Bauhaus au début des années 1930 par le tchèque Tomáš Baťa, fondateur de la marque éponyme. En son temps, l’empire économique comptait une trentaine de fabriques et de cités ouvrières construites sur le même modèle standardisé, qui tournaient aux quatre coins du globe, régissant la vie et les loisirs des salariés, proposant cantine, foyer social, commerces, écoles et stade de foot. Un horizon pour tous, entre piscine et église, hygiénisme et paternalisme omniprésent. L’alignement de pavillons identiques aux toits plats, de part et d’autre d’une avenue principale portant toujours le nom de l’ancien maître des lieux, achève un mimétisme d’un autre temps : si plusieurs milliers de personnes travaillaient ici, ils n’étaient déjà plus que 850, en 2001, à la fermeture. Bataville ne compte guère plus que 380 habitants. Le PMU ouvert en 2017, avec son billard donnant sur la rue et sa porte accédant directement à la superette attenante, peine à modifier l’impression de ville fantôme à cette cité figée entre nostalgie et résignation forcée. Le chômage y atteint les 12% et l’extrême droite fait au moins trois fois plus dans les urnes.

D’une utopie l’autre À la fin de chaque hiver, long et pluvieux, les deux aventurières de la Fabrique Autonome des Acteurs reprennent possession des quelque 1 200 m2 mis à leur disposition, à cheval entre ancien foyer des travailleurs et ex-bureaux de cadres. Malgré les infiltrations d’eau à chaque orage, la peinture qui s’écaille, l’électricité aux normes d’antan et la poussière qui s’accumule sous ces volumes de quatre mètres sous plafond, Daria et Juliette ont bien trouvé leur place. Le soleil envahit les espaces depuis les fenêtres monumentales offrant dans chaque pièce, meublées avec goût en chinant ici et là du vieux mobilier, une vue imprenable sur la plaine environnante. De quoi loger la cinquantaine d’artistes internationaux programmés


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par cooptation (un artiste choisi par elles en invite un autre) au festival estival dont la prochaine édition aura lieu en 2020, comme les participants à leurs trois ou quatre ateliers annuels. Cerise sur le gâteau, une immense salle de bal avec parquet d’époque, estrade (où se produisaient les Bata Players) et bar mitoyen. Daria Lippi a eu « le coup de cœur » et peutêtre l’intuition qu’il fallait un ancien lieu d’utopie productiviste et sociétale pour poursuivre la sienne : « Animer un espace de recherche fondamentale sur l’art de l’acteur, en créant une structure fonctionnant en réseau, de manière non pyramidale. À 40 ans, je souhaitais retrouver ce pour quoi j’ai fait ce métier et cesser de me lamenter sur la disparition des espaces de travail. » Venue de la danse, elle a

toujours été comédienne, passant 23 ans dans la compagnie d’Éric Lacascade, persuadée « de manquer d’outils dans un travail pourtant artisanal : les acteurs sont comme des personnes qui apprendraient à se servir d’une scie par essais / erreurs, dans leur coin, et parfois sans scie », rigole-t-elle. Pas question pour autant de créer une énième méthode, ni une école. « Plus le métier est flou comme le nôtre, plus les gourous sont nombreux ! On n’invente rien. On pille tout le monde car d’où qu’ils viennent, les outils nous intéressent : bien sûr que les idées d’Eugenio Barba ou de Grotowski nous inspirent, mais celles d’un Gad Elmaleh aussi. Les acteurs doivent arrêter de rejeter la faute sur les metteurs en scène et prendre en charge leurs manques. » Poly 223

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Le complexe du super-héros L’objectif est de « constituer une valise d’outils transmissibles, de proposer des processus d’apprentissage reproductibles, sans nous, comme en science, en définissant un lexique clair pour augmenter la qualité et la puissance de notre art ». Le tout prend la forme d’ateliers avec plusieurs intervenants proposants chacun un fondamental. Ils peuvent paraître très éloignés du jeu à l’image de celui monté avec une championne du monde de kata qui abordait la notion de conflit en mêlant karaté et théâtre. Un travail de contraction / décontraction pour porter un coup, traduit et adapté dans une scène de conflit au plateau. Au début de l’été c’est Yves Delnord, ancien entraineur de l’équipe de France de tir de précision qui menait un laboratoire de pratique autour de l’auto-notation à partir de cahiers conçus pour les sportifs de haut niveau consignant réussites, événements et commandes. « Le tout servant à esquisser un modèle de carnet de notes qui permette au comédien d’améliorer son travail – c’est-à-dire à dépasser le “j’ai été bon” ou “j’ai été mauvais” – malgré l’absence de sanction objective qui différencie nos performances de celles d’un tireur » décrit Juliette Salmon. En véritable pieuvre, la Fabrique Autonome des Acteurs a aussi inventé la série Mon Théâtre, un protocole de création sous forme d’autoportraits d’artistes 24

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(musiciens, sportifs, comédiens, neuroscientifique…) à partir de cinq contraintes : accueillir le public en voisin, raconter son chemin vers les arts de la scène, sa plus grande expérience de spectateur, expliquer une de ses techniques et ne pas excéder 30 min. Elle penche aussi du côté de la recherche pure et transdisciplinaire grâce à un financement de la fondation Carasso, travaillant notamment avec des éthologues sur “le phénomène d’audience”. Longtemps les deux intermittentes ont proposé des retranscriptions intégrales de 250 pages, photos à l’appui, des labos et workshops. « Une utopie – ou une folie ! – assumée » avec toutefois le sérieux de bûcheuses qui se sont lancées l’hiver dernier dans la transformation de toute cette matière, mêlant théorie et pratique, en… livre, traduit en anglais et allemand, qu’elles comptent finir d’ici 18 mois ! Le succès d’estime est réel, porté par un réseau international de professionnels. Encore méconnu, leur projet bruisse de toutes parts et commence à se savoir. Peu croyaient pourtant à leur aventure. Ces deux artistes que les locaux regardaient en coin – et qu’elles ont le plus grand mal à amadouer, même si leur volontarisme bouge les lignes petit à petit – repositionne Bataville sur les cartes. Il faut dire qu’elles ont un sérieux complexe du super-héros : celui de croire que tout est possible, même si c’est interminable.


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« Notre force de travail nous a tout autant fait gagner le respect des habitants que nos propositions artistiques. Ils pensaient qu’on ne tiendrait pas, mais nous revenons après chaque hiver… » De la pureté du jeu Fin septembre, les curieux pourront découvrir à Bataville la troisième et dernière étape de recherche de la nouvelle pièce de Daria Lippi au titre dazibaoesque, L’Expression du tigre face au moucheron, avant sa création à Thionville, en mars. Un fascinant travail, réunissant une douzaine de comédiens, que nous avions découvert l’an passé : l’Homme y est une espèce scrutée à la manière d’éthologues dans un renversement culturel de l’évolution qui touche autant à la biologie qu’à la cognition et aux pulsions primaires (sexuelle, violence…) régissant les rapports sociaux. Antonio Damasio, Charles Darwin et Konrad Lorentz pour auteurs de chevet, la metteuse en scène sert un écrin de pur jeu à ses acteurs qu’elle pousse dans leurs retranchements. Cette « ayatollah de la partition fixe » entend sortir elle-aussi de sa zone de confort, prête « à jouer de variables et d’aléatoire pour remettre de l’enjeu dans ce qui seul compte : le jeu. » Avec beaucoup d’humour, le public est activé, sa place bousculée, passant d’une position voyeuriste de visiteur de zoo guidé à

Notre force de travail nous a tout autant fait gagner le respect des habitants que nos propositions artistiques. Ils pensaient qu’on ne tiendrait pas, mais nous revenons après chaque hiver… témoin de luttes sociales et de joutes physiques sur un ring retransmises en steadycam. Chercheurs et spécimens se mélangent, espèces et comportements aussi. « La révolution darwinienne réside en ce qu’il n’y a pas de trou entre les animaux et nous. En ce sens, le spectacle final gagnera en agressivité et sera plus dérangeant encore que les étapes précédentes. » Poly 223

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insulaires La quatrième édition de l’Atoll Festival, dédié au cirque contemporain, place Karlsruhe parmi les rendez-vous qui comptent à l’échelle européenne. Par Irina Schrag Photo de Maria Borresen (Laerte)

Au Tollhaus (Karlsruhe), du 18 au 29 septembre atoll-festival.de tollhaus.de

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ans la riche programmation concoctée par le Tollhaus, débutons par un peu de poésie avec Jörg Müller. Né en Bavière, il passe par le Centre national des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne dans les années 1990 avant de collaborer avec des artistes comme Philippe Decouflé, Yoann Bourgeois ou encore Julie Nioche. Son Mobile (29/09) défie les lois de la gravité. Le jongleur danse avec des tubes de métal suspendus qu’il anime, jette, fait tournoyer et tinter avec une dextérité sans pareille. Ce ballet impromptu captive et envoûte, dessinant dans l’espace des lignes invisibles domptant l’incertitude. Rajoutez une bonne dose de pur dadaïsme, secouez le tout dans une scénographie électrique et volontairement vacillante et vous obtenez le cocktail de My!Laika. La compagnie de cirque, fondée en 2009 pour créer des collages absurdes de mouvements, musiques et images, déferlait un an plus tard avec Popcorn Machine. L’apocalypse domestique de ce spectacle fondateur – qui les fit lauréats Jeunes Talents Cirque Europe 2010 – est ici rejouée (26 & 27/09). Trois filles charismatiques en font voir de toutes les couleurs à un homme n’arrêtant pas de passer l’arme à gauche dans des situations burlesques. Audelà de toute limite, le futur présenté coexiste

avec un passé inconnu mais néanmoins dévastateur. Un tigre tombe du ciel, l’apocalypse se vend en promo et l’idylle amoureuse se noue avec un trapèze lorsqu’on ne joue pas à la roulette russe (avec les jambes !) sur un vélo acrobatique. Pour les plus petits (dès 6 ans), ils présentent aussi Laerte (28 & 29/09), plongée dans les nuits agitées de personnages coincés dans un port. Leurs rêves et cauchemars se matérialisent en jeux et sauts périlleux. La tempête sous leur crâne anime le plateau d’une douce folie. Tout aussi barré se veut le Parasites (19-21/09) de la Cie Galapiat, réunie autour de Moïse Bernier. Le spécialiste des mâts chinois (plus ou moins souples et inclinés) signe un poème musical et circassien empruntant aux fées de Ronan Chéneau comme à Huysman et Wedekind (L’Éveil du printemps) pour composer une ode à la vie, loin du brouhaha ambiant. Avec ses deux compères musiciens à la tête enfermée dans des blocs de béton, comme échoués sur le rivage du monde, c’est à grand renfort de masses et d’envie débordante d’ivresse de sentiments et de liberté qu’ils s’arracheront des liens qui les engluent dans la poussière. Un mélange ravageur de prouesses techniques et de poésie brute.



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gym tonic Le génial Olivier Martin-Salvan fait du anti-héros d’Alfred Jarry un Ubu et Davina en justaucorps dézinguant tout sur son passage, dans une arène au centre du public.

Par Thomas Flagel Photos de Sébastien Normand

À La Salle des Fêtes (Belfort), mercredi 18 et jeudi 19 septembre legranit.org

Roman de Pérec paru en 1975 qui inventait comme métaphore des camps de concentration l’île de W, dévolue à une dictature sportive déshumanisante 2 Couple d’artistes signant des scénographies et costumes pour des artistes comme Philippe Quesne quand ils ne font pas leurs propres installations muséales ou spectacles. À voir cette année Ermitologie, au Maillon (présenté avec le TJP) du 28 au 30/04 – maillon.eu 1

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ans le rôle titre d’Ubu sur la butte – version raccourcie d’Ubu Roi écrite pour le théâtre de marionnettes du guignol –, Olivier Martin-Salvan déboule tel « un taureau tonique de 130 kg, hyper poilu en fuseau criard, courant sur un tapis à 80 cm du public ». L’ancien rugbyman de haut niveau, qui venait de lire W ou le souvenir d’enfance1, a l’intuition de placer le récit dans une salle de sport, se remémorant le langage de ses entraineurs parlant de “guerre de tranchée” et de “patrie en danger” pour un simple match à 15 ! Yvan Clédat et Coco Petitpierre2 inventent pour lui des modules et des tapis de gym, des costumes de GRS en lycra hyper moulants aux couleurs de drapeaux nationaux dans un mini stade de six mètres sur six où les spectateurs sont disposés au plus près, tout autour. « Je n’aimais pas trop Ubu » confie le comédien. « Mais cette version condensée est imparable : je tue le premier roi au bout de 20 lignes à grands coups de frite en mousse et nous faisons la guerre trois scènes plus loin. Les répliques phares y sont regroupées avec des « La justice c’est moi » tellement cash, que le public voit tout de suite des gens comme Berlusconi ou les déclarations incroyables de bêtise d’un Trump. » La critique caustique de l’uniformisation des corps et du décervelage des salles de sport ne sont que quelques exemples de l’humour sans limites de Jarry. « Il faut se mettre au niveau, à jouer ses pires invectives et inventions à fond ! » Ainsi se donnent 10 minutes non stop de cours d’aéro-

bic épuisant. « Ça sent l’huile de massage, la sueur et les pieds de salle des fêtes. Et au milieu, cet horrible Ubu invective et recadre les moindres écarts ou manque d’enthousiasme » des personnages qui l’entourent, n’hésitant pas à « tuer les magistrats en les sodomisant – pour de faux bien sûr ! Les réactions du public sont diverses, d’autant que le dispositif fait qu’ils se voient et se jaugent, en permanence. » Cette outrance langagière et concrète ne masque pas la dénonciation d’une soif de pouvoir. Olivier, jeune papa, rigole avec sérieux de notre responsabilité collective : « Il faut faire attention à ne pas éduquer des monstres comme Ubu qui est un gros enfant mal élevé. Si tu merdes ton éducation, tu fais un tyran du quotidien qui peut devenir un Ministre se goinfrant sur les comptes de la république ! » Le Palotin Giron, sorte de domestique « déguisé en nègre », est une provocation de l’auteur qui était un antiesclavagiste reconnu. Jouer cela aujourd’hui n’est guère plus évident. « Il nous oblige à y aller franco pour ouvrir ses espaces de gène tous azimuts. » La Mère Ubu est ainsi plus que libre de sa sexualité, avide de pouvoir : elle se sert du Palotin Giron – encore lui – comme d’un sex-toy. « Elle jouit extrêmement fort, ce qui met mal à l’aise les scolaires qui se cachent les yeux, fait que les profs les regardent se cacher les yeux… Mais on ne peut l’édulcorer car il pointe du doigt des choses importantes. » Merdre !



la vie est un songe La nouvelle pièce de David Lescot, Une Femme se déplace, nous convie dans les désirs d’émancipation sociale et familiale de Georgia, révélés par sa soudaine capacité à voyager dans sa propre vie, par-delà le temps. Par Thomas Flagel Photo de Christophe Raynaud de Lage

À La Filature (Mulhouse), vendredi 20 et samedi 21 septembre lafilature.org Au Théâtre des Abbesses (Paris), du 11 au 21 décembre theatredelaville-paris.com

Paru chez Actes Sud-papiers (13,80 €) actes-sud.fr

* À découvrir au Théâtre des Abesses (Paris), du 13 au 21 décembre

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près le chanté Portrait de Ludmilla en Nina Simone*, David Lescot signe sa première comédie musicale. Depuis toujours, cet amoureux fou puise son inspiration et nourrit son art théâtral hybride de notes et de chansons. Il confie le premier rôle à Ludmilla Dabo – entourée de 14 comédiens, danseurs, chanteurs et musiciens –, bourgeoise dont la vie répond à tous les critères du bonheur : professeure d’université avec enfants et mari, hobbys épanouissants et reconnaissance sociale. Déjeunant avec sa meilleure amie dans un restaurant branché nommé Platitude, dédié au « fade » pour « sous-exciter » les sens gustatifs et dénicher « quelque chose derrière le rien », elle confond la buse du brumisateur de table avec une prise de téléphone. Tout, alors, disjoncte. Les catastrophes s’enchainent et mettent à mal l’idyllique tableau. Dans ce chaos soudain, Georgia a gagné le pouvoir de voyager dans sa propre vie. Sur une bande son pop, marquée par les grandes heures de la chanson française et de la soul américaine mâtinée de funk, le parlé-chanté narratif ou dialogué est du plus bel effet. Se dévoilent alors les personnages et étapes clés de sa vie : un mari timide et fuyant, un père remarié, une mère insupportable et criblée de dettes, son amour d’adolescence à jamais rebelle… « J’ai toujours cru que le théâtre le plus léger et le plus drôle pouvait receler des trésors de

profondeur, une acuité insoupçonnée dans l’analyse des relations humaines, une vérité sur nos désirs, nos folies, nos abîmes », confie le metteur en scène qui signe également la musique et l’ensemble des textes. Celle qui a fui tout drame, jusqu’à ne pas voir les appels à l’aide de sa meilleure amie découvre que le futur, contrairement au passé immuable, n’est jamais le même. Belle trouvaille de David Lescot s’ajoutant à l’invention du personnage de Phoebe, voisine de table qui la guide – non sans intérêt – dans son nouveau pouvoir, lui faisant expérimenter ses possibilités : revivre ses parties de jambes en l’air dans l’ordre ou supprimer son deuxième enfant ! Sans recourir à la vidéo, la scénographie fait avancer et reculer le restaurant, suggérant astucieusement les nombreux voyages temporels tandis que le travail chorégraphique donne corps à l’étrangeté textuelle gorgée d’humour (une liste incroyable sur le fonctionnement d’un GPS d’après les interrogations d’un enfant) comme à un ballet d’huissiers saisissant les meubles de sa mère, irréductible hors-la-loi. « Lorsque s’achève une pièce de Marivaux ou un opéra de Mozart, ce n’est pas l’ordre finalement retrouvé qui fait sens, c’est le souffle dévastateur qui a un instant tout déréglé, et révélé les pulsions les plus inavouables, les plus scandaleuses, et les plus vraies. » Prêts pour un voyage dans la vérité d’un être ?



give me five Depuis cinq ans, la BAM met la musique en boîte à Metz. État des lieux avant de souffler les bougies en compagnie de Fakear, Bertrand Belin ou des messins Chapelier Fou & Grand Blanc…

Par Emmanuel Dosda Photo du concert de Lorenzo © Maude Jonvaux et la BAM, architecte Rudy Ricciotti © Cyrille Guir

À la BAM (Metz), du 2 au 6 octobre citemusicale-metz.fr

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1. INTÉGRATION La bâtisse de Rudy Ricciotti1, en béton immaculé, percée aléatoirement de figures géométriques anguleuses, s’est parfaitement intégrée dans le quartier populaire de Borny. D’une surface de 2 200 m2, l’ouvrage de caractère joue sur les transparences. Ajouré, il laisse passer des faisceaux lumineux en son sein, le jour, et diffuse un éclairage coloré, la nuit. La BAM abrite une salle modulable (avec gradin rétractable de 300 places assises) pouvant accueillir jusqu’à 1 200 personnes, quatre studios de répétition (dont un capable de recevoir 120 spectateurs) et un centre de ressources pour musiciens et associations. Selon Pierre Bertrand, directeur délégué aux musiques actuelles de la Ville, « le bâtiment a contribué à requalifier le quartier et le valoriser. Il permet d’accueillir des publics très différents et d’y organiser des activités multiples, concerts ou ateliers. Nous sommes en contact direct avec les habitants de Borny, ayant nos bureaux au sein de la BAM : nous y vivons et programmons régulièrement des événements, tels des rap sessions qui attirent beaucoup de jeunes du coin qui ne connais-

saient pas forcément les codes de la culture. Nous organisons même un tournoi de foot à l’arrière du bâtiment annuellement ! Avec la BAM, nous sortons de notre confort de centre-ville pour être cœur des enjeux culturels et sociétaux actuels. » 2. ÉCLOSION Marietta, Grand Blanc, Cascadeur ou Chapelier Fou2 : si beaucoup d’artistes de Metz explosent (inter)nationalement, c’est en partie grâce au soutien de La Cité musicale-Metz qui regroupe l’Orchestre national de Metz et l’EPCC Metz en Scènes (Arsenal, Trinitaires et BAM). Pierre Bertrand a pour rôle de contribuer à l’émergence et la reconnaissance de groupes locaux : « Nous soutenons les projets musicaux sous toutes leurs formes. En 2018, 28% des groupes programmés étaient issus du département. De plus, nous accompagnons une cinquantaine d’artistes par an via des scènes amateur, les éditions “découvertes” Du côté de Shebam ou notre programme Impulse qui accompagne deux groupes, durant deux ans, afin de les épauler dans leur démarche de professionnalisation.


Cette année nous avons sélectionné Pulsar et Room Me afin de les aider à se développer et à jouer dans divers festivals. » La chanteuse, violoniste et bassiste de Room Me s’est ainsi produite au dernier Printemps de Bourges. 3. ARTICULATION La Cité musicale regroupe trois structures : L’Arsenal, les Trinitaires et la BAM. La transversalité fait partie des priorités de Pierre Bertrand et son équipe. Des exemples ? La création d’un spectacle réunissant Chapelier Fou et l’Orchestre national de Lorraine cette année et celle mêlant le pianiste et électronicien luxembourgeois Francesco Tristano3, le pionnier de la techno Derrick May et l’ONM l’an passé. Un grand moment vibratoire branché sur 220 volts. « Nous cherchons également à faire circuler les publics, notamment avec la naissance d’une carte d’abonnement de la Cité musicale ouverte aux musiques actuelles comme au classique. » Pierre Bertrand veut éviter de dissocier la programmation et les actions de la BAM et des Trinitaires, liés très fortement. Avec sa capacité de 1 200 places, la BAM peut accueillir de grosses têtes d’affiche comme Woodkid, à l’inauguration de la salle, mais aussi Christine & the Queens, Peter Hook (de Joy Division / New Order), Akhenaton, Brigitte, Camille, Juliette Armanet4 ou Yuksek. Autant de « marqueurs du lieu », selon Pierre Bertrand. La Chapelle des Trinitaires, avec ses 350 places, reçoit des projets plus confidentiels, dans un charmant cadre historique, sans pourtant remplir la fonction de « club de la BAM ».

4. MANIFESTATIONS Bertrand Belin 5 est l’invité d’honneur de l’anniversaire de la BAM. Cet artiste qui, avec son corps comme son esprit, nous laisse Sur le cul durant ses prestations entre chanson grave, chorégraphie désarticulée et stand up, partagera l’affiche (03/10) avec Chapelier Blanc & Grand Fou ou inversement. Les artistes messins à la reconnaissance dépassant largement les frontières du Grand Est proposent un programme inédit où Philémon ira faire un tour à Belleville le temps d’une soirée brisant les octaves ! Au menu des festivités également, il y aura bien sûr du hip-hop – genre musical dominant aujourd’hui – avec des groupes Incroyaux (Caballero & JeanJass, 04/10) et de l’electro avec Fakear 6, Dombrance ou Souleance (05/10). 5. COMMUNION Pour Pierre Bertrand, la BAM, avec son infrastructure performante (excellente qualité acoustique et technique), mais sa dimension humaine, permet « de beaux moments de communion entre artiste et public, comme ça a été le cas avec Thérapie Taxi ou Feu! Chatterton7, dans un beau rapport de proximité scène / salle. » L’équipe de la BAM attend avec impatience la venue de Vanessa Paradis (24/10), artiste remplissant des Zéniths, mais ayant choisi de faire escale dans « la plus grande des petites salles française où l’on est immergés et connectés les uns aux autres ! »

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cordes à corps Lancés dans une tournée anniversaire, Sylvain Luc & Stéphane Belmondo donnent suite, dans le cadre du Colmar Jazz Festival, à Ameskeri, leur premier album en duo réalisé il y a vingt ans.

Par Florent Servia Photo d’Alexandre Lacombe

Aux Tanzmatten (Sélestat), mardi 17 septembre dans le cadre du Colmar Jazz Festival (du 1er au 23 septembre, voir Poly n°222 ou sur poly.fr) Toute la programmation sur festival-jazz.colmar.fr

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xceptionnel, ce concert “délocalisé” du Colmar Jazz Festival, l’est d’autant plus qu’il sera le premier d’un nouveau répertoire pour le guitariste Sylvain Luc et le trompettiste Stéphane Belmondo. Les spectateurs auront le privilège d’entendre en exclu’ le nouveau disque de deux musiciens prestigieux, 2.0 qui sortira le 18 octobre chez Naïve. Il y est question d’une série de compositions personnelles accompagnées de deux reprises : Un Homme dans la ville, inspiré de la BO écrite par le compositeur de film Philippe Sarde pour Deux Hommes dans la ville de José Giovanni (avec Jean Gabin & Alain Delon) et Ribbon in the Sky de Stevie Wonder, hit de la Motown du début des eighties. Sur ces morceaux, le duo a apporté une couche de mélancolie nouvelle, créant un cocon. On la doit à l’intimité du contexte. « Notre duo est né dans un club parisien, Le Baiser salé, où nous nous étions retrouvés à deux heures du matin et, par simple plaisir, avions joué jusqu’à l’aube », se rappelle Stéphane Belmondo. À l’époque, ils reprenaient Ménilmontant de Charles Trenet ou Chanson douce d’Henri Salvador. La simplicité culti-

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vée, la rondeur de sa trompette et la respiration musicale laissent leur nouveau répertoire éclore dans une atmosphère feutrée. Le temps a fait son œuvre. En plus de se côtoyer depuis vingt ans et de développer une entente télépathique jusque dans les moments les plus improvisés, les deux hommes ont parfait des CV déjà bien remplis à l’époque. Issus de la même génération, ces deux personnages majeurs de la scène jazz contemporaine ont joué avec les plus grands depuis près de trente ans. De Sylvain Luc, il faut savoir que les aventures en duo lui sont familières : sa discographie répertorie pas moins de dix albums dans ce format, avec notamment l’accordéoniste Richard Galliano, le pianiste et batteur Bernard Lubat et le guitariste alsacien Biréli Lagrène. Pendant ce temps, Stéphane Belmondo croise aussi la route des légendes Yusef Lateef ou Milton Nascimento en plus de nouer des amitiés fortes en France (Jacky Terrasson, avec qui il a enregistré). Ces deux virtuoses savent tout faire, mais ont surtout le talent de réussir à oublier le geste : au final, c’est la beauté d’une combinaison de finesse et de douceur qu’on retient.

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L'AGENDA DES SAISONS LES CHOIX DE LA RÉDAC'

0 2 0 2 / 9 1 20 Poly 223 Septembre 19 35 Das Kapital à retrouver à la Filature, Mulhouse © Denis Rouvre


AUDINCOURT LE MOLOCO

Concert dégustation. Avec La Chica (11/10), entre pop moderne et chants traditionnels d’Amérique latine. La franco-vénézuélienne rappelle Ibeyi ou A-Wa à elle toute seule ! Frères amis. Le duo franc-comtois Yules se livre à travers un quatrième album pop, A Thousand Voices, électrique et psychanalytique, renouant avec ses amours de jeunesse. Past Is Present affirment Guillaume et Bertrand Charret en rebranchant les guitares et ressortant le synthé de leur adolescence. À découvrir en live avant le concert de Roni Alter (22/11). Jeunes et fiers. « Pour nous, le terme “baby rockers” n’est pas une insulte : nous apprécions BB Brunes », affirment les Mulhousiens de Last Train qui sortent un second album, The Big Picture, très prochainement. À découvrir avec Bigger et Thé Vanille (13/12). lemoloco.com

BADEN-BADEN FESTSPIELHAUS

Nos coups de cœur. Un récital Brahms du pianiste Grigory Sokolov

(10/11), la première mondiale du nouveau programme de Cecilia Bartoli (23/11), la rencontre du contre-ténor Philippe Jarrousky avec Schubert (07/02), le retour de Sir Simon Rattle pour deux soirées avec le LSO (20 & 21/02) et Le Trouvère de Verdi en version de concert dirigé par Valery Gergiev (26/07). Dancing Star. Le Hamburg Ballett John Neumeier est de retour avec Orphée et Eurydice de Gluck (27-29/09) et le Beethoven Project (03 & 04/10). Teodor Currentzis. Au fil de la saison, le charismatique chef d’orchestre donne six concerts, dont un florilège Rameau avec MusicAeterna (31/10) et la Symphonie n°7 “Leningrad” de Chostakovitch avec le SWR Symphonieorchester (30/05). Berlin. Pour leur résidence pascale à Baden-Baden (04-13/04), les Berliner Philharmoniker donnent Fidelio de Beethoven sous la direction de Kirill Petrenko ainsi qu’un bouquet de concerts. festspielhaus.de

THEATER Magique. La Fête du Théâtre (21/09) promet 1 001 événements : coup d’œil en coulisse, spectacles insolites, etc.

Danse. Un show de tango explore les sonorités de Piazzolla et de ses maîtres (12/10). Kit Kat Klub. Willkommen, Bienvenue, Welcome au Cabaret (17/10 & 31/12). On ne boude pas son plaisir de revoir ce musical ! Rareté. Simplicius Simplicissimus de Karl Amadeus Hartmann (06-12/04). theater.baden-baden.de

BÂLE

KASERNE BASEL Telling Stories. Événement de la rentrée (11-21/09) avec la danse de MarieCaroline Hominal et Nelisiwe Xaba, la toute nouvelle performance de Boris Nikitin autour du suicide (Attempt on dying) ou le solo de Luanda Casella (Short of Lying), entre voiles et fumée blanche. Trash. L’expérience marionnettique de Laguna Beach (26/09), volontairement trash et pasticheuse des fous furieux de Frankie, produit par Campo. Loïe Fuller. Ola Maciejewska revisite l’invention de mouvements incroyables des “dancing dresses” et des drapés de l’artiste dans Bombyx Mori (22/11). Musique. La puissance tellurique de Sunn O))) (09/10) et l’electro-cumbia

© Hans van der Woerd

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de Mambe & Danochilango (12/10). kaserne-basel.ch

THEATER BASEL Seventies. Al Gran sole carico d’amore de Nono (14/09-29/10). Trilogie Figaro. Avec Il Barbiere di Siviglia de Rossini décapé par Kirill Serebrennikov (17/10-27/02), Le Nozze di Figaro de Mozart par Barbara Frey (18/01-21/06) et La Mère coupable de Milhaud (06/02). Événement. Romeo Castellucci s’empare de l’oratorio d’Arthur Honegger, Jeanne d’Arc au bûcher (29/05-20/06) avec comme récitants Audrey Bonnet et Denis Lavant. theater-basel.ch

BELFORT

VIADANSE – CCN DE FRANCHE-COMTÉ Création 2020. Dans Akzak, 12 danseurs du continent africain et un percussionniste sont réunis. Viaouaga. Saison africaine d’échanges et de programmation avec le CDC La Termitière pour Ambidextre de Souleymane Ladji Koné (10/10 dans le cadre du programme d’incubation Résidances) ou encore Telles quelles / Tels Quels autour des préjugés de Bouziane Bouteldja. Au Féminin. Tatiana Julien joue de la beauté kitsch et de la laideur pop dans Soulèvement (16/11 avec Le Granit), tandis que Jann Gallois s’intéresse aux schizophrènes (Compact et Diagnostic F20.9, 14/12 avec Le Granit). viadanse.com

LE GRANIT Théâtre. Le génial Olivier Martin-Salvan s’empare d’Ubu d’Alfred Jarry (18 & 19/09), LIRE P. 28 le collectif In Vitro dissémine Tchekhov dans la ville pour une déambulation inédite avec Les Trois sœurs (12/10). Nathalie Béasse nous plonge dans la fabrique des contes (Tout semblait immobile, 09/04 et au Maillon strasbourgeois 01-04/04) et Paul Moulin dans l’humour sauvage et racé de la BD Zaï Zaï Zaï Zaï de Fabcaro (30 & 31/01). Création. Dans Féminines (14 & 15/01 et à la Comédie de Reims, 13-15/11 puis

BELFORT LA POUDRIÈRE au Théâtre Dijon Bourgogne, 16-20/12, à La Filature (Mulhouse) 18 & 19/03 et au NEST (Thionville) 31/03), Pauline Bureau reprend l’histoire du club de football féminin du Stade de Reims, champion du monde 1978. Vous le saviez ? Black Power. Double soirée autour de James Baldwin, auteur afro-américain et homosexuel, dont Élise Vigier met en scène Harlem Quartet (11/02) avant d’inventer ses Entretiens imaginaires avec le photographe Richard Avedon (12/02 et à La Comédie de Colmar,13 & 14/02). Festival. Jazz innovant avec Be Bop or Be Dead (Granit, Moloco et Poudrière, 15-17/11) legranit.org

LA POUDRIÈRE Rudeboys. Tu veux une taffe de reggae, durant une soirée bien roots (12/10) co-organisée avec l’association Blue Sky ? D’abord de la locale avec les Belfortains de Skyman Sound – Skyman Selecta et MC Faya King – qui jouent à domicile. Il y aura aussi I Woks, mix de hip-hop et de dancehall sauté au wok, Fyah P et son ragga made in FrancheComté ou l’alsacien Supahaze Sound. Latin jazz. Le pianiste cubain Roberto Fonseca (08/11) en concert dans le cadre de Be bop or be dead : La Poudrière va prendre feu ! Post punk. Les Dubliners sont en colère : The Murder Capital (09/11). poudriere.com

BESANÇON

CDN DE BESANÇON Création. Artiste associée au CDN,

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I WOKS

Marie Fortuit crée Le Pont du Nord (0105/10), entre flux poétique de paroles intérieures et quatuor jouant Schubert, Beethoven et des chansons populaires. À suivre. Jonathan Capdevielle se fait Rémi, l’enfant Sans Famille du roman de Malot dans une pièce à masques qui se poursuit chez soi, avec une fiction audio (28/04-07/05 et au Maillon (Strasbourg) 16-19/06). Le vidéaste et performeur Janek Turkowski interprète Margarete (15-18/10 et à la Kaserne Basel, 15-17/11), réflexion sur le souvenir et l’archive, sa perception et sa reconstruction. Les Mille et une nuits de Guillaume Vincent (15 & 16/01 et à La Filature mulhousienne (21 & 22/01) charrient le regard occidental contemporain sur la culture arabo-musulmane comme le pouvoir de la fiction d’arrêter la violence. cdn-besancon.fr

LES 2 SCÈNES Danse. Alban Richard et le DJ Arnaud Rebotini s’attachent à la fascination des foules (Fix Me, 01 & 02/10 ) Cirque. Les circassiens du Galactik Ensemble jouent avec virtuosité d’un décor qui se détruit irrémédiablement dans Optraken (18-23/11) et Les 5 e Hurlants ventés de Raphaëlle Boitel (07-09/04) convoquent théâtre, cirque et dispositifs mécaniques pour toucher la grâce. Anthropocène. Un cycle de spectacles, conférences et installations autour de ce constat que les êtres humains sont devenus la première cause de transformation de la Terre. Théâtre. La Gioia de Pippo Delbono (10 & 11/12) est toujours un événePoly 223

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Jean Valjean avec trois bouts de ficelles et un art parfait de la poésie visuelle. Ciné-concert. Christine Ott (piano, ukulele, percussions…) et Torsten Böttcher (didgeridoo, kalimba…) mettent en musique et font vibrer le documentaire muet de Robert Flaherty de 1922 Nanouk l’Esquimau (14 & 15/11) : un monde sauvage et hostile, une musique féérique ! cc-thann-cernay.fr

BISCHHEIM SALLE DU CERCLE

© Sebastian Schutyser

CHÂLONS-ENCHAMPAGNE LA COMÈTE BASEL RAJOUB

ment. Une exploration de la “vallée de l’étrange”, sentiment de vertige lorsqu’un robot prend des traits humains, par Stefan Kaegi avec Thomas Melle et son double androïde (Uncanny Valley, 12-27/02). les2scenes.fr

BISCHHEIM

SALLE DU CERCLE Very ott. Nanouk l’Esquimau, film documentaire franco-américain de 1922, est ici mis en musique par l’ondiste Christine Ott et Torsten Böttcher (08/11). Scatman. Mathias Hecklen-Obernesser, alias Matskat, adore le jazz manouche et la chanson. En compagnie de ses amis (Franck Wolf, Francky Reinhardt, Matthieu Zirn…), il convie son public à sauter de joie (18/10). Carte postale syrienne. « Soriana signifie “notre Syrie”. Le pays que nous avons laissé derrière nous par soif de découvertes ou forcés par les circonstances. » Le saxophoniste Basel Rajoub mixe jazz et classique en compagnie d’Andrea Piccioni (percussions), de Feras Charestan (qanun) et de Lynn Adib (voix). Concert le 29/11 dans le cadre du festival Strasbourg-Méditerranée (23/11-07/12). Spectacle jeune public. BoOm est une pièce visuelle pour une interprète et 72 cubes (06/05). Et badaboum… salleducercle.fr 38

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BISCHWILLER LA MAC

Ouverture de saison. Entre conférence et joutes sifflées, discussion improvisée avec le public et traduction musicale par saxophoniste interposé, les Chanteurs d’oiseaux (15/09) vous transporteront dans un univers poétique, musical et humoristique. Les chansons d’amour. Célèbre grâce aux BO des films de Christophe Honoré, l’artiste bisontin Alex Beaupain (06/03) écrit des chansons d’amour… encore et toujours. World. Agnès Jaoui (04/11) tourne pour le ciné… et chante à La Mac : El trio de Mis Amores ! mac-bischwiller.fr

CERNAY

ESPACES CULTURELS THANNCERNAY Présentation. Nouvelle saison (06/09) à la Salle Espace Grün de Cernay et au Relais Culturel de Thann, lors d’une soirée placée sous le signe de l’humour et du cirque. À 20h30, direction le Relais Culturel à Thann pour le spectacle d’Immo : French touch made in Germany. L’esprit d’Hugo. La compagnie belge des Karyatides s’attaque à un monstre de la littérature, livrant sa version des Misérables (17 & 18/10, Thann) en théâtre d’objets en mettant en scène

Création. Le grand Joël Pommerat crée Contes et légendes (14 & 15/11 puis à La Filature mulhousienne 21 & 22/11), recherche sur la construction de l’identité et le mythe de l’IA. Ciné-Concert. La Cordonnerie s’attaque avec brio aux Mille et Une nuits dans une version d’Ali Baba et les 40 voleurs (26/11) où deux frères tenants une station-service y rêvent de westerns. Danse. Anne Teresa de Keersmaeker transmet sa célèbre pièce Fase, Four mouvements to the music of Steve Reich (10 & 11/12) à de nouvelles danseuses. Dans un style plus déluré La Bazooka signe un spectacle dès 6 ans. Pillowgraphies (08/01) s’intéresse aux fantômes. Festival. War on screen, festival international de cinéma, embrasse tous les genres (01-06/10). la-comete.fr

CHAUMONT

NOUVEAU RELAX Dream. Pièce théâtrale et chorégraphique, Fkrzictions (21/11) est un ballet surréaliste enchâssant rêve, fiction et réalité. Adaptation. Le Théâtre de l’Argument traduit les deux dimensions du trait de Fabcaro et la cinquantaine de personnages de Zaï Zaï Zaï Zaï (21/01) sa BD à l’humour ravageur. Mythologique. Dans une écriture qui n’hésite pas à prendre les mots au corps, l’auteur guinéen Hakim Bah transpose Thyeste au cœur de notre monde contemporain dans Convulsions (07/04) mis en scène par Frédéric Fisbach. lenouveaurelax.fr



COLMAR SALLE EUROPE

à son premier amour au théâtre découvert en 1994, Le Ciel est loin la terre aussi en retravaillant ses souvenirs dans le décor de l’époque (16-18/10) ! Family. La différence de Luce en marionnettes (09/10), les roadies d’Alice Laloy dans À Poils (04-07/03 et aux Giboulées (TJP-Strasbourg), 15-18/03) ou encore Quand j’étais petit, je voterai (25-28/04) d’Émilie Capliez autour de la notion de débat et le mythique Petit chaperon rouge de Pommerat (07-07/12). comedie-colmar.com

© Laurène Allary

LE LÉZARD Ouverture de saison. La première fois que nous avons vu The Cracked Cookies, il nous a semblé être en présence des Andrews Sisters… Ce trio vocal issu du Conservatoire strasbourgeois convie le public à un show polyphonique (07/09), un concert swinguant et crackant. Puis, place à Gross Meister Fleisch : ça va être une boucherie ! Temps fort marionnettes. 10e édition (17-23/10) sous le chapiteau des Pêcheurs de Rêves, une semaine de spectacles et de concerts pour petits et grands ! Jazz. Le trio Misc (06/12 au Grillen) explore le jazz dans une perspective d’ouverture et de cohésion d’ensemble. lezard.org

LÉOPOLDINE HH

COLMAR

COMÉDIE DE COLMAR Créations. Entre Gatsby le magnifique et Vernon Subutex, Matthieu Cruciani commande une Piscine(s) à François Bégaudeau (21-30/01 puis au Théâtre Dijon Bourgogne 05-07/02 et à La Comédie de Reims, 27-29/05) pour sa première création maison. La co-directrice Émilie Capliez crée quant à elle Une vie d’acteur (05/11-30/05) “Par les villages” en itinérance en Alsace : une commande d’écriture à Tanguy Viel jouée par Pierre Maillet ! Feuilleton. Le Guerre et Paix de Tolstoï en cinq épisodes thématiques par Adèle Chaniolleau et Camille Pélicier (Pour l’amour de Léon, 08/10-07/04). Je me souviens. Aurélien Bory revient 40

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SALLE EUROPE Génial. Avec On voudrait revivre (08/10 et en tournée le 05/10 à l’Espace 110 d’Illzach, le 13/11 à L’Illiade d’Illkirch-Graffenstaden, le 28/11 au Nouveau relax de Chaumont, le 10/03 au Théâtre municipal d’Épinal, le 13/03 à l’ACB de Bar-le-Duc, les 18 & 19/03 au CDN Besançon Franche-Comté, le 14/05 aux Tanzmatten de Sélestat et 03-06/06 au Taps de Strasbourg), la Compagnie rémoise Claire Sergent compose une ode à Gérard Manset : sur scène, Léopoldine HH et Maxime Kerzanet poussent un cri d’amour poétique. Grand et petits. Le Voyage de Gulliver (27 & 29/09, dès 7 ans) mêle théâtre, jeux d’ombres, musiques, chants et marionnettes. Conte 1. Peau d’âne, peau d’ânesse (18-29/12) est porté par les mots du conteur Jean-Jacques Fdida, les notes

du pianiste Jean-Marie Machado et la voix de la chanteuse Aurore Bucher. Jazz. La musique du Expanding Universe Quintet (28/02) est en constante exploration. Conte 2. Anouchka et le chat botté (29/04, dès 3 ans) mêle ombres et jeu pour convoquer l’imaginaire. salle-europe.colmar.fr

THÉÂTRE MUNICIPAL Chanson. Experts en détournements, Les Barboozes (18/10) revisitent des tubes (de Brassens à Stromae, de Sinatra à Bob Marley) version acousticogroovy. Boulevard. Georges Beller, Franck Leboeuf et leurs amis jouent L’Artn’Acoeur de Nicolas Vitiello (23/01). One woman show. Égoïste d’Olivia Moore (13/03) est un spectacle sur l’amour de soi et celui des autres… éventuellement. theatre.colmar.fr

DIJON OPÉRA

Dies iræ. À la tête du {oh!} Orkiestra Historyczna, Andreas Staier livre un attendu Requiem de Mozart (19/10), tandis qu’Emmanuelle Haïm et son Concert d’Astrée font découvrir celui de Campra (21/11) et que l’Orchestre Dijon Bourgogne joue celui de Duruflé (08/12). Passions noires. Éric Ruf monte Pelléas et Mélisande de Debussy (0610/11) en livrant une vision éminemment dark. Création mondiale. Les Châtiments de Brice Pauset (12-16/02) sont placés sous le signe de la trilogie éponyme de Kafka (Le Verdict, La Métamorphose et La Colonie pénitentiaire). Danser. La compagnie norvégienne Carte blanche présente Soufflette (01/04), chorégraphie à la semblance d’une enivrante fête d’été. Baroque. Leonardo García Alarcón et sa Cappella mediterranea nous transportent dans la pyrotechnie haendélienne d’Alcina (15-19/04). opera-dijon.fr

ORCHESTRE DIJON BOURGOGNE Miam. Les Musiques du Palais (21 &


THÉÂTRE DIJON BOURGOGNE À ne pas manquer. Le Gala (28/09) de Jérôme Bel permet de renouer en toute simplicité avec le plaisir de regarder et de se mouvoir. Une leçon. Créations. How deep is your usage de l’art ? (06-20/11), réflexion de Benoît Lambert et Jean-Charles Massera sur ce que nous faisons des films, livres et musiques traversant nos vies. Étienne Grebot et Frédérique Moreau de Bellaing montent OVNI d’Ivan Viripaev, dramaturge russe le plus influent de ce début de siècle (09-13/12) autour du doute et de la croyance des rencontres surnaturelles. Avec La Mouette (Je n’ai pas respecté le monopole) d’après Tchekhov, Céline Champinot jouera au TDB (21-24/01) puis dans les lycées de Bourgogne-Franche-Comté plus de 150 fois ! Adrien Béal et Fanny Descazeaux, associés au TDB, prolongent une recherche sur le rapport de l’individu à la vérité entamée avec Perdu connaissance. Ils traquent le politique dans l’intime avec Toute la vérité (02-06/06). Festival. Après 30 éditions, Théâtre en mai est mis sur pause, pour mieux revenir en 2021, c’est promis ! tdb-cdn.com

LA VAPEUR Lancement de saison. Cette visite tactile (21/09) permet aux personnes mal et non voyantes de se familiariser avec La Vapeur, d’en écouter sa description mais aussi de prendre conscience du volume des espaces et de la circulation dans le lieu. Beatmaking. La Fine Équipe (18/10) : un live tout en finesse ! Soul power. Après 50 ans de carrière, Lee Fields (19/10), 68 ans, est l’un des artistes les plus prolifiques de la scène soul-funk contemporaine. Danser les filles. Le chanteur dijonnais Bastien Lallemant (29/10) fait Danser les filles avec un merveilleux album menant un combat poétique contre l’individualisme. lavapeur.com

DRUSENHEIM PÔLE CULTUREL

Top départ. Soirée de présentation de la saison culturelle (13/09). Humour. Chaque fois qu’Olivier de Benoist a un enfant, il fait un one man show (18/10). Comme il en a eu un quatrième, il revient avec un nouveau spectacle ! Logique : voici son Petit dernier ! I need somebody. HELP !, un tribute aux Beatles venant de Slovénie, aux accents purement british et à la sonorité identique à celle de leurs aîné (14/02, Espace Le Gabion). La reine des chats. Zora Chabotte, spectacle jeune public franco-allemand adapté très librement du conte Le Chat botté des Frères Grimm. Produit par Baal Novo (02 & 03/03). pole-culturel.drusenheim.fr

DUDELANGE

CENTRE CULTUREL OPDERSCHMELZ Jazz. Une beauté envoûtante. Une force communicative. Voilà deux des innombrables éloges prononcés à propos de la musique d’Ambrose Akinmusire (12/10), le nouveau Prince of Darkness de la trompette jazz, en compagnie du Brussels Jazz Orchestra. Ils sont 13. Les 17 Hippies (06/11) berlinois sont depuis longtemps l’un des groupes musicaux les plus originaux d’Allemagne, dans un style cabaret. Touch of noir. Le pianiste et compositeur roumain Lucian Ban et le maître

altiste américain Mat Maneri présentent une réimagination radicale du grand opéra de George Enesco, Œdipe (19/11). opderschmelz.lu

ERSTEIN

SAISON CULTURELLE Lancement de saison. Avec La Compile du Capitaine Sprütz (21/09, Maison des œuvres), L’emblématique super-héros revient pour de nouvelles aventures ! Jean-Luc Falbriard est une véritable boule d’énergie qui place l’humour en orbite autour de la terre. Périple. Roukiata Ouedraogo (12/06, Auditorium du Musée Würth) conte avec autodérision son parcours, riche en péripéties, qui la mène de son école primaire du Burkina-Faso aux scènes parisiennes. Ici d’ailleurs. Chacun porte en lui des racines, certains ont grandi dans d’autres pays que la France. Quel a été le parcours, le cheminement de ces gens qui sont venus en France et qui y ont planté leurs racines ? Le spectacle Devenus d’ici se penche sur cette question avec textes, chansons, marionnettes animées et projections vidéo (03/04, Centre hospitalier). Un carton ! Avec quelques règles du jeu, 2 000 boîtes de carton vous attendent, prêtes à être emboîtées selon votre imagination. Clôture de saison participative par la compagnie Des châteaux en l’air (27/06, parvis de la Médiathèque et de la Maison de la musique). ville-erstein.fr

ERSTEIN SAISON CULTURELLE

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ROUKIATA OUEDRAOGO Poly 223

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© Fabienne Rappeneau

22/09, 12 & 13/10) est un festin musical, lyrique et gastronomique. So british. Un concert où Britten et Elgar interrogent At the speed of stillness, pièce écrite en 2012 par Charlotte Bray (07/05). orchestredijonbourgogne.fr


© Jean-Louis Fernandez

FORBACH LE CARREAU

SAIGON

FORBACH LE CARREAU

Festivals. Loostik, dédié au jeune public franco-allemand entre Forbach et Sarrebruck (05-10/11), Primeurs pour l’écriture dramatique contemporaine (en français et en allemand, 27-30/11). Sublime. Les Limbes visuelles hypnotiques d’Étienne Saglio (19 & 20/12), le drame poignant et intergénérationnel de Caroline Guiela Nguyen (Saigon, ) ou le Bovary revisité de 15/11 ). Tiago Rodrigues (06/05 Danse. Un focus sur le grand Wim Vandekeybus en début de saison (1013/10) avec Go Figure out Yourself où les danseurs abolissent la frontière avec les spectateurs et traptown, entremêlant danse, film, texte et musique en une nouvelle mythologie. carreau-forbach.com 42

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FRANCFORT-SURLE-MAIN

FRIBOURGEN-BRISGAU

Reprises. La top Carmen de Barrie Kosky (31/01-28/02) et le très élégant Rosenkavalier de Claus Guth (10/0511/06). Création mondiale. Inferno de Lucia Ronchetti (18/04-09/05), une journée en enfer sur les traces de Dante. Raretés rossiniennes. La Gazetta (02-16/02) & Bianca e Falliero (05/0415/05). Love. Katharina Thoma s’attaque au monument wagnérien qu’est Tristan und Isolde (12/06-02/06) et nous attendons avec impatience la vision de cette metteuse en scène très douée. oper-frankfurt.de

English. Peter Carp s’empare de The Turn of the screw de Britten (09/1119/03). Événement. L’Anneau de Polycrate de Korngold (19/01-27/03) sort de l’oubli sous la baguette de Fabrice Bollon accompagné d’autres pièces du compositeur. Aquatique. Avec Acqua Alta (14 & 15/02 et à La Filature de Mulhouse, 11 & 12/02), Adrien M & Claire B proposent une chorégraphie en forme de parcours dans l’imaginaire de l’eau. Contemporain. Glaçant, The Last Hotel de Donnacha Dennehy (15/0512/07) crée l’événement. theater.freiburg.de

OPER

THEATER FREIBURG


GUEBWILLER

HEIDELBERG

Culte. Une icône est de retour : Nina Hagen (08/11) explore les univers tissés de Bertolt Brecht, Kurt Weill et Hanns Eisler pour un concert qui s’annonce comme un événement ! Blues. La voix de Sarah McCay (15/11) donne des frissons. Voyage. Les palestiniens du Trio Joubran (16/01) font entendre la voix des peuples en lutte à travers le monde. Satire. Cabaret du XXIe siècle, installé au Couvent, le Sorgenfrei propose une mini-saison de quatre programmes avec notamment Jade & Amélie (14/02) pour un spectacle très love. Odyssée intérieure. Chanteuse et multi-instrumentiste généreuse, Mood (30/05) a imaginé un concert immersif accompagné d’un mapping, marque de fabrique des Dominicains.. les-dominicains.com

est l’objet de Coro Fantastico (27/09), soirée poétique signée Tom Ryser & Ulrike Schumann. Rareté 1. Die Getreue Alceste de Georg Casper Schürmann (01/12-31/01), véritable féérie baroque de 1719 tombée dans l’oubli. Rareté 2. Die Heilige Ente de Hans Gál (07/03-09/05), pièce avec des Dieux et des hommes des années 1920. Danse. Dimension (24/01-31/05), deuxième partie d’une trilogie initiée par le directeur du Ballet de la maison, Iván Pérez. theaterheidelberg.de

LES DOMINICAINS DE HAUTE- THEATER HEIDELBERG Ouverture. Comment nait un opéra ? ALSACE Que se passe-t-il dans les coulisses ? Tel

RELAIS CULTUREL Nos coups de cœur. La Nuit de la Culture (05/10), le concert d’Yves Jamait (12/11) et ses chansons à la plume ciselée, [Plaire] pièce en forme d’abécédaire de la séduction (10/12), le surprenant Mystère des voix bulgares (17/12), les circassiens des Objets volants pour la fable scénique en apesanteur Majipoor (28/01), deux courtes pièces Signées Marivaux et Marilyn qui explorent Les Préjugés (20/03) et Seriously Funny (28/04), spectacle de danse humoristique familial, retraçant la journée type de l’Homme d’aujourd’hui. La Philharmonie de Poche L’ensemble propose cinq rendez-vous, dont une rencontre avec l’accordéoniste Marcel Loeffler (24/03). Rires & chansons. 29 e édition de L’Humour des notes, festival incontournable qui titille les zygomatiques en musique (16-24/05). Présentations de saison. Avec La Conférence Ornitho perchée des Chanteurs d’oiseaux (05 & 06/09). relais-culturel-haguenau.com

L’ILLIADE & LA VILL’A

Ouverture de saison. Après-midi convivial (22/09) dans les jardins de L’Illiade avec au programme des spectacles pour toute la famille. Et Vian ! Le pari de Debout sur le Zinc : partager quelques-unes de ces chansons “hors du temps” du grand Boris Vian (11/10). Debout pour l’auteur du Déserteur ! Le plan B. Le slam est là et le chant s’installe progressivement, Grand Corps Malade (06/11) est une révélation sur scène ; un poète de notre

ILLZACH

L’ESPACE 110 C’est Claire ! « J’aime repenser à mes premières histoire de love parce qu’elles m’ont construites. Parfois, il m’arrive de vivre des moments comme dans un film, au ralenti : quand tous mes amis, mes amours sont là et qu’on danse en oubliant tout. » Claire Faravarjoo (07/09), en première partie de Montgomerry. Trois fois mieux. La compagnie Le Gourbi bleu présente un triptyque : Annah, Bouche cousue et La Vierge et moi qui parle de nos « affaires humaines » (02/11). Record. Le titre le plus long est attribué au spectacle De l’avenir incertain du monde merveilleux dans lequel nous vivons par la compagnie Bob Théâtre, entre théâtre, musique et danse (29/11). espace110.org

ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN L’ILLIADE

© Lucie Locqueneux

HAGUENAU

ILLKIRCHGRAFFENSTADEN

temps qui déclame en musique. Get bach. Vincent de Murcia (16/11, la Vill’a) offre une belle leçon de musique en s’emparant du répertoire de Bach. C’est un cygne. François Mauduit s’est emparé du célèbre ballet Le Lac des Cygnes (17 & 18/12) pour en donner sa version alliant les moments magiques de la version originale et une création chorégraphique subtile. Le Printemps des bretelles. Du 13 au 22 mars, l’accordéon sera roi. Moment phare. L’ultime spectacle du Cirque Plume, La dernière saison (14/04-09/05). illiade.com

DEBOUT SUR LE ZINC

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KARLSRUHE

BADISCHES STAATSTHEATER KARLSRUHE French. Faust de Gounod (à partir du 19/10 ; l’ensemble des dates n’est pas encore connu) mis en scène par Walter Sutcliffe. Haendel Power. Riche programmation pour la 43e édition des HändelFestspiele (14-28/02) avec notamment une nouvelle mise en scène de Tolomeo, Re d’Egitto (14-25/02). Ballet. Bridget Breiner chorégraphie Maria Stuart de Schiller (à partir du 19/04 ; l’ensemble des dates n’est pas encore connu). staatstheater.karlsruhe.de

TOLLHAUS Jazz. Le Vincent Peirani Quintet (03/10), un fabuleux voyage sonore en forme de trip intérieur. Blues rock. Walter Trout (20/10) est une légende : celui qui a accompagné des stars comme Percy Mayfield ou John Lee Hooker, joué avec les Canned Heat, est aussi un soliste d’exception. Bluegrass. Un festival d’Americana Music (03/12) avec banjos, mandolines, violons, guitares et contrebasses. Pop. Le chanteur Max Giesinger &

KINGERSHEIM CRÉA

LO MINIMO 44

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Friends (27 & 28/12). Breton. De la musique celte de haute volée, entre folklore et modernité, avec Tri Yann (29/02) qui nous promène entre influences folk et musique traditionnelle. Festivals. Atoll (18-29/09, voir page 26) et Zeltival (27/06-09/08). tollhaus.de

KINGERSHEIM CRÉA

A men’s world. Quelle est la place des Hom(m)es dans la société d’aujourd’hui ? Trouvera-t-il l’alliance nécessaire entre féminin et masculin pour être dans une démarche de progrès ? Danse, par la compagnie Act2 (16-20/10, l’Espace Tival). Prose combat. Dans ce mystérieux conte documentaire, joué et dansé, inspiré du livre de Maurice Maeterlinck, deux interprètes évoquent la vie d’une ruche, d’un printemps à l’autre : essaimage, naissance d’une reine, fabrication du miel, pollinisation… La République des abeilles par la compagnie le MélodrOme (24 & 25/10, Village des Enfants). Momix. Tous les ans, au milieu de l’hiver, Momix devient le cœur palpitant d’une ville. Kingersheim respire depuis bientôt 30 ans au rythme de ce

festival jeune public qui plaît autant aux enfants qu’aux adultes (30/01-09/02). Focus sur la Suisse cette année dans une programmation très variée ! crea-kingersheim.com

LINGOLSHEIM

LA MAISON DES ARTS Ouverture de saison. Au programme, une journée festive (29/09) pour se retrouver autour de plusieurs spectacles. À partir de 11h, le parcours pédalo-partageur en récup’art de la compagnie Atelier Mobile accueillera les enfants dès 18 mois. À partir de 14h, ils pourront découvrir l’histoire d’amour (“en mieux”, et avec des marionnettes) de Nicolette et Aucassin. À 17h, la compagnie In Toto présentera son excellent spectacle Cirk’Alors à partir de 3 ans. Contes de gare. Dans le cadre du festival Vos oreilles ont la parole est présenté (16/10) le spectacle musical La Carpe qui danse. Il s’agit de récits proches de la tragédie dans lesquels les personnages, se moquant de leur propre désespoir, s’échappent par le rire. L’homme qui a vu l’ours. Dans le cadre du festival Strasbourg Méditerranée (01/12), Dchèquématte, de la compagnie Rêve général !, conte l’histoire


du jeune Ciprian, le fils d’un montreur d’ours, nouvellement arrivé en France avec sa famille. Poisson d’avril ? Le 1er avril, la compagnie Brounïak propose Baudruche, “solo aérophagique à respirer avec les oreilles” à base de ballons oranges… lingolsheim.fr

LUXEMBOURG LES THÉÂTRES DE LA VILLE

LUNÉVILLE

FACTO. 9e édition du festival qui explore avec espoir et humour les traces d’un possible avenir meilleur pour notre planète (01-10/04). Danse. Vidal Bini présente le somptueux Morituri ou les oies sauvages (06/03), questionnement du corps au combat et de sa représentation, glorifié ou blessé. Kids. Un hommage à la créativité des Griboullis par La Mâchoire 36 (0507/05). C’est beau, c’est grand, c’est chouette ! Oh ! Oui… Joachim Latarjet signe un hommage vibrant, tel un hommeorchestre jouant d’un tas d’instruments, à un génie méconnu du burlesque : Charley Bowers (15/05). T & S. Les Journées Théâtre et Sciences #5 (28/01-01/02) regroupent spectacles, ateliers, ciné-débat et rencontres avec artistes et chercheurs, notamment autour du réchauffement climatique. lameridienne-luneville.fr

LUXEMBOURG

LES THÉÂTRES DE LA VILLE DE LUXEMBOURG Opéra. La vision radicale de Macbeth de Verdi signée Michael Thalheimer (08-12/11), le conflit israélo-palestinien vu par Adam Maor avec Les Mille endormis (08/01), sensation du festival d’Aix-en-Provence, la cohabitation entre Pygmalion de Rameau et L’amour et Psyché de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville par Emmanuelle Haïm et son Concert d’Astrée (27 & 29/02) et Le Silence des ombres de Benjamin Attahir (16/05) d’après Les Trois petits drames de Maeterlinck. Danse. En solo, Akram Khan évoque les soldats coloniaux de 14-18 dans Xenos (17 & 18/10), les huit danseurs de Blanca Li plongent dans un bain électro entre explosivité et précision

XENOS

avec Elektrik (10 & 11/12), Session (21 & 22/01), le nouveau duo entre Colin Dunne, artiste de la danse irlandaise traditionnelle, et Sidi Larbi Cherkaoui, Wim Vandekeybus et sa compagnie Ultima Vez pour TrapTown (06 & 07/02), la création de New Work (13 & 14/02) du chorégraphe britannique Michael Clark en résidence à Luxembourg et le collectif (LA)HORDE pour Marry Me in Bassiani (26 & 27/06), fruit de la rencontre avec les danseurs géorgiens du Ballet Iveroni. Théâtre. Emmanuel Demarcy-Mota présente le spectacle laboratoire Ionesco Suite (23-25/10), Julien Gosselin monte une trilogie événement sur Don DeLillo avec Joueurs (21/11), Mao II (22/11) et Les Noms (23/11) – trilogie aussi montrée au strasbourgeois Maillon, 12-19/01 –, Jean-François Sivadier monte Un Ennemi du peuple d’Ibsen (15 & 16/01) et un Focus sur l’Europe avec un florilège de pièces dont I am Europe de Falk Richter (06/05). theatres.lu

PHILHARMONIE Culte. Les Berliner Philharmoniker reviennent à La Philharmonie sous la baguette de leur nouveau directeur musical Kirill Petrenko (15/05). Artiste en résidence 1. La violoniste Isabelle Faust fera découvrir l’étendue de son talent (15/12, 29/04, 14 & 20/05). Artiste en résidence 2. Le chef Daniel Harding pour un beau parcours

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dans l’Histoire de la musique (27 & 28/02, 03/03 et 28/05). Cycle Beethoven. Pour le 250e anniversaire du compositeur sont proposés de nombreux rendez-vous dont une intégrale de ses symphonies par le Chamber Orchestra of Europe et Yannick Nézet-Séguin (18-21/04). Ciné concerts. Sept rendez-vous au fil de l’année dont Taxi Driver (11/01) et Metropolis (20/05). Festivals. Atlântico, un voyage sonore au Portugal et dans les pays lusophones (21-29/09) et Rainy Days dédié aux sonorités contemporaines avec pour thème “less is more” (22/11-01/12). philharmonie.lu

KULTURFABRIK Écoutez. La Kulturfabrik et la boutique Vinyl Harvest s’associent pour les soirées Listening Sessions au Kinosch, cinéma de la Kulturfabrik. Première séance (26/09) avec Wolfgang Seidel & Nicola Hein. Génial. Toujours aussi fin et inspiré, Didier Super prévient : Ta vie sera plus moche que la mienne ! Son spectacle humoristico-chansonnier nous plonge dans la féérie du monde… du chômage (17/10). Tonnerre de Brest. « On y va, on y va / On va quand même tenter le coup / On va quand même tenter l’exploit. » Quelles Mouches ont piqué Miossec ? L’ancien journaliste de TF1 fait partie des rescapés et ne semble plus tutoyer l’enfer : il livre des chanPoly 223

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© Jean-Louis Fernandez

LA MÉRIDIENNE


la Loge, Musiques sacrées (07-18/12) où est notamment programmé un Stabat Mater de Pergolèse avec Véronique Gens et Marie-Nicole Lemieux (12/12), Polska ! (14-24/01) une plongée dans la musique polonaise ou encore Folklore (05-16/05) où se produira notamment Jordi Savall autour du patrimoine sonore des Balkans (05/05). citemusicale-metz.fr

© Philippe Gisselbrecht - Metz Métropole

METZ OPÉRA-THÉÂTRE

ESPACE BMK – THÉÂTRE DU SAULCY

LA TRAVIATA

sons apaisées, enjouées même, qui pètent la santé (02/11). Napalm. Du metal venant d’Ukraine : Jinjer, groupe mené par Tatiana Shmailyuk (19/11) ! kulturfabrik.lu

& The Lizard Wizard : un des plus fascinants groupes caméléons et psychédéliques du moment (13/10) ! Pas sadique. Faites-vous du bien : venez écouter la musique très Motown de Raphael Saadiq (27/10). rockhal.lu

LES ROTONDES

METZ

Festival. Festival for Headbanging Kids and Grooving Parents (19 & 20/10) et Fabula Rasa (22/01-02/02) avec des contes modernes de tous horizons, sans oublier les Piano Days (27-29/03) et le Marionnette Festival au village Tadler (30/05-01/06). Fêtes. Chrëschtdeeg an De Rotondes (27-30/12) avec spectacles, ateliers et chocolat chaud. ©. Copy Paste (13/02-08/03) interroge la propriété intellectuelle et l’originalité à travers spectacle, installation, films, débats et musique. rotondes.lu

ROCKHAL Le retour des Rita. Les Rita Mitsouko formaient le duo le plus singulier du rock français… jusqu’à la disparition de Chichin. C’est la mort qui l’a assassiné. Aujourd’hui, Catherine Ringer fait renaître le groupe, en solo, le temps d’un concert forcément émouvant (21/09). Techno à gogo. Avec Kompromat (lire page 68) – Vitalic & Rebeka Warrior – retour vers le futur assuré (11/10). De la musique électronique avec une âme… Vous avez dit wizard ? King Gizzard 46

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L’ARSENAL Baroque. Avec Grounds (11/10), François Joubert-Caillet réunit les virtuoses de L’Achéron, improvisateurs capables de donner à la musique ancienne la liberté aventureuse d’une jam session. Winter is coming. Le chorégraphe Angelin Preljocaj propose un ballet aux vibrations intimistes, inspiré de la Winterreise de Schubert (17 & 18/10). Shadows. Les Ombres errantes (05/12) rassemble le piano d’Iddo BarShaï et le magicien de la lumière Philippe Beau sur des musiques baroques de Couperin. Contemporain. L’Ensemble Linea et ses Rêveries italiennes (05/02) ou sa réflexion sur les Migrantes (25/03) avec la création de pièces de Zeynep Toraman et Feliz Macahis. DPRK. La chorégraphe Eun-Me Ahn a réussi à traverser la frontière entre les deux Corées : dans North Korea dance (06/03), elle retrace ce voyage ! Pyrotechnie. Le contre-ténor Philippe Jaroussky interprète des airs italiens du Seicento (28/04). Temps forts. Osez Haydn ! (07-09/11) avec Julien Chauvin et son Concert de

Déambulation. Isabelle Starkier signe l’ouverture de saison avec ses Patrouilles de parapluies (21/09, 03-04 & 10/10), formes déambulatoires avec un comédien autour du développement durable et de la laïcité. Minyana. L’auteur monte 21 rue des sources (12/10), une histoire de fantômes des Trente glorieuses autour de la haine filiale (à l’Espace BMK (Metz) 12/10 et au Théâtre de la Manufacture (Nancy) 02-11/10 puis à La Comète (Châlons-en-Champagne), 30 & 31/01). Cycle Financier. 3 spectacles pro + 1 amateur + 1 conférence et d’autres surprises (09-14/11) dont la création de Presque égal à de Laurent Vacher (1214/11), critique acerbe des mécanismes sociaux de la finance. Exclus. On est sauvages comme on peut du collectif Greta Koetz se penche sur la folie dans une tragi-comédie sans peurs (16 & 17/01) ! Textes sans frontières. Une sélection sud-américaine avec Soleil Voilé de José Luis Rivera Torres et Anesthésie d’Agnieska Hernandez Diaz (15/11-01/12) entre Villerupt, Thionville (NEST), Esch-sur-Alzette (Kulturfabrik), l’Université d’Esch (Belval) et de Lorraine (CLSH de Nancy et EBMK à Metz) et Charleville-Mézières (Médiathèque Voyelles). ebmk.fr

OPÉRA-THÉÂTRE Verdi. Une trilogie dédiée au célèbre compositeur transalpin mise en scène par Paul-Émile Fourny est proposée cette saison avec Rigoletto (29/0905/10), La Traviata (02-08/02) et Giovanna d’Arco (05-11/06) avec l’immense soprano Patrizia Ciofi dans le rôle-titre. Eviva España. Vincent Goethals



adapte Garcia Lorca au théâtre dans Noces de Sang (07-09/11). Ballet. La Dame aux camélias (2224/11) est une création chorégraphique autour de l’héroïne de Dumas sur des musiques d’Anthony Rouchier et Tchaïkovski. Culte. La mise en scène signée Jérôme Savary de La Vie parisienne d’Offenbach (20/12-01/01). Héroïne. Une pièce de Nele Paxinou met en scène la vie dramatique de Camille Claudel (12 & 13/03). Love, etc. Roméo et Juliette, ballet de Prokofiev (15-17/05). opera.metzmetropole.fr

ORCHESTRE NATIONAL DE METZ Indispensable. Une belle distribution pour le Requiem de Verdi (06/10). Ciné-concert. Alexandre Nevski d’Eisenstein (16/11) sous la baguette de l’ancien directeur musical de la phalange, Jacques Mercier. Jeune public. Dans Concerto pour pirate (06/05, à partir de 9 ans), Mor-

dicus, pirate passionné d’instruments incongrus, découvre une île peuplée par un orchestre symphonique. citemusicale-metz.fr

LES TRINITAIRES & LA BAM I am a legend. Mix Master Mike (24/09), célèbre DJ des Beasty Boys (rien que ça…) vient scratcher ses plus belles galettes aux Trinitaires. Choc hip-hop assuré ! Deux Rileys pour le prix d’un. L’immense Terry Riley, père fondateur de la musique minimaliste contemporaine, ne vient pas seul sur la scène des Trinitaires (29/11) : il sera accompagné de son fiston pour un festin minimaljazz-ragtime-raga indien. Pop symphonique casquée. Cascadeur, génie lorrain qui surfe sur les fantômes, se lance dans une belle aventure symphonique (06 & 07/03) à l’occasion d’un concert en compagnie de l’Orchestre national de Metz, à la BAM. Inutile de vous dire que notre place est déjà réservée ! citemusicale-metz.fr

METZ LA BAM

MONTBÉLIARD

MA SCÈNE NATIONALE Théâtre. Dimanche Napalm de la Cie Ces Messieurs Sérieux (06/11), tragicomédie sur l’héritage et la transmission, Les Hauts plateaux du circassien Maturin Bolze qui fonctionne comme un pop-up (19/12 et au Manège rémois 15 & 16/01), La Scortecata d’Emma Dante (31/03 et à La Filature mulhousienne, 03-05/12) avec deux acteurs virtuoses. Danse. L’immortelle La Ribot avec des danseurs ayant un handicap pour sa dernière pièce (Happy Island, 13/11), le Kalakuta Republik en hommage à Fela Kuti par Serge-Aimé Coulibaly ), Rebota y en tu cara ex(22/11 plota (10/12), performance endiablée d’Agnés Mateus et de l’artiste visuel Quim Tarrida autour des féminicides, sans oublier Israel Galván ravivant le souffle flamenco des origines en solo (L’amour sorcier de Manuel de Falla, 13/12). L’immanquable Akram Khan avec Outwitting the Devil (18/02). Musique. Bia Ferreira, brésilienne engagée, avec sa soul, mâtinée de jazz, reggae, blues et rap (08/11), l’irlandosierra-léonaise Loah (17/12). Festival. Green Days (09-13/06) avec ses nombreux spectacles immersifs et participatifs. mascenenationale.eu

MULHOUSE

© Julia Painchard pour Poly

LA FILATURE

CASCADEUR 48

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Visuel. Les enivrantes projections numériques d’Adrien M et Claire B dans Acqua Alta – Noire d’encre (11 & 12/02). Théâtre. Dans Féminines (18 & 19/03 et à la Comédie de Reims (13-15/11) puis au Théâtre Dijon Bourgogne, 16-20/12 et au Granit (Belfort) 14 & 15/01 et au NEST (Thionville) 31/03), Pauline Bureau reprend l’histoire du club de football féminin du Stade de Reims, champion du monde 1978. Vous le saviez ? La Gioia de Pippo Delbono (13/12 et aux 2 scènes bisontines, 10 & 11/12) est toujours un événement, comme les créations de Gisèle Vienne qui signe Der Teich (L’Étang), nouvelle de Robert Walser (25 & 26/03, au Maillon strasbourgeois, 11-14/02, au CCAM (03 & 04/03) et au Manège de Reims



06-07/03). Enfin La Pitié dangereuse, roman inachevé de Stefan Zweig par Simon McBurney avec les comédiens de la Schaubühne de Berlin (13 & 14/05). Festivals. Focus Pologne (09-15/11), Scènes d’automne (02-19/11), Les Vagamondes (14-25/01) avec notamment Pasionaria de Marcos Morau (15/01 et aussi au Maillon strasbourgeois 2729/11 avec Pôle Sud) ou encore Les Mille et une nuits de Guillaume Vincent (21 & 22/01 et au CDN de Besançon (15 & 16/01) et Rebota y en tu cara explota (23 & 24/01 et aussi à Ma Scène nationale 10/12), performance endiablée d’Agnés Mateus et de l’artiste visuel Quim Tarrida autour des féminicides. Mais aussi la Quinzaine de la Danse (10-28/03). Monstres sacrés. Le May B de Maguy Marin, 800 représentations depuis 1981, à (re)voir absolument (05/05 et à Scènes Vosges, 14/01), Warlikowski autour d’On s’en va d’Hanokh Levin (11 & 12/10), Contes et légendes de Joël Pommerat (21 & 22/11) à l’heure des robots et des androïdes. La Scortecata d’Emma Dante (03-05/12 et à Ma Scène nationale, 31/03). lafilature.org

NOUMATROUFF Melting potes. Le Collectif 13 (27/09) se compose de tous les musicos “festifs” hexagonaux : Guizmo, Danielito (Tryo), Mourad Musset (La Rue Ketanou), Gari Grèu (Massilia Sound System), Gérôme Briard, Erwann Cornec (Le Pied de la Pompe), Alee, Syrano, Ordoeuvre, Max

(Le p’tit son) et Fred Mariolle. Le genre musical du collectif ? Bigarré ! Coup de cœur. Ce gars est un véritable Soleil dans le paysage musical français. Fred Poulet (12/10) fait scintiller la chanson pop : « C’est la vie » selon Poulet, super copain d’un certain Vikash Dhorasoo… Tupuducu. Beats acérés, textes désabusés, effluves alcoolisées… Le trio houellebecquien Odezenne (25/10) fiche une grosse claque au rap français. Génial ! Non coupables. Inutile de présenter Les Innocents (07/12). noumatrouff.fr

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MULHOUSE Ciné-concert. Star Wars épisode VII Le Réveil de la Force (05/10, Arènes de Metz & 06/10, Zénith de Strasbourg). Berlioz. Jacques Lacombe dirige la Symphonie fantastique (18 & 19/10). Une rencontre. Le chef et compositeur Michel Tabachnik a écrit un concerto intitulé Sumer pour Gautier Capuçon, qui sera donné en création mondiale (20 & 21/12). Perse. Seven passages du compositeur iranien Behzad Ranjbaran sera accompagné de pages de Tchaïkovski et Dvořák (28 & 29/02). Concerts dégustations. Avec diVin (20/09, 17/01, 20/03 et 19/06) la musique rencontre la dive bouteille. orchestre-mulhouse.fr

© Hamza H.Djenat

NANCY L’AUTRE CANAL

CHARLES BERBERIAN & MARCELLO GIULIANI 50

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NANCY

L’AUTRE CANAL Lumière & obscurité. Radiate de la reimoise Jeanne Added est comme un phare balayant le ciel dans la pénombre, un projecteur dans la noirceur d’un dance-floor. Concert en clair-obscur (25/09). Les feuilles se ramassent à la pelle. Musique ambient new wave avec The Album Leaf (06/10), groupe américain qui fait du bien. Tristesse balkanique. Zach Condon mêle sa voix hyper touchante et des cordes sensibles tout au long de titres à la langueur balkanique sous le nom de Beirut (09/10). Un magnifique moment à passer en sa compagnie, dans le cadre de NJP. Le choc des titans. La rencontre entre la musique folk hantée de Matt Elliott et les textures chimériques de Vacarme (le groupe du violoncelliste Gaspar Claus) promet de vous plonger dans une douce brume, avant de vous faire chavirer sous une pluie de cordes (24/10). On connait la chanson. Belle double affiche avec notre chouchou Bastien Lallemant et Charles Berberian qui fait Tout pour le mieux : le dessin comme la chanson (30/10). lautrecanalnancy.fr

CCN – BALLET DE LORRAINE Olivier Dubois. Il est l’un des chorégraphes français les plus radicaux, travaillant rigueur, répétition et épuisement. Le voilà qui planche avec l’ensemble du corps de ballet sur une Création maison (13-17/11). VS. Le Ballet de Lorraine rencontre le Ballet de l’Opéra national du Rhin pour une soirée partagée entre Yours, Virginia de Gil Carlos Harush avec le CCN strasbourgeois et Cela nous concerne tous (This concerns all of us) de Miguel Gutierrez avec le CCN nancéen (02 & 03/04). Un programme avec pas moins de 50 danseurs de haut vol réunis. Créations. Réunion en un seul et même programme des créations de Loïc Touzé (No Oco) et la directrice du CCN d’Orléans, Maud Le Pladec, avec sa pièce cinématographique Static Shot qui plonge les corps dans un climax continu entre plaisir et extase (27-31/05). ballet-de-lorraine.com


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Happy Birthday. Pile cent ans après, on découvrira Sigurd de Reyer (14 & 17/10) en version de concert, œuvre donnée lors de l’inauguration de la maison, le 14 octobre 1919. Exceptionnel. Le réalisateur James Gray monte Le Nozze di Figaro de Mozart (31/09-09/02). Baroque. Alcina de Haendel (1118/03) avec Kristina Mkhitaryan dans le rôle-titre. Vitamine C. Avec L’Amour des trois oranges (03-13/05), Prokofiev signe une partition brillante, une farce jubilatoire et loufoque, mélange d’humour, de dérision et de lyrisme. opera-national-lorraine.fr

ORCHESTRE DE L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE Eviva España. Ravel, Chabrier, Lalo et Debussy : le jeune chef Victorien Vanoosten explore la péninsule ibérique (16 & 17/01). Harmony in the UK. Un concert rassemblant des œuvres de Bridge et Vaughan Williams (06/03). Événement. Sur scène, quatre pianos et quatre musiciens ont choisi d’interpréter la célèbre trilogie de Julius Eastman (19/05) à l’intensité incandescente et aux titres évocateurs des combats du compositeur : Evil Nigger, Crazy Nigger et Gay Guerilla. Forza Italia. Les grands maîtres de l’opéra italien se sont eux aussi aventurés sur les chemins de la musique symphonique. Marie Jacquot, invite à découvrir des œuvres trop souvent absentes des programmes de concert de Rossini, Bellini, Pasculli et Cherubini (04 & 05/06). opera-national-lorraine.fr

THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE Festivals. Neue Stücke explore la dramaturgie allemande (18-22/11), La Mousson d’hiver (09-12/03) et RING #7 (02-12/04), rencontres internationales nouvelles générations. Créations. 21 rue des Sources de l’artiste associé Philippe Minyana, une his-

NANCY OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

© Edoardo Sanchi

OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE

CROQUIS DE DÉCOR POUR ALCINA

toire de fantômes des Trente glorieuses (02-11/10, à l’Espace BMK (Metz) 12/10 et à La Comète (Châlons-en-Champagne), 30 & 31/01), ≈ [Presque égal à] autour des dégâts d’un modèle financier à bout de souffle par Laurent Vacher (05-08/11 et à l’Espace BMK (Metz), 1214/11). Mais aussi Comparution immédiate 2 – Justice : une loterie nationale de Dominique Simonot, mis en scène par Michel Didym. Pop Mythologie. Après George ), Kaplan et Benjamin Walter ( Frédéric Sonntag clôt sa trilogie fantôme avec B.Traven (04-07/02), pièce autour de cet écrivain libertaire anonyme qui inspira à Éric Faye L’Homme sans empreintes. Mais aussi Les Bijoux de pacotille (03-06/03) de l’excellente Pauline Bureau qui monte ici l’enfance racontée par la comédienne Céline Milliat-Baumgartner. theatre-manufacture.fr

NEURIED

THEATER EURODISTRICT BADEN ALSACE Inauguration. Ce nouvel équipement au bord du Rhin confié à Baal Novo, niché entre Offenburg et Erstein, est inauguré avec La Symphonie du Rhin (28 & 29/09 en allemand surtitré en français, puis 04 & 05/10, 18 & 20/10 et 31/12), un excitant spectacle musical, performatif et multimédia conçu par Tilmann Krieg. Départ. Raus aus dem Haus (03-

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19/10 et 29/11 puis le 12/02 dans le cadre du festival Allez Hop 2020 au Salmen d’Offenburg), une histoire de départ et de retour pleine d’aventures en langue allemande, à voir dès 3 ans et intelligible même si on ne parle pas la langue de Goethe ! Humour. Shakespeare revisité en comédie par Bernd Lafrenz, seul en scène dans Hamlet – drôlement libre (03/10). Historique. Edzard Schoppmann monte le second volet de la trilogie franco-allemande D’fàmeli Strumpfmann – Histoire contre l’oubli de Pierre Kretz (01-16/11). Une plongée à l’époque yé-yé dans une famille où les plus jeunes se tournent vers la modernité alors que les anciens, marqués par l’incorporation de force, écoutent les schlagers des radios allemandes… baalnovo.com

NIEDERBRONN-LESBAINS / REICHSHOFFEN LE MOULIN 9 & LA CASTINE

On ouvre ! Présentation de la Saison de la Castine et du Moulin9 animée par Ben Toury. Découverte de divers ateliers aux quatre coins du Moulin9 et animation de l’homme-orchestre Rémy Bricka (13/09). Dancing queen. Créé en 2008, ABBA for ever connaît depuis 10 ans un succès mondial extraordinaire. Près de 300 concerts dans sept pays. (19/10, MouPoly 223

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lin 9). Pour raviver l’engouement des fans pour la musique du groupe suédois. Gare aux gangsters. Au-delà d’explorer le genre des films de gangsters qui les ont rassemblés, les six artistes de la compagnie The Rat Pack se passionnent pour toutes les techniques de la création cinématographique qu’ils détournent pour réinventer leur propre cirque : Speakeasy (25/01, La Castine). niederbronn-culture.fr lacastine.com

le sentiment amoureux, flamme qu’il faut sans cesse entretenir. Trois fois la Compagnie des Ô. Ceux qui apprécient (et ils ont bien raison) Nicolas Turon vont être ravis : il joue à trois occasion cette saison au PréO. Avec Le Garage à papa (18/01), Fantôme (Bright side) (13/03) et Comme à l’entrainement (16/05)… en partenariat avec le club de foot d’Oberhausbergen. le-preo.fr

OBERHAUSBERGEN OBERNAI ESPACE ATHIC LE PRÉO

Burlesque. Avec sens et légèreté, Old’Up (05/10) de la compagnie Houppz Théâtre redonne à ces êtres humains une place dans une société où nous n’avons plus le droit de vieillir. La lutte continue. 1336 (parole de Fralibs) raconte ce combat de David et Goliath modernes, celui d’hommes et de femmes qui ont fait plier le géant économique. Dans le cadre du Festival Vos Oreilles Ont La Parole (26/10). One man show. Plus rien à perdre... Fabrice Eboué (02/11) se lâche comme jamais dans ce nouveau spectacle. S’il s’en donne à cœur joie sur les végans, les complotistes ou son couple mixte c’est surtout de lui-même qu’il préfère rire ! Chanson. Influencée par Véronique Sanson, Jeanne Cherhal (29/11) chante

Présentation. Théâtre d’objets, conte, danse, musique, cirque… Il y en a pour tous les goûts et tous les âges avec des spectacles proposés dès 1 an. Rendezvous vendredi 06/09 à 19h30 pour découvrir la saison. Clowneries musicales. Le Grand Orchestre de Poche (12/10), un orchestre pas comme les autres où le ukulélé se révèle être le meilleur allié du clown. Par la compagnie Gorgomar. Conte sur moi ! Dans le cadre du festival Vos Oreilles ont la parole est présentée Tanuki et Kitsuné, une histoire française (29/10) de Frédéric Duvaud, autofiction familiale rétrogeek entre France et Indochine. Chorégraphie de la vulnérabilité. La Mécanique des Ombres (10/01) de Naïf Production : trois silhouettes identiques en chute libre.

OSTWALD LE POINT D’EAU

Festival des Arts du cirque. 25e édition de Pisteurs d’étoiles (01-09/05). Programme en cours d’élaboration. espace-athic.com

OSTWALD

LE POINT D’EAU Percussif. Gros coup de cœur pour Musique de tables, composée par Thierry de Mey, partition pour trois percussionnistes disposant… de tables en guise d’instruments (19/09). Dans le cadre de Musica (lire par 74). Mutant. Matthieu Mary (Enneri Blaka, TikaTika…) et Delphine Langhoff (batterie, éléments électroniques) ont monté un projet dingo avec leur formation Montgomerry (25/10) : un spectacle explosif, créé au Point d’Eau d’Ostwald, avec le collectif AV Exciters. Vertigo. Dans le cadre du festival Strasbourg Méditerranée (23/1107/12), la compagnie Nasser Djemaï présente Vertiges (29/11), entre dure réalité sociale et onirisme. Dites-le avec des fleurs. Avec ses grands yeux, bleus comme le ciel alsacien se reflétant dans le Rhin, Léopoldine HH (07/02) est une Strasbourgeoise polyglotte auteure de chansons lettrées et déjantées. Elle chante les mots d’Olivier Cadiot, Gwenaëlle Aubry ou Roland Topor. Lutz, calme… Pour son nouveau spectacle, Alex Lutz (22/02) se met dans la peau de toute une tripotée de personnages : Annie, Thierry, Babette ou Arthur… Une galerie de portraits de Lutz ! lepointdeau.com

REIMS

© Laura Gilli

LA CARTONNERIE

ALEX LUTZ 52

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Méga coup de cœur. Alex Cameron (03/10) réécrit les règles de l’intimité. Que ce soit en tant que photographe, compositeur ou musicien, le natif de Sydney pointe du doigt des vérités déterminantes et les mêle à des fictions narratives singulières. Sunnyside festival. L’événement jazz pose ses valises pour quelques dates : Kellylee Evans (10/10), Thomas de Pourquery (11/10) ou Bugge Wesseltoft, Magnus Öström et Dan au sein du trio Rymde (13/10). Cosmic. Pourquoi nous adorons Frankie Cosmos ? Rendez-vous à son



OPÉRA

© God Save The Screen

SCHILTIGHEIM CHEVAL BLANC

SARAH MCCOY

concert (15/10) pour avoir la réponse ! Bandit. La musique de Voyou (16/10) oscillant entre chanson naturaliste et électro chaloupée, allie la sympathique nonchalance d’un Mac DeMarco à la bienveillance d’un Souchon. cartonnerie.fr

LA COMÉDIE DE REIMS Ouverture de saison. 50 ans de maison(s) avec 8 spectacles à découvrir (04 & 05/10), notamment l’excellent Arnaud Troalic dans Polis invitant à discuter en public du bonheur et Caroline Guiela Nguyen avec Mon Grand amour, histoire d’une rupture. Nouvelle directrice. Chloé Dabert se présente en spectacles avec le huis clos corrosif Orphelins de l’auteur anglais Dennis Kelly (10-18/10) qui la révéla au festival Impatience en 2014, mais aussi Iphigénie de Racine (05-14/12) situé dans un camp militaire en bord de mer et la création de Girls and Boys de Dennis Kelly (11-20/03), monologue de Bénédicte Cerutti brocardant la société libérale et son corolaire de domination masculine. Girls. Dans Féminines (14 & 15/01 et à la Comédie de Reims, 13-15/11 puis au Théâtre Dijon Bourgogne, 16-20/12, à La Filature (Mulhouse) 18 & 19/03 et au NEST (Thionville) 31/03), Pauline Bureau reprend l’histoire du club de football féminin du Stade de Reims, 54

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champion du monde 1978. Vous le saviez ? Festivals. Far Away (30/01-09/02) avec Le Présent qui déborde de Christiane Jatahy (31/01-01/02 et au Maillon strasbourgeois, 04-06/12 puis au CDN de Besançon 01-04/04) ou l’incroyable Hate Radio de Milo Rau (01 & 02/02 et au CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy, 1416/11). Mais aussi Méli’Môme (26/0308/04) et Le Printemps numérique (03-06/06). lacomediedereims.fr

LE MANÈGE DE REIMS Immanquable. La création pleine de micro-fictions de Camille Boitel et Sève Bernard 間 (MA, AÏDA...) (26 & 27/03 et aux Giboulées du TJP strasbourgeois (18-20/03 avec Le Maillon) et Les Hauts plateaux du circassien Maturin Bolze qui fonctionne comme un pop-up (15 & 16/01 et à Ma Scène nationale 19/12) ou encore la soirée Studios Kabako (10/01). Born to be alive. Un festival performatif (05-16/11) avec notamment Phia Ménard et ses Contes Immoraux (Partie 1 : Maison mère) (05/11). Far Away. Un temps fort regroupant des artistes comme Jan Lauwers (Tout le bien avec La Comédie de Reims 08 & 09/02) ou Faustin Linyekula (Congo avec La Comédie de Reims 01 & 02/02). manege-reims.eu

Baroque. Hervé Niquet et son Concert spirituel donnent Les Amants magnifiques (09 & 10/11) comédie-ballet où se rejoignent les talents de Molière et Lully. Danse. Le Ballet de l’Opéra national du Rhin danse Maria de Buenos Aires (23 & 24/11), unique opéra d’Astor Piazzolla. Rareté absolue. En résidence, l’ensemble des Monts du Reuil ressuscite Guillaume Tell d’André Grétry (07/03), icône de l’opéra comique français. Duo gagnant. Rencontre jubilatoire entre Leonard Bernstein et Pascal Zavaro avec deux opéras qui, à soixante ans de distance, mettent chacun en musique une histoire de couple : Trouble in Tahiti et Manga-Café (28/04). operadereims.com

SAINT-DIÉ-DESVOSGES

ESPACE GEORGES-SADOUL – LA NEF Wonder woman. Sarah McCoy : une sacrée voix qui vient prêcher la bonne parole blues à La Nef (10/10), dans le cadre des NJP. C’est une maison bleue. Adossé à la colline, Maxime Le Forestier se produira à L’Espace Georges Sadoul (18/10) avec son meilleur répertoire dans sa besace. Jeune demoiselle… de près de 80 ans. Calypso Rose (10/04 à L’Espace Georges Sadoul), Queen d’un genre musical chaloupé et irrésistible, nous fera son show caribéen carrément bien. So Calypso ! saint-die.eu

SAINT-LOUIS LA COUPOLE

Cuba. Originaire de La Havane, Ruben Paz (27/09) offre à travers sa musique tout son héritage afro-cubain aux influences jazz et world-music, métissage dont il s’est imprégné le long de sa carrière. Cirque. Outre l’exploration des films de gangsters qui les rassemblent tous les six, les artistes de la compagnie The



Rat Pack (Speakeasy, 23/01) se passionnent pour toutes les techniques de la création cinématographique qu’ils détournent ici pour réinventer leur propre cirque. Stand up. Fary est de retour sur scène avec Hexagone, son nouveau spectacle (11/02). lacoupole.fr

MULHOUSE LA FILATURE

SARREBRUCK Ouverture de saison lyrique. D’attendues Nozze di Figaro de Mozart (08/09-11/01) mises en scène par EvaMaria Höckmayr. Frontalier. Un concert symphonique dirigé par Sébastien Rouland avec des pages de Schumann, Bruch et Gouvy (03 & 04/11). Comédie musicale. Marguerite de Michel Legrand (07/12-12/05) ou l’amour dans Paris occupé. Contemporain. Marilyn forever de Gavin Bryars (08/02-20/03) débute la nuit où elle va trouver la mort. Dans de courtes séquences cinématographiques, la vie de la star défile devant ses yeux. Duo. Future World rassemble des chorégraphies de Richard Siegal et Stijn Celis (05/03-01/07) et fait l’ouverture du Tanzfestival Saar. Événement. Le duo de metteuses en scène polonaises Alexandra Szemerédy et Magdolna Parditka initie une nouvelle Tétralogie de Wagner : début avec L’Or du Rhin (28/03-21/06). Rareté. La bouleversante Passagère de Mieczysław Weinberg (09/0527/06). French. Les Pêcheurs de perles de Bizet (12/06-05/07) dans une mise en scène signée Susanne Lietzow. L’essence de la danse. Lorsque les danseurs du ballet laissent libre cours à leur créativité, cela donne SubsTanz 20 (27/06-05/07). theater-saarbruecken.de

SAUSHEIM ED&N

Comme un arbre dans la ville. Maxime Le Forestier est de retour (17/10). One woman show. Le nouveau spectacle de Nora Hamzawi (08/11). 56

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DER TEICH (L’ÉTANG) DE GISÈLE VIENNE

Reggae. Empreinte (30/11) est un festival rassemblant les Nèg’ Marrons, Jah Mason, Lion Size and Bagga Band, etc. Culte. Sans modération (13 & 14/12), la nouvelle tournée de Laurent Gerra. Accompagné de six musiciens, l’humoriste parcourt de sa plume acérée les cinq dernières décennies. Sur le parking des anges. Marc Lavoine (22/01). Rock. Les mythiques Silencers (14/03). Coup de cœur. Portée par les succès de son dixième album et du single Speed, Zazie est de retour sur scène (10/04). eden-sausheim.com

SAVERNE

ESPACE ROHAN Présentation. Soirées inaugurales (11 & 12/09) permettant, selon Denis

Woelffel, directeur, « de découvrir ensemble une saison 2019/2020 pleine de poésie et d’impertinence, témoignant des cris du monde et de son impérieux besoin d’art et de culture ». Présentation suivie du spectacle bien nommé Comment va le monde ? par Le Théâtre de la Passerelle. Jeune public. Abbracci (19/11) : un show de la compagnie Teatro Telaio où l’on apprend à se câliner les uns les autres (dès 3 ans). Création. Dchèquématte (26 & 27/11 et aussi à l’Espace 110, 04/12), passionant premier volet du Projet Ursari, triptyque théâtral autour des thèmes de l’exil et de l’accueil dirigé par Marie Normand. Classique. Selon Olivier Chapelet (par ailleurs directeur du Taps), « l’amour, la mort, le temps qui passe, l’espoir d’un avenir meilleur, les mots que l’on n’ose pas dire, les destins que l’on n’ose for-

© Estelle Hanania

SAARLÄNDISCHES STAATSTHEATER


cer, le manque d’idéal ou de croyance sont autant de sujets portés par Oncle Vania. » (23/01 et au Taps, 05-15/11). espace-rohan.org

SCHILTIGHEIM

CHEVAL BLANC / BRASSIN / BRIQUETERIE Ouverture de saison. Avec Les Petits Impromptus de Mademoiselle Maria K, puis le concert de Thomas Schoeffler JR (10/09, La Briqueterie). Soul woman. Sarah McCoy, c’est une colline de dreadlocks sursautant à chaque note, une casserole en guise de caisse de résonnance, un piano malmené, une voix biberonnée au whisky-ginger et à la clope (31/01, Cheval Blanc). Scouts toujours. La Revue Scoute fête sa 36e édition et ses 41 ans. Brother in arms. Les frères Belmondo (trompette, saxo…) réunis avec un guest de choix : Eric Legnini au piano (28/04, Cheval Blanc). Non coupables ! Les Innocents sont des hommes extraordinaires : ils seront en concert à La Briqueterie (22/10).

Le Printemps du flamenco. Dansez, écoutez (23-30/05) ! Et aussi. Omar Sosa (22/11, La Briqueterie), Gnawa Diffusion (07/12, La Briqueterie), Emmet Cohen (19/05, Cheval Blanc). ville-schiltigheim.fr

SCHWEIGHOUSESUR-MODER LA K’ARTONNERIE

Initiatique. Petit Jean et la forêt enchantée (27/10) de la compagnie Des Coquelicots sous la poussière : une quête initiatique d’un garçonnet kidnappé qui tente de retrouver ses parents… Moment suspendu. Sur un fil l’espace d’un instant (18/12, dès 6 ans) évoque, grâce à des marionnettes manipulées le caractère éphémère et universel de la vie. Vieillesse ennemie. L’Audacieuse compagnie nous convie à écouter des histoires et mélodies de nos vieilleries, pris dans un Océan de Rides (16 & 17/01, La Villa).

Pour les petits. La Petite fabrique à jouets de la compagnie Armada Production (05/05), ciné-concert rendant hommage à l’animation polonaise. Événement. Le Festival Y’a qu’ça qui conte ! (08-14/06). mairie-schweighouse.fr

SÉLESTAT

TANZMATTEN Ouverture de saison. Lancement officiel (15/09) avec la répétition du spectacle de danse HOM(m)ES (14 & 15/10), le concert de Sa Majesté Raoul ou encore le conte La Popote papote. Féministe en porte-jarretelles. C’est en travaillant comme chroniqueuse à France Inter que la cause féministe est “tombée” sur Noémie De Lattre (14/11), il y a quelques années. Depuis son passage sur les ondes, elle s’est documentée et a questionné les femmes et les hommes de son entourage. Voici l’homme. Ayo (25/03) enchaîne depuis plus de dix ans les succès folksoul. tanzmatten.fr

© Anne Van Aerschot

CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE LA COMÈTE

FASE, FOUR MOUVEMENTS TO THE MUSIC OF STEVE REICH RETROUVEZ L'ARTICLE SUR NOTRE SITE POLY.FR

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SOULTZ-SOUS-FORÊTS et WISSEMBOURG LA SALINE & LA NEF

Soirée d’ouverture de saison. Avec l’humour musical de Piano Furioso, Opus 2 (13/09, La Saline et 14/09, La Nef). Cirque. L’émotion et la sensibilité brute de l’Oraison de la Cie Rasposo (03 & 04/04 sous chapiteau à Wissembourg) et l’Opéra pour sèche-cheveux totalement fou du Blizzard Concept (08/11, La Nef). Rions un peu. Un One Woman Show en alsacien avec Mademoiselle Mamsell (19/10, La Saline) et un One Man Show signé Michaël Hirsch qui se demande Pourquoi ? (15/11, La Saline), sans oublier la 26e revue satirique de La Choucrouterie (25/04, La Saline). Musique. Le grand Murray Head (08/02, La Nef), le gospel des Como Mamas, grandes âmes du Mississippi avec leur Soul groovy à souhait (03/12, La Nef) et l’humour inventif mais N’importe Nawak des Weepers Circus (29/11, La Saline). la-saline.fr – nef-wissembourg.fr

STRASBOURG ESPACE DJANGO

Battle hip-h’opera. L’Espace Django, l’Opéra national du Rhin et les Biblio-

thèques Idéales sont partenaires pour un rendez-vous rare, conviant Youssoupha à mêler hip-hop, art lyrique et mots… unis dans une même soirée (06/09, L’Opéra). Ouverture de saison. C’est reparti pour une nouvelle saison à Django avec Trans Kabar (21/09). Métissage. Attention, ces deux talents bruts sont des diamants taillés dans le vif. Ça pulse, ça explose, ça mixe, ça groove et ça danse ! Rendez-vous avec le hip-hop enflammé de Dope Saint Jude, puis avec le kuduro de Pongo (26/09). Le kiff. Hermanos Gutierrez représente la douceur latine associée à la précision suisse. Un mélange subtil propice à l’onirisme avec señor Hector Javier Ayala en ouverture de soirée (10/10). espacedjango.eu

ESPACE K Présentation de saison. En humour, bien évidemment (17 & 18/09) ! Pour les petits. Miam, les enfants vont se régaler avec Mmmmh de la compagnie Houppz théâtre (dès 6 ans, pour les enfants ayant faim de savoir, 07-11/01), mais aussi Anouschka et le Chat botté par la compagnie Les Anges Nus (dès 3 ans, 24-28/03) ou les clowneries musicales de la compagnie Intoto et son spectacle Cirk’alors (26-30/05). Les p’tits vieux. Old’Up (de la compagnie Houppz théâtre, 03-07/03) nous amène à la rencontre de trois vieillards

sympathiques résidant en maison de retraite. Pour s’échapper de leur traintrain, ils utilisent leur imagination. Panique à l’hospice ! espace-k.com

JAZZDOR Le festival. La 34e édition du festival (08-23/11) plus que jamais “paritaire” aura à nouveau lieu dans divers endroits de l’Eurométropole avec des têtes plus (Omar Sosa, Henri Texier…) ou moins connues. Dans la seconde catégorie, citons Jamie Branch (12/11, Fossé des Treize), trompettiste américaine qui ordonne à ses auditeurs : Fly or die ! Nous avons choisi de voler, surtout sur son titre Theme Nothing que nous avons hâte de découvrir en live. Autre coup de cœur : No Tongues (15/11, CEAAC), projet musical et vocal interplanétaire empruntant La Voie des esprits… La saison. Jazzdor ouvre sa saison (16/10, Fossé des Treize) avec l’Expanding Univers quintet du sax ténor Michael Alizon et inaugure ainsi une programmation qui promet de belles découvertes et surprises, notamment avec la fête du 40e anniversaire du Département de Jazz et Musiques improvisées du Conservatoire (12/12, Cité de la Musique et de la Danse), au cinéma Star (16/01) puis au Fossé des Treize (17/12) avec une projection d’un film et (le lendemain) un concert de Fred Frith. jazzdor.com

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© Alex Font

STRASBOURG LE MAILLON


© Stephan Roehl

LUXEMBOURG PHILHARMONIE

LES 12 VIOLONCELLISTES DES BERLINER PHILHARMONIKER

LA LAITERIE

LE MAILLON

La couche d’oso. Le festival sait y faire. Pour ses 20 ans, L’Ososphère revient sur son lieu d’origine, dans le quartier de la Laiterie ! Les 13-14 & 20-21/09, quatre nuits électroniques et un espace urbain en mouvement avec quatre dance-floors et toute une flopée d’artistes : Ellen Allien, The Hacker, Dima (alias Vitalic, lire page 68), Kiddy Smile… C’est permis. Malheureux hasard de calendrier, c’est un mercredi (16/10) que passe Vendredi sur mer, jeune femme dont les tubes collent aux oreilles comme du Chewing-gum. Elle fait pleurer les garçons parce qu’elle a le pouvoir de leur dire non ! 25 ans. La Laiterie fête son quart de siècle (24-26/10) en compagnie de Dirty Deep ou Jim Jones. Gratuit, réservation obligatoire. Le Nord transmet le message. JayJay Johanson (07/11), chanteur suédois qui fut un temps strasbourgeois (dans les années 1990), revient en terres alsaciennes pour crooner sur des rythmes jazzy et électroniques. En première partie, un de nos chouchous pop sensible : Thomas Joseph (Herzfeld). artefact.org

Aurélien. Bory dépend la crémaillère du nouveau Maillon en jouant avec ses volumes incroyables dans Espæce (23 & 24/11) inspiré par le livre de George Perec Espèces d’espaces. Jonathan. Capdevielle se fait Rémi, l’enfant Sans Famille du roman de Malot dans une pièce à masques qui se poursuit chez soi, avec une fiction audio (16-19/06 et au CDN de Besançon 28/04-07/05). Nathalie. Béasse décortique le conte dans Tout semblait immobile (0104/04 et au Granit belfortin 09/04) dans une écriture scénique plastique et musicale. Marcos. Morau avec Pasionaria (2729/11 avec Pôle Sud puis à La Filature mulhousienne 15/01), ode aux sentiments qui fondent l’humanité. Hors normes. Le Roman d’Antoine Doinel (11-13/12) où Antoine Laubin s’empare de manière kaléidoscopique des films de François Truffaut en 4h10, mais aussi Julien Gosselin adaptant trois romans de Don DeLillo (Joueurs, Mao II et Les Noms) pour 3h chacun ou 9h15 d’intégrale (12-19/01 avec le TNS). Temps forts. Comment concilier humain et urbain ? La question traverse In

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Between violet and green (05-07/05) de LOD et Société en chantier (1416/05) de Stefan Kaegi. Un été grec se profile avec Patricia Apergi (Cementary, 03 & 04/06), la danse rituelle d’ANΩNYMO (12 & 13/06) ou les réalités européennes de Sophia Marathaki dans Hugo: A Utopia (11 & 12/06). maillon.eu

OPÉRA NATIONAL DU RHIN Soirée d’ouverture. Une présentation de saison en forme de célébration du chant, de la musique et de la danse (25 & 26/09, Strasbourg, 28/09, Mulhouse). Tchèque. Nicola Raab monte Rusalka de Dvořák (18-26/10, Strasbourg, 08 & 10/11, Mulhouse). Musical. Un des plus beaux succès du Broadway des sixties est présenté en décembre, Un Violon sur le toit de Jerry Bock (06-17/12, Strasbourg, 10 & 12/01, Mulhouse). Wagner Power. La mise en scène signée Amon Miyamoto de Parsifal (26/01-07/02, Strasbourg, 21 & 23/02, Mulhouse). Voix. La soprano Patricia Petibon (05/02) est de retour ! Poly 223

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Printemps indien. Until the lions, création mondiale de Thierry Pécou d’après le Mahabharata (21-27/03, Strasbourg, 05 & 07/04, Mulhouse) dans le cadre du Festival Arsmondo, cette année dédié à l’Inde. Angoissant. Bruno Bouché et William Forsythe questionnent le passé avec le diptyque chorégraphique Spectres d’Europe #2 (20 & 21/06, Mulhouse, 02-05/07, Strasbourg). operanationaldurhin.eu

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG Artiste en résidence. Découvrons le violoncelliste Jean-Guihen Queyras dans la Symphonie concertante de Prokofiev (06 & 07/11) et un programme chambriste (10/11). Intégrale. L’orchestre propose une intégrale mahlérienne sur deux saisons avec sa Symphonie n°1 (04/10), n°6 (12 & 13/12), n°4 (09 & 10/01), n°5 (13 & 14/02), n°2 (03 & 04/04) et n°3 (14 & 15/05). Archets enchantés. Les violonistes Nemanja Radulović qui donne le Concerto de Khatchatourian (05 & 06/12) et Vadim Repin pour celui de Glazounov (05 & 06/03). Oratorio. Theodor Guschlbauer dirige La Création de Haydn (19/12). Inauguration. Concert de réouverture du Palais des Fêtes (31/01). Événement 1. Une version concertante de Roméo et Juliette de Berlioz (18 & 20/04) avec Joyce DiDonato, Michael Spyres, etc. Événement 2. L’intégrale des Concerto de Beethoven par Krystian Zimerman (27-29/05, puis un marathon les rassemblant tous, 31/05). philharmonique.strasbourg.eu

PÔLE SUD Temps fort. “L’Année commence avec elles” (08-28/01) avec notamment deux soli de l’irlandaise Oona Doherty (Hope Hunt & The Ascension into Lazarus). Festival. EXTRADANSE (24/0309/04) avec l’inoxydable Maguy Marin (Ah ! Ah !, 02 & 03/04), Jean-Baptiste André & Dimitri Jourde dans Deal (08 & 09/04 au Point d’Eau d’Ostwald) ou encore l’attendu Please, Please, Please de Mathilde Monnier, La Ribot & Tiago 60

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Rodrigues (07 & 08/04) !!! Techno. Les deux soli Median et Accumulated Layout d’Hiroaki Umeda (12 & 13/11) flirtent avec les nouvelles technologies et les projections vidéo qui font bruisser l’espace à l’instar du corps. X3. Le burkinabé Salia Sanou présente trois duos : De vous à moi, De beaucoup de vous, Et vous serez-là (04 & 05/02) comme autant de face-à-face entre le chorégraphe avec Germaine Acogny, Nancy Huston et le musicien Babx. pole-sud.fr

DIJON OPÉRA

SAISON SÈCHE

LES TAPS Actuelles XXII. Cinq textes contemporains mis en espace par des équipes hétéroclites mêlant étudiants de la Hear, comédiens, metteurs en scène et chef avant un temps d’échange en présence de l’auteur (24-28/03). Créations. Olivier Chapelet s’attaque à l’Oncle Vania de Tchekhov (05-15/11) et Catherine Javaloyès à Dennis Kelly avec Après la fin, huis clos dans un bunker qui tourne mal (19-23/11). Keene/Tartar. Maybe#PeutÊtre

, deux commandes d’écriture aux auteurs Daniel Keene et Luc Tartar passées par Laurent Crovella autour des rêves de la jeunesse (17-20/12). Écho. Brillante lecture proposée aux Actuelles 2017, Ce Samedi il pleuvait de la québécoise Annick Lefebvre (2629/05) est à (re)découvrir dans la mise en scène de Catherine Tartarin avec le fabuleux duo de musiciens Encore au plateau ! taps.strasbourg.eu

TJP Créations. Milieu & Alentour de Renaud Herbin (30/09-02/10 dans le cadre du festival Musica, dès 8 ans, voir page 27) et L’Écho des creux, rencontre entre le directeur du TJP et Anne Ayçoberry avec les sculptures de Gretel Weyer (20-26/11, dès 3 ans). Michaël Cros poursuit son exploration des corps noirs dans Solo Capture (16 & 17/10). Étonnant. Emmanuelle Lafon adapte pour les enfants L’Encyclopédie de la parole de Joris Lacoste dans BLABLABLA (10-15/12, dès 7 ans) quand Clédat & Petitpierre s’amusent de l’Histoire de l’Art avec des sculptures vivantes sur un plateau échiquier (28-30/04, avec Le Maillon strasbourgeois, dès 6 ans). Poétique. La fildefériste Marion Collé signe un duo suspendu Autour du domaine (05-07/12, dès 8 ans), tout en images et sentiments. Giboulées. La biennale internationale Corps-Objet-Image (13-21/03) avec la nouvelle création d’Alice Laloy (À Poils, 15-18/03 et à la Comédie de Colmar, 04-07/03) ou encore la création pleine de micro-fictions de Camille Boitel et Sève Bernard (MA, AÏDA...) (1820/03 avec Le Maillon et au Manège rémois, 26 & 27/03). tjp-strasbourg.com

THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG Créations. L’Éden Cinéma de Duras par Christine Letailleur (04-20/02), réécriture pour le théâtre d’Un Barrage contre le Pacifique. Stanislas Nordey met en scène Berlin mon garçon, suite à une commande d’écriture passée à Marie NDiaye autour du terrorisme dans la société occidentale (28/0415/05).



Dréville. La grande comédienne devient serial killeuse pour Liberté à Brême de Fassbinder dans la mise en scène de Cédric Gourmelon (03-11/03). Gosselin. Julien Gosselin adapte trois romans de Don DeLillo (Joueurs, Mao II et Les Noms) pour 3h chacun ou 9h15 d’intégrale pour une expérience de notre temps (12-19/01 avec Le Maillon). Wajdi. Le grand retour de Wajdi Mouawad au TNS après une (trop) longue absence dans Inflammation du verbe vivre (13-21/03) pour réapprendre à parler, à inventer les mots nouveaux pour faire rire et pleurer morts et vivants. Nouvelles. Mathilde Delahaye (ancienne élève du Groupe 42 de l’École

du TNS), s’associe à Pauline Haudepin (Groupe 43) pour Nickel (27/04-07/05 et à La Comédie de Reims, 20-22/11) autour des marginalisés et de leur résilience collective. tns.fr

LE ZÉNITH Régional de l’étape. M. Pokora (05/10) revient avec le Pyramide Tour, certainement le plus ambitieux de sa carrière. Rap. Après avoir écoulé 800 000 exemplaires de son dernier album L’Everest et vendu plus de 700 000 billets de concert pour ce qui fut la plus grosse tournée française de 2017, Soprano est de retour (13/10).

VANDŒUVRE-LÈS-NANCY CCAM

Nostalgie 1. Sabrina, Début de Soirée, Cookie Dingler et tous leurs potes pour Stars 80 (22/11). Nostalgie 2. Spectacle mythique de Chantal Goya Le Soulier qui vole retrouve la scène (19/01). Humour. Jamel Debbouze dans Maintenant ou Jamel (24/11) et Muriel Robin qui reprend ses sketches cultes (30/01). Chanson. Alain Souchon is back (18/03) ! zenith-strasbourg.fr

STUTTGART

STAATSTHEATER STUTTGART Essentiel 1. Christiane Pohle monte Le Nozze di Figaro (01/12-14/04). Essentiel 2. La reprise de la belle production de Lohengrin de Wagner mise en scène par Árpád Schilling (12-19/01), mais aussi celle du Faust de Gounod vu par Frank Castorf (07/06-03/07). Essentiel 3. Le Winterreise de Zender (01-08/03). Essentiel 4. Jan Homolka et Nicholas Kok s’emparent du célèbre opéra de Purcell pour Artus (13/06-22/07). staatstheater-stuttgart.de

THIONVILLE

© Lucile Nabonnand

NEST – NORD-EST THÉÂTRE

CAMILLE PERRIN, LES ARTS MÉNAGERS 62

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Festivals. Court Toujours, 10 e édition du festival pluridisciplinaire de formes courtes centré cette année sur les échoués du numérique (2022/09), Textes sans frontières (17/11) avec un focus sur l’Amérique latine & La Semaine Extra pour et par les ados (27/03-01/04) sur la langue qui claque. N’y manquez pas l’Eldorado Dancing de Cécile Arthus d’après un texte de Métie Navajo et Féminines de Pauline Bureau qui reprend l’histoire du club de football féminin du Stade de Reims, champion du monde 1978. Vous le saviez ? Bijou. L’Expression du tigre face au moucheron (voir page 22) de Daria Lippi est un bijou de jeu et de présences, entre sciences dures et rapports sociaux conflictuels (05-08/03). Création. Dans Le Roman d’Antoine Doisnel, Antoine Laubin revisite au long court les films de Truffaut (1719/10 et au Maillon strasbourgeois 1113/12).



Last but not least. Jean Boillot quitte cette saison la direction de NEST, remplacé au 1er janvier par Alexandra Tobe(30/09laim. Rêves d’occident 01/10), sa dernière création, célèbre son humour et sa sagacité aussi grinçante que poignante. nest-theatre.fr

TRÈVES

THEATER TRIER French. Le chorégraphe Roberto Scafati explore Carmen de Bizet et le Boléro de Ravel (12/10-09/02). Mozartien. Jean-Claude Berutti monte Le Nozze di Figaro (25/0121/04). Love. Fou d’amour (30/05-30/06) rassemble Pygmalion de Rameau, Phaedra de Britten et El retablo de Maese Pedro de Manuel de Falla. theater-trier.de

VANDŒUVRE-LÈSNANCY CCAM

Théâtre. L’immanquable Hate Radio de Milo Rau, reconstitution du studio de la RTLM qui diffusa la propa-

gande génocidaire au Rwanda, en 1994 (14-16/11 puis à La Comédie de Reims, 01 & 02/02), Le Marteau et la faucille, nouvelle de Don DeLillo adaptée par Julien Gosselin (28-30/11), Elle pas princesse, lui pas héros, pièce puzzle de Magali Mougel sur les assignations de genre que la société véhicule envers les bambins (08/01, dès 7 ans puis à Scènes Vosges, 02 & 03/04), montée par Johanny Bert ou encore la nouvelle pièce de l’inclassable Gisèle Vienne, Der Teich, d’après Robert Walser (03 & 04/03, mais aussi à La Filature mulhousienne 25 & 26/03, au Maillon strasbourgeois, 11-14/02 et au Manège de Reims 06-07/03). Le superbe Timeloss de l’iranien Amir Reza Koohestani autour du couple entre non-dits, sentiments et temps qui passe (20 & 21/03, avec Nest à Thionville et le festival Passages de Metz). Danse. Maguy Marin, l’urgence d’agir, filmée par son fils David Mambouch (18/10), Le Grand Dé·Bal·Lage du Ballet de Lorraine avec 5 pièces (22 & 23/11) et Camille Mutel en solo dans Not I (10-14/03 et en préfiguration au Théâtre du Marché aux grains de Bouxwiller, 23/11). Festival. Le 36e festival Musique Action sur le thème du… piano ! Enfin des cordes et des touches aussi (18-23/05)

CHAUMONT NOUVEAU RELAX

avec notamment le rare Evil Nigger de l’activiste black et gay Julius Eastman (19/05, avec l’Opéra national de Lorraine) et la seconde édition de Wonderland / Gribouillis, 7 jours dédiés aux kids (02-08/12). Bonus : Ce qui nous agite, 3 jours de réflexion sur « La fin du monde, déjà demain ? » (23-25/01). En guest : le concert littéraire autour de Danse avec Nathan Golsheim de Lutz Bassmann – qui n’est autre que l’un des hétéronymes d’Antoine Volodine – par la compagnie Roland furieux. centremalraux.com

VENDENHEIM

PÔLE CULTUREL LE DIAPASON Ouverture de saison. La Camelote et son mini vintage orchestra (20/09) débarque avec ses instruments old school, ses chansons d’antan (Brassens, Brel…) et sa gouaille ! Swing. La première fois que nous avons vu The Cracked Cookies, il nous a semblé être en présence des Andrews Sisters… Ce trio vocal issu du Conservatoire strasbourgeois convie le public à un show polyphonique (19-20/10). Question d’identité. I kiss you ou l’hétéroglossie du Bilinguisme, porté par Catriona Morrison (13-14/11), présente une certaine Kerry Morris, femme britannique qui veut devenir française. Girafesque. La Grande Sophie (30/11) est toujours restée dans le présent afin de devenir l’une des figures majeures d’une pop contemporaine et raffinée. vendenheim.fr

VESOUL

© Matthieu Edet

THÉÂTRE EDWIGE FEUILLÈRE

CONVULSIONS 64

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19e. Édition du Festival Jacques Brel (27/09-15/10) avec du lourd : Miossec (10/10), BabX (04/10), Alexis HK (02/10) ou encore l’hommage gainsbourien de Gallotta à Bashung (L’Homme à tête de chou, 15/10). 11e. Mois voix d’enfants / Espace scénique (mai 2020) avec 1 000 choristes 11e. Semaines École au Théâtre (juin 2020) sous le thème des Mélodies Shakespeare. Humour. Au vitriol avec Guillaume Meurice (15 & 16/11), l’homme qui ne ménage… personne ! Danse. Rencontre au sommet entre le compositeur Fabrizio Cassol et le choré-



Musique. La longévité de Nolwenn Leroy prouve, comme Camélia Jordana, que le télé-crochet n’est pas mort (21/11). Un grand et beau groupe qui fera plaisir à toutes les générations : Murray Head (29/04). Culte ! Humour. La grande Revue satirique de La Choucrouterie (en français) est de passage avec Mr. Bizotto himself (29/04), qui n’aura pas à meubler avec ses vannes improvisées en attendant que la version alsacienne jouée en parallèle lors des représentations à la Chouc’ se termine. la-wantzenau.fr

MULHOUSE ORCHESTRE SYMPHONIQUE

ZURICH © Catherine Kohler

OPÉRA

graphe Alain Platel dans Requiem pour pour un Requiem de L (08/11) Mozart aux airs de rumba congolaise. Musique. L’excellent Goran Bregović et l’Orchestre des Mariages et des Enterrements (20/09) et le style sans pareil de Bachar Mar-Khalifé (12/11). theatre-edwige-feuillere.fr

Ouverture de saison. Présentation de saison en humour et glamour avec Sébastien Bizzotto et Champagne Mademoiselle (10/09). Comédies de situation. Dialogues des filles en joie (18/01), pièce d’Alexandre Gallineau qui convie le public à une réflexion sur la prostitution. mairie-village-neuf.fr

joyeuse et loufoque de Cervantes déplacé à notre époque. Magali Mougel. Elle pas princesse, lui pas héros, pièce puzzle de Magali Mougel sur les assignations de genre que la société véhicule envers les bambins (02 & 03/04 et aussi au CCAM de Vandœuvre-lès-Nancy, 08/01, dès 7 ans). Danse. Le May B de Maguy Marin, 800 représentations depuis 1981, à (re) voir absolument (14/01 puis à La Filature mulhousienne, 05/05) ou Danser Casa, rencontre au sommet entre les chorégraphes Kader Attou et Mourad Merzouki, pionnier de danse contemporaine métissée de cirque et de hiphop (16 & 17/12). Musique. Le retour de Sanseverino avec Tangomotán (27/09) et de la classieuse Jeanne Cherhal (07/11). scenes-vosges.com

VOSGES

LA WANTZENAU

Jeune Public. Un Pied de nez qui devient une petite histoire de l’art moderne et contemporain à voir dès 7 ans (13 & 14/11). Ciné-Concert. Dans la peau de Don Quichotte (02 & 03/12), une relecture

B comme Boss. Le trublion Sébastien Bizotto est le parrain de cette saison : co-présentation avec la sexy Champagne Mademoiselle (19/09) et spectacle d’improvisation avec Antonia de Rendinger (01/02). On vous fait un bizotto.

VILLAGE-NEUF RIVERHIN

SCÈNES VOSGES

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LE FIL D’EAU

Décapant. Le metteur en scène culte Dmitri Tcherniakov s’empare de L’Affaire Makropoulos de Janáček (22/0922/10). The Voice. Cecilia Bartoli chante le rôle titre d’Iphigénie en Tauride de Gluck (02-28/02). Classe. Robert Carsen met en scène Arabella de Richard Strauss (0131/01) tandis que Calixto Bieito s’attaque aux Vespri siciliani de Verdi (21/06-10/07). Création mondiale. Girl with a Pearl Earring de Stefan Wirth (24/0519/06) est une réflexion sur le plus célèbre tableau de Vermeer. opernhaus.ch

TONHALLE ORCHESTER Ouverture de saison. Paavo Järvi dirige le poème symphonique Kullervo de Sibelius (02-04/10). En résidence. Le compositeur estonien Erkki-Sven Tüür dont seront données plusieurs pages comme la création mondiale de Sow the Wind… (30 & 31/10). Focus sur… Le clarinettiste Martin Fröst (avec le Concerto de Copland, 25-27/10 et un programme chambriste 15/12), le violoniste Pekka Kuusisto (30/10-01/11 et 03/11) et l’accordéoniste Ksenija Sidorova (11/11 et 29/03). Événement. David Zinman dirige Beethoven (19 & 20/09, puis 2729/05). Violoncelle. Steven Isserlis donne le Concerto d’Elgar sous la direction de Paavo Järvi (10 & 11/06). tonhalle-orchester.ch



FESTIVAL

station to station L’auteur de Station Mir 2099 a découvert une machine à remonter le temps conduisant dans les nineties (projet Dima) ou les eighties (Kompromat). Le dijonnais Vitalic fait escale sur terre et entre dans l'Ososphère

Par Emmanuel Dosda Photo de Jérémie Blancféné

Dima, dans le quartier de La Laiterie (Strasbourg), samedi 21 septembre, dans le cadre du festival Ososphère (du 13 au 22 septembre, avec Ellen Allien, Salut c’est cool, Arnaud Rebotini, Agoria, The Hacker, Kiddy Smile…) ososphere.org Kompromat, à La Laiterie (Strasbourg), jeudi 10 octobre et à La Rockhal (Luxembourg), vendredi 11 octobre artefact.org rockhal.lu

Sounds Of Life, édité par Citizen Records citizen-records.com

Traum und Existenz, édité par Clivage Music clivagemusic.com

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Des chercheurs ont découvert la playlist de la Nasa pour Apollon 11. Armstrong et ses acolytes écoutaient Les Baxter, Franck Sinatra ou Ella Fitzgerald… Qu’emporteriez-vous sur la lune ? J’amènerais du Wim Mertens ou du Tom Yorke, de la musique piano / voix. Des choses minimalistes, apaisées… lunaires, mais pas forcément électroniques. Mon disque Voyager, par exemple, est né d’un fantasme de l’espace : je ne suis pas certain que dans la réalité, il serait vraiment approprié. Voyager n’est pas la bande-son idéale pour léviter dans la galaxie ? Non, mieux vaut prendre de la musique terrienne, pas le résultat d’un rêve de voyage cosmique. La techno est-elle toujours la musique du futur, 35 ans après son invention ? Elle l’a été et l’est encore lorsque des gens comme Jon Hopkins s’en emparent. Sinon, en festival, à la radio ou ailleurs, quand j’entends les prods actuelles, je me sens davantage en 1994 que dans le futur. Il y a toujours une révolution technologique derrière un nouveau style, un mouvement. Ça n’est pas le cas ces dernières années. La techno est la dernière grande invention. Il y a quelques avancements, par petits cercles concentriques, mais pas de chamboulement. Dijon était-il un Berlin français durant les années 1990 ? Par rapport à la taille de la ville, c’était vraiment dingue, Dijon étant devenu un épicentre de la musique électronique. Un ancien musée rassemblait au moins 2 000 personnes chaque week-end pour des raves. Laurent Garnier avait lancé ses soirées Wake Up : il y en avait une le vendredi à Dijon et une autre le lendemain à Paris, au Rex ! Cette période est révolue car cette culture était portée par des magasins de disques ou des bars liés à cette

musique. Une toile de fond créant une réelle émanation… aujourd’hui disparue. Le maxi de Dima, sorti sur Citizen Records, marque-t-il un retour aux sources qui ne s’embarrasse pas de fioritures ? J’ai mis entre parenthèse mon label, Citizen Records, au moment de mon emménagement à Paris. Il vient d’être réactivé pour mes propres productions, sous mon pseudonyme Dima notamment, ainsi que celles de mes proches. Le concept de Dima était vraiment de nous replonger dans les 1990’s. Pour les projets moins “purement techno”, comme Kompromat, j’ai créé Clivage Music. Kompromat, duo que vous formez avec Rebeka Warrior de Sexy Sushi, est-il né de l’envie de renouer avec DAF, la newwave et l’EBM ? On s’inspire d’une époque, mais nous n’avons pas fait de brainstorming autour d’une esthétique. Je lui ai fait écouter des instrus et elle a posé sa voix dessus, tout simplement. D’ailleurs, sur l’album, il y a aussi des beats disco et des machines qui hurlent comme des punks ! Kompromat est assez fourre-tout, allant de l’Electro Body Music à la poésie. Quelle histoire raconte l’album ? S’agitil de la BO d’un rêve ou de la vie ? Il dit de manière métaphorique que la vie ne s’arrête jamais vraiment car tout est recyclé et chacun laisse une trace sur le monde. Ça fait pompeux, dit comme ça, mais le disque parle de ce mouvement de balancier. Une invitée ne passe pas inaperçue sur le disque : la “combattante” Adèle Haenel… Elle a participé à l’album en amont, en scandant en allemand dès les prémices du disque. Grâce au morceau De mon âme à ton âme, je me sens un peu comme Gainsbourg faisant chanter une actrice ! Vous avez raison, Adèle,


comme Warrior, sont deux personnes fortes et engagées. Ce sont des guerrières !

tion Mir 2099, ou d’un simple manège de chevaux vu dans le Sud de la France qui m’a inspiré Poney.

Composez-vous des images plein la tête ? Oui, il peut s’agir de scènes de films, comme Easy Rider, de vidéos de la terre vue de la lune à l’origine de Sta-

Un de vos titres, The Legend of Kaspar Hauser, est la BO du film éponyme avec Vincent Gallo… C’est une commande du réalisateur, Davide Manuli, dont j’adore le déli-

rant travail. Le film a été tourné en Sardaigne, mais on ne sait pas vraiment où et quand on se trouve. Manuli peut laisser sa caméra tourner durant de longues minutes sans rien faire, en donnant la liberté à ses personnages de se mouvoir comme ils l’entendent. Chez lui, il y a une poésie chelou…

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paf ! À Besançon, Détonation fait péter les codes du festival en conviant le public à des expériences interactives en plus des concerts faisant la part belle à l’electro-pop. Par Emmanuel Dosda Photo d’Alice Kong

Sur le site de la Friche du 8-10 avenue de Chardonnet (Besançon), du 26 au 28 septembre (avec Jeanne Added, Fat White Family, Salut c’est cool, Sleaford Mods, Mix Master Mike…) detonation-festival.com

Entretien dans Poly n°211 ou sur poly.fr

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a fait une paye que nous avons mis nos tympans à l’abri des traditionnels tubes de l’été, Lambada, Macarena ou Chihuahua, préférant nous boucher les oreilles lors du passage de Despacito dans les supermarchés ! Notre hit estival 2019 ? Il est signé Vendredi sur mer (26/09) et, comme un Chewing-Gum à la fraise, colle à cœur et au corps. Derrière ce nom robinsoncrusoesque se cache Charline Mignot, jeune femme fellinienne chantant ses Premiers émois ou même son Chagrin tout au long d’un album sucré-salé. Y a-t-il une nouvelle “nouvelle vague” chanson française electro-pop ? Sans aucun doute. La liste d’artistes papillonnant entre sonorités fluo et langue de Polnareff est longue : le loubard aux mélodies poético-cuivrées Voyou (28/09), les virages iodés de Pépites (27/09), les excursions nocturnes, veloutées et orientales de Mauvais œil, la classe cosmique de Flavien Berger* (27/09) ou la poptimiste de Bon Entendeur (26/09). Les hymnes à l’amour et la joie de ce collectif

jouent avec les genres (et le feu), confondant MDMA et PPDA, passant « de l’inconséquence à la paranoïa » sur un beat béat. « Nous n’avons pas pour ambition de faire jouer des groupes qui ont quarante ans de carrière, mais de défendre des propositions singulières dans le cadre d’une friche bisontine totalement réhabillée, notamment par l’utilisation du mapping, non pas “touristique”, mais ludique », affirme l’équipe de La Rodia. L’organisatrice de Détonation ne se contente pas de refléter les tendances actuelles (et futures) : elle réinvente la notion même de festival en le rendant interactif. Le public est ainsi convié à chiller ou participer à une Silent party (concert au casque) dans une tente gonflable de 160 m2. Créée par le Collectif Dynamor, la bulle Echinoïd, « étrange objet » connecté, laisse la possibilité au visiteur de la faire « respirer ou danser, la façonner à sa convenance. » Et si la liberté, c’était l’espace ?



OPÉRA

le maître enchanteur À 34 ans, Matthieu Dussouillez prend les rênes de l’Opéra national de Lorraine. Rencontre, autour de la saison 2019 / 2020, avec un directeur dont la volonté est de « ré-enchanter l’existence par la musique ».

Par Hervé Lévy Photo de Vincent Arbelet / Opéra national de Lorraine

Un Requiem allemand de Brahms, à l’Opéra national de Lorraine (Nancy), jeudi 26 et vendredi 27 septembre. opera-national-lorraine.fr

Voir Poly n°213 ou sur poly.fr École de Management de Nancy – icn-artem.com 3 Voir Poly n°211 ou sur poly.fr 1

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uccédant, à Laurent Spielmann1 – qui occupait ce poste depuis 2001 – à la direction de l’Opéra national de Lorraine, l’année du centenaire de la maison nancéenne, Matthieu Dussouillez « respire opéra, pense opéra, vit opéra », résume-t-il dans un sourire. Pourtant rien ne prédestinait l’enfant du Haut-Jura à une telle carrière, lui qui a grandi « dans une famille où personne n’écoutait de classique. Mon père était un fan de Genesis et Pink Floyd. Cette immersion dans le rock progressif a sans doute eu un rôle dans ma vocation. C’est à l’école de musique que j’ai découvert la Symphonie n°9 de Dvořák ou La Moldau de Smetana, des pièces easy listening qui m’ont donné envie de pousser d’autres portes. »

Contrôle de gestion & tuba Étudiant, il mène de front un cursus en tuba et percussions et un parcours académique brillant : diplômé de l’ICN2, la carrière de Matthieu Dussouillez débute dans le contrôle de gestion pur et dur chez Altsom Transport, mais très vite se fait jour la volonté d’aller vers l’opéra où le mélange de créativité et de rigueur qui l’habite est un cocktail idéal. Stagiaire, puis chargé de production dans l’équipe d’Olivier Leymarie à Dijon, il devient directeur administratif et financier de la maison bourguignonne avant d’y être l’adjoint de Laurent Joyeux3 en 2013. Le duo mène une programmation audacieuse, sortant des sentiers battus et cultivant les fidélités avec des ensembles comme la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón que l’on

retrouve cette saison à l’Opéra national de Lorraine où son directeur souhaite « programmer chaque année une pièce baroque. Faire le choix d’Alcina de Haendel permet aussi de découvrir Kristina Mkhitaryan, une des plus grandes sopranos actuelles, dans le rôle-titre. » Comparant la direction d’opéra à un « sacerdoce », il propose une saison équilibrée dont un des pivots est un diptyque Beaumarchais : à côté de la « charmante boîte à bijoux pleine d’humour imaginée par Mariame Clément pour Il Barbiere di Siviglia de Rossini, nous aurons des Nozze di Figaro qui, à mon avis, feront date. Je suis très heureux que ce soit le réalisateur James Gray – Little Odessa, The Yards, etc. – qui en assure la mise en scène. Il a l’art de rendre avec finesse les trajectoires des personnages, de révéler les liens familiaux. Son cinéma est à fleur de peau et va comme un gant à Mozart. Cela dit, je m’attendais à une production sans âge, assez sombre, comme dans ses films, mais ce


ne sera pas du tout le cas ! Pour lui, il s’agit d’une histoire du XVIIIe siècle qui ne peut en sortir, une histoire chargée sur le plan politique également. » Art nouveau & Orchestre Un des pivots du projet de Matthieu Dussouillez est l’exploration de l’Europe musicale à l’époque de l’Art nouveau : « Ce qui m’intéresse est que Nancy a été une formidable ville de création à cette époque : je souhaite voir ce qu’il en est cent ans plus tard. Ce questionnement sera au cœur des saisons futures. Il s’agit d’aborder l’univers lyrique de manière différente de ce qu’on connaît, de rendre les liens entre compositeur, librettiste, metteur en scène et chanteurs moins statiques. Au théâtre l’écriture au plateau se pratique bien. Pourquoi pas à l’opéra ? Pourquoi ne pas impliquer le public non plus dans le processus ? » Voilà piste alléchante pour les années à venir. En attendant, des synergies ont été

mises en place entre la programmation de l’Orchestre de l’Opéra national de Lorraine – exit l’appellation OSLN – et le substrat de la saison lyrique : « Il est impératif de proposer un voyage global, conçu comme un enchaînement logique de propositions qui se répondent. »

SI VOUS ÉTIEZ… Un compositeur ? Gustav Mahler parce qu’il n’a pas écrit d’opéra mais était directeur d’opéra Un instrument ? Le cor Un opéra ? Die Zauberflöte de Mozart Un chef ? Leonard Bernstein Une salle de concert ? L’Auditorium de l’Opéra de Dijon Une symphonie ? La neuvième de Bruckner Une pièce de musique de chambre ? Les derniers quatuors à cordes de Beethoven Un interprète ? Le ténor Siegfried Jerusalem Un orchestre ? Les Wiener Philharmoniker Poly 223

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MUSIQUE

star chez les tsars À Besançon et Strasbourg, deux concerts permettent d’apprécier l’art d’un des plus grands pianistes de la planète, Nikolaï Lugansky, dans son répertoire de prédilection : la musique russe.

Par Hervé Lévy Photo de Marco Borggreve

Au Théâtre Ledoux (Besançon), mardi 10 septembre, dans le cadre du 72e Festival international de musique de Besançon (du 6 au 21 septembre) festival-besancon.com Dans le cadre du Festival de Besançon, se déroule aussi le 56e Concours international de jeunes chefs d’orchestre (1621/09) Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), vendredi 13 septembre philharmonique.strasbourg.eu

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ianiste aujourd’hui quadragénaire, Nikolaï Lugansky est au sommet de son art, confirmant la prédiction de l’illustre pédagogue Tatiana Nikolaeva qui voyait en lui « le futur grand », lorsqu’il était tout jeune. Lauréat du prestigieux Concours Tchaïkovski en 1994, il allie dans son jeu absolue rigueur technique – une caractéristique de cette “école russe” dont il est un beau représentant –, puissance tectonique et flamboyance d’une émotion à fleur de peau. Interprète hors pair de la musique de son pays, il donnera le Concerto n°3 de Rachmaninov (10/09, Besançon) avec l’Orchestre national russe et Mikhaïl Pletnev. Vaste vaisseau sonore, véritable monstre démesuré, cette pièce est l’une des plus célèbres de son auteur. Si la partition est irriguée par la nature d’Ivanovka – lieu de sa gestation – elle possède aussi quelques scintillements venus de New York, à qui elle était destinée et où l’œuvre fut créée le 28 novembre 1909. Conquis, le public fit un

triomphe à une page d’une virtuosité extrême entraînant le soliste et l’orchestre dans un dialogue d’une intensité rarement atteinte. Autre concert et autre programme 100% russe avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et son directeur musical Marko Letonja : à côté de partition de Tchaïkovski (la suite tirée du Lac des cygnes) et Moussorgski (Tableaux d’une exposition, dans la célébrissime orchestration de Ravel), on entendra le Concerto n°2 de Prokofiev… hué à sa création en 1913 : « Nos chats font la même musique », s’écria un spectateur courroucé, rapporte le compositeur Nikolaï Miaskovski. Perdue pendant la Révolution de 1917, la partition fut réorchestrée par son auteur, puis recréée en 1924, recevant un accueil… glacial. Difficile à comprendre en écoutant cette fresque sombre, dramatique et extraordinairement séduisante, où le pianiste doit faire montre d’une invraisemblable maestria et d’une intense poésie !



FESTIVAL

musica nouveau Échappées noise, regard sur les classiques du répertoire contemporain, spectacles où les corps se font instruments… La 37e édition de Musica marque un renouveau. Stéphane Roth qui fait ses débuts à la tête du festival détaille les lignes directrices d’un projet excitant.

Par Hervé Lévy Photo de Benoît Linder pour Poly

À Strasbourg (mais aussi Ostwald et Bâle), du 20 septembre au 5 octobre festivalmusica.fr

Quels sont enjeux majeurs du festival ? Ce qui se joue aujourd’hui est une autre écriture de l’histoire de la musique au XXe siècle : j’aime parler d’élargissement du champ de la création sonore et donc de décloisonnement. Cette histoire est forcément incomplète car faite d’impasses, de zigzags, de lignes brisées, de relations insoupçonnées… C’est dans cette invention permanente que je souhaite placer Musica. Pour ma génération (Stéphane Roth est né en 1981, NDLR), le mélange des partitions de compositeurs savants comme Pierre Boulez et de la noise, par exemple, est consubstantiel de l’expérience musicale. Si certaines strates ont été longtemps imperméables, elles sont désormais poreuses. Le concert d’ouverture, My Greatest hits de l’Ensemble Ictus (20 & 21/09, Les Halles Citadelle) donne le ton. Marque-t-il aussi une volonté de retrouver l’ADN originel de Musica en jouant dans une friche industrielle ? Ce n’est pas une question d’identité, car quelque chose d’essentiel se joue dans les marges : l’ouverture ne se fait pas au centre, mais dans les bordures. Cette soirée est un grand zapping anticipant les esthétiques que nous allons explorer dans les années à venir. Elle propose aussi une nouvelle dramaturgie de l’écoute avec des liquid rooms : le rituel du concert frontal qui contamine la perception de la musique vole en éclats, les spectateurs se déplaçant dans l’espace, allant d’une scène à l’autre, de manière fluide, pendant plus de trois heures. La perception de la musique est centrale pour vous : quel est l’objectif de L’Académie des spectateurs que vous créez ? L’enjeu est de renouveler une communauté

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de mélomanes – n’existant nulle part ailleurs – qui a grandi avec Musica. C’est pour cela que j’ai souhaité placer le public au cœur de mon projet, l’investissant dans le festival de mille manières possible, pas uniquement à travers des ateliers participatifs, mais grâce à des interventions sur le campus, des afters, etc. Cette année, ce ne sont que les premiers jalons… Parmi eux, le Laboratoire de l’écoute, où chacun peut s’inscrire en ligne : en quoi consiste-t-il ? Il vise à répondre à la question : « Comment écoutez-vous ? » L’écoute n’est pas quelque chose de pur, un processus dans lequel on absorbe une œuvre qui nous élève. Elle est contaminée par notre quotidien… Parfois on s’ennuie. Il faut le dire ! Ce laboratoire permettra, une véritable étude en profondeur des différents publics. Une attention particulière est aussi laissée au jeune public avec les ateliers d’éveil “Mini Musica”… Cette année, ce ne sont que quelques rendezvous, mais dès 2020, je souhaite que Mini Musica devienne un festival pour les enfants de zéro à huit ans enchâssé dans Musica, un reflet de l’événement, dans tout son ambitus esthétique, permettant à un public très négligé dans la musique contemporaine de la découvrir. Le festival propose un large panorama sonore avec notamment un grand classique, Einstein on the beach (27/09, PMC) dans un casting d’anthologie, où Suzanne Vega est narratrice… Avant d’être un grand classique de la musique contemporaine, c’en est un du spectacle vivant des années 1970, figé dans l’image don-


née par Bob Wilson. La musique de Philip Glass a presque été occultée alors qu’il s’agit d’une partition expérimentale parmi les plus abouties des cinquante dernières années.

Selector : les coups de

de Poly

Vous proposez aussi une soirée noise (26/09, Saint-Paul) qui fait figure de symbole du nouvel esprit irriguant le festival… Ce concert est un véritable signal pour des auditeurs pour lesquels Musica peut représenter un outil institutionnel vertical, inaccessible et peu accueillant. C’est un message à toutes les scènes expérimentales pour leur dire : « Venez ! »

2. L’Orchestre national de Metz présente Void, page sombre signée Rebecca Saunders (21/09, PMC), dont le festival programme plusieurs partitions.

1. Les Situations de François Sarhan (20-27/09), représentations imprévues dans l’espace public, constituant un élément disruptif par rapport au quotidien de la ville.

3. Un portrait en trois étapes d’Hugues Dufourt (25 & 28 /09, Salle de la Bourse), figure majeure de la musique d’aujourd’hui. 4. Sonic Temple, vol. 1 Noise (26/09, Saint-Paul) pour faire voler les stéréotypes en éclats. 5. Peu vue en France, Jennifer Walshe propose For human and non-human beings (01/10, CMD), performance époustouflante. Poly 223

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bonnie and clyde Accroche Note est une figure emblématique de Musica depuis sa création. Portrait de l’ensemble strasbourgeois formé autour de la soprano Françoise Kubler et du clarinettiste Armand Angster. Par Hervé Lévy Photo de Benoît Linder pour Poly

À la Salle de la Bourse (Strasbourg), mercredi 25 septembre festivalmusica.fr accrochenote.com

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lash-back. Nous sommes en 1981, la culture bouillonne sous l’impulsion de Jack Lang et la musique est en fusion grâce à Maurice Fleuret, alors en charge du domaine au Ministère. Cette année-là, naît Accroche Note, « en pleine effervescence » s’amuse Françoise Kubler. Au départ, « nous nous intitulions “Groupe de réalisation musicale”, parce que nous voulions couper les ponts avec les canons du concert traditionnel, aller vers des hybridations mêlant partition, théâtre, performance… », poursuitelle. « Non ? Je ne me souviens pas, c’était hyper prétentieux comme appellation », se marre le clarinettiste Armand Angster, son complice à la vie et à la scène. Autour d’eux, se crée un ensemble à géométrie variable aux contours évolutifs en fonction des projets, « ouvert à toutes les esthétiques. Nous voulions simplement accrocher les notes ensemble, contribuer à ce que la musique dite contemporaine soit moins redoutée par le public », précise-t-il. Trente-cinq ans et des brouettes plus tard, ils sont devenus des références, ayant participé à toutes (!) les éditions de Musica : cette année ne fait pas exception, puisqu’ils prennent part à la trilogie dressant un portrait du compositeur Hugues Dufourt. « Nous avons grandi en même temps que

Dusapin, Aperghis et les autres », résume la soprano qui pointe « un goût immodéré pour la musique de [s]on temps. J’ai fait du chant pour explorer ce répertoire après avoir flashé sur des pièces d’Ivo Malec ou de Xenakis. » Depuis sa création, Accroche Note a suscité 262 créations mondiales – tous les compositeurs importants, ou presque, ont écrit pour eux – et compte une vingtaine d’opus dans sa discographie. Et le clarinettiste de renchérir : « Une musique qui n’a jamais été jouée demande une recherche, une réflexion. Il n’y a aucune référence et la partition a besoin d’un temps incroyable pour être apprivoisée. C’est ça qui nous plaît, mais aussi d’être au plus près des jeunes créateurs. » En 2020, il vont ainsi arpenter les Conservatoires de Metz, Reims et Strasbourg pour faire découvrir, après une résidence, des pièces des étudiants des classes de composition. Dans un univers parfois trop policé, Accroche Note dénote par son côté rock’n’roll. Les Bonnie and Clyde de la musique contemporaine ont encore plus d’un tour dans leur sac : « Nous n’avons pas envie que ce répertoire s’embourgeoise. Il y a quelques années, nous avons joué à Odessa dans un festival durant deux jours et deux nuits non-stop au cœur d’une usine en ruines. Il ne faut surtout pas perdre cette énergie. »


face aux ténèbres Dans le cadre de Musica, l’Opéra national du Rhin présente la première française de 4.48 Psychosis, adaptation de la pièce de Sarah Kane par le compositeur Philip Venables. Plongée au cœur de la dépression. Par Hervé Lévy Photo de Stephen Cummiskey

À l’Opéra (Strasbourg), du 18 au 22 septembre operanationaldurhin.eu festivalmusica.fr Rencontre avec l’équipe artistique à la Librairie Kléber (Strasbourg), mardi 17 septembre à 18h librairie-kleber.com

Texte publié à L’Arche – archeediteur.com Créé à Philadelphie mercredi 18 septembre, cet opéra narre l’épopée tragique de deux adolescents russes qui se sont filmés en train de tirer sur la police avant de se suicider, le tout étant retransmis en live sur le Net via Periscope – operaphila.org 1

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vant de se suicider en 1999, à l’âge de 28 ans, Sarah Kane laisse une ultime pièce, 4.48 Psychosis 1, sombre météore qui « parle d’une dépression psychotique. Et ce qui arrive à l’esprit d’une personne quand disparaissent complètement les barrières distinguant la réalité des diverses formes de l’imagination. Si bien que vous ne faites plus la différence entre votre vie éveillée et votre vie rêvée », décrivit-elle. Philip Venables « voulait travailler avec un auteur contemporain et, au milieu d’une représentation de la pièce, me suis aperçu qu’il y avait tout ce que je cherchais dans ce texte », résume le compositeur quadra dont le corpus se collète avec les questions du genre, de l’identité queer et de la politique, comme dans le futur Denis & Katya2. Et de s’avouer fasciné par « une structure très claire faite de 24 tableaux – chacun possédant un caractère et une individualité affirmés – avec des textes extrêmement musicaux, parfois même plus que de nombreux livrets écrits spécialement pour l’opéra [rires]. » Pour plonger dans les arcanes de cette contemporaine neurasthénie – le chiffre du titre faisant référence à l’ho-

raire le plus terrible de la journée, « quand le désespoir fera sa visite, je me pendrai au son du souffle de mon amour », écrit Kane –, Philip Venables a imaginé une partition polyphonique. Dans ce monologue entrecoupé de dialogues avec un psychiatre, il fait s’entrecroiser les timbres de six chanteuses : « Elles sont les voix que nous avons chacun dans la tête, faisceau de pensées parfois antinomiques et contradictoires. » Extraits baroques de pièces de Bach ou Purcell, fragments funk, échappées dans les sonorités aseptisées de la muzak (musique d’ambiance sans âme diffusée dans les supermarchés ou les ascenseurs), tapis sonores extatiques de cordes… Cette écriture stratifiée a la semblance d’un collage épousant « un texte fait de multiples couches » où les soliloques multiplies alternent avec de rares conversations avec un médecin, « les seuls dialogues dans l’opéra, que j’ai choisi de confier à deux percussionnistes, les mots étant projetés pendant qu’ils jouent. » De cette gigantesque sédimentation sonore sourd une terrible et mortifère mélancolie, parfois striée d’éclairs d’un noir humour. Poly 223

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FESTIVAL

renaissance Pour sa 36e édition, le Festival de Ribeauvillé prend un nouvel essor sous la direction de Benoît Haller : plongée dans une programmation magnifiant la musique de la Renaissance et le baroque.

Par Hervé Lévy Photo de Rodolphe Marics

Dans différents lieux de Ribeauvillé, du 21 septembre au 6 octobre festival-ribeauville.eu

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e veux une manifestation populaire dans le sens le plus noble que cet adjectif peut recouvrir et rappeler que dans le mot “festival” se trouve avant tout “fête” », explique Benoît Haller, enthousiaste, qui cite comme exemple la réussite du Pfifferdaj (31/08-02/09) de la cité haut-rhinoise. À la tête du Festival de Ribeauvillé, il invite le public à prendre un bon bol d’air frais. Au menu : changement de nom en forme de simplification (exit l’appellation de “festival de musique ancienne”), essaimage tous azimuts dans la ville avec l’investissement de nouveaux lieux, répétitions ouvertes au public, exploration des résonances possibles entre les répertoires – Les Métaboles, par exemple, confrontent le compositeur contemporain Philippe Hersant et Marc-Antoine Charpentier dans un concert choral intitulé De Profundis (28/09, Église Saint-Grégoire) – et recentrage sur les répertoires de la Renaissance et de l’ère baroque. Le premier représente une « tentative de reproduire, par l’humain, l’harmonie de la création, une volonté qui entre en résonance avec les préoccupations environnementales d’aujourd’hui. Le second place l’Homme en son centre, nous invitant

au respect de l’autre. Voilà des problématiques fort actuelles », sourit le ténor et chef d’orchestre. Illustration en trois week-ends et douze rendez-vous avec des concerts attendus comme celui de Doulce Mémoire (en photo, 05/10, Le Parc) nous entraînant dans les sonorités carnavalesque de la Florence des années 1470, celles du jeune Léonard de Vinci, ou des Traversées baroques faisant découvrir la compositrice Barbara Strozzi (21/09, Église Saint-Grégoire), illuminant Venise de son talent au Seicento. Au fil des jours, se découvrent aussi de belles surprises comme Les Aventures burlesques de Monsieur Dassoucy par l’ensemble Faenza (28/09, Église du Couvent) qui ressuscite un extravaguant du XVIIe siècle ou Pourquoi tu cries ? (05/10, Le Parc), spectacle d’Aurore Bucher. Avec ses musiciens, la soprano nous emporte dans un tourbillon où Haendel rencontre Nina Hagen, où les ténèbres sonores de Delalande croisent Les Démons de minuit d’Images ! En clôture Benoît Haller et son ensemble La Chapelle rhénane donnent une version pleine de chair et de sang, allant bien au-delà de l’aspect religieux, de la Passion selon Jean de Bach (06/10, Église Saint-Grégoire).



EXPOSITION

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la mécanique céleste Lorsque les arts numériques s’introduisent au Château de Lunéville, les plantes se mettent à chanter et les salles du palais ducal se transforment en laboratoires des temps présents où flotte l’esprit de Newton ou de Rousseau.

Par Emmanuel Dosda

Au Château de Lunéville, jusqu’au 20 octobre chateauluneville.meurthe-etmoselle.fr Focus sur les Sciences & techniques lors des Journées européennes du patrimoine, samedi 21 & dimanche 22 septembre Conférence C’est beau ! Ça sert à quoi ? d’Alain Philippot sur les instruments scientifiques, vendredi 11 octobre à la Chapelle (18h)

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Voir Poly n°205 ou sur poly.fr

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e Château de Lunéville, un miniVersailles provincial ? Voilà de quoi mettre en rogne Thierry Franz, historien de l’art chargé de recherche au Musée du palais construit par Germain Boffrand en 1723 et habité par Léopold Ier ou Stanislas Leszczynski. Son vestibule est un espace résolument ouvert sur l’extérieur, la flore, la faune. « Nous avons l’habitude des jardins de “représentation officielle” au XVIIIe siècle, mais ici la nature perce le bâtiment. La duchesse Élisabeth-Charlotte d’Orléans, s’est fait offrir, par son époux, Léopold, un petit domaine agricole à proximité de ses appartements afin de “jouer à la fermière”. Elle inspira sa petite-fille, Marie-Antoinette

et son Trianon. » Hélène Cascaro*, chargée de préfiguration du programme culturel du Château, rappelle le goût de la duchesse pour l’opéra, le théâtre, l’équitation… et la gastronomie issue des récoltes en son potager, de ses « expérimentions culinaires, en société ou dans l’intimité de son foyer à proximité du jardin ». Thierry Franz insiste également sur une invention, une « folie » façon Géo Trouvetou qui épiçait les réceptions : une “table volante” dont le mécanisme complexe permettait de monter les plats du sous-sol où s’agitaient les domestiques jusqu’à la salle à manger où se régalaient les convives. Des maquettes de cette alléchante trouvaille furent présentées ici, dans le cabinet de physique


EXPOSITION

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de Léopold : un laboratoire pédagogique mis au service de la pensée newtonienne, dans le vent à l’époque, conçu par Philippe Vayringe, « Archimède lorrain » et horloger de génie. Hommage à Vayringe Cet été, Experientia !, exposition commissionnée par Charles Carcopino se décline en deux mouvements et niveaux de la résidence lunévilloise. Au rez-de-chaussée, des ateliers, expériences à réaliser et autres curiosités donnent un aperçu de ce que fut la dénommée Salle des machines. Après ce « parcours introductif », fait ce jour-là en compagnie de Jean-Charles Masson, Chargé de programmation au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, nous grimpons à l’étage et traversons l’ancienne enfilade classique du palais plongée dans l’obscurité. Pour notre guide, les installations artistiques questionnent « l’impact inéluctable de l’homme sur son environnement naturel ». Exemple avec Akousmaflore du duo Scenocosme, œuvre faisant chanter les végétaux qui, comme nous autres humains, ont besoin du contact chaleureux des êtres vivants. Cette œuvre horticol-artistique, pourvue de capteurs, invite à se frotter à l’élément naturel et mettre en éveil notre énergie électrostatique

au service de la musicalité florale. D’espace en espace, nous découvrons les vortex artificiels, phénomènes tourbillonnants physiques et plastiques créés par Evelina Domnitch et Dmitry Gefland (ER=EPR) ou encore l’installation lumineuse et optique de Candaş Şişman (IPO-cle). La plus vibrante des œuvres est celle de Ralf Baecker, créateur germanique rendant tangible le processus informatique et le flux virtuel d’une délicate manière, comme s’il effectuait une leçon d’anatomie technologique à cœur ouvert. Ce digne descendant de Vayringe, avec ses oscillateurs, électrodes, diodes électroluminescentes et autres signaux sonores vectorisés, met à nu les nouveaux médias qu’il dissèque et poétise. Interface 1 trône au beau milieu d’une des fascinantes salles sombres aux murs défraîchis et aux plafonds abîmés par le temps. Baecker parvient à esthétiser le monde digital avec une pièce à la délicatesse ondulatoire faite d’une complexe structure motorisée où des cordes ordonnées comme un parterre fleuri à la française se mettent à frémir en fonction des informations données par des compteurs Geiger. Le parfait mariage entre études scientifiques et art cinétique. Descartes et Julio Le Parc.

Légendes 1. IPO-cle de Candas Sisman © CS 2. Interface I de Ralf Baecker © Bresadola+Freese

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la géométrie dans les spasmes Le galeriste Hervé Bize, défenseur de l’Art contemporain depuis trois décennies, fait dialoguer ses œuvres avec celles des collections du Musée des BeauxArts de Nancy. Consonances : souvent mathématique, jamais hermétique.

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Par Emmanuel Dosda

Au Musée des Beaux-Arts de Nancy, jusqu’au 15 octobre musee-des-beaux-arts.nancy.fr hervebize.com

Légendes 1. André Cadere, Sans titre, 1969, Nancy, MBA, dépôt du CNAP et Frank Stella, Konskie II (Polish Village), 1971, Nancy, MBA, dépôt du Frac Lorraine 2. François Morellet, Super Position n°2 et Super Position n°4, 2002 Courtesy Studio Morellet et Galerie Hervé Bize, Nancy 3. Portrait d’Hervé Bize par Serge Martinez

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l ne s’agit que de Quelques courbes en hommage à Lamour. Sans apostrophe… S’il est célèbre pour ses carrés parfaitement ordonnés, François Morellet (19262016), porte-étendard de l’abstraction géométrique, est fasciné par, citons-le, « les pavements byzantins en mosaïques de Xanthos en Turquie où ceux, Renaissance, du Baptistère de Florence ». Depuis 2003, sur la façade du Musée des Beaux-Arts, qui fête les vingt ans de sa restauration, sont installés des néons tout en arabesques, clin d’œil respectueux de Morellet à Jean Lamour, serrurier de Stanislas ayant réalisé sur la place éponyme une grille en fer forgé recouverte en partie de feuilles d’or. Grâce à Consonances, s’immisçant au rez-de-chaussée de l’exposition per-

manente de l’institution, nous découvrons les exquises esquisses rococo du plasticien minimaliste. Hervé Bize, véritable « combattant » (selon l’un de ses proches) de la cause des arts plastiques, n’est pas étranger à cette commande faite à l’artiste dont les dessins préparatoires consistent en une série de volutes. Le galeriste nous éclaire quant à ces douces formes « nées d’une déconstruction de motifs que Morellet intégrait beaucoup à son œuvre jusqu’aux dernières années de sa vie. » Il a très largement contribué à la reconnaissance et au rayonnement de l’artiste amoureux de « la déduction mathématique ». Il était « un père spirituel » pour celui qui le considère comme « l’un des créateurs les plus importants de la seconde moitié du XX e siècle,


mais aussi un proche, rencontré alors que je n’avais que 22 ans et qui continue de m’accompagner aujourd’hui ». Même s’il affirme ne pas défendre une école, une génération ou un courant en particulier, privilégiant « les liens entretenus » avec les plasticiens représentés par sa galerie, on sent bien que l’ombre de l’imposante statue du commandeur plane sur ses choix et, de fait, tout au long de la déambulation muséale marquée par le travail constructif de Frank Stella, les Triangulations de Daniel Dezeuze ou la démarche systémique de Claude Viallat dont la vaste voile de bateau respire le grand large. Consonances est définitivement bien plus qu’une carte blanche, c’est « un portrait chinois » du galeriste qui a notamment présenté son créateur fétiche à New York en 2016, peu avant sa mort. Une greffe Avec Consonances, la collection des BeauxArts est « augmentée » par les peintures, sculptures ou vidéos sélectionnées par celui qui perçoit son intervention comme une « greffe » contemporaine. Ne pas s’imposer ! Le Nancéien désire créer la surprise chez le visiteur qui, non averti, pourrait ne pas “identifier” certaines propositions. Dans la salle dédiée à Jean Prouvé, saura-t-il découvrir la “supercherie” duchampienne de Bertrand Lavier qui a hybridé l’assise du fauteuil Diamond d’Harry Bertoia et les bascules du Rocking Armchair des Eames ? Pas de clinquant chez Bize qui jamais ne mise sur le buzz. Aussi, la Tête d’Emmanuel Saulnier (achetée à Hervé Bize par le musée en 2009), sculpture de verre noir niché dans un recoin de l’institution, à l’allure d’un L majuscule, lettre par ailleurs présente dans le duo de Super Position, volumineux monolithes jaune pétant signés Morellet exposés dans le péristyle. L’imposant vase de pyrex de Saulnier est effectivement “tranché”, son chef gisant à son pied : réalisé durant l’épidémie du Sida (1991-92), cette œuvre évoque la fragilité du corps et de l’existence. Radicalité plastique et abstraction géométrique ne riment pas avec repli sur soi et aveuglement : Konskie II (Polish village), toile découpée et colorée de Stella, résonne avec l’Histoire de la Pologne et les synagogues détruites durant la Seconde Guerre mondiale… Pour Morellet, l’art doit être « désacralisé, absurde, logique, élitaire, suicidaire, éblouissant ». Vibrant et dérangeant ! Hervé Bize perçoit en effet l’exposition aux Beaux-Arts nancéiens comme une partition musicale, un jeu d’échos, « parfois dissonant ».

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ecce homo Le photographe Yvon Buchmann expose ses images fortement contrastées montrant à Mulhouse Un Monde habité par des hommes vivant aux marges de la société. Par Emmanuel Dosda Photo d’Yvon Buchmann (Force et puissance, 2014)

Au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, jusqu’au 22 septembre musees-mulhouse.fr

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ompositions géométriques, cadrages précis, lignes de fuite… Ses images rééquilibrent un monde qui semble s’écrouler sous nos pieds, voire partir en fumée. Yvon Buchmann va par le monde, contraint par sa chaise roulante, mais se sentant libre comme l’air, lorsqu’il est interpelé par un paysage et attend, « parfois en vain, qu’il se passe quelque chose ». Il zoome sur des coins éloignés du monde (en Afrique) où davantage proches de lui (Le Holzpark, terrain vague bâlois) et immortalise un homme faisant un Rêve d’ailleurs face à la mer ou deux petits vieux Enracinés attendant leur tour, alors que le vent se lève. « Mon principal sujet, c’est la fuite du temps, notre angoisse à tous », explique le photographe sexagénaire, hanté par l’inexorable mouvement des aiguilles de l’horloge, comme celle de Trop tard ? montrant un jeune, à quai, alors que file le train se confondant aux nuages flous et blanchâtres du ciel. Quand on le questionne sur son utilisation exclusive du noir & blanc, le photographe haut-rhinois répond avec courtoisie par une liste de noms qui

ont marqué sa rétine depuis ses vingt ans et pour toujours, ceux qu’il nomme « les grands maîtres d’après-guerre : Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Brassaï, Willy Ronis. Je suis passionné par ces artistes qui m’ont percuté avec leurs photographies de simples gens, pas forcément heureux, dans leur contexte. » Le “héros” de Force et puissance est un Sénégalais qui charge une barque de sel qu’il a récupéré en brisant une croûte au fond du Lac rose. Régulièrement, Yvon Buchmann laisse traîner son objectif chez les laissés pour compte, dans les périphéries et les cités délabrées parmi Roms ou ferrailleurs. « Petit, les gitans, bateliers ou bohémiens me faisaient rêver : ils n’avaient pas besoin d’aller à l’école [rires], ils étaient libres ! Aujourd’hui, ces gens-là m’ont adopté, sans doute aussi “grâce” à mon fauteuil roulant qui me frustre, bien sûr, mais me donne une forme d’immunité. » Vues à travers l’objectif d’Yvon Buchmann, les personnes habitent le monde avec humilité et dignité… reflétant le regard tendre que le photographe pose sur l’Humanité.


EXPOSITION

arterres Transmergence#01, commissionnée par Felizitas Diering, directrice du Frac Alsace, étudie le “système terrestre”. Dans cette exposition, géographie rime avec anatomie.

Par Emmanuel Dosda

Au Frac Alsace (Sélestat), jusqu’au 15 septembre frac.culture-alsace.org

Légende Desert Land de Maren Ruben © Maren Ruben

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Voir Poly n°219 ou sur poly.fr

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ransmergence ? Felizitas Diering donne sa définition de ce « néologisme, ce mot composé d’“émergence” (créatifs…) et du préfixe “trans” signifiant croisement / débordement (transfrontalier, transdisciplinaire, transformation...). Il s’agit d’un titre concept et je souhaite réutiliser ce format pour montrer régulièrement des plasticiens locaux lors d’expositions collectives. Selon moi, la région ne se résume pas à l’Alsace, mais au Grand Est et aux zones transfrontalières, un territoire pourvu d’une grande concentration d’artistes et d’institutions ! » De l’extérieur de l’institution, à travers ses vastes baies vitrées, le spectateur est frappé par un écroulement de pierres montagneuses, reliquat d’une avalanche tyrolienne ou fruit d’un glissement de terrain sur une cime. En s’approchant de l’amoncellement, on remarque que ce Tour du monde à la voile, installation réalisée in situ par l’artiste allemand Jochen Kitzbihler, se compose du reliquat d’une bâtisse en béton armé. Nous songeons à une tour new-yorkaise en ruines, un amas post-apocalyptique ou un paysage romantique 3D façon Caspar David Friedrich. S’agit-il des gravats d’une civilisation en déliquescence ou d’une nature hostile et indomptable ? Kitzbihler met en garde : la

planète bleue va sombrer de manière anticipée sous les décombres si sa marche folle ne ralentit pas. Capucine Vandebrouck, Jingfang Hao & Wang Lingjie et les autres artistes exposés « explorent le concept de Terre en tant que système complexe et matière ayant pris forme », note Felizitas Diering dans une exposition conçue comme un big bang plastique composé de travaux où l’Homme, délibérément effacé, brille pas son absence ! Dans le fragile paysage de papier aquarellé par Ruben Maren, aucune trace humaine, mais un territoire australien réinventé, irrigué par routes et chemins, autant de vaisseaux sanguins et fines veines conduisant à une forme de poumons (façon Rorschach) protégés – si peu – par la lithosphère. Guillaume Barth* est resté des mois dans le désert bolivien pour son projet Elina d’où découle la vidéo présentée au Frac, Le Deuxième Monde. La caméra tourne autour d’un igloo fait de blocs de sel qui se reflète sur le sol humide, l’effet miroir le transformant en sphère qui semble tournoyer dans une galaxie inconnue. Pour soigner son vertige, peut-être faudra-t-il faire une cure de lithium… sensé calmer les nerfs lorsqu’il circule dans le sang. Poly 223

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let your body learn Fantasmagories corporelles à Bâle et Théâtre des métamorphoses à Metz : deux expositions concomitantes et complémentaires explorent l’art total de Rebecca Horn. Par Hervé Lévy Photos d’Achim Thode

Au Musée Tinguely (Bâle) jusqu’au 22 septembre et au Centre Pompidou Metz jusqu’au 13 janvier 2020 tinguely.ch centrepompidou-metz.fr

Légendes 1. Einhorn, 1970, Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 2. Mechanischer Körperfächer, 1974 / 75. Rebecca Horn Workshop © Rebecca Horn / ADAGP, Paris 2019 © Droits réservés

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gée de 23 ans, Rebecca Horn (née en 1944), alors étudiante, est intoxiquée par les vapeurs des résines dont elle se sert pour mouler des empreintes de son anatomie. Au repos forcé dans un sanatorium pendant de longs mois, expérimentant la solitude et la souffrance physique, elle donne une orientation décisive à son art. En ouverture de l’exposition messine se découvrent ainsi des œuvres oscillant entre body art et performance permettant d’amplifier l’expérience perceptive – avec des extensions corporelles comme d’immenses gants arachnéens évoquant Edward aux mains d’argent – tout en contraignant le corps, telle La Fiancée chinoise dans laquelle le spectateur ne peut malheureusement entrer pour ressentir l’enfermement et le noir intégral. Entre fétichisme et fantasmagories médicales rappelant les visions de Romain Slocombe, les œuvres entrent en résonance avec des figures du surréalisme, Meret Oppenheim en tête. Prothèses et autres appendices corporels – comme la vision poétique de l’artiste arpentant la campagne allemande contrainte par des bandelettes faisant tenir une immense corne de licorne sur son crâne – laissent peu à peu la place à masques, éventails ou vêtements qui métamorphosent

les corps en chimères et proposent parades nuptiales et danses macabres. Pensons à La Douce prisonnière, double éventail de plumes blanches s’ouvrant et se refermant, libérant puis masquant une jeune femme captive. Entre vidéos, objets et autres documents liés à des performances passées, le parcours se poursuit au Centre Pompidou Metz, alliant bien souvent légèreté du geste et violence du propos et utilisant parfois des processus électriques et mécaniques : « Pour moi, les machines sont douées d’âme, elles agissent, elles frémissent, elles tremblent, elles perdent connaissance et reviennent subitement à la vie », explique l’artiste. Illustration avec le théâtre de la cruauté de La Fiancée prussienne et Concert for Anarchy où de furieuses dissonances jaillissent, en même temps que ses touches sauvagement expulsées, d’un piano à queue suspendu au plafond par les pieds. C’est dans cet espace interstitiel entre douleur et raffinement que se déploie l’œuvre de Rebecca Horn. Le visiteur le constate aussi au Musée Tinguely, où sont rassemblées premières réalisations performatives – comme les expériences faites avec une paire d’ailes semicirculaires en toile blanche – et sculptures cinétiques plus tardives.


EXPOSITION

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danse avec la loue Yan Pei-Ming face à Courbet : la rencontre a lieu à Ornans où les bêtes farouches guettent dans les grottes béantes et parmi les ruines de la Colonne Vendôme détruite par les amis communards du peintre.

Par Emmanuel Dosda

Au Musée Courbet (Ornans) et en son Atelier (sur réservation), jusqu’au 30 septembre musee-courbet.doubs.fr

Légendes 1. Gustave Courbet, Les Lévriers du comte de Choiseul, 1866, fonds remis par Mme Mark C. Steinberg, Saint Louis Art Museum 2. Yan Pei-Ming, Wild Game: The Way of The Wolves, 2011. Photographie : Andr. Morin. ADAGP, Paris, 2019

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travers bois, entre le majestueux Chêne de Flagey (Gustave Courbet, 1864), le Cèdre d’Hauteville (1868) et autres arbres sombres se dessinant, la nuit tombée, sur fond pourpre de Yan Pei-Ming, les fauves sont lâchés. Chiens de chasse, tigres, caïmans, renards et loups menaçants sortent de la matière picturale avec rage et se mêlent en une meute sauvage. Né du pinceau fougueux de l’“indomptable insurgé” ou de la brosse XXL de son héritier, ce bestiaire sauvage a la gueule grande ouverte, rouge sang, comme la signature de l’ami de Proudhon deux fois centenaire. Le peintre réaliste (1819-1877), créant de fascinants paysages – non urbains ! – avec ses occupants poilus, a également posé son regard plastique sur les Hommes, lui-même en premier lieu, via ses nombreux autoportraits, ou les membres de sa famille et ses proches, Charles Baudelaire (1848) notamment, autre personnage libre. Chez Courbet, les corps et la chair sont scrutés dans leurs moindres détails : l’entrejambe représenté sur le célébrissime L’Origine du monde (non exposé ici) ou le couple de femmes nues, couchées et enlacées, enveloppées dans un tendre Sommeil (1866) quasi post-coïtal. Yan Pei-Ming fait écho à l’érotisme charnel de son modèle avec sa Prostituée (1998) : une dénommée Amélie, accroupie dans le plus simple appareil, hormis de hauts talons aiguilles, exhibe son sexe, impudique, effrontée. Le plasticien franco-chinois installé à Dijon et ayant réalisé

une série de très grands formats dans l’atelier de Courbet rend-il hommage à un plasticien qu’il juge provocateur, voire vulgaire ? Non, proteste-t-il : « Pour moi, c’est une forte personnalité. Quand je regarde Un Enterrement à Ornans et la manière dont il a mis en scène tout son village, du boucher au curé, je vois que c’est un peintre qui, parce que son regard est différent, révolutionne la manière d’appréhender le sujet. » Grâce à lui, Pei-Ming a tout bonnement « redécouvert la peinture », qu’il s’agisse de « réalisme du traitement », de « classicisme des compositions » ou de « romantisme incroyable ».

le panthéon de ming L’Homme qui pleure. Le titre de l’exposition de Yan Pei-Ming, dans un Musée des Beaux-Arts dijonnais totalement métamorphosé après une dizaine d’années de travaux, résonne avec le nom d’une toile de Courbet : L’Homme blessé (1844-1854). À la manière de son inspirateur, Pei-Ming est un artiste de la souffrance, l’espoir et l’effroi. Voulue comme un journal intime ouvert et se déployant sur tout l’espace muséal, l’exposition révèle notamment le culte que le plasticien bourguignon voue au Caravage ou à Goya qu’il revisite sur ses fameuses immenses toiles. Au Musée des Beaux-Arts de Dijon, jusqu’au 23 septembre musees.dijon.fr

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jeux de ballon De vertes prairies en masures abandonnées, d’échappées belles sur la plaine d’Alsace en douces descentes, cette randonnée torride autour du Petit Ballon a la semblance d’une parenthèse estivale enchantée.

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PROMENADE

Par Hervé Lévy Photos de Stéphane Louis pour Poly

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ésert, en cette journée caniculaire, le Col de Boenlesgrab offre un aspect fantomatique, lande incertaine d’où émergent de grands arbres noyés dans d’aveuglantes taches de soleil mitées de rares points d’ombre. Au loin, une auberge que nous négligeons, partant dans la plus proche montée. Échappatoire efficace, car le sous-bois confère une fraîcheur bienvenue et presque inespérée à cette journée annoncée suffocante. Quelques mortifères digitales apportent une touche violacée dans un océan vert élégamment crénelé de fougères. Finalement, la progression est plus paisible que subodorée, rythmée par les meuglement de ruminants qui le sont tout autant. C’est à peine si nous remarquons que le sentier s’élève. Remonter le temps Nous longeons des bâtiments assoupis, vestiges d’activités pastorales ou agricoles de moyenne montagne condamnées par la modernité, même si certains résistants semblent survivre, envers et contre tout & tous. La plupart des édifices ont été reconvertis en résidences secondaires ou laissés à l’abandon. Devant une masure de bois dont les planches brinquebalent au vent pas si mauvais qui s’est levé depuis quelques instants, nous voilà saisis par l’émotion que suscite la lente agonie d’une bâtisse qui eut son heure de gloire dans un passé indéterminé. La porte est entrebâillée. À l’intérieur le temps semble s’être arrêté au début des années 1980, si l’on se fie

à un calendrier punaisé au mur. Le cadre de vie d’un forestier est figé dans son éternité : quelques couverts de fer blanc, un bol ébréché des assiettes itou, une brassée d’outils rouillés, un sabot solitaire, des pièces de mobilier rudimentaire et, encore accrochée à un clou faisant office de patère, une veste de toile grossière. En quelques mètres, passant de la lumière crue du dehors à la douce obscurité du dedans, enivrés par l’odeur caractéristique de l’abandon – pas celle du renfermé, mais quelque chose de bien plus suave et d’extraordinairement troublant – nous faisons un saut temporel. La sortie nous ramène à la réalité, puisqu’il nous fait progresser dans un invraisemblable fouillis d’herbes hautes et d’orties aux poils puissamment urticants qui ne laissent pas les chairs indemnes. Bah, ma grand-mère ne disait-elle pas que cela fouettait les sangs et réduisait le risque de rhumatisme ? C’est en se grattant copieusement que nos pas nous mènent à la ferme auberge du Wassmatt. Alors que le chemin s’élève encore et encore (c’est que le début, d’accord, d’accord), les échappées belles sur la vallée se font plus fréquentes avec une magnifique vue sur Wasserbourg, village cher au cœur de Marcel Schneider (1913-2009) qui écrivit, pour le décrire, dans L’Apparition de la rose (Balland, 1980) : « Au hasard d’un voyage en Alsace, pays où je n’étais jamais allé et qui m’apparaissait aussi légendaire que la Courlande ou la Dalécarlie, je découvris au fond de la vallée de Munster, au Poly 223

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PROMENADE

pied même du Petit Ballon, le village dont je portais en moi l’image pour l’avoir vue en rêve. (…) Je me dis que j’étais arrivé, que j’étais enfin chez moi. » Explorer le présent La conversation embraye sur cet auteur oublié à la réputation, pour qui le connaît encore, sulfureuse. La faute à un penchant droitier en général, pour l’Action française, en particulier. Reste qu’il est urgent de redécouvrir un des pères du fantastique français, musicographe accompli (dont les ouvrages sur Wagner ou Sauguet sont passionnants) qui écrivit, parlant de lui-même : « Il a assisté au naufrage d’une civilisation élégante et cultivée qu’il aimait, telle qu’elle existait en Europe. Quand on se retrouve sur un navire en perdition, il était de ceux qui préfèrent mourir dans le salon plutôt que dans la soute. » Si avec ça vous n’avez pas envie de vous plonger toutes affaires cessantes dans Le Lieutenant perdu, c’est à n’y rien comprendre. Embarqués par ces propos de cocottes littéraires, nous nous apercevons à peine que le sommet du Petit Ballon (1 272 mètres, ainsi nommé non en raison de sa forme, mais vraisemblablement parce qu’on y vénérait le dieux celte Bel) pointe le bout de son nez, plus préservé que son Grand frère puisqu’il n’est pas desservi par une route qui s’arrête au col, cent mètres plus bas, dans la descente duquel Alberto Contador chuta, puis abandonna au cours du Tour 2014. Veillant sur les vallées environnantes, une vierge polychrome nous invite à nous poser quelques minutes pour observer, cois, le spectacle de la nature. Le silence est immense, sporadiquement troublé par les sifflements stridents d’un planeur radiocommandé passant au-dessus de nous à toute berzingue piloté par un Suisse alémanique possédant une grande dextérité (et un accent à couper au couteau). « C’est chiant, mais c’est mieux qu’un drone », assène l’un des marcheurs. Imparable. C’est pénétré de ces réflexions de philosophie de plateforme de bus sur le progrès que nous redescendons par des chemins tantôt herbeux, tantôt caillouteux, une pente qui passe devant l’Auberge de jeunesse Dynamo, chalet de bois d’inspiration helvète au nom délicieusement soviétique, bâti au début du XXe siècle pour abriter un élevage de visons puis reconverti en 1937, ce qui en fait une structure pionnière en France. La déclivité est si douce et la fin d’après-midi à l’avenant que c’est à peine si nous nous apercevons que nous sommes de retour à notre point de départ. 92

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PROMENADE

NORD Ferme auberge de Wasenmatten

le petit ballon

Ferme auberge de Rothenbrunnen Sommet du Petit Ballon

Durée 6h Distance 15km

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Dénivelé 658m

Col du Boenlesgrab

méditation, etc. Le cadre somptueux des Dominicains de Guebwiller propose jusqu’au 15/09 Un Couvent Zen : les visiteurs peuvent faire une expérience originale et déconnectée. Au programme : siestes musicales, jardin zen de plantes aromatiques, ateliers yoga et installations numériques psychédéliques avec notamment un film dans une sphère au milieu du cloître. Jolie manière d’investir le lieu ! les-dominicains.com

© Michel Kurst

une balade, deux bouteilles

into the wild L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Nous voilà dans le Bas-Rhin, à Wolxheim, village situé à quelques encablures de Molsheim où Bruno (qui a repris le domaine de son oncle en 2001) et Théo Schloegel, père et fils, mènent une politique séduisante, intervenant au minimum dans les vignes. Déguster les vins libres, sauvages et bio du Domaine Lissner revient à prendre une vivifiante claque. Illustration avec le riesling Rothstein 2017 à la finesse extrême, qui naît d’une austérité presque janséniste, tendu et heureux, ouvrant l’appétit avec bonheur. Suite des hostilités avec un pinot noir 2017, rouge de surmaturité plein de tension où la fraîcheur des tanins confère un côté réconfortant… Charnu, épicé et gourmand, il donne envie de repartir ! lissner.fr Poly 223

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GASTRONOMIE

en fusion À Colmar, la cuisine de Jean-Yves Schillinger nous emporte dans un tour du monde placé sous le signe de l’harmonie, où les saveurs se métissent. Visite chez JY`S. Par Hervé Lévy Portrait de Stéphane Louis pour Poly

JY`S est situé 17 rue de la Poissonnerie (Colmar). Ouvert du mardi au samedi. Menus de 54 € à 142 € jean-yves-schillinger.com

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C

ash, Jean-Yves Schillinger annonce d’emblée ne pas vouloir « faire de belles phrases », préférant laisser s’exprimer des assiettes estampillées deux étoiles Michelin. Néanmoins, le chef n’a pas sa langue dans la poche et lorsqu’on s’étonne de voir la gastronomie alsacienne absente de la carte d’un établissement installé dans une maison traditionnelle de la Petite Venise, il nous renvoie dans les cordes : « D’autres font ça mieux que moi. Chacun son style. » Son credo ? « La cuisine du monde », assène-t-il, lapidaire. Le bassin méditerranéen, l’Inde, Paris, Dubaï, Tokyo et New York, surtout New York – où il œuvra dans le passé – qu’il adore, où se trouve le « meilleur restaurant du monde, le Eleven Madison Park » : les influences se mêlent, tournicotent et fusionnent avec bonheur. Pensons à un des plats emblématiques du chef : le homard breton cuit dans une cafetière Cona, appareil qui aurait sa place dans le laboratoire d’un alchimiste avec ses deux globes de verre superposés et son brûleur à alcool. Accompagné de pâtes au basilic, le noble crustacé est tout juste nacré, presque translucide, entrant en résonance avec un bouillon aux inspirations thaï marqué par la finesse de la citronnelle.

Toute la carte est placée sous le signe du métissage avec, par exemple, les saveurs asiatiques d’une galette de chou vert au dashi et des radis daykon au gingembre rose se combinant à une purée de pommes de terre (élaborée en hommage à Joël Robuchon qui l’avait réhabilitée au cours des années 1980) pour accompagner un faux-filet de bœuf de Hida, un des meilleurs du Japon. Jean-Yves Schillinger ne cesse de chercher, d’inventer, de s’ouvrir au monde et aux autres, cuisinant même, en novembre dernier, pour les détenus de la maison d’arrêt de Colmar, un acte généreux pour lequel il avait été voué aux gémonies par certains : « No comment », préfère-til conclure. Et pour que chacun se sente bien, l’agencement du restaurant a été pensé avec un maître feng shui, jusque dans les moindres détails : « C’est pour cette raison que l’apostrophe est “en miroir” dans JY`S », explique son épouse Kathia, radieuse présence en salle. L’harmonie sera aussi la colonne vertébrale de sa future adresse qui ouvrira en septembre 2020 dans l’hôtel de luxe MGallery – qui prendra place sur le Champ-de-Mars colmarien – avec pour objectif assumé la troisième étoile au Guide Michelin.


GASTRONOMIE

10 © Priscilla Du Preez

1 + 1 = 1

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Le principe n’a pas changé : « Votre invité est notre invité. » Voilà le credo de Tous au Restaurant (30/0913/10) qui fête cette année son 10e anniversaire, rassemblant quelque 1 800 établissements dans l’Hexagone et proposant une large palette gastronomique. Le choix laissé aux convives est vaste avec des établissements de haute gastronomie, comme le Restaurant Julien Binz d’Ammerschwihr (voir page suivante) et nombre d’adresses dans le Grand Est et en Bourgogne-Franche-Comté. tousaurestaurant.com

Champagne Marguerite 2011 Voici venu le nouveau millésime de la cuvée emblématique produite par la maison Vollereaux (située à Pierry, dans la Marne) : rendant hommage à la grandmère de l’actuel vinificateur de ce domaine familial fondé en 1805, voilà un flacon marqué par la fraîcheur composé à 75% de chardonnay et à 25% de pinot noir. Interprétation des meilleures parcelles des terroirs de la maison – le Sézannais d’où provient en majorité le chardonnay, le coteau sud d’Epernay et la vallée de la Marne –, cette bouteille allie élégance et amplitude en bouche. S’y mêlent notes de fruits confits, de quetsches et de pain d’épices évoluant sur des arômes de noisettes grillées, de café et de miel. champagne-vollereaux.fr

L’odyssée de la Bière Perle commence en 1882, lorsque Pierre Hoeffel fonde la marque à Schiltigheim. Elle devient rapidement une des brasseries les plus florissantes d’Alsace… avant de péricliter et disparaître dans les années 1970. Silence radio jusqu’en 2009, année où Christian Artzner (arrière-arrière-petit-fils du fondateur), maître-brasseur alors trentenaire décide de la relancer. Perle is back avec une large gamme. Elle invite le public (11 rue de l’Ardèche, Strasbourg, 13-15/09) pour trois jours festifs dont la programmation tournera autour du chiffre dix : animations, dégustations, concours de sous-bocks, etc. biere-perle.com

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© Stéphane Spach

À Strasbourg, après deux premiers dîners réussis – le premier aux airs de guinguette rétro chic, le deuxième chez Aedaen dans l’exposition et en présence de CharlElie Couture – La Casserole Insolite #3 se prépare dans un cadre inédit où féerie et élégance accompagneront un dîner d’exception : cela se passera quelque part dans la ville, le 19 septembre. Stay tuned. la-casserole.fr Poly 223

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GASTRONOMIE

l’instant intense Désormais à la tête de son restaurant, Julien Binz y poursuit une trajectoire exemplaire, déployant les fastes d’une cuisine précise, pointue, affutée.

Par Hervé Lévy Photos de Cookandshoot

Le Restaurant Julien Binz est situé 7 rue des Cigognes (Ammerschwihr) Ouvert du mercredi au dimanche. Menus de 48 € à 93 € restaurantjulienbinz.com

Voir Poly n°147 ou sur poly.fr nouvellesgastronomiques.com Technique imaginée par le physico-chimiste Hervé This utilisant des composés purs qui, assemblés d’une certaine manière, forment les aliments. Voir Poly n°206 ou sur poly.fr 4 Prix Goncourt 2010 pour L’Art français de la guerre 1

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ous avions laissé Julien Binz au Rendez-vous de chasse1, institution colmarienne… dont les ambitions gastronomiques ont été revues à la baisse depuis. Une pige au Relais de la Poste de La Wantzenau plus tard et le voici installé chez lui, au cœur d’un des plus beaux villages de la Route des Vins alsacienne. Depuis décembre 2015, il joue en effet sa propre partition au piano d’un établissement portant son nom, ouvert avec son épouse, la journaliste gastronomique Sandrine Kauffer, dont le site 2 vient de fêter ses dix ans et qui a lancé un mag’ papier. Au fil des ans, il n’a pas quitté son Étoile Michelin, la conquérant en 2017 à Ammerschwihr. Depuis quelques années, ses plats se sont encore affinés, s’ouvrant à des touches exotiques : citronnelle, lait de coco ou gingembre sont devenus de fidèles compagnons. Le chef est toujours à l’affût, se passionne pour les innovations. Il a ainsi proposé le premier repas note à note3 de France, en février 2018 : « Je me sers de ces techniques pour faire évoluer ma vison de la cuisine, mais elles n’en sont pas le substrat », nuance-t-il. Tout un mur de la salle d’un élégant gris est occupé par une immense fresque reprenant la Fontaine

d’amour de Fragonard, ce « peintre de l’instant intense, (…) du bonheur d’être » pour Alexis Jenni 4, étendard chic et hédoniste résumant bien le credo de l’établissement. S’y déploie une cuisine contemporaine plongeant ses racines dans la grande gastronomie française version Escoffier. Avec pour philosophie « le bon produit au bon moment », Julien Binz imagine des assiettes complexes et structurées, composées avec une extrême minutie, comme des ravioles de foie gras et truffes, alliance traditionnelle aux parfaits équilibres, dont l’onctuosité est rehaussée par un bouillon beurré au jus de truffes et un velours d’artichauts. Même sentiment de plénitude dans un mignon de veau rôti au lard, où abricots, girolles ou encore oignons doux jouent à cache-cache pour se retrouver dans une explosion gustative qu’accompagne du quinoa délicieusement grillé. Et pour clore les débats, on ne passera pas à côté du nouvel avatar de la sphère en chocolat, dessert devenu un must que le chef ne cesse de réinventer et de perfectionner dans une réflexion intellectuelle et sensorielle irriguant tout son travail.



UN DERNIER POUR LA ROUTE

made in japan Réflexions sur le vin après la lecture de Nagori de Ryoko Sekiguchi, évoquant d’une écriture affûtée la conception de la saison dans nos civilisations. Par Christian Pion Photo d’Hélène Bamberger/P.O.L

Bourguignon, héritier spirituel d’une famille qui consacre sa vie au vin depuis trois générations, il partage avec nous ses découvertes, son enthousiasme et ses coups de gueule.

Paru chez P.O.L. pol-editeur.com

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«I

l existe trois termes différents pour décrire l’état d’un aliment et sa perception par les sens au Japon : hashiri, sakari et nagori », écrit Ryoko Sekiguchi. Le premier mot évoque le début de la saison et s’applique avec évidence aux primeurs dont le mois de novembre est coutumier par la sortie du “vin nouveau”. C’est le vin avec lequel débute l’année, témoin précoce de ce que sera le millésime, expression ébauchée et guillerette d’un jus de raisin à peine fermenté, à la fois fête du renouveau et promesse d’une production en devenir. Il en va ainsi pour peu que le vin ne soit pas dévié par des rendements indécents et des intrants dommageables : le fameux goût de banane, par exemple, est malheureusement lié à des levures que le vigneron ajoute en cours de vinification. En cherchant bien, il est possible de se faire plaisir avec des vins de fruit expressifs et festifs, ayant une tendance bienfaitrice à détendre les zygomatiques, vins de soif qui sont indubitablement hashiri. Sakari, c’est la plénitude, l’acmé de la saison, celle qui voit la vigne mûrir justement le raisin. La maturité est un enjeux de taille : son manque durcit le vin et lui apporte une dimension végétale et acerbe qui le privera de toute harmonie, déséquilibré par une structure marquée, austère et astringente… La surmaturité n’est pas non plus souhaitable. Le

confit, la lourdeur, l’alcool dominant en feront un vin sans grande élégance et sans fraicheur. La grâce est au prix d’une attention extrême aux dates de vendange, afin de capter un état juste des baies. Enfin, nagori, évoque une fin de saison empreinte de nostalgie, faisant penser à ces vins oubliés en cave qui resurgissent parfois dans nos vies avec surprise, en témoignant d’une époque révolue… Nous sommes alors saisis d’une émotion particulière, d’une attention décuplée et compréhensive pour la valeureuse bouteille comme un Chambertin de 1933, d’une robe encore éclatante, subjuguant le dégustateur par sa jeunesse et sa pureté.

Vins hashiri

Raisins Gaulois 2018, Domaine Marcel Lapierre marcel-lapierre.com Pinot noir Clos du Sonnenbach 2018, Domaine Christian Barthel (Albé) domaine-christianbarthel.com

Vins sakari

Santenay Vieilles Vignes 2017, Maison Vincent Girardin (Meursault) vincentgirardin.com Riesling Les Pierriers 2017, Paul Kubler (Soultzmatt) –paulkubler.com

Vins nagori

Meursault 1999, Domaine Morey-Blanc (Meursault) – morey-meursault.fr Riesling grand cru Geisberg 2001, Vins Kientzler (Ribeauvillé) – vinskientzler.com




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