L’adaptation esthétique

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L’adaptation esthétique Du bon usage de l'albedo (ou comment renforcer notre adaptation au réchauffement climatique à peu de frais) En quelques mots L’albédo quantifie la fraction de l'énergie solaire réfléchie par une surface. Cette notion est malheureusement peu familière1 chez les architectes, ingénieurs, urbanistes, mais aussi parmi les agriculteurs, paysagistes, législateurs etc. : tous ces métiers agissent pourtant sur les surfaces exposées au soleil (toitures, routes, champs, etc.) À l’heure de l’urgence climatique, en plus des efforts pour réduire massivement nos émissions, l’albédo est l’un levier à utiliser pour limiter une partie des effets du réchauffement. Nous sommes des « monsieur Jourdain de l’adaptation » : les caractéristiques2 de ces surfaces ont des conséquences directes sur les effets d’îlot de chaleur, sur la capacité à réfléchir l’excès de soleil, particulièrement lors de chaleurs importantes. Le 5 mai dernier, alors que l’autorité environnementale concluait que « la transition écologique n’est pas amorcée en France »3, ce texte attire l’attention sur ce potentiel, teste quelques hypothèses et détaille quelques solutions pour adapter les bassins de vie. Ces propositions se déclinent tant sur le bâti que sur le paysage ; elles s’appliquent aux infrastructures comme aux moyens de transport. À l’heure de la planification écologique, un schéma directeur d’éclaircissement, opérant à différentes échelles (région, département, commune, parcelle cadastrale) permettrait d’endiguer une partie des impacts du réchauffement, avec des effets positifs sur le confort et la santé, et avec quelques résultats rapides, en moins de cinq ans sur les transports. Tout en diminuant les consommations d’énergie, ces actions frugales agiraient sur le pouvoir d’achat, réduiraient notre dépendance aux énergies fossiles, et limiteraient les émissions de gaz à effet de serre. En synthèse Le 28 février dernier, le GIEC publiait le deuxième volet du 6ème rapport. Relatif à l’adaptation, ce document est bien plus alarmant que le précédent (2014). Il enfonce une nouvelle fois le clou sur notre retard collectif, la dynamique insuffisante pour anticiper les effets du dérèglement climatique. Le sixième chapitre4 décrit pourtant quelques solutions à la main des concepteurs, et parmi celles-là, les surfaces à fort albédo. Ces éléments de progrès devraient être centraux dans les documents d’urbanisme et de planification, tellement leurs impacts sont majeurs, pour infléchir des standards, des choix colorimétriques par défaut, « parce que l’on ne savait pas ». L’albédo n’est par exemple pas cité dans cette contribution : https://www.larchitecturedaujourdhui.fr/presidentielles-2022-yannick-jadot/ : « Les villes sont particulièrement exposées aux dérèglements dus au réchauffement climatique (vagues de chaleur, pénurie d’eau, pollution, inondations, etc.). Quelles mesures préconisez-vous pour aider les villes françaises à s’adapter au réchauffement climatique ? » 2 L’albédo comme aussi l’émissivité 3 https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/05/06/la-transition-ecologique-n-est-pas-amorcee-en-france-leconstat-severe-de-l-autorite-environnementale_6125083_3244.html 4 « Cities, Settlements and Key Infrastructure » https://report.ipcc.ch/ar6wg2/pdf/IPCC_AR6_WGII_FinalDraft_Chapter06.pdf 1

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