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Livres Nature

Le potager d’un frimeur

Le titre est un clin d’œil, en même temps qu’un signe de reconnaissance et presque de filiation. L’auteur, Xavier Mathias, dédie son livre à deux jardiniers d’autrefois, Augustin Paillieux et Désiré Bois, qui publièrent il y a 150 ans un ouvrage de référence intitulé «Le potager d’un curieux». Un travail phénoménal, nous dit Xavier Mathias, qui leur permit de découvrir et de répertorier plus de 250 plantes comestibles, souvent des espèces méconnues, dans le monde entier. «Le potager d’un frimeur», c’est donc, sous une forme plaisante et déjà balisée, l’éternel retour du potager, cet espace à part qui a son propre rythme, sa respiration: il faut d’abord travailler la terre, pendant des mois, avant d’en goûter enfin les produits, légumes, plantes, salades… «Chaque plante est un don qui nous est fait, s’exclame l’auteur, Je m’émerveille, c’est tout. On peut aussi dire que je frime. Aucun doute. Et je nous y invite». Le jardinage, poursuit Xavier Mathias, c’est un exercice à la fois physique et intellectuel, sensoriel. C’est aussi l’occasion de se sentir vivant, dans une espèce de communion avec les énergies de la terre. «Aussi incongru que cela puisse paraître, rien de tel pour frimer et se démarquer que quelques légumes bien choisis. Allez, on attrape sa grelinette et on commence par une petite séance de fitness potager pour sculpter sa silhouette et dorer sa peau, tout en préparant son sol. «Un corps de rêve dans un jardin de rêve», voilà la devise d’un jardinier frimeur. On aère, on enrichit, on paille, on bichonne cette terre qui porte tous nos espoirs». Mais il faut surtout sélectionner les bonnes plantes, originales, savoureuses, étonnantes. Le choix de l’auteur? «Ail géant, menthe fraise, huître végétale, plante fromage, sauge cassis, carottes roses, betteraves jaunes, radis vert, piment volant, courges funambules…». Quel frimeur!

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Le potager d’un frimeur, par Xavier Mathias, Editions Terre vivante, 207 pages.

Les aventuriers au jardin bio construisent des cabanes

Il suffit d’un jardin et c’est parti: faire une cabane, c’est un jeu mais c’est aussi une sacrée aventure! Il faut de la méthode, des outils, des conseils… Et d’ailleurs, avant de se mettre au travail, il faut choisir son style de cabane? Un tipi comme les Indiens d’Amérique? Une hutte de branches? Une plate-forme dans les arbres? Une cabane, expliquent David Melbeck et Séverine Duchesne, c’est un rêve qui exige du temps et de la rigueur: il faut déterminer l’emplacement, faire un plan, rassembler le matériel nécessaire, préparer les branches, les planches, les pierres… Et c’est seulement après, quand tout sera en place, que l’on pourra enfin commencer à construire!

Les aventuriers au jardin bio construisent des cabanes, par David Melbeck et Séverine Duchesne, Editions Terre vivante.

Alternatives au gazon

C’est un bel ouvrage de plus de 250 pages, presque un livre d’art par la qualité de ses images qui va de pair avec celle de ses textes. Créateur dans les années 80 d’un jardin d’essai en France, près de Sète, et déjà auteur de deux livres remarqués, l’un sur le jardinage sans arrosage et l’autre sur le jardin méditerranéen, Olivier Filippi explore dans cet ouvrage les alternatives possibles au gazon, cet enchanteur capable de transformer en quelques semaines un terrain vague en oasis de verdure, mais très vorace en eau et en engrais. Après vingt ans de voyages de prospection botanique, d’études et d’expérimentations, Olivier Filippi suggère d’autres solutions de couverture du sol en fonction des différentes conditions climatiques. «Le gazon a entraîné une banalisation des jardins et des espaces verts dans toutes les régions du monde, explique-t-il. Quelle que soit la zone climatique, chercher à remplacer le gazon, c’est avant tout refuser cette banalisation du paysage».

Alternatives au gazon, par Olivier Filippi, Editions Actes Sud, 252 pages.

Eoliennes

Les éoliennes, c’est parfait en théorie, mais horrible dans la réalité: c’est ce qu’affirme Fabien Bouglé, expert de l’éolien et chef d’entreprise dans le secteur financier et culturel. Engagé depuis une dizaine d’années dans un combat sans merci contre les éoliennes, il livre dans cet ouvrage un réquisitoire implacable contre cette énergie dotée a priori de tous les avantages. Car comme le répètent les écologistes, le vent est gratuit, le vent est inépuisable, le vent est une ressource naturelle, le vent est bon pour la planète… Il y a d’abord, bien sûr, l’atteinte aux paysages, que plus personne ne conteste désormais. «Lieux protégés par l’Unesco, terres indigènes au Mexique, îles ou lieux classés en zone Natura 2000 en Europe, cimetières militaires en mer ou sur terre, Mont-Saint-Michel, montagnes… Aucun paysage, aucune parcelle de nature préservée n’échappe à l’appétit des installateurs qui voient là l’intérêt d’associer leur nom à des hauts lieux du patrimoine naturel et touristique et d’augmenter encore plus leur visibilité et leur respectabilité». Ainsi la société d’ameublement Ikea détient-elle, via une filiale, une trentaine de centrales éoliennes rien qu’en France. «Au nom de «l’écologiquement correct», poursuit Fabien Bouglé, on détruit la nature. Certains ardents promoteurs de ces installations industrielles estiment que les éoliennes pourraient, par leur gigantisme, se substituer dans nos paysages aux clochers, devenant ainsi le symbole d’une nouvelle religion structurant les campagnes». Rigoureux, méthodique, très documenté, Fabien Bouglé instruit, avec une sorte de virulence vengeresse, le procès de l’éolien qui ne se borne pas à mettre en péril les paysages ainsi que la faune et les oiseaux. «Pollution, matières premières non recyclables, déchets radioactifs, développement des lignes à haute tension, émission de CO2, atteintes graves à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l’électricité, déni de démocratie, destruction d’emplois, fiscalité à tous crins, ONG en conflit d’intérêts, corruption, mafia… Vous allez découvrir tout ce qu’il faut savoir et que l’on vous cache sur les les éoliennes». Un pamphlet qui fait réfléchir!

Eoliennes, La face noire de la transition écologique, par Fabien Bouglé, Editions du Rocher, 228 pages.

L’odyssée du plastique

L’océan côté plastique! Navi gateur et vainqueur de plu sieurs courses transocéaniques, puis alpiniste et conquérant de l’Everest, Eric Loizeau est surtout un amoureux de la nature et un écologiste dans l’âme. Participant régulièrement à la vie des équipages des bateaux Race for Water en tant qu’ambassadeur de la fondation éponyme, il livre le récit de ses pérégrinations (et de ses ruminations) autour du Globe avec, en arrière-plan, l’invisible mais permanente et sournoise menace du plastique dans tous les océans. Impressions, rencontres, esquisses de solutions…

L’odyssée du plastique, par Eric Loiseau, Editions Favre, 191 pages .

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