No 10 l'Ecole primaire, 20 mars 1883

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If• 10. lat, Hopfner, et Blanc, curé-doyen d'Ardon. Puis l'assemblêe adopta quelques desiderata et résolutions de&tinés ê. être sonmis à l'appréciation de l'Autorité scolaire supérieure. Nous ne les mentionnerons pas ici, attendu qu'on les fera probablement valoir dans le rapport qui sera présenté à l'Assemblée générale de cette année. Enfin, sur la sage proposition de M. Hopfner, dont, soit dit en pa~sant, la présence a singulièrement contribué à rehausser cette réunion, la conférence a décidé à une grande majorité, d'élever à 2 fr. l'amende à payer par ceux ,qui, désormais ne traiteront pas le sujet proposé mis à l'étude. (Cette amende a.vait été fixée il y a quatre ans au chiffre dérisoire de

Sion, 20 Mars.

1882-83.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

f>O o.).

A l heure, :M. J'inspecteur, après avoir exprimé sa satisfa.otion pour la. ma.nière a.veo laquelle la question ava.it été débattue, déclara la séance close, et sur l'invita.tion de M. le vice-président Udry,l'assemblée passa da.ns une salle où une petite colla.tion I'a.ttendait. Bientôt la gaité, stimulée pa.r la. présence d'excellents cr1ls de Vétroz, se traduisit en un entra.in cha.rmant, grAce auquel toa.sts et chanta patriotiques se succédèrent jusqu'à ce que le moment f1lt venu de se serrer la ma.in et de rega.gner son domicile, ce qui pour tous eut lieu en emportant le mei~leur souvenir de cette journée instructive et du cordial accueil réservé au corps enseignant du district par les a.utorités de Vétroz. Conthey a été désigné comme lieu de réunion de la prochaine conférence. Hérens. - Le l" mars, les instituteurs de ce district se trouva.ient réunis lt. Mase, sous la. présidence de leur inspecteur, ]\(.Louis Allet qui, après leur avoir souhaité la. bienvenue, déclara. la séance ouverte. M. le surveillant Farde!, curé de Vex, MM. Hopfner, directeur, et Lamon, inspecteur, ont bien Toulu honorer et encourager MM. les régents par leur sympathique présence. Plusieurs ecclésiastiques asBÏEta.ient également à la conférence, a.insi que les membres de la coromission scolaire de :Mase. Les a.bsences éta.ient peu nombreuses et, on doit le supposer, elles étaient excusables. - On procéda d'o.bord à la formation du bureau. Furent nommés MM. Pierre Maître viceprésident, et ..tntoine Dussqx, secrétaire. Tous lee membres, à l'exc~pti<!Jl d'un seul, ont traité le sujet mis à l'étude et ont émis, cntr'autres idées ou observations, les suivantes : 1° Insouciance de l'adolescent et de certains parents eux-mêmes élevés dans l'ignorance; 2• instruction insuffisante de nos jeunes gens à l'époque de leur émancipation; 3• dans certaines localités manque de surveillance de la part de la commi&sion scolaire. ExerciceR de style et comptes-rendus négligés. Quelques instituteurs ont aussi émis le vœu de voir s'établir les visites mensuelles de leurs écoles entre instituteurs voisins. A. 1 heure, un petit banquet, très-bien servi, réunissait l'assemblée. Toasts, chanta et joyeux propos succédèrent avec le plus grand entrain jusqu'à ce que l'heure anncée vint sonner le signal du départ. Puis chacun se sépara, emportant le meilleur souvenir de cette journée et en particulier de l'accueil hospitalier réservé & ces hôtes par l'autorité communale de :Mase. AYis.- A la demande de M. le Président de la Sociité valaisanne d'Education, nous prierons ceux que cela concerne de bien -vouloir hâter l'envoi d~s rapports résumant les travaux des conférences, afin que la personne qm sera chargée de rapporter sur la. question puisse utiliser ou au moins mentionner les mémoires reçus. Les rapports désirés sont attendus pour Plques, au plus tard pour la fin du mois, si leurs auteurs tiennent à ce qu'ils soient utilisés ou au moins mentionnés.

SoMMAIRB. - Culture du jugement à l'école primaire (fin). - A propos dea leçons de choses. - De l'instruction civique d'après les principes catholique• (suite). - A propos du Guide pratique de l'instituteur, de M. Borner, par M. J. Paroz. - Enseignement de la gymnastique (fin). - Comment lee enfants peuvent-ill acquérir une élocution aisée ? - De 1& retraite. - Lettre d'un vieil instituteur A aon ftla. - L'instituteur doit être discret. - Chronique et avis scolaires. - Variétés.

()olture dn jugement à l'école primaire. (Fin.) On continue la leçon d'histoire sainte comme nous l'avons dit à l'occasion de la division inférieure, avec cette différence toute-

fois que les élèves de la division intermédiaire en apprennent par cœur un certain nombre de chapitres que le maUre aura préalablement expliqués. Il est aussi à remarquer qu'il faut choisir pour cette catégorie d'enfants les alinéas les plus faciles, ceux que le livre marque pour cette section. Une autre branche qui mélite toute l'attention du maUre, c'est le calcul. Les élèves de neuf à douze ans, bien soignés et dirigés par un instituteur habile et dévoué, arrivent facilement à connaître les quatre opérations fondamentales sur les nombres entiers et décimaux, et à résoudre les questions peu compliquées qui s'y rapportent, pourvu que le calcul mental serve toujours de base et de clef au calcul écrit et que le maître suive une méthode rationnelle. Quelques éléments de géographie ne seraient pas déplacés dans cette division. Nous devons encore dire un mot du catéchisme que les élèves de cet âge commencent à apprendre ; mais il faut avant tout qu'ils en comprennent le sens, et pour cela il est de toute nécessité qu'on repasse la leçon avec eux et qu'on la leur explique. Nous arrivons enfin à la division supérieure, où il nous reste à dire quelques mots sur la manière d'enseigner l'une ou l'autre branche afin d'aider à bannir à tout jamais de nos écoles, la rou-


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tine plus propre à endormir qu'à réveiller et à former le jugement. C'est d'abord la lecture qui mérite la plus grande attention comme étant la clef de toutes les autres connaissances. Elle est un art assez difficile, mais aussi un art si naturel que, loin d'être comme le saint des saints accessible seulement aux grands prêtres de la science, il l'est aux plus timides profanes. L'enfant même le plus jeune y est bien préparé par la conversation et peut-être facilement aidé par les explications les plus élémentaires. Le secret d'une bonne lecture est tout entier dans l'intelligence des mots et par suite des idées à lier. Que l'instituteur le divulgue, qu'il habitue ses élèves à se rendre compte de tout ce qu'ils lisent; qu'illeur fasse une loi de lire comme ils entendent parler, comme ils parlent souvent eux-mêmes et alors la lecture Jeur sera vraiment utile, ils l'aimeront et y auront souvent recours pour s'instruire et se récréer. Nous savons bien que des vices d'articulation, Je bredouillement, le bégaiement, le grasseyement et l'accent local peuvent être des obstacles de nature à retarder le succès des meilleures leçons ; mais ces défauts physiques tout aussi bien que la monotonie si ennuyeuse de ces lectures machinales, où est réputé bien lire celui qui lit le plus vite, finiront par disparattre des écoles. Après la lecture sentie et accentuée, l'exercice le plus propre à former le jugement est sans contredit la composition de style. Mais ce sujet ayant été traité dans un des précédents numéros de l'Ecole primaire, nous n'y reviendt·ons pas aujourd'hui. L'enseignement de la 2m• partie de Ja grammaire se donne comme celui de la 1•• pat'tie, pat· le moyen des exercices faits oralement avant que les élèves les écrivent sur leurs cahiers: il devient de cette manière plus pratique que théorique et se grave mieux dans l'intelligence que les règles machinalement appdses par cœur qui s'oublient vite et dont il ne reste rien à l'élève s'il n'a pas été familiarisé avec les exercices et les compositions de style. Comme les élèves restent trois années dans cette division et qu'en y entrant, ils sont an courant des quatre opérations fondamentales de l'arithmétique, ils peuvent facilement apprendre le système métrique, Jes règles de trois simple et composée, appliquées aux règles d'intérêts et de société. L'âge de douze à quinze ans se prête admirablement à ce genre de travail. et si le maitre rend son enseignement clair, pratique, varié et attrayant, il verra bientôt combien le jugement des élèves y gagnera.

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Pas n'est besoin de dire qu'il faut continuer dans cette divit~ion l'enseignement de l'histoire sainte comme nous l'avons déjà indiqué; on complètera aussi les leçons de géographie ct on ·Y ajoutera les chapitres essentiels de l'histoire nati011ale. Q~e P:n- cet enseignement le maître nourrisse dans les jeunes espr1ts, 1amour de tout ce qui est beau, honnête, généreux désintéressé, et alors chaque leçon formera l'entendement des ~nfanls et deviendra le guide fidèle de leurs jugements et de leurs actions. H.

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A PROPOS DES LECONS DE CHOSES Depuis bien des années, les revues pédagogiques entretiennent leurs lecteurs de leçons de choses. Nous regrettons d'être obligé d'avouer que toutes les méthodes, toutes les théories tons les pla?s ~év~loppés j~sq_n'à ce jour, ne nous ont que médiocrement sabsfatt. S~ nous n aVIons à entretenir les enfants que sur qut'\lques centames de mots, les méthodes qui nous ont passé sous les ye~ seraient excelJentes, parce qu'ell~s suffiraient pour faire acquénr aux élèves, pendant les quelques années qu'ils passent sur les bancs de l'école primaire, la connaissance indispensable des mots .et des locutions les plus usitées de notre langue. Mais elles sont msuffisantes, à moins que l'on ne veuille consacrer aux exercices. de ce genre toute la durée de chaque classe, ce qui est imposSible. On ne peut pas négliger entièrement ni même en partie l'étu~e des autres ,branch~s, au profit exclusif d'une seule, quel~ que Importante qu elle soit, sans compter que la répétition continueil~ d'une mê!"e le~on con~tituerait un véritable supplice pour les éleves, et fat1guera1t peu a peu le maitre qui prendrait à son tour cet~e bt·anche en dégoCtt. S'il était permis qu'à l'école on pO.t parcour1r les mots de la langue, et en obtenir la définition, avec la même pure.té de langage,_ la même précision, et dans un espace de. temps équtvalent à celui que nous mettons à lire Jes exemples qu~ nous sont donnés dans les revues pédagogiques, on pourrait su.tvre av~ un su_ccès certain et rapide la marche que l'on nous frut connattre. Mrus comme des résuJtats aussi merveilleux sont impossibles dans les localités où le patois règne en despote, nous trouvons que ces procédés sont beaucoup trop lents et bons pour la. vHJe plutôt que pour la campagne où le temps 'manque pour fatre de longues phrases, pour s'arrêter indéfiniment sur une iMe sur un mot. En suivant les métho~es exposées jusqu'à ce jour; avec le temps dont nous pouvons dtsposer, que de longues années


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ne nous faudrait-il pas pour passer en revue toutes les expressions iDdispensables t A f 5 ans, les élèves .ne seraie~t familiers qu'avee une partie insuffisante du vocabulai~e. A la vill~, ~~.en­ fants s'exprimant continuellement en français ont acqms, deJà l l'âge de sept ans, la connais~nce d'm~e quantité consid~r~le d'expressions usitées et, soit à 1 école, smt dam:j la rue, sOit a la. maison chaque beure du jour leur apporte de nouvelles connaissances !.un nouveau développement, tandis ·qu'à la campagne, la plupart des enfants du même âge ne connaissent absolument que le patois, et n'entendent parler le français qu'à l'école pendant. une faible nartie du jour et six mois de l'a.nnée seulement ; la situa-tion n'étant donc pa~ la même, les besoins sont différents. Bien que la définition d'un mot, dont la signification a été donnée par le maitre dans une leçon précédente, ne soit pas tou~ours faite dans un style bien correct, on passera outre, après avo~r ~­ pendant fait répéter cette réponse sous une fo~me p~us sabsf~­ sante et peu à peu, sans faire de la phraséologie, Dl a peu pres, on obtiendra un style toujours plus pur, tout en marchant d'une allure aussi rapide que possible, afin d'arriver au plus lô.t au but que l'on se propose d'atteindre, en franchissant néa~moms d'un pas assuré l'espace qui nous sépare. ll n'est pas dit cependant que ce but puisse être entièremPnt atteint pendant un stage de. 8 à 9 ans sur les bancs de l'école primaire; mais à 15 ans, les meilleurs élèves seront certainement en état, s'ils le veulent, de compléter par eux-mêmes les connaissances qui leur feraient encore défaut de ce côté. Bien que le temps que nous P?uvons con.sac~er aux leçons d.e choses qui sont, sans contredit, d une efficaCité mcontestable, s01t un pe~ trop restreint, il s'agi~ néanm~ins d'obteni~· dans cette partie de l'enseignement les meilleurs resultats poss1bl~s, et pour en venir là il faut que nous fassions flèche de toul bOis. Si la 'langue est la clef de toutes les branches ; si, mieux étant connue, le reste progresse dans une égale proportion, toutes les branches, à leur tour, doivent concourir à son d~v~lo.~pement: c'est un tribut qu'elles lui doivent, et dont elles bénefiCieront elles-mêmPs. Depuis le catéchisme et ~a lecture, jusqu'à l'arithm~­ Lique, à la géométrie même~ ~ut d01t ~pporter sa p~rt ~e matériaux à la construction de l'édifice; mrus ce sont particulièrement les copies du vocabulaire avec les définitions, les exercices oraux sur les mêmes mots ainsi que les dictées roulant sur les expressions les plus usi~ de la langue, qui joueront le rôle le plus important dans les leçons de choses proprement dites.

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Il el1t été av11ntageux, sans dout.e, d'adopter pour les dictées le genre épistolaire, attendu que c'est celui qui a Je plus d'actualité, et qui e.st en rapport le plus intime avec la conversation à laquelle les jeunes campagnards ont tant de peine à se former ; mais lP.s dictées de lettres ne meublent la mémoire des élèves que d'une faible quantité de mots, attendu que les mêmes expressions, les mêmes tournures, reviennent souvent, se répètent de Cré-· queutes fois, même en trait~nt des sujets différents. (A mivreJ

DE l'INSTRUCTION CIVIQUE D'APRtl LEI PRINCIPES CATHOLIQUES (Suite.)

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§ t. NÉCESSITÉ DE LA SociÉTÉ RELIGIEUSE. La société religieuse a pour but de conduire les hommes au bonheur dans une autre vie par la connaissance des vérités 4e la religion, les exercices du cuJte et les pratiques de la vertu. Le but même de la société religieuse montre que cette société est nécessaire à l'homme. Car, puisqu'il y a une autre vie après celJe-ci, ct puisque le bonheur ou le malheur dans la vie future dépend de notre vie présente, il est clair que l'homme doit prendre , les moyens d'être heureux après sa mort. Or, ces moyen11, il ne peut les connaître et les employer par lui seul et sans le concours d'une société religieuse. Ils consistent : 1o Dans la connaissance d'un certain nombre de vérités essentielles, telles que l'existence de Dieu, l'existence, le libre arbitre et l'ünmortalité de l'âme humaine: la distinction du bien et du mal la certitude des récompenses et des châtiments après la vie, etc.'Ces vérités, et d'autres que nous ne pouvons mentionner dans ce coul't travail, sont si élevées qu'elles ont surpassé l'intelligence des plus grands philosophes de J'antiquité, ainsi que des phllosophes de nos jours qui ont voulu faire abstraction des l~mières de la t•eligion et de la révélation chrétienne. Comment cr01re que de telles vérités puissent être devinées et saisies par toutes les intelligences, même celle de l'illettré, même celle de l'ignorant? Ne faut-il pas dès lors une société religieuse au sein de. laquelle ces vérités se conservenl et se transmettent par un enseignement continuel? 2• Dans certaines pratiques et cérémonies religieuses, destinées à inculquer les vérités de la religion et à affermir la volonté dans l'observation de la loi morale. Cet ensemble de pratiques s'appelle le culte. Pour le célébrer il faut des prêtr~s et to~t.e une hiérarchie, ce qui ne se comprend pas sans une soctété relig1euse.


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On dira peuL-être que l'enseignement de la religion et le culte peuvent devenir J'objet d'une des autres sociétfs naturelles, par exemple, de la société civile ou de la société domestique. Mais œ serait à tort. En ce qui concerne la société civile, elle a été i.n&tituée dans un but déterminé, dont nous nous occuprrons plus tard. Lui assigner un autre but, encore plus important, ce serait dénaturer l'essence de la société civile et modifier du tout au tout la raison d'être de son institution. Quant à la société domestique, si elle ne peut se confondre avec la société religieuse, ce n'est pas pour motif d'incompatibili~, mais d'insaftisance. Je m 'explique. Le père de famille a le devoir d'élever ses enfants, ce qui implique l'obligation de les instruh·e des vérités de la religion et de les prt'>parer au bonheur de la vie future en les formant à la pratique de la vertu et aux. exercices du culte. De là. vient que dans toutes les familles bien dirigées, le père et la mère attachent le plus grand soin à enseigner le catéchisme à leurs enfants, à les faire assister aux offices, à leut· faire pratiquer le bieu en vue de la récompense future et éviter le mal par la crainte des châtiments éternels. De là vient aussi que, _ dans les premiers âges du monde, alors que la population de Ja terre n'était pas très-considérable, le chef de famiUe était en même 1 temps le chef du culte dorrestique et remplissait des fonctions sacerdotales. Plus tard, lorsque les familles se furent multipliées à l'infini, que les enfants se furent disséminés et que J'époque patriarcbaJe eut pris fin~ il n'aurait pas été possible à tous les chefs de famille de conserver le dépôt des vérités essentielles de la religion, ni J'observation des préceptes de la loi divine. De là, la société religieuse, que nous trouvons sur toute la surface de la terre et à toutes les époques de l'histoire, toujours distincte de la société domestique et de la société civile. Là même où la société religieuse • semble ne faire qu'un avec la société civile par l'institution de cultes nationaux, il ne faut qu'un peu d'observation pour s'apercevoir que les deux sociétés, quoique réunies, ne sont pas confondues. Les ministres du culte jouissent d'une certaine indépendance vis-à-vis de J'autorité politique, ct le plus souvent même ils la dominent. De tout ce qui vient d'être dit, il résulte que la société religieuse n'est pas une société artificielle et accidentelle, mais une société naturelle, si par ce mot nous entendons une société impérieusement réclamée par la nature même de l'homme. Ainsi se trouvent convaincus de contradiction ceux qui, tout en admettant

151 la nécessité de la religion et en professant les principales vérités et la morale du christianisme, prétendent néanmoins vivre en dehors de toute société religieuse. C'est ce qu'on appelle l'indivi-

dualisme religieux. Nous avons dn expliquer Je mot de société naturelle en ce sens que la société religieuse est un besoin de la nature, car, si nous envisageons la société religieuse, non plus au point de vue de notre nature, mais au point de vue de ses origines, nous sommes amenés à reconnaître en elle une société surnaturelle, une société qui n'a point été fondée par les hommes, mais qui reconnaU Dieu même pour auteur. C'est là une vérité que nous ne faisons que mentionner. Les preuves et les développements relèvent de l'enseignement de la chaire, bien plutôt que d'un cours d'instruction (A suivre.) civique.

A propos du • Guide pratique de I'Iaatituteur. • deR. M. Horner, recteur du collège de Fribourg (Suisse).

Bien que nous ayons déjà, dans un précédent numéro: signalé sous la rubrique Bibliographie l'exceJlent ouvrage publié sous le titre ci haut, par M. l'abbé Borner, ci-devant rédacteur du Bul/8tin pédagogiqtte et professeur à l'école normale d'Hauterive, nous croyons devoir en entretenir un peu plus longuement notre personn~l enseignant. A cet effet, nous utiliserons une notice qu'a publiée dans l'Ecole de Lausanne sur le Guide de M. Borner, un pédagogue de mérite et connu, M. Jules Paroz. Après nous avoir rappelé en préambule qu'entr'autres hommes d'école marquants, Je canton de Fribourg a produit le Père Girard, l'auteur de ce compte-rendu poursuit en ces termes : Enfin, voici M. l'abbé Borner, force encore jeune et ardente, qui vient prendre place à cOté des pédagogistes que nous venons de mentionner. Son Guide pratique de l'instituteur est un travail d'un véritable mérite. L'auteur connaît bien l'école et ses besoins. A cette qualité il joint une culture péda· gogique étendue, el il se ment en plein dans les principes de la pédagogie rationnelle, sortie de l'école de Pestalozzi. Plus trace chez lui des vieilles routines provenant de l'ancienne scolastique. Enfin, l'auteur a mis beaucoup de clarté dans ses expositions et de la logique dans l'enchainemcnt de ses idées. M. Horner, qui a beauroup lu, - on s'en aperçoit a chaque pa:;, - a voulu, nous parait-il. combler une lacune qu'il a rencontrée dans la plupart des cours de pédagogie. en donnant a la Méthodologie un développement suffisant pour orienter l'instituteur primaire dans ee domaine important. Ses Notions élémentaires de méthodologie ne feront donc pas double emploi dans la bibliothèque de l'instituteur : nous ne connaissons qu'on ouvrage français qui traite spécialement le même snjet, c'est le Traité théorique tt


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158 c.haque classe. Trop so~;~v:ent, dura~t ce petit quart d'beure, les enfants, au l1eu de se _mettre en actiVI_té J;lar le jeu, vo!lt s'l!-ccroupir dans quelque coin, se chamailler ou, ce qn1 p1s est, se tramer a terre, déchirant et sàJissant leurs vêtements; autant de choses fâcheuses faciles à éviter en les occupant de la .marche cadencée o~ d~s div~r~ mouvements du corps. Je termme par quelques prmc1pes generaux sur la marcheà suivre dans les leçons: Il fau~ su~tout ~lasser les enfants suivant leur âge et leurs forces; ~ar voulOir les reumr sera1t chose dangereuse, !Jar la raison que tel exercice a la portée des uns ne serait pas au niveau des forces des autres. , Avant d~ commencer ses explications, le maitre doit avoir bien soin de s assurer SI les enfants ne sont nullement gênés dans leurs vêlements. Toute l~çon compren.d den~ parties bien distinctes, celle du maitre et celle de 1élève. ~e maure d01t énoncer, expliquer et exécuter les mouvements devant les clèves avant que ceux-ci les reproduisent à leur tour L'énonciation n'est autre chose que la formule du commandement lequel comprend 1~ commandement proprement dit et l'ordre d'exécution. ' ~es quahtés ~u co~~andement sont la clarté et surtout la précision ; il doit être amene et fa1t dun ton de voix élevé. co appuyant sur la dernière syllabe sonort~. Entre le moment où le maitre indique l'exercice à faire et le commencement d'exécution, il doit s'écouler un court intervalle afin de don~er à l'élè_ve la facilité de se reconnaître. Pour obtenir de l'en~emble dès le debut, l'umgue _moye!l est d'aller lentement et de veiller à ce que chaque enfant en partteuher ag1sse d'après les principes. , . Pour r~d~esser les m~uvaises positions, on fait avancer hors des rangs 1elève QUI na p~s c~mp~1s: devant lui, le maitre reproduit encore te mouvem~nt et le l~t .fait executer sous les yeux. de ses condisciples, l'enfant est cnsu!te renv~ye . a sa place. Une exécution d'ensemble doit suivre ces instr~cttons partiCulières ;des encouragements devront alors être adressés à ceux qm font preuye de bonne volonté. Une parole d'encouragement donnée aux uns, une pet1te louange donnée aux autres, tiendront en éveil l'attention do tout le peloton. . La tenue de l'élève doit être droite sans raideur et sans affectation les ep~u!es effac~es et l~gèrement en arrière, afin de donner aux organes dè la p01~rme un hb~e ~evel~ppement. Chaque exercice doit avoir un but particul l~r. La _constitution fatble.et délicate de l'élève, la raideur de tel membre, 1~ d1ff?rm_11é de tel a~tre, d01vent guider le maitre dans le choix des exerCices a farre. Une ~elite revu~ d~s principes déjà_ étudiés sera faite de temps à aurre. Il va de sot. que pour mteresse~ 1enfant, tl faut lui présenter quelque chose de nouveau a chaque leçon. Jet, comme pour tout autre ensei"'nement, !es b~n~ résultats dépendent principalement des premiers principes. Le ~a1tre tDSISte.ra do~c sur les commencements, exigeant autant que poss1b_le une attentiOn _ass1due ~ux ord~~s, ~11~ de rendre l'exP:cution prompte, souda~ne. De mauva1ses notwns prehmmatres paralvsera1ent la suite de l'ense1gnement. · Puissent. les observations et les indications qui précédent venir véritablement en a1de aux maîtres chargés d'enseigner la gymnastique· c'est le l>eul vœu: que se permet l'auteur de ce modeste travail. (Éducation.)

fJratique de méthodologie, par Achille V. A., professeur à l'école normale

catholique de Carlsbourg (Belgique.) La première partie du Guide pratique est consacrée à la méthodologie générale. Après avoir indiqüé le but de l'école qui est ' de communiquer des connal~sances et de cultiver les facultés des élèves •. l'auteur expose les diverses méthodes d"enseignemP.nt, en particulier la méthode socratique • en raison de son importance • ; puis il traite du rôle de la mémoire dans l'enseignement, et il termine par • la manière d'organiser et de diriger la marche générale d'une école •· selon qu'on enseigne d'après le mode individuel, simultané. mutuel ou mixte. En lisant cette première partie, nous avons été une fois de plus frappé de la confusion qui règne dans l'emploi des mots méthodes, procédés, mode11 mvyens et (onnes d'enseignement, et dans la classification des idées QUI1 rentrent sous ce!> termes divers. Nous avons, sous les yeux, UDP u•:l.aw., <!e cours de pédagogie, qui tous diffèrent les uns des autres. Il serait à désirer qu'noe entente s'établit et qu'on débrouillàt ce chaos. La méthodologie spécial" est la partie principale et importante du Guide pratique. Ne pouvant entrer ici dans des détails et des discu~sions, nous nous bornerons à quelques appréciations et remarques. L'instruction religieuse, qui ouvre la. série des diverses branches. ne vise que les écoles catholiques. (Nous ferons remarquer en passant que M. Paroz est protestant. - L'Editeur.) L'auteur veut que cette instruction s'adresse a l'intelligence et au cœur, et non-seulement à la mémoire. Cependant, il recommande encore les prières en chœur, procédé mécanique, qui nous semble d'ailleurs en drsaccord avec la solennité et le recueillement qui conviennent il un at~te religieux. n n'a sans doute pas voulu ou cru devoir rompre avec une habitude traditionnelle. Mais que dirait-on, si l'on portait cette méthode dans une autre branche, si, par exemple, on faisait réciter ainsi une fable d~ Lafontaine? L'enseig~t intuitif est traité avec une pleine connaissance du sujet et la conscience de son importance. La méthode que l'auteur préconise consiste en une série d'entretiens familiers sur divers objets. li fait rentrer dans ces entretiens· des anecdotes instructives et à tendance morale. C'est à peu près le contenu de la quatrième partie de nos Leçons de choses. Naturellement que la gradation dans les exercices, et l'appropriation de ces exercices à un cours de langage parlé et écrit, sont moins marquées dans un tel cours que dans celui que nous avons proposé. (A suivre.)

ENSEIGNEMENT DE LA GYMNA.STIQtJE (Fin.) Comment maintenant la nouvelle branche d'instruction doit-elle être enseignée? Et d'abord quel est le moment convenable de la journée à lui consacrer T La multiplicité des matières déjà obligatoires étant plus que suffisante pour remplir les six heures de classe, on ne '·oit pas trop la possibililé de lui assigner une place au règlement-horaire. La leçon pourrait· elle être donnée les jours de congé ou pendant les récréations. Mais, dans l'affirmative, serait-il possible de réunir tous les enfants, afin que tous sans exception pussent en profiter? L'hygiène d'ailleurs recommande de ne se livrer aux exercices qu'une heure au moins après le repas. Le moment Je plus propre, à mon av1s, serait celui que les élèves passent dans la cour au milieu de

00lrll![ENT LES ENFANTS PEUVENT-ILS AOQUÉBIB. UNE ÉLOCUTION AISÉE. (Quelques idées à'un praticien.)

Il y a quelques années, un ministre d'instruction publique a adressé à

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f55 toutes les autorités scolaires l'exhortation de ne pas négliger la. lecture a haute voix, disant que, dans un Etat républicain, chaque citoyen pouvait se trouver dans l'obligation de lire, dans une assemblée, un procès-verbal ou une autre pièce quelconque. Mais savoir lire n'est pas la chose essentielle, que l'on se trouve dans une république ou une monarchie, dans la. vie publique ou dans la vie de tous les jours 1 Le règlement pour les examens de recrues va. déjà un peu plus loin. La note i sera. donnée a ceux qui liront couramment, qui accentueront convenablement, co faisant ressortir le sens et qui sauront répéter d'une manière librtl et dans une forme correcte ce qu'ils auront lu. Savoir rendre exactement et correctement les idées d'autrui est déjà plus difficile que de bien lire à haute voix. Mais le but des leçons de lan3uo n'est pa.s encore atteint par là. 11 raut aussi apprendre à exprimer clairement et correctement ses propres pensées, que ce soit de vive voix ou par écrit. Jusqu'à présent, on s'est peut·être trop appliqué à arriver à une bonne orthographe; on a. peut-être oublié que l'étude de la théorie, l'étude de la gramma1re n'est qu'un moyen et non pa.s le but. Depuis quelque temps ce· pendant, un autre courant se fait sentir ; l'aspect des gramma~res s'est mo· difié, des exercices de rédaction et d'invention y ont été introduits. On a même entendu des maîtres de français déclarer que pour l'enseignement élémentaire de cette langue il ne fallait pas de livre de grammaire. Quoiqu'il en soit, il nous semble qu'on n'accorde pas encore assez d'attentivn à la langue parlée. Sans doute, il ne faudrait pas aller aussi loin que les Américains, ce peuple pratique par excellence, qui initient les élèves de leurs écoles aux débats de la vic pul.llique. Un voyageur allemand raconte Qll'il arrivait un jour devant une maison d'école située au milieu d'uue forêt de l'Arkansas. Devant la maison étaient auachés un très r;rand nombre de chevaux. C'était le jour des débats. L'objet à l'orLire du jour était le cas suivant : Un taureau apparte· nant à la commune s'était introduit dans un bac et avait rongé la corde qui retenait celui-ci. Le bac était descendu la rivière avec le taureau et les deux avaient disparu. Qui devait dédommager les propriétaires du taureau, qui le propriétaire du bac 't Ou bien ces propriétaires n'avaient-ils pas de droits à un dédommagement 't - Le voyageur assure que les débats étaient par moments fort intéressants quoique les débattants ne fussent que les élèves de l'école. Les autres personnes n'avaient pas Je droit de prendre la parole. Pour la langue parlée, il faut arriver aux mêmes qualitl's de style que pour la langue écrite : au point de vue grammatical, il faut la correction et la pureté ; au point de vue logique, la clarté, la précision, l'unité, et au point de vue esthétique, l'harmonie, le naturel et la vivacité. Ce qui sert donc à écrire correctement, sert aussi à faire acquérir une élocution aisée, et l'on n'a pas tort de parler d'exercices àe co1npositio11 orale. Les deux principaux moyens pour arriver à quelque chose de convenable sous ce rapport. me semblent les leçons de choses dans les classes inférieures, dans les classes supérieures les branches réales d'un côté, et de l'autre la lecture. L'acquisition des idées et le fruit de l'étude des branches réales, et l'on apprend à exprimer ses idées en voyant comment les bons écrivains les expriment. Je ne veux pas tracer ici le chemin qu'il convient de suivre dans cet enseignement: quelque collègue plus habile que moi le fera peut-être. Je me borne à exprimer encore deux ou trois idées. Faire apprendre par cœur ne plaît pas à tout le monde. Depuis que

quelques ~nslit~t~~ ont e~ la maladresse de faire apprendre par cœur la ~éograph1e etl h1st01re et d autres choses encore, on est presque tombé dans 1~xtrême opposé. Je pense que, dans les degrés inférieurs surtout il faut fa1re al?pren~re beaucoup pa:r cœur; il s'agit seulement de choisir la 'matière et de b1e~ fatr~ c~mpr~ndre a l'eo~ant ~e qu'il doit confier à sa mémoire. ~ar la me,monsati!JO.I enfantacqmert dune manière inconsciente une grande rtch~sse d express10~s, de t,ourn~res heureuses, de constructions variées et le senume~t de ce QUI est b1en d1t. En récitant ce qu'il a appris l'enfant eut être ~abltué à u~e prononc.ialion correcte et agréable. - Si de petites pofsies coovlCnnent ~1eux aux Jeunes enfants, ceux du degré intermédiaire a . p~endront ~uss1 _d~ morceaux en prose. Alors on commencera aussi à faire fa1re des àasposttiOns de morceaux lus ou appris. :rrouver l'idée 'Principale d'un morceau, montrer comment les idées accesSOires ll~nt groupees autour de ce qui est l'esst>ntiel n'est pas toujours chose très·f~m le .Et pourta~t ce n'est Q';l'après ~voir f~it ainsi l'analyse d'un morceau que 1elè_ve saura _b1en r~produ!re de .v1ve .votx ce qu'il a lu. Alors aussi il sera efi etat de tra_1ter, so1t ~e vtve volx, so1t par écrit, un sujet semblable. U~ de ~es coll ~gues, QUI a le bonheur de posséder une jolie bibliothè ue scolaire, a mt_rodmt dans son école un genre d'exercice qui semble de~oir porte_r les me11leurs fruits. Il di~tribue. aux élèves de la classe supérieure un certal!l nombre de hvres. Ces hvres r1rculent de manière à ce que au bout de tro1~ ou q~atre ~ois, la ~lupart des élèves en ont lu la plus grande partie. (Parmi ces hvres. 11.~ a_tre~ peu de _r~ci.ts ou de nouvelles; mon collègue pense que ce ~eor~ d emt na pas prec1sement une influence très heureuse.) Ch~que s~mame, tl y !L un~ heure consacrée aux comptes·rendus. Un élève, dés1gné d avance, ?Olt fa1re. un rés~mé •.rès succinct d'une partie, de tel ou tel ouvrage. Le maitre e~am1~e_ce re~u~e et le corrige, cas échéanl L'heure venue, cet élèye, son resn~e a la, mam, pour s'en servir comme guide, expose la mallère de la partie de 1ouvrage dont il s'agit. Ses con.1isciples é~?utent et prennent des notes. L'exposition terminée le maitre demande Sll un ou_l'a~tre a 9uelque chose à critiquer, à poser une question, à demander une exphcat1oo. L o~vrage_ en questi~o ayant déjà été lu par le plus granJ nombre des élève.~, l e~ermce se termme par nne véritable discussion eLdes déb~ts souvent assez v1fs. Mon c~ll.èg~e trouve. que, de cette. manière les enfants apprennent: t 0 à parler: ~ a l1re attentivement un hvre, et que s• ils acqUièrent bien des conna1ss~nces que le temps d'école limité ne permettrait pa.s de leur commumquer dans le:S leçons proprement dites. .d. Sch. DB r..a. B.B'l'B..&I'l'B . Je ne veux pas parler ici de la retraite ecclésiastique temps que le eatho· h,que. ferve~t passe da~s un liel!-. ~etir~. couvent ou 'maison isolée, pour s ,Y. hvrer .a des e~erc1ces .de piete. J en~ends la retraite que toul homme d eco~e do1t se menager smon tous les JOurs, du moins plusieurs rois par semame, pour consacrer quelques heures à l'étude et à la réflexion. Ces ~oments de re~os et de retour sur soi-même sont nécessaires; l'étude con· tmue nous .~st 1mposée; no_us som~es ~b!igés de raviver continuellement ce f~u de lmtelhgence, .to~Jours dispose a s'éteindre. Les sciences foot de co~Lmuels progr~s; les Ide~ _se tra?sformeot; la manière de penser et de tra1ter lee; q~?est1 oos se mod1!ie plus1eurs rois dans le courant d'un siècle, et nous restenons attardés quand tout marche autour de nous.


!56 Si nous nous contentons du strict nécessaire, ~i non~ eslimon~ que nous en savons bien plus que nous n'en pourrons ens~1gner a nos éco!1ers e~ que ceux-ci en apprendront jamais, nons courons le r1sque de nous vo~ auemdre par les plus avancés d'entre eux; à .un m~ment peut-être élo1gné, nous serons exposés à entendre une quest10n QUI peut nous e!llbarrasse~. 11. es~ vrai que nous pouvons renvoyer la réponse au lendemam : le sursiS ams1 obtenu nous permettra de nous. ren_sei~ner. ll sembl_e que ~e léger re~~d apporté à la solution de la quest1on md1scrète .ne nutt en r1en au prest•.,e de l'instituteur. 11 y nuit cependant. L'enfant qu1 a mesuré la pr~fQndeur.de l'instruction de son maitre et en a trouvé le fond sans trop de peme, es~ b1en près de soupeser ses affirmations même lorsqu'elles sont le plos.eatégon9ues. 11 faut que l'enfant soit convaincu que son maitre est une mme de sc1ence inépuisable. ,. . , h d Mais ce n'est ~as seulement afin qu 11. so~t toujours à _la, a~teur e sa tàcbe que l'étude mdividuelle s'impose à l'~nst•tnteur..11. d01~ s y hvrer, afin que le temps qu'il y peut consacrer ne s01t pas ga.spllle. S il a toujours .un travail pr~t sur sa table, chacun de ses mom~nt~ l.•bres sera employé ?!•lement ; s'il n'a pas su se préparer ce champ d actiVIté, il y ~ gros à cramdre qu'il ne gaspille son temps, qu'il n'en acco~de aux dlstra.~uo~s un peu plus que Je demande sa santé, car notez: que Je veux que lmstJtuteur ~asse la part aux récréations légiti~es ; il lui f!L~t d~s moments de détente. Ma1s celle part faite aux jeux perr~1s, _aux pla1~!rs 1.nnocents, aux travaux mant?-els, aux corrections de dev01rs, 11 raut qu 1llm reste encore. une beure par JOUr pour étudier une science, pour fouiller un des compartiments. de la pensée. Ce n'est qu'à cette condition Q!l'il se tiend~a ~u eourant des 1~no!Dbrab_les progrès des connaissances bumames. Nous n ex1geons pas de lu• qu 11 cult•ve avec un égal succès toutes les .~ranc~es do.nt le nom .figure au. programme de sa classe (ce serait pourtan~ 11d~al a attemd_re), m~1s nous lUI demandon.s qu'il répartisse son temps d1spomble de man1ère qu en deux ou L!OIS ans 1! revoie à peu près complètement, à l'a~de des ouvrages le~ plus recents, les diverses sciences qu'il est appelé à ense1gner. . ,. . .. De plus, comme gymnastique intellectuell~, je youdra•s qu 11 ~tud1at un peu plus à fond l'une des branches des mathematiques .ou, des .sm~nces naturelles. Ces sciences, par l'appel constant qu'ell~s f~nt a 1espnt d obs~rv.a.· ti on et au raisonnement qui l'accompagne, sont emmemment propres .a discipliner l'intelligence. La rectitude du jugemen~ que .Procurent les s~1ences mathématiques se retrouve dans les a~llres mamfestat1ons de la pen~P.e. Les jouissances intimes que l'on eprouve au con~tact des. espnts ~~pé· rieurs par la médilation de leurs ouvrages, la perspectiVe de.fa1r~ partiCiper nos écoliers aux mêmes plaisirs, l'élargissement de ~otre bomon: m.tellec~uel qui en résulte, la réparation des d~chet~ d,e la méJ?Oire, la supénor1té. qu a~­ quiert l'homme instruit sur celw. qm 1est mom~,. la pensée q~e 1on f:ut œuvre utile en poursuivant son developpement spmtuel, tout d01~ no11~ engager l mettre a part chaque jour un moment po.u~ nous .~1vrer aux travaux de l'esprit: c'est ce moment, heureux et bem, que J appelle la retraite de l'homme d'école. __ (Ecole de Lausanne.) LETTRE D'1JN VIEIL INSTIT1JTB1JB A SON FILS

Mon cher René, Un philosophe définit l'attention • le regard de l'intelligence arrêté s~ un objet avec conscience et liberté. , C'est par cette fa~ulté. que se .marufeste tout d'abord l'activité intellectuelle, c'est par elle quo 1espnt humam affirme

!57 sa puissance, c'est par elle • qu'il prend poBie~Bitm de son domaine ,, dit de Gérando. Par l'attention, l'intelligence se concentre sur un ohjet, oubliant en quelque sorte momentanément tous les autres; elle le saisit dans son ensemble, dan~ ses éléments, sous ses différents aspects; le pénètre, le décompose, 1~ reconstitue ; elle retient les premières perceptions pour les développer, les !ort1fter, les rendre claires et distinctes, r.'est-il.-d1re pour les trc1nsformer en

notiom.

Vous le voyez, mon cher René, l'attention est une far.ulté dont l'imÏ>ortanee ne peut être niée ; !lans elle l'esprit. manquant de matériaux et d'aliments, ne pourrait ni s'exercer ni se fortifier ; dès lors toute activité intellectuelle cesserait fatalement, et le progrès, c'est-a-dire l'œuvre de l'éducation, deviendrait une impossibilité. D'ailleurs les faits sont là patents et parlants ; l'élève attentif marche rapidement dans la voie du progrès, tandi& que l'élève inauentif, qui reçoit cependant les lllêmes leçons du maitre r~s~é h?.rné, stationnaire quan~ il ne rétro~rade pas. Les maîtres sentent SI b1en l Importance et la nécess1té de l'attention, que l'inattention est, de tous les dérauts des enfants, celuiqui les contrarie et les attriste le plus. Ils oublient les bavardages, les espiègleries, les petits mouvements de colère, les petites trvmperies même; ils ne pardonnent pas l'inattention babiruelle: celle-ci les met de mauvaise humeur, les indispose contre les élèves. Donc, puisque sans attention chez ceux-ci, il n'y a pour eux aucun progrès et pour les maîtres aucune satisfaction possible, c est faire chose utile que de rechercher les véritables moyens de rendre les enfants attenlifs à l'école. Les hygiénistes disent que, pour stimuler l'appétit corpo•·el, il faut manger avec modération et à des intervalles réguliers, des aliments substantiels, variés, d'une saveur agréable et d'une digestion facile. On peut affirmer aussi que le vrai, le seul moyen de stimuler l'appétit de l'esprit, c'est-à-dire Je désir de connaître. c'e.<~t de lui donner avec modération, à des intervalles réguliers, une nourriture substantielle, variée, d'une saveur agréable d'une assimilation facile. De cette règle générale, je déduirai les préceptes à' suivre pour captiver l'attention des enfants. i • Parler aux •ena chaque fois que la chose est possible. - Grâce il l'intuition directe et mumpte, les enfants comprennent vite et bien, leur intelligence s'assimile facilement et complètement la matière enseignée; de la facilité et de la promptitude avec lesquelles l'esprit saisit, résulte le plaisir, c'est-à·d.ire une cause d'attention d' une grande puissance. D'autre part, les abstracttons ne sont guère accessibles aux petits enfants; autant ceux-ci éprouvent de plaisir quand ils comprennent facilement, autant ils éprouvent de dé~ollt quand ils ne saisissent point.· I.e dégoût et l'attention sont deux dispOSitions d'esprit essentiellement incompatibles ; pour obtenir l'attention il faut prévenir le dégoût, et c'est l'effet ordinaire de l'enseignement par les sens. 2" Alterner convenablement les exercices. - On remarque que les personnes qui se livrent babiluellement à des travaux exigeant l'applicaùon continuelle de la vue, flnisst:tnt par affaiblir ce sens précieux. Or, selon l'beureuseexpression de Gérando, • l'attention est l'œil de l'esprit. , Soumettre cette faculté a one tension exagérée ou trop prolongée, c'est courir le risque de l'affaiblir, de l'émousser; on comprend donc la nécessité de lui accorder ces balle3 salutaires pendant lesquelles elle se repose et se reconforte. Les diverses branches du programme de l'école exigent routes, de la part des enfants, un certain effort d'attention, les une3 plus, les autres moim•. Vous distribuerez votre travail de chaque jour de telle sorte que les exercices exigeant


!58 beaucoup d'attention alternent avec ceux qni en demandent moins. Si les premiers se succMaient habituellement sans mtervalle, la Catigue et par conséquent l'absence d'attention, seraient les inévitables résultats de cette pratique irrationnelle. (A suivre.) I.'UI'SI!H'I'V'!riiV'JL DOI!r fi"RB.II DISOB.II'R La disC1'étion est une des vertus que doit pratiquer l'instituteur. Elle lui épargne bien des déboires, et donne aux autorités, aux parents et aux enCants une haute idée de son caractère et de son édu~ation. Les autorités peuvent être amenées à lui faire des confidences, à lui communiquer des pièces administratives, à lui donner des renseignements particuliers sur certains faits ou certaines personnes: son devoir est de garder religieusement le secret. Si dans ses rapports avec ses supérieurs. il lui arrive de remarquer chez eux quelque faiblesse ou quelque travers, qu'il s'abstienne d'en parler à qui que ce soit. Si, lors d'une visite de l'école ou à toute autre occasion, ses supérieurs lui décernent des éloges ou lui font des remontrances, qu'il jouisse discrètement des unes et fasse son prollt des autres; qu'il n'aille point luimême chanter ses louanges et censurer publiquement les procédés de l'autorité ason égard. L'instituteur a besoin de la confiance des pare11,ts ; sa discrétion contribuera beaucoup à la lui faire gagner. JI n'est pas rare que des parents con· fient des secrets à l'instituteur de leurs enfants. Tantôt c'est un brave père de famille qui lui demanJe no conseil, qui recourt a son intermédiaire pour la tenue de sa petite correspocdance et le met ainsi au courant de ses relations de famille et d'affaires. Tantôt c'est uni! pauvre mère qui vient lui exposer sa gêne, sa pauvreté. L'instituteur serait grandement coupable si, par ses indiscrétions, il trompait ceux qui loi donnent ces preuve3 de confiance. Des personnes curieuses et indiscrètes ne manqueront pas de le circonvenir; les unes pour satisfaire leur curiosité, les autres pour le ttlnir au courant de ce qui se passe dan5 la commune. Il doit tromper l'attente des premiers par sa discrétion, et montrer aux seconds qu'il n'entend ,point encourager leur coupable manie. Il itTtporte que l'instituteur observe les enfants et qu'il soit renseigné sur leurs défauts physiques, intellectuels et moraux. af\o de régler par là sa ligne de conduite a l'égard d~ chacun, mais il manquerait gr avernant à son devoir s'il entretenait de ces défauts quiconque n'a pas intérêt à les connaître, s'il se permettait d'y faire allusion ou de les divulguer en classe. L'instituteur indiscret est suspect à tout le monde; on ne lui contie que ce que l'on veut publier; on ne l'approche que pour se renseigner ; sa maison est une sorte d'agence où arrivent et d'où partent tous les cancans, une barr~ où comparaissent tour a tour les habitants du village. Il se crée ainsi de nombreuses inimitiés. s'expose à des affronts, à des représailles, et finit par encourir la réprobation sinon le mépris des honnêtes gens. (Ecole libre.) 1Jne ardoise blanche ar&Uiclelle.

On lit dans l'Ecole de Lausanne: Tous les instituteurs connaissent les nombreux inconvénients des ardoises ordinaires. L'écriture y est peu lisible. ce qui affaiblit la vue; par l'usalil:e de la touche, la main des élèves devient lourde ; il y a beaucoup de bruit quand les élèves écrivent, etc. Aussi, dans beaucoup d'écoles, particulièrement dans les cantons de Zurich et de Schalf·

CHRONIQUE ET AVIS SCOLAIRES Jo~orreapoa,claace.- Un de nos abonnés du Haut-Valais M et pdrrésident de la. commission scolaire ( Co~~:!ag)evr'I·eRnetv.deCuré nouR a esser quelques li ù il

l'abbé de' Re~kingen

élogieux de l'Ecole primaire. Comme nos zèlfsn~~ ~é o éparlell ebn termes 1 è , . v u a co a orateurs ont une large part d qu'il oft're à ses lecte:~:, n~::':o:a1~~::ae~~ ;l~~~ P;ti: orga~e et l'intérêt

::~~ c~~~:~~i ~~~a~~:::il~~~:~;;

apptrét~~atton~a~~crc~ec~~:~;~~:

!:!tàulaea tres nomb t é · ' . e cons a er, concordent avec d'aude nos ab:::és eEpnre~etux témmgnagea parmi lesquels le chift're significatif · ne noua pouvons compter sur 1 · d · 1

::~:~~!f8r:::~g::! ~~!:ir:Jant ~atitu~cea qu~;n~~~te~~~~u~~:~~

dea abonnés fidèles est un Pd agogJque. est assez dire que le nombre est accueillie. Mais voici r!~!ït ~el~a f~~:: :;:~ ifa~'é: lle l'Eti~ole ~rimaire • Votre excellent tit f ill quea on CI·haut le plus vif int~rêt eter~~e:tee~ul~::nyrqo:,U:eup~i~ndtipla.isir.IJe la li,s ay~o pas encore pour 1 ti ll ca on ana ogue n eXIste tion auxquels J·'ru'acpommar e '!' e!l'alnde du canton. Plusieurs amis de l'inatrucumque es n•• parus d l'E · · lament gotlté et pleinement a ,1 col ~ prtmatre ont 6galee sa.nt~ et pratiques de la dite f~!~oe~:;us~t/:; =~!~~:-r:,oles A la fois intéresdestJ~é apé?Jalement aux instituteurs et amis de l'inat un/rgadne selmblable, Va.lrua, aerait-elle vivement à d • · E ru? 1on ans e Hautsera étudiée par qui de droit. J estrer. spérons, au moms, que la. question Avec l'auteur des lignes q · é èd t . de la diffusion de l'm'atr ti Uldpr c en ' nous devons désirer' dans l'intérêt uc on ana cette partie d • . gogique allemande vienne à se fonder puisque 1: p~:· qu un~ relvue pédapermet pas de s'en tenir à un or ane c~mmun renee e angue ne 0 ~ég~: ~este;, que M. le consen1er d'Etat Rote~ :tt~'::ra~~::~!.r::~~a~

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0

!~~!~~:j~!~l~:~i~::ei:S~:r:~~~at:::~~nqcu~~sé~~dive?~eret~.;t;!~~~

se heurter ù. plus de diffi ulté P , '·quoique sa solution noua paraisse • c a que ce n a. eté le cas pour la partie française. Ooafereacea. - Le 29 mars p 0 h · • · à renee dea instituteurs du district de ~o~c~~~s~e reurura. Munster la. confé-

à 11-:~:~~=~r~•;,~tN:s avis concernant. le règlement des abonnements de la même manière, fautep 8 :~: d~:~ee d~o~~~~nce, été in~e~rêtés partout

:~~~!~é~ eanct:~:C~

~!~ ;~ter~:~t=::~e~~ e~~s~:::f~~t;:~.~: ~~!;;e~~

:afae qw versent leur cotisation annuelle d'

f moitié pour MM. les matituteurs un ranc comme membres de la Société

1


N• 11.

t60 · 1 d"t ti tion servant en partie A assurer la marva!adiBalnne :;~duJ:!'O:~r ~e fa~tc;o:! d'avoir payé chaque a~~e la oontribu~ cbe e a pu toa · , t as se constderer comme en tion réglementa;ïre, MM. les ;egen~s i~: ~:u;::ve~t ainsi se libérer tout-à-fait règle avec l'Editeur envers eque , nt une différence d'un franc par an. . qu~uc:t~!~ccasion, nous prierons; nouvea':!n:::!~:!sd~u;:~;:.!~~~~:t ~~~ encore exécutés de ~éserve.r un on accue. toutefois le Centre et les yon~ être mises en c~cula~~~· :.~:\0~ ;:;ilc;~~~~;argner des frais ?e poste :n;;~~~ ~~':a~t!!~é~od: ~ett~ partie du pays, qui voudraient s'acqmtter au· trement dans l'intenalle. Assemblée géaérale de 1883. --;- L'époqueb pbrlécise tn'en eslt pfinas ;na: hi Elle se tiendra pro a emen vers a co~e arr:tée ~ue no:::; jo~~~ de mai. Il y sera donné leoture de deux rap· vril ou' ans es pr~estion du Chant, par M. Kœhl, professeur à l'écol? nor· ports, \un :ur l:eql'excellent Recueil de chants pour l'école et la fam~lle, et male e tu ~ur . t à l'ordre du jour dans les conférences de cette annee) par i;_ug,:si;~; .;:t~~:r, i~sti~teur à Evolène, qui n'est pas un inconnu pour les lecteurs de l'Ecole p!~tna,re. • • è JI rata. _ Une omission typographique regrettable a denature com~l r d " alinéa du compte-rendu de la conférence de ont ey. tement le sens u 1 h d "t •tre e'tablie comme suit: Tous les instituteurs (V · o 9)" La 2•• p rase 01 e r , t o.uo~~:.bre de 21 étaient présents, sur quel nombre trois seulement non pas

0

trat~;;!~eeÎ37

(mêU:e n•) les deux lignes suivantes a"!ant l~alinéa tc~~:!: çant par ces mots : c La pre~ère partie de la préparation, e c. , on sautées par le compos1teur. . 1e~ent o Dans la composition d'un bon P!og~amme d'~nsetgnement. 2" Dans les études ordinaires de l'mstltuteur lw-même. • t · · t des prospectus d'ouvrages que nous nous *** Au pr.,sent n• son JOII_l indiqués et franco. Les timbres-postes seront chargeons de procurer aux pr1x acceptéR en payement. · 1 ttr d * Nous avons reçu trop tard pour la publier c~tte f01~, une e e e M.*A~ Rey-Mermet. Elle parattra donc dans le procham numero. M

VAB.JBTBS

•*• Les maUres d'école 11ont la grande puissance aujourd'hui. (A. de Gasparin). t tt z le * A.u lieu de l'envie chez les uns, de l'orgueil. chez 1.es alde)s, me e de~ok chez tous, mettez partout l'amour, vous aurez le Clel. ( * Ce qu'il y a de meilleur appartient à tous. (Id.) * ** Le progrès intellectuel séparé du progrès moral nous donne cet afc:x ;ésultat: n'avoir plus que des cernlles. (Id.) r * Le vice est le grand artisan des inégalités. (Id.) • . :•: A.imer, servir Dieu, saisir la vérité, voilà les grandes eg.ahtés. (Id). **L'éducation peut tout, elle fait danser les ours. (~iomts).. , ** T t · fft;t de l'homme un homme est le vérttable obJet de 1 en· * * ou ce q.w ... saignement. (M~lton).

Sion, 6 Avril.

ORGANE DE LA.

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

a

A propos des leçons de choses (suite). - L'écriture à l'école primaire. -De l'instruction civique d'après les principes catholiques (suite). - De la préparation à. la classe (suite). - Easeignement de la lecture. - Lettre d'un vieil instituteur li. son :fils (suite). - De la patience. - A propos du Guide pratique de l'insti· tuteur, de M. Horner, par l.!. 1. Paroz (suite).- Changemeats ortho· graphiques. - Chronique et avis scolaires. - Variétés.

80MM..ilRE. -

A PROPOS DES LEÇONS DE CHOSES (Suite.) Bien des instituteurs, peut-être, connaissent le Recueil de mots, par Pautex, que l'on trouve à la librairie L. Barbey, à Lausanne, au prix de i fr. l'exemplaire. Tous les mots les plus usités de la langue y sont rangés par ordre de matières. Au moyen de cet ouvrage, l'instiLutcur peut composer des dictées dans lesquelles il fait entrer successivement les mots qu'il a sous les yeux, et que tous il peut faire concourir au dé\'eloppement du même sujet. Ces mots il les explique encore, et si le sujet s'y prête, il amplifie même oralement le texte de sa dictée, après chaque idée entièrement écrite par les élèves. Des démonstrations graphiques au tableau noir achèveraient parfois d'élucider ce que les explications du maître auraient encore laissé d'obscur dans l'esprit de quelques-uns de ses jeunes auditeurs. Ces dictées, tout en constituant de véritables leçons de choses, sont encore une leçon d'orthographe d'usage et de règles, la quelle partie de la langue nous ne pouvons absolument pas négliger, ni y suppléer par la lecture qui, seule, n'apprendra jamais aux élèves le secret d'écrire correctement tous les mots usité'3. Nous avons connu, et nous connaissons des personnes qui ont beaucoup lu, beaucoUtp parlé meme, mais peu écrit; elles s'expriment bien, mais elles écrivent mal; de leur plume il en sort que des expressions où l'orthographe d'usage ct de règles est alireusemenl mutilée. Après la dictée, les cahiers sont échangés pour la correction, et ce travail est mis au propre à la maison. Le lendemain il est remis à l'instituteur qui l'examine à nouveau, et fait une réà.uc-


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