RainbowTimes Feb 2012

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n e w s pa p e r o f t h e B r u s s e l s ’ R a i n b o w h o u s e / / Y e a r 8 - n ° 4 7

World Edition

Verantwoordelijke uitgever / Editeur responsable : Marjan Braspenning

The Brussels’ LGBTQI meeting & information point

times

The Rainbowhouse / Maison arc-en-ciel // Regenbooghuis ///

rainbow


Liste des associations membresde la Maison Arc-en-ciel lijst met verenigingen die deel uitmaken van het Regenbooghuis

Activ’elles www.activelles.be Alias info@alias-bru.be - www.alias-bru.be Basta info@bastabrussel.be - www.bastabrussel.be BAV! bav-volley@hotmail.com Beyond Brussels to 7 Seas (BB7S) bb7s-macrbh@laposte.net Belgian Business Association (BBA) belgianba@gmail.com - www.belgianba.be Brussels Gay Sports (BGS) bgs@bgs.org - www.bgs.org Brusselse Holebi Senioren (BHS) acassiers@edpnet.be - kunstenholebi@gmail.com www.sen-holebi-bru.be Cercle Homo Etudiant (CHE) contact@che-ulb.be - www.che-ulb.be Communauté du Christ Libérateur (CCL) ccl@ccl-be.net - www.ccl-be.net Ecolo nous prend homo (ENPH) info@ecolo.be - www.enph.ecolo.be EGOW egow11@gmail.com - http://egow.spruz.com English Speaking Gay Group (EGG) tomhoemig@skynet.be - www.eggbrussels.be Ex Aequo info@exaequo.be - www.exaequo.be Fédération Arc-en-Ciel (FAEC) arc_en_ciel_bxl@hotmail.com - www.arc-en-ciel-bxl.be Fuchsia info@fuchsiabrussel.be - www.fuchsiabrussel.be Genres d’à côté info@gdac.org - www.gdac.org Genres Pluriels contact@genrespluriels.be - www.genrespluriels.be HALLElesbienne info@hallelesbienne.be - www.hallelesbienne.be Homoparentalités info@homoparentalites.eu - www.homoparentalites.eu Long Yang Club Brussels@longyangclub.org - http://brussels.longyangclub.org / Merhaba info@merhaba.be - www.merhaba.be Natuurlijk Holebi natuurlijkholebi@belgacom.net users.skynet.be/natuurlijkholebi/ Nuance_Bru nuance_bru@hotmail.com - http://users.telenet.be/nuance/ Omnia Rainbows United www.rainbowhouse.be

Nouvelle activité : african Pride une initiative de CHB (Coordination Holebi Bruxelles), plus d’info : info@rainbowhouse.be

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Redactieadres/Adresse de rédaction Regenbooghuis/ Maison Arc-en-Ciel Kolenmarkt 42, 1000 Bruxelles/ Rue Marché au Charbon 42, 1000 Bruxelles. Tel : 02 503 59 90 - info@rainbowhouse.be Het secretariaat van het regenbooghuis is open van dinsdag tot vrijdag van 14u tot 18u. / Le secrétariat de la Maison Arc-en-ciel est ouvert du mardi au vendredi de 14h à 18h. Redactie/rédaction François Massoz-Fouillien Erwin Carlier, Marjan Braspenning, Jill De Wolf Ont participé à la rédaction de ce numéro/ Schreef mij aan dit nummer Justine Saracen, Jacques (librairie Darakan), Fred Arends, Daniel Huygens, James Geater, Maria Santa, Kurt Krickler, Giada Cotugno, Stéphane Tchakam, Andrew Gelston, Laurent Gaissad, Patrick Reyntiens, Jill De Wolf, Erwin Carlier, François MassozFouillien Photos/Fotoos Michela Nunes Graphic design / Lay Out Héloïse Pondeville heloise@heloz-designgraphic.net - helloheloise@gmail.com Oplage 2000 ex. Advertentiewerving / Recrutement publicitaire Tarieven en voorwaarden/tarifs et conditions : info@rainbowhouse.be soutenir la Maison Arc-en-ciel : Les dons supérieurs à 40 Euros sont fiscalement déductibles. Les dons peuvent être versés exclusivement sur le numéro de compte de la fondation Roi Baudouin : 000-0000004-04 avec la mention : L80529-Maison Arc-en-Ciel. Giften aan het Regenbooghuis Giften groter dan 40 euro zijn fiscaal aftrekbaar. De giften kunnen uitsluitend gestort worden op het rekeningnummer van de KoningBoudewijnstichting: 000-0000004-04 met de vermelding: L80529-Regenbooghuis. Recevez le Rainbowtimes chez vous / krijg de Rainbowtimes thuis opgestuurd: Voor 1 jaar: stort 8 euro op rekeningnummer 735-0054624-01. Pour 1 an. : versez 8 euro sur le numéro de compte 735-0054624-01.


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Daniel Huygens President RAINBOWHOUSE

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ourquoi une world edition dans ce numéro du RainbowTimes ? Cela fait deux ans déjà que la Maison Arc-en-Ciel s’ouvre à ceux qui viennent d’ailleurs et à ce qu’il se passe sous d’autres latitudes. Comme vous le savez déjà certainement, en accueillant Rainbows United, la maison Arc-en-ciel participe à un projet d’aide aux demandeurs d’asile venant de pays où vivre son identité sexuelle est un crime. En première partie de ce numéro, vous découvrirez trois portraits de personnes venues du continent africain et qui vous feront partager un peu de leurs histoires respectives. Ce dossier aborde différentes thématiques comme celle de l’activisme, mais aussi la problématique VIH-Sida. Bien que nous soyons tous concernés, la situation sur certains continents et pays étrangers se veut dramatique. Ce sont ceux et celles qui sont directement concernés, en exil ou sur place, qui sont les véritables porteurs de changement. Une partie des fonds récoltés lors du Knitting Against Aids 2011 sera affectée cette année à la mise en place d’un Café HIV à partir d’avril 2012. ce café répondra, nous l’espérons, aux attentes des personnes séropositives, mais aussi de leur famille et de leurs amis. Ne pratiquons pas la politique de l’autruche en nous mettant la tête dans le sable, les personnes séropositives sont encore trop souvent discriminées et rejetées au sein de la société et au cœur même de la communauté LGBTQI. Nous souhaitons leurs donner un espace de visibilité avec l’espoir de faire tomber les préjugés sur la maladie sans doute la plus taboue à travers le monde d’aujourd’hui. Un dossier spécial HIV est à lire dans ce numéro. La maison Arc-en-ciel se réjouit de la naissance de l’association Rainbow cops Belgium qui défend les intérêts des policiers LGBTI mais qui peut également aider tout policier confronté à des problèmes liés à l’orientation sexuelle et/ou à l’identité de genres dans ses relations avec la population. J’espère que cet exemple sera suivi par d’autres institutions fédérales, régionales et communales.

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eze World Edition van de RainbowTimes legt de nadruk op wat het Regenbooghuis doet voor diegene die van ergens anders komen en wat er zich buiten onze grenzen afspeelt op holebivlak. Zoals jullie hoogstwaarschijnlijk al weten, werkt het Regenbooghuis al twee jaar mee aan Rainbows United, een project voor asielzoekers die uit landen komen waar leven als LGBTQI maar al te vaak een misdaad is. In het eerste deel van deze editie ontdekt u drie portretten van mensen uit Afrika die hun verhaal met ons delen. Deze editie bevat meerdere thema’s onder meer ook de hiv-aids problematiek. Een deel van het ingezamelde geld tijdens de Knitting Against Aids 2011 zal gebruikt worden voor het oprichten van een hiv café vanaf april 2012. We hopen dat dit café aan de verwachtingen een leemte opvult, niet alleen voor seropositieve personen, maar ook voor hun families en vrienden. Want laten we wel wezen; seropositieve mensen worden in onze samenleving, maar jammer genoeg ook binnen de LGBTQI gemeenschap, nog al te vaak gediscrimineerd en gestigmatiseerd. We willen hen daarom zichtbaarheid geven in de hoop dat de vooroordelen over hiv en aids achterwege gelaten worden. Het Regenbooghuis is verder zeer verheugd met het ontstaan van de Rainbow Cops Belgium, een organisatie die de belangen van LGBTQI politieagenten verdedigt. Ook elke politieagent die geconfronteerd wordt met problemen gerelateerd aan seksuele geaardheid en/of genderidentiteit kan bij hen terecht. Ik hoop dat dit voorbeeld zal gevolgd worden door andere federale, regionale en gemeenschappelijke instellingen. In afwachting van de nieuwe editie, noteer alvast het volgende in jullie agenda’s: “A Visible Citizen. I want to be ! Do you ?” – Het thema van de Belgian Pride op 12 mei 2012

En attendant de vous retrouvez dans un prochain numéro n’oubliez pas… A Visible Citizen. I want to be ! Do you ? Le nouveau thème de la Belgian Pride du 12 mai prochain…

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Brussels & the world


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TEXT François Massoz-Fouillien / Erwin Carlier photography Michela Nunes

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ls sont nombreux… et de plus en plus nombreux à quitter leur pays d’origine parce qu’ils ne s’y sentent plus en sécurité. Ils ont tout perdu sauf peut être leur liberté, mais à quel prix ? Tout perdre, se reconstruire, attendre, vivre dans la peur d’être renvoyés dans ce qu’ils disent être l’enfer pour certains, voilà le quotidien de nombreux demandeurs d’asile, hommes et femmes qui se sont retrouvés en Belgique malgré eux en raison de leur identité et orientation sexuelle. Nous aurions pu vous exposer des chiffres alarmants, ou encore vous décrire des lois discriminatoires, qui en 2012, nous sembleraient totalement invraisemblables, mais la réalité qui concerne ces personnes, c’est aussi un assemblage d’histoires, de parcours et de récits de vie qui nous permettent d’entrer dans une sphère plus privée, plus dure aussi, mais pleine d’espoir de ceux et celles qui ont accepté de témoigner dans cette édition du RainbowTimes. Brussels & the world, c’est aussi un dossier qui vous présente l’actu LGBTQI sous la plume de James Geater, désormais habitué de notre magazine. Mais nous sortirons aussi de nos frontières, pour prendre la température de ce qui se passe ailleurs. Depuis le café HIV de Philadelphie, jusqu’à l’histoire d’ILGA Europe décrite par Kurt Krickler, en passant par la vie underground du milieu Queer italien à Bologne, une série d’impressions, de news, ou encore de projets venus d’ailleurs illustreront ce dossier spécial « world edition ». Nous vous inviterons enfin à découvrir un échantillon de notre expo photo signée Michela Nunes, que nous avons présentée au Théâtre du Vaudeville le 27 novembre dernier au moment de la soirée de clôture du « Knitting Against Aids » et qui sera prochainement exposée à la Maison Arc-en-Ciel de Bruxelles… Le menu de cette World Edition promet d’être copieux, alors à vos canapés… et bonne lecture !

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e zijn met veel… en steeds meer ontvluchten ze hun geboorteland omdat ze zich niet meer veilig voelen. Ze hebben alles verloren, behalve hun vrijheid. Maar ten koste van wat? Alles verliezen, opnieuw een leven opbouwen, wachten, leven met de angst teruggestuurd te worden naar de hel die ze ontvlucht zijn: in een notendop het dagelijks leven van veel asielzoekers, mannen en vrouwen, die naar België gekomen zijn omwillen van hun seksuele oriëntatie. We hadden jullie om de oren kunnen slaan met cijfermateriaal, of jullie een opsomming geven van de wetteksten die van toepassing zijn in sommige landen en waarvan je niet geloofd dat die dateren uit 2012. Maar achter die cijfers en wetteksten zitten eigenlijk gewoon verhalen, levensgeschiedenissen. En we hebben ervoor geopteerd om die te tonen, omdat ze zoveel meer vertellen dan een statistiek. Het is een toegankelijker verhaal, maar ook een harder verhaal. En je vindt er ook hoop, veel hoop. Brussels & the world, da’s ook een dossier waarin James Geater voor ons samenvat wat er allemaal gebeurd is in de wereld in 2011. En we gaan ook over onze grenzen kijken, om onze voelhorens uit te steken en te kijken wat er elders gebeurt. Een hiv-café in Philadelphia, of de geschiedenis van ILGA-Europe, door Kurt Krickler, een grondlegger van ILGA. En we passeren in Boedapest, in Bologna, om te proeven van hun underground-scene. Last but not least, tonen we u een selectie van onze foto-tentoonstelling, met achter de camera Michela Nunes, foto’s die u al kon bekijken tijdens het slotevenement van Knitting Against Aids in het Théâtre du Vaudeville. Deze tentoonstelling kan u binnenkort in groot formaat verwachten in het Regenbooghuis. Zoals u ziet: u bent weer een paar uren zoet met deze editie: have fun!

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2011: A year in queer TEXT James Geater

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rom marriage equality to the end of “don’t ask, don’t tell”, this has been an extraordinary year. The Rainbow Times looks at some of the main events that rocked this watershed…

JANUARY

Ugandan gay rights activist David Kato murdered One of Uganda’s most prominent gay rights activists was murdered in his home weeks after winning a court victory over a tabloid newspaper called for homosexuals to be killed. David Kato, the advocacy officer for Sexual Minorities Uganda, was clubbed to death in Mukono, Kampala. Along with other Ugandan gay activists, Kato had reported increased harassment since January 3rd, when a high court judge granted a permanent injunction against the Rolling Stone tabloid newspaper, preventing it from identifying homosexuals in its pages. Late last year, Kato had been pictured on the front page of an issue carrying the headline ”Hang Them”. He was one of the three complainants in the court case. Former world champion Graeme Obree reveals battle with sexuality The former world individual pursuit champion Graeme Obree revealed how his struggles to come to terms with his sexuality led him to twice try to kill himself. The 45-year-old from Ayrshire, Scotland, broke the world hour record in 1993 on his bike ‘Old Faithful’, made from recycled washing machine parts, before going on to world championship success in the individual pursuit. Obree revealed the difficulties he encountered in his private life as he struggled to accept he was gay, which included two attempts to kill himself. ”I was brought up thinking you’d be better dead than gay,” he told the Scottish Sun newspaper.

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FEBRUARY Gay rights activists celebrate Gay rights activists were celebrating another step forward after the Obama administration announced it would no longer defend legislation that defines marriage as between a man and a woman. The decision opened the way for the federal government to recognise same-sex marriages. It came only three months after the White House said it would end legislation discriminating against gay men and lesbians in the military. Eight US states permit same-sex marriages but these are not recognised by the federal government, which does afford these couples the same treatment as heterosexual couples in terms of taxation, health benefits and in other areas. The Obama administration said it would no longer ask the justice department to defend the 1996 Defence of Marriage Act in court.

MARCH Sportsmen make case for coming out In a revealing interview with the respected Swedish football magazine Offside (offside.org), Anton Hysen, 20, became the first Swedish footballer at a high level to come out. The groundbreaking decision came hot on the heels of the first professional cricket player to ‘out’ himself. In an interview in the Daily Telegraph, Steven Davies, the 24-year-old Surrey and England wicketkeeper, became the first serving professional cricketer to ‘out’ himself. Davies, who began his career at Worcestershire, says he hopes his decision will encourage other young gay people to do the same. He said: “This is the right time for me. I feel it is the right time to be out in the open about my sexuality. If more


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people do it, the more acceptable it will become.” Davies followed the former Wales rugby union player Gareth Thomas, who also went public about his sexuality. Apple removes ‘gay cure’ iPhone app The American multinational corporation, Apple Inc., pulled down an iPhone and iPad app promising ”freedom from homosexuality through the power of Jesus” after coming under fire from gay rights activists. More than 146,000 people signed a petition calling on Apple to remove the so-called ”gay cure” app backed by Exodus International, a Christian group that describes itself as ”the world’s largest worldwide ministry to those struggling with unwanted same-sex attraction”. According to the Florida-based group, homosexuality is ”a multicausal, developmental issue and that any individual can experience freedom through the support of caring individuals and the healing power of Jesus Christ”. The app aimed to give users ”a useful resource for men, women, parents, students and ministry leaders” to ”reconcile their faith with their sexual behaviour”.

APRIL Hundreds attended kiss-in outside Soho London pub The John Snow, in Soho, central London, became embroiled in a homophobic row after two customers, James Bull and Jonathan Williams, were asked to leave by a staff member who allegedly described the couple’s kissing as ”obscene”. Williams tweeted about the incident, which propelled him and Bull, who were on their first date, to the attention of national media, leading to plans for a ”gay kiss-in” Facebook event. About 300 people attended the scheduled kiss-in, which took place despite the closure of the pub and included Bull, Williams and gay rights activist Peter Tatchell. Gay Bollywood film funded by Facebook friends An Indian filmmaker succeeded in financing a controversial Bollywood film featuring gay characters after calling for donations via Facebook. Director Onir saw his low-budget feature, I Am, which consists of four short films on the subject of fear, released in cinemas on April 28th. Indian studios had refused to provide financial backing due to the movie’s controversial subject matter. Not to be put off, the filmmaker took to Facebook and pulled in donations from as far afield as the US and Australia. Altogether, more than one third of the movie’s 30-million rupee (500,000 Euro) budget was raised via the web. The most controversial section of I Am is

titled Omar, and focuses on gay rights. Other segments concentrate on issues such as child abuse, police harassment and a single woman’s search for a sperm donor. The film will be shown with subtitles as six different languages are spoken by the actors: Hindi, English, Kannada, Marathi, Bengali and Kashmiri. Onir, 41, is familiar with film funding difficulties in deeply conservative India. His 2005 debut, My Brother ... Nikhil, told the story of a gay man diagnosed with HIV.

MAY Uganda anti-gay bill pushed out of parliament Uganda’s anti-gay bill, which mandated the death penalty in some cases, was pushed out of parliament as it fell out of time for the current sittings of that parliament. Following the murder of David Kato, the LGBT rights activist, the proposed anti-homosexuality bill sparked an intense global protest that probably stalled the bill’s passage. Edward Ssekandi Kiwanuk, the parliamentary speaker, ruled there was no time to take up the bill this session. He adjourned the parliament and set no date for its return. Opponents of the legislation welcomed the setback. Alice Jay, campaign director of the online group Avaaz, said: ”The news that the brutal antigay law won’t be discussed in parliament today is a victory for all Ugandans and people across the world who value human rights. ”This vile bill is a matter of life and death for gay Ugandans, and would have seen the execution, imprisonment and persecution of friends of Avaaz, and thousands of others who have committed no crime at all. We must now ensure this heinous bill can never return to parliament again.”

JUNE UN issues first resolution condemning discrimination against gay people The United Nations issued its first condemnation of discrimination against gay, lesbian and transgender people, in a cautiously-worded declaration hailed by supporters including the US as a historic moment. Members of the UN human rights council narrowly voted in favour of the resolution put forward by South Africa, against strong opposition from African and Islamic countries. ”You just witnessed a historic moment at the human rights council and within the UN system with a landmark resolution protecting human rights of lesbian, gay, bisexual and transgendered people,” the US representative to the UNHCR, Eileen Chamberlain Donahoe, told reporters after the vote. Couched in delicate diplomatic language, the resolution commissions a study of discrimination against gay men and lesbians around the world, the findings of which will be discussed by the Geneva-based council at a later meeting. The proposal went too far for many of the council’s 47-member states, including Russia, Saudi Arabia, Nigeria and Pakistan. The resolution passed with 23 votes in favour and 19 against, with three abstentions, including that of China. Backers included the US, the European Union, Brazil and other Latin American countries.

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Gay marriage legalised in New York New York became the latest and largest US state to legalise samesex marriage in a move which gay rights campaigners hoped would be a turning point for recognition of such unions across the country. The state senate’s backing of the marriage equality bill meant New York, the third most populous US state, joined Connecticut, Iowa, Massachusetts, New Hampshire, Vermont and the Washington capital district in allowing gay couples to wed. Gay rights activists said they believed the vote would strengthen the campaign for marriage equality across the country, as the impact of the legislation would be felt well beyond New York. Unlike in Massachusetts, the first state to allow gay marriage in 2004, people do not need to be residents of New York to obtain a marriage licence, so the state could attract couples from across the country. Activists believe the state’s size and New York City’s international stature add to the significance of the vote. The vote was also particularly poignant as the gay rights movement is considered to have started in New York City with the Stonewall riots in Greenwich Village in 1969. Following the vote, singer Lady Gaga tweeted: ”I can’t stop crying. We did it kids. The revolution is ours to fight for love, justice+equality. Rejoice NY, and propose. We did it!!!” Pink tweeted: ”Congratulations!!!!!!!!! About time!”

AUGUST Chess row over gay rights T-shirt The president of the English Chess Federation has said that he was barred from presenting prizes at the British chess championships in Sheffield because he was wearing a gay rights T-shirt. CJ de Mooi, an actor and a regular on the BBC quiz show Eggheads, said he was left ”shaking with fury” over objections to the shirt, which read ”Some people are gay, get over it”, the slogan used by gay rights group Stonewall.

SEPTEMBER Gay and lesbian Iranians come out on Facebook Iran’s gay and lesbian community struggled to win some recognition by coming out in defiance of a regime that criminalises homosexuality. A group of gay, lesbian, bisexual and transgender Iranians posted videos of themselves on Facebook in a campaign to highlight the discrimination against sexual minorities in Iran where homosexuals are put to death. Hundreds of Iranians in and outside the country joined a Facebook page, called ”we are everywhere”, which encourages members to share their personal stories online. Members of the campaign in Iran posted audio messages or videos which do not reveal their identity while some outside talked about their sexual orientation freely. In recent years, Iranian homosexuals have founded at least two LGBT organisations out-

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side the country. Some opposition media, such as the website of Radiozamaneh, an Iranian radio station based in Amsterdam, have devoted a specific section to the discussion of homosexual issues. Africa and Middle East in spotlight as group launched to tackle homophobia An international pressure group was launched in Britain to tackle the rise in homophobic violence around the world, with a special focus on Africa and the Middle East. The UK’s three main political parties have declared their support for Kaleidoscope, an independent group campaigning for the rights of the lesbian, gay, bisexual and transgender communities, after a series of high-profile attacks on sexual minorities in developing countries. According to Kaleidoscope, more than third of all countries still have laws against consensual homosexual acts and 38 of the 54 members of the Commonwealth criminalise homosexuality. US military lifts ban on openly gay troops Don’t Ask, Don’t Tell – the US military’s 18-year ban on openly gay and lesbian service personnel – was officially repealed in September, ushering in a new era for the country’s armed forces. In a statement President Barack Obama welcomed the end of a policy that he said had forced gay and lesbian members to ”lie about who they are”. The repeal, was celebrated as ”momentous news” by gay lobby groups across the US, who have long fought against the policy, and among the military’s estimated 65,000 serving gay and lesbian servicemen and women. Obama said he was confident that lifting the ban would enhance national security. Previously, serving gay and lesbians who did not keep their sexuality a secret faced being discharged from the military. Opponents had argued that allowing openly gay troops to serve would hamper military effectiveness. ”As of today, patriotic Americans in uniform will no longer have to lie about who they are in order to serve the country they love,” Obama said in a statement.


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OCTOBER Serbia banned Gay Pride The Serbian authorities banned the annual Gay Pride parade in Belgrade, fearing a repeat of the violence witnessed at the previous year’s event. Traditionally conservative societies across the Balkans have been slow to accept open homosexuality and many gay rights events in the region have ended in violence. Another government official said that Serbia’s National Security Council, comprised of heads of police, security agencies, the military and President Boris Tadic, ordered police to cancel the event after security assessments indicated ”extremely serious security threats.” ”Our intelligence indicated hooligans are poised to attack gay activists, police, media, offices of political parties, foreign businesses, embassies and burn cars,” the official said. Goran Miletic, a human rights activist and an organizer of the pride parade, condemned the decision as a capitulation to hooligans, but said the rally would not go ahead. ”We are shocked,” he said. ”With this the state capitulated ... a democratic state should be able to guarantee two hours of security to its citizens.” More than 100 policemen were injured last year and dozens of right-wing activists were arrested after trying to disrupt the parade. Andrej And The Queen When androgynous model Andrej Pejic met The Queen, he decided to ”be himself” and wore a skirt. ”I’m wearing a Paul Smith blazer, because I wanted to wear at least one British designer, with a vintage Versace pencil skirt and just some heels,” said Pejic before the event. ”I wanted to just be myself - androgynous - and play with the masculine blazer and pencil skirt. It’s also a bit Nineties, which I love.” Pejic attended the event at Buckingham Palace along with fellow Australians ”from all walks of life” - including Elle Macpherson and Hugh Jackman - ahead of The Queen’s visit to the country. Pejic’s attendance prompted much speculation from the media on what would be considered ”appropriate attire” for the Palace, although a spokesperson confirmed guests were permitted to dress ”however they were most comfortable”.

NOVEMBER Poland’s first transsexual and gay MPs take seats in parliament In November, a transsexual woman and a gay man took to their seats in Poland’s newlyelected parliament – a historic first reflecting some of the profound social changes taking place in this traditionally Roman Catholic country. Anna Grodzka, who was born a man, and Robert Biedron, a leading gay rights activ-

ist, belong to Palikot’s Movement, a progressive party that became the third largest in parliament after elections that took place on 9 October. Palikot’s Movement has vowed to push for liberal causes. It opposes the power of the church in society, promotes gay rights and wants to challenge Poland’s almost total ban on abortion.

DECEMBER Report finds South African lesbians living in fear In December, a Human Rights Watch (HRW) investigation found that Black lesbians in South Africa endure ridicule and abuse in schools, workplaces and churches, sometimes being accused of witchcraft. ”Lesbians and transgender men live in constant fear of harassment as well as physical and sexual violence,” the watchdog group reported. The research, We’ll Show You You’re a Woman, was based on interviews with 121 lesbians, bisexual women and transgender men over two years in the impoverished townships where most South Africans live. Graeme Reid, director of HRW’s lesbian, gay, bisexual and transgender rights programme, said: ”It’s a grim picture. It’s a picture of fear and intimidation. A segment of South African society lives in terror and feels it has no one to turn to, including the police.” Same-sex marriage is legal in South Africa, and the country has some of the most liberal laws on sexual orientation on the continent. But cultural attitudes do not always match the constitution, approved in 1996. Two women share historic “first kiss” Since the repeal of the US policy of ‘don’t ask, don’t tell,’ a same sex couple became the first to share the ”first kiss” on the pier after one of them returned from 80 days at sea. Petty Officer 2nd Class Marissa Gaeta of Placerville, California, descended from the USS Oak Hill amphibious landing ship and shared a quick kiss in the rain with her partner, Petty Officer 3rd Class Citlalic Snell of Los Angeles. Gaeta, 23, wore her Navy dress uniform while Snell, 22, wore a black leather jacket, scarf and blue jeans. The crowd screamed and waved flags around them. Both women are Navy fire controlmen, who maintain and operate weapons systems on ships. They met at training school where they were roommates and have been dating for two years, which they said was difficult under ”don’t ask, don’t tell.”

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The world in Brussels : three fragments of a life TEXTE François Massoz-Fouillien

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Ils viennent du même continent, de pays différents, avec des lois et mentalités qui ne se ressemblent pas. Et pourtant, Ohwerhi Efe Brown, Anne Diao et Fethi ont un point commun, celui d’avoir fui leur pays d’origine, parce que surpris dans une situation qu’ils voulaient à tout prix cacher, ou parce qu’ils militaient pour la reconnaissance de leurs droits, en tant que gays ou lesbiennes. Leur tort ? Vivre dans un pays ou la religion, la société, les valeurs morales, les lois et la famille sont catégoriques : être homosexuel est un crime absolu sans détour possible, si bien que la seule sentence reste celle de la fuite, ou de la mort… Que se passe-t-il lorsque nous sommes amenés à tout perdre ? Est-il possible de s’imaginer perdre l’amour de ses proches et de sa famille pour avoir simplement voulu vivre sa vie ? Lorsque l’on se retrouve dépossédé de tout bien, arraché de son pays, de sa famille et que la seule sensation qui vous prend à la gorge est celle de la fuite… que reste-il ? Un corps qui bouge nous confiera Anne Diao, mais aussi une histoire, un récit et un avenir qu’il faut reconstruire tant bien que mal en partant de rien… Fethi (à gauche) est d’origine algérienne. Agé de 27 ans, il est arrivé il y a 6 mois à Bruxelles parce que son travail, ainsi que sa famille

et son entourage ne lui permettaient plus de vivre dans le secret. Il travaillait en Algérie pour la prévention HIV, une thématique très sensible qui plus est, surtout lorsqu’elle concerne le milieu LGBTQI. Anne Diao (au centre) est une jeune sénégalaise qui a du quitter son pays dans l’urgence, parce que surprise par sa demi-sœur avec une femme. Elle avait pourtant une situation professionnelle stable, une grande famille et vivait jusqu’alors son homosexualité dans le secret. Dans un pays ou l’assassinat contre les personnes homosexuelles offre, pour certains, un ticket d’entrée au paradis et où les exécutions arbitraires sont largement répandues, Anne a dû tout laisser derrière elle en quelques jours à peine. Ohwerhi Efe Brown (à droite) est d’origine nigérienne. Avant de quitter son pays pour arriver à Bruxelles, il travaillait en tant qu’activiste pour l’association « TIER » qui milite au Nigeria, mais aussi au Ghana, Liberia et la Sierra Leone pour la reconnaissance des droits des personnes LGBTQI. Au Nigeria, l’homosexualité est passible de 14 années de prison, mais aussi de lapidation dans les douze états musulmans qui ont adopté la Charia. A l’âge de 27 ans, il a dû quitter son pays, parce que son outing ne lui laissait plus d’autre choix.

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Je t’aime mon fils, mais je déteste l’homosexualité fethi, algérie

Propos recueillis par François Massoz-Fouillien

Bonjour Fethi, tu as 27 ans et tu es d’origine algérienne. Cela fait désormais 6 mois que tu es arrivé en Belgique. Quels sont les circonstances qui t’ont amené à quitter ton pays ? Et bien je me suis rapidement retrouvé dans une situation où je n’avais plus le choix. En Algérie, je militais pour la reconnaissance des droits des personnes LGBTQI pour lesquelles la route est encore longue. Plus précisément, je faisais un travail de terrain dans le milieu gay au niveau de la prévention IST/VIH, ce qui faisait de moi une personne particulièrement visible. Pour toucher le public le plus large possible, je devais aussi opérer un travail de sensibilisation de nuit. La police et les habitants te posent alors beaucoup de questions : « pour qui travailles tu ? Pourquoi fais tu de la prévention VIH ? Est-ce que tu as le VIH ? ». Le stress de se faire agresser est très important et ça m’est arrivé à plusieurs reprises dans la rue. Des jeunes du coin m’ont agressé et j’ai subi des humiliations de la part de plusieurs policiers. Entre autre à cause de ce travail, mon coming-out devenait de plus en plus inévitable… En Algérie, si tu vis ton homosexualité ouvertement, les choses deviennent alors très vite compliquées pour toi. Quels sont les freins en Algérie qui ont pu t’empêcher de vivre pleinement ton homosexualité ? Je pense que c’est aussi le cas pour de nombreux autres pays, mais en Algérie, il y a un véritable déni national autour de la question de l’homosexualité. Beaucoup considèrent qu’il n’y a d’ailleurs pas d’homosexuels en Algérie. C’est dire le niveau d’ouverture à cette question. On préfère ne pas en parler, parce que ça dérange vraiment et tout ce

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qui peut rendre visible cette homosexualité est durement réprimé : L’article 338 du code Pénal prévoit un emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans de prison, ainsi qu’une amende de 2000 DA. En réalité, toutes les lois et valeurs de la société algérienne sont prévues pour faire de l’homosexualité un crime qui ne concerne que quelques déviants. Ne parlons même pas de la religion qui est encore plus catégorique à ce sujet. Autour de la question de l’homosexualité, c’est l’Algérie toute entière qui forme un cocktail à échelle nationale destiné à taire du mieux possible cette question. Les réalités sont pourtant bien différentes, il y a énormément d’homosexuels en Algérie, comme partout ailleurs. De nombreux hommes couchent avec d’autres hommes. La seule choses qu’ils savent, c’est qu’il faut à tout prix se taire. L’homosexualité devient alors une pratique et plus une identité… On ne peut pas vivre tout court son homosexualité, un point c’est tout ! C’est dur de se dire que dans mon pays, je suis totalement hors la loi parce que j’ai décidé d’être moi-même… Il n’y a donc qu’une seule identité sexuelle en Algérie… Exactement, pas de déviances possibles. Cela pose d’énormes problèmes parce qu’une communauté marginalisée est aussi beaucoup plus fragile qu’une autre. Lorsqu’on est amené à se cacher en permanence, on se retrouve totalement démuni face à de nombreux problèmes qui peuvent arriver. Si je prends l’exemple du VIH, c’est une véritable catastrophe. La plupart des médecins ou structures prévues pour dépister ou traiter le virus sont totalement homophobes. Du coup, le simple fait de se faire dépister pour un homosexuel relève déjà du parcours du combattant, parce qu’il sait qu’il sera jugé, questionné et rapidement stigmatisé. Vous imaginez ?


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Comment s’est alors passé le coming-out, en ce qui te concerne toi ? Il n’y a pas d’autres mots pour décrire la descente aux enfers. En ce qui me concerne, il y a très clairement un avant et un après le coming out. Tout simplement parce qu’on se retrouve dans une situation ou l’on avait tout avant et puis plus rien après. Dans un pays où l’homosexualité est un sujet tabou, le problème du coming-out est d’autant plus grand car il place votre famille dans une situation très délicate et on est amené à aborder des questions très inabordables. Quel genre de questions ? Et bien d’abord, celle de la sexualité. Dans mon pays, c’est déjà un tabou en soi de parler de la sexualité, surtout avec ses parents. On n’aborde jamais ce sujet, alors imaginez un peu de se mettre à table et de discuter tranquillement de rapports sexuels avec d’autres hommes ! C’est tout simplement impossible, mais quand on est contraint de sortir du placard, on doit passer par là. Comment ta famille a-elle alors réagi lorsqu’elle a appris qui tu étais ? Une catastrophe ! Au point où ce n’étais plus possible pour moi de rester vivre là. Un de mes frères à reçu des menaces. Aucun membre de ma famille ne m’a soutenu, sauf peut être ma mère, mais à moitié. J’ai même été convoqué à l’université pour répondre aux questions sur mon identité sexuelle. Le problème du coming-out, c’est qu’il touche à toute votre vie sociale et professionnelle. J’ai du quitter l’université, j’ai perdu tout mes amis hétéros, mais aussi mes amis gays, parce qu’ils avaient peur pour eux. Bref, on se retrouve

tout seul du jour au lendemain et la seule chose qu’il reste à faire, c’est partir. Quand on quitte son pays, on ne laisse pas seulement un territoire, c’est toute sa vie qu’on laisse derrière. Si tu avais une baguette magique et que tu pouvais changer ne serait-ce qu’une seule chose, que ferais tu ? Je suis convaincu que le plus important c’est d’exister pour sa famille. Si la famille accepte et défend notre existence, alors les autres suivront, ils n’auront plus le choix. Lorsque même la famille refuse de nous accepter, alors il n’y a plus aucune protection possible, on devient comme des chiens et pour les autres, on ne mérite même plus de vivre. Une phrase qui m’a profondément marqué est celle de ma mère. Lorsque j’ai quitté le pays, elle a repris le contact avec moi et m’a dit quelque chose dont je me souviendrai toujours : « je t’aime mon fils, mais je déteste l’homosexualité ». Je me suis alors rendu compte que c’était sans retour. La famille est un socle très important, si j’avais une baguette magique, je ferais en sorte que ma famille accepte ce que je suis vraiment. Et qu’en est-il du Fethi à Bruxelles ? Alors là, on est dans un autre monde, je n’ai plus peur de dire qui je suis. Même lorsqu’on se moque de moi, je me sens en sécurité et protégé. J’ai presque envie de répondre merci en souriant. Je fréquente pas mal le milieu gay et ça me fait beaucoup de bien, même si j’ai pu constater que le racisme était très présent dans ce milieu et notamment dans certain bars ou je me suis vu refuser l’accès à plusieurs reprises. J’attends une réponse pour ma régularisation. Ensuite, je pense que je vais tout simplement commencer une nouvelle vie…

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To be gay in Nigeria

Ohwerhi Efe Brown, nigéria tekst Erwin Carlier

Dag Efe, kan je iets over jezelf vertellen? Mijn naam is dus Ohwerhi Efe Brown en ik kom uit Nigeria. Daar werkte ik voor The Initiative for Equal Rights (TIER). Onze kerntaak: mensenrechten voor holebitiq’s in Nigeria, maar ook andere delen van West-Afrika, zoals Ghana, Liberia en Sierra Leone, waarbij we o.a. wettelijk advies verschaffen. Van 2006 tot 2011 was ik dus mensenrechtencoördinator voor TIER. In die jaar heb ik verschillende trainingsprogramma’s opgezet (en gevolgd) voor activisten in West-Afrika. Die programma’s richtten zich op juristen en mensen die zich bezighouden met mensenrechten. Zo zijn we actief geweest in één rechtzaak in Jos, waar een aantal holebitiq’s terechtstonden voor ‘sodomie’. En ook in de Bauchi-provincie in Nigeria, één van de noordelijke staten, waren we actief in een proces tegen 18 personen die gearresteerd werden. Daarnaast probeerden we natuurlijk zoveel mogelijk ons internationaal netwerk uit te bouwen.

En dan is er ook nog de Sharia-wet (Islamitische wet n.v.d.r.), die de doodstraf vooropstelt voor sodomie of elke ‘tegennatuurlijk’ seksuele daad. Deze Sharia wet vindt steeds meer ingang, overal in Nigeria, zelfs in de kleinste gehuchten. Op dit moment hebben bijna alle noordelijke provincies hem ingevoerd. En hoewel hij nog niet volledig in praktijk gebracht wordt, ondergaan veel holebitiq’s vernederingen, stigmatisering en discriminatie. De Sharia-wet is minder van toepassing in het christelijke zuiden van het land. Maar daar worden holebitiq’s dan weer geconfronteerd met een bijzonder repressief politie-apparaat. Eén ding hebben noord en zuid met elkaar gemeen: het bewijsmateriaal dat gebruikt wordt in de rechtzaken is flinterdun en niet betrouwbaar. Een rapport van seksuele activiteit tussen twee mannen kan ingegeven zijn door roddels, door kwaadsprekerij of gewoon nergens op gebaseerd zijn. Soms is er sprake van wraak of van afpersing (zelfs binnen de LGBT-gemeenschap). Hoe was jouw leven in Nigeria?

Hoe is de situatie voor holebitiq’s in Nigeria op dit moment? Er zijn artikel 214, 215 en 217 van het Nigeriaanse strafboek. Deze verbieden homoseksualiteit en iedere daaraan verbonden handeling krijgt een straf tot 14 jaar. Deze wet is al lange tijd van kracht, maar toch is homoseksualiteit een realiteit in Nigeria.

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Op een bepaald zag ik me genoodzaakt om mijn outing te doen naar mijn beste vrienden en mijn familie. Da’s een gevolg van de Nigeriaanse cultuur en tradities, die allesbehalve openstaan voor de menselijke seksualiteit. Toen mijn 27ste verjaardag dicherbij kwam, heb ik de stap gezet. Dat is het moment wanneer een Afrikaanse man veronderteld wordt zijn bruid voor te stellen aan de


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familie. Elke aanwijzing van homoseksualiteit wordt beschouwd als een afwijking, een taboe, een verschrikking. Mijn outing is me duur te staan gekomen… Leven als gay, transgender of lesbienne, of dat nu open of verborgen is, is een gevaarlijke zaak. En ook ik ben het slachtoffer geweest van homofobe aanvallen in mijn directe omgeving. Waarom heb je besloten om naar België te komen? Op 14 mei 2011 zag ik me verplicht om mijn land te ontvluchten. De bedreigingen waren dusdanig dat ik voor mijn leven vreesde, en daarom ben ik naar België gekomen. Mijn activisme in Nigeria, mijn seksualiteit, religie, het feit dat ik verstoten werd door mijn heteroseksuele vrienden,… allemaal elementen die meespeelden in mijn beslissing. Maar ik wil benadrukken dat ik nu het leven leid dat ik altijd wilde leven. En ik heb nu een vriend, en hij is alles wat ik altijd wilde. Waarom heb je besloten om hier een ‘Black Gay’ groep op te richten?

Zwart-Afrikanen die leven in België en we kennen onze problemen beter dan wie ook. We kampen allemaal met dezelfde issues en door zo’n groep op te richten kunnen we onze broeders en zusters in Afrika, die nog het onderwerp zijn van discriminatie en stigmatisatie, een handje helpen. Deze groep werd opgericht om de verdrukten een stem te geven: dit geldt voor de Zwart-Afrikanen die in België zijn maar dus evengoed voor wie nog in Afrika gebleven is. We hebben ons enkele doelen gesteld: Zo willen we wettelijk advies geven aan asielzoekers die naar België gevlucht zijn omwillen van hun seksuele geaardheid. We willen natuurlijk ook een band scheppen tussen de ZwartAfrikanen die nu in België verblijven. We willen een psycho-sociaal opvangsplatform aanbieden. Daarnaast werken we ook op internationale solidariteit. We houden de situatie in Afrika nauwgezet in het oog en blijven op de hoogte van de mensenrechten tot betrekking tot LGBT’s. We willen echter meer doen dan archiveren, research en documenteren: ook het actief verspreiden van condooms en gels in Afrika. En we willen ook een driemaandelijks magazine uitbrengen. Je ziet: er wacht ons een heel pak werk!

Toen ik merkte dat er geen gelijkaardig initiatief bestond in België, heb ik besloten een Black Africa gay groep op te richten. We zijn

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« La fuite, ça te vide ! »

Anne Diao, Sénégal Propos recueillis par François Massoz-Fouillien

Bonjour Anne, tu es une jeune sénégalaise de 24 ans, Cela fait quelques semaines à peine que tu es arrivée ici en Belgique.

C’est la première fois que tu étais surprise ? Rien ni personne n’était au courant de ta relation avec Yacine ?

Oui, je suis arrivé ici le 24 novembre un peu dans l’urgence et j’ai été réorientée dans plusieurs centres. Je séjourne actuellement dans un centre à Dinant et j’ai introduit une demande de régularisation en raison de ma situation particulière là bas, au Sénégal…

J’avais eu dans le passé quelques soucis et plus particulièrement au Maroc lorsque j’étudiais le tourisme à Casa Blanca. Il y avait beaucoup de sénégalais là-bas et fatalement on se retrouve à devoir les fréquenter et à répondre aux questions du type : « pourquoi n’es tu pas avec un homme ? ». Certains d’entre eux ont commencé à avoir des doutes sur moi et j’ai du fuir à Fes pour terminer mon cursus. Il y avait moins de sénégalais dans cette ville et je m’y sentais plus en sécurité.

Tu es arrivée dans l’urgence ? Au Sénégal, je travaillais dans l’entreprise de ma demi-sœur. Je vivais chez mes parents puisque je n’étais pas mariée et quand on désire fréquenter quelqu’un, on le fait en général en cachette… C’est encore plus vrai dans mon cas. Ma copine, Yacine, était venue me voir à l’entreprise ce jour là. Il n’y avait personne, on avait le sentiment d’être en sécurité. Mais je me suis fait surprendre par ma demi-sœur. Je m’en souviendrai toute ma vie. Elle s’est mise à hurler, elle était vraiment en colère et moi, j’ai senti que tout allait basculer à ce moment là. C’est à partir de là que j’ai commencé à fuir et j’étais tout à fait consciente de ce qui m’attendait si je retournais à la maison… Lorsque tu as commencé à fuir, comment t’es tu débrouillée ? On doit se retrouver du jour au lendemain dans la survie ? J’ai eu beaucoup de chance. Je devais impérativement trouver quelqu’un que personne ne connaissait dans mon entourage. J’ai laissé toutes mes affaires et je me suis réfugiée chez une amie de Yacine qui m’a hébergée durant deux longues semaines. Elle m’a apporté de la nourriture et s’est occupée de moi. Durant cette période, je ne pouvais même pas quitter l’appartement. J’avais peur d’être reconnue à tout moment. Je devais absolument trouver une solution pour partir le plus vite possible. 16 / rbt n°47 february 2012

Je suppose que cette fois-ci, le contexte était quelque peu différent ? Là, c’est de ma famille dont il était question. Je ne pouvais même pas imaginer me retrouver en face d’eux. C’était tout simplement impensable. Ma demi-sœur, qui m’avait pourtant surprise, m’a même donné beaucoup d’argent pour que je quitte le pays le plus vite possible. Depuis cet évènement, je n’ai même plus de contacts avec ma famille ou mes amis. Je me doute que désormais, ils sont tous au courant pour moi, mais je ne sais pas ce qu’ils pensent, je ne sais pas s’ils ont eu des problèmes à cause de cela. En fait, depuis cette fameuse journée, je ne sais plus rien d’eux… Et j’avoue que je ne suis pas encore prête pour reprendre contact, ne serait-ce qu’avec ma mère. Que te serait-il arrivé si tu étais restée et que tu avais décidé d’affronter cette réalité là ? Il faut être complètement fou pour décider de vivre ouvertement son homosexualité au Sénégal. C’est tout simplement impossible. On ne peut rien affronter du tout, ou alors on risque de mourir. (…) quelques temps avant mon départ, il s’est produit un évènement horrible qui


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m’avait déjà convaincue de quitter le pays. J’avais un ami très proche avec lequel je pouvais vraiment être moi-même, Ibou. Il était gay et travaillait dans un salon de coiffure dans ma ville. C’était clair que tout le monde savait ce qu’il était, même s’il voulait le cacher. Ça dérangeait tellement, qu’un jour, il a été empoisonné et s’est retrouvé à l’hôpital. Le problème est que lorsqu’ils ont appris là-bas qu’il était gay, ils n’ont rien fait pour le soigner et ils l’ont laissé mourir comme un chien. Mais le plus dur pour moi, ça a été à l’enterrement. Tout le monde était au courant qu’un gay allait être enterré ce jour là. Des dizaines de personnes se sont massées devant l’entrée du cimetière pour empêcher son corps d’entrer. Il a du être enterré à l’extérieur, comme un animal. C’est la pire chose que l’on puisse faire à une personne. Quand on fait ça, c’est vraiment le déshonneur suprême. J’ai vraiment vécu dans la peur depuis ce moment là. Pourquoi penses-tu que cette haine envers l’homosexualité existe au Sénégal ? Dans mon pays, on risque jusqu’à 5 ans de prison si on est homosexuel. Mais il n’y a aucune protection juridique pour nous défendre lorsque nous sommes victimes d’agressions. En fait, quand on tue un homosexuel, on ne risque pas grand-chose au final. La loi, la société, mais aussi la religion sont contre nous. Je suis musulmane pratiquante. Je considère pour ma part que n’importe qui mérite la reconnaissance de Dieu, mais pour beaucoup de croyants, être homosexuel est une abomination, un grave pêché. Certains pensent même que tuer un homosexuel leur donne un ticket pour aller tout droit au paradis. Faire la chasse aux homosexuels, ça devient presqu’un devoir. Même les pédophiles sont mieux considérés que nous. Ils vont en prison et puis ressortent tranquillement. Par contre quand on est homosexuel, même si on fait de la prison, cela ne change rien pour les gens et on risque la mort à tout moment.

Et ta famille dans tout ça ? Ma famille est très croyante. Quant à mon père, n’en parlons même pas. Il travaille très activement dans une mosquée. Je n’ose même pas imaginer sa réaction s’il avait appris de mes mots que je fréquentais une femme. Je pense très sincèrement qu’il m’aurait tué. Ce qui est très dur pour moi, c’est que même si je me doute de leurs réactions, ils me manquent tous terriblement et je sais que ma demi-sœur m’a aidée à fuir le pays pour m’éviter d’affronter tout ça. Ça me rend vraiment malheureuse. Est-ce que tu as le sentiment d’avoir fui une bonne partie ta vie ? C’est un peu le sentiment que je ressens oui. Je me sens surtout vidée. La fuite, ça te vide. On n’arrive plus à penser, on a juste peur de mourir ou de tout perdre. J’ai le sentiment d’avoir tout perdu. J’ai appris par ma demi-sœur que Yacine avait quitté le pays après ma fuite. Elle est partie avec son fils parce qu’elle avait peur qu’on lui fasse du mal. Je ne sais même pas où elle se trouve et j’ai peur de ne plus jamais la revoir. Et moi, je suis ici, dans un pays que je ne connais pas. Il fait froid, tout est différent et j’ai le sentiment que mon corps avance, mais pas le reste. Ma tête est vide, alors qu’enfin je peux être moi-même… Mais à quel prix ? Comment vois-tu ton avenir dans un monde idéal ? J’ai pu faire pas mal de rencontre dans mon centre avec des personnes comme moi. Je me sens pour une fois vraiment soutenue et j’ai le sentiment que je vais pouvoir reprendre à zéro ici. Mais mon plus grand rêve, ce serait de retrouver Yacine et qu’elle vienne me rejoindre ici.

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World edition Hungaria

Hungarian love TEksT Maria Santa

Het land van goulash, paprika en het Buda kasteel. Synoniem met een bruisend cultureel leven, en ook een bruisende LGBTgemeenschap. Maar wat ligt achter dit mooi plaatje? Gewapende politie, eieren gevuld met zuur, bebloede gezichten, neonazi’s die iemand te lijf gaan met bakstenen: deze beelden gingen de wereld rond in 2007 en 2008. Maar eerst een stukje geschiedenis. Wist je dat het woord ‘homoseksualiteit’ gelanceerd werd door de 18de eeuwse Hongaarse schrijver Karoly Kertheny? Hij zocht een alternatief voor het woord ‘pervers’, een verwijzing naar seksuele minderheden. Politici en andere beestjes Verrassend genoeg verdween same-seks liefde al uit het strafwetboek in 1968, toen de communisten nog aan de macht waren. Maar het was pas na de val van het communistische regime in 1989 dat er echt iets begon te veranderen. Drie jaar na de val kwam het idee om een LGBT-evenement te organiseren, maar dit werd geannuleerd wegens te weinig interesse. In 1993 zagen de eerste evenementen het licht: een filmvertoning in een miniscule cinema en een ‘Pink Picnic’ op een eiland in de Donau, de eeste keer dat de LGBT-gemeenschap zichtbaar werd. Tegelijkertijd zagen we in de cijfers meer acceptatie in brede lagen van de bevolking voor lgbt’s, maar zeker nog niet zoals in westerse landen. In 2006 barstte een politieke storm los: een opname van Eerste Minister Ferenc Gyurcsany waarin in hij zei ‘dag en nacht tegen de bevolking gelogen te hebben over de economie’. Extreem rechtse betogers hadden niets meer nodig om de straat op te trekken om het ontslag van de Eerste Minister te eisen. En omdat de Gay Pride ondersteund werd door de linkse regering, werd het een makkelijk doelwit. Na de verkiezingen van 2010 veroverde de rechtse Fidesz – partij 2/3 van de zetels. Ze stemden meteen een nieuwe grondwet, waarbij o.a. het huwelijk gedefinieerd werd als een verbintenis tussen een man en een vrouw. Deze grondwet kwam er zonder enig sociaal overleg en zonder de steun van de oppositie. Ook de internationale wereld had flink wat kritiek. Tot nog toe is het samenlevingscontract voor same-seks koppels niet ingetrokken, maar velen wagen het er niet meer op om nu nog

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zo’n contract aan te gaan. Al deze manoevers worden trouwens uitbundig gesteund door de neonazi partij, die ook enkele verkozenen heeft in het parlement. LGBT, volgens de letter van de wet Zoals hierboven gezegd, zijn er toch flink wat stappen gezet de afgelopen jaren in de wetgeving rond holebitiq’s. Maar van een nationaal overlegplatform met de LGBT-organisaties is er geen sprake. Er is trouwens ook geen enkele minister bevoegd voor de materie. Sinds 2009 is er dus een samenlevingscontract, maar twee ouders van hetzelfde geslacht zijn nog altijd taboe. De nieuwe wet stelt expliciet dat adoptie, adoptie door een mee-ouder en kunstmatige inseminatie verboden zijn. Dit, samen met de gespierde taal van sommige politic, gericht tegen LGBT-families, zorgt ervoor dat velen zich bedreigd voelen. Zo was er het geval van Miskolc, in 2009, waar twee kinderen weggenomen werden bij een lesbisch paar. Wanneer er zich een geval voordoet van homo, trans of lesbo-agressie, dan staat de politie zeker niet te springen. Ze ontmoedigen slachtoffers om aangifte te doen en als er dan toch een aangifte gebeurt, dan worden de homofobe motieven vaak onder de mat geveegd. Er is geen specifieke training, geen protocollen, geen richtlijnen,… Het is geen dankbare positie om een minoriteit binnen een minoriteit te zijn: op dit moment kunnen transgenders hun gender wettelijk veranderen. De procedure op zich is adequaat, maar er bestaat geen legale achtergrond, waardoor er een wettelijk vacuüm ontstaat. Een bijkomend probleem is dat slecht 10% van de kosten verbonden aan genderverandering gedekt worden door de ziekenkas, duidelijk een inbreuk op de bestaande wet bij het Europees hof voor de rechten van de mensen. En wat nu? Sinds het midden van de jaren ’90 zagen een aantal LGBT verenigingen het licht, zoals ‘Labrisz’ – een lesbische vereniging/symposium, en ook Hattér Support Society, de belangrijkste Hongaarse NGO, die legaal advies geeft, informatie verspreidt, een helplijn heeft, een archief, aan hiv/aids preventie doet, …


Alle NGO’s scharen zich achter de strijd tegen de recente veranderingen in de wetgeving. Péter Hanzli, zakelijk leider van Hattér zegt: “Onze financiële situatie wordt elke dag slechter. Als we geen steun gekregen hadden van het ‘Open Society Institute’ hadden we de deuren moeten sluiten.” Organisaties overleven enkel dankzij internationale steun. “In Hongarije kan 1 % van zijn of haar belastingen afdragen aan een NGO. Maar met de laatste wetswijzigingen is ook dit systeem aangepast. In de nabije toekomst willen we voornamelijk ons werkveld uitbreiden buiten Boedapest.” An der schönen Blauen Donau… Boedapest heeft een levendige gay scène, met flink wat clubs en evenementen. Enkele voorbeelden: Het bekendste evenement is de Budapest Pride, een optocht, maar ook een film- en cultureel festival. 2012 is al de 17de editie, met de 15de optocht. De optocht is eerder politiek dan festief. De aanvallen van 2007 en 2008 en nieuwe rechtse regering heeft een contradictorisch effect gehad: de parade is niet meer de zondebok die ze ooit was. In 2011 waren er dan ook amper tegenbetogingen. Daar tegenover staat dat in 2011 de politie de route van de Pride niet goedkeurde en die kon er uiteindelijk enkel voor de rechter doorgeduwd worden. De christen democraten, de kleinste partij in de regering, verwelkomde de beslissing van de politie en ook vanuit andere regeringsbronnen kwam geen steun voor de Pride. Milan Rosza van de Budapest Pride Advisory Board: “Dit jaar gaat de Pride door van 1 tot 8 juli, net na de EuroGames in Boedapest. Gedurende die week brengen we opnieuw ons filmfestival, theatervoorstellingen en een heel nevenprogramma. Onze belangrijkste uitdaging: ons cultureel programma onder de aandacht brengen, en niet enkel de optocht. “We play the same” is de slogan van de Eurogames 2012 Budapest. Andras Bolyan, de voorzitter van de organisatie is trots op het feit dat Boedapest de Eurogames kon binnenhalen, als eerste in de re-

gio. Hij voorziet een belangrijke impact in Oost-Europa. Tussen 27 juni en 1 juli verwacht Boedapest zo’n 10000 LGBT’s en hun supporters van over heel de wereld, om deel te nemen in 18 sportdisciplines. Hij ziet een belangrijke rol weggelegd voor de Games: een brug bouwen tussen Oost/centraal Europa en de westerse landen. Er wordt ervaring uitgewisseld met Boekarest, Sofia en zelfs Moskou. Oost-Europese deelnemers krijgen financiële stimuli: minder of geen inschrijvingsgeld/verblijfskosten. Om de middelen daarvoor te genereren organiseren we o.a. party’s in 32 steden over heel Europa. Het team dat de Games organiseert is veruit het jongste ooit: de gemiddelde leeftijd is 23. Dit alles zonder een cent van de Hongaarse staat. Ze werken volledig met giften, sponsors en de inschrijvingsgelden. De organisatie wil tegelijkertijd ook het Hongaars cultureel erfgoed promoten, en zo de economie een duwtje in de rug geven. Gelijkheid in Hongarije: Big Business Gedurende de Eurogames wordt er ook een conferentie georganiseerd in Boedapest (28-29 juni): het Hungarian LGBT Business and Human Rights Forum. Het doel, volgens organisator Adrian Balaci, is om LGBT-netwerken op de werkvloer te creëren, zodat LGBT-collega’s zich goed voelen op het werk. “Hoe groter de vrijheid van de werknemer, hoe beter hij presteer’, aldus Balaci. Na het eerste forum in 2010 slaagde de Hongaarse tak van ‘Morgan Stanley’ erin om zo’n netwerk uit te bouwen (voorloper was IBM in 2007). Balaci: “Na lang en hard werken zijn we erin geslaagd om de Hongaarse politievakbond een clausule te laten opnemen in hun beleid: de bescherming van seksuele geaardheid en identiteit. De politie is veruit de grootste werkgever in Hongarije, met meer dan 40 000 werknemers. “Er waren slecht twee geoutte politieofficieren in de hogere echelons, en zij zijn op pensioen. Dit zou de zaken kunnen terugdraaien. We wachten nog altijd op giften om het forum in 2012 te kunnen organiseren. We zouden graag meer bedrijven doen inzien dat het een goeie zaak is om je te outen als LGBT, zelfs in Hongarije…”

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ILGA et moi : toute une histoire

entretien avec Kurt Krickler Propos recueillis par François Massoz-Fouillien

Kurt Krickler est l’un des activistes les plus engagés dans la lutte internationale des droits LGBTQI. Il a fondé et participé à la naissance de mouvements internationaux majeurs comme ILGA Europe. Il nous propose un petit feedback sur trente ans de militantisme en Autriche.

d’ILGA, dont l’un des résultats les plus importants était, en 1996, la fondation d’ILGA-Europe. Par la suite, HOSI Wien a aussi soutenu la construction de l’ILGA-Europe, dont je suis devenu coprésident depuis sa création jusqu’en 2003. Comment des institutions aussi importantes aujourd’hui ont-elles pu voir le jour une trentaine d’année auparavant?

Bonjour Kurt. Tu étais et tu es toujours un membre actif du milieu militant LGBTQI de Vienne et d’ailleurs. Tu as suivi de très près la naissance et l’évolution d’une institution importante dans ce domaine : ILGA-Europe. Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ? J’étais, en 1979, l’un des co-fondateurs d’ « Homosexuelle Initiative (HOSI) Wien », la première association homosexuelle en Autriche. Dès le début, l’HOSI Wien a reçu un grand soutien international, et nous avons toujours voulu rester fidèle à ce soutien en mettant en place toujours plus de structures pour lutter contre les discriminations du public LGBTQI . En 1981, HOSI Vienne participa pour la première fois à Turin à une conférence d’IGA, l’association gay internationale, qui est devenue plus tard l’ILGA. Et c’était vraiment le début d’un engagement très intensif qui a persisté jusqu’à aujourd’hui. En 1983, nous avons créé « l’Eastern Europe Information Pool (EEIP) », qui étudiait la situation générale du milieu LGBTQI à l’Est. En cette qualité, HOSI Wien a tissé des liens privilégiés avec le premier mouvement gay et lesbien qui a pris naissance dans le « bloc oriental » à cette époque-là. L’EEIP a existé jusqu’en 1990. Ce travail était très intéressant et excitant, mais est devenu obsolète après la chute du rideau de fer. HOSI Wien et moi-même, étions engagés dans presque tous les grands projets d’ILGA, soit au sein de l’ONU, soit auprès de l’OSCE ou du Conseil de l’Europe, en passant par des projets de prévention contre le sida et d’autres activités importantes à l’échelle européenne. Nous avons enfin participé à la « régionalisation »

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En 1979, la situation était très « arriérée » dans une Autriche très catholique. À cette époque, il était toujours interdit par le code pénal de fonder une organisation homosexuelle ou d’y adhérer comme membre et de diffuser toute information valorisant l’homosexualité. Ces deux lois avaient été introduites, avec deux autres lois discriminatoires – l’interdiction de la prostitution entre hommes et pour les relations consenties entres hommes à partir de 18 ans, tandis qu’il était fixé à 14 ans pour les relations hétérosexuelles et lesbiennes – en 1971, quand les actes homosexuels entre hommes et femmes furent décriminalisés. Malgré ces lois, nous sommes parvenus à fonder l’HOSI Wien et faire du travail de sensibilisation et d’information publique. HOSI Wien est véritablement le fruit d’un hasard historique, qui a vu un groupe de gens avec les mêmes idées, la même vision, se rencontrer au même moment. Groupe qui parvient à se maintenir depuis plus de 30 ans. HOSI Wien est même parvenue à administrer depuis 1980 son propre centre communautaire, une sorte de Rainbow House à Vienne, ouvert cinq soirs par semaine. ILGA ne s’est pas faite en un jour. Quelles furent les plus grosses difficultés à l’époque. ILGA a été fondée en 1978, et elle était, dans ses débuts, une organisation « grass-root » avec des structures déréglées, en ligne avec le « zeitgeist », l’esprit de l’époque : pas de hiérarchie, une « démocratie de base ». ILGA ne pouvait prendre des décisions que pendant les conférences annuelles. L’ILGA des premières années était plutôt


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un forum d’échange, un réseau d’informations sans personnel d’encadrement. ILGA dépendait totalement du soutien et des activités de la part de ses membres. Mais les choses ont rapidement évolué lorsqu’ILGA-Europe fut fondée en 1996 comme organisation régionale européenne de l’ILGA. Nous l’avons alors dotée, dès le début, d’une structure plus traditionnelle. L’ILGA-Europe a commencé comme organisation relativement très pauvre, avec un budget annuel d’à peu près 8000 euros. En 2000, quand ILGA-Europe reçu une « subvention de base » pour louer un bureau à Bruxelles et pour employer du personnel grâce à un programme de la Commission Européenne contre les discriminations. Aujourd’hui, l’ILGA-Europe dispose d’un budget annuel de presque deux millions d’Euros, d’une dizaine d’employé/ e/s et d’un « standing » formidable parmi les ONG européennes à Bruxelles. Quel était le contexte politique et social de l’époque ? Comment vivait-on le militantisme LGBTQI dans l’Europe d’Hier ? C’était une situation tout à fait différente de celle d’aujourd’hui. L’homosexualité était un tabou absolu, et l’Autriche n’était pas le seul pays avec des lois pénales anti-homosexuelles. Pour nous, dans l’HOSI Wien, le militantisme était un terrain vierge et pour cette raison, il était très important pour nous de regarder à l’étran-

ger. Moi-même étant un grand « aficionado » des pays nordiques, le mouvement scandinave est devenu l’exemple, le modèle pour HOSI Wien. De plus, nos prémisses ont coïncidé avec un sentiment d‘ouverture générale de la société qui a débuté dans les années 70. Beaucoup de mouvements alternatifs se sont créés, les écologistes, les féministes, la psychiatrie démocratique, les pacifistes et beaucoup d’autres. Nous avons été très clairement influencés par ces nombreux mouvements. On était « anti-establishment ». Les thèmes et les priorités, évidemment, étaient différents à cette époque. On a concentré les efforts sur l’éducation du public, sur la sensibilisation, sur les relations publiques, sur la lutte contre les lois discriminatoires. Au début des années 2000, notre plus grand succès fut sans conteste la suppression de toutes les lois anti-homosexuelles en Europe. Ce n’est évidemment plus le cas aujourd’hui avec l’élargissement de l’Europe. Ensuite, nous nous sommes engagés dans la lutte pour la reconnaissance du mariage de couples de même sexe. Le mariage était le symbole de la répression patriarcale et réactionnaire. On aurait tourné en ridicule chacun et chacune qui aurait osé revendiquer le mariage pour les couples gays et lesbiens. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, la crise liée au Sida nous a permis d’introduire cette question à la fin des années 80. De nombreuses personnes dans le milieu gay décédaient et laissaient leur partenaire sans aucun droit, puisque leur union n’était pas légalement

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services secrets. Mais la plupart du temps, on avait justement cherché le plus de visibilité possible. Il y avait cependant en Autriche une véritable inertie politique qui était très frustrante. On était tellement impatient, que nous avons même organisé actions directes, de style « ACT UP ! ». Au moment de la journée internationale de la lutte contre le sida en 1988, nous avons occupé le bureau d’une ministre fédérale du parti populaire (ÖVP) qui s’était opposée à la réforme de l’âge de consentement discriminatoire. En 1990, lors d’un procès contre l’HOSI Wien accusée d’avoir « propagé l’homosexualité », je protestai dans la salle d’audience de la cour en saisissant les actes, sous les yeux de la juge, et en les jetant par terre. Je fus arrêté. En 1995, le ras le bol causé par cette stratégie d’inertie de l’ÖVP et de l’église catholique atteignait vraiment ses limites. Pour répondre à cela, j’ai annoncé l’outing de quatre évêques autrichiens lors d’une conférence de presse le 1er août 1995. Cette annonce à provoqué la plus grande vague médiatique de l’histoire du pays traitant du sujet de l’homosexualité.

reconnue. Notre demande de reconnaissance des couples de même sexe faisait donc écho d’une certaine manière à cette réalité dans le milieu gay. Pour la première fois, grâce à cette revendication en particulier, la société fut enfin confrontée avec la réalité des homosexuel/le/s dans toutes ses facettes, y compris et surtout celle du Sida… Nous avions enfin le sentiment que le tabou commençait à tomber. D’un point de vue plus personnel, comment vivais tu ta situation de militant il y a trente ans ? Les choses ont-elles changé depuis ? Je pense que les choses n’ont pas changé dramatiquement. La question du coming-out est toujours d’actualité, mais je pense que dans nos régions, ce qui a changé, c’est l’information. Aujourd’hui, l’homosexualité est omniprésente dans les médias, les jeunes ont des « role models », quelque chose qui a totalement manqué il y a 30 ans. On cherche à faire son coming-out plus vite qu’auparavant. En quelques semaines, c’est fait ! Surtout si on fait partie d’un « peer group », un groupe d’ami/e/s de même âge qui se trouvent dans une situation similaire. Te considères-tu comme un « James bond » du militantisme gay ? Non, pas du tout. La seule situation dans laquelle je me suis senti peut-être un peu « James Bond », c’était pendant un meeting clandestin avec des militants tchécoslovaques et est-allemands à Prague en 1984. Après la chute du mur de Berlin, on a peu lire dans des actes de la Stasi que cette rencontre avait été espionnée par les

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Nous avons toujours joué sur deux répertoires, celui du « good cop » et du « bad cop ». On a fait des actions directes ainsi que du lobbying efficace. Et on nous a toujours considérés comme des interlocuteurs sérieux au niveau politique. Nous avons pu rencontrer des centaines de personnalités politiques et en 1992, pour la première fois, nous nous sommes entretenus avec le chancelier fédéral. L’exception était les sept années « sombres » de 2000 à 2006, lorsque les ministres du gouvernement d’extrême droite (ÖVP/FPÖ), sauf exception de la ministre de justice du FPÖ, ont boycotté le mouvement et refusé tout entretien. Quelles sont les difficultés actuelles et les véritables futurs enjeux d’ILGA et du militantisme en général pour les années à venir ? Sur le niveau global, le plus grand défi, sans doute, et l’éradication complète de la criminalisation de l’homosexualité. Dans plus de 70 pays du monde, l’homosexualité est toujours considérée comme un crime. Nous devons absolument garantir dans les années à venir l’égalité pour toutes et tous, mais aussi la protection de ceux qui risquent leur vie pour être simplement ce qu’ils sont. Pour y réussir, je trouve, en vertu de mes expériences, qu’il faut forger des alliances avec d’autres mouvements, comme par exemple ATTAC, qui luttent pour un autre monde. D’un point de vue plus personnel, Je suis convaincu que le plaisir est le facteur le plus important pour tout engagement. Mon travail sur le plan international m’a toujours aidé à balancer la frustration causée par l’inertie politique en Autriche. Il faut prendre plaisir à s’engager et ne pas hésiter à s’offusquer lorsque c’est nécessaire. Sans engagement, nous ne serions sans doute pas grand-chose à l’heure d’aujourd’hui.


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Queer perspectives in Italy Interview with Gaia Giuliani by Giada Cotugno

The concept of precarity has been directly linked to the debate on the institutionalization of the ‘different orientations’, giving rise to new procreation technologies and the transformation of the family as an institution, with all the doubts and opportunities they can generate. The vivacity of the Italian debate on these topics highlighted once again some of the most significant positions within the feminist and the LGBT movement. What is the role of queer thought in Italy and its diverse expressions? In Italy, queer theory is becoming an important element within the intersection of some fringes of the economical and social justice radical movement, in particular through its core concept of ”lack of haven” - defined as the movement through deconstructed identity structures of modernity: identity is today articulated on mutiple levels, temporarily and spatially dislocated and never reaching the landing to a modern one, avoiding the disruptive aspects of that lack, while experiencing and theorizing a condition constantly in progress. The most interesting expression of it, stands at the intersection between two fringes of the Italian movement - not necessarily queer or not necessarily oppositive - which are able to capture a kind of intellectual and practical ”queer” approach, and to apply it to a reflection on the structural element of precarity. This is not an Italian peculiarity: the idea that precarity is structural and has changed the horizons and parameters of the possibility of thinking the social and political horizon is an aspect of a reflection profoundly European. The reflection on the queer, intended as a practice as well as an intellectual approach, where queer is not only linked to gender identity and sexual orientation, but has more to do with a critique to those modern “strong social structures” as the heterosexual family, was endorsed by a number of fragments of the Italian movements. These fragments conceive queer as an useful

tool to imagine a horizon of struggle and claims that, besides it re-conceptualisation of ”masculinity” and ”femininity” and the heteronormed conception of “family” (father-mother-children), tackles the modern structures of labor market, characterized by a linear division between labor time/free time, forms of stable contract such as steady job and retirement, and the factory as a joint social signifier. These aspects are included - and therefore profoundly modified both in the private and the public sphere, both individually and collectively, both for male and female, both heterosexual and non-heterosexual - in a completely de/re-structured labor market. There are several examples, where the gathering of experiences, people, and mobilities creates fruitful connections to which the element of queer plays a decisive role. Situations very participated such as MayDay in Milan or Ladyfest in Rome are not isolated in the Italian territory. Can you give me some more examples of expression of this intersection you were mentioning? In Padua, the biopolitical collective Fuxia Block starting from the methodology of self-inquiry (auto-inchiesta), has been crossing feminist and queer thought, while paying particular attention to the conflict capital/labor, to the relationship with the territory, to spaces of agency, quality of living, and basic rights. I also know some really interesting situations in Southern Italy. In Naples, I met some women who were part of Arcilesbica and who were also extremely involved in the discussions on the structural precarity in the Neapolitan context, which is way beyond and prior to the contemporary restructuring of the labor market, and includes several labour sectors and social strata. In Bari, I noticed a huge opening by some feminist groups in cooperation with queer groups: they focused particularly on rights - obvious-

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ly, mostly related to livability on the relationship between the city and queer identity; on sexuality; on material and symbolic agency for migrant people; as well as on forms of poverty and the consequences of the feminization of labor. In Palermo, I got to know a number of feminist collectives of young students - and not only students - from all over Sicily, working in network with the social and no-border (for free people’s circulation) movements. Obviously, these movements are mostly marginal, and collect from a few tens to hundreds of people. Nevertheless, in moments of high conflict and/or cultural creativity they are able to create networks of thousands of people, such as during some queer culture festivals organized in Palermo or Catania. In your opinion, what is the impact of queer in the Italian context? From a viewpoint that concerns the “practice”, people that might be considered heteronormed increasingly crowd clubs and places where the practice of queerness is structural - in Bologna, for instance this works for university students as well as for guys from the suburbs. You can say that they pass through these spaces and return there, thanks to characterized absence of a single and hegemonic standard (male, white, heterosexual) of these spaces. In my opinion, it is because these spaces recognize the possibility to other practices of masculinity and femininity. For sure, this happens more in big cities - such as Rome, Milan, Bologna, Turin - where cultural capital is quite high: the Italian national context is often fragmented along very clear boundaries between urban and non urban areas. However there are particular areas, sort of hub or agglomerations of situations characterized by a more open mind, as may be the Versilia or some places in Romagna or temporarily, some areas of Calabria, Puglia, Sicily. In theory this, in itself, does not necessarily lead to greater awareness of the political meaning and practical usefulness of a discourse focussed on a queer parctice. Rather, it asks for an understanding and mapping of places in Italy, where a greater fluidity of gender codes is given. Bologna is considered very important in the context of LGBT and queer movement in Italy. What is your experience on that? Since Seattle movement, the openness towards global movements and the recognition of the reflection brought by feminist, LGBT and, more recently, by queer movements in regard to processes of subjectivation and to the exploitation of a series of objectives and common practices meant, over the last ten years, the superseding of the historical divide between movements ”around gender” and move-

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ments ”around the class”. This is activating, in my notice, an extremely positive process for Bologna. Between 2001 and 2011, what I have seen from the point of view of the cultural production is a high level of proliferation and a high capacity of contamination, which involves queer theory, on the basis of practical and shared analysis, short and long term projects that weave extremely significant networks. Some appointments, then, now very consolidated in the city - and I think of festivals such as Gender Bender and Trans* Festival Divergenti - have also created a cultural fabric of elaboration, practices, fun and gatherings able to connect reflections on gender to ones on income, work and territory, in very inclusive ways. From a political movement’s viewpoint, my experience in this context in the last almost twenty years and my clear memory of the separatedness of the lesbian and feminist collectives in the early ‘90s tell me the explosiveness of the current situation: for instance, during the demonstration in October 15, 2011 in Rome, the group putalesbotransfemministaqueer was a group made up of folks from Bartleby, Antagonismo Gay, some women from Sexyshock and some women of a feminist separatist collective who never took to the streets in a mixed situation. In this case, ”queerness” was able to piece together diverse forms of fluid identity, so that there was no risk of losing the ”primitive identity” related to gender and sexuality. A long part of your political experience in Bologna and Italy was shared with Sexyshock. Would you like to tell me more about it? Sexyshock has been an extremely important experience, on a personal level - and not only. As an activist for many years in Sexyshock, we developped a self-inquiry regarding the forms of work/ non-work/escape from work, and on self-inquiry on sexuality and forms of continued transmigration through the masculine and feminine, It has been engaged with discourses on sexual orientations and varied sexual experiences, assuming precarity/queerness as a frame of conceptualization. And this was happening among straight women and men as well as non-heterosexual people, who could express their non-heteronormed sexuality, in a more or less codified way. Sexyshock has been a fundamental experience because the project had the ability to question - in light as well as heavy ways - a series of individual and collective experiences and understand how this set of experiences and tools could lead to a deeper comprehension of our present and to a subjectification, starting from the problematic aspects and conflicts there expressed. From the political and public point of view, I guess our opening of the feminist section of the LGBT Pride in 2008 along with Comitato per i Diritti Civili delle Prostitute, was a very important moment: our presence on the territory of Bologna into a national event in which we were holding the banner ”it concerns us all”,


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referring to our way of living sexuality, work, citizenship, masculinity and femininity, meant that it was then recognized that the struggle for recognition of women and me as prostitutes was no more “just theirs”. This has become a paradigm of thought as well as a source of experential richness never to loose, but to always value: a huge heritage, and pride to be there to open our pride.

Gaia Giuliani is currently scholar in Colonial and Postcolonial Studies at the Dept. Politica, Istituzioni, Storia of the University of Bologna (Italy), where she has been post-doctoral fellow in History of political thought (2007-2009). She has been also Associate visiting scholar at Transforming Culture Research Centre (University of Technology Sydney, 2008-2011), and Endeavour Research

fellow (2009-2010). Amongst her publishing: the book Beyond curiosity. James Mill e la nascita del governo coloniale britannico in India (Aracne 2008), several journal articles and book-chapters in Italian and English on the contemporary debate on race and racism, on settler colonialism in the Pacific, and on Fascist bio-politics from a Whiteness Studies and Critical Race Theory view-point. Her research field includes also Gender Studies and Feminist theories: she has recently published on the «Feminist Review» (2008) and translated in Italian the American philosopher Judith Butler’s Subjects of Desire (Laterza 2009). Between 2006 and 2009 she has also collaborated with the newspaper ”Liberazione” writing articles on gender and queer issues.

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LGBT in the big apple interview with melanie, activist in ny by Jill De Wolf

When our team met Melanie, we were intrigued by her knowledge about the LGBT-life in New York City and its diversity of activities. So how different are New York City and Brussels exactly? We asked her. Hi Melanie, can you introduce yourself? I’m Melanie, I’m originally from New York City and I’ve been living in Belgium for the past 3,5 years. And I’m queer. You identify yourself as queer: what does that mean to you? The literal meaning of “queer” is bizarre, strange, unusual etc. It was used as an epithet against gay people. About twenty years ago, “queer” was re-appropriated by members and various organizations of the LGBT community. It has now become a widespread term for anyone who does not attribute to heteronormative standards or those who deviate from prevailing views about sexuality and gender expression in the LGBT community. I like this word for that reason. When I hear it I don’t think of something derogatory. In fact, I think it corresponds well with my sense of identity and sexuality. To me, “queer” is a fluid term. Sexuality and gender-expression cannot be easily defined by a handful of labels. Sometimes I identify as a lesbian, sometimes as bisexual but I’ve noticed that assigning myself these labels has often to do with providing a definition that other people can identify with and accept. Most of my romantic and sexual relationships have been with women but I was also in a relationship with a man and at one point with a transgender ftm (female to male). Considering my history, how would you define my sexual orientation? Labels have the power to enhance and limit how people perceive one another and interact with one another. Even if someone tells me “I’m a gay man.”, I believe there is still the possibility that tonight or tomorrow or in the distant future these labels, this person’s definition of self, might broaden or drastically change. Exploring my queerness has taught me to challenge assumptions and in turn has helped me to fully appreciate the spectrum of human sexuality, identity, and gender. How important is coming out?

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Coming out is a sensitive subject. I believe that coming out is very important because as an oppressed minority the LGBT community needs to be visible in order to organize, be heard and be taken seriously. However, the issue of whether or not to come out or how and when to come out should be determined by the individual. Coming out is a process that is different for everyone and must be respected as such. As long as there exists systemic cultural, religious, and government sanctioned homophobia the threat of social alienation, physical, mental, and emotional harm or even death is a very real consequence that is not easy to ignore. While I admire the courage of those who have come out in a very public way I also have great admiration for those who have chosen not to repress who they are and have come out to themselves. Do you consider yourself an activist? Activism doesn’t always look like activism. You don’t need to carry a picket sign or stand on a soapbox shouting into a bullhorn. You don’t have to participate in a protest or sit-in to be considered an activist. I think I am an activist in my role as an educator. In my opinion, real progress occurs when people make an honest effort to create safe-spaces that engender inclusiveness, shared learning, and open discussion about the topics that affect us as individuals, as members of communities, and as world-citizens. In my work as an educator I have made it a mission to help people embrace self-examination, critical thinking, and respectful debate. I believe that by encouraging people to ask questions and challenge pre-conceived notions we help each other raise awareness and arrive at a personal realization of politics, and our roles in society. Are you a feminist? Generally speaking I am a feminist but my personal politics lean more towards womanism. Feminism is an umbrella term that includes many politically and theoretically distinct groups. Womanism addresses the experiences and issues primarily affecting “women of color”, non-white women. To me, womanism confronts realities


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about the effects of class, education disparity, colonialist and imperialist history and politics, gender politics, racism, and sexual politics on women while promoting personal empowerment, community unification, and the strengthening of familial ties. It focuses on how certain social-constructs and theories, even feminist theories for example “bourgeois feminist” principles, stem from and rely on imperialistic and patriarchal beliefs. You told us that you have worked in the LGBT center in New York City: can you tell us more about that? I was trained as a community educator and developed workshops for the Youth Enrichment services program. Y.E.S. is a networking, professional training, and service-oriented program for pre-teens, adolescents and young adults in the Lesbian, Gay, Bisexual,Transgender Community Center of New York City. Initially, I attended the program’s community discussion meetings to socialize and make friends. It just so happens that at one of the meetings the staff announced that they were holding interviews for a leadership and education training program; I decided to apply and was accepted. The training focused on gender and sexuality, homophobia and heterosexism, working with groups (exploring group dynamics and methods used for group facilitation), peer mediation, sex-positiveness, and understanding diversity and stereotypes. It was a pivotal experience and ultimately a major influence on my understanding of society and human rights. During the 3 years that I was an educator for the program, my partners and I (educators led groups in pairs) facilitated weekly women’s groups, community discussion meetings, community socials, sex-positive workshops, and served as “family group leaders” for the center’s gay summer camp. How can we imagine this place? There are similarities between the Center and the Rainbowhouse: they both provide safe, friendly environments for LGBTQ people to find guidance, socialize, network, and make friends. Both centers provide rooms for group meetings, parties, and cultural activities like art exhibitions, concerts, and theatrical performances. The biggest difference is that the Center in NYC does not have a bar, which makes sense because the Center provides rooms for alcohol and drug abuse support groups. Another difference that comes to mind is the age range of clients and participants. It is not uncommon to see teenagers, LGBT families complete with baby strollers, and senior citizens hanging out or having a chat with friends in the lobby.

and Park Slope are just some of the neighbourhoods where LGBT folks inhabit, tend to frequent, and have made our own. There are neighbourhoods where I would be more mindful of my surroundings or cautious but not to the extent that I would have to lower my voice while discussing lesbian sex or dating with a friend. New York City is very diverse. While living in NYC, I met a lot of “transplant New Yorkers” who left their home towns to make a new life in NYC because they felt that their differences would be accepted in NYC. Naturally, I’m inclined to agree with this belief. The LGBT community is politically active, has a strong network, and high visibility. There are advocacy and legal support organisations, healthcare providers, bookstores, bars, clubs, cafés, restaurants and various other businesses for LGBT people. There is a school, The Hetrick-Martin Institute (HMI), for LGBT youths. In the summer months, a lot of LGBT people go to Fire Island, the gay island of New York State. The month of June is LGBT Pride month. Throughout the month the community comes together to commemorate the Stonewall riots, celebrate our diversity, and reflect upon our plans for the future. On the last Sunday of the month, millions of people crowd the streets of downtown Manhattan for the Gay Pride March. It’s an amazing experience. There is so much love and an immense outpouring of support. It’s a very emotional event. For one day we own the heart of the city. Gay marriage is legal in the state of New York but the fight for equality does not stop at state recognized marriage. There are still issues that need to be resolved at the city and state levels regarding LGBT youths, transgender people, and the overall presence of homophobia and discrimination. There’s so much more to say about LGBT life in New York City but I think it’s better to just hop on a plane and experience it for yourself. Thanks for giving me this opportunity to share my thoughts.

What is life like for an LGBT person in NYC? Can you walk hand in hand on the streets? I can only speak for myself. From my experience, the LGBT life in NYC is incredible. Of course you can walk hand in hand! Public displays of affection, especially in certain neighbourhoods, are a part of the landscape. The West Village, Chelsea, L.E.S (Lower Eastside),

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It’s

+

! f l e s r u o y to be

RAINBOW

HOUSE

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It’s + to be yourself!

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TEXT Erwin Carlier

en hiv-café in Brussel

Vanaf eind april, lanceert het Regenbooghuis een nieuw initiatief: een hiv-café. Het concept is heel simpel: 1 x per maand, de laatste zondagavond van de maand, van 16:00 tot 23:00uur, staat het café van het Regenbooghuis in het teken van hiv en aids. Het idee ontstond tijdens de voorbereiding van ‘Knitting Against Aids’, dat in het teken stond van serofobie, de angst voor en discriminatie tegen personen met hiv. Er blijken heel wat voorzieningen te zijn voor preventie, maar minder voorzieningen voor personen met hiv. In het hele land blijkt er maar één plaats te zijn waar ze in alle rust kunnen samenkomen: het hiv-café van Antwerpen. Dit café werd op poten gezet door Sensoa (pagina 32-33). Omdat er toch een heel pak personen met hiv in Brussel leven, is een dergelijk initiatief in de hoofdstad dan ook een must. Een aantal vrijwilligers staan in voor de opvang van de bezoekers: ze verwelkomen, wegwijs maken, in contact brengen met andere bezoekers, etc. Want het is niet zo evident om met je seropositiviteit naar buiten te komen. Zelfs in het gay milieu wordt er nog flink op los gediscrimineerd en maak je letterlijk en figuurlijk niet zo’n goeie beurt als je je als seropositieve uit. Maar het blijft ontzettend belangrijk om te praten, contacten te leggen, je verhaal kwijt te kunnen. En dat is nu net de bedoeling van het hiv-café: een open ontmoetingsplaats. Het café staat open voor iedereen, of je nu al dan niet seropositief bent, al dan niet gay, Franstalig, Nederlandstalig, anderstalig: iedereen welkom!

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n café-hiv à Bruxelles

A partir d’avril 2012, la Maison Arc-en-Ciel de Bruxelles se lancera dans une nouvelle initiative quelque peu hors du commun : celle de la mise en place d’un café-HIV. Le concept est très simple : chaque dernier dimanche du mois, de 16:00 à 23:00, le bar de la Maison Arc-en-Ciel deviendra le café-HIV. L’idée a murie au cours du projet « Knitting Against Aids », qui a mis plus que jamais en évidence le problème de la sérophobie dans notre société actuelle, y compris dans le milieu LGBTQI. La prévention autour du HIV est omniprésente, mais pourtant, il n’y a presque rien qui est prévu pour les personnes séropositives elles-mêmes. Plus qu’une suite logique du Knitting Against Aids, le café-HIV entend offrir une structure qui accepte pleinement la réalité du HIV, ainsi que les personnes qui vivent avec. Jusqu’à présent, il n’existe en Belgique qu’un seul café-HIV à Anvers encadré par Sensoa (article p.32-33) Parce que de nombreuses personnes vivent avec le VIH à Bruxelles, lancer une telle initiative devrait répondre à de véritables attentes. Un certain nombre de bénévoles seront chargé de l’accueil des personnes, et seront également en mesure de répondre à la plupart des questions liées à cette thématique. Mais attention, le café-HIV n’est pas un café-PSY, il se conçoit avant tout comme un lieu où l’on peut discuter, raconter son histoire et tisser des liens avec d’autres personnes. L’objectif du caféHIV, c’est d’offrir un espace ouvert de rencontre. Séropositifs ou non, gays ou hétéros, francophones, néerlandophones ou anglophones, tout le monde est le bienvenu !

Wil je graag meewerken als vrijwilliger aan ons hiv-café? Stuur een mailtje naar erwin@rainbowhouse.be Vous désirez devenir bénévole pour notre café-hiv? Envoyez un mail à francois@rainbowhouse.be

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HIV

THE Warning : activisme HIV et + encore interview de Laurent Gaissad par François Massoz-Fouillien

Laurent Gaissad est socio-anthropologue à l’ULB. Il a réalisé de nombreuses enquêtes sur les lieux de drague et la sexualité entre hommes dans l’espace public, et travaille aujourd’hui sur le circuit festif gay en Europe, la sexualité et les drogues. Ancien coordinateur d’un projetde prévention du VIH dans le milieu de la prostitution à Marseille, il est co-fondateur de The Warning Bruxelles.

En tant que spécialiste de la question du VIH et des groupes cibles qui sont concernés, comment peux-tu décrire la situation actuelle en Belgique ? Si nous devions faire le point aujourd’hui sur le contexte général du VIH,public, prévention, médical et discrimination confondue, que devrions nous souligner ? Dès mon arrivée en Belgique en 2006, j’ai été surpris par l’invisibilité des personnes vivant avec le VIH, y compris dans la communauté gay. Il existe évidemment des groupes de paroles ou de travail avec les personnes séropositives dans telle ou telle ASBL : on rassure ainsi les pouvoirs subsidiant en disant qu’on consulte les publics concernés. La parole publique des personnes séropositives reste cependant difficile, occultée par un discours misérabiliste : par conséquent, le grand public n’a aucune information sur notre expérience quotidienne et les idées reçues sont encore très répandues, notamment en ce qui concerne les modes de transmission et la prévention. C’est d’autant plus étonnant dans le milieu gay où l’on s’attend à une plus grande proximité et à une expression des relations plus faciles. Malgré l’action des ASBL dédiées, un énorme travail reste à faire pour lutter contre les préjugés. Qu’est-ce qui t’a poussé à t’investir à The Warning ? Quelle est l’histoire et quels sont les objectifs de cette initiative ? C’est ce constat qui nous a d’abord poussé à lancer ce groupe sur le modèle de The Warning à Paris, en organisant un « apéroséro » hebdomadaire dans un bar du centre de Bruxelles pour les gays séropositifs, leurs amis et amants : un point de rencontre mais surtout, un lieu d’initiatives pour faire bouger les lignes, car il était urgent de renouveler la prévention du VIH, de valoriser nos identités et nos

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modes de vie en insistant sur la diversité des moyens de réduire les risques sexuels : le préservatif mais également le Traitement comme Prévention, et le renforcement d’une politique de dépistage adaptée aux gays. Tout a commencé avec la révélation au grand public de l’homosexualité et de la séropositivité de Saint-Nicolas à l’occasion du 1er décembre 2010. On a d’emblée voulu défendre la visibilité des personnes séropositives dans les débats publics, médicaux, sociaux et politiques qui les concernent. L’objectif, c’est de se réapproprier ainsi nos corps, notre santé et notre identité. C’est aussi de rompre avec la morale qui pèse sur nous et nos sexualités en prenant notamment en compte la culture de la fête et du plaisir, fondamentale dans nos vies. Comme on ne reçoit pas de subsides publics, on préserve une relative autonomie. Quelles sont les problèmes ou réalités que vous avez pu isoler ? En Belgique, il y a surtout un problème dans les compétences publiques de santé. Dans le domaine du VIH, c’est la séparation arbitraire de la prévention, relevant des Communautés, et du soin, attribué aux régions: aujourd’hui, il est impossible de dissocier prévention et soin puisque le traitement est devenu un outil de prévention - il maintient la charge virale à un niveau indétectable chez les personnes séropositives qui ne transmettent alors plus le virus. Il est donc fondamental d’être bien suivi et, pour commencer, de savoir si l’on est séropositif ! Or, beaucoup de gays séropositifs ne savent pas qu’ils le sont, selon des études récentes (15% en Flandres, 20% à Paris), ou ne sont dépistés que tardivement. Si on veut voir baisser un jour la prévalence au VIH encore très élevée chez les gays, on doit comprendre que se faire dépister, c’est à la fois prendre soin de soi et limiter les risques, connaître son statut pour adopter des pratiques de prévention et de soin aujourd’hui inséparables. C’est ce qui nous a poussé à remobiliser les ASBL ExÆquo et Sensoa autourd’un projet commun de dépistage rapide hors-les-murs chez les gays à Bruxelles, qui a reçu le soutien de l’INAMI. On doit aussi ouvrir le débat sur les autotests pour certains.

aussi la création d’un Conseil National du Sida et la tenue d’Etats Généraux des personnes vivant avec le VIH en Belgique. Warning info : bxl@thewarning.info

Quel avenir pour The Warning ? Je pense qu’on doit rester un groupe de lobby et renforcernotre expertise en santé gay comme à The Warning Paris et Montréal. On est un pôle critique, une force de proposition ancrée dans le quotidien des gays (séropositifs en particulier), qui lance des dynamiques inter-associatives concrètes. Aujourd’hui, on appelle à la mobilisation générale avec le collectif « Sang pour Sang » : associations de préventions VIH, groupes LGBT, plannings familiaux, centres de références VIH, il faut faire front unicontre le flou des compétences et les restrictions budgétaires en cours dans le domaine du VIH. L’accès, l’anonymat et la gratuité à 100% des actes et soins liés à l’infection par le VIH sont une exigence dans la lutte contre l’épidémie. Sur le modèle des pays voisins, on revendique

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De strijd is nog niet Gestreden!

Het hiv-café van Antwerpen interview met patrick door Jill De Wolf en Marjan Braspennings

Patrick is vaste medewerker bij Sensoa en werkt al 25 jaar rond HIV en aids. Hij geeft zijn visie op leven met HIV, op het het werk dat al verricht is en vooral op wat er nog te doen is.

Hallo Patrick, werk je al lang voor Sensoa? Ik werk bij Sensoa sinds het ontstaan van de organisatie. Voordien was ik al actief bij het Aidsteam, Hiv-vereniging Vlaanderen, Foundation en Ipac. Dat waren de organisaties die vóór de fusie rond hiv-preventie en -zorg werkten in Vlaanderen en Brussel. De eerste jaren werkte ik als vrijwilliger en nu als betaalde kracht. Dus je kan stellen dat ik al heel lang, zelfs al 25 jaar, meewerk binnen het werkveld. Enerzijds heb je de gay-outing, maar anderzijds ook de sero-outing. Hoe heb jij dit ervaren? Ik denk dat dit voor ieder een heel persoonlijke ervaring is. Bij homo’s met hiv spreekt men wel eens van een tweede coming out en dat klopt ook wel. Dus op dat vlak heb je als homo met hiv hier al wat ervaring rond. Voor mezelf is dat goed gegaan. Toen ik mijn diagnose kreeg in 1985 heb ik dit direct verteld aan mijn ouders, broers en zussen en zij hebben mij daar goed in ondersteund. Wat niet zo evident was want de informatie die we vandaag hebben rond hiv/aids was in die periode heel anders. Natuurlijk was het wel schrikken voor de mensen in mijn omgeving. Maar nadat het slechte nieuws verteerd was, konden we dan toch verder met de band die we hadden. Ik denk dat wanneer je het vandaag zegt tegen mensen die dicht bij jou staan, dat zij in eerste instantie dit slechte nieuws ook weer een plaats gaan moeten geven. En wan-

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neer er al een band was, dat die band alleen maar versterkt kan worden, in de meeste gevallen dan toch, want ik wil niet veralgemenen. De raad die ik, en ook mijn collega’s binnen Sensoa, meegeef wanneer mensen naar ons toe komen met vragen over spreken met hun omgeving over hiv is steeds zeer individueel. Maar er is wel een rode draad: zorg dat je zelf sterk genoeg staat om de emoties van de tegenpartij op te vangen. Bereid je voor op eventuele vragen en je mag ook steeds aangeven dat je het over bepaalde zaken niet wilt hebben. We vinden het ook belangrijk dat er wordt gecommuniceerd over discretie. Want natuurlijk vertel je slecht nieuws en de andere gaat dit misschien op zijn of haar beurt ongewild doorvertellen, niet om te roddelen maar vanuit een bezorgdheid. Dus wanneer je over gaat tot een disclosure neem daar je tijd voor! We vinden het ook belangrijk dat mensen met hiv dit aan mensen in hun omgeving kunnen zeggen. Want uit ervaring en studies blijkt dat mensen die overgegaan zijn tot een disclosure zich veel beter in hun vel voelen. Dat wil niet zeggen dat je dit aan


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God en klein Pierke moet vertellen. Nee, nogmaals, alleen aan de mensen die jij belangrijk vindt! Heb je tips of raadgevingen voor mensen die leven met hiv? Ja, maar ik wil wel benadrukken dat niemand de waarheid in pacht heeft. Wat ik vooral wil meegeven is om jezelf te blijven zien zoals je bent. We leven tegenwoordig niet alleen langer door de aidsremmers, maar bovendien is ons leven ook van betere kwaliteit wat gezondheid betreft. Zorg er daarom ook voor dat je mentale leven met hiv in balans blijft. Blijf dus niet alleen met je hiv zitten, praat erover met anderen, heb contact met andere lotgenoten. Want dat was toch ook één van mijn sterkste ervaringen in mijn leven met hiv. Kort na mijn diagnose, op mijn wekelijkse controle (nu is dit niet meer nodig) kwam ik Rudi tegen en Rudi zei tegen mij : ‘Kom maar wat dichter zitten, we zitten hier voor hetzelfde”. Voor mij was dit een last die van mijn schouders viel, omdat ik (h)erkenning had van iemand die ook hiv positief was. Ondertussen is Rudi al een aantal jaren overleden, maar ik zal hem daar altijd dankbaar voor blijven. Misschien ervaar je drempels om de stap te zetten om lotgenoten te leren kennen, maar achteraf zal je zien dat het alleen maar deugd kan doen. Want dat is de reactie die we ook vaak horen na een lotgenotencontact. ”Dit had ik eerder moeten doen”. Jullie hebben een hiv café bij Sensoa. Kan je iets zeggen over de geschiedenis, maar ook over de doelstellingen van het café? Het hiv café bestaat al van begin jaren negentig. Er waren al zulke ontmoetingsmomenten in het buitenland en daar zijn we toen onze mosterd gaan halen, vooral dan bij de hiv-vereniging Nederland. Je hoeft immers het warm water niet telkens opnieuw uit te vinden. Het eerste café dat we openden was in Antwerpen in het voormalige G.O.C., een werking voor en door homoseksuele mannen. Omdat ook bij ons van in het begin heel wat homo’s geraakt werden door hiv, zijn alle organisaties eigenlijk vanuit deze beweging opgestart. Het G.O.C stelde één avond om de 14 dagen zijn lokalen ter beschikking voor wat toen de hiv-vereniging Vlaanderen was, één van de vroegere organisaties die nu mee bij Sensoa ondergebracht is. Bedoeling was - en dat is eigenlijk nog steeds niet veranderd - dat mensen met hiv en hun omgeving terecht konden voor een babbel en een drankje in een ontspannen en aangename sfeer. Er kwamen vaak nieuwe gezichten maar je zag ook mensen wegvallen die overleden aan de gevolgen van aids. Natuurlijk gingen de gesprekken in de beginperiode vaak over afscheid nemen. Op een bepaald moment werd er gekozen om een andere locatie te nemen omdat er een grote groep hetero’s, die geraakt werden

door hiv, hun eerste stappen naar het café zetten. We zijn toen ook opgestart met een café in Oostende, nadien in Gent, Hasselt en als laatste Brussel. De cafés waar het meeste volk naartoe kwam waren de cafés van Antwerpen en Gent. Op een bepaald moment zag men ook weinig nieuwe mensen de stap zetten naar het café. Na een tijdje zijn de cafés van Oostende en Brussel dan ook stopgezet. In Gent draaide het café goed, maar op een bepaald moment moesten we door omstandigheden verhuizen naar een andere locatie. En wat bleek, de locatie was niet wat het moest zijn en na een evaluatie werd er beslist om ook daar te stoppen. We vonden en vinden het nog steeds belangrijk om een aantal activiteiten aan te bieden aan mensen met hiv maar zeker geen overaanbod. Daarom werd een paar jaar geleden besloten om over te gaan tot één café voor Vlaanderen. Dit café heeft plaats in Antwerpen omdat dit het makkelijkst te bereiken is voor iedereen. We zien dat de bezoekers uit alle delen van het land komen. Op dit moment loopt dit café zeer goed en het is een plaats waar ook heel veel nieuwe mensen hun eerste stap zetten naar lotof bondgenotencontact. We streven er ook naar om mensen bij elkaar te brengen in een aangename ontspannen sfeer. Mensen moeten er terecht kunnen voor een babbel en met hun vragen. Niet op alle vragen moet een antwoord komen, want daarvoor kunnen de mensen dan weer terecht bij intake van Sensoa Positief of op hun ARC, al naargelang de vraag. Welke zijn volgens jou tegenwoordig de belangrijkste problemen voor personen die hiv hebben? Ik merk dat er tegenwoordig nog teveel mensen met hiv met een geheim moeten leven of denken dat ze dat moeten, en daardoor niet kunnen genieten van het langer leven dat we nu hebben. Ook solidariteit met mensen met hiv blijft belangrijk ondanks de komst van de aidsremmers. Welke initiatieven moeten er komen om tegen deze onwetendheid te strijden? Het is niet zo simpel om hier concreet op te antwoorden. Er moet een constante inspanning worden gedaan van heel veel mensen en op heel veel vlakken. Er moet meer ondersteuning komen voor mensen met hiv bijvoorbeeld om zich sterk genoeg te voelen om te praten over hiv. Ook moet er duidelijke informatie gegeven worden, aangepast aan de realiteit van 2012. Ook jongeren, het algemeen publiek, de homogemeenschap, de Afrikaanse gemeenschap enzoverder hebben veel baat bij correcte info. Ook gebalanceerde informatie in de media is broodnodig. Dat wil zeggen dat er niet enkel gefocust mag worden op de negatieve facetten van leven met hiv. Tenslotte is ook meer solidariteit is nodig. Het zal nog een lange weg zijn, maar elk initiatief draagt bij tot onze strijd.

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HIV-cause: From Philadelphia to Brussels Interview with Andrew Gelston by Erwin Carlier

Andrew is a young American who has recently settled in Brussels. In this interview he talks about his experiences with people with hiv/ aids, his life here and back home.

Hi Andrew, could you tell us something about who you are and what your interest in the hiv-cause is? Well, my name is Andrew Gelston, I am a soon to be 24 year old American ex-pat on a life journey that has currently landed me here in Brussels. I have always spent my life feeling different from everybody else, drumming to my own drum. Destiny has helped guide the life choices I have made, and four years ago, I made a choice to start volunteering at an HIV/AIDS clinic in my homeland, America. I spent a year seeing the joys of life and the sadness of death, opening my eyes wider and making me want to sip every last drop out of the life that I have been given. Today, I am still thirsty. Why hiv? Like most of the things that I do in my life, there was no rhyme or reason as to why I choose to start to volunteer with HIV/AIDS patients. At the age of 20 I woke up one morning believing I had not done enough with my life. I wanted a challenge and to put myself in a world that I knew nothing about. I had always grown up knowing about the disease and the effects it has on ones life, but never experienced it first hand- having no friends or family at that time with the disease. I like to dive head first into new situations, so I made sure my bathing suit was on tight that day as I took my first steps into the clinic. That first day at the clinic when I said I wanted to volunteer, I knew I was getting myself into something heavy, into peoples hearts and lives and I couldn’t wait. For a 20 year old, I wanted to be rocked from my classic Americana upbringing.

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So what did you have to do, who were the people you dealt with? I began to learn all the details of the disease from a medical standpoint, paving my way for my love of public health policy. I learned that the medical situation in the states for those who are diagnosed with the disease is improving, especially with the introduction of new drugs that can help the virus from leasing its poisonous attributes and cutting ones lifespan short. Socially however, the stigmatism of being an HIV/AIDS patient can be felt in the air like a cold chill. Many view these people as being the over promiscuous of the gay community, the drug induced bongers who were too high to not have put on a condom. These situations do exist of course and sadly add to the negative stereotype in the United States that gay individuals have, albeit it can be overwhelmingly true in some cases. This is quite a different case here in Europe, and one of the reasons why I gay migrated over here. (So stay tuned for my next piece!) But in reality, they are just like you and me. A first time gone wrong, a youthful mistake that any of us could have made or even being in the wrong place at the wrong time. Those were the most tragic stories, the 21-year-old man whose magical first time gave him a disease that he will have to bear for the rest of his life. Many do not leave their community of infected friends and those that do are some of the bravest individuals I have met. They are the ones who, when they tell others they are HIV positive, deal with the shocked and uneasy looks of others. Even in 2012 a simple handshake can leave the other person feeling like he was just handed a death sentence. Well I have held many a hand, and yes even hugged, many gay men with the virus and here I am typing away! The clinic that I worked


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at had its own ‘recovery support’ center that mirrored the HIV Café here in Brussels. The virus hit the city I was in hard and the social effects around the city can still be felt today. It did not just effect the gay community, but also the African American community that still is combating the disease in America and is often underreported about. The idea of these ‘recovery support’ groups came about when those who were first diagnosed needed an outlet to vent and to catch their breath and realize their life had changed, but in a negative way. These groups began to multiply, mostly in the bigger cities and as the 90s and early 2000s went on they became lifesavers for individuals who felt lost at sea. You felt you did a useful job? My job was simple, to be there for them. To listen and help as much as I could. Well I didn’t obey the first part very well , I decided to talk all their ears off! But the smiles I would see from them and the happiness at the attention they were getting thrilled me! A simple chat, a game, or just some plain old fun handholding went a long way! One thing I do love, is love and it was an outlet for me to give these individuals something many seemed to be lacking in their lives. That was the point of us volunteers- to spread some sunshine. I made sure my pot of gold was constantly full. A life lesson for all those out there: go into everything you do having no expectations, only with an open heart. If you are willing to forget all the stereotypes, the fear, everything you are used to and put yourself in a situation where you can single handily change somebody’s life, it will be the most truth revealing, life changing experience you can ever go through. And now, four character-building years later, I have ended up across the sea on an adventure that has enabled me to meet a myriad of different people from all walks to life. When I found out about Rainbow House Belgium and what they do here in Brussels I became a fly glued to a light, and once I heard about this HIV Café project I staked my claim and said I’m in! I am beyond thrilled to be in an entirely new ballpark again. However, this time in a country where gay marriage is completely legal and where two men walking hand in hand on the sidewalk is a regular reoccurrence. But the problems are still there, men and women who feel alienated from friends, family and society. Regardless of the level of openness of society, the stigmatism still stings. After four years, how do you feel about living in Brussels There were a series of homophobic attacks here in Brussels during the end of 2011, including one in my all time favorite spot, Café Fontainas. This non-gay but gay friendly café got me through my entire masters degree, tears, laughs and nights where I just needed Cava. It pained me to hear about the invasion of the space last fall, but it did not deter me from continuing to go there. That is always the risk we still sadly have to take as a gay community. That could be the

biggest problem at this amazing HIV Café- a homophobic incident, targeted at an even more specific group of people. But we cannot sit in fear, nor can we hide. What I love most about being with people who have the HIV virus is that they are fearless, hiding only the scar of their past mistake which for them has healed. Brussels is on the up and up. The city is improving its cleanliness, the standards of living are increasing, there is greater police protection on the streets- and we even got an Abercrombie and Fitch. There is no better place to start an HIV Café then in this infamous heart of Europe. My hope is that this HIV Café does not just attract Belgians but others from other countries and other communities that have been affected by the disease. I also hope that those in the heterosexual community come and contribute to the café. As an American, it is always amazing to see straight men at gay events enjoying themselves. This is rare sight to see in the states but just another factor as to why I love living on this continent.Like many things in Brussels, the HIV Café can be a leader for more creative ways to bring together a group of extraordinary people together. This idea could and should continue to spread North, South, East and Westward for those in areas, such as in Eastern Europe, to have a spot where they will have the friendship and love that they are looking for which is lacking from their socially conservative societies. Any conclusions you want to share? I am very, very fortunate to have the life that I have. I am lucky to have the love and support of my parents who brought me up so well and the love of my best friends, which is unequivocal to anything I have ever experienced. I have learned that love can withstand the storm, cross the earth and survive, even in the face of death. I took myself out of my comfort zone a long time ago, which is a decision I will always be thankful for. I am proud to say that I help out these people and hopefully make their lives better. It is a life goal of mine to personally change somebody’s life, to give him or her all the love they can have while somehow impacting the world around me. I feel like slowly, but surely I am working my way towards that goal. These individuals with HIV/AIDS are the most inspiring people to talk to. And so, for all you English readers out there, look around you and ask yourself what you have done with your life- have you made a positive impact? Have you ever put yourself in somebody else’s shoes? Outside your zone of comfort? If you haven’t I suggest you do what I did four years ago. Get dressed and wash your right hand. Get to the HIV Café here in Brussels and sit, stand, hold somebody who needs to be held with your hand and talk to them. It’s as simple as that. The energy you will feel in return is mind blowing, and the fact that you know you are positively effecting somebody’s life is something that will change yours forever. I know it did for me. Thank you, Andrew!

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society against serophobia 36 / rbt n째47 february 2012


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TEXT François Massoz-Fouillien

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n 2010, la Maison Arc-en-Ciel de Bruxelles se lançait pour la première fois dans l’aventure Knitting Against Aids. Le projet était alors simple, mais le discours qu’il véhiculait ne manquait certes pas d’originalité. Réunir un maximum de designers et de bénévoles pour tricoter des écharpes et les exposer lors de la soirée de clôture. Les fonds récoltés à la vente des écharpes étaient alors redistribués au profit d’initiatives luttant contre le hiv et la sérophobie. Le KAA souhaitait avant tout répondre à une réalité alarmante : bien que les campagnes de prévention autour du hiv soient omniprésentes, il n’existe pourtant presque rien pour les personnes séropositives elles-mêmes. Résultat : l’accroissement des services de prévention a pour effet d’alourdir d’avantage l’image que l’on associe au hiv et plus particulièrement celle des personnes séropositives elles-mêmes. Les chiffres liés au hiv ne diminuent pas de manière significative. En revanche, la peur et l’angoisse associée au hiv se maintient et s’installe durablement au sein de la société. C’est à ce niveau que voulait intervenir le KAA, en offrant plus de visibilité à cette thématique qui se veut absolument taboue. En 2011, le Knitting Against Aids fut proposé en collaboration avec Modus Vivendi, une association qui travaille directement avec un public séropositif. A partir du matériel fourni par des designers de renoms, des bénévoles et des groupes de travail issus d’écoles, de centres d’asile, des maisons de repos, d’associations et de clubs de tricot, un défilé de mode fut proposé au Théatre du Vaudeville afin d’offrir un maximum de visibilité aux personnes séropositives, ainsi qu’aux plusieurs centaines de personnes issus de tous milieux qui ont soutenu le projet. Une exposition, ainsi qu’un film documentaire furent réalisés autour du projet qui connu un réel succès. En avril 2012, la volonté de la Maison Arc-en-Ciel d’offrir de la visibilité au public séropositif, ainsi que de briser les tabous autour du vih, franchira une étape importante : celle de la mise en place d’un café-hiv en plein cœur de Bruxelles, qui affichera les couleurs du ruban rouge sans aucun complexe… (voir article page 29)

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n 2010 startte het Regenbooghuis met het avontuur “Knitting Against Aids”. Het idee op zich was misschien simpel, maar het doel en de boodschap erachter waren zeer sterk: Een maximum aantal vrijwilligers en designers samenbrengen om sjaals te breien en ze tentoon te stellen. Het ingezamelde geld van de sjaalverkoop werd vervolgens geschonken aan initiatieven die strijden tegen hiv en serofobie. Knitting Against Aids wilt eerst en vooral een antwoord bieden op een alarmerende realiteit : ook al zijn de preventiecampagnes rond hiv alomtegenwoordig, er bestaat amper iets voor de seropositieve mensen zelf. Resultaat: de toename van de preventiediensten heeft als effect dat het imago dat met hiv geassocieerd wordt een pejoratieve bijklank krijgt. En helaas ook het imago van seropositieve mensen zelf… Het aantal nieuwe hiv-besmettingen daalt amper. Anderzijds stijgt de angst voor hiv in de samenleving. Het is op dit niveau dat KAA wilt ingrijpen, door meer zichtbaarheid te creëren rond hiv en aids waar nog vaak een taboe op rust. In 2011 werd Knitting Against Aids voorgesteld in samenwerking met Modus Vivendi, een vereniging die rechtstreeks met een seropositief publiek werkt. Met breikunsten en -creaties van designers, vrijwilligers, werkgroepen uit scholen, asielcentra’s, rusthuizen en breigroepen werd een modeshow voorgesteld in het Vaudeville Theater. Met deze modeshow werden niet alleen seropositieve mensen zichtbaar maar ook de honderden mensen afkomstig uit allerlei milieus die het project ondersteund hebben. Bovendien werd er een expositie en een filmdocumentaire getoond die beide zeer succesvol bleken. In april 2012 zet het Regenbooghuis een volgende stap in de strijd tégen het taboe rond hiv en vóór meer zichtbaarheid van seropositieve mensen. Er komt een hiv-café in het hartje van Brussel. De rode lintjes zullen ongegeneerd gedragen worden… (zie artikel pagina 29).

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Dans le cadre du Knitting Against Aids 2011, une expo photo fut présentée au Théâtre du Vaudeville le 27 novembre dernier. La photographe s’est rendue dans des centres d’asile, des maisons de repos, des écoles et clubs de tricots qui ont participé ensemble au projet. Le RainbowTimes vous en présente quelques clichés.

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HIV dossier

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Expo à partir du 6 mars à la Maison Arc-en-Ciel, 42 rue du Marché au Charbon 1000 Bruxelles

vanaf 6 maart in het Regenbooghuis, Kolenmarkt 42, 1000 Brussel

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Dream Love Lesbian Fantasy Icons TEXT Justine Saracen

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ho hasn’t felt the twinge of lust for some celebrity beauty? Who hasn’t turned some star or the character she plays into an icon or object of desire, or both? Anyone who has lived with secret emotions will know what it is to sit in a dark movie theater or in a living room before the television, and indulge forbidden yearnings in our own internal ‘fan fiction.’

brooding Mulder kept getting in the way. But at the same timethe BBC gave us Prime Suspect, with Helen Mirren as the ÜberbutchDCI Jane Tennison. Jane screwed a few men, but she didn’t seem to care much, and her“cut the crap’ intelligence, not to mention herswagger around the guys at the office,brought her right to the borderline of our country. Even today, white-haired and sixty-something, she enjoys lesbian icon status.

I will be the first to confess it, but as an American ‘d’un certain age,’ I had fantasies that evolved along with Hollywood films, and they turned from black & white to color when the media did.In the 1950s, this meant naughty daydreams about Ingrid Bergman, Greta Garbo, Esther Williams, Catherine Deneuve, Sophia Loren (fill in your own preference if you are over 50.) To be sure, these were mostly “men’s women,”at least on screen, but lesbians of my generationstruggled past that.

As for tough cops, Americans will remember the ground-breaking series Cagney and Lacy whichpaired two police women. While the series shunned any lesbian subtext (even removing Meg Foster as Cagney after six episodes because she seemed too gay)itcould not avoid the hint of sexuality between ‘best friends’ who kept saving each other’s lives. Sharon Gless, the ‘less butch’ Cagney, rose to lesbian icon status as a result.

Whenfeminism arrived, we had a better select i o n . Wo n d e r w o m a n , (Lynda Carter) flirted on the outskirts of our imaginations, though she was perhaps a bit too cartoonish to work up a good erotic fantasy.The Avengers’ Emma Peel (Diana Rigg) did better, though her constant flirting with the ridiculously named Steed,was a distraction. The same was true in X-files, a few decades later, when the scripted tension between the sensual Scully and the

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StarTrekalsoprovided fertile fantasy ground, giving us a one-time lesbian episode (Dax&Lenara)and then a whole series featuring the mini-Butch Captain Janeway and Seven-of-Nine,the hottest half-human in the galaxy. The recovering Borg may have been


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cast with an actress with full kissy-lips and big breasts to titillate male viewers, but the sizzle between her and Janeway caught the attention of a kazillion lesbians and sparked a whole subgenre of StarTrek fan-fiction.

in prime time media. By the 1990s, in large measure because of her,lesbianism was becoming chic. And then there was, Xena. The Warrior Princesswas introduced simply as a kick-ass hetero martial arts fighter who picked up a girl side-kick, but around the second season, things changed. The writers seemed to grasp the appeal of sexual tension between the two women and soon lesbian subtextbecame maintext. Gabrielle became sexier,their relationship became more suggestive, and most episodes had an embrace or kiss or declaration of “friendship� and loyalty. Lesbianshung on every word, devoured every romantic image, and by the end of the 90s, Xena was THE fantasy lesbian icon of the United States.

Today, after the advent of the L-Word, where nothing is left to the imagination, one can speak of an embarrassment of riches. There are too many lesbian films to name, and they are made globally. There are out lesbian actresses on the landscape and every actress aspires to play a good lesbian role. Have a thought, then, for the courage of those who broke new ground, and for the persistence of those who continue to till it for the lesbian imagination. While television was timid, films were less so. In 1983 The Hunger appeared, giving us all lesbian hard-ons watching Catherine Deneuve as a vampire seducing Susan Sarandon.Some of us learned French to fantasize pillow talk with Catherine;others of us fantasized being vampires.

And support your local lesbian fiction writers. (ahem)

In the Alien(s) series, Sigourney Weaver’s Ripley had bigger problems than vampire lust but the seriesmade herone of our icons. She was tall and tough, and hadheterosexwith no one. Ripley rescued cats and little girls from she-monsters, and in Alien Resurrection (1997), she was all over juicy little Winona Ryder.

I would be remiss if I did not highlight Ellen Degeneres. Playing herself, she never achieved the status of lust object/icon, but was more a heroine, paving the way forlesbian acceptance

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chroniques darakan

chroniques TEXTE jacques

Dormir avec ceux qu’on aime de Gilles Leroy Edition mercure de France - 17e Malgré l’épigraphe sombre d’un refrain rock des années 80, le titre du dernier roman de Gilles Leroy donnait à craindre une bluette mais s’avère une agréable et émouvante chanson sentimentale. Car si, comme le dit la chanson, les histoires d’amour finissent mal en général, elles sont un sujet universel et touchant dont s’est toujours nourrie la littérature avec plus ou moins de bonheur. « Je suis tombé amoureux pour la dernière fois ». C’est ainsi que commence ce roman né de la rencontre de l’auteur avec un jeune homme roumain au doux prénom de Marian. D’un ton parfois enthousiaste, parfois désabusé, le personnage vieillissant sensé être l’écrivain lui-même décrit sans concession les étapes de sa relation avec le jeune Marian : le coup de foudre, le difficile chemin de la séduction, la communion des corps et des cœurs mais aussi la peur de ne pas être aimé en retour, la jalousie et la perte. L’écriture est parfois simple, structurée par les dialogues entre les 2 amants. Mais plus souvent, l’auteur se laisse emporter par des envolées lyriques, se livrant à des descriptions sophistiquées de ses sentiments, de l’amour que le submerge. Les pages les plus réussies du livre sont celles où l’auteur nous replonge dans les dernières semaines du règne des Ceauscescu et de l’amour fou qui liait ces 2 monstres sanguinaires et sans pitié. Par là, veut-il nous dire que l’amour peut toucher n’importe quel être humain, aussi immonde soit-il. Ou plus simplement que l’amour même le plus fort ne peut résister au temps et que même les plus puissants ne sont pas à l’abri de la ruine, de la solitude, de la mort.

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Les derniers chapitres du roman sont consacrés à l’errance de l’écrivain faisant le tour du monde des salons littéraires où l’ombre du beau Marian ne cesse de le hanter. Et le roman de se terminer par ces lignes : « J’ai commencé ma carrière amoureuse à l’est ( voir son précédent roman « l’Amant russe » ), Il semble bien que je la finirai à l’est…Toi, Marian, tu seras la fin magnifique. »

ATTENBERG Film grec de Athina Rachel Tsangari Edition Lumière 19e Marina, 23 ans, a choisi d’observer l’espèce humaine à travers les chansons du groupe Suicide, les documentaires animaliers de la BBC (réalisés par Sir David Attenborough) et les cours d’éducation sexuelle qu’elle reçoit de sa seule amie, Bella. Un étranger arrive en ville et lui propose un duel de baby foot. Pendant ce temps, son père se prépare rituellement à quitter le XXème siècle. Coincée entre ces deux hommes et la fascinante Bella, Marina explore les mystères de la faune humaine… Mais pour apprendre, regarder ne suffit pas, il faut aussi sauter le pas. Etonnamment attachant, extrêmement personnel, à la fois doux et légèrement dérangeant, Attenberg, symbolique de la nouvelle vague du cinéma grec contemporain, crée un univers cinématographique unique. Athina Rachel Tsangari, qui a aussi produit « Dogtooth », gagnant d’Un certain regard à Cannes en 2010 est probablement la réalisatrice grecque la plus prometteuse de sa génération.


chroniques darakan

Genres d’à côté :

les prochains rendez-vous cinéma queer TEXTE Fred Arends pour Genres d’à côté.

Après la fermeture du cinéma Arenberg en décembre dernier, le ciné-club mensuel de Genres d’à côté a pris ses nouvelles marques au cinéma Ciné Confort Aventure à la Galerie du centre (1000 Bruxelles - www.cinema-aventure.be). Fort de la réussite des deux premières projections (« Shame » de Steve McQueen et la reprise de « Weekend » de Andrew Haigh, succès foudroyant du dernier Pink Screens Film Festival), notre rendez-vous cinéma des sexualités et des genres différents aura désormais lieu chaque premier jeudi du mois à 19h30. Mais mars s’annonce encore plus réjouissant puisque deux films vous seront présentés, ainsi qu’une avant-première de « Bye Bye Blondie » en présence de sa réalisatrice Virgines Despentes (au cinéma Vendôme – détails sur www.gdac.org), qui réunit Béatrice Dalle et Emmanuelle Béart pour d’inédites retrouvailles amoureuses.

SHE MONKEYS (VOLTIGES) de Lisa Ashan 2011 - SE - 84’ – VO stt FR Emma, et sa petite sœur de sept ans Sara, sont toutes deux élevées par un père célibataire. Emma s’inscrit à un concours de voltige équestre où la grande favorite est la charismatique Cassandra. Les deux filles se lient immédiatement d’amitié. Un jeu sexuel et psychologique ambigu commence alors entre elles…

Une mise en scène qui, en jouant de la dualité entre rigueur du découpage et sensualité de la caméra, restitue la lutte entre l’innocence et le trouble de l’interdit. (TeleCineOBs) Le jeudi 1er mars à 19h30

ELLES de Malgorzata Szumowska 2011 - PL/FR - 96’ - VO stt FR/NL Anne ( Juliette Binoche-), journaliste dans un grand magazine féminin enquête sur la prostitution estudiantine. Alicja et Charlotte, étudiantes à Paris, se confient à elle sans tabou ni pudeur. Ces confessions vont trouver chez Anne un écho inattendu. Et c’est toute sa vie qui va en être bouleversée.

La réalisatrice polonaise Malgoska Szumowska s’attaque au sujet rebattu de la prostitution avec un aplomb étonnant. (...) Par sa manière de filmer, la réalisatrice retrouve l’intensité du cinéma « en prise directe. (Telerama) Le jeudi 15 mars à 19h30 Et pour le rendez-vous d’avril :

SKOONHEID

de Oliver Hermanus 2011 - ZA/FR/DE – 98’ – VO stt FR/NL Tempête sous le crâne d’un Afrikaner conservateur, macho et raciste qui s’entiche d’un jeune homme à la beauté insolente. Cette plongée angoissante dans l’Afrique du Sud post-apartheid, vainqueur de la Queer Palm au festival de Cannes 2011 est portée par le formidable Deon Lotz, tout en muscles et en pilosité envahissante.

Oliver Hermanus, qui signe ici son second film, se montre virtuose dans le registre du non-dit. Il faudra que chaque spectateur se débrouille avec les regards en coin, les silences et les ambiguïtés qui peuplent le film. (Libération) Le jeudi 5 avril à 19h30 Pour plus d’informations: www.gdac.org

rbt n°47 february 2012 /045


Agenda

Code : Bar@MAC : deze vereniging komt samen in het café van het Regenbooghuis / Cette association se réunit au bar de la Maison Arc-en-Ciel. Tout le monde le bien venu. Iedereen welkom. Everybody welcome

1

march

march

>> Activ’elles – bar@MAC

3

march

>> Brussels Gay Sports (BGS - ski) – Bar@MAC >> Restaurantbezoek ‘La Boya’ in Mechelen www.hallelesbienne.be >> Atelier Drag Kings www.genrespluriels.be >> Hommage à Brel www.arc-en-ciel-bxl.be >> Film: Before Night Falls – vanaf 10:00u @ MAC - Holebisenioren

4

march

>> Cercle Homo Etudiant (CHE) – Bar@MAC

9

march

>> BGS wandelt in Villers-la-Ville/BGS se ballade à Villers-la-Ville www.bgs.org

7

march

>> Polyamour – Bar@MAC

46 / rbt n°47 february 2012

21

march

>> Fuchsia – bar@MAC >> Atelier ‘Trans pour les nulLes www.genrespluriels.be

march

>> Fédération Arc-en-Ciel – bar@MAC

10

march

>> Genres d’à Côté – bar@MAC

>> Genres pluriels – bar@MAC

2

8

11

march

>> Bree-Eikwandeling in Lennik users.skynet.be/natuurlijkholebi/ >> Cyclotourisme “Grimbergen” www.arc-en-ciel-bxl.be >> Long Yang Club – bar@MAC

14

march

>> Basta – bar@MAC

17

march

>> Girls In The House @MAC >> Groupe de parole pour les personnes transgenres www.genrespluriels.be >> Découverte de la chaîne des Terrils www.arc-en-ciel-bxl.be >> Kookavond in Itterbeek (Dilbeek) http://www.sacha-holebi.be >> Atelier trans écriture www.genrespluriels.be

18

march

>> Atelier trans vidéo www.genrespluriels.be

25

march

>> Café littéraire « La lucidité de José Saramago » www.arc-en-ciel-bxl.be

28

march

>> English Speaking Group of Women (EGOW) – Bar@MAC

29

march

>> Merhabar – Bar@MAC >> Rainbows United – @MAC www.rainbowhouse.be

30

march

>> Concert “les suites pour orchestre de Bach” www.arc-en-ciel-bxl.be

31

march

>> Omnia – Bar@MAC

4

april

>> Polyamour – bar @MAC

5

april

>> 19h30-21h00 ”Forum” Gestation Pour autrui (GPA) – Présentation des enjeux de la GPA en Belgique. Présence de témoins et de membres de l’asbl Homoparentalités. Débat et échanges d’idées avec le public. Plus d’infos : info@homoparentalites.eu >> Genres pluriels - bar@MAC


Agenda

6

april

>> Activ’elles – bar @MAC

7

april

>> Brussels Gay Sports (BGS) - Bar@MAC >> 07-09/04, BGS stapt in Parijs / le BGS se balade à Paris www.bgs.org >> Atelier Drag Kings www.genrespluriels.be >> Kookavond in Itterbeek (Dilbeek) http://www.sacha-holebi.be

8

april

april

>> Basta! – bar@MAC

12

april

>> Cercle Homo Etudiant – bar@MAC

13

april

>> Fédération Arc-en-Ciel – bar@MAC

14

april

>> 16–23/04 Semaine des Pères En collaboration avec la Semaine des Pères (http://vaderweek.blogspot.com), Homoparentalités asbl organisera une rencontre de papas et futurs papas! Date à définir; voyez www.homoparentalites.be/agenda pour les détails.

18

april

>> Fuchsia – Bar@MAC

>> Long Yang Club – bar@MAC

11

16

april

>> Genres d’à Côté – bar@MAC

15

april

>> Atelier trans vidéo www.genrespluriels.be) >> Hyacintenwandeling in het Hallerbos www.hallelesbienne.be >> Bloesemwandeling users.skynet.be/natuurlijkholebi/

21

april

>> Groupe de parole pour les personnes transgenres www.genrespluriels.be >> Atelier trans écriture www.genrespluriels.be >> Randonnée : Maredsous – Dinant www.arc-en-ciel-bxl.be >> Girls In The House – @MAC

25

april

>> Merhabar – Bar@MAC >> Rainbows United www.rainbowhouse.be

27

april

>> Dykes ‘n Girls – Bar@MAC

28

april

>> Cyclotourisme ‘Broekroute’ www.arc-en-ciel-bxl.be

4

may

>> Minipride ! – @MAC >> 04–12/05 Pride Week (programma in het volgende nummer van de Rainbowtimes / le programme dans le prochain numéro du Rainbowtimes)

5

may

>> Débat “insécurité homophobe à Bruxelles” www.enph.ecolo.be

12

may

>> The Belgian Pride

april

>> English Speaking Group of Women (EGOW) – Bar@MAC

26

29

april

>> Omnia – Bar@MAC

Vacature: Merhaba werft aan: Projectmedewerker (v/m/x) Je houdt van uitdagingen. Je bent open-minded, communicatief en dynamisch. Je kan goed organiseren. Je werkt graag zelfstandig én in teamverband. Je wilt je professioneel inzetten voor een diverse samenleving met gelijke kansen? Misschien is dit jouw job. Meer info: info@merhaba.be Iedereen welkom. Everybody welcome

rbt n°47 february 2012 / 47



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