Résonances, mensuel de l'école valaisanne, novembre 2019

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

«Cancres» et «premiers de classe»

N°3 • Novembre 2019


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ÉDITO

Cancre ou premier de classe ? Via ces lignes, je vous invite à revisiter votre parcours scolaire en plongeant en surface ou en profondeur – selon votre âge – dans les méandres de votre mémoire. Je suis persuadée que beaucoup d’entre vous occupaient les premières places dans tous les classements à l’école obligatoire et post-obligatoire, toutes branches confondues ou presque. Facile à deviner, car les enseignants et les lecteurs d’une revue pédagogique par extension sont majoritairement d’anciens bons élèves ou d’élèves à tout le moins très scolaires. Un pourcentage infinitésimal d’entre vous ont peut-être eu des parcours chaotiques, rendant leur profil d’enseignant plus atypique et donc pédagogiquement complémentaire. En retrouvant l’élève que vous étiez au fil des degrés, repensez à vos camarades qui étaient très bons ainsi qu’à ceux qui étaient très mauvais élèves. Que sont-ils devenus ? Il suffit de parvenir à visualiser quelques exemples de ces premiers ou derniers de classe. Et même si le rang n’était jamais divulgué par vos enseignants, il est fort probable que vous le connaissiez pour les extrêmes.

« Les premiers de classe qui se prennent au sérieux sont des cancres qui s'ignorent. » Alice Parizeau

« Le premier de la classe ignore le plaisir que prend le cancre à regarder par la fenêtre. » Robert Doisneau

L’expérience mentale peut débuter. Tous les premiers de classe ont-ils réussi brillamment ? Certains derniers de classe se sont-ils distingués ensuite dans leur carrière professionnelle ? Pas de triche s’il vous plaît ! Je parie que les notes scolaires n’ont pas permis de pronostiquer à 100% le classement ultérieur, même s’il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’évaluer de l’extérieur ce qu’est un parcours de réussite, car la notion d’épanouissement est très personnelle. Les notes en classe semblent pourtant étroitement associées aux futurs succès et fiascos dans l’imaginaire des enseignants, des parents, des patrons, bref de tout le monde. Elles sont encore et toujours le visa pour entrer dans des formations ou des professions. En même temps, il faut bien des critères, mais n’y en aurait-t-il pas d’autres, comme la motivation ? Il est vraisemblable qu’en creusant la question, l’on se rendrait compte qu’elles ne disent pas grandchose du potentiel de progression.

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az

Personnellement, je trouve bien que l’improbable vienne parfois bousculer les certitudes. Quelques-uns, par des chemins de traverse, parviennent à déjouer les pronostics et c’est réjouissant de se dire que tout n’est pas joué d’avance. Et si l’école essaie aujourd’hui plus qu’hier de permettre à chaque élève de déployer ses talents, elle a incontestablement une marge d’amélioration. Sans s’en rendre compte, le système est quelquefois arrogant et suffisant, même si la quasi-totalité des enseignants pris individuellement ne le sont pas. L’école ne devrait-elle point davantage douter de ces évaluations ?

Nadia

ev

Là, vous pouvez poursuivre l’expérience en songeant aux évolutions de vos élèves. Certains ont-ils brouillé vos classements, en réussissant dans une voie qui vous semblait trop difficile pour eux ? En cas de réponse positive, j’aime à penser que vous êtes attentifs à ne pas croire à la justesse parfaite de cette mesure de la performance à un moment donné dans des circonstances bien définies.

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Sommaire ÉDITO

DOSSIER

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Cancre ou premier de classe?

« Cancres » et « premiers de classe »

4 – 15

N. Revaz

RUBRIQUES 1001 façons d’apprendre Version courte Rencontre du mois Livres Education musicale Français Echo de la HEP-VS Recherche Doc. Pédagogique Zoom sur une lecture Arts visuels Ecole-citoyenneté Education nutritionnelle Education physique Echo de la rédactrice Revue de presse Des chiffres ou des nombres Sciences AC&M Fil rouge de l’orientation CPVAL

16 18 19 22 24 25 26 28 29 30 31 32 33 34 35 36 38 39 40 42 44

Mélanie Reuse, enseignante en classe de formation pratique - N. Revaz A vos agendas - Résonances Alain Wirthner et François Pitteloud, directeurs des CO régionaux de Sion - N. Revaz La sélection du mois - Résonances L’élève chef d’orchestre - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Orthographe et production de l’écrit - C. Ducrey Evéquoz Un partenariat intercantonal pour un débat international - N. Revaz Publications récentes - SRED/Résonances Rien ne se perd… tout se transforme ! - M.-F. Moulin Sociologie du travail dans les établissements de Suisse romande - N. Revaz L’artothèque : une offre aussi pour les enseignants - V. Maret et R.-P. Clivaz Autour des droits de l’enfant - Résonances Le CO de Bagnes-Vollèges à la découverte des pains suisses - R. Bircher May Face aux élèves « difficiles » en cours d’éducation physique - V. Clivaz et L. Saillen Paradoxes scolaires - N. Revaz D’un numéro à l’autre - Résonances Le caractère ordinal du nombre (2e partie) - I. Mili Wanted : enseignants motivés - S. Fierz Une journée aux sports d’hiver : l’accident en AC&M - D. Salamin Muller Regards de jeunes en EPP sur les métiers qui recrutent - N. Revaz Plan CPVAL et plan LPP - P. Vernier

INFOS Infos HEP-VS Infos diverses

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Remise des diplômes de la Haute Ecole pédagogique du Valais - P. Clivaz Des nouvelles en bref - Résonances

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«Cancres» et «premiers de classe» Dans le titre de ce dossier, le « et » ainsi que les guillemets ont leur importance. En effet, il est possible d’être « cancre » et « premier de classe » selon les matières et selon les années. Aucun classement n’est ni catégorique ni définitif. C’est ce message que ce dossier tend à rappeler.

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j’ai été cancre! 4 Oui, A. Giordan

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à haut potentiel 6 L’enfant 12 intellectuel: cancre ou premier de classe? R. Poulin scolaire n’est 8 Lapasréussite 14 gage de créativité M. Aubouy

et bonnet d’âne: 9 Intello une vulnérabilité comparable E. Piquet

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Grappillage thématique Résonances La thématique en vidéos, émissions de radios… Résonances Le thème vu sous l’angle des archives de l’Ecole valaisanne Résonances Bibliographie de la Documentation pédagogique Médiathèque Valais

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Oui, j’ai été cancre! André Giordan

MOTS-CLÉS : PROCESSUS • APPRENDRE Oui ! je peux l’avouer sans honte: « j’ai été cancre ! » Au début du secondaire, ma moyenne des notes était trop faible. Ce n’était pas par manque de travail, je n’avais pas la culture adéquate de l’école. Je venais d’un milieu très populaire. On me demandait de raconter «ma visite au musée», nous n’allions jamais au musée. La rédaction portait sur mon livre préféré, il n’y avait pas de livre chez moi, juste un dictionnaire Larousse… La bibliothèque municipale était à 100 mètres de la maison. On passait devant, jamais on ne m’a indiqué d’y entrer… En maths, je me débrouillais quand je comprenais les questions ! Encore des problèmes de lecture des consignes et surtout de vocabulaire. Les annotations du directeur sur mes bulletins trimestriels étaient du style «nul comme quatre», «ferait mieux d’aller à la pêche », « bon petit… mais paresseux »… J’aurais pu m’écrouler devant autant d’incompréhensions sur qui j’étais, d’où je venais. Heureusement ma famille possédait une grande culture, pas celle de l’école, celle du travail. Mes parents savaient faire face aux problèmes quotidiens. Ils savaient cuisiner, jardiner, bricoler,

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réparer, entreprendre et ils m’avaient appris. Pour eux, il était plus important et plus rentable dans la vie de savoir monter un mur, de réparer une mobylette que d’apprendre une poésie ! Je n’étais pas ébranlé par ces mauvaises appréciations, même si elles me faisaient mal. Ma famille m’avait renseigné qu’on apprend beaucoup de ses erreurs, plus que dans les livres. C’est ainsi que je n’ai pas perdu la confiance en moi. Avec un peu de chances, j’ai su progressivement, par des voies très détournées, dépasser les difficultés de l’école…

LES CHANCES D’UNE VIE DE CANCRE Depuis, cette vie de cancre m’a beaucoup interrogé et amplement appris quand à force de labeurs et de concours, tour à tour, je suis devenu instituteur, enseignant dans le secondaire, chargé de cours à l’université, puis élu professeur dans le « sacro-saint» de l’éducation, la « FPSE » de l’Université de Genève. Cette expérience m’a toujours conduit à dénoncer ces enseignants qui stigmatisent trop jeunes les élèves en les affublant d’appréciations rapides et non fondées. Ce sont eux les « cancres de l’éducation » ! Combien de fois suis-je intervenu dans les conseils de classe pour éviter une sélection qui ne dit pas son nom et qui repose sur

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DOSSIER des critères prématurés. Ces jeunes que j’ai « sauvés » d’une voie de garage ont souvent fait ensuite de brillantes carrières. Leur potentiel n’avait pu s’épanouir dans une école normative. Nombre d’enfants s’écroulent même, entrent en déshérence ou deviennent déserteurs de l’école, suite à ce genre de remarques. Il est vrai que trop d’enseignants méconnaissent le vécu de leurs élèves. Ils ont souvent été de bons écoliers ou collégiens, ils sont issus d’une classe plutôt aisée. Ils s’imaginent que ceux-ci ont le même fonctionnement mental et les mêmes références qu’eux. Ils n’accompagnent pas l’entrée dans la culture de l’école. Faudrait-il alors recruter d’anciens cancres dans l’enseignement ? Certainement ! Leur vécu leur permettrait de mieux repérer les obstacles des élèves. En tout cas, il serait utile dans les formations des maîtres d’introduire l’anthropologie. Quelques connaissances sur le rapport au savoir, le rapport au monde de nombre d’élèves seraient un minimum, d’autant plus que l’école reçoit de plus en plus souvent des jeunes venus d’ailleurs.

« Faudrait-il alors recruter d’anciens cancres dans l’enseignement ? Certainement ! » C’est encore cette première vie de cancre qui m’a conduit à repenser les processus de l’apprendre. Les méthodes d’enseignement qu’on m’imposait d’appliquer en tant que professeur débutant me semblaient ne pas « marcher » avec la plupart des élèves. J’ai fini par dire qu’elles ne fonctionnent que pour les pédagogues qui les produisent! Toujours cette représentation très présente chez les enseignants de penser que leurs élèves fonctionnent comme eux. Ainsi, j’ai été conduit à faire des recherches non pas sur l’enseignement, mais sur l’apprendre. J’étais bien seul il y a quarante ans quand je me suis intéressé aux attitudes, aux démarches et aux conceptions des élèves. J’ai même paru « farfelu » quand j’ai lancé l’idée des «sciences de l’apprendre » ! Le pari fut gagnant, il a débouché sur les limites du constructivisme, sur l’importance des conceptions des apprenants, sur leur déconstruction et sur la nécessité d’un environnement didactique systémique1. Apprendre n’est jamais le résultat d’un seul modèle. Seul l’élève peut apprendre, l’enseignant ne peut être qu’un « metteur en savoirs »…

APPRENDRE À APPRENDRE Il est un dernier point où mon passé de cancre m’a rendu service, il concerne « le métier d’élève ». Curieux, j’ai cherché à comprendre pourquoi je n’avais pas de « bonnes » notes. Je me suis rendu compte que je ne savais pas mémoriser, je ne connaissais pas les principes d’une dissertation, ou encore que j’ignorais comment m’organiser,

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etc. Elève, j’ai commencé à épier les bons élèves pour connaître leur recette. Enseignant, j’ai cherché les ingrédients d’une bonne mémorisation, d’une prise de notes efficace, d’une bonne organisation, etc. J’ai tenté de les partager avec mes élèves, puis mes étudiants. J’ai fini par lister tous les petits « plus » qui facilitent la réussite ! Jérôme Saltet, un autodidacte érudit en éducation et éditeur, a saisi tout de suite l’intérêt de cette mine de ressources et de « trucs» pour réussir à l’école, accumulés au cours des ans. Il m’a convaincu de les publier. Un petit recueil en est résulté en 2007 sous nos deux plumes : son titre « Apprendre à apprendre ». Il rassemble les outils de la panoplie du métier d’élève. Il se trouve qu’ils étaient attendus ; il constitue un des rares « bests » récents de l’édition scolaire. Plus de 250 000 exemplaires vendus, sans compter les versions numériques et les polycopies2… Actuellement, nous tentons de les faire connaître directement aux élèves dans le cadre d’établissements innovants. Nombre d’enseignants rechignent toujours à les partager. Ils n’en voient pas l’intérêt, c’est des « trucs évidents »… pour eux, anciens bons élèves ! Peu formés au métier d’enseignant, ils préfèrent continuer à faire le conférencier de leur(s) discipline(s) pour des élèves qui leur correspondent ! Notre projet d’ancien cancre est de rendre les élèves autonomes pour qu’ils puissent apprendre par eux-mêmes et surtout qu’ils ne perdent pas le désir d’apprendre ! Notes 1

A. Giordan, Apprendre ! Belin, 1998, nlle édition alpha 2016 A. Giordan et G. De Vecchi, Les origines du savoir, Delachaux, Neuchâtel, 1987, réédition Ovadia 2010

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A. Giordan, J. Saltet, Apprendre à apprendre, Librio, 2007, nlle édition 2019 A. Giordan, J. Saltet, Apprendre à prendre des notes, Librio, 2011, nlle édition 2015 A. Giordan, J. Saltet, Apprendre à réviser, Librio, 2012, nlle édition 2015 A. Giordan, J. Saltet, Apprendre à réussir, Librio, 2014, nlle édition 2019 A. Giordan, J’apprends à apprendre au Collège, Playbac, 2016 A. Giordan, J’apprends à apprendre à l’école, Playbac, 2016 J. Saltet, A. Giordan, Coach Collège, Play bac, 2006 (en numérique)

L'AUTEUR André Giordan Professeur à l’université de Genève Fondateur du Laboratoire de Didactique et Epistémologie des Sciences www.andregiordan.com

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L’enfant à haut potentiel intellectuel: cancre ou premier de classe? Roberta Poulin MOTS-CLÉS : HPI • QI

Trop souvent encore, lorsque l’on évoque l’élève à haut potentiel intellectuel (HPI), on imagine ce petit génie, intello autonome et doué en tout, matheux forcément et quoi qu’il en soit fort en thèmes et à lunettes. Bref un élève qui n’aurait nullement besoin de soutien puisque tout roule pour lui. Un cliché bien connu et coriace contre lequel les associations de parents telles que l’AVPEHP (Association valaisanne de parents d’enfants à haut potentiel) et l’ASEHP (Association suisse pour les enfants à haut potentiel) se battent main dans la main depuis de nombreuses années. Ce combat mène d’ailleurs parfois à un autre extrême, tout aussi déplaisant, qui répandrait l’idée que les élèves à haut potentiel intellectuel rencontrent forcément des problèmes, notamment scolaires. D’un cliché à l’autre, la réalité est pourtant bien plus complexe : si les élèves HPI réussissent majoritairement leur scolarité obligatoire sans embûche, un certain nombre d’entre eux échouent, parfois bien plus tard, pour diverses raisons qui méritent toute notre attention. En effet, si durant les premières années d’école (primaire), l’élève HPI ne rencontre que rarement des difficultés purement scolaires, il peut, au fil du temps, voir ses compétences se détériorer, notamment si le système éducatif ne lui permet pas de progresser à son rythme ou si on ne respecte pas son mode de fonctionnement, sa soif d’apprendre et son besoin de complexité, en un mot, si on ne lui apporte pas un enseignement adapté à ses facultés cognitives hors normes.

® Dessin Pecub

Face à une telle situation, l’enfant HPI va souvent développer des comportements peu propices à son épanouissement scolaire, se montrant par exemple distrait et peu impliqué dans les apprentissages, développant peut-être des troubles du comportement ou souffrant d’inhibition intellectuelle, ceci afin d’échapper à l’ennui qu’il subit généralement depuis son entrée à l’école.

à ce que propose l’école obligatoire. Evidemment, ces derniers n’ont que peu de raisons de consulter les psychologues. Cependant, certains échoueront plus tard, par exemple à l’adolescence, ou au cours de leur formation post-obligatoire, souvent parce qu’ils n’ont simplement jamais acquis les méthodes de travail nécessaires. D’autres semblent s’épanouir, mais trop souvent, les filles notamment, se suradaptent avec le risque de « craquer » un jour ou l’autre.

Cela ne veut bien sûr pas dire que tous les élèves HPI vont mal : certains enfants s’épanouissent, s’adaptant

En effet, les statistiques des psychologues montrent que le risque d’échec scolaire augmente au fil des années,

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DOSSIER d’autant plus si l’enfant HPI n’a pas été reconnu et/ou si l’on n’a pas tenu compte de sa différence. D’où l’importance de détecter et de faire émerger cette ressource fantastique qu’est le haut potentiel intellectuel, avant que ne surgissent les premières déconvenues. Lorsqu’un enfant rencontre des difficultés à l’école, il s’avère pertinent de consulter dans un premier temps un psychologue spécialisé. Le ou la spécialiste pourra, lors d’un bilan complet, évaluer si, effectivement, un haut potentiel intellectuel non détecté jusqu’alors pourrait être à la source des problèmes. Car si le haut potentiel intellectuel est évidemment une chance inouïe, on peut avoir affaire à un enfant présentant également un ou plusieurs troubles associés, tels qu’un trouble « dys » et/ou un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) trop longtemps masqué(s) grâce ou à cause du haut potentiel intellectuel. Les professionnels connaissant bien la thématique savent combien il est parfois compliqué de déceler un trouble de l’apprentissage lorsque l’on a affaire à un élève HPI, et vice-versa, d’où l’importance de s’adresser à des spécialistes qui connaissent bien la, ou plutôt les thématiques. Mais attention, tous les enfants malheureux, distraits, ayant des troubles du comportement ou en difficultés scolaires ne sont pas forcément surdoués !

« Trop souvent, les filles notamment,  se suradaptent. » Loin de vouloir promouvoir des tests de QI pour tous, n’omettons pas de signaler que plus un enfant HPI est « détecté » tôt, meilleures seront ses chances de réussir et de s’épanouir à l’école. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas parce que leur quotient intellectuel est très supérieur à la norme qu’ils n’ont besoin ni d’aide ni de reconnaissance, que l’on doit attendre d’eux des résultats excellents, notamment lorsqu’ils souffrent d’un ou plusieurs troubles de l’apprentissage, ou qu’ils ne devraient pas rencontrer de difficultés d’intégration : bien au contraire ! Si bien sûr il n’est pas du ressort de l’enseignant de « dépister » les élèves HPI, sa mission est d’aider chaque élève à faire face à ses difficultés, voire de les anticiper. Le parcours scolaire ne s’arrête pas à la fin de l’année en cours… En effet, à l’instar de tous les enfants ayant de la facilité pour apprendre, qu’ils soient à haut potentiel ou non, l’échec scolaire les guette lorsque le programme se complique et qu’ils n’ont jamais appris à apprendre. Jusque-là tout ou presque coulait de source, et osons le dire, l’échec et les difficultés soudainement apparues sont d’autant plus difficiles à accepter tant pour l’enfant que pour son entourage, comme si la

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magie n’opérait plus… Est-ce la faute de l’enfant qui n’a jamais eu besoin de travailler pour réussir jusque-là ? Ou celle de l’école qui n’a jamais enseigné à cet élève comment apprendre ? Il serait donc souhaitable et profitable à tous que les enseignants soient sensibilisés à cette thématique au cours de leur formation, qu’elle soit initiale ou continue. En effet, si certains enseignants font preuve d’empathie envers tous leurs élèves, et accomplissent un travail remarquable de différenciation pédagogique, il n’en est pas moins que leur formation est largement insuffisante sur ce sujet. D’un mythe à l’autre, certains voient encore dans ces enfants des petits génies dont les parents seraient prétentieux et ne comprennent pas ce qu’ils revendiquent pour leurs enfants. D’autres pensent que tous les enfants à haut potentiel ont des problèmes psychologiques et que seuls les psychologues sont à même de leur apprendre à gérer les difficultés rencontrées. En conclusion, on peut ajouter qu’il n’existe pas un type spécifique d’enfant à haut potentiel intellectuel (HPI), mais des élèves présentant certains profils communs, qui peuvent alerter parents, enseignants et psychologues. De ce fait, pour les enfants à haut potentiel intellectuel, qu’on nomme aussi enfants doués, précoces ou surdoués (ceci en dehors de toute connotation discriminatoire ou élitiste), il est souhaitable que travaillent main dans la main l’ensemble des « acteurs » concernés par leur parcours scolaire (parents, enseignants, éducateurs, psychologues, médecins, etc.), afin de proposer une pédagogie et une prise en charge adaptées aux besoins particuliers de ces élèves qui apprennent plus vite, mais surtout qui raisonnent différemment. C’est en comprenant le mode de fonctionnement des enfants à haut potentiel que l’on peut éviter d’éventuelles difficultés, menant parfois à de réelles souffrances et paradoxalement à l’échec scolaire.

L'AUTEURE Roberta Poulin Ex-présidente et membre honoraire de l’ASEHP www.asehp.ch Co-auteure de: «100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel», Tom Pousse, 2015 «L’enfant à haut potentiel et l’école», Revue sociale et économique (RES), Vol. 74 n°4, décembre 2016, https://bit.ly/2nSSsoH

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La réussite scolaire n’est pas gage de créativité Miguel Aubouy MOTS-CLÉS : CRÉATIVITÉ • INNOVATION Thomas Edison en technologie, Jean-Michel Basquiat en art, Albert Einstein en science sont quelques-uns parmi une foule de personnalités, dans tous les domaines, qui furent des cancres à l’école, et pourtant réussirent à changer le monde. Ces cas sont révélateurs d’un problème : le système éducatif occidental ne sait pas former des esprits novateurs. On peut le reformuler d’une manière plus brutale encore : les personnalités les plus créatives sont en danger à l’école. Mais comment estce possible ? Il y a deux raisons, je crois. Une partie de la réponse se trouve dans notre histoire ancienne. Les Grecs de l’Antiquité distinguaient deux formes de connaissance1: la sophia (que l’on pourrait traduire par « le savoir ») et la mètis (que l’on pourrait traduire par « la créativité »). La sophia est bien connue. Il s’agit de cette forme de connaissance essentialiste qui se préoccupe de désigner ce que les choses sont. C’est l’attribut du philosophe (philo-sophia). La mètis est cette forme de connaissance qui permet de se sortir d’une situation difficile. Elle s’apparente à la ruse du chasseur. C’est la qualité d’Ulysse, l’homme aux mille tours (polymètis). Au moment où les philosophes ont pris le pouvoir intellectuel dans la cité grecque, ils ont dénigré la mètis au profit de la sophia. Autrement dit, ils ont méprisé la créativité. Nous continuons de payer le prix de ce mépris.

« La mission domesticatrice de l’école étouffe la mission émancipatrice. » A cette raison historique, il faut ajouter une raison pratique. L’innovation est un seul mot pour désigner trois épreuves2. Ces épreuves se succèdent. Elles sont qualitativement différentes. C’est un peu comme si l’on devait ramasser trois clefs pour ouvrir trois portes successives, chacune donnant accès à un niveau supérieur. Ces trois épreuves sont : une épreuve d’observation, une épreuve d’imagination, une épreuve de ténacité. Or, les qualités qui sont favorisées dans le système éducatif ne sont jamais celles qui permettent de réussir ces épreuves.

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L’innovateur, c’est d’abord une personne (ou un groupe) qui note un détail méprisé. Malheureusement, ceux qui réussissent à l’école sont ceux qui savent répondre à la question du professeur. Pas ceux qui se posent une question que personne ne se pose. Le rabâchage vaut toujours mieux que la curiosité. L’innovateur, c’est ensuite une personne qui formule une idée provocante. Malheureusement, ceux qui réussissent à l’école sont ceux qui apprennent à faire corps avec le groupe. Le consensus vaut toujours mieux que la conviction. Enfin l’innovateur est une personne laborieuse. Comme il apprend en même temps qu’il fait, l’innovateur est lent à transformer son idée en une réalité. Malheureusement, ceux qui réussissent à l’école sont ceux qui vont vite. L’élégance vaut toujours mieux que le travail. Ces deux raisons, peut-être, n’en font qu’une : la mission domesticatrice de l’école étouffe la mission émancipatrice. En temps normal, on pourrait se contenter de le déplorer. Mais alors que nos sociétés font face à des dangers existentiels, ce problème devient majeur : nous n’avons pas besoin de « béni oui-oui ». Nous avons besoin d’esprits originaux qui agissent pour le bien collectif ! Nous avons besoin de plus d’élèves autistes qui font la grève de l’école pour rappeler aux adultes leurs responsabilités. Notes 1

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M. Détienne et J. P. Vernant, Les ruses de l'intelligence. La mètis des Grecs, Flammarion, Paris (1974). Miguel Aubouy, Le chasseur, le mage et le cultivateur ou les trois épreuves de l'innovation, Les éditions Nullius in Verba (2015).

L'AUTEUR Miguel Aubouy Conseiller, chercheur et écrivain en stratégie d’innovation www.nivedition.com

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DOSSIER

Intello et bonnet d’âne : une vulnérabilité comparable Emmanuelle Piquet MOTS-CLÉS : HARCÈLEMENT • RIPOSTE «Intello» est une insulte qui fuse dans la plupart des cours de collège et la modernité de l’aspect injurieux de ce substantif peut donner à réfléchir sur ce qui désormais a de la valeur (et aussi sur ce qui n’en a pas) pour une partie de notre progéniture. Mais «handic», «triso», «gogol» sont à l’inverse jetés régulièrement au visage de certains élèves en difficulté au niveau des apprentissages, ce qui montre également le manque d’empathie dont certains sont capables face à la souffrance de leurs congénères. Il est important de noter cependant que de nombreux élèves premiers de classe ou cancres désignés ne se font pas du tout harceler, ce qui est rassurant d’une part et montre d’autre part que le niveau scolaire à lui seul ne peut pas être la seule cause de ces moqueries répétées. Il n’en constitue que l’aspérité à laquelle se raccrochent les harceleurs qui ont perçu une fragilité chez l’intello comme chez le cancre. Une fragilité souvent liée en effet à cette caractéristique qui est propre à chacun d’entre eux et qui va précisément constituer l’endroit sur lequel s’acharner pour asseoir le plus fortement et définitivement son emprise. Les intellos parce que pour certains, ils ne savent être qu’intellos, justement, et leur façon de riposter contient en son sein ce pourquoi on les attaque: leur côté trop adulte, trop élaboré, trop albatros, leurs ailes de géant les empêchant de marcher. Et que ce vocabulaire riche, cette aisance à l’oral, cette arrogance de façade vont être exactement ce sur quoi les harceleurs vont s’appuyer pour les tourner en ridicule devant une cour acquise, à cause de la peur panique qu’elle éprouve à être possiblement sur la liste si elle intervient. A force de se faire humilier chaque fois qu’il est intelligent, l’enfant va soit se recroqueviller (en chutant parfois au niveau de ses notes), soit se faire de plus en plus méprisant, alors même qu’il ressent une immense souffrance. Les cancres en difficulté qui se font harceler sont quant à eux terriblement fragilisés par leur manque d’aisance dans les apprentissages. Venir le leur faire remarquer de façon répétée et méprisante crée immanquablement

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On est tous fort un jour et faible le lendemain.

chez eux une tristesse et une auto-déception submergeantes qui vont pousser le harceleur à continuer sa cruelle manœuvre; puisque de son point de vue, cela fonctionne : il gagne en emprise à chaque fois qu’il harcèle. A l’instar de son camarade premier de classe, le cancre malheureux va souvent choisir de se retirer à l’intérieur de lui-même pour essayer de ne plus entendre et donc de ne plus ressentir. Son aversion pour les matières académiques peut s’en trouver renforcée. A chacun nous allons proposer une nouvelle façon de faire, une façon stratégique de riposter. Pour que le harceleur tombe enfin de son piédestal si méchamment construit. Pour que désormais, il n’éprouve plus ni satisfaction ni toute-puissance au moment où il harcèle, mais plutôt une sensation d’inconfort. Pour qu’il pressente qu’en continuant sa manœuvre, il pourrait perdre en popularité. C’est difficile et demande infiniment de courage aux enfants en souffrance. Mais bien épaulés par des adultes compétents pour ce faire, ils retrouvent le plaisir de retourner à l’école et font un apprentissage majeur pour leur vie future: on est tous fort un jour et faible le lendemain.

L'AUTEURE Emmanuelle Piquet Psychopraticienne, licenciée en psychologie, diplômée en thérapie brève et stratégique, fondatrice de Chagrin scolaire et auteure notamment de Je me défends du harcèlement (Albin Michel Jeunesse, 2016).

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Grappillage thématique

« Mieux vaut être le dernier élève que le premier imbécile venu. » Robert Sabatier

u La révolte des cancres «S’il est un rejet qui a lieu, c’est celui de l’intellectualisme. Bien plus qu’à la révolte des pauvres, c’est à la révolte des cancres que nous assistons. Des innocents aux mains pleines qui traînent avec eux les deux qualités requises par le système qui les a fabriqués: la conviction que le bonheur est dans l’accumulation, et l’incapacité intellectuelle à s’opposer au système qui assure ainsi sa pérennité. Au terme de cet invraisemblable glissement des vertus où l’ignorance, qui jadis rendait honteux, s’exhibe désormais en trophée, consommation frénétique et antiintellectualisme cohabitent aujourd’hui en harmonie.» Etienne Savignac in La révolte des cancres (L'Inconvénient, numéro 68, printemps 2017)

u La révolte des premiers de la classe «On voit depuis quelques années déferler une vague de jeunes urbains diplômés qui quittent leur emploi pour satisfaire une envie de faire, de réaliser quelque chose de concret plutôt que de gaspiller leur temps dans un emploi de “cadre ou profession intellectuelle supérieure”. Une dénomination devenue obsolète puisqu'ils n'encadrent plus grand monde, que le caractère intellectuel des tâches qu'ils effectuent est de moins en moins marqué et qu'enfin, la “supériorité“ de leur position sociale est de plus en plus relative.» Jean-Laurent Cassely in La révolte des premiers de la classe – Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines (Arkhé, 2017)

u Des carnets de cancre «Donc, j'étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l'école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n'étais pas le dernier de ma classe, c'est que j'en étais l'avant-dernier (Champagne!) […] Le jour de notre rencontre [avec notre professeur de mathématiques en première], lorsque les plus nuls d'entre nous s'étaient vantés de leurs zéros pointés, il avait répondu en souriant qu'il ne croyait pas aux ensembles vides. Sur quoi, il avait posé quelques questions fort simples et considéré nos réponses élémentaires

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comme d'inestimables pépites, ce qui nous avait beaucoup amusés. Puis, il avait inscrit le chiffre 12 au tableau en nous demandant ce qu'il écrivait là. Les plus délurés avaient tenté une sortie: Les douze doigts de la main! Les douze commandements! Mais l'innocence, dans son sourire, décourageait vraiment: C'est la note minimum que vous aurez au bac. Il ajouta: Si vous cessez d'avoir peur.» Daniel Pennac in Chagrin d’école (folio, 2018 – 1re édition Gallimard, 2007)

u La récréation, sauveuse des cancres «Souvent, en classe, je me sens comme le boxeur dans les cordes. J'attends d'être sauvé par le gong. ... Respire! ... Monte ta garde! ... Je vénère la cloche de la cour de récréation, c'est la mère sauveuse des cancres en difficulté. Elle est comme le clairon du 7e de cavalerie dans les westerns. Cette fois, je ne serai pas sauvé. Je reconnais ma faute... enfin... mes fautes. Le remplaçant savoure mon humiliation publique. “Courbe la tête, fier Sicambre.” C'est là que le remplaçant fait tout basculer.» Daniel Picouly in La faute d’orthographe est ma langue maternelle (Points, 2013 - 1re édition Albin Michel, 2012)

u Des bons élèves davantage moqués que considérés «… Pourquoi vouloir intégrer l'Ecole normale supérieure aujourd'hui, alors que les “bons élèves“ sont davantage moqués que considérés? L'Ecole reste à l'abri des dérives du monde contemporain avec des élèves semblables à des espèces protégées. La romancière Lila Azam Zanganeh souligne une façon autre d'être au monde. “Je trouve que le véritable luxe reste d'être attachée aux jolies phrases, à la beauté, dans un monde saturé d'électronique et de codages binaires.” Les normaliens tentent de préserver un rapport viscéral et gratuit à la connaissance. Ce qui les relie les uns aux autres: avoir cherché leur liberté dans la contrainte. Le sa-

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DOSSIER voir et la culture leur ont permis de trouver leur voie loin du discours dominant. Ils résistent par et pour la culture.» Marie-Laure Delorme in De bons élèves – L’Ecole normale supérieure vue de l’intérieur (Stock, 2015)

u Bulletin du mauvais élève «Moi, en revanche, je ne m’habitue pas. Jamais. Bien sûr, je fais semblant de m’en moquer. Mais à chaque fois, lorsque je sors ce foutu bulletin et que je le pose sur la table, c’est la même histoire, la même boule au ventre qui me reprend, la même envie de tout balancer par la fenêtre.» Gaia Guasti in Lettres d’un mauvais élève (Thierry Magnier, 2016)

u Ne pas récompenser que les très bons élèves « D'accord, il faut récompenser les très bons élèves: ils ont plus et mieux travaillé que les autres et où irait la société si on ne récompensait pas les plus gros travailleurs? Mais pour quelle raison ces très bons élèves, ceux que je vois ce soir monter un à un sur la scène, sont-ils tellement ennuyeux? Premièrement parce qu'ils se ressemblent tous. Deuxièmement parce qu'ils acceptent, sans protester, les matières au programme. Au fond, ces très bons élèves ne sont souvent que des singes savants, des singes dociles. Pourquoi ne pas couronner d'autres enfants? Qui eux aussi travaillent et se passionnent. Mais dans des domaines qu'ils ont choisis eux-mêmes, hors du cadre de l'école.» Erik Orsenna in Dernières nouvelles des oiseaux (Stock, 2005)

u Un instituteur et des zéros «J’étais un cancre, j’allais à l’école, une vraie petite classe unique digne du XIXe siècle, tenue par un instituteur avec une raie au milieu du crâne aussi droite que la règle dont il usait pour nous taper sur les doigts. Il ne laissait rien au hasard et dessinait à la plume sur mes cahiers des zéros d’un graphisme impeccable.» Gérard Garouste avec Judith Perrigon in L’intranquille – Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou (Paris : L’Iconoclaste, 2009)

u Fragilité des excellents élèves «Mais pour peu qu'ils trébuchent, ces excellents élèves peuvent être vite déstabilisés. La peur de décevoir est toujours là, tapie dans l'ombre de ces classes qui portent tant d'espoirs. Au

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moindre dérapage, ils ont tendance à se sentir coupables d'une faute imaginaire. Ils ont l'impression de ne pas répondre à l’idéal parental (“avec tout ce qu’ils font pour moi“), de ne pas être à la hauteur du corps professoral (“ils croient en moi”). Les très bons élèves craignent de se décevoir eux-mêmes tout autant qu’ils redoutent de décevoir leur entourage.» Patrice Huerre avec Fabienne Azire in Faut-il plaindre les bons élèves – Le prix de l’excellence (éditions Hachette Littératures, 2006)

u Les cancres en encyclopédie «L'encyclopédie des cancres, pied de nez qui redonne vie aux grands noms, est aussi une invitation à sourire des années d'enfance et des modestes zigzags de tout un chacun! Et si le temps perdu n'existait pas.» Anne Blanchard, Serge Bloch, Jean-Bernard Pouy in L'encyclopédie des cancres, des rebelles et autres génies (Gallimard jeunesse, 2016)

u Le cancre qui passe pour un génie «Et quand je rapporte ces notes à la maison, alors là, c’est le miracle. Je découvre les joies de passer pour un génie. Double ration de dessert, autorisation de regarder des films, permission d’aller jouer dehors avec les copains… La vie de château. Il y a quand même des limites à notre méthode: impossible de faire chanter les trois jumeaux à notre place, difficile de les obliger à courir sous notre nom…» Paul Beaupère in Journal d’un cancre – Tome 2: C’est qui le dernier (éditions Fleurus, 2016)

u Le cancre «Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le cœur il dit oui à ce qu’il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problèmes sont posés soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les pièges et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges avec les craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur.» Jacques Prévert in Paroles (folio, 1976)

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La thématique en vidéos, émissions de radios… QUELQUES VIDÉOS

u Documentaire sur les cancres Cancre ? est un documentaire de 52’ écrit et réalisé par Réjane Varrod. « Sans avenir ! », « Une élève désespérante ! », « Une cancre!»: écolière, collégienne, puis lycéenne, la réalisatrice croyait dur comme fer à cette existence sans avenir! C’est la toute première chose dont un mauvais élève se persuade. Ce documentaire de 2017 permet de découvrir le parcours de six anciens cancres qui ont su transcender et transformer leur échec scolaire en réussite de vie: Quentin, plombier et personnage principal, mais également le journaliste Jean-Michel Aphatie, le chef cuisinier Thierry Marx, le comédien Bernard Campan, la peintre et écrivaine Linda Ellia et le chef d’entreprise Marc Puche. https://vimeo.com/238578424 Référence Médiathèque Valais Varrod, R. (2017).Cancre?Paris: 13 Productions [prod.]. No RERO: R008848312

u Les cancres en 1965 Quand un professeur demande à des enfants de jouer les cancres en 1965... L'humoriste Jean Charles, auteur de Hardi! les cancres présente une classe pas comme les autres... «Un capitaliste est un habitant de la capitale»: la logique de ces perles est implacable. Une courte vidéo de 3’36 pour sourire. https://youtu.be/wxVEf6_7wA0

uDocumentaire sur les mauvais élèves Mauvais élève est un documentaire de 86’ de Nicolas Ubelmann et Sophie Mitrani. Cédric, Isabelle, Loïc, Sam, Fanny… Ils ont entre 20 et 70 ans et tous sont d’anciens mauvais élèves. Ils ont fréquenté le public et le privé, goûté au pensionnat, à l’in-

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«L'école n'a développé en moi que le mauvais et laissé en friche le bon.» Edvard Grieg

ternat, connu les errances de l’orientation et les bacs «poubelles». Ils étaient sans doute trop rêveurs, trop lents ou trop agités pour l’Education nationale et à 14 ans on leur promettait le pire… Aujourd’hui directeur des impôts, carrossier ou artiste, ils reviennent dans ce documentaire de 2017 sur les raisons de leur échec scolaire, qui est aussi, selon eux, un peu l’échec de l’école. https://vimeo.com/ondemand/mauvaiseleves

u Emission sur la révolte des premiers de classe Pour ce deuxième épisode de Turfu Express, Eric Baille et Arthur De Grave s'entretiennent avec le journaliste Jean-Laurent Cassely, auteur du livre La révolte des premiers de la classe. Au menu de ce programme de 2018, ces jeunes cadres auraient dû être les enfants chéris du système, mais ils n'en veulent plus. Ces déserteurs constituent-ils l'avant-garde d'un mouvement à venir plus vaste? Quel rapport au travail ce mouvement de défections dessine-t-il en creux pour notre société? JeanLaurent Cassely répond à ces questions. Désenchantement face à «ces jobs à la con», sentiment de perte d'utilité sociale, rejet en bloc de l'idéologie managériale.... https://youtu.be/w3ptMxRSjdM

u Reportage sur les meilleurs élèves du monde La ville de Shanghai occupe le premier rang du classement Pisa, un programme international qui compare les résultats des écoliers du monde entier. Comment expliquer un tel succès? Les équipes du magazine Envoyé spécial ont poussé les portes des écoles d'excellence installées dans la capitale économique de la Chine. Reportage de 25’ diffusé sur France 2 le 16 octobre 2015. https://bit.ly/31IsvG9

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DOSSIER QUELQUES ÉMISSIONS RADIO

u Emission sur les mauvais élèves Dans Mauvais élèves, des témoignages de plusieurs générations d'anciens (mauvais) élèves, mais aussi de quelques enseignants dessinent en creux un portrait critique, mais nuancé de l'école, lieu de souffrance, d'échec, d'espoir. La réflexion, collective, s'articule autour de deux axes: la pédagogie, ou son absence, ainsi que ses effets sur les apprentissages et le fait, simple et essentiel, que l'école représente une énorme partie de nos vies. Avec au programme de Rue des Ecoles diffusée le 9 avril 2017 sur France culture: Nicolas Ubelmann, Sophie Mitrani, réalisateurs du film «Mauvais élèves», Isabelle Mérault, intervenante, et Philippe Watrelot, professeur de sciences économiques et sociales, président du Conseil national de l’innovation pour la réussite éducative. https://bit.ly/35ScWyX

uEmission sur les enjeux de la place des élèves en classe La place qu'un élève occupe dans sa classe a une dimension stratégique et affective. La place du cancre qui se met au fond de la classe ou celle du chouchou que la maîtresse met devant définit le rôle de l'enfant dans le groupe. Mais comment se structure une classe? Qui doit décider de la place de chacun, la maîtresse ou les élèves? Isabel Pérez, enseignante et directrice du centre IP COACHING soutien scolaire à Lausanne, suggère, dans l’émission On en parle diffusée sur RTS1 le 9 janvier 2019, quelques pistes de réflexion pour comprendre l'univers complexe de la salle de classe. https://bit.ly/2MPYAXa

uEmission sur le bon élève Comment devient-on bon élève ? Qu’est-ce qui fait échouer et qu’est-ce qui fait réussir les enfants et adolescents à l’école? Avec notamment Guillemette Faure, auteure de Pourquoi les enfants de profs réussissent mieux? (cf. p. 22). Emission Grand bien vous fasse, avec la collaboration du mensuel Sciences humaines, sur France inter le 18 septembre 2019. https://bit.ly/33RD8ba

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u Zoom sur un texte toujours d’actualité «Pour qu’un bonélève devienne ou reste un excellent élève, il lui en coûte (sauf s’il a une facilité peu commune): du travail, donc du temps et de l’énergie soustraits à d’autres activités; du stress, de l’angoisse; des exigences nouvelles («Peut mieux faire!»); un contrat implicite (ne pas déchoir, ne pas décevoir maîtres et parents); des tensions possibles avec une partie de ses camarades de classe; une allégeance inconditionnelle aux exigences de l’école; une accoutumance à la première place, avec la peur de la perdre. Parfois le coût est plus dramatique: conduites obsessionnelles, angoisses aiguës, tensions psychologiques destructives, enfermement dans le rôle de bon élève, risques de dépression. La volonté d’être le premier peut conduire à ce qu’on peut appeler le «syndrome japonais», à une forme de pathologie ou d’aliénation mentale relevant de la psychologie clinique. Il est alors évident que le coût est disproportionné. Mais on ne peut généraliser: on peut être premier sans vendre son âme au diable ni ruiner sa santé. Ce qui ne signifie pas que le jeu en vaut la chandelle!» Philippe Perrenoud in Vouloir être premier de classe, est-ce bien raisonnable? (Educateur, 1990, n° 1, pp. 14-17. Repris dans Philippe Perrenoud, Métier d’élève et sens du travail scolaire, Paris, ESF, 1996 – nlle édition 2018)

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S Réussite scolaire

Croire en ses capacités «Le simple fait de se sentir reconnu comme “bon élève” permet de développer tout un système de croyances. Dans l'enquête qu'il a menée auprès de jeunes issus de milieux populaires ayant réussi leur parcours scolaire, B. CastetsFontaine note à quel point “croire en ses capacités” est une expression récurrente chez les interviewés. Les interactions avec les professeurs et les camarades de classe participent de cette représentation de soi. Les élèves en réussite se sentent plus doués, plus forts, plus tenaces, plus efficaces. A tort ou à raison, peu importe: cette estime de soi alimente la “foi en sa bonne étoile”, arme pour la compétition scolaire et alimente donc le cercle vertueux de l'engagement scolaire.»

Judith Chetrit in Et pourtant ils réussissent (Sciences humaines, octobre 2019) https://bit.ly/32F2yc3

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Le thème vu sous l’angle des archives de l’Ecole valaisanne

«Méfiez-vous de ceux qui vous confondent avec votre bulletin de notes.» Gilbert Longhi

u Extrait des commandements de l’instituteur « Les cancres ne négligeras Si tu veux être un bon régent. » Alphonse Wicht in L’Ecole primaire, Organe de la société valaisanne d’éducation, 15 avril 1911 https://bit.ly/2Jg2R5j

u Faut-il distribuer des Prix? « "Une atmosphère idéale, dit-on, doit régner à l’école : il ne faut pas soumettre prématurément l’enfant aux épreuves qui attendent l’homme". Eh quoi ! […] Pour les gymnastes comme pour les latinistes, pour les mathématiciens comme pour les bicyclistes, il faut des concours et des distributions de prix. » L’école primaire, Organe de la société valaisanne d’éducation, 5 novembre 1912 https://bit.ly/2N8ke9t

u Une appréciation relative S’il est un sujet qui se prête au voyage dans le temps, c’est bien celui des classements des élèves et des écoles. Même si le système de mesure a évolué, le modèle compétitif demeure, avec ces dernières années une fièvre de l’évaluation qui semble s’emballer. Certes l’écart entre les meilleurs et les derniers de la classe s’est resserré entre le 19e et le 21e siècle, mais il y a toujours des premiers et des derniers de classe. Ce petit tour du sujet se limite aux archives de l’Ecole valaisanne, toutes en ligne sur le site de Résonances.

u Ne pas faire d’un nonchalant un cancre « Aidez-le, surveillez-le, harcelez-le, faites-lui sentir sans cesse l'aiguillon ; mais, pour Dieu ! épargnez-lui les sermons, les paroles aigres, les railleries, les châtiments : d'un nonchalant vous feriez un cancre. » L’Ecole primaire, Organe de la société valaisanne d’éducation, 25 février 1886 https://bit.ly/32EScbX

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« Parfois, d'excellents élèves ont de la malchance pour une raison ou pour une autre, tandis que des cancres décrochent de bonnes notes parce qu'ils savent tricher ou se payer d'audace. Puis, est-ce que l’appréciation d'un examinateur ne dépend pas aussi de temps en temps de son tempérament, de sa préférence pour telle ou telle branche, de circonstances même, tout extérieures, comme un contre-temps, une situation momentanément ennuyeuse ? ou un événement joyeux, etc. ? » L’école primaire, Organe de la société valaisanne d’éducation, 31 décembre 1930 https://bit.ly/2JcDiSG

u Toujours ces notes «Pourquoi favoriser ainsi les cancres? Ils le sont déjà trop souvent par la chance, chacun sait comment, alors que jamais celle-ci ne vient au secours des brillants élèves qui, méritant la première note, ne peuvent escompter mieux ; par contre il leur arrive d'être poursuivis par la guigne, ou par un excès de sévérité de l'examinateur. […]

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DOSSIER Nous n’apprécions guère, par exemple, les réflexions suivantes que nous avons entendues un jour: “Je suis sévère avec les élèves forts, tandis que j'use de tolérance vis-àvis des faibles.” C'est une injustice. » L’école primaire, Organe de la société valaisanne d’éducation, 15 mars 1945 https://bit.ly/2MFk0aM

u La soif d’apprendre des cancres « Mis à part quelques cancres blasés – qui peut-être sont devenus tels par la faute d’un maître – on peut dire que l’immense majorité des adolescents ont au fond d’eux-mêmes le désir d’en savoir davantage, la soif de connaître… Ce sera rarement en grammaire, en orthographe, en mathématiques, dans cette discipline imposée ou précisément l’élève se sent faible. Ce sera dans la branche la mieux accordée à son tempérament, à sa personnalité, à son intérêt profond. » E. Claret in L’école valaisanne, Bulletin mensuel du personnel enseignant du Valais romand, mars 1968 https://bit.ly/2BBMsny

Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2qPNOoZ

LE DOSSIER EN RACCOURCI Surdoués

Complexité et paradoxes « Carlos Tinoco a longtemps porté comme un fardeau l’étiquette qui nomme sa singularité. “Surdoué”, “précoce”, “haut potentiel”, aucun de ces mots ne rend la complexité, ni les nombreux paradoxes, de sa condition. Durant toute sa scolarité, mais aussi ailleurs, classes de musique, jeu d’échecs, etc., il portera comme une croix le regard catégorique de ses éducateurs : “Doué, extrêmement doué et… paresseux, appelé à gâcher son potentiel.”»

Rinny Gremaud in Les «surdoués», en miroir de nos faiblesses (Le Temps, 2 mai 2014) https://bit.ly/2MFSycP

Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. Documents disponibles à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice CATHELINE, NICOLE, Souffrances à l’école: les repérer, les soulager, les prévenir, Paris, A. Michel, 2016 Cote: 37.06 ANTI

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BELLON, JEAN-PIERRE. Harcèlement et cyberharcèlement à l’école: une souffrance scolaire en réseau, Paris, ESF Sciences humaines, 2019 Cote: 371.7 BELL

CHAGNON, JEAN YVES. Le décrochage scolaire: approche clinique et psychopathologique, Paris, In press, 2017 Cote: 371.212.72 DECR

TINOCO, CARLOS et al. Les «surdoués» et les autres: penser l’écart, Paris, JC Lattès, 2018 Cote: 159.924 TINO

Pour aller plus loin Pearltree (sites internet, vidéos…) en lien avec la thématique https://bit.ly/31497TJ

PIERRARD, VALÉRIE. Transition de l’école obligatoire vers la formation professionnelle: les facteurs explicatifs des difficultés actuelles, Lausanne, URSP, 2005 Cote: 377(494) PERR

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> 1001 FAÇONS D’ENSEIGNER

Mélanie Reuse, enseignante en classe de formation pratique

Mélanie Reuse

MOTS-CLÉS : STRATÉGIES • ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ Après avoir travaillé dans l’enseignement ordinaire puis dans l’enseignement spécialisé au sein de l’école obligatoire, Mélanie Reuse enseigne en classe de formation pratique depuis quelques années. La rencontrer, c’était l’occasion d’en savoir plus sur cette classe de l’Ecole professionnelle (EPASC) de Martigny, rattachée administrativement et pédagogiquement au Centre pédagogique spécialisé (CPS) et à l’Office de l’enseignement spécialisé (OES). Après le collège à St-Maurice, Mélanie Reuse a choisi d’être

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hôtesse de l’air et a travaillé auprès de Swissair. En 2001, elle a fait partie de la première volée de la HEP-VS. Une fois diplômée, elle a été titulaire en primaire à Verbier et à Lourtier et a pu intégrer des élèves à besoins particuliers, collaborant ainsi avec des enseignants spécialisés. Elle s’est alors inscrite en pédagogie curative à l’Université de Fribourg et a pu suivre le cursus en emploi. Au terme de sa formation, elle a trouvé un poste au CPS à Martigny, avec des situations à suivre à l’école primaire et au CO à Orsières. Elle a notamment accompagné un élève entrant en 1H, avec un autisme assez sévère. Depuis 2016, elle travaille uniquement dans la classe de formation pratique. Dans le cadre d’un cours de formation continue à la HEP-VS, en collaboration avec Catherine Emery-Lamon, elle partage sa boîte à outils pour l'accompagnement en classe des élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme. La classe de formation pratique, à ne pas confondre avec la classe de stage pratique où tous les élèves ont été suivis par le CPS durant leur scolarité, sert d’année de transition pour des jeunes qui s’orienteront principalement en AFP (attestation de formation professionnelle), le plus souvent dans l’un des domaines de formation de l’ORIF (peinture, cuisine, service en restauration, vente…). Jean-Jacques Mathey est le titulaire de cette classe, dans laquelle intervient Mélanie Reuse, mais aussi Sébastien Varone, qui est par ailleurs plâtrier-peintre et responsable de formation à l’EPASC.

INTERVIEW MÉLANIE REUSE Comment passe-t-on d’hôtesse de l’air à enseignante ? Toute petite, devant évoquer à l’école ce que je ferais plus tard, je me souviens avoir divisé la feuille en deux et dessiné un avion et un tableau noir. J’ai exercé un métier puis l’autre. De quelle manière fonctionne la classe de formation pratique ? Les lundis, mardis et mercredis, les élèves sont en classe. Un groupe d’élèves est en stage en entreprise les jeudis et vendredis. Le jeudi, les autres font des activités pratiques, en deux groupes, coachés par Jean-Jacques Mathey et Sébastien Varone. Le vendredi, tous les élèves sont en stage auprès de diverses entreprises. Avec mes collègues, nous avons des approches différentes qui sont complémentaires. Qu’est-ce qui vous caractérise ? Je travaille beaucoup par projets. Cette année, j’ai choisi comme thème la différence entre la justice et l’égalité, ce qui me permet d’aborder autrement les divers domaines scolaires, en incitant les élèves à réfléchir et à s’exprimer. Avant d’arriver dans cette classe, tous les jeunes n’ont pas bénéficié de mesures spécialisées. Comment ont-ils pu passer entre les mailles du filet ? Certains élèves, experts en stratégies de fuite et d’évitement, sont si effacés qu’ils arrivent à se faire oublier dans une classe ordinaire.

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RUBRIQUES Par ailleurs, certains parents déménagent fréquemment, ce qui fait qu’aucune école n’a le temps de mettre en place un véritable suivi, ou les aident tellement que leurs difficultés sont camouflées. Nous devons souvent faire face aux dénis, que l’école, par ses objectifs adaptés, favorise sans le vouloir : il devient difficile de faire accepter la réalité. Qu’est-ce qui est différent en classe de transition ? Nous avons une douzaine d’élèves et nous pouvons prendre le temps d’essayer de les sortir de leur zone de confort pour entamer un travail individuel. Le déclic n’est pas toujours immédiat. En 2014, la classe de formation pratique collaborait avec une enseignante en 1-2H dans le cadre d’un spectacle… Cette collaboration se poursuit. Avec Mélanie Soulier, qui a des 3-4H, nous faisons chaque année un film avec nos élèves, à l’issue du projet commun. Les ados se sentent valorisés. Tous gagnent en autonomie, en estime de soi, etc. Y a-t-il des difficultés qui vous découragent parfois dans votre métier ? Travailler avec des cabossés de la vie n’est pas tous les jours facile. Au quotidien on met énormément d’énergie, car on croit en leur potentiel et on aurait envie que chacun s’en sorte, mais on n’a pas de baguette magique. Avec le titulaire, nous discutons régulièrement et ces moments d’échange sont très importants. Et qu’est-ce qui vous motive ? Un jeune qui atteint un objectif de base, par exemple réussir à être ponctuel aux rendez-vous, peut suffire à mon enthousiasme du jour. Ces jeunes réussissent-ils parfois au-delà de vos espérances ? Certains nous épatent. Je me sou-

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viens d’un jeune, avec une moyenne de 2,5 en maths, qui voulait travailler dans l’informatique. On a voulu le confronter à l’échec pour qu’il fasse le deuil de son projet. En expliquant notre démarche, un patron a accepté de le prendre quelques semaines en stage. Résultat des courses, au terme de cette expérience, le patron a signé son contrat d’apprentissage. Cet élève a d’abord effectué son AFP, et est en train de faire son CFC. C’est une réussite certes exceptionnelle, mais qui nous rappelle que l’échec n’est jamais définitif. Et si le patron l’a engagé, c’est parce que ce jeune l’a convaincu que les notes ne faisaient pas tout, ayant apprécié sa capacité d’intégration dans une équipe et son goût de l’effort.

«A certains jeunes, on leur a collé tellement d’étiquettes qu’ils se cachent derrière pour ne plus rien faire.» Comment insuffler ce goût de l’effort à ceux qui ne l’ont pas ? C’est parfois très difficile à faire, d’autant que les jeunes s’enferment vite dans une bulle virtuelle. En classe, depuis que nous les privons de leur téléphone portable, nous avons davantage de conflits à résoudre, mais au moins ils interagissent. Le leitmotiv de mon collègue, aussi devenu le mien au fil de notre collaboration, c’est que les élèves soient présents ici et maintenant. Grâce à ce recentrage, quand on arrive à leur faire comprendre qu’en sortant de leur zone de confort, ils devront traverser une souffrance positive pour ensuite pouvoir être heureux de l’effort accompli, c’est presque gagné. Avec votre expérience, que changeriez-vous dans l’école obligatoire ? A mon sens, la perspective de la transversalité serait à renforcer

pour adoucir les transitions. Aux élèves d’oser et aux enseignants, dès la 1H, de tester différentes stratégies pour les aider à gagner en autonomie et en sens des responsabilités, sans se dire que d’autres le feront plus tard. En même temps, je suis consciente que pour l’enseignant en classe ordinaire, avec 26 élèves et de nombreuses situations complexes à gérer, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais tous peuvent essayer d’insister beaucoup plus sur les comportements. La multiplication d’aides peut-elle s’avérer contre-productive ? Paradoxalement oui. Je trouve bien de poser un diagnostic dès le moment où l’on sait pourquoi on en a besoin, mais à certains jeunes, on leur a collé tellement d’étiquettes qu’ils se cachent derrière pour ne plus rien faire. Pour exemple, j’ai eu une élève dyscalculique qui disait que cela ne servait à rien qu’elle fasse des maths, car elle s'en estimait incapable. Après lui avoir expliqué qu’elle devait faire plus d’efforts pour développer ses propres stratégies et que cela lui demanderait plus de temps et d’énergie qu’à d’autres, un jour elle arrive heureuse en classe, découvrant qu’elle avait pu se débrouiller et réussir une activité en maths. Dans un monde idéal, que changeriez-vous en lien avec votre classe ? Comme les élèves arrivent de plus en plus jeunes dans notre classe, mais qu’après une année ils n’ont pas tous la maturité pour commencer un apprentissage, même à l’ORIF, trois ans de CO leur seraient profitables. Pour cela, il s’agirait probablement de changer quelque peu la structure, en proposant davantage de stages, ce qui de plus faciliterait la délicate transition pour nombre de jeunes avec les exigences du monde professionnel, surtout au niveau comportemental. Propos recueillis par Nadia Revaz

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> VERSION COURTE

Du côté de l’agenda des Sciences de l’Education) avec le soutien actif du laboratoire LIFE (Laboratoire de Recherche – Innovation – Formation – Education). Inscription gratuite, mais obligatoire pour accéder aux locaux d’UNI MAIL et participer aux Rencontres. https://prophilo.ch

.ch 0 | yourchallenge | 11 - 16 février 202 CERM - Martigny

Du 11 au 16 février à Martigny

Salon des métiers et formations Tous les 2 ans, pendant 6 jours, l’essentiel des métiers et des filières de formation existantes en Valais et en Suisse romande se retrouve au CERM de Martigny. Rendez-vous en 2020 du 11 au 16 février. www.yourchallenge.ch/fr

Le 23 novembre à Neuchâtel

Agenda en ligne

Congrès sur la dyslexie L’aDsr, association Dyslexie suisse romande, organise le 23 novembre 2019 un Congrès sur les troubles Dys à l’Aula des Jeunes-Rives à Neuchâtel. Ce sera aussi l’occasion pour l’aDsr de présenter la Première du film « Mon Dys à moi » sur la dyslexie au cycle primaire. www.congres-dyslexie-adsr.ch

18es rencontres internationales

Philo-Ecole Les 23 et 24 novembre 2019, l’Association proPhilo co-organisera avec le comité des Nouvelles Pratiques Philosophiques de l’UNESCO, les 18es Rencontres Internationales des NPP à Genève. Ces Rencontres seront hébergées à la FAPSE (Faculté

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Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK Jusqu’au 21 décembre 2019 à la MV Martigny

Exposition Ô Cézanne Créée et produite par le programme d’éveil culturel de la Vallée de la Jeunesse à Lausanne et destinée aux enfants de 5 à 11 ans, l’exposition Ô Cézanne offre l’occasion de déambuler au milieu des chevalets du peintre Paul Cézanne, précurseur du cubisme, et de découvrir son univers de paysages, de portraits et de natures mortes. Petits et grands pourront mettre leurs sens en éveil et expérimenter, par l’interactivité, les formes, les couleurs, la lumière et les ombres… Autant d’éléments chers à l’artiste et prépondérants dans son œuvre. Une exposition de l'Espace des inventions à la Médiathèque Valais de Martigny jusqu’au 21 décembre 2019. www.mediatheque.ch

EN RACCOURCI Concours de cryptographie Alkindi

Compétition ouverte aux classes de secondaire 1

Le concours Alkindi-suisse est une compétition de cryptographie ouverte aux classes de 9e, 10e et 11e secondaires. Il est organisé par les associations Animath, France-ioi et par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). La participation est entièrement gratuite. https://concours-alkindi.epfl.ch

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RUBRIQUES > RENCONTRE DU MOIS

Alain Wirthner et François Pitteloud, directeurs des CO régionaux de Sion MOTS-CLÉS : COLLABORATION • CO DES COLLINES • CO DE ST-GUÉRIN • Depuis la rentrée 2018, les cycles d’orientation sédunois ont une nouvelle organisation. Le Conseil d’administration des CO de la région de Sion a mis en place un triumvirat à la tête des CO. Alain Wirthner et François Pitteloud sont respectivement directeurs des CO de St-Guérin et des Collines, tandis que Michel Lambein est l’administrateur des deux établissements. Rencontre avec les deux directeurs pour croiser leurs regards sous l’angle pédagogique. Le parcours d’Alain Wirthner, directeur du CO de St-Guérin, est pour le moins atypique. Après le collège, il obtient entre autres un diplôme de guitariste professionnel à Los Angeles. De retour en Suisse, il opte pour la scène et l’enseignement, avec l’envie de transmettre sa passion. Pendant une vingtaine d’années, il a donné des cours individuels en école de musique, avant d’enseigner cette branche au CO des Collines dès 2008. Comme son parcours dans l’enseignement n’était pas classique, il a dû se former à temps partiel à la HEP-VS à 40 ans. Il relève que ce furent trois années intenses, mais riches. Pendant dix ans, il a enseigné avec bonheur la musique au CO des Collines. Lorsque les postes de directeurs des CO ont été mis au concours, Alain Wirthner s’est dit pourquoi pas, sans vraiment y croire. Après sa maturité socio-économique, François Pitteloud, directeur du CO des Collines, s’est formé en HEC.

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Alain Wirthner (à gauche) et François Pitteloud (à droite) entourant des notes de musique dans tous les sens

C’est en effectuant des stages dans les sciences actuarielles dans le domaine des assurances qu’il s’est rendu compte qu’il avait besoin d’un métier avec du relationnel. Il a alors choisi la voie de l’enseignement des mathématiques et des sciences, un bon compromis selon lui entre les chiffres et l’humain. Il a directement enseigné au CO des Collines dès 2003. C’est en s’investissant dans l’élaboration de l’agenda et du règlement de l’école qu’il a découvert que l’aspect organisationnel l’intéressait également. En 2014, il est nommé adjoint à la direction et proviseur et occupait donc déjà une fonction administrative à temps partiel lorsqu’il a envisagé la possibilité de devenir directeur d’école.

INTERVIEW L’image du métier de directeur que vous aviez en étant enseignant correspond-elle à la réalité? Alain Wirthner : J’avais l’exemple de notre ancien directeur, véritable force tranquille qui menait son bateau comme un capitaine, faisant confiance à son équipage. Je ne m’attendais donc pas à me retrouver plongé dans un tel tsunami. Il est vrai que pour connaître les diverses facettes du métier, la première année on doit faire le tour de l’horloge. François Pitteloud: J’avais un petit pas d’avance dans certaines connaissances du métier par rapport à Alain, mais je n’ai pas non plus été déçu au niveau de la densité de mes journées. Tant qu’on n’est pas en immersion

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Héritier et Claude-Eric Clavien, donc c’était déjà une collaboration entre les deux CO. Même si ce projet, mêlant musique, chant et théâtre, a constamment évolué, nous voulons en faire un projet phare des CO régionaux de Sion et lui donner davantage de visibilité. De façon très générale, ce qui me plaît le plus dans mon job, c’est la diversité des activités.

complète, on ne se rend pas compte de toutes les décisions prises en une journée dans le bureau du directeur. Que faut-il pour bien gérer ce quotidien? François Pitteloud : Je pense que Pierre-Alain Héritier a déteint sur nous deux, en nous démontrant que faire confiance à son équipe était primordial pour un directeur. Comme tout se passe bien au niveau de la direction, avec les enseignants, les proviseurs, les autorités communales et cantonales, notre travail en est facilité. Alain Wirthner: Pour ma part, en découvrant ce métier, je voulais tout connaître et assister à toutes les réunions, jusqu’à ce que je comprenne que c’était parfois à double tranchant. Dixit notre inspecteur, il faut bien compter trois années pour maîtriser à peu près le job. Quelle est à vos yeux la principale difficulté de votre métier? François Pitteloud: Il s’agit de ne pas se laisser submerger par la densité du quotidien. Je suis impressionné par

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la place de la communication écrite dans cette activité et celle-ci n’est pas toujours facile à gérer. Alain Wirthner: Le plus délicat pour moi, ce sont les attentes des parents qui nous sollicitent, inquiets pour l’avenir de leurs enfants. C’est compréhensible, mais la multiplication des réunions en réseau finit par épuiser.

«François a une rigueur certainement liée à sa formation.» Alain Wirthner

Et qu’est-ce qui vous motive le plus? François Pitteloud: Les projets d’uniformisation entrepris m’enthousiasment. Nous avons par exemple organisé une course caritative pour tous les élèves et nous sommes en train de développer un projet de culture musicale pour rassembler des jeunes des deux CO. Voir des élèves qui peinent à s’intégrer en classe s’épanouir grâce à un tel projet est formidable. Alain Wirthner : La filière musique avait été initiée par Pierre-Alain

Qu’avez-vous déjà uniformisé entre les deux CO ? François Pitteloud : Le Conseil d’administration nous a invités à réfléchir à la plus-value de l’uniformisation pour quelques objectifs thématiques. La première année, nous avons examiné les aspects organisationnels et là nous réfléchissons à d’autres uniformisations. Pouvoir bénéficier des bonnes pratiques de l’autre CO constitue un avantage précieux. Alain Wirthner: On tend à avoir une identité davantage commune aux deux CO, ce qui ne signifie pas pour autant que tout doit être à l’identique. Avoir cette vision globale nous a permis de donner peut-être plus facilement à nos jeunes un nouveau départ dans l’autre CO, et ce passage d’un établissement à l’autre doit pouvoir se faire dans la continuité. Jusqu’où cette harmonisation des pratiques doit-elle aller ? François Pitteloud : Nous ne voulons pas uniformiser pour uniformiser. Le bon sens est essentiel et nous avons besoin du retour du terrain via nos rencontres hebdomadaires dans chacun des établissements avec nos relais pédagogiques que sont les proviseurs. Plutôt que de vouloir lisser un projet, mieux vaut y apporter des nuances. Ainsi les médiateurs du CO des Collines vont reprendre la médiation par les pairs, qui existe depuis longtemps au CO de St-Guérin, en collaborant avec leurs collègues, mais en y ajoutant leur sensibilité. Alain Wirthner : A un moment donné, le terme « uniformiser » a

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RUBRIQUES fait peur, car certains enseignants se demandaient si les deux CO allaient fusionner et s’ils allaient devoir constamment se balader de l’un à l’autre, ce qui ne correspondrait pas au besoin de proximité entre le directeur, les enseignants et les élèves. Pour exemple, au CO de StGuérin, nous avons les classes bilingues, les classes allemandes et les classes d’adaptation et donc une identité qui nous est propre. Quelles sont vos ressemblances et vos dissemblances dans votre manière d’être et d’aborder les questions pédagogiques ? Alain Wirthner : Nous respectons nos différences et nous nous complétons assez bien. François a une rigueur certainement liée à sa formation, tandis que moi j’ose peutêtre davantage ajouter un peu de créativité. François Pitteloud : Je suis un musicien qui a besoin d’une partition, tandis qu’Alain a la capacité de sortir du cadre et d’improviser. Lorsque nous avons des désaccords, nous prenons le temps de la discussion et finissons par trouver un terrain d’entente. La verticalité est-elle primordiale pour un CO ? François Pitteloud: Absolument et là aussi nous avons des collaborations très intéressantes lors des séances d’arrondissement avec les directions du primaire. Le but est de faciliter la transmission d’informations et l’échange de pratiques entre les titulaires de 8H et les 9CO. Alain Wirthner : Nos collaborations sont très concrètes et nous en avons également avec le secondaire 2. Avec le recteur du Lycée-Collège des Creusets, nous allons par exemple chercher des pistes de collaboration pour accueillir quelques jeunes venant de Saint-Gall en mai prochain. La collaboration s’articule-t-elle aussi autour de l’orientation ? François Pitteloud : L’orientation est au cœur du CO. Cette année,

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nous avons un projet de collaboration spécifiquement ciblé pour les élèves en classe de préapprentissage. De manière plus globale, il y a bien sûr la Journée des métiers, planifiée en alternance avec le Salon Your Challenge. Alain Wirthner : Lors des journées organisées par la Ville de Sion, en partenariat avec le Bureau des métiers, des entreprises accueillent des groupes d’élèves. Tous les élèves des deux CO sont concernés. Par ailleurs, nos deux conseillères en orientation collaborent étroitement, échangeant leurs bonnes adresses. Qu’est-ce qu’un directeur peut apporter aux enseignants ? Alain Wirthner : Je n’oublie pas que c’est un métier merveilleux qui peut toutefois vite être déstabilisant. Le prof de musique, peut-être plus qu’un autre, car la branche n’est pas toujours prise au sérieux, sait qu’emprunter des chemins de traverse permet d’atteindre son objectif autrement et c’est ce recul que je souhaite partager. François Pitteloud : Une période de cours avec des élèves aux profils divers peut vite devenir ingérable. Si nous parvenons en tant que directeurs à compléter la boîte à outils des enseignants et leur faciliter un peu la tâche, alors nous aurons réussi notre mission.

«Alain a la capacité de sortir du cadre et d’improviser.» François Pitteloud

L’évolution des élèves vous préoccupe-t-elle parfois ? François Pitteloud : Mon inquiétude concerne l’utilisation excessive du numérique et le cyberharcèlement. Cette vie sur les réseaux sociaux est cachée de la famille et de l’école et c’est pourquoi la médiation par les pairs nous semble une piste intéressante à explorer. Alain Wirthner : Les réseaux sociaux sont de vraies toiles d’araignées, et les petits problèmes entre jeunes

peuvent rapidement prendre une ampleur dramatique. Tout comme les parents, l’école est souvent dépassée par ce phénomène. Si vous aviez le pouvoir de changer quelque chose dans vos CO, que choisiriez-vous ? Alain Wirthner : Je trouve que le téléphone portable a pris trop de pouvoir dans la vie de nos jeunes et certains ont besoin d’aide pour décrocher de cette addiction au virtuel. Nos élèves en 11CO partent trois jours dans des hospices et doivent déposer leur téléphone durant ce séjour de réflexion et un grand nombre disent combien cette expérience était formidable. François Pitteloud : Je pense que dans un premier temps il faudrait pouvoir mieux informer les parents et les élèves sans les culpabiliser. Nous avons désormais les outils pour le faire, avec le centre ICT-VS et son axe lié à la prévention. Les enseignants devraient être mieux formés au droit à l’image pour être en mesure de protéger les élèves. Comment imaginez-vous la place du numérique dans l’école de demain ? François Pitteloud : Nous avons des enseignants très à l’aise avec le numérique et d’autres qui le sont nettement moins, aussi il nous faut veiller à l’équité dans la transmission des connaissances. Ayant été enseignant de mathématiques, je crois à l’importance d’un dosage équilibré entre numérique et kinesthésique. L’école doit développer des outils numériques qui font sens pédagogiquement. Alain Wirthner : Si l’on va trop loin, les jeunes auront les yeux sur les écrans quasiment toute la journée. Nous n’avons pas toujours le recul nécessaire face aux nouvelles technologies et il serait regrettable que nos élèves aient plus tard de graves problèmes de santé. Donc oui au numérique, mais avec modération. Propos recueillis par Nadia Revaz

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> LIVRES

La sélection du mois

Reconnaître et accompagner les élèves à haut potentiel Lorsque l'on parle d'élève à haut potentiel, on pense souvent à l'enfant qui s'ennuie ou à celui qui pose trop de questions. Pourtant, le sujet est bien plus complexe et généralisé qu'on ne le croit puisqu'en moyenne chaque classe compterait au moins un enfant « atypique ». Suite à de nombreuses recherches et riche de sa propre expérience de classe, Virginie Charayron propose des clés théoriques et pratiques pour aider l'enseignant à : détecter les enfants à haut potentiel ; les comprendre pour mieux les accompagner ; différencier les apprentissages et organiser la classe ; communiquer avec les parents... Dans sa préface, Fanny Nusbaum souligne que cet ouvrage « vise à permettre aux enseignants de mieux connaître les élèves à haut potentiel et la variété de leurs profils, mais aussi à leur proposer des aménagements ainsi que des pistes de travail et de différenciation pédagogique. » Virginie Charayron. Reconnaître et accompagner les élèves à haut potentiel. Paris : esf Sciences humaines, 2019.

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Citation extraite de l’ouvrage « L'élève à haut potentiel a, malgré ses aptitudes, très peu confiance en lui. Il est de plus extrêmement perfectionniste, ce qui le pousse à ne pas faire, ne pas oser ou, dans tous les cas, à ne jamais être satisfait ou content de lui. Ce perfectionnisme à outrance est un réel frein pour l'élève, car, en anticipant l'activité, il ne fera rien s'il n'a pas en tête déjà toutes les réponses. […] Et malgré les félicitations et les encouragements de ses parents et de ses enseignants, cela n'est pas suffisant. Là où les autres élèves sont heureux de se voir félicités, l'élève à haut potentiel, si dur avec lui, ne se satisfait pas si facilement. Il lui en faut plus ; il lui faut surtout sentir au plus profond de lui que ce qu'il fait est bien. Se faire confiance et s'accepter sont deux objectifs majeurs que l'élève à haut potentiel aura à atteindre. Ce qu'il pourra faire s'il est bien entouré, à savoir par des gens bienveillants qui souhaitent qu'il réussisse. »

Citation extraite de l’ouvrage « Plutôt que de crier au délit d'initié, on ferait mieux d'augmenter le nombre d'initiés... On ne peut pas tous devenir profs, être à la maison et avoir des copies à corriger, mais on peut, en comprenant certains mécanismes favorables à l'éducation de leurs enfants, réfléchir aux façons de s'en inspirer. »

Pourquoi les enfants de profs réussissent mieux? Voici un livre qui ne s’adresse pas en priorité aux enseignants, mais aux parents. Enfin pas tout à fait, puisque le lire permet aussi aux enseignants d’être davantage conscients de leur savoirfaire professionnel pour accompagner les parents et leurs enfants dans le système scolaire. Guillemette Faure et Louise Tourret mettent en avant que les parents profs font confiance à l’école, passent du temps avec leurs enfants et leur transmettent une routine de travail. Les parents – profs ou pas – qui liront cet ouvrage y trouveront donc des astuces, d‘autant plus que chaque chapitre se clôt sur une boîte à outils des bonnes pratiques à exploiter. Guillemette Faure et Louise Tourret. Pourquoi les enfants de profs réussissent mieux ? Paris : Les Arènes, 2019.

Et aussi Transformer la violence des élèves Daniel Favre. Transformer la violence des élèves. Cerveau, motivations et apprentissage. Paris: Dunod, 2e édition, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « L'école a traditionnellement joué un rôle important comme agent d'intégration des élèves dans la société. Or ce rôle est actuellement fortement menacé car le système économique n'est plus en mesure d'accueillir tous les jeunes à l'issue de leur scolarité. Cet état de crise peut donner l'occasion de s'interroger individuellement et collectivement sur les valeurs et les finalités de l'Ecole. »

Regarde, elles parlent! Dans Regarde, elles parlent !, quinze œuvres exposées au Musée des Beaux-Arts de Lausanne racontent leur histoire. Albert Anker, La Mariette aux fraises, 1884 Félix Vallotton, Le port de Rouen, 1901 Olivier Mosset, Sans titre, 1975 Alice Bailly, Le concert dans le jardin, 1920 Kader Attia, Culture, Another Nature Repaired, 2014 Julian Charrière, We Are All Astronauts, 2013 Giuseppe Penone, Luce e ombra, 2011 Louis Soutter, Souplesse, 1939 François Dubois, Le massacre de la Saint-Barthélemy, vers 1572-1584 Marcel Broodthaer, Tour de Babel, 1966

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RUBRIQUES Daniel Spoerri, Aktion Restaurant Spoerri Tableau-piège, 1972 Auguste Rodin, L’homme au serpent, 1885 Emilienne Farny, Rue de l’Armorique (Façade), vers 1970 François Bocion, Bocion et sa famille à la pêche, 1877 Oskar Kokoschka, Glion, vue sur le lac Léman, 1956 Les œuvres livrent ainsi, en s’adressant au lecteur, quelques-uns des secrets liés aux personnages qu’elles représentent, aux matériaux dont elles sont faites ou à propos des artistes qui les ont créées. Un livre qui donne à voir l’art autrement, avec en plus la patte de l’artiste Fausto Gilberti qui illustre chaque œuvre à sa manière. Sandrine Moeschler, Gisèle Comte, Laurence Schmidlin, Deborah Strebel (textes) et Fausto Gilberti (illustrations). Regarde, elles parlent ! Genève : La joie de Lire, 2019. Citation extraite de l’ouvrage «Ah oui, les tableaux des impressionnistes! Ils adorent la lumière de Rouen. En parlant de peinture, sais-tu qu'un Suisse nous a peints, nous, les ouvriers ? Ah oui ? Il s'appelle Félix Vallotton. Comme d'autres avant lui, il a représenté la cathédrale, mais en arrièreplan seulement, histoire qu'on identifie la ville. Au premier plan, il nous a placés nous, de modestes travailleurs ! Enfin un peintre qui reconnaît notre boulot. On a été exclus des tableaux pendant bien trop longtemps. Tout ça parce qu'on n'était pas considérés comme des sujets dignes d'intérêt. Mais sans nous, Rouen ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui. C'est sûr! Merci Félix ! »

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Les jeunes raccrocheurs Elèves en décrochage scolaire, jeunes en rupture : voilà des catégories de population qui posent problème aux professionnels auxquels la société délègue la charge de les réinscrire dans une scolarité, dans une recherche d'emploi, dans une forme ou une autre de lien. Depuis des années, des dispositifs, des structures, des mesures, des financements ont été mis en place pour rendre possible cette mission. Des formations ont été organisées, destinées aux enseignants, aux éducateurs, aux travailleurs sociaux, aux personnels de santé, parfois aux policiers, aux juges ou aux élus, pour les outiller dans cette mission. Parmi les obstacles sur lesquels butent toutefois les professionnels, et qui pénalisent l'efficacité de leur travail, ils désignent l'insuffisance de coordination, la concertation trop superficielle, et, au final, un certain isolement. D'où le besoin, ressenti plus ou moins confusément, de chercher d'autres voies, plus collaboratives, plus interactives, reposant sur la conviction que la coordination ne suffit pas et qu'il convient de considérer qu'il s'agit d'un projet commun. Mireille Baurens, Christian Dupré , Dominique Glasman, Véronique Laforets, Laura Noézian, Association La Bouture. Les jeunes raccrocheurs. Lyon : Chronique sociale, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Oser changer, oser apprendre. Que l'on soit un jeune qui s'efforce de raccrocher La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante

S’informer

A l’heure actuelle, s’informer n’est pas un souci, les médias sont partout, jusque dans notre poche, mis à jour en continu et disponibles dans l’instant. Bien s’informer, c’est cela le défi. Dans cette optique, les cours d’éducation aux médias se devraient de développer l’esprit critique des jeunes lecteurs. Cet ouvrage peut être un support appréciable. Il aide à se poser les bonnes questions avant de consommer frénétiquement. «Comment est produite l’information quotidienne? L’information est-elle vraiment libre et que pouvons-nous faire?» Afin de répondre à ces interrogations, l’auteure, Sophie Eustache, explique sommairement le fonctionnement de la presse, notamment son côté commercial. Elle détaille le travail des journalistes et met en garde contre les fake news. Elle nous incite à y regarder à deux fois pour éviter les pièges publicitaires, les informations mensongères, les points de vue uniques. Les illustrations très sympathiques et colorées d’Elodie Perrotin mettent en relief ce sujet tout à fait d’actualité. Sophie Eustache (texte), Elodie Perrotin (illustrations). Comment s’informer. Les Editions du Ricochet, 2019. Dès 12 ans.

après un temps de rupture qui a contribué à défaire la confiance dans les autres et dans sa propre capacité à apprendre ou comprendre, ou un professionnel mis en face de situations apparemment insolubles et désarmantes, la seule voie de sortie “par le haut” est d'oser, et de “s'autoriser”. Contre les fatalismes produits par une histoire douloureuse, contre les habitudes enkystées et les routines allant de soi, contre les interdits réels ou fantasmés, s'autoriser à sortir des voies déjà tracées que l'on croyait être les seules praticables. »

Connected Les éditions LEP ont traduit Connected, méthode d’enseignement du numérique, qui a déjà fait ses preuves en Suisse alémanique. La collection est composée de quatre volumes, dont le premier, Connected 01 (pour les élèves de 7e et de 8e année), qui est subdivisé en cinq chapitres (Le monde des médias, Chercher et trouver sur internet, Les informations en un coup d’œil, Du code de tous les jours au code numérique et L’image point par point), vient de paraître. Connected 01. Lausanne : Editions Loisirs et pédagogie, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Dans la vie quotidienne, la communication repose non seulement sur la parole, mais aussi sur l'emploi de symboles et d'images, de gestes et d'expressions du visage. Dans ce chapitre, tu découvres comment les messages se transmettent. Tu apprends aussi comment l'ordinateur représente et stocke les nombres et les textes. »

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> ÉDUCATION MUSICALE

L’élève chef d’orchestre MOTS-CLÉS : GESTE • RESPIRATION L’élève chef d’orchestre pourrait être une alternative intéressante pendant les leçons d’éducation musicale et améliorerait la participation déjà très active des élèves1.

INTERPRÉTATION DES CHANTS (RAPPEL) Nous avons souvent rappelé les divers paramètres d’interprétation: La précision de la prononciation; La précision de la mélodie; La précision du rythme; La justesse de l’harmonie; La pulsation; Les nuances; L’interprétation dans son ensemble. Ces paramètres servent parfois dans les concours de chant.

GESTES DE DIRECTION Le plus simple est d’utiliser la pulsation c’est-à-dire le battement régulier, comme par exemple le tic-tac d'une montre. Comme il s'agit d'un battement, on emploiera l'expression «battre la pulsation». Rappelons que le tempo est la vitesse de la pulsation parfois indiquée sur les partitions. On peut aussi battre la mesure à 2, 3, 4 temps selon les codes établis bien expliqués dans les diverses méthodologies, voilà pourquoi nous ne mettons pas de dessins. Apprendre à battre la mesure permet de mieux comprendre la structure des phrases musicales, car ces dernières sont en effet la majorité du temps très structurées.

ORGANISATION Première étape: entraînement Le but de l’exercice est de faire

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apprendre les gestes de direction aux élèves, d’abord sans chanson puis avec plusieurs chansons (que les élèves savent par cœur bien sûr). Bonne occasion de les assimiler de manière ludique. Deuxième étape: geste de départ, donnée du ton et geste d’arrêt Il convient d’initier les élèves à la respiration de départ en mettant les mains à la hauteur du pupitre et en les levant tout en respirant, en respectant le tempo que l’on veut obtenir.

«Apprendre à battre la mesure permet de mieux comprendre la structure des phrases musicales.» Si l’on met une bande-son, on donnera le départ après l’introduction. Si on chante a capella, il convient bien sûr de donner le ton d’abord (xylophone, mélodica). Le geste d’arrêt varie beaucoup. On peut proposer aux élèves de mettre les mains «paumes en avant» et exécuter une sorte de « queue de cochon ». Troisième étape : les nuances Il convient de sensibiliser au fait que plus le geste est grand, plus le son prend de la force. On peut imaginer qu’on a devant soi une fenêtre qui peut grandir ou se rétrécir.

ACTIVITÉ NOVATRICE Les phases d’apprentissage précitées ayant été rodées de manière régulière, il est temps de demander aux élèves, de manière volontaire, de s’essayer à la direction. Ils mettront la classe en condition, en demandant à leurs camarades de

Geste et concentration

bien regarder le chef d’orchestre, d’avoir une bonne posture, d’être concentrés et de respecter sa gestique. Certes, il faudra du temps pour mettre en place cette activité novatrice, favorable à la mise en valeur des élèves, à une diversité d'interprétations et à l’assimilation facilitée des chansons. Nous sommes persuadés que cela donnera à vos leçons d’éducation musicale une dimension insoupçonnée. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes 1

Extraits d'articles provenant des sites : Battre la mesure sur Apprendre le solfège: https://bit.ly/2MiFuu1 Conseils pour diriger un chant sur Musicalécole 74: https://bit.ly/2Bc6zJ2

Pour en savoir plus : https://animation.hepvs.ch/ musique

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RUBRIQUES > FRANÇAIS

Orthographe et production de l’écrit cédure» de relecture, qu’ils suivent sur une certaine durée, de manière systématique. Ils commencent par exemple toujours par vérifier l’accord sujetverbe, puis l’accord dans le GN, etc. L’utilisation de «la phrase donnée du jour» en cours d’orthographe permet aussi d’instaurer et de consolider une procédure de relecture. L’enseignant donne une phrase correctement orthographiée. Chaque élève doit en justifier les graphies, en suivant une méthode toujours identique et qui est la même que pour la révision de leurs textes.

PERSONNALISER LE GUIDE

MOTS-CLÉS : GUIDE • UTILISATION « Ecrire des textes en respectant l’orthographe lexicale et grammaticale des mots»: cette progression d’apprentissage constitue l’objectif principal de l’enseignement de l’orthographe. Or, force est de constater qu’il arrive fréquemment qu’une règle, pourtant vue au cours des semaines précédentes, ou connue depuis des années, ne soit pas mise en œuvre par les élèves en production de textes. Le guide de relecture orthographique peut aider les élèves à améliorer l’orthographe de leurs textes, parce qu’il permet de délimiter les difficultés, de focaliser l’attention sur des objets précis et d’éviter ainsi une relecture globale, mais superficielle du texte. Dès 2020, les élèves pourront utiliser le guide de relecture du mémento Texte et Langue pour la partie Production de l’écrit des examens cantonaux.

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Pour que ce guide puisse devenir utile, les élèves doivent se familiariser avec son utilisation.

IDENTIFIER LES TYPES D’ERREURS Dans un premier temps, l’enseignant peut sélectionner des phrases d’élèves, comportant environ 3 types d’erreurs différents. Il demande aux élèves d’identifier les erreurs et de les classer par type. Ce classement est ensuite confronté à celui qui est utilisé dans le guide de relecture orthographique du Texte et Langue. Au fil de l’année scolaire et du cycle, de nouveaux types d’erreurs sont identifiés et pointés dans le guide de relecture.

INSTAURER UNE «PROCÉDURE» DE RELECTURE Lorsque les élèves révisent leur texte, ils disposent de leur guide. A chaque relecture, ils focalisent leur attention sur un ou deux types d’erreurs. L’idée est que les élèves adoptent une «pro-

Pour que le nombre de relectures ne soit pas épuisant, chaque élève, après avoir écrit 2 ou 3 textes, fait un relevé de ses erreurs les plus fréquentes et les signale sur son guide (cf. guide, pt 1). Il se rendra ainsi compte sur quelles difficultés sa relecture devra porter précisément. De plus, certains aspects particulièrement problématiques d’une règle, ou des exemples, peuvent être consignés directement sur le guide (cf. guide, pt 2). En apprenant à relire méthodiquement ce qu’il écrit, l’élève peut améliorer grandement la qualité orthographique de son texte. Pour cela, le guide de relecture est un outil efficace. Caroline Ducrey Evéquoz Animation pédagogique de français - C3

Bonus

Un article plus développé est à disposition sur le site de l’animation de français : https://animation.hepvs.ch/francais > document pour l’enseignant > cycle entier

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> ÉCHO DE LA HEP-VS

Un partenariat intercantonal pour un débat international MOTS-CLÉS : AILLEURS • RÉSEAU Le 16 octobre dernier, l’Université de Genève a délocalisé à St-Maurice son séminaire de l’Equipe de recherche en dimensions internationales de l'éducation (ERDIE). Cet événement a été suivi par une conférence donnée par Maurice Tardif et Cecilia Borges, professeurs titulaires à l’Université de Montréal et membres du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE)1. La co-organisation de ces deux événements entre l’Université de Genève et la HEP-Valais visait à créer des ponts entre les deux institutions et des liens entre les recherches. « La dimension internationale est particulièrement intéressante pour la HEP Valais, car elle fait partie des enjeux d’une formation culturelle des enseignants », a souligné en préambule Bernard Wentzel, au nom de la HEP-VS. Abdeljalil Akkari, professeur ordinaire à l’Université de Genève et directeur de l’ERDIE, a pour sa part relevé l’importance du réseau dans la recherche en éducation. Kathrine Maleq, Thibaut Lauwerier, tous deux de l’ERDIE, et Carine Tripet Lièvre, de la HEP-VS, ont évoqué brièvement leurs travaux de recherche, en présence des deux conférenciers, experts de la dimension internationale au niveau du continent américain (Cecilia Borges étant originaire du Brésil).

TROIS PRÉSENTATIONS EN SÉMINAIRE Kathrine Maleq a expliqué le projet de recherche-action LinguaPoly qui

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visait à valoriser la diversité linguistique à l’école et favoriser le vivreensemble. Elle a montré les forces et les faiblesses de cette expérience menée dans une zone plutôt rurale de Genève peu habituée à travailler avec des familles allophones, même si le nombre de langues parlées à la maison était élevé bien avant l’intégration d’enfants requérants d’asile. Ce dispositif ludique a permis une prise de conscience de la diversité linguistique, mais de manière insuffisante pour qu’il y ait persistance dans la valorisation des « langues d’origine »2 des élèves.

«Au Nord et au Sud, la crise autour de l'apprendre est présente.» Thibaut Lauwerier a présenté le contexte d’un projet de recherche sur les facteurs d’amélioration des résultats d’apprentissage des élèves en Afrique francophone. Il a d’abord montré l’importance de la mesure comparative au niveau international et pas seulement dans les pays de l’OCDE avec PISA. Autre point commun, au Nord et au Sud, la crise autour de l'apprendre est présente et l’on se demande partout ou presque ce qui est vraiment appris et ce qui devrait l’être. Comme le Burundi, qui n’a pas fait le choix du français comme langue d’instruction, réussit mieux que les autres pays de l’Afrique francophone, il s’agirait dans le cadre de cette recherche de faire des analyses plus fines à partir des données disponibles, dont celles du PASEC. L’influence du préscolaire pourrait également être examinée

dans le but d’orienter les enjeux de l’éducation. Quant à Carine Tripet Lièvre, elle a dévoilé quelques-unes des conclusions de sa thèse de 2016 portant sur le poids des réalités locales face aux recommandations internationales dans le cadre de la réalisation de l’alphabétisation universelle en Afrique subsaharienne. En se référant aux scores obtenus au PASEC (pays francophones) et au SACMEQ (pays anglophones), il en ressort que certains pays scolarisent plus et mieux sans dépenser davantage ou que vivre en zone rurale semble être plus discriminant qu’être une fille. Dans ses pistes conclusives, elle indique que l’objectif visant à assurer une éducation équitable inclusive et de qualité nécessiterait notamment de proposer des mesures incitatives cohérentes permettant l’alphabétisation des marginalisés.

UNE CONFÉRENCE À DEUX VOIX A partir du constat que l’attractivité du métier d’enseignant décroît dans la majorité des pays de l’OCDE, Cecilia Borges et Maurice Tardif ont choisi de mener une recherche longitudinale pour mieux cerner ce que signifie se former et exercer la profession. En dépit de tous les changements qui ont pu affecter la profession enseignante depuis plus de 60 ans, la principale raison pour laquelle les enseignants choisissent ce métier n’a cependant pas évolué : d’hier à aujourd’hui, ils désirent soutenir les enfants et leur apporter des valeurs positives. Il faut dire que le profil des enseignants est relativement homo-

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RUBRIQUES gène et n’a que peu évolué, avec la construction d’un ethos professionnel (croyances, valeurs, attitudes) qui ne change guère. De plus, comme les générations précédentes, les enseignants continuent d’opposer la théorie à la pratique, la seconde leur apparaissant plus formatrice. Ils ont globalement une vision très mitigée de leur formation, peu importe sa nature et sa durée. Ce moment d’échanges autour de l’éducation ici et ailleurs fut riche. On peut supposer qu’il y aura d’autres éditions. Nadia Revaz Notes 1

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Maurice Tardif a aussi été directeur de la HEP BEJUNE de 2005 à 2008. Les discussions suite à la présentation ont permis de découvrir qu’au Québec on parle désormais plutôt de langue d’héritage ou de langue patrimoniale.

REGARDS CROISÉS En quoi de telles rencontres à dimension internationale sont-elles intéressantes pour les enseignants et les chercheurs ? Abdeljalil Akkari : Des collègues venus d’ailleurs ont une perspective un peu différente sur les problématiques scolaires, ce qui enrichit la réflexion. Maurice Tardif : L’éducation comparée internationale est importante dans la formation des enseignants, car elle leur permet de se décentrer et de prendre conscience de l’universalité de la profession, tout en constatant des nuances d’une société à l’autre. Cecilia Borges : Même avec des contextes nationaux différents, il y a des tendances qui atteignent autant les pays du Nord que du Sud, notamment au niveau des exigences dans la formation des enseignants. La situation des nouveaux enseignants est-elle relativement identique en Suisse qu’au Québec ? Abdeljalil Akkari: En Suisse, la plupart des enseignants nouvellement diplô-

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De gauche à droite : Abdeljalil Akkari, Maurice Tardif et Cecilia Borges

més trouvent du travail, ce qui n’est pas le cas au Québec. Maurice Tardif: En Amérique du Nord, l’insertion est en effet beaucoup plus complexe, avec la précarisation professionnelle en début de carrière. Cecilia Borges : Au niveau de la formation des enseignants, le Québec a une situation particulière, avec un cursus sur quatre ans, y compris pour le secondaire. C’est intéressant de voir comment on répond à certains standards internationaux, tout en composant avec des réalités qui ne sont pas toujours les mêmes. En référence à l’intervention de Kathrine Maleq, la diversité linguistique est-elle prise en compte de manière différente au Québec qu’en Suisse ? Abdeljalil Akkari : J’observe qu’il y a au Québec une approche de la diversité plutôt universaliste et les problématiques sont abordées de manière très ouverte. La migration est perçue comme une richesse économique, ce qui modifie l’attitude de l’école face à l’intégration. Maurice Tardif : Certes, mais cela

n’empêche pas qu’il y ait des tensions, même si l’interculturalité est dans l’ADN de tout le Canada. Cecilia Borges : La loi sur la laïcité, nouvellement adoptée au Québec, a ravivé certains débats. Propos recueillis Nadia Revaz

Pour en savoir plus ERDIE www.unige.ch/fapse/erdie Thèse de Carine Lièvre Tripet sur serval.unil https://bit.ly/33KUBCm CRIFPE www.crifpe.ca

Une suggestion de lecture Abdeljalil Akkari et Myriam Radhouane. Les approches interculturelles en éducation – Entre théorie et pratique. Presses universitaires de Laval, 2019.

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> RECHERCHE

Publications récentes Les effets de la réforme du cycle d'orientation sur les parcours de formation des élèves Cette étude montre que la réforme du CO de 2011 n'est pas plus sélective; la sélection scolaire plus forte à l'entrée, couplée à des réorientations plus fréquentes, a contribué à remettre le CO au centre du processus d'orientation/sélection de l'école par une plus grande variabilité des parcours de formation. Comme les orientations sont demeurées inchangées, les débouchés ne sont pas vraiment plus clairement définis qu'auparavant et le niveau d'inégalité des chances en fin de secondaire 1 est le même que précédemment. Annick Evrard, Franck Petrucci et François Rastoldo. Les effets de la réforme du cycle d'orientation sur les parcours de formation des élèves. Genève: SRED, septembre 2019. https://bit.ly/2OKSgDb Extrait du rapport «Sans faire un tour de l'évolution de l'enseignement secondaire 1 en Suisse, relevons tout de même, comme indice de la prégnance de ce débat, que le Canton de Vaud adopte, à peu près en même temps

que la réforme genevoise, une nouvelle organisation de ce degré d’enseignement, qui passe d'un système à trois filières à un système qui tend à être davantage intégratif avec deux filières, dont la moins exigeante est assortie de niveaux dans certaines disciplines. Ainsi, deux cantons voisins font donc des chemins inverses et ceci pour des raisons affichées relativement semblables, telles que le renforcement des apprentissages de base, la lutte contre l'échec scolaire, l'adaptation des profils de formation aux niveaux des élèves et une orientation postsecondaire 1 facilitée (Canton de Vaud, 2011 ; Secrétariat du Grand Conseil, 2007a et 2007b). Par ailleurs, le Canton du Valais qui connaissait comme Genève une double organisation du CO (des filières et des classes hétérogènes à niveaux selon les établissements) a, lors de sa réforme, unifié la structure de cette école en généralisant le système de classes hétérogènes à niveaux, avec des arguments déclarés peu différents de ceux qui ont présidé aux réformes genevoises et vaudoises (Conseil d'Etat du canton du Valais, 2009). »

Le serveur suisse de documents pour l’éducation et la formation Edudoc.ch, le serveur suisse de documents pour l’éducation et la formation, offre un point d’accès central aux documents sélectionnés provenant des directions cantonales de l’instruction publique, de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), du Secrétariat d’Etat à la

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formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Il met aussi à disposition la documentation élaborée par les agences spécialisées actives dans le domaine de la formation au niveau suisse et par d’autres institutions. Des documents officiels pour tous les degrés de formation Des rapports et articles scientifiques ainsi que des statistiques De la documentation parlementaire cantonale Des dossiers et collections thématiques Des collections de feuilles officielles scolaires cantonales et d’autres périodiques www.edudoc.ch

EN RACCOURCI Gestion des déchets

Jeu de sensibilisation Game of Trash a pour but de sensibiliser les enfants dès 12 ans ainsi que les adultes à une meilleure gestion des déchets. Il se compose de 4 mini-jeux ludiques qui permettent d’approfondir ses connaissances sur le tri, mais aussi sur la réduction des déchets. Game of Trash est un «serious game» qui combine pédagogie et informations sous une forme interactive. Sur Cosedec (Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets), vous trouverez également des pistes d’animations pour tous les degrés de la scolarité afin de sensibiliser les élèves à la préservation des ressources naturelles et aux problèmes posés par les déchets. www.cosedec.ch

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RUBRIQUES > DOC. PÉDAGOGIQUE

Rien ne se perd… tout se transforme! MOTS-CLÉS : ACTIVITÉS • DÉCROISSANCE Décorer, transformer, créer des objets à partir de matériaux recyclés. Les créations présentées dans les ouvrages ci-dessous s’accompagnent d’explications détaillées, « pas à pas». Elles s’adressent aux débutants comme aux confirmés.

CZARNECKI Monike: 100% récup: bric à brac de bricos rigolos. Montrouge, Bayard jeunesse, 2011. COTE 745.CZAR Et pour les petits…

DE LAMOTTE Stéphanie, ROY Sonia : Ma déco 100% récup : 20 créations à partir de matériaux et d’emballages recyclés. Issy-lesMoulineaux, Marie-Claire, 2018. COTE 745.5 LAMO

DONATH Uta… [et al] : Recyclé : créer des objets à partir de chambres à air, de papiers bonbons, de vieux tissus… Sète, Ed de la Plage, 2010. COTE 745.5 RECY

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BALART Maïté: Transforme les bouteilles en plastique. Paris, Mila, 2017, Collection Jeux de récup‘. COTE 745.5 BALA Les plus jeunes s’amuseront à créer des animaux, des jouets et des objets. A partir des modèles présentés ils pourront inventer leurs propres créations.

Et aussi, de la même auteure : Transforme les papiers – Transforme les rouleaux de carton – Transforme les pots de yaourts – Transforme les boîtes d’œufs – Transforme les briques alimentaires.

JEZEWSKI Mayumi : Récup. Paris, Fleurus, 2016, Collection . COTE 745.5 JEZE Les premières activités manuelles et créatrices: 16 jolis modèles, des étapes illustrées et faciles à comprendre, des textes clairs et des conseils pédagogiques. L’activité «récup» est idéale pour développer la motricité fine, la concentration et le goût de la précision dès le plus jeune âge. Marie-Françoise Moulin

Pour en savoir plus :

www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

EN RACCOURCI Pro Juventute

Entretiens fictifs pour les écoles Le passage de la scolarité obligatoire à la vie professionnelle pose des difficultés à de nombreux jeunes. Tous ne parviennent pas à effectuer la transition sans heurts. Les entretiens fictifs gratuits sont conçus pour soutenir les élèves du secondaire 1 (10 et 11H) dans leur recherche d’une place d’apprentissage. Pro Juventute s’engage à établir des passerelles entre les jeunes, l’école obligatoire et les entreprises formatrices. https://bit.ly/31ziyem

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> ZOOM SUR UNE LECTURE

Sociologie du travail dans les établissements de Suisse romande MOTS-CLÉS : TRAVAIL INVISIBLE • PROFESSIONNELS L’ouvrage collectif dirigé par Héloïse Durler et Philippe Losego, intitulé Travailler dans une école, permet de voyager à l’intérieur de la sociologie du travail dans les établissements scolaires en Suisse romande. Ce livre, très accessible pour les lecteurs non spécialistes du domaine et contenant de nombreux témoignages, est à recommander. Comme le résume la quatrième de couverture : « L’ambition de cet ouvrage collectif est de décrire le travail, souvent méconnu et parfois invisible, réalisé par les divers professionnels au sein des établissements scolaires. Il propose des entrées diversifiées sur le travail à l’école, abordant tout autant l’insertion professionnelle, le travail des enseignants, des élèves, des infirmières, des psychologues, des directeurs, des parents ou encore des concierges, afin de donner

Référence Héloïse Durler et Philippe Losego (Dir). Travailler dans une école – Sociologie du travail dans les établissements en Suisse romande. Neuchâtel : Editions Alphil - Presses universitaires suisses, 2019. https://bit.ly/345rAS5

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un aperçu de l’évolution, des divisions et des contradictions qui caractérisent le “travail pédagogique” dans son ensemble.» Les différentes contributions mettent en évidence certains paradoxes à plusieurs niveaux, ce qui enrichit la réflexion sur le fonctionnement des écoles.

Philippe Losego

INTERVIEW EXPRESS Philippe Losego, comment est née l’idée de cet ouvrage? Ce livre n’est pas le produit d’un colloque ou d’une recherche planifiée, mais est lié à la découverte que nous étions plusieurs collègues à nous intéresser au travail pédagogique avec un point de vue similaire sans nous être concertés. En général, de telles recherches sont plutôt surplombantes, aussi l’éclairage proposé depuis le poste de travail nous paraissait pouvoir apporter quelque chose à la compréhension du monde scolaire. Au fil des pages, vous relativisez la soi-disant spécificité du fait éducatif, soulignant qu’il n’existe aucune raison valable d’en faire un travail à

part. En vous lisant, en filigrane, on se dit que ce changement de perspective devrait aussi contribuer à modifier le regard sur la pénibilité professionnelle… C’est vrai que même si nous n’avons pas trop insisté sur cet aspect, il est présent, notamment avec les enseignants novices qui se fatiguent en raison du relatif flou du plan d’études, des enjeux de la collaboration et d’un certain nombre d’injonctions contradictoires. De l’extérieur, le discours dominant dit qu’ils n’ont qu’à ne pas se surcharger, alors que vu de l’intérieur, on perçoit la complexité de ce qui leur est demandé. Les divers chapitres montrent que le travail pédagogique ne se limite pas aux enseignants, mais s’étend aux directeurs, psychologues, logopédistes, concierges, etc. Qu’est-ce qui vous semble le plus frappant dans ces nouvelles divisions du travail? Comme j'ai mené des recherches portant sur le travail des directeurs, je n’ai guère été surpris des constats les concernant. Par contre, pour exemple je n’avais pas conscience de l’évolution du métier de concierge dont la formation s’est professionnalisée alors que ses tâches deviennent limitées. De manière générale, les intervenants sont de plus en plus nombreux au sein des écoles, avec un flou qui augmente concernant les rôles de chacun, d’autant plus que chaque profession a des traditions institutionnelles et culturelles différentes. Ces tensions se retrouvent dans l’univers de nombre de travailleurs et ne sont pas spécifiques aux enseignants. Propos recueillis par Nadia Revaz

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RUBRIQUES > ARTS VISUELS

L’artothèque : une offre aussi pour les enseignants L’artothèque vue par la HEP-VS L’artothèque nous offre une opportunité - unique à ma connaissance de s’approprier des œuvres d’art. Au sens figuré comme au sens propre : on peut s’en saisir. Physiquement. Souvenez-vous du musée, avec sa ligne blanche qui nous rappelle à l’ordre de l’infranchissable, et qui empêche d’entrer davantage dans l’intimité de l’œuvre de l’artiste. Plus que cela, c’est un privilège : on peut partir avec de multiples travaux. Les emmener chez soi… ou en classe contre bons soins. C’est alors l’œuvre qui entre dans notre intimité. C’est extraordinaire. Je vous invite à en faire l’expérience. Vous pourriez alors apprendre ce qu’il en coûte en termes de renoncement et de détachement… au moment de restituer certaines de ces pièces. Ça, c’est de la culture, du certifié local de qualité… … à partager sans restriction, notamment avec vos élèves ! René Pierre Clivaz Animation Arts Visuels HEP-VS Sion

MOTS-CLÉS : MÉDIATHÈQUE VALAIS • CULTURE • PRÊT Depuis janvier 2018, la Médiathèque Valais a ouvert une artothèque sur son site de Sion et offre ainsi à ses publics une prestation supplémentaire de prêt d’œuvres d’art. Vous connaissez les bibliothèques, les médiathèques, les ludothèques, voici aujourd’hui l’artothèque. Sa philosophie? Culture et prêt, dans le but premier de faciliter l’accès à la culture et de diffuser l’art contemporain, surtout valaisan, en mettant à disposition de ses usagers un fonds d’œuvres d’art, un lieu d’accueil adapté et un programme de médiation sur la durée (conférences, ateliers, rencontres avec les artistes). Le tout dans le but de participer à la création de liens entre œuvre, artiste et public.

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Aujourd’hui, riche de près de 500 œuvres récentes (moins de 20 ans), la collection d’œuvres de l’artothèque comprend majoritairement des multiples (gravures, lithographies, sérigraphies et photographies) ou des pièces uniques (dessins, aquarelles, collages) réalisés par des artistes professionnels. Pour emprunter une œuvre, rien de plus simple : choisir l’œuvre sur internet dans le catalogue RERO ou directement sur place au rez-dechaussée de la Médiathèque Valais - Sion, puis enregistrer le prêt à la borne de prêt au moyen de sa carte de bibliothèque. La durée du prêt de l’œuvre est de trois mois (avec prolongation de trois mois supplémentaires possible).

ET POUR LES ÉCOLES? Lors de chaque visite organisée pour les classes valaisannes de l’enseigne-

L’artothèque à la MV Valais - © Lucien Grandjean

ment primaire, une présentation de l’artothèque y est intégrée. Pour les enseignants qui le désireraient, une sélection d’œuvres à emprunter peut être faite pour des activités en classe. Véronique Maret Bibliothécaire Responsable de l’artothèque

Plus d’informations? Contactez la responsable de l’artothèque : mv-sion-artotheque@admin.vs.ch ou consultez le site internet de la Médiathèque Valais et sa page consacrée aux œuvres d’art (Accueil > Collections > Collection générale > Œuvres d’art) www.mediatheque.ch/ artotheque

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> ÉCOLE-CITOYENNETÉ

Autour des droits de l’enfant Revue ventuno

Un numéro consacré aux droits de l'enfant

MOTS-CLÉS : ACTIVITÉS • LECTURES

A l’approche du 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, la revue ventuno propose des idées et des ressources pour aborder cette thématique en classe. https://bit.ly/33Ynhrn Cahiers pédagogiques

Événement du 8 novembre

Nuit du conte et droits de l’enfant Plus de 80 événements sont déjà prévus dans des bibliothèques, librairies, écoles, clubs et autres institutions dans toute la Suisse romande pour la Nuit du conte 2019 se déroulant le 8 novembre. Cette année, la manifestation a pour thème les droits de l’enfant. Infos sur le site de l’Institut suisse Jeunesse et Médias. https://bit.ly/32I1F2y

trale, celle de la citoyenneté participative. Des séquences pédagogiques et un dossier enseignant sont mis à disposition sur le site de l’Institut international des droits de l’enfant (IDE) avec des activités et cadres de discussion élaborés pour les 3 cycles de la scolarité obligatoire. https://bit.ly/2Jisz9w

La Journée internationale des droits de l’enfant du 20 novembre fête cette année son 30e anniversaire. Une belle occasion pour aborder en classe le principe de la participation des enfants, stipulé à l’article 12 CDE, sous l’angle d’une notion cen-

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Quelles pratiques pédagogiques et quels partenariats développer pour que les enfants, y compris ceux en situation difficile à l’extérieur de l’école, soient acteurs de leurs droits, tout en respectant leurs obligations en tant qu’élèves? Réponses dans le numéro 355 des Cahiers pédagogiques. www.cahiers-pedagogiques.com Un livre autour des enfants

Histoire d’enfants en Valais de 1815 à 2015

Des activités proposées sur le site de l’IDE

Fiches sur les droits de l’enfant

Autour des droits des enfants et des élèves

Unicef

Diverses ressources Le site de l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) propose diverses ressources autour des droits des enfants. Avec des dossiers par catégories d’âge. https://bit.ly/2JgSZIr

Ecrit à la forme «je», comme autant de petites histoires qui font la grande Histoire, ce livre publié en 2017 est signé Jean Zermatten, en collaboration avec Christophe Boulé, Philip D. Jaffé, Zoe Moody, Jean-Henry Papilloud et Paola Riva Gapany. https://bit.ly/2BAwmuD

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RUBRIQUES > ÉDUCATION NUTRITIONNELLE

Le CO de Bagnes-Vollèges à la découverte des pains suisses MOTS-CLÉS : SEMAINE DU GOÛT • ÉCONOMIE FAMILIALE Pour sa 19e édition, la «Semaine du goût 2019 » avait pour thème les pains suisses. Ses objectifs1 concordant avec ceux de l’éducation nutritionnelle du PER, l’animation Economie familiale s’est associée à Promotion Santé Valais pour proposer des pistes d’activités aux classes de toute la scolarité obligatoire.

DES FARINES ET DES MOULINS – ACTIVITÉ DU CYCLE 32 De la farine, de l’eau, du sel, de la levure ou du levain suffisent pour faire du pain. Mais comment distinguer un pain artisanal? Offrant un cadre propice à cette réflexion, la Semaine du goût a permis de découvrir tout un patrimoine culinaire en s’intéressant au chemin «Du grain au pain». Voici comment les élèves de 11CO du Cycle d’Orientation de BagnesVollèges ont vécu cette expérience sur le terrain.

ETAPE 1: CONFECTION DE LA PÂTE – À L’ÉCOLE A travers la réalisation de pains aux saveurs et goûts différents, nous découvrons le pouvoir de la levure ainsi que la différence entre la levure et le levain, tout en choisissant parmi une multitude de farines: multicéréales, bise, complète, de maïs, de seigle, etc. Chacun y va de sa propre création. La fabrication de la pâte n’est que la première étape de ce long travail. Quel plaisir de la pétrir pour qu’elle devienne lisse et souple! Il faut maintenant la laisser lever.

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Malheureusement, le cours arrive à son terme, impossible de réaliser les pains cette fois-ci. Au congélateur, glissée dans un sachet hermétiquement fermé, la pâte patientera jusqu’à la veille du cours suivant.

ETAPE 2: FAÇONNAGE ET CUISSON DU PAIN – AU FOUR BANAL3 Nous voici en route pour Sarreyer, village accroché sur le coteau de la rive droite de la vallée de Bagnes. JeanMarc Masson nous accueille au four banal du village où nous finaliserons les pains. Dégelées, les pâtes sont encore malaxées et surtout façonnées pour leur donner la forme désirée. Ovale, rond, allongé, chaque pâton prend la forme souhaitée avant d’être enfourné. Pendant que Jean-Marc veille sur les pains, les élèves en profitent pour parcourir le chemin du pain – «Du grain au pain» – qui leur permet de se familiariser avec la tradition du pain des vallées valaisannes. Au sommet du village, près du torrent, se trouve le Moulin où Gaston Besse les attend pour une visite guidée. Cela fait plus d’une heure que les élèves sont partis; il est temps de regagner le four banal pour découvrir le fruit de leur travail. Fiers du résultat et impatients de déguster ces pains, les élèves remercient Jean-Marc et Gaston qui ont réussi à transmettre à la génération actuelle le savoir des anciens. La Semaine du goût, qui s’est déroulée du 12 au 22 septembre, était l’occasion d’emmener les élèves hors des murs de l’école pour découvrir notre patrimoine culinaire. N’hésitons pas

Les élèves découvrent le chemin du pain.

à leur proposer ce type d’expériences tout au long de l’année, aussi bien chez un artisan-boulanger, un agriculteur ou un meunier, afin de les sensibiliser à un savoir-faire présent dans nos régions. Rachel Bircher May Notes 1

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Charte de la Semaine du goût sur www.gout.ch - https://bit.ly/35f7JB9 Propositions d’activités pour le cycle 3 en lien avec la Semaine du goût sur le site de Promotion Santé Valais: https://bit.ly/33e7epi https://bit.ly/2ms17NY

Références

Infos sur le four banal sur www.bagnes.ch PDF : https://bit.ly/2ONW2vA Le Chemin du pain sur https://sarreyer.ch

Recette sur:

www.resonances-vs.ch

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> ÉDUCATION PHYSIQUE

Face aux élèves « difficiles » en cours  d’éducation physique

L'EPS permet de déceler certaines capacités des élèves.

MOTS-CLÉS : COMPORTEMENT • GESTION Les capacités avec lesquelles nous naissons sont complètement distinctes de l'acquis, c'est-à-dire de la connaissance que nous acquérons au fil des années. Il est vrai que les talents peuvent s'améliorer avec le temps et le travail, mais ils se développent sur une base. Et lorsqu'on les travaille, ils peuvent devenir une vraie force, ce qui augmente l'estime de soi et peut contribuer à être de meilleurs professionnels. Nous possédons certainement tous un don. Il est possible qu'il ne s'agisse pas d'un don extraordinaire ou qu'il ne soit pas aussi développé que chez d'autres, mais il est là. La première chose à faire consiste à l'identifier, et pour cela, il s’avère nécessaire de connaître sa personnalité, de la construire depuis sa base. Dans les situations de classe en EPS, nous pouvons déceler des capacités avancées chez certains élèves : rapidité d’action pour certains, mobilité-souplesse, coordination avancée. Nous rencontrons aussi des élèves que l’on qualifie de «difficiles » dans

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une situation scolaire particulière. Pour bien comprendre ces élèves « difficiles », il semble utile de s’intéresser à la dynamique de leur investissement. L’apport de la recherche d’Amélina Girard et Olivier Vors (2011) autour de cette problématique montre que la stabilité de l’engagement alterne entre travail et jeu. Malgré une impression de désordre, avec des élèves qui se déplacent en tous sens, une analyse fine de l’engagement des élèves « difficiles » révèle une certaine constance. L’intention de s’amuser et de se provoquer, qui se manifeste chez tous les élèves «difficiles » observés, passe par deux registres d’actions. D’une part, les élèves s’amusent à se faire des «coups en douce » en provoquant un camarade. Par exemple, ils le poussent lorsqu’il s’apprête à effectuer sa roulade, le perturbent dans sa course d’élan du saut en hauteur… Et d’un autre côté, ils se provoquent sous forme de défis, comme effectuer le saut le plus périlleux… Vors (2011) parle de jeux furtifs qui ne durent qu’une poignée de secondes. Ils sont intimement imbriqués dans le travail, ce qui les rend difficilement repérables pour le MEPS. Le terme de geste « clandestin » est utilisé.

L’étude de l’activité de l’élève a permis de montrer que l’engagement d’un élève « difficile » dans la tâche prescrite est de l’ordre de 72%. Lorsque la classe est au travail, l’intention principale de l’élève est de travailler pour montrer à l’enseignant qu’il est impliqué et éviter les ennuis, pour avoir de bonnes notes, pour se mettre en avant. Malgré de nombreux changements entre des intentions contradictoires, l’élève revient donc au travail de manière majoritaire. Néanmoins, les intentions de l’élève « difficile » peuvent changer toutes les 15 secondes au sein d’une même leçon. La viabilité de l’engagement des élèves « difficiles » repose sur l’alternance entre travail et jeu. La plupart des enseignants «réussissant» savent que les élèves «difficiles» ont besoin de jouer et considèrent les décrochages ludiques furtifs comme une soupape de sécurité. Ces enseignants laissent à leurs élèves la possibilité de décrocher momentanément de la tâche pour satisfaire leur besoin d’affiliation. La co-construction d’un compromis entre l’enseignant et les élèves semble donc être un levier important de l’engagement des élèves « difficiles ».

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RUBRIQUES APPORT DE LA RECHERCHE / CE QU’IL FAUT RETENIR…

Echo de la rédactrice

L’engagement de l’élève «difficile » se traduit par des décrochages fréquents considérés comme des soupapes de sécurité indispensables à l’activité de travail.

Paradoxes scolaires

L’élève « difficile » accorde beaucoup d’importance au versant affectif de la relation avec l’enseignant. La co-construction d’un compromis d’acceptation de la tolérance est indispensable à l’engagement de l’élève « difficile ». L’implication empathique de l’enseignant influence positivement l’engagement de l’élève « difficile ». PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES / CE QU’IL FAUT RETENIR… L’engagement des élèves « difficiles » est favorisé si l’enseignant tolère des décrochages ponctuels. Moduler l’intensité des attentes (alternance de temps forts et de temps faibles) permet de s’adapter aux besoins des élèves qui varient au cours d’une même leçon. Ce n’est pas la gestion de la classe qui favorise les apprentissages, mais les apprentissages qui rendent possibles la gestion de la classe. Structurer la leçon selon une progression adaptée à l’intentionnalité des élèves permet de renforcer le sens des apprentissages. Virgnie Clivaz et Lionel Saillen animation pédagogique https://animation.hepvs.ch/education-physique

Pour aller plus loin Dossier EPS, numéro 85, janvier 2018 « L’engagement de l’élève en EPS» d’une approche pluridisciplinaire aux perspectives professionnelles. https://bit.ly/2pHhK9K

Citations de Jacques Dubochet… Pour réussir dans la vie, il faut être bon dans quelque chose, il faut être fier ! » « Le SAVOIR pour tous ; donner à chacun sa chance. » « Permettre à tous les élèves de trouver leur place dans leur classe ; les accompagner au mieux dans les difficultés sans forcément trop d’individualisation. » « Que tout enseignant devrait… développer une ressource dans lequel il excelle, donner à l’élève l’impression d’être bon dans quelque chose. » Lors du RDV de la formation à la Foire du Valais à Martigny le 1er octobre

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A plusieurs reprises ces dernières semaines, lors de discussions avec des enseignants de divers degrés, certains ont signalé de légères fissures dans l’édifice scolaire. Ces interlocuteurs me disaient ressentir une politique de l’éducation qui relie de multiples réseaux sans écouter suffisamment les besoins du terrain. Ils me citaient des exemples de décisions contradictoires, prises à différents niveaux, qui s’empilent au fil des ans et deviennent difficiles à gérer au quotidien. Comme j’étais à ce moment-là en train de lire l’ouvrage collectif récemment paru sur la sociologie du travail dans les établissements scolaires en Suisse romande (cf. p. 30), l’expression de ces paradoxes en lien avec les diverses prescriptions pas toujours applicables a eu sur moi un impact différent. Afin de réduire cet écart entre les choix des décideurs et leur application par les acteurs du terrain, ne faudrait-il pas prendre davantage le temps de débattre de certaines thématiques d’actualité pour améliorer l’école ici et maintenant, en essayant de mieux comprendre son fonctionnement d’hier à aujourd’hui, et en regardant aussi ce qui se fait ailleurs, avant de dessiner de nouvelles lignes pour demain. Les architectes de l’école semblent parfois avoir des visions dissonantes et à la fin on ne sait plus très bien ce que l’on veut bâtir. Cette demande de clarification des plans de construction devrait être un souhait réalisable et en même temps comment faire en sorte que cela soit possible ? Mystère et boule de gomme. Nadia Revaz

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Schopfer, Nivetha Thavarasa, Elisa Zucchinetti et Jérémie Demierre, de l’ECCG de Monthey, gakko soji ont été sacrés reines et roi du quiz des écoles du Littéralement «école nettoyée «Nouvelliste». L’équipe gagnante s’est imposée par les élèves», il s’agit d’un en finale face aux élèves de l’ECCG de Sierre. Les enseignants de particularisme du système l’ECCG de Monthey et les étudiants du Lycée-Collège des Creusets éducatif nippon: chaque ont terminé, eux, aux troisième et quatrième places. Organisé dans jour, les 19 millions d’enfants le cadre de la Foire du Valais, le concours confronte des équipes s’affairent à nettoyer leurs d’élèves ou de professeurs sur des questions de culture générale. 57'000 écoles. «Toutes les écoles Le quiz booste l’intérêt des jeunes pour leur culture régionale. «On publiques le font, de la primaire ne s’informe pas systématiquement sur le Valais. Cette compétition au lycée, et même parfois dès nous pousse à mieux le connaître», assure Elisa. la maternelle, détaille Yuya Le Nouvelliste (7.10) Yoshizawa, responsable à la https://bit.ly/33LwJ18 Commission de l’Education d’Osaka. Il s’agit de poursuivre Education du Kenya au Liberia ce qui se passe à la maison, où Uberisation de l’éducation les enfants participent dès 3-4 ans aux tâches ménagères, de la En 2014, la société financière internationale, membre de la Banque mondiale, débloquait dix millions de dollars pour NewGlobe cuisine au ménage.» Schools, qui exploite le réseau Bridge International Academies (BIA). nouvelobs.com (28.09) Ce réseau devenu l’emblème d’un «enseignement privé qui peut https://bit.ly/2OcKa61 apporter une contribution significative sur les marchés émergents, en venant compléter les efforts déployés par l’Etat vis-à-vis des Bureautique pauvres». A la fin de l’année scolaire 2018-2019, 53'000 enfants Des montres libériens étaient inscrits dans des écoles sous charte, désormais connectées distribuées passées à 200, soit 10% des établissements scolaires du pays. aux élèves Mais le gouvernement de M. Weah, ancienne icône du football La ville de Guingamp, dans les international élu à la tête de la présidence libérienne fin 2017, a Côtes-d'Armor, a lancé une hérité d’un champ de mines. initiative originale. Elle offre à Le Monde diplomatique (2.10) tous les élèves de CM1-CM2 une https://bit.ly/35yWxzC montre connectée. Distance parcourue, nombre de pas, Enfants HP nombre d'étages montés, « Haut potentiel » ne rime calories consommées... Cette pas toujours avec facilité montre mesure au quotidien Un enfant est considéré à haut leur activité. Ces informations potentiel lorsque son QI (quotient sont ensuite utilisées par les intellectuel) a été calculé à plus de enseignants en français ou 130. C’est la raison pour laquelle en maths, mais surtout en on les estime souvent «surdoués». éducation à la santé, afin de Deux tiers des HP vont bien. Or, les sensibiliser à la pratique dans un tiers des cas environ, ce sportive pour lutter contre haut potentiel dissimule d’autres l’obésité. Cette opération a troubles, plus handicapants pour coûté 5000 euros à la ville. l’apprentissage de l’enfant. Comme cnews.fr (2.10) on ne guérit pas de ces troubles, il faut prévoir des aménagements https://bit.ly/333MgcG pour contourner ces situations de handicap. L’idéal serait donc de parvenir à créer des équipes pluridisciplinaires pour favoriser Challenge les diagnostics précoces, et à proposer de meilleures mesures Le quiz des écoles d’accompagnement pédagogique. Il fallait voir leurs sourires Le Nouvelliste (3.10) et leur fierté touchante. Léa https://bit.ly/2Bs7F3l

Education japonaise

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Côte d’Ivoire

Accès des jeunes filles à l’Education secondaire «Ne vous laissez pas tromper par l'apparence de vos élèves, car chaque enfant est un génie. Vous devez adapter votre façon de gérer en fonction des besoins des élèves. Profitez et exploitez les potentiels que vous avez dans vos établissements, avant de dire que vous n'avez rien». Ce sont là, les premiers conseils de Kandé Camara, sous-directeur, consultantformateur en management des Ressources humaines en techniques managériales à plus de cinquante éducateurs des lycées et collèges. C'était à la faveur du séminaire de formation des personnels d'encadrement éducateurs des lycées et collèges dans le cadre du Projet de promotion de l'accès des jeunes filles à l'éducation secondaire (Ppajfes), à Abidjan. Fratmat.info (3.10) https://bit.ly/2o5qaHW

Commerce équitable

Causer cacao en classe En tant qu’intervenante scolaire indépendante, Mélanie Mottet, enseignante et maman de quatre enfants, domiciliée à Corgémont, se rend dans les classes enfantines et primaires du Jura bernois, en vue d’aborder de façon attractive et gourmande le thème du commerce équitable. Une activité nouvellement officielle dans la région. Financée, via les écoles, par l’Instruction publique du Canton de Berne, elle est vivement soutenue par les bénévoles du Magasin du Monde de Corgémont. «Elle a la légitimité d’enseigner, et en même temps la distance nécessaire pour éviter de déraper de façon publicitaire.» Au cours de deux leçons et en une heure trente,

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RUBRIQUES l’intervenante adapte le contenu du cours aux âges des écoliers, interagissant avec eux à l’aide de supports visuels. Le Journal du Jura (3.10) https://bit.ly/31GDG2r

Parascolaire

Facturer équitable Les parents vaudois devront prendre leur mal en patience. La mise en place d’un revenu déterminant unifié (RDU) dans le milieu de l’accueil de jour est de nouveau reportée. Evoqué depuis plus de dix ans et espéré pour le 1er août 2020, il ne sera pas effectif avant le 1er août 2025, a annoncé le Conseil d’Etat. Pour rappel, ce RDU doit permettre de calculer les ressources des parents selon les mêmes critères dans tout le canton. Actuellement, pour 29 réseaux, il existe une dizaine de manières de faire. Chaque réseau est ensuite libre de facturer comme il le souhaite sur la base de ce revenu. Reste à mettre d’accord 29 réseaux sur les critères à retenir. Une utopie? 24 heures (4.10) https://bit.ly/33x7xLR

Energie

Sensibiliser les écoliers Une action de sensibilisation à l’efficacité énergétique a été organisée récemment au profit des élèves de l’Ecole écologique Abdellah Ghayat, province d’Al Haouz, à l’initiative de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE). Cette action s’inscrit dans le cadre d’une large campagne entamée en partenariat avec le ministère, dans le but de faire bénéficier le maximum d’enfants de ce programme, a précisé un communiqué des organisateurs, faisant savoir que les supports de cette action de sensibilisation sont des livrets portant sur les bonnes pratiques à adopter à la maison et à l’école pour rationaliser l’utilisation de l’énergie. Aujourd’hui le Maroc (8.10) https://bit.ly/32iGyDE

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Système scolaire

Les sections pourraient disparaître Trop sélectif, trop discriminant, peu efficient: le cycle d’orientation genevois s’apprête à subir une nouvelle réforme, huit ans seulement après celle instaurée par le socialiste Charles Beer en 2011. L’objectif de l’actuelle cheffe du Département de l’instruction publique (DIP), elle aussi socialiste, reste identique: renforcer la mission d’orientation des trois dernières années de l’école obligatoire. Pour ce faire, Anne Emery-Torracinta envisage notamment de supprimer les sections en 1re année du cycle (9e) pour introduire des classes hétérogènes avec des niveaux dans certaines disciplines à définir. Les travaux démarreront cet automne pour une entrée en vigueur espérée en 2022. Le Temps (15.10) https://bit.ly/32dD5pT

Social

Enquête sur la triche en milieu étudiant La première étude de grande ampleur sur la tricherie en milieu étudiant remonte aux années 1960. Un professeur à l’Université Northeastern, William Bowers, a enquêté alors avec son équipe sur de multiples campus étasuniens, avec une échelle standardisée. Pourquoi les étudiants trichent-ils? Les raisons sont multiples. Les élèves vont invoquer des enjeux stratégiques: ils trichent plus volontiers dans des matières qu’ils ne valorisent pas

Revue des médias Rayonnement sportif valaisan

Six écoles confirment leur label Swiss Olympic Le Valais se positionne comme l'un des cantons suisses les plus engagés en faveur de la relève sportive. A la fin du mois de septembre, pas moins de six écoles ont fait valider leur label Swiss Olympic. Il s'agit du Collège Spiritus Sanctus de Brigue, de l'ECCG de Martigny et des CO de Viège, Grône, Orsières et Collombey-Muraz. La reconnaissance en question est renouvelable chaque quatre ans. Elle témoigne des bonnes conditions-cadres qu'offrent les établissements pour concilier formation scolaire et pratique sportive. Interview de Vincent Ebenegger, responsable cantonal «sport et santé à l’école». (Rhône fm, 7.10) https://bit.ly/35LdarU

(comme les langues mortes), ou lorsqu’ils estiment que, face à une charge de travail trop importante, ils prendraient le risque de rater leur diplôme. The Conversation (8.10) https://bit.ly/2pq4OW0

Moteur de recherche Qwant

Déclinaison pour les enfants Le moteur de recherche français Qwant a présenté mardi à Paris une nouvelle version de sa déclinaison dédiée aux enfants Qwant Junior, qui doit écarter les contenus choquants et inappropriés pour le jeune public tout en mettant en avant des contenus éducatifs. L'interface du site permet aux enfants «de 6 à 12 ans» de rechercher des contenus éducatifs, des informations sur des sites d'actualité, des activités ludiques ou dans les pages web en général, le tout sans publicité sur les pages de résultats. Le Gouvernement a annoncé en mai vouloir proposer par défaut ce moteur de recherche sur tous les ordinateurs de l'administration française. nouvelobs.com (14.10) https://bit.ly/31lPQ0q

Philanthropie

C’est la matière préférée Bien centrée au-dessus du tableau noir, l'affiche annonce clairement l'état d'esprit de l'école élémentaire Jeanne-d'Arc (XIIIe arr. de Paris) «Philanthropie, sentiment qui pousse les hommes à venir en aide aux autres, à l'humanité». Une définition dont tous comprennent déjà parfaitement le sens, prêts à s'engager collectivement toute l'année pour une cause et une association qu'ils choisiront euxmêmes. Cette petite école est l'une des 2000 classes «seulement», dans toute la France, à participer à l'Ecole de la Philanthropie, un dispositif imaginé par la Fondation de France et la Fondation Edmond de Rothschild, afin de sensibiliser les enfants à l'intérêt général et de les inciter à mener des actions solidaires. Le Parisien (15.10) https://bit.ly/2qmUfU1

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> DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Le caractère ordinal du nombre (2 partie) e

MOTS-CLÉS : MER • 1-2 & 3H Tiré de ma torpeur1, je remercie intérieurement le Dieu des nuages : il avait au moins eu le mérite de stopper Neocolor 1er de sa litanie numérique. Mais reprenons avec ce constat : pour comparer des nombres, notre élève con(mp)te. Et pour se justifier, il évoque des éléments proches de ce que l’on retrouvera dans certaines activités de 3H, notamment « Cache-Cache » (Ch 2 – AV 2) : celui qui est placé avant, c’est celui qui est le plus petit… Certes, il compare des nombres. Mais la vraie question est : comparer des nombres revient-il à mobiliser son caractère ordinal ? « L’un vient avant l’autre », donc on les ordonne… Donc on est sur l’aspect ordinal… Malheureusement, pas vraiment... Le syllogisme peut être séduisant mais, comme souvent, s’avère un peu trompeur. Pour s’en convaincre, (en tout cas) deux indices. si on cherche à comparer deux nombres tels que « trois » et « cinq », pas vraiment besoin de chercher midi à quatorze heures ; certes, « trois » arrive avant « cinq » dans la comptine numérique, mais c’est une simple conséquence du fait que les collections qui sont représentées par le mot nombre « trois » contiennent moins d’éléments que celles représentées par les mots nombre « cinq ». Et là, c’est bien l’aspect cardinal qui prévaut... pour se référer à l’aspect ordinal, on a tout un champ lexical qui devrait être mobilisé. Sinon, pourquoi diable s’enticher d’adjectifs

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de position, tels que premier, deuxième, troisième… (selon les commentaires des MER, ce vocabulaire de position sera institutionnalisé suite à Chasse au trésor, Ch 2 – AV 2 de Nombre 3H). Mais alors, si comparer n’est pas ordonner, qu’est-ce qui caractérise l’aspect ordinal ? On pourrait aller à la pêche sur Wikipédia. On y apprendrait qu’« un nombre ordinal est un objet permettant de caractériser le type d’ordre d’un ensemble bien ordonné quelconque ». Comme c’est truffé de mots abscons, on irait dénicher qu’un ensemble bien ordonné est un « ensemble muni d’une relation de bon ordre » qui n’est rien d’autre qu’une « relation d’ordre (réflexive, antisymétrique et transitive) telle que toute partie non vide possède un plus petit élément ». Et on ne serait pas beaucoup plus avancé… Mais ce petit détour par des maths pas si élémentaires (et pourtant, c’est ce qu’on travaille avec nos élèves de 3H, oui oui) nous apprend une chose : pour avoir un ordinal, il faut avoir une relation d’ordre ET un plus petit élément. Autrement dit,

«Comparer des nombres revient-il à mobiliser son caractère ordinal?» il va falloir déterminer une origine. Qui elle-même engendrera, souvent implicitement, une direction. Par exemple, allons guigner « Devinette » (AV1 Ch 2 3H), qui demande d’identifier la neuvième fleur et qui, dans son corrigé, sousentend tous les aspects de littéra-

Comparer des nombres

tie qui feront qu’on débutera par la première fleur à gauche (et si on allait demander à un gaucher ou à un arabophone ce qu’il en pensait, de commencer par la gauche ?) Mais alors, si ce n’est dans des activités telles que « Devinette », quand diable cette notion d’origine (et donc de direction) est-elle travaillée ? A vrai dire, on vient de pointer un geste très important et très fort qui incombe à l’enseignant, car l’origine possède un caractère fatalement relatif qui ne peut être stabilisé par les auteurs des MER. Et on en revient à la nécessité d’apprendre en jouant : ce sont probablement les nombreux jeux de plateau et de dés concoctés par les auteurs des MER qui nous permettront de mettre l’emphase sur cette notion d’origine. Et de direction… Au plaisir de vous retrouver. Ismaïl Mili larpem@hepvs.ch Notes 1

1re partie: cf. édition d’octobre, p. 27.

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RUBRIQUES > SHS - SN

Wanted: enseignants motivés MOTS-CLÉS : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES • SCIENCES DE LA NATURE Bienvenue à toutes les enseignantes et à tous les enseignants intéressés à collaborer à l’un ou l’autre projet présentés ci-dessous. Il y en a pour tous les goûts. Tous se dérouleront entre janvier et mai prochain sauf le dernier qui s’inscrit dans la durée. Le soussigné vous renseignera avec plaisir!

VISITE D’UNE CLASSE SCIENCES DE LA NATURE (CYCLE 2) Une action pratique et originale proposée par Christian Keim, animateur de sciences: constituer un groupe où chacun a la possibilité de visiter un ou une collègue du même établissement enseignant les sciences. Apports : se relancer et progresser dans l’enseignement des sciences. Investissement: une réunion de préparation, une visite chez un collègue et sa réciproque, une rencontre de clôture (env. 4 heures au total) ; avec attestation de formation continue.

UTILISATION DES MER GÉOGRAPHIE – HISTOIRE (CYCLE 1, 2 ET 3) Les moyens d’enseignement en SHS ont été introduits ; qu’en faisons-nous ? Samuel Fierz et Amalia Terzidis, enseignants HEP, proposent d’approfondir l’utilisation de ces moyens en participant à une recherche. Apports: mieux exploiter les moyens d’enseignement SHS (problématisation, enquête, synthèse).

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Investissement : deux réunions de préparation, une séance filmée en classe, deux réunions d’exploitation (env. 8 heures au total); avec attestation de formation continue.

ENQUÊTE DANS UNE ENTREPRISE - GÉOGRAPHIE – HISTOIRE (CYCLE 2 : 6H ET 8H) Un projet du Département de l’économie et de la formation vise à sensibiliser les élèves à l’économie et au tourisme de leur région. Stéphane Dayer (école-économie) et Samuel Fierz (HEP-VS) proposent de tester une démarche en trois temps : préparation de l’enquête, visite dans une entreprise locale (adresse suggérée par le projet) et élaboration d’un bilan d’enquête à l’aide d’un livre en ligne, coaché par ICT-VS. Ce projet test s’inscrit dans la continuité des modules de géographie « approvisionnement » 6H et 8H. Apports : projet innovant pour les élèves, expérimentation d’un outil numérique (livre en ligne). Investissement: réunion de préparation, prise en main de l’outil numérique, test de la démarche en classe, réunion de bilan (env. 4 heures de

rencontre + temps de prise en main des outils).

CONCOURS ENVIRONNEMENT ET JEUNESSE (CYCLES 1 À 3) Pour pérenniser la présence du Valais dans ce concours romand, nous cherchons une enseignante ou un enseignant intéressé à intégrer la commission qui l’organise. Pour la 18e édition biennale (2019-21), celle-ci a d’ores et déjà arrêté le thème: Climat 2021… Mais tout le reste est à faire ! Apports : partage d’expérience sur la thématique environnementale (MSN et SHS) ; rencontre avec collègues issus d’horizons différents et de toute la Romandie. Investissement : 5 à 6 séances de commission échelonnées sur l’année; en fin d’après-midi à Lausanne. Tous les 2 ans, travaux de jury et remise des prix de l’édition (2 à 3 journées faisant l’objet de décharge). Merci d’avance ! Samuel Fierz

Pour se renseigner et s’annoncer:

samuel.fierz@hepvs.ch

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> AC&M

Une journée aux sports d’hiver: l’accident en AC&M

Différentes réalisations à faire dans le cadre des AC&M - Œuvre d'Andy Goldworthy

MOTS-CLÉS : CYCLE 2 • MONTAGNE

EXPRESSION ET REPRÉSENTATION Notions : Echelle et plans multiples. Objectifs : Dans une boîte en carton, représenter un accident lors d’une journée aux sports d’hiver en appréhendant et en organisant l’espace en plan et en volume. Progression des apprentissages : Lister les sports d’hiver praticables en montagne. Réaliser un croquis de la scène choisie (sport(s) pratiqué(s), végétation, moyens de transport, éléments de décors, animaux, personnages…). Réaliser en volume, dans une boîte en carton, la journée aux sports d’hiver :

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en choisissant quelques moyens plastiques. en exploitant ses trouvailles et ses erreurs, en cherchant des idées et des voies diverses en vue de la réalisation du projet. en réinvestissant les connaissances techniques acquises. en expérimentant des associations inhabituelles, en encourageant l’originalité, l’inventivité et l’innovation. Matériel: Une boîte en carton comme base et le matériel listé et utilisé dans les 2 axes suivants.

PERCEPTION Notions : Couleur, matière et matériaux. Objectifs: Développer et enrichir ses perceptions sensorielles en identifiant et en comparant différentes matières et structures. Progression des apprentissages :

Etablir la liste des couleurs froides et des couleurs chaudes en expliquant les choix. Identifier parmi les matériaux disponibles en classe (matériel de base, de récup…), ceux qui véhiculent la sensation d’hiver (froideur, blancheur, légèreté…) : polystyrène, papier de soie et papier blanc, ouate, pâte à sel, fil, laine, cure-pipe, tissu, feutrine, pompon… Tester le jeu du frigo pour aborder la subjectivité des mots tirés du livre de Françoize Boucher «J’aime les mots » (Hélium éditions).

TECHNIQUE Notions : Volume, espace, équilibre, solidité et poids. Objectifs : Développer diverses techniques plastiques et artisanales pour expérimenter le volume et son équilibre ainsi que l’espace à travers la construction.

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RUBRIQUES Progressions des apprentissages : Par atelier, expérimenter des gestes, outils et matériaux afin d’acquérir les savoir-faire et la connaissance pour : Scier du polystyrène. Préparer de la pâte à sel (une part de sel, une part d’eau et deux parts de farine). Amalgamer une masse gonflante à base de mousse à raser et de colle blanche (1 part colle blanche pour une part de mousse à raser). Couper et plier du fil de fer ou des cure-pipes avec une pince coupante. Fabriquer un onglet de collage sur un élément en papier. Exercer l’emboîtement (papier, carton, mousse gomme) pour créer du volume. Tester les colles (pour le polystyrène, blanche, en bâton, pistolet, amidon…). Transformer en pliant, lissant et froissant une feuille de papier en forme de montagne. S’inspirer, pour un premier exercice, du modèle ci-contre, copié sur le site Krokotak.

la ligne épaisse signifie un pli convexe la ligne pointillée signifie un pli inversé la zone ombrée signifie collage

pinces coupantes – papier, papier de soie, carton fin, mousse gomme – colle pour polystyrène, amidon, en bâton, pistolet, pinceaux, peinture…

CULTURE Objectifs : S’imprégner de divers domaines et cultures artistiques en découvrant le Land Art au travers des œuvres hivernales d’Andy Goldsworthy. Progression des apprentissages : Observer et identifier quelques œuvres de la série « Ice ». Décrire les éléments caractéristiques de deux de ses créations au choix. Si les conditions climatiques le permettent, réaliser une sculpture dans le style Land Art alliant neige et végétaux. Modèle servant à transformer une feuille en forme de montagne

Matériel : Scie chauffante, polystyrène, carton fin, épingles – sel, farine, eau et récipients – mousse à raser, colle blanche, soucoupes et bâtonnets – fil de fer, cure-pipes et

Enseigner en Colombie: deux postes à pourvoir Le Collège Helvetia de Bogotá fait partie des 18 écoles suisses à l’étranger reconnues comme telles. Situé dans une oasis de verdure en pleine ville, il couvre tous les degrés du primaire au secondaire et propose une section française et une section allemande dans un cadre familial et multilingue. Jouissant d‘une excellente réputation, l’établissement offre en outre la possibilité d’obtenir la Maturité fédérale. Le Collège Helvetia de Bogotá recherche: Un·e enseignant·e du primaire pour les degrés 1H-2H Un·e professeur·e de français et d’histoire au niveau secondaire 2 dès août 2020

Danielle Salamin Muller

Diaporama sur: www.resonances-vs.ch

EN RACCOURCI Ressources audiovisuelles Canopé

De l’impro théâtrale à l’épreuve orale

Face à l’importance accordée à l’expression orale dans les programmes scolaires français, Réseau Canopé propose des ressources pour aider les élèves à travailler leurs compétences oratoires grâce à la pratique théâtrale. Découvrez par exemple trois reportages en classe, tournés dans le cadre d'un atelier d'improvisation théâtrale mené avec les élèves du lycée Antoine-de-Saint-Exupéry de La Rochelle. Céline Deshayes, professeur de lettres au lycée Antoine-de-SaintExupéry, et formatrice en improvisation théâtrale, explique sa démarche. https://bit.ly/2nLPTon

www.helvetia.edu.co www.educationsuisse.ch/fr/postes-vacants

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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION

Regards de jeunes en EPP sur les métiers qui recrutent

Les interviewés de l’EPP

MOTS-CLÉS : FORMATION • PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES Nombre de places d’apprentissage et de postes de travail ne parviennent pas à trouver des jeunes prêts à se former et à s’investir ensuite dans certains secteurs. Pourquoi ? Acar, Amélie, Daniel, Mathieu, Mélanie, Théo et Thomas, élèves en Ecole préprofessionnelle à l’ECCG-EPP de Sion, ont accepté de donner leur point de vue sur la question. Les sept jeunes rencontrés ont majoritairement comme premier choix d’améliorer leurs notes afin d’aller en Ecole de culture générale, quelques-uns ont un projet plus ou moins précis, hésitant parfois entre la

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voie duale et celle des études, et une seule élève a déjà trouvé une place d’apprentissage dans le domaine de la restauration. Tous disent très clairement qu’ils regardent en priorité quel métier pourrait vraiment les intéresser, certains écartant les conditions trop pénibles et les salaires trop bas, d’autres étant prêts à faire des concessions, mais « dans la limite du raisonnable » comme ils le répètent à plusieurs reprises. Aucun n’a envisagé, dans son domaine d’intérêt, de partir du marché du travail pour orienter ses choix.

MANQUE D’INFORMATIONS Connaissent-ils les métiers porteurs d’emploi et offrant des perspectives d’évolutions professionnelles ? Ils pensent d’abord avoir une petite

idée, toutefois, comme cela aurait aussi été le cas de nombre d’adultes interrogés sur le sujet, ils peinent ensuite à trouver des exemples. Les élèves finissent par donner à l’inverse une liste des métiers conduisant selon eux massivement au chômage, citant notamment l’informatique, alors que le numérique est en plein développement, ou la santé, même si la pénurie de soignants semble inquiéter au niveau national. Un élève a un avis contraire pour le domaine de la santé, estimant que les exigences en Suisse sont si élevées que cela ne peut que conduire à un manque de personnel. Savent-ils s’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du bâtiment ou dans les métiers de bouche ? Manque-t-on par exemple d’électriciens, de menuisiers ou de cuisiniers? «Ce sont des métiers auxquels les jeunes pensent le plus, donc je doute qu’il y ait beaucoup d’offres, sauf s’il y a une nouvelle entreprise dans la région », commente une élève. Les autres partagent cette analyse. Dans les médias, l’écho est pourtant tout autre. Quelques titres d’articles de journaux permettent de s’en convaincre: «Il manque 4000 apprentis électriciens en Suisse» (RTS, 7 juillet 2019), «La Suisse est en panne d’informaticiens » (Le Temps, 26 février 2018), « Quand la formation de cuisinier migre des restaurants aux EMS et cantines » (RTS, 3 octobre 2018) ou « Les femmes appelées à pallier la pénurie de main-d’œuvre » (Le Temps, 15 avril 2019). De manière générale, ces jeunes en EPP ont-ils l’impression de bien connaître les divers métiers possibles dans chacun des domaines? Sans hé-

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RUBRIQUES sitation, ils répondent par la négative, très conscients par contre de la complexité du dédale professionnel aujourd’hui.

LE PRESTIGE DES ÉTUDES Presque tous les jeunes rencontrés considèrent qu’il est mieux de faire des études qu’un apprentissage. Eux-mêmes n’en sont pas forcément convaincus, relevant surtout l’influence indirecte de la société. « Si on écoute certains, le métier de maçon, c’est pour les nuls, alors qu’en vrai c’est une profession qui nécessite bien des compétences », explique un élève qui ne choisirait pas pour autant cette voie, mais qui refuse cette dévalorisation infondée. Pour tous, l’apprentissage paraît plus difficile que les études sous certains aspects, notamment parce que cela exige à la fois de suivre des cours et de travailler en entreprise.

DES JEUNES MOTIVÉS Les ados questionnés comprennentils que certains patrons trouvent que les apprentis ne sont pas prêts à faire suffisamment d’efforts pour s’intégrer au monde professionnel? Nos interviewés sont persuadés que s’ils trouvent le métier qui leur correspond, ils auront la motivation nécessaire pour répondre aux exigences du monde du travail. L’élève qui a décroché une place d’apprentissage est tout à fait consciente des horaires dans le service, mais elle est convaincue qu’elle aura l’enthousiasme nécessaire pour s’adapter. Concernant les patrons qui se plaignent du comportement des apprentis en 2019, ils répliquent en rappelant qu’ils sont très jeunes (voire trop) et peuvent, il est vrai, parfois manquer de maturité. Que pensent-ils de l’importance des notes sur le chemin professionnel? Tous les sept revendiquent la prise en compte d’autres critères. «Dans quelques métiers, comme banquier, les notes scolaires sont déterminantes, cependant dans la plupart des cas cela n’est certainement pas le plus important », argumente un

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élève. « Si les patrons évaluaient les futurs apprentis d’abord sans regarder les notes, ils pourraient se laisser convaincre par des personnes qu’ils n’auraient pas rencontrées en entretien autrement », précise une autre élève. Et d’ajouter : « Les notes, c’est hélas comme un vêtement que l’on porte sans pouvoir l’enlever ! » Cette idée de regarder les notes seulement dans un deuxième temps séduit le groupe, qui ne les rejette pas pour autant.

DES PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER L’ORIENTATION Ces élèves en EPP ont-ils des propositions d’amélioration dans la manière d’aborder l’orientation scolaire et professionnelle dès l’école obligatoire ? « Il faudrait qu’on nous parle davantage des débouchés et des possibilités de progression dans les métiers », souligne une élève, considérant que c’est peut-être là l’une des raisons pour lesquelles les jeunes ne choisissent pas certains apprentissages. Les évolutions de carrière ne semblent pas suffisamment mises en avant par les entreprises elles-mêmes.

«Aucun n’a envisagé, dans son domaine d’intérêt, de partir du marché du travail pour orienter ses choix.» A l’unisson, ils vantent l’approche de l’orientation en EPP et sont d’avis que la dernière année de CO devrait s’en inspirer. Les cours d’AMT (approche du monde du travail) font l’unanimité. « Ici en EPP, on nous encourage à essayer et on nous incite à mettre en avant notre originalité », relève une élève, qui précise que c’est là la seule critique qu’elle ferait au CO. Tous trouvent que tant au CO qu’en EPP, on devrait donner davantage de renseignements sur les métiers pour rapprocher l’école de l’entreprise et la théorie de la pratique. L’une des pistes serait d’inviter de jeunes professionnels à raconter

leurs parcours. «Seul le stage permet de découvrir vraiment les avantages et les inconvénients d’un métier », note cependant l’une des élèves qui pense que ce pourrait être bien d’en effectuer hors de son plan A et B, histoire de peut-être changer sa vision de métiers méconnus. Ces adolescents sont conscients que de tels changements seraient compliqués à mettre sur pied, car il faut dans le même temps que chacun avance dans son projet personnel. Nadia Revaz

Emission de la RTS sur l’apprentissage Mise au point diffusée le 1er septembre 2019 : qui veut encore être apprenti ? https://bit.ly/2MBT2Rw

Découverte autour de l’apprentissage Quel est le point commun entre Sergio Ermotti (CEO de UBS) et Daniel Rossellat, le président du Paléo Festival et syndic de Nyon ? Ils ont tous deux été apprentis ! En Suisse, la formation duale est aujourd'hui en légère perte de vitesse, pourtant les débouchés existent et dans de nombreux domaines. Tour d'horizon sur RTS Découverte. https://bit.ly/2Bym79X

Manque de main-d'œuvre La Suisse manque de main-d’œuvre dans certains secteurs (communiqué de la Confédération du 9 janvier 2019). https://bit.ly/32O1wu8

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> CPVAL

Plan CPVAL et plan LPP MOTS-CLÉS : COMPARAISON • PRESTATIONS Les Caisses de pensions suisses sont régies par la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP) qui fixe les conditions minimales en termes de financement et de prestations. Toutefois, certaines Caisses peuvent adopter le mode de financement, le régime des prestations et une organisation qui leur conviennent et ainsi prévoir dans leur règlement des prestations qui vont bien au-delà des prestations minimales prévues par la LPP. Ces Caisses sont qualifiées d’institutions offrant des prestations « sur-obligatoires ». Malgré la réforme entreprise par CPVAL et les futures réductions de rentes prévues, il est intéressant de comparer les deux plans de notre Institution (Caisse fermée CPF/ Caisse ouverte CPO) à celui découlant de la LPP.

DÉBUT DE L’ÉPARGNE, DURÉE ET NOTION DE SALAIRE ASSURÉ Dans la LPP, l’épargne ne commence qu’à 25 ans, alors que chez CPVAL les assurés initient leur processus d’épargne déjà depuis l’âge de 22 ans. Cette possibilité leur permet donc d’augmenter plus rapidement leur capital-épargne. Si la durée de l’épargne est de 40 ans dans le plan de la LPP, les plans CPF et CPO permettent d’épargner pendant plus longtemps, soit jusqu’à l’âge limite de 70 ans. Le salaire de référence sur lequel les cotisations seront perçues est bien plus élevé auprès de CPVAL (85% du salaire AVS sur 12 mois) que celui prévu par la LPP qui prévoit une dé-

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Il est intéressant de comparer le plan LPP avec le plan CPVAL.

duction de coordination fixe de CHF 24’885.- du salaire AVS quel que soit le taux d’activité et qui surtout plafonne le salaire assurable à CHF 60'435.-. Cette différence influence évidemment énormément le potentiel de croissance du capital-épargne et constitue un avantage non négligeable pour tous les assurés dont le salaire AVS annuel dépasse CHF 85'320.-. Pour information, le salaire AVS moyen des assurés de CPVAL est de CHF 86'100.-. Cette différence de salaire assuré a comme conséquence que le potentiel de capital-épargne dans les plans CPVAL dépasse à la retraite de 30% celui du plan LPP.

COTISATIONS En LPP, le total des cotisations sur 40 ans représente 518% du salaire assuré. Dans le plan de la CPF de CPVAL, il représente 827% et dans le plan de la CPO, 890%. Si ce financement est donc bien plus élevé que

le minimum LPP, il faut également se rendre compte que la participation de l’employeur se monte à 57% de ces cotisations au sein de CPVAL, alors qu’il est paritaire en LPP. Une différence non négligeable à nouveau dans un contexte de financement épargne pour ses vieux jours.

PRESTATIONS INVALIDITÉ – DÉCÈS Chez CPVAL les prestations en cas d’invalidité sont définies en fonction du salaire assuré et non en fonction d’une projection d’un capitalépargne. Cette différence favorise particulièrement la couverture des assurés jeunes et des salaires plus modestes. Par ailleurs, CPVAL sert des prestations déjà avec un degré d’invalidité de 20% alors que la LPP ne commence qu’à partir de 40% d’invalidité. Pour les prestations en cas de décès, les conditions d’obtention sont plus

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RUBRIQUES favorables dans les plans CPVAL (âge et durée du mariage) qu’en LPP. Là également, les prestations sont fixées en fonction du salaire assuré. Par ailleurs, CPVAL connaît également un capital au décès en cas de décès d’un assuré actif. Cette prestation n’est pas prévue par la LPP qui laisse les Caisses libres de la prévoir ou pas. Ce capital permet en cas de décès avant la retraite de rembourser la quasi-totalité du capital épargne de l’assuré défunt à ses héritiers, indépendamment du droit des successions.

PRESTATIONS VIEILLESSE CPVAL connaît une très grande flexibilité en matière de prestations de vieillesse ; en effet, les assurés peuvent décider entre 58 et 70 ans de leur départ à la retraite. La LPP ne le prévoit pas expressément mais laisse la possibilité aux Caisses d’organiser les modalités de retraite. Si les prestations sous forme de rente de retraite selon la LPP sont aujourd’hui calculées avec un taux de conversion de 6,8% à 65 ans, ce taux ne s’applique qu’à la partie minimale prévue par cette dernière. CPVAL connaîtra, une fois les mesures transitoires échues (dès le 1er septembre 2026) un taux de conversion de 5,41% à 65 ans. Cela pourrait vouloir dire après une analyse sommaire que les conditions de la Caisse sont moins favorables que celles prévues par la LPP. Il n’en est rien si l’on considère les prestations vieillesse obtenues. Prenons un exemple. Un assuré avec un salaire annuel constant de CHF 100'000.- entre dans la Caisse dès 22 ans et part en retraite à 62 ans, soit une durée d’assurance identique à celle prévue par la LPP (40 ans). Cet assuré, à taux d’intérêt égal, obtiendra lors de sa retraite un capitalépargne de CHF 766'000.-. Le taux de conversion lors de sa retraite (5%) lui permettra d’obtenir une rente de CHF 38'310.-, soit environ 50% de plus que dans un plan LPP où son capital-épargne sera de CHF 367'000.- pour une rente de CHF

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24'900.- avec un taux de conversion de 6,8%. Autre élément important. CPVAL permet lors du départ à la retraite d’opter pour un capital correspondant à maximum 25% du capitalépargne accumulé. Ce choix va bien au-delà de ce que prévoit la LPP.

«CPVAL est une institution de prévoyance qui va clairement au-delà des exigences minimales prévues par la LPP.» Finalement CPVAL prévoit également le versement de rentes complémentaires dites «Pont-AVS» entre le moment de la retraite et l’âge AVS ainsi que deux plans de cotisations à choix (voir édition précédente), ce que ne prévoit pas la LPP.

RÉMUNÉRATION DES COMPTES Autre élément avec une influence considérable sur les prestations de vieillesse, c’est bien le taux d’intérêt qui crédite les avoirs des assurés à la fin de chaque année. Les taux LPP fixés par le Conseil fédéral et basés sur l’évolution des obligations de la Confédération, les actions et l’immobilier ont été de 10,1% depuis le 1er janvier 2012 jusqu’au 31 décembre 2018, soit un taux annuel de 1,38%. CPVAL a servi sur la même période un taux de 18%, soit un taux annuel de 2,39%. Quand on connaît l’importance de l’intérêt couru dans les calculs de projection, on comprendra facilement à quel point cette donnée est fondamentale dans l’évolution d’un capital-épargne. Sur 40 ans, même avec une différence de 0,5% entre les deux taux, le capital rémunéré selon la LPP peut être amélioré de 25% environ !

OBJECTIF DE RENTE Un critère de mesure également fiable et souvent utilisé lors de comparaisons inter-plans est celui de l’objectif de rente, à savoir: pour une durée d’assurance complète avec un

taux d’activité uniforme, que représente la prestation de vieillesse comparée au salaire AVS ? S’il est difficile de répondre correctement aussi bien dans l’un que dans l’autre plan, on peut généraliser la réponse en disant que dans un plan LPP, on se situe entre 20 et 25% alors que chez CPVAL on se situe entre 45 et 50%.

CONCLUSION De cette analyse, somme toute assez sommaire, il est clairement compréhensible que CPVAL est une institution de prévoyance qui va clairement au-delà des exigences minimales prévues par la LPP. Grâce à une volonté remarquable des milieux politiques d’apporter aux assurés de la fonction publique une prévoyance solide et efficace, CPVAL détient les clés pour les années à venir et est prête à fournir une contribution essentielle à la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité. Les conclusions et conséquences liées à la future réforme structurelle qui attendent CPVAL l’attestent déjà. Dans ce contexte, il convient de rappeler les points forts de CPVAL et l’utilité sociale apportée. En garantissant un revenu intéressant de vieillesse, CPVAL apporte une contribution essentielle au maintien du niveau de vie. En outre, en tant qu’investisseur à long terme de plus de CHF 4,5 mias, CPVAL participe largement au développement de toute l’économie. Cela doit être préservé. Le potentiel des prestations existant reste le garant d’une prévoyance professionnelle forte. Les promesses de prestations doivent absolument être bien définies telles que prévues par la réforme, de façon réaliste sur le plan économique et actuariel. C’est là la meilleure base possible pour l’équité entre les générations. Patrice Vernier

www.cpval.ch

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Remise des diplômes de la Haute Ecole pédagogique du Valais

Patrice Clivaz, directeur HEP-VS, Christophe Darbellay, chef du Département, et Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, entourent les diplômées ayant été spécialement primées, Edith Carron, Estelle Rogivue, Agnesse El Jaoui et Romaine Montani.

La Télévision romande a suivi récemment par deux fois à Zermatt le début d’année scolaire de deux étudiantes-enseignantes francophones de la HEP-VS, engagées spécialement avant la fin de leurs études en raison d’une pénurie locale. Le Nouvelliste vient d’en faire un titre qui démontre que la HEP-VS sait trouver des solutions pragmatiques et innovantes. Le projet pilote dans le Haut-Valais est le fruit de la conjonction entre la réflexion qui mûrit depuis plusieurs années sur les modèles de formation et la situation de pénurie locale dans le Haut. La demande augmente et la HEP-VS réagit au mieux. Si en 2018 la HEP-VS avait distribué 144 diplômes,

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la remise 2019 a vu 172 personnes recevoir un titre de bachelor ou de master, soit une augmentation de 19%. Dans son discours, le directeur Patrice Clivaz s’est également réjoui du lancement avec 5 Valaisannes inscrites à la HEP-VS de la formation commune sur l’espace romand pour un master en didactique. La HEP-VS qui distribue déjà des masters pour le secondaire 1 et pour l’enseignement spécialisé développe ainsi son offre. Avec cette nouvelle catégorie, en tant que haute école en route vers l’accréditation institutionnelle, elle prépare activement la relève académique avec le corps intermédiaire. Quant à Christophe Darbellay, conseiller

d’Etat en charge de l’économie et de la formation, il a dit dans son intervention l’importance capitale de l’accréditation, a exprimé toute sa confiance dans la réussite de cet « examen » et a cité une série de projets numériques importants que porte la HEP-VS, dont « Distanzia ». A côté des 97 bachelors pour le primaire, ce sont 67 masters et diplômes pour le secondaire et 8 masters pour l’enseignement spécialisé, sans compter une cinquantaine de certificats divers pour les maîtres formateurs et autres, qui ont été distribués lors de cette remise placée sous le thème de la digitalisation.

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i NFOS HEP-VS 4 COMPÉTENCES CLÉS POUR UN ENSEIGNANT Partant des récentes découvertes archéologiques à St-Maurice, Patrice Clivaz, utilisant concrètement le symbole de la spatule pour aller chercher avec application et affection dans chaque élève le meilleur de luimême, a insisté sur les compétences de communication, de créativité, de collaboration et de pensée critique qui caractérisent le métier. La HEP-VS va bientôt entrer avec de nouvelles bases légales qui lui confèrent plus de liberté d’organisation dans sa vingtième année d’existence. Les projets en réflexion au niveau du Département pour lui donner une meilleure assise immobilière ne peuvent qu’améliorer son fonctionnement et sa visibilité. Différentes collaborations avec les autres HEP et universités de Romandie ont permis cet automne la mise en place d’une nouvelle formation commune qui donne la possibilité à des enseignants déjà un peu aguerris, de

choisir une de leurs branches et de se spécialiser dans une didactique, avec la perspective d’entrer dans le corps intermédiaire de la HEP-VS puis dans son corps professoral.

ESTELLE ROGIVUE, MEMBRE DU COMITÉ SUISSE Cet automne, la HEP-VS entame ses premiers travaux concrets avec l’Agence nationale d’accréditation AAQ. Dans ce cadre, l’analyse critique des étudiants consultés sur les menus pédagogiques que l’institution leur sert est très importante.

«172 bachelors et masters pour répondre à la demande et un nouveau master en didactique» Au nom des étudiants, Estelle Rogivue, ancienne présidente de l’Association des étudiants HEP-VS, rappela sa superbe expérience au sein du premier comité suisse des

étudiants HEP. Elle encouragea vivement ses collègues, à tous les niveaux, à s’engager pour que les droits de participation ne soient pas qu’un exercice porté uniquement par quelques idéalistes. Son aisance linguistique en allemand témoigne du succès du modèle systématique de période linguistique dans l’autre partie du canton que connaissent tous les étudiants de la formation primaire. Cette nette amélioration de la capacité linguistique a entre autres permis à deux francophones de compléter la petite équipe de 14 germanophones dans le cadre du projet-pilote très innovant « Ecoles partenaires dans le Haut-Valais ». Ces duos, plus intensément appuyés et coachés par la HEP-VS, ont pris la responsabilité totale d’une classe.

Liste des diplômés: www.resonances-vs.ch

EN RACCOURCI SEFRI

Les jeunes satisfaits de leur orientation A l’été 2019, près de 74'000 jeunes de 14 à 16 ans ont terminé leur scolarité obligatoire. Environ 90% d’entre eux ont pu entreprendre la formation qu’ils souhaitaient. 49% ont commencé une formation professionnelle initiale, 37% ont opté pour une formation générale et 14% se sont orientés vers une solution intermédiaire. Ces extrapolations résultent du dernier baromètre des transitions sur les choix de formation après la scolarité obligatoire, enquête réalisée par l’institut de sondage gfs.bern sur mandat du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI.

Prix suisse de la recherche en éducation 2019

L’Università della Svizzera italiana primée Le Prix suisse de la recherche en éducation est décerné cette année au professeur. Benedetto Lepori de l’Università della Svizzera italiana (USI) ainsi qu’à ses coauteurs, le professeur Marco Seeber de l’Université d’Agder et le professeur Andrea Bonaccorsi de l’Université de Pise. Le travail primé étudie la concurrence entre les hautes écoles européennes pour attirer des chercheuses et chercheurs qualifiés.

SwissSkills

Edition 2020 L’édition 2020 des SwissSkills se tiendra du mercredi 9 au dimanche 13 septembre à Berne. La manifestation prévoit 135 professions différentes (75 d’entre elles seront représentées aux championnats suisses des métiers) et 1000 jeunes professionnels issus des secteurs de l’artisanat, de l’industrie et des services. www.swiss-skills.ch/fr swissskills-2020

www.prixdelarecherche.ch

https://bit.ly/2VZL0Vt

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

« Un livre est un outil de liberté. » Jean Guéhenno

Le projet santé du mois Réseau d’écoles21

Exemple de bonne pratique à Leytron Le RE21 regroupe les écoles du canton soucieuses de développer une politique de promotion de la santé au sein de leur établissement de manière durable. Le Cycle d’Orientation de Leytron est membre depuis 2019. Cette école confrontée à une augmentation de cas de harcèlement, de conflits et de mise à l’écart d’élèves a décidé de mettre sur pied un projet de communication non-violente: «Apprentis girafes au cœur de la relation».

www.promotionsantevalais.ch/re21

Ecole professionnelle technique et des métiers (EPTM)

Nouvelles infrastructures Afin de répondre aux besoins de la formation professionnelle, d’importants travaux ont été réalisés à l’Ecole professionnelle technique et des métiers (EPTM) dans l’ex-bâtiment Swisscom, sis au chemin St-Hubert 2 à Sion. Ces nouvelles infrastructures ont été officiellement inaugurées en présence des conseillers d'Etat Jacques Melly (chef du Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement) et Christophe Darbellay (chef du Département de l’économie et de la formation). En plus des 23 nouvelles salles de classe et de 2 laboratoires, le Campus EPTM dispose désormais d’un restaurant scolaire, de 4 salles des maîtres et de matériel ainsi que de 11 ateliers, pour un coût total de réalisation de près de 25 millions de francs. www.vs.ch > Communication et médias Centre suisse de pédagogie spécialisée

Fiche sur la déficience intellectuelle Le CSPS publie des Fiches d'information à l'intention des enseignants sur les troubles ou déficiences que peuvent présenter certains élèves scolarisés à l’école ordinaire. Une

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nouvelle fiche présente des informations générales sur la déficience intellectuelle et sur ses répercussions. www.csps.ch https://bit.ly/33zfpwf Echo du RDV de la formation à la Foire du Valais

Autour du potentiel de chacun Le 2e Rendez-vous de la formation organisé le 1er octobre dernier à la Foire du Valais à Martigny était articulé autour des personnes hors de la norme scolaire et l’ayant largement dépassée dans leur domaine. Les services de l’enseignement, de la formation professionnelle et des hautes écoles de l’Etat du Valais avaient invité le professeur Jacques Dubochet, prix Nobel 2017, à donner une conférence. Jacques Dubochet, Christophe Darbellay, conseiller d'Etat en charge de l'économie et de la formation, Théo Gmür, triple médaillé d'or en ski alpin aux Jeux paralympiques et étudiant à la Haute Ecole fédérale de sport à Macolin, Gérard Clivaz, directeur de l'Ecole professionnelle artisanale et service communautaire (EPASC) et Laurence Lonfat, conseillère pédagogique à l'Office de l'enseignement spécialisé ont ensuite participé à la table ronde animée par la journaliste Romaine Jean. Les vidéos de l’événement sont disponibles dans les webcasts du site de l’entreprise Klewel. https://bit.ly/2OIHGMJ

EN RACCOURCI JAMESfocus

Médias numériques à l'école En marge de l’étude JAMES 2019, le JAMESfocus étudie les équipements techniques des écoles, les besoins des enseignants et des élèves. https://bit.ly/2MvBQeW

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IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

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Ce livre met en lumière des hommes qui n’étaient pas sous le feu des projecteurs mais qui ont bravé le froid et la chaleur. Armé de béton, l’apprentissage par corps se déploie, de besogne en danger, au fil des saisons. De solitude en persévérance, l’épopée se montre titanesque. Marie-France Vouilloz Burnier, historienne a réalisé de nombreuses recherches en relation avec la famille, l’école et la politique de santé. Elle y a consacré de nombreux ouvrages. Elle est membre fondatrice de l’Association Via Mulieris.

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Le projet de ce livre, conduit par Madame Vouilloz Burnier, traite de la vie des hommes dans la vallée d’Hérémence et vient, 10 ans après, compléter le point de vue féminin du livre «A l’ombre de la Dixence. Vie quotidienne des femmes dans l’arc alpin».

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