La vie après la mort
Robert M. Baxter
Table des Matières Préface ................................................................................ 13 Chapitre 1 Genèse des révélations concernant la vie après la mort ..................................................................................... 19 Chapitre 2 Le séjour des morts............................................. 31 Chapitre 3 Le ciel est notre espoir........................................ 49 Chapitre 4 Je veux aller au ciel ............................................ 63 Chapitre 5 L'enfer et le jugement dernier .............................. 83 Chapitre 6 Comment donc vivre ? ....................................... 109
Chapitre 1
Genèse des révélations concernant la vie après la mort Toute personne chrétienne depuis un certain temps a, un jour ou l'autre, entendu parler du ciel et de l'enfer. La plupart des religions proposent aussi une forme de vie après la mort. Seuls les athées les plus endurcis essaient de se convaincre qu'il n'en est rien. Scientifiques, sociologues, parapsychologues, etc... tous ont essayé d'y « jeter un coup d'œil ». Lors de funérailles, vous trouverez toujours quelqu'un pour offrir à ceux qui restent, l'espoir que l'être cher est désormais plus heureux qu'avant. Cette notion universelle d'espoir en une forme d'existence après la mort fait partie du psychisme humain. Elle est « l'empreinte de Dieu » dans l'âme humaine, cette part de nous-mêmes qui nous rappelle que nous venons de Dieu et qu'un jour, nous retournerons à Lui. Pourtant, chez
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la plupart des chrétiens, la compréhension de ce concept de vie après la mort est rarement fondée sur une révélation stricte des Écritures. Pour de nombreux croyants, en effet, trouver un verset biblique offrant l'espoir d'un au-delà après leur mort physique représente un énorme défi. Nous en avons suffisamment entendu pour savoir que nous devrions croire au ciel, mais nous n'en savons pas assez pour en avoir une solide conviction. Assistez simplement aux funérailles d'un chrétien et vous découvrirez souvent des gens en proie à un deuil profond. Si le ciel, le paradis, la joie éternelle attendaient effectivement la personne qui vient de mourir, tout chrétien devrait se réjouir et célébrer la promotion spirituelle de l'être aimé ! En réalité, bien peu bondissent de joie, bien peu se réjouissent réellement. Nous pleurons aussi fort que ceux qui n'ont pas l'espoir certain d'une vie après la vie. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi les chrétiens, qui aiment Dieu sincèrement et cherchent à Le servir toute leur vie, sont-ils aussi troublés et affligés au départ d'un être cher que ceux qui n'ont jamais accordé la moindre pensée à Dieu ? Tout simplement parce qu'ils ne savent pas ce que Dieu a clairement révélé dans la Bible. Le ciel est réel. Il est plus réel que cette terre et l'enfer est aussi réel que le ciel. La Bible nous le révèle de manière claire. Cette vérité concernant le ciel et l’enfer, et le concept d'une récompense éternelle qui l'accompagne sont présents exclusivement dans le Nouveau Testament. L’ombre de cette vérité n'apparaît dans l'Ancien Testament que sous forme de petites allusions. Même à l'époque de Jésus et durant son ministère, les théologiens juifs étaient divisés sur la question d’une vie après la mort et sur la séparation des destins des justes et des injustes. 20
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Les deux grands courants étaient alors représentés par les Sadducéens et les Pharisiens. Les Sadducéens n'acceptaient comme Ecriture divine que les cinq premiers livres de la Bible appelés Pentateuque ou Torah, tandis que les Pharisiens considéraient comme Écriture canonique presque tout ce qui constitue l'Ancien Testament actuel. Parce que les cinq premiers livres de la Bible ne contiennent aucune référence à la vie après la mort, les Sadducéens rejetaient non seulement cette idée mais aussi et en conséquence la notion même de résurrection des morts. Ils refusaient également d'admettre qu'il existe une récompense éternelle pour les actes accomplis de notre vivant. Toutefois, les Sadducéens croyaient bel et bien que Dieu réside « au-dessus » des cieux, en un endroit réservé à Lui seul et en aucun cas destiné à l'homme. Il est important pour le chrétien de comprendre que, dans l'Ancien Testament, il n'y a aucune référence à la présence d'un homme résidant « dans les lieux célestes » avec Dieu. Zacharie, le prophète, eut une vision au sujet de Josué, le souverain sacrificateur de son temps. Il vit celui-ci « debout devant l'ange de l'Éternel ». 1 Comprenons bien ici que la vision a été donnée à un prophète. Josué ne se tenait pas devant le Seigneur dans les cieux mais plutôt devant l'ange du Seigneur dans une vision. Jésus a choqué les dirigeants juifs quand Il a dit dans l'évangile de Jean: « Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. » 2 C'était un blasphème pour les Sadducéens 1 2
Zacharie 3:1-2 Jean 3:13
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pour qui Dieu et Dieu seul résidait dans les cieux. Le fait que Jésus déclarait venir du ciel le plaçait, selon leur conception, au même niveau que Dieu lui-même. Or selon leur théologie, Dieu n'avait pas d'égal. D'autre part, les Pharisiens, reconnaissant comme écriture divine la presque totalité de l'Ancien Testament actuel, avaient peu de difficultés à accepter les enseignements de Jésus au sujet de la résurrection et de la vie après la mort. Toutefois, de même que pour les Sadducéens, le ciel était un endroit réservé à Dieu seul et la notion de récompense éternelle de nos actes présents était absente de leur théologie ; thèse d'ailleurs soutenue tout au long de l'Ancien Testament. Le roi David a écrit dans le second psaume et au verset quatre: « Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux. » Moïse enseignait aussi au peuple que le Seigneur, YHWH, 3 le Dieu d'Israël, créateur de toutes choses, est en haut dans les cieux et en bas sur la terre et qu'il n'y en a pas d'autre. (Deutéronome 4:39-40) En d'autres termes, Dieu est saint et unique en tout, et le lieu où Il se tient est saint et unique, inaccessible à l'homme pécheur. L'idée d'un Dieu siégeant dans les lieux célestes différenciait le Dieu d'Israël de la multitude des faux dieux égyptiens et de ceux des autres peuples enfermés dans le bois, le bronze et autres matériaux faits de main d'homme. 3
YHWH : quatre lettres transcrites de l’Hébreu signifiant le nom officiel du Dieu d’Israël. La prononciation fut perdue pendant des siècles. Les voyelles furent rajoutées pour en faire Yahweh ou Yahvé. Parce que le latin n’a pas de « y », un « j » fut utilisé pour en faire Jehovah. La version Louis Segond traduit le mot en l’Eternel.
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Dieu était à la fois « en haut dans les cieux » et « en bas sur la terre ». Il était ainsi plus grand que tous les autres. L'Ancien Testament enseigne que la résidence de Dieu est inaccessible parce que Dieu est saint et l'homme pécheur. Personne ne peut « voir » Dieu. Personne ne peut monter tranquillement jusqu'à son habitation céleste pour y jeter un coup d'œil ! Dieu a été « vu » quand Il est Lui-même « descendu » jusque dans la maison de l'homme. Parfois les hommes entendaient des voix venant d'en haut. Mais les seules fois où ils eurent contact avec la présence manifeste de Dieu, que ce soit sous les chênes de Mamré 4 , devant la colonne de feu dans la nuit, le buisson ardent et la montagne qui se met à trembler, ou dans un lieu appelé Béthel 5 , ce fut toujours lorsque Dieu vint là où l'homme vit, jamais le contraire. Moïse, le seul parmi tous à avoir aperçu Dieu L'a vu uniquement de dos. 6 Il n'a pu Le voir face à face. Là encore, quand Dieu décida de lui révéler Sa gloire, tout se passa ici, sur la terre, et non au ciel. Il a certes appelé Moïse au sommet de la montagne mais il fut impossible à ce dernier d'aller plus loin vers l'habitation céleste de Dieu. La révélation de la vie après la mort est apparue plus tard dans la théologie des juifs et n'était pas acceptée de tous. L'idée selon laquelle Dieu pouvait accueillir quelqu'un au ciel après sa mort physique n'apparaît qu'à la période du Nouveau Testament. Toutefois, il est un personnage qui fait exception et réclame notre attention: Elie.
4 5 6
Genèse 18 Genèse 35:15 Exode 33:20-23
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Elie Si sa vie fut extraordinaire, sa mort fut l’une des plus spectaculaires parmi toutes celles qui sont relatées dans la Bible. Il est écrit qu’il n’est pas mort physiquement mais a été littéralement « enlevé » au ciel. Son départ de la terre est unique dans les Ecritures et, peut-être, pourrait-il être considéré comme une image prophétique de l’Eglise de Jésus-Christ lorsqu'il est écrit que « nous serons enlevés sur des nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs » 7 . Le deuxième livre des Rois rapporte cet événement en détails. Lorsque l’Eternel fit monter Elie au ciel dans un tourbillon, Elie partait de Guilgal avec Elisée. Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. Elisée regardait et criait : Mon père ! Mon père ! Char d’Israël et sa cavalerie ! Et il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux. (2 Rois 2) Quand Elisée passa de l’autre côté du Jourdain, accueilli par les prophètes qui les avaient accompagnés depuis Jéricho, ceux-ci lui demandèrent où était Elie. Ils insistaient pour voir le corps car ils craignaient que l’Esprit du Seigneur l’ait emporté et jeté sur quelque montagne lointaine ou dans une vallée obscure. 8 Le texte montre clairement qu’ils ne croyaient pas que Dieu puisse prendre Elie dans sa demeure céleste. En effet, une telle idée ne correspondait pas à leur théologie concernant la sainte demeure de l’Eternel. Or, les Ecritures sont claires : Elie a 7 8
1 Thessaloniciens 4 :17 2 Rois 2 :16
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été enlevé au ciel… et Elie monta au ciel dans un tourbillon… (Verset 11) Il ne faut pas pour autant supposer que le ciel dont il est parlé dans ce verset soit le même que celui qui est révélé dans le Nouveau Testament en tant que destination des chrétiens après la mort. Le mot hébreu utilisé ici est shamayim, incluant aussi la notion de ciel atmosphérique. Il est utilisé dans tout l’Ancien Testament pour désigner le lieu où volent les oiseaux (Genèse 1 :26 ; 7 :3), où se forment les nuages (2 Samuel 21 :10, Psaume 147 :8), où résident le soleil, la lune et les étoiles (Genèse 1 :14, 22 : 17) aussi bien que la demeure céleste du Dieu Tout-Puissant (Deutéronome 4 :39, 2 Samuel 22 :14). Ce même mot, shamayim, est employé pour décrire l’endroit où Elie a été enlevé. Aussi, les prophètes ont-ils pensé que l’Esprit du Seigneur avait peut-être simplement fait monter son corps dans les nuages puis l'avait déposé quelque part dans le désert. Qu’est-il arrivé exactement à Elie ? L’Ancien Testament ne le révèle pas. Cela restera un mystère jusqu’aux jours de Christ. Nous aborderons ce sujet dans le prochain chapitre. Moïse La mort de Moïse constitue elle aussi un fait unique dans la Bible, bien qu’elle ne soit pas aussi spectaculaire que l’enlèvement d’Elie ; le corps de Moïse ne fut jamais localisé. Dieu lui parla très clairement au sujet de sa mort, ainsi qu'il est dit dans le livre du Deutéronome au chapitre 32.
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Ce même jour, l’Eternel parla à Moïse, et dit : Monte sur cette montagne d’Abarim, sur le mont Nebo, au pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho ; et regarde le pays de Canaan que je donne en propriété aux enfants d’Israël. Tu mourras sur la montagne où tu vas monter, et tu seras recueilli auprès de ton peuple, comme Aaron, ton frère, est mort sur la montagne de Hor et a été recueilli auprès de son peuple. Moïse fit comme le Seigneur le lui avait ordonné ; personne ne l’accompagna pour son dernier voyage dans la présence manifestée du Dieu d’Israël. Il alla seul et ne revint jamais. Le chapitre 34 rapporte que Moïse s’est rendu sur le Mont Nebo à l’est du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Nebo était un plateau, sans aucun pic ni sommet remarquable. Aussi, l’endroit précis de cette dernière rencontre terrestre de Moïse avec Dieu est-il difficile sinon impossible à situer. Les Ecritures nous disent très clairement que Moïse, serviteur de l’Eternel, mourut là. 9 Le texte ajoute ensuite que Dieu lui-même l’a enterré quelque part dans une vallée, à l’opposé de la ville de Beth-Peor et que personne ne sait où se trouve la tombe. 10 Avec le temps, le mystère entourant la tombe de Moïse a donné à croire que Dieu avait enlevé le corps de crainte qu’il ne soit trouvé et qu’Israël n’en fasse une idole. Un verset de l’épitre de Jude raconte une bataille entre Satan et l’archange Michel se disputant le corps de Moïse. Cela insinue-t-il que Dieu, en fait, l’ait réellement pris ? 9 10
Deutéronome 34 :5. Moïse, serviteur de l'Éternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l’ordre de l'Éternel. Deutéronome 34 :6. Et l'Éternel l’enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Peor. Personne n’a jamais connu son sépulcre jusqu’à ce jour.
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Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! (Verset 9) Comme dans le cas d'Elie, la Bible ne dit pas ce qui est arrivé au corps de Moïse. Peut-être fut-il effectivement enterré ainsi que le relate l’Ancien Testament et laissé quelque part dans le désert... Peut-être y a-t-il eu bataille pour se l’approprier, bataille gagnée par Dieu... Dans tous les cas, la Bible reste floue. Néanmoins, ces deux personnages, Moïse et Elie, font une surprenante apparition dans le Nouveau Testament, peu avant la fin du ministère terrestre de Jésus ; nous en reparlerons plus loin. Il serait pertinent de revenir un peu en arrière afin de ne pas manquer une phrase-clé que Dieu prononce avant la mort de Moïse. Il s’agit en effet d’une petite allusion à une vie après la mort. Dans Deutéronome chapitre 32, Dieu lui dit qu’il allait mourir et qu’il serait recueilli auprès de son peuple comme Aaron est mort et a été recueilli auprès de son peuple. 11 Cette expression recueilli auprès de son peuple ou recueilli auprès de ses pères est utilisée pour la mort d’Abraham (Genèse 25 :8), d'Ismaël (Genèse 25 :17), d'Isaac (Genèse 35 :29), de Jacob (Genèse 49 :33), d'Aaron (Nombres 20 :24), de Moïse (Deutéronome 32 :50), de toute la génération de Josué (Juges 2 :10) et du roi Josias (2 Rois 22 :20). Elle n’est employée dans aucune autre situation de l’Ancien Testament. 11
Deutéronome 32 : 48-50
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Croire en une vie après la mort n’était pas l’apanage des Hébreux. La plupart des cultures idolâtres de ce temps comportaient une croyance en une sorte d'au-delà. Les Egyptiens étaient particulièrement centrés sur ce point. Ils élaboraient des préparations et des provisions pour la vie dans l'au-delà, en particulier pour les pharaons et les personnalités politiques. Cependant il n’en existait aucune définition malgré de telles références. Mis à part les Patriarches, les fondateurs de la nation d’Israël et un roi messianique, il n’y a aucune preuve dans l’Ancien Testament que les Juifs mouraient en croyant être recueillis auprès de leurs pères après la mort. Où un tel endroit se trouvait-il et quel genre d’endroit était-ce ? Quand l’Ecriture parle du peuple d’Aaron et du peuple de Moïse, s’agit-il du même peuple ou d’un peuple différent ? Le peuple d’Ismaël est-il le même que celui d’Abraham et d’Isaac ? Quelque soit le sens véritable de cette phrase, l’idée que les bonnes ou les mauvaises actions durant la vie terrestre puissent être sanctionnées après la mort physique est totalement absente. De même, rien ne dit que « être recueilli auprès de son peuple » soit synonyme de « être recueilli auprès de son Dieu ». Conclusion L’Ancien Testament déclare que les cieux, ou les cieux des cieux 12 , sont l’endroit où demeure le Plus Saint. L’homme pouvait voir Dieu et entrer dans sa présence uniquement sur 12
1 Roi 8 :27 ; 2 Chroniques 2 :6, 6 :18 ; Néhémie 9 :6 ; Psaumes 68 :34
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terre, en un lieu choisi de Dieu seul. C’était là son seul espoir. L’homme priait le Dieu des cieux mais il n’était pas question de Le rencontrer au ciel, dans une vie après la mort. L’au-delà, le ciel, l’enfer en tant que destinations finales et éternelles de l’homme restèrent cachés jusqu’à l’apparition du prophète qui proclama : « Repentez-vous car le royaume des cieux est proche. » Il a été donné au Roi des Cieux, au Prince de Paix, celui qui est annoncé par Jean, de révéler à la plus importante création de Dieu que ses agissements sur terre détermineraient où se passerait son éternité. Le Messie est venu, a déchiré le voile et ouvert la porte des cieux.
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