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2. Dialogue et communication
2. Dialogue et communication
Le monde agricole aujourd’hui est très différent du monde agricole du début du XXème siècle. Les villages ruraux étaient constitués majoritairement d’agriculteurs et la vie s’articulait autour des activités agricoles et de leur saisonnalité. Cette situation a complétement évolué avec la diminution du nombre d’agriculteurs dans les villages et l’arrivée de nouveaux habitants, qui peuvent avoir une vision de la nature et un rapport à la terre différents des agriculteurs. Cela peut engendrer des difficultés dans les relations entre les agriculteurs et leurs voisins, notamment dans les secteurs où les parcelles agricoles sont proches d’habitations. De plus, certaines nuisances associées aux activités agricoles comme la pollution des captages par des particules chimiques sont à l’origine de conflits entre les agriculteurs et les autres habitants des villages. Les changements récents du mode de travail (télétravail) liés au contexte sanitaire, conduisent des citadins à chercher à retrouver la quiétude des villages ruraux. Cette situation amène des incompréhensions sur les spécificités et les contraintes de l’agriculture et peut devenir source de tensions supplémentaires avec le monde agricole.
Dans ces situations, les collectivités locales peuvent jouer un rôle de médiatrices afin d’apaiser les tensions et trouver des solutions qui conviennent à tous.
Les agriculteurs en général et la nouvelle génération en particulier supportent mal la pression sociétale permanente qui se traduit par des critiques assez régulières dans les médias et parfois par des actes de violence verbale ou physique et des dégradations matérielles. L’adaptation des pratiques agricoles afin de réduire leurs impacts sur l’environnement et le voisinage est largement entamée. Cependant, elle ne se situe pas uniquement à l’échelle d’une exploitation agricole. Elle doit être plus globale pour respecter les divers équilibres environnementaux et économiques. Elle dépend des cycles culturaux et du climat et n’est pas forcément immédiate. De plus, comme pour toute autre activité, elle doit permettre une rémunération suffisante.
Les agriculteurs sont de plus en plus isolés et se développe une forme d’individualisme et de concurrence dans les territoires. Or il est nécessaire que les agriculteurs soient unis pour faire face aux filières. La complémentarité des agriculteurs du territoire peut leur permettre de s’unir afin de se développer ou d’améliorer leurs moyens de production, en formant par exemple des CUMA* ou des groupements d’agriculteurs pour l’alimentation de proximité. Il existe de grosses différences de situations financières entres les exploitations, en fonction de leur historique (notamment leur capacité d’adaptation au changement), du type de production ou de leur fonctionnement. Les exploitations agricoles du territoire sont de plus en plus fragiles économiquement, une situation que l’on observe depuis une dizaine d’années. Les agriculteurs en difficulté qui le demandent peuvent obtenir un soutien de la Chambre d’Agriculture et de l’Etat. Il est important d’inciter les agriculteurs à réagir avant d’être dans une situation économique trop compliquée. Les collectivités peuvent être un relai en communiquant auprès de ces agriculteurs et en les informant sur leurs moyens d’actions. Certaines sont également membres du comité de pilotage du dispositif REAGIR. REAGIR est un dispositif animé par la Chambre d’agriculture et mobilisant de nombreux partenaires d’accompagnement des agriculteurs qui font face à des difficultés financières, familiales, administratives, juridiques et de santé.
Afin de lutter contre l’isolement des agriculteurs en milieu rural et de redynamiser les secteurs en déprise agricole, les collectivités locales peuvent mettre en place des actions de concertation territoriale, dont l’objectif est de faire émerger des projets structurants et dynamisants sur un territoire défini. Il est ainsi possible de mobiliser le monde agricole et la société civile autour de projets de territoires et de faciliter le dialogue, la compréhension et l’intégration de chacun.
SCoT du Grand Auxerrois / diagnostic agricole / version projet mars 2022 168
Pérenniser les exploitations agricoles en favorisant l’installation et la transmission dans un contexte de vieillissement de la population agricole
Un cadre de vie agréable
Une alimentation saine et locale
« Le PETR doit être facilitateur » « Utiliser les moyens existants pour du portage de foncier » « Nous ne voulons pas d’une agriculture détenue par des grands groupes absents du territoire »
PAROLES D’ÉLUS :
ENJEUX pour le Territoire :
Favoriser le renouvellement des générations en créant un environnement favorable à l’installation de jeunes agriculteurs
• Participer à l’accompagnement des jeunes agriculteurs, notamment hors cadre familial, à avoir accès au foncier agricole • S’assurer du dynamisme des filières agricoles afin d’assurer un revenu aux agriculteurs • Proposer un territoire attractif : opportunités d’emploi, établissements scolaires et de soin, commerces, réseau internet Communiquer auprès des agriculteurs sur l’intérêt de transmettre leurs exploitations à de jeunes agriculteurs
Avoir un rôle de médiation entre les agriculteurs et les citoyens du territoire afin de limiter les conflits
SCoT du Grand Auxerrois / diagnostic agricole / version projet mars 2022 169