No 12 l'Ecole primaire, 15 mai 1886

Page 1

rhygiène et les connaissances nécessaires à nne maîtresse de maison, par .M11• Ernestine WIRTH, tJm• édition, cartonné, 470 pages.

fVm• ANNÉE

SlO~

Division des parties et chapitres. i r• PARTIE. - Notions p reliminaires. l. La famille et le foyer domestique. 2. La femme de ménage. 3. De l'esprit de famille. 4. De l'économie domestique. nm• P ARTIE . - Organisation morale de la maison et qualités d'une bonne ménag ère. 1. La prévenance. 2. Les fêtes et r é unions de famille. 3. Devoirs du voisinage. 4. La lecture et la bibliothèque de la maîtresse de maison. 5. Du r ôle de la femme dans l'éducation des e nfa nts. I~Im• PARTIF.. Org f!n isation m,atér·iell~ et admù~istration économique de la matson. 1. Apprentissage de 1 économie domest1que. 2. Des qualités de la bonne ménagère. 3 . De l'economie. 4. Emploi de la journée d'une maîtresse de maison. 5. Installation d'un ménage. ü. Distribution intérieure de la maison. 7. Cuisi ne, office, boulanger ie, ustC'nsiles et accessoires de cuisin e. 8. Des domest iques. 9. Blanchissage et entretien du linge. iû. Entretien et conserYation des aliments. 11. Des t rava ux à l'aig uille. 12. Des provisions. 13. 1\Ia nière d'ordonn er un dîner. 14. De l'apprentissage de la cuisine. 15. Notions élémentaires de cuisi~e. 16. La ferme ct la fermiè~e. 17. Le jardin potager. 18. Cha uffage e t ccla n·age. 10. Recettes et connaissances utiles. 20. De la com ptabilité. 21. Conseils d'hygiène.

Ensuite de nos com·enlions al'ec la librairie Hachelte, qui édile cet excellent ouvrage, arrivé a ujourd' hui à sa tJm• édition, nou.s pouvons continuer à ,·endre la Future méua,qère au vri.x r éduit de 1. fr. '5u au lieu de 1. fr. 80 qu'il coûte en librairie. Livres de prix. - En r aison de l'approche de la fin de l'a nnée scolaire nous cr oyons à propos de rappeler que l'on peut se procurer au Secr étariat du Départe ment de l'In~truction publique, à Sion, entr'a utres ouvrages propres à êt r e donnes en prix, La Future ménag ère, joli volume cartonné (466 pagC's) dont l'acquisition a cté vivement recommandée l'année dcrnièr~ aux administr ations communales par circulair e spéciale du Dépa rtement. L e prix en est de 1 fr. 50 l'exemplaire, au lieu de 1 fr. 80 en librairie. • A l~ même a~resse, on pe_ut acquérir également l'ouvrage illustré, intitulé L es otseaux u ttles. Ce dermer coûte 1 fr. 50 broché. Absences.- Avec l'approbation de l'autorité supérieure, quat re r égents d' une commune du district de Martigny , qui n'avaient pas transmis à l'autorité municipale la liste des absences non justifiées (pour 1884-85), ont été conda mnés par l'administration au paiement de celles-ci, le nombre en figurant dans le r egistre matricule adressé à l\I. l'Inspecteur. ~ongés: - Ailleurs, un r ége_nt qui tenait u!le conduite extérieure plus ou m01~s édi~ante, et se per~~~:ett~Jt de donner fr equemme nt des congés,parfois de plus1eur s Jours, sans autorisatiOn aucune de la part de la commission scolaire e t sans mê me avertir celle-ci, a été mis à pied ces jours-ci, avec l'approbation du Département. L'école e n question a été r éunie à une autr e pour terminer l'année scolaire sous une meilleure direction.

15 ltlai 1886.

1

ICILE PBIIAIIE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCI~T~

VALAISANNE D'~DUCATION

L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît le 10 et le 25 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonne Jnent pour la Suisse, 2 Cr. -Union postale, 2 Cr. 50. Annonces, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'E cole primaire r ecevra deux exemplaires aura droi t à une DIIOnce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SO:MJ.\f:AIRE ..&. mes chers abonnés et lecteurs. - La botanique. - La comptabilité agricole. - Le respect dû à. l'enfant. - Comment utiliser les conna issances de l'enfant qui entre à l'école primaire pour commencer son instruction. La phraséologie et le style à. l'école primaire. - De l'enseignement col- Echos des conférences. - Style épistolaire.

Tout ce qui concerne la publlcatlon doit être adressé à l'éditeur : Il. P. PIGNAT, secrét. au Départ. de l'Instruction publique, à Sion.


A nos abonnés. Nous avisons nos abonnés de 1884-85 qui n'auraient pas recu le no Sup. plément, terminant l'année scolaire et contenant le titre et la table des matières, que nous disposons encore de quelques exemplaires de cette livraison Ceux qui nous la demanderaient la recevront gratuitement, pour autant qu'iÏ en resterait en quantité suffisante. Nos abonnés de l'année courante auxquels manquerait aussi l'une ou l'autre livraison de 1885-86, peuvent la demander et nous nous ferons un plaisirde compléter leur collection. Le n° 6 est toutefois épuisé. llrrata. - Lire encens et non envers à la 3 01• avant-dernière ligne de la poésie L'enver& du ciel (n° 11, p. 176.)

LE VALLAIS H I STORIQUE <:hAte aux e t Sei gneuries, p a r l ' Abbé R ameau, a vec uue p ré.fae& d e l'Abbé Gremaud, bibliothécaire cantona l , à F ribourg . Sous ce titre, M. Galerini, libraire à Sion, a édité à un nombre restreint

d'exemplaires un très bel album photographique des châteaux et ruines d& notre pays, accompagné d'une notice historique. Telle quelle, cette collection d'un intérêt incontestable, est toutefois d'un prix peu abordable aux petit~ bourses. Comme il importe cependant de fa1oriser la connaissance ct l'étudede notre belle histoire nationale, l'éditeur a cru utile de faire de la notice proprement dite, soit du texte explicatif, un tirage à part. Cette partie de l'ouvrage, de l'intérêt de laquelle on se rendra compte par l'énumération ciaprès des Seigneuries et Châteaux décrits, forme un joli volume in-4° imprimé sur beau papier et du prix de 3 fr. depuis la clôture de la souscription. Les personnes qui désireraient recevoir cette nouveauté n'ont qu'à s' ser à !"éditeur de l'École primaire, qui continuera à la remettre à ses amJulu>a. aux conditions précédentes, soit 2 fr. GO avec port. NmiS DES CHATEAUX ET SEIGNEURIES DÉCRITS St-Gingolph. - Bouveret. - Porte du Sex.- Vouvry. - Collombey. - 1\'lonth,.v_ J - Choëx. -- Massongex. - St-Maurice. - Porte de Balme. - Arbignon. - Salvan. - Martigny. - Bovernier. - St-Brancher. --- Orsières.- Liddes. - Bourg-St-Pierre. - Grand-St-Bernard. - Etiez. - Bagnes. - Saxon. - Fully. - Saillon. - Ley• tron. - Riddes. - Isérables. - St-Pierre-de-Clages. - Ardon. - Chamoson. ~ Vétroz. - Conthey. - Nendaz. - Hérémence. - Vex. - La Soie.- Montorge. - Sion. - Valère. - Tourbillon. - Grimisuat. - Ayent. - Vallée ù'llérens. - Granges. Grône.- Chalais.- Vcrcorin.- Sierre. - Vcnthône.- Anchettes.'-l\liège. sot. - Bernona. - Géronde. - Anniviers. - Salquenen. - Louèche. - Louèchc-lcs• Bains. - La Souste. - Agaren. - Tourtemagne. - Bas-Châtillon. - Rarognc. Turtig. - Unterbii.ch. - Viège. - St-Nicolas. - Zermatt. - l\Iund. - Gliss. - Bri· gue.- Natcrs. - Simplon.- Gondo. - lfœrell. - Grengiols.- Dizain de Conches. - Ernen. - Mühlibach. -- Viesch. - Le Comité (Lands Grafft). - :Münster. Ulrichen.

LE :MONITE1JB organe de l'Bzposition sc olaire permanente de J"ribourg. Nous avons déjà parlé de cette utile publication pédagogique dont cinq livraisons ont paru jusqu'ici. Si nous y revenons, c'est pour attirer de nouveau sur elle l'attention de nos abonnés et lecteurs et les en-

N• 12.

Sion, 15 Mai.

1885-86.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

~ WJŒ~ <~:œœm~ ~ID®WJWd:~ Œ'U' U.Œ«:'U'Œ\Dlll~ Ce numéro étant le dernier de mon année scolaire 1885-86, je vous quitte, non en disant adieu, mais simplement : au revoir au mois de novembre prochain. Je nourris l'espoir de vous retrouver tous fidèles et plus nombreux encore que jusqu'ici, grâce à votre bienveillante indulgence. Dans quelques mois, je frapperai donc de nouveau à vos portes, avec la conviction de les voir s'ouvrir toutes larges et de faire d'autres cormaissances. En attendant, je souhaite que les vacances retrempent votre courage et vos forces et vous aident à reprendre vos pénibles travaux avec une ardeur nouvelle.Tout en prenant de mon côté un peu de repos,je consacrerai des loisirs à amasser force bons matériaux et à butiner, afin d'être bien approvisionnée pour la rentrée. Par là j'espère continuer à mériter vos sympathies et vos marques de confiance,qui sont pour moi le plus sensible des encouragements et le plus puissant stimulant à vous être de plus en plus agréable et surtout utile, double fin que je me suis d'ailleurs efforcée et crois avoir jusqu'à ce jour réussi d'atteindre, au moins dans une certaine mesure. Votre reconnaissante et toujours dévouée

Ecole primaire. LA BOTANIQUE La botanique est une science éminemment utile et récréative. On pourrait, sans surcharger le programme scolaire, en faire l'étude à l'école primaire sous forme de dictées et de leçons de choses. La connaissance des fleurs et des plantes les plus communes dans nos campagnes, celle de leurs propriétés, de leur usage, de leur culture, ne rendraient-elles pas d'importants services aux populations ? La botanique, vu sa réelle importance, ne mériterait-elle pas d'être placée parmi les branches principales ct obligatoires du programme scolaire. Puisque, à part l'air, la chaleur et la lumièrr , c'est de la terre que nous tirons tout ce qui est indispensable à la vie, n'est-il pas logique que nous apprenions à connaître ses produits ? L'agt'iculture étant la mère nourricière du genre humain, la science agdcole n'est-elle pas la


178

-

première des sciences, la science par excellence, car quPIIe serait la valeur de to~tes le~ a~tres connaissances humaines le jour où ~ous manqueriOns d ahments ensuiLe de leur rareté de leur msuffisance, ou d'une stérilité générale? Les études 'agricoles ~lu~ que tout~s les .au~res, méritent d'être pousséel:> aux dernière~ hmJtes a~cess1bles a .1 I~lelligence humaine, eL dans ce but nous ne ~evr10ns .~a~ ne~hge.r la botanique, qui en est la plus pr~Cieuse auXIliaire: 1agr1culture ne pourra atteindre à toute )a ~mssance de la science et suffire longtemps aux besoins de h~mme, qu'autant qu'~lle n~ sera pas isolée de ses compléments md1~pensabl~s, ~a bo~amque, la physique, et la chimie agricole. L école prtma1re n arrachera probablement aucun des nombreux secrets que la nature cache encore aux savants~ mais elle peut pro~tet· des décou~ertes que les agronomes réalisent dans leurs contmuelles expériences, et ne pas cultiver ces découvertes c'est nuire à la pr?spérité dn s~l, paralyser sa production, et perpétuer la gêne de milliers de familles. Depuis sa création la terre n'a pas a~gmenté de surface, et cependant elle doit ~haque année D?urnr un nombre plus considérable d'habitants. Si donc l'actiVIté d~s agro~o!lles se r~lâchait pour se reposer sur les lauriers con9"u1s, la misere au sem. des populations s'accentuerait de jour e~ JO~r, et comme la, faim est mauvaise conseillère, ceux qui vivraient en~re d~ns 1 aisance aurai~nt certainement à pâtir du dénflment d autru1. Il y va donc de 1mtérêt de tous de travailler à la prospérité de l'agricu!ture, afin que les productions de la terre augmentent proportionnellement à l'accroissement de la population. Dans ce b~t, les ~égétaux qu'il importe le plus d'étudier sont les plantes ahmenlaires et fourragères, médicinales et vénéneuses. I ..es unes nous nourrissent ou contribuent à notre alimentation d'autres nou~ guérissent ou.. nous préservent des indisposition~ ou des. maladie~, et le~ derme res nous donneraient peut-être la mort SI no~s n appremons à les connaître, tout en nous privant. dans .certams cas, de lem· action bienfaisante attendu leurs propnétés méd.icales. Ainsi,. l'étude sérieuse de 'la botanique est appelée. à proteger notre extstence dans toutes les circonstances de la VIC. Les traités de botanique ne font pas défaut: mais la plupart ont le tort de rendre fastidieuse une étude cepéndant très inlé~essante ~e sa na.ture. Pour que cette étude soit en outre sérieuse, tl fa~t qu. elle sOit com~lète, au lieu de se bomer à une simple classJficahon avec des denominations par trop scientifiques. Dans l?s ouvrages sur .la m.atière. qui nous. p~ssent sous Jes yeux~ nous \nyon~ une classJficat.Jon ande drs vegctanx, a vrc 1111e drscriplio11

!

-

179

-

vague des individus, ou du sujet-type seulement, abandonnant au lecteur le soin de grouper alentour les végétaux de la même famiJle, d'après les caractères parfois douteux qui les distinguent. Ainsi, après avoir gagné quelques bonnes migraines à une étude longue, ardue, et cependant suJJerficielle, J'élève botaniste vous indiquera les crucifères, les verticiiJées, les radiées, les labiées les ombellifères, les solanées, etc. : la pomme de terre tiendr~ compagnie à la jusquiame, le minuscule plantain s'abritera fièrement sous la protection du baobab géant. Mais lorsque vous demanderez au jeune classificateur quel est le nom vulgaire, plutôt que scientifique, d'une telle plante ; où il a placé le colchique on la belladone, la pâquerette ou la pervenche, il sera peut-être aussi embarrassé que si vous vous adressiez à un aveugle-né. Quant à questionner le savant en herbe sur les vertus de la guimauve ou du pavot, peine perdue ; vous n 'en serez pas plus avancé, et vous vous demanderez à quoi peut servir la botanique ainsi comprise. Eh bien, elle sert à bourrer, encombrer, fatiguer la mémoire d'un vocabulaire inutile, bon, tout au plus, à émailler le langage obscur d'un faux savant. · Pour l'école primaire, j'entendrais la botanique comme Buffon et non Cuvier, entendait la zoologie. Il nous faudrait des des~ criptions intéressantes, utiles et pratiques sur Jes plantes les plus répandues, quelque chose dans le genre des publications sur la matière de feu M. Chenaux, rév. curé de Vuadens (Fribourg), dont la botanique occupait les précieux loisirs. Tout instiluteur devrait posséder un traité de botanique avec vignettes représentant chaque plante avec sa fleur coloriée afin d'êti·e plus facilement reconnue. Chaque descrivlion serait suivie de l'indication. de.s propriétés particulièi·es à chaque végétal, à chaque fleur, ams1 que son usage, la manière de s'en servir, du mode de culture qui convient à chaque espèce, et autres détails qui pourraient intéresser le lecteur. Comme ouvrage scolaire, ce serait sans doute un livre un peu ~fi.teux ; mai~ vu sou importance, l'intérêt qu'il inspirerait, les eminents serviCes qu'il serait appelé à rendre, il est peu d'instituteurs qui reculeraient dèvant un sacrifice relativement faible et en dehors même du corps enseignant, l'écoulement de l'œuvr~ set·ait certainement considérable. Mise ~ la portée de tout le monde, que d'agréables passe-temps la botamque ne procurerait-elle pas? Que d'oisifs y trouveraient un puissant antidote contre l'ennui, au lieu d'avoir recours à des re~ède~ dangereu~ 'lM. Chenaux était bien de cet avis, puisqu'il ava1t prJs pour épigraphe • Botanizzando, cast-igat mores. • Dans ce but, chaque fleur de nos camjJagnes devrait aussi trouver


180

JSL

place ~ans ce livre: les nombreux amants de ces perles de la végétation y trouveraient un attrait salutaire de plus. L'école primaire, adoptant d'une façon sérieuse cet enseignement,, ne pour.ra-t-elle pas compt~r un jour quelque marquant botams~ parmi. ses enf~nts,. comme elle en a d'ailleurs déjà eu en ~alais. Ne lm. appartient-Il pas de jeter les germes des nobles passJO~s, de su.sc.It.er. quelque co~quérant utile à l'humanité qui devra a cette millabve d enregistrer des bienfaits de plus et peut-on supposer que sur des milliers d'élèves il ne se trduve pas que!que Linnée, Jussie~ ou de CaiJdolle, qui n 'attend pour se. réyeler que les prem1ères lueurs de Ja science'! L'école pnmarre ne verrait-elle cependant surgir de son sein aucune illustration, les fruits qu'elle retirerait d'une étude sensée de la botanique, la récompenseraient toujours amplement de ses C. W. travaux.

sibled'éviter et même de se retirer de la pente fataleoù l'entraînent parfois des dépenses ruineuses ne pouvant être couvertes par les recettes '! En cela d'accord avec un auteur français nous dii·ons: • Si vous \'Oulez cesser de perdre de l'argent, comptez; si vous voulez être sûr d'en gagner, comptez bien ... et si vous voulez en ga~ner beaucoup, comptez très bien. • Beaucoup sa vent gagner de l'argent, mais peu savent le conserver ou le placer dans des caisses d'épargne sûres et solides afin de sc ménager une ressource pour leurs vieux jours. Or, cette insouciance de son avenir provient en grande partie de ce qu'on ne compte pas. Ne comptant pas on ne raisonne pas, et l'on vit au jour le jour, sans paraître même se douter qu'il pourrait arriver un temps où quelques économies éviteraient la dure nécessité d'aller frapper à la porte de la charité publique ou privée. Ensuite que de familles seraient encore debout si elles avaient su tenir un compte exact de leurs recettes et dépenses. En s'engageant sur la pente qui devait les conduire à l'abîme, elles auraient. vu dès les prëmiers pas qu'elles faisaient fausse rouLe et auraient pu presque sans efforts éviter la banqueroute, ou tout au moins ces secousses morales qui démontent les meilleures têtes une fois lancées dans le tourbillon de la dégringolade financière. Outre ces avantages, on peut affirmer que la comptabilité est le principe de l'instruction agricole le plus certain et le plus fécond. De là on conclut qu'il y a nécessité absolue de la vulgariser un peu plus si 110us ne voulons pas rester stationnaires. Quel serait pour cela le meilleur moyen d'arriver au but? - C'est sans conteste de l'introduire dans nos écoles comme une des branches obligatoires. Il vaudrait, par exemple, infiniment mieux se restreindre pour le calcul et donner des notions de comptabilité. Les besoins de la vie pratique y gagneraient. A l'heure qu'il est, bien peu de jeunes gens à leur sortie des classes sauraient établir le plus petit compte de caisse, pout· la bonne raison qu'ils n'en ont jamais entendu parler, tandis qu'ils sauront vous faire des règles de trois, de mélange, etc., etc. Autant de choses qu,'ils n'emploieront que fort rarement pèndant que la comptabilité leur serait d'un usage presque journalier s'ils la connaissaient. On se figure généralement que cette branche est beaucoup plus difficile qu'elle ne l'est en réalité, c'est pourquoi on la craint, on la redoute, on n'ose pas lui donne•· accès dans les classes. Nous admettons en effet que la connaissance à fond dE' tous les rouages de cette science offre bien des difficultés que nous éviterons en nous bornant pour le moment à ce qu·'il y a de plus simple et surtout de plus pratique, car si on tentait

-

Note de la Réd. - - En remerciant l'auteur de l'intéressant article qu'on vient de lire, nous signalerons dans le même ordre d'idées un petit ouvrage intit~lé Remède~ des c~amps, par le D,. Satfray. Ù se compos~ ~e deux petits volumes Illustres du prix de 50 c. chacun.L'auteur y dirige tous les volontaires de l'art de guérir dans la connaissance et l'emploi des plantes médicinales les plus usitées celles que l'on trouve partout sous la main. Le livre est écrit dans' la forme d'entret~e~s familiers d'un instituteur avec ses élèves les plus avancés. 11 se diVIse en .promenades dans l~squelles on recueille les produits de tou~es les sa1sons.Cha_que excurswn est en même temps l'occasion d'une petite leçon d.e botamque, rendue attrayante par la simplicité de la forme, le chou de.s ex~mples et_les gravures qui représentent fidèlement les plantes etud1ées. Ce livre a obtenu jusqu'ici un rapide et t~ès légitime succès. Aus.si ne pouvons-nous que le recommander VIvement en nous offrant a le procurer au besoin.

LA COMPTABILITÉ AGRICOLE Une des choses les plus nécessaires à un cultivateur qui veut faire de l'agriculture d'une manière rationnelle et intelligente est certainement la connaissance de la comptabilité. En effet, comment veut-on, et pourra-t-on même se rendœ compte de l'état de ses affai~es sans comptabili~é ! Comment, par exemple, pourra-L-on s~vmr quel est Je prodmt des diverses branches agricoles exploitées, et quel est en finale le profit ou la perte qu'on retir·era au bout de l'année de l'exploitation de ses terees ? A notre avis il faut placer la comptabilité à la tête du savoir-faire car sans ~Ile l:agricult~ur sera dans l'impo~sibilité de faire des ét~des compara~Ives .. PUis ~O!fiment assemr les observations qu'un laboureur wt<'lhgrnt fa1t JOurnellement ; comment sur tout Jni scrn-1-il pos-

1


-

182

-

d'introduire dans nos classes une comptabilité compliquée et difficile ce serait le moyen de ne rien obtenir. Il suffira en général d'une comptabilité simple et réduite à sa plus simple expression. Même pour nos gens de la campagne deux seuls comptes peuvent suffire : l'inventaire qui se fait une fois l'an et le compte de caisse où se trouveraient notées toutes les recettes et dépenses du ménage. Enfin rien de plus facile que d'établit• d'autres comptes comme par exemple d' une montagne, d' un pré, d'un champ, d'u~ verger, de son troupeau, etc., etc.... Ceci ne souffrirait pas de difficultés. Compter, voilà selon nous, le principal moyen d'apprendre à raisonner les diverses opérations agricoles et d't'tablir de l'ordre et de l'économie au sein des familles. A. R.-M.

Le respect dA à l'euCaut. Maxima debetur puero reverentia.... Si les anciens n'ont pas toujours mis en pratique cette belle maxime, ils ont eu au moins l'honneur de la formuler et d'en faire une de ces vérités qui, s'échappant de la conscience humaine, viennent éclairer le monde et lui servir de règle à tout jamais. Du reste, pendant qu'At.hènes et Rome affirmaient ainsi le respect dü à l'enfance, là-bas, sur la terre de Judée, une voix dont les accents ont retenti à travers les siècles, prononçait ces douces paroles : • Laissez venir à moi les petits enfants .... •, paroles qui, à elles seules, sont une doctrine de .respect et d'amour. C'est qu'en effet, rien n'est plus digne de rl:'spect que l'enfant. Il est quelquefois chétif et pauvre. Mais il est granrl quand même par s~ nature et sa destinée. Dou~ d'un cœur pour aimer, d'une mtelhgence pour comprendre, d une volonté pour agir et se déterminer, combien il est an-dessus de l'astre qui scintille machinalement, de la :tleur qui ne sait que s'ouvrir et embaumer, du diamant qui ne sait que brilJer et éblouit· ! En attendant qu'il soit l'homme même, il l'annonce et le pronostique. Il est la poésie de l'humanité, il en est le printemps; il en est surtout l'espérance: la famille, la société, la patrie comptent sm lui pom· revivre et se perpétuer. Est-i~ donc étonnant que la famille prodigue à l'enfant ses soins et ses tendresses, que la société ait pour lui sa plus vi_ve sJllicitude, que la patrie J'entoure de sa protection, que tous lm gardent le respect dl) à ce qui est beau, grand et noble? • Comment voulez-\·ous être traité? • demandait Alexandre à un roi indien tombé en son pouvoir. - cr En roi ! • répondit le captif. Eh bien, l'enfant est nu roi, un roi mineur, encore en tutelle, captif en quelque sorte, mais un roi qui déjà porte fièrement la couronne et qui veut être traité en conséqurnce.

-

i83

-

Devant les grands de la terre ou seulement e~ b?nne société, n s'observe dans ses attitudes et dans son mamtien, dans ses ~oindres actions et dans ses moindres p_arolrs,; si l'on a_ le malheur de n'être pas un homme bi~n elevé, a tout _le !fiOl~S cherche-t-on à le paraitre : telle est la lm du respect. Ams1 dmtil en être quand on est en prése~ce d'?n enfa.nt, s,~rtou.t quan_d on est chargé de faire son éduc~twn, c est-à-dire d etr~ a la fo1~ son précepteur et son modèle. L enfant est alors. un dep?~ sacr_e qu'on doit, à J'heure dite, re~dre int:'-ct. Mal~eu~ a n~?s sI! ava1t étc dérobé quelque chose a ~e tresor. e_t s Il n y _av~~~ pom.t au contraire été ajouté ; si cette pterre preCI~us~ ava1t ete _terme et si elle ne revenait point de chez le l~p1da1re ~lu~ bnl~ante et plus limpide · si cette tendre fleur avait été frmssee; s1, ~ntr~ nos mains, s~s organes s'étaie_nt affaiblis: si cet~e .âme avait éte blessée, cette intellig~nce faussee, ce~te ~olonté ~r1see, en ?n mot si cette faible et chere créature n avrut pas eté respectee dans tontes ses facultés et dans tous ses droits. La première marque de respect que nous devons donner aux enfants dans nos écoles, c'est de les y recevoit· avec convenance ~t comme nous désirerions recevojr de nobles étrangers. Ce serait traiter l'enfance avec trop de sans faço_n, que de ne pas pre~dre Je plns grand soin de nos locaux scolaires, que ~e ne pas veiller à ce que l'enfant qui vient à nou~ trouve au m01~s le confort~ble ct le luxe d'une exquise proprete. En outre, qm de nous n est peiné en voyant des enfants .s'asseoir _à ~~s table~ ~~v~rtes de poussière, dans une salle en desord~e, ou_l air est vtcie a l,~van~e, où l'araignée file impunément sa tmle, ou tout annonce ll~Cime, Je dédain, presque le mépris de l'enfance 1 Que sera-ce ~· nou~ voyons un maitre paraître en class~ dans ~ne tenue n.é~bg~~; s~ nous l'entendons tenir un langage nen moms que cho1s1 ; s Il lm echappe des expressions malsonnantes, s'il p~ofère des JJ?e_naces; s'il assaisonne d'injures ses remontrances; s Il use de c~abments serviles et dégradants; s'il humilie le pauvre, bafoue ltgnorant, insulte le faible et J'infirme'? Nous serons tf:'ntés de prendr~ la craie et d'écrire au tableau noir la devise antique: • Max~ma debetur puero reverentia... , le plus grand respect est dû à l'en~ant • ; et d'ajouter : • Mon ami, vous manquez gravement a cette maxime... , et, tenez, vous y manquez même e~ ne. préparant point vos leçons : on ne se présente ~as sans preparation devant un auditoire que l'on respecte. tant _smt ~eu .. • . Dieu merci on rencontrerait auJourd hm b1en peu de maîtres qui se laissas~ent aller à de pareils oublis. Mais plus grand est peut-être le nombre de ceux qui manquent de respect envers l'enfance à d'autres points de vue.


f84

En effet, un point sur lequel on doit particulièrement iusister de nos jours : c'est le respect de la conscience de l'enfant. Sa candeur, son innocence, sa douce bonne foi nous seront sacrées. Sacrées aussi nous seront les croyances religieuses que le père et la mère de famille auront déposées dans sa jeune âme. Une parole imprudente, un sourire de dédain, une allusion méchante seraient, aussi bien qu'une attaque ouverte, un manque de respect et constitueraient, de plus, un véritable abus de confiance. Du respect toujours, du respect partout. Il a eu bien raison Mgr Dupanloup en disant que l'éducation est une œuvre de respect. Telle est, en effet. notre tâche. Si parfois nous la trou vons ardue, si parfois il nous paraH difficile d'entourer d'attentions et d'égards des enfants qu'on nous livre mal élevés, déjà pervertis, nous offrant un assemblage complet des sept péchés capitaux, pensons aux paroles du Christ : Laissez venir à moi les petits enfants. Cela ranimera notre espérance, nous ramènera vers l'idéal, retrempera nos courages, et peut-être retrouveronsnous dans nos chers mauvais sujets encore quelques traces de beauté originelle auxquelles nous puissions nous prendre. Remarquons, dans tous les cas, que le respect que nous leur témoignerons quand même les conduira à nous respecter, à se respecter entre eux et... à se respecter eux-mêmes. (Man~tel général.) Comment utiliser les connaissances de l'enfant qui entre à l'école primaire pour commencer son instruction. Un des aphorismes de Pestalozzi est celui-ci : • Tout doit être lié dans l'éducation ; les connaissances nouvelles doivent reposer sur les notions déjà acquises, de même que dans l'organisme d'un animal, les accroissements nouveaux se rattachent à des organes ou à des germes préexistants. • Dès son entrée à l'école, l'enfant possède quelques notions sur une foule de choses : ces connaissances seront le point de départ des exercices scolaires. On commencera par redresser ce qui est défectueux, on répandra la lumière partout où l'on apercevra de la confusion, et lorsque les fondements auront été bien établis, on ira de l'avant, on bâtira là-dessus avec la sage lenteur que la nature commande; car l'éducation de l'homme s'opère insensiblement et ne veut point être surmenée. Le temps réclame une grande part d'action dans toute œuvre parfaite; il ne permet que des fruits abortifs quand on agit sans lui. L'instituteur étant obligé de régler sa marche d'après les

185

connaissancf\s de ses élèves, devra se mettre d'a.bord au courant du point où. elles s'a~·rêl~nt sur ~haque ObJet. Comment y parviendra-t-1l? Par voie d mter~?gatwn. .. Il fera dire aux enfants ce qu 1ls. savent su_r 1~ m~here de la leçon ; au besoin, il rectifiera leur~ Idées, ensmte. Il ~Joute~a des développements proportionnés à l ouverture. de leur mtelbge?ce, se conformant à cette règle : • En tout ense1gne!Den~, le maitre, pour commencer sc sert d'objets sensibles, fait vou· et toucher les choses, met 'les enfants en présence des ~~a?tés conc~ète~, puis peu à peu il les exerce à en dégager l 1dee a~straJte, a comparer, à généraliser, à raisonner sans le secours d exemples matériels. • . Dans beaucoup de communes rurales, les enfants ~rnvent en classe ne connaissant d'autre langue que leur patois : pendant les leçons de lecture et autres, le mot patois rapp~lé à rélève s_era souvent la meilleure explication du terme françaJs., St le mm ~re ignore l'idiome local, un des plus forts d'entre les elèves serv1ra d'interprète. li y a des branches sur lesquell_es, la plupart d,u _te~ps, le nouvel écolier ne possède aucune notwn, telles sont l hJstOt~e, la géographie, la grammaire. Toutefois, il a ce que j'appellerai !es idées mères de ces connaissances : voyons comment on peut sen servir. . . En histoire il convient de commencer par les bwgmph1es des principaux p~rsonnages : rois, guerriers, homme~ et fem~es illustres. L'idée d'un roi, on la trouve dans le pere de famille qui gouverne ses enfants, travaille pour eux, 1·écompense _ou pwnit ceux qui se distinguent par leur bonne ou leur mauvaise conduite. De même selon le rôle du personnage dont on va raconter les actions il e~t facile de trouver, dans la situation où vit l'enfant, une fo~ction similaire à celle du héros du récit et propre à en donner une idée. En géographie le point de départ sera la localité connue des enfants· on l'ét~die dans ses principaux détails : église, maison de com~une, école, maisons particulière~, rues, places, ch~mi?~· cours d'eau, vallées, montagnes, orientatiOn. La commune etudiee et sa carte construite au tableau noir, on rayonne dans les localités voisines appartenant au même district ; puis successivement on embrasse le canton, le pays tout entier. La grammaire s'enseigne par la langue, sur des phrases construites autant que possible, avec le concours des enfants. Eufin, quiconque s'occupe d'enseignement fera bien d~ se pénétrer de cette vérité, fondement de toute méthode progress1ve :


186 (( L'homme ne peut rien apprendre qu'en vertu de ce qu'il sait. déjà. • Ecole et Famille. LA PHRASÉOLOGIE ET LE STYLE A L'ÉCOLE PRIMAIRE

En matière de style, abandonner à eux-mêmes des élèves d'école primaire, cc serait s'abuser étrangement sur leur valeur et les plonger dans de longs embarras. Les meilleures volontés échoueraient invinciblement, et le découragement ne tarderait pas à tout compromettre. C'est en cette branche surtout que l'homme~ est un être enseigné. En effet, le sentier du style est épineux ; l'esprit se lasse vite d'y marcher s'il n'est soutenu, stimulé, fortifié. Le professeur ne peut donc ménager son concours. Autrement il n'obnendra des jeunes âmes que des produits maigres, sans couleur ni saveur: espèces d'avol'tons qui trahiront l'indigence du sol et l'insuffisance de la cuUure. Le canevas-sera sèchement reproduit à la première 11ersonne ou décoré de détails insignifiants ou fastidieux. Qurls fruits heureux peut-on attendre d'une telle besogne. Si l'expression était correcte, juste, suffisamment élégante, tout serait dit. MalheureusP.ment d'ordinaire les choses ne s'arrangent point avec cette commodité. ll est rare que les apprentis stylistes atteignent !le prime saut l'expression exacte, la tournure véritable qui sied à la pensée. TI faut donc exécuter sur leurs productions un travail profond de phraséologie qui en comble les lacunes, en élague les redondances, en arl'ondisse les contours : en un mot, il faut, selon le précepte de Boileau, manier le rabot et la lime, et, pour le polir, remettre sur Je métier son ouvrage .. ..... jusqu'à vingt fois l Passant par une série de modifications, l'idée, ou mieux l'expression, se métamorphose : ce qui avait apparu d'abord rude, informe, peut-être grotesque, revêt une aimable parure.On n'a fait que changer l'habit ou jeter de la grâce dans ses plis, et l'effet est décuplé ....... La présente étude offl'e un spécimen de ce genre de rectification. Mais sur quoi les corrections doivent-ellef5 se porter de préférence~ Quelles sont les défectuosités que lrs petits rédacteurs sont aptes à découvrir d'eux-mêmes? En première ligne, les termes parasites, les répétitions de mots ou d'idées, qui encombrent sans renforcer: ce sont là des fautes matérielles, visibles et palpables. Ensuite les expressions qui choquent le bon sens ou le tact ; ici on fait appel à leur bonne éducation. Les élèves remarqueront plus malaisément les omiEsions ; le correcteur les leur insinuera donc. Quant aux tournures qui heurtent le génie de la langue, les enfanls n'ont pas assez lu, assez comparé, pour qu'elles leur sautent aux yeux;

187

pour ceci encore, au moins daus les débuts, l'aide dn maître sïm~ pose.Quelques règles mécaniques, simples à comprendrr, aisées à retenir, seraient d'un merveilleux secours pour débrouiller les périodes enchevêtrées, interminables, où s'égarent volontiers lrs écrivains novices. Obtenir d'eux une phrase nette, ce n'est pas un médiocre résultat. Ici nos lecteurs l'ont deviné, se dresse un double écueil. Le profe~seur pourrait trop parler; il pourrait trop blâmer. Qu'il se garde de laisser les élèves passifs ; que plutôt il invite chacun à apporter son écot dans ce pique-nique de rédaction et de correction, à glisser ici une idée judicieuse, à remplacer là un mot discordant ou impropre, etc. L'émulation, et par suite le plaisir, vont grandir sensiblement et jeter sur toute la leçon un charme inconnu. Par dessus tout que le maître dépouille toute façon maussade. Il est manifeste que les critiques abonderont ; l'enfant, sur la sellette, va glisser de mécompte en mécompte ; la phrase qu 'i 1 a tant cherchée, qu'il croit parfaite, dont il se félicite intérieurement, disparaît sous un débordement d'améliorations évidentes. Qu'y a-t-il à redouter ici ~ ...... Si l'instituteur n'est circonspect, s'il ne ménage la sensibilité de la victime, s'il ne sïnterdit pas tout re~ proche amer, toute punition, s'il ne réprime sur les lèvres des condisciples toute allusion moqueuse, tout sourire nargueur, une large porte s'ouvre à l'instant au dépit et au découragement. Les classes de style revêtiraient pour les jeunes imaginations une ap~ parence austère et rebutante; elles tourneraient en épouvantails. m~s lors, plus d'efforts généreux et spontanés, plus rien qui sc fasse avec goût., avec amour ! On s'acquitterait de ses tâches de rédaction comme d'une besogne inévitable, mais 8uprêmcment ennuyeuse; et ces travaux forcés sont radicalement impropres à engendrer le progrès. Il importe donc, de tout point, qu'on leur (Ecole catholique.) rende cette étude aimable. DB :L'JIIVSJIXGIVJIMJIIV'l' CO:LLJIC'1'11' (Suite.)

La leçon faite d'après la méthode d'exposition interrompue, méthode que nous déclarions récemment être la seule admissible dans nos écoles primaires, - vit d'interpellations, d'interrogation s, d'appels faits à la mémoire, à l'intelligence, au jugement de chacun, de corrections profitables à tous, mais s'adressant à tel ou tel en particulier, au fond, d'emprunts faits au mode individuel : plus ces emprunts seront nombreux, plus la leçon sera profitable ; plus ils seront rares, plus l'individu se perdra dans la foule et échappera à la nécessité de pay er de sa personne, plus aussi les attentions s'alan-


188

JS!:l

g uiront, et votre enseignement perdra de son inten sité en se dispersant à traYers une collectivité irresponsable. Voilà certes de graves incon vénients. Y est fatalement exposé le maître placé à la tête d'une école trop nombr euse et dépassant ses forces. S'y expose de gaîté de cœur le maître qui néglige au commencement ou au cour s d'une an n ée, de faire une s6le~tion conscienci euse entre ses élèves, afin d'appareiller autant que possible les âges et les intelligences. S'y expose surtout celui qui veut faire rendre à la leçon commune plus de service qu'elle n 'en p eut rendre en effet. La l eçon commune, qui embrasse toute une école, p eut être dans des circonstances données, une précieuse r esso urce. Mais a~ fond, elle n'est qu'un expédient, et ceux qui l'ont en quelque s~rte inventée n'y ont pu voir autre chose. Qu e quelquefois, elle s 'adresse au cours moyen et supérieur, nous n'y répugnons pas. Mais qu'elle prétende envelopper les cours d'une école, mettre les bambins du co urs élémentaire à l'unisson avec les savants du cour s supérieur ou faire descendre ceux- ci au niveau de ceux- là, voilà ce que n'admet pas la raison et ce que condamne l'expérience ; voilà oü apparaissent avec la dernière évidence les inconvénients que nous reconnaissons àtr e inhérents à l'enseignement collectif. Mais ces inconvéni ents peuvent être atténués au point de n e plus contr~-balancer les avantages qu'il présente. Dès lors, il n e nous reste plus qu'à r echercher quelles sont les matières qui le comporten t ou n e le comportent pas. Disons tout de s uite qu'elles le comportent toutes, sous l a seule réserve que l'emploi du mode individuel y interviendra à divers degrés. Ainsi, dans la leçon de lecture , l e maitre lira pour tous, ses ~bservations seront faites pour tous aussi, soit ; mais chacun devra h re pour son propre compte, le plus long u ement et le plus fréquemm ent possible. Da.ns la leçon d 'écriture ou de dessin, le maître d émontrera pour tous au tableau noir, m ais il serait bien fâch eux qu'il ne pût s'arrêter derrière chaque enfant au moins le t emps de constater ses efforts ou ses défaillances et de lui donner les direction s spéciales dont il a besoin. A la rigueur, la lecture e t la critique de deu x ou trois copies suffiraient à la correction d'un devoir, mais ce serait à la condition que toutes eussent été annotées dans le silence du cabinet, et que le maître fût en mesure de dire un mot de chacun e et d'y puiser le sujet d'un blâme ou d'un éloge motivé. L es a~tres matières se prêtent mieux pour la plupart à des leçons to ut fait d'ensemble, tout à fait collectives. l\lais n 'oublion s jamais que l'enseignement oral, t el que nous devon s le comprendre a l'école primaire, suppose l'inter vention fréquente des élèves, l'effort de tous et de chacun , un travail individuel so igneusement dirigé et sévèr em ent contrôlé. Plaignons donc les maîtres tellement accablés p ar le nombre qu'ils sont amenés à se cont enter de faire leur lecon et de s'en remettre pour le s urplus à la bonne volonté de le urs a~td i teurs.

a

Echos des conférences. St-Maurice-Montbey.- Le 27 avril les instituteurs de l'arrond is· sement occidental étaient réunis à Sa Ivan, sous l 1 présidence de l\1. I'Inspec· teur Débonnaire. On!re 30 membres actifs présents, on remarquait dans l'assemblée M. Hoprner, directeur de l'école_ normale, ~- Kœhl, rrofesseur, ~ · Kümm.in_n, Rev. curé d'Aigle, la commtsston scolatre, l'autonté ecclésta sttque et ctv1le de Salvan et Finshauts et plusieurs autres membres. En tout 50 person nes. A 9 •j b., après la prière et quelques paroles de bienvenue, M. le présid ent déclara Îa séance ouverte. L'ordre du jour amenait d'a bord l'a ppel nom inal et la lecture du protocole de la dernière séance. Celle-ci donna lieu a une assez vive discussion à l'endroit des plaintes formulées au sujet de la diversité des manuels scolaires. M. Hopfner a répondu a toutes les objections et nous a assuré que le Département faisait son possible pour établir l'uniform ité dans les manuels scolaires; mais pour atteindre ce but, il ne faut pas que les instituteurs se permettent d'introduire dans leur école d'autres livres que ceux prescrits. Après cette discussion, 8 instituteurs désignés par le sort donnèrent lecture de leurs compositions sur le sujet suivant:« On constate généralAment que le resrect envers l'autorité va en s'affa iblissant; quelles sont les causes de cette lâcheuse tendance, et de quelle manière l'école pourrait-elle réagir contre ello? • Au dire des membres honoraires, les compositions lues étaient bonnes. M. Hopfner ouvrit de nouveau la discussion et rappela fort à propos que l'autorité vient de Dieu et qu'elle est respectable sous toutes ses formes; mais il faut faire une distinction entre l'autorité et les personnes qui l'exercent. Mal heureusen.ent 1eR personnes ne sont pas toujours aussi respectables que l'autorité qu'elles détiennent; mais nous devons considérer l'autorité et rien que cela. Les meilleurs moyens de conserver ce respect sont J'enseigne· ment religieux et l'exemple.Parler toujours avec r espAct de quelque autori té que ce soit. L'ensemble des autorités, a-t- il dit, peut être comparé à une voû te do ot chacune d'elles est une pierre. Allez secouer et enlever une seule pierre, au centre par exemple, et qu'arrivera-t-il? Infailliblement l'édifice menacera ruine s'il ne s'écroule pas complètement. » La discussion close, 61. P.·L. Délez, instituteur à Salvan·Ville, a été nommé rapporteur, et Vionnaz fut choisi pour le lieu de la prochaine réunion. AU'/, h, on se rendit à l'Hôtel des Gorges du Triège, où une table ad· mirablement mise nous attendait. Cette seconde r éunion fu t des plus gaies et des plus animées, gràce surtout à la générosité de l'administration et des instituteurs de Salvan. De nombreux toasts alternant avec des chants contribuèrent au5si beaucoup à exciter la gaieté. Jamais une conférence ne fnt si nombreuse et si animée dans l'arrondissement occidental. Vers 5 heures on se sépara, emportant le meilleur souvenir de la réunion de Salvan. J. G. !lntremont. - La ~m• conférence des instituteurs d'Entremont s'est tenue à Orsières le ~8 avril, sous la présidence de ?tl. l'Inspecteur Troillet. La séance s'ouvrit à 9 '/,heures par une prière. On procéda ensuite à l'appel nominal auquel malheureusement dix instituteurs ont fait défaut. Ajoutons que trois d'entre eux ont j ustifi é leur absence; quant aux autres nous ignorons complètement quels sont les motifs qui nous ont ravi le plaisir de les voir au mi lieu de nous. Si l'assemblée regrettait u n~nirnnment l'ab~r.ncc d'un certain nombre de


190 membres, c'llst par contre avec un véritable plaisir qu'elle se vit honorée liu la sympathique présence de M. Bioloy, ancieu couseiller d'Etat et actuellement président de la Société valaisanne d'éducation; de M. Joris, sou~·pré· fet, et du président de la commission scolaire d'Orsières. Apr~s avoir entendu la lecture du protocole et du rapport de la séance précédente, on passa a la lecture des compositions. Cette lecture fut suivie d'une discussion à laquelle prit part M Bioley qui a en même temps complimenté en termes bien sentis lo:s auteurs de quelques travaux présentés. A i heure, un banquet fort bien servi réunit tous les membres actifs et honoraires. La gaîté la plus franche s'empara de tous les cœur5. Toasts et chants se succédaient nombreux et avec l'entrain le plus charmant.Le temps parait court quand on se trouve si bien, aussi l'horloge sonne cinq heures sans que personne ait songé au départ. Il fallut pourtant se séparer. Foree poignées de main furent échangées, puis chacun regagna ses pénates, content de sa journée. J. C. Martigny.- Le jeudi ~9 avril écoulé, les instituteurs de notre district se trouvaient en conférence à Martigny-Bourg. Cette réunion, présidée par M. l'Inspecteur Gross, était honorée de la présence sympathique de MM. Bioley, .Meilland, Rév. prieur, Maret, recteur, Métroz, Rév. curé de Trient, et Mathey, président scolaire de Martigny-Combes. La sé:mce s'ouvrit à 9 heures par la prière d'usage, suivie de paroles de bienvenue prononcées par M. l'Inspecteur. On donna ensuite ll'cture du procès-verbal de la séance précédente, lequel a été approuvé. Tous les instituteurs étaient présents à l'appel et la plupart avaient traité le sujet mis à l'étude. Plusieurs compositions furent lues et provoquèrent une discussion animee à laquelle MM. Gross, Bioley, Meilland, Maret et Métroz prirent la plus large part. Mais l'beure de lever séance étant arrivée, nous passâmes à la 2'"• vartie du programme, soit le banquet, non sans avoir auparavant entenJu exécuter un chant sous la direction de M. F• Girond. Un instant après, nous étions de nouveau réunis. Au dessert, de fines bouteilles, offertes par notre généreux Inspecteur, allumèrent et allisèrent la gaieté et dé:ièrent toutes ll'S langues. D'autres leur succédèrent. données celles-la par lAConseil de Mar· tigoy·Bourg. Puis les toasts eurent leur tour alternant avM de joyeu"t chants.J'ajouterai que vers la fin nous ellmes l'agréable surprise de la visite de .M. le rév. curé oe Chamosoo et de M. J. Massard,qui vinrent resserrer le6 liens qui unissent les instituteurs du district de Conthcy a ceux de Martigny, pendant qu'au dehors les enfants des écoles de Cbamoson et de St-Pierre faisaient entendre de joyeux chants. Le moment de se séparer étant arrivé,chacun regagna ses foyers, se quittant à regret et emportant un bien bon souvenir de cette journée. E. S. Sion-Bérens.- Le ~9 avril a été un beau jour pour les instituteurs des districts de Sion et d'Hérens. A côté de ses nombreu>es et douloureuses épines, l'enseignement a aussi ses roses, rares il est vrai, mais J'autant plus belles. Le jeudi 29 avril a été une de ces roses, sans épines celle la, et d'no épanouissement rrais et superbe. En ce jour, les amertumes pédagogiques sc sont entièrement évanouies pour faire exclusivement place il. la joie saine et profonde, au bonheur et à la rcconnaissanre. L'instituteur a pu se couvain· cre, une fois encore, qu'il n'est pas abandouné à l'isolement, qu'il possède des conseillers sages, expérimentés, pleins de sollicitude, et en même temps des protecteurs puis::aots. sympathiques P.t dévoués dans la personne des notabilités civiles et Acclésiastiques qui out daigné honorer de leur présence et rehausser, jusqu'à la fin, cette réunion d'noe ramille unie dans les liens tle l'amour le plus sin t~èremeot J,JatriotitJUP. Ces témoignages de haut intérêt ne sc:ruuL pas stériles; les instituteurs y ont retrempé leurs forces, leur zèle et

Hll leur activité, et la. patrie valai~anoe, en particulier, PD recueillera l··~ meilleurs fruits. . . . . Les dix compositions, désignées par le sort, QUI ?nt ete lues, o~t ~rovoque les éloges les plus flatteurs ~es h?J!lm~s compct~nts qut .a~s1sta1ent a la é nion. A leur avis, la question a ete bten compnse. et tratt~e avec ~ea~­ ~0~ de soin. M. le chef du Départ~ment de l'Iostruwon pul>hqu~. ~ temotnlsa haute satisfaction a MM. les mstttuteurs. • Les travaux que J at eote~s dit il me prouvent que vous n'êtes pas seulement des mstttuteurs, mats ucore des éducateurs , M. le Prieur Paccolat, M. le directeur Hopfner, et 1 l'avocat Dallèves, se sont exprimés aussi d'une façon fort élogi~use. . . ·A une heure, tous les membres dela conférence se sont trouv.e~ réu~1s a uu banquet généreusement et brillammeut oiTert pa~ la muo.tclpahte de Sion. Les chants alternèrent avec les ,t,oasts. qo e~t~nd1t success1ve~ent l.es discours sympathiques de MM. R. de Iorreote, prestdent de la m~ntctpahte de Sion ; L. Roten ; le chanoine Escher ; Hopfn~r et Lam?o, ~trecteu~s ; Dallèves et Deboos, avocats ; Juillard, de Torrente et Bonvm, rev cures; Allet, ancien inspecteur du district. d'Hérens ; Moos, inspecteur? et Dr Pllteloud. Out encore pris la parole plusteurs tnstttuteurs des deux dtstriCts .. A cinq heures, il a fallu se quitter avec le regret, non de ne pou~o1r savourer encore les vins choisis qui, pe~dant .quatr.e beure~, ont .coule abondamment et pétillé dans les verre~,ma1s ceint plutot de vo1r se .~~s~oudre une réunion qui cependant, ne pouvatt se prolonger davantage. C eta1ent les regrets des enfants d'une famille unie, au moment de se séparer de par~ots bi~n aimés auxquels ils ont fait une visite après noe loo~ue ab~en.ce.. Neanmoins, si la réunion a vu arriver le- moment de d.ev?tr se dtssemme_r. le eh:1rme qu'elle avait gollté n'était pas rompu car, a10S1 que le souvemr, 11 subsistera dans l'éloignement. C. W. Bierre. - Notre seconde conférence s'est tenue pour la prell_lière fois à Cbaudolio le 29 avril dernier, sous la présidl'nce de _notre cher mspecteur, M le Rév. curé Bacrnaud, Malgré la distance et les dtfficultés d'accès, tous les instituteurs répondirent à l'appel à l'exception de quatre toutefois, légl· time111ent empêchés de s'y rendre et qui s~ firent e.xcuser. 0~ r~ma~q~.ait dans l'assistance, comme membres honoratres, .M. Ptgoat, .s~cretatre a lmstructioo publique, l'administration communale et bourg~otstale de Ch~ndo­ lin ainsi que des délégués laiques des commissions scolatres de Challats, SILuc tll Molleus. A 9 h. la séance s'ouvrit au presbytère par .-le cordiales et encourageantes paroleg de 111. l'Inspecteur, qui saisit cette occasion pour donner d'excellents conseils aux instituteurs sur l'apostolat par l'exemple. La lecture du protocole de la précédente réunion succèda aux souhaits de bienvenue, puis ~ix membres actifs désignés par le sort lurent leu~s travaux, qut do!lnèren~ heu à noe discussion animée a laquelle chacun pnt part. Ce .tourno! orato.1re a d'ailleurs eu lieu dans les formes les plus parlementaires qm se pmssent imaginer, mais chacun dut payer son ~cot, soit dire son. ll_lOt. J'ajo~terai qu'au témoignage des membres honoratres, les travaux etatent géoerale· ment bien rédigés et qu'ils se complètaieot avantageusement les uns les autres. Le tour des motions individuelles étant venu, M. Pignat a profité de la circonstance pour nous faire quelques comll_lt.IDicati~ns ~t reco~mandations a l'endroit des classiques en usage dans les ecoles pnma1res. Pms le moment de se réconforter étant arrivé et après une matinée laborieusement employée, toute l'assistance passa dans la mais~n de commuoe,où l'~dmio.istratioo. nous avait préparé un ex('ellent repas copteusement arros~. dun vm exqu1s. Le matin déja, a notre arrivér, elle nuus avai t oiTcrt le deJeuner pour lllquel elle

5

M


192 ne voulut rien aceepter non plus que pour le diner.H(mneur à ces généreuses ~utorités. Leur accueil symp;1thique et leurs gât~1·ies avaient d'autant plus heu de nous surprendre et de nous toucher que nous nous trouvions dans un petit village d'à peine ilJO âmes et qui vient de s'imposer les plus lourdes charges pour se constituer en paroisse, construire une mignonne église et un pre~b~tère, autant de monuments de sa robuste foi, de son co11rage et de sa perseverance Au banquet, les toasts et les chants, ceux-ci très bien dirigés pu notre collègue A. Luy, improvisé maître de chapelle, se succédèrent avec un entrain charmant et terminèrent dignement la fête. Cette partie du programme se serait prolongée encore bien davantage sans la nécessité de se séparer pour regagner _ses. pénates. Cependant on ne voulut pas quitter l'hospitalier VIllage sans lUI la1sser une marque de notre reconnaissance. Aussi, l'on se cutisa sur l'heure et le produit de la collecte, 43 francs si je ne me trompe fut versé en mains de l'administration pour être appliqué à l'achat d'un ornement d'église en souvenir de la conférence des instituteurs du district de Sierre. En somme la réunion de Chandolin a été une des plus réussies que nous ayons eue, grâce pour une bonne part à la présence des membres honoraires et notamment de M. Pignat, qui nous a fort divertis au banquet en nous r1onnant lecture de deux chapitres extraits des Scènes vaudoises, de M. Alf. Ceresole. L'un était intitulé Souvenirs de la campagne du SondtN"bund et l'autre Le revenant du cimetière. Cela nous a fort désopilé la rate tout en nous tenant lieu d'une excellente leçon de lecture. ' Et là-dessus, chers collègues, je termine en vous disant :au revoir à Randogne en novemhre prochain. G.

STYLE ÉPISTOLAIRE 22. MATHILDE à LUCIE. Mathilde écrit à son amie pour lui demander de coopérer à une bonne œuvre. M... connait une pauvre famille qui vient d'être ruinée par un incen· die. Elle et ses sœurs ont formé le projet de venir en aide à cos infortunés. Elle espère que Lucie s'associera à cette œuvre charitable. 23. Une jeune FILLE à son PÈRE. Le père de Félicité est aux bains de Loèche. Elle lui fait part du chagrin que lui cause son absence ; elle raconte un songe pendant l equel elle avait crtt le voir arriver: réveil. La prière lui a rendu un peu de tranquillité. Elle passe ses récréations à arroser les fleurs plantées par son père, et entretient un bouquet au pied de l'autel de la Sainte·Vierge. 24. Une jeune PENSIONNAIRE à son CURÉ. Elle écrit au curé de la paroisse à l'occasion de ses noces d'or. Native de cP.tte paroisse, cette jeune fille a reçu le baptême des mains de ce prêtre, qui l'a admise aussi à la pretnière communion ... Sentiments de gratitude.

25. MARlE à .ANGgLE_ Marie souhaite la fête à son amie Angèle, E>lle lui envoie un bouquet par l'entremise d'une parente. Ce bouquet He compose de ch èvre-feuilles, de violettes et de myosotis.- Dire de quoi chacune de ces fleurs est l'emblême. Marie a été hier à la campagne aveo sa mère. - Ses impressions pendant cette belle journée de printemps. Ello t"ntendra demaiu la messe pour son amie.

gager à y souscrire. A notre connaissance: les demandes d'abonnement ou les adhésions aux statuts de l'Exposition (ce qui est la même cho~e) ne sont pas encore bien nombreuses chez nous. Or ne 1S tenons à voir les Valaisans accueillir aussi bi~n. l~ Moniteu_r q.ue nos c~ers amis et confédérés de Fribourg out a~~ellh 1Ecole pnmaz~e.. Aussi nous chargeronsnous volontiers de recueillir encore les souscrJptwns et de les transmettre à qui de droit. A partir de la dernière livraison, c'est :M. l'abbé Horner, bien avantageusement connu en Valais et ailleurs, qui a pris la direction du Jloniteur et en poursuivra le programme. Chaque numéro de cette petite revue sera dorénavant orné de gravures,comme le Scllularchiv,de Zurich, et tendra à rendre intuitives toutes les explications relatires au mobilier scolaire. Abonnement 1 fr. 50 par an. -L'année a 12 numéros.

LA SCIENCE PRATIQUE journal mensuel de procédés et recettes modernes, à l'usage de l'amateur des sciences, de la vie pratique à la ville et à la campagne, publié par u~t comité de techniciens. - Prix de l'abonnement 6 fr . par an. Chaque livraison a i 6 pages sur 2 col. Beau papier, impt·ession soignée. Cette utile publication, à laquelle nous avons déjà consacré une notice dans l'Ecole primaire (Voir no 7) vient de commencer avec le n• d'avril sa 2m• année. Ses souscripteurs, qui ont plus que triplé depuis quelques mois sont au nombre déjà respectable de 3500. L~ première année de la Science renferme plus de 1100 pt·océdés et recettes nouveaux. et la rédaction a répondu à 180 demandes dans les questions et réponses. C'est assez dire que cette revue répond bien à son titre et que le fabricant, l'agriculteur, le particulier, ainsi que la maîtresse de maison y peuvent puiser toutes les nouveautés concernant la pratique de leur art ou de leur commerce. Pour donner à nos lecteurs une idée de la variété des articles publiés par la Science pratique, nous ne saurions mieux faire que dC' donner le sommaire de la livraison du mois d'avriL t. rormulaire technique. - Colle très adhésive_. - Enduit_ pour protéger le

bo:s. Soudure pour aluminium. - Polissur~ sans hu•le. - Verms pour cuve5. llois colorés mordants. .. . 2. Bc:onomie domestique. - Soins à donner au beu~re. - Amehor~tum des vins par le miel. - Savon pour nettoyer les métaux. - Bnllant pour le ·hnge. P<>ur empêcher la formation de la suie. 3. Carnet du doc:teur. - Remèdes nouveaux contre les cors. - Luxations, con· tusions, etc. - Sommeil des enrants pendant le jour. - Sil!apismes, éponges t!l huile de foie de morue. . t.. :r.a maison rustique.- Le gollt du fllt.- Conservatio~ des concombres. Gros céleri. - Huile contr~ moustiques. - Destructton des chemlles et des pucerons des fleurs. - Aiguilles de pin comme fourrage. 5. •rocédés divers. - Préparation du vermouth. -:- Ponr déco0:vrir le plomb dans l'étain. - Tapisseries hygrométriques. - Conservatton des dessms au crayon. - Coloration des vins. 6. Oonnai11anc:es otiles. - La cbas:e aux insectes.


7. Questions et rëponses.- Dorure des reliefs sur marbre. -Taille de l'acier. - De la hase des montagnes. - Filigrane de papier (imitation). - Gravure sur argent. - Métaux dilatables - Enveloppes gommées. - Etamage de la fonte. - Formules diverses pour vermouth. - Temtures pour les cheveux. - Colle pour caoutchouc. - Désinfection de l'huile de poisson. -- Désinfection des tonneaux. - Bronzage des canons de fusil. - Pommade de toilette. - Vert d'eau pour lavis.- Emploi de l'hectographe. 8. Correspondance.

vrm•

SIO~

ANNÉE

L'éditeur de J'Ecole primaire se charge de la transmission des demandes d'abonnement.

15

~ovembre

1886.

L'OUVRIER Journal populaire illustre p araissant tous les samedis.

Cette excellente publication, qui se tire actuellement à '170,000 exemplaires, a commencé une nouveHe année avec son no du 1•• mai. Elle contient seize colonnes de texte et ne pubHe que des ouvrages irrépro· chables au point de vue moral eL religieux. Le prix d'abonnement, qui est de 5 fr. pout· la France, est de 6 fr·. pour les pays de l'Union postale. L'éditeur de l'Ecole primaire se charge gratuitement de la transmission des demandes d'abonnement. à condition que celles-ci soient accompagnées du montant de la souscription, soit 5 fr. prix de faveur pour nos abonnés.

l ÉGilE PRIMAIRE

Bulletin d'apiculture de la Suisse romande, rerue internationale d'apiculture, dirigf\e par M. E. Bertrand, à Nyon (Vaud). Cette revue, fondée dans le seul but de propager les bonnes méthodes en apiculture et de montrer le profit que peut retirer de l'élève des abeill~:~s l'habitant des campagnes, paraît chaque mois en livraisons de 32 pages et forme ainsi un joli volume au bout de l'année. Nous ne pouvons que recommander ici cette publication dans l'intérêt d'une apiculture rationnelle et pour se tenir au courant des progrès journaliers que fait cette branche d'agriculture. En Valais, l'on pourrait y vouer plus de soins et en accroître considérablement ie revenu: raison de plus pour nous de contribuer à ce résultat en signalant une revue de la spécialité. Prix: 4 ft·. par an pour la Suisse, 4 fr. 50 pour l'étranger.

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

Nécrologie. - Vendredi, 7 mai, a été enseveli dans l'église du collège de Sion, au milieu d'un grand concours, M. Philippe Riche, maitre de l'école primaire supérieure des garçons de cette ville, décédé l'avant-veille d'un coup d'apoplexie foudroyante qu'aucun malaise précurseur n'avait fait pressentir. M. niche était un excellent profes~eur, sachant tout à la fois se faire aimer et craindre. Le défunt, àgé de 52 ans et d'origine alsacienne, appartenait à la société de Marie, des services de laquelle n'ont qu'à se féliciter ceux de nos établissements de Sion et de Brigue qui possèdent des Frères de cette congrégation. A ce sujet ajoutons que par une délicate attention, la municipalité de Sion, voulant décerner à ee maitre un suprême témoignage de reconnaissance pour ses dix ans de bons services, a pris à sa charge les frais d'ensevelissement de M. Riche. On ne peut qu'applaudir à une aussi noble attitude, et féliciter les autorités de cette décision, qui fait en même temps l'éloge de la communauté toute entière des Frères de Marie. P~nalités. - La commune de Martigny-Ville, sur le préavis de M. l'Inspecteur, a condamné à 5 fr. d'amende et à 12 heures d'arrêts. des élèves du cours de répétition qui ne se sont pas présentés à l'examen des futures recrues.

1

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES Dl!: LA

L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la Suisse, 2 Cr. cso.- Union posfale, 3 Cr. Annooees, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tcu.t ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à compte-rendu, s'il y a lietL

SOMMAIRE Attention. - I.arentréedes classes. - Travaux dEls conférences. - L'examen de conscience pédagogique. - De la préparation des leçons. - Du sens moral à. l'école. - Correction des devoirs. - D e la récapitulation, etc. -Mémorial d ' un instituteur. - Varietes : Les voix de la montagne.

Tout oe qul ooaoerae la pubUcatloa · dolt itre adressé à l'éditeur : M. P. PIGN.&T, seorét. au Départ. de l'IDstraotloa pubUque, à Sloa.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.