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ce mélange de diplomatie et de câ.linerie qui est très-familier aux enfants, il lui demanda, en l'embrassant, la permission de s'appeler désormais Bourguin comme lui. Le beau-père le regarda entre les deux yeux. c Et pourquoi veux-tu t'appeler Bourguin? - Pour m'appeler comme vous. - Ahl répondit le beau-père, rien que pour cela? rien que par affection? - Oui l répli<fua l'enfant en balbutiant un peu. - Allons, mon petit Nicolas, dit le beau-père, je vois avec plaisir que tu ne sais pas mentir, même quand la vérité n'est pas claire pour toi . . .. Je vais donc te dire ce qne tu u t'es pas dit à toi-même Tu veux t'appeler Bourguin parce que tu es embarrassé de t'appeler Bouilly. Eh bien, mon enfant, écoute-moi. Un honnête homme ne quitte jamais le nom de son père, et quand ce nom semble un p~u ridicule, on n'a qu'une ressource, c'est de le rendre célèbre, si l'on peut; honorable et honoré, on le peut toujours. D'ailleUI·s un nom f1St ce qu'on le fait. Celui qui le porte le transforme à son irnage. Quand Racine, Boileau, CorneiUe et La Fontaine étaient obscurs, leur nom était certes tout aussi vulgau·e que le tien; après leur gloire, il devint rayonnant comme eux. Te le dirai-je? Parfois la bizanerie de votre nom vous loge dans le souvenir des hommes : témoin, les sobriquets, qui sont comme les clous brillants auxquels vos contemporains et la postérité accrochent votre mémoire, témoin, ce grand peintre vénitien qui a immortalisé le surnom de Tintoretto, petit teillturier. Eh bien, mon petit Nicolas, ou je me trompe fort, ou ton n om de Bouilly t'aidera à être de ceux que l'on remarque. La réputation se compose de toutes sortes de choses. Si ton père ne t'avait pas donné ce nomlà, je ne te dirais pas de le prendre, mais tu l'as, garde-le, et si tu S:lis t'en servir, il te servira. • Le brave homme avait vu juste. Pas un des ouvrages de M. Bouilly qui, en paraissant, n'éveillât des plaisanteries qu'il tournait à son avantage, par sa bonne h•1meur à y répondre ou sa bonne grâce à les accepter. Son nom et lui ne firent bient6t qu'un, on trouva qu'ils se ressemblaient, c'est-à-dire qu'ils rappelaient tous deux quelque chose de sain, de bon et de tendre : son nom fit partie de sa réputation de sensibilité. Mais voici qui est plus curieux. Le hasard lui donna pour contemporain et pour collaborateur M. Pain. Ils composèrent ensemble une comédie mêlée de vaudeville qui eut cinq cents 1·eprésentations : Fanchon la vielleuse. L'année suivante, M. Pain fit jouer ur. vaudeville signé de lui tout seul et qui n'obtint qu'un médiocN succès. • Oh! dit-on, on voit bien que c'est du pain tout sec, il n 'y a pas de Bouilly là-dedans. • M. Bouilly eut un rare bonheur dans sa vie littéraire, c'est d'avoir deux réputations. Ces deux réputations s'ajoutèrent si heureusement l'une à l'autre, que la seconde commença quand la première finissait, de sorte que cette arrièr<!-saison si cruelle pour les artistes, la saison de la décadence, ne fut pour lui qu'une transformation de talent et un cr.angement de succès. Auteur dramatique fort applaudi jusqu'à 45 ans, il devint alors conteur populaire. Conteur, grâce à qui 7 Gr~ce à sa fille. (A suitn-e.)
Intérêts de la Société valaisanne d'édncaUon. ..A.:P:P::mx.. _, . ... ........._ ~
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L~. 5 mai pt·och:~in aura lieu à Marti n -VI'II
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Vo1c1 }'ordre .du jour: 8 h · Y4 SerVJCfl funèbt·e 9 h 1) s . •
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e l'Assemblée
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salle de l'i'ôtel-de·ville. te ur E. Gros~. Ion prononcé par M. l'lnspecLecture du protocole. Lecture et discussion d porteurs sont: . es comptes·rendus. Les rapMM. Pierre-Jos Roui']) · t't Ville . · er, ms 1 uteur à Martigny-
Llouis MdeilMlan~, instituteur à Liddes-Ville · A · t·Ituteut· à Revereulaz' et exan sec . •re. ard1a ux, ms re~au·e e la Société R endement des comptes • Ele~tion du Comité. · ChoiX du lieu de la prochaine réunion. MotiOns individuelles. 1 12 h · /2 Banquet. . Nous engageons vivem t : congrès pédagogique, non..:nu a prendte part à notre petit se feront sans doute un de~o~em~nt MM .. J~s ~nstituteurs qui mai~ encore tous les amis deI~, e u.~ plaisir d accourir tous, L mstruction est devenue tr e~seJ.,~ement. . n~ pas s'intéresser à tout c op. tm pot ta?te de nos JOurs pour tribue à la propa er Or e qUI, de pres ou de loin, consi ce n'est d'éclai~er d'é'n quel est le but de notre réunion ont entre leurs main's l'a co~u·~ger, et de soutenir ceux quÎ Nous vous aLtendon vemr e. notre cantun. vous tous, chers instit~t~~;s co~seq~ent le ? mai à Mnrtigny, et vous aussi MM les me b e~ res .actif:~ de la Société mière et du ~rai progJ·ès. m res onormres, amis de Ja lu~
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Le Comité