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Capo di Muro et la Madonuccia
Depuis ce poste d’observation, le regard se perd dans le golfe entaillé de ses petites anses alors qu’au loin les nobles cimes élancées du massif du Rotondo invitent à chausser ses skis durant l’hiver.
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Cap déchiqueté qui pointe vers le large, Capo di Muro est un chemin de crêtes et de vieilles pierres qui ferme le golfe d’Ajaccio dans sa partie sud. Culminant en son point le plus haut à 170 mètres d’altitude, ses pentes vallonnées sont couvertes d’un maquis dense et luxuriant qui se jette dans la mer. Sur le versant nord, la péninsule est surmontée d’une superbe tour génoise édifiée à la fin du XVI e siècle qui est couronnée de mâchicoulis. Joliment restaurée, la construction défensive qu’il est possible de visiter est un témoin de la vie des torregiani, gardiens des tours et défenseurs de la Corse face aux invasions barbaresques.
Les tours sont bâties sur un modèle standard où l’on retrouve dans la partie basse une citerne d’eau, à l’étage une salle de garde équipée d’une cheminée et d’un four, ainsi que d’une terrasse sommitale depuis laquelle l’horizon était scruté. Depuis ce poste d’observation, le regard se perd dans le golfe entaillé de ses petites anses alors qu’au loin les nobles cimes élancées du massif du Rotondo invitent à chausser ses skis durant l’hiver. Autrefois propriété d’une grande famille qui en louait les terres, Capo di Muro était un grenier où on cultivait des céréales et où on élevait même des bêtes. À l’extrémité sud de ce site naturel, ouvrant sur le golfe du Valinco, on retrouve au beau milieu de chaos granitiques qui invitent à l’évasion la petite chapelle de la Madonuccia. D’une architecture épurée, elle est pourvue de trois murs et d’un toit abritant une statue de la Vierge. C’est ici que les habitants de la commune de Coti-Chiavari viennent en pèlerinage le lundi de Pâques pour célébrer Notre-Dame de la Miséricorde. Devenue Sainte Patronne de la ville d’Ajaccio, elle aurait aidé les Ajacciens à ce qu’une épidémie de peste ne se répande pas dans la Cité impériale au XVII e siècle.
Rédaction & Photographie : Sébastien Leroy