ISLAM, ISRAËL l’EGLISE Marcel Rebiai et
EDITIONS PREMIERE P A R T I E
Islam, IsraÍl et l’Eglise De Marcel Rebiai
Table des Matières Introduction..................................................................... 7 Mise au point sur l'islam .......................................... 11 L'islam et ses relations avec Israël et la communauté chrétienne ........................................... 19 Israël aujourd'hui : le conflit au Proche-Orient d'un point de vue contemporain, historique et spirituel .......................................................................... 49 La vision de Dieu sur le Proche-Orient dans son entier ..................................................................... 59 Israël – une lumière pour les nations ................ 95 Le Messie et la terre ............................................. 109 Est-ce le temps de la moisson en Israël ? ... 127 Triompher du mal .................................................... 143 Le livre de Ruth : la responsabilité de l’Eglise vis-à-vis du peuple Juif ....................................... 159 A la croisée des chemins ..................................... 173 Les Juifs ont-ils besoin de Jésus ? ............... 183
Chapitre 1
Mise au point sur l'islam Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York, j'ai l'impression que de vastes secteurs de l'opinion publique voient deux sources essentielles du mal dans le monde actuel : non pas l'islam, alors qu'on pourrait s'y attendre, comme conséquence des attaques, mais Israël et les croyants chrétiens. On leur applique souvent le label stigmatisant de « fondamentalistes ». Les uns et les autres, soi-disant, mettant en danger la sécurité du monde et la coexistence pacifique. Comment suis-je arrivé à cette conclusion surprenante ? L'islam : une « religion de paix » ? Il a été prouvé que les attentats du 11 septembre qui ont violé brutalement les principes qui régissent les conflits internationaux, ont été perpétrés par des musulmans convaincus. Ce sont des gens vraiment sincères en ce qui concerne leur foi et leur religion. Ils basent leur vie exclusivement sur leurs sources religieuses, c'est-à-dire le Coran et le hadith (enseignement traditionnel sur la vie et les pensées de Mahomet et de ses disciples). 11
Islam, Israël et l’Eglise Cependant, les pensées et les actes des terroristes ont du mal à être compris ou acceptés par un non-musulman surtout de culture occidentale. Bien des politiciens et des dirigeants religieux, alliés aux médias et à l'intelligentsia islamique, essayent de nous faire croire que l'attentat n'a rien à voir avec le véritable islam. Ils mettent en avant le point de vue selon lequel ces terroristes n'étaient pas des musulmans authentiques, mais des espèces de fanatiques que l'on peut trouver dans toutes les religions, dans toutes les cultures. Dans leur désir de vivre dans un monde tolérant et sans conflit, beaucoup disent un peu rapidement que l'islam est une religion de paix qui rejette la violence contre ceux qui ont d'autres croyances. Néanmoins, le fait est que les états islamiques tels que l'Arabie Saoudite, le Pakistan, le Soudan, l'Afghanistan et l'Iran interdisent toute forme d'expression ou de pratiques publiques religieuses non-islamiques. Ils attaquent les missionnaires avec leurs lois criminelles et punissent de mort la conversion à la foi chrétienne se basant sur la sharia (loi religieuse). Bien des gens, dans la société occidentale semblent, soit être ignorants de cet état de choses, soit le considèrent comme une manifestation négligeable de la nature violente de l'islam. L'indignation devant la violation des droits de l'homme a tendance à se porter sur le conflit israélo-palestinien. Un exemple en est la conférence de Genève sur les violations des droits de l'homme par les Israéliens contre le peuple palestinien.
12
Mise au point sur l’islam Est-il possible de mettre sur le même pied d'égalité le christianisme et l'islam ? Dans un effort pour éviter de jeter le moindre soupçon, le moindre doute sur l'islam, on nous rappelle le terrorisme au nom de la religion chrétienne. Les luttes entre protestants et catholiques, l'Inquisition et les croisades sont citées pour attirer l'attention sur la confusion et les aberrations que l'on trouve dans toutes les religions. Le christianisme et l'islam sont vus comme des religions que l'on peut, l'une comme l'autre, facilement dénoncer. Il est vrai que le christianisme était souvent, et est toujours utilisé à mauvais escient pour des gains politiques et personnels. Mais quiconque met sur le même pied le christianisme et l'islam n'a compris ni l'un ni l'autre. L'islam comme partenaire ? Afin de rallier les nations islamiques comme partenaires dans la lutte contre le terrorisme, les principales nations occidentales leur donnent l'assurance qu'elles ne remettent pas en question leur religion, mais qu'elles la respectent et la protègent. Pour autant que je sache, l'islam est la seule religion, selon la conférence des Nations Unies sur les droits de l'homme de Durban, à protéger. Cela a été fait dans une résolution contre « l'islamophobie » (peur pathologique de l'islam). Dans le monde occidental, il est considéré comme inconvenant de critiquer l'islam. Quiconque le fait peut être suspecté d'intolérance, de préjugé, voire de racisme. Et qu'est-ce 13
Islam, Israël et l’Eglise qu'un libéral post-moderne craint plus qu'une telle étiquette ? L'intelligentsia islamique et les dirigeants religieux sont conscients de ces craintes, et jouent brillament les cartes de la tolérance. Ils exigent pour l'islam des droits que l'islam n'accorderait jamais aux autres groupes religieux. Pas de liberté de religion dans les états islamiques Où les Eglises et les synagogues, les écoles chrétiennes ou juives peuvent-elles, actuellement, être construites dans des pays comme l'Arabie Saoudite, l'Iran ou le Pakistan – qui sont tous courtisés pour la coalition anti-terroriste ? Les pays islamiques ont une position claire, déclarant que quoi qu'ils fassent ou ne fassent pas chez eux, est leur affaire. Leur vision du monde, leur mode de vie et leur culture, qu'un non-musulman ne peut pas comprendre, doivent être acceptés et respectés. Une conférence des secrétaires d'états islamiques, il y a quelques années, a conclu que mettre en oeuvre une définition occidentale des droits de l'homme relevait du colonialisme et du paternalisme intellectuel. Amar Moussa, ancien secrétaire d'état égyptien et actuellement président de la Ligue Arabe, a mis en garde récemment les nations occidentales contre un affrontement entre civilisations. Il a exigé qu'elles éliminent toute forme d'hostilité, de rejet et de répression du monde islamique. Le terrorisme doit être compris comme le résultat de l'oppression et de la pauvreté. Une fois celles-ci éliminées, a-t-il affirmé, rien n'entraverait la paix dans le monde entier. 14
Mise au point sur l’islam D'une manière significative, il semblerait qu'Amar Moussa puisse être assuré de l'accord du monde occidental. Beaucoup sont prompts à conclure que ce sont les éléments radicaux qui sont les seuls problèmes dans toutes les religions. Par conséquent, les extrémistes qui créent les conflits, ceux qui font obstacle à la paix, et les foyers de troubles, doivent être détruits. Les nations islamiques précisent ainsi sans détour que les chrétiens convaincus et Israël sont la source des problèmes. Les chrétiens convaincus : le facteur perturbant Pourquoi les chrétiens ? Les chrétiens sont convaincus que ceux qui vivent dans le monde islamique ont, comme les autres, le droit d'entendre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Ils considèrent qu'il est de leur devoir de rendre l'Evangile accessible à l'attention des musulmans. Cette attitude conduit à des affrontements avec les gouvernements islamiques et les dirigeants religieux. La question est la suivante : est-il juste que les dirigeants religieux, les hommes politiques et les médias occidentaux, s'opposent aux missionnaires et interdisent leur travail parmi les peuples islamiques afin de satisfaire l'exigence de l'islam d'une acceptation sans conditions ? L'Occident doit-il sacrifier les principes qui sont au coeur de l'Evangile, ainsi que les chrétiens eux-mêmes, pour éviter des conflits avec l'islam ? Est-ce le seul moyen de réduire l'agression, la violence, la terreur islamiques pour que l'Occident puisse protéger ses intérêts propres et sa sécurité ?
15
Islam, Israël et l’Eglise Controverse sur Israël Il semble que le monde occidental soit de plus en plus désireux de sacrifier Israël par-dessus le marché, afin d'assurer sa propre sécurité, menacée par le caractère imprévisible du monde islamique. Comme la conférence de Durban l'a montré, tous les états islamiques – et pas uniquement les représentants palestiniens – sont unis dans leur hostilité à l'égard d'Israël. Leur coopération avec la coalition anti-terroriste des Etats-Unis d'Amérique dépend de l'attitude de l'Occident vis-à-vis d'Israël. Des pays comme l'Iran et la Syrie, qui, jusqu'à présent étaient proscrits, parce que considérés comme abritant diverses cellules terroristes, sont tout à coup courtisés par l'Occident. Dans le même temps, Israël est informé que sa participation à la coalition blesserait trop de pays, en particulier les pays islamiques. La Syrie a même l'autorisation d'être membre du conseil permanent de sécurité des Nations Unies, sans protestation des Etats-Unis ni de l'Europe – en dépit du fait bien connu qu'elle soutient des organisations terroristes comme le Hezbollah, et qu'elle a occupé de grandes parties du Liban pendant des années. Les seuls à avoir été critiqués pour leur occupation du Liban sont les Israéliens, avant leur retrait en mai 2000. Deux définitions du terrorisme De façon surprenante, même le président Bush a commencé à parler d'un état palestinien. Il semble y avoir deux définitions du terrorisme. Celui qui atteint son pays doit être combattu par tous les moyens. Mais les expériences quotidiennes d'Israël – des 16
Mise au point sur l’islam attentats meurtriers contre des autobus, des voitures, des restaurants et des piétons – ne sont pas du terrorisme dans le même sens. Israël est sous une pression croissante pour qu'il s'incline devant les exigences islamiques : se retirer sur un minimum de territoire et abandonner des villes saintes comme Jérusalem et Hébron. Sinon, la « provocation » d'Israël contre le monde islamique mettrait en danger les intérêts occidentaux. On pourra bientôt voir jusqu'où les présentes affirmations d'amitié de Tony Blair, George W. Bush, Gerhard Schröder et des autres politiciens occidentaux à l’égard d’Israël, iront. Maison de paix, maison de guerre On ne peut pas contracter des alliances avec l'islam et lui faire des promesses en pensant que tout cela pourra être réinterprété plus tard. L'utilisation de la force pour s'assurer ses droits n'est pas seulement la mauvaise habitude de quelques mauvais garçons islamiques. Cela a à voir avec la nature même de l'islam. Le mot islam signifie non seulement « paix », mais également « soumission ». Dans la pensée musulmane, le monde est divisé entre la maison de l'islam (maison de paix) et la maison de guerre (tout territoire non islamique). Il n'y a de paix que pour ceux qui ont été transférés de la maison de la guerre à la maison de la paix, par soumission. Ce serait une bonne chose pour les responsables des Eglises en Occident, pour les politiciens et le personnel des médias, d'étudier sérieusement les principes de base de l'islam. Ils devraient oser faire un effort pour les comprendre du point de vue de la pensée islamique, plutôt que de 17
———————————————————————————————————————————
L
a crise au Proche Orient échappe rarement à l’actualité internationale des médias. Comment réconcilier les revendications et intérêts des Musulmans, des Juifs et des Chrétiens sur un même territoire ? L’auteur explore brillamment le contexte historique et théologique de ce conflit. Il apporte une analyse et différentes clefs afin de mieux comprendre les intérêts de chacun, tout cela dans le souci de voir un engagement durable en faveur de la paix. Ce regard plein de compassion est mis en parallèle aux écrits bibliques. ———————————————————————————————————————————
N
é en Algérie et élevé dans la religion musulmane, Marcel a été accueilli dans une famille en Suisse à l’âge de 10 ans. Il vit en Israël où il dirige la « Communauté de la réconciliation » qui a pour but de recréer des liens entre les communautés de croyants et qui joue aujourd’hui un rôle central dans les relations entre Israël et le monde islamique. Il est marié et père de 4 enfants. ———————————————————————————————————————————
ISBN 2-916539-06-9
EPP006
16€ Graphisme : www.atomike-studio.com
www.premierepartie.com
EDITIONS PREMIERE P A R T I E