Revue de presse 220413

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PARTI SOCIALISTE DU HAUT-RHIN

REVUE DE PRESSE LOCALE Lundi 22 avril 2013

Sources : L’Alsace / Les Dernières Nouvelles d’Alsace


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Après-référendum

Pour Rottner Mulhouse doit être chef de file

Maire depuis 2010, Jean Rottner n'est pas pressé de se déclarer. « Je serai maire le plus longtemps possible... » Photo Vincent Voegtlin Le maire de Mulhouse Jean Rottner (UMP) estime urgent qu'après le référendum la vie régionale reprenne. Pas question de mettre en cause Philippe Richert après l'échec du référendum sur le conseil unique. « C'était la bonne personne, à la bonne place, au bon moment », continue de croire Jean Rottner, maire UMP de Mulhouse. Des explications au non du Haut-Rhin, même si Mulhouse a donné une courte victoire au oui ? « C'est un projet qui a été mal expliqué, mal compris et qui est venu au mauvais moment. » Il a le sentiment aussi qu'« un certain nombre de conseillers généraux ont voté oui au congrès, mais ont dit à leurs électeurs de voter non ». Football et université Au fil de la campagne, Jean Rottner a senti monter l'antagonisme entre le HautRhin et le Bas-Rhin, y compris à Mulhouse. « Cet antagonisme s'est cristallisé autour de la subvention du FCM - dont on me parle partout - et de l'université. On travaille d'arrache-pied à ces deux dossiers », assure-t-il. Pour le FCM, une réunion est prévue, demain soir, avec Philippe Richert. « Il faut, au-delà du foot, une politique concertée avec la Région. Cela se fait dans d'autres disciplines... » Quant à l'Université de Haute-Alsace, le « médecin-maire » veut développer un pôle scientifique et médical, en liaison avec Strasbourg. « Les électeurs ont voulu nous dire leur crainte de la mainmise de Strasbourg sur le reste de l'Alsace », poursuit-il, même si le rejet du conseil d'Alsace peut aussi s'expliquer par « la crise de confiance, la crise morale et la crise tout


court ». Celle qui préoccupe quotidiennement Jean Rottner. Il regrette que « certaines stratégies régionales aient été mises en attente, car on comptait sur l'énergie qu'allait nous donner ce projet ». Jean Rottner, qui travaille avec Roland Ries et Jacques Bigot sur le pôle métropolitain, ne conteste pas le rôle de Strasbourg. Mais, affirme-til, « Mulhouse doit être considérée à toute sa place et je n'accepterai aucune forme de discrimination ». Pour lui, « Mulhouse a un rôle à jouer » dans une France qui doit s'appuyer sur ses villes et sur ses métropoles. À ce sujet, il craint que « l'Acte 3 de la décentralisation ne reconnaisse pas le fait urbain, audelà des très grandes agglomérations ». « Il ne faut pas placer la barre à 400 000 habitants, il faut prendre en compte le potentiel d'une métropole, la dynamique, la convergence avec d'autres villes. Cette réforme manque d'ambition... » Au niveau régional et local, « l'enjeu est avant tout économique ». « Il manque des liens entre l'université et les entreprises et, quand on démarche une entreprise, il manque une agence de développement qui l'accompagne », déplore-t-il, en appelant à la fusion des agences économiques. « Les villes en ont besoin. Si rien ne se fait, on prendra une initiative avec Strasbourg », prévient-il. Industrie et Haut-Rhin Revenant sur le positionnement de sa ville, Jean Rottner rappelle « sa dominante industrielle, avec des entreprises comme PSA et Clemessy », insiste sur « son développement exemplaire autour des nouvelles technologies », sans oublier « son potentiel lié à la proximité de l'Allemagne et de la Suisse ». Il appuie aussi la démarche de Jean-Marie Bockel en faveur d'une métropole du Sud de l'Alsace. Pas d'urgence. « Cela passe par un espace de dialogue pour mieux se connaître et se parler... » En attendant, il est clair, pour Jean Rottner, que « Mulhouse doit être chef de file de l'Alsace au même titre que Strasbourg, et chef de file du Haut-Rhin ». Et il en appelle au président de Région, Philippe Richert, qui a « la légitimité à réunir les collectivités et les agglomérations, pour mettre sur la table les sujets d'importance et dire comment on avance. Il faut que la vie reprenne rapidement... » Yolande Baldeweck


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Politique

Les élus alsaciens attendent la loi, mais peu devanceront l'appel

Le projet de loi de moralisation de la vie publique obligera les parlementaires et les présidents de collectivités à publier leur patrimoine. Le débat risque d'être animé au Parlement. Est-ce l'effet municipales ? La sénatrice UMP et ancienne maire de Strasbourg, Fabienne Keller, a été la première à publier son patrimoine (L'Alsace de mardi). Le sénateur-maire Roland Ries (PS) a suivi sur Facebook. Pour y accéder, il faut être « ami » avec lui. Rien de bien extraordinaire les concernant tous deux. « Il s'agit d'améliorer la transparence de la vie publique et non d'un concours pour désigner celui ou celle qui fera le premier sa déclaration, avant que la loi l'y oblige », a réagi vivement le député PS de Strasbourg, Philippe Bies qui juge « l'imitative de l'ancienne maire déplacée... » L'argent du dentifrice Le député André Schneider (UMP) n'a jamais fait mystère de son appartement, au rez-de-chaussée d'un quartier populaire de Hoenheim. « Mais bientôt on demandera aux élus avec quel argent ils ont acheté leur tube de dentifrice », ironise-t-il, en observant que « le projet de loi du gouvernement ne répond pas à l'affaire Cahuzac, qui relève de la fraude fiscale... » « Il n'aurait pas empêché


cette affaire. Quelqu'un de malhonnête peut dissimuler son patrimoine », renchérit le député de Colmar Eric Straumann (UMP), en dénonçant « un faux nez ». À entendre les parlementaires de droite comme de gauche, des dispositions existent. Tous sont tenus de faire une déclaration de patrimoine en début et en fin de mandat. « Il suffit d'appliquer les textes existants », suggère le députémaire (apparenté UMP) de Haguenau, Claude Sturni, « opposé à l'inflation des textes législatifs ». « La commission pour la transparence financière fait son travail. Ils m'ont téléphoné pour avoir des documents. Je les ai fournis et il n'y a pas eu de souci », témoigne le député-maire de Pfastatt, Francis Hillmeyer (UDI). Encourager la suspicion « Et nos comptes de campagne aussi sont contrôlés », rappelle son collègue UMP d'Altkirch, Jean-Luc Reitzer. Lui qui a rempli sa déclaration de patrimoine « au vélo près », juge « excessives les sanctions prévues dans le nouveau texte pour fausses déclarations ». « C'est typiquement français, on passe d'un excès à l'autre », regrette-t-il, en observant que l'interdiction d'exercer certaines professions, prévue dans le projet de loi, contribuera à augmenter encore le nombre de fonctionnaires... Plus que la déclaration de patrimoine, c'est sa publication qui agace les parlementaires. Pour le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), « cette initiative viendrait alimenter le voyeurisme ». « C'est encourager une société de suspicion, de la jalousie », déplore Jean-Luc Reitzer. « Un voyeurisme malsain », pointe le député-maire UMP de Molsheim, Laurent Furst, qui propose de « soumettre les élus à un contrôle fiscal permanent sur les rémunérations et sur le patrimoine ». « Il faut respecter la sphère privée. Rendre public son patrimoine, c'est aussi dévoiler celui de son épouse, de ses enfants, pas seulement de l'élu », rappelle le député de Saverne/Sarre-Union Patrick Hetzel (UMP). Sans compter, comme l'ont relevé les spécialistes en droit fiscal, après la publication du patrimoine des ministres, que tout dépend du régime matrimonial ou de la situation personnelle des élus... « Que le patrimoine soit déclaré, contrôlé, c'est normal. Mais le respect de la vie privée doit prévaloir. Il y a des familles, des enfants », explique, en écho, la sénatrice-maire de Hégenheim, Patricia Schillinger, « mariée depuis 28 ans, et qui a construit la maison familiale avec son mari il y a 23 ans ». « Quand on m'interpelle sur mon indemnité parlementaire, je propose aux gens de venir à mon bureau pour leur expliquer comment mes collaborateurs et moi, nous travaillons... » souligne l'élue socialiste.


« D'accord pour publier nos déclarations de patrimoine, mais à condition que les hauts fonctionnaires, les magistrats, les journalistes, tous ceux qui risquent un conflit d'intérêts, le fassent aussi », réplique sa voisine de Ranspach-le-Bas, la sénatrice UMP Catherine Troendlé. « Depuis 2009, il existe au Sénat un comité de déontologie auquel les élus doivent déclarer les invitations des lobbys », explique-t-elle, en se disant « favorable aussi à la création d'une haute autorité de contrôle du patrimoine ». « Les membres des cabinets ont plus de pouvoir d'influence qu'un parlementaire isolé », affirme aussi Eric Straumann. Pas le sujet du moment « S'il faut publier mon patrimoine, je le ferai, et je suis même capable de voter la loi. Mais je ne devancerai pas l'appel. Et pourquoi seulement les élus ? » interroge le sénateur Jean-Marie Bockel (UDI), qui parle de « diversion ». « C'est un problème qui concerne les socialistes et la morale. Ils refusent de choisir entre la social-démocratie assumée et le tout à gauche. Il ne leur reste que la morale, mais là ils sont pris en traîtres », analyse l'ancien ministre. Et, dans cette crise, pour le Mulhousien, « ce n'est simplement pas le sujet du moment... » Yolande Baldeweck, avec Sailesh Gya


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Économies d'énergie Dès le premier juillet 2013

On éteint tout La mesure est peu connue. Dès le premier juillet de cette année, l'éclairage des bâtiments non résidentiels, commerces, bureaux, restaurants, boîtes de nuit... devra être éteint la nuit. Explications avec Bernard Meyer, vice-président de la CGPME du Haut-Rhin. DNA - « Cette mesure prend effet le premier juillet. Et pourtant peu de gens la connaissent... Comment cela est-il possible ? Bernard Meyer : Très peu de publicité a été faite autour de cette mesure. Et je vois que beaucoup de commerçants ou artisans, chefs d'entreprises ne la connaissent pas. Or personne n'est censé ignorer la loi, et elle va entrer en application dès le premier juillet. u Est-ce une mesure propre à notre pays ? Bernard Meyer : Pas du tout, il s'agit d'une démarche européenne qui se décline en France. Le but est de faire, dans chaque pays européen, 20 % d'économies d'ici 2020. Des calculs ont été faits par l'ADEME et les économies d'énergie attendues représentent 2 TWh par an, soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle (hors chauffage et eau chaude) d'environ 750 000 ménages. On peut comparer ce chiffre à la production annuelle de Fessenheim qui est de 10Twh. Cette disposition permettrait également d'éviter le rejet chaque année de 250 000 tonnes de CO2. Le texte précise qu'il faut limiter les nuisances lumineuses et les consommations d'énergie. u Pourquoi parler de nuisances alors qu'une ville est belle la nuit quand elle est éclairée ? Bernard Meyer : Bien sûr nous avons une culture de l'éclairage public dans les villes. Mais il ne faut pas oublier que l'éclairage représente 10 à 15 % de la consommation électrique dans une entreprise tertiaire. Réduire l'éclairage, c'est une mesure d'économie, une mesure simple et positive. « Une amende très dissuasive de 750 euros »


u Vous venez de faire une première réunion d'information et les membres de la CGPME ont été unanimement surpris. En qui consiste cette mesure concrètement ? Bernard Meyer : Les mesures s'appliquent aux éclairages des façades et aux vitrines de magasins, de commerce, d'exposition... Il y a deux trains de mesures. Les éclairages intérieurs, émis vers l'extérieur des bâtiments non résidentiels devront être éteints une heure après la fin de l'occupation des locaux. C'est notamment applicable pour les bureaux. Quant aux magasins, expositions, les éclairages devront être éteints à 1 h du matin ou une heure après la fin de l'occupation des locaux si celle-ci est plus tardive. L'éclairage reprend à 7 h du matin ou plus tôt si l'activité redémarre avant 7 h. u Jusque-là, les règles semblent simples. Sont-elles applicables aussi en été, ou pendant les périodes festives de Noël ? Bernard Meyer : Il y aura des dérogations lors d'événements exceptionnels ou dans des zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation culturelle permanente, la veille des jours chômés... Le préfet décidera de ces exceptions. Mais je préviens nos membres, qu'il faut penser à demander une dérogation. On peut même demander une dérogation permanente, ce n'est pas interdit. u Et si les magasins, ou bureaux ne respectent pas cette nouvelle réglementation, que se passe-t-il ? Bernard Meyer : C'est le maire qui doit constater. Cela passe par une première mise en demeure, puis une amende très dissuasive de 750 euros. Il faut savoir qu'il suffit d'un simple constat visuel pour que l'agent de police puisse verbaliser. u Y a-t-il d'autres exceptions à la règle ? Bernard Meyer : La règle ne s'applique pas sur les équipements de sécurité ou de surveillance et c'était spécifiquement une demande formulée par la CGPME dans le cadre des travaux de ce décret. Elle ne s'applique par pour les aéroports ni pour les unités urbaines de plus de 800 000 habitants. Mais le texte laisse libre cours à l'interprétation et il n'y a pas encore de jurisprudence. Les services de la CGPME peuvent répondre à toutes les questions. » Propos recueillis par Françoise Zimmermann


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Nucléaire Fermeture de la centrale de Fessenheim

Les jeûneurs reçus par Francis Rol-Tanguy Jeudi à Colmar, le collectif des jeûneurs pour l'arrêt du nucléaire a rencontré à sa demande, Francis Rol-Tanguy, le délégué interministériel chargé de la fermeture et de la reconversion de la centrale de Fessenheim. L'émissaire du gouvernement a reçu une délégation de quatre personnes. La rencontre a duré plus d'une heure. « Sur la forme, Francis Rol-Tanguy s'est montré très coopératif. Sur le fond, c'est un haut-fonctionnaire qui reste dans son rôle », commentait un des jeûneurs reçus à la sortie. Le dossier de l'arrêt de Fessenheim avance trop lentement, au goût des anti-nucléaires. La procédure est longue et contraignante. Le délégué interministériel a expliqué en substance « qu'il fallait attendre le vote de la future loi sur la transition énergétique, avant que le gouvernement puisse prendre un décret de fermeture et de démantèlement de Fessenheim». Le collectif a cru comprendre que même si l'État reste actionnaire majoritaire d'EDF, « les politiques français ont en définitive délégué leurs pouvoirs à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et à EDF. » Irréversible À propos de l'échéance de 2016, si toutes les décisions officielles ne sont pas prises le collectif a obtenu une assurance : « La fermeture et le démantèlement devront être concomitants, ce qui rendra tout retour en arrière impossible. » Les jeûneurs ont également interrogé Francis Rol-Tanguy sur le problème des déchets qui constitue une source d'inquiétude. Celui-ci a rappelé qu'une décision démocratique avait été prise en faveur de l'enfouissement. Parmi les quatre membres de la délégation, une militante allemande, enseignante de métier, lui a remis des dessins d'enfants, légendés « sauveznous », exprimant les craintes des jeunes générations face au nucléaire. « Une manière de toucher personnellement le délégué interministériel. » « On est reparti avec l'impression qu'un État qui a 83 réacteurs nucléaires sur son territoire, n'est plus maître de la situation », indiquait un participant. Le collectif, formé à Colmar au lendemain de la catastrophe de Fukushima, a totalisé plus de 2 200 jours de jeûne depuis avril 2011. Présent avec un stand au Champ de Mars durant quatre mois, il a collecté quelque 8 000 signatures


demandant l'arrêt définitif de la centrale de Fessenheim. Les pétitions ont été déposées au conseil régional.


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Fessenheim

Le rapporteur public contre un arrêt immédiat Le rapporteur public s'est prononcé jeudi devant la cour administrative d'appel de Nancy contre la mise à l'arrêt immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim. La position du rapporteur public est conforme à une décision de première instance suite à un recours de l'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN). L'association, qui représente des particuliers, des associations écologistes et des communes suisses, allemandes et françaises, avait saisi en décembre 2008 la justice administrative après le rejet par le ministère de l'Écologie de sa demande d'un arrêt immédiat et définitif de l'installation. En première instance, le tribunal administratif de Strasbourg avait rejeté la requête. « Est-ce à tort que la mise à l'arrêt de Fessenheim a été refusée ? Non », a conclu le rapporteur public, qui a estimé que « l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dispose de pouvoirs importants pour contrôler et intervenir rapidement » sur la centrale. « La mise à l'arrêt d'une centrale nucléaire nécessite non seulement que des risques graves soient avérés, mais en plus qu'aucune disposition prise par l'ASN soit envisageable », a-t-il poursuivi. Le rapporteur a notamment considéré, en rejetant le « risque zéro », que la sécurité avait été renforcée après l'accident japonais de Fukushima. « Des conclusions dignes des années 70 » L'avocat de l'ATPN, Me Corinne Lepage, par ailleurs ancienne ministre de l'Environnement (1995-1997), a dénoncé des « conclusions [du rapporteur public] dignes des années 1970 ». « Aujourd'hui, on ne pourrait plus construire Fessenheim, au vu des risques sismiques et d'inondations : c'est l'ASN qui le dit dans son dernier rapport », a fait valoir l'avocate. « Est-on en capacité de parer ces risques ? Non », a-t-elle expliqué devant la juridiction administrative, en décrivant une « centrale vétuste, aux problèmes récurrents ». « C'est une forme d'irresponsabilité organisée », a-t-elle encore dénoncé. La décision de la cour a été mise en délibéré au 16 mai.


Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim est la doyenne des installations nucléaires françaises en activité. Selon EDF, elle produit « 70 % de la consommation d'électricité d'une région comme l'Alsace ». Le président François Hollande s'est engagé à la fermer avant la fin de son quinquennat, au grand dam des salariés du site et de nombreux élus locaux, qui la disent sûre et rentable. À l'inverse, les organisations écologistes réclament une fermeture immédiate, car ils estiment les deux réacteurs alsaciens vétustes et dangereux.


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La Semaine parlementaire

Poids lourds, mariage et binôme ALIMENTATION Francis Hillmeyer Le député du Haut-Rhin (UDI) a interpellé cette semaine la ministre de la Santé sur la question de l'équilibre nutritionnel dans les cantines scolaires. Celui-ci serait remis en cause par la suppression, envisagée par le gouvernement, de deux textes réglementaires imposant aux gestionnaires, publics et privés des services de restauration scolaire et universitaire, de respecter des règles relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu'ils proposent. ÉCOTAXE POIDS LOURDS Eric Straumann, Sophie Rohfritsch, Claude Sturni Contrairement aux autres élus UMP, le député du Haut-Rhin s'est abstenu sur le texte qui repousse du 20 juillet au 1er octobre l'instauration de l'écotaxe poids lourds. L'écotaxe poids lourds « alsacienne » ne pourra pas non plus être mise en service comme prévu dès le 20 avril, regrette le parlementaire qui estime que la réglementation « doit maintenant être mise en œuvre en Alsace pour lutter contre le trafic PL de transit qui asphyxie l'axe nord sud de notre région ». Claude Sturni et Sophie Rohfritsch, qui ont voté contre, ont expliqué ce geste. « La nouvelle version [...] va porter sérieusement préjudice aux transporteurs de proximité », a estimé M. Sturni. « L'expérimentation alsacienne est supprimée et tous les transporteurs pour autrui dès 3,5 tonnes sont assujettis, déplore Mme Rohfritsch, ce qui n'était pas prévu en Alsace où la taxe devait concerner, comme en Allemagne, les plus de 12 tonnes ». Au Sénat, c'est Roland Ries (PS, Bas-Rhin), rapporteur du projet de loi, qui a insisté pour un accord sur cette écotaxe. FISCALITÉ Jean-Luc Reitzer Le député du Haut-Rhin (UMP) a dénoncé cette semaine « le matraquage fiscal des familles » par le gouvernement. En 2014, les prélèvements obligatoires atteindront le niveau record de 46,5 % du PIB, a relevé l'élu en énonçant trois mesures qui « s'attaquent aux familles » : la baisse du plafond du quotient familial, le rabotage des emplois familiaux et la baisse annoncée des allocations familiales.


SÉCURISATION DE L'EMPLOI Patricia Schillinger La sénatrice du Haut-Rhin (PS) a défendu cette semaine le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, présenté comme « une nouvelle étape du pacte social ». « Il accorde plus de flexibilité aux entreprises avec par exemple, les accords de maintien dans l'emploi, la mobilité interne, la refonte des procédures de licenciements, tout en créant de nouveaux droits pour les salariés avec un accès élargi aux mutuelles, des droits rechargeables au chômage et à la formation. C'est un véritable progrès », estime l'élue. MARIAGE POUR TOUS Patrick Hetzel, Frédéric Reiss, André Schneider Plusieurs députés alsaciens ont assisté ou participé au vif débat à l'Assemblé sur ce texte qui doit être adopté mardi. Patrick Hetzel (UMP, Bas-Rhin) déplore que le gouvernement ait « bousculé le calendrier parlementaire », ce qui « n'a pas permis de discuter de façon satisfaisante du texte ». Frédéric Reiss (UMP, Bas-Rhin) a rappelé qu'« il n'est pas homophobe de dire qu'un enfant a droit à un papa et une maman », estimant que « le gouvernement et la majorité font fausse route en voulant imposer ce bouleversement sociétal majeur ». André Schneider (UMP, Bas-Rhin) est intervenu à trois reprises, et a appelé au respect de l'opposition, s'indignant qu'on traite de « ringards » ceux qui estiment qu'« une famille se compose notamment d'un père et d'une mère ». MODE DE SCRUTIN André Reichardt Le sénateur (UMP, Bas-Rhin) a redit au Sénat son opposition totale au mode de scrutin binominal qui a été choisi pour les conseils généraux, rebaptisés départementaux. En revanche, pour les municipales, il s'est réjoui que le seuil à partir duquel le scrutin se fait à la proportionnelle de liste soit repassé de 500 à 1 000 habitants. MÉDICAMENTS ET STATISTIQUES Claude Sturni Le député (UMP, Bas-Rhin) a interrogé le ministère de la Santé sur les « pratiques de prescription inappropriées » de médicaments, comme le Médiator ou la pilule Diane 35, ainsi que sur la surconsommation médicamenteuse. Il s'étonne que le Groupement d'intérêt économique SesamVitale, qui gère toutes les données statistiques en ce domaine, refuse de les communiquer, alors que cela serait, estime le parlementaire, « un outil de pharmacovigilance et de suivi épidémiologique ».


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En débat

Jo Spiegel veut « réenchanter la démocratie » Le maire de Kingersheim Jo Spiegel (PS) est l'un des auteurs du « Manifeste pour la refondation démocratique ».Avec des propositions concrètes à la clé. Maire de Kingersheim depuis 1989, conseiller général de Wittenheim, président délégué de la M2A (Mulhouse Alsace Agglomération), le socialiste Jo Spiegel est assurément une personnalité atypique dans le paysage alsacien. Ses propos agacent ceux qu'il interpelle, avec véhémence, sans rencontrer toujours l'assentiment de ses camarades. Mais on ne peut lui reprocher de ne pas mettre en pratique ses idées sur « la haute exigence démocratique » à Kingersheim. Participant, depuis des années, à de nombreux colloques et débats, il vient de cosigner - avec deux directeurs de collectivités locales et deux consultants en stratégie publique - un Manifeste pour faire (re)naître la démocratie. Tous les quatre partent du constat que « la démocratie est malade » et que « la France vit une des plus grandes crises depuis les années 30 ». « Jamais nous n'avons ainsi connu la défiance et le soupçon. Même les maires perdent la confiance de leurs concitoyens », observe Jo Spiegel, qui a rédigé le premier chapitre de l'ouvrage. Construction partagée « À la culture de l'indignation et de l'utopie » - et ses mots pour l'extrêmegauche qui promet le grand soir sont très durs - il préfère « l'engagement », affirmant que « le bulletin de vote ne peut plus être l'alpha et l’oméga de la démocratie, alors que les abstentionnistes représentent le parti majoritaire ». Dès lors, soit « on réenchante la démocratie, à travers une démocratie de construction partagée, soit notre système se casse la figure ». Fini, pour lui, l'« élu magicien » face à « un citoyen consommateur et qui zappe ». Jo Spiegel plaide pour un rapport modeste au pouvoir, une construction lente de la décision pour intégrer le plus de citoyens possibles, même s'il peut y avoir des ratées. Avant de présenter chaque projet, il convient de se demander « pourquoi, pour quoi, pour qui », ce qu'il appelle « le primat du sens ». Il semble cependant plus facile de mettre cette « co-construction » en l'œuvre dans une


commune ou une agglomération que sur le territoire d'une région. Lors de la campagne référendaire, durant laquelle il a plaidé pour le oui et soutenu sans équivoque Philippe Richert, Jo Spiegel n'avait pas manqué de réclamer une autre démarche en aval. Aurait-elle sauvé le conseil d'Alsace? Esprit civique « Il faut changer de pratiques démocratiques », résume-t-il, en proposant de généraliser les Maisons de la citoyenneté et les conseils participatifs, mais aussi de faire appel à des « ingénieurs du débat public » - les élus ne pouvant être juges et partie - et de créer des « universités populaires de l'agir public ». Tout en préconisant un service civique obligatoire, les auteurs du manifeste prennent position pour « un strict non-cumul de mandat », accompagné d'un statut de l'élu. « Le cumul des mandats, je vais devoir me l'appliquer », plaisante le maire et conseiller général, qui prend en exemple l'Allemagne où les élus passent du local au régional, puis au national... Les élus locaux s'intéresseront aussi au chapitre sur l'organisation territoriale... où il apparaît que le Département pourrait encore avoir de beaux jours devant lui, contrairement à ce que prônait le maire de Kingersheim. Si cet ouvrage veut ouvrir le débat, avec un site internet et des forums citoyens, Jo Spiegel ne cache pas avoir rejoint aussi un cercle de réflexion, Esprit civique, parrainé par Jacques Delors. Ses membres souhaitent faire revivre, au sein de la gauche française, l'esprit du christianisme social. Selon lui, « il y a un vrai potentiel de réflexion en Alsace ». Y. B. LIRE Faire (re)naître la démocratie par Jo Spiegel, éd. Chronique Sociale, 12,90 EUR.


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Édition Jo Spiegel, le « contestataire intégré »

«Créer un désir de démocratie» L'élu « atypique du PS » plaide pour une transition démocratique et avance quelques pratiques singulières. Il est un des rares élus de la région à réfléchir sur sa pratique politique. Une démarche réflexive et intellectuelle devenue une marque de fabrique. Se qualifiant lui-même de « contestataire intégré », Jo Spiegel a pris le parti du « cheminement » dans un « système mortifère pour ceux qui croient à la promesse démocratique ». Apôtre de la « haute exigence démocratique », de la « co-construction » et de la « maturation », socialiste « atypique », Jo Spiegel critique un système à bout de souffle, conceptualise beaucoup mais agit aussi. Il a fait de la commune de Kingersheim, dont il est le maire, une terre d'expérimentation pour « retisser ce lien particulier entre le citoyen et la chose publique ». Faire (re)naître la démocratie, ouvrage auquel il a collaboré avec quatre auteurs, synthétise sa réflexion et sa pratique. La séduction aboutit au désenchantement Jo Spiegel voit ce livre comme « une ode aux élus locaux » et « un antidote clair au populisme ». Il apparaît aussi comme une boîte à outils pour celles et ceux qui veulent « réenchanter la démocratie de participation par la démocratie de construction », approche qui se veut « plus radicale et réaliste que les coups de menton ou les doses homéopathiques ». Elu aux multiples casquettes, Jo Spiegel a acquis la certitude que « le bulletin de vote ne peut plus être l'alpha et l’oméga de la démocratie ». Changer de paradigme passe par une attention particulière portée à la démocratie à chaque instant et pas aux seules élections dès lors que la séduction aboutit au désenchantement, la caricature au populisme et la posture à la défiance. La transition doit ensuite s'opérer dans un agenda réaliste et sur la durée. Elle implique enfin une exigence et des pratiques nouvelles qui mettent les élus et les citoyens de plain-pied dans un cadre clairement défini et interactif.


C'est sur ce canevas que Jo Spiegel a initié dans sa commune des états généraux permanents de la démocratie, a bâti la Maison de la citoyenneté et éprouve depuis dix ans les conseils participatifs. Mais il pense plus loin. Il propose de créer des universités de l'Agir public dans toutes les régions, de rendre le service civique de six mois obligatoire, de créer des Maisons de la citoyenneté dans chaque bassin de vie, de généraliser les conseils participatifs et les journées citoyennes. Jo Spiegel suggère enfin de créer un nouveau métier, celui d'ingénieur du débat public dans la mesure où « l'élu ne peut pas être juge et partie ». Les élus sont-ils seulement prêts ? Franck Buchy Faire (ré)naître la démocratie, Pierre-Olivier Archer, Jean Laversanne, Guillermo Martin, Patrick Plantier et Jo Spiegel, Éditions Chronique sociale, 112 pages, 12,90 EUR.

Extrait : les limites du système « En réalité, la seule médiation électorale a montré ses limites. La démocratie de représentation est désormais en crise, s'alimentant de la montée en puissance de l'individualisme privé et du « moi d'abord, tout et tout de suite ». Grandit de jour en jour le risque d'une démocratie « providentielle », où se joue la surenchère entre l'attente souvent légitime [...] des habitants et la promesse forcément miraculeuse des élus. Élus et habitants se jaugent, se jugent aujourd'hui, sans jamais plus se rencontrer. Et naît l'assistanat civique, produit objectif entre la morgue au sommet et la revendication de la base « il n'y a qu'à, faut qu'on ».


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Ça se raconte

Cinq élus départementaux de plus en 2015

Au cours de la campagne du référendum, de nombreuses voix ont jugé trop timoré le choix des trois présidents de ramener de 122 à environ 100 le nombre d'élus. La messe est dite. Et finalement, en 2015, par le jeu de la loi sur les cantonales, le Bas-Rhin passera de 44 à 46 conseillers départementaux et le Haut-Rhin de 31 à 34. Soit 127 élus en tout. Parité. - La nouveauté, c'est qu'il y aura autant d'hommes que de femmes, car chaque canton sera représenté par un binôme. Autant dire que cela va être sanglant, au moment des investitures... Mais de nombreux élus, aussi, ne vont pas se représenter. Et la première étape de ce chamboulement, ce sera le redécoupage des cantons dont la moitié vont disparaître. Les préfets vont commencer les consultations. Troendlé assume. - Contrairement à une idée répandue dans le milieu politique, la sénatrice UMP du Haut-Rhin Catherine Troendlé n'a pas fait rajouter le seuil de 25 % des inscrits, nécessaire pour valider un référendum sur la fusion des collectivités. C'est son collègue Dominique Perben. Mais elle a introduit le décompte par département. « Pour construire ensemble une nouvelle collectivité, il fallait que les Haut-Rhinois autant que les Bas-rhinois votent oui », maintient-elle. En Corse, la majorité aurait suffi, mais le non l'a emporté. La colère de Furst. - Le député-maire de Molsheim Laurent Furst estime qu'on a passé trop facilement par pertes et profit le résultat global. « Personne ne doit oublier que le vote populaire a été gagné par le oui à 57,65 % en Alsace », souligne-t-il. Tout en affirmant avoir « entendu tous les messages », il en appelle à « revenir sur le terrain des idées », en espérant qu'« un jour, au coeur de la République, l'Alsace prendra son destin en main »... Le président honoraire du conseil général du Haut-Rhin, Henri Goetschy, veut aussi croire que « l'essai sera pour plus tard ». Et d'ajouter, après avoir salué les promoteurs de ce projet : « M'r wärda jetz uf d'r match retour » (On attend le match retour). On ignore quand... Alsace-Corsica. - L'ancien ministre François Loos, candidat UDI aux municipales à Strasbourg, est à l'origine d'une association rassemblant


Alsaciens et Corses. « Nous souhaitons que nos deux terres aux fortes identités partagent une vision positive de leurs spécificités, tout en les valorisant au-delà de leurs territoires respectifs », soulignent les membres fondateurs. Ils ont profité de la remise du Prix de la tolérance Marcel Rudloff hier, à Strasbourg, à Jean-François Bernardini, leader du groupe corse I Muvrini, pour lancer leur association. Justin Vogel, président de l'Office pour la langue et la culture d'Alsace, en assure la présidence « pour éviter toute interférence avec les municipales ». « Ma vie, ma ville ». - L'ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller (UMP) publie un ouvrage dont le titre Nouveaux horizons pour Strasbourg (éd. La Nuée Bleue) est trompeur. Il ne s'agit pas d'un programme pour les prochaines municipales. Le sous-titre, « Fabienne Keller, ma vie, ma ville » est plus juste. Mais son envie d'agir semble tellement forte qu'on ne la voit pas rester l'arme au pied. Y. B.


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