RÉGION
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VOLGELSHEIM Conservatoire des sites alsaciens
COLLECTIVITÉS
Les communes d’implantations de centrales nucléaires à Fessenheim L’association des représentants des communes et communautés d’implantations de centrales électro nucléaires (ARCICEN) a décentralisé cette année son assemblée générale et celle-ci s’est déroulée hier à Fessenheim au lieu de se tenir à Paris. « Nous avons décidé de nous réunir à Fessenheim, on ne peut pas laisser passer cette décision de fermer ce site sans réagir parce qu’aujourd’hui c’est Fessenheim et demain ce sera le Bugey, le Blayais et d’autres sites. C’est important d’être solidaires face à une décision politique inadmissible » expliquait le président de l’association, Alexis Calafat, maire de Golfech. Une quarantaine d’élus venus de toute la France, dont le maire de Flamanville, où se construit le nouvel EPR, se sont ainsi retrouvés pour ces assises qui étaient l’occasion d’aborder de nombreuses problématiques communes à ces collectivités concernées par la présence d’un site nucléaire (les questions de fiscalité, d’urbanisme et de sécurité notamment),
mais c’est bien sûr de l’avenir de la filière nucléaire et en particulier du site de Fessenheim dont il a été beaucoup question. « Si on ferme Fessenheim maintenant, il faudra prévoir 21 autres arrêts de réacteurs dans les prochaines années pour des questions d’âge », a expliqué Jean-Luc Cardoso au nom de l’intersyndicale lors de la présentation des conclusions de deux rapports sur l’impact économique et social d’une fermeture de la centrale de Fessenheim. Le député Michel Sordi est lui aussi intervenu pour répéter « il y a assez de choses qui ne marchent pas en France pour ne pas casser ce qui marche ». Quant à Fabienne Stich, le maire de Fessenheim elle soulignait « c’est important d’être soutenus ». Les uns et les autres devraient se retrouver à Paris le 19 novembre prochain pour une manifestation devant Matignon contre la fermeture de Fessenheim en marge du prochain congrès des maires. JA HAAN
SAINT-COSME
Un cheval sauvé d’un puits Cela faisait tout juste quinze jours que ce pauvre cheval initialement voué à l’abattoir venait de rejoindre une pension à Saint-Cosme, dans le Sundgau, lorsqu’il est tombé au fond d’un puits situé dans l’arrièrecour du lieu, vendredi dernier. La planche qui recouvrait ce trou de 4 m de profondeur environ a cédé sous le poids de l’équidé. Tombé l’arrière-train le premier, Pirate ne s’est heureuse-
ment pas noyé, mais a passé quelques heures dans l’eau froide d’où il a été extirpé à l’aide d’un tracteur par une vingtaine de sapeurs-pompiers et plusieurs habitants des environs qui s’étaient mobilisés pour secourir la pauvre bête. Qui, une fois de retour “en haut”, s’est vue administrée anti-inflammatoires, antispasmodiques, et une bonne couverture.
Q JEUDI31OCTOBRE2013
Dix ans d’agrément pour l’ancien site militaire Sur le site de l’ancien terrain militaire de Volgelsheim a été signé hier l’agrément Etat-Région du conservatoire des sites alsaciens (CSA).
L
e conservatoire des sites alsaciens, appelé aussi association foncière pour la conservation de la nature en Alsace, a noué depuis plusieurs années des contacts fructueux avec la commune de Volgelsheim. Cette dernière met dorénavant à disposition du CSA, 14 des 36 hectares de l’ancien terrain militaire (DNA du 18 août 2012). Le maire de Volgelsheim, Benoît Roth, est revenu sur l’histoire du secteur et la transformation de cet ancien terrain militaire en zone d’activités industrielles.
« Ce lieu emblématique où l’on trouve une fleur rare, la potentille d’Alsace » Il a souligné ainsi l’effort financier supporté par la commune en rendant à la nature une surface importante. En raison des dispositions gouvernementales sur la protection de la nature, les associations qui interviennent dans ce domaine doivent être agréées. C’est ainsi que le CSA a choisi la commune de Volgelsheim et précisément le site du terrain militaire pour cet agrément. Théo Trautmann, président du CSA, a décrit l’action de gestionnaire du conservatoire et souligné que « cet agrément, un seul par région, est une facilitation. […] Le CSA qui con-
Les personnalités se sont rendues sur le terrain où elles ont signé le document d’agrément. PHOTO DNA – LAURENT HABERSETZER
court au débat public souhaite davantage de cohérence et une croissance des sites protégés », a-t-il poursuivi avant de remercier outre la commune de Volgelsheim, les entreprises pour leur partenariat, les institutions, les collaborateurs du CSA et les conservateurs bénévoles. C’est dans « ce lieu emblémati-
que où l’on trouve une fleur rare, la potentille d’Alsace » que ce contrat d’agrément pour 10 ans a été logiquement signé. Le président de la Région, Philippe Richert, a souligné l’intérêt de l’Alsace « terre fertile en matière d’environnement […], interpellée et engagée dans l’action que le Grenelle de l’en-
vironnement a mis en évidence. L’environnement essaie de prendre en compte la diversité. Le CSA tient une place particulière dans la gestion des corridors écologiques ». Le préfet Vincent Bouvier a lui constaté que les « grands élus ont la fibre verte ». CH.R.
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MUSIQUE Jean-Louis Murat à Strasbourg
Conteur d’un autre âge
POLITIQUE Conseil économique, social et environnemental (CESER)
Vingt-neuf femmes dans la 2e assemblée de la Région
Jean-Louis Murat aime prendre son temps dans un monde qui va trop vite. À condition qu’il en ait l’envie et soit bien luné. Par chance, les astres étaient alignés vendredi dernier pour le passage du poète auvergnat sur la scène de la Laiterie.
Il y aura 37 % de femmes dans la nouvelle version du conseil économique, social et environnemental régional (CESER).
SES LUNETTES noires sur le
nez et sa guitare en bandoulière, Jean-Louis Murat trône au beau milieu de la scène, une fesse sur un tabouret, face à un public de fidèles déjà conquis. Bien loin d’être compacte, la fosse réserve un accueil très chaleureux à celui dont on ne comptabilise plus les albums depuis longtemps. Particulièrement en verve, Murat semble avide d’échange, multipliant immédiatement commentaires et anecdotes teintés de cet humour ironique qui caractérise tant le personnage. Un peu à la manière d’un Miossec ou de feu Allain Leprest, le baromètre tend apparemment vers le beau fixe. Et c’est tant mieux quand on connaît la générosité d’un Murat bien disposé…
Psychédélisme naturaliste Uniquement accompagné de son fidèle batteur depuis plusieurs albums – Stéphane Reynaud – et installé devant un triptyque de grands écrans blancs, le chantre de La Bourboule présente l’univers postromantique dépouillé de son dernier disque Toboggan. Dans cette chevauchée montagnarde façon western à la française, Murat rappelle bien plus Du Bellay que Sergio Leone ou Ennio Morricone. Quoique. Attentif à son personnage et à l’écoute de sa RTE 03
LE PRÉFET DE RÉGION, Stéphane
Jean-Louis Murat.
DOCUMENT
REMIS
nature profonde, le poète veut évidemment séduire par la force des mots, complétés d’images qui défilent en arrière-plan. Empreintes d’un psychédélisme naturaliste, ces séquences célèbrent l’Auvergne natale de leur auteur très sensible ce soir-là au vocable bucolique de plaines et de collines, sorte de symphonie pastorale aux accents surannés où faune, flore et éléments composent une harmonie rassérénante. Avec ce Murat-là, on assiste au voyage d’une humanité plus en phase avec la terre et ses racines, embarquant simplement dans une calèche en guise de Toboggan, afin de retrouver les émotions originelles. Et d’accepter les réalités du couple et/ou du dédoublement, de la passion à la raison, comme le suggère avec justesse le très bel Amour n’est pas querelle. ALEXIS FRICKER
Bouillon, a signé et publié la liste des membres du CESER pour la nouvelle mandature. Comme promis, le nouveau CESER est marqué par une importante féminisation : de 18 % de femmes, il passe à 37 %. Il est aussi sérieusement rajeuni. En toute logique, près de la moitié de l’actuel CESER est renouvelée : ce sont 34 nouveaux membres qui arrivent, soit 44 % de l’assemblée qui compte 78 sièges. Parmi les sortants, on note le départ de Me Louis Oster, doyen de l’assemblée, et très respecté président de sa commission Cultures et sports. Jean-Claude Fimbel, qui représentait depuis longtemps les associations familiales, cède la place.
Trois personnalités qualifiées Parmi les présidents de commissions, Jean-Pierre Lavielle (Chambres de commerce), passe aussi la main. Anne Sander, actuellement présidente de la commission, ne pouvait plus siéger au titre de la Jeune chambre économique, ayant passé la (basse) limite d’âge : elle sera donc l’une des trois « personnalités qualifiées » laissées à la discrétion du préfet. Les deux autres étant la sportive handicapée Béatrice Hess et Lamia Idir. Bernadette Wahl, prési-
Me Louis Oster quitte le CESER. PHOTO ARCHIVES DNA
Manou Heitzmann-Massenez.
dente de l’union nationale des associations des parents et amis des personnes handicapées, ne sera plus membre du CESER. Bernard Stalter, qui fut le président de l’assemblée pendant cinq ans et demi, n’y siégera plus :
choix logique de celui qui a démissionné pour se consacrer davantage à la Chambre de métiers, aux corporations de droit local et à la fédération de la coiffure. Parmi les nouveaux venus, on peut citer, entre autres, Manou
PHOTO ARCHIVES DNA
PREMIÈRE RÉUNION LE 21 NOVEMBRE Le CESER, dans sa nouvelle composition, se réunira le 21 novembre. Cette séance d’installation, en présence du préfet et du président de la Région, Philippe Richert, verra l’élection de son président et de son bureau. Marcel Czaja (union régionale des entreprises d’insertion par l’économique), qui a été élu en février 2013 après la démission de Bernard Stalter, a déjà indiqué qu’il était candidat. Pour l’instant, aucun autre nom n’a été évoqué, mais le CESER autorise les candidatures de dernière minute. Une initiative du 2e collège (syndicats de salariés) n’est pas impossible.
Anne-Marie Jean. PHOTO ARCHIVES DNA
Heitzmann-Massenez (au titre du MEDEF), Jérôme Bauer, président de l’association des viticulteurs d’Alsace (AVA). La culture sera représentée par Anne-Marie Jean, vice-présidente de l’association Mission Voix Alsace. On peut aussi signaler un retour : celui d’Annick de Montgolfier, au titre des organisations féminines. La répartition entre Bas-Rhinois et Haut-Rhinois est d’un tiers – deux tiers, précise la préfecture. Il faut ajouter que le renouvellement en cours de mandat est important au CESER. Le mandat 2007-2013 a vu passer 1O2 membres sur les 78 sièges. JACQUES FORTIER
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