YANNICK
GRANIERI LA SCIENCE DE
RED BULL
STRATOS
AVRIL 2012
May a du g envoie ros l’iPa sur d!
INVADER WOODKID SPÉCIAL VÉLO
MAYA GABEIRA MAGAZINE SPONSORISÉ
PLUS Bull Mini Drome / Gaza Bonnefoy City Beach / Scarlettde Johansson / Leonard de Vinci / Morgane Bonnefoy / Sir James PLUS: Red : Sir James Dyson / Morgane / Léonard Vinci / Scarlett Johansson / Gaza City Beach / Lexi Thompson
UN MAGAZINE HORS DU COMMUN
LA SURFEUSE BRÉSILIENNE NE CHASSE QUE LES TRÈS GROSSES VAGUES
CERRO TORRE AU CŒUR DE L’EXPLOIT AVEC DAVID LAMA
LE MONDE DE RED BULL
Avril 17
LE MONDE SELON SCARLETT JOHANSSON Irrésistible sur grand écran depuis une vingtaine d’années, la comédienne s’apprête à sauver la planète dans la prochaine super production hollywoodienne.
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DANS LA BOÎTE AVEC YANNICK GRANIERI The Red Bulletin vous propose de découvrir les coulisses d’une figure démoniaque du VTT freestyle. Le Lyonnais montre ici la naissance d’un Backflip 360 dans le gymnase où il a débuté. Attention, ça décoiffe !
PHOTO DE UNE : TURE LILLEGRAVEN. PHOTOS : PICTUREDESK.COM, DOM DAHER, DPPI, CIRQUE DU SOIR
Bienvenue ! Six mois après son lancement en France et une pléiade de stars en couverture (Thierry Henry, Neymar, Sébastien Loeb, Felix Baumgartner, Charlotte Gainsbourg et Maya Gabeira), The Red Bulletin fait peau neuve. Votre magazine vous propose un sommaire plus aéré et plus complet. L'ADN de Red Bull et son incessante quête de nouveaux territoires ou d'innovations coulent bel et bien dans les veines de The Red Bulletin. Quatre pages afin de se délecter progressivement du meilleur. Succulente mise en bouche. Ce numéro ne déroge pas à la règle. Le clou du spectacle reste le feuilleton mensuel que nous vous proposons avec Red Bull Stratos. La montée en régime vers le voyage de Felix Baumgartner est suivie jour après jour par nos journalistes. En sus, découvrez une version iPad toujours aussi performante et… gratuite. Bonne lecture, Votre Rédaction
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VOYAGE AU SOMMET DES COLS HORS CATÉGORIE
À l’heure des classiques de printemps, prenez un peu d’avance et plongez-vous sur les routes de la Vuelta, du Giro et du Tour de France.
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CLUBBING
Non, je ne suis pas Fantomas orné d’un déguisement façon chapeau melon et zèbre tanzanien, mais plutôt un habitué de ce club londonien au nom prédestiné : Cirque du Soir.
LE MONDE DE RED BULL
Avril 90
DANS LE SAC d’Alexis Thompson Depuis son premier succès chez les proettes l’année dernière, cette fille est déjà une star de la petite balle blanche. La golfeuse américaine a su rester simple et accessible.
20 WOODKID, FULGURANTE ASCENSION
Depuis un an, Yoann Lemoine alias Woodkid défraie la chronique. The Red Bulletin a rencontré celui que les plus grandes stars du show biz et les publicitaires s’arrachent. Son clip Iron est encore dans toutes les têtes.
18 DANS LE VISEUR
Notre fameuse rubrique « Hier et Aujourd’hui » revisite ce mois-ci la technologie des caméras embarquées. Que de changements mes aïeux !
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FELIX BAUMGARTNER ET SON IMPRESSIONNANT BALLON Dans le cadre de notre feuilleton consacré à Red Bull Stratos, nous vous proposons ce mois-ci de découvrir un géant. Gonflé à l’hélium, le ballon de l’Autrichien est exploré ici sous toutes les coutures.
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DYSON COMME UNE ÉVIDENCE Sir James Dyson se confie très rarement. Le génial industriel Anglais nous a accordé une interview sans complaisance. Vraie bonne raison pour savourer ses paroles d’expert.
LE MONDE DE RED BULL
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CETTE FILLE A TOUT POUR PLAIRE Si la Brésilienne a une peau douce comme celle de l’abeille, nous ne saurions trop vous conseiller une certaine maîtrise de soi devant sa beauté.
ENVAHISSEUR EN VUE
Les œuvres d’Invader ont fait le tour du monde. L’artiste parvient à se faire remarquer dans les moindres coins de rue sans que son visage ne soit dévoilé. À moins qu’ici…
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Ma ya Gabeira
« Tout ce que
PHOTOS : ROBERT SNOW/RED BULL CONTENT POOL, SUKI DHANDA/GUARDIAN MEDIA, INVADER, LINCOLN CLES, TURE LILLEGRAVEN, ANDREW MCCONNELL/PANOS, RED BULL STRATOS, KARIM SADLI, KURT KEINRATH
je fais, je le fais pour moi et rien que pour moi. »
David Lama Je me dit m… Peut-être que cette cordée n’est pas jouable en escalade libre. Mais la lumière est belle comme nulle part ailleurs.
AUTRE VIE À GAZA
Ces douze pages d’ouverture de la partie « Action » de votre magazine vous immergent dans le quotidien parfois compliqué des surfeurs de la bande de Gaza.
«
»
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AU SOMMET DU CERRO TORRE AVEC UN ALPINISTE DÉJÀ LÉGENDAIRE Allongez-vous, respirez et prenez de la hauteur. The Red Bulletin vous guide dans les pas de David Lama. L’Autrichien est le premier homme à vaincre la face est du Cerro Torre en escalade libre.
08 Volcan bien-aimé 10 Bulle humaine 12 Tour éclair-ée 15 La photo gagnante 16 Passe ton BAP d’abord 16 Une fille de Bonnefoy
LE MONDE DE RED BULL
Avril «
Michael Kiwanuka
De l’émotion, de l’abandon, une bonne mélodie et un bon texte.
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»
KIWANUKA, LA RÉVÉLATION S’il est inconnu du grand public, Michael Kiwanuka privilégie la simplicité et quelques accords chers à la soul music.
MUSIQUE AÉRIENNE
À la découverte de Spiritualized avec l’interview de Jason Pierce. Il nous parle aussi de ses cinq albums référence.
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DIRECTION LE VIETNAM
Afin d’apporter un saupoudrage aigredoux à ces quelques pages, voici une recette inoubliable venue de Hanoi.
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UN PETIT PLONGEON ?
La saison de Red Bull Cliff Diving débute en juin. En voici un avant-goût avec Michal Navratil. Le Tchèque détaille ses techniques de mise en condition. Enfilez-votre maillot, votre bonnet et commencez l’entraînement.
94 Agenda 96 Focus 97 Kainrath 98 Pleine lucarne 98 Mentions légales
PHOTOS : GETTY IMAGES, ROMINA AMATO/RED BULL CLIFF DIVING, DOMINO RECORDS, FOTOSTUDIO EISENHUT & MAYER
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ALTA VE R APA Z , G UATE MAL A
du mois
roc star
Credits
Dans un endroit plus propice à l’escalade, Petr Kraus préfère s’amuser à vélo. L’acrobate tchèque dévale à toute vitesse la piste de cendres du volcan Pacaya – « sensation similaire au snowboard » – et s’adonne ensuite à la spéléologie... toujours sur son VTT ! Quel souvenir ramène-t-il d’Amérique Centrale ? « Une crevaison mais une super expérience sur ce terrain boueux et glissant. Aussi, plein d’images inoubliables, avoue-t-il. Rien de mieux que le vélo pour découvrir un pays ! » On aurait tendance à le croire. www.redbull.fr Photo : Agustín Muñoz/Red Bull Content Pool
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Credits
N E W YO R K , é TAT S - U N I S
du mois
dans sa bulle
Credits
Ce n’est pas la première fois que le photographe Romain Laurent met en scène de façon décalée un personnage dans les rues de New York. Pour la série de photos intitulée L’Horizon, un surfeur à moitié nu attend patiemment que le feu passe au vert sur une planche en suspension. Tout aussi improbable, cet homme-bulle (de savon) mis en scène dans le cadre de la série Something Real. Quel est le but ? « Les images symbolisent un moment de vie où la personne se distingue de la réalité sans s’en dissocier. » www.romain-laurent.com Photo : Romain Laurent/Bransch Europe
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Credits
PAR I S , FR AN c E
bleu nuit
Bertrand Kulik est un homme chanceux. Et rapide. Au millième de seconde près, le photographevioloniste a su dégainer son appareil au cœur d’un impressionnant orage surplombant la plus belle ville du monde. Drapés de splendides lumières depuis les célébrations du passage à l’an 2000, les 324 mètres de la Dame de fer restent une œuvre unique, admirée par les touristes du monde entier. Les premiers clichés de la Tour Eiffel « foudroyée » datent de 1902. www.tour-eiffel.fr Photo : Bertrand Kulik/Caters News
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du mois
Red bull ÉdiTions Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
nouVeauX GoÛTs, MÊMe ÉneRGie
MYRTille
CiTRon VeRT
CRanbeRRY
Red bull donne des aiiiles. PouR VoTRe sanTÉ, PRaTiQueZ une aCTiViTÉ PHYsiQue RÉGuliÈRe. Rendez-vous sur www.mangerbouger.fr
Bullevard Énergisant... à petites doses
Premier fan Passions sportives des stars du show business
KYLIE & DANNII MINOGUE En F1, les sœurs australiennes, reines de la pop, croisent les doigts pour leur compatriote Mark Webber.
JOHN CUSACK L’acteur américain loge au premier rang pendant les matches des Chicago Cubs. Cusack ne veut rien rater du spectacle.
BEN STILLER Avec sa femme Christine Taylor ou son pote Owen Wilson à ses côtés, le comédien américain ne lâche pas la balle des yeux à l’US Open.
À LA CHAÎNE Seo Young-Deok s’inspire de chaînes de vélo pour ses sculptures. Il n’est pas cycliste. Et pourtant. Le Sud-Coréen Seo Young-Deok dépense chaque année la valeur d’une belle berline pour acheter des chaînes de vélos. 30 000 euros rien que pour son projet Nirvana : tête surdimensionnée représentant une année entière de travail et un kilomètre et demi de chaînes de vélo. Ce chef-d’œuvre de soudure n’est qu’une des nombreuses reproductions complexes des parties du corps de sa collection Dystopia présentée pour la première fois dans le monde occidental à la galerie SODA d’Istanbul. Si vous êtes dans le coin, courez-y. youngdeok.com
Les corps en métal de Dystopia, œuvre de Young-Deok
LES IMAGES DU MOIS
UN INSTANT SVP !
JAY-Z La star du rap a récemment rebaptisé les New Jersey Nets en Brooklyn Nets. C’est plus facile quand on est le copropriétaire.
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Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à : phototicker@redbulletin.com Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.
Wellington
Les B-Boys en démonstration au Homegrown Festival. Sean Aickin, Red Bull Lab Stage
Stars en herbe Trois noms à retenir
GROS SON ! Vétérans du rap, les membres de Cypress Hill entament une cure de jouvence.
TEXTES : FLORIAN OBKIRCHER, RUTH MORGAN. PHOTOS : GETTY IMAGES (3), DDP MOGIGUSANT/SOLENT NEWS (2), MARCIN OLIVA-SOTO, IMAGO, PORTLAND JUNIOR PIRATES, CHRISTOPH SCHÖCH, CYPRES HILL (2)
Jonny Greenwood et Krzysztof Penderecki
De la guitare électrique au violon Les fans de rock nourrissent en général le plus grand respect envers Johnny Greenwood, génial guitariste de Radiohead, dieu de l’indie rock, compositeur de bandes originales monumentales comme There will be blood. Mais, quand il est confronté pour la première fois au compositeur avant-gardiste polonais Krzysztof Penderecki (74 ans), les choses s’inversent. « Je suis un grand fan de Krzysztof, dit-il. J’adore sa musique. » Les œuvres radicales de Penderecki du début des années 1960 ont grandement influencé Greenwood. Après un concert commun en septembre dernier, les deux musiciens décident de prolonger l’expérience en enregistrant un album composé de morceaux cultes comme Polymorphia (48 instruments à cordes) ainsi que 48 Responses to Polymorphia, hommage de Greenwood à Penderecki. Une œuvre orchestrale et moderne ayant la grâce d’un film de Kubrick : épique, sophistiqué et d’une beauté mystique.
Penderecki & Greenwood : Threnody for the Victims of Hiroshima… www.nonesuch.com
TAKEFUSA KUBO Âgé de 10 ans, il donne le tournis à ses adversaires… plus âgés. L’année dernière, le FC Barcelone signe ce génie japonais.
OLIVER WAHLSTRÖM Ce suédois de 11 ans devient une star sur YouTube avec deux penalties transformés de manière spectaculaire.
KELLY SILDARU Cette estonienne de 10 ans est une reine chez les juniors. Tous lui prédisent un avenir radieux dans le freeski.
Depuis 20 ans, Cypress Hill s’illustre par des morceaux aux rythmes plutôt cools et des textes mêlant humour et écologie. En s’associant à Rusko, jeune musicien britannique, les Californiens se risquent à présent sur le dancefloor. Un album bourré de basses et inspiré par le dubstep. Récemment, Skrillex, les meilleurs du genre, remportent six Grammys. Ce nouveau cap met ces vétérans du rap sur la bonne voie. Comment est née cette collaboration ? : À la base, notre collaboration doit se limiter à un seul morceau mais le courant passe si bien avec Rusko que le titre initial devient rapidement un album. Avant de rencontrer
Rusko, nous entendons parler du dubstep mais on n’a aucune idée de la force et de l’intensité de cette musique. Clash générationnel ? Le dubstep et le hip-hop ne sont pas si différents. En entendant pour la première fois nos voix sur ces rythmes imposants, le résultat nous semble très naturel. Il est vrai que Rusko a 26 ans et nous tous autour de 45, mais l’entente est parfaite. Travailler avec des musiciens plus jeunes ne nous pose aucun problème. Ça se danse comment ? Aucune idée pour l’instant. Je maîtrise le déhanchement du hip-hop. Là il me faut un truc nouveau. Danser nu peut-être ? On verra bien. Extraits de Cypress x Rusko sur www.cypresshill.com
De droite à gauche : Sen Dog, Rusko, DJ Muggs et B-Real
PHOTO GAGNANTE
Hokkaido Le départ façon « Le Mans » n’est pas seulement réservé aux pilotes automobiles. Hiroyuki Nakagawa
Abu Dhabi
Abdo Feghali laisse fumer les pneus avec un joli frein à main. Naim Chidiac, Red Bull Car Park Drift
Le Cap
L’Afrique du Sud est un véritable paradis du kitesurf avec en prime la Table Mountain en arrière-plan. Craig Kolesky, Len10 Megaloop
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B U L L E VA R D
Morgane Bonnefoy, une leçon de courage
Passe ton BAP d’abord
FILLE DE BONNEFOY
Ne rien lâcher !
Morgane Bonnefoy a 21 ans. Elle est lugeuse et… serveuse à La Plagne pour financer ses saisons !
La règle est simple : cinq joueurs par équipe pour des matches de trois minutes en poules, cinq à partir des quarts de finale. Si vous avez loupé les qualifications du mois dernier, rendezvous lors d’une prochaine édition de cette épreuve estudiantine. Toutes les infos sur www.redbull.fr/bap
: Comment êtesvous venue à la luge ? : J’ai commencé à 9 ans. J’ai adoré. À mes débuts, nous étions deux Morgane. Mon surnom est rapidement devenu « Morgane Grand Sourire » ! En 2005, j’ai commencé la compétition internationale avec deux Coupes du monde junior à La Plagne où j’ai terminé 9e et 11e. J’ai ensuite intégré le ski-études du Lycée Ambroise Croizat à Moutiers avant de passer chez les seniors en 2011 où je signe deux qualifications en finale de Coupe du monde à
Ne pas être vert... de rage !
Lucca Les spectateurs ont mis la main à la pâte au Hell’s Gate italien. Olaf Pignatarob 16
Antigua
Triple Champion du monde de trial, Petr Kraus prend la pause. Agustin Muñoz
Königssee et Altenberg (22e à chaque fois). Je me qualifie dans la foulée pour les Mondiaux de Cesena. Par malchance, je finis ma course à l’hôpital avec une fracture du fémur droit et de multiples contusions. Dix mois après cet accident, je suis de retour. Le chirurgien m’avait dit qu’il faudrait attendre un an. Je me fais à nouveau opérer le 19 avril. Je serai out un mois et prête pour la nouvelle saison. Quels sont vos objectifs ? Me qualifier pour les JO de 2014 et le top 10 mondial. Plus d’infos sur morgane-bonnefoy.tjce.fr
Muscat À Oman, le bateau Red Bull est resté scotché au premier tour des Extreme Sailing Series. Sabine König
TEXTE : CHRISTOPHE COUVRAT. PHOTOS : CLÉMENT GUILLAUME/RED BULL CONTENT POOL (2), GETTY IMAGES (1)
Une centaine d’universités et d’écoles ont participé aux qualifications de la deuxième édition française de BAP, « Balle aux prisonniers ». De Lille à Marseille et de Bordeaux à Strasbourg, 1 300 étudiants répartis en 256 équipes ont joué un remake de ce fameux jeu de cour de récréation, popularisé en 2004 par le film Dodgeball.
b u l l e va r d
dans la tête de
Scarlett JohanSSon
Fantasme absolu de la gente masculine, la comédienne s’apprête à sauver le monde dans the avengers. Faites plus ample connaissance avec la Veuve Noire... Mr
st Très difficile, Woody Allen a dirigé trois fois Scarlett Johansson dans Match Point, Scoop et Vicky Cristina Bar celona. Il la signe sans essai préalab le. « J’aurais pu arriver coiffée à l’iroquo ise, il aurait quand même été séduit », s’amuse-t-elle. Elle garde sa chevelure blonde. Match Point lui offre sa quatrième nomination aux Golden Globe.
destinée juM elle
Quand Hunter Johansson vient au monde le 24 novembre 1984, sa mère Mélanie n’a pas encore récupéré de la naissance de son troisième enfant. Et pour cause. Scarlett a vu le jour trois minutes plus tôt. C’est à son père Karsten, architecte danois et animateur radio à ses heures, que la jolie jumelle doit son goût pour la comédie.
little Miss scarlett
Celle qui aura 28 ans en novembre prochain compte près de 20 ans de carrière. En 1993, Scarlett débute les auditions. Celle passée, sans succès, pour un rôle dans Jumanji circule toujours sur le Net. La petite fiancée de l’Amérique est précoce.
YoYo
Le 10 juillet 2009 est célébrée l’union des super héros Green Lantern et la Veuve noire. Dans la vraie vie, Ryan Reynolds se marie avec Scarlett Johansson. Le couple divorcera avant de se rabibocher.
Waits -in g ti M
texte : Paul wilson. illustration : lie-ins and tigers
Bo oe Y re dfor d
Après des débuts dans L’Irrésistible North (1994) et le rôle de grande sœur de Macaulay Culkin dans Maman, je m’occupe des méchants, le personnage de la jeune Grace Mac Lea n dans L’homme qui murmu rait à l’oreille des chevaux la fait connaître. Robert Redford est impressionné par sa maturi té. « On dirait qu’elle a 30 ans. » Elle l’appelle Boo ey. Il préfère Bob.
lost in johansson
Début 2003, SJ est connue pour être la jeune fille de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. En fin d’année, elle est la belle universitaire de Lost in Translation – peut-être sa plus belle interprétation – et Griet, l’héroïne de La jeune fille à la perle où elle interprète son personnage à deux âges différents. Performance récompensée par un BAFTA.
e
Beaucoup d’actrice s se sont mises à la chanson mais SJ est la seule à avoir sorti un album reprenant de s titres de Tom Waits. 11 de s 12 chansons de An ywhere I Lay My Head ont été écrites par le célèb re chanteur américain. David Bowie assure aussi les chœurs sur deux mo rceaux.
Me ltin g pot
grand écart En 2004, Johansson a déjà tourné avec Redford, Sean Connery, Bruce Willis et Bill Murray, mais elle confesse n’avoir été impressionnée que par deux personnes : Bill Clinton et Patrick Swayze. Les intéressés s’avouent très touchés sans que cela ne gêne Scarlett. Elle finit par trouver un homme plus âgé qu’elle en restant cinq mois avec Sean Penn, son aîné de 24 ans.
La saison des blockbusters américains démarre en fanfare. The Avengers réunit à l’écran les super héros du cinéma US comme Iron Man alias Robert Downey Jr., Thor et Captain America. Avec sa chevelure rousse, Scarlett y joue son rôle favori : la Veuve Noire. The Avengers au cinéma le 25 avril prochain www.marvel.com/avengers_movie
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B U L L E VA R D
HIER ET AUJOURD’HUI
CAMÉRAS EMBARQUÉES
Le temps des encombrants boîtiers métalliques est révolu. Ils sont remplacés par des capteurs polyvalents au look profilé. L’image se conjugue aujourd’hui en haute-définition. Même sur un casque.
Sherman M. Fairchild est un concepteur d’avions et inventeur américain (1896-1971). Il s’est fait un nom après avoir créé plus de 70 entreprises. Ses caméras révolutionnent la photographie aérienne. Dès 1920, Fairchild devient fournisseur officiel de l’aviation militaire. Pendant la seconde guerre mondiale, les avions de l’US Air Force 18
sont équipés du modèle Gun Camera, exclusivement produit par Fairchild Aviation Corporation. Quand un pilote de chasse se met à mitrailler l’adversaire, la caméra se déclenche et enregistre le combat sur un film 16 mm. Le modèle de caméra présenté ci-dessus provient de la collection du magasin Leica à Vienne. Il s’agit
probablement d’une pièce unique bricolée par un soldat américain inconnu, membre d’une patrouille de reconnaissance. Il a ainsi fixé à son casque d’infanterie une 16 mm Fairchild Gun Camera équipée d’un objectif Bausch & Lomb. Poids total : 2,164 kg. www.leicashop.com
TEXTE : ANDREAS ROTTENSCHLAGER
POIDS LOURD G.S.A.P. 16 MM FAIRCHILD GUN CAMERA, 1940
B U L L E VA R D
PHOTOS : KURT KEINRATH
POIDS MOYEN GOPRO HD HERO 2, 2012 L’ère de la prise de vue filmée a évolué vers une question majeure : comment prendre des photos spectaculaires quand on n’a pas les moyens de s’acheter un véritable appareil professionnel ? C’est exactement la question que se pose Nick Woodward en surfant sur les meilleurs spots australiens. Nous sommes en 2002. Woodward passe de
longues heures sur l’eau. Aucun de ses amis ne parvient à immortaliser comme il se doit cette session. Woodward décide alors de faire une expérience. Il fixe une caméra sur sa planche. Bingo. Il crée ensuite son entreprise GoPro. Aujourd’hui, les caméras de Woodward filment les aventures de sportifs amateurs et professionnels partout sur la
planète. Ici, à l’image, la GoPro Hero 2 fixée sur le casque du vététiste Paul Basagoitia. D’un poids total d’1,421 kg, le modèle Hero 2 et ses accessoires sont disponibles en version outdoor, surf et auto-moto. Étanche jusqu’à 60 mètres, la caméra prend des photos à 11 méga pixels et filme en qualité HD. www.gopro.com
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b u l l e va r d
touche-à-tout
woodkid
Fort d’un imaginaire animalier et guerrier, Woodkid a marqué l’année 2011 avec Iron.
Nouveau single Run Boy Run chez Green United Music ou www.yoannlemoine.com
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lana del rey, taylor swift, moby ou Katy Perry… la liste a de quoi impressionner. Voire susciter les jalousies. tous font partie de ses « clients ». À bientôt trente ans, Yoann lemoine accumule honneurs et récompenses aux quatre coins de la planète. entre autres, cinq lions au Cannes International Advertising Festival, la récompense de référence pour les réalisateurs de spots de pubs (dernier en date : celui d’une célèbre marque de voitures). Une de ses plus fameuses productions a été commandée par lana del rey. filmée sous la nef d’une spectaculaire église baroque, la nouvelle reine du rétro pop trône entre deux tigres dans le clip de son Born to Die. Woodkid a même récemment accompagné la diva sur scène. en mars 2011, il sort Iron, son premier single et premier maxi sous le pseudonyme de Woodkid. du jamais vu. Une succession de gros plans en noir et blanc (une allumette enflammée, une chouette divine, les crocs d’un chien loup…) illustrent le
texte : Arno rAffeiner. Photos : KArim sAdli (2), WoodKid (1)
Après avoir déferlé sur la toile il y a tout juste un an, iron est encore dans tous les esprits. Woodkid a frappé un grand coup avec ce clip à l’esthétique froide et aux sonorités tribales. the red Bulletin a rencontré celui que les plus grandes stars s’arrachent.
LE CRÉDIT MUTUEL DONNE LE
PLAINE DE LA FILHOLE>>>>>>>3 SCÈNES PLEIN AIR>>>>>>>CAMPING
THE OFFSPRING
CYPRESS HILL>NOFX THE TING TINGS METRONOMY DAVID GUETTA
SELAH SUE>THE HIVES DIONYSOS>IZIA CHARLIE WINSTON CRYSTAL CASTLES>C2C DIRTYPHONICS>ORELSAN
THE SPECIALS>FRIENDLY FIRES THE BLOODY BEETROOTS DJ set SKIP THE USE>MODESELEKTOR FOREIGN BEGGARS>BRETON BAR NOIZE>CITIZENS!>BAR9
THA TRICKAZ>PUPPETMASTAZ 1995>ODEZENNE>THA NEW TEAM LA FINE ÉQUIPE>DIRTY HONKERS CHRISTINE>SMOKEY JOE & THE KID WE WERE PROMISED JETPACKS...
8/9/10 JUIN 2012>MARMANDE (47)
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INFO CONCERT .COM
Licences n°2-1043663 / n°3-1043664 - Mr POWER - Photo : Pierre Lavergne - Service communication - Ville de Marmande
morceau et donnent la mesure de la créativité débordante de lemoine. d’origine polonaise, lemoine a grandi à lyon. il partage aujourd’hui sa vie entre Paris et new York. C’est un touche-à-tout boulimique à l’agenda surbooké, toujours prêt à se lancer dans de nouveaux arts et donner libre cours à une imagination débordante qui oscille dans des domaines aussi divers que la réalisation, la musique, la photographie et l’illustration. entre commandes lucratives pour Woodkid le clipper et projets personnels pour Woodkid le chanteur électro, Yoann lemoine ne mélange jamais ses pinceaux de créateur : « Ce n’est difficile que pour mon agenda. dans ma tête ce n’est pas un problème, tout est lié, précise-t-il. Quand je travaille sur des sons, des images me viennent et quand je travaille sur des images, j’entends la musique. tout se fait naturellement. » intitulé The Golden Age, son premier album est prévu pour Date et lieu la fin de l’été. déjà très attendu, de naissance il est quasi achevé. Composé sur 16 mars 1983 le thème du passage à l’âge à Tassin-la-Demi-Lune adulte et de la perte de l’innoFait d’armes cence, lemoine en parle avec Son clip pour la campagne de lutte contre romantisme : « Woodkid, c’est la le Sida a fait le tour du quête de l’enfant originel qui monde. Pour rappel, un sommeille en nous. » sexe masculin était balhabituellement seul maître lotté sur les murs des de ses œuvres, lemoine a choisi toilettes par certaines d’être accompagné pour parties intimes de la femme avant d’être l’enregistrement de cet album protégé par une armure par l’orchestre national de en latex afin de s’en Paris et sebastiAn, bouillant et donner à coeur joie. talentueux musicien électro Les clés du succès du label parisien Ed Banger. Lemoine a deux grandes la composition s’est élaborée clés tatouées sur les assez classiquement. les avant-bras. Une pour simples suites d’accords ont été l’image, l’autre pour le son ? Une chose est arrangées à l’infini et nourries sûre, il les garde jaloude cuivres, cordes et timbales. sement... sur lui. Quant à ses clips, assimilables à des courts-métrages, ils illustrent plus un sentiment passager qu’une histoire conventionnelle. le clipper a la réalisation du long métrage qui le démange. suite logique sans aucun doute. « J’ai toujours dit vouloir réaliser mon premier film avant mes trente ans. Je sais maintenant que ce n’est pas possible (il les aura en mars prochain, ndlr). Ce n’est pas un problème. Je préfère réaliser un très bon premier longmétrage plutôt que de me précipiter et livrer n’importe quoi. J’accorde plus de respect au septième art qu’à mes autres domaines d’activités. le cinéma, c’est sacré ! » a promet.
B U L L E VA R D
MON CORPS ET MOI
CANADIEN VOLANT
À 21 ans, Brandon Semenuk est le tenant du titre du Freeride Mountainbike World Tour. Le natif de Whistler veut… prendre du poids afin de se forger une vraie musculature.
À l’exception de la junk food, je mange de tout : fruits, légumes et viande en grande quantité. J’aime particulièrement la cuisine mexicaine. Malheureusement, je ne prends jamais un gramme. C’est un avantage et un inconvénient à la fois. Dans mon sport, un peu plus de protection naturelle peut être utile parfois mais il n’y a rien à faire, je brûle tout… Alors quand une figure tourne mal, j’essaie, dans la mesure du possible, de retomber sur mes pieds pour limiter les dégâts.
BRA NDO N SAN S DÉC ORATIO N
Vous ne remarquez rien ? Non ? C’est normal il n’y a rien à voir. Pas un seul tatouage. Chose plutôt rare dans ple ce milieu. Andreu Lacondeguy par exem est un véritable chef-d’œuvre ambulant. urs Sur le FMB Tour, presque tous les coure se font tatouer. Moi en revanche, je suis encore vierge. J’aime bien les tatouages f mais je n’ai pas encore trouvé de moti . peau la sur vie à plaire me de le susceptib
TOUT SAU F UNE PEAU DE BÉBÉ
Mon corps se distingue par une marque de fabrique peu banale : les cicatrices. J’en ai au niveau du bassin, sur les tibias et les mollets où les dents des pédales laissent leurs empreintes. Les autres parties du corps ne sont pas non plus épargnées. Le freeride de haut niveau s’accommode mal du port excessif de protections car elles limitent nos mouvements. Même pour le Red Bull Rampage je suis en short et T-shirt.
PÉ DA LE R SA NS RE LÂ
CH E
Depuis mon adolescenc e, je pratique mes figures d’abord à la maison, sur le bac de réception. J’es saye de monter à vélo chaque jour. Whistle r, ma ville natale, en Colombie-Britan nique, est le paradis du freeride. Tou t vous incite làbas à aller en montagne et pédaler. Le VTT est un sport très complet. Une multitude de muscle s est de facto sollicitée. En complément, je fais des séries de pompes et des tractions pour le haut du corps.
TOU JOU RS DE L’AVANT
Mes blessures ? Un poignet et cée deux clavicules cassées, une côte dépla en permanence, des ligaments déchirés, e j’en oublie sûrement. Je m’efforce d’êtr lui à l’écoute de mon corps et essaie de laisser le temps de récupérer de ses e blessures. Le corps est le plus à mêm ines certa si e mêm s lème de gérer ses prob t. parties ne se remettent pas comme avan Dès que je suis sur le vélo, mes blessures disparaissent.
JAM BES SOLIDE S
À mes débuts, je faisais du cross-coun try. Cela n’a rien à voir avec le freeride même si les bases acquises me sont encore utiles aujourd’hui. Mes jambes restent plus puissantes que le buste. Du coup, à l’entraînement, le travail sur la partie supérieure du corps (dos et bras) est plus important que sur les jambes.
Le FMB World Tour est à suivre sur www.redbull.fr
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TEXTE : WERNER JESSNER. PHOTO : CHRISTOPHER MORRIS
MON CAR BUR ANT
Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
Poursuite individuelle sur le plus petit vélodrome du monde (25 m de circonférence). Bienvenue sur la planète Red Bull Mini Drome. L’art du « fixie » est de défier les lois de la physique.
b u l l e va r d
formule gagnante
sur le drome
photo : Vincent cuRutchet/ReD Bull content pool. illustRation : ManDy fischeR
Si vous avez loupé l’étape parisienne du Red Bull Mini Drome en décembre dernier à La Cigale, voici une session de rattrapage très... physique.*
forces en présence le Red Bull Mini Drome se pratique avec des vélos sans freins et à pignon fixe (aussi appelés « fixie »). il n’y a donc pas de roue libre. la question est : à quelle vitesse ? supposons que 110 est le nombre de tours/minute maximum qu’on peut faire sur le plus petit vélodrome du monde. le plateau avant comporte 42 dents et le pignon de la roue arrière 16. cela implique que, pour une rotation du plateau, le pignon de la roue arrière effectue un peu plus de deux rotations et demi (2,6 exactement). Donc, si Ricky crompton, vainqueur à paris en décembre, tourne à 110 t/min, la roue arrière est de facto à 289 t/min. les roues du vélo ont un diamètre de 68 cm (28 pouces) et une circonférence d’environ 2,14 m déterminée par la formule C = πD. À 289 t/min, la roue arrière tourne à une vitesse de 617 t/min, soit environ 10,3 m/s ou 37 km/h. cette estimation reflète les données observées dans la pratique. les choses se compliquent avec les virages. Quelle accélération est atteinte à ce moment là ? l’accélération centripète (aCP) maintient le cycliste en équilibre. elle s’obtient par la formule aCP = v²/r. le rayon de courbure est estimé à 2 m. l’accélération peut monter jusqu’à 50 m/s² en fonction de la vitesse, soit une variation de 5 g (voir schéma page de gauche). comment l’équilibre est-il préservé ? la force centripète (FCP) résulte de la force de gravitation (FG ) et de la force de réaction du sol (FRS). elle est la conséquence de la troisième loi de newton : les forces opposées sont égales. Dans notre cas, le vélo exerce une force sur le sol qui exerce en retour la même force sur le vélo. le graphique montre la relation suivante : tan = FG /FCP d’où = arctan(FG /FCP). si la force centripète est déterminée par FCP = mv²/r et la force de gravitation par FG = mg, on peut donc déduire que = arctan(mg/(mv²/r)) = arctan(rg/v²). si nous prenons par exemple un rayon de courbe de 2 m et une variation d’accélération g à 10 m/s², nous obtenons le rapport vitesse-équilibre illustré à gauche. À vitesse maximale, l’équilibre par rapport à l’horizontale ( ) n’est plus qu’à 12°, soit une position quasi horizontale. c’est une des qualités premières de ce sport. il faut non seulement savoir pédaler vite mais avoir aussi une notion quasi parfaite de l’équilibre. épingle à cheveux « Je n’ai jamais roulé sur une si petite piste », avoue l’anglais chris akrigg, victorieux de l’étape londonienne du Red Bull Mini Drome l’année dernière. « ce qui est amusant, c’est que pendant les qualifications, j’ai le tournis dès les premiers tours mais pas durant les épreuves de poursuite individuelle. » akrigg réalise son meilleur tour en 3,232 secondes avec des pointes à 36,23 km/h. ses conseils ? « ne pas douter de l’adhérence à la piste, essayer de maintenir une vitesse constante et prendre du plaisir ! » La prochaine étape du Red Bull Mini Drome a lieu ce samedi aux États-Unis, à Charlotte (Caroline du Nord). Plus d’infos sur www.redbull.fr * À 46 ans, Martin Apolin, auteur de plusieurs ouvrages, est Docteur en Physique. Il enseigne dans le secondaire depuis de nombreuses années et poursuit ses activités de maître de conférences à l’Université des Sciences Appliquées de Vienne.
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B U L L E VA R D
CHIFFRES DU MOIS
COCORICO
Forte d’une longue lignée de cadors (Absalon, Martinez, Vouilloz), la France a su s’imposer comme une nation majeure en VTT. Voici quelques indices afin de mieux comprendre ce sport olympique.
Aux premiers Championnats du monde de VTT à Durango dans le Colorado, l’Américain Greg Herbold surnommé « H-Ball », s’élance sur un vélo équipé d’une fourche prototype avec un débattement de 50 mm. Elle lui permet de s’imposer haut la main. Les suspensions Rock Shox RS-1 voient le jour dans la foulée.
Markus Stöckl
Anne-Caroline Chausson
1990
300
Le fabricant italien Marzocchi sort le modèle Super Monster. La fourche à suspension a un débattement record de 300 mm – soit 10 cm de plus que la moyenne – et pèse près de 6 kg ! Cette nouveauté fait long feu au début des années 2000. Dubitatifs, les cyclistes amateurs se déchaînent ensuite sur les forums contre cette trouvaille. Elle n’apporte rien.
Greg Herbold
1988
Le VTT a son panthéon. Il est localisé à Crested Butte (Colorado). Depuis 1988, 120 personnalités ou catégories socio-professionnelles y sont sacrées (mécénat, industrie, pionniers, publicité, historique, etc.). Pionnière de la discipline, Jacquie Phelan repart avec un prix dès la première année. 17 femmes ont été récompensées à ce jour.
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À une époque où les sauts s’appellent des bonds, les rampes des tremplins et où les freins à disques et les suspensions relèvent encore du domaine de la science-fiction, débarque Art Hofer, ramoneur de son état. L’Autrichien réalise le premier backflip sur un VTT. En 2011, le Néo-Zélandais Jed Mildon passe avec succès le premier triple backflip.
Marzocchi Super Monster
1896
Voilà plus de 100 ans que les ingénieurs cherchent à optimiser le contact pied-pédale. Les premiers cale-pieds en lanières de cuir et en métal de la société américaine Sager datent de 1896. Bernard Hinault les popularise sur les routes du Tour 85 avec son vélo équipé de pédales Look. En 1990, Shimano sort le modèle SPD dédié au VTT.
Bernard Hinault
4 418
222
En 2000, le Français Éric Bartone établit aux Arcs un nouveau record mondial de vitesse avec 222 km/h atteints sur un prototype aérodynamique optimisé. Cette marque tient toujours. L’Autrichien Markus Stöckl décroche lui les 210 km/h en 2007 en... chaussures de ville.
C’est la plus titrée de tous les temps : 20 sacres mondiaux et européens en descente, 6 en dual slalom et 55 victoires de Coupe du monde. Pendant une quinzaine d’années, Anne-Caroline Chausson est LA référence chez les femmes. Insatiable, elle se qualifie pour les JO de Pékin où elle décroche l’or en BMX.
Avec ses 4 418 km, le Tour Divide est la plus longue course de VTT au monde. Elle débute entre la ligne de partage des eaux de Banff (Alberta, Canada) et se termine à Antelope Wells (Nouveau-Mexique, États-Unis). Dernier vainqueur en date, Matthew Lee parcourt la distance en 17 jours, 16 heures et 10 minutes. Mountainbike Hall of Fame
Infos et vidéos d’athlètes (VTT ou BMX) sur www.redbull.fr
TEXTE : WERNER JESSNER. PHOTOS : MAURICO RAMOS/RED BULL CONTENT POOL, GETTY IMAGES (2), DPPI, MARZOCCHI, MTN BIKE HALL OF FAME & MUSEUM
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Gaza
City Beach
Le mot liberté prend ici tout son sens. Au cœur de la bande de Gaza, les Palestiniens trouvent une forme de salut dans la mer Méditerranée. Plongée avec The Red Bulletin dans ce spot de surf inédit. Texte : Ruth Morgan Photos : Andrew McConnell/PANOS
Mohammed Abu Jayab profite des derniers rayons de soleil de la journée. La Méditerranée offre à Gaza quelques rouleaux intéressants qui permettent aux habitants de sortir de leurs tracas quotidiens. La vie dans cette région du monde ressemble aussi à cela.
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« Les gens se baignent avec leur cheval dans la mer », raconte McConnell. Ce jeune homme a ensuite chevauché sa monture pendant de longues minutes au milieu des flots. Tous deux semblaient heureux. La mer est considérée ici comme un lieu salvateur.
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ouvement perpétuel. Voilà une expression que les Palestiniens de Gaza aimeraient s’approprier plus souvent. Les restrictions sont telles dans cette région que la tristement célèbre « bande de... » a hérité de tous les maux. Celle que la majorité de ses habitants qualifie de « plus grande prison en plein air de la planète » peut rapidement devenir invivable. Le blocus israélien et la restriction d’autorisations de sortie ont accru, dans une ville déjà surpeuplée, l’installation massive des Palestiniens dans les camps de réfugiés. Pour échapper à cet enfer, adultes, adolescents mais aussi jeunes filles s’évadent par le surf. Le photographe Andrew McConnell s’est rendu sur place. Pour The Red Bulletin, il livre ces quelques lignes. « Quand j’ai entendu parler de surf à Gaza, je me suis dit : “Il faut que t’ailles voir.” De prime abord, ça a quelque chose de surprenant mais, à la réflexion, ça a du sens. Le besoin d’évasion est tel... « J’étais hébergé par une famille du Nord lorsque j’y suis allé la première fois. C’était en décembre 2009. 31
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Mohammed Abu Jayab en compagnie de ses enfants dans une des nombreuses ruelles de Gaza.
Celle-ci traverse le camp de réfugiés d’Al-Shati, dit « Beach Camp ».
Les surfers de Gaza font avec les moyens du bord, souvent dérisoires. La wax est par exemple impossible à trouver sur place. Le meilleur moyen de lustrer les planches est d’utiliser des bougies. Une douzaine d’entre elles et une heure d’un travail minutieux sont nécessaires pour enduire chaque surf.
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Abu Jayab apprend les bases du surf à son fils. Chez lui, dans son salon.
Ali Ayrhim pendant la prière. Il ira ensuite surfer à Sheik Khazdien beach.
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La nuit était transpercée de bruits flippants tels que des mouvements de chars ou des raids aériens. J’entendais aussi les roquettes tirées sur Israël depuis les toit des maisons voisines. La vengeance semblait inéluctable. Les Palestiniens de Gaza souffrent, c’est une évidence. Ils sont cernés, dans un endroit sans parc ni jardin, sans forêt, sans espace libre. Le béton mange le moindre mètre carré disponible. Alors, la mer constitue leur seul espace vital. « Les premiers surfeurs sont apparus dans les années 80. Mohammed Abu Jayab (double page précédente), pêcheur et charpentier, est un des pionniers de cette mouvance. Il a construit sa première planche tout seul, en bois, après avoir vu du surf à la télé. Elle était si lourde... Heureusement, il en a une toute neuve même s’il est longtemps resté fidèle à la première. Dans une société marquée par le conflit armé et la lutte au quotidien pour la survie, le surf représente une aération primordiale. « Aujourd’hui, à Gaza, il y a une trentaine de surfeurs. Leur nombre est dicté par la quantité de planches disponibles. Il est impossible de trouver du matériel. Les Palestiniens ne peuvent donc compter que sur les dons extérieurs. Obtenir une planche relève du parcours du combattant, au terme de lourdeurs administratives volontairement décourageantes. Une infinie patience est de mise. Les boards peuvent être bloquées par les douanes de Tel Aviv pendant deux ans ! Beaucoup sont renvoyées à l’expéditeur. Du coup, ce sport en est à ses balbutiements même si cela fait trente ans qu’il y est pratiqué. « Tous assurent que chaque session a le goût de la liberté. Certains ont même l’impression de voler. Ils tournent le dos à Gaza et contemplent l’horizon, échappant ainsi à leur prison. Un court instant. » Plus d’infos en surfant sur le site www.gazasurfclub.com
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« Nous sommes vendredi soir et la plage de Sheik Khazdien est pleine à craquer, raconte Andrew McConnell. Pendant l’été, elle est bondée.
Vous ne voyez pas beaucoup de femmes car elles n’aiment pas être photographiées. Ali Ayrhim a écrit son nom sur sa planche. Il y a aussi dessiné le drapeau palestinien, rouge, vert, noir et blanc. Les surfeurs traînent entre les tours de guet des sauveteurs avec les policiers municipaux. Ces derniers, hors cadre, patrouillent à cheval sur la plage. »
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« Ces surfeurs sont de vrais citadins.
Ils font quelque chose de différent, pas vraiment dans la norme. »
Sabah Abo Ghanem et Kholoud Abo Ghanem sont les deux seules surfeuses de Gaza. Respectivement âgées de 11 et 10 ans, elles ont emprunté leurs boards. À l’instar de leurs grandes sœurs, elles devront arrêter cette discipline à l’adolescence, le surf n’étant pas considéré comme un loisir décent pour les femmes de Gaza.
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Momen Abo A’ase, 13 ans. Dès qu’il a terminé ses devoirs, le gamin est à l’eau.
Mohammed Shamalak rame vers un tube de liberté sous les tours de Gaza.
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Andrew McConnell
Né à Belfast en 1977, Andrew McConnell débute la photographie en couvrant le conflit nord-irlandais. Puis, flairant le bon filon, il s’oriente en 2004 vers le docu. McConnell parcourt la planète, notamment l’Afrique, où il vit aujourd’hui. Ses travaux ont été publiés dans une majorité de quotidiens et mensuels de renom. National Geographic, New York Times, The Guardian, Vanity Fair et Der Spiegel ont eu accès à ses services. Ses portraits de Sawahari, habitants oubliés à la frontière algéro-marocaine, ont été récompensés l’année dernière par le prestigieux World Press Photo Award. www.andrewmcconnell.com Session de surf au crépuscule, dans une cité bientôt endormie.
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Longtemps simple sujet à curiosité, Invader s’est imposé en une quinzaine d’années comme l’une des stars mondiales du street art à l’instar de Banksy et Shepard Fairey. Aujourd’hui, la planète entière le courtise. The Red Bulletin dresse le portrait d’un artiste étonnant et dévoile quelques-unes de ses archives photos personnelles. Photos : Invader
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Texte : David Brun-Lambert
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invader a grandi avec son époque. il garde notamment un souvenir particulier de Pacman, jeu vidéo roi des eighties. 42
Je l’ai vu « envahir » une fois. Sans masque. La tête nue. « Porter un masque la nuit me ferait repérer. » Nous sommes en 2009, à Paris, sur les berges du canal de l’Ourcq, en bordure du Parc de la Villette. Personne à la ronde. À quatre heures du matin, juché au sommet d’une échelle, invader manie une lance télescopique. Sans me laisser le temps d’approcher, il disparaît, tube de colle industrielle et échelle sous le bras. trois mètres audessus du sol, une mosaïque en carrelage est apparue. elle est à l’effigie des créatures popularisées à la fin des années 70 par la firme japonaise taito. Bienvenue dans les eighties. Qui met les pieds dans une salle de jeu croise ces envahisseurs verts pixellisés. Comme Pacman, Space Invaders est culte. Mais la technologie évolue. Les jeux vidéo aussi. dépassés, les Invaders disparaissent. Pendant que les bornes d’arcade se revendent à prix d’or à la fin des années 90, Paris voit fleurir sur ses murs d’étranges mosaïques qui ressuscitent les aliens à détruire du jeu vidéo. « en tant que mouvement, le street art n’existait pas encore », précise le Parisien. Le graffiti constitue la peau de la capitale depuis une grosse décennie. Les quartiers de Bastille et de Ménilmon-
tant accueillent notamment les pochoirs du pionnier français Blek le rat. Les œuvres déposées par invader ne ressemblent à rien de connu. « Je cherchais à faire quelque chose de ludique, poétique, subversif, chromatique et pixélisé, glisset-il. d’invasif ! » en 1999, 164 œuvres signées du street artiste et disséminées tous azimuts dans la capitale sont recensées. Les Parisiens s’interrogent en les découvrant. Que signifient-elles ? Ont-elles un but ? Aussi, qui en est l’auteur ? Quinze ans après s’être « lancé dans un projet de conquête du monde », invader affiche à son palmarès plusieurs milliers de pièces posées dans plus de quatre-vingt villes du monde. L’invasion continue. Quel dessein sert-elle ? « Vous verrez », élude l’intéressé. On pense aux points que rapporte chaque pièce collée selon « sa taille, son motif et sa difficulté de pose ». Vise-t-il un score ? Ou bien, comme on le pressent, son œuvre s’estelle tant confondue avec sa vie que cet enfant du low tech ne pourra jamais y mettre fin ? invader l’avoue volontiers : il est « addict ». dans son One Player Game, chaque nouvelle œuvre fixée illégalement vaut le grand frisson. Le jour de notre rencontre, il arbore un masque à l’effigie de Buzz l’Eclair (le ranger de… l’espace dans Toy Story). rien à faire. il ne l’ôtera pas. Mais explique : « Mon anonymat est une réaction au culte de la personnalité. Je pense y avoir pris goût. C’est une position intéressante d’être inconnu mais reconnu ! ». À dire vrai, l’identité d’invader, on s’en fout. de lui, on a de quoi susciter notre curiosité : né en 1969, mince, taille moyenne, plutôt beau gosse, incorrigible timide, cultivé, fou de low tech et créateur à l’année, dans son atelier de Montreuil, de ses « pixels en mosaïque dans une sorte d’écriture automatique ». invader est un pionnier du street art contemporain qui, à l’instar de l’Anglais Banksy, a influencé l’actuelle génération d’artistes. il évoque cette communion internationale comme une « sorte de famille ». Un groupe composé de sensibilités complémentaires qui, pour des raisons différentes, a ressenti le besoin d’investir illégalement les murs du monde. « C’est toute la beauté de la chose, souligne-t-il. Amener l’art là où on ne l’attend pas. S’il n’y avait pas d’art sauvage dans nos rues, il n’y aurait que des enseignes et des panneaux publicitaires. il s’agit d’un véritable engagement. dans mon cas, je compare souvent mes œuvres à des virus. des micro-organismes qui viennent perturber un méta-réseau. »
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il y a moins d’une décennie, le street art était encore ignoré. et stigmatisé. Mais, après le poster du sérigraphe Shepard Fairey pour la campagne présidentielle de Barack Obama (2008) puis le documentaire Faites le mur (2010), il s’est imposé comme une tendance forte du business de l’art. Les galeries l’ont accueilli (Lazarides à Londres, Le Feuvre à Paris, etc.). Puis les musées. des rétrospectives se sont tenues à Berlin et à L.A. La cote des artistes a flambé. Les prix des œuvres ont explosé. inflation caractéristique d’un marché déréglé qui a vu des pièces signées Blu, Banksy ou invader – vendues au départ quelques centaines d’euros – s’arracher dans la capitale anglaise à plusieurs dizaines de milliers de livres sterling. Londres, justement. invader y était récemment, pour une « courte invasion ». de Berlin à tokyo, de Vârânasî à Melbourne, de Katmandou à São Paulo, le street artiste photographie ses œuvres après les avoir collées dans des « spots » soigneusement choisis. « Je déniche ces lieux après m’être procuré un plan de la ville et quadrillé les quartiers que les gens me recommandent. Le bon spot, c’est celui qui vous fait vous sentir bien après
y avoir collé une pièce. On se retourne et on se dit : Bien joué ! » On pense aux plus célèbres d’entre eux. Les salles du musée du Louvre « envahies » en 1998 et, surtout, le panneau Hollywood sur le versant du Mont Lee, à Los Angeles où, le 31 décembre 1999, invader colle une œuvre sur la lettre D. deux actions spectaculaires pour signer ses débuts et qui l’ont vite fait remarquer par ses pairs. À Londres, d’abord, où il possède de solides appuis (Banksy, notamment), à L.A. aussi, où il s’est lié avec Obey Giant (l’alias de
Icône du street art, Invader est diplômé de l’école des Beaux Arts de Rouen. L’artiste français a fait le tour du monde à plusieurs reprises.
De Londres à Perth et de New York à Tokyo en passant par Bénarès ou Katmandou, Invader a laissé une trace indélébile aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui âgé de 42 ans, l’artiste a regroupé l’ensemble de ses œuvres dans un livre événement à paraître à la fin du mois.
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Invader travaille de manière simple et imaginative dans son atelier (photo du haut). Il s’inspire aussi de l’univers musical de Bob Marley, des Doors, de Daft Punk ou des Beatles. Les quatre garçons de Liverpool ont ainsi été représentés à travers des Rubik’s Cubes, visibles notamment à la galerie Franck Le Feuvre (photo de droite). Invader utilise cette technique depuis 2005.
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La photo de gauche fait partie de la série new yorkaise de l’artiste. Invader a l’art de choisir le bon spot. Ci-dessus, une des 1 026 pièces parisiennes.
Shepard Fairey) qu’il « conseille » lors de sa venue à Paris. « il cherchait un endroit où coller, se souvient-il. Je l’ai amené sur le toit d’un immeuble de la place de la Bastille. » Si l’œuvre de l’artiste a depuis longtemps disparue, la pièce apposée par « l’envahisseur » est toujours visible, dix mètres plus bas. Lequel reconnaît : « Cette fois-là, j’ai eu peur, très peur », souffle-t-il. Le street art est à ce prix. C’est même ce qui fait son sel. Sans le danger qu’ils encourent, les Zevs, Faile ou Bast prendraient-ils toujours pour toile les murs de Notting Hill ou de Brooklyn ? Probablement non. invader non plus. il consent. « Le danger que représente chaque invasion contribue à les rendre excitantes. Ce danger peut simplement être une glissade mortelle. et, là, game over ! » Ou une nuit passée au poste. Moins tragique. À ce jour, le Parisien en totalise plus d’une vingtaine pour six tours du monde et environ deux millions de carreaux de mosaïque collés. Combien de « bons spots » dénichés à Paris depuis plus de 10 ans ? 1 026 précisément à l’heure où nous mettons sous presse. La majorité est à découvrir dans
L’invasion de Paris 2.0. Un ouvrage où sont compilées 500 pièces posées dans la capitale ces huit dernières années. Certaines d’entre elles, vandalisées ou volées, n’existent plus. invader : « On pourra un jour ouvrir ce bouquin et, à travers chaque pièce, redécouvrir un Paris révolu. Un peu à la façon des photos de robert doisneau. » Le projet devient clair. Nuit après nuit, une « invasion » après l’autre, invader vise l’éternité. Découvrez l’univers de l’artiste et toutes les infos sur le livre L’invasion de Paris 2.0 en cliquant sur www.space-invaders.com
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Photo : LincoLn ELsE
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david est Goliath
Majestueux et fier, le massif du Cerro Torre se dresse à l’extrême sud de la Patagonie.
David Lama a vaincu le Cerro Torre de Patagonie. L’alpiniste autrichien est devenu, à 21 ans, le premier homme à gravir l’emblématique pic de granite de 3 133 m par sa face est… en escalade libre. The Red Bulletin vous entraîne dans les coulisses d’un exploit vertigineux. texte : christian seiler
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Destins au sommet
Légendes et drames du Torre En l’absence de preuve irréfutable, le doute persiste sur la première ascension. Il s’agit de celle du duo italo-autrichien Cesare Maestri - Toni Egger en 1959. Malheureusement, Egger chute, emportant son sac à dos qui contenait, soi-disant, la photo prise au sommet. Désireux de mettre tout le monde d’accord, Maestri entreprend une deuxième tentative en 1970. Il gravit cette fois le Headwall à l’aide d’un compresseur (photo ci-dessous) et parvient au champignon de glace. L’engin y est toujours accroché. En 1974, la cordée de Casimo Ferrari est la première à fouler le sommet de glace. L’ascension de David Lama est de l’escalade libre et c’est ce qui fait toute la différence...
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À
ces caractéristiques guère avantageuses s’ajoutent des conditions climatiques rudes. Les rafales de vent, proches de la force d’un ouragan, sont, par exemple, un tourment quotidien. La fenêtre pour une ascension météo optimale ne s’ouvre qu’une poignée de jours par an. Lors de son premier séjour patagonien, Lama s’était fait balayer par une de ces rafales dans les rues d’El Chaltén, camp de base des alpinistes niché dans la province argentine de Santa Cruz. Voulpir gravir les murs lisses et raides du Cerro Torre en escalade libre et par météo démente est un projet fou. Qu’est-ce que l’escalade libre ? Progresser sur une paroi sans utiliser de matériel. Seules prises, celles offertes par la roche. Les protections telles que le cordage et les pitons ne servent qu’à assurer la sécurité en cas de déconvenue.
BILDER: LInCOLn ELSE, KEn ROBInSOn
janvier 2012, 13 heures. Le vent est nul, le soleil brille, la température flirte avec le zéro. David Lama est fier sur son piédestal. Le sommet du Cerro Torre. Le jeune homme de 21 ans saisit l’instant et promène son regard sur l’exceptionnel panorama offert par la Patagonie, mélange de monstres granitiques et de montagnes pittoresques. Le spectacle rare et précieux ; la pureté et l’émotion enveloppantes. Après trois années de préparation, l’Autrichien ressent désormais le vide inhérent à la concrétisation d’un objectif éprouvant, déstabilisant, mais galvanisant, qui, soudain, n’est plus. L’instant perd sa solennité lorsque Peter Ortner, son partenaire d’épopée, danse nu sur la neige, là, juste devant ses yeux. C’est qu’il doit y avoir de quoi s’enthousiasmer.
C’est une date à marquer d’une pierre blanche. Elle marque la fin d’une série de trois expéditions ratées depuis 2008. Au commencement, il y a cette photo découverte par hasard dans un magazine d’escalade. David Lama n’a que 17 ans. Fils d’une Tyrolienne et d’un sherpa népalais, l’adolescent y voit le mur lisse qui mène au sommet Cerro Torre, mystique et farouche épingle en granite à l’extrémité du continent sud-américain. Il est alors au Chili, au cœur de la vallée de Cochamo. Lama la regarde, ne la quitte pas des yeux. Tous deux se dévisagent. Comme par défi. Lama s’emballe. Le Torre est peut-être domptable en escalade libre. Si tel est le cas, il le fera. En tous cas, personne ne s’y est risqué. Lama fait partie de la nouvelle génération d’alpinistes qui a su maîtriser, très tôt dès l’enfance, les techniques de base. Peter Habeler le voit escalader. David a cinq ans. La légende de l’Everest détecte aussitôt un potentiel et s’empresse d’en causer aux parents du jeune prodige. Dix ans plus tard, Lama participe à la Coupe du monde 2005, à 15 ans seulement, avant de s’adjuger, l’année suivante, sa première victoire. Mais son entraîneur de toujours, Reini Scherer, le pousse à renoncer aux compétitions en salle, pourtant très relevées. Dès lors, Lama ne se consacre qu’à la très haute montagne et commence à mûrir des projets imposants : l’escalade des Alpes notamment. Doté d’une technique parfaite et d’une maîtrise corporelle optimale, Lama est un surdoué. Seule lui manque l’expérience de la très haute altitude. S’offrir le Cerro Torre en escalade libre n’est pas une entrée en matière des plus simples. Situé dans le sud de la Patagonie, entre le Chili et l’Argentine, ce monstre à l’extrême verticalité et aux murs désespérément lisses est un des plus difficiles à gravir.
Gravir les murs lisses et raides du Cerro Torre en escalade libre rend le projet encore plus fou.
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l’espaCe d’un instant, il éprouve Cette sensation d’éCheC, Celle d’être pris au pièGe. répétés de la météo. Et d’un excès de naïveté. David et Daniel butent à plusieurs reprises sur la voie dite de « L’échelle de spit ». Le sommet est loin. De cet échec naîtra la victoire future. Un mal pour un bien. Durant cet hiver-là – l’été en Patagonie – Lama a pris la mesure du paysage, du climat et des dangers du vent, des avalanches et des chutes de blocs de glace. Le jeune Autrichien est de retour dès l’année suivante. Peter Ortner est son nouvel équipier. Guide de haute montagne et alpiniste chevronné, Ortner suit Lama comme son ombre qui sait désormais débusquer les pièges du « Torre », comme il le surnomme affectueusement.
La Voie RoYaLe Voici dans le détail le passage décisif de la face est du Cerro Torre
Chemin du compresseur Chemin d’escalade libre emprunté par Lama et ortner Contournement ICE TowErs
Contournement TravErsE DE boLT (environ 2 600 m)
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sommet 3 133 mètres Contournement HEaDwaLL
L’enfant d’Innsbruck sait qu’il doit profiter de chaque accalmie du temps pour espérer atteindre le sommet, en s’aidant si besoin des pitons de Maestri. Le « Torre » couvert d’un épais brouillard, les deux hommes s’élancent vers l’ascension d’une autre montagne, histoire de passer le temps. Tard le soir, ils retrouvent leur container d’El Chaltén. Il leur sert de chambre à coucher. Au réveil, il fait beau. Lama et Ortner se préparent et rejoignent dare-dare le Nipo Niño, premier camp de base. Trois heures de sommeil puis attaque du monstre. La météo clémente leur permet de passer l’échelle de spit puis d’atteindre pour la première fois les Ice Towers du Cerro Torre (les tours de glace). Ils empruntent « La voie du compresseur » pour un passage facilité en escalade artificielle. Lama lève la tête et scrute le mur à la recherche de fissures pour assurer ses prises sans matériel et rebasculer en escalade libre. Il a l’air optimiste mais pour le moment, il s’agit avant tout d’aller au bout. Or, une mauvaise surprise les attend. Juste au-dessous du Headwall, l’échelle de spit de la voie Maestri est couverte d’une épaisse couche de glace. David et Peter se déportent et continuent d’avancer via une cheminée gelée dont les blocs de glace menacent de rompre à tout moment. L’irrémédiable est proche quand un parpaing de glace, gros comme un ballon de football, heurte Lama à la tête et à l’épaule. Seul son casque est fissuré. Le vide de d’échec et de la mort l’a frôlé à cet instant. Au final, rien de grave, sa foi en sa réussite n’en est que décuplée.
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e binôme reprend sa route. Verticale. Il double une cordée canadienne plus lente, et laisse derrière lui le compresseur de Cesare Maestri, toujours là 40 ans après. Quand ils atteignent le champignon de glace par un étroit passage puis le sommet, le soleil s’est couché depuis belle lurette et le ciel arbore sa couleur d’or. « La lumière est belle comme nulle part ailleurs », se régale Lama. Juste un fugace moment d’émotions fortes et l’Autrichien est déjà passé à autre chose. « Allez, on rentre ! » Les deux hommes s’enfoncent à nouveau dans la nuit patagonienne. Même qualifiée d’assistée, cette mission est un succès. Mi-janvier 2012. David Lama retrouve la Patagonie une troisième fois. Il est confiant. Des semaines durant, il a suivi les bulletins météo sur différents sites web. Les prévisions sont bonnes : anticyclone et vent faible au sommet. L’inverse des années précédentes. Des conditions idéales pour la prise du Cerro Torre.
PHOTOS : KEn ROBInSOn
Le Cerro Torre a beaucoup tenté le monde de l’alpinisme. Cesare Maestri revendique, en janvier 1959, être le premier à avoir réussi son ascension. Incohérences nombreuses, preuves limitées, les doutes ternissent la supposée performance de l’Italien. En 1970, il entreprend une seconde ascension. Un compresseur pour enfoncer à intervalles réguliers des pitons à expansion, dans la roche compacte et non dans les fissures comme le veut l’usage. Maestri finit par abandonner le lourd instrument de 180 kg durant la montée. D’ailleurs, la voie qu’il a empruntée en ligne droite s’appelle encore aujourd’hui « La voie du compresseur ». Mais il s’est arrêté au Headwall, l’ultime mur avant le sommet, champignon de glace final, 60 mètres plus haut. Quarante ans plus tard, David Lama planifie d’utiliser cette même voie, et d’atteindre le sommet sans recourir aux pitons posés par Maestri. Sans aucune technique ni matériel, le Cerro Torre sera à lui. Début 2010, lors de la première tentative, l’Autrichien accompagné de Daniel Steuerer échoue à causes des caprices
l’instant finit par perdre définitivement sa solennité lorsQue peter ortner danse nu sur la neiGe.
droit au but
La devise de l’oM sied à merveille au pugnace David Lama qui a toujours mené l’ascension devant ortner. Ci-dessus : tous deux contemplent le panorama qui s’offre à eux sur le champignon de glace.
deux points C’est tout !
L’impressionnant mur final qui se dresse devant les deux hommes a de quoi faire peur. Il semble que ce terme soit néanmoins banni du vocabulaire de tout alpiniste qui se respecte. Le Headwall (littéralement « mur principal ») porte bien son nom. sur cette photo, David Lama devance son compatriote Peter ortner.
CREDIT:
Cullecturi quae etusand antius, vellace rchitatur? Uda nos dolore accus plia exernatintur autem dis il min et estentium, sitatio mintiorit endit, to illa que omnimil iberume
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aire de repos
Partis à l’aube, David Lama et Peter ortner s’accordent, à l’ombre du Collado de la Paciencia, quelques heures de répit avant la dernière ligne droite.
viCtorieux du Cerro torre, david lama voit s’ouvrir devant lui d’autres exploits. Par superstition, les deux hommes louent à El Chaltén le même container que l’année d’avant. Entre-temps, deux jeunes alpinistes, le Canadien Jason Kruk et l’Américain Hayden Kennedy ont gravi le « Torre » et nettoyé la voie du compresseur en retirant une centaine de pitons creusés par Cesare Maestri. L’ascension de David Lama n’en sera que plus légitime. Les membres de l’équipe de tournage réveille l’Autrichien et l’informent de la disparition des pitons qu’il prévoyait d’utiliser pour sa sécurité. Sans broncher, il répond : « Cela m’est bien égal. »
PHOTOS : KEn ROBInSOn, COREY RICH
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es choses s’accélèrent. David Lama et Peter Ortner gagnent le Nipo Niño, dorment quelques heures, et entament la conquête en escalade libre du Cerro Torre à 3 heures du matin. La météo demeure idéale. Après 4 h 30 d’ascension, ils parviennent à « l’épaule » du monstre granitique de 3 133 mètres de haut et reprennent leur souffle. Mi-temps. Un peu de soupe, quelques portions de « travel lunch ». 13 heures. Débute la deuxième partie de l’ascension jusqu’au passage décisif, l’échelle de spit d’un niveau de difficulté estimé à 8a. Les deux premiers essais de Lama ? Une chute à la corde. Il doute ?
« Je me dit m… Peut-être que cette cordée n’est pas jouable en escalade libre. » non, il s’obstine. Au troisième essai, il modifie légèrement la position de son corps, son accroche et sa technique de hissage. Il chute à nouveau mais constate qu’il est sur la bonne voie.
DaViD & PeteR L’extraordinaire exploit de David Lama (à droite) et de son partenaire Peter ortner sera le sujet principal d’un film prévu pour 2013. L’univers de la très haute montagne sera décliné à travers cette réussite. Ce film montrera aussi les superbes images de cette ascension.
Le passage le plus difficile de l’ascension par l’éperon est est franchi à la quatrième tentative. Une fois dans un endroit plus sûr, David Lama murmure : « C’est dans la poche. » Lui et Peter Ortner franchissent le passage une nouvelle fois, sans le moindre point de sécurité pour remplir les exigences de l’escalade libre. Ils progressent jusqu’aux Ice Towers où ils taillent la glace avec leurs piolets pour s’offrir un recoin bivouac et une nuit, assis et encordés. Six heures du matin. Ils repartent. À neuf heures, ils sont au pied du Headwall. À suivre trois longueurs de corde très difficiles. Le mur est constitué d’écailles de granite instables, à chevaucher avec prudence pour ne pas dégringoler dans le vide avec tout le mur effondré ! Ils surmontent un bloc de pierre branlant. Au moindre faux pas de l’un, un bloc volumineux s’abattrait sur l’autre pour une mort certaine. Le scénario a prévu un happy end. Il est presque 13 heures. David Lama et Peter Ortner accèdent au sommet et viennent d’écrire en lettres majuscules un chapitre de l’histoire de l’alpinisme. La première ascension en escalade libre du Cerro Torre est enfin une réalité. Les coulisses de l’exploit sur www.david-lama.com ou sur la version iPad de The red bulletin (en français)
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« on va au bureau pour avoir des idées et non pour écrire des mails » Texte : Herbert Völker
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umilité. Tel est le mot qui s’impose après avoir rencontré Sir James Dyson. rappel des faits, nous sommes en 1978, soit un autre temps dans un autre siècle, lorsque cet anglais a l’idée d’une technologie révolutionnaire d’aspirateur. Quinze ans et 5 126 prototypes plus tard, le Dyson DC01 voit le jour. Tout n’a pas été simple. La plupart des investisseurs n’y ont pas cru. Tant mieux. Dyson bâtit l’empire dont il est aujourd’hui seul propriétaire et intègre le cercle des 500 personnalités les plus riches au monde. Les appareils d’utilisation quotidienne tels que ventilateurs ou sèche-mains ouvrent la voie à d’autres innovations. The Red Bulletin a pris l’aspiration de Dyson dans un passionnant chassécroisé. anobli par la reine, l’anglais confie même ne pas apprécier le Gin... Shocking !
PHOTO : Suki DHanDa/GuarDian newS & MeDia
James dyson a dépoussiéré le monde et réinventé notre vie quotidienne. Self-made man milliardaire, l’Anglais révèle ici que seule paie la persévérance. Dyson dévoile aussi une partie de ses plans pour… 2027.
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Homme À tout Faire James Dyson et Dyson Ltd – innovation permanente
1970 / SEA TRUCK Dyson collabore au projet Sea Truck, utile au transport de lourdes charges. Étudiant, Dyson s’occupe avec brio du mobilier et de l’aménagement intérieur. Le succès est tel qu’il se lance dans l’ingénierie. Il a 23 ans.
1974 / BROUETTE 4×4 Dyson réinvente la brouette en utilisant un pneu à la place d’une roue traditionnelle. Faute d’argent, il se fait piquer le projet par ses investisseurs. Comme quoi, il faut toujours garder le contrôle !
PHOTOS : DYSOn (5), GeTTY iMaGeS (3), reX FeaTureS (1)
THE RED BULLETIN : Et si nous parlions aspirateurs ? JAMES DYSON : Je m’en réjouis. Vous avez considérablement amélioré un appareil d’une fonctionnalité particulièrement basique. Doit-on s’attendre à d’autres surprises ? Oui. il n’y a pas de fin, ne serait-ce qu’avec cette nouvelle prise de conscience environnementale. nous fabriquons des produits plus efficaces avec moins d’énergie, des produits qui fonctionnent mieux et qui consomment moins d’électricité et d’eau. La mise sur le marché de nouveaux appareils est bien plus passionnante, plus intéressante, beaucoup plus complexe et difficile que ça ne l’a jamais été. C’est une époque formidable pour devenir scientifique. Quel est le secret de votre réussite ? il faut être soi-même convaincu que le nouvel appareil est meilleur que ceux qui ont existé jusqu’à présent. On ne peut demander conseil à quiconque. il faut prendre cette décision seul. On ne fait que supposer. Ce processus n’est pas totalement intuitif. On peut avoir un raisonnement logique mais il a ses limites lorsqu’on développe quelque chose de totalement nouveau. Ce n’est pas parce qu’on apprécie soi-même le produit que les consommateurs l’aimeront. il faut être têtu et persévérant. Comme une mule. Les gens partent du principe que les nouvelles inventions ne tiennent pas la distance. un exemple : nos aspirateurs sont transparents, la saleté est visible. Ça a beaucoup perturbé les distributeurs au début. ils ne voulaient pas nous référencer. Je leur répondais : « Désolé, c’est ainsi que j’ai conçu mon aspirateur. » Pour qu’on comprenne bien, je dois vous parler de la romancière américaine Erica Jong. Elle a décrit l’onde de choc qu’elle a ressentie lorsqu’elle a vu pour la première fois ses excréments avant de tirer la chasse… Quand j’ai vu vos aspirateurs, j’ai eu le même sentiment ! eh bien oui, le trou d’évacuation devant et la cuvette à l’arrière, nous en avons l’habitude.
De plus en plus de médecins recommandent d’ailleurs de regarder ce que nous rejetons pour mieux comprendre le fonctionnement de notre corps. Il s’agit finalement d’une métaphore intéressante. On peut l’appliquer à toutes les choses que nous laissons derrière nous, que ce soit dans l’aspirateur, la poubelle ou dans l’eau. Mais nous nous éloignons un peu du sujet… Parlons plutôt de vous et de votre entêtement digne « d’une mule ». Votre science de l’athlétisme vous a certainement été utile. une course de fond est une expérience solitaire. Tout dépend de soi. La plupart des gens ralentissent lorsque la fatigue se fait ressentir. C’est le contraire qu’il faut faire. il faut courir plus vite lorsqu’on est fatigué car les autres se fatiguent aussi. il en va de même dans la vraie vie. La plupart des gens renoncent souvent juste avant l’arrivée. Lorsqu’on veut réussir quelque chose que personne d’autre n’est parvenu à faire, il faut arriver à dépasser sa douleur. Peu importe si on s’effondre une fois la ligne d’arrivée franchie. J’ai vu Herb elliott monter et descendre des dunes de sable en courant (demi-fondeur australien Champion olympique du 1 500 m à Rome en 1960 avec un chrono de 3’35’’6, ndlr). C’est incroyablement douloureux. J’ai grandi à nord norflok, une contrée qui ressemble au littoral du nord de l’allemagne. On y trouve des dunes de sable élevées que je n’ai cessé de gravir en courant. Vos références englobent philosophes, inventeurs, architectes… De Francis Bacon à Buckminster Fuller en passant par Edison. Lequel préférez-vous ? Je choisis Brunel (Isambard Kingdom Brunel est un architecte franco-anglais visionnaire du 19e siècle, bâtisseur de chemins de fers, ponts et bateaux à vapeur, ndlr). Je l’apprécie tout particulièrement. il avait cette détermination maladive de tout inventer lui-même. il ne voulait pas copier. il n’était pas intéressé par ce qui existait déjà. Je trouve ça prodigieux. Tout ce qu’il a créé était très beau, très élégant. il n’en a jamais parlé de son vivant. J’ai appris de lui que les innovations techniques sont de belles choses. Comment qualifieriez-vous votre travail ? Intuitif, empirique, empreint de folie ? il faut toujours prendre les innovations les unes après les autres. Sinon il devient compliqué de savoir pourquoi quelque chose fonctionne mieux ou moins bien. il faut comprendre comment on est arrivé là. il faut pour cela procéder étape par
1978 - 1983 / LA GRANDE IDÉE Découragé par les mauvaises performances de ses aspirateurs, Dyson se lance dans le grand projet de sa vie. Il escalade la clôture d’une scierie pour observer le système de dépoussiérage. Avec son équipe, il réalise 5 127 prototypes d’aspirateurs sans sac. On connaît la suite.
il faut arriver à dépasser sa douleur. J’ai vu Herb elliot monter et descendre des dunes de sable en courant. ils ne voulaient pas nous référencer. Je leur répondais : « désolé, mais c’est ainsi que j’ai conçu mon aspirateur. » un de nos roulements à billes pour machine à laver vient du sport auto. il était très cher. mclaren l’a utilisé.
1986 / G-FORCE
1993 / DC01
Le premier aspirateur sans sac est mis en vente au Japon. Dyson en cède la licence technique à l’entreprise qui importe aussi certains agendas dans l’archipel. Le succès commercial est tel que Dyson commercialise sous son propre nom le prochain produit...
Fabriqué au Royaume-Uni au prix de 200 £ (240 €), le DC01 possède une poignée pour le transport, une rallonge pour escaliers, des accessoires et un bac transparent. Qui a envie de voir la saleté s’empiler ? Deux ans plus tard, le DC01 est l’aspirateur le plus vendu en Angleterre.
2000 / CR01 Après avoir lutté contre l’apparition de contrefaçons aux États-Unis et en GrandeBretagne, Dyson dévoile son deuxième appareil ménager : une machine à laver le linge munie d’un double tambour afin de reproduire la qualité du lavage-main. Trop chère et peut-être trop déroutante pour la ménagère, sa vente est stoppée en 2005.
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2003 / DC11
2006 / AB01
Le premier aspirateur Dyson qu’on n’a pas besoin de ranger sous l’escalier. Le tube télescopique fixé au bout d’une longue rallonge électrique permet aussi au DC11 d’atteindre le trottoir pour nettoyer sa voiture garée en face de la maison. Idéal le dimanche matin...
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Connu sous le nom d’Airblade, le sèchemains Dyson souffle de l’air à une vitesse de 640 km/h. De nombreuses réclamations ont pointé les propriétés hygiéniques de l’appareil, mais il reste plus écologique et moins cher que les serviettes en papier et autres sèches-mains.
2011 / AM04 L’appareil de chauffage Dyson Hot s’inspire beaucoup des caractéristiques techniques de l’Air Multiplier pour chauffer (ou rafraîchir) rapidement et efficacement une pièce. 40 ans après ses premières productions, Dyson est toujours un leader mondial de l’innovation intelligente.
2009 / AM01 Fabriqué sans pales, le ventilateur Air Multiplier de Dyson est très tendance. Son moteur aspire et diffuse un flux d’air qui s’accélère en passant à travers une structure ronde. Un mouvement circulaire rappelle le courant des ailes d’oiseaux de proie.
2006 / MOTEUR DIGITAL DYSON Après sept ans de développement, ce petit moteur électrique sans carbone fonctionne quatre fois plus longtemps que ses prédécesseurs en utilisant moins de pièces mobiles. Apparaît pour la première fois avec l’Airblade.
CreDiT:
moteurs ont une durée de vie de 3 000 à 4 000 heures, d’autres, plus communs, ne dépassent pas les 600 heures. Pas d’émissions, pas de poussières agressives. Les moteurs sont plus petits. ils n’ont presque pas besoin de cuivre. Toutefois, la vitesse est difficile à maîtriser. Si jamais un déséquilibre survient, une force latérale de 40 tonnes se libère. arriver à faire fonctionner des moteurs à de telles vitesses est très compliqué. Qui développe ces technologies ? nous les développons nous-mêmes avec nos 800 ingénieurs : robotique, batteries, moteurs électriques, nanotubes de carbone et bien d’autres choses dont je ne peux pas parler ici. nous effectuons nos propres recherches dans tous ces domaines. en tant qu’entreprise privée, nous sommes en mesure de penser et planifier à très long terme. Comme personne n’a voulu investir dans notre entreprise, je détiens l’ensemble des actions. nous investissons énormément dans la recherche et le développement. nous travaillons sur des appareils qui seront sur le marché dans 15 ans. On pense bien sûr aux voitures avec, par exemple, un nouveau freinage. C’est votre nouveauté technique ? exact. nous développons de nombreuses technologies dans ce domaine.
PHOTOS : DYSOn (4), MaTTHiaS CLaMer/COrBiS OuTLine (1), reX FeaTureS (2)
étape. On ne peut pas simplement dire : « Je pense que c’est mieux ainsi. » il faut également faire des tests empiriques. Le principe d’edison est toujours d’actualité. Cela sonne comme dans un manuel de Formule 1. Je suis certain qu’Adrian Newey adorerait. Il y a quelques années, vous avez intégré un roulement à billes dans une machine à laver. Il était comparable à ceux des F1. Aspirateurs, machines à laver et F1 ont-ils des points communs ? Oui, bien sûr. Lorsque nous avons conçu une machine à laver spéciale avec deux énormes tambours, nous avions besoin du meilleur roulement à billes disponible pour pouvoir venir à bout de puissantes forces latérales. il vient du sport automobile. il était très cher, mais très beau aussi. McLaren l’a également utilisé. il y a aussi des points communs en termes d’aérodynamique, comme pour générer une sous-pression en guidant intelligemment le courant d’air. Cela vaut également pour notre nouveau ventilateur comme pour le diffuseur d’une monoplace de F1. il en va de même pour ce qui est du nombre de tours par minute. un moteur de Ferrari tourne à 19 000 t/min, les moteurs électriques de nos sèche-mains atteignent les 110 000 t/ min. L’avantage de la vitesse est que nous pouvons réaliser des pièces de plus en plus petites et bien plus efficaces. Le rendement de notre moteur électrique s’élève à 87 %. nous ne gaspillons donc que 13 % d’énergie. actuellement, les autres moteurs ont un rendement maximal de 46 %. avec les nouveaux moteurs, les batteries tiendraient presque deux fois plus longtemps. Le tout sans rejet de poussière de carbone. Les moteurs traditionnels ont des « charbons ». il n’y en a pas dans les nôtres. Le signal est transmis au moyen d’une puce électronique. il n’y a ainsi aucune usure du matériel. Là où nos
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la F1 serait certainement bien plus intéressante sans réglementation.
« issigonis dessine la mini sur un balcon de cannes, un Gin à la main... »
Êtes-vous un passionné de F1 ? non, je ne suis pas un fan. Mais la technologie qui se cache derrière m’intéresse beaucoup. Surtout à la fin de la course lorsque tout est démonté et examiné de près. C’est à peu près le contraire de ce que je fais. Je dois faire fabriquer des millions de pièces et je n’ai pas la possibilité de changer l’une d’entre elles toutes les semaines. Lorsque je me rends sur une course de F1, j’aime voir la technique, l’électronique, les matériaux. Je trouve en revanche dommage que l’aérodynamique soit l’élément central. C’est très intéressant en soi mais il est très difficile pour le profane de comprendre. On voit à peine les différences entre les voitures. S’il n’existait pas de réglementations, si l’on pouvait concevoir librement les voitures, ce serait certainement bien plus intéressant. On ne garderait que des règles strictes de sécurité. Pourquoi punir le concepteur d’une voiture avec une excellente adhérence ? Pourquoi imposer une longueur ? Cela a un effet négatif sur le développement technologique. Quel type de voiture appréciez-vous ? J’ai toujours aimé la Mini. J’ai été un grand fan de son concepteur, alec issigonis. Ce qui m’a particulièrement plu
chez lui, c’est qu’il a dessiné la maquette de la Mini en trois dimensions sur un balcon, à Cannes, un Gin à la main... Quel est pour vous le dessin parfait ? un bon produit doit également avoir une très bonne présentation. Le design ne devrait pas venir du marketing mais exprimer une fonction. Le design est une entité à part entière lorsqu’on conçoit et développe un produit et non pas quelque chose dont on s’occupe une fois que l’appareil est déjà terminé. Le design n’est pas une affaire isolée. C’est un processus continu dans le cadre du développement et de la production d’une nouvelle technique. Dessinez-vous les croquis de vos innovations ? Oui, mes techniciens et moi-même faisons cela à la main. nous pouvons ainsi rapidement faire comprendre nos idées aux uns et aux autres. nous ne le faisons pas avec un verre de Gin à la main, bien que ce soit peut-être une bonne idée. De toute façon, je préfère le tonic glacé. Les meilleurs ingénieurs sont ceux qui savent le mieux dessiner sur une simple feuille de papier. On croirait entendre un ennemi de l’ordinateur… Les dessins peuvent ne rien donner. Mais on a naturellement besoin de dessins très précis. un dessin doit avant tout transmettre une idée. C’est le plus important. Refusez-vous toujours d’utiliser les mails ? Je ne veux pas qu’on devienne esclave de ses mails, qu’on soit obligé de répondre à tout le monde. envoyer et recevoir des mails n’est pas une activité créatrice. On va au bureau pour avoir des idées et non écrire des mails. il est important d’échanger ses points de vue dans le seul but de modifier et d’améliorer les choses. Les mails ne vont pas dans ce sens. Je crois savoir que vous êtes un gros dormeur... Je dors comme un enfant ! Couché vers 22 h 30, je me lève à 7 h 30. il n’y a pas de secret, j’aime bien dormir. Je ne pense pas que ce soit un problème. Êtes-vous collectionneur de vos propres pièces ou de certaines œuvres d’art d’artistes de renommée internationale ? Je déteste les collections. Je trouve curieux de rassembler des objets... Cela ne m’intéresse pas. On devrait utiliser les choses et non les collectionner. Quand on collectionne, on n’utilise pas. www.dyson.fr
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GR ANIERI À
360° État civil ? Yannick Granieri. Âge ? 25 ans. Profession ? Défi permanent à l’apesanteur. Surnom ? « Le trapu du slopestyle ». The Red Bulletin vous fait découvrir les coulisses d’une figure de VTT freestyle : le backflip 360. Sujets au vertige, s’abstenir. Texte : Werner Jessner
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Photos : Dom Daher
raponne, discrète cité de la banlieue ouest de Lyon. Ici professe Franck Rousson, silhouette fine et cheveu rare. Cet ancien gymnaste esthète a fait partie de l’équipe de France de trampoline. Les passerelles entre les deux sports sont évidentes, et Rousson règne en maître sur les deux tableaux. Aujourd’hui, il détecte et forme de futurs talents. À son actif, Yannick Granieri, ado un brin nonchalant qu’il aide à se façonner depuis maintenant plus de dix ans. Après s’être rêvé un temps footballeur professionnel – « Quand tu es lyonnais, tu ne peux pas y échapper ! » – le Gone, gymnaste, manque sa réception après un saut mal contrôlé. Son histoire change. Cette blessure sonne le glas de sa destinée gymnastique. Ne pas pouvoir s’exprimer dans cette voie tape vite sur les nerfs de Yannick Granieri. Mais de cet échec, il rebondit et se lance dans le BMX comme son frère cadet. L’idylle ne dure que deux ans. Le béguin, il l’aura pour le VTT et ses infinies possibilités de figures. Et le vélo est une histoire de famille. Son grand-père quitte l’Italie pour Lyon où il crée la marque de vélos Follis. Ses parents y travaillent. À tout juste 20 ans, Granieri est déjà, à la fin des années 90, un cador chez les freeriders. Sa souplesse de gymnaste facilite le travail, vélo en main, dans les airs. Là où d’autres jouent de
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La vie nocturne passionnante d’un VTTiste professionnel. L’entraînement terminé, Yannick Granieri referme derrière lui à double tour les portes du gymnase. À minuit...
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l’ampleur des figures, Granieri impose un style nerveux, vif et agressif, développé grâce au trampoline pour un atout majeur : une notion de l’espace hors du commun. Le Français de 25 ans n’a pas froid aux yeux. Pour situer le personnage, il convient de rappeler un événement qui a fait le tour du monde. Nous sommes en octobre 2010, lors du Red Bull Rampage dans les canyons de l’Utah, compétition de VTT qui réunit les meilleurs freeriders de la planète. Une passerelle assassine, baptisée Icon Sender, penche au-dessus du vide à 12 m de hauteur. La taille d’un immeuble de cinq étages. Granieri s’y élance. Les images sont saisissantes : le Lyonnais atterrit sur son guidon, broie sa roue avant et se relève indemne. Aujourd’hui, Granieri, surnommé le « Trapu du slopestyle », est une référence. L’an dernier, il est longtemps resté accroché au top 3 du circuit mondial avant qu’une médiocre deuxième partie de saison ne le fasse dégringoler à la 7e place. Craponne, 21 heures. Les derniers gymnastes ont quitté les lieux. L’odeur froide de la magnésie est omniprésente. Les lumières, blafardes, sont encore allumées. Franck Rousson est le dernier. Il attend le fils prodige. Le gymnaste et le freerider, déjà une vieille histoire de onze ans. Ensemble, ils mettent au point de nouvelles figures mais travaillent pour l’heure sur un backflip 360, deux rotations enchaînées (horizontale et verticale). Sept mètres séparent la surface du trampoline du plafond. La maîtrise du backflip 360 est indispensable pour figurer parmi l’élite mondiale. « Le trampoline m’aide énormément. Si je devais effectuer le saut en plein air en retombant avec le
Assurance tous risques
La sûreté dégagée sur le trampoline par Yannick Granieri épate. Il sait toujours exactement quelle est sa position. « Toujours garder les yeux ouverts. Un saut périlleux en l’air ce n’est pas la même chose qu’une boucle. »
vélo dans un foam-pit (un bac rempli de mousse, ndlr), je perdrais cinq minutes à chaque fois, précise Granieri. Je devrais mettre le vélo en position, me lancer, sauter, sortir le vélo du foam-pit, m’en extraire à mon tour, reprendre ma respiration et recommencer… Sur un trampoline, je peux enchaîner 20 back-
flips 360 en une minute, peu importe la météo extérieure. Dans un gymnase, il y a moins de risques de blessures. Le trampoline ne pardonne pas beaucoup les erreurs. Non, c’est faux… Franck les pardonne encore moins... » L’entraîneur se montre pointilleux. Normal. Il veut être notamment certain
Saut devant
Le backflip 360, c’est quoi au juste ? Histoire de mieux apprécier les multiples facettes de cette figure, nous la décomposons ici. Sur un trampoline. Laissez-vous tenter...
Ancien gymnaste, Yannick Granieri est devenu une véritable star sur le FMB World Tour.
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Le décollage est quasiment droit et axial. La rotation ne commence que lorsque les deux roues sont en l’air.
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« Un mauvais alignement est acceptable sur le vélo. Le trampoline pardonne moins. » que son protégé est bien aligné lorsqu’il effectue la figure. Rousson : « Il y a seulement deux possibilités d’achever un saut sur un trampoline : dans la même direction où vous avez pris appel ou à l’opposé. » Granieri enchaîne : « Un certain degré de perte d’alignement est acceptable sur le vélo car vous avez le guidon
pour vous corriger. » Mais l’ennemi numéro 1 des VTTistes freeriders est le vent et l’entraînement indoor ne permet pas forcément de faire face aux conditions météo parfois difficiles en plein air. Afin d’optimiser ses sensations en apesanteur, Granieri effectue ses nouvelles figures en se rapprochant des
techniques employées en gymnastique. L’étape suivante consiste à travailler en tenant un vieux guidon de BMX. « Cela permet de trouver une sensation axiale. » Les choses deviennent plus sérieuses. Granieri serre un bloc de mousse entre ses jambes pour aider à la coordination de ses gestes. S’entraîner encore et encore, car en compétition, le moindre degré d’écart à la réception est aussitôt remarqué par des juges intransigeants. Le dernier atelier de travail se fait avec un cadre rembourré et dépourvu de roues. Il n’est plus question d’enchaîner les sauts. La réception a lieu sur un matelas positionné par Rousson pour amortir le rebond du trampoline. Le choc est dur, mais permet à Granieri d’améliorer le contrôle du mouvement. Comme en compétition. La somme d’erreurs est encore trop élevée, et, si le Français assure correctement ses backflips 360, il ne paraît pas encore totalement à son aise. Rousson lui demande de déclencher la rotation longitudinale plus tôt. En vain. « Dans la réalité, je dois tenir compte de la force d’inertie de rotation des roues. Du coup, je ne peux commencer à tourner sur le vélo qu’une fois la roue avant partie en l’air. Je ne veux pas faire semblant sur le trampoline. » Le binôme doit se quitter. Le gymnase ferme ses portes à minuit. Yannick Granieri présentera cette année, sur les différentes étapes du Freeride Mountain Bike World Tour, ce backflip 360 sorti de nulle part. Alors que son poulain est déjà sur les routes du FMB World Tour, Franck Rousson reste à Craponne, assis devant son ordinateur, à chercher la moindre faille dans les enchaînements de son élève. Voyez Yannick Granieri sur l’iPad et le Red Bull Backyard Digger sur www.redbull.fr
Bravo ! Vous avez réussi... sur un trampoline. Sur du dur, soyez sûr de votre coup avant de vous lancer...
Maintenant, on tourne ! Accélérer la rotation et en même temps avoir – déjà – un œil sur la réception.
La réception se fait dans la direction où vous avez décollé. Terminez la figure en souplesse, sans en rajouter.
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DA VINCI MODE Respiration intemporelle dans The Red Bulletin avec le génie de Léonard de Vinci.
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Texte : Herbert Völker
u pied du Palazzo Spini de Florence, quelques esprits éclairés débattent d’un texte de Dante. Nous sommes en pleine Renaissance. Léonard de Vinci passe par là, il est invité à rejoindre la discussion. Le génie amorce un début de réponse, avant de lâcher : « Voilà MichelAnge qui s’avance. Posez-lui donc la question. » Le peintre ne s’attend pas à quelque chose d’agréable de la part de l’inventeur et anticipe : « Je vous rappelle que vous n’avez même pas terminé ce cheval à Milan. » Et s’en va. L’agitation enfle. Sur une feuille volante, Léonard de Vinci griffonne. Nerveusement. Car il comprend que le jeune artiste a raison : il s’est trop dispersé et a trop d’affaires en cours. La malchance veut que l’inventeur soit contraint d’utiliser le bronze destiné à ce monumental cheval pour fabriquer quelques canons. Quand l’Italie n’a d’yeux que pour le corps d’éphèbe de David – six tonnes de marbre pour cinq mètres de hauteur – sculpté par Michel-Ange. Ce dernier a 29 ans. Il est plus jeune que De Vinci et a beaucoup de talent...
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n en oublierait presque les repères de l’histoire. Nous sommes donc à Florence, en 1504. Il a 52 ans, âge canonique pour l’époque. En pleine forme physique, le génie a ses secrets : jamais de viande, une goutte de vin et bien peu de temps consacré aux femmes. Il n’y a pas si longtemps, il s’adonnait encore à l’alpinisme, dans les Alpes voisines, persuadé que, si haut au-dessus de la Terre, il devait y faire nuit noire. Il n’a pas grimpé suffisamment pour savoir si c’était vrai. L’invraisemblable beauté qu’on lui prête jeune a laissé place au charme de la dignité. Ses longs cheveux gris se mêlent à sa barbe touffue dans des ondulations quasi parfaites. Autour de lui, les guerres font rage et asphyxient le pays. Venise contre les Turcs, Milan contre les Français, César Borgia contre tout le monde. Un homme de son talent ne peut fermer les yeux face à cette contagion guerrière. De Vinci a toujours eu deux casquettes. Au minimum. Alors qu’il crée La Cène de 1494 à 1498, son vrai métier est ingénieur militaire. Dans le fond, il a toujours été pacifiste. C’est pour cela qu’il a gardé enfouie la plus sauvage de ses inventions, ainsi que quelques idées jetées sur le papier. Pas question de remettre le pouvoir de la torpille à des peuples sanguinaires. Trop dangereux. Ces derniers temps, De Vinci ne s’attarde pas devant ses toiles. Il est trop accaparé par le développement de nouvelles armes et mille mécanismes. La plupart ne rapporte rien.
Il y a, là, l’horloge et la sonnette, le mandrin mécanique et le cric de voiture. Inspiré et plutôt pratique tout ça. À l’instar de la machine volante, du parachute et de l’appareil à respiration sous l’eau. Sa dernière marotte ? L’anatomie. Depuis les théories de la Grèce antique, personne n’a cherché à savoir comment fonctionne, de l’intérieur, le corps humain. Le savant ne peut compter que sur lui-même. Il procède instantanément à des autopsies. Tout seul, il dissèque les fibres musculaires, fouille les boyaux puants et étudie les os. Ivre de ces découvertes dont il tente de retranscrire la fascinante magie, il dessine cette fabuleuse machine qu’est le corps humain. Fibre après fibre, mécanisme après mécanisme. À l’hôpital Santa Maria Novella, on lui garde des cadavres. Des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes. Léonard de Vinci écume la morgue. En quittant son studio de travail, qui fait aussi office de lieu de vie pour étudiants admirateurs, l’Italien emprunte une route surchargée. Tractées par des ânes faméliques, les charrettes laissent échapper leur longue complainte. Il y a déjà longtemps que De Vinci a inventé un modèle de roue pertinent, mais il n’a pas le temps de s’attarder chez tous les marchands de fruits et légumes pour leur en expliquer l’usage. Déjà, il y a du mieux depuis que la République de Florence a comblé les ornières qui brisent les attelages à l’aide de pavés posés sur les rues de ses quartiers résidentiels. Le passage était souvent bloqué par de larges chariots qui se croisaient difficilement. Les mules ne sont pas reconnues pour leur sens de l’évitement. À Vigna Vecchia, un dresseur d’oiseaux attend Léonard de Vinci, au beau milieu du chemin. L’artiste lui achète régulièrement un spécimen. Dans ce cas, un pinson hirsute fait l’affaire. De Vinci aime les animaux. Les oiseaux mais aussi les chevaux. Puis, une fois rendu à l’hôpital, il se voit remettre le meilleur des macchabées mis de côté à son intention. Il repart chargé d’une blouse noire, d’une scie, d’un burin et d’une règle graduée. Tout un programme. Ses acolytes se demandent régulièrement comment il fait pour travailler dans l’effroyable puanteur de la décomposition d’un corps. « Mais qu’est-ce qui pue ? » répond-il, engoncé dans sa combinaison. Impatient, il traverse la ville, direction le studio. Il est exaspéré par les charrettes et les mules, têtues comme des ânes. Il faut inventer un moyen de locomotion moins large, non soumis aux tribulations des équidés, et plus agile qu’eux. De Vinci : « Peut-être pourrait-on placer les deux roues dans le même prolongement, et non côte à côte comme pour les charrettes ? L’ensemble serait moins figé. Peut-être aussi pourrait-on oublier les mules et créer une force motrice à partir de mes jouets préférés ? Rouages, vis, chaînes ?
USÉ PAR LES CHARRETTES ET LES MULES QUI OBSTRUENT LES ROUTES, LÉONARD DE VINCI INVENTE UN DEUX-ROUES MINCE ET LÉGER DOTÉ D’UNE CHAÎNE.
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Quelque chose qui s’inspirerait de la vis sans fin ou de l’hélice, le poids de votre corps pour maîtriser le mouvement. en somme… » La machine suivra. Que Salai et son accompagnateur Chez lui, dans le studio qu’il appelle bottega (la boutique), se débrouillent seuls, le Maître ne daigne pas se déplacer. le potage est servi. Une soupe avec du pain, des baies et de Un rapport suffira. la marjolaine. Un classique de la maison. Léonard de Vinci teste Il faut un temps fou à Salai pour revenir. Deux conducteurs ses dernières idées venant directement de ces roues alignées de charrettes l’ont copieusement battu au passage. Salai dans l’axe de la route auprès de Salai, son élève et disciple au s’est contenté d’essayer la machine sur des pentes très douces. vrai talent de peintre. Sans doute la seule chose honnête en La direction a correctement fonctionné. D’après le disciple, lui. Car, pour le reste, Salai est réputé être bon voleur et piètre il manque toutefois un petit quelque chose pour s’arrêter, serviteur. Mais il est très beau. De Vinci l’a sorti du caniveau histoire d’éviter d’éperonner une mule. Encore que l’animal quand il était enfant. Il lui trouve sans doute d’autres qualités soit toujours plus doux qu’un mur. De Vinci a autre chose à pour le supporter encore. faire que d’inventer un frein. Alors Salai démonte l’objet, De Vinci l’interroge : « Est-ce qu’une personne peut rester revend les roues et garde le cadre. Ça fera du bois pour l’hiver. en équilibre sur une charrette qui a une roue à l’avant et ollicité de toutes parts, De Vinci achève enfin le dessin une à l’arrière ? de la femme du négociant en soie. Il efface les derniers − Avec les jambes au sol pour continuer à pousser ? demande vestiges du croquis esquissant les traits de Salai. Sur ce Salait. portrait, la jeune femme a encore un rien − Bien sûr ! Comment faire autrement ? » lui d’impertinence, ce rictus figé au coin de la répond son Maître. bouche. Et ça ne plaît pas. La commande est Cette fois-ci, Salai est allé trop loin. annulée. Plus tard, Léonard de Vinci peint Il a empoché les 30 soldes de la bourse du … que nous ne saurons jamais. définitivement à l’huile ce même croquis ménage. D’humeur mutine, il multiplie les Aujourd’hui encore, des milliers d’universitaires s’écharpent à travers refusé. Il l’emporte avec lui dans un voyage grimaces pendant qu’il pose. Mais il ne faut le monde autour du croquis ci-dessous, long de trois semaines, direction le château pas déranger De Vinci en plein travail, encore dessiné vraisemblablement à l’époque d’Amboise, près de Blois. Le Roi de France l’a moins quand il peint la vérité. Perturbé, il de Mona Lisa, soit en l’an 1504. Trésor convoqué. Le génie ne donne jamais de nom se mélange les pinceaux et entrecroise le noyé dans les esquisses inachevées à ses créations. D’autres s’en chargent. Ainsi portrait de Salai avec les croquis de la femme du Maître, ce dessin est maladroit : ont été baptisés La Cène, L’Adoration des mages de l’éleveur de soie. Elle ne dégage pas grand- un de ses disciples l’a sans doute copié en s’inspirant de la version originale. (tableau non achevé) ou La Dame à l’hermine. chose mais sait au moins rester en place Tout est cependant conforme à ce que Ravi de ce cadeau, François 1er réclame comme modèle. La bouille de Salai, devinée l’on sait des idées et des marottes de avec insistance l’identité du modèle. Requête dans les croquis, donne à la représentation Léonard de Vinci, tels que les pignons, compliquée. Léonard de Vinci n’a en tête que de cette femme un air mystérieux. De Vinci les rouages et la chaîne. Même le son prochain projet. Son cerveau fonctionne fait un peu n’importe quoi. Alors, il laisse principe de direction par la répartition à la vitesse de la lumière. Il s’agit d’un le croquis en l’état et travaillera à nouveau des masses ressemble à ses travaux. Une copie en bois de la machine a tableau avec Lisa, l’épouse de Francesco del dessus dans deux ou trois mois. Giocondo. L’oeuvre s’appelle La Gioconda, Salai a pour mission de remettre de l’ordre récemment été construite pour le Musée Léonard de Vinci. Elle ravit La Joconde. Pendant des siècles, l’Italie doit dans les feuilles volantes. Il s’est installé dans ses admirateurs. se contenter de la légende qui entoure la charpente avec les dessins de la charrette Personne n’a pu remettre la main sur « la femme à la mystérieuse beauté ». Puis, du futur. Ne pourrait-il pas la construire ? le croquis original. Seulement sur on l’appelle Mona Lisa. De Vinci a jeté quelques idées sur le papier, la copie faite par un disciple. Aucun prototype n’a été retrouvé. Cette légende La machine qui roule à l’équilibre, elle, des rouages et une courroie mais, après tout, populaire se heurte aussi à une nouvelle reste sans nom pendant quatre siècles. Salai connaît l’esprit du patron. Alors il finit théorie soulevée il y a 14 ans selon « Bicyclette » semblait pourtant tellement le dessin, à la hâte. De toute façon, laquelle un moine se serait amusé à simple à trouver… la transmission mécanique aurait été trop attribuer ce croquis à Léonard de Vinci compliquée à réaliser pour un simple artisan. dans les années 1960 dans le seul but... Au printemps, Salai épate son maître en d’en rire. Toute recherche scientifique est aujourd’hui impossible, les croquis lui présentant deux roues de charrette reliées du génie étant scellés dans des films par un cadre en bois. De Vinci est bluffé. plastique. De toute façon, l’histoire Dans le mille. Il manque néanmoins quelques est plus belle si l’on se passe du moine astuces à ce croquis. Il envoie Salai dans taquin, non ? la rue, à quelques centaines de mètres du studio, là où la route est bien pavée. Un accompagnateur est à ses côtés afin de disperser les mules. Au cas où. Car, logiquement, Salai devrait parvenir à les éviter avec sa machine. Elle a été inventée pour cela. Comment fonctionne-t-elle ? En la poussant, vous choisissez une direction. Dès que vous atteignez le momentum, l’instant où tout bascule, vous utilisez
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ILLUSTRATION : FACSIMILAR REPRODUCTION/GIUNTI EDICTION/CODEX ATLANTICUS
Toute la vérité…
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des contrats de consultante surf dans les médias américains. Le reste du temps, le néoprène moule ses formes. Dans sa petite chambre louée début janvier à Oahu, en ce 3 janvier 2012, Gabeira, nerveuse, fait les cent pas. Elle dit : « Ces mecs sont complètement fous ! » Elle se rassoit, s’empare de la guitare que son chéri lui a offerte à Noël, gratte quelques accords. L’air absent. Elle parle sans doute des 20 meilleurs surfeurs de la planète, les rois des grosses vagues, en route pour Maui, à 30 minutes d’avion. Le lendemain, ils affrontent, au nord de l’île, cette houle taillée comme un immeuble de deux étages et née la semaine dernière au large, entre le Japon et les îles Aléoutiennes. Pour l’heure, elle frappe le bord de la faille sous-marine de Peahi, à moins de 300 mètres au large, juste en face de l’aéroport de Maui. De ce choc naissent des vagues, hautes de 12 à 15 mètres, qui se déplacent à 50 km/h. Ce spot, c’est Jaws. « Les mâchoires ». Un monument. En 1992, les légendes locales Laird Hamilton et Dave Kalama affrontent le monstre. L’histoire veut qu’ils aient été les précurseurs. Ils s’y font tracter par jet-skis comme les vagues sont trop rapides pour y entrer à la force des bras. Côtes fracturées, chevilles
PHOTO ADDITIONNELLE : TRACy KRAfT
are à vous. Le mieux est que vous commenciez par feuilleter ces quelques pages en ne vous attardant que sur les clichés. Attention, vous risquez de vous brûler les phalanges. Voilà, ça va mieux ? Revenons à notre propos. Oui, oui, c’est bien elle, là, avec sa peau aux reflets de miel, une chevelure blondie par le soleil et des dents toutes blanches qui accentuent son sourire enfantin. Là, elle pose avec sa planche sur la plage d’Oahu, le regard espiègle. En bonne pro. Maya Gabeira, donc. Surfeuse, sublime, iconique. Brésilienne. Victorieuse du prix ESPY (trophée d’excellence annuelle dans les performances sportives), cinq fois vainqueur de l’Everest du surf, le Billabong XXL Big Wave Award. Gabeira à califourchon sur sa planche, déterminée à chevaucher le monstre d’eau et d’écume qu’elle s’apprête à défier au Mexique, à Tahiti ou dans l’archipel des îles Hawaii. Dans son uniforme noir, Gabeira ressemble à tous ces forçats de la vague, mis à part sa queue de cheval, unique concession arrachée à la norme. Dans son métier, on ne donne pas dans le maillot deux-pièces. Quand elle s’habille de si peu, c’est pour faire la couverture des magazines, flatter les sponsors, s’imposer comme une marque au Brésil et décrocher
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PHOTO ADDITIONNELLE : DAVID HOLMQVIST
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broyées... À Jaws, les chutes sont d’une extrême violence. Ses fonds marins ? Un cimetière à fibres de carbone. Il y a vingt ans, l’utilisation des jet-skis (le tow-in) a ouvert de nouvelles perspectives face à la taille des vagues. Les machos sont là, le lendemain matin, pour profiter des plus gros rouleaux d’une saison hivernale assez calme. Gabeira est sur le point de les rejoindre, avant de renoncer. Du moins momentanément. « Ce n’est pas un scénario pour moi, explique-t-elle. La plupart pense que ce ne sont pas des conditions pour y aller en ramant. » Le téléphone sonne, une fois de plus. Elle répond. S’emballe en portugais. Ce sont ses amis brésiliens. Des grands frères qui l’ont prise sous leurs ailes quand l’ingénue pressée, débarquée sur la plage d’Oahu en 2004 voulait montrer de quoi elle était capable. Au bout du fil, tous tentent de la convaincre. Elle caresse une autre option : les belles vagues de Waimea Bay, en contrebas de la route King Kamehameha. C’est son spot, un lieu qu’elle surfe depuis de longues années. À Jaws, elle a été tractée sur une vague de douze mètres le jour de Noël 2010 mais ne s’est jamais opposée au mythe en ramant ! Où risquera-t-elle sa vie ? Elle ne l’a pas encore décidé. Elle visionne à nouveau sur Youtube les vidéos des furieux, les premiers, qui ont décidé de se jeter dans Jaws à la seule force de leurs bras. C’était il y a trois ans. Elle râle : « Nombreux sont les surfeurs de grosses vagues qui ne feront jamais ça de leur vie. Moi, on m’y attend. Mais quand j’y vais 72
et que les conditions sont brutales, les mêmes personnes me disent que je ne devrais pas être là. » Keala Kennelly et Jamilah Star sont là ainsi qu’une poignée d’autres surfeuses hyper talentueuses. Kennelly a frôlé la mort en août dernier à Teahupoo. Ces rideuses si téméraires ont inscrit leur nom sur de grosses vagues et des prix. Aucune d’entre elles n’a pourtant autant chassé de déferlantes et provoqué de monstres que la Brésilienne de 24 ans. C’est elle qui a rabattu le caquet des machos du surf et éteint les commentaires sexistes. Les surfeurs de big waves constituent une fratrie très virile, peu tolérante envers les petites sœurs. e téléphone, encore. Au bout du fil, Carlos Burle, un des plus talentueux riders brésiliens. Le mentor de Gabeira. Leur association lui a permis de surfer les plus grosses vagues de la planète. Elle lui a aussi provoqué de sérieuses blessures. Il sait la raisonner quand elle veut trop en faire, la sort du milieu quand elle ne le supporte plus, l’aide à revenir quand elle en a de nouveau envie. Seul l’avis de Burle compte. Ils échangent encore quelques mots. Elle raccroche puis regarde les horaires des vols. Prochain Honolulu-Maui dans trois heures. La souris hésite. Elle clique et balance : « Et merde ! » Elle a choisi. Gabeira jacta est. Août 2011. Maya Gabeira est devenue... médiatique. Photographes, cameramen et représentants de sponsors la chassent. Nous sommes à Tahiti.
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On y promet les plus gros rouleaux jamais vus à Teahupoo, le spot de prédilection de Michel Bourez (voir The Red Bulletin – Mars 2012). Teahupoo est une ligne importante sur un CV. Gabeira s’y est fait rouler et compresser, le 29 août par Chopes, le petit nom de la vague géante. Une chute d’une violence inouïe, dont la vidéo circule toujours sur le Net. Ce jour-là, Burle la tracte en jetski vers une vague plus petite que les autres. Gabeira sort trop tard et trop loin. Atterrissage dans le récif. Un endroit impossible. Elle plonge, plaquée au fond. Quand elle en ressort, tout juste à moitié immergée, un rouleau monstrueux s’abat sur elle, bientôt suivi par cinq autres. Une fois récupérée, une évacuation d’urgence s’impose. Elle est sonnée, a bu la tasse et saigne d’une oreille. Rapidement, sa pression artérielle s’emballe, sa température grimpe. Elle a l’estomac saoulé d’eau de mer. Symptômes classiques en surf. Gabeira a senti l’odeur de la mort de près. Son détracteur le plus virulent n’est autre que Kelly Slater, la légende vivante. L’Américain lui a reproché publiquement d’avoir mis en danger plusieurs vies. Surtout que, ce jour là, les autorités avaient interdit la sortie des bateaux. Elle n’était pas la seule, d’autres étaient à l’eau. Gabeira a été chagrinée que l’idole planétaire du surf d’une génération de surfeurs la réprimande. Elle en porte encore la cicatrice, au plus profond d’elle-même. Les critiques ont stigmatisé son inexpérience et sa technique, encore trop basique pour affronter Chopes. Huit ans après ses débuts, la Brésilienne encaisse une vraie déferlante dans le microcosme du surf. La fille poursuivie depuis toujours pour un cliché volé sur une vague ou sur la plage est sidérée du revirement de l’opinion. Et s’emballe : « Pourquoi ne parle-t-on jamais des autres, de tous ceux qui ont chuté à Teahupoo ? C’est arrivé à beaucoup, mais il n’y a jamais eu personne pour les critiquer. C’est parce que je suis la pauvre petite fille fragile qui a essuyé six rouleaux ? Je comprends que certains pensent que j’étais insuffisamment préparée. Mais j’ai aussi mon propre point de vue. J’ai peut-être eu beaucoup de chance mais ce n’est pas la première fois que je me retrouvais dans cette situation et personne n’avait jamais rien dit auparavant ! » Une respiration. Elle reprend, presque amusée : « Ce sont les mêmes qui disent que j’ai de la chance quand je prends une bonne vague ! Je vais finir par croire que je suis doublement chanceuse ! » aya Gabeira prend la route. Elle emprunte King Kamehameha Highway qui borde la côte et mène à l’aéroport. Elle voit les rouleaux qui crachent leur écume. Une grosse houle se lève et génère des murs de cinq mètres qui s’abattent en fanfare. Gabeira ralentit à hauteur de Waimea Bay pour mieux admirer le fracas de la nature. Confidence : « J’ai toujours un nœud à l’estomac quand je pars. Ça sera du gros, demain. » Son regard ne lâche plus Waimea Bay. « C’est un de mes spots préférés. J’y resterais bien, mais le surf est devenu un métier pour moi. Et il faut que j’avance, que je passe à l’étape suivante. » 74
Une planche rose dépasse de l’une des fenêtres arrière du véhicule. Elle est emballée à la va-vite dans un plastique de protection tenu par du gros scotch. Derrière son siège, un sac à dos renferme la nouvelle assurance-vie des surfeurs : la Billabong V1 wetsuit. Cette combinaison a, dans le dos, un compartiment hermétique qui gonfle grâce à une cartouche de CO² à déclencher manuellement. Une bulle d’air joue le rôle d’un ballon qui propulse le surfeur à la surface et échappe à l’essorage. À Jaws, un simple rôle d’observatrice l’attend. En retrait de l’action. L’année dernière a été douloureuse pour Gabeira. Son ami, le vétéran Sion Milosky, s’est noyé en Californie. Elle a aussi pris de gros wipe-outs, dont celui de Teahupoo. Ils l’ont poussée à réfléchir à l’évolution de sa carrière. À tout juste 24 ans. « J’ai eu quelques signaux d’alerte. J’ai perdu certains de mes héros, dont Sion. J’ai pris conscience que même ceux qui surfent au plus haut niveau ne sont pas à l’abri du coup fatal. Tu comprends que ça peut aussi t’arriver. » Si c’est fréquent à Jaws, d’autres spots peuvent aussi être vénéneux. Signe qui ne trompe pas, dès que des sessions sont annoncées, les photographes s’amoncellent. Jaws est le lieu idéal pour faire ses preuves et appâter les sponsors. Certaines attitudes sont éloignées de la soi-disante fraternité dans laquelle baignerait la confrérie mondiale du surf. Gabeira ne s’y fait pas. « La présence de toute cette foule me rend nerveuse, avoue-t-elle. Le surf, non. C’est lui qui me donne envie de continuer. » lle goûte aux sollicitations, aux couvertures de magazines mais n’est jamais plus heureuse que quand elle s’évade avec Burle. Elle sait qu’elle aura encore des risques à narguer pour conserver ce petit bout de notoriété. « Tout ça, c’est un cirque dans lequel je dois me prouver des choses. » Au fond, pourquoi faire tout ça ? Elle sourit, secoue la tête. Mais n’apporte pas de réponse à la question qu’elle vient de se poser à voix haute. Les bouchons n’ont pas eu raison de nous. Gabeira s’est garée. Nous voilà au parking. Elle dépose son board à l’enregistrement. Les hôtesses n’ont pas un regard sur son long sac avalé par l’un des tapis de l’aéroport. Pas le premier du genre de la journée. Le lendemain, quatre heures et demi du matin quand elle se réveille. Sa chambre d’hôtel est parfumée au tabac froid. Le vent s’est levé. Une heure et un café au lait de soja plus tard, elle déboule sur le parking de Kahului Harbor, où photographes et caméramen attendent d’être embarqués. Direction le show du jour. Elle arrime sa planche, la plus petite, dédiée au tow-in (surf tracté). Si elle échoue à choper les grosses vagues en pagayant, elle fera appel à l’assistance motorisée de Burle.
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Sept heures, le ciel est serti de reflets de bronze. Adossées aux falaises d’argile, les planches alignées brillent sous les premiers rayons du soleil. Au sommet, la foule. Lointaine et discrète. Dans l’eau, jet-skis, bateaux. Et des surfeurs prêts à bondir après avoir pagayé depuis la rive. Depuis la gueule du monstre, la terre est invisible. Elle ne réapparaît au rider qu’à la chevauchée de la crête de la vague qui jaillit en trois pics. Le vent, 15 nœuds, soulève la lèvre du rouleau comme la houppette de Tintin. Les vagues mesurent entre six et neuf mètres. Certaines sont estimées à 15 mètres de hauteur. Personne n’ose s’y aventurer.
Après 40 minutes de jet-ski pour rejoindre le spot de Jaws, à travers l’obscurité et les vague scélérates, Maya Gabeira pagaie prudemment. À chaque wipeout (gamelle), la bronca. Les surfeurs locaux, instruits par les moindres recoins de Jaws, sont à leur avantage. Parmi eux, David Wassel, sauveteur sur la côte nord d’Hawaii – personnage haut en couleurs et volontiers sarcastique. En 2004, ici à Jaws, il échappe à « la chute la plus périlleuse et la minute la plus terrifiante » de son existence après avoir été aspiré et plaqué au fond de l’Océan Pacifique. Désormais, Wassel vit au présent. Il raconte : « Vous sentez le vent sur votre visage, un vent qui s’échappe vers le haut. C’est un peu la même sensation qu’en kite. » L’élan est bon, il parvient à maîtriser sa trajectoire et fonce droit à travers les mâchoires du monstre. Rattrapé à la sortie, il est englouti par l’écume, tire sur le cordon, déclencheur du système de survie de la combinaison, remonte dare-dare à la surface. Allongé sur son board, il rame jusqu’à un bateau de la sécurité. Avec sa bosse dans le dos, pas encore dégonflée, il ressemble à une tortue Ninja. De l’eau (plate), David, un Red Bull ? Il décline, avant de décapsuler et d’apprécier l’ovation qui lui est réservée. Il jette un œil vers Maya Gabeira, qui s’est rapprochée du line-up. La zone de déferlement des vagues. Elle semble hésitante à engager un take-off (entrée dans la vague). « Elle a vu rouge à Tahiti, analyse Wassel. Ça doit semer le trouble dans sa tête. » Lui n’a aucun doute sur l’impact de Gabeira pour la place des femmes dans ce sport : « Elle est sur le point de faire taire ce milieu de machistes. » Les Brésiliens portent le surf féminin à un niveau inédit en bâtissant sur les solides fondations maçonnées par Kennelly, l’une des pionnières. « Les filles ? Elles n’ont rien à voir avec les garçons », ose Edison de Paula, rider brésilien, proche de Gabeira. Et l’égalité des sexes alors ? Maya : « Sharapova ne sera jamais capable de prendre un set à Nadal ! Elle est super forte mais il reste plus puissant qu’elle. Cessons de comparer ce qui ne peut pas l’être. Je ne revendique rien, je ne défends pas la place des femmes. Tout ce que je fais, je le fais pour moi et rien que pour moi. » Burle a aussi connu des moments difficiles à Jaws. Mais, à 44 ans, il tient une santé de fer à rendre jaloux les gamins. Entre chaque ride, il fait demitour et vient soutenir Gabeira. Soudain, il lance : « Maya, on fonce, on y va ! » Elle n’attendait que ça. La place se libère. Elle ajuste le leash à sa cheville, grimpe sur sa planche et attrape d’une main le câble que laisse traîner le jet. C’est parti. Les regards sont braqués sur la Brésilienne et son partenaire. Personne n’aurait pris la responsabilité de remorquer Maya jusqu’au cœur de cette vague. Elle se place dans l’eau. Encore. Jaws la guette. Brusquement, elle bondit sur son board, tire sur le câble de remorquage et s’invite dans la gueule du loup. Gabeira a vaincu sa peur. Un pas immense pour elle. Rien que pour elle. Admirez Maya Gabeira sur la version iPad de The Red Bulletin ou sur www.redbull.fr
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Gonflé à l’hélium, le ballon utilisé dans la mission Red Bull Stratos contient environ 850 000 m³ de gaz. Au décollage, son envergure équivaut à celle de trois Boeing 777. Ce fidèle compagnon de Felix Baumgartner n’a qu’un seul but : hisser l’Autrichien à une altitude de croisière trois fois supérieure à celle des vols intercontinentaux. Texte : Werner Jessner
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PHOTO : JOERG MITTER/RED BULL STRATOS
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Réveil du monstre
Le projet Red Bull Stratos il s’agit d’une mission aux frontières de l’espace. Cette expression n’est pas surfaite. Felix Baumgartner « grimpe » à une altitude de 36 576 m à l’aide d’un ballon gonflé à hélium. Le retour sur Terre de l’Autrichien se fera en chute libre puis en parachute. Baumgartner a dans son viseur les records suivants :
The Red Bulletin vous propose de suivre les préparatifs de Red Bull Stratos de l’intérieur et en totale exclusivité. Vous avez découvert :
1) Atteindre la vitesse du son 2) Plus haute chute libre 3) Plus longue chute libre 4) Plus haute altitude en ballon
EN mARS, la capsule et ses caméras embarquées.
EN FÉVRiER, les interviews de Felix Baumgartner et Joe Kittinger. CE mOiS-Ci, le ballon vous est dévoilé sous ses moindres coutures : volet technique, procédure de décollage et permis de vol obtenu par Baumgartner. Lisez et visionnez les précédents numéros dans la version iPad.
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Volet technique : comment et quand décoller ?
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étéorologue, bouc émissaire idéal ? « On nous fait toujours porter le chapeau, avoue Don Day. Cela fait partie du boulot. » L’attitude de ce Monsieur Météo est trompeuse. Day est un pion vital dans l’équipe Red Bull Stratos. Il n’est pas là que pour analyser les prévisions de Madame Soleil. Pas un jour ne se passe sans que Day, le biennommé, n’impressionne Felix Baumgartner et les siens par la troublante exactitude de ses prévisions. Quel est son secret ? Plus qu’une simple mise en pratique de données relevées quotidiennement, la quête permanente d’informations fait partie intégrante de son abécédaire. « De nombreuses conditions doivent être réunies afin de faire décoller un ballon de cette dimension, explique-t-il. À commencer par le vent. Au sol, il ne doit pas excéder 3 km/h. La vitesse limite à ne pas dépasser à 60 m d’altitude est de 6,5 km/h. Nous avons positionné trois ballons météo à cette hauteur. Ils vérifient cela. Même dans des régions propices comme l’état américain du Nouveau Mexique, on n’obtient ce type de conditions qu’à l’aube. Il faut ensuite un ciel dégagé et un taux d’humidité le plus bas possible sur toute la surface du ballon. » Day ne déroge pas à la règle. C’est un As.
Toute tentation de tirer brusquement sur le ballon est bannie. Son enveloppe globale pèse 1 682 kilos, soit le poids d’une jolie berline.
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Le jour J n’est déterminé que huit heures avant le décollage. Il s’agit bien de décisions à la dernière minute afin de saisir les meilleures conditions météo. Ces huit heures correspondent au temps minimal requis pour la procédure de départ. Le responsable de l’équipe décollage est Ed Coca. Loin d’être un novice, il ne se frotte pas souvent à des projets de l’envergure de Red Bull Stratos. « Ce n’est pas tous les jours qu’on fait voler un ballon aussi énorme. » Combien en a-t-il envoyé dans les airs d’un volume total de 850 000 m³ ? « C’est mon premier. » Quatre heures et demi avant l’ascension, Coca contacte Day pour connaître l’orientation exacte du moindre souffle de vent, toujours dans la limite des 3 km/h. Le ballon, la capsule et son parachute sont arrimés les uns aux autres, en ligne droite. Ils se déploient sur l’aérodrome de Roswell, ville principale du comté de Chaves au Nouveau
Sa superficie est scannée dans son ensemble par une lumière spéciale. Le moindre trou peut être fâcheux. Mexique. La capsule est aussi accrochée à une grue. Pour sécuriser le décollage, la brise légère tolérée doit idéalement souffler face à la capsule. En aucun cas dans le sens inverse ou en dehors de l’axe de la piste d’envol. Le ballon de Red Bull Stratos est composé d’un film transparent en polyéthylène, similaire à celui qui enveloppe votre costume lorsque vous le récupérez au pressing. Son épaisseur varie et ne dépasse jamais le millimètre. Il convient aussi d’insérer dans la voilure une bande réfléchissante afin de repérer
Dompter un géant Comment dresser en moins d’une heure un ballon haut comme un immeuble de 60 étages ?
Gonflage 1. Une heure avant le décollage, des conduits reliés à des camions transportant 10 194 m³ d’hélium sont utilisés pour commencer à gonfler le ballon. 2. Un bras articulé retient le ballon à terre. Le gonflage s’opère du haut vers le bas. 3. La partie supérieure du ballon commence à s’élever. 4. Le bras articulé étire lentement le ballon sur toute sa longueur.
A
Plus léger que l’air, l’hélium fait s’élever le ballon.
Deux tuyaux transfèrent le gaz. L’hélium est amené par deux camions. Le ballon est maintenu au sol.
Stabilisation
B
La grue déplace la capsule sous le ballon.
Voici le petit « train » fixé au parachute qui ramènera le ballon sur terre.
C Envol
Une fois le bras enlevé, le ballon se dresse entièrement.
1. La grue libère la capsule. PHOTO : JOERG MITTER/RED BULL STRATOS. ILLUSTRATION : ALBERT EXERGIAN
Àpartir d’un angle de 20°, la manœuvre est délicate.
1. Le bras articulé libère le ballon. 2. La grue maintient au sol sa partie inférieure avec la capsule. 3. Le ballon se dresse complètement à la verticale. 4. Quand il est incliné à une quinzaine de degrés, la capsule est décrochée. 5. La grue place la capsule exactement dans l’axe du ballon.
Les petits ballons météo indiquent la direction du vent.
2. Red Bull Stratos décolle.
La capsule est suspendue par une grue. Baumgartner attend tranquillement dans sa capsule.
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Action
L’HÉLiUm Plus léger que l’air Ce gaz noble est non toxique, incolore et inodore. C’est non seulement le gaz le plus léger après l’oxygène, mais aussi le plus présent dans l’univers après l’hydrogène. L’hélium s’est principalement formé lors du Big Bang.
Hélium
Pour son usage commercial, il est extrait du gaz naturel par distillation fractionnée. Un mètre cube d’hélium pèse seulement 179 g. À titre de comparaison, la même quantité d’air ne dépasse pas 1,4 kg en fonction de sa composition et de la température.
le ballon lorsque, vide, il redescendra vers la planète bleue. Le moindre trou, aussi petit soit-il, peut s’avérer fâcheux. C’est pourquoi deux ballons – le second n’est utilisé qu’en cas de besoin lors des essais – sont scannés à l’aide d’une lumière noire spéciale. Pour éviter d’endommager ce monstre fragile lors de son déploiement sur l’asphalte, une couche protectrice d’herculite, textile industriel synthétique spécialement confectionné, est placée sur le sol. Quinze hommes sont nécessaires au déploiement du géant. Tous sont soumis à un code vestimentaire strict : gants en coton, combinaisons quasi intégrales, œillets et bijoux sont notamment proscrits. Il convient aussi d’avoir une délicatesse de tous les instants : chaque contact, chaque déplacement du ballon est une source potentielle de détérioration. Aussi toute tentation de tirer brusquement sur le ballon pour le mettre dans la bonne position est bannie. Son enveloppe pèse à elle seule 1 682 kilos, soit le poids d’une jolie berline. Après le déploiement au sol, les mécanismes de séparation sont armés. L’enveloppe se déchire le long d’une ligne prédéterminée, l’hélium s’échappe en altitude et le lent retour sur terre peut alors débuter. Une équipe au sol récupère le ballon pour le ramener à Roswell dans
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un très grand camion. Nous sommes encore loin : encore faut-il que le dirigeable de Baumgartner décolle… Une heure avant le décollage, le poste de commandement donne son aval pour les préparatifs. H - 55 minutes, le gonflage à l’hélium débute. Deux camions sont nécessaires. Ils ont chacun une capacité de 5 097 m³. La période de gonflage doit avoir lieu au plus près de l’envol. L’équipe opte pour un gonflage à double voie d’où l’utilisation simultanée de deux conduits dans la partie supérieure du monstre translucide. Le ballon finit par se dresser et se mouvoir comme une gigantesque bulle. Une minute plus tard, il a déjà son allure définitive, stabilité en prime. Un bras articulé fixé à un camion aide à le maintenir au sol, lâchant du leste centimètre après centimètre.
Le ballon est recouvert d’un film transparent en polyéthylène, similaire à celui qui enveloppe votre costume lorsque vous le récupérez au pressing.
Air
À l’autre extrémité du géant, le boudin de polyéthylène est encore couché. À l’intérieur de la capsule, Baumgartner est prêt. La capsule est suspendue à une grue mobile spécialement adaptée et pilotée par un conducteur d’engin plutôt doué. Le bras libère le ballon. L’ascension verticale débute. Lentement. En s’élevant, il doit être dirigé vers la grue. La capsule de Baumgartner subit alors les premières tensions. Lorsqu’une inclinaison d’environ 15 degrés est atteinte, la grue transportant la capsule se met en mouvement. Elle doit à présent se positionner très précisément sous le ballon. Celui-ci tracte sa charge peu à peu. Exercice aussi délicat que maintenir un manche à balai en équilibre sur le bout de l’index pendant dix secondes. Sur la piste, Coca guide la grue. « Être au plus près permet d’avoir une meilleure appréciation. » Dès qu’il en donne le signal, l’équipe doit relâcher le câble de halage le plus vite possible. Durant l’interminable répit précédant l’envol matinal de Felix Baumgartner dans le ciel lumineux de Roswell, tout le monde présent retient son souffle. « Même si nous surmontons déjà d’énormes obstacles jusqu’au décollage, nous sommes encore loin d’avoir fini, lance Baumgartner. Nous commençons à peine. »
3.2 Voyage en ballon
PHOTOS : JOERG MITTER/RED BULL STRATOS (2), BALAZS GARDI/RED BULL STRATOS, SVEN HOFFMANN/RED BULL STRATOS
M
anœuvrer un ballon gonflé à l’hélium n’est pas de tout repos. En guise de horsd’œuvre, il y a le vent. Éole dicte sa loi. Avec du bon sens et de l’expérience, vous apprenez vite à distinguer à quelle vitesse, à quelle hauteur et dans quelle direction celui-ci souffle. On découvre ainsi qu’une gentille petite bise située à 200 m de hauteur peut se transformer en vent du sud très frais à 400 m. Vous pouvez avancer à 40 km/h ou plus et ne rien ressentir de l’effet de vitesse car le vent porte. Dès qu’il est contraire, on se rend compte de sa force. Le principe d’ascension avec un ballon est simple. En tirant sur le cordon qui actionne la soupape, on permet au gaz de s’échapper de l’enveloppe. Cela entraîne… la descente. Si on largue du lest, on s’élève. Tout l’art du pilotage d’un ballon consiste à maîtriser la technique. Pour gagner de la hauteur, il suffit de larguer une petite dose du sable contenu dans les grandes réserves de la nacelle. Le lest est en quelque sorte la réserve d’or de l’aérostier. À chaque fois que vous en lâchez par-dessus bord, vous compliquez la navigation car vous hypothéquez un peu plus vos chances d’atteindre la couche atmosphérique, palier nécessaire afin d’être porté par les courants. Mon apprentissage démarre par le chargement de 25 à 30 sacs de sable de lest à l’intérieur de la nacelle. Au quatrième, j’en ai plein le dos. Je le fais savoir au moniteur. Ça va, j’ai compris le truc.
Jules Verne aurait trouvé Red Bull Stratos fascinant. Avant de plonger à plus de 36 km de haut, Felix Baumgartner doit posséder une autorisation en bonne et due forme. L’Autrichien décrit ici son apprentissage chaotique du… permis ballon. Texte : Felix Baumgartner
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Action
« Un voyage en ballon réserve une part d’aventure. J’en ai fait l’expérience. »
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« J’apprends que l’espace aérien sera interdit pendant les 72 prochaines heures. »
la licence de vol. Joe Kittinger est catégorique. Dans mon cas, je n’aurai pas à passer l’épreuve écrite. Mais quand le très élégant examinateur sexagénaire de la Federal Aviation Administration débarque, il demande illico au pionnier américain des sixties de sortir et souhaite que je le suive à l’étage. Je précise à l’examinateur n’être venu ici que pour apprendre la technique du pilotage. Je ne souhaite en aucun cas passer un examen écrit que je n’ai pas préparé. Je lui explique le projet Red Bull Stratos et lui indique mon intention de ne pas continuer à voler en ballon après cette mission, dans un but lucratif ou non. À ma grande surprise, il me laisse aller au bout de mes explications et me présente une carte aéronautique où je dois étudier une trajectoire de vol. Grâce à la technique de pilotage d’hélicoptère, je suis familier avec ce type de topographie. Je repère la question piège. L’examinateur me trouve visiblement assez convaincant dans mes explications. Il accepte de me faire passer le test dès le lendemain. On y est. Le plat de résistance. Le ballon repose de toute sa longueur sur un terrain de football entouré d’une clôture. Quelques voitures sont garées le long du grillage. J’ai l’impression qu’elles sont trop proches de nous. Cela ne semble pas inquiéter le moniteur outre mesure. On démarre. Après seulement quelques mètres, la nacelle rase le toit d’un véhicule sans que les deux passagers à mes côtés ne s’en soucient. On réussit à passer au-dessus de la clôture de justesse.
« L’examinateur suggère d’alléger la nacelle. Je ne suis pas d’accord. On parie. » Je me sens plutôt mal. Là encore, ça n’a pas l’air de gêner mes deux compagnons de vol. Il s’agit seulement pour eux d’une simple faute au décollage. Je me rends compte que passer son brevet de pilote de ballon est plus compliqué que le permis de conduire. Un mauvais départ n’a rien de déshonorant. Ça arrive. L’explication est simple : la poussée du vent sur la partie basse provoque le décollage. Vous laissez aller en pensant vous élever normalement. Tout s’arrête soudain au moment où le ballon atteint la vitesse du vent. Dans mon cas, c’est arrivé juste à la hauteur des vitres de la voiture. Je leur propose de décoller à nouveau. Ils refusent. On est déjà trop loin. Me voilà en l’air, sorti d’affaire. Après quelques minutes, nous nous rapprochons d’un relief montagneux. C’est le dessert. L’examinateur suggère d’alléger la nacelle de quelques pelletées de sable. Je ne suis pas d’accord. Il me propose de parier. Tenu. On franchit le sommet de justesse sans avoir besoin de se débarrasser de quoi que ce soit. J’ai marqué des points. Je le sens. Nous voilà sur l’autre versant. On touche aussitôt du gros vent, soit 8090 km/h. Cela a pour don de causer des
PHOTOS : SVEN HOFFMANN/RED BULL STRATOS
Il reste inflexible. Si au moins on me laissait construire des châteaux de sable… Après l’amuse-bouche, passons aux choses sérieuses : le travail avec le météorologiste. Il est essentiel. C’est le b.a.-ba d’une préparation réussie. Un bon spécialiste de la météo vous apprend à affronter toutes les conditions de vent possibles. Peu importe l’altitude. Parlons maintenant du ballon en tant que tel. Il s’étale de tout son long, là, à même le sol. Vu le prix de l’hélium, l’enveloppe n’est jamais totalement vidée. Il suffit d’ajouter la quantité manquante. Dans le cas précis de Red Bull Stratos, l’utilisation de l’hélium est la seule propulsion possible pour monter si haut. C’est un sport pour lève-tôt. Ou couche-tard. On commence à se préparer dès 3 heures du matin, histoire d’être en l’air avant le lever du soleil et les premiers vents forts. J’ai effectué mon entraînement à Albuquerque, dans l’état du NouveauMexique (États-Unis). J’apprends que l’espace aérien sera interdit pendant les 72 prochaines heures en raison de la venue du Président Obama. Cela me laisse deux jours complets pour apprendre à diriger l’engin soit un timing serré permettant juste d’enchaîner décollages et atterrissages. Je potasse la problématique des vents et assimile leurs directions à différentes altitudes. En l’air, je me sens déjà comme chez moi. Je suis dans mon élément. Ce sera ma deuxième maison. Après deux jours d’exercice pratique, je suis prêt à passer l’examen. Il attribue
« C’est un sport pour lève-tôt. Ou couche-tard. il faut être en l’air avant le lever du soleil. »
« La corde est complètement déroulée, le conduit de gaz grand ouvert et l’hélium s’échappe. Le ballon est à l’arrêt. Silence. »
turbulences alors qu’on se dirige vers une barrière rocheuse. Au-delà de celle-ci, il ne sera pas évident de trouver un endroit propice à l’atterrissage. On doit se poser au plus vite. Je tire le plus fort possible sur le cordon de la valve de gaz pour descendre rapidement. Malheureusement, le vent au sol n’a rien perdu de sa puissance. Il affiche 40 km/h. Inquiétant. Atterrir d’urgence devient une option. On enfile nos casques et replace à l’intérieur les sacs de sable afin d’éviter qu’ils n’éclatent après avoir touché le sol. Ils peuvent aussi nous servir à redécoller. Un champ entouré de barbelés fera l’affaire. L’aire d’atterrissage improvisée n’est vraiment pas très grande. Une centaine de mètres carrés. Avec ce genre de ballon plutôt lent à la détente, la moindre erreur peut s’avérer fatale. On doit réussir à se poser du premier coup. Quand on voit le sol se rapprocher aussi vite, on ressent vraiment l’impression de vitesse. Le choc à l’atterrissage est brutal. La nacelle se renverse et nous voilà tractés sur toute la longueur du terrain. On tire de toutes nos forces sur la valve pour laisser échapper le gaz et mettre fin à cette partie de rodéo. On rentre nos têtes, garde les bras et les jambes à bord de la nacelle. « Tire, tire, tire », hurle l’examinateur alors que la nacelle s’immobilise après avoir labouré le champ dans sa diagonale. Dans un nuage de poussière, on ne bouge plus. La corde est complètement déroulée, le conduit de gaz grand ouvert et l’hélium s’échappe. Le ballon est à l’arrêt. Silence. Soudain, une voix. « Ça va les gars ? » On se redresse et on aperçoit le profond sillon long de 80 m tracé par la nacelle. Un voyage en ballon promet donc ce genre de péripétie. Plutôt mouvementé. Bilan de l’examen : reçu. Avec mention.
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Contenu 86 VOYAGES Cols roulés 88 CUISINE Les secrets d’un chef ou une recette souvent épicée 90 PRENEZ LE PLI Lexi Thompson déploie son matos 91 ENTRAÎNEMENT Les conseils de Navratil 92 DANS LES BACS Michael Kiwanuka 93 EXPRESS Spiritualized 94 AGENDA Tour du monde des meilleurs plans Red Bull 96 FOCUS Événements à ne pas louper 97 KAINRATH Le Tchèque Michal Navratil en pleine action à Yalta lors de la dernière étape du Red Bull Cliff Diving 2011. Les athlètes s’élancent depuis une plate-forme dite du nid d’hirondelle.
PHOTO : SAMO VIDIC/RED BULL CONTENT POOL
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DE CORPS D’ESPRIT
98 PLEINE LUCARNE
PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT
la PaSSe du STelVio de gauche à droite, di luca, Savoldelli (maillot rose) et Simoni sur le Giro 2005
LET’S GO LE BON PLAN DU MOIS
Cols roulés L’EUROPE DES SOMMETS.
À trois mois du Tour de France, The Red Bulletin vous propose une mise en bouche avec cette diagonale des plus hauts cols du cyclisme.
2 Le Galibier encore plus ancienne que l’Alpe d’huez, l’ascension du galibier a fêté l’an dernier le centenaire de sa présence dans la grande boucle. les coureurs ont grimpé à cette occasion les deux faces du col, atteignant à chaque fois son sommet qui culmine à 2 645 m. en s’imposant, Andy schleck a eu l’honneur de remporter la victoire d’étape la plus haute de l’histoire du Tour. Une stèle est installée au sommet en la mémoire de son créateur, henri desgrange, et une gerbe de fleurs y est déposée à chaque passage. le grand défi consiste à enchaîner dans la même journée les ascensions du galibier et de l’Alpe d’huez distantes de seulement 60 km. Réservé aux plus courageux.
1 L’Alpe d’Huez c’est l’ascension « mythique » par excellence. sa réputation est telle que le Tour de France n’est pas vraiment le Tour s’il n’y passe pas. on atteint son sommet situé à 1 860 m après 21 virages qui sont autant de courts moments de répit pour les jambes : 13,8 km d’une pente moyenne à 7,9 %. Aller voir les coureurs du Tour s’essouffler sur ces pentes comme s’ils sprintaient sur du plat relève du pèlerinage que tout passionné de vélo, que dis-je, tout amateur de sport, doit accomplir. l’Alpe apparaît pour la première fois sur les routes du Tour en 1952 et un succès de Fausto coppi. l’italien conservera son maillot jaune jusqu’à la fin de l’épreuve, performance aussi réalisée par Fignon et Armstrong.
Vienne
AUTRICHE 8
SUISSE 1
FRANCE
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ITALIE
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Rome
ESPAGNE
Barcelone
cRediTs:
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5 La passe du Stelvio pour les puristes, cette montée n’a pas l’aura de ses cousines françaises. il s’agit néanmoins d’une énorme ascension avant une impressionnante descente à plus de 100 km/h. Au nord de Bormio, la montée grimpe jusqu’à 2 757 m, soit la deuxième route goudronnée la plus haute des Alpes, derrière l’iseran (2 770 m). À une telle altitude, la météo est forcément changeante ce qui donne au stelvio sa saveur particulière. départ manches courtes, ascension, coup de frais, coupevent, ascension, vent froid, sommet, descente puis le sourire revient et on se réchauffe enfin. Frissons garantis.
TeXTe : AnThony Rowlinson. phoTos : ddp (1), dppi (2), AcTion imAges (2). cARTe : AndReAs posselT
Col du Galibier Terrain de jeu favori d’andy
3 Le Tourmalet situé au cœur des pyrénées, le majestueux Tourmalet, est, avec ses 2 115 m, le col le plus élevé de cette chaîne de montagnes. Rendez-vous incontournable du Tour depuis 1910, il reste le sommet le plus souvent gravi dans cette épreuve. et, comme si un passage annuel ne suffisait pas avec la grande boucle, les coureurs ont parfois l’occasion de s’y frotter lors de la Vuelta. ils peuvent admirer la statue d’octave lapize posée au sommet. À bout de souffle, le Français est le premier coureur à y passer en tête. c’était en 1910. il décédera au champ d’honneur le 14 juillet 1917 à l’issue d’un combat aérien au-dessus de pont-à-mousson. Tout un symbole pour ce cycliste hors-normes. 4 Le Ventoux son nom est à jamais associé à la mémoire de Tommy simpson, le champion du monde britannique, victime d’un malaise sur le Tour 67 et décédé à l’approche du sommet. dans un dernier souffle, il lâche : « Remettez-moi sur le vélo. » le Ventoux est considéré comme l’une des ascensions les plus éprouvantes, en raison d’un relief atypique. dès le départ vous ne cessez de grimper jusqu’à atteindre le sommet dans un décor lunaire où les rafales de vent dépassent parfois les 250 km/h ( ! ). si vous poussez jusqu’au col à 1 909 m, vous passez devant la stèle de simpson. Bidons et pneus jonchent le sol en un hommage silencieux à l’ancien champion.
GroSSGloCKNer la voie est libre même en hiver
6 L’Alto de L’Angliru l’Angliru est à la Vuelta ce que l’Alpe d’huez est au Tour : un enfer ! Volontairement choisi par les organisateurs pour donner des cauchemars au peloton, il ne culmine qu’à 1 573 m d’altitude et affiche une moyenne de pentes à plus de 20 % (pointes à 24 %) ! plus on monte, plus c’est dur. il est entré au programme de la Vuelta en 1999 et a toujours suscité des réactions hostiles. Vicente Belda, manager de l’équipe Kelme, interrogé en 2003, est formel : « on veut quoi ? du sang ? on demande aux coureurs d’être clean mais c’est de la barbarie de les envoyer là-haut ! »
le VeNToux beauté lunaire...
7 La montée du Zoncolan « Zoncolan », ce nom fait peur. comme si la montagne recelait un monstre, susceptible de broyer les hommes et les machines. son versant ouest, à l’image de l’Angliru, est un cauchemar pour les coureurs. l’ascension jusqu’au sommet, situé à 1 750 m, a figuré à quatre reprises au programme du giro. À partir d’ovaro, la route grimpe pendant plus de dix km avec des passages à 22 %. c’est après liariis que le tracé est encore plus impressionnant, soit à huit kilomètres et demi du sommet. en six kilomètres, les coureurs s’élèvent de 900 m. Aïe, a risque de pincer très fort dans les mollets. 8 Le Grossglockner Bienvenue en Autriche sur le deuxième plus haut sommet des Alpes (3 798 m) après le mont Blanc. Avec l’italie toute proche, les pentes du grossglockner ont déjà accueilli deux étapes du giro, une en 1971 et, plus surprenant, une deuxième en 2011. Au sommet, la vue est une des plus belles de la chaîne, dévoilant un panorama et une visibilité claire sur plus de 240 km. si vous vous prenez pour un crack, évitez de vous lancer dans l’ascension en hiver quand la Hochalpenstrasse, la plus haute route des Alpes, est fermée en raison d’un enneigement trop important. www.climbbybike.com
Les lacets du Grossglockner ont accueilli à deux reprises les coureurs du Giro.
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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT
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MEINE PHILOSOPHIE Soupe matinale
Pour quatre personnes Garniture : Le bouillon : 250 g de filet de bœuf émincé 250 g de vermicelles de riz 2 L de bouillon de bœuf épicé (Pho) cm demin gingembre Ibh et alit at. Aciliquat,5conse henim PHO BO, VIETNAM. 1 botte de basilic thaï quelques cuillères quis et luptatinis nullandigna facin vul- à café de 1 botte de coriandre put vel ute minciduntsucre adigna feuguer 2 ciboules en fines rondelles 1/2 oignon summy nos atumsandiate consequis 4 à 5 piments rouges en fines 1 bâton deadiamet cannelle nullan hendre minciduisl dolut rondelles 4 clous de girofle ut ing esequis num autet lore dunt num Baguettes et cuillère en plastique. Voilà les seuls usten100 g de pousses de soja cuillère à café de graines de zzrit er sit nullamcon 1/2 ea facil doluptat. siles nécessaires à une dégustation authentique de cette 2 citrons verts coupés en fines coriandre Pate exer sed tatisciduip euissequam, soupe vietnamienne à base de nouilles. Selon la formule tranches 2 cuillères à soupe de Nuoc quam augait, consequat erci te modoMam Sauce piquante lobornatiosisit vel utpat, con elessendre facdu New York Times, le Pho Bo est une « passion MEIN RESTAURANT Sauce hoi-sin cum do dolorem nale ». C’est dans la région d’Hanoi que cette soupe voit nos augiat, conummo 1 cuillère à café de sucre dolendio odipissit amet lummy nullum Name Restaurant le jour. Servi au petit déjeuner, le Pho Bo est le résultat nos nim vel er in utat. Ut ip eugiat. At, con el ip et, verat ut illamet atie modipisim Name Restaurant des influences culinaires chinoise et française. La Chine Duipisis aliquat volore commy nuldo odoloreet ipit la acil ut irit iustrud molor Straßeweg 00 l’apport de nouilles, la puissance coloniale française avec putpat nullandreet, Cuire consecte dolor de bœuf à iure faccum iriurem verat niat le bouillon feu doux avec le gingembre et lore dolortis 12345 Ortavec Stadtcelui du bœuf exclusivement utilisé jusqu’ici dans adipsusci blam, verit, sectem blales épices et alisci tie dolobore feugiat ionulla core delit, le sucre.venisi Ajouter laisser bouillir 45 minutes environ. www.adresse.com nonummo dionulpute dolorero la région comme bête de trait. Les premierscommy restaurants velestrud at et, sequip Passer ensuite le tout dans conulput une passoire fine etetremettre sur et alisl eum eugiamcore qui tet,les vermicelles Am, commy facillan utpatet volor deliquis tie er atuer si le eugait, feu. Tremper de riznonumsa dans l’eaundipsustrud froide. Mettre de nulla Pho Bo voient le jour il iliquis y a près d’un siècle. Le plat secon henit conummo dolorer irit lore eu faccum del nim doloreet nonullaortio si tat ut des échoppes. erodans consequat velisse acil euipsusto conse les ingrédients de la garniture des bols sur latat table. Avant répand ensuitediat, dans la acin totalité Paradoxaledolummy nis eriure dolore cor siscidunt nim nis nim zzriustisit alit alit, quis doloreet eugait, consedans min utat. égouttés un bol. Servez d’abord ment, c’est la guerre du Vietnam qui permet au Pho Bo lorerle repas, placer les vermicelles augait amcore feum vel in elesto consequisl Olorem Uguer nonsed tem à table la quantité souhaitée de filetzzrilisi. de bœuf danssitlewisisit bol, puis desequatio conquérir le monde. Les réfugiés l’introduisent dit vendion odolobo reriliq uipsum versez-y la soupe bouillante.quisi. Ajoutez à la soupe les autres éléments ils vont. Ilaccum occupe aujourd’hui la 28e place il elessisitpartout lut inibh où et, quisim verit Ignismo lobore velestrud modgouttes min etum non de la garniture selon vos envies. Complétez par quelques classement établit par la chaîne CNN concernant zzriliquis d’un nonsectem ipsummo luptatu mm eugait lorles ipsuscil iriuscidans lluptat, sit nit exer il de citron vert. Trempez à votre guise garnitures l’une des deux sauces. les plats les plus appréciés autour de la planète.
Die Gastköche im Hangar-7
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TEXTE : KLAUS KAMOLZ. PHOTO : FOTOSTUDIO EISENHUT & MAYER
Dégustée au petitdéjeuner, cette soupe part à la conquête du monde. Rien ne semble l’arrêter.
PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT
Jeune fille d’à côté
7 Baguettes d’alignement Ces deux sticks rouges sont toujours dans mon sac. Je m’en sers au practice. Je les pose au sol. Ils m’aident à vérifier si mon stance, mon swing et mes balles sont orientés de la même façon.
ALEXIS THOMPSON. Lorsqu’elle
s’impose sur le Tour US l’année dernière, l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse Bulletin vide son sac pour The Red Bulletin. 1 Voiturette Red Bull Haut en couleurs, le kart ? Mais non ! On a juste ajouté un aileron arrière, des jantes chromées et un énorme sound système. On a aussi gonflé le moteur afin de rejoindre le practice le plus vite possible. 2 Driver Cobra S2 (8,5°) Avec sa tête fermée et son shaft Fujikura ZCom Six (Sflex), je taquine les 275 m.
8 Tenue Puma Mon ensemble T-shirt - jupe plissée résiste à l’humidité grâce à la technologie CoolMax. On y trouve des ions d’argent anti-bactériens et une protection anti UV UPF50+.
5 iPod Touch rose J’adoooore la musique. Elle m’accompagne en voyages, à l’entraînement et à l’échauffement. Actuellement, je kiffe Linkin Park et Drake. 6 Canon Eos Rebel Je suis une photographe passionnée ! Je me sers de mon appareil pour garder des souvenirs de tous les endroits du monde et des plus beaux parcours sur lesquels j’ai la chance de jouer.
9 Casquette Red Bull En fille très concernée par la mode, je fais en sorte que la casquette de mon sponsor ne jure jamais avec ma tenue.
10 Chaussures Puma PG Tallula La technologie Fast Twist assure à mes pieds un confort total. Ils collent au parcours. 11 Sac Puma Heritage Vintage ! J’y range mon téléphone portable, mon passeport, du maquillage. Oh, dis donc, il est rose aussi ! 12 Sac de golf Cobra Tour Avec son harnais à trois points, mon sac est très pratique et très ordonné. Six compartiments pour les clubs, huit poches pour les vêtements, les balles, mes boissons et de quoi accrocher visières, casquettes et serviettes.
13 Clubs Cobra J’attends de mes clubs qu’ils me fassent scorer bas. Je joue avec un bois 3 Cobra S3 (15°) avec un shaft stiff Graphite Design Quattro Tech MD6, un bois hybride Baffler 2H (17°) avec un shaft stiff Aldila NV 85 et des fers forgés Cobra S2, du 3 au PW, dotés d’un shift Rifle Project X 5.0. 14 Sneaker Puma Soleil Mes sneakers sont légères et résistantes. Je les porte quand je voyage. Elles sont très confortables et faciles à enlever quand je passe les portiques de sécurité dans les aéroports. www.alexis-thompson.com
PRENEZ LE PLI
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3 Tenue de pluie Puma Elle me protège de la pluie et du vent. Fondamental quand on se retrouve sur le parcours et que le temps est mauvais.
L’INDISPENSABLE POUR LES PROS
4 Coussin de voyage Je ne me déplace jamais sans mon coussin rose et blanc. ll m’aide à me détendre et à bien m’installer pour dormir pendant les longs vols.
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TEXTE : ULRICH CORAZZA. PHOTO : BOB CROSLIN
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Un homme au travail
Navratil n’aime pas rester inactif. En mer, ses jours de repos sont consacrés à la gym... Lundi Échauffement au bord de la piscine avec étirements, jeux d’équilibre sur les mains et travail sur le trampoline. Sauts d’entraînement à 3,10 et 17,5 m. Puis, je fais deux shows.
Vendredi Une autre variation des thèmes du mardi avec une mise en avant d’un groupe de muscle différent. « Je tente de changer régulièrement pour garder mon corps en alerte. »
Mardi 20 minutes de vélo. Squats avec poids : 100 fois. Quad machine : 32 répétitions en augmentant les poids. Dix fentes vers l’avant sur chaque jambe, avec des poids. 30 sit-up pour les abdos puis 30 autres avec les jambes levées. 20 pompes, puis 20 autres en ramenant mes jambes sur le torse. Développécouché : 12 séries avec des haltères de 30 kg. Répéter trois fois.
Samedi Une heure d’échauffement avec étirements puis plongeons à 3, 10 et 17,5 mètres. Exercices au trampoline avant deux shows nocturnes.
Mercredi 45 min d’étirement puis footing de 16 km sur le pont. Jeudi Même programme que le mardi, suivi d’une séance d’escalade indoor. « Les exigences de ce sport sur le gainage m’aident à garder la maîtrise de l’équilibre, fondamental en cliff diving. »
texte : ruth morgan. photos : predrag VuckoVic/red Bull content pool, ray demski/red Bull content pool, romina amato/red Bull content pool
Navratil en pleine action l’année dernière à Athènes
Saut de l’ange
Dimanche Comme samedi. « En dehors des shows, je pourrais en profiter pour souffler mais mon corps exige que je sois actif. »
« Quand je ne suis pas sur le bateau, j’en profite pour courir avec mon chien. Je fais aussi du roller et du VTT, bref tout ce que je ne peux pas faire en mer. »
au boulot S’entraîner comme un pro
Michal Navratil. le tchèque est passé maître dans les manœuvres aériennes grâce à une hygiène de vie respectée à la lettre.
en 2011, le plongeur tchèque termine troisième du Red Bull Cliff Diving. il aspire cette année à la plus haute marche du podium. lorsqu’il n’est pas en compétition, navratil assure le show sur un paquebot qui lui sert aussi de camp... d’entraînement. « Je ne peux pas rester sans rien faire, explique-t-il. Je travaille le cardio, je fais aussi de la gymnastique pour la souplesse et l’équilibre. Je n’apprécie pas les charges lourdes car de gros muscles réduisent la mobilité dans un sport où il est d’abord question d’équilibre. » et le carburant ? « Je fais des mélanges à base de jus multi-vitaminés et compléments nutritionnels divers : glucosamine, complexe de vitamines B et d’huile de poisson. Je nettoie tout ça avec un smoothie plein d’acides aminés. » un délice...
Ne jamais négliger les étirements !
Fresh man
S’il est un plongeur qui sait se réinventer en permanence, Navratil est celui-ci. Nouveaux spots et nouvelles figures, le Tchèque innove sans cesse. « Durant le long hiver européen, je mets au point des nouveaux plongeons pour la saison des Red Bull World Series, raconte Navratil. Je commence par les dessiner dans ma tête puis je transcris par le mouvement mes projections mentales. Malheureusement, cela entraîne souvent des réceptions qui peuvent être douloureuses. Mais j’aime pousser mes limites toujours plus loin et augmenter la difficulté de mes sauts. » Travailler sur un paquebot présente l’avantage de casser la routine. « Cela permet de plonger à différents endroits à travers le monde. J’ai ainsi trouvé un super spot à côté de la plage d’un hôtel de Saint-Martin. Dès que le bateau entre dans un port, je suis en quête d’une nouvelle falaise. Pour plonger. »
www.redbull.fr
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« Un bon morceau est intemporel »
Extravagance nocturne avec le Cirque du Soir
dans les bacs nouveAuté
MichaeL KiwanuKa. ce jeune musicien talentueux affirme que la pop n’est bonne qu’avec des ingrédients simples et une touche de soul.
Au cŒur de lA boule à fAcettes
« Entre piste de cirque et Moulin Rouge » cirque du soir, Londres. si vous êtes lassés de vos escapades nocturnes, jetez-vous dans la gueule du Cirque du Soir avec ses performers et ses cocktails.
Avec le Cirque du Soir vous avez voulu... .. créer un endroit qui surprenne ses clients venus écouter de la bonne musique et boire un verre. nous avons choisi l’univers du cirque où artistes et performances sont sans cesse renouvelés dans une ambiance de fête foraine. De l’extérieur l’endroit est... ... banal, mais c’est voulu. seuls ceux qui connaissent l’endroit savent ce qui se trame derrière les modestes portes et en parlent à leurs amis. Ça marche ainsi. En y entrant on se sent... ... comme dans le terrier du lapin dans Alice au Pays des Merveilles. l’entrée illuminée conduit les clients dans un espace où règne une ambiance entre moulin rouge et piste de cirque. La soirée décolle à... ... minuit. La clientèle se compose de... ... mannequins, drag-queens et artistes sans prétention. 92
La nuit la plus folle ... ... halloween. on est complet trois semaines à l’avance. la police intervient car on n’a pas prévu autant de monde devant l’établissement. Tous les clients ont un super déguisement. nous transformons le club en forêt à cette occasion. Le morceau qui fait sauter la baraque... ... I Follow Rivers (lykke li). Pour reprendre son souffle... ... on va côté kermesse. on y sert de la barbapapa, du popcorn, il y a des installations interactives, des maquilleurs et un photomaton pour immortaliser l’enthousiasme ambiant. c’est un coin un peu à part qui casse avec le reste de l’établissement. Interview : Tom Eulenberg, Directeur Marketing Cirque Du Soir 15-21 Ganton street, Londres W1F 9BN www.cirquedusoir.com
Michael Kiwanuka a récemment été sacré révélation de l’année par la BBC. À 24 ans.
TexTe : Florian obkircher. phoTos : cirque du soir (2), sam buTT (1)
top clubs
écoutant ces enregisdepuis toujours, la trements. formule à succès dans Comme quoi ? la pop est simple : la façon dont sam une guitare et une cook ou marvin bonne chanson. mais Gaye utilisent est-ce toujours le Mélodies leur voix. c’est un cas à une époque où chatoyantes langage en soi, un règnent la technoentre folk et soul phrasé unique. les logie et le rythme ? des 70’s paroles sont toujours michael kiwanuka légèrement en décalage avec répond par l’affirmative. le rythme et ça donne au d’origine ougandaise, le brimorceau un certain swing. tannique compose des chanPeut-on encore réussir sons folk dans la tradition de avec une bonne chanson ? dylan et Joni mitchell. de absolument ! pour preuve formidables mélodies dans le succès d’adele avec qui un son 70’s qu’il interprète j’étais en tournée l’an derde sa voix soul, accompagné nier. un boys band peut dond’une guitare acoustique. ner à ses fans hystériques ce lors de sa première téléviqu’ils sont venus chercher sion, björk et anthony kiemais la musique n’y est pour dis présents sur le plateau rien. par contre un bon morrestent bouche bée. son ceau est intemporel. premier album déclenche Quelle est la recette d’un des vagues de frisson dans le bon morceau ? monde entier. de l’émotion, de l’abandon, the red bulletin : Êtesune bonne mélodie et un vous nostalgique ? bon texte. Je peux aisément kiwanuka : non. mais la devenir millionnaire avec musique des années 70 cette formule ! est géniale. la finesse et le savoir-faire artisanal qu’on y trouve est quasi inexistant Home Again est déjà dans dans la pop d’aujourd’hui. les bacs. Dates de concerts sur www.michaelkiwanuka.com J’apprends énormément en
plus de corps et d’esprit
« La musique ne se réinvente pas »
EXPRESS Le son écouté par Les musiciens
Spiritualized. Jason Pierce est un cas à part. Sa musique est aérienne, il donne des concerts au-delà du cercle polaire et trouve son inspiration hors de la pop.
TEXTE : florian obkirchEr
cet homme fait de la musique pour... astronautes. Son premier groupe s’appelle Spacemen 3. avec Spiritualized, il compose des morceaux aériens empreints d’une beauté à couper le souffle. ce son ressemble à s’y méprendre à celui des beatles période psychédélique. Elle devient expérimentale dans une capsule spatiale. le légendaire troisième album s’intitule Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space. le magazine de musique britannique NME lui reconnaît en 1997 l’esprit et la beauté du chef-d’œuvre des beatles Sgt. Pepper. Spiritualized est le seul groupe invité à ce jour à se produire en concert dans les installations du cErn ! « Pour des raisons de timing, le live ne peut se faire », dit
À 46 ans, Jason Pierce, alias J. Spaceman, reste le maître de la musique aérienne.
Pierce, déçu. il jouera néanmoins au-delà du cercle polaire arctique pour la première fois. « la musique ne se réinvente pas mais jouer dans des endroits insolites peut ouvrir de nouvelles voies. » c’est le cas dans ce nouvel album. Sweet Heart Sweet Light est une variation talentueuse entre sons expérimentaux et grandes envolées mélodiques, guitares et morceaux pop hypnotiques aux accents de blues. « les chefd’œuvres comme Pet Sounds des beach boys ne sont pas pour moi une source d’inspiration, glisse Pierce. ce qui m’inspire ce sont les trésors sous-estimés, les perles méconnues qui forment la colonne vertébrale de la musique. » Voyez ci-contre les cinq sources d’inspiration de Pierce.
Link Wray – Be What You Want To Wray est surtout connu pour son morceau Rumble utilisé dans la BO de Pulp Fiction. Mais il a bien plus à offrir que ce classique du surf rock instrumental qui a fait le tour du monde. Cet album est une trouvaille où se côtoient gospel, rock et blues surtout lorsque Wray donne de la voix. C’est le chef-d’œuvre d’un outsider passé inaperçu, parfait de bout en bout. Un album que je peux écouter tous les jours pendant des mois.
Acetone – Candy Ce disque a été composé par mon ami Richie Lee, hélas disparu bien trop tôt ! Il sort en 1993 dans un relatif anonymat. Bien dommage. Même la maison de disque semble insensible aux magnifiques morceaux originaux de surf country. Elle aurait préféré une sonorité plus brit pop. Cet album mérite néanmoins d’être connu et écouté.
Rocket from the Tombs – The Day the Earth Met Je déniche cet album dans un magasin de Detroit. Un pur hasard. Je suis instantanément emballé. Du proto punk rauque et furieux enregistré live en 1974. Les membres fondent par la suite d’autres groupes légendaires comme Pere Ubu et Dead Boys. Mais cet album reste la source originelle.
Can – Delay 1968 Adolescent, le groupe Can ne me dit rien qui vaille. Beaucoup trop de beat à mon goût chez ces krautrockers. Avec Spacemen 3, mon premier groupe, la batterie est un instrument d’accompagnement. Mon intention est d’embarquer les gens par le son et non par le rythme. Ce n’est que plus tard que je découvre la magie du rythme monotone de Can. Delay 1968 n’est pas un classique du groupe. Il est néanmoins parfait, plein d’idées, parfois bizarres, mais très pop. C’est grâce à son beat que je considère aujourd’hui la batterie comme un instrument à part entière.
Royal Trux – Accelerator Ce disque contient un des meilleurs morceaux de tous les temps : Stevie, aussi sublime que gauche. Accelerator doit normalement sortir chez un grand label, ce qui pousse souvent les groupes sur une voie plus conformiste. Neil Hagerty et son groupe Royal Trux échappent à la règle. Fracas, explosivité et secousses sont omniprésents et frôlent parfois la fausse note. Mais c’est exactement pour cette raison que j’adore cet album, bourré d’idées, où chaque mélodie semble à la fois familière et complètement différente de tout ce qui se fait dans le rock.
Sweet Heart Sweet Light sort le 13 avril. Dates de tournée et extraits sur www.spiritualized.com
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Agenda Avril 2012
« SEA, SAND AND SUN », VOICI LE PROGRAMME D’UN MOIS D’AVRIL QUI SENT BON L’ÉTÉ.
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Sports 3 - 14 AVRIL, BELLS BEACH, VICTORIA, AUSTRALIE
ASP Women World Tour Hells Bells d’AC/DC donne le ton sur la plage tous les matins, peu avant que surfeurs et surfeuses ne se jettent à l’eau. Disputé depuis 1961 à Bells Beach, soit une centaine de kilomètres au sud-ouest de Melbourne, le Rip Curl Pro est la plus ancienne compétition du circuit mondial. En 2011, les Australiens ont tout raflé. Joel Parkinson s’impose face à Mick Fanning chez les hommes alors que Sally Fitzgibbons domine l’Américaine Carissa Moore chez les femmes.
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22 AVRIL, SAKHIR, BAHREÏN
Grand Prix de Bahreïn La F1 fait son grand retour sur le circuit de Bahreïn. Inscrit au calendrier l’année dernière, ce GP a dû être annulé en raison de l’incertitude géopolitique régnant dans la région. En 2010, c’est l’Espagnol Fernando Alonso qui s’impose, soit la première victoire de Ferrari sur ce tracé. Son coéquipier Felipe Massa et l’Anglais Lewis Hamilton sur McLaren complètent le podium. Rappelons que cette année, trois Français seront au départ : Jean-Éric Vergne, Charles Pic et Romain Grosjean.
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13 AVRIL, DUBAÏ, ÉMIRATS ARABES UNIS
Red Bull X-Fighters World Tour La saison est lancée. Amoureux de motocross freestyle et de sauts vertigineux, le tout dans une ambiance digne d’un derby romain, ce rendezvous est le vôtre. Les imposants buildings de Dubaï ouvrent la saison du Red Bull X-Fighters World Tour. Six étapes autour de la planète, dont trois nouveaux spots : Glen Helen (USA), Istanbul et Munich. Madrid et Sydney complètent le calendrier, la cité australienne ayant l’honneur de clôturer. C’est l’Espagnol Dany Torres qui s’impose en 2011. Il espère bien évidemment conserver son titre cette année.
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Sally Fitzgibbons, magistrale sur la vague. 16 - 22 AVRIL, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL 15 AVRIL, MARATHON DE PARIS
FIVB Brasilia Open
Avant les rendez-vous de Madrid et Londres, place au traditionnel marathon de Paris. Avec un départ donné à 8 h 45 sur les Champs-Élysées, cette 36e édition accueille ses 40 000 athlètes, comme chaque année. Le tracé de cette édition traverse la capitale d’Est en Ouest. Un doublé kenyan scellait l’édition 2011 avec, en tête, Benjamin Kiptoo et un chrono canon de 2 h 06 et 31 sec. Pour ceux qui ne souhaitent (ou ne peuvent) pas participer, il reste le village et ses exposants.
Difficile de faire mieux que Rio de Janeiro pour ouvrir la nouvelle saison de Beach volley. Filles et garçons auront comme double objectif la victoire dans cette étape originelle qui sent bon le sable chaud et la caïpirinha, et une qualification pour les Jeux Olympiques de Londres du mois de juillet. Le duo Rogers et Dalhausser est tenant du titre sur la mythique plage de Copacabana. Les Américains, médaillés d’Or à Pékin en 2008, n’ont laissé que de miettes au binôme local Emanuel et Alison après deux manches sèches. Chez les dames, Larissa et Juliana s’imposent sur leur plage fétiche.
Terre kenyane
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L’avenue de la Grande Armée à l’heure de pointe.
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Les stars des B-Boys sont à Bilbao.
PHOTOS : SIMON WILLIAMS/RED BULL CONTENT POOL, ACTION IMAGES, FIVB, PIO ABAD, DIEGO G. SOUTO/RED BULL CONTENT POOL, PICTUREDESK.COM
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Songkran
21 AVRIL, BILBAO, ESPAGNE
la multitude de célébrations du Nouvel An 7 Parmi autour de la planète, celles qui ont lieu à Bangkok font partie des plus festives. Les Thaïlandais se livrent la plus grande bataille d’eau au monde. Les habitants s’arment de seaux, tuyaux et pistolets en tous genres dans le seul but d’arroser son voisin. Ils s’en servent sans retenue. Ça tombe bien, le mois d’avril est le plus chaud de l’année. À l’origine, la bataille est une vieille coutume pratiquée pendant la fête du Songkran, rituel de purification à l’entame du premier jour de la nouvelle année.
Head Spins, Power Moves, Top rocks à gogo lors du BreakOnStage de Bilbao, l’une des plus importantes compétitions de B-Boys d’Europe. Des groupes internationaux comme les Vagabonds de Paris, les Fusion Rockers de Madrid ou encore le Hoochen Crew de Bruxelles se transforment pour l’occasion en toupie humaine. Également au programme, un Red Bull BC One Cypher et des concerts de Rapsusklei.
BreakOnStage 9
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Tribeca Film Festival Suite aux attentats du 11 septembre, Robert de Niro crée en 2002 ce festival avec deux amis. Une réponse artistique pour ramener la vie à Tribeca, célèbre quartier du bas de Manhattan, soit à quelques blocks des anciennes tours jumelles. 1 500 projections, tables rondes et concerts ont attiré trois millions de visiteurs. Les réalisateurs de films indépendants considèrent ce rendez-vous comme un tremplin idéal.
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Dalhausser - Rogers, tenants du titre à Rio.
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Culture
Une bonne douche pour le Nouvel An thaïlandais. 20 MARS - 27 AVRIL, WASHINGTON DC
On s’refait la cerise ?
13 - 15 ET 20 - 22 AVRIL, INDIO, CALIFORNIE
Coachella Festival
Il s’agit sans doute du festival de musique le plus décontracté de la planète. Vous avez de grandes chances de croiser des stars telles que Leonardo DiCaprio ou Kirsten Dunst. Elles se bousculent au premier rang lorsque Radiohead, The Black Keys ou Snoop Dogg mettent l’ambiance. Attention toutefois au choix de la garde-robe car les températures peuvent grimper jusqu’à 38°C et les nuits sont frisquettes.
Les premiers cerisiers plantés le long du bassin Tidal sur le National Mall datent du début du 20e siècle. Il s’agit d’un cadeau du pays du Soleil Levant au Maire de la capitale américaine. On fête cette année le centenaire de cette offrande. Les célébrités s’étendent sur cinq semaines avec, en point d’orgue, la parade traditionnelle des cerises volantes le 14 avril prochain. La communauté japonaise du Maryland aura à cœur de se montrer.
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Cool attitude au cœur du désert californien.
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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT
Focus Avril 2012
FINALES EN FOOTBALL, BRISE DE MER ET TERRE BATTUE, ÇA SENT BON LE PRINTEMPS TOUT ÇA !
28 AVRIL - 26 JUIN, PLAY-OFFS NBA
On va savoir ! Après une saison qualifiée de « ramassée » en raison du lockout, les franchises NBA voient se profiler le sprint final. Le couperet s’apprête à rendre Blake son verdict au terme de Griffin six mois de compétition. D’un côté les vieux briscards – Chicago, San Antonio, Miami, Dallas – de l’autre les Clippers de Griffin ou les Knicks de la sensation Lin. www.nba.com
À Monaco, on vient aussi pour se montrer. 15 - 22 AVRIL, ATP MONTE-CARLO
22 AVRIL, LIÈGE - BASTOGNE - LIÈGE
La doyenne
Coincée entre la Flèche Wallonne et le Tour de Romandie, la 98e édition de la doyenne des classiques de printemps propose comme tous les ans un menu corsé avec ses 255 kilomètres. Le Belge Philippe Gilbert s’imposait l’année dernière pour la première fois devant Franck et Andy Schleck. www.letour.fr
Nadal sur son Rocher La semaine monégasque marque le vrai début de la saison sur terre. En ligne de mire pour tous ces forçats du lift, il y a Roland-Garros. Borg, Wilander, Muster, Bruguera et, bien sûr, Rafael Nadal sont d’anciens vainqueurs de l’épreuve. L’Espagnol vise même cette année un huitième sacre de rang sur le Rocher ! Le Majorquin affiche la stat totalement insolente de trente-neuf victoires pour une seule défaite en Principauté. Le dernier français à s’être imposé à MonteCarlo est Cédric Pioline en 2000.
14 AVRIL, FINALE DE LA COUPE DE LA LIGUE
L’OM vise la passe de trois Double tenant du titre, Marseille tentera de s’adjuger le premier trophée de la saison sur la pelouse du Stade de France. Seul hic, Lyon se dresse sur la route des joueurs de Didier Deschamps. D’ailleurs, les stats parlent d’elles-mêmes : l’OL s’est imposé à huit reprises lors des dix derniers chocs entre les deux clubs. À noter que Souleymane Diawara disputera sa 5e finale dans cette épreuve (record). www.footpro.fr Diawara, pilier de la défense de l’OM
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21 AVRIL, TRANSAT AG2R LA MONDIALE
Un bon cru ? Les 30 Figaro Bénéteau seront lâchés à 13 h en ce samedi d’avril au large de Concarneau, direction Saint-Barthélémy, soit 3 890 miles nautiques plus à l’ouest. Il s’agit de la 11e édition de cette prestigieuse épreuve de voile (en double et à armes égales) qui fête ses 20 ans. Disputée tous les deux ans, la Transat AG2R - La Mondiale peut se targuer d’un palmarès de choix puisque Michel Desjoyeaux (victorieux de la première édition), Alain Gautier ou Kito de Pavant se sont imposés. Armel Le Cléac’h et Fabien
Ancelotti a pris ses marques à Paris.
Delahaye sont les tenants du titre. Gare cette année aux redoutables binômes Erwan Tabarly - Éric Peron, Gildas Morvan - Charlie Dalin et Thierry Chabagny - Christopher Pratt. www.transat.ag2rlamondiale.fr
TEXTE : CHRISTOPHE COUVRAT. PHOTOS : ACTION IMAGES, PICTUREDESK.COM, GETTY IMAGES (2)
www.monte-carlorolexmasters.com
ILLUSTRATION : dIeTmAR kAINRATh
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vouez-le, vous rêvez parfois d’être immortel. de franchir l’ultime frontière, celle qui sépare la vie d’avec la mort. de gommer, à jamais, la fameuse « dead line ». la vie sans limite, enfin. réaliser ce qu’on n’a jamais le temps de faire : partir palmer autour du rocher de Malpelo, au large de la Colombie, pour plonger avec les requins marteaux avant qu’on ne les ait tous décimés pour en faire de la soupe à l’aileron. apprendre à cuisiner une tortilla décente. réussir à dépasser la centième page de L’Homme sans qualités, de Musil. Maîtriser les techniques de rétention spermatique du tantrisme pour faire l’amour pendant des heures… l’immortalité, nos ancêtres grecs en ont aussi rêvé. et comme ils voyaient que ce n’était pas possible, ils ont inventé les dieux pour pouvoir fantasmer. des dieux bien installés au sommet du Mont olympe, rendus immortels par la consommation de l’ambroisie, cette huile dorée au parfum de rose, « neuf fois plus sucrée que le miel », selon le poète antique ibycus, et qui empêche les chairs de faner. Pour ne pas mourir, d’autres sont devenus artistes. les corps meurent, les œuvres restent. Picasso ou Botticelli sont encore parmi nous. enfin, n’exagérons rien, ils ne peignent plus grand chose, et Woody allen a bien raison de dire : « Je ne veux pas être immortel grâce à mon art, je veux être immortel en ne mourant pas. » il va être content, Woody allen. et vous aussi, j’espère. Car j’ai une grande nouvelle à annoncer. l’immortalité, c’est pour demain. Je ne suis pas en train de délirer, je n’ai pas rejoint une secte ni décidé de faire congeler mon corps que j’espère encore un tout petit peu conquérant. Je suis sérieux : nous allons vivre de plus en plus longtemps, 150 ans pour commencer, et une éternité ensuite. Je l’ai appris il y a quelques jours en confessant deux des plus beaux cerveaux de la planète lors du forum futuropolis
Pleine lucarne
Rêves d’éternité Vivre plus longtemps que la palourde, championne de la longévité avec ses 410 ans, ce sera bientôt possible. qui réunissait à toulouse, sous l’égide du Point, tout ce que l’europe compte de brillants chercheurs. le premier, c’est le généticien français Jean-Marc lemaître, surnommé « lemaître du temps ». il a trouvé, accrochez vous bien, le moyen d’inverser le cycle de la nature. en administrant une potion magique de 6 gènes bien particuliers à des cellules de centenaires, il leur fait retrouver la jeunesse de cellules embryonnaires, aux capacités prolifératives intactes. toute trace de vieillissement disparaît, les cellules sont reboostées, un peu comme si elles prenaient du red Bull, mais génétique...
le second, c’est le professeur Miroslav radman. en tant que membre de l’académie des sciences, il est, de fait, déjà « immortel ». Mais il veut en faire profiter tout le monde. À 67 ans, ce colosse croate aux faux airs de Pedro almodovar, qui en parait 20 de moins, travaille sur la bactérie qui recèle l’arme contre le vieillissement. son nom, Deinococcus radiodurans. son surnom, « Conan la Bactérie ». exposée aux rayons ultraviolets, complètement déshydratée, Deinococcus radiodurans peut ressusciter à la première petite goutte de pluie en réparant elle-même son adn. son secret ? un cocktail de molécules qui lui offre un blindage contre la « rouille cellulaire », responsable du vieillissement. d’ici une dizaine d’années, dit radman, nous pourrions disposer d’un élixir de jouvence sous forme de vaccin. Ça vous fait peur ? vous avez peur de vous ennuyer ? allons ! la palourde, qui détient le record de la longévité, vit 410 ans en moyenne (sauf, évidemment, quand elle finit dans un plat de spaghetti alle vongole) et nous avons beaucoup plus d’imagination que la palourde (enfin, la majorité des êtres humains). l’immortalité n’est un enfer que lorsqu’on est le seul à ne pas mourir. songeons un instant au plaisir que nous aurons à voir nos enfants, nos parents, notre mari ou notre femme continuer de vivre à nos côtés, et à bien vivre, car supprimer le vieillissement, c’est supprimer les maladies qui vont avec… Évidemment, il faudra repenser un peu notre façon de consommer et le système des retraites, mais faisons confiance à l’esprit humain. Comme le constate radman, « aujourd’hui nous mourons avant d’avoir fait fructifier, avec philosophie, tout ce que nous avons appris ». si vivre à l’infini, c’est vivre plus sage, alors je signe tout de suite. Agrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.
The Red BulleTin France numéro 6 / Avril 2012 : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bulletin Gmbh directeur de la publication Alexander Koppel directeurs Généraux Alexander Koppel, Rudolf Theierl directeur de la rédaction Robert Sperl directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédacteur en chef France Christophe Couvrat Ont participé à ce numéro Suzanne Fortas, Christine Vitel, Étienne Bonamy, David Brun-Lambert, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi Responsable de la production Marion Wildmann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Rédactrice en chef adjointe Susie Forman Booking photos Valerie Rosenburg, Catherine Shaw, Rudolf Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Patrick Anthofer, Martina de Carvalho-Hutter, Miles English, Kasimir Reimann, Esther Straganz Publication coroporate Boro Petric (directeur), Christoph Rietner, Nadja Zele (rédacteurs en chef) ; Dominik Uhl (DA) ; Markus Kucera (directeur photos) ; Lisa Blazek (rédactrice) ; Christian Graf-Simpson, Daniel Kudernatsch (iPad) Production Managers Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Omar Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (chef), Claudia Heis, Nenad Isailovic, Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher, Thomas Posvanc Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (directrice), Stefan Ebner, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Johanna Troger ; Peter Knehtl, Martina Ripper (design) ; Klaus Pleninger (ventes) ; Peter Schiffer (abonnements) ; Nicole Glaser (abonnements et ventes marketing) un produit de The Red Bulletin est publié simultanément en Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et aux États-Unis, www.redbulletin.com Siège social Red Bulletin GmbH, Am Brunnen 1, A-5330 Fuschl am See, FN 287869m, ATU63087028. Siège social France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège autrichien Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienna, +43 (1) 90221 28800 imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 7 61 87 31 15 ou cathy.martin@fr.redbulletin.com dépôt légal/iSSn 2225-4722 nous écrire letters@redbulletin.com ; Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.
the red bulletin n°7 disponible le 9 Mai 2012
illustration : roland vorlaufer
plus de corps et d’esprit
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