RÉGION
17 POLITIQUE Elections européennes
VITICULTURE Une nouvelle équipe à la tête du CIVA
Catherine Trautmann tête de liste PS pour le grand Est
Le vignoble avant tout
Comme en 2009, l’eurodéputée Catherine Trautmann mènera la liste PS dans la grande circonscription européenne de l’Est, qui regroupe cinq régions (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine). Hier après-midi, les élus PS strasbourgeois présents sur les réseaux sociaux l’ont fait savoir sur leurs profils Facebook et leurs comptes Twitter : Catherine Trautmann sera bien la tête de liste du PS aux élections européennes qui se tiendront le dimanche 25 mai 2014 en métropole (le samedi 24 pour une partie des territoires d’Outremer). Il faut dire qu’après sa défaite aux municipales de 2001, l’exmaire de Strasbourg avait traversé un petit désert. En 2004, si elle fut bien sûr la liste des Européennes, c’était dans une position (la 4e) qui n’était pas nécessairement éligible. Les bons résultats du PS lui avaient permis de retrouver un siège d’eurodéputée qu’elle avait occupé entre 1989 et 1997. Depuis, Catherine Trautmann avait mené la liste PS en 2009. Elle est aujourd’hui présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, membre titulaire de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, membre suppléante de la commission des budgets. Jointe hier par téléphone, Catherine Trautmann s’est réjouie de la « confiance renouvelée » de ses camarades socialistes. Une récompense du travail important qu’elle a réalisé « pour l’influence française au Parlement européen ». Simple conseillère municipale de Strasbourg, mais vice-présidente de la communauté urbaine (CUS)
La nouvelle direction du Comité interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA) est censée marquer le retour à l’apaisement après des tensions au sein de la production (DNA du 29 juin).
L Catherine Trautmann.
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DNA – LAURENT RÉA
notamment chargée du développement économique, des relations avec l’université et présidente du Port autonome, Mme Trautmann (tout comme son homologue alsacien UMP Joseph Daul) continuera à mener la bataille en faveur du siège strasbourgeois du Parlement. Quant à l’engagement aux municipales de mars prochain, l’eurodéputée se dit « flexible ». « Il faut savoir partager les responsabilités, on ne peut pas non plus tout cumuler… Mais je peux envisager d’y avoir une place, car je reste attendue par de nombreux Strasbourgeois… », lâche Catherine Trautmann. DENIS TRICARD Q Les 9 premiers de la liste PS dans
la circonscription Est : 1) Catherine Trautmann 2) Pierre Pribetich 3) Sophie Radreau (Doubs) 4) Jérôme Durain (Saône-et-Loire) 5) Annie Flores (Ardennes) 6) Nicolas Marandon (Marne) 7) Catherine Hoffarth (Haut-Rhin) 8) JeanFrançois Thomas (Meuse) 9) Myriam Elyassa (Doubs). Q On notera que l’eurodéputé
sortant Liêm Hoang-Ngoc n’a pas été reconduit sur la liste. Celle-ci sera complétée avant le 7 décembre.
STRASBOURG Mobilité
Le rapport sur l’accessibilité de Strasbourg toujours pas publié Le rapport sur l’accessibilité de Strasbourg, appelé trivialement rapport GCO, serait semble-t-il sur le bureau du ministre délégué en charge des transports depuis plusieurs jours. Aucune des collectivités concernées n’en a été pour l’heure destinataire, qu’il s’agisse de la Région, du conseil général du Bas-Rhin ou des communes de la communauté urbaine de Strasbourg. Ce rapport, réalisé par deux hauts fonctionnaires, a été commandé par le ministère des transports en décembre dernier suite à l’interruption de la procédure d’attribution de la concession du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). Aucun élément n’a pour l’instant fuité quant à ses conclusions. Selon des rumeurs persistantes, le rapport, contenant notamment des comptages routiers et des études réactualisés, ne remettrait pas en cause le projet de GCO, voire même le préconiserait à
travers l’analyse des points forts et des points faibles de différents scénarios de désengorgement de Strasbourg. Les deux experts, issus du conseil général de l’environnement et du développement durable, sont venus à plusieurs reprises à Strasbourg ce printemps et ont rencontré de nombreux acteurs du débat dans le cadre de leur mission. Un rapport d’audit de 2003 du même organisme avait classé le GCO dans la catégorie des projets prioritaires. En cas d’absence de position tranchée des experts, il est probable que le rapport suscitera une violente bataille d’interprétation entre pro et anti GCO, à quelques mois des élections municipales. Ce n’est donc pas un hasard si le ministère prend le temps d’étudier les modalités selon lesquelles ce rapport à grande portée politique sera diffusé. Une question de jours semble-t-il. OLIVIER CLAUDON
BÂLE-SAINT-LOUIS
Feu vert pour le tram Les élus de la communauté de communes des Trois Frontières ont accepté, mercredi soir, l’avant-projet du prolongement de la ligne 3 du tramway de Bâle à Saint-Louis. L’enveloppe budgétaire s’élève à 33 195 000 € HT. Le coût prévisionnel des travaux autorise maintenant les élus français à envisager la réalisation d’un nouveau parking de 300 places à proximité de la gare de Saint-Louis. Le tracé de la ligne, orientée nordsud, a été déterminé dans l’obRTE 03
Q DIMANCHE17NOVEMBRE2013
jectif de rallier la gare de SaintLouis en desservant des espaces résidentiels, des équipements publics et commerciaux ainsi que des zones en devenir. En territoire français, le prolongement du tram bâlois comportera quatre stations. La longueur totale de l’infrastructure est de 3,4 km dont 2,6 km en France et 0,8 km en Suisse. Le calendrier du chantier prévoit une mise en service du Tram 3 jusqu’à la gare de Saint-Louis, d’ici décembre 2017.
e 31 octobre, quatre nouveaux ont fait leur entrée au conseil de direction du CIVA : Arnaud Baur, d’Eguisheim, et Pierre Bernhard, de Châtenois, au titre du Syndicat des vignerons indépendants (Synvira), Jérôme Bauer, président de l’Association des viticulteurs d’Alsace (AVA), et Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim, pour la coopération.
Faire avancer les grands dossiers viticoles Le changement ne s’est pas fait sans heurts. Rémy Gresser et Éliane Ginglinger, les deux candidats que le Synvira avait adoubés le 14 mai, sont restés sur le carreau. Le premier, président sortant du Civa, avait tenu au mois de juin un discours très critique sur la gestion l’AVA, qu’on ne lui a pas pardonné. La seconde avait été écartée de la présidence du Synvira la veille (le 30) par son comité directeur. Les trois vice-présidents du syndicat -Pierre Bernhard, Philippe Blanck et Jean-Daniel Heringont été chargés d’assurer « la transition » jusqu’à la prochaine assemblée générale et de remplacer la présidente « dans toutes ses fonctions, tous ses mandats, toutes ses responsabilités, y compris financières et juridiques, avec effet immédiat ». Un désaveu cinglant pour Éliane Ginglinger qui dénonce « une ingérence » de l’AVA et s’apprête à contester au tribunal administratif «la légalité de
À la Maison des vins d’Alsace à Colmar, l’AVA et le CIVA cohabitent sous le même toit. PHOTO DNA – LAURENT HABERSETZER
la réunion du comité directeur» qui l’a débarquée. Pour Pierre Bernhard, porte -parole de l’équipe de transition, la décision ne s’inscrit pas dans une logique personnelle. « Le syndicat devait renouveler sa présidence au printemps 2014. On a juste avancé le calendrier. » Mais il admet à demi-mot, qu’il y a eu des « désaccords » à propos des relations du Synvira avec ses partenaires. « Il était important », plaide-t-il, «de renouer le dialogue avec l’AVA pour faire avancer des dossiers importants comme les dégustations d’agrément, la hiérarchisation des vins, le pouvoir d’achat de nos vignerons mis à mal par la baisse des prix du vrac… L’idée, c’est qu’on puisse travailler les uns avec les autres pour l’avenir, même si l’on n’a pas forcément les mêmes intérêts en termes de marchés. » Visiblement sur la même lon-
gueur d’onde, le président de l’AVA parle du retour à « une ambiance apaisée ». « Il faut se mettre au travail ensemble dans la production pour définir un axe politique commun au niveau de l’interprofession, même si entre une coopérative qui vend 10 millions de bouteilles et un producteur qui en vend 50 000, les intérêts ne sont pas les mêmes », exhorte Jérôme Bauer.
La communication, et le reste ? Alors que la future loi Avenir agricole prévoit une réforme des interprofessions, il évoque les enjeux de celle-ci en Alsace. « L’AVA a toujours été très attachée au CIVA. Mais celui-ci a évolué pour devenir une force en matière de communication. Le CIVA doit aussi être un lieu où l’on discute de l’économie du vignoble. Et ce rôle-là a ten-
dance à être occulté. On le voit avec la commission paritaire pour le prix des raisins et du vrac. » Le porte-parole de la production pointe aussi des dysfonctionnements dans la politique de communication : « C’est à l’interprofession de communiquer sur les vins que nous produisons, et pas à nos vins de s’adapter à la communication. » Côté Synvira, une nouvelle réunion du comité directeur est prévue mardi prochain Elle pourrait fixer la date de l’assemblée générale pour le renouvellement de la présidence. « Ce ne sera pas forcément un des vice-présidents », estime Pierre Bernhard. Si l’accord trouvé fin octobre a permis « d’apporter du sang neuf » au CIVA comme il le dit, on note qu’aucune femme ne figure dans la nouvelle équipe de direction. I.N.
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RELIGION Union des églises protestantes d’Alsace lorraine
« Il faut arrêter de reculer » Premier président des églises protestantes d’Alsace et de Moselle unifiées en 2006, Jean-François Collange est revenu hier lors de l’assemblée de l’UEPAL, sur l’histoire d’une union qui a contribué à sauver le statut local des religions concordataires. DE LA « SOURDE INQUIÉTUDE »
qu’il dit avoir éprouvée en 2003 quand il a été élu pour succéder à Marc Lienhard * à la présidence de l’ECAAL (Eglise de la confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine, luthérienne), Jean-François Collange est passé à « la confiance active ». C’est qu’entre-temps est intervenue l’union avec l’Eglise réformée d’Alsace Lorraine (ERAL, calviniste), une mutation qui, en faisant parler les protestants d’une seule voix, les a rendus plus audibles et plus forts.
Garder le cap dans un monde en mutation « Si nous n’avions pas été unis, nous n’aurions pas eu cette réactivité et cette forte détermination aux côtés de nos frères catholiques et juifs. Et l’arrêt du Conseil constitutionnel sur le statut concordataire de nos religions aurait peut-être été moins favorable », analyse-t-il
On sait déjà que Christian Albecker succédera à Jean-François Collange à la présidence de l’église luthérienne (notre photo). Mais qui sera désigné président de l’UEPAL l’année prochaine ? Ce pourrait aussi être Christian Krieger, président de l’église réformée. PHOTO DNA – MICHEL FRISON en rappelant la question prioritaire de constitutionnalité qui avait, il y a moins d’un an, remis très sérieusement le statut local en cause. L’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) à la tête de laquelle il a été élu président en juin 2006, a été l’illustration d’une adaptation réussie aux profondes mutations en marche. Et hier, lors de sa dernière assemblée de l’UEPAL en tant que président, Jean-François Collange est revenu sur les sentiments qui ont inspiré depuis dix ans son ac-
tion au service de la communauté protestante : « Il faut tenir et croire […] Croire, c’est faire preuve de courage de vivre. » Il en appelle même à un sursaut d’estime de soi, en parlant du soi collectif propre à une communauté. « Nous ne sommes pas sans cesse destinés à perdre du terrain. Il faut arrêter de reculer. » Dans la foulée de ces exhortations, l’assemblée de l’UEPAL a fait le point sur les débats en cours sur des questions sociétales. Ainsi, l’opportunité ou non de bénir les couples mariés de
même sexe sera discutée au début de l’année prochaine dans tous les lieux d’églises sur la base d’un document en cours d’élaboration par un groupe de travail. Il a été tout particulièrement demandé aux rédacteurs de présenter un argumentaire clair et pédagogique pour permettre une réflexion apaisée sur un sujet difficile. Les débats sont prévus tout au long du 1er trimestre 2014 pour une décision de principe lors de la prochaine assemblée de l’UEPAL, le 28 juin prochain. Lors de cette même réunion, la cinquantaine de membres de l’assemblée de l’union devront également prendre une position officielle sur la fin de vie, dont le suicide assisté. En attendant et de manière moins polémique, les protestants sont appelés à donner leur avis sur le nouveau règlement général de leur église. Après l’union, il a fallu adopter un «vivre ensemble» commun et unique, consultable jusqu’au 31 janvier sur le site internet de l’UEPAL (volet acteurs d’église, onglet vivre en église). SIMONE WEHRUNG
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Q * Marc Lienhard a par ailleurs
été décoré hier des insignes de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur par Philippe Richert, président de la Région Alsace.