No 08 l'Ecole primaire, 20 février 1883

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N • 8. Quant aux solutions elles-mêmea, la place noua faisant dMaut aujourd'hui pour les donner, noua nous bornerons A indiquer lea réponses. Celle du ter est 175 fr., du 2•• 6 kil ; du s•• 18,000, 27,000, 32,400, 43,200, soit au total 120,600 après déduction des frais (10 •f.). Ci-après deux nouvelles questions à résoudre pour le prochain numéro. A. ce sujet, prière une fois pour toutea.à nos chers abonnés de faire en sorte que soit les réponses aux questions posées, soit les communications qu'ils ont à nous adresser, nous parviennent toujours le plus tôt possible, en tout cas 5 jours au moins avant les dates que porte le journal, lequel paratt le 5 et le 20 de chaque mois : 1•• 3 joueurs conviennent qu'à chaque partie, le perdant doublera l'argent des deux autres; ils perdent chacun une partie, puis ils se retirent avec 120 fr. chacun. Quelles étaient les mises ? 2•• La somme des deux chift'res d'un nombre est 10; si l'on intervertit l'ordre de ces chift'res on obtient un nouveau nombre qui nut 84 unités de plus que le 1". Quel est ce premier nombre ? Conférences. - Celle du district de Sierre aura lieu à Chippis, le 22 de ce mois, et celle d'Hérens, à Mase, jeudi, t•• mars prochain. N'ayant encore reçu aucun compte-rendu des conférences tenues les 18 et 23 janvier, nous prierons nos correspondants chargés de nous en adresser la relation d'y mettre un peu plus de célérité, afin que les lignes attendues puissent parattre au moins dans le prochain numéro. Même recommandation de se montrer un peu diligents à ceux de nos abonnés chargés de nous tenir au courant de ce qui a été fait dans celles qui viennent de se réunir ou qui auront lieu dana la suite. AbsenGes. - Une commission scolaire nous demande si le Conseil municipal a le droit de remettre en tout ou partie les amendes encourues pour absences non justifiées aux écoles. La loi en mains, nous répondrons non, car elle prescrit le chift're de ces amendes sans aucunement conférer aux administrations le droit sur lequel porte la question posée. Pour plus amples renseignements, il y a lieu de consulter la législation sur la matière ainsi que diverses circulaires du Département de l'Instruction publique. :llectUlcatfon. - Le nom de M. Zéphyrin Guérin, de Revereulaz (Vionnaz) a été omis involontairement dana l'état nominatif des élbves-instituteura fr. (tro année) publié dana le numéro 4. La coiii.DlÏllsion scolaire de Revereulaz nous fait savoir auui qu'elle revendique pour la paroiaae de ce nom les deux élèves-institutrices imputées à Vionnaz. Elle tient d'autant plus à cette rectification qu'elle croit savoir ce qui est nai - que les jeunes personnes dont il s'agit font honneur à leur village.

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*"'*Enseigner, c'est apprendre deux Cois. (Joubert). *"'*Quand on applique la sévérité où il ne faut pas, on ne sait plus l'ap· pliquer où il faut. ( lfl.) ft.** Pour enseigner la .vertu do~t ~ est tant parl& dana Platon, il n'y a qu un moyen: c'est d'ense1gner la p1éte. (Id.) · ·

Sion, 20 Février.

1882-83.

t I&Otl PR~K!ŒI 9

O)lGANÈ J?~ LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

Bo=~~~~;~~~rp~eu ~.. ugepm~nt. à l'éeoleh primaire. -:- De l'inatrucd . . nnc1pea ca1 oliqua (smte) _ •éth o 1ogte (SUite). - Ne négligeons pal! lea pe~ita -Le . .. oses (fin) . - Education ph aî (fi ) . . çona \&e chojeunes instituteun. - Oh:on1q.U:.e e: ~vi; •Oconls~uls pratique• aux . o auea.

Uultare du jugement • l'éeole prbuaire. ,. Les e~ants ~ont à l'école non-seulement pour acqùérir de I_mstruction: ~ais enco.~e ~t surtout pour y recevoir de l'éducation. de lmstJtuteur est donc d"er~o........ · ' La 1 · m1sston 1i . :~c.v"' ausst ceux ~~~ on Ill C?D e, et pour cela, il ne saurait se bornèr à développer 1un_e ou 1autre de leurs fac~l~és, mais il doit s'efforcer de les cultiver toutes, et de les équihbrer peu à peu par les eo · sanc~ d~nt il cherchera à les enrichir. ' nnrusN ~ubhe-t-on pas quelquefois ce devoir si important surtout dans es classes où Ja routine joue encore un tOie tro'p · dérable t eonsJToutes les facultés ne reçoivent pas une égalé cult d o~~e e_ontente de lectures inintelligibles et monotone~ uJ:'lo~~~~s r. Jtahons bonnes tout au plus à tollml.enter les ~nfants et à n exercer que _leur ~émoir~. Que. dire de l'enseignement de Ja langue françatse, qu on frut consister ici et là dllns la connaissance de qnelques re~les gram!Daticales, que les élèYes apprennent ~ar cœur, sans en fllll"e Ja momdre application 'P Le plus souvent ~ s n~ distinguent dans Jeur livre de lecture, nt la nature ni J~ .onc~?n des ~ots, et. les phrases soht pour eux un asse~bJage mco erent d e.xpf!:?SSIOns quelconques, dont les accords et les slaces sont des émgmes indéchiffrables. La part faite au jugement e_s enfan~ dans .un pareil enseignement est on ne ent lus IDlcrosC?plque. D1sons donc un mot de l'importancepde ~tte facu_l~é mteJleetueHe, surtout quand elle est éèlairée ar 1 luiDleres de la foi. P es SOI~=r~onne rj~t ore q~e c'est le jug~ment gui règle en quelque a con m è de 1 homme et qu1 contnbue puissamment à


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rendre son existence utile, agréable ou ma~heureus~. En· effet l secours pour ses semblables pourrait être l honu:ne aude ( :·jugement férait défaut ou qui n'aurait reçu qu'une culture (~~imparfaite '1 Qôe de· fÇJis, ne _voit-on pa~ des ym:SQrit~~~ourvues de jugement, se tourmenter en yam, g~osstr es p ltés qu'elles rencontrent sut leur chemm, se decourager sans cuot'f Jl)anquer d'initiative'll8'IHI leur carrière, O\l.~ê~houer •dans ~~ut~~ leurs entreprises et traîner une existe.nce ~tserable '? t A cette eonsidération, nous crQyo!la d~~o•.r .8JOUt~r ..une ~u re · un· portan'n sa-voir la necess1te ôe éUlttver.: le JUge110, non moms . t envis&gée au point de vue moral. me~on-seÙlèment on donne P.llr le,. .dév~loppe~1~nt de c~tte préci;use faculté, plus de _solidité à 1 esprit des ~leves, mrus on le~ oblige encore à une attention plus soutenue; tls prenn~nt. )eu a eu l'habitude de la rétrex\on et font des ~t'forts J?OUf , t.er eurs Pd· Aussi deviennent-ils moill$ superfictel~, motns l~er~, plus 1 .~~s. x . la paresse fait place à une heureuse applicatiOn~ _et :~:~ 1~ ·eune homme est dissipé, moins il r~cherchera le _pl~tstr, et plus il Jdeviendra apte aux ~aires de SOil etat et la vertJI.n aura ,. gagner quit ~s~ don~ de toute nécessité de s'occupe~ d~ cet~. beU_e faculté et de la cultiver au même degré que la ,mem.Oire el ,ltmagtation Du . reste la véritable vigueur de. l es~nt de l pomme ~é e ui de l'b.arm(lnie w(ait~ ~e sea trot~ pmssances mtellec-tu~l~s. Cela dit de l'importan~e .du j.u~ement, voyons up peu la .. anière de. cultiver une faculte SI premeuse. rn Tout enseig 11ement dit le Père Girard, si entendu en m~twre pédagogiqQe doit .contribuer à améliorer l'élèv~; on peut aJouter ue toute ~stl:uction que donne le maître~ dmt. é~a~ement con~ ~ib.uer à développer le jugement ; c'es!. poun~um, J1 lll,lpor~ Ïu~ les élèves se rendent compte de ~e .qu 1~s v~nent e~ .~ot~n te~ ~ l'école.: qu'ils y acquière.nt des Idees J~§teS et Vl~Jes •! e ces là certainemen~ p111s le travail de la réflenon et du JUgement qu: de la mémoirè. Essayons maintenant d'éb~~cb~r la IJlarc e suivre pour arriver au but que se propose 1ecole~ . . Noqsavonsvu dans le_premier article du n• 7 de 1 E~ole. f!rlrna~re, ue les .classes renfermant tous les enfan1s de sept a qumze ans, ~mL généralemeJ~.t divisées en trois gr~upes d?n~ ~hacu1~ a e~n ro r me spécial qui bien suivi, contrlbu~ déJà a a cu ure u, fug:mS:t. Ainsi les élè~es de la division inféneur~appre~:ment n~n­ seulement à lire et à écrire passableme~t~ mals pl?ces tous es jo\!rs ~n face de quelque partie du mobther clas~que pendant

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}'exercice intuitif, ils s'hab~tuent à réfléchir; les idées se réveillent cbez eux, et bientôt ils comprennent et parlent même le langage de la classe to~~ ~ityérent du patois qu'ils ~ntendent chez eux. Les leçoP,S de, cb~ses roulent . tout d'abord sur le mobilier de }'écüle, d'~ne · cham~re. d;h~bitation ; puis ,sur le.s divers~s parties d'une mmson, les mstruments ,aratoires dans les communes ru,·ales, l_es at·~res les plus connus dans ~a loèalité; les animaux domeshqu~s les plantes les plus vulg~tre~ comme aussi lrs 11 oiseaux le~ plus communs. Pour en .dire les noms, les qu,alités et l'utilité, !~~· élèves se. servent de petites propositions nettes et correctes qu'ils d~sent chacun seu1 et qu'il~ répè'tent quelquefois en coœyr. Jamais le bon maitre ne se co'nt~nte d'une reponsè mutilée, trOOfi\lée, monosyllabique, s'il vent que 'les enfants apprennent' à s'exprimer couramment. Et .si cet enseignement doit leur d~yenir bi~n profitable, il ser&it même à ~ouhai.ter qfw le maître se. servit d'un hon auteur, tant pour ~e perfectionner lui-même tous les jours davantage que pour' rendre ses leçons plus grad,uées, plus méthodiques et beaucoup plus intéressantes. 1\fltis ce n'est pas àe temps à autre seulement, par exemple une fois par semaine, que ce~ exercices doivent avoir lieu, mais bien tous les jom·s au moins une demi-heure. Ce s~ra là une trèsutile occupation pour les commençants que ' l'on renv{)i~ assez souvent de la cl~sse aprè~ l'exercice de lectpre; pi·étextant la difficulté .de les o~cuper plus longtemps. li est vrai que les maîtres quj agissent de la sode se soucient peu du, rè~leiJVlnt des écoles qui prescrit àu moins vingt beu~;es de e,lasse pour 1es 1 élèves âgés de sept à neuf ans. ' • Aussitôt que les enfants commencent à comprendre le fran93i:S~ qu'ils saisissent le sens de ce que le maUre dit en classe - et ce résultat est atteint pl\}S vite qu'on ne le pense, si le mattre le veu~ efficacement et si tous les jours ii s'{mtreiient familièrement avec eux - celui-ci commence à leur narrer, dans un style simple et correct, quelquPs petits traits· de l'histoire saintè, sur lesg:uels Ü les interroge ensuite, pour se convaincre . ~u'ils les ont bien compris et ont saisi les idées principales du récit. Il est entendu que leJ.ITS réponses seront toujours données en françAis ; souveP,t elles auront besoin d'êtr-e rectifiées, et le maitre ne manquera pas de profiter d'une si bonne occasion pour amener les élèves à s'expnmer passablement en peu dé temps. ' Par la, l'exercice intuitif trop souvent négligé deviendra une des plus utiles occupations pour les élèves de la division inférieure, surtout s'il est fait avec gradation et méthode, et il ne

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manquera pas de contribuer. puissamment à réveiller le jugement des enfants. Les élèves parcourent généralement les tableaux de lecturt> la i'" année qu'ils vont en classe, et ce n'est guère que la 2• année qu'ils commencent à se servir du livre. C'est alors qu'il1aut les faire syllaher lentement et souvent même en chœur. Les enfants pronoJicent distinctement une syllable après l'autre, ~ans s"occupèr des liaisons et en faisant entendre les e muets à la fin des mots. Quand la syllabisation leur est devenue familière, on les habitue peu à peu aux liaisons. C'est à ce moment aussi que commence, non pas enco.re le compte-rendu, mais bien un entrPt.ien familier entre le mqitre et les élèves sur le sens des mot!', le contenu du morceau ou de l'alinéa qui vient d'être lu. Pom· répondre aux questions posées par le maitre, les enfants se servent' le plus souvent des termes du livre et toujours en fàisant entrer la quçstion dans la réponse. (.A suivre.) Dt L'INSTRUCTION CIVIQUE D'APR~S LES PRINCIPES CATHOLIQUES (Suite.) DE LA FAMILLE.

La famille, ou société domestique, est une société naturelle qui a pour but i~ . conservation et la propagation de l'espèce humaine. La famille est définie une société naflUrelle, et non pas une société artificielle, parce que Dieu a voulu la propagation de l'espèce humaine 'et que çe but ne peuL être atteint, d'une manière convenable et lténérale, que par la société domestigue. Il est d'expérience que les enfants confiés à des mains mercenaires sont rarement élevés comme il convient, au point de vue des soins physiques et Rurtout de l'éducation morale et religieuse qui fait tout l'homme, puisque cette éducation n'est que la formation de son esprit et de sou cœ~, de son intelligence et de son âme. C'est par ces nobles facultés que l'homme se distingue des animaux. La famille étant une société naturelle, il s'ensuit que l'homme ne peut ni la supprimer, ni la remplacer, ni la modifier dans ses caractères fondamentaux. La famille se compose de trois termes : le père, la mère, un plusieurs enfants. Le lien qui unit les membres de la famille est une affection naturelle au cœur de l'homme, et de la part des enfants, un attachement fondé sur la soumission et la recmmaissance. · La société domestique se subd.i vi~ en deux sociétés : la société cO'fljugaJe, qui comprend les relations entre l'époux et l'épouse,

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U7 la société paternelle qui se fonde sur les relations entre les parents et les enfants. § i . DE LA SOOlÉTÉ CONIUGALE. .~a Soci.~té co~ju.gale est formée par le mariage. C'est Ja premiere sor•eté qm a1t été établie sur Ja terre. Le mariage, envisagé au point de vue qui nous occupe peut être défini: une société amicale et constante de l'homme el de la femme pour la procréation légitime et la bonne éducation des enfants et pour le secours mutuel des époux. 11 est une assO<'ialion na"tJl:relle et n~cessaire au genre humain. La raison en est que la soc1eté humame ne saurait subsister dans son état naturel sans ce~te associ.ati?n constante de l'homme et de la femme. Chez les ammaux, 1 UDlOJl d~s parents peut n'être que d'une saison, parce que quelques semames suffisent pour élever les petits. Mais il en ~st autrement. du père et de la mère. Car l'éducation physique de 1enfant est tres lente, elle dure une longue série d'àdnées 11 v a de _pl~ à faire l'éducation morale et religieuse de renfant,'travail q?1 eXI~e _le concours ~t la coopération des auteurs de ses jours. L assoc!abou des parents doit donc avoir une durée proportionnée aux engences de eéducation complète des enfants. c'est-à-dire qu'elle doit être indissoluble. ' 11 Y a de. nos jours ~es systèmes dits socialistes, qui tendent à la suppresSion _du manage en ,autorisant la séparation des ·parents et en ~onfiant a la société tout entière l'éducation des eufants. n faut b1en reconnaître que ces systèmes sont contre nature. n n'y a que des parents dénaturés qui aient l'affreux courage d'abandonner leurs enfants. Si nous jetons les veux sur toute la création ~~rtout .et toujour~, nous tromrons cette grande loi divine, qu~ l educ~tion des espr,ces se fait par les parents. Aux animaux pour ~·emph,r· cette mission, Dieu a donné l'instinct; aux homm~s il a msp1re cet attachement paternel, cette affection euvers leurs enfants dont s'affranchissent seuls les êtres les plus dégradés. Sans p~rmettre la rupture arbitraire des liens du mariage et !a formahon ~e x~ouvelle~ ass.ociations conjugales à titre précaire, Il est ~es ~égislat10ns qm, toleœnt, dans certains cas, le divorce. La.légJslation mosaïque 1 autorisait chez les Hébreux et les légisI~ttons protestantes l'ont rétabli. Il faut reconnaître q~e le di~orce n est pas ~bsolument contl'aire à la Joi natureUe puisqu'il a pu être ~ermlS rar le législateur inspiré ; mais il ~ été défendu et avec Ju.ste rruson par Jésus-Christ, car le divorce est difficilement compatible avec les fins naturelles du mariage. Il djssout l'union


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conjugale au moment où les enfants ont besoin de leurs parente pour leur éducation. Sans doute, les tribunaux qui prononcent le divorce ont soin de veiller à ce que l'éducation des enfants ne soit pas négligée : mais les ressources ne se trouvent que lorsque les parents sont. pourvus des biens de la fortune. n en résulte que le divorce, dans les pays où le protestantisme l'a réta~li. est le privilège des classes supérieures. Cela même montre comh1en peu le le divorce est dans l'ordre naturel; car s'il était un moyen naturel de rompre la société domestique, Dieu aurait disposé les choses de telle sorte que toutes les conditions sociales en puissent recueillir les avantages; Dieu n'aurait pas fait le privilège de la fortu~~· Dn mariage découlent un grand nombre de conséquences ClVIles, comme la naissance légitime des enfants, les droits à des héritages, etc. L'Etat a dès lors un grand intérêt à prendre acte des unions conjugales aussitôt après leur formation. Tel est le but des actes de l'état-civil. Rien de plus juste que l'intervention de l'autorité civile sous cette forme. Mais il arrive dans certains pays - et la Suisse est aujourd'hui du nombre - que le pouvoir politique ne se contente pas de consigner les mariages sur les registres de l'étatcivil: il prétend former lui-même le lien matrimonial et déterminer d'après sa législation les conditions de la validité des mariages. C'est ce que l'on appelle lïnstitutiop du mariage civil. Par ce qoe nous avons dit précédemment, il est facile de comprendre combien cette prétention est injustifiable. Puisque le mariage est une société naturelle, il ne dépend point des pouvoirs humains d'en altérer la nature, ou de le produire dam; des conditions autres que celles voulues par Dieu. TI est aussi impossible à l'Etat de produire un mariage valide en dehors des règles posées par la volonté divine, qu'il serait impossible à un savant de donner l un arbre des feuilles et des fruits en dehors dE>s lois naturelles. L'histoire de tous les peuples et de toutes les civilisations atteste que le mariage n'a cessé d'être considéré comme une institution supérieure à la législation purement humaine. Partout et toujours, les liens matrimoniaux se sont formés sous la main du prêtre, représentant de la divinité. Ce n 'est pas trop du frein puissant de la religion vour imposer silence aux passions et à l'inconstance (A suivre). de la natu1·e humaine.

M:2THODOLOGIE (Suite.) Tous, probablement, nous connaissons des personnes qui ont quitté leur village pour se rendre dans quelque ville étrangère où

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le français est la seule langue en usage. Nous en avons vu partir ne connaissant presque que leur patois, et au bout de quelques années ils sont revenus, s'exprimant avec facilité, dans un style pur, ou à peu près, et avec un bon accent. Comment donc ces gens ont-ils appris à s'exprimE>r ainsi, et souvent en peu de temps? Evidemment par la conversation. Les personnes, avec lesquelles ils se trouvaient en relations continuelles, p~rlant bien le français, et toujours le français, ils ont insensiblement contracté l'habitude de s'exprimer comme elles, grâce surtout à l'absence du jargon maternel, qu'avec quelque regret peut-être, on avait dn congédier à la frontière. Nous ne voulons pas dire qu' avant de présenter nos recrutables à MM. les experts fédéraux, il faille les obliger à un séjour à Lyon ou à Paris, non ; mais cela prouve que la conversation avec ses élèves est nn des moyens les plus propres à leur apprendre à s'exprimer, et mieux l'on s'exprime, mieux l'on compose. n est vrai que nos compatriotes à l'étranger parJent continuellement le français ; tandis que les élèves de nos écoles ne le parlent que durant une faible partie de la journée pendant un espace de six mois, et que le reste du temps qui est, comme on Je voit, daus une proportion relativement gigantesque. le patois vient reconquérir ses droits naturels, détruit ou amoindrit l'œuvre de l'école, et le français n'est plus qu'un intrus, un ministre in partibus de la pensée. Dans toutes les familles, on devrait faire des lectures variées, fréquentes et instructives, s'abonner à quelque excellente publication périodique : ce serait un commencement de réaction contre les funestes influences du patois qui se vel'rait peu à peu sapé dans sa base, et ce tyran de nos campagnes finirait un jour par s'expatrier. Mais, hélas l la génération qui recevra ses adieux n'est pas sur le point de nattre, à en juger par la vigueur, la force, la profondeur et l'étendue des racines de cette plante vénéneuse, à moins qu'on ne veuille la faire disparaître par la violence, ce qui ne manquerait pas de donner lieu à des scènes, à des épisodes tragi-comiques. Si les parents s'expriment bien en français, ils feront bien de ne jamais parler le patois en famille, du moins avec leurs enfants, et d'interdire ce baragouin à ces derniers quand ils parlent entre eux.: ils rendront ainsi un grand service, non-seulement à leurs enfants: mais encore à l'école entière, car ceux-ci s'exprimant bien ou mieux que leurs condisciples, toute la classe en retirera quelque pt·ofit, attendu que le bon exemple, comme le mauvais, a aussi

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son influence, quoique moins accent~ée. Si, auco~traire,les par~nts s'expriment mal, si leur con!ersa~on est. éma1llée de lo.cutions vicieuses, d'expressions hybrides, ils ferment presqu.e m1e.ux de ne jamais parler français à leurs ~nfants, ~ le reperto~e ~e ceux-ci s'enrichira des mêmes locutions, qu il sera plus difficile de déraciner que d'apprendre à ces mêmes enfants l_lne langue étrangère. Mais à la campagne, où .l'usage. du f~ança1s au. fo~er domestique n'est pas admis, cette. ~~novatlo?,, S1 eJle ava1t heu dans des familles qui ne fussent ru 11ches~ m 1n1luent?S, ~e provoquerait aussitôt, et sans trève ni merc1!. que les rall.lenes,_ les sarcasmes, les quolibets de la gent tracasSler~ et charitable ~ la mode du jour, et ne manquerait ~as de valmr, de la part dun voisinage odieux, au nom de famille de ces parents s~o,sés! et pourtant mal avlsés, quelque appendice connu. S?US la. de~omma­ tion de sobriquet. Et comme, en général, le ndfcul~ 1~sp~re u~~ terreur souveraine, pendant longtemps encore, c est-a-d1re JU~qu a correction de ces mœurs sauvages, on se verra forcé de contm~er la culture de la rhétorique, sur tous les tons, en langue pa.~otSe. Nous avons lu quelque part, il n'y a .Pas lo?gtemps, un~ naiVe~ que nous ne pouvons laisser passer sous silence. 9n s étonnait qu'à la campagne on s'exprimât souvent, en frança1s, avec beau: coup de peine, tandis qu'à la v~lle on rencontre des enfants .qm s'expriment bien, et quelque~ms ~ême arec élégance. U n Y a là, assurément, pas .de quoi s ex.tasJer 1 Comment ces enfants .~e parleraient-ils pas b1en le frança1s, et même avec élégance, s Ils n'ont jamais entendu que cette langue, et de la bouc~e de parents cultivés? S'il eri était autrement, ces parents aura1ent donné le jour à des idiots. Si nos jeunes campagnards se fussent trouvés dans les mêmes conditions, ils parleraient. peut-être. a~ec ~lus d'élégance encore; attendu que, quand ils p~rlent patm~, Ils. s expriment avec la plus grande facilité et, _Pat·fms,même, t~es ~tegam­ ment. Si le patois était la langue offimelle, c est au mtadm .que l'on pourrait adresser le reproche ci-haut. Allez dan~ certam~s campagnes de la Suisse française, et vous tronv~rez ~e J~lmes VIllageois qui s'expriment aussi bien que vos pet1ts Cltadms,. par~e que des parents inst~ts le~ ont élev~, et ne leur. ~nt Jaii_laJs parlé que le français. SI ces Jeunes habttants de la mte deviDent apprendre le patois à l'école, ils feraient ~eu~être~ d:ms la conversation tout aussi piteuse figure qu aUJOUr~ hm .nos campagnards' quand ils doivent s'expi'Î~r.r en franÇ81s. :Mrus~ comme il n'y a pas de règles sans excepti~ns, vous ~~o.uvez, à la ca.mpagne, bon no~re de personnes qu1 parlent l1d10me de la ville

12t aussi bien que ses habitants, seulement nous ne pouvons pas ajouter - et vice-versa: il est vrai que la perte n'est pas grande, et qu'il n'y a pas lieu de s'en consoler. Compositions à récole. - Comme les compositions se Cout à la maison, et que certains élèves ont la funeste habitude de charger de leur trav11il des condisciples plus avancés, ou de grandes personnes, afin d'avoir des points en plus, et conquérir un rang plus honorable, mais usurpé, sur les bancs de l'école, a1,1 détriment de Jeur instruction, attendu qu'en ne s'exerçant pas, on ne progresse pas non plus, l'instituteur, pour connaltre ces élèves et leur valeur, donne le mercredi soir une composition à faire à l'école, et dont on ne connaît préalablement pas le sujet, afin que l'on n'ait pu s'y préparer. Par ce moyen, ces élèves ét~tnt découverts, leurs compositions de la semaine, quelque parfaites qu'elles soient, n'obtiendront que la même quantité de points: ils seront ainsi amenés à travailler eux-mêmes, et à faire quelques progrès, si insensibles qu'ils soient. ll en est de même des solutions d'arithmétique raisonnées. (La (in au prochain numéro.)

XE NÉGLIGBO!ITS PAS LES PE'l'I'l'8

Une école ne peut prospérer si la classe inférieure 1 est négligée. car le temps que les petits perdent dans l'oisiveté et rignorance est irréparable, et s'ils ne contractent pas dès le début la saine habitude de s'occuper emca· cement et de donner au temps l'emploi le plus utile, ils t>n contracteront une autre dont les effets fâr.heux se feront sentir bien au-delà. de la classe inférieure. Il est donc de notre devoir de n'omettre, à l'égard de ces 11etits, aucun des soins que notre temps et nos forces nous permettent de leur accorder. Or, pour éveiller leur intelligence enr.ore engourdie et établir les premiers éléments de l'in~truclion dans leur esprit encore vide, il nous faut, en premier lieu, approprier le~ matières à enseigner aux forces de l'enfant de sept ans ; mals cela ne suffit _pas; il exi&te d'autres points, peu adhérents a la méthode et plutôt du domame de la discipline, sur lesquels doit se porter notre auention dans les premiers temps que les petits nous sont confiés. Considérons quelques-uns de ces points. Et d'abord, bon nombre de ces petits nous arrivent pour la première fois avec une aversion ass~z prononcée pour l'école et celui qui la dirige. Cela s'explique : leurs parents. depuis des mois, n'ont cessé de leur parler de l'école et cela d'une fAton peut-être peu engageante pour le futur élève; il est donc nAturel que c'est avec regret que l'enfant franchit pour la première fois le seuil d'une ecole qu'il considèreoommeune maison de correction. Il est vrai que certains parents, mieux avisés, se gardent de faire redouter la férule du maitre à leurs enfants ; mais quoiqu'il en soit, la première tAche qui nous incombe, vis·à-vis de ces petits nouveaux, c'est de dissiper leur crainte ou du moins leur timidité naturelle, et de les disposer en faveur de l'école.

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U2 A cet effet, mettons-nous aussitôt en rapport direct avec eux et engageons une conversa&ion roulant sur les pe!!Sonnes et les choses qui leur sont rami· Hères. Demandons-leur avec un ton de douceur et d'affabilité rassurantes comment ils s'appellent, comment s'appellent leurs frères et sœurs; infor· nions-nous de leùrs parents et de l'occupation de ces derniers. Notre physio· nomie souriante et nos manières prévenantes ne parviendront peut-être pas à arracher un ovi ou un "on à un $el ; mais que celte timidité ou eette rudesse de caractère ne nous rebute et surtout ne nous importune pas ; rappelons-nous que ce premier entretien, pour être conforme à son but, doit être intime, familier, sans gêne et sans contrainte. Sans loucher à la manière d'appliquer la méthode d'enseignement proprement dite, notons toutefois en passant que les premières leçons, et qui commeJJ.eent incuBa?pment, d,oivent se revêtir d'une forme aW\Si attrayante que ce premier entretien et ne prendre que peu à peu et insensiblement le caractère plus sérieux, plus âpre de l'enseignement. Ensuite, ne les laissons jamais un moment oisifs à l'école ; un point qui n'est pas toujours observé dans toute sa rigueur. En effet, saur quelques exceptions. toutes nos écoles sont à noe ou deux classes, de sorte que les petits ne rormeot qu'une fraction de la classe de l'instituteur; ils sont l'une des deux ou trois divisions qui reçoivent l'enseignement direct alternativement, et comme ils ne savent pas encore écrire les premiers jours de classe, on leur permet, le cas n'est pas rare, de se reposer pendant que l'on fait la leçon aux autres sectiol)s. Mais comment les petits goûtent-ils ce repos ? Un trait e~seoliel du caractère de la jeunesse, c'est l'activité et le mouvement; de plus ces petits sont habitués à l'air, aux cris et aux jeux, et les voilà tout à coup forcés de plléi' souS" noe loi ligoureose qui, non-seulement eochaine momentanément leur liberté, mais leur interdit encore toute action du corps et de l'esprit en ~énéral. L'ennui et la langueur s'emparent infailliblement de ces petits êtres maetifs; les pauvres enfants soupirent après la clôture de la classe qui doit venir les délivrer de cette prison et les rendre à leurs amusements et à leur ramille. Or, le travail est le meilleur préservatif contre l'ennui: tirons-en partte, occupons les petits. Quelque maladroits et ignorants qu'ils soient les premi~rs jours de classe, nous pouvons néanmoins leur donner une occupation convenable pour alléger la durée du temps. Traçons-leur des figures sur le tableau noil', de1 bâtonnets, des barres, des croix, des ,.onds ou anneaux, etc., qu'ils tâcheront de reproduire sur leurs ardoise~. Ces reproductions seront mal exécutées; gardons-nous cependant de ne pas les agréer et ne pas exprimer notre contententeut et notre joie par des louanges, ce • miel dont il faut frotter le bord du vase pour en faire accepter le contenu. , I.e travail préserve de l'ennui ; mais la variété des exercices prévient la lassitude. L'écolier de dix ans est en état d'appliquer son esprit à un travail par écrit pendant une heure entière. Il en est autrement de l'enfant de sept ans ; autant il est incapa~le de suivre avec fruit la leçon la plus intéressante pen· dant une demi-heure, autant il lui est impossible d'apporter une attention soutenue à un exercice par écrit lorsqu'il dure plus longtemps. Et pourtant, combien de Cois ne force-t-on pas ces petits d'écrire, de copier ou de l,'ecopier 40 ou 50 minutes c.onséculives 1 Ce procédé, outre qu'il paralyse le dévelop· pement intellectuel de notre élève. nuit à son éducation J?hysique et morale., et s'il n'~brutit pas l'enfant, il est loin d'éveiUer en lw le gmH de l'étude. Varions donc souvent avee les petits, même dans une école à une classe.

Après les avoir laissé16ttlre pendant un quart-t'heure environ, remettonsnous en rapport direct avec eux. ne serait-ce que pour quelques minutes. Ce teml?s que nous employons à contrôler ce qu'ils viennent de faire, suffit po~r deteod(e leur esprit. "linsi que leurs doigts crispés et paralysés par la rattg1;1e, et c'est avec un nouvel entrain et de nounlles forces qu'ils exécutent ensutte la nouvelle. besogne que nous leur aurons assignée. Lorsque no'-!s fatsoos la leçon, nous rencontrons parfois des obstacles qui ne SC?nt. pas prevus dans ~otre préparation : ce qui nous empêche d'arriver auss1 dtrectemeot et ausst promptement que d'habitude au but que nous ~ous .somm~s tracé avant la classe. Voulant pourtant, dans notre ardeur. 1~Uemdre a tout pri;t, nous continuons la leçon, et, de la sorte., nous emP!e~o.ns su~ les l5 ou 10 minutes destiJlées à l'enseignement direct de la diVISIOn SUIVa.nte; ,or, re~périence apprend que c'es& ordinairement au détri· ment des petits, c ~st-~·~tre sur leurs leçons. que l'empiètement se rail. Les ~orants _de la classe mfe~teure demandent des leçoDB courtes, il est vrai ; mais tls ne reclament. p~s mr,ms une tout aussi large part de l'enseignement direct que leurs condtsctples plus avancés. Gardons-nous donc de vouloir à leur p~éjudice, pouuer les grands; car si généralement l'étude ne saurait valoir nt rempl~cer la leçon du. maitre, les petils exigent cene dernière d'autant plus constdérable~ent qu'tl leur raut d'abord, par nos soins direclS, être mis a même de pouvOir s'occuper profitablement lorsqu'ils sont abandonnés à eux-mêmes. n arrive parfois que dans une école les enfants de la division inférieure ne font aucun,.de':oir à la ma!son; ceci est une négligence impardonnable de_ la part de ltostttuteur. Il o y a pas que les élèves les plus avancés qui ~·en~ cap~bles, de ra_ir~ .u.o petit devo!r à domicile, vu que oe&&e besogne n est Jamats qu_un~ repelttton de ce IJUI a été préalablement traité et appris en classe.; ensu!te, eta.nt courie, elle lat!lse toujoors assez de temps à l'enfant po~ se hvrer a. ses )OUX et prendre ses ébats, et 1\6 porte donc nullement att.em~ a sa sa~te. ~u!s, si Ill!! petits eontracteot déjà à l'école l'habitude du tra:v~tl, le devmr fatt a la matson, tout en bâtant le développement de cette pr~teuse faculté,. a ~o outre l'avantage inconttlStable d'éveiller en eux le senllment du devOir dune manière plus efficace que là où ils se trouvent constamm~nt sous l'influence directe du maitre. Or. ces facultés ont une b&:ute portee mo~ale ~\ne peu_v_eot .ê~re rultivées trop tôt. Développées avec som des le bas-age, elles factlttent a l'enfant l'accomplissement de sa tâche jusqu'à lui en faire un véritable besoin. . Qu~l mal, a~ contraire, a·t·on le plus souvent, avant d'obtenir des devoirs reguliers et so1gnés de ces enfant& qui viennent d'une école où l'on est sous ce rapp~lrt, moins exigeat;u, c'est-~·dire. plus n~gligent 1 Assign<•ns 'donc cbaqu~ JOur no court devOJr domesllque a ces pettts, et, dans la mite. ils ne con~td~reroot pa~ celte besogne comme une corvée, à laquelle on les astreint arbnra•remeot. En résumé, ne négligeons pas les petits. Sourions-leur, et ils ne r~douteront ~as l'abo~d de la classe ; adoucissons leur les premiers sentiers de l'instruction, ~~ •!s y mar~herobt d.e bonnt volonté: gardons nous surtout de voulmr•. a l~urs depens, cultiver plus spécialement les grands: c~r si nous ten~ns a ~vo•r uné bonne école, une bonne première rlasse, c'est par les pettts _qu'Il faut commenrer; e'estla la cler dP, notre société à venir. Posons donc a temps, avec ~oin et avec solidité les fondements de l'edifice et nous pourrons nous promettre de l'élever et plus haut et plus facilement.' (Der Schvlfreund.)


U5 i24 J.BqOK8 DB GB08B• (Fin.) Les eloq Hall.

La maitreiBe. - Charles, quand Edmond cause anc toi, qu'est-ce qui te rait savoir qu'il te parle 't ()harlea. - Parce ~ue je le vois parler. La maîtresae. - St tu ne le voyais pas, - qu'Il se trouvât, par exemple,. · dans Ja pièce voisine - et qu'il te dit : c Charles, comme nous avons é~e sages en classe, mon père nous mènera promener jt1udi, • tu ne le verrats pas puler pourtant 't Charlt• -Non; mais je reconoaitrais sa voix-. . La maUru1e. - Comment fernis·tu p<iur reconnaître sa vmx 'P Charlu. - Parce que je l'entendrais. L« mmtre11e. - Avec quoi est-ce qu'on entend 't (}harles. - Avec les oreilles. La maUruse. - C'est juste : le sens qui nous rait entendre s'appelle -;:l'ouïe. - Et si Edmond ne voulait pas que tout le monde entendit ce qu 11 dirait à Edouard, que ferait-il pour te lui faire savoir à lui seul 'P OharleiJ. - Ille lui dirait à l'oreille. . La maîtreBie. - Oui, il pourrait le lui dire à l'oreitl~ ; mais cela _ne serail pas poli pour ~es autre.s. S'il vou_la~t donc rester ce qu'1l est,_ un pettt garç~n bien sage et b1en éleve, que reratt·tl? :- Perso_nne ne le sa1t 't - Allons, Je vais vous aider un peu. - Voyons, sats·tu éortre, Edmond 'f Edmond. - Pas encore, Madame. La maitrt:S~Je. - Je n'ai pas de chance alors ;_ voi!à Edmond s_u r lequel j'avais bien compté en voyant nec quelle attentto!l•l. éco~te, et tl ne peut nous tirer d'embarras 1 C'est bien regrettable. - QUJ satt éwre 'P H mri, vivement. - Mol! madame. La maîtres/Je. - Eh bien 1 Henri, puisque toi. tu sais écrire, oomme~t feras-lu si Edmond vient le trouver tlt te dit : • le suis désolé de ne pouvmr faire savoir à Charles que mon père veut me mener à la ~ampagne jeudi, ~~ qu'il voudrait que Charles fùt des ~()tres. J~ ne p~~x le vo1r que veodredt, tl sera trop tard. Pourtant je voudrats ne le dtre qua Charles seul 'P • Edmond. - Je le lui écrirai. . La maitresM. - Oui. et en parcourant des yeux la lettre, saura-t-il auss1 bien ce qu'Edmond vent lui dire, que s'ille lui avait dit oralement? Hl'nri. - 011i 1

La maîtresse. - loi, c'est la vue qui Je lui aura fait savoir ; - quand nous entendons parler, c'est l'ouïe qui vient à notre secours,- --:-.~eorges nous a montré ce que c'était que le goût; - Louis nous a p~ouve l unhtedu ~oucher; et Ernest l'habileté la finesse de l'odorat. C'est ce qu on appelle les c~t~q sens. Répétez en tous le nom. - (Les enfants obéissent, montrant en même temps rorgane du sens q"'ils nomment.)

BDVGA'.DOK

~IIYBIQ'UB

(Fin.)

JI m'est impossible de ne pas p~~ler de la propr~té, car elle a. la plu~ grande influence sur Je corps et sur lame. La proprete e~t u_ne demt-vertu. elle est utile à tout le monde et toujours ; elle est Sl.1rtout md 1spen~a~le d~~s les classes où les enrant11, réunis souvent en trop grand nombre, VICient 1 atr avec rapidité par la respiration. Si il celle cause de viciation que l'on ne

peut éviter, on ajoute que les enfants arrivent en classe couverts de vête · ments salis depuis longtemps, si pendant l'été les élèves négligent de se laver, et que la sueur forme tr.nt sur leur peau que sur leurs vêtements une crasse qui exhale des gaz méphitiques. alors l'école devient un milieu in· salubre, véritable foyer pestilentiel, où le maitre et les élèves peuvent con· tracter lé germe de malàdles terribles. L'instituu,m r doit réagir de toute sa force contre la négligence que les habitants des campagnes mettent parfois à se laver. 11 n'aura pas trop cJe toute son autorité pour exiger que les élèves se présentent en classe propre· ment Yêtos, lavés et peignés convenablement. Et quand les circonstances le lui permettent et qu'il espère qu'un bon conseil sera bien accueilli, qu'il ne le néglige pas pour engager à changer souvent de linge de corps. Pour que le corps et l'âme soient dans un état normal, il fant qu'il y ait équilibre entre leurs facultés respectives, qu'elles poissent se développer sans contrainte et d'une manière harmonique. c Ce n'est pas une âme. ce n'est pas un corps qu'on dresse: a dit Montaigne, c'est un homme ; il ne raut pas les dresser l'un sans l'autre, mais Id conduire également. ) Veillons, instituteurs, aver. sollicitude à l'éducation physique et à l'éduca· morale des enfants ; mais que celle-ci ne nous rasse pas négliger celle-là. Donnons dans nos classes de l'air, de la lumière il profusion; n'imposons pas aux enfants des postures gênantes, et ne souiJroos pas de leur voir des vêtements qui élretgoent les membres et eotràvent l'organisme. Veillons avec un soin constant sur ces enfants que nous ooJilient les familles et l'Etat, car la patrie nous en demandera compre un jour. Elle nous réclamera dans chacun d'eux un homme honnête. laborieux, utile à son pays pendant les jours de paix ; un citoyen ferme, énergique et respectant la loi pendant les jours de crise que pourrait traverser la patrie; un électeur éclairé ct consciencieux. lorsqu'il sera eo race de l'urne électorale; enfin un soldat vigoureux et patriote an jour dn combat. (Extrait de 1\-a"au:e d'Instituteurs français.)

CONUILS PRATIQUES AUX JEUNES INSTITUTEURS 1. Parle à tes élèves nn langage 'Simple, mais toujours corrtcl. 2. Exige que l'écolier réponde à te$ qnesrions par une phrase comlliÀie. Si la réponse répète le contenu de la question, etige l'emplOI des pronoms. 3. Ne te contente jamais d'noe réponse qui ne contient que des mots. ~. Fais écrire sur la ptaoche noire les mots douteux on les phrases peu r.orrectes pour que le sens de la vue vienne en aide au langage parlé. ti. Ecris loi-même sur le tableau noir les mots nouveaux: qui se rencontrent dans l'enseignement de la géographie, de l'histoire des sciences na· turelles. 6. Choisis les sujet:s de composition, non-seule'ment d'après on point de vue grammatical èt littéraire, mais prends des SUJets dans tontes les branches de l'enseignement. tu en trouveras -partout qui fournissent l'occasion d'noe courte définition, d'une descnption, d'un récit et qui sont un exerciee utile pour la pensée et la langue. 7. Habitue tes élèves à chercher le 111, la suite des idées de tout ce que tu leur exposes et de tout ce qu'ils lisénl, et à mettre un ordre logique dans tout ce qu'ils écrivent. 8. Laisse à chacun une eertaine liberté dans l'expression des idées; demande


126 seulement la clarté et la correction, et non pas une reproduction litté· rale de ce qui a été enseigné. · 9. Tout ce que l'écolier écrit doit être bien éqit, pro_pre,_sans faut~ 10. De l'ordre et de la propreté partout :_corps, bab1ts, hvr~, eah•~rs. Ne permets jamais que les élèves mettent le coude sur le hvre, qu Ils en· foncent trop la plume dans l'encrier, qu'ils aient du désordre dans leurs sacs, ete. d b ·t t 1. Pendant la leçon exige un silence parfait. Quand tu entends u ru• • cesse immédiatement de parler. . . ,. n. Les enfants sont vite fatigués s'il n'ont pas autre chose a fa1re qua écouter le maiLre. Ne parle donc pas trop longtemps; pose souvent des questil)ns; alterne en faisa!lt écrjre_les écolier~. 13 Encourage les faibles en leur faJSant vmr que tu t1ens compte de leur · bonne volonté. Toutes les natures ne se développent pas de la même manière. . N' · to 1 t4 Ménage les louanges aussi bien que le biarne. adr~~ pas a us e, · blâme qu'un seul a mérité : tu paraîtrais injuste ou rJdJcule. . l5 Ne permet:S (las que le<s uus se moquent des autres; que les u~s ~ rr-· · jouissent quand les autres sont punis. Ce serait d~velopper l'~goiSme. (D'après la Schweu. Lehrerzettung.)

CHRONIQUE ET AVIS SCOLAIRES Jlc;bo cles coatireacoes. -. Nous po~lio~s ci-après, en utilisa~u les lignes qu'ont bien voulu nous Ca1re parven1~ a. cet effet MM. V·. Sav10z, L. Delasoie, p,.J. Rouiller, Aug. Gross, tous mstttut,eurs, .un pet~t co~_pte· rendu des cooférenees tenues dès le commencement de 1année JUSQU a _fin janvier. Nous prierons nos honorableseor(espondants d'excuser la su~press1on de certains passages nécessitée par l'exiguité.dela place_dont nous d1sposons. Nous suivrons dans ce compte-rendu l'ordre chronologtque. . Bion - Les instituteur& du district de ce nom se sont réuma en confé· renee A. Salin• le 18 janrier soua la prbeideu~ de ll. l'iupeot~ Lamon. Toua avaient répondu llVec empressement à l'appel. MM. Ropfner, direQteur de l'éoolenQrmale les RéT. curés de Sion(extra fiiUrol), Savièae,Nendaz,A!baz et Braillais· Allet inspecteur, honoraieJli la réunion de leur sympathique présence. L'a séan~e, précédée de l'exécution d'un chant, fut. ouverte par. :M. le résident qui souhaita la bienvenue aux membres ho.norll,ll'e& et exp~a sa ~atisfa~n de voir tou.~~ le11 instituteurs préaents. Pu1a, développant br~è­ voment le but et l'utilité de cea réunions : c Elles ont, a-t· il dit, un do '_lb le but ré ondant Aun doub~e besoin, oelui d'étendre le cercle de nos conniiH&ances e/de reaaerrer les liens tJ,'aft'eotioJJ. qui doivent unir les membres d'un méme corps., Suivit la lecture du protocole d_o~t la rédactio~ a é~é ad?ptbe. ll fut enauite donné oonnaiuance dea OODI.pOJJtiona a~ le s~et ~ .A~ étude...YM. les membres honoraires félicitèrent les instituteurs de lavoir 11 blen ~t BI ~on· guement traité. Rés~ant ~nauite les travaux, Ua donnèrent dell dù'ections pratique• et de& conse~la utiles. L'administration communale de Salins a'e&t très bien montrée dans cette circonstance. Elle a non-16ulement déooré avec élég~nc~ le l?oal d_e la réu· nion, mais a auiatb A celle-oi, et réservé à ses hôtes d un Jow; ~ ac~ueil le ph~a cordial. Elle fit dresser dea tables autour desq~el}es chacun a aa~1t avec pla1· air aprèa une aé~ce labori~uae, et elle oft'rit genereusement le nn d'honaeur.

121 La journée, commencée aoua les meilleurs auspices, se termina à la satisfaction générale. Quant au banquet il fut des plus animés, grAce aux chanta et aux toasta qui alternèrent j usqu'au bout. Ajoutons que le bureau de la con· férence a été confirmé sans changement. Entremont. - Les instituteur& de ce district ont eu leur conférence A Sembrancher le 23 janvier sou& la présidence de M: l'inspecteur Pacolat, qui, après leur avoir souhaité la bienvenue déclara la séance ouv~te. On procéda d'abord à la composition du bureau. Furent noJD.Diés vice-president M. Joa. Meilland, de Liddes; secrétaire, M. Adrien Cavé, à Sembrancher. Les absences n'étaient pas nombreuses, mais il est toujours regrettable d'en remarquer quelques-unes chaque année. Presque toua les membres ont traité le sujet à l'ordre du jour et ont émia, entr'autres idées, les suivantes: 1° Beaucoup de nos élèves achèvent leur quinzième année sana avoir une ins~ction suffisante. Ne pourrait-on pas les astreindre Afréquenter le cours du jour, au moins pendant les quatre mois d'hiver. 2• Les cours de répétition ne répondent pas pas A ce qu'on devrait en attendre, l'instituteur étant, dans mainte& localités, dépourvu de tout appui. 3" Le vœu que tout instituteur ayant donné les le· çons préparatoires aux examens de recrues, accompagne ses élèves le jour de l'examen. La séance se termina par une communication qu,e l'assemblée accueillit avec plaisir et qui concernait la bibliothèque en voie de formation. Les ouVl'ages en don de l'Etat ont été annoncés comme devant arriver incessamment. lla seront les bienvenus. Note de l'Editeur.- A propos des vœux -émis lors de cette conférence et dont parle le compte-rendu,noua noua permettrons de faire observer pour ce qui concerne le 1•' point, que MM. les inspecteurs sont actuellement compétents pour arrêter sur le seuil de l'école primaire les élèves qui, tout en ayant Hi ana dvolua, voud.raient le franchir avant cl,'avoir acquis une iuatruction reco.n nue suffisante. - Quant au 2••, si quelques autodtéa ne remplissent pu leurs obligations scolaires, et laissent sans appui l'instituteu~r, celui-ci a le droit et même le devoir de réclamer l'interrention d11 M. l'inspecteur qui, suivant le c.as, peut nantir le Département de la question. - Pour ce qui tou· che au 3•• postulat, nous ne voyons aucune difficulté mais bien un avantage A ce qu'il y soit donné suite par l'autorité compétente et nous sommeil bien aise que ce vœu soit formulé. Au moment opportun, le Département fera certainement et avec plaisir les démarches nécessaires en vue d'accéder Aun déair ai légitime. Martigny.- O'est le 30 janvier que les instituteurs de cet anondiseement se sont réuni3 en oonférenoe A la Grenette de Kartig.ny-Bourg, sous la présidence de M. l'inspecteur Gross. Son honorable e.t aympathique oollègue M. Lam on, honorait la réunion de sa préaence. MM. E. Luy et .M. Vittoz, ont égalemQnt fait preuve de zèle et d'amabilité, en arrivant de Vevey, où ils sont instituteurs aux écolee catholiques de cette ville, pour aeaister à la conférence. Troil régents ont manqué à l'appel L'amende préTUe par le règlement leur a été infligée ainsi qu'à trois autres qui n'ont pas traité le sujet lllÏs à l'étude. La séance a duré trois heures. Elle a été remplie par la lecture de quelquee rapporta et par la discussion intéressante qu'ill ont provoquée. Au nombre des causes auxquelles est imputable la faiblesse de nos recruea,la conférenoe a Mé unanime A signaler l'inexécution de laloi scolaire dans un certain nombre de communes, notamment en oe qui concerne les absences illégitimes. Par plusieurs membres aussi, elle a été attribuée, avec plus de raison peut-être, Aun enseignement routinier et trop mécanique eu faveur encore dana certaines écoles.


us A 1 heure un excellent dlner trbs bien servi et à un prix r!llativement modique arros~ par un vin généreusement offert par la Municipalité locale réunit l'~sistance à l'hôtel des Trois-Couronnes. Entre la poire et le fromage, M. l'inspecteur donna lecture d'un télégramme de M. le conseiller d'Etat Roten, exprimant aes souhaits de bonne réussite à la conférence. Quelques instants auparavant celle-ci avait adressé à M. le Chef du Département de l'instruction publique une dépêche l'assurant de son respect, de son attachement et de sa reconnaissance.- Les toasts, les chants et de joyeux propos se sont ensuite partagés les derniers instants qui restaient à passer ensemble. Puis la nuit arrivant, chacun se sépara emportant le meilleur souvenir de cette journée aussi agréable qu'instructive. St-llaurice-Montbey. - Le même jour s'est réunie à Monthey la conférence de ces deux districts qui forment l'arrondissement occidental proprement dit. Elle a été présidée par son inspecteur, M. Débonnaire, qui ouvrit la séance en rendant hommage à l'empressement mis par le personnel enseignant à répondre à son appel. En eft'et sur les 35 instituteurs de cette circonscription, un Reulement brillait par son absence. Avant de pas~er à la lecture des travaux, la co~férence p_rocéda à .la ~o­ mination de son bureau qu'elle composa comme BUJt: MM. P1erre Deleglise, vice-président Auguste Gross, à Salvan-Ville, secrétaire, et Métroz Pierre1 à Davlàz rapporteur. Au nGmbre des mémoires ptésentés, qui ont généralement été 'développés d'une manière intéressante, l'on se plalt à mentionner en première ligne celui qui a été présenté par le Supérieur des écoles de Monthey. Ce travail, qui valut à son auteur les remerciments chaleureux de la conférence, dénote une profonde expérience et des connaissances étenduell en pédagogie. Quant aux causes auxquelles il faut attribuer la faiblesse de nos recrues, l'on a mentionné les suivantes : 1° Manque de zèle de la part des autorités et dea instituteurs pour inspirer à nos po-pulations le g01lt de l'étude. 2• Manque de livres appropriés A nos écoles pour la lecture et les sujets de composition. Flchense influence du patois sur l'enseignement de la langue maternelle. s• Ecoles en général trop nombreuses (c'est le fait de la loi qui n'exige le dMoublement que lorsque le chiffre de 60 pour une école de sexe et 50 pour une école mixte est atteint ou dépassé.) Lacune dans la 16gislation en ce qu'elle désarme l'instituteur en faveur des commissions scolaires qui son..-ent ne donnent pas signe de vie et n'appuient vas suffisamment le personnel enseignant. -Inexécution de l'art. 14 de la lm scolaire en mainte localité. Vu l'beure avancée, la séance a été ensuite déclarée close et s'est terminée par un modeste banquet à. la Croix-Blanche. En somme, conférence excellente où. a été traité d'une manière digne d'éloge un sujet d'une importance càpitale. M. A.ug. Gross termine son compte-rendu par les réflexions suivantes qui ne manquent ~s de justesse et d'à propos : Lee conférences pédagogiques, disons-le à la confusion de certains régents, ne pl"oduisent souvent aucun heureux réeultàt, parce que fréquemment, après avoir disouté théoriquement une question de la plus haute importance, on ne songe nullement à appliqnet' cette théorie dans l'école. Ce ne sont pas des paroles en l'air q"?'il faut, c'est la pratique,_ o'~s~ l'action. On ~imerait mieux voir certains inttituteurs montrer plus d'as&ldwte et de régulanté d~ns leur tAche que de les entendre e'éCJ"ier A.tout propos: Notre méthode d'e.nseipemeut est défectueuse, notre programme trop surchargé, notre lég:ts· lation ecolaire laiaae beaucoup à désirer, etc. Rempla9ons tous ces beau:x mots par une somme plus grande de zble et de dévouement et notre canton ne tardera pas à occuper un rang plus honorable dana la statistique scolaire.

N• 9.

Sion, 15 Mars.

1882-88.

ORGANE DE LA.

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉD-UCATION • SoiDIAmB. - Méthodologie (fin). - Culture du jugement à l'école primaire (suite). - De l'instruction civique d'après les principes catholiques (suite). - De la préparation à la classe. - Enseignement de la gymnastique. - Des réponses à l'école primaire.Ohronique et avis scolaires.

Nous prierons ceux de nos abonnés qui n'ont pas eueore réglé par l'intermé«Uaire de11 eonfé· renees ou autrement leur abouneJDeut de 1882· IS83 A I'.I<J()Of.E PRUI&IRE de bien vouloir ré8erver on boo accueil à la earte de reJDbourse• JDent qui leur sera a«lressée dans la 2JDe quinzaine de ce JDois. L'EDITEUR.

MÉTHODOLOGIE (Fin.) Chotnt. - Des confétenccs d'instHuteurs ont émis l'opinion de ne pas faire apprendre aux élèves les principes du chant musical. C'est bon pour les écolE-s où l'instituteur n'est pas en état de l'enseigner: mais où cet enseignement peut se donner, nous ne voyons pas trop quel inconvénient il y aurait à le faire. La leçon de chant a plus d'attrrut pour l'élève quaud il y existe de la variété, que l'on frut aUerner les principes avec l'cxéootion d'un chant connu, ou l'étude d'un nouvel air: et cette étude sera toujours plus rapide et plus aisée, au fur et" à mesure que l'on avancera en principes. Si, par la suite, l'élève se trouve en possession d'un recueil de chants nouveaux et qu'il ne connrusse pas la musique, il en éprouvera certainement du regret, et il blâmera la conduite qu'auront tenue à son égard ceux qui aurruent pu la lui enseigner, et qui ne l'auront pas fait. En outre, sa mémoire ne possédant qu'un nombre restreint de pièces musicales, après avoir répété à satiété les mêmes chants, il entonnera peut-être, pour écarter la monotonie, des chansons triviales et même obscènes.


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