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« ce que nous demande la France, à nous autres historiens : non de faire l’histoire, elle est faite pour les points essentiels, moralement, les grands résultats sont inscrits dans la conscience du peuple ; mais de rétablir la chaîne de faits, des idées, d’ou sortirent ces résultats : ‘Je ne vous demande pas ditelle, que vous me fassiez mes croyances, me dictiez mes jugements, c’est à vous de le recevoir et de vous y conformer. (…) Eh bien, je veux, je commande que vous me racontiez ce que vous n’avez pas vu, que vous m’appreniez ma pensée secrète, que vous me disiez au matin le songe oublié de la nuit. (…) L’auteur d’une telle histoire, si elle est jamais réalisée, sera à coup sûr un héros» (p. 20). Jules Michelet, Préface de l’Histoire de France, 1869. « On a assigné à l’histoire la mission de juger le passé et d’informer le présent au bénéfice de l’avenir. Notre essai n’élève pas d’aussi hautes prétentions. Il veut seulement montrer comment cela s’est réellement passé ». Leopold von Ranke, Geschichten der romanischen und germanischen Völker von 1494 bis 1514, 1824. « Je voudrais éteindre en quelque sorte mon moi et laisser seulement parler les choses, et faire apparaître les forces puissantes qui, surgis et accrues, se sont dressées l’une contre l’autre dans une lutte sanglante et terrible, mais qui portaient en elles la solution des plus essentiels problèmes du monde européen ». Leopold von Ranke, Englische Geschichte, 1859. « Il arrive souvent que des analogies fugitives induisent en erreur l’historien qui entend rester en contact avec le présent, tout comme le politicien qui tient à se rattacher au passé. La muse de l’histoire a l’horizon le plus vaste et l’entier courage de son opinion ; mais elle manifeste dans son travail une conscience sourcilleuse à l’extrême et elle est comme jalouse de sa mission. Introduire dans le travail historique des préoccupations qui appartiennent au présent a généralement comme conséquence d’entraver le libre développement de ce travail ». Leopold von Ranke, Englische Geschichte, 1859. « quoi qu’il fasse l’esprit public de son temps réagit sur lui. (…) Sa manière d’envisager l’histoire est imposée à l’historien par son temps. Le point de vue auquel il se place n’est pas déterminé, comme dans les sciences, par l’état du développement des connaissances, mais par l’état de civilisation du public auquel il s’adresse et auquel il appartient lui même. (…) Chaque époque refait son histoire, la transpose en quelque sorte dans un ton qui lui soit approprié. (…) L’historien est dominé à son insu par les idées religieuses, philosophiques, politiques qui circulent autour de lui, et il serait facile de montrer par exemple que l’Histoire universelle de Bossuet, le Siècle de Louis XIV de Voltaire, les œuvres de Guizot, d’Augustin Thierry, de Macaulay, de Droysen ou de Ranke, ne sont que des produits spécifiques de certains états de civilisation ou de culture nationale. Bref, on peut dater une conception historique comme on date, en histoire de l’art, les écoles et les styles ».
Henri Pirenne, « Une polémique historique en Allemagne », 1897. « Has it not been said for a century or more that each historian who writes history is a product of his age, and that his work reflects the spirit of the times, of a nation, race, group, class, or section? No contemporary student of history really believes that Bossuet, Gibbon, Mommsen, or Bancroft could be duplicated today. Every student of history knows that his colleagues have been influenced in their selection and ordering of materials by their biases, prejudices, beliefs, affections, general upbringing, and experience, particularly social and economic ». Charles Beard, « Written History as an Act of Faith », 1933.