Wesley et Stacey Campbell "Prier avec la Bible"

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Prier avec la Bible Wesley et Stacey Campbell


Chapitre 1 Apprenez à prier Pour la majorité d’entre nous, apprendre à prier est une source de difficultés. Même les plus grands saints témoignent d’un parcours difficile avant d’acquérir la maîtrise de la prière. L’une d’entre eux, sainte Thérèse d’Avila, est devenue la première femme « docteur de l’Eglise. » Tous les historiens la classent parmi les trois personnalités les plus importantes de l’Espagne du XVIe siècle. Son être spirituel resplendissait d’un éclat sans pareil. 3 Cette carmélite espagnole pleine d’entrain est connue dans le monde entier pour son travail sans relâche parmi les pauvres et plus particulièrement par les expériences mystiques surnaturelles qu’elle expérimentait quand elle priait. Ces expériences étaient si extraordinaires que son autobiographie,

La vie de Thérèse de Jésus : L’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila, devint la référence de ce qui fut plus tard appelé le

mysticisme espagnol. Ses écrits contribuèrent à créer « le Siècle d’or » (comme les historiens espagnols aiment l’appeler), et ont grandement modelé par la suite l’histoire de l’Eglise d’Occident. 4 Cela dit, même ce « docteur » de la prière était continuellement découragé par la difficulté d’acquérir une discipline de prière quotidienne. Très souvent, j’étais davantage préoccupée par le désir de voir la fin de mon heure de prière. J’avais l’habitude de regarder le 3

Dom Jean Leclercq, Dom Francois Vandenbroucke et Louis Bouyer,

Histoire de la spiritualité chrétienne, vol. 2, La spiritualité du Moyen-Age, Paris, Aubier, 1961, p. 632. 4 Ibid.


sablier. Et la tristesse que je ressentais parfois lorsque j’entrais dans ma chapelle de prière était si grande qu’il me fallait tout mon courage pour me pousser à l’intérieur. 5 A une période de sa vie, Sainte Thérèse arrêta complètement de prier pendant plus d’une année. Même si elle s’était engagée avec le Seigneur à l’adolescence, ce n’est qu’à 39 ans qu’elle fut en mesure d’avoir une vie de prière régulière. A cette époque, elle eut une vision du Christ blessé, ce qui la propulsa en avant dans sa vie de prière. Ayant surmonté l’épreuve, elle entra dans une vie de prière si profonde, si remplie d’expériences d’extases, si riche d’amour pour Dieu, qu’elle devint le chef de file des sœurs de sa communauté. Elle essaya de réformer l’ordre des Carmélites, qui avait dévié de son but originel. Elle fonda son premier couvent à Avila (d’où son nom) vers l’âge de 40 ans et poursuivit son œuvre avec une quinzaine d’autres monastères pendant les 20 ans qui suivirent. 6 Durant toute cette période, elle fut malade du cœur et souffrit de deux attaques cardiaques. Mais cela ne l’arrêta pas. Elle considérait que la prière quotidienne, dans laquelle notre amour pour Christ s’enracine et se développe, était une activité pratique, et pas seulement contemplative. Que tout le monde comprenne que le véritable amour pour Dieu ne consiste pas à répandre des larmes, ni dans cette douceur et cette tendresse avec laquelle nous soupirons généralement, simplement parce que cela nous console, mais il consiste à servir Dieu dans la justice, le courage de l’âme et l’humilité. 7 5

Sainte Thérèse d’Avila, Autobiographie, Chap 8 et 10 http://livresmystiques.com/partieTEXTES/Avila/Autobiographie/autobiographie2. html 6 Ruth A. Tucker and Walter Liefeld, Daughters of the Church (Grand Rapids, MI : Zondervan, 1987), p. 203. Sainte Thérèse d’Avila, Autobiographies, Chap 11 et 20 7 Ibid. 30

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Sainte Thérèse avait mis chaque chose à sa juste place. Elle n’avait pas une relation avec Dieu fondée sur ses œuvres. Elle travaillait en réalité pour « entrer dans le repos » (Héb. 4 : 11), et s’efforçait d’apprendre à prier ; cependant, de ce lieu de prière, et grâce à sa relation approfondie avec Dieu, elle fut propulsée dans des œuvres largement au-dessus de ses capacités physiques. De sa communion intime avec Dieu découlaient toutes ses œuvres. Jésus en a donné l’exemple à Ses disciples, et c’est précisément ce type d’exemple que nous voulons voir se développer dans l’Eglise aujourd’hui. Nous observons deux aspects majeurs dans la vie de sainte Thérèse. Le premier, c’est que l’art de prier vient rarement de façon naturelle. Le second, c’est que lorsqu’une prière effective et fervente est atteinte, elle a des répercussions sur notre vie entière. En écrivant ce livre, nous désirons ardemment enseigner aux gens à apprendre à prier. Après des années de pastorat, nous observons que la raison pour laquelle la plupart des croyants ne prient pas n’est pas due à une désobéissance ou un manque de spiritualité de leur part, mais simplement au fait qu’ils ignorent comment faire. La prière est souvent perçue comme ennuyeuse, éparpillée et inefficace. C’est pourquoi la première étape du chemin de la prière est de décider d’apprendre à prier. Si de grands saints comme Thérèse d’Avila ont dû apprendre à prier, nous devons donc, nous aussi, apprendre à prier. Pour ma part, j’ai passé dix ans à apprendre à prier. Stacey a appris seule dans sa chambre, poussée par le simple embarras de son manque de connaissance des Ecritures. Ainsi, les sept points de ce livre – divisés en sept chapitres – sont une distillation de ce que nous avons glané durant nos années d’étude sur la manière de prier. Curieusement, même les disciples ont dû apprendre à prier. Ils sont venus vers Jésus et Lui ont demandé : « Seigneur enseignenous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples » (Luc Chapitre 1 – Apprenez à prier

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11 : 1). Nous disons « curieusement », parce que les disciples n’étaient pas des novices dans le domaine de la prière. L’un des disciples au moins (André) était un ancien disciple de JeanBaptiste, et les autres avaient eu connaissance de ses enseignements (cf. Jean 1 : 35-40, 44). Jean-Baptiste était un géant de la prière à l’époque où vivaient les disciples. Celui-ci montrait probablement le meilleur exemple de prière de son temps. Ayant passé sa vie en marge de la société, il était plus en mesure que quiconque d’entrer en contact avec Dieu. Jésus a dit de lui que « parmi tous ceux qui sont nés d’une femme, il n’y avait pas de plus grand que lui » (voir Matt. 11 : 11 ; Luc 7 : 28). Il était sauvage et entier, vivant dans le désert, se nourrissant d’insectes et de miel. Il était si enthousiaste que les gens allaient jusque dans le désert simplement pour voir cet « homme en feu » (cf. Matt. 3 : 1-12). Jean-Baptiste était une merveille du monde spirituel. Cela a de quoi piquer notre curiosité. Qu’avait fait cet homme ? Comment était-il devenu aussi zélé ? Le récit biblique affirme que « l’enfant croissait, et se fortifiait en esprit. Et il demeura dans les déserts, jusqu’au jour où il se présenta devant Israël » (Luc 1 : 80). On peut dire que Jean avait choisi, comme Marie, « une seule chose » nécessaire, comme la plus importante (Luc 10 : 39-42). Quand Jean atteignit un certain âge, il marcha dans le désert et pria jusqu’à ce que la parole du Seigneur vienne à lui. Ce fut là – à force de prières et de jeûnes – qu’il reçut la révélation sur la façon dont il reconnaîtrait le Messie pour Lequel il préparait le chemin (cf. Jean 1 : 33).

Le précurseur de Christ Jean-Baptiste était le précurseur du Messie comme cela avait été annoncé par les prophètes (voir Es 40 : 3 ; Matt. 3 : 3 ; Mc 1 : 3 ; Luc 3 : 4 ; Jn 1 : 23). Jean s’est reconnu lui-même dans ce rôle, et Jésus l’a confirmé (voir Matt. 11 : 10). Bien que Jean 32

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soit représentatif de « la voix qui crie dans le désert » juste avant la venue de Jésus, la plupart des chrétiens ne réalisent pas combien le séjour de Jean dans le désert a joué un rôle crucial dans l’apparition des monastères et la spiritualité des premiers chrétiens. Vers la fin du troisième siècle, Antoine d’Egypte se retira de la vie corrompue des villes pour aller dans le désert, afin de clarifier ses pensées et de s’approcher de Dieu. Antoine utilisa Jean-Baptiste comme son modèle – à la manière de Jean dans « l’auto-mortification » par l’isolement, le jeûne et le port de vêtements inconfortables. Finalement beaucoup d’autres, cherchant le salut et la spiritualité, se joignirent à Antoine dans le désert. Ainsi, il devint l’un des premiers pères de l’Eglise au désert et un des fondateurs des monastères chrétiens. Bien que nous n’ayons trouvé que peu de choses en matières d’écrits spécifiques sur la vie de Jean-Baptiste, certains pensent qu’il aurait été familier des Esséniens, un mouvement juif qui pratiquait l’ascétisme dans le désert à l’époque de Jésus. Il est important de se rappeler que le judaïsme au temps de Jésus n’était pas une religion uniforme, mais comportait plusieurs courants. Les principales branches en étaient : ! Les Sadducéens, rationalistes, peu enclins au surnaturel, les sceptiques de leur époque ; ! Les Pharisiens, traditionalistes qui croyaient aux miracles ; ! Les Zélotes, qui voulaient renverser le régime militaire romain ; ! Les Esséniens (non mentionnés dans le Nouveau Testament comme les trois autres catégories), groupe qui était peut-être issu des Hassidim, « les pieux », à l’époque des Macchabées (168 av. J. C.). Ce groupe rejetait tous les compromis du judaïsme avec la culture grecque. Chapitre 1 – Apprenez à prier

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Le mot « Essénien » signifie « guérisseur » en araméen, langue parlée à l’époque de Jésus8. Il est assez intéressant de noter que l’équivalent égyptien des Esséniens était un groupe appelé les Thérapeutes, qui signifie aussi « les guérisseurs » en grec. Les écrits de Josèphe rapportent qu’on trouvait beaucoup d’Esséniens dans les villes et que les individus qui appartenaient à ce mouvement faisaient le vœu « de se lier [eux-mêmes] par des exhortations et des proclamations, d’aimer et d’adorer Dieu, d’exercer la justice envers les hommes, de ne pas faire volontairement de tort à aucune créature, et de ne pas même le faire sur ordre formel »9. Ils rejetaient les sacrifices sanglants du Temple de Jérusalem. Ils pratiquaient une pauvreté volontaire et mettaient tous leurs biens en commun. Mettre le premier commandement à la première place (voir Ex. 20 : 3) était leur priorité. Ils pratiquaient une louange perpétuelle ! fait unique ! fondée sur la pratique du Temple de Salomon dans l’Ancien Testament (voir 1 Chr 9 : 33 ; Ps. 134 : 1). Leur règle édictait :

Que tous veillent dans la communauté un tiers des nuits de toute l’année afin de lire à haute voix dans le Livre, d’exposer les jugements et de chanter les bénédictions tous ensemble. 10 Pratiquement parlant, cela signifie que durant la nuit, deux tiers de la « Communauté de justice » (autre nom qu’on leur donnait) dormaient dans les tentes et les huttes pendant que l’autre tiers 8

Ian Adamson, Bangor : The Light of the World (Ireland : Bangor, 1979), p. 31. 7. Ibid., p. 32. (Bangor, la lumière du monde. Cet ouvrage non traduit en français évoque le célèbre monastère irlandais de Bangor qu’on a appelé au haut Moyen Age « la lumière du monde » en raison de son rayonnement spirituel. Saint Colomban (540-615) y fut abbé et initiateur de missions sur le continent européen. Il apporta aux Francs les traditions de la spiritualité celtique.

9

Ibid., p. 32 Ibid.

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chantait des hymnes et des psaumes en continu. 11 Jean peut avoir connu une ou plusieurs de ces communautés d’Esséniens qui pratiquaient la prière et l’adoration 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. A un moment donné, Jean aurait quitté les Esséniens et commencé son propre mouvement monastique dans le désert de Judée. Rassemblant des disciples, il leur enseigna les disciplines de la prière et du jeûne. Lorsque nous lisons le récit biblique concernant Jean-Baptiste, il semble qu’il était plus rigoureux avec ses disciples en matière de jeûne que ne l’était Jésus. Les Pharisiens ont un jour dit à Jésus : « Les disciples de Jean, comme les disciples des Pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, tandis que les tiens mangent et boivent » (Luc 5 : 33 ; voir aussi Matt. 9 : 14-15 ; Mc. 2 : 18-20). Jésus répondit que ses disciples auraient tout le temps de jeûner lorsqu’Il ne serait plus avec eux. 12 Nous tenons à souligner le point suivant : Jean-Baptiste a donné un si puissant exemple de prière que lorsque les disciples de Jésus ont voulu apprendre à prier, ils Lui ont demandé de leur enseigner à prier « comme Jean l’a enseigné à ses disciples » (Luc 11 : 1).

Le voyage d’un guerrier de la prière Penser qu’il faut apprendre à prier est une révolution pour la plupart des chrétiens d’aujourd’hui. Mais au cours de notre ministère, nous avons observé que sans un enseignant, seules les âmes les plus hardies parviennent à exceller dans ce grand art de la prière. Le reste d’entre nous semble vagabonder, lutter ici et là, se sentant très maladroit ou inefficace. Et pourtant, il n’est pas honteux d’admettre que nous avons besoin d’un 11

Ibid., p. 33. L’explication de Jésus rompt avec l’état d’esprit du paradigme ascète / monastère.

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enseignement, et il n’est pas surprenant qu’il nous faille du temps pour apprendre. Nous voulons manifester ici notre compassion envers le lecteur. Nous comprenons combien il est difficile d’apprendre à prier. Nous avons nous-mêmes connu bien des luttes le long du chemin. Mes temps de silence

Je viens d’une longue lignée de gens qui n’avaient pas pour habitude de prier. Ayant grandi dans une église, il n’y avait rien de plus ennuyeux pour moi que les réunions de prières. Bien sûr, dès que j’ai réalisé et expérimenté que j’étais sauvé, je devins zélé pour Dieu, mais malgré cela, la réunion de prières du mercredi soir restait une torture pour moi. J’ai essayé d’éviter, par tous les moyens possibles, de devoir aller à ces réunions tout en restant responsable dans la communauté. Je dois confesser que je me suis converti sans l’intermédiaire de la prière, que je témoignais sans le soutien de la prière, et que je fus même missionnaire sans m’appuyer sur la prière. J’ai même passé quatre ans dans un Institut biblique et même commencé une église sans pratiquer la prière. A posteriori, je pense que je ne comprenais pas réellement ce qu’était la prière. Je ne savais pas comment cela fonctionnait ; je ne pouvais me convaincre de son importance. Par exemple, l’été, je priais pour qu’il y ait du soleil pour le pique-nique de l’école du dimanche, tout en pensant qu’au même moment, le fermier chrétien dont la moisson était menacée par la sécheresse priait pour la pluie. Qu’est-ce que Dieu allait faire ? Prenons deux équipes de sport, composées de chrétiens, jouant l’une contre l’autre, et que chacune prie respectivement, « Oh Seigneur, que la meilleure équipe gagne ! » pensant bien sûr être la meilleure, que répondrait Dieu à ces prières ? Je n’arrivais pas non plus à comprendre pourquoi, lorsque je priais pour la guérison des gens, leur santé empirait parfois jusqu’à la 36

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mort. Je ne croyais pas que Dieu pouvait s’intéresser à nous trouver des places pour garer nos véhicules en ville. Finalement, je ne comprenais pas comment Dieu pouvait entendre le cri des millions d’anonymes qui vivent dans la misère et qu’Il veuille encore se préoccuper de mes peines et mes douleurs bénignes. Je n’arrivais pas à me figurer comment ces deux réalités pouvaient cohabiter. Par conséquent, je ne priais pas. Finalement, je me suis retrouvé dans un bourbier théologique. Je justifiais mon absence de prière de la façon suivante : « Dieu est toute sagesse et toute puissance ! Il connaît toute chose et Il sait quand son intervention est nécessaire. Pourquoi donc voudrait-Il que j’aille dans ma chambre pour Lui faire part de mes doléances et réclamer Son intervention ? Il connaît déjà le problème, mieux que moi, et Son désir de le régler est encore plus fort que le mien. » Ce raisonnement me conduisit à une foi « semi-fataliste » où j’avais des pensées d’amour pour Dieu, mais sans m’engager dans une prière orientée. Je faisais le travail que j’étais censé faire pour Dieu et je Lui laissais le soin des résultats. En ce qui concerne la prière, je n’avais qu’un pas d’avance sur un déiste. Revenant à la Bible, je réalisais que ce raisonnement – en le suivant jusqu’au bout – était en fait une hérésie. La Bible dit que la prière fervente du juste a une grande efficacité (cf. Jc 5 : 16). Même si je savais cela, je n’étais pas motivé pour prier parce qu’un éclairage sur le sujet me manquait. Cela prit un tournant décisif lors d’une rencontre prophétique. Au début de notre ministère, durant les premières années d’implantation de notre église, le Seigneur a agi puissamment au milieu de nous par un grand Réveil. En une seule nuit, Il fit naître un esprit de prophétie, et plusieurs commencèrent à avoir des visions

Chapitre 1 – Apprenez à prier

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conduites par l’Esprit. 13 Sur une période de trois mois, au moins 70 personnes, n’ayant aucune conscience de ces choses, commencèrent à ressentir l’action de la puissance du SaintEsprit et à prophétiser. Les premières paroles que Dieu donna dans la prophétie furent : « Priez ! Priez ! Priez ! Je vous ai appelés à être des hommes et des femmes de prière ! » Durant ce Réveil, Dieu nous appela à une vie de prière. D’une fois à l’autre, Il insistait sur le fait que nous devions prier. Mais même avec cette forte exhortation, je ne savais toujours pas comment prier ni comment rendre la petite prière que je faisais, efficace. Je savais que je devais prier, mais je ne le faisais toujours pas. Un soir, lors d’une réunion particulièrement puissante, l’Esprit de prophétie se déversa soudainement. Dans toute l’église, les gens étaient émerveillés par ce que Dieu faisait. Des gens prophétisaient ici et là. Etant responsable, je notais par écrit les prophéties alors qu’elles venaient. Ce soir-là, j’eus le pressentiment que les « ennuis » commençaient. Et bien sûr, ils arrivèrent ! La présence de Dieu traversa la pièce tel un vent puissant. Immédiatement, ma femme commença à trembler et à être secouée. Soudainement ! comme Ezéchiel qui fut saisi par les cheveux ! elle fut propulsée dans ma direction comme une poupée de chiffons et se retrouva debout en face de moi. Stacey commença à bouger devant moi avec des mouvements saccadés des mains et des pieds. Puis, tel un volcan qui explose, elle éleva la voix et dit : « Wesley… Wesley… tu sais ce qui arrive, n’est-ce pas, Wesley ? » Ma femme se tenait devant moi déclarant la parole du Seigneur. Dieu me parlait, et je le savais : « Je t’ai appelé… et tu n’es pas venu ; J’ai demandé à te voir et tu ne t’es pas présenté ! » La parole continua avec une sobriété qui imposa le silence sur l’assemblée. Puis, un autre pasteur fut 13

Voir notre livre Welcoming a Visitation of the Holy Spirit (Accueillir une visitation du Saint-Esprit), (Lake Mary, FL : Creation House, 1996), pp. GSG9, pour une explication en profondeur de ce qui nous est arrive ainsi qu’à notre église durant cette période de réveil spirituel. 38

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soudainement touché par le Saint-Esprit et, sautant sur ses pieds, courut à travers la salle en hurlant : « Wesley, si tu ne pries pas, ton ministère te sera enlevé comme ces feuilles de papier de ta main, chiffonnées et jetées à terre ! » Après cette déclaration, il saisit les feuilles qui étaient sur mes genoux, et comme acte prophétique, les jeta sur le sol et les piétina. Je compris que c’était une remontrance grave de la part du Seigneur (quel discernement !). La crainte du Seigneur commença à saisir mon cœur. Cette nuit-là, je décidais de changer mes voies et de répondre à l’appel de la prière. Mes temps d’essais

Après quelques jours, j’étais prêt. J’allai acheter une minuterie de cuisine pour chronométrer mes prières afin de rester les trente minutes fixées pour ne pas tricher. J’avais mon carnet de notes, des stylos et des surligneurs. J’allai seul dans ma chambre et je préparai tout – mon fauteuil favori, toutes mes versions de la Bible et une théière pleine. Tout était studieux et confortable comme il fallait. En plaisantant tout seul, je me dis que si j’avais été une femme, j’aurais même allumé des bougies et pris un bain ! J’y étais ! J’embarquais dans ma nouvelle vie de prière. Je tournai la minuterie sur trente minutes ; j’étais déterminé à cet instant à devenir l’homme de prière et de puissance de Dieu. Avec empressement, je me mis debout et je commençai à prier : « Oh, Dieu ! Me voici, en obéissance à Ta parole ! Et, Seigneur, je Te remercie ! Je Te remercie de m’avoir sauvé. Merci de ce que je suis en route pour le ciel et non pour l’enfer. Et, Seigneur, merci pour Stacey et pour les enfants et pour ma santé, oh, Dieu ! En fait, je te bénis pour toutes choses » (s’en suivit un silence inquiet, et une respiration nerveuse). En désespoir de cause, je prononçai la prière typique qu’à toutes les époques on a dite pour les missions : « L’Afrique ! Seigneur, Chapitre 1 – Apprenez à prier

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bénis l’Afrique ! » Anxieusement je regardai ma minuterie. Je vis qu’elle n’avait fait aucun mouvement – pas même une minute. Mes joues s’empourprèrent d’embarras ; je me rappelai les prophéties menaçantes qui résonnaient à mes oreilles. Tel Elie, je me ceignis pour une autre course ! « Seigneur, je suis toujours là, invoquant Ton nom. Je Te remercie pour mon salut, pour Stacey, les enfants, ma santé – mes bras, mes jambes, mes doigts, mes orteils – oh mon Dieu (longue pause). La Chine ! Seigneur, bénis la Chine ». Je cherchai un réconfort vers le chronomètre. Aucun changement remarquable. Pathétiquement, je levai les yeux vers le plafond et dis à haute voix : « Tu ne peux pas aimer cela, n’est-ce pas ? » Vrai ou faux, j’avais le sentiment net que j’ennuyais le Tout-Puissant. Je commençai à imaginer comment Dieu trouvait des délices à regarder pousser des boutons d’or sur les montagnes que personne d’autre que Lui ne verrait jamais, mais ceci était pathétique. Ecrasé par la situation, je ressentais que je n’avais aucune intégrité. Je ne pouvais pas continuer ainsi, mais que faire d’autre ? Alors, je me dis en moi-même : Je sais ! Je vais commencer une prière mentale. (Une prière mentale : Lui dire des choses dans sa tête). Je commençai : ummhumm… umhum. Soudain, une pensée papillon me traversa la tête et je commençai à courir après ces pensées comme un chien à la campagne, partout où elles me conduisaient. Il est amusant de voir comment ces pensées ont la capacité de vous mener d’un pays froid à des plages chaudes, quelque part sur la terre. Sans même le réaliser, je rêvais tout éveillé au sable, au surf et au soleil. Je ne sais pas comment j’en arrivais là, mais lorsque je revins à mes sens, j’étais à des milliers de kilomètres de là où j’avais eu l’intention d’être porté dans la prière. Finalement, frustré et découragé, je me levai de mon lieu de prière. Je commençai à réaliser combien cela allait être difficile. 40

Prier avec la Bible


Durant les mois qui suivirent, ma vie de prière fut plutôt une succession lamentable de départs et d’arrêts, avec parfois un léger sentiment d’onction ici et là – rien dont on ne puisse dire :

« C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, et c’est un prodige à nos yeux » (Mc 12 : 11). Puis, je me rappelais d’un

sage conseil de mon père : « Lorsque tu ne sais pas comment faire quelque chose, trouve quelqu’un qui le fait mieux que toi et demande-lui de t’apprendre comment faire ». A cette époque, j’entendis parler de quelqu’un qui s’appelait Mike Bickle, qui, d’après ce qu’on disait, priait trois à cinq heures par jour ! Non seulement lui, mais son équipe pastorale également ! C’était la chose la plus scandaleuse que je n’aie jamais entendue. Qu’estce qu’on pouvait bien dire à Dieu pendant cinq heures par jour ? Je me demandais si une telle vie de prière était même possible. Mes temps de recherche

Intrigué, je partis pour le Kansas pour observer ce phénomène par moi-même. Je dois admettre que je fus surpris par ce que je découvris. Je trouvais des gens qui réellement priaient cinq heures par jour. C’était extraordinaire. Et lorsque je découvris qu’ils aimaient cela, je fus encore plus surpris ! Me rendant sans attendre à la librairie de l’église, je demandais : « Donnez-moi tout ce que cet homme a écrit au sujet de la prière ». « Ecrit ? » me répondit avec étonnement le responsable, « Il n’a rien écrit, il ne fait que prier tout le temps ». « Comment vais-je donc apprendre à le faire ? », demandai-je inquiet. « Hé bien » répondit le responsable, « il a toute une série de cassettes d’enseignement sur le sujet. Peut-être que cela peut vous aider ? » Je répondis avec empressement : « Parfait, donnez-moi tout ce que vous avez ! » Comme un petit garçon dans un magasin de bonbons, je remplis mon attaché-case de plus de 100 cassettes. J’allais apprendre cette chose que l’on appelle la prière !

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Il me fallut plus de 18 mois pour parcourir toutes ces cassettes et un grand nombre d’autres bons livres. A la fin, je les réduisis à quelques points importants. Même si je ne le réalisais pas à cette époque, le modèle de prière de Mike Bickle est en fait fondé sur le modèle de prière historique de tout temps, et utilisé par des hommes et des femmes de Dieu depuis plus de 3 000 ans. C’est le modèle qui est sorti du berceau du judaïsme, et qui fut pratiqué par l’Eglise primitive. Les traditions catholiques et orthodoxes l’ont intitulé la lectio divina, la lecture divine. Finalement, après 10 ans d’étude intensive sur le sujet de la prière, nous avons trouvé que l’Eglise occidentale moderne évangélique charismatique est peut-être la première confession de l’église depuis 3 000 ans qui ne prie pas comme il faut ! Mes temps décisifs

Admettre que j’avais besoin d’aide pour apprendre à prier fut mon point de départ. L’histoire de Stacey est différente, mais certains points sont similaires à la mienne. Aujourd’hui, nous sommes convaincus que chacun doit prendre conscience qu’il doit apprendre à prier. Si maintenant vous ne priez pas aussi bien que vous voudriez le faire, prenez courage, vous pouvez apprendre. Si vous êtes parent, vous devez commencer à enseigner à vos propres enfants à prier dès qu’ils commencent à parler. Si vos enfants sont déjà des adolescents, ce sera plus difficile, mais vous devrez commencer par là. Si vous êtes adultes et que vous n’avez jamais vraiment appris l’art de la prière, vous devez commencer aujourd’hui. Nous devons simplement adopter ensemble l’attitude des disciples et crier : « Seigneur, enseigne-nous à prier ! »

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Prier avec la Bible


Sommaire Appréciations pour PRIER AVEC LA BIBLE ..............................................................5! Avant-propos ........................................................................................................................................ 9! Préface ....................................................................................................................................................... 13! Introduction ........................................................................................................................................... 19! Chapitre 1 Apprenez à prier ................................................................................................ 29! Chapitre 2 Travaillez à la prière ........................................................................................ 43! Chapitre 3 Priez chaque jour .............................................................................................67! Chapitre 4 Priez Dieu..................................................................................................................113! Chapitre 5 Priez le texte de la Bible .......................................................................... 137! Chapitre 6 Priez à haute voix........................................................................................... 175! Chapitre 7 Contemplation silencieuse .................................................................... 201! Conclusion ..........................................................................................................................................223! APPENDICE A .................................................................................................................................. 229! Appendice B ..................................................................................................................................... 233! Appendice C ...................................................................................................................................... 241! Index des références bibliques .......................................................................................247!


Comment la lecture de la Bible peut-elle enrichir la vie de prière quotidienne et faire grandir la relation à Dieu ? Wesley et Stacey Campbell rappellent la nécessité de la prière dans la vie spirituelle, et

la

puissance

des

Ecritures

comme

source

essentielle.

La

Bible

offre

de

nombreux

textes

de

prière

(théophanies,

psaumes,

prières

de

la

Sagesse,

prières

de

Jésus,

prières

apostoliques,

etc.).

De

Jean-Baptiste

à

Jésus,

d’Antoine

d’Egypte

à

Thérèse

d’Avila,

ces

prières

ont

façonné

de

nombreuses

vies

et

modèles

de

foi

depuis

plus

de 2000 ans. Un enseignement nourri des méditations et du chemin de spiritualité des

auteurs,

qui

invite

à

connaître

Dieu

toujours

plus

en

profondeur.

Au

travers

de

conseils avisés, ils conduiront le lecteur à se mettre en présence de Dieu et à se réapproprier la Parole, pour y découvrir toute la richesse de cette vie de prière. Comment, qui, quoi, quand et où prier ? Prier avec la Bible

est

l’outil

indispensable

à

tout

novice

dans

la

prière

ainsi

qu’aux

intercesseurs

les

plus

expérimentés.

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