CE QUI COMPTE, C’EST QUI VOUS ÊTES HIVER 2020 | MAGAZINE GALLERIE | 10
par Clare Louise LE BESOIN DE RÉUSSIR ET DE CRÉER NOTRE MEILLEUR TRAVAIL NOUS EMPÊCHE DE JOUER AVEC LA CRÉATIVITÉ ET, À SON EXTRÊME, PEUT NOUS EMPÊCHER DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT AVEC CELA, BLESSANT NOTRE ESPRIT CRÉATIF. LORSQUE NOUS PENSONS TROP - NOUS NOUS TENONS À NOTRE MANIÈRE, EMPÊCHANT NOTRE PROPRE ENVOL. Je réfléchis trop depuis aussi longtemps que je me souvienne, c’est un trait ennuyeux que j’ai dû apprendre à aimer de moi-même pour pouvoir le reconnaître, le gérer et grandir. La plupart du temps ces jours-ci, je me surprends à le faire tôt, puis il y a des moments où je ne le fais pas. J’ai donc aussi dû apprendre ce que je fais quand je ne le fais pas, en vérifiant mes sentiments afin de pouvoir reconnaître mes propres schémas. Cette découverte est quelque chose sur laquelle j’accorde une si grande valeur en tant que créatrice… parce que la créativité ne vit pas dans l’état de la pensée - elle découle de qui nous sommes. J’ai appris que trop penser est le tueur de la créativité. Ce besoin de réussir et de créer notre meilleur travail est un trait intérieur sombre du créateur, qui nous voit souvent sur-créer dans le but de trouver la perfection. Prenez l’écriture de cet article, par exemple, jusqu’à présent, j’ai participé à la danse de l’évitement créatif - donnant la priorité à tout le reste (y compris la cuisine, la lessive, un déjeuner matinal et des tasses de thé sans fin). J’ai également rencontré ma saboteuse qui, si je lui donne du temps et de l’espace, saisira chaque occasion pour me dire que je ne suis pas assez bonne, et croyez-moi, elle ne m’a pas déçue ce matin.
Alors que je m’asseyais et commençais cet article dans la perspective que je ne serai pas à la hauteur, j’ai empilé quelques livres prêts à faire des recherches, me préparant à écrire l’article que je pensais que vous voudriez lire, qui montre mon expertise en se concentrant sur la logique et les actions, que pour une raison quelconque, je pense que vous attendez. Une chose que je sais avec certitude, c’est que la créativité, quand elle coule, n’est pas difficile, et ici je trouvais cela difficile, forçant, réfléchissant trop, ressentant la pression du perfectionnisme, frustrée et sans inspiration pour créer. Je me suis donc connectée à ces sentiments, mis fin à la peur qui est souvent déguisée en contrôle et abandonné l’esprit critique et logique. Ensuite, j’ai arrêté d’écouter mon ego malsain, qui se nourrit de perfectionnisme et j’ai plutôt choisi de me connecter à l’autre partie de moi, le murmure que j’ai ignoré