Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, novembre 2018

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Communiquer et débattre

N°3 • Novembre 2018


En vente au prix de

CHF 15.–

Un strip ? Trois cases à lire de gauche à droite. La raclette ? Une demi-meule de fromage valaisan placée sous une source de chaleur, raclée au fur et à mesure, de gauche à droite ou de droite à gauche  . Voilà l’assemblage réalisé dans ce livre. Les auteurs:

37 dessinateurs suisses de toutes générations, de Simplon-Dorf à Genève, vous font savourer leurs histoires de raclette en strips. Le PALP Festival, le Château de St-Maurice et le Musée de Bagnes se sont unis pour fidéliser le lecteur à la raclette et à la bande dessinée.

Format 210 x 148 mm, 88 pages

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Ce guide est là pour vous aider à ne pas commettre d’impair et à discerner une vraie raclette de ses nombreuses pâles copies...

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RACLETTE Le Petit Livret Réglementaire

Le Petit Livret Réglementaire

Auteurs :

Michel May, Sébastien Olesen, Loïc Raboud, Steen Sierro, Blaise Coutaz, Grégoire Dessimoz, Marie Olesen, Mélanie Roh, Eddy Baillifard Illustrations : Loïc Raboud

RACLETTE

Sur une idée originale de Sébastien Olesen & Steen Sierro.

Format 95 x 135 mm, 40 pages

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ÉDITO

Apprendre à écouter La place accordée à la communication à l’école a indéniablement augmenté avec le Plan d’études romand. Est-elle pour autant suffisamment intégrée, en tenant compte des multiples compétences disciplinaires et interdisciplinaires qu’elle permet de développer ? Même si l’école met parfois l’accent sur la prise de parole, n’est-elle pas trop souvent un lieu où l’on apprend malgré tout à se taire ou à faire taire sa créativité ? Ces questions ne mériteraient-elles pas d’être débattues, si l’on veut passer de la théorie à la pratique de la communication dans toutes les classes ? Paradoxalement, si l’on regarde du côté des médias et de la société en général, alors même que l’on ne cesse de prononcer le mot de « communication » et que les communicants sont partout, il me semble que la part de véritable échange tend à se réduire comme peau de chagrin. Les débats virent régulièrement au show au mieux ou à l’improvisation brouillonne dans le pire des cas. Ils sont fréquemment composés de monologues juxtaposés. Peut-être suis-je un chouïa sévère, mais même sans forcer le trait je peine à citer de récents débats où j’ai été éblouie par la passe d’arguments. Ce qui semble surtout faire défaut, c’est la capacité d’écoute et pourtant c’est un composant essentiel de la communication. Pour ce faire, nous devrions accorder une plus grande place au silence et à la réflexion avant de prendre la parole. Sans s’intéresser vraiment à ce que son interlocuteur dit et veut dire, il est difficile de se comprendre. Pourtant, à l’ère des vidéos que chacun poste sur les réseaux sociaux, jamais il ne m’a semblé que les gens avaient autant d’aisance au niveau de l’expression orale. Enfin, si l’on reste à la surface des choses, car en décryptant un peu, on est vite déçu par la norme excessive de cette communication, en particulier au niveau professionnel ! Combien de fois ai-je eu l’impression que le propos était surtout formaté par le minutage, ce qui fait que je ne suis pas forcément fascinée par ces prises de parole qui me semblent trop lisses. Bref, je suis un tantinet lassée par certaines conférences TED, avec leurs ingrédients savamment dosés, ou les Pecha Kucha et leurs fameuses 20 diapositives se succédant toutes les 20 secondes, de façon à ce que la présentation dure 6 minutes 40 secondes. Evidemment la créativité passe par des contraintes, mais là parfois je trouve que la forme écrase le fond. Pas toujours certes, mais souvent. Je crois que je suis surtout sensible à la cohérence de style avec la personne.

« Ecouter les autres, c’est encore la meilleure façon d’entendre ce qu’ils disent. » Pierre Dac

Nadia

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Grégoire Lacroix

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En même temps, et l’expression n’est nullement macronienne ici, une certaine envie de renouer avec l’art de l’éloquence est perceptible. En France, le succès des joutes oratoires du programme éducatif Eloquentia renoue avec le brio du verbe et de la rhétorique. Débattre pour éviter de se battre est fondamental. Comme les sujets à discuter sont nombreux, aussi ceux concernant l’école, c’est plutôt réjouissant. Il y a matière à débattre de différentes manières. Personnellement, je parie sur le retour de la communication et du débat dans la société et son expansion dans l’école. L’avenir me donnera raison ou tort. A suivre.

« Quand on n'a plus rien à se dire, on parle de communication. »

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Sommaire ÉDITO

DOSSIER

Apprendre à écouter

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Communiquer et débattre

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N. Revaz

RUBRIQUES

14 Version courte 16 1001 façons d’apprendre 17 Livres 20 SHS 22 Fil rouge de l’orientation 24 Des chiffres ou des nombres 25 Découverte 26 Recherche 28 Doc. pédagogique 29 Interview recto/verso 30 Revue de presse 32 Education musicale 34 Education nutritionnelle 35 Echo de la HEP-VS 36 Echo de la rédactrice 37 CPVAL 38 Bibliothèque 40 Arts visuels 42 Sortie scolaire 44 AC&M 46 Rencontre du mois

David Rey, président de l’AVECO - N. Revaz Au fil de l’actualité - Résonances De la musique pour mieux apprendre : retour sur deux initiatives - N. Revaz La sélection du mois - Résonances La géographie au CO - G. Disero Numérisation et formation professionnelle : rapport de tendance - IFFP Enumération : analyse d’activités - I. Mili Apprendre à la belle étoile, au Dôme à Sion - N. Revaz L’enseignement de textes littéraires - CSRE Constituer sa bibliothèque de classe - E. Nicollerat Laure Coutaz, enseignante et auteure - N. Revaz D’un numéro à l’autre - Résonances Quoi de neuf pour la musique ? - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie La reine des chèvres ! - D. Buchard Journée interinstutionnelle sur le droit au temps libre - N. Revaz Diversité des profils - N. Revaz Informations et communication de la CPVAL - P. Vernier Escape Game à la bibliothèque de Chamoson - N. Revaz « Artiste en jachère »… - R.-P. Clivaz Des élèves visitent le World Nature Forum à Naters - N. Revaz La formation continue au plus près des besoins - F. Vauthier

INFOS

47 Infos diverses 48 Infos HEP-VS

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Remise de diplômes de la HEP-VS - P. Clivaz Des nouvelles en bref - Résonances

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Communiquer et débattre Ce mois, il est question de communication et de débat, pour mieux comprendre le monde qui nous entoure, mieux comprendre son interlocuteur, mieux se faire comprendre et aussi mieux se comprendre. Ce vaste sujet est abordé selon trois axes : communiquer et débattre au sein de l’établissement, de la classe et à propos de l’école de demain. De quoi nourrir des idées d’articles dans d’autres numéros.

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se comprendre 4 Mieux à l’intérieur des écoles

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La nouvelle Constitution valaisanne : les jeunes en débattent aussi ! S. Dayer

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Débats sur l’école : des sujets pour pistes Résonances

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Grappillage thématique Résonances

L. Progin et  A. Capitanescu Benetti Communiquer pour 6 s’entendre et apprendre D. Mamon et K. Trabelsi du dialogue 7 Pratique philosophique A. Herriger en classe 8 Levu débat par Emmanuelle Es-Borrat, enseignante N. Revaz

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Mieux se comprendre à l’intérieur des écoles Laetitia Progin et Andreea Capitanescu Benetti

MOTS-CLÉS : SOI • LES AUTRES Nous proposons de nous intéresser à l’établissement scolaire afin d’interroger la manière dont chacun des membres d’une équipe pédagogique (enseignants, direction) peut apprendre à mieux se comprendre (en tant qu’individu dans un groupe professionnel) et à mieux se faire comprendre par ses collègues, à l’intérieur de son équipe.

TRAVAILLER ENSEMBLE : UNE FOLIE ? A l’école, le travail s’organise principalement autour de la classe et de ses élèves. La majeure partie du travail enseignant est consacrée à ce travail en classe, à sa préparation ainsi qu’à son évaluation. Le travail collectif avec les collègues enseignants et la direction représente ainsi pour l’enseignant du temps de travail en plus qui nécessite un investissement, voire un engagement particulier de la part de chacun pour se réaliser. Même si ce travail collectif apparaît dans le cahier des charges (tout comme la formation continue ou encore les relations avec les parents), les enseignants font face à toujours plus de nouvelles tâches en cherchant à construire au jour le jour la motivation et l’ordre scolaire dans des situations diverses et souvent instables. Et pour eux, c’est bien la classe d’abord qui apparaît comme le lieu privilégié de ces évolutions (Barrère, 2002).

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On sait pourtant depuis longtemps que l’établissement scolaire peut devenir un levier de changement en capitalisant les savoirs et les expériences de chacun, en développant une culture du débat et de la controverse au sujet de la qualité de l’enseignement dispensé et enfin en prenant en charge collectivement la fragilité de l’ordre scolaire. Les enseignants ne sont pas majoritairement opposés au travail collectif (ils travaillent avec leurs collègues de manière informelle et aussi plus institutionnelle). Ils peuvent en revanche se montrer dubitatifs sur la forme et les modalités que peut prendre l’injonction au travail collectif. Par ailleurs, ce travail collectif dépend notamment de la capacité d’incitation et de mobilisation de la direction et de l’état des relations entre enseignants (Barrère, 2002). A ce sujet, « travailler en équipe, c’est partager sa part de folie » écrivait Philippe Perrenoud il y a plus de vingt ans déjà. Il expliquait que ceux qui ont expérimenté le travail collectif savent que la coopération peut devenir un combat : « contre soi-même ; contre ses propres ambivalences, contre les autres, lorsque ce sont eux qui se découragent ou alimentent les tendances centrifuges ; contre le système éducatif ou l’établissement (collègues aussi bien que direction) lorsqu’ils font preuve de peu de compréhension » (Perrenoud, 1994). Il ajoutait que la coopération nécessite une bonne dose de conviction et d’énergie pour maintenir la communication sans tomber dans les bavardages et les discussions sans fin

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DOSSIER qui agacent tant, pour respecter les différences sans renoncer à la cohérence, pour apprendre à surmonter les conflits sans nier les divergences et enfin pour gérer un renouvellement de l’équipe sans perdre une certaine continuité.

MIEUX SE COMPRENDRE : L’APPORT DE LA SOCIOLOGIE ET DE L’ANTHROPOLOGIE Travailler avec les autres, c’est aussi se confronter à sa place dans le groupe, au fonctionnement de ses collègues, à leurs émotions, aux siennes, à ce que cela réveille chez soi et chez l’autre, aux rapports de pouvoir existants (et souvent peu explicites dans les écoles), aux conflits ouverts ou latents. Un détour par la sociologie et l’anthropologie nous semble nécessaire pour apprendre à mieux se comprendre soi-même (la manière dont on agit et dont on réagit) face aux autres avant d’apprendre à mieux se faire comprendre individuellement et collectivement. Des travaux récents en sociologie française offrent des clés de lecture convaincantes sur la manière dont l’expérience de chacun se définit dans la société moderne. Selon Martuccelli (2017), l’expérience contemporaine se caractérise par une forme particulière du ressenti, celui d’être affecté (être blessé, être concerné, être irrité, être choqué) par la vie sociale. Chaque individu est ainsi lourdement affecté par les événements de la société. Audelà du poids des émotions, c’est la manière hautement personnalisée dont chacun se sent concerné et affecté par sa collectivité qui peut être aujourd’hui associée à l’expérience de l’être ensemble. Cette implication n’est pas forcément synonyme de participation, ni d’engagement. Les individus peuvent se sentir touchés, affectés alors même qu’ils ne participent pas à un projet collectif. Pour le dire encore autrement, les individus se sentent exposés et éprouvés par la collectivité, qu’ils y participent de manière active ou qu’ils se situent davantage en retrait. Quoi que fasse l’individu moderne (adhérant ou non à sa collectivité, intégré ou rejeté de celle-ci), il en sera toujours affecté et même contre son gré. Dans ce contexte dans lequel la subjectivité s’est accentuée, les émotions et les affects ont imprégné la vie sociale et l’expérience de chacun. Par ailleurs, les nouvelles technologies, en transformant notre rapport au temps (disponible en tout temps), en brouillant les frontières entre vie professionnelle et vie privée, ont contraint l’individu moderne à être toujours connecté jusqu’à saturation (Martuccelli, 2017). Cette manière d’être affecté par la vie, par l’autre n’est pourtant pas forcément synonyme de rencontres, d’échanges. En effet, « l’individu contemporain est connecté, plutôt que relié, il communique de plus en plus, mais rencontre de moins en moins les autres » (Le Breton, 2015, p.16). On peut être à la fois ensemble et surconnecté d’un certain point de vue, et totalement seul d’un autre. Toutefois, ces expériences concrètes et

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ambivalentes quant à cette mobilisation généralisée sont loin d’être prises en charge par les injonctions au collectif qui considèrent que travailler ensemble « va de soi » ou relève du « bon sens ».

SE FORMER À DÉCODER L’EXPÉRIENCE SOCIALE MODERNE Mettre des mots sur cette surexposition affective qui caractérise la vie de chacun permet peut-être de mieux se comprendre soi-même et de mieux comprendre l’autre. Dans ce contexte, les phénomènes de rejet du travail collectif, de mise à distance peuvent être aussi lus et compris comme des stratégies de survie face à « cette vie qui s’accélère » (Rosa, 2013) et qui épuise parfois. L’anthropologue David Le Breton (2015) a écrit un livre sur ces personnes qui tentent de se désengager – de manière plus ou moins radicale – pour se reposer et reprendre leur souffle, voire ces personnes qui tentent de disparaître d’elles-mêmes par différents moyens. Nous postulons qu’il est essentiel d’étudier la société dans laquelle nous vivons, évoluons, travaillons pour comprendre pourquoi, face aux groupes, face à ses collègues et face à la direction, on peut tour à tour se sentir enthousiasmé, enjoué, mais aussi déçu et désillusionné. Les sciences humaines et sociales offrent des pistes de compréhension essentielles pour apprendre à le faire. Autrement dit, nous plaidons en faveur d’une place importante accordée à la sociologie et à l’anthropologie en formation initiale et continue. Selon Cifali (2018), pour être intelligents dans les situations singulières, nous avons autant besoin de compétences relationnelles que de connaissances issues des sciences humaines. Osons en faire le pari ! Références bibliographiques Barrère, A. (2002). Pourquoi les enseignants ne travaillent-ils pas en équipe ? Sociologie du travail, 44, 481 - 487. Cifali, M. (2018). S’engager pour accompagner. Valeurs des métiers de la formation. Paris : PUF. Le Breton, D. (2015). Disparaître de soi. Une tentation contemporaine. Paris : Editions Métailié. Martuccelli, D. (2017). La condition sociale moderne. L’avenir d’une inquiétude. Paris : Editions Gallimard. Perrenoud, Ph. (1994). Travailler en équipe, c’est partager sa part de folie. Cahiers pédagogiques, 325, 68-71. Rosa, H. (2013). Accélération. Une critique sociale du temps. Paris : La Découverte.

LES AUTEURES

Laetitia Progin Professeure HEP associée en leadership et direction d’établissement à la Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud. Elle est membre de l’équipe LEAD. Andreea Capitanescu Benetti Chargée d’enseignement à l’Université de Genève. Toutes deux sont membres du Laboratoire Innovation – Formation – Education (LIFE) de l’Université de Genève. www.unige.ch/fapse/life/

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Communiquer pour s’entendre et apprendre Delia Mamon et Karim Trabelsi « La violence est inversement proportionnelle au nombre de mots qu’on a dans la tête. Il faut parler et créer ensemble pour canaliser les énergies. » Boris Cyrulnik, 2008

© Graines de Paix 2016-2018

MOTS-CLÉS : COMMUNICATION • PRÉVENTION DE LA VIOLENCE La capacité à communiquer est non seulement une des cinq capacités transversales du Plan d’études romand1, elle est intrinsèque aux quatre autres capacités2 et indispensable pour prévenir les violences. On ne peut ni bien apprendre, ni bien s’entendre sans communiquer ! Comment collaborer ou s’engager comme citoyen sans savoir débattre de manière constructive ? Comment faire comprendre ses besoins et émotions sans communiquer ? Communiquer avec des mots, des gestes, des écrits aide les élèves à renforcer leur estime de soi et leur aisance relationnelle. Savoir comment dire non les aide à se prémunir contre différentes formes de violence dont le harcèlement. En Valais, une recherche menée conjointement par l’Institut Universitaire Kurt Bösch et la HEP-VS a révélé que deux élèves par classe en moyenne subissent quotidiennement des violences verbales3. Cette violence crée une insécurité psychologique qui peut affecter la réussite scolaire. A l’inverse, en apprenant à maîtriser la violence (la leur et celle des autres) par la communication, les élèves renforcent leur estime de soi, favorisant ainsi leur réussite scolaire. Bien que les formations initiales sensibilisent les enseignants à la gestion de telles problématiques, un bon nombre d’entre eux peinent encore à intégrer la communication au sein des apprentissages. Plusieurs pratiques pédagogiques utilisent le dialogue et le débat entre pairs pour favoriser simultanément l’apprentissage actif des disciplines et les compétences communicationnelles des élèves :

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Dans la participation active, l’enseignant pose des questions ouvertes, invite les élèves à dialoguer pour construire leur réponse, en écoutant les propositions des autres, pour s’accorder sur une réponse commune. Il adopte la posture de chef d’orchestre : faire dialoguer les voix harmonieusement dans la direction visée. Dans la pratique coopérative, l’enseignant met les élèves en groupe de 2, 3 ou 4 et les invite à réfléchir au sens du travail en groupe. Ensuite, il les encourage à dialoguer pour résoudre un problème ou échanger sur les stratégies utilisées. Il les incite à être respectueux, coopératifs, bienveillants, dans l’entraide et la solidarité pour performer au mieux, renforçant ainsi leur capacité de collaboration telle que prévue par le PER. L’enseignant va de groupe en groupe, leur parle, les aide à avancer avec la posture de guide-facilitateur. Avec la pratique démocratique, les élèves prennent des décisions collectives en classe en débattant, puis en votant. Ils apprennent à accepter le vote collectif sans effusion d’émotions négatives (colère, pleurs). La posture est celle d’animateur : stimuler les élèves, les inciter à être en harmonie. Voulez-vous exercer ces pratiques et postures ? Bénéficier d’un climat de classe harmonieux ? Graines de Paix propose des ateliers et formations, ainsi que des ressources pédagogiques (Guides Grandir en paix, expositions scolaires). Notes 1 Plan d’études de la Suisse romande (PER) depuis 2011. 2 www.plandetudes.ch/web/guest//capacitestransversales1#comm 3 Jaffé, D., Moody, D., Piguet, C. & Zermatten J., Harcèlement entre pairs : Agir dans les tranchées de l’école. Institut Universitaire Kurt Bösch, 2012.

LES AUTEURS Delia Mamon, fondatrice et présidente de Graines de Paix, et Karim Trabelsi

www.grainesdepaix.org/fr/activites

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DOSSIER

Pratique du dialogue philosophique Alexandre Herriger

Mettre les idées en relation

MOTS-CLÉS : PENSÉE CRITIQUE • PENSER ENSEMBLE La pratique du dialogue philosophique est une activité pédagogique qui propose aux enfants un environnement dans lequel ils peuvent réfléchir ensemble aux grandes questions qu’ils se posent. Ces échanges ont pour objectifs d’éveiller leur pensée critique et créative, d’apprendre à se parler et à penser ensemble et de développer des habiletés de pensée liées au raisonnement et à la conceptualisation. Pour animer ces ateliers, voici quelques conseils : 1 Ne pas trop parler et faire en sorte que les enfants se parlent et se questionnent entre eux dans un environnement propice au dialogue (face-à-face). 2 Ecouter attentivement et démontrer un intérêt pour ce que pensent les enfants. 3 La pratique du dialogue philosophique tend à examiner les problèmes dans un degré de généralité de plus en plus élevé. Il ne s’agit donc pas de parler des problèmes dans leurs dimensions personnelles. Lorsqu’il y a des anecdotes personnelles, généraliser ou modifier l’angle d’approche d’un problème peut s’avérer utile. 4 Considérer les idées proposées comme des hypothèses à vérifier, c’est-à-dire comme étant possibles plutôt que vraies. 5 Questionner les idées pour les clarifier ou les vérifier plutôt que de questionner les élèves pour leur faire dire ce qu’on aimerait qu’ils disent. 6 Se mettre au service de la réflexion et adopter une posture de chercheur, qui désire comprendre et qui aide les enfants à évaluer les idées, les exemples, les arguments et les conséquences de ce qu’ils proposent. 7 Mettre les idées en relation afin que les élèves construisent de plus en plus ensemble plutôt que chacun individuellement.

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8 Etre ouvert au caractère imprévisible du dialogue et savoir suivre les arguments. 9 Eviter de donner les réponses et de moraliser les élèves. 10 Prévoir un temps de réflexion sur le déroulement et éventuellement fixer des règles de fonctionnement. Références bibliographiques Comte-Sponville, A., (1989). Une éducation philosophique. Paris, Ed. PUF. Comte-Sponville, A. (2001). Dictionnaire philosophique. Paris, Ed. PUF. Dewey, J., (2004). Comment nous pensons. Paris, Ed. Les empêcheurs de penser en rond. Gagnon, M., (2005). Guide pratique pour l'animation d'une communauté de recherche philosophique. Québec, Ed. Les Presses de l'Université Laval. Gagnon, M. et Yergeau, S., (2016). La pratique du dialogue philosophique au secondaire. Québec, Ed. Les Presses de l'Université Laval. Lipman, M., (2006). A l’école de la pensée. Enseigner une pensée holistique. 2e édition, trad. N. Decostre. Bruxelles, Ed. De Boek Université. Lipman, M., (1978). La découverte de Harry Stottlemeier. Paris, Ed. J. Vrin. Lipman, M., (1996). La recherche philosophique, guide d’accompagnement du roman La découverte de Harry, trad. MarieMarthe Ménard. Québec, AQPE. Morin, E., (1990). Introduction à la pensée complexe. Paris, Ed. ESF. Popper, K., (1990). Le réalisme et la science, Ed. Harmann. Sasseville, M., et Gagnon M., (2007). Penser ensemble à l’école : outils d’observation pour une communauté de recherche philosophique. Québec, Ed. Les presses de l’Université Laval. Sharp, A. M. et Splitter, L., (1995). Teaching for better thinking. Melbourne, Ed. ACER.

L'AUTEUR Alexandre Herriger Formateur et intervenant spécialisé en philosophie pour les enfants

www.prophilo.ch - www.eduphilo.ch

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Le débat en classe vu par Emmanuelle Es-Borrat, enseignante

MOTS-CLÉS : COMPÉTENCES • PLANS D’ÉTUDE Emmanuelle Es-Borrat, qui enseigne plusieurs branches (français, PPI, éthique, actu/média) à l’ECCG (Ecole de commerce et de culture générale) de Monthey, pratique régulièrement le débat avec ses élèves. Elle profite aussi de projets comme le Roman des Romands pour les inciter à confronter leurs regards et pense se saisir de la période de réécriture de la Constituante valaisanne, objet interdisciplinaire par excellence, pour de prochains sujets de débats en classe ou au sein de l’école. Pendant plusieurs années, elle a par ailleurs été responsable romande du programme La jeunesse débat ouvert au secondaire I et II et a une formation de journaliste.

INTERVIEW Emmanuelle Es-Borrat, avez-vous l’impression d’une croissance de la place accordée à la communication et au débat au secondaire I et II ? De manière générale oui, car ce sont des objectifs qui correspondent aux compétences du Plan d’études romand pour le secondaire I et aux divers plans d’études du secondaire II qui sont tous davantage axés sur la communication et l’oralité, tout comme l’est notre société. Avec le numérique et l’utilisation des médias à

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l’école, ce sont des aspects qui sont encore renforcés et nécessitent que l’on donne des pistes aux élèves. Les jeunes ont-ils naturellement des forces et des faiblesses en matière de débat ? Leur faiblesse naturelle, qui est aussi celle des adultes, se situe au niveau des a priori et des préjugés. Notre rôle d’enseignant, c’est de les faire aller au-delà de leurs idées premières. C’est pourquoi un débat en classe ne peut atteindre ses objectifs que si l’opinion de chaque élève évolue pendant les échanges et pour ce faire il faut un travail de préparation en amont afin de penser les arguments, sans se cantonner d’emblée dans une position tranchée. Ce qui est intéressant avec le débat, c’est qu’il permet d’être davantage dans la nuance ou tout au moins de mieux expliquer son point de vue. Ce travail peut assurément se faire à tous les degrés de la scolarité, même avec des tout petits, et dans toutes les disciplines, mais évidemment avec des attentes différentes. Quels sont les ingrédients pour mettre en place un débat en classe ? L’un des premiers ingrédients pour qu’un débat se déroule bien, c’est l’engagement, car l’activité mêle conviction et rhétorique. Dans la majorité des situations, ce sont mes élèves qui me proposent une thématique, en totale liberté ou dans un contexte donné en fonction

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DOSSIER du cours, mais ce sont toujours eux qui formulent la question de débat. On la travaille ensuite ensemble pour qu’elle soit adaptée à la forme oui/non, pour/contre. S’ils ont plusieurs questions pour une même thématique, ils votent pour choisir celle qui remporte la plus grande adhésion. La deuxième chose à leur faire comprendre, c’est t Emmanuelle Es-Borra que la qualité du débat va dépendre d’eux, en soulignant leur responsabilité au niveau de la préparation et de la présentation, pour que les opinions de leurs camarades ainsi que la leur s’enrichissent. Dès qu’ils comprennent quel est leur rôle, la suite se passe généralement très bien. Le débat implique de nombreuses compétences… Absolument, en devant préparer le débat, les élèves doivent rechercher des informations, aller sur des sites de référence, prendre des notes et les structurer, préparer des arguments et des contre-arguments, les hiérarchiser, se préparer à prendre la parole, la prendre et débattre, en défendant parfois une opinion contraire à la leur. Nous sommes loin d’une discussion à la volée, car ils auront donc acquis des connaissances par rapport à la thématique, une structuration de la pensée, une logique, des compétences sociales, une capacité à s’exprimer avec respect, etc. Combien de temps prévoyez-vous pour une activité aussi riche ? Le premier débat nécessite plus de temps, puisqu’il faut mettre en place la structure, aussi je peux consacrer un cours pour chercher des questions, un autre pour exercer l’échange d’arguments, un autre encore pour les amener à enrichir leur point de vue, avant de débattre. Par contre, une fois que les élèves savent se répartir les rôles et collaborer dans un esprit de co-construction, je peux très bien inclure la préparation et le débat en luimême en 45 minutes. Exprimez-vous votre positionnement par rapport aux thématiques ? Par principe, je ne donne jamais mon avis, de façon à ce qu’ils apprennent à réfléchir par eux-mêmes. Au début, certains essaient de savoir ce que je pense, mais après quelques débats généralement, ils ne me posent même plus la question, car cela n’est plus une priorité : leurs échanges de vues suffisent à nourrir largement les discussions. Par contre, je réalise encore régulièrement que j’ai aussi des a priori. Il m’arrive de croire que je connais leur positionnement en tant que jeunes… et ils m’étonnent toujours !

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Auriez-vous un exemple de sujet proposé par vos élèves ? Parmi les derniers proposés, il y a entre autres : « Faudrait-il interdire légalement les écrans avant six ans en Suisse ? » Suggèrent-ils parfois des thématiques liées à l’école ? Oui, assez souvent, en particulier par rapport au numérique. Nous allons du reste débattre prochainement à ce propos, à partir de la question : « Faut-il que la pédagogie avance avec la technologie ? ». Autre exemple, par rapport au cours de français, ils s’interrogent s’il faut ou non abandonner la littérature des œuvres classiques ou si les élèves devraient pouvoir choisir leurs lectures ou plus largement avoir la possibilité de sélectionner les branches d’enseignement dont ils auront besoin pour leur avenir professionnel. Parmi les sujets qui reviennent régulièrement, il y a évidemment les notes. Il y a aussi des questions concernant l’école et la société, du type : « Faut-il autoriser le voile à l’école ? »

« Notre rôle d’enseignant, c’est de les faire aller au-delà de leurs idées premières. »  Entre collègues, débattez-vous régulièrement de sujets pédagogiques ? A l’ECCG de Monthey il y a une culture de l’interdisciplinarité, ce qui fait que l’on collabore facilement entre enseignants et dès lors on débat fréquemment. Nous parlons souvent des devoirs, notamment en lien avec la classe inversée. Le numérique est régulièrement un objet d’échange de vues et là les positions sont certainement un peu plus tranchées que pour d’autres sujets. Je suis persuadée que ces discussions argumentées entre collègues sont profitables à nos élèves. Et dans la société en général et les médias en particulier, avez-vous le sentiment que les thématiques liées à l’école sont suffisamment débattues ? Je trouve que lorsque l’on parle d’école dans les médias, c’est souvent pour de mauvaises raisons ou parce que ça fait le show. Dernièrement il y a eu des débats en lien avec le projet pilote d’interdiction totale des smartphones à l’école, mais sous l’angle de mesures-chocs et c’était plus un exposé de convictions que d’arguments. A titre personnel, quand je regarde comment évolue l’école dans certains pays, je me dis que l’on aurait matière à débattre, car nombre de sujets, dont l’intégration pertinente des TIC, l’organisation du temps parascolaire, l’aménagement de l’espace classe et l’évaluation, mériteraient d’être discutés plus largement au sein de la société. Propos recueillis par Nadia Revaz

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La nouvelle Constitution valaisanne : les jeunes en débattent aussi ! Stéphane Dayer Afin de sensibiliser les enseignants aux modalités de préparation d’une constitution, un premier cours de formation a été organisé le 26 septembre 2018 par le Service de l’enseignement et celui de la formation professionnelle. Des intervenants reconnus ont pu faire part de leurs acquis lors des travaux réalisés dans d’autres cantons. Dès février 2019, des cours spécifiques portant sur des thèmes choisis par les enseignants ou proposés par le responsable seront organisés.

L'AUTEUR Stéphane Dayer Chargé des projets Ecole-Economie

Une occasion de développer chez les jeunes valaisannes et valaisans un esprit citoyen et de renforcer leurs connaissances de l’histoire valaisanne

MOTS-CLÉS : CONSTITUANTE • ESPRIT CITOYEN • SECONDAIRE II Le 4 mars 2018, la population valaisanne a décidé de réviser totalement la Constitution et de confier les travaux à une constituante. Les 130 membres seront élus le 25 novembre 2018. Les travaux sont prévus sur une durée de 4 ans à partir de janvier 2019. Dans ce contexte, le milieu scolaire se prête particulièrement bien à la mise en place d’activités visant à développer chez les jeunes valaisannes et valaisans un esprit citoyen et à renforcer leurs connaissances de l’histoire valaisanne. Concrètement, ils auront la possibilité de débattre en classe de différents thèmes et d’émettre des propositions destinées à la constituante. Des branches telles que l’histoire, la géographie, l’économie, le droit, la philosophie et les cours de culture générale sont directement concernés. Cette démarche s’adresse aux professeurs, étudiants, élèves et apprentis du secondaire II général et professionnel.

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Pour en savoir plus www.ecole-economie.ch

Constitution du canton du Valais www.admin.ch > Droit fédéral > Recueil systématique > Droit interne > 1 Etat Peuple - Autorités > 13 Confédération et Cantons https://bit.ly/2yWxA1v

LE DOSSIER EN RACCOURCI Secondaire I et II

La jeunesse débat Lors du programme « La jeunesse débat », les jeunes recherchent par eux-mêmes des thématiques actuelles, comprennent leurs interactions sociales, économiques et écologiques et se forgent leur propre opinion. Au cours du débat, ils défendent habilement une position, tolèrent d’autres opinions et réfléchissent à leur propre opinion grâce au dialogue. Le programme « La jeunesse débat » s’adresse aux élèves des niveaux secondaires I et II. www.yes.swiss/fr/programmes/jugend-debattiert

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DOSSIER

Débats sur l’école : des sujets pour pistes Même s’ils ne sont pas forcément très fréquents dans la société, les débats sur l’école suivent des tendances. Hier encore, on parlait beaucoup de l’enseignement de la langue 2 dans les écoles, aujourd’hui c’est le numérique en classe et l’interdiction du téléphone portable dans les écoles qui occupent presque tout l’espace. A côté de cela il y a les sujets ponctuellement médiatisés, pas toujours avec la mesure nécessaire. Ces jours, c’est l’enseignante braquée à Créteil en France qui est à la source de questionnements qui vont un peu dans tous les sens, en raison du triste principe de la récupération politique. Dans ce dossier, nous voulions lister d’autres thématiques dont on pourrait parler pour réfléchir aux enjeux de l’école de demain. Voici quelques sujets en vrac simplement pour montrer la diversité des questionnements qui mériteraient certainement discussion. Plusieurs thèmes feront assurément l’objet de futurs articles dans Résonances. Merci encore aux enseignants des différents degrés, valaisans et non valaisans, qui y ont contribué en substance (quelques questions ont été adaptées), via un appel lancé sur les réseaux sociaux et quelques prises de renseignements. A noter que quelqu’un n’ayant pas pu assister au débat organisé par la SPVal à la Foire du Valais à Martigny, a rajouté la question qui avait été posée, à savoir « L’école valaisanne, une école qui intègre ? ». Peut-être faudrait-il aussi réfléchir à la problématique à l’envers, en se demandant ce qui se passerait si l’école n’existait pas, de façon à voir ce qu’elle apporte en l’état ? Quel avenir pour le non-numérique en classe ? Comment (re)valoriser la culture générale à l’école ? Comment, dans un monde d'influence médiatique, préparer les élèves à penser librement et à avoir un esprit critique ? L'école peut-elle à la fois formater et épanouir ? Comment l'école peut tenir compte d'un monde où les enjeux ne sont pas disciplinaires ? Les connaissances sur l'apprendre vont-elles (enfin) transformer l'école ? En sciences de l’éducation, ne serait-il pas urgent de distinguer sans ambiguïté données probantes et pensée magique ?

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Les émotions ont-elles leur place à l’école ? Quel sera le rôle de l'enseignant dans l'école de demain ? Quelles sont les compétences que l’enseignant doit (a) posséder et (b) entraîner chez ses élèves ? Quelle architecture pour l’école de demain ? Quelle alternative à la salle de classe ? Comment insuffler à l’élève la confiance en ses compétences pour une meilleure estime de soi ? Comment créer davantage de liens entre l’école, la famille et les unités d’accueil ? Quelles mesures d’accompagnement prévoir pour l’élève en difficulté dans l’école de demain ? Ne devrait-on pas revoir les rythmes scolaires, en fonction de l’élève et non de la société ? Ne serait-il pas urgent de repenser l’évaluation des élèves en termes de compétences et non de performances ? Comment éviter une école à deux vitesses ? Avec l’essor du numérique, l’école doit-elle s’éloigner des savoirs à transmettre ? Est-ce l’école tertiaire, elle-même fortement reliée au monde économique, qui doit définir les contenus à apprendre au primaire et au secondaire ? Comment mieux prendre en compte la santé des enseignants, sans leur prescrire une obligation au bonheur professionnel à chaque instant ? Comment valoriser la créativité à l’école ? Comment intégrer toutes les éducations à… (à la santé, à la prévention routière, …) avec cohérence ?

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Grappillage thématique Quelques lectures u La prise de parole éducative « Mais la prise de parole éducative est d'abord un enseignement à part entière, composé de différentes activités qui ont toutes un lien avec l'expression orale. Le théâtre, la rhétorique, la respiration, la gestion du corps, le slam sont autant de matières que l'on peut pratiquer dans ce cadre. Ensemble, elles permettent de stimuler des facultés cognitives et d'apporter des connaissances en culture générale, développant l'intelligence émotionnelle et sociale de ceux qui pratiquent ces activités. Au-delà des questions de développement personnel, on peut notamment avoir recours à la prise de parole pour défaire des “nœuds” humains au sein d'un groupe, par exemple des tensions entre certains élèves, les frustrations des uns, l'agitation des autres, la jalousie, les malentendus. Mais elle sert aussi à développer l'esprit de coopération, à croiser des perceptions sur des faits historiques, voire à aborder des questions d'actualité sujettes à polémique. » Stéphane de Freitas in Porter sa voix - S’affirmer par la parole (Le Robert, 2018)

u L’importance de l’oralité dès l’école primaire « Je déplore que l'oralité demeure aujourd'hui, malgré les initiatives individuelles et isolées prises ici et là par des enseignants souvent admirables, passionnés, dévoués et compétents, le parent pauvre des programmes scolaires. Pour ma part, je considère qu'après mes vingt ans je n'ai pas appris grand-chose : l'essentiel s'était joué avant. Je crois que la transmission de l'oralité doit avoir toute sa place dès l'école primaire, elle doit absolument y être revalorisée et systématisée. On ne peut pas l'abandonner au bon vouloir de tel ou tel professeur. Faire cela, c'est accroître les inégalités et les aléas devant une compétence pourtant essentielle dans le monde contemporain. Il faut profiter de cette capacité d'absorption qu'ont les jeunes enfants pour leur enseigner l'art oratoire. Plus on est jeune, moins on a d'inhibitions, plus la parole est naturelle. La timidité survient à l'adolescence. C'est avant qu'il faut agir. »

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Bertrand Périer in La parole est un sport de combat (JC Lattès, 2017)

u La renaissance de la parole : l’interconnexion des savoirs « J'aimerais vous convaincre d'une chose : quelle que soit l'importance qu'a aujourd'hui la maîtrise de l'oral, vous verrez que demain, elle sera décuplée. Maintenant que nous sommes de plus en plus “connectés”, l'une de nos facultés les plus anciennes se trouve réinventée en prévision du futur. Croyez-moi : demain plus encore qu'aujourd'hui, il sera essentiel de savoir présenter nos idées à nos congénères, en direct, et ceci vaut notamment pour : Tout lycéen désireux d'acquérir une belle assurance. Tout jeune diplômé rêvant de faire carrière. […] » Chris Anderson, directeur des conférences TED in Parler en public : TED, le guide officiel (Flammarion, 2018)

u Le conseil d’Epicure « Dans la Grèce antique, l'art de la rhétorique était enseigné par des philosophes que l'on qualifiait de sophistes, techniciens du verbe qui enseignaient leur art moyennant rétribution financière. Rappelons-nous le conseil d'Epicure : selon lui, celui qui semblait avoir été vaincu dans un débat était en fait celui qui en retirait le plus grand avantage à travers les remises en cause que cela pouvait opérer en lui. » Patrick Tharrault in Pratiquer le débat-philo à l’école (Retz, 2007)

Quelques vidéos u Bertrand Périer : « Parler en public, cela s'apprend » Avocat vedette du documentaire « A voix haute », auteur de « La parole est un sport de combat » (Fayard), Bertrand Périer enseigne aussi l'éloquence à Sciences Po. https://youtu.be/uOcAK0nCi0w

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DOSSIER

u Pédagogie « porter sa voix » de Stéphane de Freitas

Quelques sites internet u Apprentissage de l’oral,

Comment développer individuellement et collectivement notre esprit critique et libérer notre parole, dès l’école et tout au long de la vie ? Stéphane de Freitas propose une véritable pédagogie de l’oral dans le système scolaire et livre les clés pour apprendre à prendre la parole en public, à défendre clairement nos idées et à instaurer le dialogue. https://youtu.be/ZzqSbMBD35w

u Capsules sur l’oral à l’école L’enseignement de l’oral est une préoccupation de plus en plus importante chez les enseignants. Christian Dumais, professeur de didactique de français à l’Université du Québec à Trois-Rivières, présente, d’un point de vue didactique en trois capsules, ce qu’est l’oral afin de soutenir l’enseignement et l’évaluation de cette compétence. Capsule 1 « Qu’est-ce que l’oral ? » https://youtu.be/7YT7vZOly-I Capsule 2 « Enseigner l'oral par l'atelier formatif » https://youtu.be/QFVb11_E490 Capsule 3 « L'évaluation de l'oral par les pairs » https://youtu.be/5m9txsGHOWg

un site de la HEP Vaud Jouer à Débattre (JAD) est un dispositif de médiation scientifique pour les adolescents. Co-construits avec des jeunes, leurs enseignants et des bibliothécaires, ces jeux de rôles se basent sur des fictions autour d'innovations technologiques et scientifiques pour apprendre à débattre. Ils sont à la disposition gratuite des enseignants, bibliothécaires ou animateurs qui souhaitent : éveiller l'esprit critique des jeunes les initier au débat citoyen les sensibiliser aux impacts des sciences dans la société développer leur capacité à appréhender la complexité L’Arbre des Connaissances est une association française de chercheurs qui œuvrent à promouvoir le dialogue sciences société www.jeudebat.com - https://vimeo.com/254456403

u Jeux de débats pour adolescents L’oral est une clé du succès dans le monde professionnel (et au-delà) : entretien d’embauche, présentation captivante d’un projet, collaboration dans un travail d’équipe, autant de moments décisifs où la confiance en soi et le style personnel s’expriment. Mais l’école enseigne-t-elle l’oral ? La HEP Vaud fournit des pistes, via une équipe de recherche. https://apprentissage-oral.hepl.ch

La bibliographie de la Documentation pédagogique critique : un objectif pédagogique pour l’école primaire, Paris, Le Pommier, 2017 Cote : 37.03 ZIMM

Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également.

CACHIN, CHRISTINE, Débattre sur l’actualité en classe [ensemble multi-supports] : cycle 3, collège, Toulouse, Le Pommier, 2016 Cote : 371.33 CACH

ZIMMERMAN, GABRIELLE, Esprit scientifique, esprit

Jeu de langage [Objet] : Language game, Paris, Nathan, 2016 Cote : 804.0(072) JEUD

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DUMAIS, CHRISTIAN, L’oral et son enseignement : pluralité de contextes linguistiques, Québec, Ed. Peisaj, 2017 Cote : 371.33 DUMA

LES PETITS CITOYENS, Juste ? Pas juste ? D’accord ? Pas d’accord ? [Objet], Paris, Valoremis, [2012] Cote : 316.6(072) JUST

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2JbZ7As

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>RENCONTRE DU MOIS

David Rey, président de l’AVECO l’AVECO, c’est également de se positionner par rapport à de nouvelles lois ou projets. Nous avons un peu réorganisé le fonctionnement de la vice-présidence, et Xavier Frossard, du CO d’Octodure à Martigny, a désormais trois périodes hebdomadaires pour s’investir dans quelques commissions.

MOTS-CLÉS : CO • DÉFIS David Rey préside l’AVECO (Association valaisanne des enseignants du cycle d’orientation) et enseigne l’histoire, la géographie et le français au CO de Derborence à Conthey. Après avoir effectué une maturité latin-anglais au Lycée-Collège des Creusets à Sion, David Rey est allé à l’Université de Fribourg, avec l’idée de devenir enseignant. Avant de déterminer ses branches d’études, à savoir la pédagogie générale et didactique, la psychologie et l’histoire, il a un peu « bourlingué » d’une faculté à l’autre. Une fois sa licence en poche, il a rapidement décroché un poste au CO de Conthey. Même s’il avait déjà fait des études de pédagogie, il a dû suivre la formation à la HEP-VS afin d’avoir le diplôme pour enseigner. INTERVIEW David Rey, à quel moment avez-vous su que vous vouliez devenir enseignant ? Alors que j’étais au CO d’Hérens, c’est un enseignant qui m’a donné l’envie d’exercer ce métier à ce degré. Avant je me voyais devenir conducteur de train, mécanicien, menuisier, mais à partir de ce moment-là j’ai su que c’était ma voie. Qu’est-ce qui vous a conduit à la présidence de l’AVECO ? Très vite, j’ai voulu avoir une autre activité à côté de l’enseignement. J’ai notamment été animateur d’histoire-géo pendant deux ans. Le côté associatif m’a toujours intéressé. J’avais envie de connaître le fonctionnement de l’intérieur ainsi que les rouages avec l’Etat et de pouvoir

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apporter quelque chose à l’Association. Après deux ans au Comité, je suis devenu vice-président, puis président au départ d’Adrienne FurrerMittaz à la rentrée scolaire 2017. Quelles sont vos principales tâches en tant que président de l’AVECO ? Sont-elles similaires à celles du président de la SPVal ? Le fonctionnement entre nos deux associations est historiquement un peu différent. La SPVal est organisée avec un système de remontée d’informations depuis les différents comités régionaux. Olivier Solioz consacre le 80% de son temps à la présidence de la SPVal, alors que c’est le 30% environ de mon activité. Mon job principal consiste à représenter l’Association dans différentes commissions au Service de l’enseignement, à la HEP-VS, à l’Etat du Valais et au niveau intercantonal. Le rôle de

L’AVECO a-t-elle des liens réguliers avec les différentes associations d’enseignants ? Oui, aussi bien avec la SPVal qu’avec les associations du secondaire II, car nous avons certaines préoccupations en commun. Avec Stéphanie Mottier, présidente de l’Association valaisanne des professeurs de l’enseignement secondaire II, et Olivier Solioz, nous habitons la même région et nous nous connaissons bien, ce qui est un avantage pour discuter et collaborer, même si nous ne partageons évidemment pas toujours la même vision ou la même stratégie. Il y a encore beaucoup de méconnaissance entre les degrés d’enseignement, dès lors échanger pour mieux connaître ce qui se passe avant et après est toujours enrichissant. Quelles sont les relations avec le Département de l’économie et de la formation ? La collaboration avec le DEF et le Service de l’enseignement se passe bien. Nous avons la chance de travailler avec des personnes issues du terrain qui sont à l'écoute de nos difficultés. Le bémol, c’est que parfois les soucis financiers freinent les élans.

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RUBRIQUES Cette harmonie est-elle une particularité valaisanne ? Oui, car nous sommes des associations professionnelles ou des sociétés pédagogiques, avec seulement une coloration syndicaliste pour défendre la profession. Nous sommes consultés par notre employeur et cherchons ensemble les terrains d’entente. D’aucuns nous reprochent du reste de ne pas être plus revendicateurs, toutefois nous partons du principe qu’une négociation nous apportera souvent plus qu’un clash via la presse. Quels sont les défis importants pour l’AVECO ? J’en vois au moins trois. Nous sommes préoccupés par la gestion de l’explosion du nombre d’élèves bénéficiant d’un large panel des mesures d’accompagnement. Même en étant très clairement favorable à l’intégration, l’on doit néanmoins se poser aujourd’hui la question de l’attention portée aux élèves ne bénéficiant pas de mesures, de façon à trouver le bon équilibre. Ce n’est à mon sens pas la gestion cas par cas qui pose problème, mais le nombre élevé de situations à gérer dans certaines classes et dans certains établissements. La difficulté, c’est qu’à de nombreux endroits l’on ne pourrait même pas envisager de mieux répartir les élèves bénéficiant de mesures, car il y en a trop, ou de démultiplier les effectifs, faute de place. Le deuxième défi crucial, c’est bien sûr tout ce qui touche au numérique qui va occuper nos esprits pendant un certain temps, d’autant que le Syndicat des enseignants romands, la CDIP ainsi que les cantons en ont fait leur cheval de bataille. C’est bien, mais il s’agit de ne pas ignorer que certains élèves sont dans une inculture numérique totale, même s’ils sont quasiment nés un smartphone dans la main. Plutôt que de brûler une étape, en se focalisant trop vite sur la programmation, il me semblerait prioritaire de prendre un peu de temps pour faire un état des lieux des compétences de base

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des élèves en matière de numérique. A mon sens, pour éviter d’aller vers une école à deux vitesses, il faudrait d’abord réintégrer une heure d’informatique dans le programme à tous les degrés, où l’on ferait de la gestion des logiciels, tout en développant l’esprit critique lié au numérique. Le chef du Département a clairement dit qu’il voulait examiner le temps scolaire au CO, sachant que nous ne sommes pas bien classés au niveau suisse. C’est donc un dossier à suivre.

« Il s’agit de ne pas ignorer que certains élèves sont dans une inculture numérique totale. » Et quel est le troisième défi ? Cela reste la valorisation et la revalorisation de la profession. Nous souhaitons que le grand public ait une vision plus positive du travail des enseignants. Par ailleurs, nous souhaiterions rendre le métier plus attractif, en proposant par exemple des enseignants-ressources pour accompagner les jeunes enseignants. Cela permettrait peut-être de diversifier le parcours professionnel des enseignants expérimentés, en mettant à profit leurs compétences. On pourrait par ailleurs envisager de diminuer le nombre de périodes de présence des enseignants du CO face à la classe, de manière à leur donner du temps supplémentaire pour l’accompagnement des élèves, la formation ou la collaboration avec les collègues. Avec les enseignants qui s’épuisent rapidement et l’augmentation des élèves à besoins particuliers, l’éventuelle volonté d’aller plus loin dans certains domaines, il s’agit de réfléchir aux pistes à trouver.

la réponse à toutes les problématiques, alors qu’il y a bien d’autres compétences qui mériteraient certainement aussi des développements. De manière globale, comme l’école se porte bien en Valais, j’ai l’impression que l’on va dans le bon sens, avec juste la fâcheuse tendance d’en faire un peu trop. En voulant former les élèves à tout, l’on risque de ne pas prendre suffisamment de temps pour fixer des priorités dans le cursus et en matière d’orientation. Il y a quelques années, nous avions dans le programme des cours à option en dernière année du CO qui pouvaient être plus spécifiques à tel ou tel profil d’élèves et je pense que cela permettait de mieux cerner les domaines susceptibles de les intéresser. L’accompagnement des jeunes est certes de qualité, mais ne pourrait-on pas faire encore mieux ? A la fin de la scolarité obligatoire, l’école ne devrait-elle pas permettre aux élèves de davantage voir ce qu’est le monde professionnel ? Ne serait-il pas judicieux de proposer aux jeunes une semaine de Salon des métiers pour vraiment faire un tour des domaines professionnels qui existent et non pas seulement une journée ? Aujourd’hui heureusement qu’il y a l’EPP qui est hélas trop souvent décriée, alors que sans cette filière on aurait un nombre élevé de jeunes sur le carreau à la fin du CO. Propos recueillis par Nadia Revaz

Organisation de l'AVECO https://aveco.ch

Y aurait-il d’autres questions que l’on devrait se poser pour bâtir l’école de demain ? Tous les questionnements sont probablement un peu trop articulés autour du numérique, comme si c’était

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> VERSION COURTE

Au fil de l’actualité

Musée de la main à Lausanne

lieu à la HEP-VS à St-Maurice le lundi 26 novembre 2018 dès 18h30. De nos jours, les enfants sont confrontés dès le plus jeune âge à l’omniprésence des nouvelles technologies de la communication et de l’information, des médias et réseaux sociaux. L’école obligatoire a le devoir d’intégrer ces technologies à l’enseignement et de préparer les élèves aux défis d’un monde dans lequel le numérique prend de plus en plus de place. Les questions qui se posent sont autant de l’ordre de la construction de l’image de soi que de celui d’un usage sain des outils technologiques dans la vie quotidienne. https://unidistance.ch/conferenceeducation-hepvs-unidistance

Exposition sur la petite enfance L'exposition « Découvrir le monde », au Musée de la main à Lausanne, montre comment les tout-petits font connaissance avec leur environnement et propose plusieurs points de vue sur leur développement. Elle présente des projets pertinents et novateurs et des éclairages sur les questions qui font débat actuellement. Les enfants eux-mêmes ne sont pas oubliés. L'exposition a été pensée pour leur donner envie de jouer, et plusieurs éléments les invitent à ramper, construire, grimper… A découvrir jusqu’au 6 janvier 2019. www.museedelamain.ch Unidistance et HEP-VS

Conférence sur l'e-education Comment préparer notre jeunesse à cette société de l'intelligence artificielle ? Cette interrogation est au cœur de la soirée co-organisée par Uni-distance et la HEP-VS qui aura

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et ouverte à tous.

ations Inscriptions et inform onferences UniDistance.ch/c renzen konfe ni.ch/ FernU

Société académique du Valais

Rencontre sur « La science citoyenne » La Société académique du Valais fête ses 30 ans en 2018. La manifestation officielle célébrant cet anniversaire aura lieu le vendredi 9 novembre

2018 à la HES-SO Valais-Wallis de Sierre (manifestation publique dès 17 h). Placée sous le thème de « La science citoyenne », cette rencontre aura la chance d'accueillir le professeur Jacques Dubochet, prix Nobel de chimie 2017, ainsi que de nombreux orateurs qui échangeront avec le public, mais également avec des élèves des Lycées-Collèges et Ecoles supérieures de commerce et de culture générale du Valais (avant la manifestation publique). A cette occasion, un prix spécial « Femmes universitaires suisses » sera attribué à un projet de science citoyenne porté par une diplômée d’une haute école suisse (UNI, EPF, HES). www.savs.ch

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

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RUBRIQUES > 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

De la musique pour mieux apprendre : retour sur deux initiatives

Le violon pour apprendre diverses compétences

MOTS-CLÉS : CHANT • VIOLON • ATTENTION Ce mois, dans la rubrique 1001 façons d’apprendre, via deux initiatives nullement reliées même si voisines, il est question de musique pour favoriser la concentration, l’écoute, la collaboration, etc. D’un côté, il y a Un violon dans mon école, un programme de la Fondation Vareille lancé en Valais d’abord à Martigny puis à Monthey, et de l’autre la Schola, un projet mené à l’école privée catholique du Chablais à Aigle.

DU CÔTÉ D’UN VIOLON DANS MON ÉCOLE À MONTHEY En 2015, la Fondation Vareille avait initié le programme Un violon dans

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mon école à Zurich et à Martigny. Aujourd’hui, 4 écoles en France et 4 en Suisse, dont Monthey depuis la rentrée, bénéficient de ce programme, destiné aux élèves de la 1H à la 4H (4-8 ans) et visant à lutter contre l’échec scolaire. En Valais, ce projet a été mis en place en partenariat avec le Département de la formation, via le Service de l’enseignement. Florence von Burg et Nathalie Verdon sont les deux professeures de violon pour les quatre classes de 1H-2H concernées par le projet à Monthey (celui-ci se déploiera progressivement en 3H, puis en 4H). Avec les 2H, elles interviennent séparément lors des cours en binôme ou par demi-groupe (environ 5 élèves), mais elles sont ensemble pour les cours avec chaque

groupe entier. Quant aux 1H, ils ont 45 minutes par semaine d’initiation musicale, avec les deux musiciennes. Nous avons assisté à deux cours avec les 2H, qui étaient organisés ce jour-là un peu différemment puisque l’aprèsmidi il y avait la cérémonie de remise des violons, ce qui a bousculé la planification (cf. encadré p. 21). Dix élèves arrivent, alors qu’ils sont cinq habituellement pour ce cours donné par Florence von Burg. Ils se positionnent en demi-cercle et chantent en devant insister sur les rythmes courts et longs de mélodies qu’ils joueront dans quelque temps au violon. Après cet échauffement musical, chaque enfant sort son violon de l’étui, le met sur sa couverture et place le coussin, avec « le sourire à l’envers »,

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sur l’instrument. Et lorsque l’archet est vissé, un élève demande s’il faut appliquer la colophane. Si vous ne savez pas ce que c’est, cela signifie que vous n’avez pas le vocabulaire violonistique des 2H du Cinquantoux ou du Mabillon IV à Monthey ! Florence von Burg examine si les cordes sont malades ou en forme et les enfants participent au diagnostic. Bref, avant de commencer à jouer du violon, l’écoute, la coordination et la motricité fine sont déjà en jeu. Et il s’agit encore de se lever avec l’instrument en main, ce qui n’est pas si évident. Il faut avouer que parfois

les violons grincent un chouïa, mais il faut bien apprendre. Le deuxième groupe a travaillé les pizzicati. Pincer les cordes exige de la précision pour les petits doigts des enfants.

du violon sur les apprentissages se verront progressivement, mais il faut un peu de temps. »

Pour Florence von Burg, après quelques semaines de cours, des améliorations sont déjà visibles : « Très vite, j’ai pu observer des progrès chez tous les élèves, en particulier au niveau de l’écoute, car ils doivent apprendre à être ensemble. » Et elle ajoute : « Je suis certaine que d’autres impacts positifs

Début du projet à Martigny : année scolaire 2015-2016 Classes concernées : Cycle I (4 classes 1H-2H, 2 classes 3H, 1 classe 4H) Classes impliquées 2018-2019 : 7 classes soit 151 élèves (8 classes concernées dès 2019-2020 lorsque le maximum de classes sera atteint)

Un violon dans mon école à Martigny

En petit groupe, les garçons font des exercices vocaux.

DU CÔTÉ DE LA SCHOLA À AIGLE Philippe Luisier, directeur de l’Ecole catholique du Chablais à Aigle, a mis sur pied la Schola depuis la rentrée scolaire, suite à une suggestion de Jean-Charles Zay, membre du Conseil de Fondation de l’école qui connaît bien la Schola de Sion. Il s’agit d’une formation musicale, comprenant des cours de solfège, de pose de voix et

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de chant choral (5 heures hebdomadaires dans la grille horaire), avec en option le piano et le violon (pour l’anecdote, Gabrielle Maillard, la professeure de violon à Aigle fait partie des professeurs d’Un violon dans mon école à Martigny). Pour l’heure, la Schola concerne les élèves de la 3H à la 6H, mais s’étendra jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire dès 20192020. Avec ce projet introduit en deux

temps, le directeur souhaite donner à son école une coloration musicale, de façon à contrebalancer l’accent mis sur les branches essentielles dès les 7H et à valoriser les enfants doués artistiquement mais pas forcément scolairement. « A travers la pratique du chant, l’objectif est de développer l’attention, la concentration, la discipline, la précision et la rigueur des élèves, autant de compétences utiles pour les

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RUBRIQUES autres branches », argumente Philippe Luisier. Et de poursuivre : « Cet ambitieux projet vient de démarrer, aussi il est évidemment perfectible et s’il est d’abord celui d’une école privée, certaines répétitions en fin de journées sont ouvertes et offertes aux plus grands ainsi qu’aux élèves des écoles publiques de la région, car cette initiative pourrait même devenir intercantonale, puisque dans le Chablais il n’y a rien de similaire. » Jean-David Waeber, organiste et directeur de chœur (il a ponctuellement collaboré avec la Schola de Sion), est responsable de la Schola à l’école catholique du Chablais à Aigle et par ailleurs enseignant de musique au CO des Collines à Sion (il fait partie des nouveaux diplômés de la HEPVS). Nous l’avons suivi d’abord avec un groupe de garçons (la répartition filles/garçons lors des activités en petits groupes a partiellement été revue pour les 5H-6H et d’autres adaptations pourraient être envisagées pour le confort des élèves et des enseignants), puis lors de la répétition avec les 55 enfants de l’école qui participent à la Schola.

Lors du travail en petit groupe, les garçons font des exercices vocaux et travaillent un chant polynésien, un cantique en latin ou « La montagne c’est mon rêve ». La difficulté du jour, c’est de bien tenir la dernière note. « Même s’il y a encore beaucoup de travail pour avoir un niveau acceptable avant le premier concert, je trouve que les élèves ont déjà beaucoup appris », constate Jean-David Waeber, estimant que lui aussi a une marge d’amélioration dans sa manière d’initier les enfants au travail choral. Pour les répétitions avec les 55 voix de la 3H à la 6H, Jean-David Waeber est pour le moment épaulé par une enseignante qui se charge de la discipline, pas forcément facile à gérer au vu de la taille du groupe. Tous les enfants ne s’investissent pas encore avec la même concentration. A la fin du cours, une élève, restée pour remettre les partitions de son groupe dans un carton, explique qu’elle préfère le silence des cours en petits groupes.

L'élève chante sous l'œil bienveillant de l'enseignant.

nera son premier concert à Aigle, et certains chants seront partagés avec la Schola de Sion.

CODA Ces deux projets contribuent à faciliter les apprentissages scolaires et non à transformer les élèves en musiciens professionnels. Si ces initiatives obtiennent des résultats probants, elles essaimeront peut-être dans d’autres écoles de la région pour lutter contre le décrochage scolaire… A suivre.

Le 22 décembre 2018, la Schola de l’Ecole catholique du Chablais don-

Nadia Revaz

Un violon dans mon école: cérémonie officielle

Pour en savoir plus

Le 11 octobre dernier, les classes de 1H-2H impliquées dans la première phase du projet à Monthey ont participé à une cérémonie au Crochetan et reçu officiellement leur violon personnel. Michael Morisod, directeur des écoles de Monthey, s’est dit fier de participer à cette aventure apportant une plus-value aux écoles de la ville, remerciant au passage le Département de l’économie et de la formation, via le Service de l’enseignement, les autorités communales, la Fondation Vareille, le personnel enseignant et les enfants pour leur enthousiasme. Pour Hélène et Pierre Vareille, si deux écoles valaisannes (Martigny et Monthey) sont concernées, c’est en raison de l’accueil qui leur a été fait dans le canton, relevant le rôle clé de Michel Beytrison, adjoint au Service de l’enseignement. S’il est trop tôt pour mesurer l’impact de la démarche, Pierre Vareille dévoile toutefois les premiers résultats obtenus : « Au niveau du langage, plus de 80% des élèves qui font du violon sont au même niveau que le 15 à 20% des meilleurs élèves d’une classe sans violon. » Hélène Vareille relève aussi la dimension intégrative du projet : « Le violon est un instrument avec une image élitiste en France et en Suisse, aussi les parents sont touchés par ce choix, ce qui contribue à la réduction des inégalités. » Après la cérémonie, des parents confient que ce projet en contexte scolaire offre à leur enfant une ouverture exceptionnelle.

Schola à l’Ecole catholique du Chablais à Aigle www.ecc.ch/N984/schola.html

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Un violon dans mon école www.vareillefoundation.org/unviolon-dans-mon-ecole

Bonus Résonances en ligne https://bit.ly/2CL7XFf

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> LIVRES

La sélection du mois

L’école amnésique Séances de massage en classe, apprentissage de l’empathie et de la méditation, développement de l’intelligence émotionnelle et des compétences transversales, sans oublier le fameux Lab-Ecole… Ce qui compte avant tout pour l’école québécoise, c’est de faire en sorte que les élèves deviennent de bonnes personnes, des êtres flexibles qui auront cette capacité de s’adapter à toute éventualité afin de répondre gentiment et dans l’ordre aux demandes fluctuantes du marché du travail. « L’école amnésique ou Les enfants de Rousseau » dénonce vertement les dérives d'un système pédagogique et condamne sans ambages l’emprise que les supposées sciences de l’éducation et le pédagogisme qui en émane ont fini par avoir sur les façons de faire et de penser du maître, c’està-dire de celui et de celle qui, il n’y a pas si longtemps, pouvait se présenter comme le véritable pédagogue. Un livre qui bouscule ou dérange. Réjean Bergeron. L’école amnésique ou Les enfants de Rousseau. Montréal : Editions Poètes de brousse, collection Essai libre, 2018.

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Citation extraite de l’ouvrage « Subtilement et à notre insu, ces technologies en viennent à imposer une vision du monde, à s’imposer comme s’il n’y avait pas d’autre choix possible. “La Stratégie [numérique] trace la voie à suivre pour réussir ce grand virage numérique qui amène à penser, à agir et à interagir différemment. La transformation numérique du Québec n’est plus un choix, mais bien un incontournable dans tous les domaines”, affirmait Dominique Anglade, ministre de l’Economie, de la Science et de l’Innovation. En somme, l’être humain, sur la base des technologies dont il dispose, se projette dans le futur et regarde ensuite ses/ces projections comme autant de défis ou de menaces pour son existence, oubliant qu’il en est le créateur et surtout qu’il peut faire en sorte, s’il accepte de se percevoir comme un agent libre, que ces menaces adviennent ou non. »

L’école autrement En 2016, alors qu'il se destine à une carrière d'enseignant en France, Emile Le Menn entreprend un tour du monde des pédagogies alternatives. Il rêve d'ailleurs, d'une école idéale qui viendrait effacer le spleen de celle qu'il a connue. Cette invitation au voyage le conduit dans une vingtaine d'établissements, de l'élémentaire au lycée, de la Norvège à la NouvelleZélande en passant par les Emirats arabes unis. Il y découvre concrètement comment fonctionnent les écoles inspirées par Steiner, Montessori, Neill, mais aussi Dewey ou Krishnamurti. Il y perçoit leurs similitudes, leurs forces, mais aussi leurs faiblesses.

Enthousiaste de nature, sans être béat devant la moindre idée nouvelle, il dégage de ce tour du monde 20 idées inspirantes pour faire bouger les lignes. Emile Le Menn. L’école autrement – Mon tour du monde des pédagogies alternatives. Paris : Retz, 2018. https://bit.ly/2yIuZIi Citation extraite de l’ouvrage « On voit donc qu'il ne s'agit pas d'abandonner tout travail autour des livres, mais plutôt de partir des œuvres choisies par les élèves pour parler de littérature et ainsi permettre à ceux qui ont du mal à s'intéresser à cette discipline d'y trouver un intérêt et de s'adonner avec plaisir à la lecture. »

Et aussi Le passé pas à pas Randonnées archéologiques en Valais Lara Dubosson-Sbriglione. Le passé pas à pas - Randonnées archéologiques en Valais. Bâle : LIBRUM Publishers & Editors, 2018.

Antonino contre le temps Juan Arjona et Lluïsot. Antonino contre le temps. Genève : La Joie de lire, 2018. Album jeunesse dès 3 ans.

90 petits génies des mathématiques Avec 90 petits génies des mathématiques, Jean-Michel Kern est parti à la découverte des mathématiciens qui ont fait avancer une branche capitale pour notre compréhension du monde. Tout le monde connaît le théorème de Thalès, mais que sait-on de sa vie ? Qu'en est-il d'Euler et de Bernoulli, deux célèbres mathématiciens suisses ? Et quels étaient les trois grands problèmes de l'Antiquité,

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RUBRIQUES qui ont continué d'interpeller les mathématiciens pendant près de deux millénaires ? Alliant biographies et notions mathématiques, le livre propose un abécédaire des esprits qui ont façonné ou révolutionné cette science au cours des vingt-cinq derniers siècles, et dont plusieurs sont devenus mathématiciens par hasard. Jean-Michel Kern. 90 petits génies des mathématiques – Portraits, théorèmes et anecdotes. Lausanne : Editions Loisirs et pédagogies, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Pour les joueurs d'échecs, Leonhard Euler montra qu'il était possible de déplacer le “cavalier” sur les 64 cases du jeu en ne passant qu'une seule fois sur chaque case. »

Un petit dessin vaut mieux qu’une grande leçon En invitant les enfants à mobiliser leur mémoire visuelle, Sandrine Campese, auteure et blogueuse spécialisée dans la langue française, renouvelle avec malice l’apprentissage de l’orthographe et donne envie de jouer avec les mots. Chaque dessin est accompagné d’explications pédagogiques et ludiques. Sandrine Campese. Un petit dessin vaut mieux qu’une grande leçon. 60 mots illustrés pour ne plus faire de fautes. Paris : Le Robert, 2017.

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Citation extraite de l’ouvrage « Le “d” final de tard est muet. Il s’entend dans l’adjectif tardif, les verbes tarder, retarder, s’attarder… »

250 dessins pour ne plus faire de fautes Accompagnés d’un texte clair qui rappelle les règles de base et revient sur l’étymologie, les dessins mnémographiques de Sandrine Campese vous donnent la solution à chaque fois. Mieux qu’un long discours, un simple dessin permet de rendre les règles orthographiques... graphiques ! Un guide utile pour les enseignants ou les étudiants. Sandrine Campese. 250 dessins pour ne plus faire de fautes. Paris : Editions de l’Opportun, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Un crayon aux allures de “I”, dont la mine serait le point, fait un dessin. Une cible en guise de “E” pour montrer que le but est atteint, fait à dessein. »

Multimalin orthographe Les lettres sont des éléments trop abstraits pour que le cerveau puisse construire facilement des représentations mentales de l'orthographe des mots qui présentent des difficultés (ex : lettre finale muette). Par contre, il est très facile de mémoriser les images. C'est pourquoi, dans un mot qui présente des difficultés, Multimalin Orthographe transforme les lettres en personnages ou objets. Ces derniers

La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante

La discipline positive dans la classe

On entend beaucoup parler de discipline positive en ce moment. Cette méthode porte ses fruits et met en avant le respect de l’enfant. Les auteurs de ce livre nous invitent à découvrir ce fonctionnement et nous donnent toutes les clés pour nous lancer, petit à petit, dans cette approche différente de l’éducation. Apprendre de ses erreurs et les valoriser, utiliser généreusement les encouragements, développer le contrôle de soi et l’autodiscipline, la responsabilité, la capacité à résoudre les problèmes, voilà un beau programme ! Cet ouvrage regorge d’outils concrets, d’exemples significatifs, il est facile à lire, à comprendre et à utiliser, afin de créer un climat de classe apaisé et propice aux apprentissages. Jane Nelsen, Lynn Lott et Stephen Glenn. La discipline positive dans la classe – Favoriser l’apprentissage en développant le respect, la coopération et la responsabilité. Paris : Editions du Toucan, 2018.

interagissent entre eux pour raconter des histoires drôles et passionnantes en lien avec le sens du mot. Les enfants garderont en mémoire ces images mentales toute leur vie pour ne plus faire d'erreur d'orthographe. Le coffret 1 contient un DVD, 90 fiches d’apprentissage, un jeu de 90 cartes et un plateau de jeu. Certains enseignants valaisans connaissent déjà le travail de Martine Jiménez via sa collaboration avec Isabelle Délétroz. www.methodolodys.ch Martine Jiménez (textes), Charlotte Gahmia (illustrations). Multimalin orthographe. 90 images mentale pour écrire sans erreur, volume 1. CharlevilleMezieres : Editions Multimalin, 2018. Dès 7 ans. https://youtu.be/dbUU2hGNbKA

Où vont les étoiles le matin ? Peut-on se tenir debout sur un nuage ? La Terre a-t-elle un toit ? Où vont les flaques d'eau quand elles disparaissent ? La collection Hibou je sais tout répond à toutes les questions pressantes que posent les enfants curieux sur la planète Terre. Sue Nicholson (textes) et Lalalimola (illustrations). Où vont les étoiles le matin ? et autres questions sur la planète Terre ! Editions le Pommier, collection Hibou je sais tout, 2018. Album dès 4 ans. Citation extraite de l’ouvrage « Peut-on se tenir debout sur un nuage ? Non ! Les nuages ont parfois l’air d’être en coton épais, mais si tu mettais le pied dessus, tu passerais au travers. »

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> SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

La géographie au CO MOTS-CLÉS : PER • MER • ANIMATION Cet automne tous les élèves du Valais romand pratiquent la géographie avec de nouveaux ouvrages. Rédaction complexe dont les prémisses remontent à 2010, le résultat est remarquable : l’élève dispose d’un recueil de sources accompagnées de textes explicatifs sur les notions propres à la géographie mais surtout, et c’est un net progrès, d’un fichier d’activités variées permettant à l’élève de développer ses capacités d’observation, d’analyse et d’interprétation. Son équivalent en histoire est en phase de finalisation et sera introduit à la rentrée prochaine.

UNE GÉOGRAPHIE RENOUVELÉE La formation de l’élève en sciences humaines et sociales (SHS) débute dès la première année d’école et se poursuit jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Dans la perspective SHS choisie par le PER, c’est assurément l’élève qui découvre, identifie, analyse et développe ses compétences. Plusieurs défis sont à relever pour l’enseignant : rester sur un questionnement géographique sans noyer les élèves dans la multitude d’informations disponibles ; donner du sens au travail en géographie en construisant avec les élèves des questions et des problématiques, viser un développement citoyen en donnant la possibilité de mieux comprendre le monde d’aujourd’hui, de prendre du recul, de débattre. Auparavant, la géographie faisait l’inventaire des districts, des cantons, des pays avec leurs particularités naturelles, culturelles et économiques.

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Le livre contient des recueils de documents et les fiches proposent des activités qui se réfèrent à ces documents.

Les manuels avaient une dimension patrimoniale assez marquée. Cet héritage peut encore influencer son enseignement et sa perception par les parents et les élèves. L’évaluation de la progression des élèves pourrait encore se limiter à la restitution de connaissances : quelle est la capitale du Burkina Fasso ? - quelles sont les caractéristiques du climat méditerranéen ? Pratiquer une géographie renouvelée exige un travail en profondeur qui peut prendre du temps selon les habitudes construites.

CONSTRUCTION PAR MODULES Pour répondre aux attentes du Plan d’études romand (PER), la CIIP (Conférence intercantonale de l’Instruction publique) est chargée de proposer des ouvrages qui couvrent l’ensemble des matières enseignées à l’école de la 1H à la 11H. En géographie, pour le cycle 3, le défi est de proposer un ouvrage qui permette à l’élève de prendre conscience de

« La formation de l’élève en SHS débute dès la première année d’école et se poursuit jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. » la manière dont les sociétés se représentent l’espace, d’identifier comment elles l’organisent et résolvent les problèmes liés à son exploitation et à son aménagement, en d’autres termes d’analyser les interdépendances entre les hommes et les espaces. Il est nécessaire d’aborder les situations de manière systémique, notamment en les explorant selon les trois entrées retenues pour la construction des modules : environnement, société et économie. Toutes ces situations sont questionnées et travaillées sous l’angle des acteurs en présence, avec leurs perceptions et leurs intentions, des choix de localisation qu’ils effectuent par appréciation des caractéristiques naturelles, culturelles, politiques, économiques et des organisations de l’espace héritées et construites. Le schéma de la page suivante montre les liens entre les thèmes de 9e année et les entrées prioritairement concernées par chacun des modules.

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RUBRIQUES ENTRÉE PAR LE PÔLE ENVIRONNEMENT Les risques naturels liés à l’écorce terrestre

D F

ENTRÉE PAR LE PÔLE ÉCONOMIE

A F

A E G H C G H D F H I

B C

De la production à la consommation d’un bien agricole

B D E B C E

A G ENTRÉE PAR LE PÔLE SOCIAL Vivre en ville, ici ou ailleurs Géographie 9e - version finale

PRÉSENTATION DU MATÉRIEL En classe, l’élève dispose d’un livre de géographie transmissible et d’un fichier de géographie non transmissible. Le livre de l’élève (LE) est avant tout un riche recueil de documents, sources à lire et à interpréter en lien avec le thème. Le fichier propose un certain nombre d’activités qui se réfèrent aux documents du LE et incite l’élève à rédiger ses constats. Les sources peuvent être de différentes natures : images, textes, graphiques, cartes. Des définitions, de statuts et de formes spécifiques, sont également présentes dans le livre. Mot-clé : terme central pour comprendre le sujet traité. Mot sous texte : définition utile à la compréhension d’un texte. Lexique : notion ou concept important pour le domaine SHS, déjà abordé lors d’un thème précédent. Des activités sont proposées pour chaque module dans le fichier. Elles permettent d’extraire les informations essentielles des sources proposées dans le livre et de réaliser des schémas, des graphiques, etc. pour soutenir le questionnement géographique. Des cartes repères figurent en fin de fichier, elles permettent de repérer

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les lieux cités dans le livre, ceux qu’il est utile de savoir situer en lien avec les thèmes sont mis en évidence et d’identifier les lieux signalés dans les activités. L’enseignant dispose de moyens considérables pour la préparation et l’animation de ses cours, le guide didactique, accessible en ligne sur le site www.plandetudes.ch, comprenant : des indications pour la mise en œuvre et des commentaires didactiques ; les corrigés des activités (mots-clés pour les réponses des élèves et commentaires pour l’enseignant) ; des prolongements permettant de développer les activités ; l’entier de la collection de l’élève en version PDF ; des catalogues de ressources numériques (complémentaires ou non) qu’il est immédiatement possible d’utiliser en ligne.

DES MOYENS D’ENSEIGNEMENT ROMANDS (MER) SHS POUR LES TROIS CYCLES D'APPRENTISSAGES : UNE GRANDE PREMIÈRE Cet automne, les élèves qui arrivent au CO sont les premiers à avoir pratiqué la nouvelle géographie durant

le cycle 2, en particulier en 7H et 8H dont les moyens ont été introduits en 2016-2017. Les questions soulevées par la géographie impliquent des démarches d’enquête comme c’est le cas en histoire, science qui cherche à répondre aux questions des origines et du déroulement des événements jusqu’au présent (vaste programme). C’est pourquoi les SHS sont enseignées par la même personne afin de favoriser l’explicitation des liens entre l’espace et le temps. C’est aussi la raison pour laquelle l’objectif « outils et méthode de recherche » est commun à toutes les disciplines des SHS (13, 23 et 33 selon le PER) de la 1H à la 11H. L’appropriation de ces MERs prend du temps. L’animation pédagogique soutient cette action, d’une part en animant la formation initiée à la rentrée 2016-2017, parallèlement à l’introduction des versions probatoires, et d’autre part en répondant à chaque demande individuelle de tout enseignant des SHS en Valais. N’hésitez pas à la contacter. Gilles Disero animation pédagogique, SHS C3 HEP-VS Gilles.Disero@hepvs.ch

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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION

Formation professionnelle et numérisation : rapport de tendance MOTS-CLÉS : COMPÉTENCES • IFFP Les technologies numériques ouvrent de nouvelles possibilités dans la formation professionnelle. Lors de sa journée DigitalSkills, qui a eu lieu le 22 octobre dernier à Berne, l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP) apporte un éclairage sur la formation moderne des apprenantes et des apprenants. Le nouveau rapport de tendance et le document de position de l’IFFP proposent des pistes à ce sujet. La formation professionnelle duale a-t-elle un avenir ? Oui, la formation professionnelle a un avenir et elle est bien préparée pour le changement. Il est toutefois important de promouvoir auprès des employées et des employés le perfectionnement continu et les qualifications supérieures. Les compétences transversales serontelles surtout demandées à l’avenir ? L’éventail dans lequel les compétences s’appliquent est limité. Elles sont transversales (interdisciplinaires) seulement si les professionnelles et les professionnels savent dans quelles situations comparables elles et ils peuvent par analogie recourir à leurs compétences professionnelles, sociales et personnelles. La formation professionnelle se prête de manière optimale pour s’y entraîner. Comment garantir l’actualité des ordonnances de formation ? Le rapport de tendance plaide pour un système de formation profession-

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nelle plus flexible afin de mieux tenir compte des changements technologiques rapides, et considère en particulier que des plans de formation plus ouverts seraient un moyen possible d’y parvenir. Comment intégrer les technologies numériques dans l’enseignement ? Quiconque veut les utiliser efficacement a besoin non seulement d’un savoir-faire et de l’infrastructure nécessaire, mais également des connaissances didactiques appropriées. Les expériences montrent que le processus d’apprentissage peut être soutenu de manière efficace par les outils technologiques seulement s’il est intégré dans des concepts didactiques performants. Rapport de tendance 3

Faut-il un changement de rôle chez les enseignantes et les enseignants ? Les personnes en formation connaissent les nouvelles technologies toujours plus rapidement et précisément que les enseignantes et les enseignants. Cela représente pour ces dernières et ces derniers un véritable défi dans leur rôle en

tant qu’expertes et experts. Parallèlement, elles et ils ont besoin de concepts didactiques efficaces pour ces situations d’apprentissage. www.iffp.swiss/digitalskills www.iffp.swiss/obs/numerisation-etformation-professionnelle

EN RACCOURCI SwissSkills 2018

Apprentis valaisans médaillés reçus par le chef du DEF Huit apprentis valaisans ont décroché une médaille lors des derniers SwissSkills qui se sont déroulés du 12 au 16 septembre à Berne. Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, a tenu à les féliciter pour

leur performance. Il les a conviés à un petitdéjeuner le 23 octobre dernier, au cours duquel il leur a remis un diplôme relevant le rôle d’ambassadeur du système de formation valaisan joué par ces apprentis méritants. www.vs.ch > Communication et médias https://bit.ly/2OF84bH

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RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Enumération : analyse d’activités 1 Mémoriser la suite des Apprentissages nombres visés

3 Enumérer 2 Passer du des mot à son collections écriture chiffrée et inversement

visés. En ce qui concerne la « Découverte, construction et utilisation du nombre », on retrouve les éléments dans le tableau ci-dessus.

Activités Porte-Monnaie et Jardin de Fleur

MOTS-CLÉS : PER • MER • 1H-2H Dans notre rubrique précédente, il était question d’une nouveauté inhérente aux nouveaux Moyens d’Enseignement Romand de mathématiques pour les degrés 1H-2H : la présence d’activités concernant la notion d’énumération, composante indispensable et jusque-là sous-estimée aux activités de dénombrement. Etant restés à un niveau relativement théorique, nous proposons dans cette rubrique d’analyser succinctement deux activités issues des nouveaux MERs qui mobilisent cette notion ainsi que la manière dont celle-ci s’articule avec les autres composantes numériques dans les apprentissages visés.

APPRENTISSAGES VISÉS DANS LES MERS La déclinaison des différents chapitres s’effectue, dans les nouveaux MERs, au travers d’apprentissages

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Ainsi, une fois la collection intermédiaire orale stabilisée (comptine ou suite de mots-nombres), il apparaît cohérent que, en parallèle ou en amont du dénombrement (qui consiste à déterminer la quantité d’objets qui constituent une collection), on retrouve l’énumération (qui consiste à ne traiter chaque élément d’une collection qu’à une seule reprise) et le travail sur la structuration spatiale du tri préalable à l’activité de dénombrement.

DEUX ACTIVITÉS PRÉ-NUMÉRIQUES Cette répartition spatiale représente le principal enjeu de deux activités. Dans la première, Porte-monnaie, la structuration de l’espace et la répartition des objets déjà comptabilisés est à la charge de l’élève, au travers de la manipulation d’objets déplaçables. En effet, la consigne requiert de placer un et un seul objet (pièce) dans chacune des boîtes d’allumettes (porte-monnaie) préalablement disposées sur une table. La tâche n’est ici pas numérique à proprement parler (on ne demande pas à l’élève de créer une collection de jetons qui soit équipotente à celle des boîtes) mais nécessite de délimiter une zone dans laquelle les objets déjà traités seront placés et ainsi distingués de ceux qui doivent encore l’être.

4 Dénombrer et constituer une collection d'objets

5 Comparer des collections

Le choix des variables (notamment le positionnement initial) s’avère ici primordial pour que l’activité soit source d’apprentissage : une répartition trop « organisée » par l’enseignant influencera certainement l’élève et le dispensera ainsi de prendre la répartition attendue à sa charge. Dans la seconde, Jardin de Fleur, la présence d’un plateau de jeu fige la position des objets, obligeant l’élève à adapter sa méthode de reconnaissance au fur et à mesure de l’avancée de l’activité. Ici, la consigne requiert de soulever tour à tour une dizaine de caches pour y prendre le trésor caché sous chacune d’elle, avant de reposer la cache à sa place d’origine. Charge donc à l’élève de développer une stratégie, généralement sous la forme d’un parcours, pour distinguer les différents statuts des objets et de ne les traiter qu’à une seule reprise. Une étude des procédures des élèves révèle que, généralement, si certains patterns comme la ligne et le circuit sont récurrents, c’est l’habileté à combiner simultanément plusieurs modèles qui est un facteur de réussite. Lors de notre prochaine rubrique, nous quitterons le monde des 1H-2H pour proposer un résultat de recherche obtenu dans le cadre d’un mémoire HEP concernant l’encadrement des élèves allophones (10H) en mathématiques. Au plaisir de vous retrouver ! Ismaïl Mili larpem@hepvs.ch

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> DÉCOUVERTE

Apprendre à la belle étoile, au Dôme à Sion

Damien Gollut et Romaine Theler, enseignants au LCC et animateurs du Dôme

MOTS-CLÉS : 7H-8H • CO • SECONDAIRE II • ASTRONOMIE Le Dôme à Sion, planétarium offrant la possibilité d’une immersion totale dans l’univers, se trouve dans les jardins du Lycée-Collège des Creusets (LCC). Cette structure de 8 mètres de diamètre et de 6 mètres de haut a été construite cet été et l’inauguration a eu lieu le 8 septembre dernier. C’est un lieu dédié à l’astronomie, unique en Suisse romande, qui allie de manière idéale connaissances scientifiques et visées pédagogiques, en suscitant la curiosité scientifique. Pour la période de lancement, le programme proposé est généraliste, de façon à convenir à tous les publics. Damien Gollut, enseignant au LCC, membre fondateur et président de l’Association, explique que

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l’offre sera ultérieurement adaptée : « Si pour le grand public, nous allons varier les thèmes abordés en fonction des saisons, pour les classes, nous envisageons des séances spécifiques par niveau, en fonction des plans d’études. » Et il ajoute : « Nous avons prévu d’accueillir en priorité les élèves dès la 7H, mais nous restons ouverts aux demandes d’enseignants de plus petits degrés qui auraient un intérêt particulier pour une sortie scolaire par exemple. » Tous les collégiens des Creusets ont déjà vécu une séance. Romaine Theler, également enseignante au LCC et faisant partie de l’équipe des animateurs (cf. encadré), a accueilli un premier groupe de 7H-8H et elle se dit très satisfaite du déroulement de cette visite : « Les enseignants et les élèves étaient contents et pour ma part j’ai eu beaucoup de plaisir à voir et à entendre l’émerveillement des enfants, plus expressifs évidemment que les plus grands. »

AU MILIEU DES ÉTOILES Ce mardi 25 septembre, nous avons suivi la deuxième séance pour les primaires, avec deux classes de 8H de Chamoson/Saint-Pierre-de-Clages. C’est Romaine Théler, astrophysicienne de formation, qui a assuré l’animation de cette séance organisée pour les élèves de Daniel Delaloye et d’Eric Papilloud. Quelques explications et consignes sont données avant d’entrer dans le Dôme, puis les élèves et les enseignants s’installent confortablement sur des chaises de terrasse, de façon à pouvoir admirer les images du ciel, diffusées via un projecteur placé au centre de la

salle. L’écran, c’est le dôme hémisphérique. Les élèves assistent à une séance intitulée « A la belle étoile ». Il s’agit d’un spectacle scientifique, ludique et musical, imaginé par le team d’animation du Dôme et entrecoupé de commentaires de l’animatrice, qui dure environ 40 minutes. Dès les premières images, les spectateurs ont l’impression d’être en plein air pour admirer les étoiles. Ils embarquent avec Lucas et Valentine, personnages du récit, dans cette découverte de l’univers, qui permet de mieux comprendre la notion d’année-lumière.

« On entend des petites voix d’élèves s’exclamer : “C’est magnifique”, “Wouah”, “Oh”, “Trop stylé”, etc.  » Le voyage temporel dans le passé et dans le futur (sur une nuit en accéléré et mieux encore en avançant de 150’000 ans en 1 minute) est impressionnant. Régulièrement, face à la magie des aurores boréales, de certaines des 88 constellations ou de la beauté du système solaire, on entend des petites voix d’élèves s’exclamer : « C’est magnifique », « Wouah », « Oh », « Trop stylé », etc. Lorsque la Terre est vue du ciel, plusieurs disent à voix basse ou à voix haute que c’est assurément « la plus belle ». Evidemment il y a aussi quelques « Chut », lorsque l’expression de l’émotion ressentie s’emballe trop. Après les questions des élèves, notamment pour en savoir encore plus sur les constellations, les effets possibles du choc entre notre galaxie et celle d’Andromède prévue dans 4 milliards d’années ou sur les

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RUBRIQUES supernovae, et les réponses données par l’animatrice en faisant avancer ou reculer le temps sur les images projetées (la technologie utilisée est vraiment époustouflante, sachant que pour certaines images de simulations il faut parfois des mois de calcul avec des ordinateurs très puissants), la séance se termine avec des indications sur le ciel visible le soir de la visite. A noter que les élèves avaient été préparés à ce voyage au pays des étoiles, ce qui explique qu’ils ont bien su répondre à certaines questions de l’animatrice. Au terme de cette visite de notre univers, les avis des élèves questionnés sont très élogieux. « C’était trop bien, on a appris le nom de certaines galaxies et constellations », dit l’un d’eux. « De l’extérieur, le Dôme est tout petit, mais quand on est dedans, cela devient énorme », complète un autre. Eric Papilloud, enseignant de l’une des deux classes, partage l’enthousiasme de ses élèves : « Les explications données étaient parfaitement adaptées à l’âge des élèves et reliées à une partie du programme de 8H relatif aux mouvements de la Terre. » Et de poursuivre : « C’est donc une sortie que je conseille à mes collègues. » Avec ses élèves, l’enseignant a l’intention de compléter la visite en

se référant aux activités du dossier pédagogique préparé par le team du Dôme. Pour ceux qui souhaiteraient organiser une journée à Sion pour apprendre autrement la science avec leurs élèves, la séance au Dôme pourrait judicieusement être couplée avec la découverte du Centre pédagogique pour la prévention en cas de séismes. Alors, prêts pour un émerveillement garanti avec vos classes ? Nadia Revaz

Team d’animation Romaine Theler, Alain Kohler, Damien Gollut, professeurs de physique au LCC

Séances selon les degrés scolaires La découverte du système solaire (pour les 7H-8H) De l’infiniment petit à l’infiniment grand (pour les 9CO) Les grands défis de l’astrophysique du XXIe siècle (pour les écoles du secondaire II)

Dôme à Sion Le site du Dôme rassemble quelques ressources de l’European Space Agency (ESA), par exemple « Paxi : le système solaire ».

Avant la visite

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https://youtu.be/shQJd3oGYn8 www.dome-sion.ch

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> RECHERCHE CSRE

L’enseignement de textes littéraires MOTS-CLÉS : CLASSE DE FRANÇAIS • RECHERCHE COMPARATIVE

De nombreuses recherches en sciences de l’éducation ont traité, d’une part, de l’élève en tant qu’entité générale pour qui l’enseignant.e prévoit une séquence d’enseignement, et d’autre part, de la planification enseignante. Cependant, ces deux objets d’études, qui sont au cœur de cette thèse, ont été traités essentiellement d’un point de vue psychopédagogique ou cognitiviste, sans prise en compte de l’influence des contenus enseignés sur ceux-ci. Ces recherches proposent une conception duale de l’enseignement formulant leurs résultats selon la relation entre l’enseignant.e et les élèves. En revanche, cette thèse pose comme base sur l’entité « élève » et la planification une articulation entre les trois pôles du triangle didactique : celui de l’enseignant.e, celui des élèves et celui des objets enseignés.

(10 classes dans 3 niveaux : primaire, secondaire I et secondaire II) et la nature des textes littéraires. Pour cette seconde variable, deux textes contrastés sont enseignés : un texte « classique » appartenant à la tradition scolaire ainsi qu’au patrimoine littéraire, il s’agit de la fable « Le loup et l’agneau » de Jean de La Fontaine (1668), et d’un texte plus contemporain, très peu connu et non didactisé, la nouvelle de l’auteur suisse JeanMarc Lovay intitulée « La négresse et le chef des avalanches » (1996). Institution : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Chercheurs : Orianna Franck, Dr ; direction de la thèse : Bernard Schneuwly, Prof. et Christophe Ronveaux, MER Publications : Franck, Orianna (2017). A la recherche de l’archiélève lecteur à

travers l’analyse du geste de planification. Rôle des élèves dans les modifications de séquences d’enseignement. Genève: Université de Genève [Thèse de doctorat de l’Université de Genève]. CSRE

Pour en savoir plus Magazine CSRE # 4 | 2018 Possibilité de s’abonner en ligne au magazine www.skbfcsre.ch/fr/ recherche-eneducation/ magazine-csre https://bit.ly/2CRWx2D Site internet du CSRE www.skbf-csre.ch

EN RACCOURCI Ce travail s’intéresse donc au rôle joué par les élèves dans la séquence d’enseignement de textes littéraires en classe de français. D’une part, il s’agit de comprendre à quel élève l’enseignant.e adresse sa séquence lorsqu’il la planifie et, d’autre part quelles sont les différences entre cet « archiélève » et l’élève réel, empirique ? Pour cela, une comparaison entre la planification prévue et la séquence effective est effectuée, qui donnera lieu à une typologie d’écarts. De ces imprévus dans la séquence effective émergera le rôle joué par les élèves en classe. C’est une recherche comparative qui croise deux variables : les niveaux scolaires

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EPFL

Centre LEARN Le Centre LEARN, inauguré mercredi 10 octobre, vise à promouvoir l’innovation au niveau pédagogique et à répondre aux défis engendrés par la transformation numérique de notre société. En matière d’éducation, l’EPFL a développé un écosystème unique de services, de laboratoires de recherche et d’entrepreneuriat. Le Centre LEARN vise à stimuler la recherche et à créer de nouvelles synergies dans un domaine qui concerne toute la société. Il est dirigé par Francesco Mondada, professeur

au Laboratoire de systèmes robotiques de l’EPFL et concepteur du robot Thymio. Le Centre regroupe des entités comme le Swiss EdTech Collider qui rassemble une septantaine de startups actives dans les technologies éducatives, ou encore le Centre pour l’éducation à l’ère digitale (CEDE) qui a récemment lancé l’application Learning Companion, permettant aux étudiants « d’apprendre à apprendre ». https://actu.epfl.ch https://youtu.be/NL8DN1WWp84

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RUBRIQUES > DOC. PÉDAGOGIQUE

Constituer sa bibliothèque de classe Du côté des albums, la collection « Une histoire sur… » parue chez Dominique et compagnie réunit des histoires amusantes et réalistes racontant diverses expériences que peuvent vivre les enfants. Chaque album contient une partie documentée destinée aux adultes (parents ou enseignants) qui accompagnent l’apprentissage de l’enfant. Venez faire votre choix !

MOTS-CLÉS : CHOIX • VARIÉTÉ Les enseignants trouveront dans les collections jeunesse de la Médiathèque Valais une offre généreuse et abondante leur permettant d’alimenter ou d’oxygéner leur bibliothèque de classe. Les livres choisis pourront être empruntés durant 3 mois et prolongeables si nécessaire.

COMMENT CHOISIR UNE BIBLIOTHÈQUE DE CLASSE ? L’enseignant qui souhaite renouveler sa collection se rend à la médiathèque et procède lui-même au choix intégral pour sa classe dans les collections en libre accès, seul ou avec l’aide des bibliothécaires. L’enseignant se rend à la médiathèque avec sa classe pour faire un choix commun et partagé. Chaque élève pourra choisir un livre qui sera ensuite emprunté par l’enseignant afin de bénéficier des conditions spéciales d’emprunt. L’enseignant a des besoins spécifiques. Il souhaite une variété de genres littéraires, des thèmes précis, des collections pour un degré scolaire spécifique etc. Il pourra se faire aider et conseiller par un bibliothécaire ou effectuer une recherche dans le catalogue de la Médiathèque Valais au moyen de l’outil de découverte Explore qui facilite les trouvailles grâce à la recherche thématique par facettes.

QUELQUES NOUVEAUTÉS DE L’AUTOMNE

« Colibri, l’ami des dys » paru chez Belin « Moi, je lis tout seul ! » paru chez Auzou « J’apprends à lire avec Sami et Juliette » paru chez Hachette Education La série « J’aime Lire » chez Bayard a été complètement actualisée.

Evelyne Nicollerat Médiathèque Valais St-Maurice evelyne.nicollerat@admin.vs.ch

Pour en savoir plus www.mediatheque.ch www.bibliovalais.ch

Prix littéraire des collégiens de Sion 2019 En 2008, un groupe de professeurs des Lycées-Collèges de Sion, en collaboration avec Françoise Berclaz-Zermatten, directrice de la librairie La Liseuse, décide de mettre sur pied un concours de lecture. La première édition a eu lieu durant l’année scolaire 20082009. Donner ou redonner le goût de la lecture aux étudiants, leur faire découvrir une littérature suisse que les programmes scolaires n’abordent que trop rarement, développer leur sens de la discussion et de l’argumentation en l’appliquant à l’analyse d’œuvres : tels sont les objectifs du concours. L’édition 2019 est placée sous la responsabilité de Romaine Crettenand-Sierro, proviseure au LCP, et de Sébastien Rey, proviseur au Lycée-Collège des Creusets et le jury sera présidé par Romaine Valterio Barras, directrice adjointe de la Médiathèque Valais. Cinq ouvrages sont en lice : Elisa Shua Dusapin pour Hiver à Sokcho (éditions Zoé) Aude Seigne pour Une toile large comme le monde (éditions Zoé) Martin Suter pour Eléphant (Christian Bourgeois éditeur) Alex Capus pour Voyageur sous les étoiles (Actes Sud) Marc Voltenauer pour Qui a tué Heidi ? (Editions Slatkine & Cie) www.lcplanta.ch - www.creusets.net

Du côté des romans, 3 nouvelles collections sont venues garnir les rayons du secteur jeunesse de la Médiathèque Valais St-Maurice. Il s’agit de :

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> INTERVIEW RECTO/VERSO

Laure Coutaz, enseignante et auteure Editions Torticolis et Frères. Avant publication, trois comédiens et une pianiste-compositrice avaient donné vie et mélodie au texte de Laure Coutaz et d’autres lectures musicales sont prévues, dont une à Vérossaz le 4 décembre prochain. L’enseignante/auteure est par ailleurs la nouvelle animatrice lecture pour les Ribambelle et Virus lecture, remplaçant Françoise Genoud auprès de Cathy Sierro, bibliothécaire à Vex. Avec cette dernière, Laure Coutaz est mandatée par l’Institut suisse Jeunesse et Médias et Arole (association romande de littérature pour l’enfance et la jeunesse), afin d’accompagner les livres qui voyagent dans les classes valaisannes (cf. encadré).

INTERVIEW RECTO : L’ENSEIGNANTE

Laure Coutaz - @ Zhanna Jacquier

MOTS-CLÉS : LECTURE • ÉCRITURE • CRÉATIVITÉ Laure Coutaz Bressoud est enseignante à temps partiel, actuellement en 1H-2H à St-Maurice/Lavey, avec quelques périodes d’AC&M en 3H. A côté de la classe qui la passionne, elle a différentes facettes professionnelles. Elle est notamment auteure, comédienne et termine une formation à distance de designer graphiste. Nous l’avons rencontrée pour parler de son métier d’enseignante, mais aussi de son récit intime « Quand il faudra partir » paru il y a peu aux

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Laure Coutaz, comment s’est dessiné votre parcours professionnel ? Adolescente, j’ai eu beaucoup de difficulté à choisir ma voie. J’ai commencé par faire l’Ecole de commerce à Monthey, puis j’ai effectué divers petits boulots et je suis partie en Angleterre. Suite à cela, je suis entrée à la Poste, et j’ai travaillé dans plusieurs secteurs, des guichets aux bureaux en passant par les cars postaux ou l’informatique. Du fait que je n’étais pas à l’aise avec la pression ressentie, une fois ma formation terminée, j’ai décidé de changer d’orientation, toutefois je ne savais pas plus qu’à la fin de la scolarité obligatoire quelle direction prendre. J’ai eu l’idée de suivre la HEP, et pour pouvoir m’inscrire il m’a fallu raccorder via une formation passerelle afin d’obtenir une maturité socio-pédagogique, tout en séjournant deux mois en Allemagne pour avoir le ni-

veau requis. Une fois à la HEP-VS, tout s’est passé plutôt agréablement et j’ai adoré l’année à Brigue. J’avais suivi la formation pour les degrés élémentaires et j’ai d’abord enseigné en 7H-8H, puis en 5H-6H. Cette année je suis très heureuse d’avoir des petits degrés. Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir enseignante ? Je me vois encore à la Poste, me demandant ce que je pourrais bien faire plus tard. Si j’ai choisi l’enseignement, je crois que c’est surtout par esprit d’indépendance. C’est un métier, avec évidemment des pressions, cependant on peut atteindre les objectifs de mille et une manières. Est-ce toujours ce qui vous plaît dans votre métier ? J’apprécie en effet toujours cette indépendance et le temps passé avec les enfants, ce qui permet de les voir grandir et s’épanouir, et c’est encore davantage le cas dans les petits degrés. J’aime aussi le rôle théâtral que l’on endosse face à la classe et la part de créativité que l’on peut apporter. L’enseignement est un métier où l’on se réinvente de semaine en semaine. Comment définiriez-vous la coloration que vous apportez à votre enseignement ? Avec les plus grands, notamment au niveau de l’écriture, j’essayais de leur transmettre la spontanéité dans l’expression, en les invitant à écrire régulièrement. Je leur donnais les outils et des thèmes s’ils en avaient besoin, en les amenant à l’écriture libre. Je leur apprenais d’abord comment chante une phrase, avant de leur demander de se préoccuper de l’orthographe. Avec les plus petits, je suis en phase de redécouverte.

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RUBRIQUES Est-ce l’école qui vous a transmis le goût de l’écriture ? Je ne sais pas d’où me viennent cette envie d’écrire et cet amour des mots. J’ai peu de souvenirs de moi écrivant à l’école. Fille unique, j’étais entourée d’adultes tout en étant souvent seule, ce qui m’a permis de m’inventer des histoires. Ma famille du côté de mon papa lisait beaucoup et maniait l’ironie verbale, donc cela a certainement un peu déteint sur moi. Si vous aviez le pouvoir de modifier quelque chose dans l’Ecole valaisanne, que changeriez-vous ? Je pense que la clé serait d’avoir moins d’élèves par classe et peutêtre plus de duos pédagogiques ou tout au moins davantage de collaborations. Plus on dialogue entre collègues, plus cela a un impact positif sur la dynamique en classe.

INTERVIEW VERSO : L’AUTEURE, ETC. Quel est le fil conducteur qui relie vos diverses activités en dehors de l’enseignement ? Si j’ai d’autres activités à côté de l’école, ce n’est pas par évitement, bien au contraire. Mon fil conducteur, c’est certainement la curiosité et l’envie de comprendre. Au théâtre, j’éprouve actuellement le besoin d’aller explorer du côté de la mise en scène. Je commence beaucoup de choses, mais j’en termine peu. Aussi ce livre édité, je le vis

comme quelque chose d’assez fou. Il était dans ma tête depuis longtemps, cependant je l’ai écrit en moins de deux semaines. A quels moments écrivez-vous ? J’ai surtout écrit à des étapes de vie un peu chaotiques et l’écriture avait alors une dimension thérapeutique. « Quand il faudra partir » est un livre guidé par l’émotion qui a touché les éditeurs et certains lecteurs et je me demande encore pourquoi celui-là plus que d’autres que j’avais aussi soumis à des maisons d’édition. Etes-vous d’accord si je dis que votre livre évoque la perte de votre père, mais que c’est aussi un texte sur la nostalgie de l’enfance, sur le temps qui nous échappe… Oui, mais je dirais que c’est également un livre sur les facettes de la vie, dont le rôle de mère, avec cette peur de transmettre ses angoisses à ses enfants, évidemment en lien avec la mort de mon papa.

RECTO/VERSO A l’école, est-ce que parfois vos différentes facettes sont reliées ? Cette année, on m’a demandé de préparer le fil rouge du spectacle des écoles de St-Maurice, avec un petit groupe d’enfants. J’ai écrit des textes et eux m’amènent des éléments pour nourrir l’idée du voyage dans le temps qui sera joué au Martolet à Pâques. Nous allons faire un film dont les séquences seront projetées entre les tableaux de chacune des classes. C’est un magnifique défi qui réunit mes passions. Propos recueillis par Nadia Revaz

Vos phrases sont courtes et votre récit mêle gravité et légèreté, aussi on se dit que ce n’est pas un hasard si vous aimez entre autres le grand écrivain et poète Christian Bobin… J’ai certainement été un peu inspirée, car je le lis et je l’ai joué au théâtre. Mon écriture est par contre assez naïve, spontanée et très peu retravaillée. Je suis perfectionniste, mais les mots s’écrivent en moi avant d’être écrits.

Virus lecture et Ribambelle Les Virus Lecture (Virus 1 pour les 3H-4H, Virus 2 pour les 5H-6H et Virus lecture+ pour les 7H-8H), ce sont des sacs à dos remplis d'une trentaine de livres qui voyagent de classes en classes en Suisse romande. L’arrivée du Virus dans la classe, c’est l’annonce d'une période où le livre et la lecture sont au centre des activités : pour le seul plaisir de la découverte et sans évaluation ! www.isjm.ch/promotion-de-lecture/virus-lecture Six personnages colorés, en forme de sacs à dos, amènent 35 livres originaux à l’école. Après avoir séjourné un mois dans une première classe, la Ribambelle continue son parcours dans d’autres classes en favorisant les échanges entre les enfants de 1H-2H. www.isjm.ch/promotion-de-lecture/ribambelle

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Quels sont les textes qui vous émeuvent ? Ce qui me touche le plus chez Christian Bobin, c’est la simplicité de son émerveillement qui se dégage de son écriture. Enfant, j’ai été bercée par Barbara, Brel, Brassens, Renaud et depuis mon adolescence, j’écoute avec bonheur Damien Saez, l’un des plus grands poètes à mes yeux.

Un passage du livre « Avant j'avais juste un prénom. Une rue ou deux tout au plus. Je régnais sur le grand empire imaginaire, gardien de l'enfance. J'avais le pouvoir de vie et de mort sur mes rêves, les fourmis : et les poupées. Je ne cherchais pas le sens de la vie, mais celui de l'envie. Un gobelet rouge de grenadine. Les pieds nus dans l'herbe. La vie adulte n'a plus rien d'avant. Je n'ai plus aucun pouvoir sur les rêves et le chemin pour atteindre l'empire imaginaire devient sinueux et berce de désillusions ceux qui tentent de l'emprunter. Je ne serai jamais reine, mais garde l'intime conviction de l’avoir été un jour. » www.torticolis-et-freres.ch/ auteurs/laure-coutaz

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre HEP Fribourg

L’éducation fait son virage numérique Pour se préparer au virage numérique qui attend le domaine de l’éducation, la Haute Ecole pédagogique (HEP) de Fribourg vient de fonder le Centre de recherche sur l’enseignement/apprentissage par les technologies numériques – répondant à l’acronyme de Create. Les supports seront plus variés, ce sera beaucoup plus immersif. La production de contenu par les élèves se diversifiera également. Ils ne produiront plus seulement des textes, mais également des contenus multimédias, que cela soit des vidéos ou des infographies, voire des parcours en réalité augmentée. Les tâches des élèves vont changer et, forcément, celles des enseignants aussi. La Liberté (20.09)

Intelligences artificielles

Journée consacrée aux défis posés par le IA Comment préparer la future génération à une ère du « big data » où l’intelligence humaine serait dépassée par des algorithmes de plus en plus puissants, voire autonomes dans un avenir proche ? Comment adapter notre monde du travail à cette nouvelle réalité ? Ces aspects revenaient inlassablement lors des discussions organisées à Lausanne dans le cadre de l’Empowerment Summit, une journée consacrée aux enjeux posés par les intelligences artificielles (IA). Au fil des panels et des conversations, le constat est qu’une réelle prise de conscience existe désormais, notamment pour

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la problématique de l’éducation. L’enseignement devra à l’avenir s’orienter vers des compétences non techniques telles que les humanités, la culture ou encore l’éveil à l’esprit critique. Tribune de Genève (5.10)

Rupture scolaire

Des mentors pour suivre les jeunes en difficulté A Genève, un collectif de la société civile a présenté une initiative visant à inscrire dans la Constitution un droit à la mise en place d’un mentorat pour les jeunes en difficulté. Une proposition, qui se veut apolitique, intitulée « Personne dans la marge » et lancée par une association éponyme. L’idée part d’un constat : les jeunes en échec scolaire ou en rupture sociale sont toujours plus nombreux, malgré les mesures pour leur venir en aide. Selon l’Etat, un millier de jeunes interrompent leur formation avant un premier diplôme, dont plus de la moitié sont des mineurs. Tribune de Genève (21.09)

Formation

Complexité de l’école gratuite Chef du Service cantonal de l’enseignement, Jean-Philippe Lonfat préside un groupe de travail qui doit mettre en œuvre l’arrêt fédéral de décembre 2017, exigeant la gratuité totale de l’école obligatoire. Les particularités valaisannes en font un dossier complexe. L’objet de cet arrêt ne constitue que le sommet de la pointe de l’iceberg de la gratuité de l’école, puisque les collectivités publiques investissent beaucoup pour la formation. L’Etat doit trouver des solutions et mettre en pratique cet arrêt dans les meilleurs délais, au plus tard pour la rentrée prochaine. Le Nouvelliste (25.09)

Québec

Système d’éducation dans un piètre état Le nombre d’élèves en difficulté dans les écoles primaires et secondaires du Québec a atteint un niveau record. Actuellement, plus de 210 000 élèves, soit un sur cinq, ont des besoins particuliers. Les besoins en ressources spécialisées (orthophonistes, orthopédagogues, psychologues, etc.) sont grandissants, mais est-ce que le système scolaire est en mesure de faire face à cette réalité ? Plusieurs parents, invités à témoigner dans le cadre d’une enquête de l’émission JE, soutiennent que leur enfant a été laissé à luimême, abandonné par le système scolaire. Le Journal de Montréal (26.09)

Haut potentiel

L’association suisse fête ses 20 ans On les appelle parfois surdoués, enfants précoces ou à haut potentiel intellectuel (HPI)... Mais ce sont avant tout des enfants avec des besoins particuliers. Pour répondre à ces besoins, l’Association suisse pour les enfants à haut potentiel (ASEHP) s’est

donné pour mission « d’aider à les détecter, de les soutenir et de les accompagner ». Active depuis 20 ans, l’ASEHP se mobilise auprès des enseignants et des autorités scolaires, organise des conférences, des rencontres entre parents et des activités pour les enfants membres, qui sont au nombre de 913 (731 familles). La Liberté (28.09)

Education en Californie

Un lycée moderne pour les migrants Quand il a ouvert ses portes il y a onze ans, le lycée alternatif d’Oakland (Californie) ne comptait que 56 élèves. Affichant aujourd’hui complet avec près de 400 lycéens, il est devenu un modèle en offrant un cursus scolaire adapté aux jeunes migrants, ainsi qu’un soutien psychologique. L’initiative est venue du district qui s’est rendu compte que ces adolescents n’avaient aucune structure pour les accueillir afin de leur permettre de poursuivre leurs études. Le Temps (1.10)

Quiz Valais

Enseignants et élèves de Sion et Monthey vainqueurs Les enseignants de l’ECCG (Ecole de commerce et de culture générale) de Sion et les élèves de l’ECG de Monthey sont les grands gagnants de l’édition 2018 du Quiz Valais du « Nouvelliste ». Au total, quatorze équipes d’élèves et deux équipes d’enseignants se sont inscrites à cette quatrième édition de Quiz Valais du « Nouvelliste », représentant les ECG de Monthey, de Martigny, de Sion et de Sierre, ainsi que les collèges de la Planta et des Creusets. Présent lors des

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RUBRIQUES finales, le chef du Service de la formation Jean-Philippe Lonfat, a pris l’engagement de faire augmenter le nombre d’équipes d’enseignants en 2019. « On peut même imaginer une équipe de directeurs d’établissement ou du département. » Le Nouvelliste (8.10)

Projet pédagogique

Une année à part Une « année de respiration et d’expériences » pour les jeunes a débuté il y a un mois et demi à Delémont avec 14 participants. Ces jeunes, dont le parcours de vie a été bousculé pour diverses raisons, font du chemin, encadrés par une équipe pédagogique pluridisciplinaire. « A part entière » est un projet pédagogique d’importance nationale. Cela lui a valu un soutien financier conséquent de l’Office fédéral des assurances sociales. Le Quotidien Jurassien (5.10)

Civisme

Apprendre comment voter A Genève, les élèves pourront bientôt s’exprimer à blanc sur les objets soumis à votation. Des doutes se font entendre. Huit établissements ont déjà manifesté leur intérêt. Si l’essai de mai 2019 est positif, l’Etat compte mettre en place entre une et trois sessions par année et « garantir que chaque élève ait fait une fois l’expérience de participer à une votation à blanc pendant son parcours au Secondaire II avant ses 18 ans ». Les parents d’élèves saluent cette mesure tout en mettant en garde sur le rôle du DIP et des enseignants. Le Matin Dimanche (7.10)

Le programme en ligne a été imaginé par une Neuchâteloise, Nathalie Lesselin, faute d’en avoir trouvé un qui lui convenait. Chaque vidéo, d’une dizaine de minutes, démarre par l’absorption d’un verre d’eau et une mini-séance de gym du cerveau. « Cela permet de mettre en place le processus de mimétisme afin que l’enfant répète naturellement ce qui sera dit dans la vidéo », note la fondatrice de Kokoro. En trois à cinq séances par semaine, la répétition se fait plus fluide, la prononciation meilleure. Le Temps (9.10)

Bilinguisme

L’enfance de l’art Mettre ses enfants dès 18 mois ou même avant dans une structure bilingue, l’idée n’est pas si farfelue. « L’on sait aujourd’hui que 60% du développement cognitif chez l’enfant se fait entre 0 et 10 ans, affirme Clémentine Rouan, responsable des relations externes d’une crèche bilingue français/anglais à Vevey. Des études neurobiologiques ont démontré que le bilinguisme précoce aide le cerveau des jeunes enfants à développer plus de neurones dans les zones liées au langage et leur permet de développer des capacités linguistiques et cognitives uniques. » Certaines crèches proposent dès lors une structure bilingue pour les tout-petits. 24 heures (28.09)

Inégalités

Ça commence dès la cour de récré Et si c’était en fait à l’école que s’enseignait le sexisme ? La question peut paraître provocatrice, mais en cherchant, à l’occasion de la Journée internationale de la fille, à quel âge naissaient encore aujourd’hui en France les premières inégalités de genre, le constat s’est avéré... surprenant. Dans une case, dès la crèche. Là où les filles sont cantonnées aux jeux de rôle, les garçons, eux, sont déjà impliqués dans les jeux de construction, les cubes, le sable ou l’escalade. La cour de récré, royaume des petits mecs. Pas de surprise en effet, si, plus tard, l’occupation de l’espace dans la cour de récréation, n’est pas égale. Moins sollicitées physiquement, moins valorisées intellectuellement... Les garçons, toujours chouchous. En cours du primaire et du secondaire, l’avantage est aussi donné aux garçons. Les enseignants interagissent en moyenne plus fréquemment en classe avec les garçons (56%) qu’avec les filles (44%). Le Parisien (10.10)

Liban

Le français perd du terrain Au Pays du Cèdre, les professeurs s’inquiètent de la régression du niveau de français de leurs élèves. Une baisse directement liée

La revue des médias « Escape addict »

Méthodes pédagogiques

Médaille d’or au Concours Lépine Lancé il y a un peu moins d’une année, Kokoro Lingua a remporté ce printemps une médaille d’or au Concours Lépine et vient d’être plébiscité dans un rapport d’experts remis au Ministère français de l’Education nationale.

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Nouvel outil de prévention de Promotion Santé Valais Promotion Santé Valais transforme des salles de classe en escape room. Ce nouvel outil de prévention multi-addictions a été présenté à une classe du Cycle d’orientation de Fully. C’est un moyen ludique d’aborder des thématiques sérieuses comme la consommation d’alcool ou de drogue auprès des adolescents. Canal 9 (26.09) www.canal9.ch https://bit.ly/2AfvIms

à l’explosion de l’anglais comme langue planétaire et galvanisée en parallèle par l’arrivée des nouvelles technologies. Le phénomène touche d’ailleurs autant l’arabe que le français. Au sein du trilinguisme arabe-français-anglais, l’anglais apparaît comme la langue des affaires et de la communication, une langue de la nécessité dans un monde globalisé, et le français comme un élément de distinction sociale, une langue que l’on choisit de connaître par attachement affectif Tribune de Genève (11.10)

Histoire

Une formation fait des vagues Intervention rarissime. Et même inédite, de mémoire d’enseignant. La conseillère d’Etat chargée de la Formation, Cesla Amarelle (PS), est intervenue cet été pour faire stopper un séminaire à la Haute Ecole pédagogique vaudoise (HEP Vaud). Le cours était intitulé « 1948 : connaître et enseigner la Nakba (« Catastrophe ») palestinienne ». Nakba ? « Dans la mémoire et l’historiographie palestiniennes, le mot résume l’exode de 726 800 Palestiniens, la destruction de près de 800 villages, la confiscation de leurs biens, le blocage de leur retour, la création de l’État d’Israël (...) », précisait le descriptif du cours. Le cours devrait être remis sur pied dans une nouvelle mouture. 24 Heures (12.10)

Institut de sondage gfs

Formations professionnelles Les jeunes ayant terminé leur école obligatoire se tournent principalement vers une formation professionnelle initiale. La grande majorité se déclare satisfaite de sa formation, quelle qu’elle soit. Cinquante-trois pour cent des jeunes qui ont terminé leur école obligatoire en 2018 en Suisse ont entamé une formation professionnelle initiale, soit un apprentissage. Ils sont 33% à avoir opté pour le gymnase ou une école de culture générale et 13% à avoir choisi une solution intermédiaire. Arcinfo (13.10)

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> ÉDUCATION MUSICALE

Quoi de neuf pour la musique ? progressions d’apprentissage et les attentes fondamentales pour les degrés concernés et harmoniser, nous osons l’espérer, les pratiques musicales. Les quatre axes du PER sont visités. Quatre séquences sont actuellement à disposition avec le dossier pour l’enseignant, les enregistrements et même quelques fiches pour les élèves.

THÈMES ABORDÉS PAR ANNÉE : En 4H, les animaux En 5H, les voyages En 6H, l’Amérique du Sud En 7H, la musique des pays de l’Est Les enfantastiques, l’un des ateliers de la dernière fête cantonale de chant en téléchargement

MOTS-CLÉS : MOYENS OFFICIELS • MATÉRIEL COMPLÉMENTAIRE Lors de nos deux derniers articles, nous vous avons proposé quelques réflexions sur l’exploitation de la chanson et sa nécessité dans l’éducation musicale aux cycles 1 et 2. Au moment où internet disperse tout et n’importe quoi et fait croire à l'illusion qu'un chant récupéré sur les réseaux sociaux est la panacée de l'éducation musicale, nous vous présentons quelques éléments utiles dans vos classes qui sont à votre disposition sur le site de l’animation.

SITUATION ACTUELLE Plantons le décor : Le PER est généralisé dans les classes valaisannes depuis l’automne 2013, mais la réalisation des Moyens d’enseignement romands (MERs) a pris malheureusement quelques retards ! Les moyens officiels restent donc « A vous la musique » avec des éléments structuraux et méthodologiques toujours utiles ainsi que d’autres aspects

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plus désuets. (Ce matériel a été conçu au bon vieux temps des cassettes !) Les livres de chants réservés au cycle 1 sont toujours « Le jardin des chansons » et « la Fête aux chansons » et, pour le cycle 2, les recueils « chanson vole ». Ces documents sont, il faut l’avouer, un peu désuets. Pour les compléter, l’animation met à disposition le matériel suivant :

PLANIFICATIONS ANNUELLES Elles sont réalisées en croisant les attentes du PER et les Méthodologies AVLM. Quelques chansons sont aussi proposées dans ce même lien en rapport aux degrés scolaires. Ce matériel est en téléchargement en étant logué dans l’espace membre1.

RÉPERTOIRE DE CHANT Les chants des divers ateliers de la dernière fête cantonale sont en téléchargement. Ce qui fait un large répertoire pour les deux cycles. Les documents des cours de formation continue sont aussi disponibles, sur demande, auprès de l’animation. Ils sont actuellement composés de plus de 500 chansons avec partition, version chantée et version orchestre2.

CONCERTS ÉDUCATIFS Les dossiers des divers concerts éducatifs de l’OSR3 sont aussi disponibles pour un travail très intéressant de perception. Le prochain concert se déroulera à St-Maurice, le 20 mai 2019. Nous espérons que vous aurez du plaisir à découvrir ce matériel et à l’utiliser dans vos classes.

SÉQUENCES D’ENSEIGNEMENT L’animation a aussi réalisé des séquences d’enseignement qui peuvent être utilisées sur une longue période. Les contenus de ces documents sont évidemment en lien avec le PER, cycles 1 et 2, et la méthodologie « A vous la Musique ». Les objectifs de ces séquences sont d’illustrer de façon claire, avec des exercices précis, les

Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes https://animation.hepvs.ch/musique https://bit.ly/2yuV39L 2 Il serait souhaitable à l’avenir que tout moyen d’enseignement de la musique contienne ces éléments. On peut rêver. 3 Orchestre de la Suisse romande https://bit.ly/2PoUZzn 1

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RUBRIQUES > ÉDUCATION NUTRITIONNELLE

La reine des chèvres ! MOTS-CLÉS : 1H-2H • MÉDIATHÈQUE • DÉGUSTATION Cette année, le thème de la Semaine du Goût 2018 portait sur les fromages suisses. Quoi de plus naturel que de proposer, comme chaque année, une activité découverte sensorielle avec les 1H-2H de St-Maurice à la Médiathèque. Avec l’histoire de la vache Cunégonde donnant du lait de chèvre comme point de départ, nous voilà embarqués dans une aventure langagière et fromagère d’une heure ! Les enfants découvrent petit à petit la fabrication du fromage, jouent au memory des fromages qu’ils vont déguster et entrent dans la dégustation d’une façon surprenante, le fromage n’étant pas l’aliment le plus aisé à mettre en bouche. Du coup, entre Raclette, Gruyère, Tête de Moine, Tomme, Fromage blanc en grains et Sérac chacun y va de son propre vocabulaire. « La Tête de Moine on dirait une fleur, le bouquet d’une mariée, une feuille de salade, un chou-fleur, un brocoli ou même encore le dessus d’un ananas. » « Le fromage, ça peut être mou, fondant, collant, dur, avec des trous, jaune clair ou blanc, … » « Il faut boucher le nez si tu veux pas sentir l’odeur. » A bon entendeur ! Et de s’apercevoir enfin de tout le chemin parcouru depuis le pis de la vache jusqu’à l’étalage du magasin. L’activité aura répondu aux objectifs de L1 (français) par la compréhension

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Une aventure fromagère et langagière…

orale d’un texte lu, aux objectifs de l’EN (éducation nutritionnelle) par l’enrichissement du vocabulaire sensoriel et aux objectifs de SN (sciences de la nature) par la construction de son schéma corporel en lien avec les 5 sens. Comme un objectif demande à être consolidé, l’activité des poires et des fromages (Senso 5) faisant partie du programme de 1H permettra aux enfants de réinvestir ce qu’ils auront découvert et appris. Je remercie les collaborateurs de la Médiathèque pour leur lecture vivante, les enseignantes pour leur collaboration et surtout les enfants pour leur motivation et leur envie de découvrir de nouvelles perceptions. A l’année prochaine. Doris Buchard Animatrice EN cycles 1 et 2 https://animation.hepvs.ch/ef

La reine des chèvres Jalbert P. (2005) La reine des chèvres, Grasset Jeunesse.

EN RACCOURCI Cahiers pédagogiques

Des alternatives à l’école Faire classe ou école autrement, proposer des alternatives à l’école, voilà un projet qui semble avoir le vent en poupe, quoi qu’on mette derrière cet « autrement » et ces « alternatives ». Les Cahiers pédagogiques explorent la thématique. www.cahiers-pedagogiques.com

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> ÉCHO DE LA HEP-VS

Journée interinstitutionnelle sur le droit au temps libre

Sébastien Gollut, chargé d’enseignement à l’ES, Pierre Vianin, professeur à la HEP-VS, Marc Thorens, enseignant à l’école publique dans le canton de Vaud, Sandra Coppey Grange, porte-parole de l’Ecole privée Educaterre et Tristan Mottet, président de la FRAPEV lors de la table ronde sur les devoirs à domicile

MOTS-CLÉS : DROIT DE L'ENFANT • INTERDISCIPLINARITÉ Le 18 octobre dernier, une journée interinstitutionnelle était organisée au Centre interfacultaire des droits de l’enfant (CIDE) à Bramois autour de la thématique du droit au temps libre, dans le cadre d’une réflexion plus large sur les droits de l’enfant et les possibilités d’action en contexte scolaire et extrascolaire. Cette journée interinstitutionnelle rassemblait des étudiants de la Haute Ecole pédagogique du Valais (HEP-VS), du Centre interfacultaire des droits de l’enfant (CIDE, UNIGE) et de l’Ecole supérieure Domaine social Valais (ES). La veille, les étudiants en 2e année à la HEP-VS avaient bénéficié à StMaurice d’une sensibilisation plus

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générale aux droits de l’enfant à l’école. Ces journées en lien avec la Convention internationale des droits de l'enfant sont mises sur pied depuis plusieurs années. Lors des précédentes journées interinstitutionnelles, les axes retenus avaient par exemple porté sur le chemin de l’école ou les questions de genre. Cette année, le choix du droit au temps libre a enthousiasmé les organisatrices toutes trois formées au CIDE et qui travaillent chacune dans l’une des trois institutions regroupées lors de cette journée (Lirija Namani est à la HEP-VS, Maude Louviot au CIDE et Coraline Hirschi à l’ES domaine social Valais). « S’intéresser à cette thématique était idéal pour aborder un certain nombre de questions sous l’angle interdisciplinaire, en mêlant les aspects juridiques, psychologiques, culturels, etc. », souligne Lirija Namani.

Lors de cette journée interinstitutionnelle autour des enjeux du temps libre, les étudiants de la HEP-VS, du CIDE et de l’ES ont profité d’une introduction générale à la thématique par Philip D. Jaffé, professeur et directeur du CIDE, mais aussi membre du comité international des droits de l’enfant de l’ONU, et Karl Hanson, professeur et directeur adjoint du CIDE. Clément Rivière, maître de conférences en sociologie à l’Université de Lille a ensuite évoqué le droit au temps libre en ville pour les enfants, à travers quelques résultats de son enquête par entretiens réalisée à Paris et à Milan1. Les organisatrices avaient ensuite prévu une table ronde autour des devoirs à domicile. Ce moment de discussion entre les participants à la table ronde et avec les étudiants, modéré par l’ancien journaliste Laurent Bonnard, fut riche. Les échanges ont par exemple permis de croiser les regards sur les effets des devoirs facultatifs ou à la carte. La conclusion à cette table ronde fut particulière, parce qu’unanime. Sans nier le nécessaire entraînement pour apprendre, personne parmi les intervenants ou parmi le public, dont de futurs enseignants, n’a été en mesure de vanter les bienfaits des devoirs à domicile, sauf à se référer à l’acquisition d’une autonomie jugée idéaliste dans certains contextes. Les enseignants ont dit « faire avec » l'obligation des devoirs, en essayant de tenir compte au mieux de la diversité des situations des élèves. L’après-midi, divers ateliers ont été proposés aux étudiants. Dixit une étudiante préparant son master interdisciplinaire en droits

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RUBRIQUES Echo de la rédactrice Diversité des profils

de l’enfant au CIDE et une étudiante à la HEP-VS, une telle journée interinstitutionnelle est profitable en raison de la diversité des profils de formation et donc des horizons des participants.

INTERVIEW : CLÉMENT RIVIÈRE En quoi les enfants sont-ils les révélateurs des rapports de leurs familles aux espaces publics ? Ce sur quoi j’ai insisté dans ma présentation, et cet aspect était aussi en filigrane dans les échanges autour des devoirs à domicile, c’est que le temps extrascolaire va être occupé différemment selon les enfants. Cette différenciation est liée au fait que les familles présentent des profils distincts et ne disposent pas de ressources identiques, en termes de capital culturel, économique et social. Leur degré de familiarité avec la culture scolaire a également une incidence.

« Il existe peu de travaux sociologiques sur les pratiques éducatives en lien avec l’espace urbain. » Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce sujet ? Il existe peu de travaux sociologiques sur les pratiques éducatives en lien avec l’espace urbain. Il s’agissait pour moi d’en savoir plus sur ce lien entre action éducative des parents et usages de la ville. Les

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enfants qui grandissent en ville construisent un rapport à l’espace urbain qui est en partie lié à la façon dont leurs parents les accompagnent dans cette découverte. C’est une tendance historique de long terme que de constater que les enfants sont progressivement moins visibles dans l’espace public. Ils sont aujourd’hui moins autonomes qu’il y a quelques décennies et cette tendance s’observe dans tous les pays d’Europe. La socialisation urbaine est différente selon les genres… Cette découverte de l’espace n’est en effet pas la même pour les filles et les garçons. Les parents contribuent à fabriquer des citadins distincts, sachant que les femmes et les hommes adultes n’ont pas le même usage de la ville. Au-delà de votre recherche, pensezvous qu’il y a une différence entre la ville et la campagne au niveau de l’appropriation du temps extrascolaire ? Je n’ai pas fait d’enquête en milieu rural, mais les parents que j’ai rencontrés n’ont pas tous grandi en ville. Ce qui est intéressant, c’est que si l’on compare les parents selon leur origine, il y a des similitudes en fonction de la densité urbaine du lieu où ils ont grandi. Propos recueillis par Nadia Revaz Notes www.metropolitiques.eu/Les-enfantsrevelateurs-de-nos.html

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Ces derniers temps, j’ai entendu ici et là quelques enseignants estimer qu’une grande partie de leurs collègues étaient médiocres, parce que non enclins à renouveler leur manière d’enseigner ou a contrario trop innovants, au détriment de la transmission des savoirs. Statistiquement, la fréquence de ces critiques à l’emporte-pièce est évidemment insignifiante, mais… cela m’intrigue. N’y aurait-il pas de très bons enseignants « classiques », avec par exemple le sens de l’exigence, perçu comme de la bienveillance avec le recul ? N’existerait-il pas de très bons enseignants « modernes » qui imaginent de nouveaux dispositifs pour motiver les élèves, les amenant à apprendre en passant par des chemins non balisés? Lorsque l’arrogance de ceux qui se prétendent « modernes » est sans aucune limite, je me range du côté de ceux qui sont assimilés aux « classiques ». Et je suis capable de défendre ceux qui sont perçus comme « classiques » avec la même conviction, ce d’autant plus que parfois devant leurs élèves ils le sont moins que supposé, mais cela reste dans les murs de la classe. Jamais je ne serai du côté de la pensée sans nuance. Comment peut-on croire que les uns auraient raison à 100% et les autres aucunement dans la même proportion ? Lorsque l’intolérance à la diversité des profils est telle, cela me fait peur. Certaines attitudes trop assurées m’interpellent. La complémentarité des talents n’est-elle pas plus enrichissante que cette querelle dépassée ? Nadia Revaz

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> CPVAL

Informations et communication de la CPVAL MOTS-CLÉS : LOI • DROITS DES ASSURÉS Ces dernières années, la « transparence » est devenue le mot-clé par excellence. Elle est synonyme de clarté, d’intelligibilité. L’activité d’une institution de prévoyance doit être transparente, sans pour autant enfreindre la protection des données. Les diverses évolutions intervenues récemment dans le domaine réglementaire visent à accroître la transparence du 2e pilier. Celle-ci sert en premier lieu l’institution de prévoyance, ses organes de direction et ses groupes d’intérêts. Par ailleurs, pour pouvoir surveiller le fonctionnement du système entier, les autorités doivent collecter les données de toutes les institutions. Certaines entreprises, ou même les médias, réalisent des enquêtes et des études comparatives. Mais attention, qui dit transparent ne dit pas forcément directement comparable. Ainsi, des frais de gestion de fortune comparativement bas ne garantissent pas une gestion de fortune avantageuse en termes de coûts, tant ceux-ci sont influencés par la stratégie de placement. En tant que grande institution de droit public, CPVAL est constamment exposée aux regards. C’est pourquoi nous nous devons d’être le plus transparents possible. Cela dit, nous ne cessons de continuer à évoluer, car la transparence n’a rien d’un absolu. Avec notre rapport de gestion que vous pouvez obtenir sur simple demande, nous établissons de

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L’activité d’une institution de prévoyance telle que CPVAL se doit être transparente, sans pour autant enfreindre la protection des données.

nouveaux jalons dans le monde de la prévoyance. Visitez également notre site Internet qui vous donnera passablement d’informations. Parcourez également notre document annuel « CPVAL Info » qui, sur une page recto/ verso, vous résume les faits marquants de l’année et les résultats financiers de la Caisse. Ce document accompagne votre certificat de prévoyance qui vous parvient également une fois par année en mai/juin.

TRANSPARENCE : UNE EXIGENCE DANS TOUS LES DOMAINES… CPVAL doit respecter le principe de transparence dans la réglementation de son système de cotisations, dans son financement, dans sa comptabilité ainsi que dans sa gestion de

fortunes. Cela implique qu’elle doit faire en sorte que sa situation financière effective apparaisse de façon claire, que la sécurité de la réalisation de ses buts de prévoyance puisse être prouvée et que ses obligations d’informations à l’égard de ses assurés puissent être exécutées.

INFORMATIONS OBLIGATOIRES POUR L’ASSURÉ La loi fixe clairement les droits des assurés. Les informations sur les cotisations, le capital épargne et les prestations doivent être communiquées. Celles-ci figurent sur le certificat de prévoyance. L’organisation de la Caisse, les identités des membres de l’organe paritaire de gestion et la façon dont est financée la Caisse

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RUBRIQUES sont également des informations qui doivent être fournies à l’assuré. De même, si une liquidation partielle de la Caisse devait se produire, l’institution devra informer ses assurés sur cette procédure et ses conséquences.

AUTRES INFORMATIONS EXIGIBLES PAR L’ASSURÉ MAIS SUR DEMANDE Les comptes annuels ainsi que le rapport annuel peuvent être mis à disposition des assurés sur demande. Ils se trouvent aujourd’hui déjà à disposition du public puisque le site de la Caisse réserve un accès à ces données dans la partie générale de sa construction. Il en va de même des résultats de placement des capitaux, des principes de calcul du capital de couverture, du degré de couverture ainsi que de l’ensemble des frais de la Caisse, soient-ils de type « gestion de fortune » ou de type administratifs. CPVAL tient énormément à ces principes de transparence et d’information. Ils sont du reste les garants de la confiance et de la compréhension d’un système pas toujours facile à apprivoiser. Il va également de soi

« Qui dit transparence, dit aussi communication. » que la réforme de notre système de prévoyance doit pouvoir être idéalement suivie par nos assurés, raison pour laquelle un chapitre spécial lui est consacré sur le site de la Caisse.

COMMENT FAIRE POUR BIEN INFORMER ? CPVAL le fait à travers son flyer Info, son certificat de prévoyance, son site internet, sa disponibilité à simuler des prestations, à participer à diverses assemblées, à ses articles dans Résonances et à travers la volonté de ses collaborateurs de communiquer directement avec les assurés sous forme d’entretiens et de visites.

IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION Qui dit transparence dit aussi communication. La communication est l’action d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un. Théoriquement, la com-

munication avec les assurés ne devrait pas poser de problèmes. Mais nous savons tous qu’entre théorie et pratique, il y a parfois un monde. Les responsables des CP se plaignent régulièrement du manque d’intérêt des assurés pour cette matière complexe et les assurés disent ne pas comprendre ce qu’on leur dit. La vraie communication n’a lieu qu’entre gens qui partagent les mêmes idées et les mêmes convictions. Les personnes chargées de transmettre des informations aux assurés, qu’il s’agisse de rapports annuels, de contenu pour le site internet ou de brochures d’information, devraient donc être capables de se mettre à la place des destinataires de leur information, savoir « penser comme eux », pour formuler un message qui passera. C’est là que la notion de transparence peut aider. Espérons que CPVAL aura réussi cet exercice… Patrice Vernier

www.cpval.ch

EN RACCOURCI Performances cognitives

Influence des écrans Une étude conduite par des chercheurs canadiens établit un lien direct entre le temps passé sur les écrans, le sommeil et les performances cognitives des enfants. Les enfants qui passent plus de deux heures par jour sur les écrans ont de moins bonnes capacités cognitives que ceux dont l'exposition est plus limitée, constate une étude publiée dans la revue britannique Lancet Child and Adolescent Health. Conduite par des chercheurs canadiens (Institut CHEO, université d'Ottawa, Carleton University), celle-ci a porté sur 4 520 enfants de 8 à 11 ans sur 20 sites à travers les Etats-Unis.

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www.futura-sciences.com/tech/ actualites https://bit.ly/2BZyygs Calendrier interreligieux

Naître et grandir, rites de passage Dans la nouvelle édition du calendrier interreligieux, allant de septembre 2018 à décembre 2019, vous pouvez découvrir, outre la traditionnelle mention des différentes fêtes religieuses et laïques qui marquent notre calendrier, une présentation richement illustrée de seize rituels choisis dans autant de traditions différentes. Le site permet de consulter librement un calendrier des principales fêtes civiles et religieuses

(au fil des mois ou par tradition). Aux détenteurs du calendrier, il offre également (via un code personnel figurant au dos de la publication) les textes et photographies de quelques thèmes abordés ces dernières années ainsi que des ressources pédagogiques destinées au corps enseignant, aux élèves ou à toute personne intéressée. www.calendrier-des-religions.ch

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> BIBLIOTHÈQUE

Escape Game à la bibliothèque de Chamoson

A la recherche du code…

MOTS-CLÉS : LECTURE • RÉSOLUTION D’ÉNIGMES • TRAVAIL EN ÉQUIPE Les élèves de Chamoson ont dû intervenir pour retrouver le code de l’ordinateur de Marie-Claire Clivaz, responsable de la bibliothèque. Karine Crittin, bibliothécaire bénévole et enseignante en congé sabbatique, ainsi que Sandrine Bodin, formatrice en FLE (français langue étrangère) ayant travaillé avec des élèves allophones, font partie du groupe exposition de la bibliothèque communale et scolaire de Chamoson, et ensemble elles ont imaginé et organisé un Escape Game ou jeu d’évasion grandeur nature intitulé « Le code perdu ». Les enfants ont eu pour mission d’aider la bibliothécaire à déverrouiller

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son ordinateur, afin qu’elle puisse à nouveau prêter des livres. Tout a été adapté en 4 versions, de manière à ce que cela corresponde aux différents niveaux, de la 3H à la 8H. En trois semaines, 13 classes ont participé à cette aventure. « C’est tout un scénario qu’il a fallu imaginer, avec de fausses pistes », explique Karine Crittin. Et de préciser: « Même si nous ne sommes pas des professionnels dans l’organisation de ce type d’activités, nous y avons pris du plaisir et apparemment les élèves aussi. »

A LA RECHERCHE DU CODE PERDU En ce mercredi 10 octobre, les élèves de la 7H de Céline Dorsaz arrivent à la bibliothèque à 10 h 15 pour se lancer à la recherche du code perdu. Ils ont 60 minutes au maximum pour le retrouver. En classe, les élèves se sont préalablement répartis en trois

groupes et ont choisi un nom pour leur équipe. Ainsi nous avons les PNJ pour personnages non joueurs, les Licornes et les Sherlock Holmes. Après une petite vidéo présentant le défi et les règles du jeu (ne pas courir, ne pas abîmer les livres, respecter ses camarades…), le top départ est donné. Chaque équipe a un périmètre de recherche différent, à savoir l’une des salles de la bibliothèque. Ils fouillent parmi les livres pour trouver des indices et résoudre les énigmes permettant d’ouvrir des coffres, puis une mallette. Il s’agit de lire et souvent de relire les messages, mais aussi de se répartir les tâches. L’enseignante demande à un groupe de détailler le raisonnement à l’un de leurs camarades pour qu’il comprenne la stratégie utilisée dans le décryptage d’une partie de l’énigme, quitte à perdre quelques secondes,

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RUBRIQUES car c’est aussi ça l’esprit d’équipe. A un moment donné, les élèves doivent par exemple cogiter pour découvrir le nom d’un fruit vert qui est aussi un métier. Sans s’en apercevoir, ils exercent leur vocabulaire. A d’autres étapes, ils sont amenés à faire preuve d’une certaine logique, pour parvenir à traduire notamment des codes ou des alignements de points via les chiffres romains ou l’alphabet braille que plusieurs ont d’abord pris pour du Morse. Il arrive que les élèves s’égarent dans leurs réflexions, et là les adultes leur viennent en aide en les canalisant ou en livrant un petit indice supplémentaire. A la fin de l’enquête, l’objet phare reste le livre, mais impossible de tout révéler. Les PNJ sont la première équipe à souffler le mot de passe perdu à la bibliothécaire qui le teste sur son ordinateur. Les deux autres trouvent le code quelques minutes plus tard et comme l’a dit l’une des élèves,

« 13 classes ont participé à cette aventure. » l’important n’est pas de gagner, mais de participer et d’avoir eu du plaisir à jouer dans ce lieu qui leur est familier, puisqu’ils y viennent assez régulièrement. A la fin du jeu, plusieurs élèves aimeraient bien emprunter de nouveaux livres qu’ils ont repérés, toutefois ce sera pour un autre jour… Les bibliothécaires étaient ravies de voir autant d’enthousiasme pour cet Escape Game ayant mis à contribution les méninges des enfants. Suggestion des élèves, c’est à refaire au moins une fois par année. Avant de partir, plusieurs remercient les organisatrices pour cette belle activité. Nadia Revaz

Bibliothèque communale et scolaire de Chamoson

Bonus Résonances en ligne

http://chamoson.bibliovs.ch

https://bit.ly/2CL7XFf

Regard des 7H sur la lecture et l’Escape Game Quels livres lisent-ils avec plaisir ? « J’aime lire la série “Les Héritiers d’Enkidiev”. » « Je lis surtout des romans fantastiques. » « J’adore lire des mangas et ce qui me plaît, c’est que ça se lit à l’envers. » Sur quels critères se basent-ils pour choisir un livre plutôt qu’un autre ? « J’aime les livres rigolos, alors à la bibliothèque je regarde les étiquettes jaunes » (l’élève montre le panneau du classement des romans Jeunesse sur lequel des pictogrammes correspondent à des thématiques). « Je commence par lire le résumé sur la dernière page » (un élève dit que ça s’appelle une quatrième de couverture et une autre montre sur un livre pourquoi cela se nomme ainsi). « Si j’apprécie un auteur, je regarde s’il a écrit d’autres livres. » Qu’ont-ils apprécié dans l’Escape Game à la bibliothèque ? « Pour une fois, on a travaillé en grand groupe sans se chamailler et tout le monde avait un truc à dire » (cet avis général est nuancé par deux élèves qui trouvaient que quelques-uns étaient trop individualistes). « Ce qui était intéressant par rapport à d’autres Escape Games, c’est qu’ici il n’y avait que des objets faisant partie de la bibliothèque et les énigmes étaient vraiment différentes. » « Même si je préfère venir à la bibliothèque pour choisir des livres, c’était très cool comme activité. »

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Panneau des équipes, avec le décor de l’Escape Game

EN RACCOURCI Concours Alkindi -Suisse

Compétition de cryptographie Le concours Alkindi-Suisse est une compétition de cryptographie ouverte aux classes de secondaire I. Il est organisé par les associations Animath, France-IOI et par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). La participation est entièrement gratuite. La sécurité des données numériques et de leur transmission est un des enjeux majeurs de notre société, que ce soit pour sécuriser les transactions bancaires ou garantir la protection de la vie privée. L’objectif du concours est de montrer aux élèves que les mathématiques et l’informatique permettent de comprendre les outils utilisés dans ce domaine. https://concours-alkindi.epfl.ch

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> ARTS VISUELS

« Artiste en jachère »… Si bien que je gardais une affection toute particulière pour le dico, comme un lien intime d’attraction avec les seules pages cornées : celles des illustrations. Et tu les as crus, et tu as renoncé ! Longtemps. Grâce à un soupçon de résilience et énormément de chance, ma créativité fut ainsi globalement stimulée. Mais c’est surtout la nécessité qui me permit de découvrir un tout autre usage fort utile à cet ouvrage à l’inertie idéale, celui de devenir serrelivres. Pour des ouvrages que j’achète sans les ouvrir, encore aujourd’hui, et que je conserve comme une richesse,… à lire quand je serai grand ! La page blanche accompagnée de quelques défis à relever

MOTS-CLÉS : PAGE BLANCHE • COMMUNICATION • PER La thématique du mois étant liée à la communication, pourquoi ne pas s’en saisir dans le cadre de cette rubrique liée aux Arts Visuels ? En fait, écrire est pour moi tout sauf une sinécure et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pleine d’empathie pour mes élèves face aux rames de pages blanches que je leur mets gracieusement à disposition, accompagnées de quelques consignes en défis… Le syndrome de la « page blanche » m’arrive à chaque fois que je suis confronté à devoir écrire, accompagné souvent par une petite voix fort distrayante. Ecrire… tu te sens comme enfant, devant ta feuille immaculée… Ce n’est pas très clair, mais quelque chose se passe qui s’emballe. Depuis tout petit déjà.

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Ce n’est guère confortable, mais cela ne se voit pas, je crois ! Alors pour me calmer, je dois m’appuyer sur quelque chose de tangible : une trace, un signe… Il faut une voie ou une voix Alors je consulte à nouveau un vestige de mon temps, bien utile dans ma bibliothèque, l’authentique Larousse illustré 1980. Et je me souviens : En haut lieu, mes maîtres, d’entente avec mes parents, avaient « débattu » à demi-mots avec La Dame de ma singulière aptitude à confondre gauche et droite, et de l’étrange manière d’interpréter les sons. Et c’est, entièrement contrarié qu’un peu plus tard, on me partagea cet autre diagnostic de « nul en ortographe ». Autant abruptement que généreusement, on me l’avait trop « communiqué ». A travers tant de notes et autant de regards de travers, tout affichait mon entière incompétence à écrire une phrase correctement…

Ou retraité ! … Je te rappelle que tu dois écrire, les mots… Tu dois consulter ! Pardonnez-moi. En prenant les chemins de traverse de ma pensée en arborescence, j’ai cueilli des noisettes que je peux partager ! Je consulte. A,B,C,D, Débattre : Discuter un prix pour le faire baisser ; marchander. Discuter une question quelconque. Aïe ! Oui, mais c’est pauvre, ça ne va pas être facile, même s’il y a du potentiel ! Communiquer… Avec ce sujet de réflexion en Arts Visuels à l’école obligatoire, je peux rapidement retenir plusieurs considérations : 1.Il y a d’abord la communication via le PER1 « Les enseignements/apprentissages liés au domaine Arts, pour l'ensemble de la scolarité obligatoire, sont structurés par quatre axes thématiques : Expression et représenta-

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RUBRIQUES tion, perception, acquisition de techniques, culture. »1a Si le PER est une chose ? C’est un bel outil. Et s’il est un objet utile ? … C’est un outil multifonctions, toujours à vue, accessible et à disposition. 2. L’enseignant communique Communiquer aux élèves le contenu prévu dans cette branche. « Communiquer et transmettre un savoir, un don. » (cf. petit Larousse illustré, édition 1980) Le don, cette compétence rarissime qu’on peut découvrir en tout temps car il n’est jamais trop tard ! « Faire qu'ils aient ce savoir, ce don. » (cf. op. cit.) Rarissime, mais l’enfant est encore si proche de ses intuitions… « Faire partager à quelqu'un un sentiment, un état, faire qu'il ait le même sentiment, qu'il soit dans le même état. » (cf. Op. cit.) « Le domaine Arts permet l'exploration des langages visuels, plastiques et aide à leur compréhension. Il favorise la construction de références culturelles. » 1b L’enseignant aide à découvrir qu’il y a des choses à… découvrir ! C’est surprenant. Plutôt à retenir comme une expérience globalement plaisante. Par ce qui peut paraître parfois n’être qu’un détail ou une anecdote, on peut déjà comprendre une infime parcelle du vaste monde et s’y connecter. Savoir qu’il y a des portes à ouvrir… pour découvrir de nouvelles perspectives. Et s’en souvenir ! 3. L’enseignant crée l’espace de communication. « Un des buts de l’expression artistique est de communiquer, de partager ce sentiment avec les autres, pour permettre aux observateurs de s’y référer, d’en apprendre ou de s’en inspirer. » 2 Je considère l’enseignant un peu comme un artisan-alchimiste. Il tra-

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vaille avec une matière singulière et multiple, très souple et très plastique, … Ouais enfin, un saltimbanque qui jongle avec des Rubik’s Cubes ! … en marchant sur des œufs ! Oui, l’enseignant doit créer un cadre favorable à la découverte et mettre à disposition tous les ingrédients nécessaires et propices à chaque situation. Mettre en scène le fil de son histoire pour inviter les participants à s’exprimer avec leur production, et si possible, le communiquer. « Les visées prioritaires de son programme sont : découvrir, percevoir et développer des modes d'expression artistiques et leurs langages, dans une perspective identitaire, communicative et culturelle. » 1c Communiquer pour s’exprimer… pour communiquer !? C’est un début ! Nous avons le privilège de disposer de branches où, dans l’exercice pratique, l’expression est intrinsèquement une des « matières premières » : je pense aux Arts Visuels, bien sûr, mais aussi aux Activités Créatrices & Manuelles, à la Musique, également à l’expression orale ou écrite, ainsi qu’à celle du mouvement. « Une œuvre d’art découle de l’expression d’une opinion ou d’une idée, ou d’un sentiment que l’artiste porte en lui-même. Les artistes créent l’art de partager ce sentiment avec les autres, pour permettre aux observateurs de s’y référer, d’en apprendre ou de s’en inspirer. » 2 Les enseignants d’AV fonctionnent un peu comme les artistes. Pour qu’ils puissent donner forme à leur œuvre commune, ils doivent aussi compter avec de l’imprévisible et de l’inattendu, et cela, malgré les meilleures planifications. Métier difficile avec de constantes adaptations… 4. L’élève s’exprime… donc il communique

Communiquer reste le principal objectif d’une démarche artistique, avec la capacité de l’artiste à exprimer, et ses moyens pour s’exprimer. Exprimer un sentiment, une émotion, puis une idée, une opinion... Tout pareil avec les enfants : sans être aucunement dans une « démarche artistique », les élèves sont néanmoins également invités à s’exprimer en « artistes en friche » prêt à l’ensemencement. Les productions des élèves sont autant de connexions possibles à leur intériorité. Cela permet de prendre confiance en soi, de faire des choix… Donc ça fait du bien ! « Dans le cadre d'une formation équilibrée de l'individu, il est important de lui permettre d'élargir et de développer ses propres modes de représentation, d'interprétation et d'expression sur les plans des sensations, de l'imaginaire, de l'émotion et de la perception du monde qui l'entoure. Les activités pratiques des Arts Visuels contribuent au développement et à la stimulation du potentiel créatif des élèves. » 1d N’est-ce pas là ce que l’on peut souhaiter de mieux à nos « citoyens en herbe » ? Je dirais même plus, c’est cela que l’on veut souhaiter de mieux à nos « citoyens en herbe » ! Au plaisir de vous rencontrer pour parler, écouter, échanger, penser, réfléchir, témoigner, apprendre, s’interroger, projeter, planifier, construire, partager… René-Pierre Clivaz animateur Arts Visuels https://animation.hepvs.ch/av Notes www.plandetudes.ch/web/guest/a/cg cf. Structure globale du domaine 1b cf. Commentaires Généraux 1c cf. Conditions cadre matérielles et organisationnelles 1d cf. Intention 2 https://portfolio.lotincorp.biz/ladifference-entre-lart-et-le-design 1

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> SORTIE SCOLAIRE

Des élèves visitent le World Nature Forum à Naters MOTS-CLÉS : NATURE • EDD • TOUS DEGRÉS

Le 25 octobre dernier, nous avons suivi un groupe d’élèves de 9 à 11 ans de l’Ecole « Lemania-Verbier International School » au World Nature Forum à Naters afin d’en savoir plus sur cette possibilité de sortie scolaire. Ce point d'ancrage de l'UNESCO World Heritage Swiss Alps Jungfrau-Aletsch est encore méconnu des classes francophones, même si en cohérence avec le Plan d’études romand.. Le Word Nature Forum, qui présente une exposition interactive permettant de se plonger dans l’univers alpin, est à 5 minutes de la gare de Brigue. L’objectif du lieu et des excursions proposées est de favoriser la sensibilisation aux particularités du paysage naturel et culturel, en lien avec l’EDD (éducation au développement durable) et les 17 objectifs de l’agenda 2030 du développement durable. Pour Hans-Christian Leiggener, directeur du lieu, « l’exposition et les excursions permettent de sensibiliser les jeunes aux évolutions du climat, en leur donnant la chance de mieux comprendre les phénomènes pour agir. »

DES ACTIVITÉS LUDIQUES ET INTERACTIVES A 10 heures, la journée suisse inscrite dans le cadre de la semaine internationale à l’école Lemania peut démarrer. Après une présentation générale sur le patrimoine mondial et le fonctionnement du parcours,

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Une exposition interactive pour se plonger dans l’univers alpin

les élèves découvrent l’exposition en binôme ou en petite équipe, avec un accompagnateur, pour approfondir une connaissance si besoin est, par exemple pour mieux comprendre le phénomène de la fonte du permafrost. A l’entrée, ils ont reçu un questionnaire en français les invitant à suivre la ligne bleue pour répondre aux questions et découvrir une énigme. Au fil des postes, ils observent les roches, la carte des précipitations ou embarquent dans le wagon ferroviaire du Jungfraubahn qui amenait les touristes aisés à la montagne il y a 100 ans. Au vu des diverses origines des élèves, certains s’appuient sur les explications en anglais, car les panneaux sont multilingues. Au terme des activités

proposées au rez-de-chaussée et au premier étage, les élèves s’installent pour visionner un film dans l’espace panoramique. De superbes images de la nature environnante, avec juste un fond sonore. Après la visite, nous demandons à trois élèves d’évaluer l’exposition. Ils attribuent un très bien, frisant l’excellence. « C’était vraiment très intéressant », commentent-ils en chœur. A leurs yeux, le seul bémol, c’est d’avoir dû répondre aux questions aux différents postes via un questionnaire papier/crayon. Qu’ont-ils appris ? « Beaucoup de choses, notamment que la neige c’est beaucoup plus léger que l’eau ou la glace », explique l’un d’eux. L’une des ensei-

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RUBRIQUES

Les élèves apprennent ludiquement.

gnantes précise que la thématique des montagnes sera bientôt abordée en classe, ce qui permettra de faire des liens avec ce qui a été vu à Naters. Le groupe de l’école internationale de Verbier a choisi d’effectuer l’offre combinée, avec une excursion. Vers 11 h 20, ils s’activent pour récupérer leur pique-nique (les végétariens ou les allergiques au gluten ont droit à un lunch spécifique faisant partie de l’offre gratuite pour les écoles), car ils doivent prendre le car à 11 h 30 pour aller à Belalp.

Les élèves, les enseignants et la maman accompagnatrice ont été enchantés de cette virée en terre haut-valaisanne donnant l’occasion de découvrir autrement le paysage environnant, l’eau, les glaciers et le climat. L’exposition moderne et interactive les a enthousiasmés. L’équipe de World Nature Forum propose différentes excursions, accompagnées par un guide de montagne. Des classes sont d’ores et déjà inscrites pour un programme sur deux jours l’année prochaine. Evidemment

Une offre gratuite pour les écoles Pour l’année scolaire 2018-2019, les classes (du primaire au secondaire II) de toute la Suisse peuvent visiter gratuitement l’exposition interactive au World Nature Forum et s’immerger dans le monde fascinant des glaciers et des Alpes. Dans ce cadre, les jeunes découvrent les valeurs de l’histoire et l’importance du patrimoine mondial de la Jungfrau-Aletsch et prennent activement connaissance de la vie, de la nature, des menaces, des développements et des défis actuels dans l’espace alpin. L’après-midi, les adolescents peuvent faire une excursion guidée dans le monde fascinant des Alpes et des glaciers. La réalisation de cet événement sans frais pour les classes est possible grâce à divers partenaires. L’offre est toutefois limitée et les demandes seront traitées par ordre d’arrivée. www.jungfraualetsch.ch/fr/offre-ecoles

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il est possible de visiter uniquement l’exposition. Des thématiques spécifiques (le tourisme, la forêt, l’agriculture de montagne, l’usage de l’eau, etc.) peuvent être abordées. A terme, Mario Gertschen, vice-directeur et responsable de la communication, espère développer une autre offre combinée, de façon à permettre aux élèves du Valais romand de se familiariser avec un pan culturel et musical germanophone. Ce serait alors une autre façon de mixer nature et culture. A suivre. Nadia Revaz

Agenda 2030 du DD www.unesco.ch/fr/agenda-2030du-developpement-durable

Le WNF en images

Découverte de l’exposition https://youtu.be/ogWn1KcX-Os Extrait d’un des films panoramiques projetés https://youtu.be/lkgSnE0Pebk

Bonus Résonances en ligne https://bit.ly/2CL7XFf

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> AC&M

La formation continue au plus près des besoins

L’animation pédagogique est un service gratuit.

MOTS-CLÉS : HEP-VS • COURS SPÉCIFIQUES Imaginons trois enseignants dispensant des cours AC&M très différents : Arnold, Nina et Leila. Le premier a 53 ans, travaille au CO depuis 26 ans et possède une expérience approfondie avec le bois, le métal et le carton. Nina est titulaire en 6H, elle a 39 ans et elle assure les AC&M dans sa classe avec plaisir car aucun spécialiste n’est disponible sur l’ensemble de l’année. Leila, 25 ans, titulaire d’un bachelor HEP tout frais, vient de terminer la formation PIRACEF ; elle travaille comme spécialiste AC&M dans les cycles 1 et 2. Ces 3 personnes dispensent leur enseignement de façon très différente car chacune possède des compétences très variables, propres à son expérience personnelle. Et chacune de ces 3 personnes a des besoins professionnels qui lui sont propres : désir de renouveler sa pratique, améliorer sa gestion de classe, difficultés à interpréter le PER Arts et à l’appliquer de façon efficiente, soucis en ce qui concerne l’évaluation, manque de maîtrise technique en ce qui concerne certaines matières,

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outils et machines, faible éventail de compétences empêchant de proposer des activités variées, changement d’établissement imposant de renouveler sa pratique, rénover et équiper la salle AC&M, etc. Parfois, il est possible de trouver de l’aide dans l’entourage professionnel direct mais parfois personne n’est en mesure d’apporter le soutien nécessaire. Il existe cependant une source d’aide que de nombreux enseignants oublient de solliciter et qui se ferait une joie d’apporter son soutien : la formation continue proposée par la HEP Valais. En effet, il existe tout un panel de cours (variables en fonction des années) susceptibles de répondre (du moins en partie) aux besoins de nos trois braves enseignants (et aussi des autres) ; des cours techniques (modelage, électronique, cartonnage, sculpture papier, moulage, etc.), des cours didactiques, des cours tournés vers la nouveauté (impressions 3D, programmation de puces, découpage assisté par ordinateur) et d’autres encore inexistants. Inexistant ne veut pas dire impossible ou introuvable car il est possible de

solliciter l’organisation de cours spécifiques. Pour cela, il suffit de contacter l’animation pédagogique de la HEP Vs, Danièle Salamin Muller pour les cycles 1 et 2 et moi-même pour le cycle 3. Nous aurions ainsi la possibilité de mettre sur pied et de proposer une offre de cours spécifiquement réfléchie destinée aux enseignants AC&M. Depuis 2 ans, je n’ai reçu que 3-4 demandes directes de cours de formation continue de la part d’enseignants, et à chaque fois cela se passait dans le cadre de formations. A croire que l’offre actuelle répond pleinement aux besoins de la majorité ! …et pourtant, le nombre d’inscriptions aux cours AC&M que nous proposons n’est pas très important malgré le fait que nous ayons essayé de répondre aux demandes reçues de la part du domaine de la formation continue et des enseignants. Les cours ne pouvant avoir lieu sans un minimum de participants, les efforts fournis pour les organiser ne sont pas payants et cela est frustrant. Il serait donc judicieux que nous adaptions notre offre aux attentes du public cible. N’hésitez donc pas à nous contacter pour nous faire part de vos besoins et nous ferons de notre mieux pour y répondre. Pour conclure, j’aimerais rappeler que l’animation pédagogique est un service gratuit ; elle est destinée aux enseignants afin de leur apporter aide et soutien. Transmettez-nous vos demandes afin que notre action prenne tout son sens ! Frédéric Vauthier https://animation.hepvs.ch/acm

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i NFOS HEP-VS

Remise des diplômes de la HEP-VS La demande en nouveaux enseignants s’intensifie. Si la HEP-VS a décerné lors de sa récente cérémonie de remise des diplômes à Brig 72 bachelors pour l’enseignement primaire, ce sont 113 nouveaux étudiants qui viennent d’entrer en formation en 2018 pour le primaire, soit un chiffre en augmentation d’environ 20%. Dans son discours, le directeur Patrice Clivaz a fait allusion aux difficultés logistiques de la HEP-VS, coincée dans plusieurs bâtiments anciens et éparpillés, en disant que nos autorités « préparent les solutions pour nous donner un logis plus adéquat ». Quant au conseiller d’Etat Christophe Darbellay, il a assuré la HEP-VS de son soutien fondamental pour l’accréditation institutionnelle à laquelle la HEP-VS se prépare, car l’école valaisanne a besoin d’un institut de formation fort et reconnu.

Président de la Ville de Brigue Louis Ursprung et Patrice Clivaz, directeur de la HEP-VS avec les étudiant.e.s primé.e.s lors de la cérémonie, de gauche à droite Sanda Fournier, Bertrand Décaillet, Nathalie Imesch, Mélanie Leuenberger, Lucie Bilgischer et Fabrice Massy

A côté des 72 bachelors pour le primaire, ce sont 54 masters et diplômes pour le secondaire et 18 masters pour l’enseignement spécialisé, sans compter une septantaine de certificats divers pour les maîtres formateurs et autres, qui ont été distribués lors d’une cérémonie agrémentée par nombre d’interventions d’étudiants artistes de la HEP-VS.

que parmi les enseignants se retrouvait toujours un potentiel considérable dans ces branches si essentielles pour la formation de la jeunesse.

DES MUSICIENS CHAMPIONS D’ANGLETERRE DU BRASS BAND À LA HEP-VS

Cette cérémonie a également été la dernière pour le responsable de la formation secondaire, Antoine Mudry, une personnalité-clé du monde de l’éducation en Valais. Pour les étudiants, c’est Mélanie Leuenberger, diplômée du bachelor primaire qui s’est exprimée. Parfaitement bilingue, selon le modèle unique prôné à la HEP-VS, elle a rappelé l’importance du partenariat étudiant-institution qui est de mise dans les travaux de l’accréditation institutionnelle.

La cérémonie fut placée sous le thème de la musique et de l’art choral, en lien avec l’entrée en retraite d’une personnalité reconnue dans le monde culturel lyrique et musical valaisan, le professeur Norbert Carlen. Ainsi, le quatuor de très haut niveau international, emmené par l’étudiant HEP-VS Paul Crognaletti a démontré

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« 144 diplômes pour suivre une demande en constante évolution »

www.hepvs.ch

C’était écrit il y a 100 ans… Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

e des « Soyez plus qu des z éducateurs, soye libérateurs ! » pentier, Mar ie Pape-Car 1878) 581 (1 e gu go péda

L'adresse du mois Voyages CFF pour les écoles www.sbb.ch/fr/loisirs-et-vacances/groupes/ecoles.html

La CLACESO professionnalise sa présidence

Gérard Aymon, nouveau président La Conférence latine des chefs d'établissement de la scolarité obligatoire (CLACESO) professionnalise sa présidence à 20%. Aujourd'hui, la CLACESO est un partenaire incontournable du paysage éducatif suisse auprès des CDIP, CIIP, VSLCH, SER-LCH, INTEGRAS et EDUCATION21 notamment et assure la formation continue des directions romandes et tessinoises par l'organisation de séminaires. Président de la CLACESO depuis près de 2 ans, Fabrice Sourget est heureux d'avoir conduit les travaux qui ont notamment permis cette professionnalisation devenue nécessaire pour poursuivre les buts de l'Association. Etant directeur à 100%, il remet donc la présidence à Gérard Aymon, actuel vice-président (photo). Fabrice Sourget reste dans le bureau de la CLACESO en tant que vice-président. Cette professionnalisation permettra de renforcer les activités et la présence de la CLACESO dans le paysage éducatif suisse, afin d'assurer le pilotage et l'opérationnalisation d'une école répondant aux besoins et enjeux d'aujourd'hui. www.claceso.ch/fr

double défi de la formation numérique : un défi technique, d’une part, pour rendre les dispositifs numériques nécessaires à l’apprentissage utilisables dans les lieux de formation et un défi pédagogique, d’autre part, pour orienter l’attention vers de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences tout en préservant la qualité de l’apprentissage. Trois dimensions indissociables apparaissent dans le renouvellement des programmes liés au numérique : l’éducation aux médias, la science informatique et les compétences d’usages. Dans ce contexte, les services de l’enseignement et de la formation professionnelle ont proposé à la Foire du Valais à Martigny une conférence de Pierre Vandergheynst, vice-président de l'EPFL pour l'éducation, la présentation d’un projet interdisciplinaire par un jeune de l’Ecole professionnelle technique et des métiers de Sion, et une table ronde sur les enjeux du numérique dans la formation. Pour Pierre Vandergheynst « L’éducation - en particulier la culture générale - est la meilleure réponse à ces changements sociétaux ». Son intervention a été vivement appréciée des invités. https://portal.klewel.com/watch/webcast/foire-du-valais2018-journee-formation https://bit.ly/2Sc8GU6 Suisse numérique

Actualisation de la stratégie Le Conseil fédéral a adopté sa stratégie « Suisse numérique » pour les deux prochaines années. Cette stratégie définit les objectifs à atteindre dans tous les domaines déterminants de la vie, par exemple dans l'éducation et la recherche, l'économie et l'E-Government. www.admin.ch > Documentation > Communiqués www.digitaldialog.swiss

Journée de formation sur le numérique

Visionner les interventions Face à l’évolution des technologies et à leur impact sur la société, l’école valaisanne relève le

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IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

RESTER CONNECTÉ Accès aux numéros archivés en ligne 1. Sur www.resonances-vs.ch, cliquer sur le no désiré dans la rubrique Archives depuis 1854 2. A l’invite, entrer votre nom d’utilisateur = le numéro d’abonné 3. Entrer le mot de passe unique: Reso2016 Les numéros, sauf les derniers, sont accessibles en libre accès. Sur le site, vous avez aussi la possibilité de découvrir les enrichissements audio ou vidéo, de consulter l'agenda ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne.

Conseil de rédaction Albert Roten, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – http://avep-wvbu.ch Yviane Rouiller, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Accès à l’application Résonances sur tablette ou smartphone 1. Télécharger l’app sur App Store ou sur Google play 2. Entrer le nom d’utilisateur unique: Reso2016 3. Entrer le mot de passe = le numéro d’abonné

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com


Cet ouvrage propose une découverte du Valais à travers treize rencontres avec des femmes et des hommes attachés à leur terre, à leur métier.

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Quels sont ces cris joyeux qui font vibrer le splendide palais ? Ce jour, la cour du Grand-Prince Vladimir est en fête : il a donné sa fille cadette Ludmilla en mariage au courageux héros du peuple de Kiev, le prince Rousslan...

Auteurs :

Geneviève Levine-Cuennet, texte Alexandre Levine, illustrations

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ROUSSLAN ET LUDMILLA

e s’interrompt velle épousée ? e lancent dans amour. stes territoires ète Alexandre e Rousslan et fièvre. en recréer les

Geneviève Levine-Cuennet, licenciée en lettres, professeur de français. Alexandre Levine, peintre, décorateur d’origine russe, professeur de dessin, à l’origine de nombreuses expositions.

Rousslan et Ludmilla Textes de Geneviève LEVINE-CUENNET, d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. Illustrations : Alexandre LEVINE.

www.monographic.ch Format 210 x 297 mm, 48 pages


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