Région économie EuroAirport Le retour de Ryanair Ryanair, la compagnie irlandaise à bas prix, va rouvrir la route de Dublin à l’EuroAirport. Des vols sur LondresStansted sont programmés pour l’été. Surprise à l’EuroAirport : quatre ans après son départ fracassant, le numéro 1 du « low cost » en Europe a annoncé sur son site internet le retour à Bâle-Mulhouse. À compter du 1er avril 2014, Ryanair desservira à nouveau Dublin, le siège de la compagnie, à raison de trois vols par semaine avec un Boeing 737-800 de 189 places, à partir de 29,99 € par trajet.
« Pas de traitement spécial » R y a n a i r s’ é t a i t r e t i r é d e l’EuroAirport, en décembre 2009, en raison du refus de la direction de baisser les taxes passagers que la compagnie irlandaise estimait « trop élevées ». À l’époque, Ryanair assurait 18 vols par semaine vers Dublin, Alicante, Cagliari, Londres-Stanst e d , Ma r s e i l l e , Po r t o e t Stockholm-Skavsta. Son départ avait provoqué la perte de 250 000 passagers par an et de 250 emplois. « Ryanair ne bénéficie pas d’un traitement spécial et devra payer les mêmes taxes que les autres compagnies », assure la direction de l’EuroAirport.
Un Boeing 737 aux couleurs de Ryanair à l’EuroAirport.
Selon Michael O’Leary, le tonitruant patron de Ryanair cité dans le communiqué, l’ouverture de cette nouvelle ligne, qui interviendra avec huit autres destinations européennes au départ de Dublin, a été décidée suite à l’abandon par le gouvernement irlandais d’une taxe de 3 € par passager. En représailles à cette taxe, instaurée en 2011, il avait délocalisé huit avions de sa base de Dublin. Ryanair envisage de lancer d’autres lignes à l’EuroAirport, notamment une liaison vers Lon-
Archives Thierry Gachon
dres-Stansted, le seul aéroport londonien non desservi actuellement depuis Bâle-Mulhouse. Compagnie volatile, Ryanair est revenu en avril dernier à Strasbourg, où elle opère des vols vers Londres-Stansted et Porto. Elle avait quitté Strasbourg en 1993, en raison de l’arrêt des subventions suite à un recours en justice engagé par Air France. Après avoir longtemps nargué les compagnies traditionnelles avec ses brillants résultats, Ryanair est confronté à une baisse de son bénéfice. Elle a lancé, début no-
vembre, un deuxième avertissement sur résultat en deux mois. Le patron de la compagnie a annoncé une « pause de la croissance » en attendant la livraison, à partir de septembre prochain, des 174 nouveaux avions commandés à Boeing. L’EuroAirport, où easyJet, la grande rivale de Ryanair, assure 54 % du trafic, continue d’afficher une croissance à deux chiffres (+10,5% en octobre). Le trafic devrait s’élever à 5,9 millions de passagers fin 2013. Adrien Dentz
SAMEDI 16 NOVEMBRE 2013 41
Conseil régional 16 M€ pour la restructuration du lycée Bartholdi « La Région Alsace continue d’investir dans les lycées », a assuré son président, Philippe Richert, hier à l’issue de la commission permanente. À preuve, les 16 M€ pour le début des travaux de restructuration du lycée Bartholdi de Colmar, datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Le coût total du projet s’élève à 21 M€. Au chapitre économique, après avoir proposé un soutien à l’entreprise Virtuose (lire en page 40), Philippe Richert a fait voter deux aides exceptionnelles de 100 000 €. L’une à l’entreprise DBK de Wissembourg qui va investir 2,4 M€ et créer une vingtaine d’emplois, et l’autre à Blue Paper à Strasbourg qui a engagé un programme de près de 100 M€ sur le site UPM Stracel et a créé 130 emplois. La Région attribue également 44 564 € à Polyvlies France à Cernay, spécialiste des textiles non-tissés. En tout, 1 M€ d’aides régionales a été attribué à 75 entreprises, créant directement 198 emplois. Évoquant le Mois de l’économie sociale et solidaire, Catherine Zuber, en charge de ce secteur, a souligné son importance en Alsace, avec notamment 70 000 salariés, plus de 200 000 bénévoles et 4 200 associations, sans compter les structures d’insertion, fondations, coopératives et autres mutuelles. « C’est une économie florissante, optimiste, en croissance », s’est félicité Catherine Zuber, en insistant sur les actions portées par le conseil régional.
Ainsi d’une matinée d’échanges sur « les compétences des bénévoles », le 5 décembre, à la Maison de la Région. Par ailleurs, le site www.zigetzag.info, dédié aux achats responsables en Alsace, sera mis en ligne mardi prochain, « pour mettre en relation consommateurs et producteurs locaux ».
10 % des travaux effectués Philippe Richert a aussi rappelé la réunion des responsables des huit grandes collectivités alsacienne, ce matin à Sélestat. Il sera question des projets routiers – pour 110 M€ – que les élus veulent inscrire dans le contrat de plan Etat-Région 2014-2020. Par ailleurs, 130 M€ sont prévus pour le ferroviaire… « La liaison TGV avec l’EuroAirport y figurera, mais nous attendons les contributions des Allemands et des Suisses », a relevé le président Richert. Dans le contrat en cours, « 237 M€ de travaux routiers étaient prévus, mais seulement 23 M€ ont été utilisés. » Et de pointer « l’organisation pas très efficace de l’État… » Le rapport sur le grand contournement de Strasbourg n’a pas été rendu public. Il serait rebaptisé « prolongement de l’A4… » Les élus régionaux ont débloqué une aide de 30 000 € pour les Philippines, à travers la Croix-Rouge. En signe de solidarité. Y. B.
Stocamine Trois mois de débat Innovation Fondis et Rector pour décider de l’avenir du site Lesage primés par l’INPI Site internet, réunions publiques, diffusion de documents d’information résumant tous les avis… La phase de concertation a officiellement été lancée hier.
15 novembre-15 février. C’est un processus de concertation de trois mois qui a été lancé hier par Henri Watissée, Alain Dorison et Alain Rollet. Le premier est le garant de la concertation nommé par la Commission nationale du débat public ; le deuxième est membre du Conseil général de l’environnement chargé « d’éclairer » le ministre à l’issue de la phase de concertation ; le troisième, enfin, préside Stocamine et devra, à ce titre, mener la procédure de fermeture du site. Concrètement, les trois prochains mois vont être l’occasion de recueillir tous les avis sur le devenir des 44 000 tonnes de déchets enfouis à Wittelsheim. Pour cela, un site internet a été ouvert (www.concertation-stocamine.fr). Il recense la procédure en cours, présente les études menées depuis l’incendie survenu dans le bloc 15 en septembre 2002 et offre en téléchargement un document de concertation de 44 pages. Il permet aussi de s’exprimer sur les cinq scénarios envisagés, du déstockage partiel (4 740 tonnes) avec enfouissement définitif, au déstockage total (sauf le bloc 15) demandé par de nombreux élus et le Collectif Destocamine regroupant des associations et des syndicats. À chaque fois, sont présentés le coût estimé, la durée probable des travaux… Lesquels débuteront, pour le déstockage des produits mercuriels, dès le prin-
L’Institut national de la propriété industrielle a récompensé, hier à Strasbourg, deux entreprises haut-rhinoises et un laboratoire strasbourgeois.
Henri Watissée, garant du débat public ouvert hier, entouré d’Alain Dorison, chargé « d’éclairer » le ministre, et d’Alain Rollet, PDG de Stocamine. Photo Darek Szuster
temps prochain. « Mais cela n’empêche nullement, ensuite, d’aller plus loin », insiste Alain Dorison.
25 000 foyers du Bassin potassique Dès lundi, dans le cadre de cette concertation, un document d’information de huit pages sera diffusé dans les boites aux lettres des 25 000 foyers des onze communes du Bassin potassique. Une page y est consacrée à l’expression des citoyens au moyen d’une lettre T exonérant l’expéditeur de l’affranchissement. « Par ailleurs, les groupes constitués, que ce soit des institutions, des associations ou des collectifs pourront rédiger un ‘’cahier d’acteurs’’, contribution libre et volontaire réalisée selon un format éditorial strict de quatre pages », indique Henri Watissée. Il ajoute : « La prise en charge technique et financière de la publication est assurée par Stocamine. » L’entreprise sera aussi chargée d’apporter les réponses écrites aux questions mais « après validation par le garant », souligne
encore Henri Watissée. Trois réunions publiques (le 17 décembre à 20 h à Wittelsheim, le 6 janvier à 20 h à Wittenheim et le 29 janvier à 19 h à Ensisheim) sont également prévues. « Si l’État ouvre la concertation, c’est qu’il n’est pas arc-bouté sur le scénario n° 1 », a répété, hier, Alain Dorison, pour qui « la mise en œuvre de la première phase de déstockage va aussi permettre de mieux appréhender le dossier en tenant compte de trois contraintes : la sécurité des travailleurs, la protection de l’environnement et le respect du coût pour la collectivité. » À l’issue de ces trois mois de débat, Henri Watissée rédigera un rapport sur la manière dont a été menée la concertation. Alain Dorison fera de même pour « éclairer » le ministre de l’Écologie sur le meilleur scénario de fermeture. Tandis que les premiers travaux de déstockage débuteront, le gouvernement devra, lui, enfin prendre une décision définitive sur le devenir des déchets. L. B.
« Nous avons choisi de récompenser deux entreprises, Rector Lesage et Fondis, et une unité de recherche, Icube, qui ont su valoriser leur innovation pour se développer en utilisant la propriété industrielle comme outil au service de leurs performances », soulignait, hier à Schiltigheim, Martine Clémente, la directrice de l’appui aux entreprises et à la recherche de l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle. Rémi Lesage, le PDG de l’entreprise du même nom, a rappelé l’histoire de la société qui fête cette année ses 60 ans d’existence. Elle puise son origine dans la fabrique de tuiles et de briques ouverte à Mulhouse en 1897. « Nous nous sommes lancés dans le béton en 1960 en prenant une licence Rector pour l’Est de la France », rappelle son président. L’activité terre cuite est vendue à un groupe suisse en 1976 et la firme haut-rhinoise rachète petit à petit l’ensemble des établissements qui détenaient des brevets Lesage, pour finalement racheter le brevet lui-même en 1993.
Rector : douze usines en France « Nous réalisons aujourd’hui 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en France où nous avons douze usines, dont deux en Alsace, à Mulhouse et à Weyersheim. S’y ajoute une activité planchers, Durandal à Achenheim », poursuit son président. Le groupe, qui réalise au total 180 millions d’euros de chiffre
De gauche à droite: Philippe Borne, délégué régional de l’INPI, le PDG de Fondis, Gaby-Yves Bald, le PDG de Rector Lesage, Rémi Lesage, et son directeur général, Pierre Laplante, lors de la remise des trophées à Schiltigheim. Dominique Gutekunst
d’affaires, possède également une usine en Belgique en Pologne : « Nous produisons pour les marchés des deux pays ; il ne s’agit pas de délocalisation », souligne-til. Le second lauréat du trophée Innovation Alsace 2013, Fondis, avait déjà obtenu un tel prix en 2006 et avait même été couronné, cette année-là, par un trophée national. Son président, Gaby-Yves Bald, avait repris, en 2003 – une entreprise qui fête cette année ses 35 ans d’existence – avec la volonté affichée d’innover.
Fondis : trois métiers « Nous exerçons trois métiers. Notre activité historique, le bois, avec la production de foyers, d’inserts et de poêles. Il y a 20 ans, nous nous sommes lancés dans la production de caves à vin. Nous sommes également présents dans les radiateurs électriques à inertie depuis une quinzaine d’années », détaille-t-il. Fondis tire 95 % de son chiffre d’affaires (8 millions d’euros, +7 %) de la rénovation. L’entreprise, implantée à Vieux-Thann, est récompensé pour ses nombreux dessins et modèles. Enfin, l’INPI, comme chaque année, salue le travail d’innovation d’un laboratoire, en l’occurrence l’Icube. « Nous étions trois person-
nes, en 1999 ; nous sommes plus de 40 aujourd’hui, spécialisés dans la chirurgie robotisée », explique son directeur, Michel de Mathelin.
Au sein de l’hôpital Pour mieux accompagner les chirurgiens, ce laboratoire – qui appartient au CNRS, à l’école d’ingénieurs Insa et à l’Université de Strasbourg – s’est implanté au sein de l’hôpital de Strasbourg. « Nous intervenons dans trois domaines : la chirurgie sans cicatrice visible, la radiologie interventionnelle pratiquée durant le scanner ou l’IRM, et la stimulation magnétique transcrânienne. Cette dernière permet de traiter des dépressions sévères qui résistent aux médicaments », détaille Michel de Mathelin. Avant la remise des trophées aux trois lauréats Martine Clémente a présenté le nouveau délégué régional, actuellement en poste en Bourgogne, Philippe Borne, qui prendra progressivement la direction de l’antenne alsacienne. Elle a également signé une convention de partenariat avec Alsace Innovation. Le directeur de cette dernière, Jean-François Jacquemin a expliqué les missions d’accompagnement de son entité auprès des PME alsaciennes dans leur démarche d’innovation. Alvezio Buonasorte