Science et Christianisme : conflit ou complémentarité ? Peter Clarke
introduction ....................................................................... page 7 Science et christianisme : plus souvent amis que ennemis ....... page 13 les grands conflits entre science et christianisme .......... page 25 les miracles ..................................................................... page 37 la science indique un dieu au-delà de la science................. page 47 la science ne peut prétendre répondre aux besoins les plus profonds de l’être humain ................................................................page 57
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Science et christianisme sont-ils compatibles ? Deux raisons principales permettent d’en douter. D’une part, l’Église a parfois jugé trop hâtivement certaines théories scientifiques. La condamnation, au XVIIe siècle, des découvertes de Galilée que la terre tournait autour du soleil en demeure l’emblème. Aujourd’hui encore, l’opposition de certains chrétiens au darwinisme illustre l’opposition de fait entre foi chrétienne et démarche scientifique. D’autre part, dans l’esprit d’un grand nombre, la science moderne expliquerait tout ce qu’autrefois la religion tentait d’expliquer. La croyance en Dieu deviendrait donc désuète avec l’avancée des connaissances scientifiques. Dans le monde anglophone, plusieurs athées de renom, tels le biologiste Richard Dawkins ou le physicien Victor Stenger, propagent avec ardeur l’idée que les sciences modernes réfutent toute croyance en Dieu. 8
Dans le monde francophone, le biochimiste français Jacques Monod, prix Nobel dans sa discipline, a pu quant à lui écrire que « l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’univers d’où il a émergé par hasard1 ». Les athées francophones les plus militants n’utilisent cependant guère la science comme argument contre l’existence de Dieu. Ainsi Michel Onfray, l’un des chefs de file de l’athéisme français, écrit : « Si je ne m’appuie pas sur une critique scientifique de la religion, c’est que je ne crois pas à la scientificité d’une pareille critique ! Il faut aller au-delà de cette antique, vieille et poussiéreuse antienne de la science qui accule la religion, ça ne marche pas...2 »
1 J. Monod, Le hasard et la nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Paris, Seuil, 1970, p. 224-225. 2
M. Onfray, Remarques concernant son Traité d’athéologie (Paris, Grasset,
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Pourquoi – au fait – cela ne marche-t-il pas ? « Ça ne marche pas » parce que science et religion n’ont pas les mêmes buts et qu’elles n’abordent pas (ou peu) les mêmes sujets. La science cherche à expliquer le comment, la religion le pourquoi. La science tente de mettre en évidence les lois qui régissent le monde matériel ; les religions, y compris le christianisme, traitent du sens de notre existence. La science et le christianisme s’intéressent tous deux à des faits, mais ce ne sont guère les mêmes : la science examine des faits qui sont sujets à l’expérimentation et reproductibles tandis que le christianisme est fondé surtout sur des faits historiques. Science et foi chrétienne ne sont pas sur le même plan. Elles ne se contredisent pas mais se complètent plutôt. L’idée demeure pourtant : science et christianisme s’opposeraient. Le but de ce petit texte est d’examiner cette question controversée. 12
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Affirmer que le christianisme, berceau de la révolution scientifique (aux XVIe et XVIIe siècles), est en conflit avec la science relève du paradoxe. La plupart des historiens3 témoigne que le christianisme a contribué à l’essor de la science : •
Son monothéisme a remplacé le culte de la nature, animiste ou panthéiste, par le culte du Dieu unique. La nature, désormais dédivinisée, est ainsi devenue un objet d’étude comme les autres.
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Son monothéisme a remplacé les croyances grecques et romaines en des dieux capricieux par la croyance biblique en un Dieu immuable et fidèle. La mise en évidence de régularités au sein de l’ordre créé, la recherche de lois de
science moderne.
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la nature en sont des conséquences directes. Galilée, Newton et Descartes, qui ont fondé la notion moderne de loi scientifique, l’ont tous liée à leur croyance en Dieu. •
Son monothéisme s’est opposé à une conception cyclique de l’Histoire, contrôlée par les étoiles, et a introduit une conception linéaire de l’Histoire, dirigée par des causes accessibles à l’étude. L’idée de causalité scientifique ne pouvait émerger que dans un tel contexte.
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De plus, les fondateurs de la science moderne, les chevilles ouvrières de la révolution scientifique, ont tous été chrétiens. Ainsi :
Nicolas Copernic (1473-1543) – qui posa les fondements de l’astronomie moderne en montrant, avant même Galilée, que la terre tournait autour du soleil – était un chanoine catholique polonais. 15
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Science et christianisme : complémentarité ou conflit ? La conviction que science et foi en Dieu sont irréconciliables est largement répandue. Pourtant Albert Einstein n’a-t-il pas dit que « La science sans la religion est boiteuse ; la religion sans la science est aveugle. » ? Cet ouvrage propose une réflexion accompagnée des pensées de nombreux scientifiques, montrant que ces deux domaines sont bien plus liés l’un à l’autre qu’on ne le croit, voire même complémentaires. La collection « Sujets brûlants » Les objections sur l’existence de Dieu en général et la foi chrétienne en particulier sont légions. Par leur ouverture, les parcours Alpha font justement émerger ces questions épineuses sur la Trinité, la souffrance, la science, la sexualité, les religions… La vocation de la collection Sujets brûlants est justement de proposer des éléments de réponse aux questions existentielles et spirituelles les plus courantes de notre époque. Les sujets sont variés, les réponses pertinentes. Une collection riche de sens…
ISBN 978-2-916539-91-1
EPP091
3,90€ 9 782916 539911
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