La façade : vecteur de l’image d’une ville // Etude de cas de la rue Aguero à Buenos Aires ENSACF

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La façade : vecteur de l’image d’une ville Etude de cas de la rue Aguero à Buenos Aires

2018 2019

ENSACF

RAPPOERT D’ETUDES /// PROFESSEURS ENCADRANTS: MARCILLON D. / BRUNIER-MESTAS M.

l BANANA Reda



remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à mener à bien ce projet, mes professeurs encadrants, Monsieur Marcillon David et Monsieur Marc Brunier Mestas pour leur accompagnement dans ma réflexion sur ce sujet. Je remercie mon père, mes tantes, mon frère et mes amis pour leur soutien bienveillant.Enfin je dédie ce travail à l’âme de ma mère qui a toujours souhaité que je poursuive des études d’architecture.


sommaire

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Avant-propos INTRODUCTION A. ZOOM IN : RUE AGÜERO, ARTÈRE DE LA VILLE 1. Agüero 2502 : La bibliothèque nationale Mariano Moreno 2. Agüero 1995 : Kioscos, cœurs battants du quartier Recoleta 3. Agüero 1589 : A l’intersection avec l’Avenida Santa Fe, pôle de commerce et de promenade 4. Agüero 1272 : Un asado sur un balcon porteño 7. Agüero 309 : Espaces délaissés B. ZOOM OUT: LA MÉTROPOLE DANS SON ÉPAISSEUR 1. Séquence 1 : Parcs et équipements publics 2. Séquence 2 : Mixité programmatique 3. Séquence 3 : Friches urbaines CONCLUSION Table des illustrations Bibliographie

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avant-propos

Fig.1 Dessin de Jane, 7ans

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Du haut de mes 6 ans, il m’arrivait de dessiner sur le dos de mon cahier d’école une maison, un gratte-ciel, un hôpital, une ville. En esquissant ces scènes urbaines, je représentais toujours les bâtiments en peignant leurs façades. Les dessins d’enfant, gestes instinctifs, nous parlent du lien étroit entre la façade et l’architecture. Ces tracés sont révélateurs de la place que détient la façade dans l’imaginaire collectif. En effet, <<les façades sont bien souvent le signe distinctif d’un bâtiment, voire d’une rue, et parfois même d’un quartier. (...) Elles forment bien souvent, à elles-seules, l’identité́ d’un bâtiment.>>1. Elles contribuent donc à l’image que nous retenons d’un lieu spécifique. La façade peut être un signal, un point de repère, un évènement singulier tout comme elle peut se mêler au décor, se fondre dans son contexte bâti. En sus, elle est omniprésente dans notre inconscient, indissociable de l’architecture. Le rêve d’une nouvelle demeure, c’est imaginer sa façade. Le souvenir d’un voyage s’immortalise par une photo des façades multicolores le long d’une rue. La construction d’un nouvel édifice marquant est annoncée par une image de sa devanture. La façade permet de dresser le portrait d’une ville, elle contribue activement à l’image que nous en retenons. Ce constat m’a accompagné le long de mes trois années d’études en architecture, notamment lors des cours théoriques dans le cadre desquelles les bâtiments sont souvent présentés en premier par une image de leurs façades. Dans le cadre de l’enseignement du projet toutefois, j’ai découvert une approche différente lors de la conception. Me situant cette fois-ci du côté du ‘’concepteur’’, je me suis surpris à réfléchir à tous les autres aspects du projet, ne laissant le dessin de la façade qu’à la phase ultime de mon travail. Or, l’élaboration d’une façade nécessite un aller-retour constant entre le plan, le dedans et le dehors du projet. La façade détient un rôle important dans la création de l’image d’une ville, et contribue à la représentation que nous bâtissons de celle-ci. Durant mon stage à l’agence Hexagone à Oujda au Maroc, et lors de mon échange avec l’architecte Amal Saadi sur les contraintes qu’elle croise en étant maitre d’œuvre, j’ai été surpris de savoir que beaucoup de clients venaient avec une idée préconçue à l’esprit, celle de leur future façade. Plus surprenant encore, beaucoup de maîtres d’ouvrage se présentent au premier rendez-vous avec une photo de façade d’un voisin dans la main. Ceci illustre l’importance allouée à cette partie visible du bâtiment. La façade m’interpelle depuis mon entrée en école d’architecture. Je me retrouve souvent à réfléchir à ce qui se passe derrière cette surface. Je tente souvent de deviner l’usage se trouvant derrière cette fenêtre à l’appui fleuri. Est-ce une chambre ou un bureau ? S’agit-il d’une façade factice qui cache une friche ou d’une bouche de ventilation de métro ? La façade est la partie visible mais également la partie la plus ambiguë d’un édifice.

1 C.G, «Quand les architectes mettent les façades sur le devant de la scène», batiactu, le 26/11/2015 à 12:16, disponible sur [batiactu.com/edito/quand-architectes-mettent-facades-sur-devant-scene-42532.php].

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introduction Fig.2 Situation géographique de Buenos Aires

URUGUAY

Buenos Aires Rio de Plata

ARGENTINE

0

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10km

50km


« Le touriste photographie les façades comme autant de visages de la ville, aussi bien devant la Casa Battló du BHV de Gaudi Homme à Barcelone, de Patrick que Blanc devant à Paris. Dans tous les cas, la façade devient la métaphore visuelle du lieu. » 2 - Stéphane Vial La façade peut être un signal, un point de repère, un évènement singulier tout comme elle peut se mêler au décor, se fondre dans son contexte bâti. C’est autour de cet entremêlement d’éléments qui constituent la ville contemporaine, organisme vivant en constante évolution, que je souhaite développer l’exercice du rapport d’étude. J’envisage mener ce travail de recherche en m’intéressant à la ville de Buenos Aires. Il s’agit de proposer, à la lumière de l’étude de l’existant, un questionnement sur les phénomènes urbains qui rythment aujourd’hui le quotidien des citadins, en s’interrogeant sur la ville contemporaine, l’architecture et ses usagers. Le traitement de ce sujet d’étude nécessite la mobilisation d’une multiplicité de regards, d’échelles, à savoir le registre urbain, mais aussi la petite échelle du bâtiment.

La définition de la façade, n’est ni unique ni universelle. Elle varie d’une époque à l’autre, entre bouclier contre l’attaque d’un envahisseur et signe d’appartenance à une classe sociale ou un groupe spécifique. La façade est le lieu privilégié de l’échange. De plus en plus fine et protectrice, elle se rapproche de la peau dans sa façon d’envelopper le corps. De plus en plus sophistiquée aussi, elle contrôle sur quelques centimètres, voire quelques millimètres, les échanges avec son environnement. Le mur-rideau, en enveloppant, pourrait enclore. Mais la finesse de l’enveloppe et les perméabilités qu’offrent les transparences ouvrent le champ. La perception gagne en profondeur. Ce n’est plus tant, alors, la membrane dans sa matérialité qui nous intéresse mais la nature des relations qu’elle autorise de part et d’autre de la limite ténue qu’elle constitue ; la mise en résonance des espaces qui s’opère. 3 - Jean-Marc Ibos Myrto Vitart La façade est aussi un indice du progrès de la science de la construction et de la structure : Entre les murs épais du Riad de mes grands-parents et les murs rideau de mon studio à Buenos Aires, on constate la finesse due à l’invention du système constructif du plan libre ainsi que le développement des matériaux de construction. La façade demeure un sujet de réflexion majeur pour l’architecte, non seulement compte tenu des conditions et des contraintes qui entrent en jeu lors de sa conception, mais aussi par ce qu’elle reste la partie visible, mémorable et la plus ouverte aux réflexions dans son édifice.

2.VIAL Stéphane. Habiter les interfaces : Usages de la façade et pratiques de la fenêtre en architecture. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°106, 2010. Mélanges. pp. 160-165. 3 IBOS MYRTO VITART, Jean-Marc « Limite/Façade », dans ARCHIBOOKS + SAUTEREAU, Charlotte GUY (dir.), Les 101 mots de la lumière dans l’architecture, à l’usage de tous, Paris, 2015, p. 27.

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Ce travail portera sur la ville de Buenos Aires, capitale de l’Argentine, qui s’étend sur la rive ouest du fleuve « Rio de la Plata », au centre-est du pays. C’est face à cette immense embouchure, large de 40 km, que s’est formée la capitale argentine. Sur ce rivage, la ville historique s’est implantée. Arrivant de la mer, les habitants de Buenos Aires ont été baptisés les porteños, ce terme signifiant : les habitants originaires du port. Majoritairement venant d’Espagne et d’Italie, la ville a également subi dans une moindre mesure des influences anglo-saxonnes et françaises. Ce rivage bâti marque la fin de la grande plaine de la pampa4, faisant la richesse agricole de l’Argentine. Buenos Aires se glisse donc entre une immense étendue verte et l’horizon argenté de l’estuaire. Aujourd’hui Buenos Aires est considéré comme l’une des plus grandes métropoles du monde, la deuxième d’Amérique du Sud. Elle s’étend sur 2.590 km2 pour 14,5 millions d’habitants, soit 1/3 des habitants d’Argentine. A titre de comparaison, l’aire urbaine de Clermont-Ferrand compte 465 000 habitants, soit 29 fois moins que la métropole argentine. Parmi les nombreuses avenues et rues qui structurent la ville, j’ai choisi comme cas d’études la rue Aguero ; Cette rue que j’ai côtoyée chaque matin, le temps d’un mois afin de rejoindre mon lieu de stage. Cet axe de 3,5 km traverse la métropole, débutant de la Plaza del Lector qui sert d’accès à la bibliothèque nationale, marquant une intersection avec respectivement 4 grandes avenues, pour se faufiler enfin jusqu’aux profondeurs de la ville au sein du quartier Balvanera, où elle traverse la voie ferrée de Sarmiento à 500 mètres de la gare d’Once. Je dresserai un portfolio photographique analytique résultant de mon cheminement à pieds le long de la rue Aguero. Ce parcours sera donc traduit en images, en illustrations et en texte permettant ensuite l’analyse de cet axe névralgique de la ville de Buenos Aires dans toute sa complexité. Mon étude consistera, en premier lieu, à définir les façades qui guident et attirent l’attention tout au long de la rue Agüero. Mon intérêt se porte donc tout aussi bien sur les façades ‘’signal’’ situées sur les deux rives de la rue, que sur les façades de bâtiments d’habitations créant l’identité dense de cet axe. Une densité rompue ponctuellement par des porosités dans le paysage, ouvrant sur une skyline urbaine. Outre l’emploi de l’outil photographique, j’alimenterai mon raisonnement par mon expérience personnelle des lieux traduite en croquis. Ce travail expérimental vise à étudier la ville contemporaine, cet ensemble complexe, lieu de superpositions, de multiplicité et parfois de contradictions, par le biais d’un parcours le long de l’axe Agüero, traversant les cuadras5 denses de la ville, et relater en images ce que ses façades ont à raconter. Ce parcours m’a permis d’apprendre énormément sur la ville, sa structure, ses façades, l’usage qu’en font ses habitants, la dimension sociale de ses quartiers, ainsi que son contexte proche et lointain. En effet, certaines façades permettent d’identifier les villes et leur attribuer une image particulière. Les façades noires de Clermont-Ferrand font de la capitale auvergnate une ville noire. Les façades bleues de Chefchaouen au Maroc distinguent cette ville du reste du pays : Elle est appelée la ville bleue. Compte tenu de sa qualité de vecteur d’image de la ville, plusieurs questionnements font surface : Quels sont les éléments constitutifs de la façade qui lui permettent de relayer l’image d’une ville ? Jusqu’à quelle mesure raconte-t-elle son territoire ?

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4 Plaine en espagnol, vastes prairies de la région du Rio de la Plata. 5 Blocs de bâti en espagnol, élément constitutif de la trame urbaine de Buenos Aires.


Fig.3 Carte des barrios de la capitale argentine

Belgrano

Palermo Villa Devoto

Recoleta

Caballito

Balvanera Puerto Madero

Mataderos

La Boca Barracas

0

1000m

5000m

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A. ZOOM IN : RUE AGÜERO, ARTÈRE DE LA VILLE

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Fig.4 Vue aérienne de l’axe Aguero


Avenida Libertador

Aguero 2502

Avenida Las Heras

Aguero 1995

Aguero 1589

Avenida Santa Fe

Aguero 1272

Avenida Cordoba

Avenida Corrientes

Aguero 309


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Fig.5 ShĂŠma de positionnement le long du parcours


1. Aguero 2502 : La bibliothèque nationale Mariano Moreno Je garde un souvenir de ma première rencontre avec la bibliothèque nationale Mariano Moreno : Un immense édifice imposant au style brutaliste au centre du quartier Recoleta, appelé par les porteños6 le « petit Paris » car il y abrite des édifices de style haussmannien. Cette figure urbaine conçue en 1962 par les deux architectes F. Bullrich et A. Cazzaniga siège sur le site de la précédente résidence présidentielle de la république, démolie pour laisser place à la future bibliothèque nationale.

6 Habitants de Buenos Aires

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Fig.6 Zoom sur les détails de la Biblioteca Mariano Moreno

J’ai toujours été fasciné par sa monumentalité, posé telle une sculpture sur un piédestal qui est à la fois son parvis et son vaste jardin. Le bâtiment semble déconnecté de son contexte, de par son implantation et sa volumétrie. S’élevant vers les cieux, il constitue un repère urbain.

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On peut lire sur la façade de l’édifice la volonté des architectes de libérer le plus d’espace possible au sol, afin de valoriser une végétation dense déjà existante sur le site. Cet espace libéré permet alors de dégager et d’aménager un espace public de qualité qui assoit le bâtiment et prend la forme d’une place et d’un parvis pour la bibliothèque.


Fig.7 Vue de la faรงade principale de la Biblioteca Mariano Moreno


Fig.8 Photomontage des ĂŠlĂŠments structurels de la biblioteca

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Enfin, l’ensemble est pensé dans une matérialité particulière : le béton brut, travaillé avec finesse et réflexion. La matérialité singulière de la façade vient appuyer le style de cette architecture « brute », en permettant une accroche solide au sol ainsi que l’édification d’une volumétrie audacieuse. A travers cette volumétrie irrégulière, il est possible de lire aux divers niveaux de l’édifice la présence de divers usages. Le rez-de-chaussée constitue le prolongement de l’espace public : Un vaste espace couvert. Plus haut, le second niveau de la bibliothèque s’articule autour d’une mezzanine abritant des espaces dédiés au public. Les derniers niveaux forment le corps principal de l’édifice rythmé par des ouvertures longitudinales. Elles laissant deviner la présence de salles de lecture à la vue panoramique.

Fig.9 Volumétrie irrégulière de la Biblioteca Mariano Moreno



On note sur les 4 façades formant l’enveloppe du bâtiment la présence d’une importante surface vitrée constituée par des fenêtres en bandeau d’une échelle monumentale. Ces ouvertures représentent la résultante du plan libre, un des cinq points de l’architecture moderne définis par le Corbusier. Tout compte fait, l’édifice interpelle par sa monumentalité et sa façade unique. Ce qui le fait sortir du lot est sans doute son contraste avec son contexte, son parvis et son espace public, les rampes monumentales qui remontent à son rez-de-chaussée surélevé. Son béton décati témoigne de son âge et reflète son histoire, l’architecture brutaliste et contemporaine prônant l’usure comme trace laissée par le temps. La bibliothèque nationale dans sa brutalité a été conçue pour être un bâtiment phare, marquant l’axe Aguero à travers les décennies.

Fig.10 Rampe monumentale

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Fig.11 ShĂŠma de positionnement le long du parcours


2. Aguero 1995 : Kioscos, cœurs battants du quartier Recoleta

Au fil de mon parcours, j’observe le quartier et les commerces à proximité. Au coin de la rue, à l’intersection entre la rue Aguero et la rue French se situe un local d’une vingtaine de mètre carrés : Un kiosco7 ouvert 24/24 heures, 7jours/7et 365 jours par an. On peut s’y procurer boissons, cigarettes, sandwichs, ainsi qu’y imprimer et photocopier des documents. Au RDC, l’angle du bâtiment se brise : L’édifice semble vouloir s’ouvrir sur son carrefour. À l’étage supérieur le bâtiment reprend sa forme, créant ainsi un abri pour les passants. Dans un climat semblable à celui de Buenos Aires où les averses surprennent, les gens y trouvent refuge. Le bâtiment est témoin des temporalités de la journée et des flux des habitants du quartier. Le matin, le vendeur ouvre sa boutique et expose ses produits sur des tables en plastique blanches. Il sort un terminal électronique qui permet de charger les cartes de métro, payer son abonnement téléphonique ou même appeler un taxi. Le soir sont descendus les grillages métalliques : seule une petite percée permet l’échange de produits et de monnaie avec le vendeur. Ces modifications qu’a connues la façade du bâtiment rue Aguero 1995 témoignent de la crise économique subie par le pays, suite a laquelle les taux de criminalité sont montés en flèche. Ainsi, la façade est une membrane en constante évolution, directement affectée par les évolutions de son contexte, miroitant les conditions de vie du pays. D’après Thierry PAQUOT, la ville en tant que «projection de la société sur le terrain» est le support de l’urbain. Aussi la vie urbaine ne peut pas se limiter selon lui au système de représentation graphique de l’architecte (projection sur le papier, visualisations). Elle se constitue «d’une succession d’actes et de rencontres»7 par l’appropriation du temps et de l’espace et en déjouant les dominations. L’urbain apparaît alors clairement comme l’œuvre des citadins en cela qu’il se fonde sur une valeur d’usage.

7 PAQUOT T., «Le droit à la ville et à l’urbain » in PAQUOT Thierry, MASSON-ZANUSSI Yvette (dir.), Alterarchitecture Manifesto, Gollion, Infolio, 2012, p.274

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Fig.12 Vue du Kiosco


Un léger retrait du mur et le plancher du balcon au niveau supérieur marque le seuil du bâtiment. La matérialité du sol change subitement au niveau de ce rebord, passant d’un carrelage urbain à un marbre ancien. L’entrée se fait de plein pied à travers une large porte vitre au châssis métallique. On arrive à apercevoir a travers celle-ci un escalier et un vieil ascenseur. On peut également observer un mur bas sur lequel est posée une lampe de bureau. La présence d’une chaise nous fait comprendre que le mur bas fait office de bureau pour le concierge. Hormis le seuil de l’édifice, aucune paroi du rez-de-chaussée n’est vitrée, constituant ainsi un ensemble ferme et compact.

Fig.13 Photomontage situant le kiosko

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Fig.14 Zoom sur les détails de la façade

La notion de seuil décrit une situation où des espaces de nature différente se rencontrent. Plus qu’une simple ligne de démarcation, le seuil permet la mise en dialogue de ces espaces contigus. En cela on peut aussi le qualifier d’espace intermédiaire qui réunit des conditions particulières liées à sa position d’entre-deux. Cette particularité spatiale donne au thème du seuil une valeur forte quant au passage d’un espace public à un espace privé.8 - Lise Navallon, Noémie Wesolowski Le bâtiment de 7 étages est clair dans son écriture architecture, qui laisse facilement comprendre qu’il abrite des logements. La façade est couverte d’enduit blanc vieilli par le temps. Des dalles se prolongent vers l’extérieur pour former des balcons. Les gardes corps métalliques sont unifiés et fonctionnels, dotés d’un grillage antivol au niveau des 5 premiers étages. Malgré la présence de quelques pots de fleurs sur les balcons, on remarque que ces espaces sont avant tout dédiés au rangement. Les vélos adossés sur les gardes corps et les cages d’oiseaux vides racontent histoire des chacun de ces porteños. On peut conclure que c’est à cause du vis a vis important que ces espaces pourtant agréables sont aussi peu investi par leurs habitants. La façade vide de tout élément décoratif s’inscrit dans une logique de murs/fenêtre dont la menuiserie est réalisée en bois. Un petit garde corps métallique vient s’adosser à la fenêtre dont l’allège avoisine les 50cm, assurant la sécurité des habitants. A travers la fenêtre on voit que l’appui de la fenêtre

sert souvent d’espace de rangement. Les radiateurs de climatisations sont éparpillés sur la façade, tantôt situé sur les balcons et tantôt au dessous des fenêtres. La toiture parait bien entretenue : On y aperçoit de la végétation et une pergola. On peut supposer qu’il s’agit d’un endroit commun souvent utilisé par les voisins.

8 NAVALLON Lise, WESOLOWSKI Noémie, PATTARONI Luca (dir), Penser l’usage, Enoncé théorique, Master Architecture EPFL, Suisse, 2013 -

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2014, p.127


Fig.15 Vue sur le seuil

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Fig.16 ShĂŠma de positionnement le long du parcours


3. Aguero 1589 : Pôle de commerce et de promenade Je quitte l’agence d’architecture où j’effectue mon stage à 19h. Pour rentrer chez moi, j’emprunte souvent le métro. Je descends alors à la station Aguero, située à l’intersection de l’avenue Santa Fe et la rue Aguero. Un endroit bruyant, dominé par la hauteur des bâtiments de plus de dix étages qui l’engouffrent. En effet, l’Avenida Santa Fe est un des axes majeurs de la capitale, également nomme «Avenue de la Mode», pour le grand nombre de boutiques de vêtements qui s´y trouvent. Aussi les rez-de-chaussée de ces édifices sont-ils dédiés aux activités commerciales. On y rencontre majoritairement des franchises de restauration internationales mais également des chaines de restauration argentines tels que Luciano, spécialisés dans la vente de glace. Il s’agit donc d’un des principaux pôles commerciaux et de flânerie de Buenos Aires. J’ignore si j’ai choisi de me pencher sur ce bâtiment parce que son écriture contemporaine m´a interpellé, ou parce que son ombre m’a intrigué. Je l’ai côtoyé chaque jour, longeant ses parois vitrées, voyant mon reflet sur les devantures des magasins qu’il abrite. Le rez-de-chaussée de l’édifice se fond dans son contexte. Un débord ne dépassant pas 150 cm crée de l’ombre sur la façade et protège les passants de la pluie lors du mauvais temps. A ce niveau de l’axe Aguero une légère pente fait apparaitre un fine marche d’une dizaine de centimètres qui fait office de sous bassement tout en restant facilement franchissable par un piéton comme par une PMR. A travers la réflexion du vitrage on arrive à voir l’intérieur des tiendas9 ou des cafés. La profondeur de ces locaux les rends plus ou moins obscurs, c’est pour cette raison que les luminaires restent allumés de jour comme de nuit. Les trottoirs au niveau de l’avenue Santa Fe, pensés pour accueillir les flux qui traversent cet axe pendent la journée viennent se contraster avec les circulations au niveau de la rue Aguero ou elles retrouvent une échelle moins importante. La matérialité des trottoirs est brusquement rompue par un marbre au niveau de l’entrée du bâtiment et par 9 Boutique ou magasin en espagnol

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Fig.17 Le bâtiment vu depuis l’Avenida Santa Fe

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Fig.18 Zoom sur les strates composant la faรงade

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Fig.19 Zoom sur les détails de la façade

un carrelage au calepinage large au niveau des commerces. L’entrée dans l’édifice se fait de plein pied. Le bâtiment se décale et marque un seuil simple et élégant, divisé en deux parties égales. A gauche des porte vitrées on été dessinées ainsi qu’une simple barre métallique qui surgit du sol pour abriter le système d’interphone. Des caméras de surveillance sont placées aux angles et ne sont pas visible depuis la rue. A droite, le portail du garage dessine une ombre foncée au niveau de la façade. On ne se contente pas de franchir une porte pour entrer chez soi, une marche, voir un escalier, assure la transition de l’espace de la rue à celui du logement. La variation des matériaux contribue également à la gradation de la privacité.10 - Lise Navallon, Noémie Wesolowski Aucun bureau n’est disposé au niveau de l’entrée, ce qui laisse pen-

ser que le bâtiment est doté d’un système de conciergerie connecté, permettant une surveillance continue 24h/24. Le bâtiment de 12 étages s’élève vers le ciel en se démarquant par sa stratification. Ce prolongement de dalles donne naissance à des espaces intérieurs/extérieurs, des espaces couvert mais pas clos : des balcons aux garde corps en verre teinté. Cette superposition de dalles projette des ombres entre les étages et donne du relief à ce grand volume de l’axe Aguero. La séparation entre les balcons, la présence des rideaux et le seuil d’entrée indiquent qu’il s’agit de logements. La trame répétitive parait identique sur l’ensemble des étages. Malgré son aspect strié la façade garde son alignement et reste libre de tout élément technique rajouté comme les radiateurs de climatiseurs, placés au niveau des balcons, derrière les gardes corps translucides. Contrairement à la plupart des bâtiments abritant des logements le long de la rue Aguero, cet édifice s’inscrit dans une logique de baies vitrées et non de percements. Les menuiseries en Aluminium épousent parfaitement la courbe du bâtiment.

10 Ibid., p. 60.

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Fig.20 Photomontage relevant les diffĂŠrents commerces

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Fig.21 ShĂŠma de positionnement le long du parcours


4. Aguero 1272 : Un asado11 sur un balcon porteño Durant mon voyage en Amérique latine j’ai pu observer un nombre important de façades, entre les façades luxueuses de Copacabana à Rio de Janeiro et les façades précaires boliviennes. Le balcon reste un élément constitutif que l’on retrouve dans les deux cas de figures précédents. Les bâtiments d’habitation de Buenos Aires se distinguent par leurs longs balcons, ce qui donne à la façade son aspect saillant. Ce sont des espaces appropriés par les habitants, abritant des scènes du quotidien. Selon le dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, cette appropriation est une « Action consistant à prendre possession d’un objet physique ou mental. (...) Dans le monde animal, les ethnologues désignent sous le terme d’appropriation du territoire les conduites de marquage par lesquelles les individus de certaines espèces délimitent un espace auquel ils sont plus proprement attachés. Par analogie, l’expression «appropriation d’espace» désigne les conduites qui assurent aux humains un maniement affectif et symbolique de leur environnement spatial. »12 Ainsi, sur ces prolongements extérieurs sont disposées des plantes en vue de l’embellir, des sièges afin de pouvoir prendre du soleil l’après-midi, des guirlandes lumineuses pour éclairer le soir venu.

11 Grillade en espagnol 12 CHOAY F., MERLIN P., « appropriation » in Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, Presse Universitaires de France, 1988, p.58

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Fig.22 Vue sur les balcons

Fig.23 Zoom sur les détails de la façade

Durant les derniers mois que j’ai passé en Argentine, j’ai pu participer à des coutumes et traditions argentines. L’asado en fait partie, dans un pays connu mondialement par la qualité de sa viande. Dans un cadre convivial est organisé un barbecue chaque fin de semaine. Au niveau du bâtiment Aguero 1272, le seuil est surélevé. Trois marches parallèles au débord du volume soulignent l’entrée et apportent un changement de matérialité du sol, qui passe d’un carrelage urbain à un marbre. Sur les murs en marbre, on retrouve un vieil système d’interphone doré aux boutons minuscules. La porte avoisine les deux mètres, un mètre pour chaque volet. On retrouve l’aspect doré sur les contours des vantaux vitrés ainsi que sur la partie basse de la porte. Les vitres sont réfléchissantes, or il suffit d’avancer quelques pas pour voir à travers: La cage d’escaliers et l’ascenseur se trouvent au fond tu bâtiment. À gauche se trouve un ancien bureau de concierge. L’ambiance intérieure est chaleureuse suite à la présence d’éléments en bois et de lumières chaudes. Aucune rampe ne descend du RDC, le bâtiment n’étant pas équipé d’un garage. Seul deux tiendas7 aux rideaux métalliques s’alignent sur la façade. Le premier abrite un commerce d’alimentation canine et le deuxième est fermé. Le linge étendu sur les différents balcons affirme la fonction de l’édifice : Il s’agit de logements superposés sur 8 étages. Sur la façade en brique, des dalles blanches se prolongent vers l’extérieur marquant ainsi un contraste entre les deux matérialités. Les gardes corps sont légers, le grillage de sécurité se prolonge jusqu’au 3 étage. Trois larges baies vitrées structurent la division de la façade et garantissent un alignement sur l’ensemble des niveaux. Les radiateurs de climatisation semblent rajoutés et non penses lors de la conception.

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Fig.24 ShĂŠma de positionnement le long du parcours


5. Aguero 309 : Espaces délaissés

Après avoir traversé l’avenue Corrientes, mon parcours le long de la rue Aguero arrive à sa fin. Je vois l’extrémité de la rue, ma curiosité a été enfin assouvie, mais je suis déçu. Apres un long parcours de 3 kilomètres et demi passant aux cotes d’équipements publics, de jardins, de commerces et de logements je n’ai jamais imaginé que l’axe prendrait fin de la sorte.

L’Avenida Corrientes, représentant une artère majeure de la capitale argentine, représente le fil conducteur entre les hotspots de la ville, bars, cinémas et hôtels. Quelques pas après le carrefour, l’ambiance au niveau de la rue Aguero change brusquement. Les bâtiments sur les deux rives de la rue changent d’hauteur et d’écriture architecturale. Il s’agit de logements, des maisons individuelles souvent divisées sur deux étages à deux entrées privées. Quelques petits commerces trouvent place dans les obscurs garages de ces maisons. Si selon Manuel Bello Marcano, la ville est « une structure qui est toujours en évolution et en constante transformation », cette specificité de la ville peut constituer à la fois une qualité, puisque la ville peut se réinventer sans cesse, et un handicap dans le sens où il est sans cesse nécessaire de la re-questionner pour en saisir les enjeux. Dans le cas d’un manque de remise en cause des espaces qui nous entourent, résultent des espaces délaissés.

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Fig.25 Zoom sur les détails de la façade

Tout au bout de la rue Aguero, se trouve une station service désaffectée. Cet espace souvent ouvert, est condamné par des panneaux publicitaires empêchant les gens d’y accéder. Seules deux fines taules font office de portails au niveau de l’édifice mitoyen. Les panneaux dépassent deux mètres de hauteur : Il est alors difficile de voir ce qui se passe à l’intérieur. Tout laisse penser que la construction est tombée dans l’oubli il y a de cela longtemps. Sur le trottoir un pavage urbain qui semble s’arrêter une fois au dessous des clôtures contre lesquelles des pierres ont été déposées pour soutenir les panneaux publicitaires. On retrouve toutefois toujours des rampes pour les voitures au niveau des entrées de la station. La structure est simple dans son architecture : Elle est constituée d’une grande couverture qui couvre l’ensemble du terrain, et qui abrite un bloc composé de deux niveaux souvent utilisé comme magasin de produits de lavage ou de vidange pour véhicule avec un étage supérieur réservé au gestionnaire de la station. Cette friche urbaine vient se contraster radicalement avec le reste des bâtiments étudiés. Cette désertification par l’homme, cette déprise urbaine apparentée à un paysage post-apocalyptique, questionne le matérialisme et la possession par l’homme, et plus globalement son emprise sur le temps. C’est cette expérience de la longévité, s’opposant au passage éphémère de l’homme, qui subjugue.13

13 GAILLIEN Marion, «Le charme de l’usure par le temps», au fils des couleurs, le 11/06/2013, disponible sur [aufildescouleurs.com/ magazine/51-le-charme-de-l-usure-par-le-temps].

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Fig.26 Vue sur la station service

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Fig.27 Friche urbaine

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Fig.28 Photomontage relevant les diffĂŠrentes affiches publicitaires

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B. ZOOM OUT : LA MÉTROPOLE DANS SON ÉPAISSEUR

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Fig.29 Etude photographique

L’étude de ces 5 façades nous a permis de relever 5 identités propres à chaque bâtiment répertorié. En effet, les deux quartiers de Recoleta et de Balvanera se distinguent par leur bâti hétéroclite. Ponctuellement, l’axe Aguero est marqué par des figures urbaines majeures telles que le bâtiment de la Biblioteca Nacional Mariano Moreno. Des façades plus communes se nouent les unes aux autres pour tisser la longueur de la rue Aguero. Cette artère de la métropole poteña est constituée de différentes séquences. Ainsi différentes ambiances et atmosphères se succèdent les unes aux autres le long de la rue. On retrouve donc, le long d’un seul et même axe, un changement de décor remarquable. Trois kilomètres suffisent pour que l’on passe d’une ambiance urbaine à son opposée, à son antipode. Cette succession de séquences est notamment rythmée par les multiples avenues qui traversent perpendiculairement la rue Aguero, venant lui insuffler des colorations différentes.

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Fig.30 Un axe fondateur, des sĂŠquences urbaines diffĂŠrentes


1.Séquence 1 : Parcs et équipements publics La zone dans laquelle siège la Biblioteca Nacional Mariano Moreno se caractérise par ses étendues d’espaces verts au nord, et ses équipements publics et tours de bureaux au sud. Ces grands buildings bureautiques et locatifs ont retenu l’attention et répondu à la demande d’une classe sociale élevée. Aussi ceci a-t-il fait flamber les prix des restaurants et cafés.

C’est aujourd’hui un des quartiers les plus chers de la capitale, ce qui entrave son accès au grand public. De surcroît, les espaces publics sont en lien avec la vie sociale du quartier mais ne se mêlent pas pleinement à la métropole puisque le quartier se caractérise par peu de mixité sociale : Il ne se réserve souvent qu’aux habitants de ce secteur.

2. Séquence 2 : Mixité programmatique La seconde séquence de la rue Aguero connaît la présence de bâtiments historiques juxtaposés à de nouveaux bâtiments et d’infrastructures. Ceci a constitué un cadre idéal pour la constitution d’une zone où commerces se mêlent aux habitations, créant ainsi une vie de quartier dynamique et mouvementée. Le quartier, à l’identité forte et attrayante, tente de maintenir une connexion à la ville.

Cette séquence de la rue Aguero se confronte toutefois à des problématiques propres à la capitale argentine. En dépit du lien qu’elle réussit à établir avec le microcentro15, elle peine à tenir le lien avec son contexte proche.

15 Centre ville en espagnol

3.Séquence 3 : Friches urbaines La dernière partie constitutive de l’axe Aguero vient se contraster avec sa précédente. On remarque de suite un changement d’atmosphère : La vie de quartier se voit réduite à néant, les commerces actifs laissent place à des locaux aux rideaux de fer descendus, les équipements de quartier à des terrains vides désaffectés. On peut lire en portant un regard sur ces friches l’histoire d’un quartier fortement affecté par la crise économique. Les portes condamnées, les murs tagués et les écriteaux effacés par le temps témoignent d’une zone jadis

active, aujourd’hui entrée dans une torpeur profonde. Au dessus des commerces désaffectés, des logements occupés principalement par la classe moyenne et nécessiteuse. Le flux de personnes et de véhicules est également moins important que dans les deux précédentes zones, cette partie de la ville étant uniquement investie par ses habitants. Cette séquence se trouve emprisonnée dans son inactivité, incapable de tisser des liens et des connexions ni avec le microcentro, ni avec la continuité de la rue Aguero.

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conclusion


L’étude des façades de la rue Aguero m’a mené à dresser plusieurs observations au sujet cet axe traversant. En effet, la lecture de ces façades et l’analyse des séquences constitutives de l’axe lève le voile sur un dysfonctionnement majeur que connaît Buenos Aires: Si la ville est développée horizontalement, elle ne l’est point dans sa verticalité. C’est ce qu’explique la coupe schématique ci-dessous du Corbusier, ayant étudié la capitale argentine à partir de l’année 1929. Aussi peut-on observer de grandes disparités, le long d’un seul et unique axe d’une longitude ne dépassant pas 3 kilomètres. On note notamment la présence de certains problèmes de connexions entre le centre-ville au nord et la partie sud de Buenos Aires. On peut remarquer la présence d’un zoning fonctionnel très prononcé, menant à d’importantes fractures économiques et sociales. Chaque séquence par le biais de ses figures urbaines représentant ses usages principaux se trouve renfermée sur sa propre fonctionnalité, n’établissant pas de lien cohérent avec son contexte proche. Malgré une intention forte de se lier au restant de la ville en général, et au microcentro en particulier, cette zone de Buenos Aires n’y parvient pas dans son axe nord-sud. Les zones telles que la partie nord du quartier Recoleta contiennent leur dynamisme au sein de leurs murs, tandis que d’autres telles que la partie sud du quartier Balvanera sont recluses dans leurs espaces en friche, augmentant ainsi le contraste avec le restant de la capitale. Ce sont les façades étudiées qui nous on servies de point d’approche et de clé de compréhension de ce dysfonctionnement. Leurs grands écarts met en lumière cette problématique propre a la ville de Buenos Aires. En ce sens, elles véhiculent non seulement des informations sur leur site d’implantation, leur contexte proche, mais sur la ville entière. « La nature d’une ville, c’est tout à la fois sa forme matérielle et la manière dont les habitants la vivent, la perçoivent, la conçoivent et la représentent.»14 - Alice Laguarda La façade constitue donc une fenêtre sur la ville contemporaine. Elle miroite ses multiplicités, ses superpositions et ses contradictions. Elle permet d’apprendre beaucoup sur la ville, sur son organisation, ses dysfonctionnements, permettant ainsi de dresser son portrait et mieux cerner les défis qu‘elle doit soulever.

14.LAGUARDA A., L’envers des villes: voyages d’architectes, inventions du monde, Paris, Editions Sujet/Objet, 2005

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table des illustrations Fig.1 Dessin de Jane, 7ans Source: Aspects de la vie affective et du dessin de l’enfant, Bibliothèque de Travail et de Recherches n°33-34, Mars 1979 Fig.2 Situation géographique de Buenos Aires Source: Document personnel Fig.3 Carte des barrios de la capitale argentine Source: Document personnel Fig.4 Vue aérienne de l’axe Aguero Source: Document personnel Fig.5 Schéma de positionnement le long du parcours Source: Document personnel Fig.6 Zoom sur les détails de la Biblioteca Mariano Moreno Source: Photographie personnelle Fig.7 Vue de la façade principale de la Biblioteca Mariano Moreno Source: Photographie personnelle Fig.8 Photomontage de la Biblioteca Mariano Moreno Source: Document personnel Fig.9 Volumétrie irrégulière de la Biblioteca Mariano Moreno Source: Photographie personnelle Fig.10 Rampe monumentale Source: Photographie personnelle Fig.11 Schéma de positionnement le long du parcours Source: Document personnel Fig.12 Vue du kiosco Source: Photographie personnelle Fig.13 Photomontage situant le kiosco Source: Document personnel Fig.14 Zoom sur les détails de la façade Source: Photographie personnelle Fig.15 Vue sur le seuil Source: Photographie personnelle Fig.16 Schéma de positionnement le long du parcours Source: Document personnel Fig.17 Le bâtiment vu depuis l’Avenida Santa Fe Source: Photographie personnelle Fig.18 Zoom sur les strates composant la façade Source: Photographie personnelle Fig.19 Zoom sur les détails de la façade Source: Photographie personnelle Fig.20 Photomontage relevant les différents commerces Source: Document personnel Fig.21 Schéma de positionnement le long du parcours Source: Document personnel Fig.22 Vue sur les balcons Source: Photographie personnelle Fig.23 Zoom sur les détails de la façade Source: Photographie personnelle Fig.24 Schéma de positionnement le long du parcours Source: Document personnel Fig.25 Zoom sur les détails de la façade Source: Photographie personnelle Fig.26 Vue sur la station service Source: Photographie personnelle Fig.27 Friche urbaine Source: Photographie personnelle Fig.28 Photomontage relevant les différentes affiches publicitaires Source: Document personnel Fig.29 Etude photographique Source: Document personnel Fig.30 Un axe fondateur, des séquences urbaines différentes Source: Document personnel


bibliographie 1 C.G, «Quand les architectes mettent les façades sur le devant de la scène», batiactu, le 26/11/2015 à 12:16, disponible sur [batiactu.com/edito/quand-architectes-mettent-facades-sur-devant-scene-42532. php]. 2.VIAL Stéphane. Habiter les interfaces : Usages de la façade et pratiques de la fenêtre en architecture. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°106, 2010. Mélanges. pp. 160-165. 3 IBOS MYRTO VITART, Jean-Marc « Limite/Façade », dans ARCHIBOOKS + SAUTEREAU, Charlotte GUY (dir.), Les 101 mots de la lumière dans l’architecture, à l’usage de tous, Paris, 2015, p. 27. 7 PAQUOT T., «Le droit à la ville et à l’urbain » in PAQUOT Thierry, MASSON-ZANUSSI Yvette (dir.), Alterarchitecture Manifesto, Gollion, Infolio, 2012, p.274 8 NAVALLON Lise, WESOLOWSKI Noémie, PATTARONI Luca (dir), Penser l’usage, Enoncé théorique, Master Architecture EPFL, Suisse, 2013 - 2014, p.127 10 Ibid., p. 60. 12 CHOAY F., MERLIN P., « appropriation » in Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, Paris, Presse Universitaires de France, 1988, p.58 13 GAILLIEN Marion, «Le charme de l’usure par le temps», au fils des couleurs, le 11/06/2013, disponible sur [aufildescouleurs.com/magazine/51-le-charme-de-l-usure-par-le-temps]. 14.LAGUARDA A., L’envers des villes: voyages d’architectes, inventions du monde, Paris, Editions Sujet/ Objet, 2005

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