PARTI SOCIALISTE DU HAUT-RHIN
REVUE DE PRESSE LOCALE lundi 15 avril 2013
Sources : L’Alsace / Les Dernières Nouvelles d’Alsace
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« Des projets partagés »
Jacques Bigot.
Pour vous, l'échec du référendum vient d'une erreur de méthode ? Au-delà des positions des uns et des autres, ce résultat témoigne de la faillite d'une méthode qui n'a pas associé les habitants et la société civile à la définition d'un projet clair et concret. J'avais, dès novembre, averti qu'il s'agissait d'une initiative à haut risque. La procédure à la hussarde choisie a eu pour résultat une division nord-sud et une opposition ville-campagne... Vous plaidez pour la coordination plutôt que pour la fusion ?
En effet. L'éventualité d'un conseil unique, intéressante en soi, aurait dû être le point d'arrivée d'une meilleure coordination des politiques publiques, et non un point de départ dont on n'a compris ni l'utilité, ni l'urgence. Comment mieux coordonner alors ? Nous l'avons déjà fait ces dernières années. Notre front commun des collectivités a pu obtenir de l'État la réalisation de la seconde phase du TGV Est et des avancées pour le TGV Rhin-Rhône. Nous contribuons ensemble à nouvelle dynamique de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim. L'union de tous villes, conseils généraux, conseil régional - permet l'accueil depuis trois ans du Rallye de France et met l'Alsace sous les projecteurs. Ces exemples-là, il faut les démultiplier, sans faire de l'organisation institutionnelle un préalable à ces actions communes. L'échec du référendum ne doit pas être une excuse pour les remettre en cause, alors que cela peut se faire dans le cadre existant. Des exemples pour l'avenir ? En matière économique, ce peut être la fusion des agences de la Région et des deux Départements pour travailler main dans la main avec les agglomérations et les partenaires sociaux. Idem pour les organismes touristiques. On peut imaginer un schéma régional pour les transports et déplacements, aboutissant à une « carte orange » unique. J'appelle le président de la Région à réunir régulièrement les exécutifs des grandes collectivités et des grandes agglomérations, comme le faisait Adrien Zeller. Propos recueillis par Jacques Fortier
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En bref
Attention à vos confidences, Jean Rottner, on vous espionne... Photo Antoinette Ober
Quand Christelle rencontre Marine Curieuse saynète, le 11 mars dernier, dans une auberge du centre de Mulhouse. Marine Le Pen, patronne du Front national (FN), vient de donner une conférence de presse pour dire tout le mal qu'elle pense du conseil unique d'Alsace (projet depuis lors retoqué par voie référendaire, comme on sait). Tandis que la presse locale s'éclipse, une poignée de militants frontistes s'attarde autour de « Marine ». Bonne fille, cette dernière distribue les bises à la ronde et pose de bonne grâce pour quelques photos souvenir - y compris avec une certaine Christelle Ritz et le compagnon de celle-ci, Fabrice Ciarletta, adjoint au maire de Mulhouse, délégué à l'écologie urbaine. La rencontre se passe sous les yeux éberlués d'un vieux militant lepéniste. Un mois plus tard, l'intéressé en est encore tout chose : « Christelle Ritz, Christelle Ritz... Elle est bien membre de l'UMP, non ? Et elle fait bien partie de la majorité municipale à Mulhouse ? » Oui, oui, elle en fait bien toujours partie - à défaut d'y être en odeur de sainteté, en raison d'une série de dérapages commis l'an passé sur Facebook (l'épisode lui avait valu le retrait de ses délégations d'adjointe). Conséquence (prévisible) de cette rencontre cordiale, une rumeur s'est récemment mise à circuler en ville : Christelle Ritz figurerait en très bonne place sur la liste FN que Martine Binder conduira l'an prochain aux élections municipales de Mulhouse. La rumeur est assez mollement démentie par
Martine Binder: « Christelle Ritz ne sera peut-être pas, euh, je veux dire sans doute pas, sur la liste que je conduirai l'an prochain. Enfin, non, elle n'y sera pas ». La même rumeur est catégoriquement démentie par Mme Ritz : « Jamais je ne figurerai sur une liste du FN. En revanche, conduire une liste de droite indépendante, sans étiquette, pourquoi pas. » Mais toute décision politique attendra septembre : pendant que tous les partis s'évertuent à accoucher d'une liste pour les municipales, elle préfère se concentrer sur sa grossesse... Un vrai supporter Grosse colère froide du maire de Mulhouse Jean Rottner, mercredi dernier sur Facebook : « Une fois de plus, France 3 n'évoque que les résultats du Racing et pas ceux du FCM. Personne ne parle de cela. Pourtant il existe un vrai parti pris. Cela suffit. » Une injustice - les deux équipes évoluant dans la même division - qui vient s'ajouter à la différence des subventions de la Région entre les deux clubs. En revanche, un coup d'œil aux remplissages des stades respectifs - quelques centaines de supporters à Mulhouse, plusieurs milliers à Strasbourg - permet peut-être de mieux comprendre le désintérêt de la chaîne régionale, sans pour autant l'excuser. Olivier Chapelle et Emmanuel Delahaye
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Économies d'énergie Alme
M2A en sauveur
Jean-Marie Bockel et Joseph Goester parlent aujourd'hui de « sortie de crise » pour l'Alme. L'Agence locale de la maîtrise de l'énergie évite le dépôt de bilan grâce à une formule proposée par l'agglo. Elle réduit la taille de l'équipe qu'elle intègre dans des locaux m2A. Le président de m2A, Jean-Marie Bockel, et le président de l'Alme, Joseph Goester, ont présenté hier le plan destiné à redresser l'association. Il a permis, lundi, devant le tribunal de grande instance de Mulhouse, « le désistement de l'Alme du dépôt de bilan ». Avec ce mandat temporaire, m2A met fin à « une période de mutation assez éprouvante. C'est une formule qui préserve les uns et les autres », estime son président. Accusée de concurrence déloyale L'Agence locale de la maîtrise de l'énergie a été créée en 1999 par JeanMarie Bockel, alors maire de Mulhouse, dans le cadre d'un partenariat avec Fribourg. « Il s'agissait d'associer les particuliers dans le domaine de l'économie d'énergie. » Elle a débuté grâce aux financements des partenaires institutionnels. Ces subventions devaient, par la suite, être « peu à peu remplacées par des prestations de services. Mais elles n'ont pas pris le relais ». L'agglomération n'a cessé d'augmenter sa participation pour financer les quatre postes et celui du directeur, « jusqu'à 72 000EUR. » « Elle a également
mis à disposition un poste et demi d'ingénieur, sans contrepartie, soit l'équivalent de 75 000EUR. » Dans le même temps, l'Alme a été taxée de concurrence déloyale par des prestataires privés. « Elle s'est mise peu à peu en retrait : pour autant, ses charges n'ont pas diminué. » En 2010, elle a été dans l'impossibilité de verser les salaires. Les difficultés ont continué les années suivantes, « cela n'a fait que reculer l'heure de vérité », jusqu'au redressement judiciaire. « On s'est rendu compte que le financement ponctuel serait insuffisant. » Le sujet a été débattu par les élus lors du conseil d'agglomération qui s'est tenu le 11 février. Comment pérenniser l'Alme, face à un secteur privé concurrentiel ? Plus de directeur Concrètement, pour réduire les charges, les frais de personnel seront allégés. Le directeur, Émile-Jean Wybrecht et sa secrétaire réintègrent m2A à des postes totalement différents. Le soutien administratif, en ressources humaines et comptabilité sera assuré par les services de m2A au moins jusqu'à fin 2014. Le nom du remplaçant provisoire du directeur n'a pas été communiqué. Pour baisser les frais généraux, et en particulier le loyer de 17 000EUR au Technopole, le reste de l'équipe - c'est-à-dire quatre chargés de mission - vont s'installer dans des locaux appartenant à m2A au sein du Grand Rex, au centre-ville. « On augmente aussi les recettes », ajoute Jean-Marie Bockel. Les subventions m2A passent à 80 000EUR, qui s'ajoutent aux deux avances de 35 000EUR. Un effort supplémentaire sera assuré par les membres fondateurs, plus encore un engagement de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), 7 000EUR d'EDF et 12 000EUR de GrDF. S'ajoute encore un emprunt de 200 000EUR. Cette « sortie de crise » va permettre à l'Alme de se recentrer sur ses missions : les espaces information énergie, l'assistance à maîtrise d'ouvrage, avec une nouveauté : le conseil en énergie partagée. « On attend aussi du personnel qui a été préservé qu'il s'implique », ajoute Jean-Marie Bockel. K.D.
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Sénat
Le mariage pour tous divise les Alsaciens
Catherine Troendlé, très active. Photo Jean-François Frey
Adopté vendredi au sénat, le projet de loi sur le mariage homosexuel a mobilisé les élus alsaciens. Résultat : trois oui et six non. Un examen rapide, mais tendu. Soit 51 heures de débats, 253 amendements déposés et 487 prises de paroles, du 4 au 12 avril. Comparés aux députés, qui ont passé au crible le projet de loi sur le « mariage pour tous », les sénateurs ont évité l'enlisement. Du côté alsacien, Catherine Troendlé, vice-présidente très active du groupe UMP, est montée au créneau pour l'organisation d'un
référendum. Demande rejetée (176 voix contre 163), comme les trois autres motions déposées par l'UMP. « Soif de référendum » « Pendant de longs mois, contester le bien-fondé du mariage pour tous relevait du fascisme », a déclaré la sénatrice haut-rhinoise, tout en regrettant l'absence d'un débat serein. Elle s'est aussi félicitée d'« un rééquilibrage de la censure médiatique »(sic) par l'apparition « des voix discordantes qui ont pu s'élever contre ce hold-up intellectuel. En quelques semaines, l'opinion a commencé à s'emparer du sujet ». Des « voix discordantes » ? Celles du collectif de « La Manif pour tous » de Frigide Barjot, qui battait le pavé à l'extérieur du Palais Bourbon, durant les débats. Avant le référendum alsacien sur le conseil unique, alors qu'on ignorait que l'abstention serait si forte, André Reichardt, sénateur UMP du Bas-Rhin, a aussi plaidé, en séance du 4 avril, pour une consultation nationale, sentant « la soif qu'ont nos concitoyens de débattre des sujets qui les préoccupent... » Keller taclée par Boutin Jean-Marie Bockel, sénateur UDI-UC, a déploré « le rejet d'une proposition de son groupe : l'Union civile, qui exclurait la filiation, et qui serait à la fois distincte du mariage et du Pacs ». Pour ces trois sénateurs, et aussi pour Esther Sittler (UMP, Bas-Rhin), Francis Grignon (UMP, Bas-Rhin) et Jean-Louis Lorrain (UMP, Haut-Rhin), c'est non au mariage pour tous et à l'adoption par des couples homosexuels. Finalement, le projet de loi a été adopté par un vote à main levée. Surprise : Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin et probable candidate à la mairie de Strasbourg, a voté oui, comme les deux parlementaires socialistes Roland Ries (Bas-Rhin) et Patricia Schillinger (Haut-Rhin). Ce fut aussi l'une des rares élus de droite à s'abstenir sur les motions UMP. L'ex-ministre Christine Boutin, figure « historique » de l'opposition au Pacs, l'a durement attaquée sur le réseau social Twitter : « Tu te trompes sur tous les plans, anthropologique et carrière... Raté ! ». « Je ne me sens pas prête, en tant que parlementaire, à accepter que toute l'existence d'une personne puisse être conditionnée par la préférence sexuelle qu'elle se découvre à l'adolescence », a expliqué Fabienne Keller durant les débats. Le projet de loi retournera devant les députés mercredi. Sailesh Gya SURFER http://www.senat.fr/
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Eurométropole
Un projet pour conforter Strasbourg Trois jours après l'échec du référendum sur le conseil unique, le gouvernement a présenté son projet de métropoles, qui concernera Strasbourg. Durant la campagne référendaire, les socialistes strasbourgeois, partisans du non ou de l'abstention, avaient présenté l'Acte 3 de la décentralisation comme l'alternative au conseil unique d'Alsace. Cela ne sera pas vraiment le cas. Cette loi, qui divise les sénateurs socialistes, les uns défendant des régions fortes, les autres le maintien des départements, a finalement été divisée en trois parties. Seule la première tranche, concernant les métropoles, pour permettre notamment à Lyon de concrétiser son projet de « ville département », sera discutée avant l'été au sénat. L'Alsace sera concernée par ce projet de loi : Strasbourg bénéficiera en effet de l'appellation d'« eurométropole », pour conforter ses fonctions internationales et diplomatiques. Contrat de siège « Pour la première fois, la loi donnera à Strasbourg un statut particulier, avec un contrat de siège », souligne Jacques Bigot, président (PS) de la Communauté urbaine de Strasbourg (Cus). Ainsi le contrat triennal va être transformé en « contrat de siège », ce qui permettra d'éviter (peut-être) les sempiternelles négociations, sans pourtant garantir plus de moyens. Autre intérêt, mis en exergue par Jacques Bigot : les métropoles pourront, le cas échéant, négocier des schémas de développement transfrontalier, en partenariat avec l'État et avec les autres collectivités. Enfin, elles pourraient « obtenir des transferts d'infrastructures de l'État, ce qui pourrait, à Strasbourg, concerner le Port autonome ». Et les relations avec les autres collectivités ? Le département est concerné au premier chef par des transferts de compétences à la métropole, dont certaines étaient déjà prévues dans la loi de décembre 2010. « J'avais écrit au président Guy-Dominique Kennel dès janvier, mais il préférait attendre l'évolution institutionnelle. Je vais le relancer », indique le président de la Cus. Selon lui, la négociation pourrait porter sur le transfert de l'action sociale à la Cus (c'est déjà la Ville de Strasbourg qui assure cette compétence pour le conseil général du Bas-Rhin, qui veille au financement) et sur la voirie. « Tout dépend à quelles
conditions et à quel coût cela pourrait se faire », observe Jacques Bigot. Car les collectivités se débattent toutes dans les mêmes difficultés... Le Bas-Rhin coupé en deux ? Le président bas-rhinois Guy-Dominique Kennel (UMP) ne fait pas la même lecture du projet de loi sur les métropoles. « J'attends des précisions. Va-t-on vers une métropole département, comme l'est déjà Paris et comme veut l'être Lyon ? » questionne-t-il, en ironisant à propos de « cet Acte 3 de la décentralisation, devenu une comédie en trois actes, les départements étant relégués à la fin de la pièce... » Il se dit inquiet de la conclusion du débat parlementaire, tout en observant que les présidents socialistes ne sont pas plus rassurés. S'il est question de négociations entre les départements et les métropoles, avant 2017, le basculement des compétences pourrait intervenir « de droit et d'office »vers les métropoles en 2017. « Sans consultation des conseils généraux... ». « Si c'était le cas, on couperait le Bas-Rhin en deux, avec d'un côté la métropole de Strasbourg et ses 450 000 habitants, et de l'autre côté le reste, avec 600 000 habitants. On retrouverait une Cus avec 70 % du budget social actuel et 10 000 agents », analyse-t-il, ne craignant pas de parler de « stupidité monumentale ». Mais Guy-Dominique Kennel ne croit pas trop à ce scénario. À l'entendre, « les maires de l'actuelle Cus, y compris celui d'Illkirch, Jacques Bigot, verraient leurs compétences réduites à l'état-civil et aux cimetières. Vontils l'accepter ? » « Pour l'heure, la seule chose qui est prévue par le texte, c'est que les métropoles remplacent les communautés urbaines », tempère le président du conseil régional, Philippe Richert (UMP), qui « rappelle avoir toujours soutenu les initiatives de Strasbourg, comme le pôle métropolitain avec Mulhouse ». Sans être payé de retour, déplore-t-il... Pour sa part, Jean-Marie Bockel, président de M2A, engagé dans le pôle métropolitain avec Strasbourg, compte « s'intéresser de près au débat au sénat ». Car il a l'ambition qu'« un jour, peut-être dans dix ans, Mulhouse puisse devenir métropole, du Rhin aux Vosges ». En attendant, il va travailler également sur un pôle métropolitain de proximité... Yolande Baldeweck
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Politique Conseil régional
Plan pour l'emploi La Région Alsace va réfléchir à un plan pour l'emploi qui pourrait engager « de l'ordre de 8 à 12 millions d' EUR ». Le président Philippe Richert l'a indiqué hier. Rebondir après l'échec du référendum : c'était le ton, hier après-midi, des mesures qu'a esquissées Philippe Richert, à l'issue de la commission permanente du conseil régional (voir ci-dessous). Le président (UMP) du conseil régional a ainsi annoncé qu'il allait réfléchir, « avec le groupe majoritaire et des groupes de la minorité », à un plan pour l'emploi. Sans en dire plus, il a précisé qu'il pourrait s'agir d'un ensemble de projets noués « en partenariat ». Objectif : « faire de gros efforts dans le domaine de l'emploi » face à la crise qui frappe ici comme ailleurs. Passer aux travaux pratiques L'enveloppe pourrait être « de l'ordre de 8 à 12 millions d'EUR», a précisé Philippe Richert. Face au chômage, « l'État n'y arrive pas », a commenté le président de la Région. D'où cette réflexion, à l'échelle alsacienne. Philippe Richert a par ailleurs précisé que trois chantiers de mutualisation entre le conseil régional et les conseils généraux restaient à l'ordre du jour : celui des agences de développement économique, des organismes de tourisme et de la Mission « marque Alsace ». Une prochaine réunion des trois présidents Philippe Richert, Guy-Dominique Kennel et Charles Buttner devrait en parler. « Il faudra ensuite passer aux travaux pratiques », a commenté Philippe Richert. Dans un second temps, la Région devrait associer à l'examen prochain de son Schéma régional des mobilités les deux Départements. Jacques Fortier
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« Travailler avec les territoires » ? Comment voyez-vous l'après-référendum ? Il nous faut maintenant un temps pour prendre conscience de ce qu'ont été la démarche et la méthode suivies jusqu'au référendum, et analyser la réponse que très peu d'électeurs ont pensé devoir apporter. Ce message doit être clairement entendu. Il ne faut surtout pas dire que nous allons réaliser aujourd'hui et différemment ce projet que nous avons conçu et porté ensemble. Je ne veux pas apporter de réponses précipitées. ? Que faut-il faire maintenant ? Nous devons faire en sorte de relancer la machine économique en Alsace et dans le Haut-Rhin qui doit être placé dans un contexte spécifiquement trinational dans la mesure où ce département rencontre directement les deux pays les plus prospères d'Europe : la Suisse et l'Allemagne. Département industriel, le Haut-Rhin est confronté à la mondialisation tout en faisant partie d'un pays archaïque en terme de son organisation administrative centralisée qui ne permet pas de bouger. Nous prenons cela de plein fouet. Nous avons du mal à avancer aussi vite que nos voisins qui font des révolutions, comme les cantons suisses qui se positionnent dans la compétitivité mondiale. Et nous sommes là, à côté, les bras ballants... Le projet pour l'Alsace contient des éléments de progrès. ? Selon vous, où en est justement ce projet alsacien ? Il comporte des éléments pour que nous nous rencontrions pour être plus efficaces ensemble. Nous devons rester clairement en ligne sur le rapprochement des agences économiques et touristiques, et voir ce que l'acte III de la décentralisation va donner. Nous devons aussi continuer à travailler plus fort encore avec les forces du terrain, dans le cadre de nos contrats de territoire de vie par exemple. Propos recueillis par Franck Buchy
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Conseil régional
Après le référendum, le travail continue
La Région soutient l'extension de l'usine Cryostar, basée à Hésingue. Photo Vincent Voegtlin
Pour la première commission permanente d'après le non au référendum, les élus régionaux ont repris le travail. Presque comme si de rien n'était. « Il faut accepter l'échec et continuer à construire. Nous sommes là pour servir l'intérêt général, pas pour nous servir », a rappelé le président du conseil régional, Philippe Richert, à l'issue, hier, de la réunion de la commission permanente. 10 MEUR pour l'économie S'il s'est dit « déçu par le résultat » de dimanche, il n'est pas homme à étaler ses états d'âme. Il a cependant noté que « plus de 57 % des Alsaciens ont dit oui au projet », ce qui est trop passé inaperçu, selon lui, tout en regrettant que les conditions ne fussent pas requises, y compris dans le Bas-Rhin qui a voté oui, pour que le processus soit lancé. Mais le non du Haut-Rhin, et notamment « la posture » du maire de Colmar, n'a pas été passé par pertes et profits. Il y a d'ailleurs eu une réunion assez houleuse du groupe « Majorité alsacienne » avant la commission permanente, Justin Vogel ayant demandé des comptes à Yves Hemedinger, 1er adjoint (UMP) de Colmar, qui avait fait campagne pour le non...
« Les collectivités continuent de fonctionner. Ce n'est pas parce que le projet de fusion n'a pas abouti que le travail s'arrête », a assuré Philippe Richert, en indiquant qu'il va « travailler avec les élus de la majorité alsacienne, mais aussi avec ceux de la minorité ». Il compte notamment, devant la crise économique qui dure, « consacrer une dizaine de millions d'euros à des actions et des projets partenariaux pour apporter du dynamisme à certaines activités créatrices d'emplois ». Il a évoqué aussi la réalisation d'un Schéma régional des mobilités Répondant implicitement à la lettre du socialiste Antoine Homé, lui demandant de « faire de la fusion des agences économiques et touristiques un chantier prioritaire », il a admis qu'il fallait travailler à ce rapprochement. Mais « on va attendre la réunion des trois présidents », a-t-il indiqué. Or celle-ci n'est pas encore fixée... Hasard du calendrier, le conseil régional a décidé hier d'investir 542 000 EUR dans trois projets haut-rhinois, l'extension de l'usine Cryostar basée à Hésingue (195 000 EUR), la construction d'un hôtel d'entreprises à Tagolsheim (152 000 EUR) et la rénovation de l'hôtel d'entreprises du Kleinau à Malmerspach (195 000 EUR). La Région va aussi participer à trois actions de préqualification pour 93 jeunes chômeurs dans les métiers de l'industrie, du bâtiment et de la métallerie, pour 355 000 EUR. Tourisme solidaire Les élus ont aussi approuvé la convention signée, en partenariat avec le Département du Bas-Rhin, pour le développement du tourisme associatif et solidaire. Le projet, soutenu à hauteur de 100 000 EUR, est porté par la coopérative AJA-Union de l'économie sociale qui emploie 540 salariés et gère 20 centres d'hébergement en Alsace. La Région va aussi subventionner la transformation de la Tour Seegmuller en Maison universitaire internationale de Strasbourg (pour 1,5 MEUR) et l'extension du restaurant universitaire de Cronenbourg (500 000 EUR). Elle participera aussi, au côté de la Communauté urbaine de Strasbourg, à la « World Investment Conference Europe » qui permettra d'accueillir 500 dirigeants d'entreprises en juin à Strasbourg. Yolande Baldeweck
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Conseil régional
Une volée de bois vert Yves Hemedinger a passé un mauvais quart d'heure, vendredi matin, lors de la réunion du groupe majoritaire du conseil régional. L'adjoint au maire de Colmar s'est vu reprocher par Justin Vogel, en termes pesés mais incisifs, son attitude pendant la campagne du référendum. Le vice-président de la Région, proche de Philippe Richert, a clairement dit qu'il accusait Hemedinger de double jeu et d'avoir, avec son mentor Gilbert Meyer, travaillé pour le « non » en affichant le « oui ». Yves Hemedinger s'est justifié, assurant de sa cohérence. A-t-il convaincu ? La réunion a duré et, semble-t-il, n'a pas apaisé toutes les colères rentrées... Membre du cabinet de Philippe Richert, François Miclo s'est fait le porte-parole de ces colères rentrées et étrille depuis une semaine Yves Hemedinger sur Facebook. François Loos, lui, est intervenu lors de la même réunion pour demander, en substance, que le petit parti de l'UDI ne soit pas mangé par la grosse UMP à l'occasion des municipales à Strasbourg auxquelles il est candidat. Il en a profité pour relever qu'aucun groupe UDI n'avait été créé au sein du conseil régional et que l'UDI n'a jamais embêté l'UMP.
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Que faire des fameuses agences ?
Guy-Dominique Kennel, très remonté. Photo JM Loos
Dès le lendemain du référendum, la question de la fusion des agences économiques et touristiques a été reposée. Vendredi, lors de la commission permanente, les conseillers généraux hautrhinois ont « réaffirmé leur volonté indéfectible de réunir les agences économiques, régionale et départementales ». La question sur l'avancement du projet avait été posée par l'élu mulhousien Pierre Freyburger (PS), tenant du non, au président Charles Buttner . Son camarade Antoine Homé, porte-parole du PS au conseil régional et défenseur du oui, a interpellé Philipe Richert à ce sujet... C'est dire que la question préoccupe le Landerneau. Le projet de fusion concernait les trois agences économiques (l'Adira, le Cahr et Alsace
International), mais aussi le Comité régional du tourisme et les deux associations départementales. Évoqué entre les trois présidents, il prévoyait de regrouper ces agences fusionnées et un service Marque Alsace à Colmar. Cela faisait partie des promesses faites au maire, Gilbert Meyer, en échange de son adhésion au conseil unique. Mais les statuts des différents personnels ont rendu le regroupement plus compliqué que prévu. Sans oublier le désaccord sur les directeurs et les méthodes de travail... Retour à la case départ ? Si Philippe Richert a indiqué sobrement vouloir attendre de rencontrer Charles Buttner et Guy-Dominique Kennel pour évoquer ce sujet sensible, le président bas-rhinois n'y va pas par quatre chemins. « Nos collègues haut-rhinois nous ont menés dans le mur. Je n'ai pas l'habitude de me faire avoir deux fois », tempête Guy-Dominique Kennel. « Très remonté », à l'instar de ses collègues, il a décliné l'invitation d'Alphonse Hartmann, président du Cahr, pour une rencontre sur les agences. « Je ne suis pas opposé à une fusion. Mais les conditions ont changé. Le référendum ayant été négatif dans le Haut-Rhin, on revient à la case départ », souligne-t-il, en estimant que « faire comme si rien ne s'était passé, ce serait se moquer des électeurs ». Lui-même prendra l'avis, le 4 mai, de son groupe majoritaire. Le président bas-rhinois, qui s'est investi sans état d'âme dans le conseil unique, acceptant de ne plus retrouver de présidence si le projet avait été mis en place, va plus loin. Porté par le vote de ses concitoyens en faveur du oui, il dit avoir « d'abord à défendre l'intérêt des Bas-Rhinois ». Y.B.
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Politique
Les étincelles de l'après-référendum Les critiques de Pierre Ouadi, délégué UMP de la 1re circonscription du HautRhin, à l'encontre de Gilbert Meyer suite au référendum du 7 avril (DNA d'hier), ont fait réagir Cédric Clor, le président de Génération Colmarienne et le conseiller municipal Dominique Grunenwald; dans deux registres différents. Que Pierre Ouadi « attaque le maire de Colmar n'est pas nouveau. Il y a plus grave. Par son commentaire, il insulte 67 % des Colmariens qui ont voté lors du référendum. Cela est inacceptable », estime Cédric Clor, vice-président du Conseil économique social et environnemental de Colmar (CESEC) et président de l'association Génération Colmarienne, un « club de réflexion généraliste » plus proche de Yves Hemedinger et Gilbert Meyer que d'Eric Straumann et Pierre Ouadi. « Que dit M. Ouadi sur les résultats de la commune de Houssen ? Rien ! », poursuit Cédric Clor. « Le député, maire de Houssen, conseiller général, viceprésident de la CAC, président de l'Association départementale du tourisme et secrétaire départemental de l'UMP a fait, avec sa suppléante Brigitte Klinkert, une campagne très active pour le oui. Or, à Houssen, les électeurs ont voté pour le non à près de 60 % et dans le canton nord de Colmar le non est à 72 % ». Et de conclure : « Nous pensons que la sagesse était d'accepter le verdict des électeurs. Vox populi, vox dei ». « La victoire d'une idée face à une autre » Opposé à la collectivité unique d'Alsace, le conseiller municipal Dominique Grunenwald (Liste Wagner- Klinkert) répond également à Pierre Ouadi. « À Colmar, par un vote sans discussion quant au résultat, nos concitoyens se sont prononcés contre un projet, certes dont le principe pouvait rallier la totalité des suffrages, mais qui a, sans doute, été mal préparé ou mal expliqué. Ceci étant, force est de reconnaître et de respecter la volonté populaire », explique l'élu en considérant qu'« il serait vain de vouloir, à titre personnel, s'attribuer et attribuer un tel résultat ». « Il est tout aussi anormal de vouloir créer ou continuer une polémique quant au vote. C'est, en effet, une victoire d'une idée face à une autre », assure Dominique Grunenwald qui dit n'avoir « jamais mis en doute la bonne foi de
ceux qui soutenaient le projet ». « Au contraire, félicitons-nous que la volonté populaire se soit réellement exprimée en dehors de tout clivage, parti ou mouvement et que, pour Colmar, la décision soit claire et sans équivoque », conclut le conseiller municipal. F. By
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Politique
La crise s'invite au parlement du PS
Les grévistes de PSa Aulnay-sous-Bois ont bataillé dur pour accéder, de force, à la scène du congrès socialiste. Photo AFP/Fred Dufour
Une délégation d'ouvriers de PSA Aulnay a perturbé la réunion des cadres du PS, rassemblés hier pour afficher leur soutien à la politique économique de « sérieux budgétaire » de l'exécutif. « Avec Cahuzac, vous avez eu l'impression de vous faire trahir. À PSA, nous savons ce que c'est ». Plusieurs dizaines de salariés de l'usine Peugeot d'Aulnay ont bousculé hier le Conseil national du PS, occupant par surprise la scène où le Premier ministre venait de s'exprimer quelques minutes plus tôt. L'intervention musclée des PSA, qui ont forcé la sécurité, a suscité le malaise dans la salle. Applaudie par une partie des militants, elle reflète le débat qui partage la gauche socialiste sur la politique économique à mener : « La situation est très tendue au niveau social dans le pays », reconnaît le sénateur David Assouline, porte-parole du Parti. « Cette irruption du réel, ce choc du social, nous ramène aux contradictions de la gauche au pouvoir », analyse Emmanuel Maurel, de la motion minoritaire Maintenant à gauche, partisan d'un infléchissement de la politique du gouvernement vers plus de relance. « Sérieux budgétaire » Les signataires de la motion majoritaire s'étaient mis d'accord la veille au soir pour un vote de soutien en faveur de la politique économique du
gouvernement. Les réticences de Benoît Hamon, qui l'avait remise en cause avec ses collègues Arnaud Montebourg et Cécile Duflot, avaient été levées par une astuce : mettre au niveau européen la responsabilité de la relance, et expliquer que la France doit mener une politique de sérieux budgétaire pour être crédible et porter ce message. Jean-Marc Ayrault s'est présenté en tenant de la « gauche qui prend ses responsabilités » pour permettre à la France de « retrouver des marges de manœuvre. » Harlem Désir a appelé le PS à être « à la pointe de la confrontation avec les conservateurs européens », et notamment avec Angela Merkel, « la chancelière de l'austérité », pour promouvoir la relance. « Non à la cacophonie » Après des interventions en forme de thérapie de groupe pour évacuer la « sidération » Cahuzac, les socialistes sont également repartis à l'offensive contre la droite - accusée par Jean-Marc Ayrault et Harlem Désir de se radicaliser dans le sillon des mouvements de protestation contre le mariage homosexuel. Le Parti majoritaire sait qu'il doit reprendre la main après dix mois chahutés d'exercice du pouvoir.« Notre droit à l'erreur est épuisé. Nous sommes à tournant du quinquennat. Nous n'avons plus le droit à de nouveaux couacs », estime Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations. Harlem Désir a tenu un message ferme à ses cadres. « Oui au débat dans le Parti, mais non à la cacophonie et au bal des ego Le concours des petites phrases, les snipers qui tirent systématiquement contre leur camp, [...], ça suffit ! ». Élodie Bécu
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Police
Le ministère de l'Intérieur officialise la fermeture à Guebwiller
Les directions de la gendarmerie et de la police ont arrêté, jeudi, la liste des fermetures de commissariats et de brigades de gendarmerie programmées dans le cadre de redéploiements, ce qui a suscité, hier, la colère des syndicats de police. Les principales organisations de gardiens de la paix ont exprimé hier matin leur opposition à la fermeture envisagée par le ministère de l'Intérieur de cinq commissariats, dont celui de Guebwiller, après l'avoir apprise officiellement jeudi lors d'une réunion à la direction générale de la police nationale (DGPN). Le commissariat de Guebwiller devrait fermer le 1er septembre (L'Alsace du 22 mars). Il passera en zone de gendarmerie dans le cadre de redéploiements. Alliance Police nationale « dénonce le passage en force » et appelle à la « mobilisation », indiquant qu'il allait « durcir son combat ». Unité SGP Police FO espère que « les voeux de mutation des policiers seront entendus ». De son côté, Denis Rebmann, le maire de Guebwiller, a annoncé qu'une réunion de présentation du passage de la ville en zone de gendarmerie, avec le préfet et le conseil municipal, aurait lieu dans les prochains jours. Dans la capitale du Florival, la fermeture de l'hôtel de police est évoquée depuis de nombreuses années. Elle avait été officialisée par le préfet en octobre dernier.
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Fessenheim
Nouvelle audience devant le Conseil d'État
Après le rejet mercredi du référé introduit par les antinucléaires alsaciens et le réseau « Sortir du nucléaire », la centrale de Fessenheim fera à nouveau l'objet, lundi, d'une audience devant le Conseil d'État dans le cadre d'une autre procédure. Cette fois-ci, c'est l'ATPN, association trinationale de protection nucléaire, un collectif de communes et d'associations françaises, suisses et allemandes, qui demande la suspension immédiate de l'autorisation d'exploiter la centrale. Procédure d'enquête Alors que jusqu'ici, lorsqu'il était question de Fessenheim, le Conseil d'État décidait sur la base des mémoires qui lui étaient présentés par les parties, la haute juridiction administrative a jugé nécessaire d'ouvrir une procédure d'enquête. Elle auditionnera donc lundi (à huis clos) les représentants de l'ATPN, d'EDF et de l'ASN sur les différents points de droit soulevés relevant de la nature des normes de sûreté, de l'évaluation des risques, notamment sismiques et d'inondation, ainsi que sur les autorisations de rejet.
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Fessenheim
Les ballons de la colère
À l'appel de la nouvelle association Fessenheim notre énergie, qui milite pour la poursuite de la production de la centrale nucléaire, près de 150 personnes se sont retrouvées hier après-midi devant la pépinière d'entreprises La Ruche de la communauté de communes Essor du Rhin, pour participer au lâcher de 1000 ballons, symbolisant les pertes d'emplois et les dégâts économiques qu'entraînerait la fermeture de la centrale en 2016, comme l'a souligné Magali Heyer, la présidente de l'association. Parmi la foule, des élus comme le député Michel Sordi ; le vice-président du conseil général du Haut-Rhin et président de la Clis (Commission locale d'information et de surveillance) Michel Habig ; la maire de Fessenheim, Fabienne Stich ; les maires des communes des environs ; mais aussi des artisans, commerçants, employés de la centrale et leurs familles... Le réacteur n°1 mis à l'arrêt Michel Habig a estimé que cette centrale était « l'une des plus sûres de France » et que sa fermeture était « un non-sens économique ». Même tonalité de la part de Michel Sordi, qui a lancé un appel aux élus de la région, industriels, artisans, population, à venir manifester le samedi 4 mai prochain à 10 h, devant la centrale nucléaire. Par ailleurs, comme nous l'avions annoncé dans la semaine, l'unité de production n°1 a été mise à l'arrêt dans la nuit de vendredi à samedi, « pour plusieurs semaines », a fait savoir EDF. Au programme : le renouvellement d'un tiers du combustible, des activités de maintenance et de contrôle des matériels, ainsi que les travaux de renforcement du radier du réacteur n°1, imposé par l'Autorité de sûreté nucléaire à la suite de la troisième visite décennale de l'unité.
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Fessenheim
Une initiative saluée : le lâcher des ballons de la colère
L'heure des discours.
Ce samedi à 15 heures, l'association «Fessenheim, notre énergie ! » a rassemblé un public dense autour de la pépinière d'entreprises pour manifester son soutien au maintien de l'activité de la centrale nucléaire. Devant les élus locaux, des commerçants et artisans, les habitants venus en famille et autres salariés, Magali Heyer, présidente de l'association, a entamé un discours d'explications des motivations du mouvement qui refuse « le démantèlement anticipé de l'usine, la mort du poumon économique, la destruction des 2200 emplois, les 450 maisons vides à vendre ou à louer, la désertification et le chômage dans les villages, les classes fermées en primaire ou au collège, les millions d'impôts et de taxes perdus pour la collectivité, les 12 millions de KWh et les 400 millions d'euros perdus pour la compétitivité », autant de messages accrochés aux ballons d'hélium lâchés par tout le public acquis à la cause. Quant à Michel Habig, vice-président délégué du Conseil général du Haut-Rhin, il est intervenu en sa qualité de président de la Commission Locale d'Information et de Surveillance (CLIS) et a expliqué que le site est sûr et extrêmement surveillé par des experts techniques. S'il devait y avoir un quelconque danger à Fessenheim, il serait le premier à réclamer une fermeture de précaution. Mais la décision actuelle est purement politicienne pour un site rentable qui subit un marchandage politique scandaleux, a-t-il affirmé.
Michel Sordi, député-maire de Cernay, a également pris la parole pour exprimer un soutien fort et a indiqué que la centrale est sacrifiée pour satisfaire les antinucléaires français mais aussi suisses et allemands. De plus, il a dénoncé le déséquilibre des réseaux de distribution d'électricité. Il faudra construire une ligne à haute tension dans la plaine d'Alsace pour pallier une telle fermeture voire compenser par d'autres moyens de production bien plus polluants. C'est sous le Général de Gaulle qu'avait été instauré le programme nucléaire pour une indépendance énergétique du pays. Par ailleurs, il s'est interrogé sur le maintien de la crédibilité du savoir faire national en matière de maîtrise de l'énergie nucléaire quand on sait qu'aujourd'hui la France vend des centrales à la Chine pas exemple. Selon Michel Sordi, l'Alsace est l'objet de gâchis si l'on se souvient du canal Rhin-Rhône pour lequel les terrains ont été achetés pour un projet qui n'a jamais vu le jour. Il invite à de nouvelles manifestations et notamment le 4 mai prochain lors de la prochaine CLIS et promet de mobiliser encore plus d'élus mais aussi des industriels qui s'interrogent sur les futures augmentations du coût de l'électricité. Cet événement a permis à de nombreux sympathisants de rejoindre l'association en s'acquittant d'une cotisation de 15 EUR. Association « Fessenheim, notre énergie » - BP 20 - 68740 Fessenheim - email : Fessenheim-notre-energie@live.fr