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TrĂŠsors naturels mĂŠconnus 2015


© George Steinmetz / Corbis

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Cheminée du mont Erebus – Île de Ross, Antarctique

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© Gary Weathers / Tetra Images / Corbis

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Puits de Thor – États-Unis

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© Micha Pawlitzki / Corbis

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Désert Blanc – Égypte

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© Keren Su / Corbis

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Piliers de Wǔlíngyuán – Chine

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© Michel Cavalier / Hemis / Corbis

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Rijeka Crnojevića – Monténégro

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© George Steinmetz / Corbis

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Flamants sur la Laguna Colorada – Bolivie

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© Keren Su / Corbis

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Îles Chelbacheb – République des Palaos (Micronésie)

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© Nigel Pavitt / JAI / Corbis

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Lac Assal – Djibouti

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© Marc Dozier / Corbis

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Kata Tjuta – Australie

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© Frank Krahmer / Minden Pictures / Corbis

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Piscine de Champagne – Nouvelle-Zélande

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© Tim Fitzharris / Corbis

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Rainbow Vista – États-Unis

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© Dirk Bleyer / ImageBROCKER / Corbis

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Lac Jökulsárlón – Islande

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Cheminée du mont Erebus – Île de Ross, Antarctique

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ur les pentes virginales de l’île de Ross en Antarctique pointe une bien étrange sculpture. Serait-ce le fameux chapeau de Merlin d’où sortent ses idées extravagantes ? Et si finalement, la fée Viviane n’avait pas enfermé l’Enchanteur dans une prison d’air mais dans un volcan de glace ? Là où vivent en harmonie le feu et la glace, il ne peut y avoir que sortilège… Voilà 1,3 million d’années que le ventre du mont Erebus bouillonne de lave brûlante, alors qu’à l’extérieur les températures oscillent entre -20 et -50 °C. Immense paradoxe de 3 794 mètres, le volcan actif le plus méridional de la planète porte bien son nom : celui d’une divinité grecque née du Chaos et incarnant les ténèbres. En éruption constante depuis 1972, il éjecte régulièrement des bombes volcaniques de la taille d’une voiture. Et, fait singulier, son cratère héberge un lac de lave connu pour sa concentration en or, la plus élevée jamais mesurée dans un volcan. Découvert en 1841 par le Britannique James Clark Ross, le mont Erebus intrigue depuis peu une poignée de vaillants scientifiques. Vaillants, puisqu’ils s’engouffrent dans ces entrailles, sous ces cheminées de glace d’une quinzaine de mètres, nées de la brutale rencontre entre la vapeur d’eau et l’air glacial. Dessous, c’est l’étuve : jusqu’à 40 °C enregistrés ! Une des cavités, creusée par les vapeurs des fumerolles qui font fondre la neige, a d’ailleurs été nommée « la grotte Sauna ». Objectif de ces explorateurs de l’extrême : étudier les formations minérales, mais surtout un microbe résistant, qui pourrait probablement se trouver aussi… sur Mars !

Rijeka Crnojevica – Monténégro

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onchalamment, la Rijeka Crnojevica chatouille les pieds des collines monténégrines, serties d’un tapis verdoyant de nénuphars et autres plantes aquatiques. Dans ses eaux ondulent près de mille espèces d’algues. Ses fonds se transforment en véritable terrain de jeu labyrinthique pour les carpes, les ablettes et même les anguilles d’Europe, valeureuses voyageuses en voie de disparition. Tantôt méandre accidenté du fleuve Amazone, tantôt réplique d’un fjord norvégien, tantôt modèle réduit de la baie de Ha Long, la rivière déroute par ses contrastes, émerveille par sa pureté. Celle qui porte le nom d’un seigneur du xve siècle termine son lent cheminement au lac de Skadar. D’une superficie équivalente à la principauté d’Andorre, il est le lac le plus étendu de toute la péninsule balkanique. À cheval sur l’Albanie et le Monténégro, il occupe une dépression karstique, à moins de dix kilomètres de la mer Adriatique. Qu’importent ces frontières pour les 270 espèces d’oiseaux qui s’y installent, le plus souvent provisoirement. Quatre-vingt-dix pour cent d’entre eux s’y reposent lors de leur aventure migratoire. Les rives de la Rijeka Crnojevica et du lac Skadar, plus vaste réserve aviaire d’Europe, se métamorphosent alors en joyeuse salle de concert. Pendant plusieurs mois, grandes aigrettes, bécassines des marais, ibis falcinelle clouent le bec aux habitués : plongeons huards, aigles impériaux, vautours fauves, hiboux grands ducs et même pélicans frisés, les derniers de tout le continent, devenus le symbole du lac.

Kata Tjuta – Australie

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rangé le matin, brun la journée, rouge au soleil couchant : le massif rocheux de Kata Tjuta joue les caméléons. Celui qui signifie en langue aborigène « nombreuses têtes » exhibe ses 36 dômes boursouflés. Le mastodonte, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, inspire le respect. Pour son vieil âge : 500 millions d’années. Pour sa taille : 546 mètres, soit encore plus élevée que la tour Taipei 101, longtemps détentrice du titre du plus grand gratte-ciel du monde. Pour son histoire : celle d’une merveille sacrée que l’on ne peut escalader. Car selon le peuple Anangu, présent depuis 22 000 ans sur ces terres du centre de l’Australie, le monolithe de grès accueillerait les héros créateurs : le roi serpent Wanambi, l’homme-kangourou Malu, la femme-lézard Mulumura, un groupe d’hommes-serpents venimeux… Malheur alors à celui qui volera un morceau de Kata Tjuta ou même d’Uluru, l’autre inselberg voisin, moins confidentiel. Pour les découvrir, il faut les survoler ou en faire le tour. Au milieu des immenses têtes dures de Kata Tjuta, le curieux découvre des jardins verdoyants qui s’épanouissent à l’ombre de gorges abruptes. Il est par contre formellement interdit de s’éloigner du sentier de randonnée. Le moindre écart serait considéré comme une souillure des lieux sacrés, exclusivement réservés aux Aborigènes. Leur culture se base sur « le rêve », une ère spirituelle et immatérielle qui précède la création de la Terre. Et c’est parce que ce « temps du rêve » se trouve entre autres au cœur de Kata Tjuta qu’il faut le préserver.

Puits de Thor – États-Unis

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l en faut, du courage, pour se mesurer au puits de Thor ! Dans la mythologie scandinave, quiconque osera affronter le dieu du Tonnerre armé de son célèbre marteau Mjöllnir subira ses foudres. Il en fut ainsi du colossal serpent de mer Jörmungand, pêché par Thor : celui-ci, en le frappant, fit trembler la terre entière. Les côtes de l’océan Pacifique garderaient-elles les stigmates de cette partie de pêche ? Car, phénomène fantastique, presque surnaturel, un trou béant baptisé « puits de Thor » se love au milieu des flots, non loin des rivages de Cape Perpetua en Oregon. L’espace d’un très bref instant, quand la houle s’y engouffre, le puits ressemble à s’y méprendre à une cascade, assurément l’une des plus splendides au monde. La seconde suivante, l’image du paradis revêt le visage d’une beauté infernale. Furieuses d’être emprisonnées, les vagues sont projetées jusqu’à six mètres de hauteur, s’abattent avec fracas sur les pierres aiguisées pour finalement être avalées vers le large. Fascinés par cet orifice creusé par l’érosion, les risque-tout s’y pressent en période de tempêtes hivernales ou à marée haute. À quelques kilomètres, c’est le diable qui cette fois a laissé son empreinte, avec le Devil’s Churn (« Langue du diable »), une longue entaille dans la paroi rocheuse où s’entrechoquent avec violence les vagues entrantes et sortantes. Siègent également les Spouting Horns (« Cornes jaillissantes »), ces trous qui, tels des geysers, soufflent l’eau de mer en feu d’artifice. Tout ici appelle au tragique, jusqu’au nom de Perpetua qui fut l’une des premières martyres africaines chrétiennes.

Flamants sur la Laguna Colorada – Bolivie

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us du ciel, au milieu d’un paysage empreint de sérénité, les rangs semblent serrés et organisés. Mais à l’intérieur de cette armée qui voit la vie en rose, il règne une cacophonie crissante. Juchés sur leurs fines échasses, les flamants cancanent, entre des rasades de planctons et d’algues rouges. C’est d’ailleurs grâce à ces dernières que la Laguna Colorada exhibe sa couleur aux nuances orange brique à rouge carmin. Perché à 4 300 mètres d’altitude sur l’altiplano bolivien, ce lac salé subjugue tous les voyageurs. Une muraille immaculée semble le protéger : ses pourtours sont d’un blanc éblouissant, amas de sodium, de borax, de magnésium et de gypse. Tel un mirage dont les rives scintillent sous le soleil, il s’étend sur 60 km2, soit un peu plus de la moitié de Paris, et l’on y patauge à mi-mollet. Voilà 42 ans que la lagune et ses voisines – les Laguna Verde, Laguna Salada, Laguna Busch et Laguna Hedionda qui trouvent leur origine dans le dessèchement d’anciens lacs – ont été intégrées à la Réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa. Et pour cause : vivent ici quelque 80 espèces d’oiseaux qui ont dû s’adapter aux conditions de vie extrêmes de la région. Parmi elles, les flamants des Andes aux pattes jaune vif, les flamants du Chili aux pattes grisâtres et les flamants de James aux pattes rouges. Ces derniers ne sont plus que 50 000 dans le monde, et chaque été les deux tiers d’entre eux viennent nidifier dans les eaux empourprées de la Laguna Colorada.

Désert Blanc – Égypte

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u crépuscule, les monticules de craie s’enflamment. Aux pieds de ces châteaux fantasques se déroule un océan de sable blond, saupoudré de petites mouchetures blanches qui évoquent l’écume. L’écume des jours brûlants et ventés du désert Blanc. Situé en Égypte, à l’ouest du Nil, il a été ainsi nommé en raison de la présence de calcaire qui lui donne ces incroyables touches immaculées. Zone la plus aride du Sahara, il est continuellement grignoté par l’érosion. Voilà cinq millénaires que le vent et le sable modèlent cette pierre au cœur tendre, au gré de leurs danses endiablées. Cachées au milieu de collines solitaires appelées « inselbergs », ces sculptures éphémères nourrissent l’imagination des rares voyageurs. L’architecte y voit une tour futuriste ; le gourmand, des meringues ; le gourmet, des cèpes ; le rêveur, une baleine amourachée d’un sphinx… Véritable curiosité de la nature, le désert Blanc s’étend sur 60 kilomètres de long et presque autant de large. Jadis, pour rejoindre la Méditerranée ou s’enfoncer dans les terres africaines, il était l’une des étapes obligatoires des caravanes chamelières. Ainsi l’homme s’est-il depuis longtemps établi au cœur de ce milieu hostile. Quatre îlots verdoyants affrontent la sécheresse : les oasis de Bahariya, Farafra, Dakhla et Kharga, aux vestiges pharaoniques, gréco-romains et islamiques encore visibles. Le gouvernement égyptien envisage de développer le tourisme dans la région, au risque de dénaturer celui que tous reconnaissent comme le désert le plus original du Sahara.

Îles Chelbacheb – République des Palaos (Micronésie)

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es îles Chelbacheb sont comme un fragile chapelet de champignons flottants perdus dans l’archipel des Palaos, en pleine mer des Philippines. Sur ces grains de beauté ornés de forêts tropicales, on ne rencontre plus aucun habitant. Après une occupation de 5 000 ans, les Palaosiens ont préféré, au xviiie siècle, se rendre sur des îles plus étendues et ont délaissé ces 445 îlots de calcaire, enfantés par un volcan. Tout autour, on ne compte plus les multiples tonalités de bleus du lagon. Classées au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2012, les îles Chelbacheb revendiquent la plus forte concentration de lacs marins de la planète. Isolés pour les uns, connectés à la mer pour les autres, ils accueillent des espèces variées, uniques et endémiques. Paradis pour les touristes, éden pour les scientifiques : dans ce dédale complexe de récifs-barrières, canaux, tunnels, grottes, arches ou encore anses se côtoient 385 espèces de coraux, 786 espèces de poissons… Et à force de plonger son nez dans ces « laboratoires naturels », la liste des découvertes de nouvelles espèces s’allonge. Premier pays à avoir créé une zone de protection pour les requins, les Palaos ont également délimité un autre périmètre consacré aux baleines, dauphins et dugongs. Prochainement, la pêche commerciale, notamment au thon, devrait être interdite, malgré une forte pression économique exercée par cette industrie. Objectif : créer le plus grand sanctuaire marin du monde.

Piscine de Champagne – Nouvelle-Zélande

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a Nouvelle-Zélande n’est pas qu’un pays aux lacs cristallins et aux prairies verdoyantes coiffées de montagnes chapeautées de neige. Dans la zone thermale de Wai-O-Tapu – « eaux sacrées » en maori –, la fibre artistique de la nature s’est exprimée avec ferveur. De toute l’île, voici le périmètre volcanique le plus haut en couleurs, considéré comme l’un des lieux les plus surréalistes de la planète. Une vingtaine d’« œuvres » se disputent le prix de l’originalité, tels le geyser Lady Knox, si ponctuel qu’il jaillit à une hauteur de 20 mètres tous les jours à la même heure ; le lac La Palette de l’artiste, aux eaux jaune canari ; des étangs de bulles de boue qui, après avoir éclaté, ressemblent à des poteries façonnées par tournage ; et surtout la Piscine de champagne, véritable tableau de Kandinsky. L’orange jure avec le gris, qui grignote le blanc pour mieux faire apparaître le jaune caressant le vert. Formé il y a 900 ans à la suite d’une éruption hydrothermale, ce bassin doit ses fabuleuses couleurs à la présence de silice, d’orpiment et de stibine. Impossible de buller pour qui veut s’y baigner : sa température varie de 260 °C en profondeur à 75 °C à la surface. Et il s’en échappe de fortes émanations de dioxyde de carbone, phénomène qui lui a donné son curieux nom de vin effervescent. Toute vie dans ce cratère de 70 mètres de fond est bannie, à l’exception de quelques bactéries. Récemment, les scientifiques en découvraient deux nouvelles, résistantes à l’arsenic. L’expression « on ne touche qu’avec les yeux » n’a jamais autant pris tout son sens…

Piliers de Wulíngyuán – Chine

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el un magistral tapis de fakir, quelque 3 100 pitons de grès se dressent à la conquête des cieux. Plus du tiers de ces colosses dépassent les 200 mètres de hauteur, soit l’équivalent de la tour Montparnasse. Là où s’étendait une mer il y a plusieurs centaines de millions d’années se déploie aujourd’hui à perte de vue cette forêt d’épées que l’érosion a façonnées. Certains titans rocheux ont le privilège d’avoir leur surnom : « les Cinq Doigts », « le Pic ivre », « la Baie céleste »… L’été, les brumes viennent caresser les sommets du Wulíngyuán. Intégrée au Parc national de Zhangjiajiè, cette réserve est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992. Car, outre sa grâce vertigineuse, elle abrite une faune et une flore remarquables. Au creux de ses majestueux piliers : des grottes, des torrents, des gorges, des cascades, des étangs, des lacs… dans lesquels se réfugient de nombreuses espèces végétales et animales, pour certaines menacées de disparition. Écureuils volants, pangolins, faisans, macaques se partagent les métaséquoias, ginkgos, heliconias, ou encore arbres aux mouchoirs, dont les fleurs blanches et torsadées pendent comme autant de petits tissus noués sur les ramures. Des eaux cristallines surgissent parfois les salamandres géantes de Chine - un des plus grands amphibiens de la planète - en danger d’extinction. Pour créer les montagnes flottantes de Pandora dans son film Avatar, James Cameron aurait pris pour modèle le Wulíngyuán. Quand le cinéma fantastique s’inspire d’une féérie terrestre…

Lac Assal – Djibouti

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iracle ou mirage ? Un peu des deux, très certainement… Car comment survivre dans l’un des lieux les plus hallucinants de la planète ? Avec des eaux dix fois plus minéralisées que celles de l’océan, et même davantage que celles de la mer Morte, le lac Assal est le lac le plus salé du monde. Pourtant, chaque jour, au rythme des chants traditionnels, des sauniers récoltent l’inépuisable denrée dans cette fournaise où les températures frôlent les 55 °C. L’évaporation est si forte que six nouveaux millions de tonnes de sel se créent chaque année et dans certaines zones la couche atteint les 60 mètres d’épaisseur ! Le centre du Djibouti abrite cette folie de la nature, où l’homme se soumet à la tyrannie d’une « banquise » d’une blancheur éclatante bordée d’une étendue turquoise et de sombres montagnes rocheuses. Sur ce sol élastique qui croustille sous le pied s’amoncellent cristaux, gerbes et rosaces de sel, ramassés depuis des siècles par les Afars. Là, à 153 mètres sous le niveau de la mer – le lac Assal est le point le plus bas du continent africain –, ces nomades du désert chargent de lourds blocs sur leurs dromadaires pour entamer leur lente épopée vers l’Éthiopie. Ils en reviendront avec des céréales. De moins en moins nombreuses, les caravanes du sel vivent leurs derniers instants. Le lac aussi. Selon des scientifiques, en raison de l’éloignement des plaques tectoniques arabique et africaine, un nouvel océan occupera la faille dont les bords s’écartent de deux centimètres par an. Une fabuleuse naissance… dans quelques millions d’années.

Lac Jökulsárlón – Islande

Rainbow Vista – États-Unis

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igantesque mille-feuilles, saveur caramel/vanille, saupoudré de pistaches : avec ses roches arcen-ciel en fines lamelles, le Rainbow Vista a d’incroyables atouts pour inspirer les gastronomes. Les yeux savourent cette explosion de couleurs qui, au soleil couchant, rougissent sans fausse pudeur. La vallée de Feu ne vole pas son nom… Celle qui s’est formée il y a 150 millions d’années, pendant la période des dinosaures, se situe dans le Nevada, non loin de Las Vegas, flamboyante elle aussi. Fouler les sols de ce désert aride, sculpté par de complexes processus de sédimentation, de soulèvement et d’érosion, c’est replonger dans des temps ancestraux. Les splendides vestiges donnent le vertige : des arches multijambistes, des canyons stracciatella, des crêtes décoiffées, des dômes rondouillets, des vallées pelées ; des arbres pétrifiés vieux de 225 millions d’années, témoins silencieux de l’extinction des mastodontes ; des dessins de scènes de chasse gravés dans la pierre il y a 3 000 ans par les Basketmakers, une communauté semi-nomade. Sa majesté tourmentée n’a pas laissé les cinéastes insensibles. Claudia Cardinale y donne la réplique à Burt Lancaster dans Les Professionnels, Arnold Schwarzenegger fait croire qu’il est sur Mars dans Total Recall, Captain Kirk y trouve la mort dans Star Trek Générations… Malgré ces coups de projecteurs, la vallée de Feu garde son anonymat. Et ses vraies stars – coyotes, serpents, géocoucous et tortues du désert – occupent à nouveau le devant de la scène...

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n dit que les apparences sont souvent trompeuses… Particulièrement sur le lac Jökulsárlón où tout semble paisible. Car s’engage pourtant ici une lutte perpétuelle entre les sculptures de glace. Crissements, frottements, affrontements, le tout orchestré par les menaçants « ploc ! » des blocs qui se détachent du glacier Vatnajökull. Libres, les icebergs en rangs dispersés dérivent alors jusqu’au lac, apparu seulement en 1934, pour ensuite s’éclipser en mer. Point de rencontre entre l’océan Atlantique et la plus grande calotte glaciaire du pays, celui qui signifie littéralement « lagune du glacier » ne cesse de s’étendre. Sa superficie a largement doublé en 40 ans, laissant présager la naissance d’un fjord profond dans les prochaines années. De sa plage de sable noir, le spectacle grandiose est chaque jour différent. Petits, élancés, immenses ou tarabiscotés, les îlots migrateurs se muent en éphémères transats pour des familles de phoques en transit. Les icebergs se parent d’étranges couleurs : du blanc de la glace bien sûr, mais aussi du turquoise de l’eau gelée, du jaune du sulfure volcanique et du noir… des cendres volcaniques. Pour une fois, la faute n’en revient pas à la pollution. Le pôle Nord, lui, vire au gris en raison de poussières issues de la terre et de feux de forêts qui se mélangent à la glace. Moins il sera blanc – permettant ainsi la réverbération du soleil –, plus il fondra vite. Et plus le lac de Jökulsárlón se transformera en ultime nécropole de ces nomades flottants.

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2015

Auteur : Ève Gandossi / Correction : Margo Vitrac / Mise en page : Groupe AMALTHEA / Photogravure : ARTO Systèmes Photogravure / © 2014 Prisma Media/GEO - 13, rue Henri Barbusse - 92624 Gennevilliers Cedex, www.geomagazine.fr, www.prismashop.geo.fr / Imprimé en Italie par Arti Grafiche Johnson - Groupe Arvato, octobre 2014. ISBN : 978-2-8104-1410-9


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