COLMAR
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Q JEUDI31OCTOBRE2013
MUSÉE BARTHOLDI Une nouvelle conservatrice
Isabelle Bräutigam : du livre à la sculpture Le nouveau conservateur du musée Bartholdi vient d’être désigné. Il s’agit d’Isabelle Bräutigam, qui œuvre depuis 20 ans à l’organisation du salon du livre de Colmar. Elle remplacera, à partir du 1er décembre, Régis Hueber, qui prend sa retraite.
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ne page se tourne pour le musée Bartholdi. Son conservateur depuis 18 ans, Régis Hueber, quitte l’établissement à la fin du mois de novembre. Quatre candidatures ont été enregistrées en interne par les services de la Ville pour le remplacer. Le choix s’est finalement porté sur Isabelle Bräutigam, 53 ans, chargée de mission pour le salon du livre, « pour son profil et sa formation » précise Jean-Marie Schmitt, directeur des affaires culturelles de la Ville.
« Il y a un vrai manque de reconnaissance autour de cet artiste » Isabelle Bräutigam baigne dans l’art depuis son plus jeune âge, entre une mère artiste et un père amateur d’art. Née et élevée en région parisienne de parents « 100 % alsaciens », notamment d’un père issu d’une famille de viticulteurs à Zellenberg, elle part après son bac, perfectionner son anglais dans une université américaine dans le Missouri. À son retour à Paris, elle poursuit ses études par une maîtrise d’anglais à la Sorbonne et le diplôme de l’École du Louvre. « Je me suis spécialisée dans la sculpture du XIXe siècle, mais Auguste Bartholdi n’était pas particulièrement étudié » déplore-t-elle. « Il y a un vrai manque de reconnaissance autour de cet artiste. » C’est à Colmar, où elle se rendait souvent pendant les vacances, qu’elle découvre le sculpteur de la statue de la
Isabelle Bräutigam, « je réalise mon rêve de travailler au musée Bartholdi. » Liberté. Elle s’installe dans la région à la mort de son père, « pour soutenir ma mère qui y était déjà revenue. J’avais 25 ans. »
Après avoir enseigné pendant quelques années, elle est approchée par le musée Unterlinden qui lui propose un poste de documentaliste qu’elle occu-
PHOTO DNA – LAURENT HABERSETZER
pe pendant trois ans. « Je ne comptais pas mes heures. J’ai arrêté quand je me suis mariée, à un restaurateur allemand » dit-elle sans rien regretter.
« Travailler au musée Unterlinden c’était mon rêve, je l’ai réalisé. Mon autre rêve était de travailler au musée Bartholdi, je vais bientôt le réaliser » résume-t-elle. En 1993, elle entre à la Ville pour monter un salon du livre avec le commissaire Francis Gueth. « Le salon, je l’ai vu naître et j’ai suivi son évolution : de la petite manifestation du centre-ville, qui est ensuite passée au Koïfhus et qui aujourd’hui occupe quatre halls au parc des expositions et accueille des pointures. C’est comme mon enfant » dit-elle avec une pointe de nostalgie. « J’ai un petit pincement au cœur de quitter l’équipe du salon. Mais il y a des opportunités dans la vie que l’on ne peut pas refuser. » Avec cette fonction de conservateur au musée Bartholdi, elle revient à ses premières amours : l’art et notamment la sculpture. « C’est très enthousiasmant mais aussi impressionnant de prendre la suite de Régis Hueber, qui est très brillant » estime-t-elle. Si elle veut prendre le temps de s’imprégner du dossier avant de fixer précisément son plan de travail, Isabelle Bräutigam sait déjà qu’elle souhaite axer ses efforts sur le développement des échanges avec les États-Unis, sur la communication et sur l’ouverture du musée au grand public. « Sans en faire une sorte d’Europa-park bien sûr. Il faut respecter l’intimité des lieux. » D’Auguste Bartholdi, elle apprécie l’esprit de créateur et de visionnaire. « Il a su utiliser les technologies de son époque et imposer son travail. C’était un battant, c’est ça qui me plaît. De son œuvre j’aime tout, à la fois les monuments très connus comme la statue de la Liberté ou le Lion de Belfort mais aussi des petites choses très belles. » V. F.
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ÉLECTIONS MUNICIPALES À gauche
Victorine Valentin prend la tête de la liste «Un nouvel élan pour Colmar» Victorine Valentin, conseillère régionale et municipale socialiste, conduira la liste divers gauche « Un nouvel élan pour Colmar » aux élections municipales. Son équipe entend défendre la solidarité, la justice fiscale, la haute qualité démocratique et des services publics locaux forts dans un cadre budgétaire maîtrisé. APRÈS AVOIR ÉTÉ ÉLUE première des
socialistes par les militants du parti pour les élections municipales, Victorine Valentin vient d’être désignée, à l’unanimité, tête de la liste «Un nouvel élan pour Colmar». Portée par l’association éponyme, cette liste se compose de militants du PS et de représentants de la société civile. « Je suis l’animatrice d’une équipe qui élabore un programme collectif et le catalyseur de toutes ses énergies, ma démarche n’est pas celle d’un parti », tient à préciser d’emblée celle qui fut candidate aux élections municipales, régionales et législatives pour le PS. Si Victorine Valentin joue collectif, elle revendique une légitimité propre à mener le combat. Née en Espagne, arrivée en France à l’âge de 5 ans, elle dit comprendre mieux que quiconque « le cou-
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rage qu’il faut aux immigrés pour quitter leur pays et leurs efforts pour s’intégrer ». « Je connais et je comprends la vie quotidienne des travailleurs », explique aussi celle qui a gravi les échelons dans le secteur industriel puis tertiaire pour finir manager d’une équipe de 125 personnes. Un parcours qui donne « un plus » à sa candidature « par rapport à celles des purs politiciens », dit-elle. « Je suis une Colmarienne qui se met au service des Colmariens et qui utilise la politique pour défendre celles et ceux qui ont le plus besoin des services publics, avec mes valeurs de sérieux et de grande force de travail.»
bassin économique colmarien, à améliorer l’offre en transports alternatifs et à rapprocher la gouvernance du citoyen. « Le territoire de Colmar se caractérise par une proportion de jeunes demandeurs d’emploi de 18,7 % supérieure à la moyenne régionale et une proportion de chômeur de longue durée de 38,9 % également supérieure », relève l’association.
Un Grenelle de l’éducation
Maire à plein temps Si elle est élue, Victorine Valentin quittera son mandat régional et son métier pour se consacrer entièrement à la fonction de maire. Victorine Valentin compte défendre les valeurs républicaines, en particulier l’égalité. « La justice fiscale » mais aussi « une politique de gauche basée sur la solidarité, une haute qualité démocratique et des services locaux forts qui répondent aux besoins des Colmariens » ; et « redonner du sens à l’intérêt général et au service public ». Elle insiste sur ce dernier point : « Nous embaucherons, si
Victorine Valentin conduira la liste «Un nouvel élan pour Colmar». PHOTO DNAJEAN-LUC SYREN
nécessaire, sans augmenter le budget en faisant des économies importantes ailleurs », explique-t-elle en citant des « services qui n’existent pas » comme une ludothèque et des maisons de quartier. Elle pense aussi que « la police municipale est en sous-effectif ».
L’association, qui a adhéré au Pacte civique, travaille à son programme depuis juin. Elle présentera sa « plateforme programmatique » en janvier. L’équipe en a dévoilé quelques axes hier. Elle vise à favoriser le secteur de l’économie sociale et solidaire, à accroître l’attractivité du
Côté transport, Jean-Yves Barthe veut faire du quartier de la gare «un hub pour les transports » et estime qu’il faut « maintenant aider les Colmariens à utiliser les vélos » plutôt que de subventionner leur achat. En matière d’enseignement, Un nouvel élan pour Colmar n’entend « pas attendre le bon vouloir d’un maire qui, pour des raisons politiciennes, refuse d’appliquer la réforme des rythmes scolaires », explique la conseillère municipale PS Marie-Christine Gindensperger. Julien Ernst a été nommé référent dans ce dossier, chargé d’animer un « Grenelle de l’éducation à Colmar » avec les parents, enseignants, syndicats et spécialistes du rythme de l’enfant. Objectif de l’association : être prête pour la rentrée de septembre en cas de victoire en mars. FRANCK BUCHY
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