No 01 l'Ecole primaire, 05 novembre 1883

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N• 1.

96 nouveaux bourgeois à l'établissement d'une école de dima~cbe pour tous les jeunes gens de 10 à 20 ans. On n'aurait pu mieux placer l'argent provenant de ce dépôt. Si cette commune est bien en arrière en matière d'instruction publique, elle travaille actuellement à se relever de cet état d'infériorité et nous la louons d'y songer une bonne fois. Mieux vaut tard que jamais. X. *"'*Le personnel enseignant est informé que les commissions scolaires recevront, dans la tr• quinzaine de juin, le rapport du Département de l'Instruction publique sur sa gestion de 1881 1 ainsi que l'annexe du dit rapport. Ceux que ces documents intéresseraient pourront en prendre connaissa'?~e en s'adressant aux dites autorités, qui, nous l'espérons, se feront un pla1str de les mettre provisoirement à leur disposition, les dépenses qu'occasionnerait l'impression d'exemplaires en suffisance pour en adresser à chaque membre du corps enseignant étant trop considérables pour que l'on puisse faire autrement. * A propos de notre petite publication, il nous a été proposé de divers côtés d'en modifier le titre, vu qu'il ne répondrait plus à l'extension qu'elle a prise. Tout en appréciant les raisons mises en avant à l'appui du changement désiré pas ces abonnés, nous ne croyons pas devoir pour la présente année scolaire au moins', introduire une modification de ce genre. ll ne nous appartient pas d'ailleurs d'inaugurer de notre chef une innovation dans ce sens, car nou_s estimons qu'il rentre dans la compétence du Comitâ de laSociété valaisanne d'Education de baptiser l'organe de celle-ci et d'y introduire pour une année postérieure les améliorations dont la pratique a pu démontrer la nécessité ou l'utilité.

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A.ttention ! Nous avons perçu en argent ou en timbres-poste, soit directement, soit par intermédiaire, ia majeure pal'Lie des abonnements à la présenle publication pour l'année scolaire {88t-82. C'est dire que nous attendons encore de plusieurs Instituteurs et Institutrices Je paiement de leur abonnement qui est actuellement échu. n va de soi que pour ce qui concerne les régents, nous n'envisageons comme l'ayant réglé que ceux qui ont versé leur cotisation à la Caisse de la Société valaisanne d'Education, car ce n'est que dans la supposition que tous paieraient la dite finance que nous avons promis en retour l'envoi gratuit du Supplément. Ceux donc qui ne se sont pas acquittés de cette dernière manière, auront à le faire par l'envoi du correspectif d'wn franc. Les abonnés en ret.ard à ce sujet sont en même temps informés qu'après le 1.5 juin prochain, nous mettrons en recouvrement par rembours postal lM montants encore dus, à moins que, pour s'épargner des frais, les intéressés ne préfèrent les adresser en timbres-poste au bureau du Département de l'Instruction publique qui se chargera de les transmettre à qui de droit. ~

6 Novembre.

1882-83.

ORGANE DE LA.

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

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A noa lecteura et lectrices. - Méthodologie. - A propoe d'une circulaire. - L'instituteur doit étudier. - La conversation. - Comment on devient bon instituteur. - Sujets de composition, etc. - Chronique. - Va.riétéa.

SOJOU.mB. -

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A .N08 I.JIO'l!'JIVB.B Jl'l!' I.JIO'l!'B.IOII8

Voulant tenir compte de désirs manifestés de divers côtés, et d'accord avec le Comité de la Société valaisanne d'Education, sous les auspices de laquelle elle continuera à paraître, nouG apportons un changement au titre de la présente publication qu\ portait jusqu'ici celui de Supplément valaisan au Bulletin pédagogique. • Cette modification fait en conséquence de notre petite revue un organe qui aura sa place, bien modrste il est vrai, marquée dans la presse pédagogique. Quant à l'esprit dont elle sera animée, il est pt·esque superflu d'ajouter qu'il sera le même que celui de sa devancière. En outre, au lieu de rester mensuelle, elle devient bi-mensuelle et paraîtra vers le 5 et le 20 de chaque mois, de novembre à avril inclusivement. La livraison aura i 6 pages, de sorte que la collection de l'Ecole primaire formera au bout de l'année scolaire { 882-88 un joli volume de 192 pages, non compris la table. Si nous avons adopté ce mode de procéder qui suspend pendant six mois la publication du présent organe, c'est après avoir pris l'avis de personnes compétentes. On estime en effet que vu la durée de nos écoles, qui sont la plupart rurales et de 6-7 mois, cette feuille rendra plus particulièrement des services dans le temps des classes, un certain nombre d'instituteurs et institutrices vaquant pendanll'époque des vacances à des occupalious étrangères il l'enseignement. Maintenant, il nous reste un vœu à formuler, celui de voir tous nos anciens abonnés du Supplément rester fidèles à l'Ecole primaire, rt s'intéresser à cette publication, non-seulement en contribuant financièrement à ses frais d'impression, mais en lui apportant des travaux et l'honorant de communications. Nous compterons en première ligne sur MM. les Inspecteurs comme sur uos


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8 collaborateurs naturels, car placés qu'ils sont pour ainsi dire à. Croyant être agl'éable à quel d . un poste d'observation, personne mieux qu'eux n'est aussi qualinous publions ci-après d'abordques-u~s ~ n~s Jeunes colJègues, fié pour donner de sages directions et des conseils utiles. Ensuite ensuite l~ développem~nt de celu•t!·or re ~ JOur pur et simple, 1 à qui pourrions-nous mieux nous adresser au même titr·e qu'à ferons smvre d'une discussion des ' ·~~ c~ developpement nous Je MM. les Instituteurs, sans exclure par cette dénomination Mmoo seignement de certaines branches. me 0 es employées dans l'en· les Institutrices. TI nous faut, en un mot, le concours de tous les Nous savons, par expérience que 1 . . hommes de bonne volonté. De notre côté, nous nous ferons un pour la première fois à la têt~ d' e Jeune homme qui se trouve devoir de rendre cette petite publication de plus en plus intéresde plusieurs sections se heurte . ;.ne ~cole . primah·e, composée sante et variée en même temps qu'adaptée à nos besoins. Elle sera, d'obstacles imprévus'qu'il ne pa~vi •e~. es .dlfJicult~~' à beaucoup en outre, une espèce d'abeille pédagogiq·ue qui ira butiner dans ne suffit pas, pour être institut . en a. vamcre .qua la longue. ll les nombreuses revues de la spécialité pour en extraiœ les proobligatoires de l'enseignemen:ut '..de ~Ien possedet· les branches duits à notre convenance. Elle servira enfin de trait-d'union entre communiquer ses connaissances ~umaire, Jl faut . encore savoir les autorités scolaires à tous les degrés et les membres de la fanelles, et surtout d'une distr'b Y moyen de methodes rationmille enseignante valaisanne. travail. dans chacune des secti~ utJO~ convenahJe et raisonnée du Nous exprimerons aussi le désir de voir l'Ecote primaire resorte que les élèves soient c::s 01 composent la. classe, de telle crutm· de nombreux abonnés en dehors de ceux à qui elle s'adresse soient utilement tout en variautn~e ammen~ occupes, et qu'ils le plus spécialement, c'est-à-dire chez les amis de l'instruction et en eL la disciplinee~ souffrent sans sThxerciCes, sans que Je silence particulier auprès des commissions scolaires. La plupart de ces pour ue pas empiéter sur :le pro n%er une leçon outre mesure dernières tiendront: nous en sommes persuadé, à recevoir cet orbranches et faire régne1• Ja rn temfs .uece~saire à l'étude d'autres gane comme auparavant le Supplément) afin de se familiariser dégoût, ~es ennemis de l'écol~no t~e qm en%endf~ l'ennui et Je avec les questions éducatives, car appelées par la loi à surveiller être assimilée à un mécanisme e u . progres: L ecole pourrait la marche des uns ne doit , coml?ose de plusteurs rouages dont la marche des écoles, à visiter celles-ci et au besoin à donner quelautres, mais où tous dolvengener, .m entt·~ver le mouvement des ques directions au personnel enseignant, elles ne saueaient remment, sans avoir à subir la f~nctJonner lib~ement et simultanéplir convenablement cette mission sans se mettre au courant dœ ni même un ralentissement 1omdre suspenswn, le moindre arrêt, choses de l'école et des améliorations que chaque jom· voit se réaliset· dans le domaine de l'instruction populaire. qui pourtant n'étaient as · ~ous avons conn!-1 des instituteurs, 1 Ajoutons, pour terminer, que Je prix d'abonnement à l'Ecole d'aptitudes, dont la botfne ~~1~ c:J• ett juxq~ls Il ne manquait pas primaire est de deux francs seulement, et que le soussignt\ ment échouer contre de nou n e. e~ e orts venant constamauquel on devra s'adresser pour tout ce qui concerne celte publidonner de la tête nous les a;~aux ecue~J~ ne sachant parfois où cation, considérera comme abonnées à celles-ci toutes les personnea gement, et même' se choisir un~sa ~s sa ~!1donner au découra~n jeune instituteur e t . .u .re ca~rwre. , qui n'auront pas refusé les deux numéros de novembre envoyé& - satisfaisante à son écoii. ~e;~~n~erj des le. debut, une marche à l'essai. n an ' a pratique de l'enseignement lui découvrira eu : L'éditeur de l'Ecole primaire : tbode: iJ y appot'teri de: !e~.guel·que côté. défectueux de sa méP. PIGNAT, secrétaire à l'lnst. publ. qu'après une lon ue ex . o I ca JOns, mai~ ce ne sera peut-être qu'il aura lieu d'ftre fef~l~nce,t et ~e ~onhnuels tâtonnements, MÉTHODOLOGIE encore qu'il a atteint à )a p:r~e~~io~atitsfm~il sa?s pouvoi_r se dire . ' e qu n Y aura plus lieu de retoucher aucun point de Sous ee titre, un instituteur des plus qualifiés de notre canton et qui une vlante exotique qui :~~a srst~me, car la perfection est ici-bas passé une vingtain~ d'années dans l'ensei~nemeut, nous a adressé pour le sol dont ell~ est origin o.~JOUQrs une ~référence marquée l'Ecole primaire un travail qui estl.: fruit de ses connaissances et de son plusieurs années d'ensei ne aue. uand 1on compare, après (lérienc~. Nous en commençons aujourd'hui la. publication en ajoutant l'auteur était déjà l'un des collaborateurs 1~ plus assidus du StqJplémem. celles que l'on s'était cré~es mendt,ébles méthodes du moment avec au ut, on se prend à regretter les

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progrès que l'on aurait réalisés en plus, si l'on avait connu plus tôt les moyens en usage dans le moment actuel. C'est afin de diminuer ces regrets, autant qu'il est en notre. pouvoir, que nous soumettons ce travail à l'attention de nos jeunes collègues, nous estimant heureux si nous réussissons à leur fournir quelque enseignement utile, dans l'intérêt du pays. Le plan et la méthode que nous exposons ne sont pas le fruit de quelques instants de réflexion, mais une marche raisonnée, basée sur des observations journalières faites pendant un bon nombre d'années, et ce n'est que pendant le cours de la dernière année scolaire que nous avons pu être suffisamll'ent satisfait. Nous disons «suffisamment • car il existe encore certaines lacunes qui seront comblées avec le temps, et qu'il ne dépend pas de notre volonté de faire disparaitre pour l'heure, et ces lacunes - sont une question de manuels - . Serions-nous pleinement,satisfait des résultats obtenus, nous n'anrions néanmoins pas la prétention d'offrir à nos jeuues lecteurs le - nec plus ultra - du genre. Nous aurions cru qu'une plume plus autorisée que la nôtre se serait chargée du soin que nous prenons aujourd'hui. Nous avons attendu, et nous attendrions peut-être encore en vain; c'est pourquoi, nous demandons pat·don aux personnes que des connaissances supérieures, ct même une plus longue expérience, autorisaient à nous prévenir dans cette entreprise. Mais, si nous les prions de pardonner nos empiétements sur des droits qui sembleraient leur appartenir, nous sommes loin de vouloir réclamer leur indulgence pour la forme et le fond de notre travail; nous leur serions au contraire reconnaissant de vouloir nous honorer de leur critique, car de cette discussion il ne saurait résulter que d'utiles enseignements pour le personnel enseignant primaire, et au profit des écoles qu'il dirige. Nous savons que le Bulletin pédagogique a publié une série d'at·ticles sur la matière; mais combien d'instituteurs ne les possèdent pas et ne les posséderont jamais ? Nous ne les avons pas tous non plus sous la main, mais nous croyons ne pas trop nous écarter de la voie qui y est tracée. D'ailleurs, s'il existait quelque légère divergence, faudrait-il s'inquiéter de l'origine dl.> la méthode avant de l'adopter, après s'être assuré qu'elle répond à nos besoins, et qu'elle donne des résultats satisfaisants? D'autre par~ la méthode développée dans le Bulletin pédagogique est plutôt adaptée aux écoles fribourgeoises qu'à celles de notre canton. Nous ajouterons encore qu'ordinairement la théorie sur les mé-

5 t~odes pour l'e~seignement primaire est l'œuvre de personnes dun pr~nd ménte, ~ans do~te,_ mai~ q~i n'ont jamais enseigné pel!t-~tr e da~s une ecole pnmatre reumssant tous Jes degrés, ou qw_ n Y_ens~1gnent pJus, et par le fait n'auront que de la pratique e!I~magmatwn~ au lieu de la pratique en action (ce qnin'est pas préClsemen~ la me~e chose) ou qui ne possèderont qu'un souvenir v~gue,. ID:JParfalt de leurs observations et de leurs méthodes. J C e~t a1~sr que ces méthodes sont souvent d'excellentes théories, mai~ qm_ ne peuvent être mises en pratique sans y apporlet• des modillcatwns quelquefois notables. Comme les châteaux en EsP~~ne, les méthodes créées dans un petit cabinet sont des plus a1sees, tant qu'elles. n'~nt pas sub,i l'épreuve de la pratique, d'où e!les ne sortent ordinairement qu après avoir éprouvé une presSIOn, o~ de douloureux frottements qui les ont déformées. Ce n est pas dans l'exécution dP.s différenles parties qui composent un ouvrage compliqué d'ébénisterie que l'ouvrier rencontrera peut-êh:~ le plus de difficultés; ce sera plutôt dans l'ajustement des p1eces dont la réunion doit former un ensemble dont tou les l~s. parties s·~ar~onisent parfaitement, s'emboîtent avec r.w un.e prems10n mathematique, et présentent la plus stricte sy,. metne. l Que di~e maintenant des critiques de certains parents souvent des plus Ignares, et des conseils, des directions même qu'ils en1 Lende~t donner au régent~ ... Pour abréger la réponse à cette 11Ucstwn ~ou~ e~gageons l'instituteur à faire, à ces Socr·ates mo· d~rnes, lmv1tat~~n de venir, pendant quelques jours, prêcher 1 d exemple au m1l1eu des élèves et, à la suite d'un échec certain et buelesque, les congédier bien poliment en les invitant à faire quelques heures de méditation sur l'adage :

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Chacun son rn élier, les vaches seront bien gardées!

Il ne suffit donc pas qu'une méthode soit exceJiente il faut encore que l_'application. en ,soit réalisable. Nous connaiss~ns des mét?odes qm sont le frwt dune longue et sage expérience, mais que 1~n ne peut malheur~usement pas adopter parce qu'elles absorberaient un temps cons1dérable au détriment des autres branches qu~ l'~n ne peut ni négliger, ni meUre de côté. Nous n'avons qu _a citer Rapet, que presque tous les instituteurs connaissent. Ma1s dans les, écol.es de 1~ ca~pago,e, dans les localités alpestres surtout, où l annee scolaire n a qu une durée de six mois sans c?mpter l~s a~sences longues et forcées d'un grand nombr~ d'éleves, les mshtuteurs ne peuvent que glaner, çà et là, quelques-


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6 Matin. Mardi, Jeudi, Samedi.

uns parmi les nombreux et précieux passages qui s'y trouvent; quant à baser intégralement sur cet auteur la marche d'une école, . chez nous, c'est tenter l'impossible pour échouer infailliblement. On pourrait utiliser cet ouvrage avec succès dans une école dont la durée serait au moins de huit mois, et qui ne comprendrait pas plus de deux :;ections, au lieu de quatre dont se composent la plupart de nos écoles rurales, avec une durée de six mois seulement - pour les élèves assidus. - Et cela ne serait pas suffisant. ll faudrait encore que l'élève eût la contre-partie de l'ouvrage pour les devoirs à faire à la maison, autrement le maître perdrait un temps considérable et précieux à dicter le trava11 du lendemain. Résumant notre opinion sur les méthotles en général, nous dirons - que la théorie doit être subordonnée à la pratique ; qu'un médiocre praticien peut être souvent supérieur à un excellent théoricien, et que ce n'est qu'en forgeant que l'on devient forgeron. Voici maintenant un ordre du jour, avec la seule indication des branches pour chaque seclion, chaque heure, et chaque jour de. la semaine. Nous ferons suivre immédiatement cet ordre du jour de son développement, et celui-ci de la discussion de certaines méthodes, ainsi que nous l'avons dit en commençant.

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Soir. Jeudi, après la clôture de l'école de Répétition.

DÉVELOPPEMENT Un13 école primaire, comprenant tous lPs. deg~és, ne .sau~ait avoir, sans nuire à la djscipline et aux progr~s, m plus m. moms de quatre sections. Si la classe n'est compos~e. que de ~:ms sec: lions il faudra nécessairement confondre les eleves de 1 et de 2 anné~ et les uns ou les autres en souffriront dans leurs progrès : ou les' plus jeunes ne pourront pas ~uivr~ leurs condisciples plus âgés ou ceux-ci devront rester statwnna1res, et de la sorte, une de c~s deux catégories d'élèves perdra une année sur les bancs

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Lecture. Réoit&tioo. Grammaire. Géographie. Ecriture. Ecriture.

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de l'école, à moins que l'on n'ait rien fait l'année précédente, dans l'attente des nouveaux venus. Si, d'autre part, on confond les deux sections supérieures, 1~ inconvénients qui en résulteront seront encore plus graves. Smt en arithmétique, soit en ~rammaire, l'une ou l'autre section ne fera absolument rien : ou l'une se dégoûtera de ne rien comprendre, d'être obligée à ne rien faire ou à travailler machinalement, ou l'autre se fatiguera de revenir sur des choses bien connues, d'y perdre un temps précieux, au lieu d'aller en a,·ant, et ~~quérir ainsi de nouvelles connaissances. On dH que la répétttion est l'âme de l'école. Cela est vrai tant qu'il en est fait un IJsage rationnel, modéré: mais dès le moment qu'on en abuse, que l'on dé· passe certaines limites, la répétition, au lieu d'être l'àme de l'école, de lui donner la vie, lui donne plutôt la mort Si la classe est composée de plus de quatre sections, la direction en sera difficile et pénible ; il arrivera souvent peut-être que le maître ne saura où donner de la tête: tantôt les élèves, ayant terminé leur travail, s'abandonneront à la dissipation, et par le fait à l'indiscipline, car il est impossible à l'enfant de rester quelques minutes de suite dans l'inaction, et s'il ne trouve rien de bon à faire qui soit de son goüt, il fera du mal. Pow· obvier à cet inconvénient, l'instituteur ne pouvant s'occuper pour un temps plus ou moins long d'une section qui exigerait en ce moment sa direction personnelle, mettra provisoirement cette section à la leçon d'écriture; mais si celte occupation provisoire tend à se prolonger, l'élève, fatigué de la monotonie, prendra la leçon en dégoût, et s'occupera à quelque autre branche de prédilection que la loi scolaire a passée sous silence, et que l'instituteur s'emprt>ssera d'interrompre quand il en aura le temps, ou qu'il s'apercevra de ces loisirs illicites, et de l'emploi qu'il en est fait. Afin d'empêcher cet abus, l'iustituteur se verra obligé, ou de diviser son école en quatre sections, ou de sc servir d'un plus grand nombre de moniteurs pour surveiller ou diriger les sections desquelles il ne pourrait s'occuper, et l'on sait, que plus l'on peut se passer de moniteurs, que plus la méthode magistrale est appliquée, plus on réalise de progrès, attendu que le moniteur, soit. à cause de son infériorité en connaissances et en ascendant, soit à cause de son manque de zèle, d'activité ou de surveillance, ne peut obtenir des résultats aussi satisfaisants que le maître lui-même. Les excès donc, bien qu'opposés, sont également nuisibles. En ne formant que trois sections pour alléger sa tâche, l'école est en souffrance : elle est stationnaire ; elle recule même. En formant

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plus de quatre sections, le maitre se fatigue trop et sans profit ; les sections ont tour à tour des loisirs qui sont, non-seulement du temps perdu, mais une source d'indiscipline, un obstacle au maintien du silence, et un danger de faillir, même pour les élèves les plus appliqués des autres sections. • Ni trop ni trop peu • est, à notre avis, une sage maxime dont l'application à l'école ne saurait être qu'avantageuse. Notre ordre du jour est donc établi pour une école divisée en quatre sections formant deux divisions. La f•• colonne indique les sections, et en regard on trouve, pour chaque heure de la classe, les leçons de chaque section. Dans les rubriques, Je 1 signifie 1.. heure ; le 2, 2" heure, et le 8, 8• heure. La 2• colonne, surmontée de l'expression 1/., indique les occupations de l'école pendant le quart-d'heure qui s'écoule depuis le son de la cloche jusqu'ac commencement de la classe proprement dite, c'est-à-dire 8 heures du matin et 1 heure de l'après-midi en hiver, et 7 heures du matin et 2 heures du soir au printemps. La dernière colonne, surmontée aussi de la même expression ( 1/ . ) indique les occupations pendant le dernier quart de la 8• heure. Chaque classe aurait ainsi une durée de 8 '/• heures pour les élèves présents au moment où la cloche appellerait les enfants à l'étude. Comme il est souvent difficile d'obtenir que pendant le quart d'heure qui s'écoule depuis le son de la cloche les élèves soient tranquilles et silencieux, attendu que, s'il fait froid, s'ils sont mouillés, il faut bien leur permettre de rester un moment auprès du poèle, on pourra utiliser, même ce quart d'heure, au profit de la tranquillité, du silence, de l'attention et de l'instruction de L'école en enseignant au tableau noir, préparé dans ce but, les principes du chant, sans obliger aucun élève à se rendre à sa place. Comme le chant plaît aux écoliers, on est presque certain d'obtenir une attention et une tranquillité parfaites. Quand le quart d'heure est écoulé, chacun se rend à sa place, et l'instituteur s'assure qu 'avant de quitter la maison on a eu soin de se laver et faire un peu de toilette. Dans le même temps il examine les devoirs de la 1" section faits à la maison et sur l'ardoise : il désigne les moniteurs à la 1" et 2" section pour la t •• hP.ure ; il est exécuté ensuite un chant connu, à une ou denx voix ; ce chant est suivi de la prière, et aussitôt commencent les leçons indiquées sous la rubrique 1. Chaque lundi malin, avant l'examen de propreté, les élè,·es seront placés d'après le nombre de points (bonnes notes) qu'ils


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auront obtenus pendant la dernière semaine ; c'est pourquoi ce~ points sont donués pour chaque leçon ainsi queyour la prop~ete ersonnelle; mais comme toutes les branches n ont.p~s la meme fmportance, la note de la légende pourrait êt.re muHtpliée selon le cas. Voici cette légende : . . o signifie nul ; 1, très-mal ; 2, mal ; S, m~d10cre ; 4, passable , 5, bien ; 6, très-bien; 7, excellent; 8, ~arf~t. , On objectera peut-être que ce travatl, fait po?r toute 1école, entra'ine une perte de temps considérable, et dot.t occupe! ~on~­ tamment le maitre. La perte de temps, au con~ra1re, est msJgmfiante, et c'est un élève qui, dans chaque sect~on, est charg~ de noter les points sur une feuille volante cru~ lm donne le ~?attre. Ce dernier n'a qu'à indiquer à haute VOl"; la note mé~Jté~, et l'inscription en est faite immédiatemen~. ~c1, d'autres .obJeCtlOns se présenteront encore. Dans sa comptabzl1té, le noteur ne pourrait-il pas commettre des erreurs volonta~res, se rendre coupabl~ de faux~ Et le moniteur qui .. pour. cer~a10es leçons, sera. c~arge de donner les points aux sechons mfér1eures, ne pou~r~1t-ll pas user de partialité, exer~er ~e ~et~tes vengeances, être ~nJusle envers un condisciple qm ne JOwrrut pas d~ ses sympat~11es ~ Hélas, oui 1 La pauvre humanité étant parfois SUJette à des fa1ble~~es, cela est déjà arrivé, et cela arrivera probablement encot·c la nt qu tl Ya.ur~ des élèves et des écoles. Mais il est un ~oyen d~ ~cltre un ft·em a ces abus en punissant sévèrement lf's ele\'CS qm sen rendent ~ou­ pables On sait que ces derniers tiennent beaucoup aux pomts, et à e~ avoir le plus grand norr•brc possible. En soumettant donc les élèves tricheurs et iujusles à de fortes amendes! payables en bonnes notes, on arrive à leur faire suivr~ plus ~H·ectemen~ la voie de l'équité, afin de ne pas payer un pnx ex~r~tt.ant de petl~es satisfactions voir s'engloutir, avec les bénéfices l.lhcJles, les gaws honnêtes, n~ pas subir le sort du contreb~nd1et· mal~eur~ux, qu'une rencontre fâcheuse et inopinée a pt·t.vé des frUJtS d u.ne longue et laborieuse activité, dans des opérahous non patronnees par l'Etat. ·t d t Lundi et Jfercredi matin. La prière faite, les p~ll s se ren en à leurs tableaux et la 4• section se forme en demi-C~rcle pour la leçon de géographie, ou la réci~ation de .la grammau·e e~ ~u catéchisme avec récapitulation dun chap1Lre de ce dern1~1. Les meilleurs élèves de la 8• section sont chargés des fonctJOns de moniteurs à ta division inférieure; en outre, l'élève le plus capab~e de la dite section est chargé de la surve~llanc~ géne~ale, .tandis que le maitre est occupé avec la 4• sec.twn. 81 la S sectwn ne

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peut fournir le nombre voulu de moniteurs, on IR complètera par les meilleurs élèves de la 2•; si, au contraire, elle compte plus d'élèves que de moniteurs nécessaires, le surplus est envoyé à la lecture avf'c la 2• section. (A suivre.)

A PROPOS D'UNE CmCULAIRE

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La Diœction de l'Instruction publique de Fribourg vient d'adresser au personnel enseignant primaire de ce canton une circulaire à laquelle nous empruntons les passages suivants, qui peuvent également intéresser par leur actualité et leur à propos les instituteurs du Valais. « Arrivés à l'ouverture d'une nouvelle année scolaire, vous sentirez la nécessité d'entreprendre avec ardeur, métbode t:t dévouement, la lâche qui vous ~t .con née. L'Eiat et les communes ont fait, depuis une série d'années, des sacnfices très considérablt'S en faveur de l'instruction publique. Les maisons d'écoles se multiplient, et beaucoup ont été restaurées. Le maténel aussi s'est complété, mais l'essentiel, c'est que la vie règne dans l'école, que les intt:ntions de l'administration se réalisent. Vous avez JIU vous convaincre que la Direction est devenue plus exigeante vis-à·vis des membres du corp;;; enseignant. A mesure que de jeunes recrues sont formées aux nouvellt>S méthodes, les régent:> de l'ancienne école ont senti la néce.~sité de se retirer, mais nous souhai1ons à leurs successeurs la modestie, le dévouement et la persévérance de leurs devanciers. S'ils n'aiment pas leur vocation, qu'ils se retirent. Pour réussir, auprès de ses élèves. il ne suffit pas d'avoir fréquenté l'école normale, effieuré beaucoup de branches et passé, plus ou moins bien, les examens de I.Jrevt>t. Il faut travailll'r sans relâche à son propre perrectionnement et se vouer tout entier à la carrière de l'enseignement. Il faut relire et exécuter fidèlement la .loi et le règlement, suivre les directions de l'inspecteur scolaire et éviter sotgneusement la routine, aussi bien que la pédanterie. Il raut aimer l'enfance et se rappeler toujours la noble et sainte mission qui est confiée a l'instituteur et a l'institutrice. ,

M. Je conseillet· d'Etat SchaiJpr passe ensuite aux examens de recrues, et il signale dans la circulaire, à propos de l'enseignement donné à nos jeunes gens, des abus sur lesquels d'ailleurs notre Département de J'Instruction publique a déjà apprlé l'attention du personnel enseignant, attendu qu'ils sc rencontrent aussi chez nous. A propos de ces examens, nous aurons du reste l'occasion de leur consacrer un article dans notre prochaiu m méro. J'ai le regret, dit-il, de vous signaler toujours les mêmts oléfauts: lecture inintelligente et sans compLe-re.:~du suffisant, ralcul n•arhinal et •ual rai· sonné, pauvreté d'idées dans les compositions. On nil vise pas assez à développer l'mtelligence et à rormer le jugement Ile l'enrant, a l'orner tJe connaissauccs solides, utiles et pratiques. Plus d'un instituteur fait des essais in~ fructueux, ou laisse languir les exercices et entrave ainsi lui-même les pro-


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même les élèves qui arrivent à. l'école normale ne savent pas s'exprimer;

grès de ses élèves. Rappelez-vous que l'école n'est pas là pour des expérie_nces inutiles, mais q1.1'elle doit préparer l'enfant à la ne pratique. Vous conna1ssez les remèdes au mal signalé. C'est à. vous d•} l'appliquer avec énergiE: et dès le pn·mier cours de votre école.

il faut, à la lettre, leur apprendre à causer.

L'INSTITUTEUR DOIT ÉTUDIER (Extrait d'un discours d'inspecteur scolaire.)

Vous ne sauriez lrop vous pénétrer de celld pensée, q~'un instituteur. qui ne travaille plus pour lui-même, et qui se contente de fa1re sa classe au Jour le jour, vivant sur le fonds acquis, est inévitablement destiné à. voir ce fonds s'amoindrir chaque année, et à. glisser lui-même sur une pente, au bas de laquelle il ne sera plus qu'un instituteur médiocre, rés~rvé aux postes les plu_s infimes. Que penser en effet et qu'espérer d'un mallre, comme on en vo1t malheureusement plus d'un, qui n'ouvre pas un livre, qui n'en possède même pas un seul pour son usage personnel, ou qui, s'il a acquis autrefois quelques volumes, les laisse aujourd'hui dormir, je ne dis pas dans. une bibliothèque si modeste qu'elle soit, mais sur quelque étagère abandonnee et couverte de poussière? Un tel maitre est perdu pour l'enseignement. Tous, tant que nous som mes, nous avons besoin de travailler pour conserver, sinon pour augmenter, les connaissancP.s que nous avons. ac9uises. Ma~s c'est surtout aux jrunes gens que ce devoir incombe plus parucuhèrement, a ceux qui, pouvant dépenser plus de forces, plus de santé et plus de temps, ne sont pas encore aux pris~s avec les préoccup.ttions et les difficultés de la v1e m~­ térielle. Que ceux-là n'attendent pas le jour où les embarras et les souc1s viendront les assaillir. Ce jour-là, et malgré leur ardent désir d'améliorer . . leur situation, ils seront condamnés à de stériles regre1s. La première condition à remplir pour être bon instituteur, vra1ment d1gne de ce titre, c'est le dévouement â ses fonctions : un maitre qui n'aime pas sa profession, et qui n'en comprend pas toute l'importance, ne ~era j~m~ is ql;l''?~ membre inutile, sinrm dangereux. du corps ense1gnant. C est la une ve_r1te qui n'a pas besoin de démons~ration. et que personne, je le. ~ou~n ite VJV_ement. ne songera à appliquer a l'un de vous. La seconde cond1tJon a rempl1r, c'est de bavoir ; la troisième, s'il m'est permis de me servir de celle ex pression que je vous prie de pren•lro dans sa meilleure acception, c'est le savoirfair~. Un titre de capacité est sans doute une garantie précieuse aux yeux de l'ad111inistration; mais, la valeur d'un maitre ne se juge pas seulement d'après Je diplôme qu'il possède; elle se juge aussi, à un degré au ~oins éo-al, par son aptitude professionnelle. par ses conoaissanc·es pédagog1que~, par ce que je viens d'appeler le savoir-faire. Etre ins1ruit, c'est bien; s~v~1r instruire, est mieux encore. C'est pour vous perfet'tlouncr dans cet art st difficile qu'ont été instituées les conférences pédagogiques. JAcoULET.

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A l'école primaire, dans les campagnes surtout, les enfants ont besoin qu'on les façonne à la parole: en classe, par des questions, des récitations et des lectures expliquées par de petites narrations portant sur des faits réels, par des encouragement.'\ à ceux qui, spontanément, demandent des explications, font des remarques sensées, improvisent des exemples pour l'application des règles, etc., hors de la classe, dans les jeux, les récréations, les promenades. C'est souvent là qu'un maitre intelligent et attentif saisira le mieux le naturel de ses élèves, leurs défauts; il tiendra compte de ce qu'il leur aura entendu dire pour corriger à coup sllr les travers de langage et plus encore les travers de l'esprit qu'il aura remarqués. Il pourra reprendre adroitement en classe tel sujet de conversation ébaucbé ailleurs entr'eux1 leur faire raconter tout haut, non à titre de leçons, mais comme ~our mtéresser leurs camarades, le fait amusant ou curieux, la nouvelle du JOur, L'évènement du village dont ils parlaient tout à l'beure. En les reprenant sans affectation, en leur suggérant le mot propre quand ils le c;herchent1 en se mêlant à la conversation du ton le plus naturel, en les encourageant a parler toujours simple· ment, mais correctement, un bon maitre formera ses élèves presque sans peine, presque à leur insu ; il leur fera prendre gotlt aux conversations sérieuses el suivies, il leur fera peu à peu abandonner les manières de parler grosgières, brusques. saccadées, tapageuses, si fréquentes chez les enfants qui ne font en classe usage de la parole que pour réciter leurs leçons sur un ton nasillard. Un pédagogue distingué, 1\t. Théry, a justement insisté sur le rôle de la conversation da.os l'éducation des filles. «De ce que le talent de la conversation est pour ainsi dire inné aux femme5, il serait peu juste d'en conclure, dit M. Théry, que le mieux est d'abandonner l'élève à son heureux instinct: il y a peu de plantes qui poussent avec assez d'indépendance et en terre assez fertile pour se passer des soins du jardinier. Moins austère que la leçon, plus souple, plus variée, la conversation ne sert pas moins les intérêts de l'enfant; elle se prete à la mobilité des sentiments, elle supplée à ce que les leçons ne disent pas, elle en est le puissant auxiliaire. Par cet exercice trop négligé, l'esprit acquiert tout ensemble du développement et de la grâce, et lorsqu'elle se reproduit il diverses reprises sous une influence intelligente, elle fait passer dans les habitudes de l'esprit ce qui n'en paraissait qu'un accident. Et de quel avantage ne sera-t-elle pas, pour former notre élève à. l'élocution? Une conversation de bon gotlt forme le style souvent mieux qu'une composisition ~Cri te. D BUISSON Note de ln Réd. - Les ligues qui précèdent, indépendamment des réflexions judicieuses qu'elles renferment, nous paraissent d'autant mieux à leur place ici que nous avons entendu l'un ou l'autre honorable inspecteur se plaindre s.mvent du peu d'importance que le personnel enseignant attache aux exercices oraux, dans le sens indiqué par l'auteur du susdit article. Nous ne pouvons donc que soubail.er que cclui·ci soit lu et médité et que les sages conseils qu'il donne portent des fruits abondants.

:LA CO.NV:EI&BA '.I!'ION

Les exercices oraux sont une partie importante du l)rogramme, qu'o.n néglige trop souvent. Nous ne voulons pas seulemrnt parler de l'usage freguent et pour ai~si dir~ constant ~es inter~ogations, .qui d~~t ~réer dans une ecole bien condmte un echange d'tdées contmuelles b1en qu megales, entre le maitre et l'élève. Il y a bien plus: les enfants des écoles primaires, parfois

Comment on dedent bou insUtut.eur.

Les études normales sont manifestement insuffisantes pour préparer un jeune homme à la grande œuvre de l'éducation; elles lui donnent un peu de

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i5 scieooe. mais elles ne lui donnent pas l'expérience sans laqueUe il ne peut être un bon maitre. Son diplôme constate qu'il a suivi avec fruit, bTand CrUlt ou le plus grand fruit les cours de l'école normale; mais ce parchemin ne prouve pas qu'il soit ou éducateur. Le jeune instituteur verse donc dans une erreur funeste, quand il considère son diplôme comme le criterium de son aptitude, il tombe dans une aberratton plus rune.ste encore, quand il s'imagine que ce diplôme le dispense de toute étude ultérieure. Le jeune instituteur qui relègue ses livres et ses cabiers au rond d'une armoire dès qu'il a franchi dèlinitivemenl le seuil de l'école normale, ue sera jamais qu'un piètre éducateur. non-seulement il n'acquerra pas l't:xpérience qui lui fait défaut, maiS il IICfiJra le peu de SCience qu'tl possède. L'institutt>ur ne doit donc pas cesser d'étudier s'il veut rendre fécondes !les études normales. se perfectionner olans l'art d'éltJVer la jPunesst~ et s'élever ainsi a la hauteur de sa sublime mission. Qu'il s'eutoure de publications ayant trait a l'enseignement primaire. qu'il lise régulièrement le~ revues pé4agogiques, qu'il se tienne au courant des progrès des méthodes, qu'il mette a profit les innovations dont l'expérience a sanctionné le mérite. L'instituteur qui veut acquérir en peu de temps un grand fond d'expérience doit être obsertJateur: il doit s'observer lui-m~me et surtout observer les enfants. Nous dirons plus loin ce qu'il importe qu'il f;~ sse pour s'observer lui-même. Quant aux enfants, qu'il observe leurs actions, leurs paroles, leur caractère, leurs inclinations: il reconnaitra, t•ar cette observation constante, la justesse des conseils que leur ont donnés ses professeurs; il apprendra à connaître les enfants. ce qui les frappe, les émeut, les attire, les stimule, et ce qui les laisse indifférents, les ennuie, les dégoûte, les décourage; et s'il sait meure a profit ses observations pour perfectionner ses procédés d'enseignement et ses moyens d'éducation, il ne tardera pas a devenir un maitre babile. Nous qeuons de dire que l'instituteur doit s'observer lui-même. A celte fin, il consacrera chaque jour quelques moments à ce que nous aJ>pelleroos l'examen de conscience pédagogifJne. D;~ns cet examen, il passera en revue ses actes de la journée et le!> appréciera avec toula la silvérilé qu'il puisera dans le désir de bien faire. S'il a réussi, il recherchera soigneusement les causas de son succès et en tiendra bonne note; s'il n'a pas réussi, il recherchera non moins soigneusement les eaus~s de son insuccès. et s'appliquera a les faire disparaître. Il se demandera chaque jour: Quel est mon défaut dom inant? Qu'ai-je fait pour le combat! re? Quels sont les éc:ms dans lesquels je suis enclin à tomller? Me suis-je suffisamment tenu sur mes gardes? Ai-je dû prendre des mesures rigoureuses à l'égard de certains élèv~s? Ces mesures sont·Plles prises avec réflexion et discernement? Ont-elles été effi· caces ou inefficaces? Pourquoi 'f - En résumé, l'instituteur s'interrogera chaque jour sur tout ce qui concerne sa manière d'enseigner, sur sa manière d'être en classe, et sur ses procédés a l'égard des enfants. La visite des écoles tenues par des inslituteurs rompus à la pratique de l'enseignement est un moyen de perfectionnement qu'ou ne peut trop recommander aux jeunes maîtres, d'aulant plus que bon nombre d'entre eux ont la faiblesse de se croire de beaucoup supérieurs aux vétérans qui ont blanchi dans la carrière. Qu'ils assistent. le plus souvent possible, aux leçons données par les éducateurs expèrimeulés. non pas en censeurs, mais eu hommes avides d'apprendre: ils ne peuvent faire un plus noble et plus utile emploi de leurs loisirs; loin de s'abaisser, ils grandiront dans l'estime de leurs confrères et da leurs chefs. (A suivre).

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Ci 1 1

81Qets 4e compositioa et problèmes 4oaa'• au ezameas 4e 1'8CI'D8S CD aatOIDD8 111a. 1. Description liu cours d'une rivière. i . La maison d'un de vos amis a brillé. Ecrivez-lui pour lui offrir de l'argent, afin qu'il puisse la rec~nstruire. . 3. Un jeune bom'!le laborieux, 1r:ais sa~s fortu~e. vo_u!ant ém1grer en Amérique, demande a emprunter 400 francs a la muntctpahtè de sa commune d'origine. 4. Lettre de condoléance a un ami qui vient de verl.lre sa mère. 5. Occupation des habitants de no1re canto~. . 6. Une autorité a mis au concours la fourmture de b01s, du foin, ete., ou ou travail dé maçonnerie. Faire des oiJre~. . . . 7. Un agriculteur écrit à un parent habllant la vtlle, pour lut dtre que les gelées ont causé lies dommages. . ,. . 8. Ecrire à un fournisseur que les marchandtses qu tl vous a envoy~es n~ sont pas conformes à ce qu8 vous avet commandé et que vous les latssez a sa disposition. (Note 1). D'Arberg à Soleure (4.4-,SV.,•), l'ancien lit de l'Aar descend ole t0,9i•. Quelle est la pente moyenne P?Ur cette di!>tanee par ~il.omiltre 'f (0,465•. l (Note Il). i3~ contribuables possedent enseml:lle i nulhon 883,700 fr. de fortune. Qnelle est la fortune moyenne de chaeo.tn'f (H,OSII fr. 5\.) . (Note III). Un mètre de drap collte 13 fr. 50. Que eollteront 197 metres? (2,659 rr. 50.) Note IV). La Suisse entière possède 7,71~ km' de forêts; le canton de Bern•l en a t.3" km'. Combien la Suisse en a-t-elle de plus que le canton dll Berne? (6.370 km'.) 1 Un épicier a vendu un 1onnean d'huile, _à 1 fr. 4./61e kg. ,Il ~vait P~Y~ le kg t fr. 55 et il gagne en tout 26 rr. Combten le tonneau d bUlle avait-tl col\ té 'f (t6t fr. iO.) II. En 1879, IP. canton tle Thurgovie comptait Hi03 hôtels et auberges_ et 34,5ti!l habitants du ~exe masculin âl(és de plus de quinze ans. Sur combten d'habitants y avait· il une aub~.orge +(Sur i3 h.) lU. Un paysan vend 1~9 kg 65 de cerises à 36 c. le kg. Quelle somme reçoit-il? (527 fr. 40.) . lV. J..e Tôdi a 3,62~"' de haut; le Titlis en a 3,239. DtO'érence'f (384"'.) I. Le canton d'Argovie a 4.25,9 km' de for~ts. SI l'hectare produit en moyenne 5 2/7 stères de bois par an et, qu'un ~lère vaut~ fr. 45, quel est le produit annuel de toutes les forêts de 1Argovte'f (1,902,..,."11 fr. 9!.) II. 2113 soldats se p:~rtagent également une somme de 16,951 fr. Quelle est la part d11 chacun? (67 Cr.) Ill. Un mètre de drap coûte 6 fr. 35. Que eol\.teront :S32-'f (3,_3?8 fr. 20.) IV. Un bœuf pèse 753 kg, un deuxième en pèse 865 et un tr01s1ème 935. Combien pèsent les trois ensemble 9 (!533 kg.)

CHRONIQUE ET AVIS SCOLAIRES Ccmférence. - M. le président de la Socirté 11alaisanne à' EducatiOJ_l vient d'adresser à W. les l118pecteurs des écoles un_e lettre dana laq_u elle il leur communique la teneur du sujet qu'auront à tra1ter MM. les Instituteurs dana

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·.


f6 leur prochaine conférence de diatrict. Ce sujet, dea mieux choilia au du. de peraonnee compêtentea, et d'une actualité particulière, eat ainsi conçu : A quoi faut-il attribuer la faibleRae de t101 rtcruu u q11el1 aont lei moyma d'y remédier P A. la même occuion, noue ferou remarquer qu'il n'y aura qu'une eeule conférence de diamct en 1882-83, attendu que la réunion pn6rale au printemps prochain l8ion, dea iDatituteure du canton, tient Ueu de la t• conférence réglementaire. O'!wagu tl'écolu. - Noua rappelone au personnel enseignant qu'il peu continuer lee procurer au Burea" du Départemeut tl~ l'iMtruction publique à Sion, le Dictionnaire complet (illustré) de Larouue l 2 fr. 80 l'ex.; Nou: velle méthode de Oo.lc•1l oral (livre du maitre) Cr. 1.80; dee formulaires de Tableau d'honneur (mensuels) et Témoignage de sati1(action (hebdomadaire) l fr. 1.60 le oent dea premier• et 1 fr. celui dea seconda. Bous peu de jours aussi, l'on pourra se procurer à la même adresse l'ounage suinnt : Leçon~ d~ cho'"'• par M. J. Paroz. Cet opuscule qui est appelé à rendre dea •erTioea au personnel enseignant et lui a déjà été recommandé dans le SupplémeJtt (mai 1881) comme un bon guide, coàte 90 centimes. Pour faciliter lee aequilitiona qui précèdent, lee timbree-posee seront aocep· têe en paiement. Légi1lo.titm scolaire. - Le même bureau met gratuitement à la dilpoaition de qui lee lui demanderait la loi sur l'instruction publique du ' juin 1873, règlement dea êcolee primaues, concernant l'admission aux écoles normales et l'obtention du brent d'instituteur, plan d'études et modèle de bance d'école. Notre publtcation. - Noe avone pria noa meauree pour que l'Ecole pri· maire arrin à l'annir directement à chacun de ses abonnéR. Ce mode d'envoi, un peu plue dilpeudieux que celui pratiqué précédemment, aura pour avantage de ne pu retarder pour un ceri&ln nombre d'entre eux la réception de l'orgaue. Ua le reoenont sone bande manuscrite en attendant que l'on soit fixé sur lee DOIDJ dea abonnis définitifa. Ceux-ci le recevront alors sous bande imprimêe. Le prix d'abonnement est de deux france (port compris) et il aera réduit dana une proportion qui sera fixée ultérieurement pour MM. les régents qui paient une cotisation comme membres de la Société valaisanne à'Education. O(ficialitL - Nous devone rappeler au personnel enseignant que lee formalités poetalea l observer dane ses relatione officielles aveo le Département de l'instruction publique eont én11mêrées dana de pr6cédents num6roe d11 Supplément et noua 1 renvoyone les intéressés. None dilpoaons enoore de quelques linaiaoua d11 SuppUtMnt de l'ann6e derniilre. Lee abonn6e auxquels il en manquerait l'une 011 l'autre pour avoir une collection complète peunnt la demander. • • • Dans notre prochain numéro~noua donnerons, outre la continnation des articles en coura de publication, Ialenite de la remarquable étude sur JéBUB· Ohri1t, dont le commencement a paru dana le Supplément de 1881-82, ainai que le catalogue dea iDatitnteun et inatit11tricea, eoit le tableau de la famille enseignant• IHilaûamae pour 1882-83.

•*•

N• 2.

Sion, 20 Novembre.

1882-83.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'~DUCATION • Avis import an t.- Jésus-Christ.- Méth odologie.- A propos dea examens de recrues . - Sujets de composition, etc. Comment on devient bon inst i tuteur. - Préparation dea classes . - Tableau du personnel en seignant prim aire. - Bibliographie. - Chronique. - Variétés.

SoMMAIRE.-

A..vis

impor~a11t.

Les personnes qui accueillent favorablement les deux premim·s numéros ~:;ont considérées co-mme abonnées. Les numéros refusés doivent etre adressés à l'Editeur, à Sion, jusqu'au 90 Novembre au plus tard, car it ne sem plus tenu compte de refus annoncés après cette date. JÉSUS-CHRIST*) § 1. L'Evangile nous montre Jésus-Chdst, sa mission à peine commencée, parcourant la Judée, et porté par la charité à la recberc·be de toutes les faiblesses. Dans la famille, il ne trouve pas l'enfance à la hauteur où la dignité du faible et la voix du sang eussent dCt la maintenir. Les lois contenaient contre elle des dispositions cruelles. • Pendant quarante siècles, l'enfant, sur -la terre, ne fut pas seulement l'objet du mépris des sages et de l'insouciance des legislateurs, mais la victime des mœurs les plus viles. C'était de toutes parts un horrible empressement pour les vendre, les exposer, les prostituer, les tuer. • Et ces lois impitoyables, nous les trouvons à Sparte, à Athènes, à Rome, reproduites sans émotion, ou m~me approuvées par des philosophes, Plutarque, Sénèque. L'enfant devra les connaître un jour, afin de mieux comprendre ce qu'il doit à son maître par excellence. Ici, laissons parler Mgr *) Les deux premiers articles de cette remarquable étude se trouvent daus les numéros d'avril et mai deruier du Supplément. Comme l'éditeur possède encore quelques exemplaires des dits numéros, il les met avec plaisir à la disposition des nouveallll: abonnés qui les lui demanderaient, cela pour autant, bien entendu, que le nombre des livraisons restantes le lui permettrait.


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