L'Ecole primaire, 31 janvier 1952

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Notre cours des 13 et 14 janvier oT'g,anisé là. VeTbier a ·c onnu un succès des pl1l!S réjouiss,a nts. Les 45 partidpants répartis en quatre ,c1a S'sles rf ur'e nt enchantés de cette mla gniHque journée déroulée dans une belle 'a mbÏJance de gaîté et de travail. PROCHAIN COURS

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Tous les membres du personnel 'e ns:e ignant de la région sont ~o:rdia.J.ement invités au prochain entraînement qui mwa lieu à la salle de gymnastique de Grône, l;e vendredi 15 février, à 20 heures.


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Cours de g~mnastique en montagne et de ski à Morgins du 28 au 31 décembre 1951

ILs ont .le s.ouril~e aux lèvres 'ces 26 instituteuTs et institutrices 'le 28 au Inatin, dans un chalup de neige, particÏJp.ent à une leçon de gynul!as1ique donnée avec bri.o .p ar leur dÏ'recfeur des cours, :Mons'i,e ur P'a ul CUI~dy. .. . M.onsieur F.ritz Vogeli, désirg né par le cOlnité central pour VI'slt,e r le .cours, arp;prouv,e d'un regard .satisfa'it. Hs ont de l,a joie ,a u ,cœur ,c es Romands, qui, SUl' ,l a route, avec des :l uges (je :répète: «des luges·» pour V'Üus- qui aviez un sourire ironique en entendant parller de luges) exécut.ent des .e x,e I,6ces ~: mains l,ill)l:es des' estafettes, des s·auts, des 'e x,e rcices d'équi. lihre. Il fallaIt un Monsieux Curdy, plein de dynamisme et d'imaginatÏion .p our présenTer ce tr-avail sous un jour plein d'intérêt. I1s .ont :du ,soleil! de .8ierr<8 dans les yeux ,ces régents et ce~ re~entes qw as:sistent à lia troisième leçon de gyml1Jastique: à SkIS ·cette -fois-d, s'Üus la 'Sage direction de ,c et insoh'ucteur et ami de l,a ·m ont,a gne, Monsieur André Pont. IL'on p-aslsoe à la techni'q ue du skj: g~racieus'es et élégantes dénl0nSltr:ati'Üns d'une part, ·app'lication 'e t zèle d'autre .part. Ap.rès deux jours vous ne r,e connaiss1ez ni MarÏ'a, ni El,nestine. - En voy,a nt év:oluer Pierre-M,ary, Jalcqll'es et Rohnd vous croiriez êtl"e en face de pI~of.es.sionnels . Nos deux maîtres peuvent être fiers des Tésultats- .obtenus. Les par.ties récréativ,e.s ,s ont 'l es p'lus réussi,es, grâce à nos cheTS eoŒ,lègl1es' neu:châtelois et vaudois pLeins ·d'hurnow" et de gaîté. Les V,a lais.ans Leur disent un grand ffi,e rci. Un merci .p lus vibrant encore va Îà nos chens instructeurs quise s'o nt révélés en !m:ême t'e mps de vrais ,pédagogues. Et voi'ci n.otre vœu à tous: Qu'une' autre année nous puis.sions revivre des heures aussi bi,enfaisantes. G. . 'qlÙ,

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Pédagogie et sport Trop facilem1enf, dans la pratique du sport et d·ans l'en.s,eignement de la ·gymnastique, on ,m ·et en. 'Vedette un Jeune ' aux dém.onstrations impeccables. La perfection technique de ses dém-onsttatÏJons serait-eUe donc plus .importante que la. qrnalité pr.opre de .son ,e nseignem'e nt, de sa pédagogie? La hiérarchie des valeurs n'est-elle plus la même dès qu'il s'agit d'éducation phy;S'~que ? (L'espri,t sportif Is'e borner.aÎt-il à mettre de ,côtré, s'a ns ' criel' ~ar.e, cet ho'I:Ilme autrefois briUant ski,eur, à l'enseignement touJours plus p erfecti.on né, dont l'expérience s'accroît' de jour en

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jour, Slimplem'e nt parce que son 5g'e ,lui enlève 1.'00 de ,s ouplesse, d:élégance ? Que l,es clubs adoptent cette lnanière de voir, BlaiS que des éducateurs s·j mplifi.ent à ce point l,a question, cela donne à réfléchie. .. Si, à cette jeunesse ·et oà ·cette perf,ecti:on dans 1.a démonstration ,s·e trouvai'e nt j'Ointes les qualHë.s d'éducation, d'expérience, de fair-ptay, de modestie, ce serait parfait; malheureu.sement il ·e st diffi.cil'e de trouv·e r toutes ·ces qualités réunies . A un brülant démonsh~ateu.r prétentieux et fat nous préférons d'Ünc un honnête éduca-beuT, Pl.ace ·aux jeunes, mais oui, chers sportifs; al1ez-y, lTlais :restons polis et surtout gardons le sens des v·al,e urs humaines les plus hautes: tcel!1es de la distinction, de la noblesse natur,eUe, qui, de tout telnps, ont été l,es signes du parfa:it g.entilhomme. G

Leçon de g~mnastique pour classes à tous les degrés 1. Mi,s'e en train. Marche et course légère. Alterner 8 pas sur la pointe de SI pieds, bras en haut (extension ma:~j.male) et 8 pas ordinaires. Au sdlg ual, sauter sur pla,c e · ,en faisant un tour C.onlplet su.r soi-1nêm·e. Exe'l~cioes à .'lllains .libres. a) Stati.on lat. écartée, bras de côté: Balancer le torse en avant en bal. le.s bras de ·c ôté en bas (1 t.) et redre.s's er l,e t-oyse .en passra nt 'par l'inclinai.s'On ,e n levant les 'br. de ·èôté (2 - 3 1.). ·b) Balancer la j. g. en av. en arr., ·et La lancer en avant (3 t.). 'c) Petite .stati.on lat. écartée: Elan des b:ras en ,a vant (1 t.) tourner le tors:e à gauche 'e n tournant les bras en ce:rcle en arrière à ga:uche du cor.p.s (2 t.). d) Après 2 sautin'e ments sur place, sautel' 'e n tiTiant les genoux à la poitrine. III. ,a) Course d'estafette en faisant un tour .s ur Soi-Iuêm·e à J'aller. Sauf de mouton sur un ,c amarade de même taille. Pour les fines (aussi pour les garç.ons) : 2 élèves tournent une ·corde, les autres sautent à tour de rôle ou pas·s ant dessous. b) Jet du boulet ou grimper. IV. Jeu: Homme noir a) sans ,c haîne b) chaînes de 40u 5 élèves . ,c) grande 'ch~Îne C. T.

II.

Groupe de gymnastique du _ Centre, Saxon. .Prochaine répétition: mer-credi 13 février.


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! LE MÉT][ER OES1[' CE QU][ UN][T ~ ùa poésie à l'école (Suite) . Com~ent transformer ce qui n'a d'abord été 'q u'une intui~lon gratuIte plus ou moins heUfieuse 'en une attitude inteUectueUe. à laqueHe le choix, .Je jugem'e nt, la compar.aison sont permls? 'Com'm ent empêcher «oeUe .fenêtre üuv,erte dans le ciel» de se murer tout à fait au ,s'e uill de l'adolescence IcomlJne 'On voudrait TIle le faire croire! C'est oublier la , su()c:es'8i~n dans l'affectivité' les influences qui onf marqué ,le petit éooli,e r de cinq, six et ,s ept ans d,em-e ur,a nt ·au fond de 'l ui-même, puissances ensevelies sous la cendre gri8Je d'un :apparent 'Oubli, qu'un l'ien va ramener à la surface de ce miroir lnagique que cha'c un porte ,e n soi. , Dans :l a jeune fiUie, la .femnle, la nlère 'e n dev:enir, eLles vont preparer 'e t rendfie tpos!si1b le une form,a tion intellectuelle et religieuse qui v,U' l,e ur permettre de résister vifa,l ement là toutes sollidtation nlal}saine et ,o ela, Inême si l'effort éducatif postérieur, n'est. p}u~ tout à fat .celui des jeunes années où la poésie était conSIderee co.mm,e un des .moyens accorts de l'éducation. Car la !poésie à J'éoo,lre n'est ni un bonbon qu'on suçote ni un mhinet d'eau tiède qui s'écoule 'a u long d'une fastidieus,e récitation. EU~ d?it dŒ~ner à 'l 'enfant le sens, du Ib eau par le rythme, dIe v,a hu alder à com~truire s'On inte1ligenceen lui 'a pprenant d',a utres formes d'expressions -e t en le sollicitant d'en imagineT de .p lus persünnelles . .comme toUJS .les biens de !l'esprit elle es't un l'e nt devenir. Devenir qui ,e xige non s'e uIe'm 'e nt une initiation matérietHe sans facilité «,J'homme se fonne par }a peine; .ses vrais plaisirs i:l doit Il es m,ériteT, il doit donner avant de recevoir» mais encore une préparation rno:r:ale : le Iplus beau :p oème, La plus 'sublime symphonie nous demeurent hermétiques si notre âlll<e ne s'v est pas pl'éœlablem'e nt accordée en rejetant toute violence. " Pratiquement, je crois qu'H esf impossible d'intéresser 'l'enfant par l'extérieur à des ,~hoses qu'hl n'aime pas, qui lui sont étrangères, ,c eci explique l'éohec de certaines rédactions dünt le -s ujet n'éveiUe .auoun écho en St3. sensibi,l ité. C'est 'e n lui qu'il faut' éta'b Hr Ile contact, ,J'amitié qui lui découvriDont la ooloration si :particulière des chos'e s selon que chacun de n'Üus les regarde 'a vec UIl!e interrrog'a tion qui n'appartient qu'à nous.

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'QueUe disd!p'line plüs apte à 'c ela que la poeSIe, cette confidence «d'un rève qui fer-ait >attention au monde». Entre 'l,a vision ainsi exprimée et .celle ,q u'en aurait l'enfant i'l y .a :l a pm-eté des sentiments tout neufs chez l'un, revêtue 'c hez Il ',a utre d'une fOTm:,e exquise ,qui la renou velle. ' Choisissons donc nos textes en fonction d'une éducation complète de nos sentiments du moment: ,c ourts, simples, vivant adaptés à -l,eui: milieu, suivant 'p our !l es rendre plus sensible au cœur et à l'i'm agination le rythme des :sais'Üns, des événements quotidiens, du -temps liturgi,q ue. Quel .admira!ble centre d'intéTêt que le temp.s de Noël et queNe m-eiHeu:r:e rintroduct'ion au TIlystère sacré ·qu'un ,chant poétique donné Ip ar Dieu? Avec 'lui, avec Marie Noël nous goûterons six vers ,q ui ,c on'tent à la [ois, ,l a très humble Inisère huma'i ne et la gr,a ndeur divine voisinant à la cTèche: Ce n'-est qu'un âne qui lJ)asse, Un vi.eux, une fiemm,e Ilass'e Ces pauvl''ies gens !Sur la ,d-u re A minuit' ont Icouché Dieu. Dieu, le Rüi des deux" qui pass'e Sa nuit sur 1a terre basse. Une strophe détachée du beau poème «Mora'le aux maisons sur la prudenoe» ,a urait pu nous l'appeler que Nbël c'est rarbre illuminé 'ce sont les 'c adeaux dans la ,cheminée, ,les. sentons, ,Ja joie fa~iJliale, m,a iis :av·ant tout un temps d'accueil plus fervent pour «Dieu qui pasiSe» M.a isons, toutes apprenez A ne pas être tla nt pleiIlJes. Gafld.ez ,pOUl' Dieu nouv,eau-né Qu'un pas OhS'CUT vous amène, Gardez un vide, un endroit En vous, derrièDe la fête, Un 'p ,e u ,de si,l,e nce é-lroit POUT que -dedans i,l s'arrête Au lieu de passer tout droit. G.a rdez un !petit ,e space o M,a is ons , pour Dieu qui p'as.se. A vec de g'r andeg, fiLlies nouSi 'aurio1l!8J 'lu tout le poème qui est une rparnphrraiSe 'p oétique du rt exte de Sf~lLuc .~(Il n'y ~,:ait p~ de place pour eux tà l'hôtelilerie» 'Ou encore ~le Noël .des Vl' ~ll~les fIll;S» au charme si p1'ein d'humour. A ,la v;Ine :mo~ns mY'stiqu~ d u~ Rostand nous ,a urions pu emprunter l exphüatlon de.I~ dlsp~rl­ fiori de l'éto11e, guide des ' I,tois M,àges et de :sa-réappantIon, grace à l' oubU de :soi de Gaisp1ard qui Dans l'humb'l.e rond de ciél 'Où hUViaient :les chameaux -: ... Vit J'Etoile d'or 'qui 'dan,s ait en si!l,ence. FaguSt nous :aUliait' dépeint l'habituelle nuit de Noël où 'La neige tombe à fl.ocons, Tous les anges font ,leurs lits ...


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Et quelile loc,t ure ·eût valu lia méditation du doux M-a x Jacoh : Mon Dieu ·est dans son berüeau; mon Dieu est un tout petit enfant des pauvres. Son œT'ceau est un tpell de p.aill,e: on l'a posé 1à-dess'U;S parce qu'il n'y a rien ·q ue la misère et la nuit. Il n'y ·a pas de bevoeau. C'est une bien petite fami1le de menuisier >eTIi -voyage, qui s"est réfugiée dans une grotte: H fait froid! H fait moins froid à cause des bêteS'; !l'es bêtes donnent toujours un peu de chaleur. Il fait nuit, mais a vons.- nous besoin de chandelles ? Le -conps de 'c et enfant donne une grande lumière: les arum'a ux clignent de .J'œil, Joseph 'l e bon menuisier esf ébloui, il joint iSes ,g ros-s es mains, lI a Mère Marie est toujours ca'lme, heureuse, souriante: L'e thème de Noël est inépuisable. Il n'est \pas jusqu'aux vieiIes coutumes ancestrales qui ne soi'e nf tout imprégnées de poésie et de foi. Nous ·a vons cherché J',exp'lication de .J'une d'entre e1les : le soir de Noël, dans notT'e v-al'lée, une il umière reste allumée dans ,c haque royer ... ju,slo u'au retour de la messe de minuit. Les trouv-a illes, originales 'Souvent, ont servi de réda,c tions ova.les avant' de .dev'e nir l,e texte expHcaf.if de dessins suggestifs' M:ai:s il en est d'autres qui rencontrent l'égale fav.eur des poètes et de l'enfa.nt ,Celui de la neige Qui réchauffe et qui protège Le ,b lé .q ui 'lève à peine Celui de la nuit. La nuit aux mille étoiles .... Un nuage qui passe, Il f.ait' noir comme un four, Un nuag,e passe: Tiens, .Je petit jour! 'Celui Ipassionnant des animaux : Dame souris trotte, Noire, dans le gris du ~S()ir ... Dame souriS' trotte, Grise dans le noir. Et natuJ'lel.Jem'ent il e Prinfemps ! Le deI jeune est tout bleu, Les beaux nuages -blancs Pas'S'e nt en longs vols d'anges, MajestU!eux et :lents.... Et void la més.ange : Hiver, adieu... hiver, adieu... hiver, adieu. Nous n',3Jurons ·q ue l'embarras' du choix pOUT introduire, ac-com.pagner cl iUustr,e r un enseignement vivant · par la poésie; Iné~,g'eant -à nos .enfants cette ' «fenêtre ouverf.e dans ,l e ciel» qui fera .que jam,a is i,Ls ne reStSemhleront tout à fait «à un Monsieur (TaIDoisi qui n'a jalllil:Ïs regardé une fleur, ·ni une étoile, qui · n'a jamais 3..'Ïm'é personne et qui n'a jamais rien fait autre chose que des additions ).

REMERCIEMENTS

Madalue Mottier, nièce de notre chèpe Madame Delacost~ fait dire toute s.a gratitude .aux très nomlbreUises institutrices qui ont donné à la chère disparue tant d,e t~moignages de ~eur recDnnais's·a nte .fidé1:ité.

PARTIE PEDAGOGIQUE llenséigneme~t

de la langue française

Ayons le courage de l'avouer: il est rare que l'enseignement du français donne -p leine satisfaction aux maîtres ·c hargés de cette dis'cipline. Les -p rogrès' s'Ont si lents, :si, peu ·apparents sem"aine après ,s·emaine. Ce n'est qu'après de longs mois d'efforts que la prison de la chrysalide éclate ·e nfin et que es~ayant -ses ail.es d'azur et d'or encore toutes fripées, le papiUOll ptend un timIde envol. Si, pour 'l'orthographe, les résultats sonf moins décevants, quelles peines pour olb t,e nir une rédH,c tion convenable. Et combien de chrysalideS! qui ne donneront jœITI'a'Îlsl de papillon aux ,ail€s diruprées ! Pourtant, il ne faut ,p as s'étonner outre mesure de ces difficiles succès. Comment nos élèves pourraient-ils s'exprimeT i avec aisance dans cette l,a ngue française si ha-r monieuse sans doute, mais cOmJbien difficile! Ne l'oUJblioris pas, le patois' était encore l'idiome courant dans Ip resque tous nos vilLages., il n'y a guère plus d'un demi-siècle; et dans maÏntes 10 ca'lités , à -la montagne surfout, il n'est pas encore banni des Ic onvers,a tions courantes. Il n'est d'ailleurs pas question de proscrire Le patois, pittoresque et savoureux; mais autre 'c hose est de constater Ises répercussions sur l,a langue parlée et écrite de nos é'lèves. .-_ Pour c-ertains d'entre eux, le français peut êtr~ 1 considéré comm,e une s'e conde langue, d'où un vocabulaire des. plus réduits: le nlÎl1Ji.eu dans' !lequel vivent la.' p'l111part d'entre e'llIX ile contrilbue pas, lui non !plu.s, à eIirkhir leur langage. Quan~ on ~'exp~~~e en français, en f.amille et .sur la rue, on ne l'e faIt guere que 'p~r monosyUabes, en seo. servant des -m ots les plus courants, peu precl~ qui -sembleraient dénoter une -exfrêmè indigence de la pensée, c,e qui, hâtons-nous.' d'ajouter, "n'est I{>as toujours -le cas. .' - ' , ' ,Ctnhment s'étonner dès lots, 'qhe l'~nfant' ,poss~~e '_uh yo·cabu~ laire des plus rudimentaires, compr.enant paNois un millier -d e

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IUOts, lnoins peut-être. Il appartient alors à l'école de faire l'effort qui s'ünpose pour lui donner la possibilité, a) de cOInprendre la pensée de 'c eux qui s'adressent à lui·, lb) de s'exprimer clair~ment et correctelnent de façon à être exactelnent ,c ompris de ceux à qui il s'adresse. Or, selon Ferdinand Brunot, c'est là le but de l'étude de la langue. Heconnailssol1S aussi que nos petits m·ontagnards sont peu loquaces, peu aptes à exprimer rapidement les nuances. de la langue française. Observons les jeux des petits Français et écoutons leur.s discus's,i ons passionnées et leurs réflexions spontanées et variées. Quelle différence avec nos petits Valaisans! Les Italiens qui s'exprünent dans une langue chantante par excellence, ont une vivacité d'express·ion qui nous ravit et nous étonne. .Mais 'l es nôtres, à côté de ceux-là, con11lne ils sont gauches et elnpruntés ! Ils nous font songer à de jeunes canards lourds et patauds qui s'ébrouent au sortir de la lnare et prennent un difficile ·cont,a·ct 'a vec la terre trop dure pour eux. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement Et les mots pour le dire arrivent aisément. » «

'Chaque fois que ces vers me viennent à l'esprit je pense que Boileau fut le roi des pince sans rire. Car pour que les mots élTrivent au bout de la plume ou de la langue, il faut d'abord les a voir ,a oquis ou appris. Et nlêm,e si on les connaît, ils ne viennent en foule à l'esprit que si on a l'habitude de s'en servir. Sinon ils attendent dans l'antichambre et se font prier avant d'entrer. Que de ·fois, lorsque que je compos,e un article, je suis arrêté par le mot propre qui refuse de répondre à l' appel. Je laisse alors la place en blanc et finalement quand l'aIiicle est écrit il se présente de 'lui-même, 'c omme s'il était vexé d'avoir dû attendre. Le parler de nos enfants, et le nôtre aussi parfois, ressent l'influence du patois, de rallenland et de l'italien. Cela tient sans doute à notre situation frontière et au fait que nous avons vécu longteII11ps en v,as,e dos. Que de ,provincialismes, de lbaI~ba­ rismes., de s'Ülécismes dans nos 'conversation! On raconte qu'un universitaire valaisan, donc un homme cultivé, arrive tout en nage à la gare de l'Est à Paris et, s'·a dressant à un manœuvre: « Le train pour lia Suis'se est-il loin, dem.a nde-t-il .... - Je ne sais pas s'il est Ibien loin; mais ce que je sais, rc'esrf qu'il est pa!r ti depuis. un quart d'heure», répondit l'employé. Dans certaines localités, on n'arr,a che pas les pommes de terre, on les creuse; on ne la,b oure pas un ch arrnp , on le char-· rue; on ne graisse 'p as les souliers, mais on -les engrais's e; on ne tue pas un porc, 'm ais on 'l e, 'b ollche; on entre dans la v'a llée, on

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sort dehors; 'Ün ne dit pas: il s'est caslsé le bras, m,a is il a eu cassé le bras en tombant. Les expres'3 ions « outre-m » , « regard e voir », « fais-le seuleluent », « pa,p a à nous », sont courantes. Demandez là un maître d'état de vous expliquer comnlent il procède pour ,e ffectuer un travail, ou à un arboriculteur 'c omnlent on g.l'effe un ar.bre: l'un porenldr·a .ses outils; l' autre saisir·a une hranche et voilà: en deux telups et trois mouvements l'explication prati,que est donnée en fOTt peu de termes, .soyez-'e n sûrs,. Ces gens de lnétier connaissent .leur affaire; ils conçoivent fort hien ce qu'ils ont à dire" quant à eXJpliquer par des Inots précis et des phr.as'es bien o.rd'Ünnées, les diverse.s a'dions , c'·est llà Ull1e tout autre affaire. Non, «Ce ·que l'on conçoit Ib ien ne s'énonce pas toujours e1aiI.'Iffinent. Et le.s mot,s pour le dire n'arrivent Ipas la is'éInent». Chacun de nous en a pu faire l'expérience . VoiLà pourquoi nous r·e ncontrons tant' de diffiocultés dans l'enseignement de la composrition française. Car nous dev.ons tout d'abord donner à nos élèves les outils ,q ui leur manquent, c'·est3-dire les mots nécessaires pour eXJprimer leurs .pensées, puis leur apprendre ,à les grouper dans des phrases daires et corr·e ctes. Il ne faudrait' cependant pas croire qu'il y 'a là deux phases distinctes; au 'c ontraire, l'acquisition des mots et la construction des phl~aSles doivent fornl·er un tout qu'on ne 's'a urait dissocier: pour ma part: je ne 'c rois pas à lI a valeur des .listes de mots étudiés isolém·e nt : autant en emporte le vent L'insufifisance du vocabulaire de nos élèves est donc une des 'c auses du peu de suocès que nous rencontrons dans l'ellse~gne111.ent de la 'Ûompo.sHion françailse, une cause qui vient du dehors et qui ne peut nous être imputée. ,M·ais n'yen a-t-il pas d'autres encore, et s'Gmmes-nous réelindemnes de tout re.proche? Découragés par-ce ·que le succès ne vient pas assez vite et n'est pas assez apparent, nous jetons le manche après la cognée et au lieu d'enseigner la cOirnposïtion français,e Ip ar une suite d'ex·er-CÏoces d'entraînement logiques ·et bien gradués, nous brûlons les étape.s et nous donnons tout simplem·e nt d 'e.s sujets de rédaction à nous élèves sans que ceux-oCÏ aient été entraînés préalablem·e nt. Nous les forçons à construire un édifice .avant d'avoir am·ené à pied d'œuvre les lnatériaux indispens,a bles. Et nous nous étonnons que 'l e hâtinlent manque d'harmonie et de propOIiions, . qu'il n'ait pas de f.o n dations s'ali des ! Les exercices d'entraînement à la rédaction s'impos·ent: seuls ils permettent à nos élèves qui n'ont pas la possibilité dE' puiser aux sources vives de la llangue, d'aoquérir les éléments nécessaires pour bien écrire, pour s'initier à l'emploi du terme lemen~


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propre, donc à l'eXJpression juste, mais aussi au rythnle et à la cadence de -la phrase. ,Puisque ,le travail ,de rédaction est 'particu1ièren~ent diffi'c ile pour nos élèves, à 'p lus forte :raison devons-nous faire en sorte' que cet enseigneanent soit 'donné d'une façon méthodique, s,a ns ' nous laisser rebuter si les résultats ne sont pa's im,m 'é diatement perceptibles; i~s se remarqueront p,l us tard, on peut en être per~uadé et on ne regrettera pas alo:rs de s'être astreint à une méthode et d'avoiT dis'Cilpliné ses élèves. Si rédiger est un ' ~li" cet ,a rt est soumis à des ,r ègles formelles et ~'est La ip.nam1que qui étendra l'.arptitud~ ,à rédig.er. Ne l'oublions pas; c'est en forgeant que l'on devient forgeron. Avant de s'es,s ayer à faire un travail pe:rsonnel ,c omplet qu'il ne saurajt mener à bien, l'élève doit s'entraîner à travailler sous la direction 'de son maître en compagnie de ses camarades. Il faut qu'il apprenne avec méthode à observer, puis à exprimer ce qu'il voit, ce qu'il entend et ce qu'il sent. Quand il aura acquis queLque expérience et un peu d'audace, il se l'is'quem 'seul : la rédaction alors ne s.era plus une corvée, pour -lui. IL es exerlCÎces d'entraînement, on ne saurr ait as's ez :te répéter,' sont une 'c ondition essentielle du succès dans l'art de rédiger. Exerck.es d'imitation de phrases, de reproduction, de transposition, de consrt.ruction sur un modèle donné sur patron, par périodes, etc. Ne cr:ailg nons pas de pousser nos élèves au plagiat. Il faut 'bien qu'Hs 's 'efforcent d'écrire en imitant les bons écrivains. E'Videmlment, dès que nous passerons ,à ,l a rédaction propremenï dHe, nous ferons un choix judicieux des sujets, nous resterons pratiques et concrets. En général, les dis's ertations et les , leUres d'affaire, par exempl,e, ne sont pas du domaine qes clas<ses prim,a ires. Par contre, les réd,a ctions ,q ui sont une suite logique des centres d'intérêt, avec une étude préalable rationnelle du vocabulaire qui s'y rap;p orte, remplissent pleinement ces con,ditions. Sans doute, pour s,a tisfaire tous les goûts, et permettre à toutes les aptitudes de s'épanouir pleinen~ent, il faut que la folle du lo.gis soit autorisée à bâtir des ~hâteaux en Espagne ou à faire des voyages enchanteurs au pays des m,e rveilles. Le lexte liibre que l'élève choisit de plein gré et rédige quand il veut, favorise ,c es évasions lointaines. On va se -récrier et dir,e : « Oui, mais, que faites-vous alors de 'c ette discipline qu'il faut imposer à l'enfant; de la nécessité qu'il y a de plier son esrprit à élaborer un plan, à rechereher les idées d'un sujet, puis à les développer selon une rigoureuse logique ?

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Entendons-nous ,b ien, on ne 'S'a urait' renon'c er ' aux sujets imposés que l'élève doit rédiger, même!' s'ils ne sont pas tout à fait à s'On 'goùt. Mais on conviendra qu'un tr.av.aÏ!l librement choisi, exécuté avec plaisir, est toujours mieux soigné que ,celui' qui est imposé du dehors. , Et puisqu'il en est ainsi, pourquoi ne pas donner à nos élèyes le goût de la cOIlllposition? et si la rédaction libre le leur' procure, pourquoi ne pas profiter de cette technique nouvelle. . 1

Peu importe, en som'm e, ~e qu'écrivent nos ,e nfants, pourvu, qu'ils le fassent ..sans répugnance, que s' ~ dév,elÜlppe en eux 'le goû,t de la composition, le plaisir d'expri'mer par écrit ce qu'ils pen.., sent, et qu'ils acquièrent ainsi une certaine facilité d'expression., Ce point a'c quis, et c'est l,e princ~pal, nous les amènerons sanS' peine ensuite à traiter les sujets imposés. Encore un mot. Toutes les 'Leçons, ,a -t-on diT, sont '<;les ' le-:çons de langue, puisqu'elles entraînent J'.enfant à comprendre et à s'exprimer. ,M ais si nous voulons que le but soit pleinement atteint, nous devons ex1ger d'eux qu'ils s'expriment en phrases! correctes, ce qui n'est pas toujours très fadle. C'est Edison, je crois qui a dirt:: Le génie c'est 10 % d'ihs' piration et 9{}% de transpiration. Cela peut s'appliquer àussi au travail de 'la composition française. Sans doute, beaucoup disent que l'art de composer est un don que les fées ont déposé dans la corhei!l'l'e de queLques nouveau-nés fortunés. Adlnettons qu'il y ait certaines disipositions innées'; le milieu dans lequel vit l'enfant joue un rôle aussi; son goût pour 'l a lecture, une lecture intelligente, ~ontribue à enri,c hir son vocabulaire et à donner à la phr'a se aisance et sûreté. M,a is n'oublions pas la part de .la transpiration ... non s,e ulenIent pour l'élève ,q ui rédige, mais aussi pour 'le maître qui dirige et doit s'efforcer d'être un entraîneur. Cl. Bérard.

Remarque. Les idées exprimées dans les quelques études qui paraîtront id-même, n'ont rien de bien original, ni surtout de très personnel. Une partie d'entre eUes sont consignées dans deux ouvrag es de valeur qu'on peut obtenir chez ,Payot, Lausanne, et que tous les m,a îtres devraient p,osséder : 1. La composition française à l'école active, par Poriniot (prix. de La langu'e .française) et 2. Le Guide méthodique ,p our l'enseignement du français, que le oanton de Vaud vient d'édifer 'et qui n'est en somnIe qu'une adaptation du premier. Nous a vons simplement appliqué dans notre classe les méthoders 1p1'Opr.sée~,


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CIRCULAIRE MINISTERIELLE DU 28 FEVRIER 1901

Orthographe et 'grammaire Réformes .p roposées :par le Conseil de l'Instruction publique d'entente avec l'Académie, française

Notre point de vue, (que nous n'avons pas l'intention d'imposeT à personne, hâtons-nous de le dire), au sujet de l'enseignement de la grammaire et de l'orthographe, a été ,exposé assez clairement dans de précédents .articles; il ne sera donc pas nécessaire d'y rev'eniT. . . ·M·ais pour bien préciser que les ·m aîtres devraient enseigner· d'abord l'essentiel, et seulement ·a,près ies règles parti,cuLières, d'une valeUT toute rel ati'V·e , nOUJSpenlSons bien faire en publia.n t ci-après Les réformes proposées en 1901 et 1910 par le 'Conseil supérieUif de l'Instructi9n publique, d'entente avec l'Académie française. Nous le faisons, non pour conseiJ,ler aux maîtres d'applÏoquer .strictement ces instructions, mais pour qu'ils Se rendent bien compte du minimum -qu'ils exigeront de leUI"s élèves et de ce lq ue, par conséquent', on doit ·e nse1gner d'abord. Le Teste, auquel on donnera 'Plus ou moins d'extension suivant la. force de 1a -classe, viendra ·s eulem·e nt après. Car il ne faudrait pas perdre un temps préci,eux pour enseigner des définitions qui, oomme on le dira plus loin, 's ont ou inexactes ou trop difficiles, ni pour faire m'émorig,er des règles sur lesqueHes les .grammairi.ens n'ont pu :se ·m ettre d'·aocord. IL es maît'res peuvent être assurés que les autorités lc hargées de contrôler l'enseignement ·e n .général ·et l'enseignem,e nt du français en particulier, savent ·que l'école primaire 'Valaisanne a largelnnt rellllplison but siÎ elle a entraîné les élèves a) là construire correctement des phrases, à les grouper en un !paragraphe bien ordonné, à développer cl.air€lment .et logiquement un 'Sujet simple, bien à leur portée; lb) là appliquer aisément les princ~pales règ1es d'a·ccovd; c) à connaître l,e sens et l'orthographe d'un nombre suffis'an1: de mots. Vouloir exiger davantage, c'est pouss,e r à la confusion. Instituteurs et prorfes·s eurs ont déjà Ib ien as·s ez la tendance ,à bourrer le t.:râne de leurs élèves; il ne ,convient pas de les inciter à aller plus a'v,a nt dans 'c ette voie dang·e reùse. Simpl'Îlfions donc, mais logiquem'e nï et raisonna.blement. Et surtou.t, dans tout notre enseignement ne méconnaissons janl.ais l'échelle des valeurs. Cl. Bérard.

RELATIVE AUX TOLERANCES ORTHOGRAPHIQUES

A la date du 31 juiLlet dernier, j'ai IpriS un arI1êté r-elatif à la sim!pLifi,cafi.on de la synt.axe If rançaise. J'ai ·c ru devoir toutefois, ·av.ant d'en prescrire la mise en viguet.l!r, attendrie l'avis que j'avais solli.cité de l'Académie fran, çaise. J'estime, en effet, qu'une réforme portant sur une matière aussi déliloate doit s'appuyer sur la double autorité du Conseil supérieur de l'Instruction publi'q ue, qui arrête les progl"aID,m .es des couns d'études et fixe la règle des examèns des divers ofidr-es d'enseignement, et de l'A'c adémie française,dont «la mission tradi·· tionnel1J..e est de travailleT à épurer et' à fixer la langue, à en éclaircir les difficultés et à en maintenir les · caractères ,e t les principes ». L'A,ca:dénri,e française a 'b ien vomu me faire connaître les observations de la 'c offiinission spéciale qu'el1le avait char-gée d'examiner les projets de réforme donf je lui avais donné comnlUllication, J'arrêté du 31 juillet et les documents qui y étai'e nt annexés. J'ai constaté que le 'principe de la réform,e ne soulevait aucune objection et: que, si des di'Vergences existaient sur certains points, ent:r:e les propositions du ,C onseil su,périeur de 'l'Instruction .p ublique et ~e ·s entiment de l'Académie française, ill y àvait communauté de vues dans un grand nombre de 'Cas où les difficultés grammaticales peuvent être simplifiées. DaIlJS ces conditions, j'ai décidé de rendre exécutoires les l'éformes sur lesquelles l'accord s'est établi entre ,le Conseil supérieur et l'Académie. Tel 'e st l'obJet du nouvel arrêté que j'ai .pris à la date du 26 févrieT, et dont je VOUIS' envoie ci-joint' un ,c ertain nombre d'exemplair,es. il me paraît utiJ.e d'insis,t er sur le caractère de Ja réfoTme qu'il conSI3:cre. Il importe, en effet, que les professeurs, instituteurs et membres des jurys d',e xamen, qui auront' à tenir COlupte de ces prescriJption:s, s3:chent qu'il ne s'a'git nuHement de supprimer certaines règles fondamentales de notre syntax,e. La réforme vise simplement à rendre plus clair et plus faciLe, pour les emfanïs et .p our les étrangers, l'.enseignem.e n·t éléluentaire de la langue f:r:anç.aise, en le débarraS's.ant de complications inutiles. Déjà, en 1891, un de mes honorables prédécesseurs s'élevait contre l'abus des é!pr·euves grammaticales et déplorait le tenlpS cons~acIé dans les écoles primair·es etles-mêmes à étudier des rè-


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gles souvent controversées par les lexicogra:phes les pluS' l~enom­ J11,és et qui ne touchent ni au caractère, ni aux princ.ipes essentiels de la langue. Je vnus ;signal,e, Ù ce propo's , J'.en1Jploi que l'on ,fait en~ore dans 'Certaines écoles de dic.tées qui ne sont en o'énéral qu'un e suil'e de phTa.s.es vides die s'ens, et' dans 'lesquelles : s~ont accumulés à plaisir Les b izarreries et les pièges 011hographiques. Ces ·exerc.ic.es n e présentent aucun intérêt. Vous voudrez bien invU,er nos lTIlaîtl'·es à y renoncer. ' Le texte des dk·tées n e ?oit pas ~être art1f~, ciell€lll~nt c.om,po'S'é. Il doit être emprunté a nos meIlleurs au[,eurs, afIn que les élèves reçoivent en m'ê nle temp.s une l,eçon de gramlnaipe et une leçon .de goût La Commission du Conseil supérieur a sü!nalé

«

les rèo-les

subtjJ~s, pm'fois fausses, qui encQiInJ)rel1t : l"e~.seil gnement éléInentan~ ,et ,qui ne servent à rien, ni pour la l,ecture des textes, ni pour la form:ation de l'esprit et I.e développ·e ment de la réfle~ion ». Elle en a dres'~é une sOTte de catalogue avec l'indi·catlOn des tolérances qu'il convient d 'adlnettre. C',est -cette liste. éta,b lie sur l'avis conformE: de l'Acadélnie françai'se, ' qui figure ,e n annexe au 'Pr~sent arrêté. Désonnais les membres des 'cOlllmissions d'examen n'auront plus SJeulelnent ù s'inspirer d'ohs'e rvations générales; ils se] ont en pns'sle ssion d 'un guide qui les déljvrera de tonte hésitation et facilitera leur tâche. D'autre pal1, l,es instituteurs et les prof.esseurs chargé.;; des -cow~s de gran1Jmaipe sauront exac.tem'e nt ce qu'il -est bon de garder dans les livre.s dont ils font usag.e et ,c e Iq u'H faut en éliminer.

La l'Manne de la syntaxe que nous réalisons n'implique en auc.une manière que l'on doive conSacrer moins d'heures et D.loins ·de soins à l 'étude du français. Bien au ·c.ontraire. Le géni,e d'une langue, sa souples,s·e, S'o n élégance et sa clarté ne résident pas dans les singularités orthographiques. C'est clans les œuvr'es des grands orateurs et des grands écravains Que l'on apprend à l,es c.onnaître. Le temps ga1gné par la s.iInplific.atiol1 de la grauuuaire s·era uti1eluent elruployé à la ledure expliquée de textes chosis et à la com:position frança,i se, exerdces seuls capables d'enseigner les TeSSOUT'c.és .et le nlaniem'ent de ]a langue. Je vous p.ri,e, :Mr l,e Bedeur, de prendre les m·esures né- · ces's air,es pour que l'arrêté c.Ï-joint soit mis im1médiatement en vigueu.r. Vous voudrez bien en donner connaissanc.e à M,M. les Inspecteurs d'Académie de votre ressort, aux chefs des établissements d'ens'e ignement secondaire, aux présidents des (liver1.

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ses commissions d'·exaluens et veiller à ,c e que le texte en soit inséré dans les bulletins de l'Enseignement primaire.

Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts r Georges Le.ygues. Arrêté du 26 février 1901

Artide premier. - Dans les examens ou conc.oul'S dépendant du ministère de l'Instruction publique, ,qui ~omportent des épreuves spéciales d'ortho.graphe, il ne sera pas compté de faufes aux c.anqidats ·pour a'VoiI9 usé de tolérances indiquées dans la Hste annexée au présent arrêté. La même disposition èst aIpplicable au jugement des diverses compositions rédigées en langue française, dans les exaUlens ou concour.s dépendant du ministèr,e de l'Instruc.tion publique qui ne c.omportenf pas une épreuve spéc.iale d'orthographe. Art. 2. -

L'arrêté du 31 juillet 1900 est raIpporté. Georges Leygues.

Liste annexée à l'arrêté du 26 février 1901

Substantif 1 Pluriel ou singulier. - Dans toutes les construc.tions Olt le sens permet de 'c omprendre le substantif complément aussi bien au singuilier qu'au pluriel, .on tolérera .l'emploi de l'un ou l'.a utre nombre. Ex. des habits de femme ou de femmes; _.. dc~ confitures de groseille ou de groseilles; - des prêtres en bonnet carré ou en bonnets carrés; -- ils ont ôté leur chapeau OH leurs chapeaux. Substantifs des deux genres 1. Aigle L'us'a ge aduel donne à ce substantif 'le g.enre Inasculin, sauf dans le cas où il désigne ,des ensdgnes. Ex. les aigles rU.m aines. 2. Amour, Ol·gue. - L'usag.e actuel donne à ces ~ux mois le genre malSlO1111in au singulier. Au pluri.el, on tolérera indifféremment le genre [uasculin ou le genr,e féminin. Ex. : les grandes orgues; - un des plus beaux orgues; - de folles amours, des amours tardifs. ~L Délice et délices sont, en réalité, deux mots différents. Le premjer est d'un usage rm'e et un peu reche~c.hé. Il est inutile de s'en occ.uper dalls l'enseignement élémentaire et dans les exer(ices. 4. Automne, enfant . .- Ces deux mots étant de deux genres, il est inutile de s'en O'ccuper particuJi.èroment. Il .en ·e st de m 'ê me de tons les substantifs qui sont indifféremment de deux genres.


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, 5. Gens, orge. - On toLérera, dans toutes les o011!str'Lldions 1 ac~ol'd ' ~e l'adj-oofitf au féminin avec le mot gens" Ex~: 'instruit,~ ou IHstl'llltes pal' l'("xpéI'ience, les vieilles gens SOJ~t soupconnell x ou souçonneuses. ' . , On t~1éI'1era 1',empL~i du mot ol'ge au féminin sans exception: ge carree, or[te mondee, orge perlée. " 6. HyntlH'. -- Il 'f!'y, a pas d~ raison suffi~ante pour donner cl c.e mot deux t:ens dlfferents SUIvant qu'il est eml)lové au masoCuhn 0 u au f'e~nIn. . 0 n t'O l'erera .les -deux genres aussi. bien pow· les chants natIonaux que les chan religieux. Ex. : un bel hyrnne .ou une belle hymne. • 01

. .1.

Pâques, - On tolérel"a. l'emploi de ce mot aU fénùnin !ausblen pour ~ésigner une date que la fête religieuse. Ex.: à Paques prochazn, ou à Pâques prochaines.

SI

A

Pluriel des substantifs Pluriel des noms propl'es. -

La plus grande obs,curité ré-

gn~nt dans l~ règles et les exception enseignées dans les gram~al;es, on ,tol~rera dan,s tous les cas, que les noms pTopres, préc~des .de 1 artide plurIel, prennent la marque du pluriel: les

·CornelNes cornm,e les Gracques; comm,e des Virgiles (éditions).

des Virgil es

(ex,emplaires\ 1

, , Il en siera. de même .pour. les noms propres de persünnes deslgnant les œuvr.e,s de ,ces personnes. Ex.: des Meissoniers. Pluriel des noms empruntés à d'autres langues. - Lorsque ces, mots sont tout à fait entrés dans la langue française on tolerer~ que Le pluriel soit formé suivant la règle générale: 'Ex.: ,des exeats ,comme des déficits. N oms composés Noms composés. - Les m,êŒnes noms composés s,e rencontrent aujouId'hui tantôt avec l,e trait d'union tantôt sans trait d'un;io~, Il esf inuti'l e de fat1guer les enfants à ~Plprendre des. 'contradl'CtlOns que rien ne justifie. L'absence de trait d'union dans l.'expres,s ion ~~mme de terre n'empêche pas cette expression de former un verltahle mot composé ausssi bien que chef-d'œuvre, p~r exemple. Ces mots pourront toujow's s'·écrire sans trait d'u1uon. Article .. Arti,de devant ,tes. noms propres . ~e personnes. d employer 1 artIcle devant certmns nOlns de lie?s; le Tasse, le Corrège, et queLquefois à tort prenom's': (le) Dante, (le) Guide. - On ne 'c omptera une faut-e, l'ignorance de ,c et usage. ~:XIste

- L'usage famille itadevant des pas comme

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Il règne aussi une .grande incertitude dans la manière d 'ércriT'e l'artid,e 'qui f.ait partie de certains n0111.S propres français: lu Fontaine, la Fayette ou Lafayette. tlconvient d'indiquer, dans les textes di'c tés, si, dans les n0I111S propres qui contiennent un .article, l'article doit être s'é paré du nom. . Article supprimé. Lorsque deux adjectifs ünis par et se rapportent au même substantif de manièr.e ù désigner en réali,t é deux ·chos'e s différ,e ntes, on to-lér,e ra la suppression de l'ariicle devant le second adjectif. Ex. : L' histoire anci enne: et moderne, COIllI11e l' histoire ancienne et la lTIodcrne. Article partitif. - ' On tolérer:a du, de [cc, des au lieu de de partitif devant un substantif .précédé d'un adjectif. Ex.: de ou du bon pain, de bonne viande oü de la bonne viande, de ·o u des bons fruits. Article devant plus, moins, etc. - La règJe qui veut qu 'on emploie le plus, le moins, le mieux 'COllIne un neutre -invariable devant un adjectif indiquant le dN!ré le plus élevé de la quàlité possédée par le substantif qualité sans comp1a raison avec d'autpes oujets est très subtile et de peu d'utilité. Il est sUip.erflu de s'en occuper dans l'enseignem,e nt élél11·entaire et dans les exercices. On tolérera le plus, ,l a plus, les plus, les moins, les mieux, ,e tc., dans les constructions telles que: on Cl abattu les ,arbres les plus exposé~ ou les plus exposés Cl la tempête. Adiectif Accord de l'adjectif. - Dans l,a locution se faire fort de, on tolèrera l'accol"d de l'adjectif. Ex.: Sie faire fort, forte, fort5, .fortes de ... Ad;ectif construit avec plusieurs substantifs. Lorsqu'un adjectif qualificatif suit plusi.eurs substantifs de genr,es différents, on tolérera toujourrs que l'adjectif ·soit ,construit au IJ.llaSculin pluriel, quel .que soit le genre du substantif le plus voisin. Ex. : appartements et chambres m .e ublés. Nu, demi, feu. - On tolérera l'accord de te es adjectifs ·avec le substantif qu'ils ' précèdent. Ex. : nu ou nus pieds, une demi ou demie heure (-sans t·r ait d'union entre les mots), feu ou feue la reine. Adiectif~ composés. ' On tolér,e ra La réunion des deux IllOtS constitutifs en un seul mot qui formera son fén1inin et son pluriel d'aJprès la règle générale. Ex. : nouveauné, nouveaunée, nouveaunés, nouveaunée s , coul'tvêtu, coul'tvêtue, coul'tvêtu S , .coul'tvêtue s , ebc. MaLS les ad1j-e.ctifs composés qui désignent des nuances étant devenus, par suite d'une ellip's,e, de véritables substantifs, invaTiabl,es, on les traitera COInm,e des lTIOtS invariables. Ex.: des


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robes bleu clair, vert d'eau, etc., de mêlne qu'on dit des habits Inarron. Participe5 passés invariables. - ActueHem'Bnt les participes approuvé, attendu, ci-inclus; ci-joinf, excepté, no'n compris, y compris, otés, passé, supposé, vu, placés avant le substantif auquel i~.s sont joinfs, _restent invariables. Excepté est même déj'à eI.assé (parmi les prépositions. On tolérera l'aocoTid f'a cultatif pour ces .p articipes, sans exiger l'.a pplication de règles différentes suiv.ant que ces mots sont ,placés au co Hl.·m en cement ou dans le' eorps de la proposition, :suivant que le subsfantif ·est ou n'est pas déteflminé. Ex. : ci joint ou ci jfJintes les pièces demandées isans trait d'union entre ci et le partidpe); - Je vous envoie ci-;oint . ou ci-jointe copie de la pièce. On tolérera la même liberté pour l'adjectif franc. Ex.:envoyer franc de port ou franche de port Unie lettre. Avoir l'air. - On perrnettra d'écrire indifféremment: elle (1 l'air doux ou douce, spirituel ou spirituelle. On n',e xigera pas la connaissance d'une .différenc-e de 'S'ens subtile suivant l'accord de · l'adjectif avec le mof air ou avec le mot désignant la personne dont' on indique l'air. Adjectifs numéraux. - Vingt, cent. La 'Prononciation justifie' dans certains cas l,a règle actùel1e qui donne un .p luriel à cee deux mots quand ils sont multipliés par un autre nombre. On to],érer.a le pluri,el de vingt ,e t de cent mèm:e lorsque ,c es mofs ,s onf suivis d'un autre adjectif ~uméra1. Ex. : quatre vingt ou quatre I)ingts dix hommes; qua.tre cent ou quotre cents trente hommes. 'L e trait d'union ne sera pa.s ,e xigé 'e ntre le mot désignant les unités et le mot désignant les dizaines. Ex. : dix sept. Dans la désignation du ,m illésüne, 'On tolérera mille au lieu de mil, com'm e dans l'expres,s ion d'un nombre. Ex.: l'an mit huit cent quatre vingt dix ou l'an mille huit cents quatre vingts' dix.

Adjectifs démonstratifs indéfinis du pronom Ce. - On tolérer,a l,a réunion des paJ.~ti-cUiles ci et là avecJe pronom qui les précède, sans exiger qu'on distingue qu'estcPci, qu'est-cela de qu',e st ce ci, qu'est ce là. On ·tolérera la s'Uppres's ion du trait d'union dans ces constructions. ]l,l/êmre. - Après un substantif ou un pronom :;tu pluriel, on toléJ'iera l'a'Coord de même au pluriel et 'On n'exigera :pas de' trait d'union entre même et' le pronorrn. Ex.: nous mêmes, les dieux mêmes. , Tout. - Devant un nOUl de viNe on tolérera l'aoco'l'd du mot tout avec le nom propre sans chercher à établir une différence'

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peu subtile -entre des construction.s COIlllme toute Rome et tout Rome. lOri ne oompt,e ra pas de faute non ,p lus à oeux qui écriront in,différemment, en faisant parler une femm·e, je 5uis tOl.lt à vous ou je suis toute à vous. ,L orsque tout' est employé avec le sens indéfini de chaque, on tolérelia indifféremment la eonstI'uction au singulier ou au -plurièl du mot tout et du substantif qu'il accompagne. Ex.: ·des marchandises de toute :Jorte ou de toutes sortes; la sottise de tout (tous) temps et de tout (tous) pays. Aucun. - Avec 'Une nég.ation on t'Olérera l'emploi de ce mot aussi bien au pluriel qu'au singulier. Ex. : ne fail'e aucun projet ou aucuns projets. Chacun. - Lorsque ce pronom est construit Giprès le verbe et se rapport;e à un mot pluriel sujet ou complément, on toléreraindifférem,m .ent aJPrès chacun, le po,sls·essif son) sa) ses ' ou le possessif leur, leurs. Ex. : Ils sont Sortis chacun de son côté ou de leur côté; re'luettre des livres 'Chacun à sa plaoe ou à leur · place. (A suivre) lIn

Rapports de l'instituteur avec certaines personnes Il est certaines versDnnes avec les'queUes l'instituteur a des rapports plus 'Ou moins fréquents en :r.aison de ses fonctions. Ce sont: le pasteur de la parois's e où il ,e nseigne, les autorités civiles de la commune, les parents de ses élèves et ses collègues. Disons un 11not de ·ce que doivent ,ê tre ,oes rapports. Au pasteur de la paroiss,e, il témoignera de la déférence et ·du :r.espect. Il ne doit pas oublier qu'il lui doit la coHaboration dans tout oe qui a trait à l'éducation morale et religieuse des enfants, et que plus il y a entente, plus .c ette ceuvr,e commune s,e ra efficace et bénie. Ce respect porter.a les enfants à respecter davant'a ge la r,e ligion ,e t à suivre plus dodlement les -conseils qu'on leur donnera 'p our l,a conduite intérieure et exférieure. Vis-à-vis des autorités ci'Viles, l'instituteur s·e montrera égalelnen1 respectueux; il en p.a.der.a toujours en bi,e n, ne sie pennettra aucune critique, même indirecte, en prés,e nce de ses élèv·es , il les saluera en toute rencontr,e et invitera les enfants à faire d·e même. Si jamais l'instituteur a raison de s·e plaindre de telle ou teLle autorité, il le fera à qui de droit, avec la plus grande dis,crétion ,e t lII1odération. Il ne pr-endra pas un ton qui ne sied pas ~l un subordonné. Une explication franche et polie suffit souvent à remédi,e r à une situ.ation tendue ou pénible.


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Les relations avec les parents des élèves s,e ront em'preintes d'autant de cordialité que de dÏJgnit,é et d'indépendance. Les oibs'e rvations qu'i'l ·aura à .1euT adr,esse-T ' en ce qui concerne les nlanqueménts de Jeurs en.f.ant"s devTont se faire avec tous les ménagemen.ts poslSibl,es, afin d'éviter de bl,ess,e r un amour-propre parfois très susc~ptiible. On Sie tiendra à distance de la prodigalité des louanges . .ce qu'il importe d'éviter encore, 'c 'est de s'attacher ' exclusivement à quelques familles, car '~1a peut fair.e naître des jaloulSies ou des 'a 'c cuS'ations de partialité dans l,e trailteInent des élèves. C'·est pour cette r:aison qu'il est prudent pour l'instituteur de ne p.a,s 'a ccepter de cadeaux ou certaines invitations que les Ip .arents d'élèves ·p auvres ne peuvent se permettre. Si des par.enrt:s se ,m ettent en défaut à l'égard de l'instituteur, il v.aut mieuX' patÎ'e nter un peu et 'a ttendre une occasion favo.l'able pour s'arrn.nger avec eux, soit verbalement, soit pal' écrit. II ne faut s'aŒ'esls er à l'-aut"orité qu"à ~a dernière ,e xtrémité, et quand tout autre moyen d'arrangement t3. échoué. E~core, la ,p lainte, .s i le manquement est grave, devr,a-t-ellle, se f.rure a~ec modération, dans l,e 's eul 'b ut d'obtenir le reSipoct de ses drOIts. Ènfin l'instituteur se fera un devoir de vivre en bonne harmonlÎ.e ave~ ses 'c ollègues et d'éviter tout ce qui pourrait .·a~e~:r des ,c onflits, ,c om·m e ;l es 'm édisan0es, les soupçons non JustifIes, les raillerl.es, 1es critiques, ,e tc. Il usera de mode'stie dans les discussions et se gardera de faire 'préval-oir ses idées, ,d e faire ostentation de 's on expérience, de ses suocès. Il se montrera toujours disposé à rendre servi,ce, à défendre ou à eXocuser 'S'es collègues quand ils sont attaqués dans leur honneur professionnel ou ·m ême dans n'importe ·q uel,l e .a utre circonSitance. Il est utile, nécessaire m-ême que les instituteurs d'une mêm·e 'c ommune ne fassent qu'un 'cOTlpS et qu'une âme. Cef esprit de solidarité sera parfois une barri. .ère contr~ les erreurs ou les chutes .auxquelles un chacun 'peut etre expose. J.

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ùe 'rire Vo1taire disait dans une ·de ses plus fameuses lettres que «la véritable 'SllIpério:rité est toujours indulgente». 'L 'auteur d'une note parue à l'Education enfantine demande que l'éducateur favorise et même provoque le rire, quitte à se Inontrer indulgent !li les enfants ,c rient. A-t-on besoin ,d'être du métier .p our aimer la joie des enfants ? Si je me plains d'une chos,e, et encore le feraÏ- je avec modération, c'est d',entendre plus ·souvent leurs cris que leurs Tires. Que voulez-vous? Crier, ip our eux, c'est' vivre; ils le font instinctivement pour le plaisir; ils s'e soulagent 'a insi d'une contrainte que leur impose la classe, si douce qu'y stOif la disdpline , Quelles ·dameu.rs là l'heure de la sortie! EHes explosent, elles fusent sur un ton suraigu, elles me rendent indulgente pour la plainte des voi's ins qui 's ursautent en les entendant. Mais 1e rire ... Jamais nos enfants- ne riront assez. Je regrette que soient' encore trop rares dans leur éducation ,ces éléInents de gaîté qui dilatent les jeunes cœurs et les jeunes esprits. Bon nombre de jeux sont amusants; il n'en ,e st pas beaucoup qui provnquent le rire et' 'cela est éga'lement 'v rai des histoires. C'est qu'il n'est pas aussi fa'c ile qu'on croit de faire jailliT le rire frais, sain, ,q ui met comme un rayon de soleil sur le visJa ge et dans les flmes. Il y faut des -dons 's péciaux et surtout celui de s"amuser soi-même de ,c e qui a'm us'e 1€S enfants, de le faire avec eux sincèrement, sans affectation, avec innocence, dil'ais-je volontiers. Je 'c onnais des femmes privilégiées à -cet égard, qui 'c ons,e rvent ce don merveilleux en dépit de leurs cheveux ·grisonnants. Elles sont si près des enfants qu'elles finis.sent par étpTouver les mêmes plaisirs. A ·ceux qui les regardent avec que'1 que dédain, à oeux qui veulent' ·que dame Pédagogie régente toujours ses ,s ujets avec gravité, à ceux qui trouvent l'écl&t du rire dépl,a cé dans l'école si~ lencieuse et austère, j'oppose les vrai's amis de l'enfance quI croien.t que le sérieux le .p lus 'sérieux ne s ' oppose pas à la g'a îté aimable, même exubérante. Le rire ne peut avoir 'mauvàise pres·se : il a de si beaux états de servi'ces, il a servi tant de belles causes, il ,s',e st allié avec t'a nt d'esprit, tant de courage aussi et même tant d'héroïsme ! -Laissons donc rire nos 'petits enfants. Ils crient :parfois, je le reconnais d'une terrible manière et 'm artyrisent nos oreilles. 'Mails ils rie~t aussi et c'est délicieux de les entendre. Je vais vous faire un aveu pour finir. J'halbite tout près d 'une école et, si le ~ grincheux ferment leur fenêtre à l'heure de la récréation, moi , j'ouvre la mienne. . Il faut rire avec la jeunesse. Plus généralement il faut sa'v oir rire à tout âge quand l'occasion s'en présente: c'est une détente de l'esprit que la nature permet à l'homme. Saint François de Sales ne disait-il pas: «( Un saint triste est un t'riste saint» ?


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~~lIQUE LANGUE fRANCAISE •

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Rien qui v.aiNe ! Eh bien! soit, repartit le !pêcheur : Poisson mon bel ami, qui faite..,,- le pflêcheur, Vous irez dans le poêle et vouS' aUI~Z beau dire, Dès ,c e soir on vous fera frire}). Un tiens vaut, 'c e dH-on, mieux que' ~eux tu l'auras; L'un ,e st sûr, l"autr,e ne l'est pas. La Fontaine. II. VOCABULAŒE

Centre. d'intérêt: LA PÊCHE

ILes (p oissons, les harengs, les morues, .les sardines, le !bro-

chet, les -truites, le saumon, ·l es ,a rêtes, la haleine. Le pêcheur, le fHet, l'a H·gne, l'hameçon, l'a,ptpât, l'-astioot, fla nasse. Un étang poi sls o nneu x , un canal affermé, pècher, ferrer, appâter; le poisson m01~d, j} frétilJe; ses écail1es luisent, ,b rillent:.

I. RECITATION

Poissons

Dans la boule de verre, ils tournent. Leurs nageoires Ont des vernis de fruits, des veloul's de Ipétales. Le plus sombT-e déploie u,ne écha.rpe de moil"e. Aux côtés du plus brusque un voilé 'b le u s'ét-ale. D'une roche, l'un d 'eux se détache et frissonne. Il monte, tourne court, pLonge, relnonte et fuit. Sa queue a la pâleur d'argent des ' -anénl0nes.. Dans l'eau tiède il dessine un IUlnineux d 'Dcuit. ,L eur bouche s'ouvre, monstrueuse, et p.ar moments Ils ,c ollent aux parois du globe leurs yeux !mornes. Sont-ils las d'agiter leurs s'Ouples ornements Dans lia mêlue eau do~rée, entre les uliêmes bornes?

Noël Ruet. Le petit poisson et le pêcheur

Un {~,af]peau, qui n'était ·e ncope que fr,e tin. Fut pris par un p êcheur au bord d'une rivière. « Tout ,fait nOlnlbpe, dit l'hOlnme ,e n voyant son butin ; Voilà ·commencelnent de ,c hère et de festin: Mettons-le en notre gibecière. »

Le p.a uvre cartpillon lui dit en sa manière: « Que f.erez vous de moi? Je ne saurais ,fournir Au plus qu'une demi-bouchée. LaisS'ez-Inoi carpe devenir: Je serai Ipar vous repêchée; Quel'q ue gros partisan m'a,c hètera bien cher Au l,i eu qu'il vous en faut chel'cher Peut-êt:re encor,e cent de ma tai,JIle Pour faire un plaf: quel plat! croyez-moi , ri en qui vaille .

III. ORTHOGRAPHE

,a)

Pr~paration

: Préparation: s'en référer au numéro 4. La pêche au filet

Adrien lançait le goujonnier sans effort, avec une souplesse et une sûreté déeoncert'a ntes. Le 'cerde des rplomhs ifo:m.bait exactement 'où il avait vi~é et quand il .av,a it décidé pour éviter une souche que 'ce devait être une ellipse, ,c'Hait une ellipse qui se formait. Il ram,e nait l'engin 'à petits cOUJPs, douoement d'3'bo~d et puis l'enlevani comme une 'lla veuse qui tire son .drap de la rivière. Les poissons maiJJlés hri'LJ.aient comme des pièces d'argent. G. Chérau. La pêche

Quelquefois Madame Lepic permet à PoU d.e Carotte d'aller chez son p.aITain ... C'est un vieil homme bOUITU, solitaire, qui pusse sa vie à la "pêche ou dans la vigne. Il n'aim,e personne et ne supporte que IPoil de c.arotte. - Te voi]là , canard! dH-il. - Oui, :parr'a in, ln' as-tu prépa'l-€ une ligne ? - Nous en aurons assez d'une pour nous ,deux, dit parrain. P.oil de ,Carotte ouvre ta porte de .lia. grange et' voit s,a ligne prête. Ainsi son parrain le taquine toujours. Quand il dit oui, i1 veut dire non ... P1ÜS ils vont pêcher. Parrai.n s'assied au bo:r:d de l'eau et déroule avec soin ' le crin. « Surtout, ,d it-il à Poil d,e Carotte, ne lève ta ligne que lorsque ton Ibouchon awya enfoncé trois fois... La Ipremière ne signifie rien; le tpois!son moroil:le ; l,a s'e conde, c'est sérieux: il avale; l,a troisièm,e, ,c'est sûr: il n e s'échappera plus. On ne tire jamais. œop tard~.


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Poil de Carotte préfèfle la rp·ê che aux goujons. Il se déchausse, ·entre dans 1J3. rivière et avec ses pieds agite le fond s.ablonneux pour fl3.ire de l'eau trouble. Les. goujons accourent et PÛ'il de Carotte en sort lill là chaque jet de ligne. «Seize! dix-sept! (rux-huit ! » Pêche à la truite

On m'avait -3Jppris dès 'm on plus jeune âge à mÛ'nter une ligne et à alprpât-er l'hameçon comme i'l faut; car si la truite est le plus vorace, c'est aussi le plus méfiant des pois's ons. ~a truite, dans les très petits rui,s sooux où je pêchais, il irnportalt de la .surprendre rprooiséll1ent à l'endroit 'q u'elle hantait et dont eUe ne s'écartait guère; dès qu'eUe apercevait l'appât, dIe se lJ3.nçait desSIUs goulûment; et si elle ne Il e f,a is'a it point aus'sitôt, c'est qu'eUe avait distingué ' quelque chose d·e plus que la sautereLLe, un bout de ligne, un bout d'hallIleçon, un bout de crin, l'omlbre du p'o cheur, ou avait entendu celui-ei approcher: dès lors, inutile d'attendre, et plus on insistait, plus on cornprorn,ettait la parti.e; mieux valait revenir plus fard en prenant plus , de précautions que d'Ia bord, en se glissant, en ram,pant, en se . subtilisant parmi les herbes, et jetant 'la sautel'elle ,de plus loin, pour autant que le permettai,e nt les branches des arbres des coudres et des osiers qui bordaient presque entièrement la rivière. André Gide. La première truite « Ça InOI'd », dis-Je à voix étouffée, le cœur ,bat tant. Mon fil promenait à droite et à gauche. Je tirai. Un cl3Jpotis violent, tIfl édlair de lU1nière, et, au boot de mon fil, se tordait un poisson étincelant. Mais j'avais ferré si fort que ma' ligne av'a it s:auté dans les hranches. La truite restait pendue à un arbre. J'allais gri:J.nper pour l'atteindre, quand elle se décro-cha ,et tomba dans l'herhe. J'écarmit les herbes'. Une magnifique truite était ~à, luis1ante, non point couchée s.ur le ,c ôté, mais sur le ventre. Je la sai,s is : d'le m ,e glissa des doigts et fit un énorme bond. Je poussai un « oh ! » de surprise, et aussi pal~e que ce eorps gluant ,e t froid lUe causait une sorte de répulsion. ,Cette fois, de peur de la Iperdre, je la saisis aux ouïes. C'était d'aiUeurs son dernier effort; elle se couDhait maintenant sur ,m a lnain, flasque et (rakhe et' j'admirais Sà merveilleuse rohe tachetée de points rouges, S'a 's veltesse, ses fines dents.

-se

Un pêcheur à la ligne

Cette Inatinée ,semJb1ait délideuse ,à Ml' Vernet, non pas seulement parce qu'il pêchait, mais parce ,q u'il respirait un air

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iég·e r, parœ q~ : iI voyait miroiter la rivière, suivait de l'œil une ,c ourse S'W' l'eau de moulStiques à longues pattes, ·et, é-coutaü' des griHons chanter derrière 'lui. lBientôt, il IPrit un ,poisson... M. Vernet avant d'ouvrir son sac, pos'a le gOUJjon dans l'herbe... Pour la 'première fo·is, il re garda un poisson qu'il 'venait de prendre! Le goujon, aJprès quel- . ques soulbres,a uts ,q ui le fatiguèrent vite, ,s'immolbil'is'a sur l,e flaIlIC et . n~ donna plus. signé de vie que par les efforts. visibl~s qu'il falsrut pour resprr,e r. Ses nageoires collées au ·dos il ouvrait et f.ennait sa bouche, ornée à 1a' lèvre inférieure de. deux ,b arbillons cornine de petites mousta'ches moUes.

Jules Renard. La pêche à la morue

A peme av,a ient-Ïls jeté leuTs lignes dans ·cette eau tranquille et froide, qu'il l es relevèrent avec des poissons. lourds, d'un ans d',a cier. Et toujours, et toujOUl'.s, l,e s morues vives se faisaient pTetidre; c'était rapide et incessant, cette pêche si1encieu.;;,e; l'auùe év,entrait', avec son .grand couteau a,p latissait s'a l ait comptait et la s'a umure s'ell1pUait derrière e~x, ruiJSsela~·te et f~.aîche. " P. Lot(. lb) Exercices d'application: s'en référer au nU1néro 4. IV. COMPOSiTION FRANÇAISE La phrase - Le pai"agraphe - La rédaction

1. FOTmez de.s phrases avec 1es mots du vocabuLaire. 2. Conjuguez les 'v erbes du vo:c,a bu1aire.

3. En un paragraphe décrivez un pêcheur qui vient de jeter sa ligne. 4. Rédaction: 1. Une journée de pêche. - 2. Dis'cuS'sion ·entre un ,c hass'e ur et un ,pêcheUif, ChalCllll1 vantant Je Siport ,q u'il préfère.

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Orthographe La Forêt se lamente

JPauvre viei'Ue forêt que je suis! Dénudée, clairsem.ée, dépourvue de 'chaTlrnes, s'a ns cesse mutilée opal' La ha,c he du bûche'rOll, dépeup1ée p,a:r les chasseUl's, infiTm,e, souffreteuse, je me s'e us livrée à la destruction ulHine' ,c ornIlle un dernier haillon ,d es paysa.ges d',a utrefois. Jadis je m'étendais de la haute montagne jusqu'au f'Ond -de 1a va'llée, Je ,s errais le.s hanleaux de très \près et je ne iLais!s ais aux may.ens que Ines clairières ensoleil,lées. Ma haute futai'e était Iuajestueuse. OUI~S, cerfs, chr.evreuils, Il ynx renards, y f'Üisonnaient sous J·es ramures. De queUes scènes adlnir,ab1es je fus 'témoin. AUlj'Olli'd'hui hélais! on mie meurtrit, .on m'assasslÜle, on arra'c he mon humus pour en faire une litière, on ·c oupe nles Jeunes pl.ants pOlU' .avoir des tuteurs 'Ou des pi'q uets, 'On ôte les plus vénérables de ,m es arihres . . . Ce n'est que grâce à une lSurv,e illance sévère du g,a:rde fovestier qu'i[ m',e st permis de conserver une tpauvr,e petite ,e spéranoe ·e n l'avenir. Les forêts du Valais

Brisées par les a va1anche s., rongées ~par les ébouleulents, desséchées par l,es été torrides, déchiquetées par des bûcherons peu s'cTll!Puleux, etles prés,e ntent souvent un aspect mina1ble ·e t angoi.s:s,a nt. Néanmoins, .on ·a dmire enOOl~e çà 'e t Là que1ques zones forestières qui .s ont des merveilles de grâ,oe et -de Vel'dUT,e. Dans l,es hautes aJ1.titudes jusqu'à dix-huit cents 'l nètres se rencontrent volonfier.s le Im,élèz·e puis~ant ou ra:rol~e généreux. Plus baiS, les pentes ,ablll!ptes sonf g'arni,es d'épicéas, de s,a pins blancs, de pins ébouriffés ·avec quelques outlets de sauLes -ou de s'Or.biers. ,Dans ~I a vatlée des Diablerets il y a une ,c'Ünsidérable ,é tendue de hiêtres d'une statur,e vigoul~eusle, et du ,c ôté de ·M onthey des -châtaigni'eTls ,Ste sont attribu.é un Inignon :petit Tloyaume de verdure.

écoutons les chants des oiseaux, nous cueilJonsdes baies, nous cares\Sons d'humbles fl.eur.ettes et nous nous sentons à l'aise dans cette I3.tmosphèr,e de fraîcheur et de siJ..ence. Des lièvres surpris dis,paraiss'ent à notre 'aprp PO che ; un éculieuil fa:it une gyIllnu'stique impressionnante sur 1'8 branches, et de jeunes cheVl'eui,ls se retournent pour voir les inlrus ·qui 'Ont osé troUibler leur 3'si;1e. Le joU!r tonille, les lu.tins font Iuine d'a,pparaÎtTe. Nous rentrons avec un regret presque m'é lanco,uque. Un abatage en forêt ILs s'Ont arrivés tous les deux, le père et l~e fils .avec un certain nom'b re d'outitLs 'c omlue en 'o nt les bûcherons du pays. Les voilà près du sapin m1a rtelé qu'ils vont ahattTe 'COffillle bois de constructi'Ün. Le plan de la Inanœuvre est vite préparé. De la lourde ,c ognée une 'entai:I1e est faite au pied du. tT'Onc, du côté où 'l a ,c hute est prévue. La scie entr:e en a/c tion à un :rythme régul,i er. Dix minute.s s'écoulent. L'a:rbre donne des signes de v,e rtige; i:l tre.mJble,chance11e; on le nous's·e à deux 'm ains et lie co10s:v,e s' écr'Üu'1e .avec fp3'cas, brisant même quel'q ues ar.brislS·eaux du voisinag'e. L'ébmnchage s'-opèr,e l'apidmnent. Le fût est décortiqué, puis tr'Ünçonné en biLlons de tro~s à quatre mètres, 'lesqu.els 'sont glissés dans un dévaloir, ,puis tirés jus·q u'à po,r t de char.

Barbarie

Il y a queLques .s emaines, j'ai été témoin d'une S'c ène qui tient vraiment de la Ib aTbarie. Des gamins, au nombre de qu.atre ou cinq, ·des poli,S's'Ons pOUT les déSJigner par leur nom, ·avaient découv,ert un nid de Ipi'n!sons. Hs s'étaient emparés des ois~IJIlons ~uxque1s ils firent :subir des tortuTes inimaginables. J',e us 1e courage d'intervenir 'contpe oette mécha.nceté; !m,ais vu mon jeune âge, mes ,r emonfrances f.UTent ,accueilllies ..av,ec dédain. ILes victimes innocente:s de ,cette cru.aufé bestiale ne résistèl~ent pas à Leurs supp,u'ces. Les cadavres mutilés furent abandonnés là tr.av'e rs prés. ~Rentré ,c hez .·m oi, je n'hésitai pas, .au risque d'encourir une vengeance, là dénoncer les ·c oupables. J'ose croire qu'ils seront punis avec sévérifé.

Décalogue de l'hNgiène

Une promenade en forêt

Un senüer étr-oit et capricieux nous introduit dans une forêt délicieuse 'q ui s'étage sur le.s deux veTisants d'un 'y,a llon. Il se f3Juf~le sous' !le.s branchages touffus des s,a,pins· ,e t des pins, se glisse entre :1es mamelons, enJambe des talus, monte, d8iS'c end, se pend SUT ,l a rp.ous,se, se 'c-ouv-re d,:aiguilles ·e t de cônes secs, et nous met ·en 'contact avec un monde mystérieux et beau. Il y a un vérit'a ble enchantem,ent de flâner sous les ramures. Nous

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Voici, selon

l~

DI' PazzI Carton, le décalogue de l'hygiène:

J. Lois matérielles: 1) S'alimenter d'une façon simple, rp'a ysanne, sobre et pure, s-a ns changer subitement ses habitudes. 2) Prendre chaque jour l'exer-cice physique nécessaire, principalement 'S-ous forme de mar-che.


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3) Veiller à l'éHmination régulière des poisons du COflpS et .surtout à la rapidité des' fonctions intestinales. II. Lois vitales. - 4) Vivre le ,p lus p·osg.~b1e hors des grandes vj]les, à l'air pur. 5) Se 'v ivifier en consommant chaque jour une part d'aliments crus (s'a lades, légumes, fruit,s ). 6) FortirfieT ses résistances en prenant à Ipropos des bains 'd'air, d'eau et de soleil. III. Lois spirituelles. - 7) Travaihler avec joie, perfection, ;r égularité et rythme. 8) Aimer les autres hommes et la nature entière, dans tille recherche patiente du bien et .des progrès à accomplir. 9) Croire en Dieu ,e t l'introniser en soi, en s'oblig.eant à être toujours juste et véridique.

IV. Loi d'unification et d'adaptation individulelles. 10) Tendre à devenir son propre médecin en Ste réformant soi-même et en redoutant paT-dessus tout les trai.tem,e nts symptornaHques et pharm·aceutiques. J.

Paresse et santé Qui ne connaît, chez nous, ces moments de profond découragement que l'on a quelquefois en face de s.es élèves 1. .. Je regarde les miens. Tous fils de ip aysans, ils sont l:à ·devant moi, avec des halbitsas's·ez proprets, des s·abots .q ui ont reçu, ce matin, le bais,e r du cirage, des ·m ains ni trop blanches, ni trop grises... Mais ,ce que je regarde le plus, ce sont les figures et, dans les ' figures, les yeux. Où ont-ils, ,ces enfants à la char.pente solide, aux joues .rondes et rouges comme des pomm·es, aux yeux clairs, ces enfants pleins de santé et de ,v ie que l'on trouve, paraît-il, partout où l'air est pur et la lumière éclatante? Ici, l'air est pur. A travers les fenêtres de ' ma ,c lasse, j'apeTçois au loin mes belles montagnes encore couronnées de neige, puis, tout près, des vignes bourgeonnantes, des pommiers blancs dans des prés constellés de fleurs d'or, et le Rhône glisse comme un serpent gris dans ia vallée ... Un mede sli ffle... un coucou chante ... Tout est calme et la vie paraît simpLe. Ici, la lumière est éclatante. Le soleil est aussi matinal que les coqs et il baigne le village jusqu',a ux heures tardives' du 'soir: Et pourtant! Je regarde, devant moi, des visages e! des yeux qui m'émeu·vent. Comme il y a :p eu de joues ·tondes et rouges comme des

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p·? mmes ! ;COImme il y a pe~ d'yeux clairs reflétant la joie de vI~re et ~ appr~I1dre ! . Je VOlS quelques ,b onnes figures, mais je VOlS aUS'SI de mInces vlsages qui ne reflètent 'a ucunement la sanfé sous. leur hâle. Je vois quelques yeux clairs, éveillés, mais je vois aUSSI -et surtout des yeux vagues, mornes, ternes. Ah ! ces yeux .. , ces y:ux qui ont l'air de m'e regarder sans me voir, <ces yeux q~e Je, trou~e lorsque je m'efforce, par acquit de consCIence a eXlphquer pour la centième fois la même chose ! - si resse~Tblant~ à. ce~x de poissons frits, 'com'm e ils me découragent, parfOIs! V,aIs-Je due de ces enfants: ce sont des enfants inintelligents; ... ,~es ân~s ! Non, car Je crois que la paresse de beaucoup , la dehclence Intellectuelle ·q ue je constate proviennent' d'une défid1e'nee ,phy.sique qui ,e st fralpp.anfe p-QlUjr qui -a l'habitude des enfants. Et, pour moi, bien des choses ,s 'é.clairent quand je pense aux Iparent's de chacun d'eux, que je connais. Ici, l'in.spection médicale ·des écoles, fonctionne avec toute l'honnêteté, tout le dévouement désirable. J'admire la conscience prOIfeSision.Il!eme du doct.eur et de l'infirmière visiteuse, car je me rends ,compte que plus la vé-rité sort de leur bouche, plus la clientèle s'él01gne. C'est ainsi. Et void ce que la dern1ère inspection médi'c ale a donné. En laiss'a nt de côté les enf.ants que les parents, à l'armour-propre excessif, gardent maintenant à la mais'On le jour de l,a visite du docteur en l'3'i'S's'a nt de côté dis-je ces enfants, il reste un total de vingt-six à soigner sur ~ne soi~ xant'a ine de Ip rés·ents. Scoliose, bronches, hernie, poumons, mais rachitisme surtout, nettement démontré chez huit enfants dont sept garçons. Quelles sont donc les causes de ,cet abaissem,e nt de la santé dans nos eampagnes ? N'y aurait-il pas Lieu de déplorer une alimentation ·déf.ectueuse et qui s'éloigne de plus en plus des produits naturels, sains et frais, de la terre? Tout se vend nlaintenant, et l'on consomme beaucoup plus de conservers, de pr.oduits fatbdqués. Le lait ·est vendu et on en utÏ'l ise le moins possible à la maison. Le beurre ·disparaît du menu familial, car il semble cher 'quand il faut l'a'c heter! Et l'enfant 'S'en ressent. Le pain? Autrefois chacun faisait son pain avec son blé. M'a in- . t~nant le boulanger apporte le pain dans chaque maison'. Il faut avoir goûté soi-même au bon pain de ménage d'autrefois pour savoir ce que l'on y perd ... Moins de 'lait, moins de fromage, moins de beurre, moins de bon pain, moins de beaucoup d'autres choses encore... mais plus de '~afé, plus de choc.olat et de bonbons à ,b on marché ! Hélas ! Je regarde mes .élèves et je me dis tout cela en voyant leurs figures. « Ne les bousculez 'Pasi trop au trava'Ïl!» recommande quelquefois le docteur. Qu'il ne cr,a igne rien! Les enfants 'aux-

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quels il manque quelque chose dans l{l, machine se défendent par cette inertie qu'on leur reproche sous le nom de !pares'se. Mais. cette paresse n'est-il pas, alors, une maladie? M. L.

BIBLIOGRAPHIE ETUDES PEDAGOGIQUES 1951 Qua,r ante-deuxième de la série, qui débuta en 1910, l'Annu-' aire de 1951 atteste urie fois de 'Plus, l'importance des efforts déployés dans notre [pays en faveur des œuvres d'éducaUon et l'attention avec laque/lie on y suit le mouvement des idées pédago.giques en vue du perfe:ctionnement continu de nos institutions scolaires. La matière de J.'ouvr.a,g e se répartît en quatre parties. La première comprend des études d'ordre pédagogique, psychologique, social, voire familial. Citons: le bilinguisme et ses effets dans les familles dont la langue et le/s habitudes ne sont pas -celles du milieu où elles vivent; l'application des sanctions disciplinaires dans nos collèges; l'architecture des bâtiments scolaires et son adaptation aux nécessités de l'éducation moderne; ainsi ,que des lcon-' s1déra,t ions sur divers pro.blèmes d'ensetgnement, tels que celui de' sciences naturelles à l'école primaire, de l'histoire des sciences dans les gymnases, de la littérature contemporaine dans une classe de maturité. .A(près Il'énoncé des résultats d'une enquête sur certaines . pa.rticularités de l'enseignement des mathématiques, c'est enfin un exposé d'ordre médical et scolaire sur -ce que l'on peut rut-iendre de la vaccination par le BCG dans la lutte contre la tuberculose. La seconde partie donne un compte rendu de la Conférence annuelle qui, en juin 1951, réunit · à . FriboU:I1g les Chens des Départements de l'Instruction .publique de la Suisse romande. Les chroniques scolaires, insérées dans l:a troisième partie, relatent, 'comme d'habitude, les faits 'l es pltlJS ·sai1lants de l'année. L'appendice bibliographique constituant la dernière partie fou!t'nit l'analyse d'une douzaine d'ouVifages de [pégagogie et de psychologie récents et de diverses publications ~ l'UNESCO et du BlE. Ainsi, l'Annuaire de 1951, comme ,c eux qui l'ont précédé, se recommande par la variété et la vaileur des renseignEments qu'il met à la disposition de quiconque s'intéresse aux qu~tions d'enseignement et d'·éducation.

Annuaire de l'Instruction publique en SUÏlsse, publié sous les aUSJ>ices de 'la Conférence romande des Chefs des Déjpartements de l'Instruction [publique, avec l'ap,puÎ de la Confédération, par L. Jalccard. Un volume de 176 pages, 15x22, Fr. 6.25, LibrlaiTie Pay'o t, Lausanne.

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. «Pestrulüzzi, a. été gr.and surtout par iecœur et par l'amoU:r '», <dIt ,~. '~~lITljpa~e; .11 a ,conçu, promis plus qu'il ne lui a été possiible de re~hser, malS III est ~n puissant ex,e rnple pour ceux qui, cOllnme .JUI, se so~t 'co~acres a la jeuness'e. S'ils doivent vouer leur t~,~ps e~ leur IntelJhgence à Leurs élèves, qu'Hs n'oublient pas que kw s effort,s ne s,er:ont fructueux que si le ,c œur vient vivifier leurs travaux, rendre .le sacrifi.ce léger et le dévouement 'Persévérant. pour, eux comlue pour Pestalozzi, le suocès n'est qu'à. ce prix. >; (Eugene Damseaux - Rist. de ,lia péd,)

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