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Déjà-vu Oui, mais pourquoi ?
L’impression d’avoir déjà vu ou entendu ce qui se passe sous nos yeux est à la fois fréquente et saisissante. Comment notre cerveau produit-il ce sentiment étrange ? Plusieurs théories sont actuellement sur les rangs.
Je suis en train d’écrire cet article, assis à mon bureau. La pluie tambourine contre la vitre. Une voiture passe, j’entends des gens se fâcher dehors, mon téléphone portable sonne. Un sentiment étrange m’envahit soudain : tout ce que je vis me semble très familier, comme si ce moment précis s’était déjà produit auparavant. Si vous avez déjà vécu une telle expérience de « déjà-vu », comme on l’appelle, vous savez que c’est quelque chose de saisissant. On ne peut s’empêcher de se demander : « Comment est-ce possible ? »
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Car, dans ces instants, on a l’impression de reconnaître des lieux totalement inconnus ou des conversations entre des étrangers. Certains croient même savoir ce qui se cache au coin de la rue plus loin, ou ce qui va se passer dans une heure. Pourtant, impossible d’identifer un souvenir concret pour expliquer ce qu’on ressent
EN BREF
£ Certaines personnes imaginent que les phénomènes de « déjà-vu » relèvent de la magie ou du surnaturel. Pourtant, des hypothèses scientifiques expliquent son fondement cérébral.
£ Mais on n’est pas encore certain de la plus probable : les épisodes de déjà-vu sont trop courts et imprévisibles pour être étudiés en laboratoire.
VIE QUOTIDIENNE Sciences cognitives
– « Ah mais oui, je suis déjà venu à Rome quand j’étais petit ». La plupart du temps, la sensation disparaît au bout de quelques secondes, aussi soudainement qu’elle est apparue.
Fr Quent Et Sans Gravit
De nombreuses études scientifiques ont révélé que les impressions de déjà-vu sont assez fréquentes. Lors de plus de 80 enquêtes menées sur une période de cent trente-cinq ans, n’importe où dans le monde, environ deux tiers des personnes interrogées ont déclaré avoir connu une telle expérience au moins une fois dans leur vie. Le phénomène semble plus répandu chez les jeunes que chez les personnes plus âgées et, la plupart du temps, il n’est pas unique… En général, les gens rapportent plusieurs impressions de déjà-vu sur des intervalles de un à six mois. Ceux qui aiment voyager semblent davantage concernés que ceux qui restent dans leur environnement habituel ; de même, l’impression de déjà-vu se répète d’autant plus que l’on a fait des études et que l’on a des revenus élevés. Les principaux déclencheurs sont des stimuli visuels et auditifs, en particulier des paroles – aussi bien les siennes que celles des autres. Certaines études ont également révélé que le stress et la fatigue favorisaient leur apparition.
Mais comment expliquer un pareil phénomène ? Certains individus à qui cela arrive sont persuadés que c’est dû à des rêves – antérieurs à la situation et inconscients – dans lesquels ils auraient prédit des événements futurs. Dans les cercles de la spiritualité, il est aussi habituel de penser que l’on connaît la situation en question pour l’avoir vécue dans une vie antérieure. Mais en dehors de ces tentatives d’explication ésotériques, il existe aussi des thèses scientifques.
Toutefois, autant le dire tout de suite : aucune d’entre elles n’apporte de réponse défnitive, car il est impossible de vérifer chaque hypothèse de façon expérimentale, tant la sensation de familiarité est furtive et imprévisible. Et les nombreux témoignages analysés dans la littérature scientifque sont par nature subjectifs et diffcilement reproductibles… Néanmoins, des scientifques se penchent depuis des décennies sur les fondements neuronaux du déjà-vu, dans l’espoir d’en savoir encore davantage sur le fonctionnement du cerveau, en particulier sur la mémorisation.
Le psychiatre sud-africain Vernon Neppe est l’un de ces passionnés. Il étudie le phénomène depuis la fn des années 1970 et a déjà publié trois livres sur le sujet. En 1979, il a même formulé l’une des premières défnitions, encore reconnue aujourd’hui : « Il s’agit d’une impression subjective
(ressentie et décrite par le sujet lui-même) et inappropriée de familiarité vis-à-vis de l’expérience en cours, sans toutefois être associée à un souvenir précis. » L’inadéquation est fondamentale : on reste perplexe parce qu’on a l’impression de revivre une situation dont on ne se souvient pas du tout, de sorte que le sentiment familier ne peut pas être expliqué logiquement.
Vernon Neppe distingue quatre types de déjàvu. Le plus classique est la forme associative – par exemple, on a l’impression d’avoir déjà entendu
DÉJÀ-VU… ET SCHIZOPHRÉNIE
Il n’est pas si facile de prouver que les expériences de déjà-vu sont plus fréquentes chez les personnes sou rant de troubles psychotiques, comme on le soupçonne. Des études, par exemple menées par les équipes japonaises de Takuya Adachi, en 2006, et de Yung-Jong Shiah, en 2014, ont même montré que les individus atteints de schizophrénie vivent moins souvent de tels épisodes que ceux en bonne santé.
Certains spécialistes, dont le psychologue Uwe Wolfradt, de l’université Martin-Luther de Halle-Wittenberg, suspectent autre chose derrière les supposées impressions de déjà-vu des psychotiques. Dans le cas de la schizophrénie, ce serait plutôt le phénomène de « fausse reconnaissance » qui se produirait. Celui-ci dure souvent plusieurs heures, alors que les impressions de déjà-vu ne dépassent pas quelques secondes ou quelques minutes. Autrefois, les termes étaient considérés comme synonymes et, dans certaines études, la « fausse reconnaissance » est encore décrite comme une forme de déjà-vu. Mais Uwe Wolfradt plaide pour que les deux ne soient pas confondus. Toutefois, sans que l’on comprenne pourquoi, les impressions de déjà-vu représentent parfois des symptômes prédictifs d’une tendance ultérieure à la psychose. Cela signifie que si une personne vit de plus en plus de tels épisodes à l’adolescence, elle présenterait un risque plus élevé de développer une schizophrénie ou un trouble apparenté.
cette phrase de la bouche de notre ami. L’épisode dure peu de temps et n’est pas accompagné d’un pressentiment. En revanche, si l’on croit savoir ce qui va se passer dans les minutes qui vont suivre ou ce qui nous attend au coin de la rue, le psychiatre parle d’une forme paranormale. Cette variante s’accompagne souvent d’une modi fcation temporaire de la perception du temps – on a l’impression que les secondes s’écoulent plus lentement. Les deux der nières formes, selon Vernon Neppe, sont neuropsychiatriques : d’une part, ce sont les personnes ayant des crises d’épilepsie dans le lobe temporal du cerveau qui rapportent des impressions de déjà-vu plus fréquentes au moment des crises ; d’autre part, certains sujets psychotiques, par exemple souffrant de schizophrénie, sont concernés, mais ce cas par ticulier reste assez complexe et contesté (voir l’encadré page ci-contre)…
72 HYPOTHÈSES, AUCUNE TOTALEMENT PROBANTE…
Comment se forme la sensation de déjà-vu En 2015, dans un article de synthèse sur la question, Vernon Neppe a énuméré toutes les théories qu’il a pu dénicher à ce sujet dans les ouvrages de recherche ou de littérature. Au total, 72. En ne gardant que les scientifques, il en reste encore plus de 50. Les spécialistes ne sont donc pas tous d’accord sur ce qui provoque l’illusion sensorielle.
Toutefois, certaines explications sont considérées comme plus probables que d’autres. Parmi elles, il y a l’hypothèse dite « du souvenir » : on croit reconnaître la situation parce qu’elle ressemble à une autre que l’on a déjà vécue, mais on n’a que partiellement mémorisé l’événement initial ou bien on l’a en grande partie oublié. Une combinaison d’indices présents autour de nous activerait malgré tout ce qui reste en mémoire et déclencherait ainsi, à tort, un sentiment de familiarité. Cela se produit, par exemple, quand l’environnement où l’on se trouve a la même structure ou la même disposition qu’un lieu du passé – une pièce où les meubles sont disposés de la même façon que dans une maison où l’on a grandi, ou bien où la lumière ou la couleur des murs sont identiques. Ou encore, une rue qui ressemble à s’y méprendre à celle d’une autre ville ou d’un autre pays. Le cerveau se tromperait parce qu’il trouve des souvenirs très similaires aux sensations du moment.
La psychologue cognitive Anne Cleary, de l’université d’État du Colorado, est une fervente représentante de cette théorie. Dans son ouvrage The Déjà Vu Experience, coécrit avec le psychiatre et épidémiologiste Alan S. Brown, du Centre médical de l’université Columbia, elle donne de nombreux arguments en faveur de l’hypothèse du souvenir. Par exemple, l’environnement physique est le déclencheur le plus fréquent d’une impression de déjà-vu.
Un Jour Sans Fin
Certaines personnes prétendent avoir constamment des impressions de déjà-vu. Presque tout ce qui leur arrive leur semble familier. On parle alors de « déjà-vu chronique ». Ce phénomène se produit par exemple chez les individus atteints de démence, et il est possible qu’il ait un lien avec des troubles psychiatriques. Les scientifiques supposent que la cause se situe dans le lobe temporal : les circuits neuronaux des personnes concernées resteraient bloqués dans une position qui signale que l’on se souvient de quelque chose. Il en résulterait le sentiment permanent de connaître déjà l’événement qu’on est en train de vivre.
L’équipe d’Anne Cleary a aussi mené des expériences en réalité virtuelle : elle a confguré différents milieux tridimensionnels, certains d’entre eux ayant des meubles presque identiques ou placés au même endroit. En immergeant des volontaires dans ces mondes fctifs, les chercheurs ont montré que plus les caractéristiques d’une scène correspondaient à celles d’une autre que les sujets avaient vue auparavant, plus elle leur semblait familière. Nombre de participants évoquaient un sentiment typique de nouveauté, mais connu ». Anne Cleary pense que dans un véritable environnement, d’autres stimuli – par exemple des odeurs, la température ou des sons – s’ajoutent à la vision et interviennent pour rendre l’expérience de déjà-vu encore plus « réelle ».
Provoquer Une Pr Monition
Son équipe est allée encore plus loin : elle a réussi à déclencher une sensation prémonitoire chez certains sujets. Pour ce faire, les participants ont visité virtuellement deux environnements numériques différents, mais confgurés de façon identique dans l’espace, de sorte que l’itinéraire emprunté par les sujets dans les deux mondes était le même. En règle générale, les participants ne réussissaient pas à prédire où la seconde visite allait les mener. Sauf s’ils vivaient une expérience de déjà-vu à ce moment-là : ils croyaient alors savoir où ils se dirigeaient. Il est alors fort probable qu’ils se soient souvenus, inconsciemment, de la balade précédente.
Que se passe-t-il quand la prémonition se réalise ? En fait, le cerveau nous joue des tours, explique Anne Cleary. Car au milieu d’une expérience de déjà-vu, si on a l’impression de savoir exactement ce qui va se passer ensuite, on peut rarement le formuler concrètement… C’est a posteriori seulement qu’on est convaincu d’avoir prévu ce qui allait suivre. En 2019, l’équipe de la psychologue a en effet montré que les sujets ayant une impression de déjà-vu lors d’une visite virtuelle ont, plus que les autres, tendance à considérer les trajets pris comme attendus, mais seulement dans un second temps.
D’où une variante à l’hypothèse du souvenir : la « split-perception-theory », selon laquelle le sujet fait – tout simplement – deux fois de suite la même expérience sensorielle, mais n’en a pas conscience la première fois. Par exemple, parce qu’on est en train de réféchir à quelque chose ou que l’on est distrait momentanément, de sorte que les stimuli de l’environnement ne sont pas correctement perçus par notre conscience ; mais, l’instant d’après, on vit consciemment la même situation.
VU, MAIS PAS CONSCIEMMENT PERÇU ?
Alan Brown et Elizabeth Marsh, de l’université Duke, aux États-Unis, ont abondamment testé cette théorie. Par exemple, ils ont montré à des participants des images sur un écran d’ordinateur pendant une fraction de seconde seulement. De sorte que leur cerveau, certes, percevait les stimuli sensoriels, mais n’en gardait pas de souvenir conscient. Ensuite, les sujets voyaient des photos déjà brièvement affchées de cette façon, ainsi que des nouvelles. Résultat : les images perçues inconsciemment ont semblé plus familières à tous les participants que celles qu’ils n’avaient jamais vues.
Dans toutes les hypothèses liées aux souvenirs, l’impression de déjà-vu résulte donc d’une combinaison de stimuli externes : une personne a la sensation de connaître quelque chose parce qu’elle a déjà vécu quelque chose de similaire, consciemment ou non. Toutefois, il existe d’autres tentatives d’explication qui reposent sur des mécanismes purement internes. Par exemple, certains spécialistes supposent qu’un double traitement erroné des stimuli par le cerveau engendrerait les impressions de déjà-vu. Ce qui pourrait se produire avec n’importe quelle entrée sensorielle.
C’est l’une des idées du neurophysiologiste américain Robert Efron, au début des années 1960. Il pensait que les stimuli sensoriels devaient être triés en un endroit unique du cerveau. Mais du fait que ces stimuli seraient issus des deux hémisphères (car les sens sont bilatéraux), ceux venant d’un côté feraient un trajet légèrement plus long que ceux provenant de l’autre. Ainsi, si les signaux n’étaient pas correctement synchronisés, ils seraient traités – à tort – comme deux expériences distinctes. Le cerveau interpréterait donc la scène comme ayant déjà eu lieu lors de la deuxième arrivée des informations sensorielles. Toutefois, il manque des preuves expérimentales pour étayer cette hypothèse…
Et pour cause : en général, il est diffcile d’étudier ce qui se passe dans le cerveau pendant une impression de déjà-vu. Car le phénomène est imprévisible, bref et trop rare pour qu’on puisse le détecter quand une personne est dans un scanner cérébral. Malgré tout, les chercheurs ont pu réaliser quelques observations intéressantes chez les personnes atteintes d’épilepsie du lobe temporal. Au cours de leurs crises, pour les soulager ou mieux les comprendre, les médecins implantent des électrodes dans le cerveau de ces patients qui restent éveillés ; on a ainsi pu constater que, lors d’une crise, certains sujets ont de nombreuses impressions de déjà-vu, durant lesquelles on peut enregistrer l’activité cérébrale ou la stimuler par endroits.
Une Sensation Difficilement Tudiable
Le neurologue John Hughlings Jackson l’avait déjà remarqué à la fn du xix e siècle. Il a alors créé le terme dreamy state, c’est-à-dire « état de rêve », en notant qu’une des caractéristiques de cet état est un sentiment de familiarité vis-à-vis d’une situation donnée. Ensuite, de nombreuses études scientifques ont confrmé ce lien entre les crises d’épilepsie du lobe temporal et l’apparition de sensations de déjà-vu.
C’est le neurochirurgien Wilder Penfeld qui en a fourni les premières preuves expérimentales en 1959 : il a stimulé le lobe temporal de ses patients grâce à des décharges électriques et a constaté que cela déclenchait dans certains cas des expériences de déjà-vu. En 1994, l’équipe du chirurgien français Jean Bancaud a fait la même observation : grâce à des électrodes implantées dans le cerveau de
DÉJÀ VU, DÉJÀ ENTENDU, DÉJÀ PENSÉ…
L’éventail des sensations qui accompagnent une impression de déjà-vu est très large. D’où, aujourd’hui, l’existence de toute une série de termes : « déjà entendu », « déjà senti », « déjà pensé » et « déjà visité ». Le « déjà-vu » résume tout cela. Plus récemment, le terme « déjà-vécu » est apparu pour décrire les impressions récurrentes de déjà-vu chez les personnes sou rant de démence. Certaines études préliminaires indiquent qu’il existe une di érence neuropsychologique entre les déjà-vu quotidiens et les déjà-vécu : les premiers correspondent à un sentiment de familiarité inapproprié, les seconds résulteraient d’un souvenir inapproprié.
16 personnes épileptiques, les chercheurs ont réussi à déclencher des « états de rêve » chez 14 d’entre elles, en stimulant des zones du lobe temporal, en particulier la région proche du gyrus temporal supérieur. Parfois, les patients vivaient même de véritables sensations de déjà-vu.
Le R Le Du Lobe Temporal
Or on sait que diverses structures du lobe temporal jouent un rôle dans la mémorisation des expériences. Parmi elles, l’hippocampe, qui permet entre autres de classer les stimuli sensoriels entrants comme étant déjà connus ou inconnus. Par ailleurs, si quelque chose nous semble familier, des neurones s’activent dans une région proche du cortex temporal et de l’hippocampe : le gyrus parahippocampique (voir la fgure ci-contre). Le cerveau recherche alors des informations en mémoire qui nous en apprennent plus sur la situation que l’on est en train de vivre. Selon une théorie, les neurones de ce gyrus s’activeraient par inadvertance lors d’une impression de déjà-vu, créant ainsi un sentiment de familiarité.
Pour le confrmer, en 2004, le neurologue français Fabrice Bartolomei, spécialiste de l’épilepsie, a montré que la stimulation du cortex entorhinal – une région du gyrus parahippocampique –déclenchait des expériences de déjà-vu. Celles-ci se produisaient ainsi bien plus souvent que lorsque le chercheur stimulait d’autres aires temporales, comme l’hippocampe ou l’amygdale. D’autres études ont ensuite confrmé ces résultats.
Mais dans quelle mesure le cortex entorhinal intervient-il aussi dans les impressions de déjàvu des personnes en bonne santé ? En effet, les scientifques s’accordent à dire que le lobe temporal devrait être impliqué dans leur apparition. Toutefois, cela ne signife pas que les épisodes liés aux crises épileptiques ont les mêmes fondements cérébraux que ceux survenant hors crise. De fait, l’équipe d’Anne Cleary a montré, en 2021, qu’un patient épileptique pouvait vivre les deux types d’impressions de déjà-vu : en réalisant des visites dans des environnements virtuels, comme celles précédemment décrites, cette personne a déclaré avoir eu des impressions de déjà-vu sans crise épileptique.
Par ailleurs, toutes les personnes atteintes d’épilepsie du lobe temporal n’ont pas automatiquement davantage d’impressions de déjà-vu.
En 2010, l’équipe de Naoto Adachi au Japon a même montré que des patients épileptiques du lobe temporal étaient moins nombreux que des personnes en bonne santé à vivre des épisodes de déjà-vu – deux tiers des patients contre
En stimulant le cortex entorhinal – une région du gyrus parahippocampique –de patients épileptiques, le neurologue français Fabrice Bartolomei a montré que les sujets vivaient davantage d’impressions de déjà-vu que lorsqu’il excitait d’autres aires temporales, comme l’hippocampe ou l’amygdale.
Bibliographie
L. Gillinder et al., What déjà vu and the « dreamy state » tell us about episodic memory networks, Clinical Neurophysiology, 2022.
C. B. Martin et al., Relationship between déjà vu experiences and recognitionmemory impairments in temporal-lobe epilepsy, Memory, 2019
V. M. Neppe, Understanding déjà vu : Explanations, mechanisms and the « normal » kind of déjà vu, Journal of Psychology and Clinical Psychiatry, 2015 environ trois quarts des sujets sains. En outre, d’autres formes de troubles de la mémoire liés à un dysfonctionnement du lobe temporal n’entraînent pas toujours un plus grand nombre d’impressions de déjà-vu.
A. M. Cleary et al., Familiarity from the configuration of objects in 3-dimensional space and its relation to déjà vu : A virtual reality investigation, Consciousness and Cognition, 2012.
CE N’EST PAS UNE MALADIE !
En conséquence, les scientifques estiment qu’aucun processus cérébral pathologique ne se cacherait derrière le phénomène. Akira O’Connor, psychologue cognitif à l’université de St Andrews, en Écosse, a déclaré au magazine New Scientist qu’il pourrait s’agir d’un système de contrôle de la mémoire, destiné à détecter des erreurs. Ainsi, s’il y a un « confit » entre ce que l’on a réellement vécu et ce que l’on croit simplement avoir vécu, un signal apparaît : c’est le déjà-vu. Finalement, cela signiferait simplement que les régions du cerveau qui vérifent les faits fonctionnent bien… Le cerveau testerait-il donc sa capacité à faire la différence entre les vrais et les faux souvenirs ? Jusqu’à présent, on n’a pas de réponse défnitive. Pas plus qu’on en a à la question de savoir pourquoi j’ai eu cette impression de déjà-vu en rédigeant cet article. Il est probable que j’aie déjà vécu une situation similaire. Ou bien ai-je été distrait quelques instants avant de prendre conscience de la scène. Et personne ne peut exclure que j’ai peut-être rêvé de cette situation auparavant… Mais une chose est certaine : il est tout à fait normal et inoffensif d’avoir une impression de déjà-vu de temps en temps. £