No 11 l'Ecole primaire, 01 avril 1885

I.e .Jeune Citoyen , J ournal paraissant ù<.·nx fois par mois de ~ovemlwe à Mars ~t ti né aux jeunes gens qui se pr éparent aux examens des n'crues. d' abonn ement i fr. par an, ch ez F. P AYOT, lihraire à Lausanne Le Bultetin pùlagogique, organe de la Socidté j ribourgeoise d: rotion vient de consacret· à la publication qtti paraît sous le titre haut, un al'ticle qu' un lie nos lecteurs, élt'allger a tl canton, nous mande de re produir e. "Nous croyons d'autant moins vouvoir . d' accédet' à ce désir que nous avons cm devoir nous faire ment, à l'endroit d ~ la feuille en question, l'écho de plaintes mées dans un jour nal frihou t·geois. Nous ajouterons d'ailleurs nous eîtt été plus ag1·éable de parlet· ax an tageusement que hlement d'une publication, qui n ous a paru dès le début t' ~n1lre des service:> et do nt il r.o .1s a été donné de goùter at·li cles, entr'autres une description très t·éussie du Yalais et louangeuse pour ses populations. Ces remarques faites, voici t)II CS pass~es de l'at'ticle annoncé, lequel, après nous ll.Yoir d cu~ manuels r édigés r n vne de la préparation aux examens des Hn rs, co11liuue en ces termes: A ces d e ux petits nn nucls cs·. ven ue ,;·a;ou' e r une publication d'une forme !llt ra~'antc. c'c. t le .fe111te Ci'oyeu. Û .!U X foi.~ par mois, il apporte a ux je unes une ~(·rie de lcclare;; ins tr uctives. de suj ets tl c co mpositions avec l'cxtlos~ des v;lcs. d~ prohl è mcs no mhre nx do nnés dtw s les <lxamcns, p uis q uel trucs travaux l' hi >toirr, la géographie ct la constitution de la S uisse.

Cette re1·uc panti\ de norembrcit marii, c'est-à-dire durant la pé l'iorl c de~ tlr l)en'cc tionncJJICn~, c t elle for 1cra, d an s q :wltrucs anné:~s, un m anuel renfer .nant tou tes le~ matières d u p rogt•ammc d es examens. g \\ c a obtcnn un vra i succès. l:étli teur a dO e n a ugmente r considéra bl ement t irage qui s'él~ve a u chiffre de 4,000. Cc nombre d it a~scz l'accueil fait à re ntc.

Cependant un jonrnal a soulevé u ne r.rilirruc d isant q ue lr. Jeune frnnait • des lc~ons en lièr c:s q ui ne pou vaie ut convenir it la jeunesse ..,,..nuttqu,a.. ?lons :nons rel u attenti vement ral'ficlc q ui a vra isemblablement ni tique. C'c~t un trava il s ut· l'iu:>trncLion publique q ui a pant le 15 !lè!~nm,hrt L\ tUteu -, voulant expliquer aux jeunes gens l'a r t. f6 de la constitution tlu c la . Confé tl&ra tion do it intcneni r en cas tic oésordt·es graves cla ns tl' un c~tnton • en montr a u ne application to ut actue lle tla ns les a fl'a i rcs du Cette i·tuclc n e r e nfe rm e a uc une apvr obation ex plicite de la condttitc d u féMral. cependa nt elle n'exprime aucune résen·e il cet endroit. Ceux l;tgeaienl pas l'av is de la majorité - ct c'étaient tou~< les cantons ca ont pu s'offenser , a lot·s su r tout q u' une vive llOié mique aYIIit su rexcité e.;pr ils. 1\Iuis r c<',onnaissons-lc sans h~siter, cet a rticle n'était pas de na ture à m e t· la cunsciencc des catholictu es.

U 11 autr.~ article (.Num(n·o rlu -t•~ déwmbi'C) a p ar u sur • l'ouvrier a va nt la , -nluti.on fn:nçaisc, • article sign{~ lie nom> peu gymiJath i .ne·, cc x .tic " " 'mntnm l'l l)clpha n On s'atlach c ildémontrcr tou s les inconvénient~ vr ais o u t'IH' P S de 111éLicrs, ma is sans en fa ire vo: r Lc.s avantage~. Mais encore u trara il , si inj uste qu'il p uisse pa ra iLrc en vct·~ le,; institutions sociales ct ,;cl' d u moycn-ùge n e c:ontienl rien f[Ui hl cs~c notre foi r elig"ieuse. Yoili1 •lans l a r oll cclion d u Jeuue Citqyeu les deux seul~ nrLidcs qne nous aur ion,; désir6 · gcn~ cath oliiJ llc> p eu ven t s'abonner hésite p. as à concl ur e q ue les jl'unc~ J e n'trouver Jpune Citoyen sans da11ger pou r l eur~ conv ictions c hré ti enn es, d'aulattL ltl cl'i tique à laquell e uo ns l'enons 1l c r éponrlrc r cnrlru.. la H.é<lactio n tht tlll/e ll p lus ('ir conspectc à ret égartl.

JIU.S y

NUMÉRO

IIJme ANNÉE

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1884-S:i

:tt.

Avril 1885'

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L'ECOLE PRIMAIRE BEVUE PÉDAGOGIQUE NJ'BLIÉE SOUS LES AUSPICES' DE LA

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L'ÉCOLE PBll\IAliBE paraît le 1er et le 15 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages.

Pm d 'abonnement., pour la S'uisse, 2

fr _- trnlon postale, 2 fr. ~0 A.nnou:ees, prix 20 ce nt l a ligne ou son espace.

TOilt ouvrar;e d'ont l'iCOLE PRillAIRB recevra deu exemplaires, ura droit ;. une annonce ou à un eompte•renda, s'Il y a 1\eu.

SO~IRE

De la grammatre. - De l'étude de la pédagogie. - Viees et. a-avers. - <:omptabiUté agrleote. ~ De la monotonie dans nos éeoles. - Notions de géographie stat.istlqne. __ Varlété'8: La trll.tiison de l'orthographe. Le vieux c uré

Tout ce qHi concern-e la publication doit êt-re adressé à l' édiüwr,. JI. PI? NAT,. secrétaire au Dépa·rtement de l'Instr~tction

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publzque, a S•on.

, . 1].

A. tous nos abonnés. n se pourrait qu'à l'occasion de l'assemblée générale à Monthey, mardi 28 avril prochain, de la Société valal sanne d'Education, l'impression du No 12 ct dernier de · l'Ecole primai1·e fût retardée de quelques jours. Nos abonnés voudront donc bien prendre patience si, en raison de cette circonstance exceptionnelle, cette livraison finale se fait quelque peu attendre. Nous ferons du reste en sorte d'éviter le retard ou de le compenser éventuellement par l'adjonction d'un suP,plément.

AVIS OFFICIEL Le Département d~ l'Instruction publique du canton porte à la. connaissance des intéressés que le cours de répétition des écoles normales des deux lapgues et des deux sexes s'ouvrir.a le 4 mai prochain, Sont spécialement engagés à suivre ce cours les régents et les régentes qui, lors des examens de clOture de la dernière année scolaire, n'ont pu être brevetés, ainsi qu~ le personnel enseignant en possession d'un brevet temporaire déjà échu on expirant avec la présente année et qui aspire au brevet définitif à l'obtention ou au renouvellement d'une autorisation suivant le résultat des examens.

L'époque des examens de clôture du cours sera ultérieurement fixée, afin que Je personnel empêché de suivre celui-ci et qni voudrait cependant régulariser sa position, puisse subir les épreuves requise& T,c Département devra se montrer d'autant plus exigeant pour prolonger la durée d'un bt·evet, accorder ou renouveler tmeautorisationqne plusieurs instituteurs et institutrices aurairnt dfl suivre un cours ou subir un examE-n il y a déjà un an 011 deux. et ont r1égligé jusqu'ici de sr mettre en règle. En tardant da\·autage, ils courent le risque de n'être plus autorisés à enseigner une autre année el d'ètrl.' évincés pour faire place an personnel régulier, surtout si celui-ci <'3l assez nombreux pour satisfaire les besoins de l' enseignrmenl.

. Compte-rendu des conférences.

Enwenaout. - Nous extrayons les quelques renseignements suivan ts d'un comple-rendn de la conférence de cc district que nous regrettons de ne pou1·oir publier in-extenso sous la forme que lui a donnée l'auteur: Les instituteurs de cc district sc sont réunis le 10 février dernier en conférence sous la présidence de li. l'inspecteur Pacco lat. MM. Dcfcrr, rév. cu1·é ct Eugrne Gard, membres de la commission scolaire de Bagnes, Tornay ct Fcllay. t·évérendl curés de Scmhranchcr et de Vollégcs, honoraient 1a réunion de leur p1·ésencc.

La séance s'ouvrit il 9 h. par la priilrc d'usage, pui~ il fut procédé à l'appel nominal des instituteurs, 26 seulement étaient présents; les manquants n'ont pu justifié leur absunce. Quant au comité, il fut confirmé a la presque unanimité.

Six institutctu·s .désignés par le sort furent appelés il lire leur travail, mais le

8fou, 1•• A1•ril

188~.

L'ECOLE PRIMAIRE

ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION ~"':'"~----

De la Gra~nmah•e. ~ou~ désirerions entretenit• un instant l es le t ., d , pranmre de l'enseiO'nement d 1 r .

•. c CUIS e 1 Ecole ·t 1.é ,. 1· .l o , e a gt ammairc, branche étroitenH' ll r e a a angue maternelle.

On peut parler une langue avant d' . .·, . qui la fixeut et qui déterminent les rapp~~~lr a~p{'s/es regles différentes parties dont ell e sc corn )O . s ~XIS an .~ntre les crs règles pourra-t-on · . . · 1 se· .m~IS sans l etude de ' Jamais parler ou ecri re correctement ?

1 ~ous. ne e pensons pas. Du res te cette 't d • flue a personne · tous ecu _ . ', e Il e ne parait super' x qtu s occupent d'e 1se· d JaugLt<'S rcconnaissellt la nécessité d'un . . ~nement e n~oius les règles ~ssenliclles, ; .ils sont pai~~~~u~n r~és~~~la~t au 01 nest que !?rsqull s'agit de déterminer le rôle de< 'cr.l. surtout à 1 ecole primaire. cc mauue La gramniaire n:est ~ns un but à atteindre mai ,. empllonyerfpourt · . nm ycr a la connaissance de 1~ lan~:e~ ~~J:~~ qu J c au Jamnis perdre de v 11 81,· r fausse r.oute et ressembl er à nu art•san ~' qm o.u ne vent pas faire pour r apprenti, se contenterait de lui a d. ' tOrmer ~on strumcnts mais sans les lu· " . pplren 1 e le nom de ses m' 1 1a1re emp oyer.

Supposons donc que les élèves ai t . .· . . assez couramment connaissancetJ er;.l appns acopwr, e.t à lire 1 u11. maitre habile ~t dévo é . d qu s peuvent acquenr avec nées d'écolE'. lis sont alorus'·· P?n a.nt leurs deux premières an. ages e.u moyenne de 9 à iO t on d ott leur remettre l'Abrégé d6 l . ans, e les premiers jours, ' ns que souvent on leur d 1 à. plication préalable dont .1 me apprendre sans exrien, et qui sont bonnes ~~ufe comprennent que fort peu ou inspirer de bonne heure fe dérr~~\ ~tu( à les enn.uyer et à let~r là une singulière manièee de"prél ~ a .~rl~mm~rre? Ce ser::ut lauguc. u er a enseignement de hl

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~~~~;~i\:çè0s

lcs ac~ab):~~:f:~~n:~e~g~:~ °

Ouvrons la "Tammairc t laiu nombre de cléfiniti~J~~uJ ~~rvons su~ la {ro page tm cer· beaucoup l 'J. . on a connatssance n'ayance pas es e eves, f[UI ne les comprennent qn' à l'aide d'ex-

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licatlons suivies d'exemples. R~!1e.!::!:x ou. tr_ois leçons, Yon~ ferez saisir moyennant force exemples ?cnts au tah~eau ùn dco~nés verbalc~1 ent soit par l e maitre s?ü PU:~ l.es éleves, l_a différence des lettres, des vO)' elles longues et hr eve&; des trots · d' e, "omme des trois sortes d'accents et des denx sortes especes ,. d'h.

Passons an chapilre du no~. Ici _encore le maître .~orn;ne~ce . leçon orale ou intmtJVe: Jl nomme une séue d obJets ~~ la~;~sse; jl en fait nommer les é~~ves et leu;r .ap~rend ots sont des noms OU SlÙ)Siantus. Il faut ÎO! mer des q~~ ce~c ~oms par exemple des noms d'animanx:, cle plantes, ~cnes ubles d'instruments etc. n passe ensuite at~ nom propre; ile ~~c écrit' quelques-uns ~u tableau noir eL eu falt trouver par

f ..

par

les élèves. .. , Q nnd ·1près plusieurs entretiens fatmhers e·L de nombreux l < 1 s' les -\lères ont compris ee que c' est que le nom et cxcmp e , · ' · t 1 m l)rop c uell e est la différence entre le nom commun_e ~no ,. -~~' -1 ue11 -t la " t·amma1·re et lisent sous la d1rectwn de lm.:>h11s pren · ' o ' · d · tuteur les cinq premiers numéros du chap1tre ~nom, T~·~~e . t ·lus alors que la r écapitulai ion de cc qu lis save~ er. ~~;s é.lrves le livre ouvert devant eux, r6pon~·o~1t facllemen~ aux q~estions dn maître; ils comprendront a1:>ement 1e sens des définitions.

Ce premier pas fait , l'instituteur comm?ncera. au _t.ab~r:an noir le 1er exercice indiqué dans la grammau·e.ll etahl~a 1en la 1~arche à suivre et la fera trouver autant que poss1ble. par les enfants enx-mêmcs. Quand ces ex?rcices seront .compn? et f · t , an tableau au besoin même répétes deme ou tro1s fo1s~ ~usai,~ ce ~ue l~s enfants soient familiarisés avec les prerm_el'c~ d~cultés on peut alors fixer ces exercices comm~ devo:.rs a · · e soit en classe soit à la maison. De même aussi les él~v~s ~~~:ront après ces leçons intuitives on orales, apprendre facilement p~· cœur le::; numér os parcoums avec eux . . .

On rocédera de même pour les six alinéas qm traitent dn renre ~t du nombre. Par cette méthode, les élèves appre~nent g · peu à parler· lenrs facultés intellectuelles seront snnulf:~~!ent cultivées. 'Les l eçons de grammaire ne seront y lus q~e la répétition des explications donn ées et des e~e.rciCes falts Jrécédcmment; de sorte qu'on peut dire ~e les elev,es savent ~ leçon avant de l'avoir étudiée dans le hvre. En genéral.l_es -e~crciccs de grammaire devraie~t être, en to~t ou en pa:b~, écrits au tableau noil', on du moms, lus attentivement s m les

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lin·cs, raisonnés ct Pxpliqués_, .:ruant au sens et quant aux rè0'1 es, a vaut que les élè 1·es les écri l'ent sur Jcurs cahiers. "' Si l'on nous objccL:üt le manque de temps pour ces entretiens, nous répondrions que celui qui veut une bdlc récolte trouYe toujours le temps de préparer le terrain destiné à recel'ùir la semence.

Tout en initiant les jeunes éJèyes aux premières notions de grammaire, il ne faut pas oublier qu'il est nécessaire de les familiariser en mèm e temps avec la conjugaiso11 des deux auxiliaires et des verbes réguliers; et pour cela il importe de suine, pour le verbe, la même marche qne nous venons d'iudiquer pour le nom. Les élèves doivent apprendre les conjugaisons avant qu'on commence avec eux la théorie du verbe.

S'en tenir à la suite indiqttée dans la grammaire, ne serait pas logique ; les élèves arriveraient trop tard au verbe qu'ils emploient dès qu'ils commencent à parler et à écrire.

Les résultats à obtenir dans l' enseignement de la grammaire ne consistent pas dans uue récitation sèche et monotone de qttclques règles sur le pronom, le verhe, le participe ou la négalion. A quoi servirait cette récitation si l'élève ne continuait pas moins à dire: Les che l'aux dont j'ai acheté; la personne qne je parle, vous ct moi ont fait son dei'Oir, nous voierons demain notre oncle; nous avons pas fait notre devoir ; il faut que nous écrivons les leç.ons que nous liTons pas su réciter; le Yin qn'il a bu le domestique et maintes autres expressions de ce geme ~ Qu'est-ce qui restera aux élèves de cette énumération insipide deux ou trois ans après leur sortie? Demandera-t- on jamais à un jeune ouvrier de 18 à 20 ans, combien il y a de sortes de pronoms, ou comment s'accorde le participe 'f Assurément non, tandis qu'on est en droit d'exiger de lui qu'il ptU'!e et écrive de manière à se faire comprendre aisément.

Si les leçons étaient toujours hien comprises et appliquées aux nombreux exercices indiqués dans la grammaire et à ceux que le maître intelligent saura trouver dans la lecture, les élèves seraient bien moius embarrassés dans la pratique. Que la théorie s'incarne donc dans la pratique, sinon l'enseignement de la grammaire manque son but, cha(rne élève stU-il réciter par cœur les règles les plus difficiles. Un enfant qui, dès l'àge de 0 ans, commence de la sorte l'étude de la grammaire, pourra jusqu'à Hi ans, la parcourir plusieurs fois, se l'assimiler à pen près complètement, et ne plus épronYer de grandes difficultés

-~--dans la pratique. C1est le but que nous ùc1Tions }JOu1·oir all('lltdre avec la grande majorité de nos élèves dans l'enseignemeut de la grammaire. . . . .

Nous serions heuretn. si ces quelques mdicatwns pouvaient être de quelque utilité à M~l. les instituteurs, en hmr aidant à obtenir de bons résultats dans l'enseignement de la matière qui fait l''objet de cét article. · . (A suivre.) ~

De l'Étude de l a Pédagogie.

(Suite et fin.)

Si l'on a pu dire que la plupart des hommes ne sont que de grands enfants, il est vrai d'ajouter que l es cn faul'> sont de petits hommes. des hommes en herbe; les lois du gouverneme nt des uns et d'es· autres restent l es mêmes au fond ; il n'y a guère de différence que dans la manière de l es appliquer, en. tenant compte des conditio-ns d'âge et de dév~loppe~en_t. Prete~d~e posséder la connaissance infuse de notions sc1entlfiques s1 dlverses ou en contester l'utilité, la n écessité même, dans l' œuvre d~ l'éducation, ne serait-ce pa-s d' une outr ecuidante absurdité?

II faut donc que l'inst ituteur continue l'étude ùc la pédagogie je dis qu'il la continne, car il a dO la commencer à l'école no~male à l'aide d' un bon résumé expliqué et commenté par l.e profe~seur. Ce premier man11el auquel il devra constamment revenir lui servira de point de départ et de guide pour des recherchds plus approfondies et plus étendues. Des lectures fréquentes, faite_s ~~ns lesm~illenr~ a~ten:s _e t toujou~s ,rapport~es à l'œuvre pnmit1ver se~vlfo?t a cclmrcrr cell_e-c17 a l~ c?n[rrmer à la r ectifier parfors et a la compl ét er touJours. Ams1 lmslit~teur coordonnant et systématisant ses connaissances, dev iendra tm véritable pédagogiste et méritera l'application du mot eélèbre: Je crains l'homme d'un livre. Au premier rang tles ouvrages à consulter se placent les livres saints> particulièr ement l'Evangile et les Epîtres apostoliques, dont les admirables paraboles, les préceptes infaillibles et les sublimes maximes renferment les matériaux du meilleur traité de pédagogie, et nous ne craignons pas de l'ajouter, la plus excellente méthode didactique qui se puisse concevoir. Viennent ensuit e des études diverses pour approfondir et étendr e les connaissances acquises. Oui l'instituteur doit ètre un homme d' étude, s'il ne veut pas bic~tôt être rangé parmi les rotltiniers. Qu'il ne craigne donc pas de lire ct cle relire l es bons ouvrages de pédagogie et

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dc _métll?do~ogic;. qu'il s'attaque même à l'étude de la philoso· p~re, qu~

lUi o~Yrrra de larges horizons. Qu'illise l'histoire de la pedagogte, la v1e des plus illustres éducateurs la vie des saints la th_éolo~ie. Si ,~'or~teur est l'homme de bien,'habile dans l'art de b1en d1re ! 1 mshtuteur doit être l'homme de bien habile dans l'art ~'enseigner. L'audition attentive et l'analys~ de lectu~cs pub~1q~es, de discours religieux, p euvent aussi être très ~~le~. Mars c est surtot~t dans les conférences pédagogiques que l ms~~ut~ur pour~~ faire une ~bondante moisson de vérités et de dù echons. Qu 11 se garde b1en de manqufi)l' jamais à une de ces bonnes fortunes. · Ajoutons ~ ces moy~ns _la lecture habituelle d'une bonne revue p_édagog~que; _qull hse celles qui traitent franchement les question~ p~dagog~ques, qui, lui abandonnant les détails de la préparat~on ~mmédiate, indispensable pour toute bonne et vraie leçon, lur lrussent son allure franche, libre, originale.

En~n, ~l est une étude pratique de soi-même et de ses élèves que l ~n stituteur ne peut pas négliger, sous peine de ne jamais conna~tre 1.~ natur.e ~umaine et de faire, en conséquence les plus smguheres mepnses. ' S'ét~dier. soi-m~me pour connaître les autres est une pratique tr~s philosophique. Un ancien poète disait : • Je suis homme: nen de ce qui se p,asse dans les autres ne m'est tout à fait étrange~ •. et, ~on~enelle ajoute : • Quand je veux connaître les autres, Je rn etudlC moi-mêm~. • Savoir se reporter en esprit au temps de _son enfance : sentrr comme on sentait alors comprendre ~t ~1mer comme on le faisait alors, est un don,'je l'avoue, qu1 ~ est pas le partage de tous. Mais ce qui se passe dans notre ~spnt et dans notre cœur en des circonstances données, peut a1séme~t no_us ~ettre sur la trace de ce qu'éprouve l'enfa,nce, do1;1t l 1magmatwn plus fraîche la sensibilité moins émoussee, r?çOivent des impressions plus profondes et plus durables.

D'rulleurs, l'insti~uteur habile étudie constamment ses élèves ; no~-seulement 11 connaît l'esprit général de sa classe mais encore Il sc~ute l~ c:rractère individuel de chacun et les'traits généraux qu1 les dillerencient. Ç'est sm:tout pendant les jeux et les récréations où toute contram te a disparu, que se dessine le mieux: l'égoïsme l'oro-ueil l'_e~têtement, la colère, l'esprit querelleur, dominate~r on" con~ cillant, doux, sociable, timide. ~endant les leç?ns, ~ m~ître qui observe, voit aussitôt, par le Jeu de la physwnom1e, l embarras d'esprit de l'élève, avant

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m ême qu' u11c r éponse ambiguë, erronée on al.Jsunlc le lui ait déclaré positivement ; il en d~vin.e la cn~tse; .~t fais~nt u~ retour sur lui-mème, souvent ll s aperçoit qu il a enJambe un e transition n écessaire; un ni.ot d'explication ou une sous-question vient aussitôt porter la lumière dans ta jeune intelligence.

Concluons: l'instituteur qui n'étudie plus, perd lous les jours~ les notions raisonnées de pédagogie et de méthodologie qu' il aYait acquises disparaissent e~ cèdent peu à peu ~ a P.lace à la ronlinc qui. elle~même se déténore lentement, m~t~. suren:ent, Alors le cultivat eur des âmes 11e rcssembleralt-1l pns a un labom·eur dont l'<'lme serait vide de pensét>., ~endant,.qne sa main r etoume lu rrlèbe; dont le cœur ne hattnut sous 1 m1pulsion d'aucun nobl~ sentiment, et dont l'œil, ut~ li~u ~le se .lcvr.r fle temps en temps vers le eiel ou vers un tolt atmc, ~rstenut fixé vers la terre qui boit sa sueur en attendant qu elle derienne sou tombeau.

(Ecole cath. belgeJ

Vi ces et travers.

Si, ponr la première fois, l'Ecole primceire r ent

1~i ~n don~ rr

l'Ji ospitalité il notre prose, c.e n' est pas qne l ~ de~ n· de dit.:c quelque chose, rt de ~ e dire à, pro_pos,.no us,.ait ~a tt defa?t : m ~~~ la politesse nous a~t-11 semble, ex1gealt qn Il fut donne la pl eséance atD:' ins titu teurs les mietu: notés dans les comptes-re~­ dus ammels. Nous ayons vu des écoles (~tre l'ohjC't des plus lmllanls éloges que leur a valus l'excellente dire~ti o~ de leurs maHrcs n éanmoins ces de~nlers n 'ont pas encore Jnge à propos de non~ indiquer, par la voie de l'Ecole, les mo yens mis en œuvre pour ohtenir de si beaux résultats. Ces institute ur~ n?tL9 parattraient cependant les mieux qualifiés pour dom1 r r cltüt lc~ conseils à lC:' nrs collègues, et nous ne comprenous pas pourcptot ils penvènt se complaire dans un silence qui pourrait êtr e qllalifié d'érroïste à moins qu'il leur soit imposé par une timidi té naturell~, m{ sentiment de modestie excessive, ou que leurs écoles sc distinguent dans toutes les branch es, sa~f da ns la composition comme d'autres, par exemple, n e r éusstront pas pour le chant le maître n' excellant pas dans cette PaJ.' Lie. En a ttendant do~c ceu.x qni, pour un motif ou poUl' un autre, ne sont pas pressés, nous :mtic,iperon~ s~n· _le ~our de rôle, n?us pr endrons les devants esperant aulSI a1gmllon ner des maü r es plus capables, e t nous parlerons d' abord des vices de pronon ciation, ensuite de quelques traver s d' un autre genre. ~ous avons ht bea ucoup d'ar ticl es trailant clc la lectur r., mais

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mtlle paJ.'i nous n 'aYOIJS remarqué la moindre allusion à une aJl'ection que rou pourrait appeler endémiqzte, et qui n 'est pas seulement l'apanage de la presque totalité des élèves de la campagne, mais encore d' un certain nombre d'élèves de la ville, ct même de maints institutew·s. Parmi ces derniers il s'en trom' e cependant qui n e rnru1quent pas de prétention; n éanmoins il leur arrivera de combattre une bo.n ne habitude qu'un maître mieux inspiré ne sera parvenu à faire contracter qu'aLl prix. d'efforts laborieux et persé,rérants.

Voici ces principaux vices dc prononciation : Partout, dans le verbe Avoir, où la syllabe w se rencon tre, suivie ou uon d'une ou de plusieurs lettres, on l'entend prononcer comme dans les mols jeu, Jeu, mieux, tandis qu'elle doit avoir le son de l'u, comme si le e n 'y était pas : et àans toute la conjugaison du verbe avo,ir cette règle n e souffre aucune exception.

Dans tous les verbes, la finale ai, soit du Tet·be, soit de l'auxiliaire qui 1'accompagne, doit s e prononcer é, comme dans le mot charité, sauf si le i es t stlivi d'une Oll de plusieurs l ettres ; dans ce cas cette syllabe se prononce è, comme dans j e sème, je mène, l' è1·e.

L'infinitif présent des verbes de la t re conjugaison a le même son que le participe passé, excepté si le mot qrù suit l'infinitif commence par une voyelle ou une h muette ; dans ce cas 1'1· de la t erminaison se fait entendre à cause de la liaison.

Les finales ie, ue, ée, des verbes, des substantifs, des adjectifs et des participes, comme dans je prie: que tu pries, qu'ils p1·ient,

j'emploie, ltt apptties, il coudoie, l'envie, la jalousie, la cavalerie, jolie, finie, elle s'est repentie, j' effectu.e, qzt'ûs st~ent, tme IJévue, la vtte, 1·endue, ment~e, ttne année, l'arrivée, gâtée, etc. etc., se prononcent i, t~, é, sans jamais faire entendre le e muet ni 1es lettres qui peuvent l e suivre, sauf la dernière consonne dans une liaison nécessaire avec le mot suivant. Il faut excepter la finale ye, dans les verbes qui conservent l'y dans toute l em· conjugaison, par exemple les verbes eu ayer·, comme paye1·, balayer, et e11 eym· comme gt·asseyer, bien que certains grammairiens, dont 1'autorité est contestable, émettent une opinion contraire. Certaines personnes écrivent Je paie, e t pronon cent je pai: c'est une faute; quant à la prononciation, elle son e comme l'explosion d'un pétarel.

Dans le verbe faire, la syllabe ai de nous f ais011s, j 1' f aisoi.s: tu faisais, etc. faisant, c( lr~ tlt''l' il'és (Jf' fa i!'f ll•ls qt tt• lii!'ll·

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/aisance, lJienjais(tnt, sc prononr.:ent e. ll en est de n1ê111c dC':o; compos6s du même verbe.

Dans les mots œtff, bœuf, la lettre! se fait enlendre au sin. gulier seul ement; au phuiel on prononce en, beu. Il en est de même de la lettre s dans le mot os.

Dans les expressions les, mes, tes, ses, des, ces, fMt-il pro4 noncer lé, mé, té, sé, dé cé~ ou faut-il dire lè, mè, tè, sè, dè, cè ?

Là, les opinions des peL'sonnes, même compétentes, seront partagées; mais nous croyons que cette dernière pr?noncia~ion ne flatte guère l'oreille, et qu'elle scnl beaucoup l affectatiOn. 11 est vrai que cet accent est très en vogue dans l e pays qui fut Je berceau de notre langue ; mais le bon sens et la délicatesse <le l'ou"ie sont-ils toujours et en tout, l'apanage exclusif d' tme contrée? A force de vouloir embellir, enjoliver. modifier, ne l'isque-t-on pas de tomber dans l'affectation et le ridicule? Autrefois, en France aussi bièn qu!en Suisse, on disait septante, ltuitatUe, nonante, et personne n 1y trouYait à redire. Mais dès qu'en France le caprice eut modilié ces expressions, on s'em4 pressa chez rtous d!emboîtee serv.ilement le pas pour ne pas être montré du doigt par les novateurs dont l'in!luence en ceci est injustifiable. 11 faut avouer< que parfois nous sommes de grands enfants timides, et pas plus raisonnables que les petits qui n'estiment que ce qui vient de loin, quel qu'en soit l'acabit.

Il faut cependant convenir que q11elques rar es localités de la Suisse romande sont parcontre trop peu ùnpressionables, com4 Jrte en France les Marseillais, les Gascons et les Auvergnats.

Mais, revenorts à nos moutons, et disons que septcmte nous sou4 rit beaucoup mieux que soixante-dix; quant à huitante, et sur• tout nonante, ils ont é té supplantés par des équivalents encore assez l'aisonmbles, sans avoir perdu cependant tous leurs au4 ciens pat'tisans qui constit11ent encore une minorité imposante peu docile aux bizarreries de la mode et du bon ton moderne.

Dans la numération orale, OLl écrite en toutes lettres, la con4 jonction et se fourre pru:tout, et l'on a beau essayer de chasser cet intl'us, il abandonne constamment son domicile pour s'in4 stallet dans l es lieux. prohibés, Le et ne doit figurer que dans les six expressions suivantes, précédées ou non d'un autre ad. jectif numéral : vingt et '1./.n, trente et 1tn, quarante et un, cin 4

l)uante et un_.soixante ct 1tn, septante et 'l.tn.

(A

szih·t·c.)

Con1.ptabilité ag-ricole.

Les principes qui régissent la comptablllté commercia IC s1appliquent absolument à la comptabilité agricole, avec cette différence cependant que, outre les comptes débiteurs et créditeurs des particuliers, il est ouvert au Grand-Livre un compte particulier à chacune des pièces de terre qui composent la propriété, au bétail, au ménage, etc.

Les pièces de terre sont débitées du fumier et du travail qu'elles réclament et créditées de la récolte. - Le bétail est débité du fourrage nécessaire à son entretien Pt crédité de ses produits. -Le ménage est debitd des frais occasionnés par son entretien et crédité de la somme de travail que fournissent les membres de la famil le et les employés, etc. n est évident que cette comptabilité peut s·appliquer dans les grandes:métairies ou exploitations, mais qu'elle ne serait pas pratique pour un paysan qui, généralement, ne posséderait pas les connaissances nécessaires poul' mener à bonne fin des éct:itures aussi compliquée.c;.

Aussi avons·nous imagi11é la comptabilité agricole par système de compensation.

Il est posé en principe que le laboureur travaille lui-même son bien avec l'aide de sa famill e et de quelques journaliers.

Chaque t erre teçoit le fumier et les travaux nécessaires et produit une récolte destinée à l'entretien de la famille: le surplus seul est vendu et, seul, E.'$t pot·té en compte. · De même pour le bétail et de même pout· te ménage.

L'exemple suivant fera saisir le mécanisme d e cette comptabilité que tout campagnard pourra ada19ter avec la plus grande facilité à son exploitation.

L'économie, le travail et la propreté sont de toute rigueur chez un paysan.

Rien n'est plus coquet et Jle plait mieux à l'œil qu'une petite ferme bien ten ue, bien propre et bien ordonnée.

Rien n'est plus dégoCLtant qu'tme métairie sale, inabordable, contenant du bétail crotté jusqu'à l'échine et des personnes n 'ayant aucun sollci de leur ptopreté. Tant au point de vue hygiénique qu'au point de vue de l'agrément, la propreté est une coudition importante et indispensable à la campagne comtne à la ville.

De même pour l'économie et le travail ces deux vertus doivent con.:;tituer les meilletu·es qualités de l'agriculteur. Savoir restreindre ses besoins et les proportionner à ses r essomces,

-

170

tranillcr du mutin au soir, tout faire ou surveiller soi-même, telles sont les conditions essentielles pour la réussite d'un e entr eprise agricole, ct cela d' autant plus que les campagnards sont plutôt exposés à des déboires et à des désastres qu'à des sm·priscs agréables et des gains inattendus.

~

Registre principal de l'Agriculteur.

D ATES

··-

1 1

* ... * Jean, braYe homme de 30 ans, après avoir perdu ses par~nts, se lance dans la vie, essayant de voler de ses propres a1les, bien réso lu de gagner honorablement sa vie et celle de sa famille. Voici le régime auquel il sc soumet : Le matin, une soupe épaisse à la farine de froment ou de mais, avec pain et fromage. A diner, une soupe épaisse, légumes et viande salée. A souper, une soupe avec légumes, du fromage ct ch1 pain.

Il fait abstraction absolue de café, de liqueurs, de sucre et d' autres substances alimentaires inutiles. Il vend son vin en vendange ct boit de la piquette. Les dépenses imltiles sont supprimées; les stations au cabaret sont r emplacées par la lecture en famille oules conversations intéressantes.

J ean Yeut se rendre compte de la marche de ses affaires, c'est pounpwi ll tient une comptabilité.

Il commence par !aire un inventaire exact de sa fortune.

Son héri tage se compose d' une maisonnette, d'une vigne de mille toisPs, d'un champ de deux mille toises, d'un jardin de mille toises, d'un verger d.e cinq mille toises, .d e trois vaches, d'tm bœuf, de deux porcs, d'une douzaine de poules et de cinq moutons. Les denrées et les meubles, ainsi que les instruments aratoires valent quinze cents francs. Un droit de montagne lui appartient en sus. Il redoit, pm·contre, en différence de partage trois mille ùeux cents francs à sa famille.

J eau se procurera un cai·net qu'il divisei·a en trois parties et qui, so ns les rubriques; fo Produits des animaux (lait, beurre, œufs, fromage etc.); 2° Produits de la terr e (foin, paille, pom-mes de terre, fruits etc.) ; 3° Ménage (habillements, aliments, réparations, achats divers etc.), contiendra toutes les petites recettes el dépenses, pour animaux on produits vendus ou achetés. Les ventes et l es achats importants s'inscriront directement sm· le 1·egistre principal et la somme annuelle des pelites affaires s'y inscrira de même à la fLn de l'année.

171

i885 Jamier

: nt:c_:-~n:s fi

nf: PEl\":) E~

Fr. Fr. INVENTAIRE. 1. Actif. fo Maison fr. fiOOO 2° Vignes)OOO)oi•o.< 1 fr. 5000 à fr. 5, 3°~ Cltamps 2000 to is&s ù fr. 1, 50 fr. 3000 ! 4° Jardins 2000-to.i' 1 1 ses à fr. 2, "Ir. 4000 ! i 1 5° Vergers 5000 toi'1' 20000 ses à fr. t~.

1 1 HOO 6° Gros~ bétail 300 7° P etit bétail 8° Denrées, m eubles, outi ls, etc. 1300 go•..Un droit de.mon1 1 !

200 - ! tagne 1 Total de l'actif fr. 41200-=

c.

f"

ll. Pasl!lü.

Créance de la fafr. 3200mille i -1 j Fortune n ette fr. 38000 1 1

EXERCICE DE i885

i6 1 Jamier 1 15 Venrlu~uu·veau 1 iS Emprunté à la Banque 3200 ' 20 Pay6 la créance de famille F évrier 22 Vendu Lllle vache à Délitroz, 200 • dont r eçu Reste à ZJCttJer 150 fr. le 31

3200

1

mai prochain

Mars

4 Ouvriers de vigne 6 Réparations à la maison (Note Antonioli) 3i Ven du nu veau A r eporter 1

20 3!J.86

~

20 • 120

.

j 3MO •

TIA'rl<S,

- -

Mai Juin

172

-

t

'

_L

17~1

-

)

--

Report 31 Reçn de Délit~·oz 20 Acheté deux vaches à Car~ 1·upt, dont l'une payée l' a·utre payable en jév·r ier

RECR'I:TllS.

Fr.

c.

3436 • 150 •

DÉPE!'illES.

Fr.

C·

3340

•

200

•

p1·ochain

50 • OuY-ri ers 27 Vendu 20 toises de foin à 30 f. 600 • 30 Vendu 200 mesures pommes 200 • de terre à i fr.

125 • Ouvriers Octobre fO Ven du 60 brantes de ven960 • dange à 16 fr.

Nov. 15 Vendu 50 mesures froment 200 • 20 à 4 fr.

Vendu iOO bottes de paille 50 • à 50 ct.

15 Vendu 4 jambons i fr. 60 le Déc.

64 • kilo (40 kilos) 81 60 • Impôts.

Amortissement de la dette à 500 • la Banque.

Intérêts des 3200 fr. à la Ban160 • que pour 1885.

Produits des animaux selon 500 • carnet.

Produits des terres selon car50 net.

Dépenses pour ménage et 900 • autres selon carnet. i-==1 6210 5385 • Totaux Fr. Excédant des recettes })OUr f885 Fr. 875,00 Sept.

-

d-

D.~TE S.

1886

1

-

_1

---

m:_cF.TTRS ll_ ~tvg1is r.s

I~VENT 1-\ lRE.

1. A..et:U". fr. 6000 1° Maison ~ 0 Vignes 1000 toi' 03 à 5 fl'.

5000 3° Champs 2000 toi3000 ses à fr. 1,50 4° Jardins 2000 toises à~ fr.

4,0005° Vergers 5000 toi20000 ses à 4 fr.

6° Gros bétail.

1200 7° Petit bétail.

400 8° Denrées, fourrages, outils, etc. 18009° Droit de montagne 200 iQo Argent en caisse comme ci-dessus 875Total Fr. 42475 -

-

Fr~

1

1 1

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-

II. Passif'.

1° Detteàl.Banque 2700 2° Créan ~·e Carrupt pour vache 200 2900Janvier 1 Fortune nette

1

1

39575-

De la monotonie dans nos écoles.

On nous écrit sous cc titre de la vall~c d'Illiez: S'il est un écueil contre lequel viennent sc briser bien des efforts dupersonnel enseignant, e'est la monotonie que l'on respecte toujours trop dans beaucoup de nos école:>. ~a mon~tonie dans l'enseignemcot exerce une influence dél ètère su r l'esprit d~s éleves: ~lle les décourage, ~ Il e Jeur enlève le goût de l'étude; au c~ntra1re, la vanété dans les exerCices les rend dispos, excite leur attention, repose leur esprit, ranime leur courage. ~our n_e pas trop laisser tendu ~'esprit des enf,mts, le régent ne devrait pomt avoir dans sn classe des cxcrctccs prolongés au-delà de ln demi-heure.

-- 1ï4-

4. REL!CIO:XS

On m'objectera pcnt-Ml'e !Ju'un chan gement de t•·ava il, il cLaque demiheure, constituera une véritable perLe de temps cL que l'ordre ct la d i ~c i­ pline e n soutfriront aussi.

Je ne le p ense vas; pourvu, toutefois, que le règlement horaire soi~dressé llc manière à ce q u'il a mène î=édiatemeut un nouvel exercice, fixé 1\ l'avance, afin que l 'élève en ait connnissaucc ct que, naturellcmeut, ce changement se rasse lll'ec beaucoup d'ensemble et de calme.

Ces quelques minutes d'intervalles entre chaque exercice n e seront, ile cette façon. qu'un salutaire délassement pour l'cnftmt; et encore, pour que celui-ci n e perde pas une tuinute et qu'il soit tenu constamment en haleine, ne pounait-on paa encore t rom·er nn moyen? Pendant que les élèves sc préparent it un nouvel exercice qu'est.-ce qui empèchc le régent., toujour.; -pour faire diversion, de lenrposer quelques questions ayant trait il. lu .Bible, à l'hi8toir e, enfin à n'importe quell e hr::tnche (le l' enseignement? En excitant ainsi l'atterllion de l'élève, celui-ci oubliera, pour ainsi dir e, de s'amuser et de déranger ses condiscipl es, d'abord parce qu'il n'en aura pas le temps e t ensuite puree qu'il aura plus ou m oins à cœur de répondre con ven ablcrucn t aux questions p osées.

X.

Notions de géogl."a}Jhie statistique. :1. DI?.ŒNSIONS DE J,A TERRE. Rayon terrestre lll'équalem· GS77 !dl.

Aplatissemen t da la tcn·e 21 Circonféren ce à l'équateur 400ï0 • d'un mél'idien 4.000!!

Longueur d' un degré à l'équateur H 1.,3 • a u méridien 102,~ E loignement moyen de la terre, du soleil -148670000 • • • de la 1une 884000 • Temps de la révolution do la terre sur c1le-m~me 2:! h. !16 m. 4 s. autour du soleil 861i j. 5 h . 48 m, 46 s.

Superficie de la terre /i099ü0'714 ltil. carrés.

• clc la zo ne torride 202240184 tempérée 2652:!09!!7 glaciale . 424.79578 Yolume de la terre 10828.\i millions de k il. cubes.

Chrdiens 436 millions 30 p. cent.

Protestants 14,9 10,3 Sectes div.

8 O,ti Israëlitcs 7 O.o •

Catholiqocs iDi:i milliono 13,6 p. ccnL. Grecs 84 5.9 Mn.!IOmétans 170 11.7 P aïens 82ü 57,0

!5. PROFONDEURS :MAXIMALES DES OCÉAXS. Océan pacifique (!'ford) 851S mètres. atlantique (Nord) 8Mi indien 5664

Océan pacifique (Sud) 6160 ntètr es.

• utlanLit[tLe (Sud) 6006 , glacial 4000

6. MONTAGNES. (Hauteur en mètres.)

Ga.uriankar (Asie) 8840 ~f' Erclms (Victoria) Aco ncagua (Amé1·ique) 6970 i?usi Yama (Japon) M• St-E lias (Améri!JUl') 5900 Pic Ténériffe E lhrus (Caucase) 5662 Elna (Sicile)

7. SUPERFICIE DES ILES, EN KlLO:&lf}TRES CAillÉS. Nouvelle-Guinée Sumatra Célèbes .Tara

785000 4:21000 17SOOO UtiOOO Cuha ilSOOO Islande i04000 Haïti 77000 Nourclle Zemhlc tJOOOO Hnï-Ha.u 86000 Ilawaï 11000 Porlo-llico 9000

Dornéo 73:;000 Japon ~24000 Nouvelle - Zélande Nouvelle- Zélande Tene Nvc HOOOO Mindanao 96000 Tasman ie 64000 Tcr red.Feu48000 Sicile 21>000 Jamaïque 10000 Corse 8800

Madagascar

cAllnts.

38478138

KH.O!d.

HABITANTS.

ono:m

44580000 20800000 8900000 4473200

10041!!400 33:1.972000 701Hî00000 205800000 4282000 82500

PAR RILOM. C!I\!IJl.

2,6 34. i8.

7.

0,5

8. RACES HUM.-UNES. Race Inuô-curopécnne 6~4 mill ion s • oc~·anienne 30 • mongolitruc tî1J 7

Race malaise 40 millions. > amél'icain c 10 , africaine 176

lî9i000

Gd• lh'etu•me if 7000 (Sud) "' (Nord) Lnçon ldunrlc Ceylan Formose Sardaigne Chypre Cantlie

149000 H8000 10tî000 81!000 63000 88000 28000 9000 8~00

8. SUPERFICIE DE QUELQUES LACS EN KILO.AI. CARR~;s.

Mer Caspienn e

_o\rul Tanganyka Granit Ours 'l'iLicaca Lac Salé Mer Jl{orte

489000 67000 31>000 20000 8300

46110 9i

Luc Supériettr 11fichigan Baïkal Larlogu Onega Peïpous Lé mau

82000 üSIIOO 34000 18000 ()752

Nyanza Tschad

75000 87000 l~rié !8000 Ontario 16000 Wener 6200 ~800 Miilar iGOO 57 Lac d. Constance 53

(A suivre)

2. CONTIXENTS ET IIATHTANTS. Amérique Europe Asie Afrique Australie Pays polaires

S770 3741> .!1716 SB03

VARIÉTÉS . .l.a tJ•abisou de l'orthographe. .A. propos du succès que vient d'obtenir la néog1·aphie, dans le congrès scolaire de Genève, puisques les conclusions réformistes du rapporLe11r ont éto voLées à l'unanimité, voici quelq ues nouveaux méfaits de l'ol'Lhographe académique.

- Un négociant, peu leUré, Youlant économiser une enseigne, iuscrhit ltù-mêrue sur sa porte cette trahison orthographique: ~{arcband de vi us f eints.

Supplément

-1.76 _ Accusé par l'opinion _publiqu~ d_c n_égl_.iger sa famille, un tisserand r eçut un jour u ne l ettre qm sc tcrnuntnt ams1: Oui vous avez p-antl tort rle ~acrificr vos fils 6 TOS fils.

A q'uoi il répondit immédiatement: . . , . . . .

Je vous certifie qne c'est to u~ le contraue ct que Je n hesiterai pas a sacrifi er tous mes fils pour l'un de mes fils.

Le malen tendu cacograph iquc aurait duré j usqu'il la mort des corre~p~n­ tlants s'ils n'nvnient pris le parti de faire corriger par la prononcwt~on l'abe; ration de l'odhographl1 savante. . .

- De peur d'l~tre tr11hi par sa m~moi r~, un. le_ltré ~m ava.tt cependant consommé fo r ce grec et latin au rateh er. u~:nver~ttauc, fut ?bhgé de ~écla­ mer p lusieurs fo is l'assistance de son d1ch onna1re pour écr1re cette stmpl e phrase · La p hthisie, les rhumes, le typhus et l' hydrophobie atteignent les _plus prude1~ts. . . . .

Un témoin de sa dMailltmce mnémomque lm écnnt lu même pbraso en néographie : . . . .

La jtisie, les rumes, le tij!ls et l',drofob.e atte,[J11ent tes pl·~s prudan_s.

La première phrase comptait 66 lettres, la seconde !S6. Gam numéru1ue :1.0 lettres, soit une économie de 16 °/o. .

Que les esprits sérirux comparent les avantages d ~ la réf~rme graph1que avec tout b n•al impu table il l'orthographe gréco-latmc, ct 1ls ne tarderont pas à sc ranger som le drapeau de la néographio.

(Ecole, de Lausanne.)

I.e vieux curé.

Ses cheveux sc sont teints de la neige des ans; Il sc courbe ses pas sont devenus pesants; Il tremble, thaïs ses y eux sont pleins d'effluves saintes.

Son front est rayonnant du calme de son cœur, Des luttes de la vic il est sorti vainqueur, Les faiblesses de l'homme en lui sc sont éteintes.

111iséricordieux, il absout et bénit ; Sa main douce relève alors qu'elle punit; De célestes moissons germent à sa par ol e. :Malgr é le chemin rude ct le poids des longs jours, Une brebis fuit.-elle, H vole il son secours, Et rentrant au ber cail la plaint et la console.

J~e coupable se trouble à ses touchants avis, Et r amené tremb lant au bas des sain ts parvis, Il y répand à flots ses aveux et ses larmes.

Le vieillard est partout où s'abat le malheur, Près de ces lits étroits qu'assiége la douleur, Ou parmi les enfants aux grands yeux plei ns de charmes.

En ach evant de vivre, il fait ainsi du bien Aux faibles, aux petits, dont il est le so_utieo, Aux âmes par sa voix doucement remuees.

Hors ces choses du ciel rien n e l'agite plus.

Il entre par avance, en la paix des élus, Et déjà 'son r egard voit Dieu dans les nuées.

Ch.-L. de Bons.

a l'iCOtE PRIIURI.

De la culture des jardins et des charmes de l'horticulture.

Ext1·ait d'un magnifique discours prononcé par Mgr Plantier, évêque de Nîmes, à l'occasion d'un concou,·s d'hm·ticulture.

• ... L'astronome pt"ut découvrir de nouvelles planètes dans la profondeur des cieux, mais ce n'est pas lui qui les a lancées dans l'espacf:\. Quand, au contraire, le semeur nous fait admirer ses conquétes, il peut dira dan!! une certaine mesure : • Ces fleurs, étoiles brillantes de mes cultures, sont mon ouvrage. • Pontife de l'univers. il tmrlchit aujourd'hui ce temple majestueux de diamants qui ne l'omaient pas hier; il l'embaume de parfums dont l'odeur ne s'était jamais E-xhalée de ses autels, et lorsque l'hymne de la nature s'élève à son Auteur, lui peut tret~saillir à la pensée qu'il a mélé quelques voix de plus à ce concert subllme.

• Ce qui est une gloire pour le semeur est un bienfait pour ceux qui doivent jouir de ses découvertes.

Entre les fleu rs et le cœur de l'hommtt, il existe l'affinité la plus complète. Il n'est pas un· SAntiment qui ne les emploie! pour symbole et pour interprète. Cette jeune enfant fait-elle des -souhaits de fê te à sa mèreP Ces. vœu~ n'OAt. pas de prix, même à ses propres yeox, s'ils oe- lKint accompagnés de l'hommage de quelques fieua. Allons-nous pleurer sur une tombe qui nous u~ chère ? Notro main respectueuse suspend une couronne d'immortelles à la croix funéraire ; ou séme dt!s plantes de deuil autour du maus<-lée.

• De même que les fleurs ont une langue pour exprimer nos doule11.n4 eu..s en ont une pour les consoler. Vous êtes prisonnjer dans une tour soli taira; le g~6lier vous permet d'avoir et d'arroser sur l'étroite fenêtre de votre oachot une tige de géranium

•

2 ou de pensée ; celle aimable société v.O\lS rend la captivité moins ;amère. Le souffie des rEwolutiOOs ou la tyranniP du commerce vous exi.le sur des bord!! lointains. Votr.=- œil y rencontre une de ces fle~rs que vous aimiez à culliver sur le sol natal ; à lmstant même vous pleurez dl\ bonht>ur, co.mmb si, da~s cette humble corolle vous aviez retrouve votre patne ellemême. Que l'i~justice des .hommes ou la mobilité de l'opinion vous ait précip1té du haut du PO,U"Oir o~ de la popularité dans la d1sgrâc~ ou d~ns l oubh; Sl vous avez uu parterr<:l, Je sounre toujours grac1~ux de ces fleurs vous dédommagera doucement des glou·es perdues et des pers&cutwns éprouvées. . .

• D'où vient aux fleura ce charme mysteneux? Comment peuvent-elles ainsi prêter une voix à notre cœur et verser un baumt> onctueux sur ses blessures? Jl' l'ignore, .mais elle en est la vertu, et qüand, braves jardiniers. vous en multipliez les gen~·es et les vanè: tés par vos st>mis, vous ressemblez. a cet artiste q.u1 ajoute quelques gammes à son clav1.er pour traduire plus largement ses inspirations et m1eux chanter ses tristesses.

• Les bienfaits de l'horticulture vont plus haut en: core. Plus vous enrichissez vos p~rterres, .P~us auss1 vous .fournissez de sujets de rétlexwns chretiennes et salutaires à la piété qui contemple vos trésor.s. ~ha~ cune de vos fleurs nouvelles est comme un muon· ou se réfléchit p;iur le juste qui médite, un rayon de la divine be~nté r' La littérature y gagne ~utant que la foi. Il n'est pas une de vos p lantes qm ne presente soit à l'orateur, soit à l'écrivain, des 1magt!s P.tus ou moins heureuses pour l'ornement de lPUJ.'S d1scou~s ou de leurs ouvragE>s. Dit>u lui-~êOle SP.I?ble avou pris à cœur de les enc~urager ~ s e.n ~ervll', en. suggérant aux auteurs sacres de pmser dans Ja fl?.l. e de l'Orient des comparaisons pour pemdre les gloues de l'Eglise, les étals intérie1.1:rs de l'âme _fidèle et les. dtvers phénomènes de la v1e,. ~e la mort, des passiOns et de J'histoire de l'humamte. Comme elle prête des couleurs au génie, la culture des fleurs exerce de douces influences sur Je caractère et les mœu rs de ceux qui s'en sont épris. Cette sollicitu~e, .;ette ten· dresse, ces attentions minutieuses dont ils entourent

..

3 c:e~ jeunes plantes qui croissent, ces boutons précieux qu~ se forment, ces greff<~s el ces boutures bien-aimées

qUl poussent, les détournent de leurs mau vais entraînements, e.t font pénétrllr msensihlement dans leur nature un vnnctpe de simplicité,. de calme, de délicatPsse, par~o1s même de grâce, qut souvent là l'('Ctîfie et toujours l't>mbelliL et l'honore. . • Enfin, pour couronntlr tous ces avantages, vous aJOutez au lustre de l'art et de la civilisation. Certes quand nous pénétrons au sein d'une expositwn d~ pemture et que nous y rencontrons de riche,; tableaux de. fleurs,. ~ous applaudissons avec amour à cette bnllante imitahon de la nature. Mais que sont les prestiges du pinceau comparés aux merveilles de la culture ,1 Vous, bons jardiniers, intelligents amateurs, vous n avt>z pas seulement des copies, vous nous offrez des m?déles; au lieu dt>. toiles colorées par une pa~ette bablle, nous voyons JCl des fleurs dessinées et pemteR par le doigt de Dieu même. Vos tableaux ce sont ces gronpes ravissants dont J'émail reproduit ave~ . tant de c~ar.mes toutes les ~uances du prisme sol aue et don~ l.emvrante odeur resume tous les parfums de la creatiOn. Avec de pareilles œuvres, vous qm ne voulPz être qt.:e les auxiliaires de la nature vous devenez le dése!lpoir de l'art. Ce brillant satiO: de quelques-unes de vos fleurs, Ct> mœll eux velours d~ quelques autres, ces délicates panachures de leurs petales, cette suave harmonie des mille teinteR dont . l.eur corolle Ps.t orn~.e, .c"tte finN;se et ~Ptte transpa,. 1ence de ltmr tlssu, lnTeprochable perfection de leur · .fprme,. voilà tout autant de choses qui restent iuimi... tables: Place~ les plus belles galeries l'ln face de l'am. phi~heâ~re ou vos plantes sont encore étalées, ct vo 11s .·nous di.réz .de quel c6té sera la supériorité de la grâ.;e •. 1·.et àw colons. . • Aueun art d'imitation ne peut atteindre à la bau' t~u1· de la nature; c'est un~ lutte d'où Dieu, dont vous .' ~tes_ les c~opér~teurs et l~s mstruments, vous fait tou. JOUis .sortir vamqueurs . .Et quand ensuite vous faites entr~r 1~ culture des fleurs dans la grande décoration d<'s Jardms com~e un épisod~ dans un granit poème, quand on . combme SE'S corbeilles et ses massifs aux .couleurs v1ves et tranchées avec de riantes pelouses,

avec des groupes et des rideaux d'arbres ingénieusement disposés, avec des per~p.e~tiyes gracieuses o~ profondes avec des eaux qm Jallhssent, oü. qm, se développa'nt comme des lacs, réfléchissent les beautés du ciel et celles du paysage, alon votr? ~rt prend. une majesté qui lui donne une plac11 de pnv~ége ~ l'histoire des peuples. On par!P encore auJourd hln des jardilts de Babylone comme on parle de ses mon u ments et de ses conquêtes; et dan~ notre p~opre patrie, on se demande si le Louvre fa1~ plus d honneur à Lo>uis XIV que le parc d~ Versa1lles.

• Ainsi courage mes bons am1s 1 vous semblez ne vous occ~per que' d ' une chos e ,d'agré~en~, et vous accomplissez une œ uvre glorieuse et mént01re. 1Vous honnrez Dieu en fa1sant éclater, chaque jou_r, plus vivement les inépuisables ressources de sa. pwssanee créatrice. Vous honorez votre pays, en aJoutant un. rayon de plus à l'auréole de sa civilisation. Reste a vous honorer toujours vous-•;'lêmes par, un attach-;ment inviolable aux vertus qm for~e~t 1 apanage h~ réditaire de votre profession. Em·1c~1ssez tant qu il vous plaira nos parterres des con quete~ de yos ,cultures · mais en même temps, ne cessez Jama1s d être à v.:~t~e tou~, des fleurs brillan~es tlt sans ta~he dan_s ces trois jardins, sac.rés, au sen~ desquels s épanomt votre existence : 1 Eghse, la Fam1lle et la Pat ne. •

JnDentio•. - On fait arrivet· en droite ligoe deStockholm une invention bien remarquable, qui pourrait fairo pressentir une prochain_e rév?lution dans les procédés de la typographie. C e~t en. tout cas une pAtite merveille de mécamq_ue Après bien des tentatives infructueuses, on '!'leut pour la première fois de créer de toutes p1èce& une machine qui, dans le même télmps. ;ustifie e& di1tribue avec une viLesse à dé~r mains les plus expérimentées. Cette macbme. Df'" coûterait pas pl\ls de 2000 fr., elle est relativement petite et prend peu d'espace.

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s'est éclipsé. Les mémoires lus obtinrent du reste l'éloge des membres honoLa discussion fut ensuite ouverte, mais au lieu de cela silence complet, _ ,~.....m instituteurs prirent cependant la parole pour formuler quelques désidératas a l'endroit de no11 livres d'école, désidératas que M. l'inspecteur a été chargé de porter à la connaissance de qui de drait. Ces questions vidées. M. l e président, tlatistiquc en mains, fit pad du résuUat de \"examcu pédagogique des recrutablcs.

On fut stupéfait de voir que, malgré tant d'efforts, les notes obtenues soient encore ai faibles que sur iOO recntos examinées 9 seulement ont obtenu la note 1•• pour Ja lecture. Le maitre est responsable pour sa part de ecs résultats plus ou moins •lisfaisaftts: une fréquentation irrégulière de l'école et la mauvaise volonté ou }8' manque de goût ct d'aptitude de certains élève' y sont également pour quelque t)ose. :Ea séance sc termina à mid1 comme elle avait commencé, puis un excellent bonpet réunit toute l'assistance chez .&1. Ludcr, M. le vice-président de la conférence profita de l'occasion pour percevoir les amendes réglcmr.ntaircs encourues dans l"annéc courante ct dans la précédente. De magnifiques chants exécutés sous l'habile direction de l\1. Chcrvaz sc firent ensuite entendre. Comme d'ordinaire .!II. nnspectem fut très généreux et avant de clore la réunion il adressa au personnel wseignant quelques paroles bien senties. ~[ais malheureusement, pour toute réponse, un morne silence fit encore une fois écho. A !S h. enfin, chacun rentra chez 10i pour reprendre le lendemain sa tâche habituelle.

(Jonthe ;y.- 1eudi li mars, le personnel enseignant de notre district sc trounit réuni en conférence à Ncndaz. Malgré l'inclémence du temps, malgré le mauvais état des chcmitu, on vit avec une légHimc satisfaction que sor !3 iostitutc urs composant notre personnel ensciltnant, 2 seulement n'avaient pas répondu à l'appel. Quels en étaient les motifs 1 nous ne le savons pas. Ont-ils peut-être trouvé trop pénible le chemin qui conduit à Ncndaz?

Quelles que fussent les causes qui les retinrent, nous p!Uncs cependant voir que dans notre district l'amour de lïnstrur.tion se propage petit à petit, ct renouveler avec un nouveau courage le vœu de le voir un jour il l'abri de la critique publique, pour ne pas dire du mépris, en ce qui a trait à l'instruction.

La séan ~c s"ouvrit à di.'l: heures, sous la présidence de M. Paccolat, inspecteur. llM. flop!ner, directeur de l'école normale, Blanc, ré v. curé d"Ardon, les ré v. curt'. et vicaire lie Ncndaz, Molk Al bart. mcntbrc de la commission scolaire d'Ardon. ainsi que la commission scolair·e de Nclldaz avaient bicu voulu nous honorer de leur sympathique prése:ICe ct nous manifester ainsi l'intérêt qu'il.; portent à la tause de lïnstruetion.

Après avoir entendu la lecture du protocole qui reçut son approbation, on proc~dll à ln nomination t.lu cornité: Ml{. Uti.ry François. de Yétroz, vice-président. rt Girou<l Françoi:-, de Ch11moson, secrétaire, ayant exprimé le désir d'être remplae~s dans leurs fonctions, c'est Af. Gabriel Gaillard, instituteur Il. Ardon. ct M. Duc Albert, instituteur à C mthcy, qui ont été élus it leur place. Cc3 nominations faites, on procélla il la leclure des mémoire.~ du sujet mis à l'étude que tous les institulcurs avaient hien Youlu traiter. La lecture de ces travaux donna lieu à des discussions pleines de feu ct desquelles jaillirent d'excellentes idées.

A 1 1 /~ heure, un banquet trèB-bien servi réunissait tous les membres actifs cl honoraires. Une aimable galté s'empara bientôt de tous les cœurs. Toasts C\t chanis sc succédaient avoc l'entrain le plus charmant ct la coupe pleine de bon vin dt• M. le rlw. curé de Nenda~ apprit à tou!! le~ convives à connaltrc ct à apprécier l1• bouquet de nos délicieux vins dtt pays, perlés tic cristal ct nuancés d'or.

Cinq heures, !"heure du déparl a l'ait .malheureusement sonné: Chacun regu![lllt ses pénales par un sentier pittoresque mais difficile, emportant un joyeux ~ou ­ 'l"enir de l'accueil bicnvcilh\Dl que ln population de Ncndall avait hien voulu nou~ réserver.

A. D. ·~-=======~~==== ----- - ~-

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Le Département de l'lnstnlction :publique travaille actnellrnwut au rapport de gestion. Comme l'aunéc dernière il présentera la list"

de toutes les écoles &\'ec les notes méritées pour l'ordre et la preté de la classe, la tenue, la discipline et le progrès obteBus. partie du rapport sera ti-rée séparément et l!lD exemplaire en adressé aux communes, aux commissions sc'Olaires ainsi. qu'an personnel enseignant. Il concernera naturellement l'année fSSS-8'4.

JUme A.XNitE ISS4·85

Flore dea Alpes de la 8ats•~ et de la Savoie!' par Je :Dt Louis BouviER. Deuxième édition.- PFix : Hl' francs. - Cartonné, prix: i:J fr. !)() cent. Genève. Henrt T'l'emJJhy~ éditeu,..

• Cet ouvrage peu volumineux malgré ses mille pages et la multitude des reuseignemeut& qu'il: conüent, est, noas QSons le dia:er indispenlftlble aux aoœteun •e ho.tltllique de.noue pays. La.Floredu ])Ir Bouvier à la main, ils-peuvent herikJrÏ11er' ~rvec, la plus grande llcililié. San& descriptions d'espèces; les meilteuroS>~Jiail; les clés loa. plll& ingéllieWics restent insuffi.attntes et sont souvent une oee118ion dé méprises et d'erreurs. llans l'a Flore sont J:éunis tollS-les détails que comporte l'organisation de la pltLilte.

• Je no suis. pa6, dit. le D• Bouvier, dans la préface, do ceux qui approuvellt,.

J·ecom.mnndent et pratiq11en.t la multiplicité des genres et des espèces· d'llnslrr IJo,; tanique descriptive. L'abus des détails. qui caractérise la botanique. contemporaine mc parait compromettre la science plus qu'elle ne lui est vraiment utile.,.•.

L'avenir n'est pas acquis à· ces créations. Je ne les envisage· que romme de frop nombreuses atteintes au véritable esprit scientifique...

• Le volume oommenoe paT Je ta·bleau des- H.9 fiimilles de Ja Flo,.e des Alpe., Vient ensuite la Clé, qui ocGupe H8' pages. Plu& de 800 pages sont COIII!!IICr~ à la Flore proprement dite qui, outre la· description de chaque espèce, fournit tous le~~ renseignements géographiques, historiquea; pratiques, utiles à la science, aux anw et à l'agricuHul'e.

• L'e:JEéeuti1ln typographique ne laisse rien à désirer. Les termes générique& et spécifiques, imprimés· en caractères gras, frappent immédiat\\ment le regard. • ·

L'Ecole primaire compte actuellement 700 abonnés, dont environ 500 en Valais, 150 dans le canton de Fribourg et 50 se répartissent entre les cantons de Vaud et de Berne (Jura bernois) ct l'étranger.

Nous attendons encore l'opuscule annoncé de M. Taiclet. Aussitôt qu'il sera arrivé, nous l'expédierons gratis et franco à tous nos abonnés.

(Jeux de nos abonnés auxquels U maaquerait, poar aveir une eolleetion eemplète, l'ua oa l'aatre N.o de l'Ecole pri:rnaire de I-883·84 et de l'aanée eow• ranee, l!iOJlt avisés qn"Ds peo.veat se p-roenrer Ie11 U.. vrait!Joas mao«J.nante• en s'adre•saat à l'éditeur. l.Jn aeeideat arrivé à la maeblne de aoire lmpr.l• meur est eanse d:n petit retard lRirveau dans l'expéditioa de ee numéro.

SION;- ÙIPniMERIE CHARLES BERCi:.AZ.·

NUMÉRO 12.

L'ECOLE PRIMAIRE BEVUE PÉDAGOGIQUE PliBLTÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION --------------~~~v ~-------------

L'ÉCOLE PRIMAIRE

paraît le ter et le 15 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages.

Prix d'abonnement, pout· la Suisse, 2 fr.- Union postale, 2 fr. 50 Anuonces, prix 20 cent. la lign e ou son espace.

Tout onnage dont l'ÉCOLE PRniAIRE recevra deux exemplaires, aura droit à nue annonce ou iL no compte·rendn, s'il y a lieu.

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SOMMAIRE Appel. - De la grammaire. - Vices et travers. - De I'é· criture cursive. - Notions de géographie statistique. ManièJ.•e de procéder (Jans I'é(lucation morale.

= == = = = = ==-=---- ---c= Tout ce qui conrerne la publication doit être adressé à l' éditeur, Jlf. P. PJGJYAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, it Sion.