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RÉGION

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Q SAMEDI23NOVEMBRE2013

SOCIÉTÉ Pétition

ÉLECTIONS EUROPÉENNES

Trautmann deuxième au PS ? Morano pour l’UMP ? Catherine Trautmann sera-t-elle bien tête de liste PS dans l’Est pour les prochaines européennes ? Tout dépend d’Édouard Martin, « héros de Florange », qui pourrait la détrôner. Côté UMP, deux jours après l’annonce du retrait de Joseph Daul, Nadine Morano a annoncé qu’elle voulait y aller. 89,9 % : la liste socialiste pour la circonscription Est a été adoptée jeudi à une large majorité des militants. Pourtant, elle peut encore bouger. Car les listes présentées jusqu’ici par le PS sont « les listes ordonnées des candidats socialistes », précise une source interne au parti. C’est-à-dire qu’« il est toujours possible d’y insérer l’un ou l’autre candidat non socialiste, mais que l’ordre ne sera plus modifié ». Et ces « non-socialistes » pourront être « insérés » « même en tête de liste », poursuit cette source. Et c’est en effet bien ce qui risque d’arriver. Édouard Martin, syndicaliste CFDT rendu célèbre par le mouvement social à Florange, pourrait bien « voler » la tête de liste de l’Est à Catherine Trautmann. Il est actuellement en négociation avec le PS. « On le voit bien qu’il en veut. Quand Hollande est allé à Florange [le 26 septembre dernier, NDLR], Édouard Matin n’a pas bronché », nous soufflait un élu PS au Parlement européen cette semaine, « certain » que le métallo lorrain atterrirait sur la liste. Catherine Trautmann, elle, se refuse à tout commentaire. Mais qu’elle se rassure, dit-on au PS, car « il n’est pas concevable qu’elle soit plus bas que la deuxième place sur la liste ». Lors du scrutin de 2009, la 2e place avait permis à son collègue Liem Hoang-Ngoc d’être élu, avec 17,24 % des voix pour le PS dans l’Est. Juste derrière, avec 14,28 %, une seule des candidats Europe Écologie avait pu entrer au Parlement européen. Mais « les Verts avaient un très beau score en 2009, en nous prenant beaucoup de voix et ça ne sera pas si serré cette fois », estime-ton au PS, considérant que la 2e

place dans l’Est est assurée d’être élue le 25 mai prochain. Catherine Trautmann avait mené la liste PS pour les européennes de 2009. Elle était 2e derrière Pierre Moscovici pour le scrutin précédent. Candidate deux fois du temps où les listes étaient encore nationales, elle se trouvait chaque fois en 2e position : derrière Laurent Fabius en 1989, à la demande de François Mitterrand, et derrière Michel Rocard en 1994.

Morano candidate, « évidemment » À l’UMP, rien n’est bouclé non plus. Le parti se donne jusqu’à la mi-janvier pour fixer ses candidats. Mais certains font, depuis longtemps déjà, démonstration de leur intérêt. Nadine Morano ne cachait pas, depuis plusieurs mois, son intérêt pour le mandat auprès de ses collègues de l’UMP (nous vous en parlions déjà dans les DNA du 31 mars dernier). Hier matin, elle a annoncé qu’elle était « candidate », « évidemment ». Le calendrier n’est pas un hasard : l’Alsacien influent Joseph Daul, qui se déclarait jusqu’ici candidat, a annoncé son retrait mercredi (DNA de jeudi). Or, ce dernier était loin d’être emballé par la candidature de l’ancienne élue lorraine. Si elle compte prendre la tête de la liste ? « Oui, dès lors que Joseph Daul, auquel je veux rendre hommage pour son action, et dire ma fierté qu’il ait accédé grâce à ses qualités reconnues par tous à la tête du PPE, n’est pas candidat », disaitelle hier à L’Est Républicain. L’UMP doit encore décider d’inscrire ou non Nadine Morano sur la liste, mais la chose semble jouée. « Elle n’a plus aucun mandat et elle insiste beaucoup », explique-t-on au sein du parti. Peu d’anciens ministres UMP ont fait preuve jusqu’ici d’un tel enthousiasme… ANNE-CAMILLE BECKELYNCK

Des élus pour l’abolition de la prostitution Le mouvement du Nid rend publics les noms des signataires, élus et associations d’Alsace qui demandent « l’adoption d’une loi d’abolition du système prostitueur ».

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hilippe Richert, président (UMP) du conseil régional, Guy-Dominique Kennel, président (UMP) du conseil général du Bas-Rhin, Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg et sénateur du Bas-Rhin, Jacques Bigot, maire (PS) d’Illkirch-Graffenstaden et président de la communauté urbaine de Strasbourg, ont apposé leur paraphe sous le même texte : une pétition du mouvement du Nid qui demande « l’adoption d’une loi d’abolition » de la prostitution. Ce texte, que le Nid, l’association Osez le féminisme 67, et leurs partenaires commenteront ce samedi à Strasbourg, circule depuis l’an dernier.

« L’interdiction de tout achat d’un acte sexuel » Il demande notamment « la suppression de toutes mesures répressives à l’encontre des victimes de la prostitution », « l’interdiction de tout achat d’un acte sexuel et la pénalisation des clients », le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, une « politique ambitieuse d’éducation à une sexualité libre et respectueuse de l’autre », enfin « une politique de prévention de la prostitution, de formation et d’information à ses réalités ». Outre les quatre grands élus déjà cités, il porte les signatures suivantes. Conseil régional

Les élus signataires sont de presque tous les partis politiques. PHOTO – ARCHIVES DNA – NICOLAS PINOT

François Loos, vice-président (UDI), Anne-Pernelle Richardot (PS) Conseil général du Bas-Rhin Henri Dreyfus (PS), Eric Elkouby (PS) et sa remplaçante Chantal Krafft, Pascale Jurdant-Pfeiffer (UDI), Marie-Dominique Dreyssé (EELV), Robert Herrmann (PS) Sénat Roland Ries (PS), Fabienne Keller (UMP) Assemblée nationale Philippe Bies (PS), Armand

La Région Alsace a approuvé hier à une très large majorité la création de l’agence régionale d’attractivité. Elle fusionnera la prospection économique, touristique et de la marque Alsace. Attractive avant l’heure. Tous les groupes de la Région Alsace, à l’exception du PS qui s’est abstenu, ont jugé le projet d’agence régionale d’attractivité suffisamment séduisant pour l’approuver à l’issue d’un débat presque unanime. Cette unanimité découle de la frustration d’élus qui ont tous regretté hier l’échec des fusions des agences économiques (Adira, AI, Cahr) et touristiques (CRT, ADT67, ADT68). Cette future agence, voulue par Philippe Richert et sa majorité, contourne ces freins en fusionnant trois structures à gouvernance régionale : le Comité régional du tourisme, Alsace International, la marque Imaginalsace. Elle aura son siège à Colmar, avec des antennes à Mulhouse et Strasbourg, et disposera d’un budget de 6,3 millions d’€. Elle doit fonctionner avant le 31 janvier 2014, et devra prospecter les investisseurs à l’international, gérer la marque Imaginalsace et promouvoir l’Alsace. Philippe Richert aspire à ce que les services économiques des RTE 03

trois grandes agglomérations s’associent à ce nouveau dispositif. « L’objectif est d’être suffisamment gros et faire des économies », note le président. Marie-Reine Fischer, présidente du CRT, est convaincue par la « plus-value » apportée par l’agence. « Idéalement nous aurions aimé aller plus loin », concède Nathalie Roos en rappelant toutefois que « l’agence n’est pas au service de la marque Imaginalsace, c’est la marque qui est au service de l’Alsace ». Yves Hemedinger se réjouit des « synergies » mises en œuvre et de l’installation de l’agence dans sa ville de Colmar. « Le travail est inachevé », note Patrick Binder. L’élu FN demande la « dissolution » des agences départementales pour « une efficacité et une clarté totales ». Regrettant « un changement de pied » du président Richert après « l’échec notable » de la fusion des autres structures, les socialistes sont réservés, et jugent le partenariat avec les agglomérations « nécessaire ». « Cette fusion est bien plus ambitieuse que celle pour laquelle nous avons dépensé beaucoup trop d’énergie », tranche André Reichardt, qui prévient et rassure : « Nous avons assez ramé pour aller vers une fusion, il ne s’agit pas de créer une nouvelle difficulté ». FRANCK BUCHY

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Q Le Nid et Osez le féminisme 67

tiendront un stand à la médiathèque Olympe-de-Gouges (rue Kuhn à Strasbourg) ce samedi 23 novembre de 10h à 17h.

POLITIQUE Conseil régional

CONSEIL RÉGIONAL Economie et tourisme

Une agence d’attractivité séduisante

Jung (PS), André Schneider (UMP), Claude Sturni (apparenté UMP), Arlette Grosskost (UMP), Alain Ferry, ancien député. Parlement européen Michèle Striffler (UDI), Catherine Trautmann (PS) Strasbourg Caroline Barrière, Françoise Bey, Françoise Buffet, Jean-Jacques Gsell, Mine Günbay, Martine Jung, Annick Neff, Anne Schumann, Michèle Seiler, Malika Souci, Christian Spiry, Li-

liane Tetsi, Béatrice Ziegelmeyer. Bischheim Gérard Schann Illkirch-Graffenstaden Richard Hamm, Huguette Heckel Lupstein Marie-Etienne Burger Ostwald Denis Ritzenthaler Westhouse-Marmoutier Odile Ruhlmann Mulhouse Fatima Jenn Partis politiques Frédérique Riedlin (Front de gauche) Associations Action catholique des femmes, Action catholique ouvrière, AMSED, Association des familles laïques, ATTAC Strasbourg, Caritas Alsace réseau Secours catholique, CCFD-Terre solidaire 67, CFDT 3C, Centre des organisations féminines, Chrétiens en monde rural, CIDFF 67, Club de la Presse Strasbourg-Europe, Entraide le Relais, Europe Cameroun Solidarité, Femmes du IIIe millénaire, Foyer de l’étudiant catholique, FSU 67, Gala, Home protestant, Human Doors, Jonas-Strasbourg, Meinau-Services, régie de quartier, La « meuteStrasbourg», le Nid, MRJC 67, Mouvement Vie libre, Osez le féminisme 67, Regain, SOS Femmes solidarité, Théâtre du Potimarron, Thémis, UNEF.

L’Alsace, pionnière de la déconstruction nucléaire ? Devant le conseil régional, le préfet Stéphane Bouillon a fait le point de l’action de l’État dans la région.

Autre annonce, au cours de l’exercice du rapport d’activité annuel du préfet de région devant le conseil régional : un autre régiment français remplacera en Allemagne le 110e régiment d’infanterie de Donaueschingen, dissous l’été prochain.

« CELA VAUDRAIT LA PEINE de

réfléchir en Alsace à l’industrie de déconstruction nucléaire. Qu’on le veuille ou non, les centrales nucléaires fermeront ; il y a une activité économique à inventer pour gérer leur démantèlement et leurs déchets ». En réponse à Cléo Schweitzer (PS), qui l’interrogeait sur Fessenheim, le préfet de région, Stéphane Bouillon, a insisté hier sur cette industrie du futur « qui peut créer des centaines et des milliers d’emplois ».

GCO : l’engagement des collectivités La centrale de Fessenheim. PHOTO ARCHIVES DNA

Il a précisé qu’au prochain contrat de plan Etat-Région serait associé un « volet territorial » Fessenheim « dans la perspective de la fermeture de la centrale ».

LES PROJETS DES JEUNES Cinquante-trois projets portés par de jeunes Alsaciens ont été aidés ces neuf derniers mois par le Parlement alsacien des jeunes (PAJ). Exemple : Coline Schwartz, 26 ans, strasbourgeoise, a pu aménager une caravane et promener un spectacle itinérant. C’est ce qu’ont expliqué, lors de la réunion du conseil régional, trois jeunes du PAJ, Laura, Souad et Jean-Marie. En tout, 71 766 euros ont financé ces projets. Le PAJ, 40 jeunes de 15 à 28 ans, s’est réuni une vingtaine de fois dans la même période. S.G.

Stéphane Bouillon a également insisté sur les dispositifs pour l’emploi : l’Alsace n’a créé que 1 054 emplois d’avenir, « en queue de classement », a-t-il déploré, et 336 contrats de génération. En revanche, elle est 2e région de France pour le Programme des investissements d’avenir (PIA) et a déposé 162 demandes de crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). En réponse à Jacques Fernique (Europe Écologie Alsace), le préfet a précisé que, pour le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), il était missionné pour demander désormais aux collectivités (Région, Bas-Rhin, ville et communauté urbaine de Strasbourg) quel serait leur enga-

DEUX MOTIONS Écotaxe : Le conseil régional, sans les voix du FN, demande « une refonte opérationnelle de l’Écotaxe qui permette notamment à l’Alsace d’être moins vulnérable par-rapport à ses voisins rhénans ».

Parlement européen : À l’unanimité, les élus appellent l’État « à tout mettre en œuvre pour maintenir le siège strasbourgeois du Parlement, seule institution communautaire présente sur le territoire français ». gement. Le ministre, a-t-il indiqué, tirait ainsi les conclusions du rapport publié jeudi. « Il n’y a pas de volte-face du gouvernement ! » a plaidé M. Bouillon. Philippe Richert, président (UMP) du conseil régional, a indiqué que la Région, depuis que le projet de GCO existe, avait contribué aux transports multimodaux : « On a doublé le nombre de trains régionaux et triplé l’effectif de leurs passagers ! » JACQUES FORTIER

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