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Sion, 6 Janvier.
La N. M. - Bonne dame, vous voyez les choses sous no jour nn pen sombre. Mais je vous en prie, faites-moi connaître le plan que vous avez adopté. .La R. -J'entends que le maitre d'école enseigne à lire sans jamais ex· phquer 1~ sens des mots et des phrases. G'est du temps perdu. L'enfant doit eherc~er ~comprendre sans le secour~ de personne. Qu'on laisse de c6té les exer~1c~s mtellectu~~~ ~~ la composition; nos paysans ne sont pas nés pour êtr~ litterateurs. Qua 1ecot~ on s'occupe surtout de conjugaison et d'analyses écntes. Qu'on perde .te moms. ~'heures possible à expliquer, mais que l'on fas~e. beaucoup copier. La rec1tat10o des leçons doit absorber au moins la moitié d.es heures d'écol~. et l'on s'en tiendra toujours pour tontes les leçons au mot a mot. Par ces divers moyens et d'antres semblables il est bien rare qu'.un jeune ~omme parvienne à savoir au delà du nécess;ire; et si les in· telhgences qui percent sont rares, cela n'est-il pas prérérable pour le bienêtr~ et le re~os de. l? société, que de trop voir pulluler les prétendus savants, QUI tous aspirent a JOUer les premiers rôles Y LaN. M.-:- Je vous suis t~ès obligée de m'avoir fait connaître votre progr.amme; mais permettez-moi avant que je vous expose le mien, de vous faire remarquer que vous nous fanes reculer d'un siècle. Il faut être bien o~ée pour avancer ~c par~ils propos. ~e ne m'~tonr~e plus qu'avec vos prin· c1pes vous vo~s fassiez ~air des autl•fltés scola.Ires a tous les degrés, des re· vues pédagogiques et d a peu près tous les instituteurs. Faut-il s'émerveiller après cela que l'on vous rebute et que l'on me sourie Y . La. ~· :- De grâce, Mademoisellll, soyez un peu plus modeste. Je vous ai du que J a1 u.~ plus grat:Id nombre d'amis qoe vous, je le soutiens et le prouve. S~ns doute, J a.1 de t~rnbles adversaires, au nombre desquels je compte: les desastreu~s circulaires du. Département de l'instruction publique, quelques fougueux mspecteurs scoLmes, les autre~ tels que Pélissier Paroz Allemand Destexhe et ~·autres, J'Ecole prim.aire et le Bulletin pÛagogÜI'ue, qui mè for~t un tort mcalculable, un. certam nombre d'instituteurs et d'institutrices Q,w veul~nt ~ d?nner des ~1rs, et c'est tout. La. liste en est déjà bien longue, c est vrai, mais Je ne. me tiens. pas cependant pour battue. Sacbez que je c_ompte pour mes me1ll~urs amts et mes plus chaud!\ défenseurs, tous les ins· IItntenrs ~a~esseux (et 1ls. sont nombreux). Le travail que vous leur imposez e~t tr_op pemble et. vos e.x1gence~ leur paraîtront toujours exagérées. Dans vos reu~10ns llédagogtques Ils paraissent applaudir à vos propos, mais dans la. prattque Ils se moquent de vous. D'autre part, j'ai les avares, encore plus no.mbr~u~. Vous lel?-r ~ecommandez l'acquisition d'ouvrages que vous dites nilles, mteressants, wdtspensables pour bien faire l'école. I!"norez.vous donc qu~ c'est !P?i qui tiens la clef. ~e.leur bourse 'f Ne vous en° déplaise, Mademois~ Ile, J a1. encore pour a~xih~tres dévoués les trois quarts des commissions scolaires, qm par leur savoir-fatre me rendent de très grands services. Après cela, com~tez les so!dats de votre camp, ~os vaillants pionniers, et voyez si votre armee est aussi nomi.Jrense que la mJenne. , Ici la conversation fut interrompue. Mme et Mlle se donnèrent rendez-vous pour le iO décembre, dans le but de faire ensemble une visite dans les écoles d.e la commune deN. Si)'ai l'ava~tage de les suivre, je vous communiquerai, SI vo~s. Y.tenez, ce que J entendrai de remarquable et d'intéressant dans leurs appreCiations. Veuillez agréer, etc. Votre dévoué P.J. R.
1882-83.
ORGANE DE LA.
• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION • SolŒAIRE. - L 'instruction civique d'après les principes catholiques. -Méthodologie. - Le style à l'école primaire.- Les devoirs à la maison. - Travaux manuels. - Du goût de la lecture. - Le silence. - Ohronique et avis scolaire.
DE L'INSTRUCTION CIVIQUE D'APRÈS LES PRINCIPES CATHOLIQUES Sous ce titre, nous trouvons dans la i•• année du Bulletin pédagogique (i87i) une s6rie d'excellents articles que nous croyons utile de publier. MM.
les Instituteurs chargés des cours de répétition les liront, nous en sommes convaincu, avec d'autant plus de plaisir, d'intérêt et de profit que les connaissances civiques rentrent dans le programme de l'enseignement qu'ils doivent donnerànos futurs citoyens, et qu'ils ne sont pas encore en possession, au moins pour la plupart, d'un manuel sur la matière. Comme ces articles sont passablement nombreux et formeront au terme de leur publication no joli traité, nous engagerons nos abonnés à conserver soigneusement tous les numéros de l'Ecole primaire.
Des erreurs très graves, ayanL rapport aux bases nécessaires de la société, sont répandues aujourd'hui dans toutes les classes de la populat.ion. C'esL donc un devoir de faire pénétrer de bonne heure, dans les jeunes intelligences, des notions claires et précises sur les devoirs et les droits des membres de la Société? Est-il inutile qu'aux trop nombreux sophismes qui se répandent sous le nom de nouveaux principes politiques, soient opposés quelques éléments de la science sociale d'après les données de la révélaLion, sur laquelle repose l'ordre social comme la famille, et qui doit st>rrir de règle à la vie publique comme à la vie privée? En exposant donc à nos instituteurs, à la lumière des principes catholiques, la vérité sur les questions sociales, nous savons que nous avons choisi un moyen sOr de faire pénétrer ces vérités dans l'esprit de la jeunesse et de les faire adopter par les populations qui ont avec l'instituteur des points de contact quotidiens. Suivant notre opinion, l'instruction civique comprend simplement les rapports des citoyens avec la société et les rappol'ts des citoyens entre eux, en tant qu'ils résultent d'une organisation politique. Ainsi limité; le champ de nos études sera ~ncore bien assez vaste pour la place dont nous pouvons disposer.
Le manque de place nous oblige à renvoyer au prochain numéro la li~te des élèves des écoles normales ainsi que la Chronique scolrure.
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