POLITIQUE
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CONSOMMATION Les « Territoires du commerce équitable »
ÉLECTIONS MUNICIPALES MoDem Alsace
La singularité du « pluriel » Alors que les candidats du MoDem aux municipales ont présenté hier leur projet respectif aux militants du parti, le président régional Thomas Rémond défend un « pluralisme politique » contre les « sectarismes » et les « logiques d’appareil ». Les candidats du MoDem aux élections municipales ont présenté hier après-midi, à Rhinau, leur projet respectif aux adhérents du parti. Mais ce n’est qu’à la fin du mois que le conseil régional du Mouvement démocrate émettra un avis sur les candidats, avis consultatif qui sera ensuite transmis au bureau exécutif puis au conseil national qui devrait donner les investitures en décembre. Les instances nationales devront notamment départager Tristan Denéchaud, conseiller municipal d’opposition de Colmar qui s’est allié à Bertrand Burger, et Odile Uhlrich-Mallet, adjointe au maire sortante qui se représente avec Gilbert Meyer. Mais aussi avaliser ou non l’alliance du MoDem avec la liste socialiste et écologiste de Pierre Freyburger à Mulhouse ; le partenariat d’Anne Meunier (MoDem) avec le socialiste Raphaël Nisand à Schiltigheim et clarifier la position du Mouvement démocrate à Strasbourg. Thomas Rémond plaide pour le cas par cas, quitte à s’allier avec
le centre gauche ici et le centre droit là. Et défend par-dessus tout le « pluralisme politique, basé sur des hommes et des projets locaux » contre les « sectarismes » et les « logiques d’appareil ». « Si L’Alternative doit être la réponse entre deux blocs, et qu’en fin de compte ça finit toujours à l’UMP, ce n’est plus une alternative », tranche-til en balayant d’un revers de la main l’incohérence et l’opportunisme supposés du Mouvement démocrate. « L’éparpillement est ailleurs… À Mulhouse, l’UMP est divisée entre Jean Rottner et Arlette Grosskost. À Colmar, l’UMP a investi Gilbert Meyer contre l’avis des militants locaux », observe Thomas Rémond qui en revient à l’acte fondateur de L’Alternative. Celui-ci « considère que le pays a besoin d’une large majorité réformiste, allant non seulement de la droite républicaine au centre mais jusqu’aux sensibilités écologistes et sociales-démocrates. » Ce « pluriel » revendiqué déplaît à une partie de l’UDI qui revendique un ancrage unilatéral avec la droite républicaine et le centre droit. La naissance de L’Alternative ne va pas simplifier les choses. « L’alibi d’une place dans une liste pour avoir l’étiquette MoDem, ce n’est pas mon truc », prévient Thomas Rémond, qui a l’oreille de François Bayrou. FRANCK BUCHY
Q DIMANCHE17NOVEMBRE2013
Des collectivités d’un bon commerce Colecosol – qui promeut lecommerce équitable en Alsace – relance une campagne pour engager les collectivités territoriales à en devenir de vraies actrices.
«L’
enjeu, c’est de convaincre des collectivités alsaciennes d’entrer dans cette démarche ». André Schwartz, ancien président de Colecosol (aujourd’hui présidé par Francis Kern), croit beaucoup à ces « Territoires du commerce équitable » (TdCE) qu’il espère multiplier. « La démarche est née au Royaume-Uni : la première Fairtrade town a été lancée à Garstang, dans le L ancashire, en mai 2000 ». L’idée est simple : la collectivité s’engage à une palette d’actions en faveur du commerce équitable, et se soumet à l’évaluation régulière d’un comité ad hoc. En contrepartie, elle se voit décerner un label. En France, le premier jury national a attribué les 14 premiers titres « TdCE » en 2009. Depuis, l’effectif a atteint les 42 collectivités, dont cinq régions et trois départements.
Les territoires s’engagent à cinq types d’action : une délibération officielle de la collectivité pour l’achat de produits équitables, la contribution à augmenter l’offre de produits sur la commune, une invitation à stimuler les entreprises et organismes présents dans la commune pour qu’ils s’y mettent aussi, des actions de communication et de sensibilisation, enfin la création d’un « conseil local pour le commerce équitable ».
« Nous avons noué des contacts avec d’autres collectivités, notamment les plus grandes, par exemple la Région Alsace et la communauté urbaine de Strasbourg ». Celles-ci, et bien d’autres, seront les invitées de la journée TdCE qu’organise Colecosol vendredi 29 novembre à Strasbourg. Parmi les intervenants, des élus alsaciens et lorrains témoigneront. On n’oubliera pas les aspects techniques et juridiques. « Gaëlle Gifard, chef de projet TdCE à la Plateforme pour le commerce équitable, parlera notamment des achats publics et des appels d’offres », souligne Jennifer Fritz, chargée de mission de Colecosol. Dans le même temps, Colecosol lance une page Facebook et une campagne grand public pour sensibiliser le citoyen-électeur à la démarche TdCE. Des bulletins « Oui », de type référendaire, sont proposés comme des formulaires d’engagement à renvoyer à Colecosol. « Si de nombreux citoyens souhaitent que leur commune devienne un TdCE, cela peut y contribuer », note André Schwartz. « Et cela fait un vivier où puiser des membres pour le comité local le cas échéant ». JACQUES FORTIER
Une journée TdCE le 29 novembre « Il n’y a pas d’objectifs chiffrés, ni de pourcentage à atteindre, c’est la progression qu’on juge », précise André Schwartz. En Alsace, les TdCE sont trois : Ungersheim et Saâles depuis 2011, Saverne depuis 2012.
QUELQUES EXEMPLES ALSACIENS
Thomas Rémond, président du MoDem Alsace.
PHOTO DNA
Ungersheim : la commune organise un festival éco-équitable (ce weekend), a prévu les produits du commerce équitable pour sa restauration scolaire et prévoit d’acheter des vêtements de travail du commerce équitable pour son service technique. Saâles : son marché de montagne fait place à la promotion du commerce équitable, café et chocolat à la mairie en sont issus, le centre communal d’action sociale sert des produits équitables au repas des anciens. Saverne : un petit-déjeuner « commerce équitable » a été organisé, les manifestations de la ville feront place à ses produits.
R
Q Contact et renseignements :
En commerce équitable, il n’y a pas que le chocolat… PHOTO ARCHIVES DNA
Colecosol, espace Nord-Sud, 17, rue de Boston, Strasbourg (03-80-74-3825/contact@colecosol.fr).
ÉLUS Semaine parlementaire
Antibiotiques, radios, gazole noir et blanc Vétérinaires
Radios associatives
Transports
PATRICK HETZEL (député UMP, Bas-
LAURENT FURST (député UMP, Bas-
ROLAND RIES (sénateur PS, Bas-
Rhin) s’inquiète du projet d’interdire aux vétérinaires de délivrer certains antibiotiques. Cette disposition de l’avant-projet de loi d’avenir agricole est, à ses yeux, « une atteinte aux prérogatives des vétérinaires ». Même si elle est « limitée aujourd’hui aux seuls antibiotiques dits « critiques », elle ouvre assurément la voie à une interdiction beaucoup plus large de leur capacité à délivrer à terme des médicaments pour les animaux par des décisions arbitraires ».
Rhin) s’inquiète de l’avenir des radios associatives actuellement aidées par le fonds de soutien à l’expression radiophonique. Ce fonds est bloqué depuis 2010, rappelle le parlementaire, et « une baisse de cette dotation […] est évoquée ». Laurent Furst demande que le gouvernement lève ce gel budgétaire, le secteur employant 2 800 personnes en France.
Rhin), en commission du Développement durable, est intervenu sur le budget 2014 des Transports. « J’estime que notre devoir est d’interpeller sérieusement le gouvernement », a expliqué le maire de Strasbourg, qui a cependant proposé un vote globalement favorable. Parmi ses soucis : l’écotaxe, dont la suspension pose problème à l’agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), et la hausse de la TVA sur les transports de voyageurs.
PROPOS DE… Antoine Herth Député UMP, Bas-Rhin
« En deux ans, votre budget s’est érodé de 13,5 %. Vous êtes donc le bon élève de la rigueur budgétaire, mais cela n’émeut visiblement personne. Les agriculteurs français sont bien patients, alors que bon nombre de nos concitoyens n’accepteraient même pas l’idée d’un début de commencement de baisse d’un budget de l’État qui les concernerait. Mais il est vrai que les paysans sont plus préoccupés par l’écotaxe poids lourds, par l’effondrement de pans entier du secteur agroalimentaire, par la persistance d’écarts importants de compétitivité au sein même de l’Union européenne et par l’absence de réel choc de simplification que par le fonctionnement de leur ministère de tutelle. » (Au ministre de l’Agriculture, lors de la discussion de son budget à l’Assemblée, dans la nuit de mercredi à jeudi). RTE 05
Europe de la Défense Lors de l’examen du projet de loi de programmation militaire pour les années 2014 à 2019 en commission de la Défense, FRANCIS HILLMEYER (député UDI, Haut-Rhin) a fait adopter à l’unanimité un amendement prévoyant que « les initiatives en faveur de l’Europe de la Défense soient inscrites parmi les orientations de la politique de défense française pour les six prochaines années ».
Directive « Nitrates » JEAN-LUC REITZER (député UMP,
Haut-Rhin) a interpellé le ministre de l’Agriculture sur la directive Nitrates qui se révèle « particulièrement inadaptée aux contraintes climatiques de certaines régions et impose à nos éleveurs des mises aux normes coûteuses ». Notamment pour les « agriculteurs alsaciens qui considèrent que l’application stricte » des arrêtés risque de sonner le glas de la filière d’élevage de notre région ». Stéphane Le Foll lui a répondu avoir « modifié l’arrêté, après en avoir discuté avec Joseph Daul ». Le gouvernement français va présenter à la Commission un cadre et un calendrier des plans d’épandage « en plaidant pour
Le député Claude Sturni plaide la cause des radios associatives. PHOTO ARCHIVES DNA
cette partie laissée au jugement du préfet ». « Voilà qui devrait favoriser le maintien de l’élevage dans la région Alsace », a conclu Le Foll.
Rythmes scolaires JEAN-LOUIS CHRIST (député UMP,
Haut-Rhin) a cosigné avec son collègue Xavier Bertrand une proposition de loi visant à « permettre aux maires de choisir librement l’organisation du temps scolaire des écoles maternelles et primaires placées sous leur responsabilité, en concertation avec les parents d’élèves et le monde enseignant ». FABIENNE KELLER (sénatrice UMP, Bas-rhin) a apporté son soutien, de même, à la proposition de « libre choix des maires » qu’a signée JeanClaude Gaudin au Sénat. La sénatrice demande « une concertation approfondie avec l’ensemble des acteurs, en particulier les parents et les enseignants ».
Parlement européen SOPHIE ROHFRITSCH (députée UMP,
Bas-Rhin) a proposé en commission des Affaires européennes une résolution pour « réaffirmer que le seul siège du Parlement européen se trouve à Strasbourg ».
Gazole blanc ou noir CLAUDE STURNI (député apparenté
UMP, Bas-Rhin) a interrogé le ministre de l’Écologie sur les agriculteurs qui utilisent leurs engins agricoles pour des prestations de travaux publics, notamment hors saison ; ils
sont en principe désormais obligés de changer de gazole pour ces travaux, passant du noir, moins taxé, au blanc, qui l’est davantage. C’est techniquement compliqué et le texte est appliqué sans discernement et sans période transitoire, reproche le député.
Économie sociale et solidaire ANDRÉ REICHARDT (sénateur UMP,
Bas-Rhin) est intervenu sur le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire. Il a demandé la suppression de l’obligation d’informer automatiquement et de façon anticipée les salariés deux mois avant une cession d’entreprise : cette « information mal maîtrisée » peut fragiliser l’entreprise, estime notamment le sénateur.
Taxes sur la bière ANDRÉ SCHNEIDER (député UMP,
Bas-Rhin) avait interrogé le ministre du Budget sur la hausse de la fiscalité sur la bière. Il a reçu réponse, mais déplore que « Bernard Cazeneuve ne confirme malheureusement pas qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes l’an prochain ». Le député alsacien promet de continuer à se battre.
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PROPOS DE… Armand Jung Député (PS, Bas-Rhin)
« Le ratio enseignants-étudiants, pour la formation des internes de médecine générale, s’établit à un professeur pour 107 étudiants alors qu’il faudrait un enseignant à plein-temps pour 20 internes ». (Dans une question écrite à Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. La ministre lui a répondu que 29 professeurs et 4 maîtres de conférence venaient d’être intégrés, mais que les concours manquaient aussi de candidats).