CAMP DE CONCENTRATION DE
INFORMATIONS SUR LE CAMP:
LA KINDERZIMMER La présence de femmes au camp possède un inconvénient majeur pour les autorités nazies : la grossesse. En effet, cela les empêche d'être efficaces au travail, et constitue une occupation supplémentaire. C'est pourquoi, en 1942, le directeur du camp décide de pratiquer l'avortement sur toutes les femmes enceinte de moins de 8 mois, puis fait brûler les fœtus. Cette directive évolue en 1943. En effet maintenant les femmes poursuivent leur grossesse jusqu'à terme, puis, après l'accouchement, le nouveau né est noyé ou étranglé devant la mère. Seulement en 1944, le nouveau directeur du camp décide d'abolir ces lois et revient au règlement de départ: les femmes travaillent jusqu'au terme de leur grossesse et sont emmené à l'hôpital pour accoucher. À cette période, les naissances deviennent incontrôlables et les autorités décident de construire un espace spéciale pour les nouveaux nés: une petite bâtisse sans hygiène, avec des lits superposés. Une puéricultrice s'occupe des bébés dans des conditions très mauvaises: pas de couche, ni de biberon, ni de tétine et avec pour seule nourriture un mélange de gruau et de lait en poudre. On recense environ 500 enfants nés à Ravensbrück dont 28 français, et seulement 40 survivants (dont 3 français).
Créé en 1938 à la demande d'Himmler, il est entièrement réservé aux femmes. Ce camp du Nord de l'Allemagne fut investi des premières prisonnières en 1939. On estime qu'environ 132 000 femmes et enfants y furent incarcérés. Les conditions de vies y sont horribles: les femmes sont entassées dans des Blocks, battues, malnutries, ou encore utilisées pour des expériences “médicales” (on recense même 130 tziganes stérilisées). De plus la mort n'est pas un fait inconnu du camp puisque les femmes trop malades ou vieilles pour travailler étaient “sélectionnées” ; et bien évidemment en 1942, en raison de la Judenfrei, toutes les prisonnières juifs sont déportées vers Auschwitz. Le camp fut libéré le 30 avril 1945 par les troupes soviétiques.
LES RÉFÉRENCES EN LITTERATURE Ravensbrück, mon amour (2015) Stanislas Petrosky Kinderzimmer (2013) Valentine Goby Kinderzimmer raconte la vie au camps d'une jeune résistante française enceinte. Ce roman, inspiré de témoignages de prisonnières du camps et de celui de la puéricultrice de la kinderzimmer, apporte un regard véritable sur la vie dans le camp. Il montre une partie de l'Histoire que l'Histoire n'arrive pas à expliquer. Cette œuvre permet de montrer la part de la résistance qu'on oublie souvent, celle qui n'a pas de grand impact mais permet de survivre un petit peu plus longtemps, la résistance à l'intérieur même des camps. De simples petits actes, cacher des co-détenues, des médicaments, des objets, un peu de nourriture ou encore saboter des uniformes ou des objets destinés à l'armée allemande. Il permet aussi d'expliquer que tout n'est pas noir, mais que beaucoup est gris comme le comportement cruel des gardes qui sont vus comme des êtres dénués de sentiments et d'émotions mais qui en réalité ne sont que des êtres humains conditionnés à ne pas reconnaître les détenus comme des êtres vivants, comme on peut le voir dans l'extrait où Mila laisse la réaction du chien de garde décider de sa survie et où, finalement, le garde l'épargne pour venir en secours à un petit écureuil blessé (page 88). Comme Valentine l'a voulu cette œuvre casse les barrières entre l'Histoire et le lecteur et le plonge dans une vie qui n'existait qu'au présent, où l'instant était la seule unité. Restant fidèle au possible aux témoignages des prisonnières, puique pour elle “l'imagination ferait moins bien”, elle dédicace son livre aux trois enfants français de Ravensbrück et à celle qui s'en est occupée.