No 03 l'Ecole primaire, 05 décembre 1883

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N° 3.

Sion, 5 Décembre.

1882-83.

•. l' . d l f mille et celle du maître, afin d'assurer à .q~~~~~~~~Lio~ct~~~éli!n~eaet vraiment utile d'abord, eCnsHuite par l~utarnt en an. bl *) . u1ir. surcroit solide et dura e.

CHRONIQUE ET AVIS SCOLAIRES

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. Notr~ ~u blication. - fet td~tes ~~~: 0: 0 1~::t~~~id~e! 0 c1euses cl encouro.gemen 11,pJ'r is de novembre à 11,vril incluB1ve:fs.i.re paraître oet organe de~ f01s par mo ' t.é A.u.ssi le 1•r nuro~nt, eht il~u cha~~e::Uïlie!: t~~:ui~e a~~=d~ ~::~!J;~\;ollll ~ enregistrer mero a- - reçu 'f .A. de ces dermers n 011.s ne 0 ·usqu'ici qu'une demi-dou zaine de re us. pro-p 8 résenterons à nou'!ious tiendrons .oependn.i~t _pas ~~:~ )es faire changer de 0~!s;êr::n /;utan~ pl'!s que les

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primaire B8Jl'S méme. en a,•01dr decoupét les fOe si n~us devons être · · oune conn1nsso.nce e son con enu. r, 0 tout à fait congédié, n?us ente1:done plus de forme et que l'on se -~onne. o.u :inoms iir~n:ndeirticulier le 11• alinéa que attention les deux prerruerea liv.ra1aons, d fup d ~finitifs de la paTt Ajoutons pour terrruuer, que t dl de 1a p ê>, . 14:tut . t'd'institutrices en service notif so JUstifiern1en _au.surtout d msti e~~se tes élèves de nos deux écoles normales ont, sur la b1enta1\~ m~1n.:e:::::ndn.tion de la direction de ces établis.sementa? -voulu ~·11,~onve1 :,n et or ane et que le Départ ment de l'instruction publique lwl·m m_e ner ~ ee g , . eut rendre au per onne enseia insisté à réitérées fois su:r les ~ rVlcdes tqueJeue soit ,Loi:sque comme c'est tune feuil1e péùacrog1que 1 s1 mo es e q · d'1 • à1 !5~111 Îl s'agit en o~tre d'une petite publication valaiscinne, u;i PTIX " a 101 e cas, f dô du -nrogrès de notre mstruow.on portée de toutes les bourses et o~ e en -vue b r ·1 t è. ne pas regar0 ulaire il y a convenance à lui réserver ~ on aco~e1 e Îe~ à quelques sous pour lui de fa,ire ses frlue. d

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Ooi,rs d'Eti,des, de Rapet (3 fr. 80).

VAIUHÉS Anecdotes scolaires.

hri ;~!:;~:~j!~!~_ait une morourio.le à son 6lève inJz~~\~! !~r:::,e:! pre::! x: !!t~=t~:t~i:it~:!î:ae~h:~:~;i;â:~:;: père 'i Pardon, Mon·

o~p fü l'élève incorrigible, mon père porte perruque. . 81eur, , . . 'drun lui posa la. question . bœuf? • Pour embarrasser 11Il mdh.,maticien, un_ qm ' •* · • t 360 livres combien pi,sera un vieux · ~~::~~e j::t:,"vE~:e:,avez qù'à. v~us faire reprit o.Teo so.ng froid l e calculateu:i:. ~ *) Extrait du Bulletin dt Za Société géné'l'ale d'éducation et d'enseignement, année 1SB'i, num.é10 10.

l;es~:

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ORGANE DE L.A.

• SO CI ÉTÉ VALAI S ANNE D'ÉDUCATION• De l'enseignemen t intuitif dans nos écoles, par M. B. B. Jésus-Ohrist (suite). - Cours de Méthodologie. - oo·mment on devient bon instituteur (fin). - Discipline scolaire. - Bibliographie, - Tableau du per.sonnel enseignan t primaire (fin)". Variétés.

SO:r.QCAJllE. -

De l'enseignement intuitif dans nos écoles. Sous ce titre M. le conseiller d'Etat Henri Bioley, ancien chef du DépartemenL de l'instruction puulique, a bien voulu, pour témoigrwr de l'intérêt qu'il prend à cette publioation, et répondrn à l'aj)pel que nous avons fait aux hommes de bonne volonté, nous adre~ser l':1rticle qu'on va lire. Nous profitons de cette occasion pour remercier de son envoi, au nom de.nos abonné·, l'bonorahle magistrat qui, au milieu c.le nombreu es occupations d'un autre ordre. a. trouvé quelques in Lants pour traiter au profil de l'Ecole primaire une question éducative d'une actualité par1iculière. Nous engagerons en conséquence le personnel en 'eiguant auq1,1el ces li~es sont dédiées de mé· .liter attentivement les conseils utiles et d suivre les sages directions qu'elles contiennent et qui, à un certain nombre d'instituteurs et d' institutrices formés dans les nouvelles écoles normales. rappelleront sur plusieurs points ceux qu'une voix également autorisée, celle de M.. Léon Roten, actuelJemeOL cbof du Département de l'lo truction publique - qui, pour le dire en passanL, a. vu avec le plus vif plai ir l'apparition de ceHe feuille - a fait euttmdre lors de chaque examen de clôture des écoles uormales et qui se trouvent aussi consignés dans diverses circulaires lancée$ ces dernières années.

Les e amens st1bis ces dernières années par 110 recrues ont démontré que l'insuffisance de l'instruction de la plupart des jeunes gens sortis de nos écoles primaires provient en très· grande partie de ce que l'enseignement est généralement douné d'une niauière beaucoup trop machinale. Au lieu de forrne1· le jugement de L'enfant e't do lui apprendre de bonne heure à corn· parer et à réfléchir, en l'entretenanL de sujets à sa portée et n attirant sans iatigue son attention sui· des objel qu'il peut chaque joul' apercevoir et saisir, au liea, en un mot, de développer chez lui l'esprit d'initiative par des procédés d'intuition simples et faciles, un trop grand nombre de .nos inslituteurs ne procèdent encore que d'une manière putement mécanique, se bornant à faire apprendre par cœur à leurs élèves des leçons que ceux-ci


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récitent presque toujours sans profit, parce que le maitre ne s'est pas donné la peine de les leur expliquer et de les leur faire comprendre. L'enfant arrive ainsi an bout de l'année scolaire, bourré de quelques formules ab~traites, qui ne lui inspirent que du dégoût pour ne les avoir acquises qu'au prix de peines et de fatigues qui ne sont compeusées par aucun correspectif, puisqu'il ne saurait voir aucun parti. à tirer ni aucune application à faire du mince bagage intellectuel qu'il emporte et qu'il a si chèrement payé. Nos instituteurs doivent donc s'efforcer de sortir de cette voie routinière, qui ne peut qu'aboutir à des résultats insignfüants et de nature à justifier jusqu'à un certain point l'objection, que l'on entend assE'z souvent formuler même par des personnes d'une culture plus soignée que celle de nos villageois, à savoir que l'instruction ne sert à rien ou ne sert qu'à peu de chose aux gens de la campagne. Evidemment, si les matières qui rentrent dans le programme de récole sont enseignée~ de telle manière. q~e r.on ne puisse en farre aucun usage pratique plus tard, s1 l écolier du village qui est censé avoir appris à chiffrer d'une manière un peu passable, n'est pas à même, une fois à la tête d'un modeste train de ca·mpagne, de tenfr une simple comptabilité qui lui permette de faire son petit bilan annuel et de savoir s'il est en gain ou en perte au bout de l'année ; si l'écolier, devenu homme, n'a d'autre profit à retirer de la {,JTammaire qu'il croit avoir apprise que de pouvoir plus ou moins lisiblement apposer son nom au bas d'un écrit et peut-être signer Îllconsciemment quelque engae:ement dont il aura plus tard à se repentir; si toutes les leçons de lecture qu'on leur a données ne permettent pas même aux différentes classes de la population de lire tant d'utiles écrits qui se publient chaque jour dans leur intérêt; si, pour vous apprendre la géographle, on vous a transporté sur les bords du Lac Salé ou au centre da Béloutchistan, avant de vous avoir fait faire connaissance avec votre propre village et. les endroits avoisinants; si enfin nos futurs citoyens, qui auront peut.être entendu parler du schah de Perse, de l'empereur du Maroc et de la république de Saint-Marin, ne connaissent pas même quelles sont les autorités communales, cantonales et fédérales entre les mains desquelles ils vont demain confier leurs intérêts, et ne savent pas le premier mot des pouvoirs qu'ils vont leur conférer, alors, nous en convenons, on a raison de s'élever conh·e un semblable enseignement dont le bénéfice ne vaudra pas Jes longues heures de privation d'air libre et pur a:u prix. desquelles il aurait été obtenu. Instituteurs et institutrices, vous devez réagir contre cette rou:.

35 ti.ne: v?.us ,devez vous mettre à la por.tée de l'âge délicat et si digne d mterêt qu on Yo~s confie;. vous devez non pas imp9ser à ces ~nfants des tâ~hes disproportionnées ayec leur â 13 et u'ils cons1derent avec raison comme des ,nénitences · g dq apporter dans t r , mais vous evez d. . , ou~ vos r~PP?rts avec eux une sollicitude qui tient u.yere et d~ l arm, vo~s u~tei·eBser à leurs jeux, répondre à leurs . ~~1.ves quest:m~s, leur msp1rer le goût du beau et du bjen par des· 1ecits amenes a pr.opos e~ de natme à pjquer leur curiosité ou à pro~oquer leur precoce enthousiasme, développer en eux les bons sentiments et, en leur apprenant de bonne heure à être des fil respectueux:, des élèves sourrris ·de hons camarades · .. · s td 1 · · d ' qm se reJomssen e a JOte ee aytr~s et s'affiigent de leurs peines,préparer pour plus tard une gé~eraho'°: d~ bons cjtoyens qui élèveront honorablemeu_t Jem· famille, qui s entraideront mutuellement se éné trant nre,,; 1,es de l' ' ~ t1 l'bien . .de cette idée que plus les ruL<LJ uo prosperen p us a1sa1Jce de tous augmente, et qui rendront par leur inteUigent et l?yal concours, la, ma~che de 1 administration plus facile et plus ft uctueuse, et l execut1on des lois moins coûteuse fi fa t enfin q~e. l'enf~nt cesse d'être automate pour devenir a~teur _uil fa~t le tmre agir, parler, penser) si l'on veut qu'il devienne ~e f01s un homme. t Quelques e~emple~, ~eront mieux comprendre toute ma pensée, e,. en. Y recou:ant, ~ .ai surtout en vue ceux de nos instituteurs qm, étant sort1s de 1ecole normale i~ y a quelques années déjà. à une époq~e où la. durée des cours était si courte et partant le ro~ra~i.ne s1 1:estr~rnt, ne pouvaient guère êke initiés à la métliode mJuihve qm prevaut aujourd'hui et dont l'on constate partout Jes excellents effets. (A · ) 1

suivre.

JÉSUS-CHRIST Sa doctrine. Elle renferme deux ordres de vérités : les unes de l'o ·d 1l11·el et na ~ · les autres de l'ordre naturel, 1 re sur. r éye'lées yar· lm; dé ·à con.~ues, mais o~bliées ou altérées. En les proelamant Jésu1Chust nous !es fait comprendre et aimer. ' l pre°:1ères, - dogmes de la Trinité, de l'Incarnation et de a . emption; - prérogatives de l'Eglise, grâce, rémission des péches, sacrements, etc., nous ne parlerons pas ici. 1Les a.utres appellent ~otre attention. Elles forment le code Je ~ as P~ 1 . et. l~ plus parfait de m_orale religieuse, sociale, domestique et mdiv1duelle. Il faut ouvrll' nos classes à ces vérités et en

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86 pénétrer profondément l'enfance. Elles so~t pour la vie tou_t ~ntière une lumière, un appel constant au bien et une force qm aide à le réaliser. Mises en praLique, elles portent l'homme à la hauteur m01·ale la plus grande. Il y a aussi dans l'exposition de Jésus-Christ un charme qui les fait aimer. Nos maîtres ne peuvent trop s'attacher à Je reproduire dans leurs le~ons. Nous voudrions essayer de le goûter avec eux afin de mieux en pénétrer l esprit et le cœur de l'enfance.

I 8. Morale religieuse. - Au sommet Dieu et ses attributs : la puissance, la sainteté, la paternité, la sagesse, la justice et la .n;iiséricorde, la Providence. Quelles imag_cs fortes, gracieuses pour les présenter I Ne pouvant les reprodurre toutes, attachons-nous à quelques-unes. f. La justice. On dira, sans doute : Dieu es~ juste ; il traitera chacun selon ses œuvres. Ecoutez Jésus-Christ. Pour les vierges foJles, gui n'ont pas su e préparer afin de recevoir l'époux,. il n'y aura pas de place au festin des noces. - Le mauvais gram, le figuier stérile seront jetés au flamme:,,. - Chacun rendra comple de son administration, et il sera demandé beaucoup à qui aura reçu beaucoup. Dieu exigera jusqu'à la dernière obole. Ces idées portent avec elles de l'effroi dans les âmes. Mais attendez, voici la miséricorde. 2. La miséricorde. Voyez le bon pasteur à la recherche de ]a brebis égarée. Il la retrouve ; il la porte sur ses épau1es au bercail. Voulez-vous le père de l'enfant prodigue ? Comment les contempler l'un et l'autre sans émotion ? Qui ne sent les pardons descendre du cœur du père dans le cœur repentant de son fils un instant égaré? Lisez à nos enfants cette page de l'Evangile; il leur viendra des larmes aux yeux. 3. Et la Providence ? , Considérez les corbeaux ; ils ne sèment ni ne mois· sonnent, ils n'ont ni sellier ni grenier, et Dieu les nourriL Combien valez-vous mieux que ces oiseau.! 't . . . . . 1 Considérez comment croissent les hs des champs, 1ls ne travaillent m ne filent et je vous dis que Salomon, même dans toute sa gloire, n'était poinl vêtu comme l'un d'eux. , Si donc Dieu prend soin de vêtil' ainsi une herbe des champs qui est aujourd'h,ui, et qui demain sera jetée dans le feu, combien aura·t·il plus soin de vous 't, Nous retrouvons-là ces comparaisons si fraîches, si saisissantes dont nous avons parlé. Ne porLen~elles pas dans les intelligences ]es plus jeunes l'enseignement que Jésus-Christ veut répandre? Rien qu'elles ne voient dans la nature; c'est elle qui parle.

87 On dit qu'Over~erg? un d~s _pédagogues les plus distingués des temps modernes, aimait aussi a prendre dans le monde physique l 'obJet de ses,_leço:1s . Une feL1ille d'arbre, une toute petite fleur des cl..la~1ps 1 msp1rru~nt; par elles il faisait ressortir la saaessè et la pU1ssance de Die~: Il disposait ainsi l'enfance à goût;r la délicatesse, _Ja. pureté, I influence moralisatrice de ces muettes et cependant s1 elo,~uent~ variétés de la création. Jésus-Christ était son modèle. Qu il devienne aussi le nôtre. . 4. La prière. - Il faut maintenant rattacher l'âme à Dieu mé~iter _ses faveurs,, la force et la c~nsolation dans les épreuve; qui sont mévitabJes l attendent. La pr1ète est là toujours puissante et quand elle est recueillie, toujours exaucée. ' ' Qui a f~it à l~ prière, dans sa .vie, une part plus grande que Jésus-C~nst? _P~ère dans 1a retraite, ou avec ses disciples et la fo~!e qui !e smvait - prière sur la montagne et dans le temple· priere le JOU~ et la nuit, au jardin des Oliviers el sur la croix~ Pa~·tou~ aussi exhortations à la prière et promesses faites à l'âme qui prie : • Demandez et vous recevrez, frappez et il vous sera ouvert. • . Elle est si belle, d'ailleurs, la prière qu'il compose pour ses d.iscwles et POU!' tou~es les. gén~rations : « Notre Père qui êtes aux cieux. Dans cette Illvocahon, c est Je cœur qui s'envole plein de confiance et d amour, vers le père des cieux. ' Hé!~! on ne sait plus prier. Voilà pourquoi nous rencontrons t~nt. dames dél'Oyées, s'affaissant sous Je poids du devoir et de l épieuve et n~ s~hant plus cbel'Cher en Dieu Jumière et force. Pour nous qm a1mons l'enfance, :inspirons-lui de bonne. heure dans nos classes, le goût de la prière confiante et recueillie· c~ sern sa sauvegarde. ' 8. L'a_mowr de .Dieu. - On demandait à Jésus-Christ quel est le premier commandement de la loi. • Vous aimerez répondit-il le Seigneur votre Dieu de tout votre cœm· de tout~ votre âme' de tout votre esprit et de toutes vos forces' a ' Pl.us puissant q~e les p hilosophes, cet éd~cateur de l'humanité a creé des générations d'hommes qui ont mis cet amour au-dessus de tout amour. L'antiq~ité païenne, a-t-on dit avec raison, ne connut rien de pareil. Elle Put conna1treDleu; elle ne l'a jamais aimé. Mais regardez les temps chrétiens et yous verrez que cet amour y devient Je maitre du monde. C'est lui qui a va,_o~~ le pagarnsme dans les amp~itbéâtres et. sur les bûchers; c'est lui qui a c1v1hsé les peuples nouveaux, qui les a menes aux croisadf:S et qui a fait d~ héros plu~ grands que toutes les épopées. C'est le flambeau' des écolc3 ml les lettres revecurenl pendant le siècles barbares. Et qui 1>eut douter de son


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puissant pouvoir sur les esprits, s'il. inspira tout ce qu'il y eut d'hommes éloquents depuis saint Paul el saint Augustin jusqu'à Bossuet, s'il dicla les psaumes ae David et les h~mnes de L'Eglise. c'est-à-dire Les plus suLlimes compositions lyriques qui aient jamais existé? » ·

Qa,il me soit permis de me tourner encore vers nos ma.îLres et de leur dire : Elevons.l'enfance à l'école de Jésus-Christ : il y aura pour elle, dans l'amour de Dieu, un magnifique couronnement de la morale religieuse, et la souœe incessante des merveilles que l'o~ vient de nous rappeler. ( A su'ivire)

MÉTHODOLOGIE (Suite.) La leçon de grammaire 'étant terminée à la 4• section, la 3• cesse l'écritore, et Lotlte la division snpérîeLire prend les cahiets à remettre à l'instituteur au dernier qDart çl'heure, et où se trouvent la leçon d'écriture d11 jour et la composition. Chaque élève, à tour de rôle, lit son travail ; le maitre interrompt la lecture toutes les fois que celui-ci arrive ·à quelque incorrection, et il en fait la critique. La composition, les points sont donnés. Il est procédé de même pour la 3• section, et le maître lit ensuite posément celle qu'il a faite sur le même sujet. Toutes les compositions entendues (y compris celles des monit.eurs qui vien,nent les lire quand leur tour arrive pour retoul'ncr er1suite à leur poste), nouveau sujet de composition pour la 4°; et en outre plus sjmple, plus facile, pour la 3· avec une qmnzaine de lignes à copier pC'oprement dans l'histoire sainte. Le temps qui reste encore jusqu'au dernier quart d'heure est employé à des exercices de langage auxquels viennent assister les élêves de la 2• section. Pendant ce changement, le mattre donne les points à la 1•• section et la renvoie à Ja mais011. Les exercices de langage consistent en rédts d'anecdotes, fables en vers et en prose, lettres familières, principaux évènements de notre histoire nationale, etc. Comme dans ces exercices les élèves ne peuvent être tous entendus pendant la même leç.on, les noles méritées seraient co1Jsignées dans un cahi.e r à part que tiendrait l'instituteur, et dans lequel fi.gnreraienL aussi les points pour la lecture, le compte-rendu et l'analyse orale. A la sL1ite des noms, le cahier comprendrait autant de colonnes 4ue d'exercices différents. Ces notes élant au complet, l'élève, chargé de ce soi.n da ns chaque section, en ferait l'inscdption. Exiger, pendant les exercices de langage, une attention et un silence parfaits, qL1e l'on ob· tiendra facilement si l'on a soiu de varier constamment les sujets. Le dernier quart d'heure étant arrivé, le numéro 1 de chaque section rctjre les cahiers, en passant devant chaque élève, et les

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dépose sur !e pupitre ; le numéro .2, qui est chargé de noter les pornts, ferait le_c_ompte de ce~-ci; le numéro 3, chargé des absences, des pumt1ons, des oeY011·s 11011 faits, etc. en ferait aussi la s_omm~, ~t Je nµméro 4 de la 4·. section serait chargé de l'inscrip~on generale du total dei:, pornts obtenus par chaque élève de 1 école pe?daot la durée de la classe. Cette inscription se ferait ~ur une hste p~rticuJière que l'instituteur totaliserait le dernier Jour de la semame a.fin d'assigoel' à chaque élève, le lundi matin le ra?g qu'il ~érite d'occuper. Les punitions, les absences, le~ dev01r~ non fruts, etc., sont notés aussi, pour toute la classe sur un cahier ad hoc préparé par l'instituteur et servant à établir Je rappo_rt hebdomadaire a~ressé aux parents, rapport dont il a été question dans le ~1!Pplement so_us le ,titre Livret de correspondance. To_ute pumlion est passible dune déduction de bonnes notes, et 11 en est tenu compte à la fin de la semaine. L'"?-scription générale des points est commencée par la division ~uré~1eure; quand celle-ci a terminé, c'est le tour de la division mié~ieure. Au fur et à mesure que le numéro 1 retire les cahiers les e~èves. (sauf ceux qui sont chargés des différentes fonctions' mei:itionnees plus hauQ restent à leur place, immobiles, attentifs; cahier de chant en mam. Le maître exerce alors la f.. voix sur un chant nouveau: après quelques répétitions il exerce la 2• voix. Qu~nd chaqne partie est suffisamment exercée, le morceau est exéc~te p~r to1!s les élèves. L'inscription générale étant terminée, rep~lltion d un chant ?OIIDU, tous ensemble ; ensuite prière, et sortie en ordre et en silence. Les élèves notés à cause de leurs leçons ~u de leurs d~voirs sont retenus pour -réparer, du moins en partie, le tort qu'ils se sont fait par leur négligence ou leur paresse. Mardi, Jeudi et Samedi matin. Il n'y a aucun changement t?uchant 1~s leçons de la division inférieure, et celles de la divis10n supéneure sont les mêmes pendant la f •• heure. Un moniteur de la 3"' section dirige le calcul de la 2·. Les deux sections supér:ieures se préparent pour la dictée la 3· sur l'ardoise la 4• su~ feuille :volan.te ou s.ur cahier. Il y~ deux dictées diffé;entes qm sont fa1tes SimuHanément par le maître. Celle de la 3· section est une ré~apüulaLion des .exercices grammaticaux déjà faits comme dev01rs; elle est une leçon d'orthographe de règles et d'ort~1ographe d'tlsage. Il est dicté textuelJement une phrase ou une ligne,. selon la nature de l'exercice; on échange les ;rdoises; le maitr~ épelle ,les 1:1ots; on compte les fautes; on en marque la quantité sur l ardoise ; on rend celle-ci; 1e maître relit lente-


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ment. et il est exactement procédé comme dans la correction des devoirs de grammaire. Cela . t~r°:11-né, on fait subi~ aux .mêmes e:x:pres,sions les changement~ md1qués en _tête de l ~x:ercice ;A les ardoises sont de nouveau echangées, et ü est smvi la meme marche que précédemment. Avant de poursuivre, le maitre interroge les élèves sur le sens de certains mot,R que l'on vient d'écrire. Le sujet de la dictée de la 4" section est le même gue celui de la co'mposfüon lue la veille, s'il a été donné à traiter 1:1n sujet de lettre. Les dictées de simples anecdotes, ou celles fa:ites sur les homonymes, n'offrant le plus souvent qu'une utilité purement orthographique, elles seront remplacées par a'autres, présentant à la fois des avantages multiples. Nous reviendrons là-dessus dans la dernière partie de ce travail. Quand la dictée de la 4• section est finie, elle est aussi arrêtée à la 3• qui se met à la leçon d'éGrituresous la surveillance de l'élève de la même flection qui écrit le mieux, en attendant celle du maître. La 1' section change d'exercice. La 4• section repasse la dictée et chaque élève met lui-même la ponctuation qui n'est pas füdiq~ée par le maître. Après quelques instants d'attente1 l'instituteur corrjge au pupitre la diêtée du numéro f et fait écha11ger les cahiers. Alors le numéro 1, sa dictée en main, se place debout, au centre de la section, et épelle la didée à haute voi ·, posément et distinctement. Les fautes ne sont pas éorrigées, mais soulignées au crayon, et non à la plume, afin d'éviter des contestations. Pendant cett.e épellation, le maître surveille les autres sections, et surtout la 3". L'épellation terminée, on .::om_pte les fautes ; on en marque le nombre au bas de la djctée qui est ensuite rendue au voisin. La 4· section ferme alors livres et cahiers et conjugue sur l'ardoise quelques temps d'un verbe .irrégulier dont l'orthog~aph~ laisse encore à dé.sirer, pendant que le maître rend les cahiers a la 2• formée en cercle, fait la récita,ion du catéchisme, etc., comme les autres jours. Les moniteurs sont changés et pris à la 2° et à la 8• section. Terminé ou non, les ardoises sont échangées à la 4·; le maître épelle la partie variable du verbe, etc., comme les autres jours. Le maître relit ensuite la dictée avec lenteur) et quand il arrive à une expression que l'élève a mal orthographiée, ou à une faute de ponctuation, celui-ci répète aussitôt l'e:x:pression ou le signPfauLif, et Je maître fait les explicalions nécessaires en rappelant les règles grammaticales. Ce travail terminé, les élèves indjquent successivement au maître le nombre cle fautes qu'ils out failes, et les points donnés aüssitôt proportionnelJement. Cette dictée est 0

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mise au propre, à la maison, à la suite de la composition nouvelle à lire le lendemain et à remettre à la fin de la classe. Viennent ensuite les occupations de la 3m• heure, c'est-à-dire les exercices de langage, le chant, etc. Tout ce qui se fait pendant ce temps est conforme à ce qui a été dit pour ]es autres jours. Pendant que les 3 sections supérieures se placent à Ja suite les unes des autres, le maître donne les points pour l'écriture aux petits, et les renvoie. Le devoir de ces derniers, à. faire à la maison, est conforme au texte donné au tableau pour la leçon d'écriture. Litndi1 Jfardi, Vencfredi et Samedi soir. Le quart qui s'écoule depuis le son de la cloche au commencement de la classe est employé comme le matin des autres jours. La marche, pour la division inférieure, est Ja même, sauf quelque léger changement pour la 2• section pendant la 2• et la 8· heure. La 1•• et la 2· heure sont employées au calcul dans la di vision supérieure. La 4· section fait usage, pour la partie concrète, des cahiers numéros 4, 5 et 6 de M. Ducotterd, que l'on trouve chez tous les libraires au prix de 20 centimes l'exemplaire. Si tous les élèves de la 8· section èom1a.issent les 4 règles, ils sont exercés sur des problèmes qui n'exigent d'abord gue l'application d'une des quatre opérations, puis deux, etc. Le maîl;re indique à la 4• section le numéro du problème à faire, et pour occuper les loisirs de ceux gui ont fini les premiel's, le maitre leur fait dessiner, de l'autre côté de l'ardoise, ebaque jour un canton de la Suisse, avec les détails immédiats du voisinage. Et pour mieux intéresser l'élève à ce travail, les points en sont donnés, selon le mérite de l'ouvrage, à Ja fin de la leçon. Les loisirs qui pourraient suivre l'exécution entière du dessin pourraient être employés à l'étude d'une fable à réciter d'abord, et à déclamer ensuite, pendant les exercices de langage d'un jour déterminé, et à la récitation qui en sera faite, il sera donné une note spéciale comme récompense de cette ~tude. Les loisirs de ]a s~ section p.ourront être employés de la même manièrn, sauf que les poésies seront remplacées par l'étude de la prochaine dictée grammaticale. Pendant le premier quart d'heure, la 8· section aura le calcul mental, et la 4· section pendant le dernier quart. d'heure du calcul. La méthode sera exposée dans ta dernière partie de ce tra· ,rail. Quand un espace de temps, jugé suffisant, a été employé à ]a solLllion d'un problème de calcul écrit, le maître suspend le calcul mental après avoir donné une nouvelle question à résoudre ;


42 il fait échanger les ardoises, comme pour la dictée : Q.e pourqu~i en sera indiqué dans l'exposé des méthodes), il e.xécute lmmêrne et explique toutes les opérations au tableau ; il indiqu~ le nombre de points à inscrire pom· les solutions justes ; ces pomts sont marqués sui· les ardoises 1nrant de les rendre, et le noteur circule, d'ùn élève à l'autre, puur l'inscription pendant que le maitre donne un nouveau problème et va continuer le calcul mentaJ à l'autre section. Pour le dernier quart d'heure du calcul, il sera procédé comme pour le premiel'; alors le calcu_l mental aura lieu à la 4• section. Quand les deux sections supérieures se trouvent simultanément au calcul écrit., l'instituteur se ttansporte alternativement d'une section à l'autre. En dernier lieu, il est donné pour la :maison, à chaque section: l'un cles problèn:es du recueil qui se trouve entre les mains de l'élève. La solution en sera raisonnée et écrite à la suite des devoirs à remettre le lendemain, et le snrlendemain matin, elle sera démontrée au tab~eau par le ma1tre immédiatement après la restitution des cahiers. Cette démonstration pourrait même avoir lieu le jour de. la remise des cahiers par les élèves, et à l'heure habituelle, bien que ]a remise n'ait pas encore été effectuée. Si la 3° section ne possède pas de recueil, ou qu'elle se trouve encore aux r~gles fondamentales il lui sera dicté un l)roblème au dcrruer quart d'heure, c'~st-à-dire pendant qu'i.l sera fait le- calcul mental à la 4• section. Aussitôt que cette dict6e est finie, on cesse le calcul ment.al, on exao:.ine rapidement le dessin à la 4" section qui s~ place immédialement pour la lecture; on continue cet examen a la 3· section qui va faire suite à la 4•, de manière que chaque élève puisse bien entendre et bien suivre la leçon. Cette lecture est provisoirement dirigée par l'élève qui lit le mieux; ~Ue est faite en suivant le-s numéros d'ordre des denx sections, mais sans points, pendant que le maitre donne le modèle d'écriture à la f'• section, remplace les moniteurs à ]a division i,nférieure par ceux qui lisent le mieux de la 4,• section, fait former le cercle. a la 2· pour la récitation du livret et donner la leç011 du lenden:iarn avec an problème à faire à la maison, sur l'ardoise, et à exammer en premier lieu, le jonr suivant, à La leçon de calcul! par le mo,niteur, après en avoir fait la démonstraLion au tabl~au. Rentré~ a leur place, les élèves de la 2• écrivent Ja dictée qm leur est fat~e par le moniteur, et qu ils ont étudiée à la m~ison, et rep~ss~e pendant le.s loisirs de la 2· heure. Quand cette dictée est termme_e, chaque élève, livre en main, corrige lui-même soll: propre tr~:ai~, tiré du catécbjsme on de l'Ami de l'mifance; ensuite leçon d ecn-

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ture pour la même section, avec les mêmes moniteurs et un survoillant, g:ui viendront lire quand leur tour arrivera. Après la récitation du Jjvret, le maitre fait analyser ora lement un vassage de la lecture à la division supérieure; la 3· sectiou ne s'arrête qu'aux trois premiè1·es parties du discours et indique les verbes; la 4" est interrogée sur les mots principaux de toutes les parties. Cet exercice dure quelques minutes seulement, et il est suivi de la lecture avec compte-rendu. (Voir aux m éthodes.) Arrivé au derniei- quart d'heure, la i"" section est renvoyée. Tout le reste comme au dernier quart du matin, sauf que le soir, il n'y a aucun cahier à rendre ni à remettre. Mm·credi soii·. - Pour la divjsion inférieure les leçons sont les mêmes que les autres sofrs, sauf que pendan t la 1 •• heure tous les moniteurs sont pris à la 2° section, où l'élève qui 1H Je mieux faiL la lecture. Le maLmom des points est donné aux moniteurs qui s acquittent bien de leur tâclJe, tandis que les autres élèves reçoivent une note relative à la valeur de la lecture. ( A suivre.) (Jomment on devient bon instituteur. (Fin.)

L'instituteur qui n('.glige fréquemment de préparer ses leçons, compromet en grande partie l'efficacité de son enseignement; celui-ci manque d'unité, d'enchaînement, parce qu'il y a solution de continuité dans ses éléments, c'est-à-dire les leçons dont il est formé. D'autre part, l'instituteur qui doit se reprocher souvent cette négligence est exposé à retomber sans cesse dans les mêmes défauts ; il les entretient et, en quelque sorte, il les nourrit. On n'extirpe pas un défaut en un jour, ni en une semaine, ni en un mois: on ne se corrige qu'au prix d'énergiques et incessants efforts. Dans une leçon, il faut considér0r la matière à enseigner, la manière de l'enseigner et le but auquel on veut atteindre; cela veut dire que la préparation rationnelle d'une leçon est nécessairement scientifique, méthodologique et pédagogique.

Ce n'est donc pas assez pour un maître de posséder une instruction générale, solide et variée; il importe aussi qu'il ait une connaissance approfondie de tout sujet dont il doit ent1·etenir ses élèves; l'étude sérieuse et préalable de ce sujet constitue ce que nous appelons la préparàtfon scientifique. Elle rend l'instituteur capable d'amplifier et de résumer la matière, de la diviser et de la subdiviser, de l'ex:poser avec ordre et lucidité; elle l'affranchit de tout ce qui l'entoure. le met en possession de la plénitude de ses moyens, et lui donne sur ses élèves cet ascendant, ce prestige qui commande l'attention, }'obéjssance et le respect. Cette préparation scientifique facilite singulièrement la préparation méthodologiquE). Viostiluteur doit tout d'abord déterminer l'étendue de la matière qu'il embrassera en une leçon, en se réglant sur le temps qu'il peut y con· sacrer et sur le développement intellectuel de ses élèves; mais ces deux: bases


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44 en appellent nécessairemeJ}t une troisième, la connaissance du degré de difficulté que présente cette matière. C'est la préparation scientifique gui met l'instituteur en état de mesurer cette dirliculté, et. partant, de fixer en parfaite connaissaote de cause les limites dans lesquellc il doit e renfermer .. Nou l'avoo dit plus haut: l'enchainemeoi de leçons e t uue_ des cond11ion de l'efficacité de l'enseignement. li e t donc de la. plus haute 1mportance que l'instituteur rattache l'~ne à l'a;utre les leçons. que co~porte chaque branche du programme; mais pour etablir cet e_ncha1~e~ent, Il f3:ut ~ Lien et un point de contact : c'est en_core l~ préparation sc1ent10qoe qm fa,_t connaitre au maître le moyen de lier logiquement tonte leçon nouvelle a celle qui l'a précédée et de préparer celle qui doit la suivre. La 9-lupart des leçons dont se compose un cours, présentent de_s difflcul_tés scien liilques et des difficul tés méthodolog iques plus ou moins sérieuses. Si le maitre veut que ses élèves' trouvent agréable re séjour de l'école, il _ne f~u t pas que ceux-ci vienn~nt échouer contre ces ~ifflc!).lt6~. Or, c'est ce qui ar.nv~ infailliblement quand il n'a pas d'abord étud~ minutieusement la mat1ere , n'ayant pas prévu les difficultés, il n'a pas songé davantage aux moyens de les éluder ou de les surmonter. Dans tout sujet il y a des éléments essentiels, dont il faut assurer la possession aux élèvés, et des éléments secondaire, dont la connaissanc~ _n'est pas indispensa?le pour qu~ _la _leçon soit ~fflcace: c'est encore une ser(euse préparation scientifique gm mdique au maitre les points sur lesquels dmveut e concentrer son auention et ses elJort'. On le voit par ce qui précède, la préparation méU1odologique pr?duit pe1:1 do résultats sans la préparation scientifique ; en debors de celle-m , ~elle-la est radicalement inféconde, et l'instituteur qui, pour toute préparauon! se borne à. esquisser la marche à. suivre, ch~ine à grands pas dans les arides entiers de la routine. Toutero is la préparation méthodologique n'est pas complète quand le maître a dé'terminé l'é1endue du sujet, trouvé le moyen de rattacher sa leçon à celle qui l'a précédée et de prép~rer celle qui )a s~\vra, prévu les difficultés et noté los points sur lesquels 11 est nécessaire û ms1stcr; nous marquerons dans un prochain article, ce qu'il lui r ste à faire pour la compléter. '

( Ecole primaire libre.) DIS{JIPLINE SCOLAIRE

L'instituteur qui veut façonner ses élèves à l'obéissance, doit commander avec calme, fermeté, clarü, disceniement et politesse. Quand l'instituteur commande d'un ton calme, les enfants romprenne_nt au itôt que ses ordres sont dictés par La raison et non par la passion ; lis obéi ent d'a utaot plus volontiers que !'obéi an à un ordre donné avec calme n'a rien d'humiliant. Quand le maitre commande d'un ton ferme, le enfant co'?rrennent qu'~l veut être obéi promptement et ponctuellement; que toute res1stance serait vaine et trouverait une répression énergique. Quand se ordres sont donnés avec clarté, les enfant comp~enue~t quelle est sa volonté, re qu'ils doivent faire, et quand et comment ils d~1v~nt le faire ot le !llaître leur ôte aiusi la ressource de s·excu cr d'une negltgence en aÜégnant que ses ordres n'ont pas été entendus ou compris. Quand l'instituteur commande avec discernement, il n'est pas exposé à devoir revenir

sur les ?rdres donn~ .ou à devoir reconnaitre qu'il a ordonné quelque chose de déra1sonoable, d'mJuste, d'absurde ou d'impos it,le. . ~a;!],, quaa~ l'instituteur comm~nde avec politesse, il dispose les enfants a 1obe1ssance, 11 captive les volontes les plus rebelles, prévient jusqu'â. la pensée de la résistance, et fait considérer la moindre déaobéissanee comme un manquement grave. (L'Ecole.)

BIBLIOGRAPHIE B.eçueil de chants pour l'école et la famm,, Précédé d'une méthode élémentah'e et d'un petit solfége, in-8 cartonné, plus spécialement destiné aux écoles du Valais, et recommandé par le Département de l'InstrucUon publique de ce canton. En vente à Sion, au Secrétariat de !'Instruction puhlique et à l'école normale des instituteurs. Prix 1 fr.

Nous sommes heureux, en annonçant ce recueil, de le faire connaître par les comptes-rendus élogieux qw ont salué son apparition. Voici en quels termes s'exprime à son endroit la Cœcilia excellente petite feuille musicale paraissant chaque mois chez M: Gurtler, libraire, à Porrentruy. « L'étude du chant, dit-elle, prend toujours plus de développement dans les écoles, et de m~me les manuels deviennent de plus en plus nombreux. Cepe~da.nt nous devons dire qu'il est di.ffi?ile d'imagin_er rien Je mieux approtmé a cette étude que le charmant petit ouvrage Cl-dessus. Si l'on tient compte de la difficulté qu'il a fallu vaincre en élaborant un manuel qui pût aussi bien st:rvir dans une école allemande que dan une école rrançaise, 011 doit avouer qu'il a fallu accomplir un vrai tour de force. Non seuleme11t les principes de musique sont dans les deux langues, mais les J 25 ebants ont tous d~s paroles françaises et allemandes qui se trouvent placées ~ous les notes. Dref la quantité el le choix des chants ne nous paraissent rien laisser à désir~r. L'on eo. C?mpte en effet 93 à une, d~ux ou trois voix, et 32 à quatre voix égales, qm tous renferment les mélod10s les plus populaires et les plus remarquées des recueils publiés jusqu'à ce jour.»

Voici, d'autre part, ce qu'en dit l'Ecole, feuille pédagogique vaudoise. , Ce recueil, destiné essenlieUernent aux écoles du canton du Valais, contribuera certainement à. élever le sentiment du patriotisme et l'esprit national dan· la.jeunesse. La mélbode est bien graduée, les morceaux sont bien choii . Les explication , ainsi gue le paroles de tous les chanis s'y trouvent en allemand et en français. Ceci était assurément une grande difficulté à. vaincre... L'auteo.r do11ne le conseil de faire apprendre par cœur tous les couplets des <ïhants étudiés et d'amener les élèves à exécuter les morceaux sans re· cucil. Nous approuvons complèlement ces conseils et nous nous permettons


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46 de formuler un vœu. Puisque, pour le moment; il ne paraît pas pos~ble d'inll'oduire dans toutes les écoles de 1:,1, _Suisse roma°:de le même r~cu~ll de chants, ne serait-il pas possible de cho1s1r. dans les d1lî~rent~ reeueils. introduits une vingtaine ou une trentaine de chants qm seraient appris dans toutes les écoles 't Quand les jeunes gens de diff~rents can~ons se trouvent réunis (dans les écoles militaires, etc.) ils pourraient au morns tous prendre part à l'exécution de quelques chants: » •, .

Enfin, le Bulletin pédagogi,q_ue, organe de la So~ieté fr1bo1;rgeoise d'Education, a également consacré à ce recue~l un~ notic~ dans laquelle, après l'avoir. analy~é et dit que • c~ ltyre repond a un besoin bien constaté •, il se resurne comme suit: « Tout le texte de l'ouvrage est en deux langues, le français et _l'allemand. L'auteur n'a point suivi le système géné~alement adopté. On sait qo~ presque tous ceux qui ont composé des recueils de chant, se. ~ont montres J~l~ux d'!!ccorder la première place à leurs propres com~os1110ns. Ce_lUL, qm s est chargé de composer le manuel que nou~ -aualysons s est contente d emprunter aux grands maîtres et aox aùtellrs popola.ires leu.rs plu~ belles tnélod1~s. Les paroles, les poésies ne ressemblent pas !3-0D P!US a la deplorable v~rs1Jlcation qui dépare la plupart de nos recueil smsses. A ce double lJOmt de vue, paroles i,t musique, le manuel que no~s ayons ~-o~s les yeux nous 11araît de beaucoup supérieur aux livres publiés J!!SQU 1c1 ch~z n~us en langu~ française. Aussi ne doutons-nous pa~ qu'_une fois ce recueµ mieux con1:1u, tl ne soit introduit ailleurs qu'en ya1a1s._Â;JOUtonspo~r termmer quel~ prix en est fort modique: L'ouvrage, qui se dtstmgue aus I par une. exé,cuuon typographique soignée, a plus de !50 pages, et ne coûte cartonne qu un fr.

En terminant, nous nous permettrons, au risque de blesser la modestie de l'auteur, d'ajouter q1ue nous devons c~t ~xcellent recueil au professeur de chant d.e l école norf?ale des mstitu;eurs. En même temps, nous croyons etre lP fidèle 1~terprête .de ~ autorité scolaire supérieure comme du corps enseignant pnm~ire, en exprimant à cette occasio~ ~ M. Kœhl toute notre r~conn,a1~~ance pour avoir comblé une v.e:1~ab~e lacune dans ?-OS_ livres d ecole, et en lui adressant nos felicitat1011s pour y avoir s1 complètement réussi, au dire de critiques aussi impartiaux que compétents . .

Tableau du personnel enseignant primaire. (Fin.) District de Oonthey. .àrdou. (Gl Mlle Jos. Riquen, MM:. Fr. Riqucn et Gabriel G-aillard; (F) M]les Julie et Eug. Delaloie et Amélie l:lrocard. - Ohamoson (G) !'1~- los. Ma.ye et Jos. Ducrey ; {F) Mlles Esther et Jos. Pont ; (M) !l'I~. Fr. G!foud et et Julien Carrupt. - Couthey. (G) MM. J•-Bapt.. Rob, ~ouis Remondeulaz,

Emm. Carrupt, Daniel Putallaz, Maurice Bou]no1x, Adrien Geooud, Joseph Gross; (F) Mlles Ant. el ':{enriett~ Evéguoz, Cath. P[amauer1 Adèle Brucbez, M.-Aone ~'ontannaz, Marie Antonm, Eug. Berthouzzo. - Ne·D (laz. (G) M. J.-

Delèse, Mlle Phil. Glassay; (F) Mlles Phil. Bourband, Alex. Michelet; (M) MM. Jean Ma.ytain, Franç. Troillet, Pîerre Lattioo, Ant. Bornet, J. Barth et J•- · Jacques Glassey. - Vétroz. (G) M. Franç. Udry · (F) Mlle Ca.lb. Putallaz (M) Mlle M.-L. Delaloie. ' District de Sion. .àrbaz. (G) MM. Victor Savioz et Félix Carroz; (F) Mlle Angélique Constantin. :-: Bram~is. (M) MM. Joseph Troillet, Elias Grichtiog, Mlle Marie Barberini. - Gr.1misuat. (G) M. Jean-Bapt. Balet; (F) Mlle Madeleine Prallmg. - Salins. (G) M. Maurice Felley; (F) Mlle Aot. Hiroz.. - Sanièse.

P.

(G) MM. Albert Favre, Franç. Debons, Germ. Luyet, Jn-Marie Niclaz., Pierre Gaudin; (F) Mlles Elisabeth Rothen, Thérèse Pitteloud, Marie Heynard, Marie Dubn,ls, Cécile Luyet. - Sion. (G) Frères de Marie; (F) Mlles Henriette Brindlen, Eugénie Joris, Madeleine de Riedmatten, Aline Grassa, Joséphine de Courten, A~èle .A.bbet, Math. de Torrenté; (G. ail.) Frères de Marié; (F) all.) Mlles Elisa Allet et Henriette Pont. - Ecole supériewre des filles. Mme Joséphine Venetz-Calpini , directrice de l'école normale ; adjointe, Mlie Wilhelmine Clo. - Veysonnaz.'.(M) M. Jean-Jos. Bex.

District d'Herens. Agettes. (G) M. Jean-Jos. Sierroz; (F) Mlle Louise Pitteloud. - Ayent. (G) MM. Rémy Vaonay. Franç. Gaudin; (F) Mlles Cath. Riand, Philomène Beney. - Evolène. (G-) M. Casimir Wetzler; (F) Mlle Cath. AnseVùi; (M) M111. Jean Quioodoz, Jean Vuigner. - Hérémence. (G) M. Fragnière. recteur ; (F) Mlle Anne-Marie Mayoraz ; (M) M. Pierre Maître. Mlle Honorine Rebord. - ltlase. {G) M. Martin Maury; (FJ Mlle Hélène Bon vin. - Nax. (G) M. Philippe Voide; (F) Mlle Marg. Constantin. - St.:tiautin. (G) ~L Louis Quaroz; (F) MUeMadelcine Métrail ler; (M) 1![M. Jean Favrt!. ~fartin Pralong. Pierre Quioodoz. - Verntuniège. (M) Mlle Emmélin<L Genoud. - Vex. (G) M. Antoine Dt1ssex; (F} Mlle Louise·Pineloud; (M) Mlle Marie Gauthier. District de Sierre. Ayer. (M) MM. Joachim Peter, Jean-Bapt. Tabin, L•. CreLLaz. - Chal lais. (G) MM. Casimir Perruchoud, Lucien Robhyr; (F) Mlles Virginie Pellanda, Madeleine Favre; (M) Marie Guigoz. - Oha11d0Hn. ()1) M Pierre ZuITerey. - Chlppi.s. (M) M. Alex. Zufferey. - Grimges. (G) M, Iean-Jos. Favre; (F) Mlle Marie Moret. - Grin1entz. (M) Mlle Marie Masson. GrCine. (G) M. Louis Bmchez; (F) Mlle Mario Bruttin; (M) M. Daniel Udrisard. - Lens. (G) MM. Magnin, recteur, Zach. Mabillard, Manin Borgeat, Martin Robbyr; (~) Rév. Sœurs. Ursul. Pauline.~ard, Laurence de Riedmatten. (M)

Mlles Sylvie Carron, Adele Besse. - l'fliege. (GJ M. Eug. Gay-Crosier; (F) Mlle Angeline Luisier. - J.Uollens.(G) M. Victor Berclaz; ~'. Mlle Cécile Amoos. - Randogne. (G) M. Romain Gaudin; (F) Mlle Delphine Filliez. - Sierre. (G. fr. et ail) MM. Xavier Giroud, Louis Ach. Michelod, Franç. lmfeld; (F) Rév. Sœurs Ursulines. - St-.Jean. (G) M. J3asile Loye; (M) M:. Jaan-Jos. Crettaz et Mlle Sid. Pe.rrnchoud. - St-Léonard. - (G) M. Ignace Gillioz; (F et M) Rev. Sœurs Ursuline~. -· St-Luc. (G) M. Antoine Gaspoz; (F) Mlle Rose Héritier. - Venthône. (G) M. Jean Gauthier; (F) Mlle Adèle Défagoz. Nous arrêtons à ce district la nomenclature d:u personnel enseignant, la mention de celui de la partie allemande du canton ne pouvam offrir pour nos abonnés qu'un médiocre intérêt. L'on aura aus~i remarqué que nous avons restreint le cadre de ce tableau à la publioa.lion exclusive des noms des


48 instituteurs et institutrices primaires desservant -les écoles publiques, ~·~st-â.: dire à la charge des communes, car il s'en trouve dans qu~lqu~ loc2,hte? qm sont libres et payantes, ou qui sont soutenues nu subve~t10nnees par I E~at ou par des communautés, comme c'est le cas pour les ecoles des apprenllSartisans et les écoles protestantes de Sion et de Sierre, sans parler de celles des orphelinats de Sion et de St-Maurice. . , . . Deux erreurs provenant de mutations qui ne sont pas arrivees a temps a notre connaissance se sont glissées dans la t•• partie de notre tableau. A Sem brancher le nom de M. Cam. Nicollier doit être substitué à celui de M. Lovay; à lll~rtiguy-C. Mlle Marie Frasserens remplace Mlle Marie Mério. . . Dans notre prochain numéro nous publierons l'état des élèves-mst1tuleurs et institutrices de- latlgue française.

N° 4.

Sion, 20 Décembre.

1882--83.

ORGANE DE LA.

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION,. De l'en_seign~ment intuitif dans nos écoles (:fin), par M. Jesus-Ohrist (suite). - Cours de Méthodologie. - Encore a. propos des examens de recrues. - Sujets de composition, etc. T~avaux manuels. - La dictée à l'école primaire. - Variétés:

SOMMAIRE. -;-

!J· B. -

Dialogue entre la routine et la nouvelle méthode, par. P. J. R.

V Al\l.:Él'l'ÉS Anecdotes scolaires.

Une leçon de ponctuation, - Mademoiselle, dit un jour Mlle_ de la Virgi1le à Mlle Cédille, avant de noua lier, j'ai voulu pTendre deA renaelgnem_ents sur votre caractère, et j'ai appris par M. ~~ Tréma qui, par lj'MenthesP, ~ous connait depuis loJJgtemps, que vous n'etiez pas des plus a.unables, veuillez donc renoncer à tout Tr ait d'union entre nous. Mlle Cédille, piquée au vif par ces paroles prononcées a-me un Accent aigii r épondit d'un Acc~nt grave: Mademoiselle, je .... - - Assez, Mademois'elle, Point d'exclamation .... car je ne subirai Point d'interrogat ion! ... La pauvre Cédille, sous le coup d'une telle Apostl/'ophe, courba la tête en manière d'Accent circonflexe, et, toute confuse, sortit en serr~nt les Deiix points

( Educateur.) Un écolier ava.it dû rester en retenue parce qu'il n'avait pas fait ses tâ<i'he~. A son retour au logis, sa mère, à la.que.Ile il avait conté son ennui, lui dit: - Tu n'auras pa.s compris ce que le mait:re ~ ~t. . ., . - A.u contraire, mama.n, c'est le maitre qui na pas compus ce que J â1 écrit. *** Dialogue entre un père de famille et un instjtuteur: - Comment va mon fils? - J'ai le regret de vous dire qu'il est t?ujours 1~ derni,~r de sa ?lasse .. - Le dernier de sa classe ! après tout il faut brnn qu il y en rot un qui le soit. *** Faites-vous partie de la Société des instituteurs? demandait à un régent un inspecteur d'école. - Dieu merci, non ; répondit le magiBter. - Je ne vous comprends pas, reprit l'inspecteur. Je rougira.ia plutôt de n'en pas être. ** Le comble,de l'instruction laïque et obligatoire : se mordre la langue ' . jusqu'à ce quelle en6eigne. .

*

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De l'enseignement intuitif dans nos écoles. (Fin.) Suppos~ns qu'~l s'ag}sse de l'enseignement de la géographie. Au lieu d aUrr d emblee par delà les mers chercher des noms bi~arres pour ~n f~ti~Ller la tête de l'enfant, l'on commencera pat· lm apprendre a s orienter en prenant comme points de départ les murs de la salle de classe elle-même ; puis l'on fera remarquer aux élèves dans quelle position et dans quelle direction la maison d'école se trouve placée par rapport à tel ou tel autre bâtiment de la localité. L'attention de l'écolier sera ensuite attirée sur les édifices publics de la commune, dont on leur fera connaitre l'utilité, l'usage, le contenu, etc. Ceci amènera à parler plus particulièrement de la maison d'école1 qu'il faut habituer l'enfant à respecter, et qui devra pour cela être toujours dans un état convenable, pourvue du matériel voulu, rangé lui-même en bon ordre. Si je ne parle pas de l'église, c'est parce que je constate avec plaisir que le temple de la prière n'est heureusemen t pas exposé chez nous aux mêmes mépris et je dirai aux mêmes profanations que le sanctuaire de l'étude. En partaut de la maison communale, le maître fera tout natnrellement connaUre les autorités locales et leurs attributions. Il sortira alors du village pour faire une digression dans la campagne, ce qui lui fournira l'occasion de donner à ses élèves quelques notions d'agriculture à leur portée, en attirant, p. ex. leur attention sur le profit que l'on peut tirer des arbres fruitiers, généralement trop négligés chez nous. En leur faisant remarquer les cours d'eau: il lui sera facile de leur faire comprendre ce que c'est qu'une île, un golfe, un promontoire, un confluent, etc. Pour cela il attirer a p. ex. leur attention sur une motte s'élevant au dessus du courant, sur une partie de la rive que l'eau a rongée plus profondément, sur une autre partie


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