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L’architecture romane dans le Nebbiu
Terre de piété et de dévotion, la Corse est guidée par la religion chrétienne depuis des siècles. Dans le Nebbiu, cette ferveur spirituelle s’est matérialisée par un triptyque de lieux de culte qui ont en grande partie survécu aux affres du temps. Construites durant la Pax Pisana entre les XII e et XIII e siècles de notre ère, l’église Saint-Michel de Murato, la chapelle San Cesario de Rapale, et la chapelle San-Nicolao d’Asigliani dite « A Chiesa Nera », sont toutes trois d’architecture romane. Marqués par un style pisan, ces monuments singuliers présentent un joli jeu de polychromie qui est dû à l’emploi de pierres rectangulaires vertes et blanches ; les premières étant taillées dans de la serpentine et les secondes dans du calcaire. Érigée dans le village de Murato, l’église Saint-Michel est la mieux conservée et se distingue par son emplacement qui offre une vue dégagée sur le golfe de Saint-Florent.
Plus imposante que ses sœurs, son clocher repose sur deux colonnes cylindriques, faisant de ce monument un marqueur incontournable de la microrégion. Sur les différentes façades, des scènes bibliques sont sculptées dans les blocs de pierre et un grand nombre d’ornements sont observables. Ils semblent évoquer des valeurs simples et essentielles comme la justice, la loi, ou encore la religion.
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Sur les hauteurs de la commune de Rapale, à plus de 500 mètres d’altitude, est implantée la chapelle San Cesario. D’une architecture semblable, bien que plus modeste car dépourvue de clocher, elle est fortement délabrée. La toiture a disparu depuis de nombreuses décennies, emportant avec elle dans sa chute une partie des pierres. Plus au sud, sous la bienveillance du Monte Astu, la Chiesa Nera est le dernier édifice de l’ensemble. Depuis Pieve ou Murato, il faut emprunter les sentiers et gagner en altitude pour rejoindre cette chapelle noire. Bien qu’à l’état de ruine, une partie non négligeable de l’abside est encore debout tout comme le linteau sculpté de la façade ouest. En pénétrant dans ce qui reste de ce lieu mystique, un trou béant dans le sol laisse entrevoir la crypte qui ne semble pas vouloir disparaître.
Bien qu’à l’état de ruine, une partie non négligeable de l’abside est encore debout tout comme le linteau sculpté de la façade ouest.
Rédaction & Photographie : Sébastien Leroy