No 04 l'Ecole primaire, 20 décembre 1883

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48 instituteurs et institutrices primaires desservant les écoles publiques, c'est-àdire à la cbarge des communes, car il s'en trouve dans quelques loc11.lités qui sont libres et payaOles, ou qui sont soutenues nu subventionnées par l'Etat ou par des communautés, comme c'est le cas pour le.c; écoles des apprentisartisans et tes écoles prote;;tantes de Sion et de Sierre, sans parler de celles des orphelinats de Sion et de St-Maurice. Deux erreurs provenant de mutations qui ne sont pas arrivées à temps à notre connaissance se sont glissées dans la l'" partie de notre tableau. A Sembraneber, le nom de M. Cam. NicoUier doit être substitué à celui de M. Lovay; à Jlartlgo7·C. Mlle Marie Frasserens remplace Mlle Marie Mério. Dans notre prochain numéro nous publierons l'état des élèves-instituteurs et institutrices de langue française.

N• 4.

Sion, 20 Décembre.

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ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION • SolDU.mB. - De l'enseignement intuitif dana noa écoles (fin), par K. H. B. - Jésua-Ohrilt (suite). - Cours de Méthodologie. - Encore à. propos des e:~:amena de recrues. -Sujets de compoaition, etc. T~avau:~: manuela. - La dictée à. l'école primaire. Variétéa: Dtalogue entre la routine et la nouvelle méthode, par. P.J. R.

De l'enseignement intuitif dans nos écoles. (Fin.) Aneedo&e• Molaires. Une leçon de ponchtation. -Mademoiselle, dit un jour Mlle de la Virgule à Mlle Cédille, avant de nous lier, j'ai voulu prendre deB renseignements sur votre caractère, et j'ai appris par M. du Tréma qui, par ParenthèsP, vous conna1t depuis longtemps, que vous n'étiez pas des plus aimables, veuillez donc renoncer à tout Trait d'union entre nous. Mlle Cédille, piquée au vif par ces paroles prononcées avec un .Ll.ccent aigu, répondit d'un .Acctnt grave: Mademoiselle, je .... - Assez, Mademoiselle, Point d'exclamation .... car je ne subirai Point d'interrogation! ... La pauvre Cédille, sous le coup d'une telle ,dpostrophe, courba la tête en manière d'.Ll.ccent circonflexe, et, toute confuse, sortit en serrant les Deux points (Educateur.) *•* Un écolier avait dt\ rester en retenue parce qu'il n'avait pas fait ses tAches. A son retour au logis, sa mère, à laquelle il avait conté son ennui, lui dit: - Tu n'auras pas compris ce que le maitre a dit. -Au contraire, maman, c'est le mattre qui n'a pas compris ce que j'ai écrit. ,.*,.Dialogue entre un père de famille et un instituteur: - Comment va mon fils? - J'ai le regret de vous dire qu'il est toujours le dernier de sa classe. - Le dernier de sa classe! après tout il faut bien qu'il y en ait un qui le soit. **• Faites-vous partie de la Société des instituteurs? demandait à un régent un inspecteur d'école. - Dieu merci, non; répondit le magister. - Je ne vous comprends pas, reprit l'inspecteur. Je rougirais plutôt de n'en pas être. ,.*,. Le comble de l'instruction laique et obligatoire: se mordre la langue jusqu'à ce qu'elle enseigne.

Supposons qu'il s'agisse de J'enseignement de la géographie. Au lieu d'all~>r d'emblée par delà les mers chercher des noms bizarres pour en fatiguer la tête de l'enfant, l'on commencera par lui apprendre à s'orienter en prenant comme poinls de départ les murs de la salle de classe elle-même ; puis l'on fera remarquer aux élèves dans quelle position et dans quelle direction la maison d'école se trouve placée par rapport à tel ou tel autre bâtiment de la localité. L'attention de l'écolier sera ensuite attirée sut· les édifices publics de la commune, dont on leur fera connaître l'utilité, l'usage, le contenu, etc. Ceci amènera à parler plus particulièrement de la maison d'école, qu'il faut habituer l'enfant à respecter, et qui devra pour cela être toujours dans un état convenable, pourvue du matériel voulu, rangé lui-même en bon ordre. Si je ne pnrle pas de l'église, c'est parce que je constate avec plaisir que le temple de la prière n'est heureusement pas exposé chez nous aux mêmes mépris et je dirai aux mêmes profanations que le sanctuaire de l'étude. En partant de la maison communale, le maître fera tout naturellement connaltre les autorités locales et leurs attributions. TI sortira alors du village pour faire une digression dans la campagne, ce qui lui fournira l'occasion de donner à ses élèves quelques notions d'agrir.ulture à leur portée, en attirant, p. ex. leur attention sur le profit que l'on peut tirer des arbres fruitiers, généralement trop négligés chez nous. En leur faisant remarquer les cours d'eau. il lui sera facile de lew· faire comprendre ce que c'est qu'une ·île, un golfe, un promontoire, un confluent, etc. Pour cela il attirera p. ex. leur attention sur une motte s'élevant au dessus du courant, sur une partie de la rive que l'eau a rongée plus profondément, sur une autre partie


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e l'eau n'a pu entamer et qui• fait saillie dans le ruisd u bor d • qu . de celw-ct · · avec • un au tr e cours d'eau sur le point de jonctiOn . . , S:uEn parlant des chemins vicinaux, il dira comment 1\s .dmyent :tr~ entretenus dans quelle direction ils tendent, etc. Pws, elargissant son cadre d'enseignement, le maitre passera ~ux. communes voisines de celles-ci aux autres communes .du d1stnct, et de là suceessiv~ment!auX; différen.ts distri~ts, en .ra~sant observer leur position respective; 1l franchira en~mte ~es .hmltes du canton, arlera des différents cantous de la Smsse, mdtqnera dans quelle ~irection ils se trouvent placés par rapport au _nôtr~, et, en passant brièvement en revue chacune de ces contrees, Il trouvera le moyen de faire connaître ce qu'elles présrntent de remarqu~ble, quelles sont leurs ressources, la nature de leur sol, leurs lieux rincipaux leur industrie, leur forme de gouvernemen.t, et~. &uand il ~ura parcouru les différents cantons de la SulSs~, il ourra alors passer aux Etats voisins, en pro~ant ~e la meme ~anière. Viendront ensuile les autres contrees ~e 1 Europe, et finalement si le temps le pet·met, les autres parti~s du ~onde vues à voL' d'oiseau. Pour ra~liariser l'~lève avec 1empl01 de 1~ carte le maitre devra con·élaLtvement farre obsr.rvcr sur c.el~e,-cJ et s~r le terrain la position correspondante des d1fférentes pattles du pays que le regard de l'~lève p~ut embrasser. Le maître emploiera la meme methode pour. le~ autres branches d'enseignement, en allant toujours du co.nn.u a.lmconnu, en partant du plus près pour arriver au plus elmgne. Dans l'enseignement de l'arithmétique, le calcul me~ta~ devra occuper une large part. Cet exercice habitue tout à la f01s l enf~nt à enser et à parler. On a vu des élèves réso~dre assez. fa?üem~nt des problèmes écrits qui, sans être préctsément diffictle~, demandaient cependant une certaine réfle~ion et. ne pas savotr dire lors d'un examen oral, combien de f01s 3 éta1t contenu dans 96. Ceci s'est vu lors de8 dern~ers examens d~s recrues, et ce résullat doit être attribué partte\lement a11 fa1t que dans nos écoles les élèves n'étant pas exercés à parler et à don~er d~s solutions verbales, s'épouvantent à la seule idée de de~o1r arllculer quelques mots et de faire entendre le son de leu~ vot~: . Pom· rompre avec cette timidité mal co?Ipns~, lms~ttuteu~ ourra entrecouper ses leçons de petits recits mstructtfs, .qUI ~eront un délassement pour l'enfant et révP.i~leront son atten.LJOn. Il les leur fera répéter ensuite, en les ha~Ituant à se serv1r de termes propres et corrects, et en relevant smgneus~m~nt les faul~s et les non-sens qu'ils pourraient commettre. Mats 11 aura so~n d'éviter, pour que ces exercices ne dégénèrent pas en abus, dY

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consacrer un temps trop considérable et d'empiéter sur le temps à consacrer aux matières qui font partie du programme des éLudes. Pour en revenir l'arithmétique, je crois devoir insister sur le fait que les données des problèmes posés ne revêtent pas assez souvent un caractère pratique. On opère sur des chiffres qui ne disent rJen à l'esprit. J'entendis à ce sujet, quelques jours avant la votahon du 26 novembre, des observations fort judicieuses émises par un simple paysan : • Mon fils, disait-il, ne calcule pa~ mal, m~is si je Jui demandais ce qu'il me faudrait de bois pour constrmre un chalet ayant telles dimensions, il ne saurait peutêtre pas me le dire. • Le brave homme pouvait être pessimiste, mais il n'en est pas moins vrai que l'on travaille trop sur des chiffres abstraits et pas assez sur des éléments concrets. On parle beaucoup aujourd'hui de leçons de choses, et l'on a raison ; mais ne pourrait-on pas aussi appliquer davantage aux • choses • Jes leçons de calcul ? Je pourrais encore parler de J'histoire, pour laquelle on devra s'en tenir aux grandes divisions et aux faits saillants de notre histoire nationale, classés dans leur ordre chronologique. Un excellent moyen de les fixer dans l'esprit des élèves serait de décorer la salle d'école de tableaux, qui les reproduiraient d' une manière saillante. Je ne veux pas prolonger ces citations ni abuser de la patience des lecteurs de l'Ecole primaire. Je n'ai point d'ailleurs la prétention de poser en magister, et je n'ai eu d'autre pensée, en écrivant ces lignes, que d'attirer l'attention des amis de l'instruction populaire sur une question qui me parait de la plus haute importance. Je serais heureux d'ailleurs de voir la discussion s'engaget· sur ces réfl.exions, qui ne sont que l'expression d'une opinion personnelle et un modeste témoignage d'intérêt, que je suis heuH. B. reux de donner à notre revue pédagogique naissante.

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JÉSUS-CHRIST

Sa doct,rine.

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Morale sociale. - Ici, posons un des principes les plus forts et les plus féconds de la morale sociale : \a c!w,rité. Toujours l'enseignement de notre Maître: • Le second commandement, a-t-il dit, est semblable au premier: Vous aimerez votre prochain comme vous-même. • Mais, demande un docteur de la loi, • Et qui est mon prochain't •


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Jésus lui répond par cette admirable parabole qui traverse les siècles et que l'enfance accueille toujours avec un cœur ému: « Uo bomme qui allait de Jérusalem à Jllricho tomba entre les mains des voleurs, qui le couvrirent de plaies et le laissèrent à demi mort sur la route. Or, il arriva qu'un prêtre allait par le même chemin, il vil cet homme el passa outre. Un lév1te, étant venu près de là, le vit aussi, et passa de même. Mais un Samaritain qui voyageait vint à passer près de cet homme. Et l'ayant vu, il fut touché de compassion, et s'étant ap~roché, il pansa. ses plaies, y versa de l'huile et du vin, le mit sur son cheval et le porta jusque dans une hôtellerie et en prit soin. c Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. c Lequel des trois vous semble le prochain de celui qui tomba entre les mains des voleurs 1 •

Quelle leçon émouvante dans sa simplicité 1 Nos maîtres: depuis des siècles, ont toujours regardé comme un devoir de la reproduire. Pourrait-on maintenant la laisser tomber dans l'oubli ~ lls ont aussi montré comme le veut Jésus-Christ, que le prochain ce sont tous les hommes, connus ou inconnus, concitoyens ou étrangers, riches ou pauvres, amis ou ennemis. Oui, l'ennemi, même le persécuteur. li faut lui pardonner, et non seulement sept fois, mais jusqu'à sepl.ante fois sept fois. Cette doctrine du pardon, comme elle est grande 1 Et quelle consécration lw donne Jésus-Christ quand il nous apprend à dire à Dieu : • Pardonnez-nous, comme nous pardonnons 1 N'avonsnous pas là une des pages les plus belles de l'enseignement scolaire, une de ces fortes inspirations qui font de tous les hommes des frères? § 2. Un autre lien social c'est t'aumône. Le riche la fera large, abondante, mais avec discrétion. La pauvre veuve qui dépose un denier dans le trésor du temple méritera plus que ceux qui y jettent de leur superflu. Un verre d'eau froide donné par le pauvre ne sera pas sans récompense. Il y aura nonobstant des avat·es, qui agrandiront leurs greniers pour y enfermer leurs récoltes et toutes leurs richesses. Ne pensant qu'à eux, ils se diront: • Mou âme. tu as des biens pour beaucoup d'années; repose-toi, mange et réjouis-toi. Tout à coup la mort viendra les enlever à ces richesses. Pour ceux qui laissent à leur porte Lazare couvert d'ulcères et ne lui donnent pas une miette de leurs festins, est écrite la parabole du mau vais riche. Et pourquoi cette morale ? pourquoi cet amour du prochain et ce pardon des injures? pourquoi cette loi de l'aumône ? C'est que • tous ont le même Dieu et que tous sont frères. • 1

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C'~t la fraternité que l'enfance doit connattre et aimer afin que, ans son cœur, elle grandisse avec elle ' . § ~a charité d'ailleurs n'exclut pas la j~stice. • Ne faites pas a ~ rm c~ que vous ne voudriez pas qu'on vous ftt à vous me§m~. DN a~ons-nous pas là le respect des droits de chacun? . evozrs. envers l'Etat. Par ses discours et pat· ses exempl~~· Jés~s-Chrtst apprend à ses disciples et à tous les sï 1 à la publique.• Rendez à Il han~1ens, ce !JUI est à Cesar et à Dieu ce qui est à Die reco_nnaJt ~ans _Ptlate, ministre de l'empereur, • une ui~·c; que Dteu 1~.~ avalt do~née sur lui-même •. - • C'est painsi dit ~eo~u,~, ll_accomplit t_oute justice... et il apprit à ses apÔtres

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sait ~e !?ne;~~~~\:!~ ~~=~~~nf:sp~:rf~~:~~s même qu'elle abuLa ptnss~nce ~es emperew·s, il la laisse établie telle qu'elle est ' sans exammer Sl Pompée et autres ont légitimement chan~é le gouvernement judaïque. Pas un mot de politiquoeu dnon ses dtscom·s. ans et ~:~~~t tu tribut par tête,. il le paie aux receveurs du temple a . es premiers fldeles ayant à prouver qu'ils sont ex~~ts à remplir tou~ le_urs ~evoirs, • commenceront par déclarer

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i~ sas f~~ft:!~~~f~ ~~~~~ ~d:~;:~~t~~~u~b~~ envers ~·empereur leccéommandement de Jésus-Christ: • Rendez sar ...• ~ ~Sou.mis en tout à L'ordre public, jamais il n'entreprit rien ~~: .1 autont~ des magi~trats; il reprit même Pierre, un de ses ·é CI~les, qw, p~ur le defendre, avait donné un coup d'épée et 11 I patJ le mal fatt par son apôtre. ' § {> Sa d~cLrine et s~s exemples nous enseignent aussi 1 a~our on do~t à sa ~atne. Sans doute rien d'humain ne lui rJt :tranger, et 11 voul_rut ê~re charitable envers tous. Mais il te~ait J:J;~p"tr l~.s devou·s ~un bo~ citoyen, se renfermant dans la , qu Il p_arcoura1L en faisant le bien... • _ • C'était dit Bossut~t, ~ned ~mssante recommandation auprès de lui que d'aimer ·' · que vous l'a na. IOn t" JU atque . : - Ce centu n· on, 1w· disa1·t-on, merJte aSSIS tez, car Il rume notre nation et il nous a bât" gogue ... )) ' I une synaLes malheurs qui menaçaient Jérusalem lui arrachèrent des Ia:mes. Et dans quelles circonstances l On le conduisait au su p~ce, Ufl:C ~rande foule le suivait t'n gémissant... Filles de Jér~­ s em, dlt-1/, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous et sur vos en ants. » Pow· prévenir les maux qui doivent tomber

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sur cette ville, n'a-t-il pas voulu • ramasser ses enfants, comme une poule ses petits, et Jén1salem l'a repoussé. • En versant son sang, il eut, dit Bossuet, un regard particulier pour sa nation ; il voulut que l'amour de la patrie trouvât place dans le grand sacrifice qu'il offrait. Faisons encore passer dans le cœur de nos enfants cet amour de la patrie, ce respect de l'autorité, cette soumission aux lois de l'Etat, cette docilité à supporter les charges qu'il impose ; nous les fotmerons à l'école de Jésus-Christ. Ne sera-ce pas remplir un devoir social ? (A suivre:)

MÉTHODOLOGIE (Suite.) La même leçon de comptabilité, dirigée par le maître, a lieu ponr les deux sections supérieures réunies. Cette leçon terminée, H est donné à la division, avant la sortie, un sujet de composition, à traiter après la rentrée, ainsi qu'une question d'al'ithmétique à chaque section, et dont la solution raisonnée fera suite à la composition. Pour cette dernière, il ne sera pas fait préalablement de brouillon, afin de gagner du temps et habituer les élèves à une rédaction plus expéditive. Quand un élève a fi1ù son travail, B le signe, va le déposer sur le pupitre de l'instituteur, et s'occupe au dessin jusqu'à la fin de la leçon. L'instituteur dirige le calcul de la 2• section, qu'il confie ensuite à un élève capable de la 4•, aussitôt que ce dernier a déposé sa compositiou. Le maitre s'occupe alors, sans faire de corrections, à l'examen des cahiers, ou feuilles volantes, qui se trouvent sur son pupitre, et il inscrit en marge les points d'après la valeur des compositions, de l'orthographe et de la calligraphie. Quand la S• beure est sur le point de sonner, achevées ou non, les dernières compositions sont signées et remises ; l'instituteur examine les dessins ; on se place pour la lecture dirigée par l'élève qui lit le mieux, et le maitre va donner le modèle d'écriture à la 1•• section, faire la récitation du livret à la 2"qui rentre ensuit(' pour la dictée suivie de l'écriture Le maitre continue l'examen des compositions et des solutions d'arithmétique; il fait cesser la lecture, et sans qu'aucun élève ait besoin de se déranger, il rend les compositions, en indiquant au fur et à mesure au noteur les points mérités. Cela terminé, le maitre fait réciter la fable, ou autre pièce, apprise pendant la semaine ; il interroge ensuite sur la géographie particulière d'un canton qui aura été étudiée pendant les loisirs du dehors depuis le mercredi précédent. li donne un nouveau canton à étudier pour le mercredi suivant; il ajoute une pièce en vers qu'il explique, et

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dont l'étud~ se fait pendant les loisirs de L'école et de la maison. Le temps qui reste jusqu'au dernier quart est utilisé par des exercices de langage qui sont immédiatement suivis des mêmes occupations que les autres soirs. Jeudi soir. - Après la clôture de l'école de répétition, la division supérieure, seule, répond au son de la cloche. Chaque élève est pourvu d'une ardoise, d'un crayon, et du cahier de chant. Le quart d'heure qui s'écoule depuis le son de la cloche jusqu'à la pr1ère est utilisé comme les autres jours. Après la prière, t;éoroétrie théorique avec dessin au tableau, et démonstration des opérations à faire sur le terrain, comme plan, partage en triangles, jalonnement, etc. Après ces exercices, promenade à la campagne avec une équerre d'arpenteur, une roulette à ruban de 10 à 15 mètres, et 5 jalons de 1 1/2 à 2 mètres. Arrivés sur le terrain, exercices pratiques, les élèves étant tous pourvus de leurs ardoises avec crayons. Pour les procédés à suivre, voir le traité d'arpentage et de géométrie pratique, par Eysséric. Les exercices terminés, rentrée en classe pour le calcul du mesurage, les démonstrations du maître, les notes méritées pour les solutions justes, l'inscription générale des points, et les exercices du derniers quart d'heure, comme les autres jours. Fêtes chômées. - Pour ne pas troubler l'ordre des leçons! et la marche de l'école, le maître fait sonner la classe à l'heure habituelle. Il rend les cahlers déposés la veille, retire les autreH, examine les devoirs, en donne de nouveaux, et renvoie les élèves après l'inscription générale des points, etc. En ces jours, il n'y a ah1si qu'une seule classe, qni a lien le matin, avec une durée de 1 heure à 1 1/ 2 beure. Dispositions accessoit·es. - Dans les cahiers, qui sont déposés bill' son pupitre, Je maître examine, en dehors des classes, la propreté, la calligraphie, l'orthographe !des compositions, celle des copies de la 3• et de la 2• section et. des dictées de cette dernière ; il relit les dictées au propre de la 4• section et en souligne les fautes : il examine les solulions de pt·oblèmes (raisonnement), les devoirs de comptabilité, et à la suiLe de chacun de ces examens il inscrit en marge, ct en regard de chaque exercice, les points mérités qui sont totalisés à la haut.eur de la dernière ligne écrite. Les autres notes, ainsi qu'on l'a vu, sont données de vive voix à l'école, ou inscrites sur une feuille à part. Pour récompenser l'activité, H est donné en outre, pour la leçon d'écriture, à part les autres notes, 1 point par ligne convenablement écrite. On sera peut-être embarrassé pour donner les points dans les


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leçons d'orthographe. Voici la méthode qui pourrait être suivie dans ce cas. Si l'on assimile une dictée sans fautes à une composition parfaite et que pour celle-ci on multiplie la note 8 par 5, on ob~en­ dra 40 points. Ceux qui auraient 40 fautes, ou .qui ~épasse:a1ent ce nombre,!l'obtiendraient aucune note; ceux qm feraient moms de 40 fautes recevraient un nombre de points égal à la différence entre 40 et la quantité de fautes inscrites; celui qui ferait 25 fautes, par exemple, obtiendrait 15 points, attendu que la différence entre 40 et 25 est 15. On procédera de la même manière pour les autres exercices où les fautes sont comptées. Afin qu'il existe un certain éq?ilibre ent~e les dift:érentes. p~r­ ties de l'enseignement, la note stmple méntée seratt multipbée par un chiffre en rapport avec l'importance relative de chaque branche. Conclusions. En lisant les détails qui précèdent, il n'est guè~e possible à chacun de se former nne idée exacte de l'aspect d'une école ainsi didgée; il faut y ê.tre présent pendant toute la durée d'une classe, et alors l'on peut se convaincre qu'une parfait~ harmonie y rè"'ne du commencement à ]a fin, et sans la momdre perte de te~ps. Cette marche, telle que nous venons de la développer, n'en est pas à son coup d'essai: elle ~ fait ses pr~uves; la théorie et la pratique se sont donné la mam, et la mmlleure eutente existe entr'elles ensuite de concessions légères et réciproques. Le jeune instituteur qui voudra essayer de l 'app~quer cb~z lui éprouvera peut-être au début quelques contranetés ; mrus av~c un peu de patience ct d'exercice, il sera bientôt familiarisé avec la méthode et il aura lieu, nous l'espérons, d'en être satisfait si, ,jusqu'à ce jour, il n'a pu réussir encore à donner à son école une marche régulière et stable. MÉTHODES Méthodes en gé:néral.- Quelles sont les meilleures méthodes? Evidemment celles que l'on comprend le mieux, que l'on sait le mieux app1iquer, et qui donnent ]es meHLeurs résultats. TI en est des méthodes comme des personnes ; nos sympathies se portent plutôt vers les unes que vers les autres, et les sympathies ne se commandent pas. C'est pourquoi, forcer un instituteur d'adopter une méthode qui n'a pas ses goOts et ses préférences, c'est le plus souvent l'obliger à ralentir les progrès de son école et lui faire perdre l'amour de l'enseignemP-nt. ~es méthodes donc .qui. lui réussiront le mieux, seront celles qu 11 se sera créées lm-meme ou qu'il aura librement adoptées, après les avoir comprises, s'il

57 les juge préférables à celles dont il aura fait usage précédemment. L'ordre. d~ jour que nous avons mis sous les yeux de nos lecteurs, runs1 que le développement qui en a été fait, comme aussi les méthodes dont nous le faisons suivre, pourrait peut-être, avec quelque avantage, subir un changement dans le sens dont nous parle:ons sous la rubrique Modification, touchant la grammaire, ~es dictées et Jes compositions, et qui ne saurait nullement 1mire a la bonne harmonie qui doit présider à la marche de l'école. Toutes bonnes, néanmoins, que soient les méthodes, elles ne donneront pas l'intelligence à qui en est dépourvu · elles ne donneront pas non plus l'entendement avant le temps fué par la nature: tous les essais tentés pour forcer celle-ci n'aboutiront qu'à un résultat opposé à celui que J'on désirait atteindre· l'on n'aura réussi qu'à entraver le développement des facultés idtellectueJles en leur faisant subir un temps d'arrêt. Il en est comme en agri~ culture, où l'_usa~e de certains stimulants active pendant quelque temps la végetat10n, frappe ensuite la terre de stérilité pour abandonner, à un repos forcé, durant une certaine période le sol épuisé p~r des effort~ violents : la contrainte est un moy~n dan~eren,x ; .Il faut sa''Olr attendre : ce que l'on ne peut saisir auJOurd hm, on le comprendra demain. Les facultés intellectuelles repoussent les influences étrangères exercées avec violence· au lieu de les faire arriver à soi, il faut aller à elles· il faut des~en­ dre, ~e fai:e petit avec les petits: les méthodes e~ usage doivent donc etre s1mples, afin que l'enseignement de l'instiluteur se trouve à la yortée d~s jeunes intelligences qu'il est appelé à former en les cultivant. Ma1s pour les cultiver avec fruit il s'attachera à assoup~i~ lenrs facultés, afin de mieux les dév~lopper, les guider, les dmget·, en tenant compte de !"âge, des dispositions morales et même physiques de l'enfant. Afonitewrs. - Une école primaire inférieure, ou une école primrure COfi!pr~nant tous les degrés, ne peut se passer de monit~urs; ma1s il faut que le choix en soit judicieux. Un élève qui ht mal, par exemple, ne sera jamais chargé de diriger la Lecture· un autre, dont la calligraphie sera mauvaise ne pourra être en~ voyé à la leçon d'écriture, etc. ' Des ~arents voient quelquefois de mauvais œil que leurs enfants sotent employés comme moniteurs ; ils ne ,·culent pas comprendt·e qu'un maître, à lui seul, ne peut diricrer sim ultanément q~atre sections, d'une _nol!lbreuse école surlo~L, et que chaque élev~ capable a le devmr, a son tour, d'accepter d'être l'auxiliaire de l'mstJtuteur, et qu'il est juste qu'H rende1 à ceux qui sont moins


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avancés que lui, ce qu'il a r,eçu de ses. ainés quand ~ occuyait les bancs inférieurs. Comme 1enfant qm, ne pouvant s acquitter entièrement envers ses parents de la dette de reconnaissance qu'il a contractée envers eux, est lié par un engagement sacré envers ses cadets ou ses descendants. Comme un capitaine aussi, lequel, ne pouvant présider à lui se~l à tous les différen~s services ~ux­ quels doit vaquer sa compagme, est secondé par d autres offiCiers, par des sous-officiers et des cap9raux. D'autr~ part, ?n a tort de s'imaginer que le temps employe comme moruteur s01t du temps perdu. On y apprend toujours .quelque cho.se, et en s'~xerçant dans ce qui est connu, on y devient plus hablle; les mattères revues se gravent plus profondément dans La mémoire, et si l'on devait en perdre le souvenir, on l'aurait néanmoins gardé plus longtemps, et l'on en rentrerait aussi plus facilement en possession. En outre, parmi ces moniteurs il y en a qui seront peut-être un jour instituteurs, et il est bon, il est utile, qu'ils fassent dores et déjà le premier apprentissage de la profession que sous peu d'années ils auront embrassée. Catéchisme. - Ne pas donnet· des leçons trop longues (si ce soin est abandonné à l'instituteur) ; elles seront mieux sucs : en voulant trop erobrasser, on n'obtient rien, ou presque rien. Comme, pour l'élève, les leçons de mémoire sont les plus P.éni~les, il les prendra en dégoût s'il est s~rchargé ~<' bes?gne: m8ls stles l~çons sont relativement courtes, il faut eXJger rJgoureusement quelles soient bien sues; à ce défaut: on les fait apprendre après la classe. Après la récitation courante, faire la récapit?lati~n ?e l'~n, au moins des chapitres précédents, et donner l expbcatlon httérale des m~ts de la nouvelle leçon, afin 'd'en faciliter l'intelligence du text.e, et conséquemment l'étude. Lecture. - Dans un de ses numéros de l'année dernière, le Bulletin pédagogique recommande de ne faire qu'un seul cours aux tableaux et que le maître doit lui-même diriger. Nous trouvons cette méthode défectueuse sous deux points de vue. Si dans une école comprenant tous les degrés le maitre se livre à un travail et s'occupe, exclusivement, pendanl un temps relativement long, d'une section inférieure, toutes choses qu'il P.eut confier avantageusement à des moniteurs capables, auxquels 1l donne les instrucLions voulues, et qui sont sw·veillés, qui dirigera, qui surveillera les sections supérieures qui exigent la direction et la présence presque continuelles et exclu si ves du maUre? Si la d~vision supérieure est abandonnée à elle-même, ou confiée à des moruteurs, elle ne fera pas grand chose; s'il lui est donné une occu~ation à laquelle elle peut se livrer à la maison, comme les copies, les

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devoirs de grammaire, etc. ce travail absorbera un temps précieux au détriment d'autres branches; si l'on s'occupe de calligraphie, celle-ci n'étant pas surveillée par le maitre, elle donnera des résultats moins satisfaisants. Mais voici un autre inconvénient (A suivre.) plus grave. ENCORE LES EXAMENS DE RECRUES

Nous trouvons dans l'excellent Bulletin pédagogique, de la Société fribourgeoise d'Education, à propos de l'enseignement à d.onner aux recrutables et de leur préparation, des conseils pratiques que nos instituteurs feront bien de suivre. Ils sont la confirma tion et l'amplification de ceux qui ont été donnés dans les précédents numéros de l'Ecole primaire. • Le p~u d'instants ~ssign~s dura~t les examens fédéraux à chaque recrutable, ex•ge _do ceux-c1 ~e.s reponses mstantanées aux questions qui leur sont posées. Veutllez donc d1nger vos efforts en vue d'obtenir des résultats satisfaisants sous cc rapport. yous y parviendrez cer!ainement si, pour chaque lexon, vous vous bornez a un cb.amp très restremt, pour qotl les matières ~ll;JSsent ~e graver profondément et solidément dans les e5prits par des répélltJon~ frequentes, des réponses complètes, des expositions orales librt~s, etc. Expr•mez-vous dans un langage correct, exigez la même chose des élèves. Quant au programme des leçons, nous croyons à propos d'insister sur les observations suivantes: c i • Lecture et compte-rendu. Tâcb.ez d'arriver à une lecture courante expressive, suivie d'une reproduction orale libre. En dehors du texte du liVT~ en usage, il sera bon d'emprunter aussi la matière dtl ces exercir.es à cert~ins arti~les de. journaux, courts, intéressants et substantiels, à. des publicauons offi_CJelles1 a d~s ;m~onces bien rédigées, puis on fera exposer ou raconter de v•ve VOIX. St le!\ elèves sont trop faibles pour ce compte-rendu on devra au moins les habituer à donner promptement une réponse ault questions de détails posées sur ces textes. , 2• Composition. Faites rédiger des lettres sur des circonstances ordinaires de la vie pratique. Exigez une écriture régulière une orthographe correcte des phrases claires, une suite d'idées logique. Il serait bon que de temps e~ temps vous traitiez vous· même oralement ces sujets avec les élèves avant d'exiger la rédaction écrite. Faites-les écrire sur des feuilles disposées comme celle!\ employées aux examens fédéraux. , 3• Culcul mental. Traitez le système métriq•1e à fond et solidement· raites résoudre à haute voix des problèmes sur les quatre règles avec des no'mbres entiers et avec des fractions. , 4• 9~lcul écrit. Exigez que les solutions soient lormuléPs par de courtes propositions et ne vous contentez pas de poser le chiffre du résultat cherché. Aux exa":lens fédéraux, _on exige que les opérations et les calculs soient faits sur la. feUJ!Ie m_ême rem•~~ au re~rutable ; il est donc indispensable de tenir la ~am ferme a _une pos•ll,o~ cla~re des r.roblèmes, à des calculs faciles à vér•fier ~u pre~ter coup _d œ•l et a de~ ch•ITrcs nets et bien groupés. , 5·_(~eographte. L~s nollo_ns les plus tm portantes sur la géographie physique et P?ll~•que de la Su1sse dOivent être possédées d'une manière s\lre et solide et repetées sur la carte muette. ' 6• Hi$toire. Ici il faut présenter :


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Un aperçu rapide de l'histoire nationale, depuis les origines jusqu'en

~~~~ ;Une exposition plus développée des événements, de_puis_U9~ l?~qu'à i871t., en se bornant toutefois à exp_os~r plus en rehef le~ ~ttso~~e~~~foire nac) De courtes biographies des prme~paux personnage~ en tionale. . . r rer celles de l'enIl faudra connaître aussi les p~JOC!pales dates, en par tcu t trée des cantons dans la Conféderatton. t bi s se • 7• Instruction CÎVÙ,Lut. c·~st clans cette partie que_ ~~~ rt>~ru a e ismontrenl naturellement le plus faibles. Il faut flone les tnttter a la ~onl}a sance des principales autorités cantona les et fédéralts et d~ leur~ attrè~~~~~~: comme aussi des principales dispo~it!ons de la .constt~uuo;~~~s1eonne note. 0 naissances ~ont rigoureusem~t e:ngee~ E~~~ô~ c~~~~~~g~ actifs et il importe ~~~Ûss:Pc~~~o~~~tcd~a;!~~~~; s'~~~~ft~~r de leurs devoirs civiques avec conscience et connaissance de cause. _ _ Sujets de compositions et problèmes donnés au:z: examens de recrues en automne 1882. . t 7 Emploi d'un beau dimanche. . oublié 18: Lettre à. un chef ùe gare. Réclamer un objet que vous avez dans un wagon ; description _exacte. i 9. Certificat à un domesttque. .. . 20 Lettre. Un voyage de votre domiCile a..... ni dans le ~1: Ecrire a M. x. pour lui demander des secours pour un ar malheur. ~2. Mon lieu de domicile. ~3. Un orage. l · (f 68 85 ) 1. Chercher l'intérêt de 2754_ fr. ait. 'ft •f. ~o,u/ r ~ ~~o~. ltreste. Quelle ll. A, B et c se partacrent 3555 fr. A pren s• s.. fr ·) 69 8 est }î. ~~~~~\~~ng?a~!ë ~~ ~~~r ;a~-s~~~r~ee~tc.dlp~nse. fr. 2.40 par jour. 1 Quelle somme peut-elle économiser par an? (2!~~~)(r de dépenses. quelle IV. Un négociant a eu 964 fr. de recettes c · ) • est la différence entre ses !ecettes et se~6dépcrfs? (Ji9J,~r- do large et B,3m. 1. Un bassin rectangulatre mesure 2, m.. e o~g. · ·) de profond. Combien de litre!> peut-tl contemr? (3136, 2 l. ? (468 fr)

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lh. 7f;s~p::s~~~~~~~~:~~it~~~[rët; ci~~t~n~~d~ ;~ ~~~~e~ois

et 7 jours. Quand est-il mort? (22 sept. 1870.) IV 15 fr +fr 7 60 + 76 c. = fr. 23,36.) i. Quelle.somn~e raut-il prêter au q .,. •Jo pour avoir une rente de 7 fr. par jour ? (fr. 53789,4.7). 28 kilomèJres en 5 heures uu autre parcourt ; ~ilo~~~~~~ ~~~~1n thcure combien l'u~ aura-t-il fait de kilom. de 45 lÙs ne l'autre? (Le premier_ fait en~ b. 0 05 ~~~~m. de plu~!rie Co lait est p 3 Ûn paysan porte chaque JOUr 24 lttros de l;ut a. la fromac!l5 .? (307 vendu 13 '/, c. Je litre. Quelle somme retirera-t-on au bout de JOUrs u

fra~c~!Ov~~daot un bâtim~nt8500 fr., un individu gagne 64:0 fr. Combien lui coù.tait cet immdeubbl~? (è78o4075fr.)kt'logrammes Le bois co1)te 34 fr. les mille t. Un stère e ots p se · .

61 kg. Quel est le prix d'une pile de 7m. de long, ~.~m. de large et 1,8m de haut? (fr. &>8,725). 2. Un épicier a mélangé iO kilos de café à fr. 1.80 le kilo, 15 kilos à fr. ~,30 le kilo et 20 kilos à fr. 2,50 le kilo. Combien doit-il revendre le kilo de ce mélange pour gagner t 9 fr 't (fr. ~,70 le kilo.) 3. Combien pourrait-on faire de chemises avec 19 pièces de toile de 60 mètres chacune, sachant qu'il faut 3 mètres par chemise. (lt.37 chemises.) 4,. Un maquignon a acheté deux chevaux pour une somme totale de 2~00 francs.U a revendu le premier 1300, le second H50 fr. Combien a-t-il gagné 't (250 fr.) t . Une somme de 5660 fr. est prêtée à 4 '/, •fo par an. Quel intérêt payera l'emprunteur au bout de 345 jours 't (fr. 236,49.) 2. A fr. 5,60 le mètre carré, combien payera-t-on pour un plancher composé de 96 planches de 2,15m. de long sur O,f2m de large? (fr. 254: .~8) 3. Un mètre de drap coûte fr. 12,4,0. Combien coûteut 63~ métres" (fr. 7836.80.) 4. La Jungfrau a 4.167m. de haut, le Mont-Blanc en a 4810. Combien de mètres le Mont-Blanc a-t-il de plus? (61t.3m.) 1. J'ai placé 6500 fr. dans une entreprise qui a duré 2 ans 4 mois. A la clôture définitive des comptes on m'a donné en capital et dividende fr. 7637 50 A quel taux (par an) ai-je placé mon argent? (Au 7 '/, "fo). ' ~- On paye fr. 1 ,~5 par mètre courant pour le creusa~e d'un canal long de 280m. Trois ouvriers occupés à cet ouvrage ont mis 30 JOurs pour l'exécuter. Combien chaque ouvrier gagnait-il par jour? (fr. 3,88.) 3. A. boit chaque jour une bouteille de vin de 75 c. Qu'est-ce qu'il dépense par an pour le vin 't (fr. 273,75). 4. (10~+ 564 + 397) -4:79 = 584. ~JL.&V

4.17% M.&NVJJ:LS

-Afin de faire une ceJ'taine part aux questions qui peuvent intéresser d'une manière plus spéciale Mesdames les Institutrices, presque toutes abonnées à l'Ecole p1'imai1·e, nous continuerons à publier des articles du genre de ceux parus dans le Supplément ces années dernières. Nous commencerons par le suivant qui est emprunté à un ouvrage où nous avons déjà puisé précédemment et qui est intit.ulé Travaux d'instituteurs français. Importance des travaux manuels. - Faut-il tolérer des travaux de luxe avant que les élèves soient bien exercés aux divers travaux de couture usuelle ?

Le travail est d'une nécessité incontestable, puisqu'il nous a été imposé par Dieu rom me une obligation. L'homme oisif devient inepte et s'appauvrit; celui au contraire, qui est assidu au travail se procure l'aisance bt quelquefois la richesse. La femme, aussi bien que l'homme, doit être instruite son intelligence doit être développée; mais il faut surtout qu'elle soit bien 'exercétJ aux diver~ travaux q!le nécessite l'_entre~ieo d' un ménage. Quelle que soit la professiOn du mar1, la femme dmt tOUJOUrs s'occuper d'entretenir la propreté et l'ordre dans la maison, de préparer les aliments, et surtout de tenir en boo état le linge et les vêtements de la famille. Une femme peu exercée à la couture ne sera jamais économe, parce que, n'étant pas capable de raccommoder un vêtement déchiré ou a demi usé,


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le~rs ~ensées oralement et par écrit, sinon pendant qu'ils fréquentent l'école

elle devra en acheter un neuf pour le remplacer ; de plus on ne verra jamais régner sor elle ee cachet d'ordre et de propreté qui doit la distinguer tout parliculièrement. Où la femme acquerra-t-elle ces connaissances qui lui sont indispensables dans la ramille 1 Hélas 1nous savons par expérience que la plupart des mères ne s'en occupent pas, soit par incurie, soit par ignorance; elles se déchargent de ce soin sur l'institutrice qui doit s'occuper de développer tout à la fois et l'intelligence et le gotit des travaux manuels. Puisque ces derniers exercent une si grande influence sur la vie de la femme, il l'st de la plus haute importance d'y consacrer beaucoup de temps, parce que, si les jeunes filles sont bien exercées il la couture, elles en tireront un grand profit pour l'avenir. Comment l'institutrice enseignera-t·elle les travaux manuels à ses élèves? Elle doit avant tout enseigner les travaux utiles. Aux plus jeunes élèves elle dira d'apporter de la laine et deux aiguilles, elle commencera par leur fairtl faire un tricot uniforme, telle qu'une jarretière, une bretelle, etc.; les enfants sortiront par là de l'inaction dans laquelle elles sont quelquefois forcées de se trouver, surtout lorsque la maîtresse est chargée de plusieurs cours. Un peu plus tard, l'enfant pourra apporter quatre aiguilles et apprendre à fairll un bas, à augmenter et à diminuer les points, à poser le talon et à renfermer le pied. Quand elle saura faire un bas d'un tricot uni, elle pourra en commencer un second et s'exercer à faire des côtes ; cette variété dans le travail ranimera le courage de l'enfant et fixera davantage son attention. Dès qu'une élève sera bien exercée au tricot, l'institutrice lui dira d'apporter du fil, une aiguille et un mouchoir ou un morceau de toile bien propre afin d'y faire un ourlet. On peut ensuite couper l'étoffe en deux parties et les rejoindre par une couture rabattue dans le milieu. On rencontre quelquefois des élèves qui tout en sachant tricoter continuent à. apporter du tricot en classe sous prétexte qu'il n'y a rien à coudre chez elles. Cette excuse doit être réfutée par la maîtresse, car dans une maison il y a toujours quelque 1 chose à faire, et les enfants qui tiennent ce raisonnement manquent de bonne \ (A suivre). volonté.

pn~a1re 1 Demande-t-on que le jeune homme, au sortir de l'école. sache écme sa~s Caule une page de dictée plus ou moins assaisonnée de règles grammallea!es 'f,Pas du to~J.t .Par eontre, quel est le citoyen q_ui, dans le couTfi-DI de sa _v1e, n ~ura ~as a donner un reçu, _une quittance, a écrire une peIlle l~ttre, a fourmr ou a demander des rense1gnements, à noter ou à détailler n:n f~1L? .Pourguoi l'école n'initierait-elle pas le jeune homme à tous ces actes SI ut1les a la ~Je. Ces devoirs fourniraient journellement à l'élève l'occasion

de s'exercer a l'orthographe; et ce genre de travail Yarié deviendrait nonseulement plus utile q~e les dictées fJUotid_ienoes mais aus~i plus attrayant po~r 1~~ élèyes. Il sera1~ un peu plus pémblc pour le mallre, je l'avoue ; pm.squ 1l ex1ge un trava1l oral préparatoire pendant et des corrections soign~es après la classe. _Mais est-ce là une raison de le nér;liger. Qui oserait le pretendre? Que ce so1t une tâche difficile, personne n'en disconvient· mais l ~s obstacles a vaincre ne sont pas insurmontables surtout si dès leur ~dmis­ sJon en classe, le~ enfants ont été préparés il ces sortes de devoirs par de nombreux excretees de langage. Utt vieux régent. V AB.l:ÉI!r:ÉIS

DES BORDS DE LA DRANSE Monsieur le Rédacteur, , Je ne sa':lfai~ résister au dé~ir de VOD;S ~om~uoiquer, pour la publier dans 1 Ecole pr"nalre, la converaatwn que j'al om s'engager en matière scolaire entre Mme la Routine et Mlle la Nouvelle Méthode. La voici: La Rot~tine.- lié, bonjour, Mademoiselle, ôtes-vous donc si affairée que vous p~ss1ez sans mot dire? S~os doute, après toutes les conquêtes que'vous avez fa1tes, vous avez le drmt d'être fière et de ne pas vous inquiéter de votr•J rivale discréditée. • ~a No".?· J.t?.éth_ode ..-Pardon,_M_adame, j~ ne vous. avais pas reconnue ; d a1!leurs) ét~1s d1stra1te et pensa1s a la mamère dont te devrai me présenter a M. l1nSt1tuteur N., qui m'attend pour la première fois. .La Routine. - Merci_ du . complir:n~nt : vous ne mu reconnaissez plus 1 D1tes tou t crûment que .te su1s u ne v1ellle au bord de la tombe. Mais attendez Mademoisllllc, pas de ~itot ql!-e v~us le voudr.icz. Vous êtes jeune. vous, belle: enchantcuse même, neanmoms, Je vous 1,} d1s avec preuves à l'appui j'ai un plus grand nombre d'amis que vous, moins de soucis et je jouis d'une santé plus robuste que la vôtre. !-aN. M. -Ne vo'!-s mettez pas en colère, ma bonne dame, nous poursuivons peut·être le meme but, et si nous travaillons dans la mesure de nos forces et d'u~ commun accord a~ dével~pp~ment des jeunes intrlligences, peut-être amverons-nous plus facilement a fa1re progresser l'instruction dans notre pays. Lf!- R.- Nous poursuivons le m~me but, dites-vous~ jamais ! Vous tendez a ~ouleverser tout notre système d'éducation. Vous voudriez que l'enfant so1t capable de penser, de réfléchir lorsqu'il sait à peine parler. Avl'c vos CO!I}~tes-rendus de lecture, vos exercices d'élocution, vos nombreuses comPO.Sittons, vos nouveaux: procédés et tout votre fatras de précieux livres illus tre,s et antres, vos leçons de clloses (affreux: supplices pour l'enfant), ainsi qu a:vec votre fameux: calcul mental, vous r~ussirez tout au plus à faire de nos Jeunes g~ns des raisonneurs. des curieux. qui voudront parler de tout et chercheront a tout connaitre. Une fois lancés, qui les arrêtera sur cotte pente fatale?

LA DICTÉE DANS NOS ÉCOLES PRIMAIRES

Il semble que dans beaucoup de nos classes on attache trop d'importance à la dictée: on la regarde comme le résumé des connaissances grammaticales, la pierre de touche du savoir d'un élève et le but de l'en~eignemen~ de la langue; et dès lors on y consacre généralement un temps trop précieux. L'instituteur entiché de ces idées, trouvera journellement et au besoin deux fois par jour, le temps nécessaire pour dicter quelque alinéa à ses élèves, tandis qu'il lui arrivera de négliger souvent l'enseignement oral: les élèves ne raiso~neront et partant, ne comprendront que fort peu les exercices de gram~a1_re; rarement ils seront interrogés sur le sens de ce qui a été lu, ou appeles a en donner un compte·rendu ; plus rarement encore, on cherchera à leur communiquer sur un sujet quelconque une série d'idées que les élèves devront reproduire par écrit. Il est incontestable que les élèves doivent apprendre à écrire correctement ; mais des devoirs bien faits. soignés et régulièrement corrigés n'y contribueront-ils pas autant que les dictées Y Les exercices grammaticaux préparés oralement, écrits et corrigés avec attention, les devoirs de style bien contrôlés, ne sont-ils pas propres à habituer les élèves à la bonne orthographe, tout en leur fournissant des idées plus variées que ne peut le faire la dictée ? N'_y a-t:il pas beaucoup d'écoles, où la composition de style est souvent sacrifiée a la dictée Y Quand donc les élèves devront·ils s'habituer à exprimer

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Sion, 6 Janvier.

La N M.. -:- Bonne dame~ vou~ voyez les choses sous nn jour un peu sombre. Ma•s Je vous en pr1e, frutes-moi eonnaitre le plan que vous avez adopté. _La B. - J'entends que le maitre d'école enseigne à lire sans jamais expliquer 1~ sens des mots et des phrases. C'est du tem(lS perdu. L'enfant doit cherc~er ~ comprendre sans le secour~ de personne. Qu'on laisse de côté les exerClc~s mtellectu~~~ ~~la composition; nos paysans ne sont pas nés pour étr~ litterateurs. Qua 1ecot~ on s'occupe surtout de conjugaison et d'analyses écntes. Qu'on perde _le moms. ~'heures possible à expliquer, mais que l'on fasse beaucoup cop1er. La ree~tat1on des leçons doit absorber au moins la moitié d_es heures d'écol_e. et l'on s'en tiendra toujours pour toutes les leçons au mo~ a mot. Par ces d1':ers moyens et d'autres semblables, il est bien rare qu'.un Jeune ~omme parvienne à savoir au dela du nécessaire; et si les in· telhgences qu1percent s~~t. rares, cela n'est-il pas préférable pour le bienétr~ et le re~os de_l~ soc1ete, que de trop voir pulluler les prétendus savants, qUI tous asp1rent a JOUer les premiers rôles 't LaN. M.-:- Je vous suis t~ès obligée de m'avoir fait connaître votre pro~r.amme; ma1s permettez-mm avant que je vous exP.ose le mien, de vous Ja1re remarquer que vous nous faites reculer d'un s1ècle. Il faut être bien o~ée pour avancer d_e par~ils propos. !e ne m'~tOnJ:!e plus qu'avec vos prin· ctpes v~us vo~s fasstez ~air des ~ull•rttés seolatres a tous les degrés, des re· vues pedagogtques et d a peu pres tous les instituteurs. Faut-il s'émerveiller après cela que l'on vous rebute et que l'on mo sourie 't . La. ~- ~ De grâce, Mademoiselle, soyez un peu plus modeste. Je vous ai dtt que J a• u.';l plus gra~d nombre d'~mis qne vous, je le soutiens et le prouve. S~ns doute, J a.• de t~rnbles adversatres, au nombre desquels je compte : les desastreu~s ctrcula~res du_ Département de l'instrur.tion publique, quelques fougueux mspecteurs scolatres, les autres tels que Pélissier Paroz Allemand Destexhe et ~·autres, l'Ecole prim.aire et le Bulletin pÛ.agogiq'ue, qui mè font un tort mcalculable, un certam nombre d'instituteurs et d'institutrices Q,ui veul~nt s~ d?nner des ~irs, et c'est tout. La liste en est déjà bien longue, c est vrat, mats Je ne. me t1ens. pas cependant pour battue. Sachez que je c_ompte pour mes metll~urs amts et mes plus chauds défenseurs, tous les ins· tt tuteurs ~a~esseux (et Ils. sont nombreux). Le travail que vous leur imposez est tr_op pemble et. vos e_xtgence~ leur paraîtront toujours exagérées. Dans vos réul!tOns {lédagogtques Ils paratssent applaudir à vos propos, mais dans la prattque tls se moquent de vous. D'autre part, j'ai les avares, encore plus no_mbr~u~. Vous 1e1:1r ~ecommandez l'acquisition d'ouvrages que vous dites uttles, mteressants, tnd •spensables pour bien faire l'école. Ignorez-vous donc qu~ .c'est ~?i qui tiens la clef_~e.leur _bour~e? Ne yous en déplaise, Made· mots~lle, J a1_encore pour a~xt lt~tres devoues les trots quarts des commissions scolatre~. qut par leur savo~r·fa•re me rendent de très grands services. Après cela, com~tez les so~dats de votre camp, vos vaillants pionniers, et voyez si votre armee est ausst nom!Jreuse que la mienne. • lei la conversation fut interrompue. Mme et Mlle se donnèrent rendez-vous pour le ~0 décembre, dans le but de raire ensemble une visite dans les écoles d_e la commune deN. SiJai l'ava~tage de les suivre, je vous communiquerai, st vous. y _tenez, ce que J entendra• de remarquable et d'intéressant dans leurs appréctattons. Veuillez agréer, etc. Votre dévoué P. J. R.

1882-83.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION • L'instruction civique d'après lee principes catholiques. - Méthodologie. - Le style à. l'école primaire.- Les devoirs à la maison. - Travaux manuels. - Du goût de la lecture. - Le silence. - Ohronique et avis scolaire.

SOMMAIRE. -

DE L'INSTRUCTION CIVIQUE D'APRÈS LES PRINCIPES CATHOLIQUES Sous ce titre, nous trouvons dans la i .. année du Bulletin pédagogique (i87~) une série d'excellents articles que nous croyons utile de publier. MM. les Instituteurs chargés des cours de répétition les liront, nous en sommes convaincu, avec d'autant plus de plaisir, d'intérêL et de profit que les con· naissances civigues rentrent dans le programme de l'enseignement qu'ils doivent donner anos futurs citoyens, et qu'ils ne sont pas encore en possession, au moins pour la plupart, d'un manuel sur la mattère. Comme ces articles sont passablement nombreux et formeront au terme de leur publication un joli traité, nous engagerons nos abonnés a conserver soigneusement tous les numéros de l"Ecole primaire.

Des erreurs très graves, ayanL rapport aux bases nécessaires de la société, sont répandues aujourd'hui dans toutes les classes de la population. C'est donc un devoir de faire pénétrer de bonne heure, dans les jeunes intelligences, des noUons claires et précises sur les devoirs elles droits des membres de la Société~ Est-il inutile qu'aux trop nombreux sophismes qui se répandent sous le nom de nouveaux principes politiques, soient opposés quelques éléments de la science sociale d'après les données de la révélation, sur laquelle repose l'ordt·c social comme la famiUe, et qui doit SE'rrir de règle à la vie publique comme à la vie privée~ En exposant donc à nos instituteurs, à la lumière des principes catholiques, la vérité sur les questions sociales, nous savons que nous avons choisi un moyen sOr de faire pénétrer ces vérités dans l'esprit de la jeunesse et de les faire adopter par les populations qui ont avec l'instituteur des points de contact quotidiens. Suivant notre opinion, l'instruction civique comprend simplement les rapports des citoyens avec la société et les rappot'ls des citoyens entre eux, en tant qu'ils résultent d'une orga1ûsaLion politique. Ainsi limité: le champ de nos études sera ~ncore bien assez vaste pour la place dont nous pouvons disposer.

L~ manque de place nous oblige à renvoyer au prochain numéro 1a li~te des élèves des écoles normales ainsi que la Chronique scollllre.

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