PARTI SOCIALISTE DU HAUT-RHIN
REVUE DE PRESSE LOCALE Vendredi 24 mai 2013
Sources : L’Alsace / Les Dernières Nouvelles d’Alsace
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Conseil municipal
Le président de Surso réagit aux propos du FN Lors du dernier conseil municipal et du vote des subventions aux associations qui luttent contre l'exclusion, l'élu frontiste Patrick Binder s'est lancé dans une diatribe contre les Kosovars et les Roms. Henri Metzger, président de Surso (Service d'urgence sociale), réagit, au nom du conseil d'administration de l'association mise en cause : « L'association Surso s'émeut des prises de position d'un membre du groupe de droite extrême au conseil municipal de Mulhouse et proteste vigoureusement contre les allégations mensongères proférées par celui-ci. Le Service d'urgence sociale, implanté depuis plus de 17 ans à Mulhouse, assure plusieurs missions de service public », rappelle le Dr Metzger (accueil de jour inconditionnel pour les personnes sans domicile, service d'insertion par le logement pour les jeunes, service d'orientation, permanence médicale assurée par des médecins bénévoles...) «Surso, c'est une équipe de 10 salariés, travailleurs sociaux expérimentés, qui assure l'ensemble de ses missions, dans le cadre d'agréments et de conventions préfectorales, auprès d'un public en grande difficulté souvent très désocialisé [...] poursuit le président de l'association. Depuis plusieurs mois, le nombre de personnes sans domicile dans la région mulhousienne augmente progressivement. Actuellement, ce sont plus de 120 personnes qui frappent à la porte de Surso tous les jours, ce qui dépasse tout à fait les capacités d'accueil prévues, et ce qui oblige l'équipe professionnelle à déployer des trésors d'ingéniosité dans l'accueil, dans l'écoute, dans la recherche de réponses, occasionnant une fatigue et un stress important pour cette équipe, d'autant qu'aucune solution nouvelle, en réponse à cette situation exceptionnelle, n'est entrevue à court terme. Les partenaires associatifs et institutionnels réfléchissent d'ailleurs ensemble à des moyens de sortir de cette situation. C'est ce moment que choisit le leader mulhousien du Front national pour attaquer notre association de manière détestable, mettant en doute avec des termes injurieux l'honnêteté de l'association, la qualification professionnelle de l'équipe salariée et dénigrant les hommes et les femmes accueillis pour qui Surso est souvent le seul havre possible. Avec des paroles d'une rare violence, il renvoie ces hommes et ces femmes à leurs origines supposées, à leur
pauvreté, à leur précarité. Ce qui semble particulièrement insupportable à cet élu, est la présence de demandeurs d'asile parmi les usagers de Surso ! Cet accueil des demandeurs d'asile, sans solution d'hébergement en Cada, répond tout simplement aux missions de notre accueil de jour et aux engagements de l'État français dans le cadre de la Convention de Genève, pour l'accueil des demandeurs d'asile. De toute façon, l'ensemble de nos activités s'organise de manière continue en lien avec nos financeurs et organismes de tutelle : l'État, les municipalités et le conseil général », indique le président de Surso, qui n'écarte pas l'hypothèse de poursuivre l'élu frontiste en justice.
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Groupe un nouveau souffle pour Mulhouse
Des élus «profondément choqués»
A propos de SURSO (lire ci-dessus), les élus du groupe un nouveau souffle pour Mulhouse indiquent dans un communiqué qu'« ils tenaient à manifester tout leur soutien à l'association SURSO et à ses salariés. Nous avons été profondément choqués par les propos inqualifiables, de la part d'un élu de la république en la voix de Patrick Binder au conseil municipal. L'association SURSO rempli une mission de service public tant auprès personnes qui vivent des situations d'exclusion, qu'au niveau des demandeurs d'asile, mais également auprès des jeunes et dans sa toute nouvelle mission de service intégré d'accueil et d'orientation de l'insertion. C'est une mission au combien difficile à remplir tant les demandes sont exponentielles en ces temps de crise. Les salariés de cette structure sont en première ligne dans l'accueil de jour et vivent au quotidien les non réponses opposées aux usagers. Ils méritent le respect des élus que nous sommes et face aux difficultés qu'ils rencontrent, ils sont en droit d'attendre tout notre soutien. Nous leur réitérons par ce message toute notre gratitude et leurs adressons l'assurance de notre soutien sans faille par le biais de notre élue Mme Schmidlin Ben M'Barek qui siège au sein du conseil d'administration. »
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Lutterbach Construction du centre pénitentiaire départemental
Projet confirmé pour 520 places
L'ancien secrétaire d'État à la Justice, Jean-Marie Bockel, avait présenté sur le terrain à Lutterbach, en octobre dernier, le projet qu'il a porté à bout de bras. Le projet de construction du centre pénitentiaire départemental a été confirmé hier par Christiane Taubira, la ministre de la Justice. L'établissement de 520 places et non de 732 se fera bien à Lutterbach. L'annonce était attendue depuis des mois (lire DNA du 22/05 et 09/01). Hier en fin de matinée, Christiane Taubira, la Garde des sceaux, a reçu une délégation de parlementaires haut-rhinois et d'élus de Lutterbach et de Colmar afin de leur faire part «en primeur » de sa décision relative à la construction d'un centre pénitentiaire à Lutterbach. Une décision qu'elle devait d'abord prendre avant la fin de l'année dernière lorsqu'elle s'était rendue sur le terrain à Lutterbach au mois d'octobre. Depuis c'était le silence radio et alors qu'elle était censée faire une annonce concernant le Haut-Rhin en janvier dernier, lors de son déplacement aux Beaumettes à Marseille, elle n'avait rien dit, laissant cours à toutes les spéculations. Pas de partenariat public-privé pour Lutterbach Depuis hier, les choses sont claires : l'établissement se fera bien sur le site préconisé de Lutterbach. Le centre pénitentiaire comptera 520 places (400 en maison d'arrêt et 120 en centre de détention).
Les travaux devraient débuter courant 2015. L'établissement sera construit en maîtrise d'ouvrage publique sur l'emprise foncière déjà disponible (tous les terrains ont été acquis). Il n'y aura donc pas de partenariat privé-public. On sait que la ministre de la Justice s'est déjà montrée très critique, dans certains cas, vis-à-vis des financements en partenariat public-privé (PPP). Si le démarrage est programmé pour 2015, le centre pénitentiaire devait être opérationnel en 2018 voire même en 2017. Comme l'a souligné Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin et ancien secrétaire d'État à la Justice, « La ministre n'a fait que confirmer ce qu'elle devait annoncer en janvier dernier déjà. Il lui fallait juste du temps pour finaliser son arbitrage, notamment pour Ensisheim et Colmar et mettre sur pied une alternative au PPP. C'est en fait le retour au projet initial... Ce n'est que par la suite que l'on avait poussé l'effectif à plus de 700. Comme nous ne sommes plus dans un PPP, nous entrons dans un plan triennal budgétaire 2015/2018. Ce projet devrait être mis en première priorité dans les arbitrages budgétaires. On parle d'un projet de l'ordre de 100 millions d'euros ». Fermetures programmées à Mulhouse et Colmar La ministre de la Justice a en effet précisé que « l'ancien projet annoncé sans aucune garantie de financement par le précédent gouvernement ne verra donc pas le jour. Ce projet prévoyait en effet la construction d'un centre de 732 places, au moyen d'un contrat de partenariat public/privé. L'actuel gouvernement refuse la facilité de l'endettement et la déshumanisation que l'ancien projet aurait généré ». La confirmation du nouvel établissement de Lutterbach sera accompagnée de la fermeture des maisons d'arrêt de Mulhouse et Colmar et d'une opération de rénovation de la maison centrale d'Ensisheim. Pour le porteur du dossier, cette annonce, « c'est aussi l'aboutissement d'une démarche que j'ai entamée il y a plus de trente ans, lorsque j'étais dans le bureau de Robert Badinter en 1982 (il était alors Garde des sceaux). C'est lui qui m'avait à l'époque convié pour me dire qu'il fallait une nouvelle prison à Mulhouse, cette prison n'étant pas humanisable ». Alain Cheval
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Le projet de Lutterbach validé La maison d'arrêt de Colmar fermerait en 2017-2018
Jugements contrastés
La prison de Colmar devrait fermer en 2017 ou en 2018 Annoncée hier, l'ouverture pour 2017-2018 de la future prison de Lutterbach entraînerait la fermeture de la maison d'arrêt de Colmar. Les élus de droite et de gauche condamnent la disparition d'un équipement pénitentiaire dans la capitale judiciaire du Haut-Rhin. Réactions. La construction d'une nouvelle prison à Lutterbach ne fait pas que des heureux. Surtout à Colmar qui devrait perdre sa maison d'arrêt à l'horizon 2017-2018 lorsque le futur établissement entrera en service dans la banlieue mulhousienne. Christiane Taubira l'a annoncé hier à plusieurs élus et parlementaires haut-rhinois, dont le député de Colmar Eric Straumann (UMP) et le 1er adjoint au maire et conseiller régional Yves Hemedinger (UMP). Eric Straumann « regrette » cette décision en indiquant que « les recherches de terrain réalisées par les services de l'État autour de Colmar n'ont rien donné ». Face à « l'incertitude budgétaire » qui pèse sur un projet de 100 millions d'EUR, il a demandé à la garde des Sceaux de programmer dès à présent des travaux dans l'établissement colmarien. Si elle souligne l'avancée pour les « conditions de travail du personnel pénitentiaire » et la « dignité des détenus », la conseillère régionale socialiste Victorine Valentin et la section PS de Colmar considèrent que « la fermeture sèche » de la prison de la rue des Augustins « n'est pas acceptable en l'état ».
Une « bêtise »et une « erreur » Gilbert Meyer (UMP) parle d'une « bêtise » et d'une « erreur » en estimant que la « dimension sociale » doit être autant prise en compte que le coût financier. Le maire de Colmar n'accepte pas qu'on retire « une fonction de base et très ancienne » à la capitale judiciaire du département. « Le travail des avocats et de la justice va être désorganisé. Ça va aussi compliquer les visites des familles », assure Gilbert Meyer. Il entend « relancer la machine » pour défendre la place colmarienne auprès de Christiane Taubira. « La question reste négociable, au moins discutable », croit-il. Me Fabien Arakelian est l'avocat de plusieurs anciens détenus de la maison d'arrêt de Colmar qui ont ou vont déposer un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg, dénonçant les conditions de détention (DNA du 18 mai). Il connaît la prison colmarienne. « J'ai été plus que surpris par les conditions de détention à Colmar, pourtant des prisons, j'en ai visité ! Colmar est, en terme d'indignité une des pires de France. En plus, elle accueille des personnes qui sont présumées innocentes. Sa fermeture ne peut-être qu'une bonne nouvelle ». Juge d'application des peines à Colmar, Vincent Ramette est chargé de suivre la vie des détenus dans le ressort du tribunal de grande instance de Colmar. Son point de vue diverge des politiques : « La construction d'un nouvel établissement est forcément positive, un cadre neuf, propre est propice à la réinsertion. Je n'ai pas de retours des détenus sur d'éventuels problèmes de salubrité mais plutôt sur la surpopulation (L'occupation est actuellement de 150 % de la capacité théorique à Colmar, N.D.L.R.). Cela dit, la maison d'arrêt est très ancienne. Je suis évidemment favorable à un nouvel établissement même si nous, juges d'application des peines à Colmar serons impactés par cette décision avec une redistribution des postes puisque nous n'aurons plus la prison à proximité et seulement la centrale d'Ensisheim ». Du côté des syndicats, le constat est contrasté. « C'était plutôt attendu. Il y a un constat objectif qui s'impose à tout le monde, et surtout aux syndicats, ces établissements, Colmar et Mulhouse, sont vieillissants, voire vétustes. On a colmaté les brèches avec des emplâtres et des cautères sur une jambe de bois ! Un moment donné, il fallait trouver une solution. Il y avait le choix entre une rénovation de l'existant et la construction. En l'état, ça semble relativement cohérent », explique Eric Schmitt, délégué régional adjoint CGT - pénitentiaire qui se félicite du maintien de la centrale d'Ensisheim. « Colmar est une maison d'arrêt, Mulhouse une maison d'arrêt avec un centre de détention, Ensisheim une maison centrale... Ce sont des populations différentes, des vocations différentes, des prises en charge différentes. Faire cohabiter trois types de
population dans un établissement pénal aurait été hasardeux et pour le moins complexe. » « Ce n'est pas du tout ce qu'on attendait. On avait proposé des modifications et des changements par rapport au regroupement de ces établissements sur un seul, Lutterbach », regrette Eric Gemmerlé, délégué régional de l'Ufap (Union fédérale autonome pénitentiaire) Grand Est. « On aurait aimé un réel questionnement des pénitentiaires pour pouvoir créer une réelle cartographie correspondant aux nécessités de gestion des populations pénales : accueil, suivi, possibilité de sorties. Sauf que là, on est resté dans un système opaque, où seuls certains spécialistes et les volontés politiques ont fait le jeu de la demande, et en aucun cas, celui de nous sortir du merdier dans lequel on est. Cette situation ne nous convient pas. Nous avions apporté notre soutien à la construction d'un projet qualitatif. On nous a dégagés. On voulait, au minimum, deux établissements sur la région. Le deuxième établissement, on va continuer à le demander, devrait être la construction d'un centre de détention plus conséquent sur la région du Haut-Rhin ou du Bas-Rhin ; voire même les deux. » « Maintenir la proximité » Les élus colmariens demandent le maintien d'un équipement pénitentiaire à Colmar. « En période d'économies budgétaires, il eût été plus sage et de bonne gestion, mais aussi plus simple en termes d'organisation judiciaire, de rénover celle de Colmar », assure Yves Hemedinger, sur la même longueur d'onde que son maire. « Les travaux de mise aux normes sont sans commune mesure avec le coût d'une nouvelle prison », glisse Gilbert Meyer. Victorine Valentin redemande pour sa part à la garde des Sceaux d'implanter l'établissement haut-rhinois pour les courtes peines (ou quartier nouveau concept) à Colmar pour « équilibrer l'offre pénitentiaire dans le département » et « maintenir la proximité nécessaire entre les équipements judiciaires colmariens et pénitentiaires, mais aussi entre les détenus et leurs familles ». « Ça permettrait aussi de mettre fin à l'émiettement des emplois administratifs colmariens constatés depuis plusieurs années », conclut l'élue. F. By, M. B et Ph. M
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Justice Construction de la prison à Lutterbach
Réactions positives ...sauf à Colmar
Rémy Neumann, un des opposants directs au projet. La ministre de la justice, Christiane Taubira, a reçu hier les parlementaires haut-rhinois et des élus pour annoncer sa décision relative à la construction du centre pénitentiaire à Lutterbach. ? ? Patricia Schillinger, sénatrice du Haut-Rhin et Pierre Freyburger, conseiller Municipal de Mulhouse et conseiller Général du Haut-Rhin : « La décision rendue par Christiane Taubira, Garde des sceaux, clôture un long processus d'arbitrage concernant la prison de Mulhouse. Nous n'avons pas manqué d'œuvrer auprès des plus hautes autorités de l'État pour la relocalisation de la prison de Mulhouse au regard de conditions déplorables d'incarcération pour les détenus et des incidences de la vétusté de cet établissement sur l'environnement urbain. L'option de fermer les sites de Colmar et de Mulhouse pour implanter un établissement de 520 places à Lutterbach malgré certains inconvénients liés à la nature de ce site, à l'horizon 2018 avec un démarrage des aménagements prévu en 2015 même, correspond à nos attentes. Il y a en effet un net recul par rapport au projet initial surdimensionné en termes de capacité d'accueil. Nous prenons également acte de l'abandon du projet de partenariat public-privé. Cette décision marque tout l'intérêt porté par le Gouvernement à l'égard de la ville de Mulhouse. Elle s'inscrit dans la continuité après la mise en œuvre des Zones de Sécurité Prioritaires (ZSP) et le choix de Mulhouse comme site pilote pour expérimenter les nouveaux contrats de ville ». ? Arlette Grosskost, député du Haut-Rhin : « Nous avons pris acte de l'annonce faite par la Ministre quant au maintien du projet initial, néanmoins revu pour le limiter à une structure à taille humaine et en conséquence le réserver à des
courtes peines (inférieures ou égales à un an). Cette maison d'arrêt regroupera celles de Colmar et de Mulhouse. Il a été annoncé par ailleurs que la centrale d'Ensisheim sera maintenue mais bénéficiera de travaux de rénovation à court terme pour à la fois renforcer la sécurité à l'intérieur des locaux et permettre aux détenus de profiter d'ateliers de travail et d'insertion. Ces travaux seront envisagés dans les budgets actuels dans le cadre de la fongibilité des crédits. Mme le Garde des sceaux a confirmé que le budget de la prison de Lutterbach sera inscrit en priorité dans le prochain budget prévisionnel triennal, en précisant que le partenariat public/privé a définitivement été abandonné. Il est donc possible que celle-ci puisse voir le jour avant 2017-2018. La Garde des sceaux a insisté, dans le cadre de sa politique pénale, sur le fait qu'elle entendait privilégier les peines de substitution à l'incarcération et en conséquence développer les centres de semi-liberté en ce compris les infrastructures qui leur seraient nécessaires (logement, travail...)». ? Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin et président de Mulhouse Alsace Agglomération, André Clad, maire de Lutterbach, et Jean Rottner, maire de Mulhouse : « Souhaitent faire part de leur satisfaction. Le choix entre différentes options a retardé la prise de décision, ce qui nous amène à la prochaine programmation triennale 2015/2018. Cette prison de 520 places vient notamment en remplacement de la maison d'arrêt de Mulhouse, particulièrement vétuste comme l'avait souligné Jean-Marie Delarue, contrôleur général, dans son rapport datant de 2009. Cet arbitrage apporte enfin une réponse satisfaisante aux conditions de détention, d'accueil des familles, à la surpopulation carcérale et aux conditions de travail des agents de l'administration pénitentiaire ». ? Jean-Marie Bockel : « Salue l'aboutissement de ce projet qu'il porte depuis de nombreuses années. Mon investissement s'est notamment caractérisé par la recherche active d'un site adapté, ce en quoi j'ai été aidé par le courage et la détermination d'André Clad. Le site de Lutterbach a en effet été validé par les autorités pénitentiaires suite aux nombreuses études réalisées, tenant compte également de l'accessibilité du site. Cette implantation induira des retombées économiques non négligeables pour la commune de Lutterbach et m2A, et s'intégrera dans un projet global souhaité par la municipalité». ? Jean Rottner : « Je me réjouis de la fermeture prochaine de la maison d'arrêt de Mulhouse. Cette dernière, située en centre-ville, est en effet source de nombreuses nuisances. Cette issue permettra d'envisager ainsi un nouvel avenir pour ce site ». Colmar veut garder un Établissement pénitentiaire Les élus colmariens de droite comme de gauche sont unanimes pour condamner la disparition d'un équipement pénitentiaire dans la capitale
judiciaire du Haut-Rhin. Gilbert Meyer parle d'une « bêtise » et d'une « erreur » en rappelant que la « dimension sociale » doit autant être prise en compte que le coût. « La question reste négociable, au moins discutable », estime le maire UMP qui va « relancer la machine » auprès du garde des Sceaux. Le député de Colmar Eric Straumann (UMP) « regrette » la décision ministérielle en précisant que le projet d'un centre de semi-liberté était « en cours de réflexion ». La conseillère régionale et municipale Victorine Valentin (PS) juge pour sa part que « la fermeture sèche de la prison de Colmar n'est pas acceptable en l'état ». Elle redemande à la Ministre d'implanter l'établissement haut-rhinois pour les courtes peines à Colmar pour « équilibrer l'offre pénitentiaire dans le département ». ? Catherine Troendlé, sénateur du Haut-Rhin : « Ma satisfaction n'est que partielle dans la mesure où je me suis fortement investie afin de sortir du coeur de cité la centrale d'Ensisheim (216 places). Christiane Taubira a confirmé le maintien de cette centrale, souhaitant la construction d'une prison à taille humaine à Lutterbach. Cette construction s'inscrit dans le prochain plan triennal et conduirait à une ouverture à l'horizon 2017-2018. J'ai demandé à la Garde des sceaux de décliner l'échéancier de la mise en œuvre des travaux de rénovation à mener à Ensisheim. Elle a confirmé l'inscription de ces travaux (et notamment ceux des portes et des ateliers) dans le prochain budget pénitentiaire, garantissant de trouver les moyens nécessaires, quitte à amputer d'autres projets. Ces travaux à Ensisheim devraient débuter dès 2014. La ministre de la Justice, très attachée à la réinsertion, a également affirmé qu'elle souhaitait maintenir ou ouvrir des centres de semi-libertés à différents points du territoire. Un tel centre pourrait ainsi voir le jour à Colmar. Je me montrerai très vigilante sur la mise en œuvre de ces différentes annonces ». ? Rémy Neumann, conseiller municipal et président de Réussir ensemble Lutterbach : « Nous ne sommes pas satisfaits de ce choix. Nous continuerons à nous opposer à ce projet d'autant plus que sa réalisation est reportée au prochain programme triennal. Cela nous laisse du temps pour démontrer les aberrations du dossier d'autant que d'ici l'année prochaine le PPRI (plan de prévention des risques d'inondations) et le SAGE auront bien avancé. Il faudra bien que le gouvernement en tienne compte et notamment du risque d'inondation de la zone où doit se construire le projet. Cette annonce n'a pour nous qu'un caractère provisoire parce que les problématiques que nous avons soulevées n'ont eu aucune réponse à ce jour. Nous les mettrons en avant dans le futur. On va continuer le combat sous une autre forme. Il est clair que nous ne baisserons pas les bras ». A.C et F.By
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Réactions
Patricia Schillinger, sénatrice PS, et Pierre Freyburger, conseiller général PS : « Il y a un net recul par rapport au projet initial, surdimensionné en termes de capacité d'accueil. Cette décision marque tout l'intérêt porté par le gouvernement à l'égard de la Ville de Mulhouse. Elle s'inscrit dans la continuité après la mise en œuvre des zones de sécurité prioritaires (ZSP)et le choix de Mulhouse comme site pilote pour expérimenter les nouveaux contrats de ville. » Catherine Troendlé, sénatrice UMP : « Ma satisfaction n'est que partielle dans la mesure où je m'étais fortement investie afin de sortir du coeur de cité la centrale d'Ensisheim. Christiane Taubira a en effet confirmé le maintien de cette centrale. Sur la base de cette décision, j'ai demandé à la garde des Sceaux de me décliner l'échéancier de la mise en œuvre des travaux de rénovation à mener à Ensisheim. Ces travaux devraient débuter dès 2014. » Jean-Marie Bockel, sénateur Gauche moderne et président de la M2A (Mulhouse Alsace Agglomération) : « Le choix entre différentes options a retardé la prise de décision, ce qui nous amène à la prochaine programmation triennale 2015-2018.Mais cet arbitrage apporte enfin une réponse satisfaisante aux conditions de détention, d'accueil des familles, à la surpopulation carcérale et aux conditions de travail des agents de l'administration pénitentiaire. Cette implantation induira des retombées économiques non négligeables pour Lutterbach et la M2A. » Eric Gemmerlé, secrétaire général Ufap/Unsa-Justice Grand Est : « On ne peut pas se contenter de cette décision, car il n'y a pas eu de réflexion supplémentaire par rapport au projet initial. On espérait que le nouveau gouvernement apporte d'autres propositions. Et finalement, on repart dans les mêmes travers. Quid du coût des transfèrements ? De la cour d'assises et de la cour d'appel, d'un éventuel regroupement de la justice à Mulhouse ? Il faut que Colmar garde une identité pénitentiaire. » David Daems, secrétaire national FO, ex-délégué régional Alsace/FrancheComté : « Certes, nous sommes soulagés que la centrale d'Ensisheim soit maintenue. Mais Mme Taubira a finalement validé un projet qu'elle avait au
départ dénoncé. Nous sommes inquiets par la taille de ce projet et la dangerosité du secteur géographique, sur un site en zone inondable. La garde des Sceaux n'a pas tenu ses promesses. Certains personnels colmariens devront faire 120 à 140 km pour aller travailler. Et pour le personnel mulhousien, on leur promet un nouvel enfer. » Eric Straumann, député UMP de la 1re circonscription du Haut-Rhin : « J'ai proposé de maintenir la maison d'arrêt de Colmar et de transférer le centre d'Ensisheim à Lutterbach. Tous les acteurs du secteur demandent le maintien à Colmar car ce sera compliqué pour les familles de détenus de se rendre à Lutterbach. Et le maire d'Ensisheim voudrait que la centrale déménage. Je l'ai clairement expliqué à la ministre. Je demande aussi le maintien d'un centre de semi-liberté à Colmar et la ministre semble favorable sur ce point. » Gilbert Meyer, maire UMP de Colmar : « C'est une erreur fondamentale de supprimer la prison de Colmar. J'ai toujours soutenu et je continue à défendre le maintien d'un outil à Colmar, à cause de la dimension sociale des détenus. La prison colmarienne est bien intégrée dans le périmètre urbain et constitue un pont de la carte judiciaire avec le travail des avocats et du tribunal de grande instance. Les investissements nécessaires pour mettre aux normes les cellules, représentait peu de choses selon moi. » Victorine Valentin, conseillère régionale PS : « La fermeture ''sèche'' de la prison de Colmar n'est pas acceptable en l'état. Puisque le projet de création de l'établissement haut-rhinois pour les courtes peines (ou quartier nouveau concept) n'est pas encore fixé, nous redemandons à la ministre d'implanter ce projet à Colmar afin d'équilibrer l'offre pénitentiaire dans le département et de maintenir la proximité nécessaire entre les équipements judiciaires et pénitentiaires colmariens existants, mais aussi entre les détenus et leurs familles. » Rémy Neumann, membre du collectif Contre la prison : « Nous avions envoyé de nombreuses informations à Mme Taubira, notamment par rapport au Plan de prévention du risque d'inondation (PPRI) de la Doller. Mais elle ne nous a jamais répondu. Or le PPRI qui sera approuvé d'ici la fin de l'année montrera que la zone où va s'implanter cette prison est inondable. Le combat continue et il est encore possible de remettre en cause ce projet tant que le chantier ne sera pas démarré. On continuera, dans le futur, à faire obstruction à cette construction. »
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Logement social
EDF apporte son soutien au projet Igloo mulhousien
Dans le cadre d'une convention signée hier avec l'association Habitat & Humanisme, EDF va aider 14 foyers mulhousiens en situation de précarité à réduire leur facture énergétique dans leurs futurs logements. Projet européen décliné à Mulhouse avec le concours du bailleur associatif à vocation très sociale Habitat & Humanisme (H & H), Igloo permet à des familles en difficulté (par rapport au logement, à la formation, à l'emploi...) de reprendre pied sur un modèle original : la famille participe à la conception de son futur logement et un de ses membres effectue un parcours professionnel qualifiant en lien avec les métiers du bâtiment, qui lui permet de réaliser une partie des travaux de ce futur logement. À Mulhouse, grâce à l'engagement d'H & H Alsace Sud, sept logements Igloo sont déjà en fonction. Et 14 nouveaux logements Igloo vont être aménagés en rénovant des immeubles très dégradés rue du Runtz et rue de la Filature, où les travaux devraient débuter au début de l'été. EDF va apporter un précieux coup de pouce à l'opération, dans le cadre d'une convention signée hier par Alexandre Da Silva, président d'Habitat & Humanisme Alsace Sud, et Didier Fruhauf, directeur de développement Alsace à la direction des collectivités territoriales Est d'EDF. But de ce soutien : aider les futurs occupants des 14 logements à diminuer et à maîtriser leur consommation énergétique. Concrètement, le soutien d'EDF sera double. Il est d'abord financier, avec une enveloppe de 30 000 EUR destinée à améliorer la performance énergétique des futurs logements. « Ça va nous permettre d'aller encore plus loin que ce qui était prévu, notamment en renforçant encore l'isolation. Cette somme va aussi nous servir à améliorer l'équipement des cuisines », se sont réjouis hier Alexandre Da Silva et Gilbert Buttazzoni, le responsable du projet Igloo au sein de H & H Alsace Sud. Second volet du soutien : EDF va permettre aux 14 foyers qui occuperont les logements de bénéficier de son Kit énergie solidarité. Ce dispositif prévoit la remise de petit matériel éco-efficient (ampoules basse consommation, mousseur pour réduire la consommation d'eau, etc.), mais aussi et surtout une
formation aux économies d'énergie et un accompagnement. « On demande aux gens de relever leurs compteurs tous les trois mois et on fait un bilan avec eux, on parle de l'énergie en général, de ce qu'on utilise à la maison... », explique Véronique Kuenemann, correspondante solidarité à EDF. Ce Kit énergie solidarité est déjà mis en œuvre dans d'autres cadres. « Les premiers retours font apparaître un gain moyen de 10 % sur la facture », indique Didier Fruhauf. De la pédagogie H & H salue la démarche, en observant que ce n'est pas tout de faire des bâtiments basse consommation, encore faut-il apprendre aux occupants à les utiliser. « Comment je règle mon chauffage ? À quel moment j'ouvre les fenêtres, etc. ? Et là, on va enfin dans le bon sens en faisant de la pédagogie », observe Alexandre Da Silva, heureux de cette perspective de voir encore enrichi le dispositif Igloo. Un dispositif qui a déjà fait ses preuves à Mulhouse, témoigne-t-il : « Parmi les occupants des sept premiers logements, cinq ont trouvé un travail fixe, dans des entreprises qui ont participé au chantier. Et on a des familles complètement transformées. » F.F.
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Élections départementales
Quatre schémas concurrents pour le redécoupage cantonal
Pour les élections départementales de 2015, la région colmarienne ne comptera plus que cinq cantons au lieu de dix actuellement. État des lieux des propositions en discussion. O LE CONTEXTE : La réforme Lebranchu, adoptée le 17 avril, prévoit de révolutionner l'élection des conseils généraux, rebaptisés conseils départementaux pour plus de lisibilité. Pour assurer la parité, le scrutin se fera sur des binômes homme-femme, candidats dans des cantons élargis. Dans le Haut-Rhin, la loi prévoit de passer de 31 à 17 cantons. La consigne pour le redécoupage est de ne pas s'écarter de plus de 20 % de la moyenne départementale, soit 45 000 habitants dans le Haut-Rhin, avec une fourchette de 36 000 à 54 000 habitants. Les exceptions à ce principe d'égalité devant le suffrage seront rares et limitées, prévient le Conseil constitutionnel, qui a validé la loi le 16 mai. Seuls certains critères géographiques pourront être pris en compte, notamment « l'insularité, le relief, l'enclavement ou la superficie ». Il est aussi demandé de prendre en compte les périmètres intercommunaux en tant que bassins de vie vécus et concertés. Dans le Haut-Rhin, les élus avaient jusqu'au 16 mai pour faire remonter leurs propositions au préfet. Dans cette affaire, tout le monde est suspect d'arrière-pensées politiques, en calquant le découpage sur l'intérêt électoral. O TROIS SCÉNARIOS CONVERGENTS.- Trois propositions ont émergé pour le secteur colmarien. Elles émanent du député Straumann, qui a convoqué une réunion pour la 1re circonscription mercredi dernier, de la fédération PS du Haut-Rhin et du conseil général. Certains scénarios se répètent : la création d'un grand canton rhénan, qui regrouperait au moins une partie du canton d'Andolsheim, le canton de Neuf-Brisach et tout ou partie de celui d'Ensisheim, fait consensus. De même que la fusion Wintzenheim/Munster à l'ouest, à quelques variantes près. La proposition Straumann et celle des socialistes se rejoignent aussi pour la fusion des quatre cantons de Ribeauvillé, Sainte-Marie-aux-Mines,
Kaysersberg et Lapoutroie, tandis que le conseil général plaide pour deux cantons de 22 000 et 28 000 habitants, bien loin des clous fixés par le législateur. Les trois scénarios s'accordent aussi pour dire que les cantons colmariens, surtout le canton nord, doivent s'agrandir. Colmar, le nœud du problème O LA PARTITION DE GILBERT MEYER.- Gilbert Meyer n'est pas du même avis. Lui souhaite préserver la représentation de Colmar et de ses 69 200 habitants. Il plaide pour le maintien de deux cantons urbains de quelque 34 000 habitants, 2 000 de moins que la fourchette basse, ce qui constituerait une dérogation. « Il faut que deux cantons représentent au moins la totalité de la population colmarienne, quitte à élargir un peu, martèle Gilbert Meyer. En gardant Sainte-Croix-en-Plaine, on n'est pas loin du compte. » Il juge en tout cas « illogique de prendre un pan de Colmar pour former un canton extérieur ». O LA PROPOSITION STRAUMANN.- Elle a remporté un large consensus auprès de la soixantaine d'élus de la 1re, mais aussi de la 2e circonscription rassemblés à Muntzenheim. Les ciseaux ont été confiés à Raymond Gantz, l'ancien maire de Kunheim. Il s'agit de garder un canton de Colmar sud (43 560 habitants) uniquement urbain et un canton Est qui engloberait Colmar Nord, Houssen, Horbourg-Wihr, Jebsheim, Sainte-Croix-en-Plaine, toutes membres de la CAC, et les communes du Ried Brun (47 522 habitants). Le canton rhénan regrouperait les comcoms du Pays de Brisach, Essor du Rhin et Centre Haut-Rhin (47 763 habitants). Proposition qui recueille l'assentiment des deux conseillers généraux concernés, Hubert Miehé et Michel Habig, ainsi que deux présidents d'intercommunalités, Bernard Gerber et Gérard Hug. Tous soulignent la « cohérence » et « l'identité sociologique » de ce territoire. À l'ouest, la fusion Wintzenheim Munster engloberait Ingersheim et Niedermorschwihr (42 916 habitants). Ni le maire d'Ingersheim, ni celui de Wintzenheim ne souhaitent en effet être rattachés à Colmar. Au nord-ouest, on revient à la fusion des quatre cantons de Kaysersberg, Lapoutroie, Ribeauvillé et Sainte-Marie-aux-Mines pour atteindre 46 748 habitants. Sauf que JeanLouis Christ ne l'entend pas de cette oreille (lire ci-contre). Un canton géant des bords du Rhin O LA PROPOSITION DU PS.- Elle prévoit notamment de redécouper Colmar en est-ouest, au niveau de la voie ferrée. Julien Ernst, le secrétaire de la section locale, justifie ce choix par la « géographie physique et la sociologie », mais il est loin d'être innocent : c'est dans les quartiers ouest que la gauche engrange ses meilleurs scores, pas dans les quartiers sud. Le canton ouest version PS intégrerait Wintzenheim et Ingersheim. Celui de l'Est Horbourg-Wihr et Houssen. « Nous avons surtout regardé la continuité du bâti », commente
Julien Ernst, qui ne croit pas à une dérogation colmarienne : « Colmar ne peut pas rester toute seule et doit s'insérer dans le bassin de vie de la communauté d'agglomération. » Pour le reste, la proposition du PS diffère de celle de Straumann sur quelques points : à l'est, le PS ne prévoit qu'un seul grand canton qui engloberait SainteCroix-en-Plaine, le reste du canton d'Andolsheim, celui de Neuf-Brisach et la majeure partie de celui d'Ensisheim. À l'ouest, la fusion Wintzenheim-Munster se ferait sans Wintzenheim et engloberait le canton de Rouffach, à l'exception de Soultzmatt Clément Tonnot Jean-Louis Christ n'a pas apprécié que les élus de la 1re circonscription se mêlent de ses affaires. Le député de la 2e circonscription juge le procédé « maladroit ». « Notre famille ne doit pas se quereller mais être unie contre un redécoupage qui ne servira pas la proximité auprès de nos concitoyens », relativise Jean-Louis Christ, qui ne digère pas la réforme et le fait savoir par courrier aux maires de sa circonscription. Il entend dire « à quel point les cantons ruraux seront sanctionnés » : « Ce seront les variables d'ajustement du projet, ceux qui vont souffrir le plus. » Pour le député qui arpente la plus grande circonscription du département, des cantons élargis vont « distendre les liens entre les futurs conseillers départementaux et les habitants » dans des secteurs ruraux « totalement défavorisés par rapport aux cantons urbains » : « Chez moi, les cantons font déjà 120 km² en moyenne, contre 24 dans l'agglomération mulhousienne et 46 à Colmar ». Jean-Louis Christ craint aussi que le redécoupage et le scrutin par binômes « crée des divergences et des tensions terribles entre élus ». Nous devons protéger les zones rurales contre ce genre de manipulations. »
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Société
Thierry Speitel, maire homo et catho, apôtre du mariage pour tous On peut être à la fois catholique pratiquant et homosexuel, décidé à se marier et à adopter : Thierry Speitel, maire centre droit de Sigolsheim, affiche sa singularité. Un parti pris qui lui a valu quelques brouilles et une menace de mort, mais aussi des milliers de messages de soutien. Dans la salle boisée du conseil municipal de la petite commune de 1 300 âmes du vignoble alsacien, un imposant crucifix fait face à la photo officielle de François Hollande. Ce tête à tête « n'est pas un hasard », affirme l'élu de 50 ans qui a apporté lui-même les rameaux à Pâques. Foi et homosexualité, un paradoxe ? « Dieu n'exclut personne, c'est l'homme qui exclut », tranche avec aplomb l'homme aux cheveux grisonnants, la cinquantaine triomphante en chemise rose et costume gris impeccables. L'homme qui exclut, c'est l'auteur de cette lettre anonyme qui a blessé l'élu début mai, adressée à la mairie et contenant deux douilles scotchées à un article des Dernières Nouvelles d'Alsace. Thierry Speitel y évoquait son homosexualité et revenait sur la mobilisation « scandaleuse » et « insoutenable » des anti-mariage pour tous. « J'ai pleuré après avoir reçu cette lettre » « J'ai pleuré après avoir reçu cette lettre, ça a réveillé des choses », avoue-t-il, les yeux soulignés de pattes d'oie. Ces « choses », il les balance pêle-mêle : le « premier drame » quand il réalise à l'adolescence qu'il aime les hommes, les rumeurs et insultes homophobes lancées pendant les campagnes... Le dirigeant d'agence de voyages est élu conseiller municipal en 1995 et devient maire de la commune en 2001. Il révèle publiquement son homosexualité un an plus tard. « J'en avais marre des rumeurs », justifie-t-il. En 2008, il est réélu premier magistrat dans une ville au « vote FN conséquent ». Marine Le Pen (FN) a récolté plus de 23 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2012 à Sigolsheim. « Les habitants de ma commune m'ont aidé à mieux m'accepter », dit le maire qui s'attribue un « défaut », celui d'avoir besoin d'être aimé. « Durant ce septennat de vie commune, je pense qu'il a trouvé la sérénité et l'apaisement,
ce qui se ressent dans ses attitudes, notamment lorsqu'il endosse son costume de maire », note d'ailleurs Alexandre, 28 ans, le compagnon de Thierry Speitel. Les deux hommes se sont rencontrés lors d'une campagne électorale il y a sept ans et depuis, Alexandre a toujours été considéré comme le « conjoint » du maire, y compris lors de manifestations officielles. Une situation que le couple souhaite officialiser un jour, en se mariant à la mairie de Sigolsheim. « Les maires qui ne veulent pas marier les couples homos doivent être démis de leur fonction », estime Thierry Speitel, une position affirmée publiquement qui lui a valu quelques « brouilles »avec des élus locaux. L'enfant d'ouvrier viticole en fait peu cas : il est rompu depuis son plus jeune âge aux conflits et aux insultes : « pédé », « fils de rien » ou « pervers ». « Notre courage les rend fous ! » « Ça ne me fait plus rien », soutient-il les yeux dans les yeux, après avoir lu à haute voix une lettre insultante appelant au retour d'Hitler qu'il a reçue récemment. Il la classe avec la menace de mort au chapitre des « torchons ». En contrepoids, il a rangé méticuleusement les plus de 3 000 messages de soutien qu'il a reçus dans un grand classeur gris, où chaque lettre a sa place à côté de son enveloppe dans une pochette plastique. Il les fait défiler avec les gestes du bon élève qu'il fut sur les bancs de l'école de Sigolsheim et promet de répondre à chacun de ses correspondants : un proviseur du Havre, un religieux, Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, Philippe Richert, président UMP de la Région Alsace... « Je sors grandi et renforcé de cette épreuve, conclut-il la main sur le classeur. Notre courage les rend fous ! » Lucie Lautredou (AFP)
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Virtuose : les élus appelés au rassemblement
Armand Reinhard, maire de Hirsingue, appelle les élus au rassemblement ce vendredi devant les locaux de l'entreprise textile Virtuose. Dans un courrier envoyé à tous les élus de l'arrondissement d'Altkirch, au député et aux sénateurs, conseillers généraux et régionaux, il rappelle le rejet du plan de sauvegarde de Virtuose (ex Emmanuel Lang) à Hirsingue. « Par ce rejet, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse a ainsi prononcé le 24 avril dernier la liquidation judiciaire de l'entreprise, malgré le plan de reprise proposé par l'industriel Pierre Schmitt, dernière chance viable de sauver l'entreprise et les salariés. Les banques avaient pourtant accepté les conditions financières du plan de reprise proposé par M. Schmitt, ce qui prouve le sérieux de ce plan étant donné la difficulté de satisfaire aux critères bancaires. M. Schmitt, également soutenu par le Comité d'action économique du Haut-Rhin (C.A.H.R.), avait pourtant démontré la réussite de son précédent plan de reprise d'une entreprise textile dans le HautRhin ! », explique A. Reinhard qui interroge : « comment ne pas tenter cette chance qui est offerte à Virtuose de voir son avenir épargné avec celui de ses employés, plutôt que de laisser sombrer l'entreprise et ses salariés sans même avoir essayé de les sauvegarder ? » Dans cette lettre, il rappelle aussi les répercussions sur les autres entreprises textiles haut-rhinoises déjà évoquées dans nos précédentes éditions : « ETC (ex-TBC) à Cernay (34 salariés), récemment reprise après un redressement judiciaire et dont 33 % du chiffre d'affaires sont générés par Virtuose. La liquidation judiciaire de Virtuose mettra ainsi en péril direct ETC, pouvant ruiner la sauvegarde de cette entreprise ; Philéa Textiles à Soultz (40 salariés) réalise 50 % de son ennoblissement chez ETC, si ETC ne se maintenait suite à la liquidation de Virtuose, ce serait un coup dur direct pour cette entreprise aussi ; pareil pour Velcorex à Saint-Amarin (70 salariés) dont toute la gamme en vieilli et délavé se fait chez ETC et la Corderie Meyer Sansboeuf à Guebwiller qui fait teindre l'ensemble de ses fils chez Virtuose ! Pour « un soutien massif » au comité d'entreprise « Le procureur a pourtant décidé de ne pas donner suite à l'appel interjeté par M. le préfet. C'est pourquoi le comité d'entreprise à son tour vient de faire appel
de cette décision. C'est aussi la raison pour laquelle un rassemblement de soutien est organisé dans les locaux de l'entreprise, avant que la Cour d'Appel de Colmar ne se prononce le lundi 27 mai prochain. Tous les maires et élus sont donc invités à se rassembler ce vendredi 24 mai de 17 h à 18 h, 15 rue Paul-Lang dans les locaux de Virtuose, afin de mobiliser toutes les énergies pour apporter un soutien massif au comité d'entreprise dans sa lutte pour faire annuler le jugement du tribunal et ainsi obtenir la validation du plan de reprise de M. Schmitt », poursuit le maire de Hirsingue.
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Une manifestation pour Virtuose
Une manifestation a déjà eu lieu à Colmar au début du mois. Dans un courrier aux élus locaux, Armand Reinhard, maire de Hirsingue, les invite à venir manifester vendredi après-midi pour soutenir le projet de reprise de l'entreprise Virtuose. « La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse a prononcé, le 24 avril dernier, la liquidation judiciaire de l'entreprise, malgré le plan de reprise proposé par l'industriel Pierre Schmitt, dernière chance viable de sauver l'entreprise et les salariés. Les banques avaient pourtant accepté les conditions financières du plan de reprise proposé par M. Schmitt, ce qui prouve le sérieux de ce plan, étant donné la difficulté de satisfaire aux critères bancaires. M. Schmitt, également soutenu par le Comité d'action économique du Haut-Rhin (CAHR), avait pourtant démontré la réussite de son précédent plan de reprise d'une entreprise textile dans le Haut-Rhin !Comment ne pas tenter cette chance qui est offerte à Virtuose de voir son avenir épargné avec celui de ses employés, plutôt que de laisser sombrer l'entreprise et ses salariés sans même avoir essayé de les sauvegarder ? » Pour soutenir le comité d'entreprise qui a fait appel de la décision de liquidation judiciaire, un rassemblement de soutien est organisé dans les locaux de Virtuose avant que la cour d'appel de Colmar ne se prononce sur ce dossier, lundi 27 mai. « Tous les maires et élus sont donc invités a se rassembler ce vendredi 24 mai de 17 h A 18 h, 15 rue Paul-Lang dans les locaux de Virtuose, afin de mobiliser toutes les énergies pour apporter un soutien massif au comité d'entreprise dans sa lutte pour faire annuler le jugement du tribunal, et ainsi obtenir la validation du plan de reprise de M. Schmitt. »
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Hirsingue Entreprise textile Virtuose
Manifestation de soutien
Alors que le comité d'entreprise, qui a fait appel de la décision de la chambre commerciale de Mulhouse de placer Virtuose en liquidation judiciaire, devrait en savoir davantage sur le sort de l'entreprise textile sundgauvienne lundi matin lors d'une audience à Colmar, une manifestation de soutien est prévue cet après-midi à 17 h devant la société à Hirsingue. L'objectif, selon le maire et conseiller général de Hirsingue qui est à l'initiative de cette mobilisation où il souhaite rassembler un maximum d'élus, est évidemment de remettre un coup de projecteur sur le plan de sauvegarde de l'entreprise porté par l'entrepreneur alsacien Pierre Schmitt, lequel est parvenu à relancer les sociétés Velcorex de Saint-Amarin, TBC de Cernay et Tissage des Chaumes de Sainte-Marie-auxMines, représentant actuellement à elles trois près de 150 salariés. Le rejet dans un premier temps par le procureur de la cour d'appel de ce plan avait de fait suscité une forte incompréhension tant de la part des salariés (32 des 58 emplois seraient sauvés) que des élus, étant rappelé que plusieurs banques cautionnent le projet de Pierre Schmitt par ailleurs validé par le Comité d'action économique du Haut-Rhin. Pour Armand Reinhard comme pour d'autres, il convient donc de tenter une dernière carte pour la société, dont la disparition provoquerait en outre un effet domino dans le secteur textile alsacien. À noter que Claude Vallat, consultant alsacien en textile international installé depuis plusieurs années aux USA, où il a notamment créé la société PlatinoUSA, a récemment apporté son soutien à Pierre Schmitt en indiquant que le textile alsacien avait une carte à jouer tant en termes de qualité que de réactivité. N.L.