The Red Bulletin Mars 2015 - FR

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FRANCE

HORS DU COMMUN

SPÉCIAL VITESSE

TOUT À FOND

DIPLO De Rome à Kingston

bûcherons pros ça va débiter ! montagnes russes jouable en moto ? son, sport, science par la voie rapide...

son tour du monde de la fête

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OUTILS POUR UN OUTDOOR TRÈS COOL

L a st a r de la F 1 Da n iel R icciar do r oule à l ‘a ncien ne en Sicile PHOTOGRAPHIÉ PAR JIM KRANTZ

REDBULLETIN.COM

LE TRIP ITALIEN

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MAGAZINE SPONSORISÉ MARS 2015




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THE RED BULLETIN

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À L’HEURE SICILIENNE

Star des circuits de F1, Daniel Ricciardo s’est télétransporté sur la mythique course Targa Florio dans une Alfa de 1972.

JIM KRANTZ (COVER), WARNER MUSIC

COSTAUD

Fuir sa zone de confort, ça fait du bien ! Comme Daniel Ricciardo, habitué en F1 à piloter des monstres de technologie, qui a fait pour nous un saut en Sicile, où l’attendait une Alfa Romeo de compétition de 1972. Pour un ride à l’ancienne, sur des routes (ouvertes) p ­ ratiquées entre 1906 et 1977 par les t­ éméraires concurrents de la Targa Florio. De son côté, le ­Français Julien Dupont s’est payé une montagne russe à Mexico. Sur sa moto trial. Costaud. À l’image des bûcherons-­athlètes, pros de la hache et de la tronçonneuse, invités de ce nouveau numéro. Du bois qu’on débite, et du BMX qui prend de l’altitude, hors de son contexte habituel, grâce à M ­ atthias Dandois. Un homme et son vélo. Face au mont Blanc. Bonne lecture ! Votre Rédaction THE RED BULLETIN

« Je voulais tout faire comme Britney » CHARLI XCX, PAGE 87

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MARS 2015

D’UN COUP D’AILES GALERIE 10 LES PHOTOS DU MOIS

BULLEVARD

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16 SPÉCIAL VITESSE  Prenez la voie rapide du Bullevard.

REPORTAGES

TAKE 5 À MEXICO

24 À l’ancienne

Les montagnes russes, le Français Julien Dupont ne les pratique que sur sa moto.

Daniel Ricciardo en Sicile, dans les traces d’une course mythique.

38 Keira Knightley

50

Toujours au naturel, à Hollywood.

40 Jerzy Skarżyński

Les conseils running d’un as polonais.

42 Les roues sales

Froid et boue : les fans américains du cyclo-cross adorent ça.

50 Fines lames

58 Évêques dépravés

Deux musiciens Libanais sont partis à la source du blues, aux States.

CES GARS-LÀ ENVOIENT DU BOIS !

Les meilleurs bûcherons professionnels portent leurs cicatrices avec fierté, des chaussettes de sécurité en fer, et font parfois du yoga avant les compétitions !

80 42 LES FORÇATS DU CYCLE

Genre cycliste exigeant, le cyclo-cross fait un carton aux USA. Reportage sur une course dans l’État de Rhode Island. 6

AMBASSADEUR DE LA FÊTE

Un photographe suit le DJ Diplo depuis 15 ans. De Rome à Kingston, tour du monde festif et portfolio exclusif.

66 Take 5 : Julien Dupont

Rodéo à Mexico, très très haut, pour le champion Français de moto trial.

ACTION ! 74 75 76 77 78 80 86 87 89 94 98

VOYAGES  En plongée sous le Mexique MATOS Le vélo de Martin Söderström CONSEILS DE PRO  Voltiger ? Facile ! JEUX VIDÉO Apocalypse Londres MONTRES Pas compliqué, quoi que... NIGHTLIFE  Diplo, guest list mondiale CLUB  Le Japon à Paris, du côté d’EKÖ MUSIQUE Charli XCX contée en 5 sons SPÉCIAL OUTDOOR Fringues et matos AGENDA  Nos incontournables INSTANT MAGIQUE  BMX au sommet

THE RED BULLETIN

FABIO PIVA/RED BULL CONTENT POOL, OLIVER JISZDA, JULIE GLASSBERG, SHANE MCCAULEY

Les bûcherons aussi sont des athlètes.


ADRÉNALIN

PRO CH A IN N U M ERO LE 11 M A RS AV EC AL VOTR E JOU RN

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DES PHOTO ER LE SOUFFLE COUPN INGÉ IEUX HANGE NDE C LE MO UX GÉENÀIE INÂ EUX GR C E CHANGE

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CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS DE MARS « Une photo ne peut pas rendre compte de la ­musique, c’est donc l’énergie des clubbeurs que j’essaie de capter » Shane McCauley

SHANE MCCAULEY

NOAH DAVIS

BALASZ GARDI

Cela fait treize ans que le photographe et vidéaste de 38 ans a commencé à capturer les shows du DJ superstar Diplo (dont le salaire annuel en 2014 monte à 10 millions de dollars). Durant ces années, McCauley a pris plus de 600 000 photos dans des clubs, de Sydney à Buenos Aires. Pour notre sujet nuit, McCauley, fidèle des pages de Vanity Fair et Rolling Stone, a sorti ses favorites, et nous embarque dans ses dix soirées les plus mémorables avec Wesley Pentz. Corps Diplo Matique, page 80.

Venu documenter le sport insensé qu’est le cyclo-cross, pour l’article Vélo rude (page 42), par un jour glacial à Rhode Island, le journaliste free-lance Noah Davis a eu si froid qu’il tremblait alors qu’il interviewait la légende Tim Johnson (qui lui a proposé un chocolat chaud salvateur). « Je me débrouillerais pas mal sur les portions course du cyclo-cross, dit Davis, un ­collaborateur du New Yorker, New York Times et GQ, mais je serais en difficulté sur tout le reste du parcours », reconnaît ce local de Brooklyn.

Après avoir œuvré dans des zones de conflit comme l’Afghanistan, le photographe Balasz Gardi a tracé depuis la Californie jusqu’au Sud ­profond des États-Unis pour couvrir la première virée américaine d’un groupe de blues libanais, les Wanton Bishops (Frères de blues, p. 58). Un changement d’air bienvenu. « J’essaie de capturer l’essence de ce que je documente. Et je me suis trouvé face à deux belles personnalités, des ­Libanais hors de leur élément géographiquement, mais chez eux spirituellement. »

Jim Krantz, co-pilote de Ricciardo dans son Alfa de 1972.

AUTOUR DU MONDE

The Red Bulletin est publié dans onze pays. Voici la Une de mars parue en Afrique du sud.

BACKSTAGE

Shooting du mois

avec Jim Krantz

La vidéo du shooting sur : redbulletin.com/ricciardo

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Pro du reportage (New York Times, GQ, Le Figaro), Jim Krantz a suivi Daniel ­Ricciardo, pilote d’Infiniti Red Bull Racing, dans une résurrection de la mythique course Targa ­Florio, pour le sujet de couverture. Il avait apporté des lunettes v­ intage à Daniel, celles du vainqueur de l’édition 1965 de la Targa.

THE RED BULLETIN




KILIMANDJARO, TANZANIE

FACE AU MUR À cent mètres du sommet du Kilimandjaro, le grimpeur professionnel canadien Will Gadd ­affronte un mur de glace. « Nous avons dû ­camper pendant trois jours à 5 800 mètres ­d’altitude afin de nous acclimater en vue de ­l’escalade, raconte le photographe Christian ­Pondella, puis Will a réussi sa première dans la glace. » Une ­première ascension accompagnée de ­sentiments ambivalents. D’après les estimations des climatologues, la paroi en photo aura fondu dans les cinq années à venir. twitter.com/gilwad Photo : Christian Pondella/Red Bull Content Pool

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SAN FR AN C I S CO, ÉTAT S - U N I S

MULTICARTE L’Ultimate Waterman est le plus grand contest multidiscipline pour les pratiquants de sports aquatiques de haut niveau. Les huit athlètes invités s’affrontent dans cinq épreuves de surf et une épreuve de canoë-kayak. L’Hawaïen Kai Lenny (photo), champion du monde de stand-up paddle et vice-champion du monde de kite-surf, est l’un des favoris. Le jeune homme de 20 ans originaire de Maui peut également compter sur son karma puisque Kai signifie « océan » en hawaïen. The Ultimate Waterman, 14-21 mars, Auckland, Nouvelle-Zélande ; theultimatewaterman.com Photo : Keith Carlsen/Red Bull Content Pool


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LE C AP, AFRI Q U E D U S U D

TRANSMETTRE Le champion de MX2 sud-africain Anthony ­ aynard n’a pas peur du défi que représente R la formation des jeunes espoirs. Au contraire, il les motive. Dans le cadre de Red Bull My Track, il a ouvert sa piste privée au Cap. Et a prodigué ses conseils à de talentueux pilotes de motocross de moins de quinze ans. Au programme, entraînement préparatoire, apprendre à sauter ­par-­dessus des whoops (petits kickers) et à faire des virages. Et bien entendu, une petite ­démonstration de la part du prof. anthonyraynard.com Photo : Tyrone Bradley/Red Bull Content Pool

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À TOUTE VITESSE

RAPIDITÉ

F L O Y D M AY W E AT H E R J R .

LE POING LE PLUS VIF DU MONDE Ce boxeur est le plus rapide, et également le sportif le mieux payé de la planète. L’Américain Floyd Mayweather Jr. n’a encore jamais perdu et, rien qu’en 2014, il a gagné plus de 100 millions de dollars en seulement deux combats. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme « Money ». Mais « Rocket » ne lui irait pas mal non plus : ses coups atteignent leur cible à une ­vitesse maximale de 48 km/h – soit cinq fois plus vite qu’un serpent ­lorsqu’il mord sa proie (9 km/h).

REUTERS, RAFAELA PRÖLL FÜR WIENER, RED BULL CONTENT POOL, GETTY IMAGES(2), YUSUKE KASHIWAZAKI/RED BULL CONTENT POOL ANNA HAZOD

LIRE PLUS VITE PENSER PLUS VITE AGIR PLUS VITE


Oh, Susie  !

4 CHANSONS

Qu’écoute un pilote de F1 pour grimper dans les tours ? On a la réponse.

THE MORNING The Weekend « J’ai remporté plusieurs courses sur cette ­chanson. Donc je l’écoute très souvent. » Lewis Hamilton Mercedes

FOUR KICKS Kings of Leon « Un morceau cool pour le warm-up. Molly’s Chambers est bien aussi. » Jenson ­Button McLaren

BULLEVARD  À T O U T E V I T E S S E

LA PREMIÈRE IMPRESSION

VOTRE SORT EST SCELLÉ EN 0,1 SECONDE Alors ne la gâchez pas. Inconsciemment, votre interlocuteur vous scanne en un coup d’œil. Et si vous échouez à cette étape, vous pourrez bien dès lors vous démener autant que vous le voudrez, cela ne changera pas grand chose. Cependant, si vous n’adoptez pas la bonne attitude par la suite, une bonne première impression ne suffira pas en soi. UN VRAI SOURIRE Commissures des lèvres orientées vers le haut. Pas tirées sur les côtés, ça n’est pas sincère.

PORTER DU ROUGE Cette couleur est flatteuse, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.

? ROMANCE IS DEAD Parkway Drive « J’ai besoin que ça crie un peu pour faire monter la pression. » Daniel Ricciardo Infiniti Red Bull Racing

ESSAI TRANSFORMÉ À seulement huit ans, elle dépasse Kimi Räikkönen, futur champion du monde de F1, pendant des courses de kart. Susie Wolff est devenue pilote essayeuse chez Williams. Elle refuse d’être le ­modèle à suivre, s’autorisant ainsi à rouler à fond la caisse. Cette femme va plus vite au volant d’un bolide que n’importe quel homme ne le ferait ­perché sur des talons aiguille.

GET LUCKY Daft Punk « On a beau être ­ super bon et bosser comme un dingue, on aura toujours besoin d’un peu de chance. » Pastor Maldonado Lotus

« ET VOUS ? » Votre interlocuteur vous trouvera plus sympathique si vous le laissez ­parler en premier.

?

SENTIR BON Votre entourage sera plus sensible à votre odeur corporelle qu’à n’importe quel parfum.

« Si vous pensez que tout est sous contrôle, c’est que vous ne roulez pas assez vite » MARIO ANDRETTI, CHAMPION DE F1

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BULLEVARD   À T O U T E V I T E S S E

RAPPEUR ET SPRINTEUR

Here’s a Maxi-Pad Kneel before General Zod this planet’s It’s actually disastrously bad Krypton, no Asgard, Asgard For the wack while I’m masterfully So you’ll be Thor and I’ll be Odin constructing this masterpiece yeah You rodent, I’m omnipotent ’Cause I’m beginning to feel like a Let off then I’m reloading Rap God, Rap God 3:00 Immediately with these bombs I’m totin’ All my people from the front to the back And I should not be woken nod, back nod I’m the walking dead Now who thinks their arms are long But I’m just a talking head, a zombie floating 1:30 enough to slap box, slap box? Let me show you maintaining this shit But I got your mom deep throating ain’t that hard, that hard I’m out my Ramen Noodle Everybody want the key and the secret We have nothing in common, poodle to rap I’m a Doberman, pinch yourself Immortality like I have got In the arm and pay homage, pupil Well, to be truthful the blueprint’s It’s me Simply rage and youthful exuberance My honesty’s brutal Everybody loves to root for a nuisance But it’s honestly futile if I don’t utilize Look, I was gonna go easy on you not to Hit the earth like an asteroid What I do though for good hurt your feelings and did nothing but shoot for the moon At least once in a while so I wanna make But I’m only going to get this one chance since (PPEEYOOM) sure (Six minutes, six minutes) MC’s get taken to school with this music Somewhere in this chicken scratch ’Cause I know the way to get ’em Something’s wrong, I can feel it ’Cause I use it as a vehicle to ’bus the I scribble and doodle motivated (Six minutes, six minutes, Slim Shady, rhyme’ Enough rhymes to I make elevating music you’re on) Now I lead a New School full of students Maybe try to help get some people You make elevator music Just a feeling I’ve got Me? Me, I’m a product of Rakim through tough times “Oh, he’s too mainstream.” Like something’s about to happen Lakim Shabazz, 2Pac, N-W-A., Cube, hey, But I gotta keep a few punchlines Well, that’s what they do But I don’t know what Doc, Ren When they get jealous, they confuse it If that means, what I think it means, 3:30 Just in case’ cause even you unsigned Yella, Eazy, thank you, they got Slim Rappers are hungry looking at me like “It’s not hip hop, it’s pop.” we’re in trouble Inspired enough to one day grow up it’s lunchtime ’Cause I found a hella way to fuse it Big trouble. And if he is as bananas Blow up and being in a position I know there was a time where once I With rock, shock rap with Doc as you say Was king of the underground Throw on “Lose Yourself” and make ’em I’m not taking any chances 2:00 To meet Run-D.M.C. and induct them Into the motherfuckin’ Rock n’ But I still rap like I’m on my Pharoahe lose it You were just what the doctor ordered Roll Hall of Fame even though I walk in Monch grind I don’t know how to make songs like that I’m beginning to feel like a Rap God, the church So I crunch rhymes I don’t know what words to use Rap God And burst in a ball of flames But sometimes when you combine Let me know when it occurs to you 0:30 All my people from the front to the back Only Hall of Fame I’ll be inducted in is Appeal with the skin color of mine While I’m ripping any one of these verses nod, back nod the alcohol of fame You get too big and here they come that versus you Now who thinks their arms are long On the wall of shame trying to It’s curtains, I’m inadvertently hurtin’ enough to slap box, slap box? You fags think it’s all a game Censor you like that one line I said you They said I rap like a robot, so call me ’Til I walk a flock of flames On “I’m Back” from the Mathers LP rap-bot 5:00 How many verses I gotta murder to Off a plank and One when I tried to say I’ll take seven Prove that if you were half as nice, But for me to rap like a computer must Tell me what in the fuck are you kids from Columbine your songs you could sacrifice virgins to be in my genes thinking? Put ’em all in a line Unghh, school flunky, pill junky I got a laptop in my back pocket Little gay looking boy Add an AK-47, a revolver and a nine But look at the accolades these skills My pen’ll go off when I half-cock it So gay I can barely say it with a See if I get away with it now brung me Got a fat knot from that rap profit “straight” face looking boy That I ain’t as big as I was, but I’m Full of myself, but still hungry Made a living and a killing off it You’re witnessing a mass-occur like Morphin’ into an immortal coming I bully myself ’cause I make me do what I Ever since Bill Clinton was still in office you’re watching a church gathering through the portal put my mind to With Monica Lewinski feeling on his And take place looking boy When I’m a million leagues above you nutsack 4:00 You’re stuck in a time warp from two Oy vey, that boy’s gay thousand four though Ill when I speak in tongues I’m an MC still as honest That’s all they say looking boy And I don’t know what the fuck that you But it’s still tongue-and-cheek, fuck you But as rude and as indecent as all hell You get a thumbs up, pat on the back rhyme for I’m drunk so Satan take the fucking Syllables, skill-a-holic (Kill ’em all with) And a “way to go” from your label every You’re pointless as Rapunzel wheel This flippity, dippity-hippity hip-hop day looking boy With fucking cornrows I’m asleep in the front seat You don’t really wanna get into a pissing You write normal, fuck being normal Bumping Heavy D and the Boys match 2:30 Hey, looking boy, what d’you say looking boy? And I just bought a new ray gun from the “Still chunky, but funky” With this rappity-rap I get a “hell yeah” from Dre looking boy future But in my head there’s something Packing a mack in the back of the Ac I’mma work for everything I have Just to come and shoot ya I can feel tugging and struggling 1:00 backpack rap, crap, yap-yap, Never asked nobody for shit Like when Fabulous made Ray J mad yackety-yack 5:30 Angels fight with devils and Git out my face looking boy ’Cause Fab said he looked like a fag Here’s what they want from me and at the exact same time Basically boy you’re never gonna be At Mayweather’s pad singin’ to a man They’re asking me to eliminate some of I attempt these lyrical acrobat stunts capable While he play piano the women hate while I’m practicing that of keeping up with the same pace looking Man, oh man, that was the 24/7 special But if you take into consideration the I’ll still be able to break a motherfuckin’ boy, ’cause On the cable channel bitter hatred I had table I’m beginning to feel like a Rap God, So Ray J went straight to radio station Then you may be a little patient and Over the back of a couple of faggots and Rap God the very next day more sympathetic to the situation crack it in half All my people from the front to the back “Hey, Fab, I’mma kill you” And understand the discrimination Only realized it was ironic nod, back nod Lyrics coming at you at supersonic But fuck it I was signed to Aftermath after the fact The way I’m racing around the track, speed, (JJ Fad) Life’s handing you lemons How could I not blow? All I do is drop “F” call me Nascar, Nascar Uh, summa lumma dooma lumma you Make lemonade then bombs Dale Earnhardt of the trailer park, assuming I’m a human But if I can’t batter the women Feel my wrath of attack the White Trash God What I gotta do to get it through to you How the fuck am I supposed to bake Rappers are having a rough time period I’m superhuman them a cake then? Innovative and I’m made of rubber, so Don’t mistake him for Satan It’s a fatal mistake if you think I need to 4:30 that anything you say is Ricochet in off a me and it’ll glue to you be overseas And I’m devastating more than ever And take a vacation to trip a broad demonstrating And make her fall on her face and How to give a motherfuckin’ audience a Don’t be a retard, be a king? feeling like it’s levitating Think not Never fading, and I know that haters are 6:00 Why be a king when you can be a God? forever waiting REBEL XD A LE DÉBIT LE PLUS RAPIDE DU MONDE For the day that they can say I fell off, Il rappe 18 syllabes en une seconde. À vous d’essayer. they’ll be celebrating

1  5 60 MOTS

“I´m coming to rock and I´m taking a rapper and I´m breaking´em up”

KEVIN MAZUR/GETTY IMAGES COPYRIGHT: SHROOM SHADY MUSIC, SONY/ATV RHYTHM, SONGS OF UNIVERSAL INC., COMEBACK KID PUBLISHING, HEBREW HUSTLE MUSIC, RUTHLESS ATTACK MUZICK, BIZA PUBLISHING INC., PINK PASSION MUZICK, BUGHOUSE, TWO BADD MUSIC

Eminem détient un record : celui du plus grand nombre de mots dans sa chanson Rap God. Sa vitesse de pointe : 6,5 mots par ­seconde. Juste derrière le rappeur Rebel XD.


BULLEVARD  À T O U T E V I T E S S E

À VOS MARQUES

FACE-À-FACE Homme contre machine, animal contre tornade, fusée contre voiture-fusée, montagne contre Usain Bolt : 4 catégories, 4 courses, 4 victoires inattendues. 1

2

3

Dans l’espace Dans les années 70, les deux sondes Hélios ont surpassé Mercure, la planète gravitant le plus vite ­autour du soleil.

Hélios 2 : objet conçu par l’homme le plus puissant en termes de vitesse.

Mercure : révolution autour Apollo 10 : véhicule habité du soleil en 87,5 jours. le plus rapide de l’histoire.

HÉLIOS 1 ET 2

1 2

MERCURE

3

APOLLO 10

252 792 km/h

172 800 km/h

39 897 km/h 1

2

3

4

Dans les airs Ce gagnant-là, votre grand-père le connaît : l’avion habité le plus ­rapide a plus de ­cinquante ans.

North American X-15 : le record tombe en 1967.

2012 : record de vitesse en 1999 : tornade la plus fulgu- Faucon pèlerin : imbattable en vol piqué. chute libre (Baumgartner). rante en Oklahoma, USA.

NORTH AMERICAN X-15

MAX PLANK INSTITUT, NASA(2), WIKIPEDIA(2), JAY NEMETH/RED BULL CONTENT POOL, FOTOLIA(3), PICTUREDESK.COM(2), GETTY IMAGES(3)

1 2 3 4

FELIX BAUMGARTNER

1 357,6 km/h

TORNADE EN OKLAHOMA  509km/h FAUCON PÈLERIN

390 km/h 1

Sur terre Les montagnes aussi se déplacent. L’altitude du Nanga Parbat augmente de 5 millimètres chaque année, mais est compensée par l’érosion.

Thrust SSC : record ­ ondial de vitesse au sol. m

2

3 4

GUÉPARD  USAIN BOLT  NANGA PARBAT

3

THRUST SSC

Nanga Parbat : le temps est relatif. La vitesse aussi.

1 227,985 km/h

110 km/h

44,72 km/h

0,00000000057 km/h 1

Dans l’eau La vitesse du sous-­ marin le plus rapide n’est qu’une estimation, pour des raisons de ­sécurité intergouvernementale.

2

MARLIN BLEU

2

K-162  FLORENT MANAUDOU

3

Marlin bleu : ce poisson est Le sous-marin russe K-162 toujours en tête. serait le meilleur.

1

3

4

Usain Bolt : record sur 100 m : 9,58 secondes.

Guépard : l’animal le plus rapide de la planète.

1 2

7 273 km/h

Florent Manaudou : record du 50 m nage libre.

130 km/h

82 km/h

8,88 km/h 19


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É VA N E S C E N C E

UNE PHOTO, 632 JOURS Michael Wesely met le focus sur des sites en (re)construction, avec un temps de pose très long.

2003

2 MAI 2003 Michael Wesely éteint son appareil photo.

4 AVRIL 2003 En Haïti, le vaudou est reconnu comme une religion à part entière.

20 MARS 2003 Les États-Unis envahissent l’Irak, la guerre commence.

23 JUILLET 2002 11 jours de baisse et le Dow Jones tombe sous la barre record des 8 000 points.

30 MARS 2002 La Reine-Mère ­Elizabeth d’Angleterre meurt, à 101 ans.

2002

1ER JANVIER 2002 L’euro remplace les monnaies nationales dans 12 pays de l’UE.

23 OCTOBRE 2001 L’iPod d’Apple arrive sur le marché.

2001

11 SEPTEMBRE 2001 Attaque terroriste aux États-Unis, sur le World Trade Center et le Pentagone.

9 AOÛT 2001 Michael Wesely appuie sur le déclencheur.

MICHAEL WESELY, THE MUSEUM OF MODERN ART, NEW YORK (8.9.2001-5.2.2003) © BILDRECHT, WIEN 2014

26 JANVIER 2003 Les Buccaneers de Tampa Bay gagnent le 37e Super Bowl.


LE MUSEUM OF MODERN ART, NEW YORK (09.08.2001 – 02.05.2003) Avec des durées d’exposition allant jusqu’a plusieurs années, Michael Wesely met en lumière le processus même de la photographie. La rénovation du MOMA de New York a été capturée, mais pas les bâtiments terminés. L’Allemand livre ainsi de nouvelles pistes de réflexion sur la mémoire, le temps, les images et l’imagination.


BULLEVARD   À T O U T E V I T E S S E

Ne vous comparez pas à ces personnes, sauf si vous avez un ego ­démesuré. Ou que vous tablez sur un succès aussi fulgurant que le leur.

27 74 buts

LIONEL MESSI À 19 ans, il réalise son 1er triplé contre le Real ­Madrid. Il a remporté quatre fois le Ballon d’or et détient le record de buts en Ligue des champions.

18 2 Grammys

LORDE La plus jeune de la liste a déjà roulé sa bosse. À 12 ans, elle décroche son premier contrat avec une maison de disque.

ÉLOGE DE LA LENTEUR

Le temps, bien que relatif, guérirait toutes les blessures. À condition d’être patient !

UN TATOUAGE Il faut seulement 10 séances de laser pour effacer un ­tribal. Espacées sur 14 mois, pour laisser reposer la peau.

24

1,5 milliard $ EVAN SPIEGEL Milliardaire, le PDG de Snapchat n’a quitté le foyer familial que l’an dernier. Mais son nouveau bercail lui a coûté 3 millions de dollars.

Maths appliquées

22

UNE FRACTURE Huit semaines après votre chute en snowboard, vous êtes de ­nouveau sur pied.

L’ALCOOL Ses effets durent longtemps. Il faut 3 h au corps pour éliminer l’équivalent d’une pinte de bière.

2 milliards $ PALMER LUCKEY L’inventeur de ­l’Oculus Rift, un casque de réalité ­virtuelle. Si l’on embrasse le succès dans la vie réelle, pourquoi ce besoin d’évasion ?

La vitesse, c’est le rapport entre la (bonne) distance et le temps.

UNE CATASTROPHE NUCLÉAIRE Les environs de Tchernobyl seront à nouveau habitables dans 25 000 ans.

DIETMAR KAINRATH

ON SE SENT VIEUX ?

GETTY IMAGES, JAMES KLOWE, AP PHOTO, PICTUREDESK.COM

PLAN DE CARRIÈRE


BULLEVARD  À T O U T E V I T E S S E

ASTUCES

GAIN DE TEMPS Dans une vie, 100 jours sont consacrés au brossage de dents. Voici nos idées pour économiser son temps afin de le dépenser à faire quelque chose qui en vaut la peine. ÉPLUCHER DE L’AIL Mettre des gousses d’ail entières dans un récipient fermé et agiter vigoureusement. L’épluchure s’enlève toute seule. On a testé, ça fonctionne !

PLIER UN TEE-SHIRT Poser le tee-shirt sur une surface plane et tracer mentalement deux lignes perpendiculaires (figure 1).

1

LE TEMPS C’EST DE L’ARGENT

Pendant que vous lisiez ces mots, ils ont gagné :

148  3 56 €

2

BILL GATES Et on se demande pourquoi il continue à travailler.

256 € RAFRAÎCHIR UNE BIÈRE Mettre la bière dans un saladier d’eau froide, avec des glaçons et du sel. Deux minutes plus tard, elle est parfaitement rafraîchie.

Saisir le tee-shirt par le haut (main droite) et par le milieu.

3

FAIRE CUIRE UN ŒUF Mettre un œuf dans une tasse, recouvrir de film et faire chauffer 40 secondes au micro-ondes.

Plier du haut vers le bas. La main gauche ne bouge pas.

4

2€ Tirer le tee-shirt par dessous avec la main gauche.

Plier une fois par-dessus la manche. C’est fini !

DIETMAR KAINRATH

Il y a des choses qui perdent de leur attrait sur la durée. Dans des cas extrêmes, elles peuvent donner lieu à des records du monde absolument sans intérêt.

REUTERS

15€ ANGELA MERKEL On le savait, ce n’est pas en faisant de la politique que l’on devient riche.

Embrasser, chanter, encrer... Plus c’est long...

UN BAISER SENSATIONNEL 58 h 35 min 58 sec

UN MATCH DE TENNIS UN MARATHON DE À N’EN PLUS F­ INIR KARAOKÉ 11 h 5 min 101 h 59 min 15 sec

UN TATOUAGE POUR L’ÉTERNITÉ 50 h 10 min

En 2013, deux Thaïlandais pressent leurs bouches l’une contre l’autre pendant plus de deux jours. Quand on n’a plus rien à se dire, la meilleure solution, c’est encore la rupture.

En 2010, à Wimbledon, le match entre John Isner et Nicolas Mahut, interrompu à deux reprises par la nuit, dure trois jours. L’Américain gagne. Et est éliminé au tour suivant.

En 2011, pendant deux jours, Dave Fleet ­tatoue des scènes de la vie de Jésus sur le corps d’un client. ­Jamais une représentation du Christ n’aura été aussi… réaliste.

THE RED BULLETIN

CRISTIANO RONALDO Un petit joueur par rapport à Floyd Mayweather Jr.

En 2011, l’Italien ­Leonardo Polverelli ­interprète 1 295 chansons dans un karaoké. Quatre jours et quatre nuits durant. Son public finit par l’abandonner. On compâtit.

L’AUTEUR DE CES PAGES Quelqu’un aurait-il le numéro de Bill Gates ?

MISE EN BOÎTE OK, la réponse est fausse, mais j’ai été le PREMIER à me tromper !

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Afin de les différencier des monoplaces de la Formule 1, les voitures de course ­devaient obligatoirement afficher deux places, au moins sur le papier. Dans la ­pratique, aucun pilote n’a jamais embarqué de passager.

RICCIARDO À L’ANCIENNE Au volant d’une Alfa Romeo T33 de 1972, le jeune pilote de F1 DANIEL RICCIARDO a fait un bond de quarante ans en arrière pour conduire sur le tracé de la mythique course Targa Florio, en Italie, comme les meilleurs pilotes des seventies. Texte : Werner Jessner Photos : Jim Krantz

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L

e pilote amorce la descente de l’avion sur Palerme. Daniel Ricciardo pense déjà à demain : « J’espère pouvoir maîtriser l’Alfa Romeo à 300 km/h sur des routes ouvertes au public, et au milieu des ânes. », plaisante-t-il. La Targa Florio, une course pionnière créée en 1906 par Vincenzo Florio, est racontée dans Speed Merchants, un documentaire sur la vie des pilotes de course. Malgré quelques ­séquences tournées sur les circuits du Mans, de ­Sebring et de Nürburgring, ce sont surtout la Sicile et la Targa Florio qui sont mises en lumière dans ce film de 1972. La famille de Daniel Ricciardo est originaire de Ficarra, un petit village du nord de la Sicile. Quand son père avait six ans, la famille a déménagé en Australie. Daniel a très peu de liens avec l’île italienne, il n’y est venu qu’une fois, quand il était gamin, pour rendre visite à la famille. C’est en Australie, où il est né en 1989, à Perth, qu’il a grandi, avant de devenir une star de la F1, familier des circuits du monde entier, après deux saisons passées au sein de l’écurie Toro Rosso, et en tant que pilote de l’écurie autrichienne Infiniti Red Bull Racing depuis 2014. 26

Son père lui parlait-il de la Targa Florio et des célèbres pilotes qui ont fait le mythe de cette course ? « Non, mon père était plus fan de la Formule 1 et de Mario Andretti. » À l’époque d’Andretti en Formule 1, les plus belles années de la Targa – qui signifie « bouclier » en italien – étaient terminées depuis bien longtemps. Cette course, au départ entre un cavalier, un cycliste et la première voiture apparue en Sicile (propriété de Vincenzo ­Florio), s’est transformée en un monstre hors de tout contrôle au début des années 70. Même si le parcours a changé plusieurs fois au fil des ans, le principe est resté le même : parcourir onze tours d’un circuit long au total de 70 kilomètres. La course traversait des villages et des villes, au milieu de murs, de précipices et de trous. Les jours précédant la course, la municipalité dépêchait des messagers qui invitaient les riverains à « enfermer leurs enfants et animaux ». Bien entendu, l’avertissement était peu suivi. Des centaines de milliers de personnes se massaient au bord des routes, une véritable marée humaine s’ouvrait au passage des voitures et se refermait aussitôt après. Les Siciliens ne voulaient pas seulement voir les voitures, ils voulaient les toucher, idéalement quand elles roulaient à pleine vitesse. Comme la Targa ­Florio était inscrite au championnat du monde des voitures de THE RED BULLETIN


«   CE QU E J ’AT T EN DS DE L A J OU R N ÉE DE D­ E M A I N   ? R ÉUS SIR À M A Î T R ISER U N E VO ITU R E D E CO U RSE À 300 KM/H AU M I LI EU D ES ÂN ES »   D a n i e l R i c c i a r d o

« Est-ce que ma tête dépassait autant du cockpit à l’époque ? », demande Helmut Marko en voyant Daniel dans l’Alfa Romeo. Oui, mais peut-être pas à ce point. En fait, le siège n’est pas d’origine, contrairement au reste de la voiture.


Le parcours traverse des villes et des villages. Nul besoin d’assister à la course pour imaginer le chant du V8 qui résonne à travers les ruelles.

sport, les performances des voitures se sont améliorées d’année en année. Les grands constructeurs de l’époque formaient des équipes, à commencer par Porsche, Ferrari et Alfa Romeo, ­propriété à l’époque de l’État italien, qui avait transmis sa section course automobile au célèbre ingénieur Carlo Chiti et à sa société, Autodelta. En 1972, année de création de la T33, dans laquelle Ricciardo s’apprête à s’élancer, la lutte pour la victoire se jouait entre une Ferrari pilotée par Arturo Merzario et ­Sandro Munari, et pas moins de quatre Alfa Romeo. Au départ de l’édition de la Targa de 1972, il y avait entre autres Nino Vaccarella, Rolf Stommelen, Vic Elford et Helmut Marko. Les pilotes étaient des « speed merchants », des marchands de vitesse, ils vendaient ce qu’ils avaient sous le pied. En 1972, pendant les essais, Marko avait admis ne pas être un grand fan de la course, et le confirme aujourd’hui, lors d’un ­entretien avec The Red Bulletin mené en Autriche : « Les premiers tours, ça a été un vrai choc. Pendant l’entraînement, Toine ­Hezemans est entré en collision avec un âne et son propriétaire. 28

Il a été catapulté par-dessus l’aileron arrière. Nino Vaccarella a disparu sous un camion avec sa voiture. Par mesure de sécurité, les locaux clouaient des planches pour protéger les portes et les fenêtres. Une voiture s’est même perdue dans la montagne, il a fallu une demi-journée pour la retrouver. Il n’y avait pas de glissière de sécurité, juste d’énormes ballots de foin par-ci, par-là. » Comment peut-on se décider à mettre les gaz dans de telles conditions ? « Quand on est pilote, on oublie tout si on a une chance de gagner. Et ça n’a pas changé. Les coureurs automobiles sont les personnes les plus sensées qui soient pendant les briefings, mais dès qu’ils abaissent leur visière, c’est tout autre chose », confie Marko. À l’époque, les équipes prenaient leurs quartiers dans des ateliers, dans les villages situés le long du parcours, si possible avec une auberge dans le coin. Si un adversaire faisait un bon chrono, les pilotes remontaient tout de suite en voiture. Pour réaliser de bons temps au tour, une bonne connaissance de la route s’imposait, se souvient Marko : « Il fallait non seulement connaître à fond les virages qui jalonnaient les 72 kiTHE RED BULLETIN


lomètres du parcours, mais aussi les changements de revêtement et les dos d’âne qui nous faisaient perdre de l’adhérence. On s’entraînait en plein trafic : au début avec des voitures de tourisme rapides, puis avec nos voitures de course. De temps à autre, les Carabinieris nous arrêtaient et déposaient une contravention sur le tableau de bord. On les laissait au stand, il devait y en avoir des centaines. » Pendant la course de 1972, Marko partage la voiture avec l’Italien Nanni Galli, qui, on l’apprendra plus tard, a abordé la course dans le contexte d’un décès familial, déconcerté. Au dernier changement de pilote, il manque le point de freinage et glisse dans un mur. On relève la voiture avec des crics. C’est à Marko de prendre les rênes. Marko sur Alfa Romeo ou Merzario sur Ferrari, plus personne d’autre ne peut prétendre à la victoire, et Marko a plus de deux minutes de retard. Ce qui se passe ensuite, c’est tout simplement la course de sa vie, un moment de pure folie pendant lequel il réussit à rattraper la Ferrari au volant de son Alfa Romeo de moindre puissance. Mais, sur la THE RED BULLETIN

«   UN E VOI T UR E S’ ES T M ÊM E PER DUE DA NS L A MON TAGN E UN E F OIS. I L A FALLU U N E D EM I-J O U R N ÉE PO U R LA R ETRO UVER  » H e l m u t M a r ko 29


« L ES P ILOT E S DE F 1 SON T L ES PER SON N ES L ES P LUS SEN SÉE S QU I SO IEN T PEN DA N T L ES B R IEF ING S, M A IS U N E F O IS L A V ISIÈR E BA IS SÉE, C ’ EST TO UT AUTR E C H OSE   » H e l m u t M a r ko 30


Aérodynamisme, position assise, ergonomie ? Pas de blabla, juste du pilotage. Seuls des héros peuvent tirer le meilleur de voitures telles que celle-là.


Côté pile : une scène de rue à Cerda, comme dans le temps, il suffit juste de remplacer la Fiat Punto et la Panda garées dans la rue par une 500 et une 124 de l’époque.

« DE T EM P S À AU T R E , L E S CA R A B IN IER IS DÉPOSA IEN T U N E CON T R AV EN T ION SU R NOT R E TA B L E AU DE B OR D. O N LES LAISSAIT AU STAN D   »   H e l m u t M a r ko


grande ligne droite de la dernière portion du parcours, Merzario profite des douze cylindres de sa Ferrari pour en finir avec seize secondes d’avance devant les huit cylindres de l’Alfa Romeo. ­Helmut Marko a battu un record, celui du tour le plus rapide : 33 minutes et 41 secondes, soit une vitesse moyenne de 128,253 km/h. Même un professionnel aguerri comme Daniel Ricciardo est ébahi devant la construction rustique de la T33, qui porte le ­numéro de châssis 11572-002 et dont l’appellation exacte est T33/TT/3 en raison de ses nombreuses phases d’évolution. La voiture a participé aux grandes courses de son époque jusqu’en 1975, avant d’être vendue en Grèce et d’arriver enfin entre les mains de son actuel propriétaire, après un détour par l’Écosse en 2012. Constat : le prix de la voiture a augmenté à chaque fois. La sécurité du pilote, en revanche, ne s’est pas améliorée. ­Ricciardo est cerné par deux réservoirs d’essence de 60 litres, la structure avant se compose essentiellement d’un gros logo Alfa

Côté face, Cerda, de nos jours : à l’époque, les Tifosi levaient les poings et ­agitaient des drapeaux, aujourd’hui, ils mitraillent avec leurs smartphones.

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Romeo en aluminium, et accueille ses tibias. La position assise défie l’entendement. Lorsque le pilote appuie sur la pédale des gaz, il est gêné par une partie du châssis et il doit aussi faire ­attention à ne pas actionner par erreur l’interrupteur de l’un des réservoirs d’essence avec son genou gauche. L’embrayage à pied est dur, et le volant minuscule est aussi plat que sur une auto-tamponneuse. Le changement de vitesse se fait le plus normalement du monde avec l’embrayage et une boîte de vitesse en H. « Il n’y a qu’avec la formule Ford que j’ai expérimenté un tel ­système de changement de vitesse, explique Ricciardo. Je ne m’en sortais pas super bien. » C’est le cas ici aussi. Mais comme il n’est pas question de ­glaner des dixièmes ou de centièmes de secondes comme lors des Grand Prix de F1, il en profite quand même : « C’est entièrement manuel. Fatigant mais marrant. » À l’époque de Marko, les femmes des pilotes devaient soigner les mains de leurs héros avec des bandes de gaze, tant les vibrations des voitures roulant jusqu’à 300 km/h sur les routes accidentées étaient terribles. Marko, le vétéran, se souvient : « Après une course, on avait mal partout. Conduire ces voitures, cela demandait un effort ­physique intense.  »

Daniel Ricciardo pressentait que l’Alfa Romeo T33 roulerait bien. Sous ses 700 kilos se cachent plus de 400 chevaux et un châssis digne de l’époque : « Elle fait ce qu’on attend d’elle. C’est une sacrée voiture de course ! » À chaque arrêt, dans chaque village, des supporters reconnaissent Ricciardo et ­l’entourent en quelques minutes. « Ici, tu es chez toi », lui disentils. Ou lui demandent : « Veux-tu manger quelque chose ? Quand piloteras-tu pour Ferrari ? » À chaque fois, Ricciardo leur répond « oui, oui » ou « on verra ». L’amour des Italiens pour le sport automobile est sans limite et peut parfois être éreintant. Heureusement, Ricciardo peut toujours battre en retraite dans la voiture, il a encore quelques mètres à parcourir sur ce circuit historique. Aujourd’hui, il n’est plus possible de faire le circuit complet de la Targa Florio avec les voitures d’époque. Les routes sont dans un état épouvantable. Une voiture de location a déjà du mal, alors imaginez une voiture de course vieille de quatre décennies ans et conçue pour coller le plus possible à la route avec ses roues avant de 13 pouces… Bien sûr, ces routes pourraient être rénovées, dans la pratique, c’est moins évident : quand un côté de la chaussée se tasse de quelques mètres, un ­habitant prend pitié, et marque l’endroit avec des plots de signa-

Pendant la course, des centaines de milliers de spectateurs envahissent ­collines, vallées et bosquets de Sicile, d’ordinaire si calmes.

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La quête de l’adhérence, entre poussière saharienne et changements de revêtement.

SOUS SE S 700 K ILO S SE CACH EN T PL US DE 400 CH E VAUX ET U N C HÂSSIS D I G N E D E C E Q U I SE FAISAIT À L’ ÉPOQ U E

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lisation. Mais tout cela a aussi un côté ­positif : l’Australien a droit au top du parcours, avec des routes bien goudronnées et de jolis virages. Il laisse l’Alfa Romeo filer comme l’air, tout en faisant ­attention au revêtement glissant, recouvert en permanence d’une fine couche de sable saharien. Le moteur huit cylindres ­rugit, l’arrière vacille et le pilote de 25 ans affiche un sourire ­tellement grand sous son casque ouvert qu’on pourrait presque le voir depuis Naples. Le soir, dans l’avion du retour, Daniel Ricciardo semble pensif. « Il faut que je demande à mon père pourquoi mes grands-parents ont déménagé en Australie. » Pause. « Peut-être que maintenant, je comprends mieux ce que Helmut Marko veut dire quand il parle des courses du passé, même si je ne comprendrai jamais totalement. Et on n’a même pas croisé un seul âne sur le ­parcours. » Nouvelle pause. « Mais s’il y a une chose dont je suis sûr maintenant, c’est que moi aussi, je veux une voiture de course ancienne. » redbullracing.com

L E MOT EUR HUI T ­C Y L IN DR ES RUGI T, ­L ’A R R IÈR E VACIL L E ET DAN I EL SO U R IT


Ce ne sont pas des figurants, mais les habitants sortis pour le spectacle.

LA TARGA FLORIO

GETTY IMAGES(3)

L’une des plus longues courses d’endurance. La plus difficile aussi ? Flash-back. En 1900, Vincenzo Florio ­découvre l’automobile lors de ses voyages à travers l’Europe et fait venir un tricycle à moteur De Dion-Bouton de Paris. Pour ne pas être tout seul sur la route, il organise une course entre le tricycle, un cheval et un c­ ycliste. Le cycliste fait une chute dans la montagne, t­ andis que le radiateur du ­tricycle est victime d’une surchauffe. Le cheval ne sera pas considéré comme le premier vainqueur de la Targa. L’histoire officielle de la course commence en 1906. Florio cède devant l’insistance d’Henri Desgrange qui milite pour la création d’une course automobile en Sicile. Desgrange, alors journaliste à L’Auto en France, vient tout juste de créer le Tour de France pour combler le vide qui touche son journal pendant l’été. Une course auto en Sicile serait idéale pour élargir son horizon. Dix voitures

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prennent le départ de la première édition. Le vainqueur, Alessandro Cagno, parcourt les 148 km en neuf heures et demie. Au fil des ans, la longueur du circuit est ramenée à 72 km. Le nombre de tours ira jusqu’à 11. Avec onze victoires, ­Porsche est la meilleure écurie sur la Targa Florio. L’appellation « targa », qui désigne les modèles dotés d’un toit amovible, vient de cette course. Alfa Romeo a remporté seulement 10 victoires mais détient le record des meilleurs temps au tour (10). En 1973, la Targa intègre pour la dernière fois le championnat du monde des voitures de sport. De nombreux accidents, dont deux mortels, ont en effet incité les autorités à réagir. Mais les Italiens continuent d’organiser la course jusqu’en 1977.

Palermo

Messina

Siracusa

Ânes, ballots de paille, murs d’habitation, spectateurs laissés « en liberté » : à la fin des années 70, la Targa est devenue trop dangereuse.

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KEIRA KNIGHTLEY

« Une carrière dans la chanson... tentée ? » Elle est belle et riche. Pour l’actrice anglaise Keira Knightley, le comble d’une vie réussie, pourrait être de se faire tatouer le bout des seins... en bleu.

Elle avait à peine 18 ans lorsqu’elle botta les fesses de Johnny Depp. Puis la pirate des Caraïbes a enchaîné les scènes d’action et de sexe pour notre plus grand plaisir : du sadomasochisme avec Michael Fassbender, des combats rapprochés aux côtés de Mickey Rourke et de Clive Owen, une passion amoureuse dans la Russie tsariste avec Jude Law dans le rôle du cocu. Or, Keira Knightley est bien plus qu’une jeune et belle héroïne de cinéma : à 30 ans, elle est maintenant une actrice confirmée qui s’épanouit dans des rôles complexes et dramatiques, comme dans le thriller Everest ou dans Imitation Game, où elle joue la compagne d’un mathématicien surdoué et persécuté (interprété par le très british Benedict Cumberbatch). the red bulletin : L’an dernier, vous avez protesté contre l’abus de Photoshop et vous avez accepté de vous faire photographier seins nus, à la seule condition qu’il n’y ait aucune retouche. Une charmante façon de protester…. keira knightley : Oh, merci. Ces photos représentent pour moi ce que ma mère appelait ses « tétons tatoués en bleu ». Votre mère a les tétons tatoués ? Non, c’est seulement une image ! Elle me disait : « Quand je serai grand-mère, j’aimerais me faire tatouer les tétons en bleu, pour que tout le monde se dise : elle a vraiment vécu, elle ! » Ces photos topless, ce sont en quelque sorte mes tétons bleus, la folie que je montrerai plus tard, toute fière, à mes petits-enfants. Vos petits-enfants seraient fiers d’avoir une mamie oscarisée. D’ailleurs, on pressent votre nomination pour le meilleur second rôle féminin pour ­Imitation Game. Ça, c’est vous qui le dites ! Le nombre de 38

fois où l’on m’a parlé d’une nomination qui n’est finalement jamais venue. Avec le temps, on réalise que ce n’est pas pour avoir un prix qu’on fait un film. Ce qui est vraiment important pour moi, c’est que les gens trouvent mon travail intéressant. Vous avez tourné dans Pirates des Caraïbes, à l’âge de 18 ans. Ça vous a fait de la peine, à l’époque, ces critiques disant que c’est davantage par votre physique que par vos talents d’actrice que vous avez obtenu le rôle ? Au moins, personne ne m’a critiquée sur

« J’arrive très vite à me remettre sur pieds, et à repartir au combat » mon physique ! C’est déjà ça. Le monde du cinéma est un monde d’images, mais je relativise. Certes, mon physique a pesé dans la balance, mais cela ne pouvait pas être le seul critère, car il y avait plein d’autres jeunes femmes très belles qui étaient pressenties pour le rôle. Êtes-vous fière de votre apparence ? Tout cela ternit, avec l’âge. Si c’était la seule chose que j’avais à offrir, j’aurais vraiment du souci à me faire. C’est un inconvénient, d’accéder si tôt à la célébrité ? Il y a toujours une caméra dirigée sur toi. Tout le temps. Tu ne peux donc jamais vraiment te lâcher, consommer toutes les drogues que tu veux. Tenez, vous pouvez reprendre ça pour le titre de votre article !

Je n’ai jamais eu cette phase de tous les excès comme la plupart des jeunes de 18 ans. Cela fait plus d’une décennie que vous êtes dans le monde du cinéma. Comment expliquez-vous votre succès ? Franchement, ça me surprend moi-même. Mais je crois que mon explication va vous décevoir : j’ai tout simplement eu beaucoup de chance. Si c’est là l’unique raison de votre ­succès, c’est un peu décevant ! Je crois que je peux dire aussi que je suis une battante. S’il m’arrive un coup dur, j’arrive très vite à me remettre sur pied et à repartir au combat. D’un autre côté, j’ai aussi tendance à végéter comme après une lobotomie du lobe frontal. Pardon ? Oui, celle qui isole certaines liaisons neuronales du cortex préfrontal. S’en suit une apathie complète. Un état très courant chez les actrices. Dans mes phases de ­lobotomie, j’en viens à m’effrayer de ma propre force d’inertie. C’est en général à ce moment que je me bouge. Dans le pire des cas, vous pourrez toujours vous recycler dans la musique et entamer une carrière avec votre époux, James Righton, du groupe Klaxons. Non, très mauvaise idée ! Lui et son groupe fonctionnent très bien ensemble, je préfère les laisser entre eux. Et puis je déteste chanter en public, ça me fiche la trouille. J’aurais l’air ridicule. L’avis des autres est-il si important ? Bien sûr. Pas pour vous ? Ceux qui s’en contrefichent totalement ne sont pas normaux. Évidemment, il ne faut non plus tomber dans l’excès inverse. Pour ma part, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie : ce que je fais, certaines personnes aiment, d’autres pas. C’est comme ça, point barre. THE RED BULLETIN

AUSTIN HARGRAVE/AUGUST

Texte : Rüdiger Sturm


Identité Keira Christina Knightley Naissance 26 mars 1985, Teddington, Londres Premiers au cinéma À l’âge de 6 ans, elle signe avec son premier agent. À 8 ans, elle signe le contrat de son premier film. Récompenses 1 Oscar, 4 nominations aux Golden Globes et 2 aux BAFTA Films Pirates des Caraïbes 1, 2 et 3 (2003-2007), Orgueil et Préjugés (2005), A Dangerous Method (2011), New York Melody (2014), Imitation Game (2014)


« Comment vient-on à bout d’un marathon, Monsieur Skarżyński ? »

Le Polonais Jerzy Skarżyński, athlète hors norme, coach et auteur à succès, a couru bien des marathons. Il en a même remporté quelques-uns. Pourtant, à 59 ans, l’épreuve l’intimide encore.

the red bulletin : Il paraît que la ­distance d’un marathon vous a toujours angoissé. jerzy skarżyński : C’est vrai, mais une peur salvatrice. Avoir peur est permis, c’est même fortement conseillé. Une peur qu’il faut à chaque marathon vaincre, une fois de plus. Comment ? En se lançant et en avançant sans jamais baisser les bras. En quoi ces fameux 42,2 km étaient-ils une barrière pour vous ? Je suis passé progressivement du football et du 400 mètres au 10 000 mètres, et plus tard au 15 000 mètres. Au départ, courir un marathon était pour moi inimaginable. Comment vous prépariez-vous mentalement ? Enfant déjà, seule la victoire comptait. Je me posais des questions sur le prix à payer, si je désirais cette victoire suffisamment. J’imaginais mes adversaires, leur façon de courir, le moment où je les dépassais. Je voyais les supporteurs devant lesquels je passais. Ces pensées suffisaient à provoquer une poussée d’adrénaline en moi. Et pour le sportif amateur ? Il doit se fixer un but précis et user de bon sens en se disant que chaque entraînement rapproche un peu plus du but. Quand le corps dit non, c’est uniquement par fainéantise. Il faut s’entraîner régulièrement même si l’on pense que c’est peu. Par contre, l’excès est l’ennemi du corps. Il faut aborder les longues distances par étape : quand on parvient à courir 10 km, on essaie d’en faire 11 la fois suivante, et on voit comment le corps réagit. Au-delà des 25 km, le mental entre en jeu. 40

Comment l’expliquez-vous ? Au-delà des 25 km, les pensées négatives telles que « c’est encore trop loin » ou « je n’y arriverai jamais » apparaissent et sapent le moral. Il faut alors les combattre, repousser ses limites mentales et de garder la tête froide. Comment y parvient-on ? En abordant l’épreuve comme une aventure ou un voyage où il faudra courir longtemps et lentement, sans jamais

« Quand le corps dit non, c’est uniquement par fainéantise » perdre de vue cette idée. Avant même le départ, il faut intégrer l’idée que cela va être long. Cet état d’esprit est crucial pour la course. C’est ce que font les coureurs pros ? Eux n’ont guère le temps de penser à quoi que ce soit, ils doivent en permanence garder l’œil sur le GPS et leur pouls. Peut-on aimer le marathon ? Oui. C’est génial pour peu que l’on sache ce que l’on fait et que l’on développe une condition physique dans la durée. Il y a trente ans, j’ai couru le marathon en 2 h 11 min, mon meilleur temps. J’en prépare un autre en ce moment. Toujours un plaisir ! Vous participez au prochain Wings for Life World Run. Votre objectif ? Je voudrais me rapprocher le plus ­possible des 42,2 kilomètres. En 2016,

l’objectif sera d’aller au-delà d’un marathon. Combien de kilomètres votre compteur personnel affiche-t-il ? 170 000 km pour les 43 dernières années. On m’avait prédit usures et douleurs pour mes vieux jours. Mais je me porte comme un charme et je n’ai mal nulle part. Je reste à l’écoute de son corps. Comment étaient les conditions d’entraînement durant le rideau de fer ? Aussi mauvaises que la nourriture. Je me souviens d’un centre d’entraînement où l’on nous avait servi pendant deux mois du poisson. Deux mois ! Un copain me confectionnait mes survêtements et je me faisais envoyer des chaussures de l’Ouest. L’entraînement en altitude était inexistant. Bref, je n’éprouve aucune nostalgie. Le plus dur a été de ne pas aller aux JO de Los Angeles en 1984 alors que nous avions une équipe très forte. Malgré tout, mon statut de sportif de haut niveau rendait mon sort plus enviable que celui de la majorité des Polonais. Un souvenir heureux ? Le marathon de Vienne en 1984. Les Éthiopiens étaient favoris et avaient démarré sur un rythme trop élevé. Nous les avons rattrapé au kilomètre 30. Nos fans ont entonné des chants polonais pour nous encourager. Mon coéquipier Antonin Niemczak a fini premier, juste devant moi.

Le 3 mai 2015, le coup d’envoi de la course Wings for Life World Run sera donné simultanément dans 33 pays. Qui résistera le plus longtemps aux catcher cars ? Infos et inscriptions sur : wingsforlifeworldrun.com THE RED BULLETIN

MICHAL JEDRZEJEWSKI/RED BULL CONTENT POOL

Entretien : Werner Jessner & Arek Piatek


Identité Jerzy Skarz˙yn ´ ski Naissance 13 janvier 1956 Taille et poids 1,77 m. Poids de forme : 60 à 63 kg. Poids : 68 kg. Succès Marathons de Varsovie et de Leipzig. Record personnel : 2 h 11’42’’, en 1986 à Debno (Pologne).


VÉLO RUDE

PLÉBISCITÉ PAR DES COUREURS PROS ET AMATEURS, LE CYCLO-CROSS GAGNE EN POPULARITÉ. THE RED ­BULLETIN EST ALLÉ À LA RENCONTRE DE CE ­PHÉNOMÈNE, LE TEMPS D’UNE COMPÉTITION AU NORD-EST DE NEW YORK. TEXTE : NOAH DAVIS PHOTOS : JULIE GLASSBERG

RUPTURE DE RYTHME. ­Alternant course de vitesse et course d’obstacles, le cyclo-cross oblige les ­coureurs à mettre ­régulièrement pied à terre.

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D

ans le Rhode Island, au nord-est des États-Unis, le Goddard Memorial State Park de Warwick ressemble d’habitude à un parc tranquille. Un parc typiquement américain, avec ses aires de pique-nique et ses espaces de verdure, envahis le week-end par les familles et les sportifs. Mais ce dimanche après-midi n’est pas comme les autres. Sous un pâle soleil d’hiver, le parc est quasi désert, balayé par un vent glacial qui irise la surface ­grisâtre des eaux de la Greenwich Bay. Les températures proches de zéro ont découragé les visiteurs. À l’exception de cyclistes d’une discipline bien particulière, rassemblés dans un coin du site. Épaules rentrées et bras croisés sur la poitrine, Curtis White court se réfugier dans un bâtiment qui, l’été, accueille un manège, et abrite aujourd’hui une cérémonie de remise des médailles. À l’inté44

rieur, le podium que Curtis, vainqueur de la course, grimpera dans une trentaine de minutes. Pour l’instant, ce sont surtout les radiateurs posés dans la salle qui ­intéressent le jeune sportif américain de 19 ans. Curtis White vient de remporter la ­victoire, avec seulement trois secondes d’avance sur son concurrent Kerry Werner, au terme de 63 minutes d’affrontement entre les coureurs sur un parcours semé d’embûches. Entre obstacles, passages boueux, terrains gelés et pas moins de 60 virages. Curtis est la star montante d’un sport qui commence à se développer aux États-Unis, et dont la popularité croit progressivement un peu partout dans le monde. Ce qui attire les fans de cyclo-cross ? La diversité des terrains (peu de route, beaucoup de pistes ou sentiers type crosscountry) et l’affrontement contre les éléments naturels : obstacles, vent, froid, neige, boue... Un défi physique sur des circuits courts (deux à quatre kilomètres) mais difficiles, à travers champs, talus et forêts parsemés d’obstacles naturels ou artificiels, qui obligent les coureurs à descendre de vélo pour les franchir à pied le plus vite possible. Le cyclo-cross est à l’origine une ­spécialité française née au début du XXe siècle, et a longtemps été considéré comme le sport extrême des cyclistes,

avant d’être détrôné par le cross-country, avec l’apparition des VTT. Mais depuis quelques années, on observe aux ÉtatsUnis un véritable renouveau de ce sport : entre 2005 et 2013, le nombre de compétitions de cyclo-cross dans le pays est ­passé de 237 à 526, et le nombre de participants a été multiplié par quatre. Au départ du circuit de Goddard Park, sept lignes de classement tracées à la craie et qui se terminent au bout de quelques mètres. À partir de là, c’est la loi du plus fort. Le parcours commence par une descente, ce qui ajoute de la difficulté au ­premier virage de la course, déjà très serré. Immédiatement après, un deuxième ­virage et les coureurs se retrouvent dans les sous-bois, sur un sentier boueux, parsemé de racines. Arrivés près de la côte océane, les cyclistes sont obligés de courir en ­portant leur monture sur un tronçon de 70 mètres, puis vient une portion de route bitumée, histoire de souffler.

LE CYCLO-CROSS EST UN SADIQUE MAIS PASSIONNANT MIX DE CROSS-COUNTRY ET DE VÉLO DE ROUTE, À LA SAUCE GADOUE THE RED BULLETIN


Le cyclo-cross est loin d’être la discipline cycliste la plus connue aux USA, mais il devient de plus en plus populaire, avec des compétitions deux fois plus nombreuses qu’il y a dix ans. Ce qui attire les pros comme Curtis White (page de gauche et ci-dessus) et les amateurs, comme les femmes de la Pro Women Race (ci-contre), c’est, entre, autre, son côté très accessible.


UNE DISCIPLINE QUI PEUT TACHER. Samuel O’Keefe porte sa monture sur un tronçon de plage ; Tim Johnson, un des doyens du cyclo-cross US, encore propre.

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UN VIRAGE AU COUDE-À-COUDE. Adam Meyerson talonne le pro Lewis Gaffney dans un virage ultra serré.


Après la route, vient la première montée abrupte, suivie d’une descente sur un ­terrain sableux. La montée suivante est certes plus courte, mais pour le coup, quasiment à la verticale. Les coureurs s’élancent ensuite dans la descente, se frayant un chemin au milieu des racines et des pavés, puis redescendent à nouveau de vélo, le mettent sur leurs épaules pour grimper un escalier creusé dans le granit, avant de se remettre en selle. Encore une série de virages serrés, entre les tables d’une aire de pique-nique désertée. Redescende de vélo, deux énormes troncs d’arbre qu’il faut escalader. La course se poursuit à travers la forêt, encore un virage, une descente sur un tronçon de route glissante, et de nouveau la forêt. Puis les coureurs remontent vers le bâtiment à manège, traversent deux obstacles artificiels, et passent devant un camion où l’on peut acheter des tacos. « Le plus dur, c’est la météo, confie l’organisateur Matt Bodziony, sur le bord de la piste. Aujourd’hui, le vent nous en fait baver.» Les coureurs de cyclo-cross, « plus individualistes » dixit Curtis White, sont différents des autres coureurs cyclistes. Il ajoute : « Dans des courses sur route, tout est très tactique, tu fais partie d’une équipe alors qu’en cyclo-cross, il est impossible de se cacher. »

J

ustin Lindline, que nous rencontrons trois heures avant le départ, a commencé par le VTT avant de se découvrir une passion pour le cyclo-cross à son entrée à la fac. Ce professionnel de 30 ans décrit le cyclo-cross comme une course cycliste « puissance 10 ». Sourire en coin, casque vissé sur la tête, fine barbe, il poursuit : « Il se passe toujours quelque chose. Tu n’as pas le temps de réfléchir à ce que tu fais, il faut y aller à l’instinct. » Autre caractéristique du cyclo-cross : sa communauté, beaucoup plus ouverte et accueillante que chez les routiers. Un sentiment d’appartenance à une famille, qui s’explique sans doute par la rudesse de ce sport. Aujourd’hui à Warwick, près de 200 amateurs sont venus s’aligner au départ aux côtés des professionnels du cyclo-cross. On y trouve tout type de montures, du vélo carbone dernier cri au vieux VTT passé d’âge. Mais au milieu de cette foule de coureurs, impossible de ­différencier le pro du dilettante.

Une demi-heure avant le départ de la course pour amateurs catégorie 3, Cory LaFleur, 38 ans, est assis aux côtés de sa femme Melissa dans leur bus Volkswagen, plein à craquer de pompes, de roues de rechange, de vêtements cyclistes, et de barres énergisantes. Son casque enfoncé sur le crâne – on se prend à croire que le coureur de cyclo-cross n’enlève jamais son casque – il raconte : « J’ai joué pendant 10 ans au rugby, j’ai été vendeur de voitures. J’ai quitté pas mal de jobs, et de copines aussi, pour aller jouer en Écosse. » Puis, crac la blessure au genou, et la rencontre avec Melissa. « On ne peut pas tout à la fois jouer au rugby et réussir son mariage. Melissa faisait du cyclo-cross, je l’ai d’abord accompagnée trois hivers, puis je m’y suis mis. » Aujourd’hui assistant dans une école pour jeunes autistes, Cory en est à sa ­deuxième saison de cyclo-cross amateur, et s’en sort plutôt bien. Melissa, elle, se mesure aux professionnels de la catégorie 2. Le couple voue une passion telle au cyclo-cross qu’il a construit son circuit d’entraînement devant sa maison. Cory est un amateur pur jus, mais il est aussi nerveux que s’il s’apprêtait à courir les championnats du monde. Une dernière gorgée de café, et il enfourche son vélo pour rejoindre les autres concurrents. Quelqu’un lui souhaite bonne chance : « Merci, j’en aurai besoin. Ça caille, aujourd’hui. » Avec un temps de 40 minutes et 26 secondes, Cory LaFleur terminera 26e du classement général, mais 1er du

UNIS DANS LA DOULEUR. Cory et Melissa LaFleur en sont à leur deuxième saison de cyclo-cross ensemble. Pour s’entraîner plus souvent, ils ont fait aménager leur propre circuit devant leur maison.

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THE RED BULLETIN


aime prodiguer des conseils aux plus jeunes. « Il a toujours été comme ça, confirme Curtis White, je lui dois beaucoup. »

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Dans la liste des passe-temps de Justin Lindine sur son profil Facebook : cuisiner les animaux écrasés sur la route et anéantir ses ennemis.

groupe de Rhode Island. Cela lui vaut une belle breloque, certainement accrochée bientôt dans son bus VW, à côté d’un maillot de course tout crotté. Pendant que LaFleur fraie chez les amateurs – l’une des nombreuses courses avant le départ des pros – Curtis White et Timothy Johnson attendent leur tour, installés bien au chaud dans le camion de leur équipe. Autour d’eux, des morceaux de gâteau à la citrouille, des bouteilles de THE RED BULLETIN

gaz, une machine à café... Et partout, des pièces de rechange, sans oublier une bonne douzaine de pneus. Pro depuis 2001, Timothy Johnson a remporté 6 championnats des États-Unis et est l’un des deux seuls Américains à avoir terminé sur un podium des championnats du monde. À 37 ans, il sait qu’il est « proche de la retraite », même si l’on a du mal à le croire tant il évolue avec élégance sur son vélo. Son dos, cependant, lui fait payer toutes ces années de maltraitance. « Ça va s’améliorer », rassure-t-il, une rengaine qu’il sert depuis des années. En tout cas, ces bobos plus ou moins sérieux n’altèrent en rien sa passion du cyclo-cross. « TJ », comme on l’appelle, est un monument du cyclo-cross américain, une personnalité joviale et souriante qui

LA PROCHAINE ÉTAPE POUR LE TRÈS DOUÉ CURTIS WHITE ? LE TOUR DE FRANCE ?

n début d’après-midi commence la course élite hommes, la toute dernière de la journée. Frigorifiés, les compagnes et les concurrents des courses amateurs se sont retranchés dans le bâtiment principal, préférant suivre la course sur un écran, bien au chaud. Très vite, trois coureurs se détachent : White, Lindine et Werner, à l’origine un vététiste qui a remporté sa première victoire en cyclo-cross une semaine plus tôt, contre White justement. En dépit des ruptures de rythme brutales, gagner une course de cyclo-cross exige surtout de la patience. Cory LaFleur détaille : « Surtout sur un parcours comme celui-ci qui compte moins de grands dénivelés. Il est beaucoup plus difficile, en terrain plat, de se démarquer suffisamment tôt de ses adversaires, c’est seulement en montée que tu peux faire la différence. » C’est pourtant ce que sont en train de faire les trois coureurs de tête, alors que les tours successifs et le passage renouvelé des pneus à crampons rendent le terrain de plus en plus boueux. Au bout de 45 minutes, Lindine s’essouffle et se laisse distancer par White et Werner, qui vont pouvoir s’affronter dans un duel acharné. White, le petit jeune, essaie de semer Werner, mais le vieux bougre s’accroche. Il n’y a que quelques secondes d’écart. Le duel se poursuit, de virages boueux en passages obstrués de racines. White s’énerve et cherche à accélérer de plus en plus, mais Werner colle toujours à ses basques. Et finit par le ­dépasser ! Fatigué, Curtis ? Loin de là. White a freiné pour mieux repartir, et le voilà qui fait un passage en trombe, doublant Werner juste avant la ligne d’arrivée. Trois petites secondes d’avance. Ce dimanche glacial, passé dans le Goddard Memorial State Park de Rhode Island, est assurément une belle journée pour Curtis White. Après la cérémonie, il parle de l’entraînement en Europe qu’il va faire dans le cadre du Cycling Development Program. Dans la profession, on sait qu’il a un sacré potentiel et qu’il aurait toutes les chances de devenir un excellent routier pour affronter un jour le Tour de France ou le Giro italien. Dans la famille très soudée du cyclo-cross, on s’en i­ nquiète d’ailleurs un peu. Quelqu’un lui ­demande s’il pense un jour quitter le ­cyclo-cross pour la route. Surpris, il répond : « Bien sûr que non, ma place est ici. » Tout le cyclo-cross US est sur usacycling.org

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LES SIX MEILLEURS BÛCHERONS AU MONDE RACONTENT LA COUPE AVEC UNE TRONÇONNEUSE OU UNE HACHE À LA MAIN.

FINES


DE BOIS SPORTIVE QUI SE JOUE AU M­ EILLEUR DE SIX ÉPREUVES, T E X T E : A N D R E A S R OT T E N S C H L AGE R  P H OTO S  : O L I V E R J I S Z DA

LAMES 51


DISCIPLINE STANDING BLOCK CHOP (ABATTAGE D’UN TRONC À LA HACHE) LA TECHNIQUE DU PRO « C’EST DE LA ­P HYSIQUE : 4 COUPS À 45 ° EN PARTANT DU HAUT DU TRONC, 4 EN PARTANT DU BAS. CHANGER DE CÔTÉ, ET RECOMMENCER. »

« MA

CICATRICE ME MOTIVE » STIRLING HART (25 ans), Canada   « J’avais 21 ans quand je me suis ouvert la joue droite avec ma hache lors d’une compétition. Il a fallu 88 points de suture pour me recoudre. Après l’opération, je ne me reconnaissais plus dans le miroir, c’était une sensation horrible. C’est seulement à l’occasion de ma première sortie dans un bar que j’ai retrouvé le sourire. Tout le monde voulait entendre mon histoire. Surtout les femmes. Depuis, ma cicatrice est devenue ma meilleure amie, ma motivation. »

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DIRK BRAUN (44 ans), Allemagne

« JE TRONÇONNE

AUSSI

LA NUIT »

DISCIPLINE HOT SAW (TRONÇONNEUSE TUNÉE) LA TECHNIQUE DU PRO « CE QUI COMPTE, C’EST LE RAPPORT POIDS/PUISSANCE. MA TRONÇONNEUSE PÈSE 28 KILOS ET FONCTIONNE AVEC UN MOTEUR DE KART DE 72 CV. ELLE FAIT PLUS DE BRUIT QU’UN AVION DE CHASSE. »

« En 2003, le championnat national se déroulait à Winterberg et les organisateurs ­cherchaient un héros local. Ils se sont tournés vers moi. J’étais forestier et je faisais du culturisme en compétition. Pour une première, j’avais fini à la 6e place. Ça m’a motivé. Depuis, mes journées se décomposent ainsi : à 5 heures du matin lever de poids, à 7 heures travaux en forêt et à 17 heures entraînement de coupe de bois sportive. Je me suis acheté des projecteurs pour éclairer mon jardin la nuit. Ça ne plaît pas trop à ma femme. »


DISCIPLINE STOCK SAW LA TECHNIQUE DU PRO « LA MOINDRE PETITE COUPE MOBILISE L’ENSEMBLE DU CORPS. J’AI DONC CRÉÉ DES EXERCICES DE YOGA POUR BÛCHERONS. ILS CONTRIBUENT À PRÉSERVER LA MOBILITÉ DES ÉPAULES ET DES HANCHES. »

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« MON SECRET ? LE YOGA » ARDEN COGAR (44 ans), USA   « Les gens pensent que je suis bûcheron à plein temps. En fait, je suis avocat, spécialisé dans les accidents du travail. Le monde judiciaire et les compétitions de coupe de bois sportive ont beaucoup en commun : il faut savoir anticiper pour atteindre son objectif. En tant qu’avocat, avec des experts et des documents, et comme bûcheron, avec une hache et une scie. Dans les deux cas, la même chose : ­préparation, efforts et perséverance sont la clé du succès. »


DISCIPLINE SPRINGBOARD (COUPE SUR TREMPLIN) HAUTEUR DE COUPE 2,50 MÈTRES LA TECHNIQUE DU PRO « IL FAUT GARDER L’ÉQUILIBRE. POUR FRAPPER, ON UTILISE LA FORCE DES JAMBES, DU VENTRE ET DES ÉPAULES. »

« J’AI PRIS

TOUS LES RISQUES »

MARTIN KOMÁREK (38 ans), République Tchèque   « La 1re fois que j’ai vu une épreuve de coupe de bois sportive, j’étais ado. Je me suis dit : “Ça ce sont des hommes !” À 21 ans, j’ai quitté mon travail d’infirmier et j’ai investi dans des haches de compétition fabriquées en Nouvelle-­ Zélande. Mes parents m’ont demandé si j’avais pété un plomb. Je suis devenu quintuple champion d’Europe. La coupe de bois sportive libère les endorphines, ça rend heureux. »


JASON WYNYARD (41 ans), Nouvelle-Zélande   « J’ai grandi dans la forêt de Kaingaroa, la plus grande sapinière de l’hémisphère Sud. Là-bas, des pins de Monterey poussent sur 2 900 km², il fallait que je me fraye un chemin pour sortir de la forêt. Sextuple champion du monde aujourd’hui, je n’oublie pas qu’à chaque concours, on risque l’erreur. La coupe de bois sportive, c’est une quête permanente de perfection. »

« NE SOIS

JAMAIS SATISFAIT » DISCIPLINE SINGLE BUCK (AVEC UNE SCIE PASSE-PARTOUT) LA TECHNIQUE DU PRO « LA SCIE DOIT AVOIR UNE LARGE DENTURE. C’EST PLUS DIFFICILE À MANIER MAIS CELA ENLÈVE PLUS DE BOIS À CHAQUE PASSAGE. »

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BRAD DELOSA (37 ans), Australie   « Les Australiens sont forts dans les épreuves à la hache. Voilà plus de 100 ans qu’il existe des compétitions de ce genre chez nous. J’ai participé à mon premier concours à l’âge de 16 ans et je suis devenu champion du monde en 2013. La coupe de bois sportive est de plus en plus populaire, et ce n’est pas sans lien avec la recrudescence des ­emplois de bureau. Les gens aiment regarder de gaillards fendre des troncs. Ma technique de coupe agressive plaît bien au public. »

« IL Y A UNE APPLI

PARFAITE POUR ÇA »

DISCIPLINE UNDERHAND CHOP LA TECHNIQUE DU PRO « IL FAUT ÊTRE TRÈS PRÉCIS DANS SES COUPS. ÇA SE TRAVAILLE COMME LE SWING AU GOLF. LE TOP, C’EST D’UTILISER L’APPLI VIDÉO COACH’S EYE . » POUR GARDER LES PIEDS ENTIERS « ON PORTE DES CHAUSSETTES EN FER, AU CAS OÙ ON RATERAIT SON COUP. » stihl-timbersports.com


FRÈRES DE

BLUES Un groupe de blues libanais a traversé la moitié de la planète pour aller écouter battre le cœur de la musique qu’il aime, à la Nouvelle-Orléans. Texte : Andreas Tzortzis Photos : Balazs Gardi


Nader Mansour et Eddy Ghossein sont les Wanton Bishops.

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C

asquette vissée au sommet du crâne, ­assez largement imbibés, des inconnus ­arpentent le trottoir de Frenchmen Street, qui longe les bars de la Nouvelle-Orléans. Les clopes s’enchaînent, les voix sont fortes, et leur énergie repousse la nuit. Ils passent devant un compatriote, barbu tatoué à fines jambes qui enchaîne les cigarettes de cow-boy et qui se tient devant un groupe de mecs. Nader Mansour, diplômé en finance et leader d’un groupe de blues libanais, enchaîne les blagues en arabe et en anglais tout en gardant un œil sur la troupe qui entre dans un club. À ses côtés, son collègue Eddy Ghossein, coupe de cheveux façonnée au C4 et veste Nehru, qui laisse cette impression bizarre d’avoir été éjecté d’une pochette de 45 Tours des années 60. Les deux forment le groupe Wanton Bishops. Ils ont passé la semaine à se faire botter le cul. « On avait besoin de se faire secouer », reconnaît Mansour. Être le groupe n° 1 de blues à Beyrouth, ville dédiée à la pop fade et à l’électro, n’est pas un exploit en soi. Se revendiquer bluesman sur le sol qui a enfanté le blues est un autre défi. Mansour : « Ils sont tous des musiciens de très haut niveau. Là, c’est les fesses que j’ai bleues. » Coup de chance, c’était le but de ce voyage. Le duo vieux de quatre ans a passé une trentaine d’années à battre au rythme du blues sans jamais s’être approché de la terre native de cette musique dont ils sont amoureux. La route les mènera d’Austin à la Nouvelle-Orléans, jusqu’au labyrinthe du blues qui serpente de Jackson à Clarksdale, Mississippi. La dernière étape sera un studio d’enregistrement à Memphis. 60

Sur la route de Jackson ; rencontre avec Glen David Andrews à la Nouvelle-Orléans, avec vue sur le Mississippi ; en scène à Austin, au SXSW, leur 1er show US (dans le sens des aiguilles d’une montre).

Pas à pas, ils vont donc pouvoir comprendre la genèse de cette musique qui porte en elle les gémissements et les cris de l’esclavage, les riffs des guitares ­larmoyantes, la pulsion primale de la condition humaine. Le blues, donc, qu’ils ont étudié dans les livres, les enregistrements et les cours de musique, dans son élément. Le blues à propos duquel ils savent suffisamment pour enregistrer un album plébiscité par une audience européenne. Le blues qu’en réalité aucun des deux n’a jamais vraiment compris. Les deux compères sont assis sur le banc d’une vieille église, non loin du ­fameux club d.b.a lounge, autorité de ­tutelle du blues sur Frenchmen Street. Sur scène, Glen David Andrews, membre influent de la dynastie musicale de la Nouvelle-Orléans, qui réinterprète ses partitions en mode funk. Son baryton ­enchanteur et ses solos cuivrés de trombone promettent le bonheur aux foules imbibées jusqu’à lundi soir. En second service, il y aura du gospel, sombre et insolent. Mansour souffle tour à tour dans ses trois harmonicas, pour les faire monter en tonalité. Ghossein soupire et les deux s’échappent par la porte de derrière


« TAIS-TOI, FERME LES YEUX

ET JOUE. SI TU TE METS À RÉFLÉCHIR, TU NE SERAS PAS BON » NADER MANSOUR


Dans une église de la Nouvelle-Orléans ; une jam session avec des locaux, au hasard d’un bayou ; assis dans la campagne avec Vasti Jackson, ­rejeton de la cinquième génération de bluesmen et éducateur à Jackson, Mississippi (de haut en bas).

pour aller en griller une. Pour la première fois, ils vont jouer du funk, ce soir, comme ils l’ont dit à Andrews lors d’une pause. « C’est le langage universel ! » proclame le gardien du temple. C’est l’heure, les deux camarades rejoignent la scène. Pas de solo d’harmonica pour le premier morceau : Mansour n’est pas dans la bonne octave. Mauvaise communication... Mais, avec le solo de Ghossein à la guitare 12-bar – la guitare du blues –, les Beyrouth Boyz se lâchent. Mansour pourfend la salle de sa voix sur un standard de Junior Wells, Messin’ With The Kid, qui ­arrache des cris de joie à la foule tandis qu’Andrews se prête au jeu et convole musicalement avec le groupe. Son regard 62

croise celui du saxophoniste, pour échanger un sourire qui dit que tout va bien. Le second titre embarque l’assemblée et, tandis que le funk, le gospel et le blues s’enchevêtrent joyeusement sous les ­acclamations, Andrews lâche : « The ­Bishops Woon-tooon ! » Littéralement : « Les évêques raviolis au porc. » Les musiciens ne relèvent pas. Ils vivent ce qu’ils espéraient depuis des années, à savoir se mêler aux musiciens de la Nouvelle-­ Orléans et s’immerger dans le blues. Pour ­Mansour, cela sonne comme une mise en garde. « Il faut se taire, fermer les yeux et jouer. La musique, ce n’est pas des mathématiques. Si ton cerveau tourne pendant que tu joues, tu passes à côté. »

« J’AIME PARLER DU TRIOMPHE DU BLUES.

C’EST LE SON D’UNE LUTTE, UN ART INSPIRÉ DES DOULEURS DE LA VIE » VASTI JACKSON

THE RED BULLETIN


Ils entament un voyage à la découverte de l’esprit du blues et de ce qu’il porte en lui, les gémissements et les pleurs de l’esclavage, les riffs grinçants des guitares larmoyantes, le pouls primal de la condition humaine.

H

ighway 55. La route qui contourne Lake Pontchartrain traverse des marécages aux arbres tordus, avant d’embrasser un tracé sinueux dans les forêts jusqu’à Jackson. La route est jalonnée de relais routiers et d’églises aux ­façades immaculées. À une église pentecôtiste succède une devanture adventiste. Marketing local. Des maisons brûlées qui n’ont pas été remplacées, même si l’argent des assurances a été empoché, jalonnent les allées résidentielles, comme les boutiques vides – des franchises de take-away qui ne rouvriront jamais plus, de petits commerces usés par la concurrence des hypermarchés. THE RED BULLETIN

C’est dans une ruelle tranquille et bien tenue – l’avenue des Cèdres du Liban – que les copains ont rendez-vous avec ­Vasti Jackson. Ce musicien accompli a fait deux tournées aux États-Unis et aux alentours. À 52 ans, il est une figure éloquente de l’histoire du Blues, auquel il a su apporter ses propres nuances. Les trois ont pris place dans la maison du journaliste Charlie Braxton et discutent de l’évolution de la musique depuis qu’elle s’est expatriée de la Nouvelle-Orléans pour subir les influences du gospel lent et sentencieux du milieu du delta du Mississippi et les flatteuses emphases électrisées du blues de Chicago. « J’aime parler du triomphe du blues, raconte Jackson. C’est le son

d’une lutte et de ses influences, un art dont la forme est inspirée des douleurs de la vie, des soubresauts face à l’oppression. » Bien qu’ils ne l’aient jamais formulé, Mansour et Ghossein ont bien dû se ­demander comment ils allaient être reçus par des personnalités telles qu’Andrews et Jackson. Au fond, ils ne jouent ensemble que depuis peu et les Wanton Bishops ont rencontré un succès que peu de leurs interlocuteurs, bien plus expérimentés, ont pu goûter ces dernières années. Salles combles dans leur pays ; invitations à jouer en Suède, en Turquie et, surtout, au ­fameux SXSW Music Festival d’Austin, Texas. Et, finalement, les voilà ici, dans 63


Le road trip était vital pour les deux Wanton Bishops. Il s’agissait de saisir l’humeur et les sons qui ont créé le blues qu’ils adorent.


l­ ’arrière-cour de la maison de Braxton, à tripoter leurs cordes en compagnie d’un représentant de la cinquième génération de bluesmen, à la recherche de leur groove sur une ancienne 12-bar. À la ­demande de Jackson, Ghossein gratte la ­mélodie en mode mineur d’une vieille chanson du Moyen-Orient. Aussitôt, ­Jackson s’en empare et détourne les demi-tons de cette chanson arabe. Réinterpréter une mélodie du bout du monde et la passer à la moulinette du blues, c’est un peu son dada. C’est aussi une suggestion lancée aux Wanton Bishops à exploiter leur sang en le teintant de bleu. « Ce soir, on est avec Vasti, hier on était avec Glen David », résume Mansour, rassasié par tant de nourritures spirituelles au coucher du soleil. « Ces mecs, et ce qu’ils représentent dans la musique, c’est encore inaccessible pour nous. Il faut rester honnête, on essaie de jouer. Si les gens aiment ça, déjà, c’est magique. On essaie de progresser jour après jour, mais on n’a pas la prétention de vouloir représenter quelqu’un, ni quelque endroit mythique de la planète. » Cette impression résulte sans doute du fait qu’ils ne sont pas issus du pays où est née la musique qu’ils aiment. Les années de guerre qu’a connues Beyrouth ont poussé à leur paroxysme les réflexes sécuritaires, et développé une aversion du risque. Les fils et filles de la middle-class étudient le droit, la finance et la médecine. Sitôt qu’ils peuvent prétendre à un visa, les enfants de ce pays s’envolent pour l’Europe et les États-Unis à la ­recherche de lieux sécurisants pour les études et le travail. Bien qu’il ne s’agisse que d’un bout de papier, son diplôme en finance française rassure la mère de ­Mansour, bien consciente cependant que son fils vit pour la musique. « La mère de Mansour pense exactement comme la mienne, raconte Ghossein, tout frais trentenaire. Elles ont vu comment des vies normales pouvaient basculer dans l’horreur avec la guerre. Pour elles, avoir un bon diplôme, c’est avoir un passeport. » « Elles ne sont pas fans de l’incertitude, poursuit Mansour, 31 ans. Et la vie d’un artiste est faite d’incertitude. »

C

’est pourtant le choix qu’ils ont fait en toute indépendance. Ghossein, jeune guitariste, a croisé un bluesman qui jouait les yeux fermés, la tête dodelinant au fil du tempo. Il a voulu faire ­pareil. Mansour a débuté plus tard, à ­Paris, en s’achetant un harmonica alors qu’il venait tout juste d’entendre Road House Blues, un titre des Doors. À son ­retour à Beyrouth, Mansour a commencé THE RED BULLETIN

Leur premier album, et la vidéo qui a créé le buzz, Sleep With The Lights On, ont construit leur communauté de fans à travers l’Europe entière.

« MA MÈRE N’EST PAS FAN DE L’INCERTITUDE.

ET LA VIE D’UN ARTISTE EN EST FAITE » NADER MANSOUR

à accueillir des jam sessions au Bar Louie, désormais fermé. C’est là qu’il s’est lié d’amitié avec Ghossein et son frère. Trois ans et 11 000 kilomètres plus loin, les deux ont pris place dans le restaurant de préféré de Jackson – on y joue de la soul – et parlent de ce qui les obsède dans le blues. « Ce n’est pas une musique prétentieuse, dit Ghossein. C’est un champ limité, et c’est dans ce champ qu’il faut ­apprendre à s’exprimer pleinement. » Ce soir, ils sont en concert au CrossRoads Bar & Lounge. Avant le set, Mansour arpente la salle, un peu nerveux : il n’y a qu’une poignée de badauds autour du bar. La mainmise du hip-hop sur la jeunesse a même éteint le blues ici, sur ses terres. Ghossein et Mansour finissent par s’accaparer la scène, avec deux accompagnateurs, plantant le décor d’une complainte de 12-bar. Aussitôt, des hochements de tête approbateurs les encouragent. Mansour s’enhardit, envahit l’espace de quelques solos et pose au micro : « Nous sommes les Wanton Bishops, de Beyrouth, Liban. On espère que vous allez ­aimer. Si

ce n’est pas le cas, on vous envoie Vasti Jackson, qui viendra vous calmer ! » Chemise brodée et Fedora rouge sur le crâne, le voici justement qui entreprend de rejoindre la scène en faisant le tour des tables, guitare en main, administrant à la salle de prodigieux solos. Une table ­répond plus fortement que les autres. Y sont assis des blancs, parmi lesquels le batteur d’un ancien groupe de Chicago et un ­sénateur du Mississippi passablement éméché. Les Wanton Bishops ne se laissent pas distraire, surtout pas Mansour qui envoie du gros avec son harmonica. Ghossein, qui déteste pourtant ça, envoie à son tour un solo, à la demande de Jackson. La salle n’est pas comble comme le trio l’aurait espéré mais, qu’importe, ce soir, il donnera tout pour les présents, parmi ­lesquels le promoteur du concert, ravi. Le lendemain, les compères suivent la deux voies qui, à travers les vieux champs de coton du Mississippi, les fait atterrir à Clarksdale, la ville où John Lee Hooker et Muddy Waters ont tout appris. Sur les chemins de terre aux ornières profondes, conséquences des pluies de ces derniers jours, traversant cette boue du fleuve dont Ray Charles a chanté les louanges, Mansour raconte combien ce voyage les a changés. « On est légitime à parler d’une voie de chemin de fer, maintenant. Si j’écris une chanson qui parle de la route qui va de la Nouvelle-Orléans au Mississippi, je saurai de quoi je parle. Je suis plus qu’un simple compositeur libanais qui essaie de se faire un nom sur une chanson, vous voyez ? J’étais sur la route, je sais à quoi elle ressemble. » thewantonbishops.com

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TAKE 5 UN EXPLOIT CINQ PHOTOS

PHOTOS : FABIO PIVA/RED BULL CONTENT POOL TEXTE : WOOKIE WILLIAMS

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ANTICIPER

« La première fois que j’ai vu les photos ces montagnes russes, j’ai eu très peur pour ma moto, s’exclame ­Julien ­Dupont, le rider de moto trial freestyle français. Je ne savais pas si elle aurait assez de puissance pour monter. » En découvrant la Feria de Chapultepec de Mexico, il comprend que le défi ne sera pas aisé à relever. « C’était beaucoup plus ­impressionnant que sur les photos. »

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2

LE DÉFI

« Quand Red Bull Mexique m’a contacté avec l’idée insensée de rouler sur une montagne russe, j’ai tout de suite pensé que c’était de la folie pure. C’est l’un des projets d’action les plus dingues qui m’ait été proposé. » Le Millenium Bridge de Londres, auquel Julien s’est ­mesuré, était moins ­angoissant. « Ici, c’est différent, il faut rester au ­milieu, c’est immense, on sent la hauteur. La concentration est au maximum. »


3

LE GRAND MOMENT

« Le matin, j’ai pensé que je n’allais pas y arriver, se remémore Julien. Je n’aime pas beaucoup la hauteur, ce n’est pas mon élément. Je me sens mieux sur le sol, mais ça fait partie de mon travail. » La première descente était cruciale pour relever le défi. « Il faut mettre le cerveau en stand-by, se concentrer sur la roue avant, et c’est tout. Je me dis que je peux le faire. Comme je n’ai pas la possibilité de tester la piste, je n’ai qu’une seule chance. Je m’applique, ou je rentre à la maison. »

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4

SE PRENDRE AU JEU

L’inclinaison des montées et des descentes était terrible. L’angoisse dominée, c’est devenu une promenade de santé. « Avec mon expérience, je peux mesurer le danger. J’essaie de faire tout parfaitement, car les espaces sont très réduits. Toute erreur peut être fatale à cette hauteur. Je vais lentement quand il le faut, et vite le reste du temps. » Où s’arrête la peur et où commence le plaisir ? « Après le premier passage, ça a marché, c’est devenu génial. Au second, je me suis bien amusé. »

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LA PASSION

« Mon activité devient difficile en cas de blessure, mais quand je pense qu’il y a très peu de gens qui peuvent vivre de leur passion, ça me motive pour ­supporter la douleur et continuer. J’ai fait des acrobaties dans 28 pays différents. Je veux faire quelque chose dans tous les pays du monde, mais il me faudra peut-être plus d’une vie pour y parvenir. » Son porte-bonheur ? « Une pierre ­précieuse que je garde dans ma poche, un caillou rose, la pierre de l’amour. On a toujours besoin d’amour. » Retrouvez la vidéo de Julien Dupont sur : youtube.com/redbull

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Quoi de neuf en mars ?

ACTION   ! C O N S E I L S   D E   P R O   /   M AT O S   /   V O YA G E S   /   C L U B   /   M U S I Q U E   /   J E U X   V I D ÉO   /   N I G H T L I F E

Ça tourne ! POUR HANNES ARCH, STAR DU RED BULL AIR RACE, VOLTIGE RIME AVEC UN CORPS AFFÛTÉ.

JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL

CONSEILS DE PRO, page 76

THE RED BULLETIN

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ACTION !

VOYAGES

OH M AYA LE BON TEMPS AU YUCATAN, C’EST AUSSI…

VOLER Grâce au flyboard avec votre tête au-dessus des eaux cristallines de la superbe péninsule du Yucatan. flyboard mexico.com.mx

Profondément   P LONGÉE SOUTERRAINE  AU YUCATAN, AU MEXIQUE, PÉNÉTREZ DANS UN MONDE SOUS-MARIN INSOLITE ET VIVEZ UNE AVENTURE UNIQUE, BIEN PRÉPARÉS.

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CONSEIL L’ESPRIT DOMINE LA MATIÈRE « La plongée souterraine, c’est 90 % de mental, précise la monitrice Natalie Gibb. Si un plongeur se déconcentre ou est gagné par l’émotion, il se met en danger. Un contrôle soigneux de son matériel et l’étude de son plan de plongée instaure la sérénité, et constitue une bonne préparation mentale. Et ne pas oublier que tout plongeur peut ­demander à tout moment l’interruption de la plongée. »

L’exploration, jusqu’à 40 m de profondeur.

Faire le plein

« La plongée souterraine est physiquement et mentalement éprouvante, insiste Gibb. Un petit déjeuner copieux et sain fournira l’énergie nécessaire pour rester vigilant ­durant la plongée. »

ROULER Cheveux au vent, sur l’autoroute ­côtière menant à Playa del Carmen en Ferrari F430 ou en Lamborghini Gallardo. exoticrides cancun.com

SURFER Grâce aux vents ­réguliers sur les eaux de la Riviera Maya. Un site paradisiaque pour les kitesurfeurs et les amoureux des sports aquatiques. oceanprokite.com

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GETTY IMAGES, JEFF LINDSAY, FOTOLIA(2)

Peu d’endroits sur Terre sont aussi hostiles à l’homme que les grottes sous-marines. Les dangers y sont ­omniprésents, et les sensations uniques. Les cours d’eau souterrains de la Riviera Maya, sous la jungle côtière de la péninsule de Yucatán au Mexique, comptent parmi les plus éprouvants et les plus beaux qui soient. Trois vastes systèmes de grottes les composent. L’un d’entre eux, le Ox Bel Ha, est la plus grande caverne souterraine au monde, avec ses 180 km de galeries interminables ­et sinueuses à explorer. « La plongée souterraine vous emmène dans des lieux où peu de gens sont allés, et qu’aucun autre type de plongée ne permet », annonce Natalie Gibb, monitrice chez Diablo Divers, centre de plongée posé sur la Riviera Maya. Les plongeurs-spéléologues s’aventurent là où la lumière du jour ne peut pas ­pénétrer, dans les entrailles de la caverne. Au cœur des ténèbres, la présence d’un moniteur expérimenté ne supprime pas le danger : hypothermie, perte de son binôme, manque d’air ou panne de lumière. « C’est un sport extrême où les risques guette toujours, selon Gibb, mais une bonne formation et le respect des règles permettent de les réduire considérablement. » Pour Jeremy Bruns, formé au centre Diablo Divers, Exploration guidée ­« ce type de plongée diffère à partir de 110 dollars. des autres. L’expérience est Certification de plongée grisante. Tous les sens sont de niveau 1 exigée excités, on se sent encore (PADI ou équivalent). diablodivers.com plus vivant. »

L’heure de la plongée a sonné : un autre monde sous le Mexique.


ACTION !

MATOS

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SPECIALIZED P3 UN PETIT CALIBRE POUR UN GRAND SUÉDOIS Martin S ­ öderström, 24 ans, partici­pera au Vienna Air King en Autriche, les 11 et 12 avril prochains.

Bien cadré MASON MASHON/RED BULL CONTENT POOL, FOTOLIA(2)

MTB DIRTJUMPING  LE SUÉDOIS MARTIN SÖDERSTRÖM, GÉANT DU VTT FREERIDE, PRÉSENTE SON OUTIL DE TRAVAIL.

TOUJOURS AV E C L U I MARTIN SÖDERSTRÖM A TROIS COMPAGNONS DE VOYAGE

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« Souvent, on me demande pourquoi j’utilise un vélo si petit, confie Martin Söderström, 2e du Freeride MTB World Tour 2013. Ce n’est qu’une impression : je fais presque deux mètres mais mon vélo de dirt jump a un cadre de taille standard. Ça me convient parfaitement, d’autant qu’il est très léger avec 10,5 kg. Des experts du dirt considèrent cette légèreté comme un inconvénient au moment des grands sauts mais ça permet une meilleure maniabilité dans les airs. » martin-soderstrom.com

DES BALLES DE TENNIS « Elles sont mon physiothérapeute à moi. Un exemple : pour soulager ma colonne vertébrale, je m’allonge, deux balles de tennis placées sous mon dos puis lentement, j’avance et je recule. Le bienfait est immédiat. »

CASQUE POC

1 DURABLE Les jantes à double paroi, hyper solides, sont en aluminium. Quant aux rayons, inoxydables, ils ne pèsent que 14 grammes.

les standards sont de 100 mm.

2 ROBUSTE Léger et robuste, le cadre est en alu premium. Je n’en ai encore cassé aucun. 3 ADAPTÉE En raison de ma grande taille (1,95 m), j’utilise une fourche à ressort plus haute, de 120 mm, alors que

CRANE PURE

« En freestyle, les chutes sont inévitables. Autant dire que mon casque m’a sauvé la vie plusieurs fois. Je l’ai personnalisé, avec un design bien à moi représentant mon vieux teckel. »

4 COMPACTE Comme sur un BMX, la transmission est compacte, simple, légère et robuste. Bref, idéale pour tous les tricks. 5 MANIABLE Avec seulement 385 mm, la base est ultra courte, avec un centre de gravité plus bas pour davantage de contrôle dans les airs.

JEANS SKINNY STRETCH « Sans doute la meilleure invention depuis la roue ! Très cool et à toute épreuve, je l’emporte partout : en voyage, sur mon vélo, ou quand je sors le soir. »

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ACTION !

CONSEILS DE PRO 350 km/h et 10 G au-dessus du champ de courses d’Ascot.

Hannes Arch, 47 ans, a remporté neuf éditions du Red Bull Air Race.

Plan de vol

Le championnat de la Red Bull Air Race 2015 ­débute à Abu Dhabi les 13 et 14 février. hannesarch.com  redbullairrace.com

G A R D ER L' ÉQ U I L I B R E « Nos avions effectuent en une seconde une rotation allant jusqu’à 600 °, on en perd le sens de l’horizon, explique Arch. Cet exercice simule la rotation et renforce l’équilibre. »

EN LIGN E DE M I RE LE RITUEL DE HANNES ARCH « La musique et les images tiennent une place importante dans ma préparation. Avant chaque compétition, j’écoute le morceau Sagte der Bär de Paul Kalkbrenner. Cela me met dans des conditions optimales de concentration, pour la minute que dure la course. »

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« Je fixe une image devant moi, j’exécute un saut avec une rotation à 360 °, aussi rapide que possible. Une fois retombé, j’essaie immédiatement de fixer l’image à nouveau. »

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SAMO VIDIC/RED BULL CONTENT POOL, JÖRG MITTER/RED BULL CONTENT POOL

« La durée de préparation pour une course de la Red Bull Air Race est très limitée, précise le pilote autrichien Hannes Arch. L’entraînement avec pylônes n’est possible que les jours précédents la course et se ­limite à deux séances de cinq minutes par pilote. Pour s’entraîner, les shows aériens deviennent la meilleure alternative. La précision de pilotage requise en compétition ne peut s’acquérir qu’en vol. Ainsi, trois à quatre fois par un an, j’intègre un escadrille d’acrobaties aériennes. » Pour maintenir une bonne condition physique, le vice-champion du monde 2014 pratique notamment l’escalade. « L’entraînement à la force g exige de voler. L’essentiel pour un pilote est l’endurance. Tout en maintenant ma forme, le vélo, le parapente et la randonnée en raquettes au grand air m’aident à avoir la tête claire, pour ­l’exécution rapide des manœuvres en vol. »

HERI IRAWAN

RED BULL AIR RACE  CONCENTRATION ET ENDURANCE SONT LES ALLIÉS DU PILOTE ET VOLTIGEUR AUTRICHIEN HANNES ARCH.


ACTION !

JEUX VIDÉO

B LOC K BUSTERS TROIS POINTURES, BIENTÔT DANS LE COMMERCE

BATMAN ARKHAM KNIGHT e

Le 4 opus de la ­série Arkham marque le retour à Gotham de l’Épouvantail, l­ eader d’une r­ edoutable équipe de méchants, ­décidés à capturer Batman. En juin.

Shoot’em up : vous ­défendez Londres avec des armes baroques.

London Calling

I N STI N CT B ELLI Q U EUX BAGARRES EN VUE

T HE ORDER – 1886  DANS UNE CAPITALE ANGLAISE DÉCHIRÉE PAR LA RÉBELLION, ET PAR DES MONSTRES SURNATURELS ET MEURTRIERS, VOUS ÊTES LE DERNIER ESPOIR DE L’HUMANITÉ. Imaginez une version d’Assassin’s Creed bourrée d’action, dans un univers pas si éloigné de celui de l’excellente série télévisée Penny Dreadful, et vous obtenez The Order: 1886. Dans un univers parallèle au Londres made in XIXe siècle, vous êtes Galahad, un membre de l’ancien ordre des chevaliers, l’Ordre. Vous affrontez deux ennemis : les rebelles ­londoniens dressés contre les méthodes policières de l’Ordre, et des créatures hideuses et bâtardes, à moitié ­humaine, qui ont décidé d’éreinter l’humanité. Dans le scénario du jeu, on assiste à un déploiement des trains et des dirigeables la capitale anglaise bien plus vite que dans la réalité de la révolution industrielle. Les développeurs du jeu – dont un grand nombre a travaillé sur God of War – sont allés fouiner dans les entrailles de l’histoire pour concevoir les armes et les gadgets décalés du jeu, qu’ils ont surnommés « les AK47 de l’ère ­v ictorienne ». L’utilisation de toute cette technologie fantastique renforce l’ambiance glauque de ce jeu très convaincant, servi aussi par la parfaite restitution du persistant fog londonien, le brouillard si caractéristique de la capitale britannique. On évolue dans une ville ancienne et sale, et on le ressent. Ce jeu est à la fois familier Disponible en exclusivité et différent. Positivement différent. sur PlayStation 4.

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theordergame.com

LA LÉGENDE DE ZELDA

Homefront – The Revolution Homefront: The Revolution Les États-Unis s’élèvent pour combattre ­l’armée coréenne réunifiée qui occupe le territoire. ­Prochainement sur Mac, Linux et consoles.

Le premier jeu de la série Zelda en images haute définition arrive sur le marché de la Wii U. Ce jeu open-world d’aventure est plus qu’attendu.

RISE OF THE TOMB RAIDER Bladestorm Bladestorm: The Hundred Years War Sur PS4 et Xbox One, ce jeu de combat en temps réel emmène sur les fronts de la Guerre de Cent Ans. The Last Express Un jeu d’aventure du type point-and-click en temps réel. Juste avant le déclenchement de la Première guerre mondiale, vous embarquez à bord de l’Orient Express entre Paris et Istanbul. Sur iOS et Android.

Dans cette suite de la série Tomb Raider relancée en 2013, vous incarnez une Lara Croft plus jeune dans une aventure pleine d’action à travers la planète. Sortie prévue en fin d’année.

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ACTION !

MONTRES

LE BON ­T IMING

La « Portugaise Calendrier Annuel » par IWC Schaffhausen

GESTION DE LA DATE : UN ART H ­ ORLOGER DE HAUTE VOLÉE

Du 1er mars au 31 décembre, le guichet-date à trois fenêtres – placé à 12 heures – affiche une date fiable. Une seule mise à jour manuelle est requise durant l’année, au terme du mois de ­février.

PATEK PHILIPPE REFERENZ 5035 Créée par Patek Philippe en 1996, la 5035 est la ­pionnière des montres à ­calendrier annuel.

Subtile mise au point

SAVOIR TRÈS ­TECHNIQUE POUR FRIMER

L

e calendrier mécanique plications ». Les montres-bracelets d’une montre est capable proposant cette fonction sont de gérer l’alternance d’une grande utilité quotidienne, entre les mois à sans que leur prix d’achat 30 et ceux à 31 jours et soit exorbitant. L’invenaffiche ainsi chaque tion du calendrier anjour la bonne date, à nuel est l’œuvre de l’exception toutefois Patek Philippe, en du 1er mars qui né1996. Depuis, cette cessite une mise à subtile mécanique a jour manuelle. été adoptée et perDans le milieu de sonnalisée par de l’horlogerie, le calennombreux fabricants ­horlogers. Après des drier annuel compte CARTIER ROTONDE débuts euphoriques, parmi les « petites ­CALENDRIER ANNUEL complications » d’utililes « petites complica­ Un calendrier annuel sation. Le calendrier tions » marquent le ­disposé sur le pourtour perpétuel fait lui parpas ces dernières andu cadran : date, nées. L’année 2015 tie des « grandes comjour et mois. 78

sonne leur grand retour. L’élégante et toute nouvelle Portugaise Calendrier Annuel d’IWC, récemment présentée en première mondiale au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) à Genève en est un exemple parmi d’autres. Fabriqué par IWC à Schaffhausen en Suisse, le moteur de la « Portugaise » embarque un calibre automatique avec une réserve de marche de sept jours, le tout logé dans un boîtier de 44,2 mm typique de la gamme « Portugaise ». Un tel diamètre de boîtier et de mécanisme permet de loger un guichet pour le mois, la date et le jour d’une taille confortable et d’une lisibilité optimale.

MONTBLANC CALENDRIER PERPÉTUEL Ce modèle intègre, à 12 heures, le ­cycle des années bissextiles.

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ALEXANDER LINZ

C ALENDRIER ANNUEL  LA MÉCANIQUE HORLOGÈRE ÉGRÈNE LA QUASI-TOTALITÉ DES DATES DE L’ANNÉE.

Le calendrier ­perpétuel fait partie des « grandes complications » de l’horlogerie. Il élimine l’intervention manuelle, du moins pour une centaine d’années. Après quoi une mise à jour ­manuelle s’impose, fin février.


LA TOUCHE CARTIER

La reine des complications

DERRIÈRE LA MÉCANIQUE SOPHISTIQUÉE DE LA MARQUE DE LUXE SE CACHE LE GÉNIE D’UNE FEMME. Thomas Wanka : à 9 ans, le rédacteur en chef de UhrenMagazin réparait sa montre avec… une fourchette !

L’enthousiasme de Carole Forestier-Kasapi, responsable Création Mouvements chez Cartier, est contagieux. Honorée par ses pairs, la Française est surnommée la « reine des complications ». Sitôt qu’on lui pose une question, ses yeux pétillent. En l’écoutant parler, on se sent transporté dans son atelier de c­ réation chez Cartier, au cœur du Jura suisse, à La Chauxde-Fonds. La ville, située dans le canton de Neuchâtel, figure au Patrimoine de l’humanité pour son activité d’urbanisme horloger. Le secret de la réussite ? « Tout remettre en question sans exception », explique la descendante d’une famille d’horlogers parisiens. Cette remise en question touche même les bijoux qui ont fait la renommée de la maison Cartier. Une réputation que les ­précieuses montres doivent à leurs aiguilles. Celles-ci semblent flotter au-dessus du ­cadran en verre, sans aucun lien avec le mécanisme. Carole Forestier-Kasapi ­reprend le concept des horloges de table en l’adaptant aux montres-bracelets et remet en THE RED BULLETIN

cause les complications, comme le calendrier perpétuel utilisé par la « Rotonde de Cartier – Astro-­ calendaire ». La créatrice française remplace les innombrables leviers et ressorts par un guichet en forme d’amphithéâtre à trois niveaux, avec, au centre, un mécanisme qui assure la fonction « calendrier perpétuel » uniquement à l’aide d’engrenages intégrant les variations du mois de février et des années ­bissextiles. Une conception qui ne laisse rien au hasard. Depuis la création de la division « haute horlogerie » de la maison Cartier, C ­ arole Forestier-Kasapi ­travaille avec une équipe de trente ingénieurs et horlogers, auteure à ce jour d’une trentaine de nouveaux calibres. Le cycle de conception est de cinq années et le planning est déjà complet jusqu’en 2018. Les liens de Carole Forestier-­ Kasapi à Cartier s’apprécient sous deux angles : à la tête de la construction horlogère depuis 2005, Carole Forestier-Kasapi a permis à la marque de passer d’un statut de fabricant de montres-­ bijoux de luxe à celui d’horloger ­reconnu et respecté par tous ses concurrents.

LISTE D’ENVIES

Smart-tech AIR, ESPACE, TERRE... INTELLIGENTES, ELLES SAVENT PRESQUE TOUT FAIRE. Breitling Chronospace Military Mouvement SuperQuartz, thermocompensé avec une précision de +/- 2 secondes sur un mois. Offre entre autres fonctions, l’affichage analogique et digital, un second fuseau horaire, un chronomètre avec temps intermédiaires (au centième de seconde près), de multiples alarmes, date et compte à rebours. breitling.com

Omega Skywalker X-33 Certifiée par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la X-33 est ­munie d’un calibre ­SuperQuartz. Affichage analogique des heures, des minutes et des secondes, chronographe et compte à rebours digitaux, trois fuseaux ­horaires ­différents, trois alarmes ainsi qu’un calendrier perpétuel indiquant le jour, la date, le mois, la semaine et l’année. omegawatches.com

Tissot T-Touch Expert Solar

Carole Forestier-Kasapi, créatrice de montres chez Cartier, et le modèle « ­Rotonde de Cartier Astrocalendaire » : jour, date et mois y sont présentés sur trois ­niveaux concentriques.

En 1999, Tissot sort le premier modèle T-Touch, une smartwatch à commande tactile. Cette ­dernière version ­intègre un panneau solaire dans le cadran, assurant à la T-Touch et ses nombreuses fonctions – dont une boussole – une source d’énergie inépuisable. tissot.ch

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Corps Diplo Matique Texte et photos : Shane McCauley

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De Rome à Kingston, en passant par Philadelphie, Shane McCauley a photographié Diplo, DJ superstar, aux quatre coins du globe. En 2008, Paper Planes de la chanteuse anglaise M.I.A. déboule sur les ondes et propulse son producteur, Wesley Pentz, aka DIPLO, au rang de star. Depuis ce hit, quatre fois Disque de platine aux USA et bijou de la BO du film oscarisé Slumdog Millionaire, DIPLO, ancien prof de soutien à Philadelphie, mixe maintenant pour Snoop Lion, Beyoncé, Chris Brown et Madonna. Les revenus de l’artiste en 2014 : 10 millions de dollars. SHANE MCCAULEY, réalisateur et photographe, a rencontré le DJ-magicien pour la première fois en 2003, lors d’une block-party à Philadelphie. Depuis, il l’accompagne régulièrement. Pour The Red Bulletin, il a sélectionné ses dix clichés préférés .

30.11.2011/ Buenos Aires, Argentine

Set improvisé à Montserrat, un quartier branché de la capitale argentine. Il est 3 heures du matin lorsque Diplo entame son set, un horaire banal dans une ville qui n’attend pas le weekend pour faire la fête.

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N I G H T L I F E

21.01.2014/ Melbourne, Australie

Major Lazer est le projet de dancehall-reggae de Diplo. En plein milieu d’un show au Palace Theatre, les 1 500 spectateurs sont conviés à brandir leurs smartphones à son signal, simultanément. Un océan de lumières qui fait désormais partie du show.

19.02.2012/ Kingston, Jamaïque

Sur Sugarman’s Beach, un couple s’adonne au daggering, très sexuel, qu’on danse sur la musique dancehall que Diplo aime tant.

05.08.2012/ Brooklyn, New York City, USA

Ce soir-là, Major Lazer aurait dû mixer outdoor, mais le mauvais temps a rapatrié les fêtards au Williamsburg Music Hall pour une fête improvisée. MC Walshy Fire a fait corps avec la foule.

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01.05.2012/ Manhattan, New York City, USA

Les MikeQ’s Vogue Night Tuesdays du Escuelita Club sont une institution des ­danceparties locales et l’un des QG de Diplo. Photo prise au petit matin, lors des 30 minutes de Dance Off, pendant lesquelles un jury récompense les meilleurs moves.

« LE DAGGERING, EN VOGUE EN JAMAÏQUE LORS DES BEACH PARTIES, SIMULE L’ACTE SEXUEL »

24.02.2011/ Port of Spain, Trinité-et-Tobago

Diplo et Jillionaire, son acolyte de Major Lazer. Local de l’île, ce dernier connaît tous les bons spots. On l’appelle « le président de Trinité ».

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N I G H T L I F E

20.01.2013/ Philadelphie, USA

Lors d’une fameuse soirée Trap Hawk Down. Concept : 4 villes, 4 sets en une soirée, et un ­hélicoptère pour rejoindre Baltimore, ­Philadelphie, Atlantic City et enfin New York.

20.04.2011/ Madrid, Espagne

Mix avec les Zombies Kids, rois des nuits espagnoles. Leurs ­soirées Zombie Club envahissent la Sala Heineken tous les ­mercredis. Que fait Diplo sur les platines ? Son show.

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03.06.2009/ Rome, Italie

Photo prise lors de la tournée en Italie avec le duo italien de DJ’s Crookers, alors qu’il mixait à l’Atlantico Club. Rome est l’une des rares villes que Diplo ait visitée de jour. En général, après son set, il retourne sur son ordi pour composer de nouveaux titres.

« Comme si c’était leur dernière fête »

04.08.2012/ Philadelphie, USA

Une block-party en open air, avec 8 000 personnes et une ambiance de kermesse pour fêtards babyloniens, surtout quand Diplo assure la musique. Deux d’entre eux, accrochés à un poteau, se font rappeler à l’ordre par un agent de sécurité.

the red bulletin : Comment devient-­on le photographe attitré d’un DJ star ? shane mccauley : Ma première rencontre avec Wesley date d’il y a onze ans. J’étais venu à Philadelphie faire des ­photos de sa block-party pour un magazine de musique new-yorkais. À l’époque, il portait un pantalon baggy et avait une queue de cheval (rires). On s’est tout de suite bien entendu, comme on est tous les deux mordus de musique. Comment s’illustre cette passion ? « Wes » s’intéresse à toute forme de culture musicale locale. Par exemple, quand il est en Inde pour donner un concert, il va passer des heures sur les marchés aux puces à la recherche de vieux disques de Bollywood, qui pourraient lui fournir un son intéressant. Voilà maintenant onze ans que vous ­accompagnez Diplo sur tous les continents. Dans quel pays la vie nocturne vous a-t-elle le plus impressionné ? À Tel-Aviv, on se lâche vraiment. Malgré une situation politique extrêmement ­tendue, les jeunes y font la fête comme si c’était la dernière de leur vie. Y a-t-il des pays où être photographe de nuit peut être dangereux ? À Kingston, mieux vaut ne pas sortir clubber sans un guide local. Aux Philippines, nous avons vu dans notre hôtel des chiens détecteurs d’explosifs, et nous avons appris qu’un attentat avait été déjoué dans ce même hôtel, une semaine plus tôt. Quel est le secret de la photographie de soirées ? Une photo ne peut pas rendre compte de la musique, c’est donc l’énergie des clubbeurs que j’essaie de capter avec mon appareil. Shane McCauley, 38 ans, vit à Los Angeles et New York. Ses photos sont sur : shanemccauley.com

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ACTION !

CLUB

GUEULE DE BOIS TROIS RECETTES DE NOS AÏEULS POUR LA CONTRER

INFUSION

de lièvre Cette infusion aux excréments de lièvre était un remède très courant durant la conquête de l’Ouest. Le taux de potassium y est supérieur à celui d’une banane.

Dancefloor, babyfoot et karaoké. Un club complet.

Ici, et là-bas   PARIS  OUVERT À PARIS RÉCEMMENT, EKÖ POURRAIT BIEN ÊTRE LE PREMIER «  C LUB JAPONAIS D’EUROPE ». ET SAURA VOUS FAIRE CHANTER, GRÂCE À SON KARAOKÉ.

EKÖ 14, rue Saint Fiacre 75002 Paris ekoclub.fr

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IL CONNAÎT LA MAISON ADRIEN VILLANOVA, « VIEUX » DJ ET « JEUNE » PRODUCTEUR, VOUS ­PRÉSENTE LE CLUB EKÖ.

MODE D’EMPLOI Arriver tôt pour profiter d’un bon Shoga Umeshu au bar à cocktail. Et apprivoiser la piste de danse, en contrebas, dotée d’un très joli soundsystem VOID. CÔTÉ PLATINES J’y ai joué à deux reprises avec mes deux projets. À chaque fois, j’ai adoré commencer disco et voir la piste se remplir immédiatement. Ensuite, une petite fessée plus électronique. L’HYMNE Moodymann, I Got Werk, je garde un excellent souvenir du club sous ce track.

POUMON

de mouton Dans la Grèce ­antique, poumon de mouton et œufs de chouette étaient recommandés. Un bandage de tête avec des feuilles de choux serait une autre solution efficace.

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ALBAN GENDROT(4), FOTOLIA(3)

Les organisateurs des soirées Die Nacht, spécialistes des grosses fêtes dans les endroits les plus improbables (aéroport, carrières de craie), évoluent désormais sous la bannière Blank et ont décidé de « sédentariser leur folie » dans un lieu parisien ouvert fin 2014. « Ekō est un club, un bar à cocktail et un boudoir japonais », explique Jeremie Feinblatt, à l’origine de ce lieu doté d’un grand bar lounge et d’un dancefloor caché, honorant les ambiances nippones. « L’inspiration se retrouve tout d’abord dans la salle principale, avec des projections vidéos du Tokyo urbain sur tous les écrans. Le bar propose aussi de l’alcool japonais (whisky, saké, cocktails à base de produits japonais). Au sous-sol, un karaoké rappelle les folles nuits de Shibuya. » Le Japon nocturne à Paris, donc, ambiancé par des DJ’s house, disco et garage internationaux. Mélange des genres, et des gens, garanti !

RÔTI

d’oiseau Dans la Rome ­antique, Pline l’Ancien recommandait à ses contemporains de manger un canari rôti et de se bander le front avec des organes génitaux de renard.


ACTION !

MUSIQUE

À NOS ICÔNES La carrière de Charli XCX a commencé en 2012 avec I Love It, un tube écrit sur mesure pour les Suédoises d’Icona Pop, suivi de la sortie de son premier album True Romance. Sorti l’été dernier, le tube Boom Clap la consacre en tant que chanteuse : plus d’un million d’exemplaires vendus aux States. La recette tubesque de cette jeune artiste prodige ? Un mélange de punk et d’électro-pop sur des textes culottés d’une juvénile exubérance. ­D’ailleurs, le producteur Giorgio Moroder, mythe pionnier du ­disco, l’a c­ hoisie pour l’album de son ­come-back. La belle Anglaise dévoile cinq titres qui l’ont inspirée au moment de la composition de Sucker, son nouvel album.

Charlotte Aitchison, aka Charli XCX, chanteuse et ­songwriter ­anglaise de 22 ans.

« La révélation Britney Spears, à 7 ans »  PLAYLIST  L’UNIVERS MUSICAL DE CHARLI XCX, EST FAIT DE ROBOTS, MARTIENS ET FANTÔMES.

1 Britney Spears

2 Weezer

3 The Flying Lizards

« J’avais sept ans quand j’ai vu ce vidéoclip de Britney spears pour la première fois, et ça fut une révélation. Sa tenue, sa façon de chanter, la chanson en elle-même… Je voulais tout faire comme elle ! C’est là que j’ai décidé de devenir chanteuse. Quand j’ai découvert les Spice Girls un peu plus tard, il n’y avait plus aucun doute possible. »

« Tout s’accorde magnifiquement dans cette chanson : le texte loufoque scandé façon rap, les guitares rock et le rythme saccadé addictif. Sans oublier le clip, tourné dans le manoir du fondateur de Playboy. Je suis très fière de mon duo avec Rivers Cuomo, le chanteur du groupe. Hanging Around p ­ ossède cette même nonchalance. »

« Money (That’s What I Want) est un classique dans ma playlist d ­ epuis des a­ nnées. Ces allumés de Flying Lizards ont revisité un morceau motown de 1959 de Barrett Strong pour en faire un ovni électro, à la fois vintage et futuriste. Comme si des robots jouaient du rock n’roll. C’est ce son que j’ai voulu pour mon album. »

4 Sophie

5 Dizzee Rascal

... Baby One More Time

Hard

WARNER MUSIC, UNIVERSAL MUSIC, FABIEN, SONY MUSIC

charlixcxmusic.com

« C’est l’un des compositeurs les plus passionnants du moment. Sa musique ­visionnaire fait penser à de la pop pour extraterrestres, surtout ce titre. La blague, c’est que personne ne sait vraiment qui se cache derrière ce pseudo. Le gars ne se fait ni photographier, ni interviewer. Un concept très intéressant ! J’adorerais bosser avec lui. »

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Beverly Hills

I Luv U

« Un classique du rap anglais sorti il y a douze ans et qui n’a pas pris une ride. En 2003, j’étais totalement fan de son premier album, Boy In Da Corner, puis je l’ai un peu oublié. Jusqu’à ce que je le réécoute par hasard dans notre bus de tournée, et que je redécouvre ce rap ­génial, rugueux et ­accéléré, tout en i­ ntelligence.  »

TROIS DOCUS POUR SE SOUVENIR DE L’IDOLE DU GRUNGE, DE LA DÉESSE DU JAZZ ET DU STYLE HIP-HOP.

MONTAGE OF HECK Premier film ­documentaire ­autorisé par la famille de Kurt ­Cobain depuis son décès en 1994. Avec des sessions live inédites et des vidéos privées.

Money

FRESH DRESSED Des sneakers ­Adidas au jogging en cuir de Kanye West, ce documentaire produit par Nas revient avec humour sur la mode hip-hop de ces trente dernières années.

M OTEU R   ! LE GADGET DU MOIS

GOPRO HERO 4 BLACK (MUSIC) Au bout de presque quinze ans d’existence, et après les sportifs, la caméra GoPro séduit les fans de musique. Prise de son, mode immersif et nocturne : la nouvelle Hero4 édition musique filme les sessions en studio et les concerts… comme une pro ! gopro.com

WHAT HAPPENED MISS SIMONE? La fille de Nina ­ imone a ouvert S à la réalisatrice Liz Garbus des ­archives audio et vidéo inédites de cette chanteuse afro-américaine unique.

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T H E R ED B U L L E T I N

ACTION MAN HEXO+ ISPO BRANDNEW WINNER* ACCESSORIES SES ATOUTS Équipé d’une caméra GoPro, un drone qui utilise les coordonnées GPS de votre smartphone pour vous suivre et vous filmer en toute autonomie. SA PLACE Dans les airs, au-dessus des parks les plus dingues et des pistes les plus raides. SON UTILISATEUR Vététiste, skieur, surfeur, pilote ou snowboarder, comme Xavier de Le Rue qui a soutenu ce projet d’une start-up grenobloise .

SPORT, OUTDOOR, TECHNIQUE : VOUS ÊTES DU GENRE ACTIF ? UNE FOULE D’INNOVATIONS VOUS ATTEND CETTE SAISON. LES PLUS VISIONNAIRES ONT BRILLÉ AUX ISPO BRANDNEW AWARDS*. * Les ISPO BRANDNEW Awards, concours international pour les start-ups dans le domaine du sport-business, se déroulent chaque année lors du salon d’articles de sport du même nom qui se tient à Munich. Un jury de spécialistes désigne huit vainqueurs dans chaque catégorie, ainsi qu’un vainqueur toutes catégories confondues. brandnew.ispo.com


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SAMSUNG GEAR VR SES ATOUTS Ce casque sans fil de réalité virtuelle élargit le champ de ­vision à 96 °. On a l’impression de regarder le plus grand écran de cinéma du monde. SA PLACE Aux yeux d’un utilisateur d’un smartphone Samsung. SON UTILISATEUR Ceux qui aiment se plonger dans l’ambiance d’un film ou d’un jeu.

ADIDAS T YCANE PRO OUTDOOR

ONOO ISPO BRANDNEW WINNER* OVERALL WINNER SES ATOUTS Un look élégant et urbain allié à la fonctionnalité d’une veste de sport, pour un modèle coupevent respirant et imperméable. SA PLACE Dans les villes à la météo capricieuse (d’ailleurs, cette veste a été créée à Munich). SON UTILISATEUR L’homme qui aime la discrétion au quotidien.

VANS SK8-HI SES ATOUTS Un style massif, inspiré d’un ­modèle historique de Vans. SA PLACE En théorie, sur un skate. Dans la pratique, plutôt en boîte ou dans la rue, tout simplement. SON UTILISATEUR Skateur, branché, DJ, artiste.

Un design enveloppant pour une protection optimale même dans des conditions difficiles, sans oublier la qualité légendaire des verres adidas.

JAWBONE ER A Un casque petit et léger qui isole les bruits de fond. Confortable à l’oreille et très bonne qualité sonore.

CASIO PRO TREK MOUNT TASMAN Une montre radio-pilotée avec capteurs solaires, altimètre, baromètre, thermomètre, compas et enregistreur de données.

POL AR LOOP Un bracelet d’activités avec toutes les fonctions classiques. Qui permet aussi d’enregistrer des données pendant une séance de natation.

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BEATS PILL

BRAGI THE DASH

SES ATOUTS Puissance et qualité acoustique dans un écrin stylé. Un produit léger, mobile et entièrement sans fil. SA PLACE Partout où la communauté a envie d’écouter la musique en route. SON UTILISATEUR Celui qui accorde au moins autant d’importance à la qualité de la musique qu’à un design réussi.

ISPO BRANDNEW WINNER* DIGITAL SES ATOUTS Les tout premiers écouteurs intra-auriculaires sans fil qui font aussi office de traqueur d’activité. LEUR PLACE Dans les oreilles du sportif qui veut avoir, pendant son entraînement, des données sur sa vitesse, son nombre de pas, la distance parcourue et son pouls. POUR QUI ? Tous ceux qui veulent être en immersion totale dans leurs activités sportives.

OAKLEY AIRWAVE 1,5 SNOW Un masque innovant, connecté à votre iPhone. Avec GPS, wifi et bluetooth. La taille de l’affichage correspond à celle d’un moniteur 14 pouces.

SP GADGETS POV LIGHT Lampe à LED étanche et polyvalente d’une puissance maximale de 300 lumens, avec système de fixation pour GoPro intégrée. Plusieurs modes d’éclairage.

MODELL A SUUNTO EON STEEL SES ATOUTS La plongée n’a jamais été aussi facile avec cet accessoire intuitif, dont l’écran lumineux affiche seulement les infos dont vous avez besoin. SA PLACE Au bras droit, à 30 mètres de profondeur. SON UTILISATEUR Le plongeur qui, selon ses besoins, optera pour un affichage classique ou graphique.

Du fährst mit deiner Reise-Enduro über­ wiegend auf der Straße und machst Abstecher auf unbefestigte Piste blindtext blind aus.

GO PRO HERO 4 La toute dernière version de cette caméra pionnière. Disponible en édition Surf et Music.


THE RED BULLETIN ACTION MAN ODLO SPIRIT Une veste de ski en gore-tex, fine et légère, à la protection optimale contre le vent et le froid. Fonctionnalités bien pensées.

ZEHUS BIKE+

KRAFT & ULRICH HARPER ISPO BRANDNEW WINNER* STYLE SES ATOUTS Le vélo et le skate qui traînent dans l’appart, c’est de l’histoire ancienne. SA PLACE Idéalement, près du vestiaire : entièrement modulable, le Harper est proposé avec de nombreux accessoires et peut aussi servir d’atelier, de vestiaire de sport ou d’étagère. SON UTILISATEUR Le sportif et l’amateur d’objets design.

ISPO BRANDNEW WINNER* WHEELER Votre vélo est transformé en un véritable e-bike. Ce moyeu recharge ses batteries dans la descente, sans câble supplémentaire, contrôle bluetooth.

ORTOVOX ROCK’N WOOL OVER ALL Une combinaison de freeride haute en couleurs, 100 % laine de Tasmanie. Production limitée à 1 988 exemplaires, numérotés.

HEADIÇAO – BALLS FOR BRASIL ISPO BRANDNEW WINNER* SOCIAL AWARENESS SES ATOUTS Ce projet social fait découvrir un nouveau jeu aux enfants brésiliens défavorisés. SA PLACE Dans les orphelinats du Brésil et les institutions sociales du même genre. SON FONCTIONNEMENT Le Headis se joue comme le tennis de table, mais avec la tête et une balle en caoutchouc spéciale de 100 g et 7 pouces. Le projet Headiçao, mené l’an dernier dans le pays organisateur du Mondial, a ouvert les enfants et les jeunes défavorisés au sport et à la créativité. Dans tout le pays ont fleuri des tables de Headis, fabriquées à partir de bois et de bidons d’eau.

SALOMON SK Y 30 Un sac ultra-polyvalent de 30 litres, confortable pour tous types d’activités : sortie à ski, randonnée ou encore excursion nocturne.

TENTSILE TREE TENT ISPO BRANDNEW WINNER* HARDWARE SUMMER SES ATOUTS Entre la tente et la cabane dans les arbres, idéal pour les sportifs en outdoor. SA PLACE Au sol, comme une tente classique, ou bien suspendue entre deux arbres comme un hamac. SON UTILISATEUR L’aventurier qui pense confort nocturne même en cas d’inondation, de terrain accidenté ou de danger.

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SCHÖFFEL CONOR GTX SES ATOUTS Allie la qualité gore-tex à des fonctionnalités exceptionnelles, une coupe ­optimale et une grande aisance. SA PLACE Sur les pistes de ski. Et aussi en club. SON UTILISATEUR L’amateur de sports d’hiver qui a trop de vestes. Elle les remplace toutes.

JACK WOLFSKIN ACTIVE HOODY Un tee-shirt extensible et respirant en polaire, à porter pour les sports d’hiver. Des passants pour les pouces évitent que la neige ne rentre dans les manches.

SALEWA QUICK SCEW

ANTELOPE

Design à la fois léger (180 g) et ergonomique. Cette broche à glace accroche dans n’importe quelle paroi, avec une seule main.

ISPO BRANDNEW WINNER* SPORTSWEAR SES ATOUTS Il associe des vêtements fonctionnels à une électrostimulation musculaire (EMS). SA PLACE Dehors. Pour la première fois, la stimulation des muscles avec des électrodes est aussi possible en extérieur. SON UTILISATEUR Le coureur ou le vététiste qui souhaite progresser grâce à de multiples stimulations.

ONITSUK A TIGER HAR ANDIA MT Des chaussures de sport montantes qui revisitent le design classique du célèbre fabricant japonais.

ICE ROCK IDOL ISPO BRANDNEW WINNER* HARDWARE WINTER Un piolet haute technologie en provenance de Russie : poignée ­anti-vibration en carbone, tête en acier, aluminium et titane. Poids plume : 188 g.

MAMMUT ONYX Chaussures de rando en gore-tex. Fini les pieds froids ou mouillés grâce au système insulated comfort.

MARMOT SPEED LIGHT SES ATOUTS Technicité, légèreté, robustesse et ­sobriété : un vêtement fonctionnel et minimaliste, avec des détails malins, comme la visière multicouches et la capuche-tempête. SA PLACE En terrain alpin. SON UTILISATEUR Le sportif qui veut ménager le poids de son sac.


ACTION !

ÉVÉNEMENTS

Le ski cross, un ­cousin enneigé du moto cross ? 11-15.03, Megève

Ça va bosser De la neige, des sauts et de la glisse, c’est le teaser des finales des Coupes du monde de bosses et de ski cross à Megève. L’ultime rendez-vous freestyle de la saison, tracé sur le site de la Côte 2000, sacrera les meilleurs mondiaux. Un an après le triplé historique français et la médaille d’or de Jean-Frédéric Chapuis en ski cross aux Jeux olympiques à Sotchi, cette discipline est sortie de son « isolement » médiatique. L’étape de Val Thorens, début janvier, a réveillé les fans. Chapuis, Bovolenta et Midol, médaillés en Russie ou Ophélie David, la n° 1 française, peuvent en témoigner. Les ­différentes étapes de la saison et les Mondiaux à Kreischberg (Autriche) ont depuis établi la hiérarchie. Mais en ski cross comme sur les bosses, rien n’est joué avant d’avoir franchi la ligne d’arrivée… csportsmegeve.com

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14-15.03, Pecquencourt

Le show Pagès Le salon de Pecquencourt (Nord) est l’événement moto du début d’année. Exposition de motos anciennes, de side-cars de compétition et bourses d’échange attirent la foule. Côté exhibitions, ça se passe autour des pistes de stunt avec, entre autres, « l’équilibriste » finlandais, Joona Vatanen. Pecquencourt c’est aussi le FMX, avec une affiche exceptionnelle, incluant trois stars du genre : Tom Pagès, Robbie Maddison et Dany Torres. mc-pecquencourt.com

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EN BREF

03.03, Paris

So Bowie ! Inaugurée en janvier, la Philharmonie de Paris propose l’exposition David Bowie Is créée à Londres il y a un an. Archives personnelles, costumes de scène, documents visuels et sonores inédits, photographies, manuscrits retracent l’itinéraire de l’artiste anglais. Bowie, du glam rock à l’électro, signe une carrière avant-gardiste unique. L’expo s’enrichit de deux spectacles créés spécialement pour ce rendez-vous, Wiebo et Low/Heroes. philharmoniedeparis.fr

David Bowie, l’unique, un homme multiple.

NOTRE SÉLECTION, EN BONNE ­COMPAGNIE

12 FÉVRIER

ENFLAMMÉS

14.03, Cahors

Passion enduro La 6e et dernière étape du championnat du monde de ­Super Enduro se déroule à Cahors. Le circuit très technique slalomera à l’extérieur et à l’intérieur du site du parc expo. Plaira-t-il au Polonais Taddy Blazusiak ? Le quintuple champion du monde a démarré la saison par deux victoires à Gdánsk (Pologne) et Riesa (Allemagne). Actuellement, il reste trois Grands Prix pour boucler le championnat. Webb et Robert (USA), Knight et Walker (GBR) ou Gómez (ESP) collent toujours aux roues de la KTM du Polonais. Tout se jouera à Cahors. redbull.com

art-up.com

21 FÉVRIER

27-28.02, Paris/Lille

Brava, le premier LP de Brodinski, paraît le 2 mars.

Paris et Lille au son de Brodinski MEGÈVE TOURISME, PREDRAG VUCKOVIC/RED BULL CONTENT POOL, DUFFY ARCHIVE & THE DAVID BOWIE ARCHIVE, GARTH MILAN/RED BULL CONTENT POOL, ROMAIN BERNARDIE JAMES

Art Up !, la foire d’art contemporain de Lille est un rendez-vous incontournable au Grand Palais. Le plus important du genre en province. Plus de 100 galeries et éditeurs internationaux sont attendus pour ces 4 jours d’expo.

Dans le cadre de la Red Bull Music Academy – concerts, soirées, workshops et conférences presque partout en France cette année, et durant un mois à Paris en octobre et novembre –, l’invité de notre numéro de février, Brodinski, présente et fête son très attendu premier album, Brava, lors de deux RBMA Nights. À Paris (YoYo), le 27 février, et à Lille (Aéronef), le 28. Parmi ses invités, le DJ Canblaster, du crew house et techno Club Cheval, et le Belge DJ Slow, tous deux ayant participé respectivement aux éditions 2011 et 2013 de la RBMA. Immanquable !

MOTIVÉS Les championnats de France d’athlétisme en salle à Aubière (Puy-deDôme) servent de sélection pour le grand rendez-vous européen de mars à Prague. Recordman du monde de la perche, Monsieur Lavillenie y est attendu. athle.fr

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redbullmusicacademy.com

MARS

18-22.02, St-Quentin/Yvelines

19.02, Guingamp

07.03, Chelles

Jusqu’au 31.05, Paris

Tous en piste

Soir de Breizh

Battles à Chelles

Made in France

Le cyclisme sur piste fait partie du patrimoine national sportif. Des médailles, des records et des champions. Il a aussi, depuis un an, son grand vélodrome couvert près de Paris à la dimension de ses ambitions. On pourra en juger avec l’organisation des championnats du monde. Une première sur cette piste. ffc.fr

Seizièmes de finale historiques pour Guingamp contre le Dynamo Kiev en Europa League de foot. Une performance pour le « petit » club des Côtes d’Armor poussé chez lui par 21 000 supporters, soit deux fois la population de sa ville. Les Guingampais sont d’irréductibles optimistes. En Avant, marche. eaguingamp.com

Référence française de la scène breakdance, le festival Chelles Battle Pro est la dernière marche pour les meilleures équipes sélectionnées après les qualifs internationales. Cette 15e édition accueille une centaine de danseurs dans trois catégories : Battle par équipes de 8, 1 vs 1 Undisputed et Baby battle. battle-pro.com

Fashion Mix rend hommage au « savoir-faire français » dans la mode, que nombre de célèbres créateurs étrangers installés en France font rayonner dans le monde. L’exposition présente une centaine de pièces emblématiques : robes, manteaux, chapeaux ou accessoires. La mode, la mode, la mode ! histoire-immigration.fr

THE RED BULLETIN

MOUILLÉS Le Cercle des nageurs de Marseille, où sont licenciés Florent Manaudou et la plupart des meilleurs nageurs français, organise son meeting, l’Open de la Méditerranée, avec l’élite de la natation mondiale. On est bien chez soi. cnmarseille.com

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Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Lisa Blazek, Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Werner Jessner, Marianne Minar, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens ­Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner, Florian Wörgötter

Web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), Andrew Swann Maquette Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll Booking photos Susie Forman (Directrice création photos) , Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Ventes internationales Patrick Stepanian Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Marketing & management par pays Stefan Ebner (Directeur), Manuel Otto, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Julia Schweikhardt, Karoline Anna Eisl Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann (Appli) Lithographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Traductions et relecture Susanne & Frédéric Fortas, ­ Frédéric Pelatan, ­Ioris Queyroi, Claire Schieffer, Gwendolyn de Vries Country Channel Manager Charlotte Le Henanff Responsable de la publicité Cathy Martin, +33 (0)7 61 87 31 15 cathy.martin@fr.redbulletin.com Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas ­responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

THE RED BULLETIN Afrique du Sud, ISSN 2079-4282 Country Editor Angus Powers Équipe éditoriale Nancy James (Chef de service), Joe Curran (Chef de service adjoint) Country Project & Sales Management Andrew Gillett, +27 (0) 83 412 8008, andrew.gillett@za.redbull.com Abonnements getredbulletin.com, subs@za.redbull.com Siège de la rédaction South Wing, Granger Bay Court, Beach Road, V&A Waterfront, Le Cap 8001, +27 (0)21 431 2100

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Expérience visuelle Hors du commun

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NEYMAR!

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BEYOND THE ORDINARY

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SHOT!

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QUEEN OF THE BEACH

2014’s most hilarious movie

Dave Grohl

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Adventure’s toughest task

EXCLUSIVE: the legend reaches into your mind and music’s future

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INSTANT MAGIQUE

Flaine, France 8 Avril 2014

«  J’ai cru que j’allais y

laisser mes doigts et mes poumons » Le champion de BMX Matthias Dandois face au mont Blanc. Ses adversaires du jour sont particuliers : la neige sous ses pneus, l’altitude et le froid. HADRIEN PICARD

Pour quatre Saisons, un projet vidéo transportant Matthias Dandois dans des lieux de ride insolites, le triple champion du monde de BMX flatland prend de l’altitude. « Levés tous les matins à 5 heures, des pisteurs nous montaient en dameuse en haut de la montagne », dit le Français qui, accompagné du photographe et filmeur Hadrien Picard, rencontrera une météo clémente au bout de quatre jours. hadrienpicard.com

THE RED BULLETIN NUMÉRO 40 PARAÎTRA LE 11 MARS 2015 98

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RetRouve les dates et les lieux des qualifications en fRance suR



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