un écart d’albédo de +0.4). Le réchauffement climatique induit en parallèle une augmentation de la demande de climatisation : l’article que nous avions rédigé en 201264 montrait qu’en l’état du parc actuel, les besoins froids pouvaient croitre de façon importante en France métropolitaine65 ; l’Agence Internationale de l’Energie estime qu’un triplement de l’usage de la climatisation est à prévoir en Europe en 2050 et cette amplification serait sans doute accrue pour les villes impactées par l’ICU. Ainsi, une mise à jour des recommandations pour le neuf paraît nécessaire, en prescrivant des valeurs-planchers d’albédo (sauf pour les toits végétalisés ou producteurs d’énergie : solaire passif, solaire thermique ou photovoltaïque). Selon les expositions à l’ICU, en lien aussi avec l’intégration paysagère et à la colorimétrie du contexte, cette valeur pourrait être modulée. Bâtiments → transformer l’épiderme des existants Comme pour les transports, l’effet de l’éclaircissement des toits est double : réduction de l’’ICU et limitation des besoins thermiques. Pour les bâtiments, les surfaces exposées à l’ardeur du soleil sont une cinquantaine de fois supérieures aux toits des transports (et plus exposés que les transports à l’ombre des rues, des souterrains et des garages). Il y a près de 85 milliards de m² de toitures en France, soit l’équivalent de 130 m² par Français ! À l’échelle d’une ville moyenne de 20000 habitants66, le rapport entre surface de toits et nombre d’habitants peut avoisiner une cinquantaine de m². En augmentant l’albédo des toits de +0.1, ce serait l’équivalent de 5000 watts en moins par habitant, l’équivalent de la chaleur dégagée par deux fours domestiques.
Zinc neuf posé à Paris : sans doute un peu de recherche à faire pour éviter la patine (et donc la baisse de l’albédo de sa surface) et conserver ce pouvoir réfléchissant dans la durée ?
E. Tromeur, R. Ménard, J.-B. Bailly, C. Soulié. Urban vulnerability and resilience within the context of climate change. Natural Hazards and Earth System Sciences, Copernicus Publ. / European Geosciences Union, 2012, 12 (5), pp.18111821. ⟨10.5194/nhess-12-1811-2012⟩. ⟨hal-03475882⟩ 65 Avec des évolutions sur le degré-jours froids pouvant évoluer de +780% entre la période 1995-2006 à 2050-2100 à Nantes dans le cadre du scénario A2 (ancienne nomenclature des scénarios du GIEC) 66 50 personnes par hectare soit 10000 m² = 50 personnes, soit 1 pers = 200 m² et donc 1 pers = 60 m² de toiture 64
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