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COMMENT LA GRENOUILLE DE VERRE DEVIENT TRANSPARENTE

En balade dans une forêt d’Amérique centrale, votre regard s’arrête sur une feuille qui, étrangement, semble être dotée d’yeux. Pas de panique, observez de plus près et vous comprendrez qu’il s’agit de grenouilles de verre endormies. Ces petits batraciens nocturnes se protègent des prédateurs en se dissimulant le jour dans la végétation. Leur formidable transparence fascine les biologistes depuis longtemps, d’autant qu’elle est dynamique : la lumière traverse mieux les grenouilles pendant leur sommeil que pendant les moments d’activité.

Malgré son efficacité, cette stratégie de camouflage est relativement rare chez les vertébrés terrestres. Et pour cause, car si les tissus sont susceptibles d’être dépourvus de molécules absorbant ou diffusant la lumière, le système vasculaire, lui, reste un obstacle de taille : l’hémoglobine, protéine qui transporte l’oxygène dans le sang, donne immanquablement sa couleur aux globules rouges. Quel est, alors, le secret des grenouilles de verre ? Carlos Taboada, de l’université Duke, aux États-Unis, et ses collègues pensent l’avoir percé.

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Les chercheurs ont suivi in vivo les globules rouges de Hyalinobatrachium fleischmanni, l’une des 160 espèces recensées de grenouilles de verre. Résultat : les batraciens extraient jusqu’à 90 % des globules rouges de leur sang pendant leur sommeil et les stockent dans leur foie. La lumière traverse ainsi deux à trois fois mieux leur corps.

Le mécanisme à l’origine de cette faculté est mal connu et une question, en particulier, ouvrira peut-être de nouvelles pistes pour le traitement des maladies vasculaires humaines : comment ces batraciens concentrent-ils autant de globules rouges dans un même organe sans risque de thrombose ? n

L’ESSENTIEL L’AUTRICE

> Le développement récent des technologies quantiques soulève la question de leur consommation en énergie.

> Pour y répondre, les outils de la thermodynamique classique ne sont pas adaptés.

> Une nouvelle discipline commence à voir le jour : la thermodynamique quantique. Elle se situe à la croisée de deux sciences du hasard – la physique statistique et la mécanique quantique.

> Elle explore des thèmes aussi variés que l’avantage quantique énergétique, le coût de la lutte contre la décohérence, ou l’irréversibilité aux échelles quantiques.

Alexia Auff Ves

directrice de recherche CNRS et directrice du laboratoire international MajuLab (Singapour), cofondatrice de la Quantum Energy Initiative (quantum-energy-initiative.org)

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