Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 2018

Page 1

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Neurosciences et apprentissages

N°4 • Décembre 2018


En vente au prix de Geneviève et Alexandre LEVINE

CHF 20.–

Auteurs :

Geneviève Levine-Cuennet, texte Alexandre Levine, illustrations

ROUSSLAN ET LUDMILLA

s’interrompt elle épousée ? e lancent dans amour. tes territoires ète Alexandre e Rousslan et fièvre. en recréer les

Quels sont ces cris joyeux qui font vibrer le splendide palais ? Ce jour, la cour du Grand-Prince Vladimir est en fête : il a donné sa fille cadette Ludmilla en mariage au courageux héros du peuple de Kiev, le prince Rousslan...

Geneviève Levine-Cuennet, licenciée en lettres, professeur de français. Alexandre Levine, peintre, décorateur d’origine russe, professeur de dessin, à l’origine de nombreuses expositions.

Rousslan et Ludmilla

sses faciles à

Textes de Geneviève LEVINE-CUENNET, d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. Illustrations : Alexandre LEVINE.

www.monographic.ch Format 210 x 297 mm, 48 pages

Cet ouvrage propose une découverte du Valais à travers treize rencontres avec des femmes et des hommes attachés à leur terre, à leur métier.   En vente au prix de

PAR MARIE-THÉ & ETIENNE ROUX

CHF 49.– Les auteurs: LE VALAIS

LE VALAIS À VISAGES DÉCOUVERTS

À VISAGES DÉCOUVERTS

Marie-Thé Roux Etienne Roux Enseignants retraités, ils consacrent désormais leur temps à la photographie et à la réalisation de documentaires cinématographiques.

PAR MARIE-THÉ & ETIENNE ROUX

Format 290 x 210 mm, 160 pages

www.monographic.ch


ÉDITO

Invitation au voyage dans le numéro… Pour entrer dans le dossier du mois sur les neurosciences, je vous invite à faire un petit détour via les rubriques de ce numéro.

Hélène Trocmé-Fabre

« J'ai besoin d'huiler mon cerveau. » Joseph Joubert

Nadia

R ev

Commençons par un arrêt sur un propos de Jacques Lecomte, spécialiste de la psychologie positive : « En sciences humaines, j’aime à dire qu’il ne faut jamais dire jamais et toujours éviter de dire toujours. » (cf. pp. 16-17) J’ajouterais qu’en ce qui concerne les neurosciences en éducation, à la croisée des sciences dures et des sciences humaines et sociales, il faut éviter de dire rarement ou la plupart du temps trop tôt. Et à lire certaines affirmations contradictoires dans l’univers des neurosciences, qui a aussi ses charlatans, cela sert de mise en garde. Poursuivons au fil du sommaire de cette édition. Un élève de l’Institut SainteAgnès a dit que « le droit à la participation, c’est respecter [ses] camarades qui n’ont pas le même avis que [lui] ». (cf. p. 22) N’est-il pas important de bousculer de temps à autre certaines de ces intuitions en enlevant ses œillères et en ouvrant ses écoutilles ? Allons sur un autre chemin, avec un commentaire de Pierre-André Doudin, docteur en psychologie et professeur honoraire à l’Université de Lausanne : « A mon sens, ce n’est ni l’élève, dans son individualité ou via ses différences, ni l’enseignant qui doit être au centre, mais la relation enseignant-élève. » (cf. pp. 28-29) Même si le cerveau dévoile certains de ses mystères et en livrera assurément plus à l’avenir, la relation enseignant-élève conservera longtemps, pour ne pas dire toujours, une importance capitale dans les apprentissages. Et voici une définition intéressante partagée par quatre enseignantes : « La collaboration se fait là où les enseignants participent, réfléchissent, débattent, recherchent, inventent, créent… ensemble. » (cf. pp. 40-41) Ce leitmotiv pourrait certainement être celui d’autres enseignants, mais aussi de chercheurs, puisque le puzzle de la compréhension du cerveau humain est une aventure collective. Enfin, last but not least, arrêtons-nous sur ce que dit Jacques Dubochet, scientifique suisse et prix Nobel de chimie en 2017 : « Pour éviter que les jeunes ne soient attirés par les choses simples et cherchent à comprendre le monde dans sa complexité, il faudrait accorder une place plus grande à la créativité. » (cf. pp. 32-33) La compréhension et la créativité sont des mots essentiels, pour aller au-delà des fausses évidences, hors des sentiers battus.

« Les sciences cognitives se placent "entre" la biologie et la neurologie d'une part, la psychologie et la sociologie d'autre part. »

az

Après ce bref détour via des paroles croisées, je vous propose d’entrer dans le dossier du mois sur les neurosciences et les apprentissages, sans emballement, mais aussi sans prudence excessive. Il s’agit de démêler ce qui relève du mythe ou de la réalité, en essayant de comprendre ce domaine passionnant, tout en sachant qu’il semble encore manquer des rouages pour passer de l’IRM à la classe. En résumé, il s’agit d’avoir une attitude curieuse, avec l’envie d’aller plus loin, malgré la complexité de nos neurones, sans céder à aucune tendance pédagogique… Le cerveau, et plus particulièrement le cerveau qui apprend, est un continent encore à découvrir, même si quelques îles sont déjà connues. A suivre donc.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

1


Sommaire ÉDITO Invitation au voyage dans le numéro...

1

N. Revaz

DOSSIER Neurosciences et apprentissages

4 – 13

RUBRIQUES

14 Echo conférence 16 Livres 18 Français 19 1001 façons d’apprendre 20 Citoyenneté 22 Revue de presse 23 Projet inter’âges 24 Sciences de la nature 26 Echo école-santé 28 HEP-VS 30 Echo journée thématique 32 Corps et mouvement 34 Echo de la rédactrice 35 Education musicale 36 Patrimoine 37 Doc. pédagogique 38 Association 38 Des chiffres ou des nombres 39 Echo secondaire II 40 CPVAL 42 Version courte

Au fil de l’actualité - Résonances Ecole humaniste et bienveillante : conférence de Jacques Lecomte - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Scribouillages et autres inventions - R. Bobillier-Anzévui et E. Chabbey Initiation à la robotique, avec Thymio, dans les écoles valaisannes - N. Revaz Les 10 ans du Parlement des enfants de l’Institut Ste-Agnès - N. Revaz D’un numéro à l’autre - Résonances Spectacle de cirque par des élèves du CO des Liddes à Sierre - N. Revaz Energie en 7H et 11CO : projet pilote 2018-2019 - L. Bonvin, C. Keim et S. Fierz Journée de réseautage valaisan sur la santé des enseignants - N. Revaz Le programme pédagogique #Moicmoi - M.-F. Pitteloud, Z. Moody et L. Namani Journée des titulaires autour des élèves en situation de handicap - N. Revaz Corps et sport Cité des Sciences à Paris & Look des jeux à Lausanne - L. Saillen A vos agendas ! - N. Revaz Qu’entendez-vous chers amis ? - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie A la découverte du patois de la vallée du Trient - N. Revaz Documents autour des religions et de Noël - C. Premand L’Association Enseignants sans frontières - esf / nr Mémoire HEP-VS sur les problèmes multiplicatifs - C. Michellod Science citoyenne avec le prix Nobel Jacques Dubochet - N. Revaz Incitation au capital à la retraite ? - P. Vernier

INFOS

44 Infos examens 45 Infos diverses 48 Infos langues

2

Langue 2 - Langue 3 : tests - SE Examens cantonaux 2019 au cycle d’orientation - SE Des nouvelles en bref - Résonances

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


Neurosciences et apprentissages (mythes ou réalités ?) dernière mode 4 Laéducative  :

Que de livres récemment parus sur les neurosciences et la pédagogie ! Il n’est pas toujours facile de démêler les mythes des réalités. Très modestement, ce dossier livre quelques pistes pour éclairer un peu autrement la thématique. Un sujet qui aura assurément des prolongements dans de prochains numéros.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

10

Grappillage thématique Résonances

12

Des pistes pour aller plus loin Résonances

les neurosciences A. Giordan

6

Neurosciences à l’école pour comprendre les processus cognitifs E. Tardif

neurosciences 8 Les en éducation, au-delà des intuitions E. Sander

3


La dernière mode éducative : les neurosciences André Giordan visions humaniste et holistique de l’éducation. Au-delà de ces limites, leurs intérêts pourraient être très profitables dans la mesure où elles sont fondées et qu’elles ne prétendent pas plus que l’état du domaine le permet...

LES LIMITES MÉTHODOLOGIQUES Actuellement, plusieurs biais sur le plan de la méthodologie peuvent être mis en avant. Les méthodes d’investigation se trouvent être des approches indirectes, très fastidieuses à mettre en place et prenant appui sur une technologie très coûteuse. Les « échantillons » analysés ou comparés demeurent ainsi trop limités. Déjà quand on regarde de près ces publications, on peut contester certaines expériences. Par exemple, il est difficile de comparer une situation d’interrogation sous IRMf et une situation de classe !

Les « fausses couleurs » de l’IRMf surdéterminent à la fois l’image obtenue et l’interprétation proposée.

MOTS-CLÉS : NEUROIMAGERIE • CERVEAU • APPRENTISSAGE Le grand public est fasciné par tout ce qui touche au cerveau. Dès lors, l’enthousiasme pour la neuroimagerie gagne les médias et les décideurs politiques. Des sommes considérables sont investies. Avec cette frénésie médiatico-politique, nombre d’enseignants disent de plus en plus fréquemment s’inspirer du fonctionnement du cerveau dans leur pratique pédagogique. Pourtant, en tant que scientifique, quand on va aux sources pour lire et décoder les recherches publiées, la crédibilité de la discipline n’est pas assurée sur le plan de l’éducation, les preuves sont souvent fragiles ou même absentes. Les arguments avancés reposent sur des études pas toujours corroborées et comportant nombre de biais conceptuels et méthodologiques. En sus, la réflexion épistémologique reste limitée. Loin de nous, l’idée de dénoncer toute étude du cerveau à des fins d’éducation. Certes on pourrait y voir la résurgence d’un certain « scientisme » et un oubli des

4

Les catégories envisagées restent dans le flou, pour des compétences comme « l’attention » ou la « motivation », dont les caractéristiques varient d’un auteur à l’autre. Il est anormal que contrairement aux autres domaines scientifiques, les Comités de lecture des revues de références soient si peu exigeants. Enfin, l’autre « gros » problème résulte des neuroimages. Il est important de comprendre que les images obtenues ne sont jamais une image directe de l’activité du cerveau, mais une image reconstruite. Par exemple, l’IRMf repère l'afflux de sang oxygéné dans les différentes zones du cerveau ; celui-ci varie en fonction des situations présentées. Par cette approche, le chercheur suppose repérer les régions du cerveau spécialement actives lors d'une tâche donnée. L’image présentée dans les articles scientifiques, et souvent reprise par les médias, est ainsi une modélisation ; elle peut même intégrer des résultats statistiques ! Dès lors, les paramètres de cette reconstruction, notamment les « fausses couleurs » employées, surdéterminent à la fois l’image obtenue et l’interprétation proposée. Son pouvoir de séduction en fait une supposée preuve...

LIMITES ÉPISTÉMOLOGIQUES Un domaine aussi complexe que celui du cerveau et de la cognition demande qu’on s’interroge plus largement sur son contexte et sur ses soubassements : concepts en jeu, modèles envisagés et paradigmes sous-jacents.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER L’approche épistémologique, avec son volet historique, est incontournable. Au début du XIXe siècle, un anatomiste allemand, Franz Joseph Gall développe une théorie localisationiste ; les facultés mentales sont liées spécifiquement à certaines parties du cerveau qu'il baptisa « crânioscopie » et que l'un de ses disciples Johann Gaspar Spurzheim rebaptisa « phrénologie » en 1810. Devant la place prise par le réductionnisme en sciences, c’est ce modèle qui est encore très présent implicitement dans les recherches actuelles. Certes, l’association d’une région cérébrale propre à chaque faculté et d’une « bosse » correspondante sur la boîte crânienne (dont la célèbre « bosse des maths») n’est plus de mise. « La carte n’est pas le territoire ! », une fonction cérébrale donnée est en général assumée par plusieurs centres connectés entre eux, réalisant des circuits se modifiant au cours du temps. Les activités cognitives sont largement distribuées dans l’ensemble du cerveau par le biais de réseaux de neurones. Néanmoins, des publications continuent de mettre directement en relation l’activité du cerveau et une faculté mentale, quand elles n’associent pas en sus une catégorie sociale ! Dans nombre de cas, l’approche expérimentale envisagée dans les neurosciences reste classique dans le cadre d’une logique binaire. On introduit une comparaison de deux populations ou on fait varier un seul paramètre à la fois. Rarement, on traite la complexité du fonctionnement du cerveau de façon systémique. Pour obtenir une plus grande fiabilité, une combinatoire serait nécessaire. Or sur les plans méthodologique et technologique, elle n’est pas toujours aisée à mettre en œuvre. Ce qui est plus ennuyeux est que ce mode de raisonnement entretient une vision très finaliste. Les conclusions des articles ont tendance à expliquer que telle molécule ou telle structure sert à telle fonction. Ces conclusions sont reprises dans les médias de façon plus schématique : « la dopamine est la molécule de la récompense », « le cortex préfrontal est la zone de prise de décision » ou l’amygdale est tout à la fois le centre de l’émotion et de… la mémoire, alors qu’il serait préférable de l’envisager comme une « zone d’aiguillage »…

« Les activités cognitives sont largement distribuées dans l’ensemble du cerveau. »  Le biais épistémologique le moins fondé est celui de la cognition, et par là de l’apprentissage. Le cerveau n'est pas la pensée, tout comme les gènes ne sont pas tout de l’individu. La pensée, les émotions, les intentions ou le désir ont certes un support biologique indéniable. Toutefois la pensée d’une part, les émotions d’autre part se situent à un autre niveau de complexité que celui des régions du cerveau, des synapses et des neurotransmetteurs… Elle dépend fortement de l’environnement : la culture, la société dans laquelle baigne l’individu. Il existe une

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

rupture épistémologique entre le « monde » des neurones et celui des idées. L’enthousiasme de l'imagerie cérébrale à révéler le contenu de nos comportements ou de nos pensées ou à présenter la physiologie cérébrale comme étant le niveau d'explication le plus pertinent est peu pertinent pour expliquer les situations qui favorisent l’apprendre. Le neuro-polémiste Raymond Tallis – qui avait lancé en 2011 sa propre offensive contre la vulgarisation neuroscientifique, va plus loin avec ses critiques dans les colonnes de The Observer1. Il affirme que les « études qui isolent des phénomènes irréductiblement sociaux (…) dans les fonctions ou les dysfonctions de bouts de nos cerveaux sont conceptuellement fausses ». Ce qui conduit les neuropsychologues Evelyne Clément, Fabrice Guillaume, Guy Tiberghien et Bruno Vivicorsi2 à conclure un article dans le Monde diplomatique ainsi : « (…) le cerveau est le substrat matériel de notre activité mentale, mais il ne pense pas ; seule la personne pense. Et le contenu de ses pensées trouve son origine à l’extérieur du cerveau, dans son environnement interne et externe. L’image ne donne pas à voir des pensées, mais des corrélats biologiques de ce que fait un être humain quand nous disons qu’il pense : activité électrique, variation du flux sanguin, etc. Le cerveau est la condition objective de la réalité mentale, mais c’est cette réalité mentale qui le façonne. Oublier ces deux faits relève de la neuromythologie scientiste. »

À SUIVRE Comment faire évoluer les pratiques d’apprentissage avec si peu de données confirmées, qui de plus ne sont pas nouvelles ! … Quand on sait, à travers les études concernant l’Evolution, que le cerveau recycle des réseaux anciens pour permettre des acquisitions culturelles et si l’on met cela en lien avec la plasticité du cerveau, on peut faire l’hypothèse que ce n’est pas le cerveau qui est le facteur limitant de l’apprendre, même s’il en est le support. Le contexte social, l’environnement culturel sont largement prépondérants sur le plan scolaire. Les recherches portant sur les situations, les activités qui favorisent le désir d’apprendre et « nourrissent » l’apprenant devraient plutôt être considérées comme prioritaires par les décideurs. Notes 1 Raymond Tallis, The Observer, Sunday 2 June 2013. 2 Respectivement maître de conférences à l’université de Rouen, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille (Laboratoire de psychologie cognitive), professeur honoraire à l’Institut universitaire de France et à l’université de Grenoble, maître de conférences à l’université de Rouen.

L'AUTEUR André Giordan Professeur honoraire à l'université de Genève, fondateur du Laboratoire de didactique et d'épistémologie des sciences. www.andregiordan.com

5


Neurosciences à l’école pour comprendre les processus cognitifs Eric Tardif

MOTS-CLÉS : MÉCANISMES • RÉSULTATS • OUTILS • CERVEAU

Tout apprentissage implique la mise en œuvre de processus neuropsychologiques complexes dont les chercheurs commencent à mettre en évidence les mécanismes. Ces découvertes peuvent-elles avoir une quelconque utilité à l’école ? Dans cet article, je défendrai l’idée que les neurosciences peuvent favoriser la compréhension des processus cognitifs hautement sollicités en milieu scolaire mais n’ont pour l’instant que peu à apporter en termes d’innovations pédagogiques. D’autre part, les résultats obtenus en psychologie cognitive pourraient être d’un grand intérêt pour l’enseignement, bien que l’on ne puisse encore complètement les expliquer en termes de mécanismes neuropsychologiques. Notre connaissance du fonctionnement cérébral s’est grandement enrichie depuis les dernières décennies. Appliquer ces nouvelles connaissances en milieu scolaire est une idée séduisante. Plusieurs laboratoires de recherche concentrent leurs travaux sur les bases neuropsychologiques de l’apprentissage et sont très concernés par les pistes pédagogiques qu’elles pourraient engendrer.

6

Certaines de ces expériences effectuées en laboratoire sont structurées de la façon suivante : on mesure d’abord l’activité cérébrale chez un nombre de sujets pendant qu’ils effectuent une tâche. Ces sujets peuvent présenter (ou pas) des difficultés particulières sur la tâche. Ensuite, on propose une intervention visant à améliorer la performance1 des sujets à la tâche. Suite à cet entraînement, on observe à nouveau l’activité cérébrale des sujets ainsi que leur performance post-entraînement. Idéalement, les chercheurs souhaitent démontrer une hausse de performance à la tâche accompagnée d’une modification de l’activité cérébrale, en accord avec le rôle déterminant des régions activées dans la réalisation de la tâche d’intérêt. Prenons par exemple l’étude de Iuculano et al. (2015). Elle montre que les enfants ayant des difficultés en calcul ont une activité cérébrale particulière lorsqu’ils réalisent des tâches mathématiques. Une intervention pédagogique intense est ensuite effectuée pendant huit semaines. Celle-ci augmente non seulement la performance des enfants à des tâches de calcul subséquentes mais modifie leur activité cérébrale pendant les tâches : celle-ci ressemble maintenant davantage à celles des enfants ne présentant aucune difficulté particulière. Au moins deux points sont importants à soulever dans cette démarche. Le premier concerne les intérêts immédiats des enseignants. Pour

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER ceux-ci, le résultat le plus pertinent en lien avec leur pratique auprès des élèves est l’amélioration des compétences des enfants dans les tâches de mathématiques. Les changements qui surviennent dans le cerveau permettent de mieux comprendre les processus engagés dans de telles tâches mais demeurent secondaires pour les enseignants. En d’autres termes, l’étude aurait pu se passer de données d’imagerie cérébrale et demeurer aussi pertinente pour les pratiques enseignantes. Donc, c’est l’aspect trouble-intervention-remédiation qui est le plus important (et non l’aspect plasticité cérébrale qui l’accompagne). Le deuxième point concerne la nature, et surtout l’origine de l’intervention à la base de cette étude. Dans ce cas précis, il s’agit d’une méthode d’apprentissage du calcul (ici essentiellement centrée sur l’addition et la soustraction) développée par des experts en psychologie de l’éducation et spécialisés dans les difficultés d’apprentissage. Cette méthode a donc été conçue sur la base de recherches en psychologie de l’éducation dans lesquelles il n’est nullement question du fonctionnement cérébral.

« Les neurosciences peuvent favoriser la compréhension des processus cognitifs hautement sollicités en milieu scolaire. »  La réflexion que je souhaite apporter est qu’il n’existe peu ou pas d’études à ce jour dans lesquelles le point de départ est constitué des résultats en neurosciences et qui aboutit à des méthodes d’interventions pédagogiques. On ne peut donc pas dire « de nouvelles connaissances en neurosciences permettent de développer des méthodes pédagogiques plus efficaces » mais plutôt « les neurosciences nous permettent maintenant de mieux comprendre pourquoi certaines méthodes d’apprentissage sont efficaces ». La distinction entre les domaines de psychologie cognitive et de neurosciences cognitives est simple : dans le premier, on s’intéresse aux processus cognitifs et aux règles qui les régissent alors que, dans le deuxième, on tente de déterminer les mécanismes neuronaux qui les expliquent. Il serait extrêmement pertinent de découvrir des mécanismes neuronaux qui ouvriraient la porte à de nouvelles méthodes d’apprentissages mais les résultats en psychologie cognitive sont généralement en avance par rapport aux données neurologiques. Dans une revue exhaustive de la littérature sur l’application à l’école, des résultats de recherche en psychologie cognitive, Dunlosky et al. (2013) proposent plusieurs pistes pédagogiques. L’une d’elles est particulièrement étoffée par de nombreuses études et surtout, possible à appliquer en classe. Il s’agit de la pratique de la récupération. La récupération, comme son nom l’indique, consiste à récupérer une information préalablement stockée en

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

mémoire. Par exemple, supposons un individu (enfant ou adulte) qui ignore tout des villes d’Asie. On lui fait d’abord étudier une liste de noms de villes à retenir et on attend un certain temps. La récupération est simplement le fait de demander au sujet de rappeler le plus de noms de villes possible. Typiquement, le sujet sera apte à récupérer certains items et pas d’autres. On dira donc que la force de récupération est plus élevée pour ces éléments et moins pour les autres. Plusieurs études démontrent que les éléments récupérés de façon répétée deviendront plus accessibles dans le futur. La force de récupération a tendance à diminuer avec le temps et la récupération va ralentir cette diminution et par conséquent, augmenter ce qu’on appelle la force de stockage. En bref, la force de récupération correspond à la performance alors que la force de stockage illustre l’apprentissage. Cette distinction n’est pas suffisamment considérée à l’école : on souhaite que la force de récupération soit bonne lors des épreuves mais on ne se soucie pas suffisamment de sa persistance dans le temps. Concrètement, les élèves bénéficieraient d’activités visant à pratiquer la récupération (ex. « quizz »). Cet exercice s’avère être extrêmement efficace pour l’apprentissage. En conclusion, les neurosciences cognitives permettent de mieux comprendre la nature des processus cognitifs impliqués dans l’apprentissage et les raisons pour lesquelles certaines méthodes sont efficaces. Par ailleurs, certains résultats issus de la psychologie cognitive (par exemple, l’effet de la pratique de la récupération sur l’apprentissage) constituent des outils précieux pour les enseignants. Notes 1 Le terme performance est utilisé ici pour simplifier le texte. Je reviendrai plus loin sur la différence importante qui doit être effectuée entre performance et apprentissage. Références bibliographiques Dunlosky, J., Rawson, K. A., Marsh, E. J., Nathan, M. J., & Willingham, D. T. (2013). Improving students’ learning with effective learning techniques: Promising directions from cognitive and educational psychology. Psychological Science in the Public Interest, 14(1), 4-58. Iuculano, T., Rosenberg-Lee, M., Richardson, J., Tenison, C., Fuchs, L., Supekar, K., & Menon, V. (2015). Cognitive tutoring induces widespread neuroplasticity and remediates brain function in children with mathematical learning disabilities. Nature communications, 6, 8453.

L'AUTEUR Eric Tardif, Ph.D. Professeur HEP associé Haute Ecole pédagogique Vaud

7


Les neurosciences en éducation, au-delà des intuitions Emmanuel Sander

MOTS-CLÉS : ROUAGES • CERVEAU • NEUROMYTHES Elèves, enseignants, parents… : nous avons tous des cerveaux. Connaître les rouages de leur fonctionnement permet-il d’optimiser les manières d’apprendre et d’enseigner ? Même si certains annoncent le grand soir pédagogique, qu’en est-il au-delà de l’effet d’annonce ? Les progrès technologiques, les avancées méthodologiques et les résultats des dernières décennies ont donné une actualité scientifique à cette question. Les articles destinés au grand public sur telle ou telle pratique pédagogique supposément « fondée sur des résultats de recherche en imagerie cérébrale » attestent d’une actualité sociétale, et son actualité politique s’est manifestée récemment en France par des déclarations du ministre de l’Education nationale et par la création d’un conseil scientifique de l’éducation nationale présidé par un neuroscientifique. Alors, du cerveau à l’école ? Des résultats de recherches en neurosciences sont-ils applicables en classe ? Tant de questions sont soulevées de l’IRM à la salle de classe que l’idée de la transposition directe d’un résultat issu de travaux en imagerie cérébrale paraît presque naïve. Pour reprendre le titre d’un article de Bruer (1997), les neurosciences apparaissent être « un pont trop loin »

8

pour être applicables sans le support de disciplines médiantes. Pour autant, dès lors qu’on se focalise sur les éclairages qu’elles apportent, elles sont directement informatives pour des pratiques de classe, même si ce n’est pas forcément là où on les attend. Il est en effet temps de construire un état des lieux, et de passer au crible des travaux actuels un ensemble d’idées qui ont une forte popularité dans les milieux de l’éducation, sans qu’une personne non spécialiste de ces questions ne puisse dire si elles tiennent de l’affabulation ou si elles recèlent de puissants leviers pour l’école. C’est ce que nous avons fait (Sander, Gros, Gvozdic, Scheibling-Sève, 2018). Deux types d’apports cruciaux complémentaires apparaissent. Le premier est le « démythage », à travers la remise en cause d’idées largement répandues dans le champ de l’éducation, supposément attachées au fonctionnement du cerveau. Ces neuromythes (Pasquinelli, 2012) flattent le sens commun et nourrissent parfois des intérêts commerciaux. Le second concerne le soutien à certaines approches pédagogiques déjà existantes, pour lesquelles des données probantes conduisent à renforcer certains choix, ou à préciser des options, ou encore à départager avec une option opposée. L’idée d’âge critique pour les apprentissages est ainsi tenace. Tout se jouerait-il avant 1/2/3/4/5/6/7/8 ans ? Faites

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER votre choix ! En fait, le cerveau se transforme tout au long de la vie à des rythmes variés et de manière non uniforme. Il n’y a pas d’âge à partir duquel sa structure se cristalliserait définitivement, si bien qu’en ce qui concerne les apprentissages rien n’est jamais totalement joué d’avance. Même si la plasticité du cerveau n’est pas infinie, il n’y a aucune raison de baisser les bras à un âge donné ni d’être animé à l’excès par un sentiment d’urgence. Et bien que l’idée des styles d’apprentissage et des intelligences multiples soit extrêmement répandue, l’efficacité des méthodes centrées sur les styles supposés des élèves s’est trouvée mise en défaut, à l’inverse des études qui favorisent la sollicitation de plusieurs modalités sensorielles. Ainsi, renforcer un élève dans un style préféré apparaît peu fécond, contrairement à un apprentissage plurimodal. Quant à l’idée d’intelligences multiples indépendantes les unes des autres, elle ne résiste pas aux analyses corrélationnelles. Les théories misant sur une quantification globale de l’intelligence mesurent en revanche une diversité de processus intervenant dans une pluralité de manifestations de l’intelligence. Or si l’intelligence a une multiplicité de facettes en interrelation, c’est un possible cercle vertueux du développement intellectuel qui est ébauché.

«  La motivation apparaît insuffisante pour susciter seule la réussite, alors que l’amotivation est un fort facteur d’échec. »  Les travaux sur le rôle du sommeil dans les apprentissages amènent à conclure que l’acquisition sans effort de connaissances complexes pendant le sommeil reste du domaine de la science-fiction, mais que le sommeil s’avère extrêmement utile pour consolider les apprentissages. En outre, le statut fécond de l’erreur est également souligné par des travaux qui montrent que dès peu après la naissance, une personne fait en permanence des prédictions et que toute erreur de prédiction détectée est une information précieuse permettant de se réajuster, et donc d’apprendre. A l’inverse, la motivation apparaît insuffisante pour susciter seule la réussite, alors que l’amotivation, qui s’apparente à la résignation, est un fort facteur d’échec. L’engagement actif apparaît comme un bien meilleur soutien. Et l’immersion technologique quasi ininterrompue transforme-t-elle cerveaux et modes d’apprentissage ? Cette idée répandue et polémique a pu être précisée, en montrant que les activités face aux écrans ne modifient ni les structures cérébrales ni les processus mentaux. La question de l’impact cérébral des technologies numériques détourne l’attention de la question plus subtile de l’intégration des technologies numériques pour les apprentissages et dans la salle de classe, car ces dernières ne

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

transforment pas notre cerveau, mais l’accès et le rapport à la connaissance. Un enjeu majeur, pour la formation initiale et continue aux métiers de l’enseignement, est d’une part de former à certains résultats de la recherche qui semblent maintenant suffisamment établis pour être annoncés comme tels ; il s’agit également de promouvoir le développement de l’esprit critique sur ces questions. Cela conduit à envisager une démarche formative qui aille au-delà de postures alternant souvent entre d’une part un «neurobashing» qui ignore ou rejette toute contribution de ce champ sous couvert d’un réductionnisme et d’une absence d’éclairage par la pratique, et d’autre part une naïve acceptation de toute recommandation supposément validée par des données d’imagerie cérébrale. La culture développée sur le sujet apparaît avoir une fonction essentielle pour une intégration des travaux des neurosciences dans le champ de l’éducation. Il s’agit de forger des alliances dans lesquelles la recherche avance en prise avec le terrain, et la culture du terrain qui se développe dans le cadre de cette alliance rende systématique la vigilance épistémique, c’est-à-dire les mécanismes psychologiques visant à remettre en cause les informations paraissant douteuses. Cela est d’autant plus important si on considère certaines conséquences potentielles pour les élèves de fourvoiements liés aux neuromythes : temps de classe qui aurait pu être mieux mis à profit, voire méthodes d’apprentissage aux effets plutôt délétères. Cette vigilance permet d’éviter de tomber dans les pièges de la fascination des neurosciences tout en favorisant l’intégration dans des activités de classe des retombées plus fines qui se dégagent des travaux. Et une chose est certaine : le fait que les résultats neuroscientifiques portent sur le cerveau ne les dispense pas d’avoir besoin de cerveaux pour être pensés.

Références bibliographiques Bruer, J. (1997). Education and the brain: A bridge too far Educational Researcher, 26 (8), 4-16. Pasquinelli, E. (2012). Neuromyths : Why do they exist and persist ? Mind, Brain, and Education, 6(2), 89-96. Sander, E., Gros, H., Gvozdic, K., & Scheibling-Sève, C. (2018). Les neurosciences en éducation. Paris, Retz.

L'AUTEUR Emmanuel Sander Université de Genève Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation Laboratoire Instruction Développement Education Apprentissage (IDEA) www.unige.ch/fapse/idea

9


Grappillage thématique « L'apprendre dépend à la fois de la neurobiologie, de la physiologie, de la biochimie, de la cybernétique, de la psychologie génétique, de la psychologie sociale, de la sociologie, de l'éthologie, de l'ethnologie, des sciences cognitives, de l'intelligence artificielle, des sciences de l'éducation, etc. » André Giordan in Apprendre ! (Belin, 1998)

Quelques lectures u Dix neuromythes à pourfendre Neuromythe n° 1 : « Nous n'utilisons que 10% de notre cerveau » Neuromythe n° 2 : « Nous sommes cerveau droit ou cerveau gauche » Neuromythe n° 3 : « Tout se joue dans la petite enfance pour apprendre » Neuromythe n° 4 : « Il existe trois styles d'apprentissage » Neuromythe n° 5 : « Ecouter Mozart rend intelligent » Neuromythe n° 6 : « La Brain Gym® favorise l'apprentissage » Neuromythe n° 7 : « Le cerveau (des femmes/des jeunes) est multitâches » Neuromythe n° 8 : « Hommes et femmes ont des intelligences très différentes » Neuromythe n° 9 : « Les jeux vidéo de brain training sont efficaces » Neuromythe n° 10 : « Il est possible d'apprendre en dormant » Dr Nadia Medjad, Philippe Gil, Philippe Lacroix in Neuro Learning - Les neurosciences au service de la formation (Eyrolles, 2017)

u Treize maximes pour réconcilier l’éducation avec les neurosciences 1. Ne sous-estimons pas les enfants 2. Profitons des périodes sensibles 3. Enrichissons l’environnement 4. Ne croyons pas que les enfants sont tous différents 5. Faisons attention à l’attention

10

6. Rendons l’enfant actif, curieux, engagé, autonome 7. Faisons de chaque jour d’école un plaisir 8. Encourageons les efforts 9. Aidons les élèves à approfondir leur pensée 10. Fixons des objectifs clairs à l’apprentissage 11. Acceptons et corrigeons les erreurs 12. Révisons, encore et encore 13. Laissons les enfants dormir Stanislas Dehaene in Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines (Odile Jacob, 2018)

u Des confirmations et des questionnements « Sans prétendre révolutionner le monde scolaire, le courant des neurosciences cognitives de l'apprentissage apporte à l'aube du XXIe siècle des informations validées par la communauté scientifique internationale sur le fonctionnement du cerveau qui apprend. Ces données scientifiques confirment l'efficacité de certaines pratiques pédagogiques, issues souvent de l'expérience individuelle plus ou moins intuitive, tout en permettant aux enseignants de comprendre et d'expliciter pourquoi ce qu'ils font parfois depuis longtemps fonctionne bien. Dans le même temps, ces données permettent de questionner certaines pratiques traditionnelles, d'exprimer des doutes, d'innover et d'imaginer de nouvelles pratiques pédagogiques respectueuses du fonctionnement de notre cerveau. » Jean-Luc Berthier, Grégoire Borst, Mickaël Desnos, Frédéric Guilleray in Les neurosciences cognitives dans la classe - Guide pour expérimenter et adapter ses pratiques pédagogiques (esf, 2018)

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER

u Compléter l’édifice des sciences de l’éducation « Nous, psychologues et neuroscientifiques, avons dès lors le devoir de les éclairer en cette matière (en accord avec Ansari et Sigman), tout en reconnaissant la part d'incertitude de ces données nouvelles, la nécessité d'une évaluation scientifique des dispositifs pédagogiques qui en seraient déduits et, surtout, en les mettant en perspective avec les connaissances et théories classiques que les professeurs ont déjà acquises (parfois, ici, confortées, nuancées ou au contraire invalidées) notamment en psychologie du développement de l'enfant, de l'apprentissage et de l'éducation. Il ne s'agit pas de tout réinventer ou révolutionner, mais de compléter l'édifice historique des sciences de l'éducation, au sens le plus solide du terme, c'est-à-dire aujourd'hui neuroscientifique. » Olivier Houdé et Grégoire Borst in Le cerveau et les apprentissages (Nathan, 2018)

u Enjeu de la formation « Un enjeu majeur, pour la formation initiale et continue aux métiers de l'enseignement, est de promouvoir le développement de l'esprit critique sur ces questions et l'intégration des travaux des neurosciences dans le champ de l'éducation. » Emmanuel Sander, Hippolyte Gros, Katarina Gvozdic et Calliste Scheibling-Sève in Les neurosciences en éducation (Retz, 2018)

se montrent plus positifs quant à une rencontre entre ces deux disciplines et plusieurs sociétés ont été créées afin de promouvoir un dialogue entre les spécialistes en neurosciences et les différents acteurs des sciences de l'éducation. » Eric Tardif et Pierre-André Doudin in Neurosciences et cognition - Perspectives pour les sciences de l’éducation (De Boeck supérieur, 2016)

u Les sciences cognitives pour avancer « Aujourd’hui, dans notre parcours, nous ne pouvons plus être d’accord avec ces théories structurées autour de connaissances trop partielles du système école. Les sciences du cerveau, même si elles conduisent parfois à des affirmations peu pertinentes, doivent nous permettre de mieux avancer. » Joseph Stordeur in Comprendre, apprendre, mémoriser - Les neurosciences au service de la pédagogie (De Boeck, 2014)

u L’école et les neuromythes « Sans le vouloir, l’école est un lieu qui favorise très fortement les neuromythes, c’està-dire qu’elle sursimplifie les résultats des recherches neuroscientifiques et établit en conséquence des protocoles au sein des classes, qui sont des raccourcis théoriques. » Sous la direction de Pascale Toscani in Dynamiser les pratiques éducatives avec les neurosciences (Chronique Sociale, 2017)

u Dialogue entre disciplines

u Une lecture pour les élèves

« Les neurosciences cognitives s'intéressent aux bases neurologiques des fonctions supérieures telles le langage, la mémoire, l'apprentissage, l'attention, le raisonnement, etc. Ces champs d'intérêt sont également partagés par les sciences de l'éducation. La rencontre entre ces deux disciplines donne lieu à de nombreux débats. Certains auteurs (e.g., Bruer, 1997) ont soutenu que les neurosciences et les sciences de l'éducation devraient demeurer séparées car les résultats en neurosciences ne peuvent être d'un grand apport direct pour l'éducation. P]us récemment, d'autres auteurs (e.g., Ansari & Coch, 2006 ; Fischer, Goswarni, & Geake, 2010 ; Tardif & Doudin, 2011)

« C'est à la Renaissance, en disséquant le corps de personnes mortes, que furent réalisés les premiers dessins exacts du cerveau humain. A la fin du XIXe siècle, c'est grâce au microscope que fut découvert le neurone ! On a mis au point la technologie de l'imagerie cérébrale à la fin du XXe siècle. Grâce à l'ordinateur, elle permet d'observer les réseaux de millions de neurones en action chez les êtres vivants. » Olivier Houdé et Grégoire Borst in Mon cerveau (Nathan, coll. Questions/réponses dès 7 ans, 2018)

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

11


Des pistes pour aller plus loin Un site internet u Les sciences cognitives

Ce site internet est né sous l’impulsion de Jean-Luc Berthier, ancien responsable de la formation des personnels de direction à l’Ecole Supérieure de l’Education Nationale (ESEN ESR), et rassemble une quarantaine de personnes. http://sciences-cognitives.fr Vidéo « 10 min pour découvrir les sciences cognitives de l'apprentissage  » https://youtu.be/RbwqxwcQgoo

Quelques vidéos u Quand les neurosciences rencontrent l’éducation Conférence d’Eric Gaspar, professeur de mathématiques et créateur de Neurosup, dans le cadre de TEDxAlsace en 2014. Trois connaissances sont examinées : Le cerveau efface Le cerveau n’est pas multi-tâches Le cerveau se reconfigure sans cesse https://youtu.be/JywfTYdKpHc

Les découvertes sur le fonctionnement du cerveau, ou neurosciences, ont été sans précédent ces dernières décennies. Ainsi, il est possible pour les chercheurs d'identifier ce qui est bénéfique à l'apprentissage et ce qui ne l'est pas. Dans le cadre d'un projet d'école, trois étudiants ingénieurs ont donc suivi un groupe de recherche et ses partenaires afin de mieux comprendre les enjeux de cette question et les initiatives qu'ils mettent en place. Un film de l’Université Catholique de l'Ouest d'Angers et du Groupe de Recherche en Neurosciences Educatives, réalisé par Emeline Cardinet, Thomas Dufraine et Timothé Grière. Avec la participation de Pascale Toscani. https://youtu.be/DttGN_m-lDM

u Les neurosciences sont-elles trop présentes à l'école ? Du grain à moudre, émission de France Culture, a reçu en avril 2018 Gérard Pommier, psychiatre et psychanalyste, Stanislas Morel, sociologue, et Liliane Sprenger-Charolles, linguiste, spécialiste de l'apprentissage de la lecture. https://youtu.be/xjAH8Fnplhk

u Les neurosciences sont-elles l'avenir de l'école ?

u Les neurosciences éducatives

Les neurosciences pourraient venir au secours de l'école. En janvier 2018, Daphné Jacamon, professeur de lettres qui applique des méthodes basées sur les neurosciences dans ses classes, en a défendu l'efficacité sur Europe 1. https://youtu.be/7EiDcblI8uM

12

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


DOSSIER

u 13 conseils pour mieux apprendre Captiver l’attention des enfants, les questionner, accepter les erreurs : le neuroscientifique Stanislas Dehaene donne sur France Culture 13 conseils pour « apprendre à apprendre » en septembre 2018. https://youtu.be/MMvzA5SfBGk

u Apprentissage de la lecture et neurosciences

Conférence donnée à St-Maurice en janvier 2018 sur la place des neurosciences dans l’éducation, le fonctionnement du cerveau chez l’apprenti lecteur, avec des pistes pour les enseignants. Cet événement était co-organisé par le Groupe de travail « Lecture » des écoles primaires du district de St-Maurice, l’équipe de recherche « Emotions - Apprentissage - Bien-Etre à l’école » de la HEPVS et le soutien à l’Enseignement et l’Apprentissage de la HEP-VS. https://youtu.be/T9LKqDcIQkw

Semaine du cerveau La semaine du cerveau (SdC) est un événement pour tout public qui se déroule chaque année dans plusieurs villes de la Suisse (et partout dans le monde). L’édition 2019 aura lieu du lundi 11 au vendredi 15 mars. Des activités pour les écoles (plus particulièrement pour le secondaire II), sont prévues. https://semaineducerveau.ch

Cours de formation continue en lien avec le cerveau Les émotions et le cerveau : passerelles entre neurosciences cognitives et apprentissage... (et la vie de tous les jours) (FCE 27) Cours donné par Olivier Jorand les mardis 8, 15, 22, 29 janvier, 5 et 12 février 2019 à la HEP-VS à St-Maurice Formation continue à la HEP-VS Le cerveau qui lit et qui transcrit Cours donné par Olivier Jorand et Martine Jiménez les lundis 7, 14, 21 et 28 janvier 2019 à la HEP-VS à St-Maurice (FCE 23) www.hepvs.ch/formation-continue-enseignants/ catalogue-des-cours

Prochain dossier

Parution début février 2019 : Ecole et excellence (en marche ou à l'arrêt ?) www.resonances-vs.ch

La bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. BOURASSA, MICHELE., Neurosciences et éducation :

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

pour apprendre et accompagner, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2017 Cote : 37.02 BOUR HOUDE, OLIVIER., L’école du cerveau : de Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives, Bruxelles, Mardaga, 2018 Cote : 37.015.3 HOUD

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2TGg7nt

TOSCANI, PASCALE., Dynamiser les pratiques éducatives avec les neurosciences, Lyon, Chronique sociale, 2017 Cote : 37.02 DYNA TOSCANI, PASCALE., Les neurosciences de l’éducation : de la théorie à la pratique dans la classe, Lyon, Chronique sociale, 2017 Cote : 37.02 NEUR

13


> VERSION COURTE

Au fil de l’actualité Intégration

Caravane d’événements autour des droits de l’enfant L'Institut international des droits de l'enfant (IDE) et l'Etat du Valais (Office éducatif itinérant et Bureau du délégué cantonal à la jeunesse) ont donné le 20 novembre dernier le départ d'une caravane-anniversaire (30-50 ans) qui remontera le Valais, une année durant, pour favoriser la participation et les droits de tous les enfants du canton. Dans chacun de ces lieux (Monthey, Martigny, Savièse, Sion, Naters et Sierre en bouquet final), divers événements prendront place avec pour objectifs de mettre en lumière ce qui a été réalisé en 50 ans en Valais dans le domaine de l'intégration des enfants en situation de handicap. Dates pour le Valais romand 6 février 2019 - Monthey, Castalie, 14 h-16 h 13 avril 2019 - Martigny, Boutique Hôtel, 9 h-11 h 6 au 10 mai 2019 - Sion, Cycle d’orientation de Saint-Guérin 13 mai 2019 - Savièse, Ecole, classe de 5H 15 h-16 h, Salle de Moréchon dès 19 h 20 novembre 2019 - Sierre, HES-SO www.childsrights.org www.caravane30-50.ch

« Dans le lit du Rhône »

Documentaire en DVD « Dans le lit du Rhône », documentaire réalisé par Mélanie Pitteloud, ayant été enseignante pendant trois ans à Grimisuat avant d’être réalisa-

14

trice, est maintenant disponible en DVD. https://aardvarkfilm.com/dvd-vod Pour avoir des idées pour relier le documentaire avec des activités en classe : www.resonances-vs.ch > 12.2017 https://bit.ly/2AjcnPW

Appel lancé par la Fondation Pacte

Courts-métrages sur le thème du respect entre filles et garçons La Fondation Pacte, visant à promouvoir les femmes dans l’économie et rassemblant des personnes engagées issues d'horizons différents, recherche des classes (élèves de 10-12 ans) pour participer à un projet de réalisation de courts-métrages intitulé «  La mixité commence à l’école ! ». www.fondationpacte.ch > Projets https://bit.ly/2DCYDTl

Semaine de la langue française et de la francophonie

Thématique de l’Afrique francophone La 24e édition de la Semaine de la langue française et de la francopho-

nie se déroulera du 14 au 24 mars 2019 dans différentes régions linguistiques de la Suisse. La thématique de cette édition invite à partir à la découverte de l’Afrique francophone. Une belle palette d’activités pédagogiques sera mise à disposition des enseignants ces prochaines semaines. Les dossiers pédagogiques ainsi qu’un documentaire sur la thématique de la dernière SLFF, les francophonies d’Amérique du Nord, sont encore disponibles. www.slff.ch

Prévenir les discriminations et les violences de genre

Un guide du deuxième Observatoire Le guide, intitulé «  Le ballon de Manon et la corde à sauter de Noé », réalisé par le deuxième Observatoire, institut romand de recherche et de formation sur les rapports entre les hommes et les femmes, est un outil destiné au corps enseignant de l’école primaire ainsi qu’aux professionnel.le.s de l’enfance. Il a pour objectif de contribuer au développement de l’égalité entre filles et garçons et d’élargir les horizons des

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES jeunes, ils sont invité.e.s à partager leurs rêves d'avenir et à s'enrichir des connaissances léguées par leurs aîné.e.s. Deux modèles différents, l'un est une boîte cartonnée et l'autre un coffret en bois, sont en vente dans certains commerces de Martigny. www.chantovent.ch

« Pour la petite histoire »

enfants. Il fournit un diagnostic du milieu scolaire qui montre que celuici reste très stéréotypé. Une version papier du guide peut être commandée, mais il est aussi possible de télécharger gratuitement le pdf. www.2e-observatoire.com https://bit.ly/2FDEleY

Jeu Pass'Âges

Un jeu intergénérationnel sur la région de Martigny Les hôtes du Foyer Chantovent détiennent tous de nombreuses connaissances qui leur sont propres. Afin que celles-ci perdurent à travers le temps et soient mises en valeur, l'équipe du Foyer a décidé de se lancer dans la création d'un jeu de société (dès 12 ans, durée 45-60 minutes, dès 2 joueurs). Ce jeu permet aux aîné.e.s de transmettre leurs connaissances aux plus jeunes générations, de façon amusante, tout en valorisant leur parole. Des cartes à piocher encourageront les joueur. se.s plus âgé.e.s à livrer leurs souvenirs de jeunesse, leurs bêtises d'enfance, leurs savoirs. Quant aux plus

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Un site distributeur d’histoires et un livre à commander « Pour la petite histoire » est un distributeur automatique d’histoires pour les enfants à lire et à écouter en ligne. Il est aussi possible de passer par la boutique (ou en librairie à Sion) pour commander une histoire exclusive disponible sous forme de livre, richement illustré et accompagné d'un CD avec lecture et musique originale. Ce récit pour les 4-11 ans, intitulé « Le miroir aux dragons bleus », appartient à l’univers très particulier du monde des ratazazous. Les textes sont signés Faustina Poletti, les illustrations Annick Vermot et la musique Thierry Epiney. Une vidéo relate le processus illustratif : https://youtu.be/rLKSCNDgGoA www.plph.ch

Agriscola

Plateforme didactique de l’agriculture suisse Agriscola, la plateforme didactique de l’agriculture suisse, s’adresse tout particulièrement au corps enseignant et aux personnes impliquées dans des activités pour les enfants. Cet outil en ligne permet de passer rapidement en revue l’ensemble de la documentation, pour tous les niveaux scolaires, en français et en allemand. http://agriscuola.ch/fr

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

Rubrique « Carte blanche » Pour rappel, la rubrique « Carte blanche » est ouverte aux enseignants, et donc à leurs élèves, ainsi qu’aux étudiants de la HEP-VS. Pour en savoir plus : nadia.revaz@admin.vs.ch ou 079 429 07 01.

15


> ÉCHO CONFÉRENCE

Ecole humaniste et bienveillante : conférence de Jacques Lecomte re d ’être “ La meilleure maniè ique, réaliste et pragmat dément c’ est d ’être profon idéaliste. ” te Jacques Lecom 9) 00 (2 humaniste in L'éducation

MOTS-CLÉS : HEP-VS • ÉCOLES DE MARTIGNY • EMPATHIE Jacques Lecomte, l'un des principaux experts francophones de la psychologie positive et auteur d’une dizaine d’ouvrages dont « Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez ! » publié en 2017, a donné à Martigny le 14 novembre dernier une conférenceformation inédite en lien avec l’éducation humaniste. Cet événement, qui a connu un vif succès auprès des enseignants du Valais romand, était organisé par les écoles communales de Martigny, en partenariat avec la HEP Valais. Jacques Lecomte a commencé par évoquer son parcours personnel. Docteur en psychologie sans avoir le bac, il se définit comme un résilient, ayant été tour à tour victime et auteur de violences, ce qui l’amène à insister sur l’importance de la bienveillance des enseignants. Sa conférence était ensuite articulée en trois parties, après une définition, empruntée à Shelly L.

16

https://bit.ly/2zgVRjV

Gable et Jonathan Haidt, de l’éducation positive comme étant « l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions ». Dans une première étape, Jacques Lecomte a présenté trois types de motivation selon la typologie de Daniel Favre, puis trois formes de relations émotionnelles (l’empathie, la contagion émotionnelle et la coupure émotionnelle). Dans une deuxième étape, il a abordé les effets positifs pour les relations entre élèves de l’apprentissage coopératif, du tutorat entre pairs, de la philosophie avec les enfants et de la médiation par les pairs. Les relations entre enseignants et élèves étaient au cœur de sa troisième étape, avec une tentative de définition du bon ensei-

gnant, un focus sur l’empathie des enseignants en lien avec la facilitation du sentiment d’efficacité des élèves. Après la conférence de Jacques Lecomte, Jean-François Lovey, délégué à la formation au DEF, a livré son éclairage historique, montrant le chemin parcouru par l’Ecole valaisanne vers toujours plus de bienveillance envers les élèves en difficulté et/ou qui n’aiment pas l’école. La conférence est à voir ou à revoir en ligne (cf. encadré page 17). Le comité d'organisation propose des ressources pour approfondir des pistes pédagogiques liées à cette thématique, via le site internet de l’équipe de formation et de recherche de la HEP- VS spécialisée dans les sciences affectives et la psychologie positive.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES déjà sensibilisés à la thématique depuis un certain temps.

INTERVIEW DE JACQUES LECOMTE Mettre en place des dispositifs comme l’apprentissage coopératif ou le tutorat entre pairs suffit-il à améliorer la relation entre les élèves ? Il est impossible de généraliser, mais ce qui est observé, c’est que cela peut aider tout particulièrement certains élèves problématiques qui habituellement ne trouvent pas leur place dans la classe. N’y a-t-il pas un lien fort avec l’attitude de l’enseignant ? Evidemment. Il y a des attitudes facilitatrices de résilience, en lien avec l’empathie des enseignants. Certaines techniques d’apprentissage sont intéressantes en soi, mais pour faire sens elles doivent être en adéquation avec l’état d’esprit de l’enseignant. Pour dire à un élève qu’on a confiance en lui, il faut sincèrement le penser. Dans votre conférence à Martigny, vous avez évoqué la formation des enseignants à l’empathie pour améliorer les résultats scolaires des élèves. Peut-il s’agir d’une brève sensibilisation ? Je pensais à environ cinq jours de formation, mais là encore c’est très variable selon les individus. Certaines personnes vont préférer lire des ouvrages et se former par elles-mêmes. Pour quelques-uns, une conférence peut suffire à les déstabiliser afin qu’ils puissent ensuite faire leur propre chemin et il y en a qui sont

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

D’après votre expérience, pensezvous que tous les élèves soient réceptifs à une pédagogie plus coopérative, même les plus compétitifs ? Probablement pas tous. En sciences humaines, j’aime à dire qu’il ne faut jamais dire jamais et toujours éviter de dire toujours. Dans la réalité, cette sensibilité est très variable. Certains élèves habitués à la maison à des attitudes éducatives parentales autoritaires sont moins facilement sensibles à l’apprentissage coopératif. Aucune pédagogie ne fonctionne avec tous les élèves, mais je crois que l’on peut parler de tendances générales.

« L’empathie s’acquiert par la pratique, à partir de situations concrètes. » Vous avez insisté sur le fait qu’un lien fort et une loi symbolique forte étaient nécessaires pour éduquer. Qu’est-ce qui vous semble le plus fragile dans l’école actuelle ? Je parle pour la France que je connais mieux, d’autant qu’en Valais la situation semble différente : à mon sens, il faudrait lutter contre l’idée que les

EN RACCOURCI Premier congrès suisse de psychologie scolaire

Départ réussi Le 1er congrès suisse de psychologie scolaire sur le thème « Liens et relations dans un contexte scolaire » ayant eu lieu les 9 et 10 novembre 2018 à Bienne a été un grand succès. Avec une moyenne de 500 visiteurs par jour, les attentes du comité d’organisation ont été clairement dépassées. Le congrès n'a pas attiré que des psychologues. Les spécialistes de l'école et de la thérapie ont également manifesté leur intérêt pour le thème du congrès. Les organisateurs ont présenté plusieurs orateurs venant de toute l’Europe. Les documents sont disponibles en ligne. www.congres-psychologie-scolaire.ch

enseignants sont là pour uniquement enseigner et n’ont pas à être aux côtés des parents. Il y a peu, j'ai vécu une expérience intéressante dans l’Ouest de la France, en étant dans un établissement où je ressentais la proximité des élèves avec leurs enseignants. Les jeunes semblaient être à l’école comme dans une grande famille. Je sais que certains enseignants ne veulent pas être proches de leurs élèves, parce qu’ils ont peur de perdre leur autorité, alors que celle-ci prendra une autre forme. Pour faire grandir l’élève, cela me paraît plus efficace d’avoir moins de pouvoir et plus d’autorité. Dans certains pays, scandinaves notamment, les élèves doivent obligatoirement suivre des cours d’empathie. Quel est votre avis à ce propos ? J’y suis très favorable. Au Canada, le programme qui s’appelle Racines de l’empathie a des effets très intéressants sur les enfants les plus fragiles. L’empathie s’acquiert davantage par la pratique, à partir de situations concrètes, que par un enseignement théorique. Lors du tutorat entre pairs, on peut éveiller à l’empathie, sans en faire un cours. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour aller plus loin Vidéo de la conférence https://bit.ly/2zgVRjV Site de Jacques Lecomte www.psychologie-positive.net Site école-bienveillante http://ecole-bienveillante.ch

Pour se former Des thématiques plus spécifiques liées à la notion de bienveillance font l’objet de formations gérées par la HEP-VS sur demande. www.hepvs.ch > Formation continue > Cours en établissement

17


> LIVRES

La sélection du mois est aveugle de naissance. Aux mots s’ajoutent des dessins en relief et des messages secrets. A la fin de l’album, les enfants pourront découvrir l’alphabet braille et un QR code permet d’accéder à l’histoire lue par Gil Pidoux. Pour aller plus loin dans la sensibilisation à la déficience visuelle, un coffret de cartes pédagogiques compatibles avec le Plan d’études romand, rédigées par Seraina Utiger avec la collaboration du Centre pédagogique pour handicapés de la vue (CPHV), et vendu séparément peut être utilisé en classe pour les 4-10 ans.

Une histoire des images pour les enfants

Marie Sellier (textes) et Catherine Louis (illustrations). Les yeux de Bianca. Lausanne : LEP, 2018. Album pour enfants.

Inspirée du best-seller Une histoire des images, cette version destinée aux enfants est racontée par le biais de conversations entre l’artiste David Hockney et l’auteur Martin Gayford. L’explicitation des valeurs La suggestion au cœur de l’acte pédagogique Ils nous parlent d’art avec du mois de Daphnée une simplicité et une clarté Derrière ce titre complexe se cache un Constantin Raposo, stimulantes. Les illustrations thème intéressant, des évidences dont enseignante de Rose Blake accompagnent on n’a pas toujours conscience. Il vaut la les reproductions d’œuvres peine d’y réfléchir. d’art pour une maquette La première partie décortique les dynamique et fourmillante de réticences à expliciter les valeurs de base qu’éprouvent les détails à observer. enseignants français, « par peur de faire du prosélytisme, d’être sur le terrain de la morale ou de la religion », terrain David Hockney, Martin réservé, en France, aux familles. Pourtant, tout au long de Gayford, Rose Blake. Une cet ouvrage, les auteurs expliquent les nombreux avantages, histoire des images pour les les bienfaits de cette méthode. La deuxième partie propose enfants. Paris: Seuil jeunesse, des outils concrets repris de la pédagogie coopérative 2018. initiée par Jim Howden. Destinée aux élèves de primaire ou de secondaire, cette démarche peut s’appliquer autant au Citation extraite de l’ouvrage niveau de la classe que d’un centre scolaire. La troisième « L’histoire des images partie apporte un éclairage théorique faisant référence à de commence dans les grottes et nombreuses études. s’achève, pour le moment, sur La lecture de cet ouvrage demande une bonne dose de un iPad. Qui sait où elle ira concentration, néanmoins, les enjeux de l’explicitation des valeurs ensuite ? » David Hockney ont toute leur importance dans le système éducatif actuel.

Les yeux de Bianca

Un livre pour voyants et nonvoyants qui raconte l’histoire de Bianca, une enfant qui découvre le monde comme les autres enfants, mais avec sa différence, car elle

18

Citation extraite de l’ouvrage « Aujourd’hui, le ciel est bleu. Il change tout le temps de couleur, le ciel, parfois bleu soleil, parfois blanc nuages, parfois gris de pluie, parfois noir orage. Mais toi, Bianca, tu lui donnes la couleur que tu veux. »

Christine Jourdain, MarieChantal Daniel, Guy Le Bouëdec. L’explicitation des valeurs au cœur de l’acte pédagogique - Enjeux et outils pratiques. Lyon : Editions Chronique Sociale, 2018.

Univers surdoué Tanya Izquierdo Prindle, ellemême ayant reçu des diagnostics de douance, avec un profil THQI et de syndrôme d’Asperger à l’âge adulte, remet les pendules à l'heure sur la notion de douance et démystifie ce fonctionnement cognitif méconnu dans un livretémoignage. Ni mésadaptés ni surhumains, les surdoués sont simplement programmés différemment. Tanya Izquierdo Prindle. Univers surdoué - La douance, un potentiel fragile. Montréal : Editions La Semaine, 2018. Avec une préface du Dre Marianne Bélanger, psychologue et neuropsychologue. Citation extraite de l’ouvrage « Nous, les personnes douées, sommes reconnues comme étant des autodidactes de niveau élite. De vrais professionnels en la matière. Quand un sujet nous intéresse, rien ne nous freine dans notre quête de connaissances. »

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES > FRANÇAIS

Scribouillages et autres inventions MOTS-CLÉS : CYCLE 2 • PRODUCTION DE L’ÉCRIT • RESSOURCE Pour inventer chaque semaine des histoires drôles, des recettes loufoques, des lettres d’amour et plein de listes abracadabrantesques en moins de 30 minutes. « Scribouillages et autres inventions » est un fichier d’entraînement à la création de textes. Il permet d’expérimenter, dans le cadre scolaire, la création de nombreux textes variés. Il se présente sous la forme d’un jeu de cartes. Au recto, une consigne permet à l’enseignant.e de mettre rapidement les élèves en situation d’écriture. Au verso, des pistes d’observation incitent l’enseignant.e à porter un autre regard sur la dynamique « enseigner-apprendre » pendant que les élèves écrivent de façon autonome. Cette nouvelle ressource s’accompagne d’un blog contenant de nombreuses pistes pédagogiques, des références didactiques sur les genres textuels, du matériel à télécharger.

DÉMARCHE DE SCRIBOUILLAGES ET AUTRES INVENTIONS Choisir un Scribouillage ; Lire la consigne à voix haute ; Laissez les élèves créer un texte. En réalisant chaque semaine un Scribouillage, les enseignants installent une dynamique qui facilite l’autonomie des élèves. En effet, les enseignants qui pratiquent déjà ce genre d’activités témoignent qu’après quelques Scribouillages, les élèves s’autorisent à écrire spontanément sans focaliser toute leur attention sur l’orthographe ou la conjugaison. Inventer et transcrire les idées sur le pa-

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

pier devient le réel enjeu de l’activité. A la suite d’un Scribouillage, plusieurs choix pédagogiques s’offrent à l’enseignant.e : Laisser tel quel le texte brut inventé par l’élève ; Considérer le Scribouillage comme une situation initiale d’une séquence didactique (Séquences COROME- S’exprimer en français) ; Finaliser le Scribouillage pour communiquer par écrit en mettant en page le texte puis en concrétisant la visée sociale du genre textuel ; Comparer les textes en les soumettant à l’analyse des genres textuels. La rubrique « Expérimenter » du blog est consacrée aux genres textuels et à leurs regroupements. Quel que soit le choix effectué par l’enseignant.e, il est conseillé d’expliciter la suite de la démarche et de distinguer le temps du Scribouillage et le temps de l’approfondissement. Au niveau de l’évaluation, la fonction de régulation (évaluation formative) est prioritaire pour les activités Scribouillages. On ne peut que réussir un Scribouillage ! Une série de Scribouillages peut devenir une trace de la progression des apprentissages

SE FORMER Dans le but de présenter cette démarche pédagogique et de donner des clés pratiques d’utilisation, un atelier de 2 périodes (1 h 30) est

http://blogs.rpn.ch/scribouillage proposé aux enseignants dès janvier 2019. Les participantes et participants repartiront avec le jeu de cartes prêt à l’emploi. Durant le cours, les participant.e.s seront plongé.e.s dans différentes tâches d'écriture comme celles proposées aux élèves afin de s'approprier cette nouvelle ressource. Celle-ci visant le développement des capacités des élèves en production écrite, diverses réflexions seront menées afin de partager ses pratiques et ses représentations dans cet axe thématique. Actuellement, cette ressource pédagogique n’est disponible qu’en suivant l’atelier. Dès l’année scolaire 2019-2020, « Scribouillages et autres inventions » intégrera la commande de matériel officiel. Animation de français cycle 2 - HEP-VS Romaine Bobillier-Anzévui et Elisabeth Chabbey

Inscriptions www.hepvs.ch https://bit.ly/2rIQqGx Titre du cours  : « Scribouillages et autres inventions ».

19


> 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

Initiation à la robotique, avec Thymio, dans les écoles valaisannes MOTS-CLÉS : AMBASSADEURS • DÉMONSTRATION

Selon la volonté de Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, et avec l’impulsion du Service de l’enseignement, de l’EPFL, de la HES-SO Valais-Wallis, du centre cantonal ICT-VS et de la HEP-VS, le robot Thymio a été présenté aux élèves du 2e cycle (5H-8H) et à leurs enseignants lors de la Journée suisse du digital. En lien avec cet événement, quelques classes de plus petits degrés ont également pu profiter de cette possibilité offerte sur trois jours en octobre dernier. Nous avons suivi l’une d’entre elles à l’école de Gravelone à Sion. Au vu du succès de cette présentation dans les écoles par les tandems d’ambassadeurs enseignants et étudiants de la HEP-VS, des journées supplémentaires de démonstration sont prévues. Le robot Thymio, créé par le professeur Francesco Mondada de l’EPFL à Lausanne, permet aux élèves d’accéder à la compréhension du monde numérique qui les entoure. Comme le relève Romain Roduit, qui travaille à la HES-SO Valais et propose depuis plusieurs années déjà des formations liées à la robotique aux enseignants du canton, « après ces Thymio Test Days, le défi consiste maintenant à faire en sorte que Thymio gagne progressivement l’ensemble des établissements scolaires valaisans, via de nouvelles formations. » Ce spécialiste du domaine, qui rappelle que

20

Thymio est un robot ludique et pédagogique.

l’on peut par ailleurs très bien apprendre le codage avec une simple feuille de papier, commente : « Le moment où l’on sort Thymio en classe ne doit pas être l’événement star de la semaine, parce que pour l’enseignant c’est juste une occasion pour aborder autrement telle ou telle activité de maths ou de géographie avec ses élèves. » Romain Roduit est convaincu des atouts pédagogiques de Thymio, et ce dès les premiers degrés de la scolarité, tout en rappelant que ce n’est qu’un outil de compréhension complémentaire.

DES ÉLÈVES MOTIVÉS Lors des journées de démonstration en octobre dernier, nous avons suivi les 2H des classes parallèles de Francine Falcioni et Julie Zumofen.

Les élèves ont découvert les activités de robotique en deux équipes alternativement. Un groupe est avec Corinne Antoniotti Zuchuat, ambassadrice Thymio du jour et également enseignante en 3H-4H à Savièse, et l’autre avec Sylvain Studer, étudiant en 2e année à la HEP-VS, pour des activités en sous-groupes. C’est Julie Zumofen, qui avait déjà testé différentes séquences avec BeeBot dans le canton de Vaud, qui a entraîné sa collègue Francine Falcioni dans son sillage pour s’inscrire aux démonstrations dans son centre. Les élèves des deux groupes sont très motivés et se familiarisent assez vite avec les activités proposées. Ils découvrent les comportements pré-programmés ou manipulent les boutons

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES flèches du petit robot transformé en salamandre pour essayer de le faire parcourir un chemin sans s’arrêter aux intersections sur le quadrillage. Le robot avance grâce à ses capteurs au sol et au calibrage des zones de noir, de gris et de blanc. Très vite, ils arrivent à gérer le parcours en plusieurs étapes. L’étudiant de la HEP-VS les guide pour qu’ils y parviennent en une fois, en les questionnant ou en leur livrant des indices. Les enseignantes ont trouvé que les activités proposées étaient adaptées à l’âge de leurs élèves et permettaient de travailler les notions d’espace et d’orientation. Corinne Antoniotti Zuchuat a été l’ambassadrice pour 14 classes en deux jours, en partenariat avec trois étudiants différents de la HEPVS. Elle en tire un bilan très positif pour tous les degrés : « Les petits découvrent même plus vite que les grands comment allumer, éteindre et dessiner avec le robot, car à cet âge-

là ils essayent sans attendre qu’on leur donne une consigne précise. » Et d’ajouter : « Ce n’est pas parce qu’on découvre Thymio au cycle 1 que l’on ne pourra pas aller plus loin avec des activités plus complexes en lien avec le français, les maths, l’éducation artistique ou la gym au cycle 2, mais là il s’agissait d’une initiation pour débutants, même si certains élèves avaient déjà fait des stages de robotique à la HES. » A noter que lors de ces journées de démonstration, il y avait plus d’ambassadeurs que d’ambassadrices et Corinne Antoniotti Zuchuat explique que c’est en offrant un Thymio à son neveu il y a de cela quelques années qu’elle s’est enthousiasmée pour la dimension pédagogique de ce petit robot. « Pour les élèves, face à la robotique, il n’y a aucune différence entre garçons et filles », s’empresse-t-elle de préciser.

« Les élèves se familiarisent assez vite avec les activités proposées. » classe, de façon à pouvoir participer à ces journées de démonstration. Il a accompagné deux ambassadeurs à Bramois, à Savièse et à Sion et s’est donc adapté à des enseignants travaillant de manière différente avec un même outil. « Le concept est novateur et le produit est très bien pensé, dans le sens où il est ludique tout en permettant des activités pédagogiques disciplinaires et transdisciplinaires, ce qui offre une bonne préparation au monde numérique de demain », commente l’étudiant. Lors de son prochain stage, sans en avoir encore parlé à sa praticienne-formatrice, il espère pouvoir proposer quelques activités avec Thymio en classe.

Ambassadeur « auxiliaire », Sylvain Studer a tout de suite été motivé à se former à l’utilisation de Thymio en

Nadia Revaz

Francesco Mondada et Christophe Darbellay

Communiqué de presse Campus Energypolis - Présentation aux écoles valaisannes du robot pédagogique Thymio développé par l’EPFL www.vs.ch > Communication et médias > 25.10.2018

Une vidéo pour se familiariser avec Thymio www.youtube.com/watch?v=Qc6nL8twWSI

EN RACCOURCI

A la découverte du corps humain en réalité augmentée Dans le cadre de la journée suisse du digital 2018 qui a eu lieu le 25 octobre dernier, le Valais s’est focalisé sur la thématique de la santé digitale en 5 étapes (espaces de démonstrations et d’échanges) à la gare de Sion. Parmi les solutions innovantes présentées, il y en a une qui est susceptible de retenir l’attention des enseignants ayant des élèves de 6 à 12 ans, à savoir « Aventures-Mat école », qui permet la découverte du corps humain en réalité augmentée. Ce jeu éducatif numérique est encore en phase test. www.adventures-mat.com/ecole-fr

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Concours de robotique

Résultats de la 10e édition annuelle Le samedi 10 novembre 2018 a eu lieu la finale du concours de robots organisé conjointement par l’Ecole professionnelle technique des métiers (EPTM) et la HES-SO Valais-Wallis. Depuis maintenant 10 ans, la HES et l’EPTM organisent un concours de robots lego mindstorms destiné aux jeunes valaisannes et valaisans. Les élèves d’Entremont ont été désignés les meilleurs programmateurs de cette édition. www.hevs.ch/jeunes

21


> CITOYENNETÉ

Les 10 ans du Parlement des enfants de l’Institut Sainte-Agnès MOTS-CLÉS : PAROLE • ENFANTS Le Parlement des enfants de SainteAgnès de Sion s’est réuni pour sa séance du Plénum le 20 novembre dernier dans la Salle du Parlement du Grand Conseil, à l’invitation d’AnneMarie Sauthier-Luyet, présidente du Grand Conseil valaisan. Après l’accueil de la première citoyenne du canton élue en mai 2018, c’est Tatiana, 13 ans, qui a présidé les débats. Cet événement était aussi l’occasion de souffler les bougies du gâteau d’anniversaire pour les 10 ans du Parlement des enfants de Sainte-Agnès, institut au service des enfants à besoins particuliers. La séance du Plénum « portes ouvertes » s’est déroulée avec un ordre du jour riche, dont une discussion sur l’organisation pour regarder la TV le soir ou les aménagements possibles pour la récréation. Un échange a aussi eu lieu autour du Droit des enfants à la participation : « Le droit à la participation, c’est donner mon avis sur ce qui me concerne. » « Le droit à la participation, c’est prendre des responsabilités. » « Le droit à la participation, c’est devoir me concentrer et me tenir droit. » « Le droit à la participation, c’est respecter les camarades qui n’ont pas le même avis que moi. » « Le droit à la participation, c’est oser m’affirmer. » « Le droit à la participation, c’est accepter les résultats des votes qui ne font pas toujours plaisir. » « Le droit à la participation, c’est siéger aujourd’hui au Grand Conseil. »

22

« Apprendre la prise de parole revient à apprendre, d’abord et avant tout, à asseoir sa confiance en soi. » Stéphane de Freitas

« Le droit à la participation, c’est dépasser ma timidité. » « Le droit à la participation, c’est parler devant tout le monde. » « Le droit à la participation, c’est être présidente du Parlement des enfants aujourd’hui, ici au Grand Conseil, grâce à Anne-Marie Sauthier-Luyet. » « … » Comme l’a souligné Anne-Marie Sauthier-Luyet, cette séance, véritable modèle en matière de respect et d’écoute, devrait inspirer les parlementaires adultes lors des séances du Grand Conseil. Les parlementaires en herbe participeront à l’un des ateliers du Forum de l’orientation Education sociale à la HES-SO Valais, de façon à profiter de cette expérience concrète de citoyenneté. Le Parlement des enfants de SainteAgnès, initié par Philippe Bonvin, éducateur social travaillant à l’Institut,

Du sérieux lors des prises de parole et Christophe Darbellay, le chef du Département de l’économie et de la formation, lors du goûter-apéritif

pourrait servir d’exemple d’espace démocratique à hauteur d’enfants pour d’autres écoles valaisannes qui voudraient améliorer le vivre ensemble concrètement, en développant la confiance en soi et l’esprit d’initiative… Nadia Revaz

Parlement des enfants Canal9 Reportage puis interview de Michel Délitroz, directeur de l’Institut Sainte-Agnès à Sion www.canal9.ch https://bit.ly/2S7BRXY

Une archive pour en savoir plus Article paru dans Résonances en novembre 2016 décrivant le fonctionnement du Parlement des enfants à Sainte-Agnès https://bit.ly/2QfFmya

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES > REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Témoignages

Briser l’omerta En France, des centaines d’enseignants dénoncent des années d’omerta imposée, selon eux, par leur hiérarchie, qui refuse de prendre au sérieux la violence dont ils font l’objet au quotidien dans certains établissements. Les témoignages sont aussi accablants que nombreux. Les politiques se sont saisis de l’affaire. Le Temps (23.10)

LVMH

L’excellence par l’apprentissage A Paris, la présentation annuelle des diplômes de l’Institut des métiers d’excellence du groupe LVMH a permis à son PDG, Bernard Arnault, de vanter l’apprentissage « à la suisse ». Du côté des statistiques, l’Institut des métiers d’excellence affiche, en quatre ans d’existence, une insolente santé. Plus de 500 apprentis formés depuis 2014. Deux cent soixante maîtres d’apprentissage et tuteurs. Quinze écoles partenaires en France, en Suisse et en Italie, vingt formations du certificat professionnel au master 2 et plus de cent « master-classes » organisées en quatre ans. Le Temps (24.10)

Activités scolaires

L’Etat insiste A Fribourg, le Gouvernement tient aux activités organisées dans le cadre scolaire. Il proposera des mesures pour inciter les communes à les maintenir. Dans le cadre du programme Culture &

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Ecole, il finance « en principe pour moitié » le coût des représentations scolaires, transports en commun inclus. Le but est que chaque élève du canton puisse participer à au moins une activité culturelle par année. Les activités sportives bénéficient quant à elles des soutiens du programme fédéral de Jeunesse et Sport (J+S) et du Fonds cantonal du sport scolaire facultatif. La Liberté (26.10)

Climat

Trois cents écoliers valaisans participent à un record Les enfants de sept centres scolaires ont créé des dessins sur les atteintes à l’environnement. Ils feront partie des 115'000 dessins exposés bientôt sur le glacier d’Aletsch. La Confédération a lancé en septembre un projet permettant aux écoliers du monde entier d’aborder ce thème et, en même temps, de figurer dans le Guinness des records 2018. Trente pays ont joué le jeu, dont la Suisse. Plusieurs établissements scolaires valaisans y ont participé, à Sierre, Grimisuat, Nendaz, Aproz, Martigny, Isérables et Muraz. Le Nouvelliste (10.11)

Ecole de demain ?

Décrochages scolaires Un algorithme repère les décrocheurs En examinant tous les élèves à la fin de la 6e année, l'algorithme dont s'est dotée la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) au Québec a correctement identifié 92% des élèves qui abandonneraient en troisième secondaire. Un calcul informatique qui s'est avéré d'une précision impressionnante. Pour développer son outil, le cabinet comptable a compilé 300 facteurs différents dans la fiche de chacun des 60 000 élèves qui ont étudié à la CSVDC depuis 2002. Le programme a coûté 20 000 dollars à la Commission scolaire et il fonctionne sur un logiciel libre. La Presse.ca (1.11)

Troubles de l’apprentissage

La souffrance scolaire en ligne de mire Cimess. L’acronyme est accrocheur. Il signifie Centre inter et multidisciplinaire pour enfants et adolescents en souffrance scolaire. Il est situé à Peseux (NE) et regroupe pédiatre, psys,

La revue des médias Enquête

Dans la tête des décrocheurs scolaires Cette enquête sur les décrocheurs scolaires a été réalisée par Laurie Willommet, enseignante et lauréate de la Bourse d'investigation Le Temps. Le Temps (19.11) www.letemps.ch/suisse/tete-decrocheurs-scolaires

thérapeutes, enseignantes spécialisées et coachs. Il prend en charge les élèves présentant des troubles de l’apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie, déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou encore haut potentiel). Il soutient aussi leurs parents souvent démunis et au bord de l’épuisement. Migros Magazine (5.11)

Comportement

Vivre ensemble Le harcèlement est une des formes de violence les plus courantes dans le monde scolaire. En Suisse, il toucherait 5 à 10% des élèves, selon une étude réalisée dans le canton du Valais. Comment prévenir ce fléau ? Il est essentiel d’enseigner dans les salles de classe l’empathie. En faisant prendre conscience aux élèves que leurs actions ont des effets douloureux sur autrui, on peut les amener peu à peu à changer. Le Temps (26.10)

Argent

Briser le tabou « Parlons Cash ! », voilà le nom de la nouvelle campagne de prévention du surendettement, lancée par le Canton dans les locaux de l’Ecole technique – Ecole des métiers à Lausanne. Elle porte ce nom car elle vise à « briser le tabou de l’argent, libérer la parole et inciter à en parler franchement comme le veut l’expression populaire », explique la ministre de la Jeunesse Cesla Amarelle. A l’aide de nouvelles vidéos propagées sur les réseaux sociaux, ainsi qu’à travers des affiches, cette campagne entend avant tout interroger le rapport de chacun à l’argent. Le Courrier (19.11)

23


> PROJET INTER’ÂGES

Spectacle de cirque par des élèves du CO des Liddes à Sierre tant plus qu’elle a pu être soutenue en grande partie par Etincelles de culture à l’école.

EN MODE RÉPÉTITION Entrons dans les coulisses des répétitions du spectacle. Ainsi que le souligne Claudine Meier, ce sont des heures qui sont coupées du monde de l’école. Nous sommes le 5 novembre 2018. Comme tous les lundis depuis la rentrée scolaire, la salle de gymnastique devient « piste de cirque » pendant trois périodes. Dès 7 h 30, les enseignants et les professionnels s’activent pour la mise en place. Quelques élèves sont là pour aider bien avant le début du travail. Il faut dire que l’ambiance est très souriante. Une belle complicité entre grands et petits

MOTS-CLÉS : CLASSE D’OBSERVATION • ÉLÈVES ALLOPHONES • 1H-2H • PROFESSIONNELS DU CIRQUE Les élèves de la classe d’observation (10CO) et les élèves allophones du CO des Liddes ainsi que la classe de 1H-2H localisée dans l’établissement secondaire sierrois sont impliqués depuis la rentrée scolaire dans un projet particulièrement original. Encadrés par Claudine Meier (titulaire de la classe d’observation), Katja Matter (enseignante spécialisée qui travaille avec les élèves allophones), et Florence Glassier (titulaire des 1H2H) ainsi que par des professionnels du cirque sous la houlette de Sarah Simili qui signe la mise en scène, les élèves préparent un spectacle. Des

24

représentations scolaires, mais aussi tout public dès 6 ans auront lieu dans le cadre du « Festival encirqué ! ». Ce projet est original parce qu’il mêle des élèves d’âges différents. Une autre particularité est de permettre à deux élèves passionnés par la jonglerie, issus d’une classe parallèle à celle de Claudine Meier, de participer à cette aventure. Ces mélanges de spécificités créent une riche saveur d’ensemble. Les autres élèves du CO bénéficieront d’une initiation aux ateliers du cirque dans le cadre des cours d’éducation physique, de manière à pouvoir apprécier à leur juste valeur les performances de leurs camarades. Steve Bruttin, directeur du CO des Liddes, explique qu’une telle initiative proposée par les enseignantes et s’adressant à des élèves peu scolaires était à saisir, d’au-

De 7 h 55 à 9 h, après l’échauffement, les élèves de la 10CO et les élèves allophones se répartissent entre ateliers aériens et jonglage. Lors des premières semaines d’entraînement, ils ont tout testé, puis ont choisi leur discipline. Ils répètent des figures pour leur numéro de jonglage avec les diabolos et les chapeaux, ou leur numéro avec les boules d’équilibre, les rubans, le cerceau ou le trapèze aérien. Même en solo, ils ont besoin d’aide, ne serait-ce que pour monter ou descendre du trapèze, donc il s’agit de faire preuve de solidarité. Avec les encouragements de leurs coachs, ils ont l’énergie pour recommencer encore et encore un maximum de figures et ensuite il leur faudra gérer les enchaînements. A 9 h, les élèves de 1H-2H arrivent et les grands commencent par montrer les uns après les autres leur nu-

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES

Répéter encore et encore

méro en l’état. Le jeune public est admiratif. Ensuite, c’est au tour des petits de s’échauffer, avec des exercices évidemment adaptés à leur âge, mais avec une énergie débordante. Les voici prêts pour travailler en duos avec les ados. Dans l’un des groupes, petits et grands deviennent escargots, licornes, taureaux ou tentent de dessiner des escaliers avec deux baguettes. Dans l’autre, c’est notamment roulade et posture d’équilibre, avec les petits qui doivent avoir confiance pour se mettre debout sur le dos des grands et lâcher les mains. Certains duos (un grand, un petit) ou trios (un grand, deux petits) ont une complicité touchante. Même avant la fin du projet, les bénéfices observés par les enseignantes sont nombreux. « Mes élèves ont surtout gagné au niveau de l’estime de soi et ils ont appris à oser, à essayer et à recommencer avant de réussir », relève Claudine Meier. Et d’ajouter : « Ce travail différent, basé sur le collectif, a apporté de la cohésion au groupe. » Katja Matter note que les progrès ont assez vite été perceptibles : « Les jeunes ont vu qu’ils avaient des compétences et là ils se sont approprié le projet. » Les réussites au cirque ont des répercussions positives aussi en classe. « Les élèves

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

sont par exemple heureux de pouvoir écrire sur quelque chose qu’ils font », explique l’enseignante de la classe d’observation. Sa collègue est du même avis : « Les allophones ont acquis avec facilité le vocabulaire du cirque, car ils devaient se faire comprendre, en particulier des petits. » « Un tel projet peut porter une année scolaire, en donnant sens aux activités en classe », commentent-elles à l’unisson. Elles sont fières de leurs élèves, d’autant plus qu’elles ont expérimenté les disciplines pour en mesurer la difficulté. Florence Glassier, l’enseignante des petits degrés, voit également des évolutions nettes chez ses jeunes élèves : « Ce travail en duos ou en petits groupes avec les ados et toute l'équipe de professionnels, leur a permis d’acquérir plus rapidement certaines compétences. » Du côté des professionnels du cirque impliqués dans le projet, l’enthousiasme est partagé. Sarah Simili, via la Fédération suisse des écoles de cirque, a eu la chance de voir des projets similaires menés à l’étranger. « Le cirque est facteur d’intégration », argumente-t-elle, convaincue de son utilité sociale. Habituée à travailler avec des jeunes, elle avait envie de partager son expérience en contexte scolaire. C’est elle qui s’est occupée de recruter les intervenants pour les différents domaines circassiens. Un

confort appréciable, selon les enseignantes. Au début du projet, elles géraient la discipline, toutefois comme désormais tout roule, elles se cantonnent à leur rôle d’assistantes pour la mise en scène et d’accompagnatrices pédagogiques. Les élèves sont actifs et souriants. Mais qu’apprécient-ils le plus dans ce projet ? Les petits disent que tout est vraiment bien. Quant aux grands, ils défendent leur discipline en disant par exemple : « J’aime faire les figures avec les chapeaux » ou « Les tissus, c’est vraiment ce qu’il y a de plus beau à regarder ». Chacun a pu choisir ce qui l’intéressait le plus parmi les arts du cirque et cela se ressent. Alors, si vous souhaitez vivre la magie de l’émotion de l’instant, vous pourrez assister à l’une des représentations ouvertes au public le 8 ou 9 décembre prochain au Théâtre des Halles (THL) à Sierre. Nadia Revaz

Spectacle « Et si… » du Cirqu’ensemble Samedi 8 décembre 2018 à 14 h et dimanche 9 décembre 2018 à 11 h www.encirque.ch

Bonus vidéo sur     Résonances: https://bit.ly/2zgVRjV

Commentaires des grands Meron : « Avec Mael, nous nous intéressions déjà au diabolo et au jonglage, et c’est une occasion pour apprendre plusieurs choses à la fois de manière éducative et ludique. » Mael : « C’est amusant et ça change de ce que l’on a l’habitude de faire à l’école. » Sara : « Avec cette activité, je me suis découverte assez flexible et j’apprends des choses sur mes capacités physiques. » Veronica : « Pour préparer le spectacle, on développe la souplesse et on doit mémoriser des exercices parfois difficiles. » Diana : « J’aime préparer mon numéro, mais aussi travailler avec les petits, même s’ils ont parfois de la peine à se concentrer. » Adonay : « Pour nous, préparer un spectacle, c’est quelque chose de nouveau et de motivant. » Milkias : « C’est chouette parce que chacun a son activité, mais on doit aussi travailler ensemble. »

25


> SCIENCES DE LA NATURE

Energie en 7H et 11CO : projets pilotes 2018-2019 MOTS-CLÉS : PER • SN • FG L’Etat du Valais initie deux projets pilotes sur l’énergie dans les classes valaisannes.

POURQUOI ? A notre droite, des gestes quotidiens banals : manger, se déplacer, travailler, se divertir, communiquer, etc. A notre gauche, des implications insoupçonnées en termes énergétiques : la production de 40 centrales nucléaires est utilisée pour le fonctionnement d’internet dans le monde (data center, appareils connectés, etc.) ! … L’énergie est et restera un enjeu majeur pour nos sociétés. Les rédacteurs du PER l’ont bien compris en la traitant par deux entrées : en sciences de la nature, pour comprendre l’énergie, ses diverses formes, ses transformations ; en formation générale, pour sensibiliser à un enjeu de société.

COMMENT ? Les concepteurs du projet J’me bouge pour l’énergie1 ont choisi de s’inscrire dans les activités déjà existantes (moyens d’enseignement) mais en offrant des plus-values certaines : des machines-jeux et la présence d’un ingénieur en 7H2 ; une remorque avec du matériel d’expériences en 11CO. Sur la base des résultats obtenus cette année, les activités seront améliorées et généralisées pour les années à venir.

ÉNERGIE 7H Le fil rouge proposé en sciences 7H comprend une quinzaine d’heures pour traiter l’énergie. Les modules traitent de l’omniprésence de l’éner-

26

gie dans tous les gestes quotidiens, puis des diverses formes d’énergie (électricité, chaleur, mouvement, rayonnement, liaisons chimiques ou atomiques), les transformations de l’une à l’autre (montages Explore-it3) et de la provenance de l’énergie que nous utilisons. C’est à ce moment qu’intervient le travail avec l’ingénieur (2 périodes successives) en deux volets complémentaires : 1. Produire de l’énergie : un puzzle (voir illustration ci-dessus) permet de récapituler les sources d’énergie renouvelables ou non ; l’ingénieur répond alors aux questions que la classe a collectionnées depuis le début de la séquence. 2. Consommer de l’énergie : deux activités expérimentales complémentaires permettent de mesurer les consommations des appareils électriques de la classe et de mesurer les conséquences énergétiques des actions quotidiennes.

Puzzle

L’enseignant est partenaire de ces 2 heures en gérant la classe, en aidant les élèves à mener les activités et en faisant des liens avec ce qui a été vu auparavant. Il poursuit ensuite sa séquence en tirant profit de la visite de l’ingénieur. Les interventions auront lieu à partir de janvier. Réservation jusqu’au 7 décembre sur http://energie.ictvs.ch. L’enseignant qui s’inscrit s’engage à avoir fait les modules 0, 1 et 2 de la séquence Energie 7H.

3 NIVEAUX D’INTÉGRATION DE L’ÉNERGIE EN 7H (MSN 26-25) Programme de base : réaliser la séquence des moyens d’enseignement valaisans en exploitant le matériel Explore-it (expérimentation, MSN 25). Base + Intervenant : réaliser la séquence + accueillir un ingénieur dans sa classe. Programme engagé : entreprendre un des multiples projets liés à l’énergie en veillant à ce que les principaux objectifs PER soient atteints (activité interdisciplinaire, concours, projet de centre, etc.) : Explorateurs de l’Energie : concours entre classes romandes sur le thème de l’énergie. Robin des Watts : économiser de l’énergie dans les pays riches pour l’offrir à des pays qui en manquent. Pionniers de l’énergie et du climat : développer un projet concret dans son école ou sa commune. Développer les énergies renouvelables avec les autorités de sa commune (contacter HES-SO, prof. Genoud). L’animation pédagogique peut vous conseiller sur l’un ou l’autre de ces projets.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES La remorque a été présentée à un grand nombre d’enseignants de sciences lors de la soirée sciences du 4 septembre dernier. Les inscriptions ont été lancées à ce moment-là. Elle a déjà été exploitée par quelques CO (voir encadré ci-dessous). Il est prévu que la moitié des CO du Valais puissent en bénéficier chaque année scolaire ; un tournus sur 2 ans est donc à planifier. Animation Sciences Cycles 2 et 3 - HEP-VS Lionel Bonvin, Christian Keim et Samuel Fierz

La remorque avec du matériel pour les 11CO

ÉNERGIE 11CO En 11CO, les élèves du cycle d’orientation suivent environ 16 périodes de sciences dédiées à l’énergie. Durant ces cours, les élèves cherchent à comprendre comment l’énergie est transférée, transformée ou dégradée et quel est l’impact de son utilisation sur l’environnement. L’énergie est intrinsèquement complexe à cerner et tous ces concepts peuvent paraître très abstraits. Afin de rendre tout cela plus concret, une remorque itinérante contenant le matériel nécessaire à deux leçons a été aménagée pour les enseignants. Une période s'effectue avec la remorque. Elle permet de visualiser et de se familiariser avec les transformations et transferts d'énergie. Après une démonstration faite par l'enseignant, les élèves peuvent relever 4 défis par groupe. Exemple : charger son téléphone portable à l'aide d'une source lumineuse. Une période se passe en classe avec du matériel tiré de la remorque. Elle est composée de deux activités. Durant la première, les élèves observent différents types d'ampoules et relèvent des données les concernant. Cela a pour but de leur montrer que certaines ampoules consomment moins, mais éclairent tout autant que d'autres. Cette activité débouche sur l'échelle de consommation énergétique afin de

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

les sensibiliser à leurs responsabilités de consommateur. Lors la deuxième activité, une caméra thermique est utilisée par l'enseignant. Cela permet de montrer que tout corps dégage une certaine quantité d'énergie sous forme de rayonnement. L'objectif est là aussi de les sensibiliser à l'économie d'énergie en leur montrant les pertes énergétiques d'un appareil en veille ou encore d'une mauvaise isolation thermique. Les informations et les documents (enseignants et élèves) disponibles sur : https://animation.hepvs.ch/sciencesde-la-nature.

Notes Ces activités ont été développées par l’animation pédagogique de la HEP-VS et la HES-SO, en collaboration avec Ecole-Economie et le CREM. Le projet est soutenu par le Service de l’enseignement et le Service de l’énergie et des forces hydrauliques. 2 Ce projet donne suite à l’intervention d’un ingénieur dans les classes valaisannes de 7H-8H qui a eu cours depuis une dizaine d’années. 3 Le Canton veut favoriser l’enseignement par l’expérimentation et a contribué à baisser le prix des boîtes Explore-it à CHF 5.- ; il suffit donc de CHF 20.- par classe pour organiser un après-midi expérimental impérissable ! 1

Interview Nom : Kieffer - Prénom : Florence - Etablissement : CO de Fully Classe : 11CO niv. I et II Florence, comment t’y es-tu prise pour obtenir la remorque ? J’ai été informée du projet lors de la soirée sciences et je suis passée par le site de l’animation pour m’inscrire. As-tu rencontré des difficultés lors de l’utilisation de la remorque ? Le seul souci que j’ai rencontré c’était le beamer qui n’a pas fonctionné et j’en ai fait part aux responsables qui ont réparé tout ça pour les prochains. Comment jugerais-tu l’intérêt et la participation des élèves ? Nous n’avions pas encore parlé d’énergie en classe, ce fut donc une découverte pour eux. Ils ont été très intéressés et ont aimé sortir du cadre de la salle de classe. Ils ont apprécié avoir entre leurs mains des objets tels que des panneaux solaires et de les utiliser. Selon toi, cette activité amène-t-elle une plus-value à l’apprentissage des élèves ? Oui dans le sens où elle concrétise les transferts et transformations d’énergie et facilite l’introduction du chapitre.

27


> ÉCHO ÉCOLE-SANTÉ

Journée de réseautage valaisan sur la santé des enseignants MOTS-CLÉS : RÉSEAU • RVE21

Le 7 novembre dernier, le réseau valaisan d’écoles 21 (RVE21) a articulé sa journée d’étude, destinée aux écoles, autour de la santé des enseignants. Les participants, dont des directeurs d’établissements de la scolarité obligatoire et du secondaire II général et professionnel, étaient nombreux à ce rendez-vous désormais traditionnel. Ce mercredi après-midi d’étude s’est terminé par un apéritif organisé par Bio Food Truck, associant bio et zéro déchets. Un moment important pour le réseautage. Après l’accueil de Fabienne Degoumois, coordinatrice cantonale du RVE21, et les mots de bienvenue de Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, Pierre-André Doudin, docteur en psychologie, professeur honoraire à l’Université de Lausanne et auteur mais aussi directeur d’ouvrages notamment en lien avec la santé à l’école, a articulé sa conférence autour des facteurs de risque et de protection pour les enseignants et les élèves. Le spécialiste est revenu sur diverses études pour montrer que même « si la santé des enseignants n’est certes pas rose, elle n’est pas noire pour autant », toutefois la profession est sujette à un risque d’épuisement ou burn-out, tout comme c’est le cas pour d’autres métiers basés sur la relation d’aide. En se référant à l’enquête du SER (Syndicat des enseignants romands) sur la santé des enseignants en Suisse romande (Studer et Quarroz, 2017),

28

Pierre-André Doudin

tout en montrant les atouts du large échantillon, mais aussi certaines limites méthodologiques, il a livré quelques indicateurs sur la santé des enseignants valaisans, plutôt meilleure que dans les autres cantons romands. Après avoir listé les facteurs de risque, en particulier la dissonance entre un idéal élevé et la réalité du travail pouvant entraîner une désillusion, il s’est focalisé sur les facteurs de protection, dont le travail à temps partiel. Il a expliqué combien le réseau d’aide que l’enseignant peut solliciter est déterminant. Si les compétences complémentaires à celles de l’enseignant sont disponibles au sein de l’établissement, visibles, sollicitées et adéquates, alors les facteurs de protection peuvent compenser les facteurs de risque et permettre à l’enseignant d’avoir la posture professionnelle requise, impliquant des représentations positives des élèves. Pierre-André Doudin

a insisté sur responsabilité de l’institution dans la prévention relative à la santé des enseignants, directement reliée à celle des élèves, rappelant par ailleurs que « les réformes scolaires sont possiblement des violences institutionnelles ». Après cette stimulante conférence mise en dessins en direct par Pecub, les participants se sont répartis dans les divers ateliers proposés. INTERVIEW DE PIERRE-ANDRÉ DOUDIN Au départ, qu’est-ce qui vous a motivé à creuser cette thématique de la santé des enseignants ? La dramatisation de certaines situations ne correspondait pas à ce que je pouvais observer en étant en contact avec de nombreux enseignants. J’avais envie, et c’est le propre de la recherche, d’avoir un point de vue plus objectif. Je suis d’abord entré

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES la rendre noire. Si vous dites tout le temps à des enseignants qu’ils sont à risque, ils vont se fragiliser et devenir à risque. Il faut leur montrer qu’il y a bien sûr des risques inhérents à leur profession, mais aussi des facteurs de protection.

« Noircir une situation, c’est le plus sûr moyen de la rendre noire. »

Dessin de Pecub

par la thématique de la violence à l’école avant de m’intéresser plus particulièrement à la santé des enseignants. Je suis très surpris de voir combien on exagère la situation de l’école actuelle. En tant que psychologue, je pense que noircir une situation, c’est le plus sûr moyen de

Selon vous, l’institution a un rôle déterminant… Absolument, car personne d’autre ne peut le faire, mais toutes les institutions ne sont pas au courant que ce rôle déterminant est de leur responsabilité. La protection, c’est la reconnaissance des problèmes éventuels et le soutien dans leur résolution. L’enseignant doit pouvoir se dire en difficulté sans se sentir exclu de l’institution. Les enseignants, parfois essoufflés dans leur métier, ne devraient-ils pas pouvoir bénéficier dans leur carrière d’une pause de quelques mois ?

Témoignage de David Rey, médiateur scolaire à Chippis David Rey, enseignant et médiateur scolaire à Chippis, a suivi la conférence de Pierre-André Doudin et participé à l’atelier animé par Kurt Freysinger, enseignant au CO des Collines à Sion et thérapeute en relation d’aide. Dans cet atelier, il était question d’une expérience locale menée auprès d’une quinzaine d’enseignants dans son CO via un programme de cours (recadrages, techniques d’impact, attitude corporelle, communication non-violente, cohérence cardiaque, auto-hypnose). « J’ai trouvé la conférence de Pierre-André Doudin très intéressante et j’ai beaucoup apprécié son humour. Ce qui m’a interpellé, c’est l’importance de savoir quelles ressources solliciter en cas de besoin. Si j’ai choisi l’atelier “profs en santé : mode d’emploi”, c’est simplement parce que j’ai trouvé le titre accrocheur. Je n’ai pas été déçu, car ce qu’a présenté Kurt Freysinger était très concret. J’expérimenterai certaines techniques avec mes élèves, comme les mouvements oculaires ou la feuille froissée afin de faire passer un message. Je trouve que c’est une excellente idée de l’avoir autorisé à partager des stratégies qui peuvent être des bouées de sauvetage au sein de son établissement, mais il pourrait le faire dans d’autres écoles. »

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Au niveau de la formation tertiaire, du moins dans certains cantons, les professeurs ont droit à un congé sabbatique de six mois payés à plein temps ou de douze mois payés à mitemps tous les sept ans, pour autant qu’ils aient un projet, par exemple se former, en Suisse ou à l’étranger, ou écrire un livre. Ce droit reconnu dans certaines institutions tertiaires serait de mon point de vue bénéfique pour tous les enseignants, à tous les degrés. Quelle serait la piste à privilégier pour mieux protéger les enseignants et les élèves dans leur santé ? Il y a eu le slogan « l’élève au centre ». Aujourd’hui il y a un retour de balancier du côté des enseignants, parce qu’ils se sont sentis négligés. A mon sens, ce n’est ni l’élève, dans son individualité ou via ses différences, ni l’enseignant qui doit être au centre, mais la relation enseignant-élève. Quand je dis que la santé de l’un influence celle de l’autre et que cela a un impact sur les apprentissages, on est bien au niveau de la relation. Dans la plupart des professions d’aide, il y a le droit, qui est aussi un devoir, d’être supervisé. A l’école, cela devrait pouvoir se faire entre enseignants pour autant que celui qui supervise ait une qualification supplémentaire pour le faire. La question de l’expertise est l’un des gros problèmes de la profession enseignante. Ainsi il y a des compétences individuelles dans les établissements qui ne sont nullement valorisées. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour aller plus loin Réseau d’écoles21 www.reseau-ecoles21.ch Réseau valaisan d’écoles21 www.promotionsantevalais.ch/ fr/reseau-valaisan-ecoles21-235. html

29


> HEP-VS

Le programme pédagogique #Moicmoi

MOTS-CLÉS : ESTIME DE SOI • IMAGE CORPORELLE Parmi les jeunes de Suisse romande, seuls 37% des garçons et 39% des filles pensent avoir la silhouette idéale, alors que 10% des garçons et 20% des filles essaient de perdre du poids1. Dans ce contexte, comment aborder avec les élèves la question de l’image corporelle et de l’estime de soi, en évitant toute moralisation ou stigmatisation ? C’est le défi que propose de relever #MOICMOI, un programme pédagogique développé par Promotion Santé Valais et la Fondation O2 du Jura, à partir d’un concept québécois. La première phase pilote du projet s’est déroulée au cours de l’année scolaire 2016-2017, sous son appellation initiale « Bien dans sa tête, bien dans sa peau ». Une dizaine d’établissements du secondaire I des cantons du Valais et du Jura y ont pris part. Au terme de cette étape, un mandat a été

30

confié à la Haute Ecole pédagogique du Valais (HEP-VS) afin d’évaluer la pertinence d’un tel programme et son écho auprès des enseignant.e.s et des élèves.

UN PROGRAMME, PLUSIEURS OUTILS A travers divers outils pédagogiques, le programme vise à promouvoir l’estime de soi et le respect des autres, quel que soit son format corporel, et à encourager l’adoption de saines habitudes de vie. En parallèle, les professionnel.le.s sont sensibilisés à cette thématique et à leur propre influence sur les jeunes. Dans chaque établissement participant au programme, un groupe de pilotage a été créé afin d’accompagner sa mise en place au sein de l’école. Sa composition peut varier fortement d’un établissement à l’autre : membres de la direction ou de l’équipe de santé, responsables de branche, enseignant.e.s, médiateur.trice.s. Afin de soutenir ces groupes de pilotage dans leur

tâche, Promotion Santé Valais et la Fondation 02 ont créé plusieurs outils : une formation a été mise sur pied et deux manuels élaborés, l’un portant sur la thématique elle-même et l’autre décrivant le dispositif du programme. En Valais, les écoles-pilotes pouvaient également bénéficier d’un coaching personnalisé de la part de Promotion Santé Valais. Enfin, six séquences d’enseignement compatibles avec le PER ont été mises à disposition des enseignant.e.s de 9CO, 10CO et 11CO. Tout en s’inscrivant dans différentes disciplines scolaires, ces activités abordent les quatre axes thématiques du programme : environnement et modes de vie ; connaissance du corps et de ses besoins ; normes sociales de minceur ; discrimination, croyances et préjugés. Elles ont pour objectif commun d’exercer les compétences de vie des élèves et notamment leur esprit critique face aux normes sociales de minceur (pour les femmes) ou d’hypermusculation (pour les hommes).

UNE THÉMATIQUE QUI TOUCHE LES ÉLÈVES Dans le cadre de l’évaluation conduite par la HEP-VS, 17 enseignant.e.s et 431 élèves valaisan.ne.s et jurassien.ne.s ont répondu à un questionnaire concernant le programme #MOICMOI. De manière générale, les élèves trouvent la thématique intéressante et jugent positivement les activités réalisées. La majorité reconnaît que les séquences travaillées leur ont permis de réaliser l’importance de prendre soin de soi et de développer un regard critique envers l’influence des médias sur les modèles de beauté. Il apparaît que les filles ont le sentiment d’en savoir davantage que les garçons sur ces thématiques. Un aspect

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES qui ressort de manière particulièrement positive réside dans la possibilité des élèves d’exprimer leur opinion et d’échanger à ce sujet dans un cadre libre et sans jugement. L’absence de consignes précises et d’évaluation semble renforcer ce sentiment de liberté. Toutefois, si le fait d’apprendre sur soi et sur les autres est généralement très apprécié, quelques élèves reconnaissent que cela peut parfois représenter une source d’inconfort ou de malaise. Quant aux enseignant.e.s, leur évaluation globale des séquences proposées est positive, tant au niveau de la pertinence des contenus, de leurs

liens au PER que de la clarté des objectifs à atteindre. Parmi les points forts soulevés apparaissent, comme chez les élèves, les interactions favorisées par les activités au sein de la classe. La preuve que les espaces d’échanges sur des sujets proches du quotidien des adolescent.e.s relèvent d’un réel besoin des élèves.

FACTEURS DE SUCCÈS Parallèlement aux questionnaires, des entretiens ont été menés avec certains membres des groupes de pilotage. Ceux-ci ont permis d’identifier plusieurs facteurs interdépendants influençant le succès de l’im-

Témoignages d’enseignants du CO des Liddes à Sierre Claudine Meier « Ce projet, présenté par la Direction en conseil d’école, a tout de suite été accepté et avec Gaël nous nous sommes proposés pour suivre deux journées de formation. Aux Liddes, pendant que les 10CO sont en camp sportif, nous travaillons les séquences sur une semaine d’activités spéciales avec des ateliers pour les 9CO et les 11CO et aussi ponctuellement dans l'année, afin que les élèves soient au contact régulier de la promotion du bien-être corporel et psychique. Les séquences sont clés en main, mais le programme est ouvert, et nous avons par exemple un collègue, passionné de yoga, qui a animé un atelier. Avec les réseaux sociaux, l’image de soi, en particulier à l’adolescence, est malmenée, aussi un tel programme, pour lequel on bénéficie de l’aide de professionnels, nous semble important. » Gaël Piasenta « Outre les ateliers, ce programme nous a amenés à effectuer quelques petits changements dans notre manière d’aborder certains thèmes en cours d’éducation physique. Dès que les élèves comprennent que leur idéal de beauté ou de perfection musculaire est influencé par la publicité, leur regard sur les autres et sur eux-mêmes change déjà un peu. Comme le but du projet est d’aider les élèves à mieux s’accepter tels qu’ils sont sans marteler un message, je trouve bien que les activés du programme soient noyées parmi d’autres. Ces touches de sensibilisation liées à l’image corporelle peuvent être complétées avec les suggestions de nos collègues. Nous réfléchissons par exemple à un atelier de création de boissons ou de barres énergisantes. »

plémentation du programme dans l’école. Parmi les principaux, on peut citer la motivation de la Direction et des enseignant.e.s, leur responsabilisation respective et la tenue d’un calendrier précisant les étapes du projet et les responsabilités de chacun.e. La dynamique du groupe de pilotage, la liberté pédagogique quant au choix et à l’aménagement des séquences d’enseignement et l’allocation d’un budget spécifique contribuent également de façon significative à la réussite du projet. Enfin, la question de la formation des enseignant.e.s représente un élément crucial : selon les personnes interrogées, celle-ci doit fournir des éléments théoriques sur la thématique elle-même, des informations pratiques concernant les outils du programme ainsi que des exemples de bonnes pratiques.

PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT Fort du succès des deux premières années pilotes, le programme #MOICMOI évolue et prend de l’ampleur. L’année scolaire 2019-2020 représente une phase de transition durant laquelle le manuel de référence sera réécrit et de nouveaux outils créés. Des séquences d’enseignement vont être développées en collaboration avec les animateurs pédagogiques de différentes disciplines comme notamment l’éducation physique, l’éducation nutritionnelle, l’anglais et les activités créatrices et manuelles. Une formation sera proposée dès la rentrée 2019 aux établissements intéressés. De plus, une réflexion est menée afin d’étendre le programme à d’autres cantons romands ainsi qu’à d’autres publics de jeunes, notamment dans le domaine extrascolaire. Marie-Françoise Pitteloud, Zoe Moody et Lirija Namani www.hepvs.ch https://moicmoi.ch Notes Promotion Santé Suisse (2017), Image corporelle positive chez les jeunes en Suisse, Feuille d’information 25.

1

Propos recueillis par Nadia Revaz

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

31


> ÉCHO JOURNÉE THÉMATIQUE

Journée des titulaires autour des élèves en situation de handicap MOTS-CLÉS : OES • CLASSE ORDINAIRE

La désormais traditionnelle journée des titulaires, organisée par l’Office de l’enseignement spécialisé (Guy Dayer, chef de l’OES, et les conseillers pédagogiques Gilles Carron, Laurence Lonfat et Sabine MabillardFazzari), a eu lieu le 16 novembre dernier à l’Institut Notre-Dame de Lourdes à Sierre. Outre la brisolée servie par la classe de stage pratique de Martigny, le menu de la journée autour de la thématique des élèves en situation de handicap en classe ordinaire, était riche et varié. Philip D. Jaffé, directeur du Centre interfacultaire en droits de l’enfant, élu en juin dernier au Comité des droits de l'enfant de l'ONU et auteur de « L’enfant toxique » paru récemment aux éditions Favre, a donné une conférence sur les droits et les valeurs. Le reste de la journée a été rythmé par des présentations de fondations partenaires de l’OES et des ateliers thématiques. Ainsi que souligné par plusieurs participants, « cette journée était surtout une formidable occasion de prendre le temps d’échanger entre collègues. » Dans sa conférence, Philip D. Jaffé a montré que « toujours plus de personnes sont reconnues comme sujets de droits » et a présenté l’évolution du langage, passant de l’intégration à l’inclusion des personnes handicapées, dans le droit international. Citant quelques passages ou articles de la Déclaration de Salamanque, de la Convention Internationale re-

32

lative aux droits de l'enfant et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, il a relevé que les textes législatifs de l’Ecole valaisanne ne s’y référaient pas. Il a en outre évoqué les « mioches moches », dont on ne parle pas facilement et livré son message-clé : « Si nous avançons vers une école inclusive avec de gros sabots, il est normal que le processus ne sera pas très confortable pour bon nombre d'acteurs et qu'il faudra soigner un certain nombre de cloques douloureuses au cours du processus. » Philip D. Jaffé a rappelé que « les enseignants des classes ordinaires sont la clé de voûte du système » et mis en avant quelques valeurs, vertus, talents et compétences nécessaires pour vivre les avantages de la diversité. Olivier Musy, directeur du Service Social Handicap de la Fondation Emera, a donné quelques explications sur les prestations de conseil et de soutien offertes aux enfants ou adultes handicapés par le SSH (Pro Infirmis Valais). Quatre jeunes (Jessica, Séverine, Dylan et Marie), avec des ponctuations d’Emmanuelle Leonard qui est responsable du Centre de formation pour jeunes adultes de la Fondation valaisanne en faveur des personnes handicapées mentales, et de Cécile Dubuis, qui s’occupe de l’atelier de soutien socio-culturel, ont présenté, avec sérieux et spontanéité, le CFJA et la FOVAHM. L’assistance a ainsi pu en savoir plus sur les ateliers de la FOVAHM qui préparent les jeunes à 18 métiers différents, mais aussi découvrir notamment des exemples d’activités en langage facile liés à leur formation.

Les titulaires ont pu participer à deux des quatre ateliers proposés (pratiques de collaboration et co-enseignement, complémentarité ergothérapie/psychomotricité, chemin de maman, gestion des émotions au service des comportements). Outre les ateliers professionnels, celui de la maman de Virgile, polyhandicapé de 17 ans, était, lui, personnel. Evoquant la relation famille-école-institution avec émotion, elle a raconté les différentes étapes de son parcours avec son fils de 0 à 17 ans, mettant en avant les moments parfois difficiles, mais aussi souvent lumineux. Au terme de la journée, Guy Dayer, chef de l’OES, s’est adressé aux titulaires en se référant à la cohérence entre les attentes de la formation après l’école obligatoire et le Plan d’études romand : « Si vous avez cette boussole des capacités transversales et de formation générale, vous serez toujours dans le juste, surtout si c’est agrémenté de bon sens. » REGARDS CROISÉS DE QUATRE ENSEIGNANTES Adrienne Emery, Delphine Deprez, Marie-Aude Cathrein et Sylvaine Borgeaud Deux « duos » – formés d’une enseignante titulaire et d’une enseignante spécialisée – ont animé l’atelier sur les pratiques de collaboration et de co-enseignement. Le « quatuor » (Adrienne Emery, titulaire d’une 1H-2H à Lens, et Delphine Deprez, enseignante spécialisée intervenant dans sa classe ainsi que MarieAude Cathrein, titulaire d’une 5H-6H au centre du Sacré-Cœur à Sion et

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES

Le « duo » formé par Delphine Deprez et Adrienne Emery

Sylvaine Borgeaud, enseignante spécialisée intervenant dans sa classe) a évoqué la co-construction de leur collaboration. Au sein de l’atelier, les échanges ont mis en évidence des ressemblances entre les deux équipes d’enseignantes (additionner les compétences de l’enseignante titulaire de la classe et de l’enseignante spécialisée, avoir des règles communes, clarifier les rôles de l’une et de l’autre), mais aussi des différences selon l’âge des enfants (collaboration plus structurée autour des apprentissages dès la 3H) et le lieu d’enseignement (ville ou village). J’ai l’impression que l’échange a été riche au sein de l’atelier, mais aussi entre vous quatre… Adrienne Emery : Cela m’a rassurée de voir que nous avions des visions communes et complémentaires. Sylvaine Borgeaud : Nos propos se sont en effet très bien enchaînés. Marie-Aude Cathrein : Nous, cet atelier nous a enrichies d’une conclusion et je trouve riche de voir que même si nous ne nous connaissions pas avant cet atelier et que nous avons des parcours différents, nous faisons les mêmes constats. Quelle était cette conclusion ? Delphine Deprez : La collaboration se fait là où les enseignants participent, réfléchissent, débattent, recherchent, inventent, créent… ensemble.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Le « duo » formé par Marie-Aude Cathrein et Sylvaine Borgeaud

En vous écoutant dans l’atelier, j’ai vraiment eu la sensation que cette collaboration se co-construisait en permanence... Marie-Aude Cathrein : Oui et elle se construit à chaque fois différemment autour de l’enfant. Sylvaine Borgeaud : Et cette collaboration se gère autrement avec chaque enseignant. Adrienne Emery : L’important, c’est d’essayer de chercher des solutions ensemble, en étant d’accord sur l’essentiel. Delphine Deprez : Adrienne me dit qu’elle a telle ou telle difficulté, je lui suggère l’une ou l’autre piste et elle se sent libre de me dire si elle ne lui convient pas. Son regard peut aussi m’aider, car elle connaît l’élève d’une autre manière. Etiez-vous conscientes avant l’atelier d’autant de différences selon les lieux d’enseignement ? Marie-Aude Cathrein : Non, c’est lors de l’atelier que j’ai vraiment bien senti la différence entre ville et village. Je comprends la réticence des enseignants qui n’ont pas l’habitude d’accueillir des élèves en situation de handicap et un enseignant spécialisé. Delphine Deprez : Je connais cette différence, car je travaille aussi au centre scolaire de Montana, que j’assimile à une ville étant donné le nombre d’élèves allophones, et dont le fonctionnement est très différent de celui de Lens.

Adrienne Emery : Dans ma classe, j’ai un seul élève allophone, ce qui montre la différence au niveau des populations. En plus, je suis en 1H-2H et à ces degrés l’intervention des enseignants spécialisés est récente. Quand on n’a jamais eu d’appui dans sa classe, on est un peu sur la réserve au début. Sylvaine Borgeaud : En ville, il y a évidemment beaucoup plus d’intervenants. La réalité n’est donc pas la même. Avez-vous évoqué vos valeurs respectives avant de collaborer ? Delphine Deprez : Non, mais en discutant avec une stagiaire ayant fait un mémoire sur la collaboration, j’ai pris conscience de l’impact que pouvait avoir un décalage au niveau des valeurs. Adrienne Emery : Avec Delphine, nous ne nous sommes pas dit explicitement nos valeurs, mais on a très vite ressenti que nous défendions l’une et l’autre la fermeté bienveillante et un cadre sécurisant. Sylvaine Borgeaud : Nous, nous nous sommes posé la question de savoir si la manière de collaborer nous convenait à toutes les deux. Marie-Aude Cathrein : Nous savons que la place de l’élève différent dans la classe est à la hauteur des autres, avec les mêmes règles. Les enfants ont besoin d’être aimés par leur enseignante, mais aussi d’avoir un cadre. Propos recueillis par Nadia Revaz

33


> CORPS ET MOUVEMENT

Corps et sport à la Cité des Sciences à Paris & Look des jeux à Lausanne MOTS-CLÉS : TECHNOLOGIES • CERVEAU A Paris ; technologies de pointe, géopolitique, sociologie, économie… Le sport est un sujet de société qui convoque des domaines scientifiques et techniques très divers. L’exposition au sein de la Cité des Sciences met en lumière cette diversité et traite du sport à tous niveaux, amateur et professionnel, psychologique et physiologique. Elle souligne la place considérable que prend le sport dans nos sociétés et montre qu’il s’agit d’un formidable laboratoire du médical et du social. Jusqu’au 5 janvier 2020, testez vos aptitudes dans de nombreux sports et comparez vos gestes techniques à ceux d’athlètes confirmés. Vous pourrez observer et comprendre, comment, à force de pratique, le cerveau se construit une image mentale du geste idéal, déclenche les bonnes décisions et commande au corps la suite de mouvements appropriés. Quel que soit votre niveau, que vous soyez seul.e ou à plusieurs, expérimentez vos capacités physiques ou mentales, repérez vos aptitudes, évaluez votre souplesse, votre équilibre, votre endurance, votre concentration, votre coordination… Outre le plaisir du jeu et de la pratique, de précieuses explications scientifiques vous permettront de saisir les capacités mises en jeu dans le sport. Le dépassement de soi est-il recherché pour se donner la sensation d’exister pleinement ? Le sport est-il toujours facteur de bonne santé ? Estil bon pour tous et toutes ? L’effort

34

Tester, évaluer et comparer ses performances

sportif est-il le miroir d’une société axée sur la performance, la compétition et le culte d’un corps pleinement maîtrisé ? L’amélioration des performances atteint-elle ses limites ?

LE SPORT, UN VASTE TERRAIN DE DÉCOUVERTES… N’attendez pas pour vivre une exposition qui sort des sentiers battus ! Venez explorer et expérimenter le sport sous toutes ses formes. Un programme riche en adrénaline dès 7 ans vous est proposé à travers 3 ateliers.

ATELIER : GESTES TECHNIQUES Tentez de reproduire des gestes techniques et comparez votre performance à celle d’athlètes expérimentés. Observez les différences entre ces deux gestes et intéressez-vous aux compétences requises pour effectuer le geste idéal. Au programme : dribble au basketball, enchaînement à la boxe anglaise, mou-

vement de fente en escrime, coup de pied au taekwondo et pivot en gymnastique rythmique.

ATELIER : ENTRAÎNEMENT FONCTIONNEL Vous souhaitez améliorer votre force, votre équilibre, votre agilité et d’autres aptitudes essentielles dans le sport et dans la vie courante en limitant les risques de blessures ? Essayez l’entraînement fonctionnel ! Pratiqué le plus souvent en salle, sur des tapis, l’entraînement fonctionnel est une méthode rapide et efficace qui permet de travailler les muscles profonds.

ATELIERS : FOOTBALL, ESCALADE, BIATHLON, BOXE ET TENNIS Essayez-vous à la course à ski et au tir, entraînez-vous au football en dribblant sur un tapis interactif et testez un sac de frappe connecté ! Evaluez votre service au tennis et empruntez des parcours d’escalade !

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES Découvrez les gigantesques apports du monde numérique et de la réalité virtuelle !

IMAGE NUMÉRIQUE ET MODÉLISATION DU MOUVEMENT L’image numérique offre un champ de représentation infini. Le geste peut ainsi être modélisé de différentes manières, allant de ses paramètres comme les accélérations des diverses parties du corps jusqu’à son origine, à savoir les forces exercées. Ces informations sont utilisées par les chercheurs pour analyser la performance motrice réalisée et les interactions avec le matériel sportif. Les modèles 3D générés par l’ordinateur permettent aussi des incrustations et des animations faciles d’utilisation créant une nouvelle génération de simulateurs pour visualiser et apprendre les gestes sportifs.

CAPTURE ET ANALYSE DU MOUVEMENT AU SERVICE DU SPORTIF La « motion capture » est un moyen de numériser les mouvements d’un objet ou d’une personne. Les gestes sportifs peuvent être ainsi saisis au vol, enregistrés et modélisés. Le plus souvent, le dispositif informatique utilise des caméras qui détectent les marqueurs placés sur le corps. Les récents systèmes de capture du mouvement et de mesures physiologiques donnent des informations sur les forces et contraintes « internes » de l’athlète pendant l’effort. Ces données permettent de mieux comprendre les facteurs de la perfor-

mance mais aussi ce qui est nouveau et prometteur : les risques potentiels de blessures.

DU MOUVEMENT HUMAIN AUX ÊTRES VIRTUELS La réalité virtuelle est également un moyen prometteur pour l’apprentissage sportif. Elle permet de répéter plusieurs fois rigoureusement la même situation, d’enrichir l’environnement d’informations ou de simplifier la tâche. De nouvelles recherches s’intéressent aussi à la biomécanique pour améliorer la simulation d’humanoïdes virtuels. Les sportifs peuvent alors s’entraîner contre ces adversaires infatigables dans des duels virtuels. Ces travaux intéressent les sportifs et les entraîneurs, mais aussi l’univers du multimédia, de l’architecture, de la chirurgie… A Lausanne, du côté du Musée Olympique, en parallèle à l’exposition permanente, « un Voyage à travers le Look des Jeux » vous montre comment les villes hôtes se présentent au monde à travers une scénographie mettant en lumière certains looks des Jeux particulièrement intéressants. Comment fabriquer et réussir une identité visuelle ? Corps en mouvement, dépassement de soi, performances et sport, science et société, à l’ombre du discobole, voilà nos deux coups de cœur francophones « expo de l’année 2018-20192020 gravitant autour du monde du sport » ; de belles visites et découvertes à vous toutes et tous. Lionel Saillen animateur EPS - HEP-VS https://animation.hepvs.ch/ education-physique

Pour aller plus loin Expo à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris www.cite-sciences.fr Expo au Musée olympique de Lausanne (visites scolaires) www.olympic.org/fr/musee/visiter/ offres-scolaires/designe-tes-jeux

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Echo de la rédactrice A vos agendas ! Si j’en crois mon agenda personnel, les événements (conférences, journées thématiques…) liés à l’école sont en constante augmentation. Ce constat, certes intuitif, car je n’ai pas de statistique officielle, traverse les branches et les degrés de la scolarité. Une chose est certaine, j’assiste à de plus en plus d’événements autour de l’école et j’y vois souvent bon nombre de mêmes visages. Quelquefois le public est nombreux, mais c’est un peu l’exception. Ici ou là, j’entends des commentaires d’enseignants disant que telle ou telle conférence aurait été profitable à des collègues, absents non pas parce qu’ils ne pouvaient pas venir, mais parce qu’ils ne se sentaient pas concernés par la thématique, alors que… Si je n’étais pas invitée pour relater cette variété d’événements, il est fort probable que je me limiterais à ma zone de confort et que je n’élargirais pas autant mes domaines d’intérêt. Je note que l’accueil à ces conférences, journées thématiques… est très bon, ni huppé ni sauvage. La difficulté, c’est évidemment de se motiver pour aller écouter des propos qui pourraient peut-être chambouler quelques a priori. Avec mon job, je me dis que j’ai de la chance. Vous aussi d’ailleurs, si vous franchissez le premier obstacle qui n’est, j’imagine, pas le même pour tous. Pour vous inciter à nourrir votre curiosité pédagogique, à bousculer vos idées reçues et à réseauter, je vous rappelle que Résonances propose un agenda en ligne, riche même si non exhaustif. https://bit.ly/2rXwNtK Nadia Revaz

35


> ÉDUCATION MUSICALE

Qu’entendez-vous, chers amis ?

Eduquer l'oreille à reconnaître les différents sons pour travailler sur la perception auditive

MOTS-CLÉS :AUDITION • ÉCOUTE DIRIGÉE Dans nos précédents articles, nous avons repris quelques notions sur l’expression et en particulier le travail du chant dans les classes. Nous poursuivons notre visite du PER en nous attardant sur le deuxième axe : la perception.

LES MOYENS « À VOUS LA MUSIQUE » Dans nos moyens romands la perception est traitée en deux avenues : l’audition et l’écoute dirigée. L’audition a pour objectif d’amener les élèves à être des auditeurs actifs, à éveiller et affiner leur perception auditive, exercer leur attention, former leur mémoire auditive et musicale. Les quatre paramètres du son sont abordés : hauteur, durée, intensité et timbre. Le timbre permet de distinguer des sons de même hauteur mais de « couleurs » différentes. Les élèves découvrent les différences d’intensités : piano, forte. Ils se familiarisent au mouvement sonore. Ils s’exercent aussi à frapper les temps d’une chan-

36

son, ce qui leur permet de reconnaître le tempo d’une musique en l’écoutant. L’écoute dirigée permet de découvrir quelques pièces descriptives du répertoire dit « classique ». Les élèves sont amenés à trouver le caractère d’une pièce de musique, à pouvoir reconnaître les instruments principaux de cette œuvre, à repérer et reproduire un rythme ou une mélodie simple en l’écoutant. « A vous la Musique », dans ces deux domaines de la perception, a une structure claire et complète. Les activités sont bien élaborées et pensées pour les élèves. Les pistes des CD sont intéressantes. Cette méthode est utile pour tous, surtout pour ceux qui sont moins à l'aise dans ce domaine1. Pour actualiser nos cours, nous pouvons aussi utiliser les nouvelles technologies pour apporter un plus et montrer, par exemple, un orchestre en train de jouer un extrait de ces pièces.

MÉTHODE Pour amener les élèves du premier stade de la perception (ouïr, entendre) à celui d’écouter (prêter l'oreille, manifester une intention d'écoute) et, pour terminer, comprendre (saisir un sens et des valeurs), il y a différentes étapes que l’enseignant doit mettre en place selon l’âge des enfants. La leçon d’éducation musicale amènera l’élève à verbaliser ses impressions et ses sensations auditives. Pour une première écoute les éléments subjectifs sont mis en avant : ce que je ressens (de la peur, de la joie) et je nomme le caractère, impression, atmosphère, genre, esthétique… Dans une deuxième écoute, les éléments objectifs sont abordés : ce que j’entends (le hennissement du cheval ou le timbre d’un instrument) et je définis la musique selon les critères des paramètres du son.

Il est important de faire deux écoutes différentes pour travailler ces deux aspects de la musique. Petit à petit l’auditeur se familiarise avec un vocabulaire musical de base : aigu/grave ; fort/doux ; long/court, lent/rapide ; chaud/froid ; saccadé/lié ; continu/discontinu ; tempo, accents… A l’heure où beaucoup de connaissances s’acquièrent par la vue, le développement de la perception auditive est un élément important de la construction des diverses capacités de l’enfant… et les cours de musique sont un moment privilégié pour y parvenir2. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes Le site de l’animation contient aussi de précieux renseignements pour le travail d’écoute. 2 Les concerts éducatifs proposés par le Conservatoire et l’Orchestre de la Suisse romande sont aussi des moments privilégiés. Les dossiers sont sur notre site. 1

Un peu de pub L’Association valaisanne des chefs de chœurs, AVCC, organise une formation le samedi 12 janvier 2019 à la Maison de la musique de Martigny Le thème de cette journée « Zélie Chansons : Des chansons en mouvement pour apprendre facilement ». Anne-Claire Rey-Bellet, auteur-compositeur et créatrice de ce matériel pour le cycle 1 animera cette rencontre. https://animation.hepvs.ch/ musique https://bit.ly/2PT8BGK

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES > PATRIMOINE

A la découverte du patois de la vallée du Trient

Le vocabulaire de l’école en patois

MOTS-CLÉS : FRANÇAIS • PATOIS • TEXTE • SON Ainsi que le souligne Gisèle Pannatier, présidente de la Fédération valaisanne des amis du patois : « La langue indigène de Salvan, un patois francoprovençal, figure au nombre des langues actuellement menacées. La nécessité de rassembler et de mettre en forme la documentation relative aux patois du domaine francoprovençal s'impose comme une urgence. » C’est cette mission que des passionnés du patois de la vallée du Trient ont décidé de mettre en œuvre pour les générations futures, notamment via un site internet contenant textes et sons. Une ressource intéressante à faire découvrir aux élèves à « l'èkoùla », et pas seulement dans les écoles de la vallée du Trient. Le site internet « Sauvons le patois de la vallée du Trient » comprend un dictionnaire en ligne (10’340 mots en patois), avec un moteur de recherche français-patois ou patois-français. Une fois le résultat trouvé, il suffit de cliquer sur l’icône du son pour entendre la prononciation du mot et de l’expression associée. Autre entrée possible, vous pouvez lire et/ou écouter

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Po pâ oublâ le tin pachó ! les histoires en patois mises en ligne avec leur traduction en français (« Mes souvenirs d’école », « La dernière institutrice », « Chalanfe »…), des poésies ou des fables (« La chèvre de Monsieur Seguin », « Le corbeau et le renard »…) des chansons, etc. Le site rassemble aussi des documents ethnologiques classés par thèmes (63 chapitres) autour du patois des Marécottes. L’un des chapitres rassemble les mots de vocabulaire en lien avec l’enseignement et l’instruction susceptibles d’éveiller la curiosité en classe. Il est par ailleurs possible de décou-

vrir les toponymes patois de la vallée du Trient et de l’Eau Noire. La grammaire du patois s’ajoutera prochainement au menu. A noter encore qu’un dictionnaire d’environ 800 pages réalisé par Li Charvagnou, l’Association des patoisants de Salvan à l’origine du site, paraîtra prochainement aux éditions sierroises « A la Carte » (bulletin de souscription et formulaire de commande en ligne). Nadia Revaz

Adresse du site www.patoisvalleedutrient.ch Vocabulaire en lien avec l’enseignement et l’instruction publique www.patoisvalleedutrient.ch/histoires/histoire_ecole.html

EN RACCOURCI Prix Enfantaisie

Edition 2019 Le Prix Enfantaisie (albums pour les 7-9 ans et romans pour les 10-12 ans) donne la parole aux enfants qui choisissent un livre qu’ils souhaitent célébrer parmi une sélection proposée. Le prix sera décerné au Salon du Livre de Genève 2019 (du 1er au 5 mai). Deux classes tirées au sort seront invitées à la remise du prix. www.isjm.ch/prixjurys/prix-enfantaisie

37


> DOC. PÉDAGOGIQUE

Documents autour des religions et de Noël En ce mois festif, la religion semble bien à propos. La Médiathèque Valais a récemment acquis des ouvrages didactiques sur cette thématique : CLERC, Sébastien. Parler de religion en classe : école, collège, lycée. Paris : Belin éducation, 2018 ROTA, Andrea. La religion à l'école : négociations autour de la présence publique des communautés religieuses. Zurich : Seismo, 2017 URBANSKI, Sébastien. L'enseignement du fait religieux : école, république, laïcité. Paris : PUF, 2016 LANTHEAUME, Françoise. Les religions à l'école. Paris : Karthala, 2015 GILBERT, Monique. Il était plusieurs « foi »: pour répondre aux questions des enfants sur les religions. Paris : Albin Michel, 2015

CÉLÉBRER LA MAGIE DE NOËL La Médiathèque dispose de collections variées pour insuffler l’esprit de Noël, dont des kamishibaïs. Ces théâtres d’images permettent de raconter des histoires à l’aide d'un cadre en bois dans lequel sont insérées des images. Ils sont empruntables  28 jours avec 5 prolongations possibles. Les enseignants trouveront notamment : JOUVE, Evelyne. Il s’appellera Jésus. (Kamishibaï biblique). Tournus : Passiflore, 2010 GEOFFROY, Pascal. Une bonne nouvelle est annoncée. (Kamishibaï Biblique). Tournus : Passiflore, 2010 CHAPEAU, Thierry. La légende du sapin. (Théâtre d’images). Strasbourg : Callicéphales, 2007

Kamishibaï biblique

LEONELLI, Andréa. Noël approche. (Théâtre d’images). Strasbourg : Callicéphales, 2006 VOISIN, Marie-Ange. Jack sur le chemin de Noël. Neuchâtel : H. Messeiller, 2004 Venez faire votre choix et de belles fêtes à tous ! Carole Premand

Pour en savoir plus www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

> ASSOCIATION

Enseignants sans frontière Enseignants sans frontières (esf) est une association suisse sans but lucratif, qui a pour objectif l'échange pédagogique entre enseignants de Suisse et enseignants de pays du Sud. Il s’agit de partager des expériences didactiques, de construire et d'expérimenter dans les classes des pratiques adaptées et susceptibles de conduire à des innovations. La collaboration avec les partenaires du Sud prend la forme de stages de formation sur le terrain de trois semaines pendant

38

trois étés consécutifs. Laurent Ducrey, Lydia Cheseaux et Pascal Joris sont les trois enseignants valaisans faisant partie du comité suisse. 2018 a marqué le lancement d’un nouveau cycle de formation esf sur 3 ans à Fatick. Le stage esf Fatick 2018 a réuni 73 enseignants de 5 pays différents et pour la première fois des instituteurs sénégalais provenant de 8 IEF (Inspection de l’Education et de la Formation) différents. Ces dernières années, plusieurs enseignants sont allés sur le terrain : Céline Bourgeois (2016), Cindy Petoud (2016-2017),

Frédéric Carron (2017), Laurent Ducrey (2015-2017), Lydia Cheseaux (2015-2016-2017-2018), Sandrine Gabioud (2018) et Shannon Saad (2018). Plusieurs savent déjà qu’ils seront présents au stage 2019. Et vous, êtes-vous tenté.e par l’aventure ? Un souper de soutien « Enquête mystère » aura lieu à Ardon au Hall Populaire le 26 janvier 2019. Si cela vous intéresse, vous pouvez vous inscrire par mail auprès de Laurent Ducrey : laurentducrey@gmail.com http://enseignantssansfrontieres.org

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Mémoire HEP-VS sur les problèmes multiplicatifs 90,00% 80,00%

MOTS-CLÉS : ÉTUDE CROISÉE • 9CO

70,00% 60,00% 50,00%

Dans le cadre de mon mémoire professionnel à la HEP de St-Maurice, je me suis intéressée aux élèves allophones et à leur intégration dans les cours de mathématiques en 9CO niveau 2. Le but de ce travail était d’observer si les difficultés rencontrées par les élèves allophones étaient ou non liées à leur manque de maîtrise de la langue de scolarisation, avec une focale sur les problèmes mathématiques issus du champ conceptuel multiplicatif, objectif de 8H censé être atteint en 9CO. Pour ce faire, 16 problèmes, testant un large spectre de situations multiplicatives selon la typologie de Vergnaud (1991), contenant ou non des variables linguistiques et permettant ou non trois analogies définies par Gvozdic & Sander (2018) – analogies de substitution, de scénario et de simulation – ont été proposés à 3 classes d’élèves de 9CO niveau 2 dans un CO du Valais central. Les élèves standards ont servi de comparatif afin de mettre en relief les erreurs et les difficultés rencontrées par les élèves allophones (voir tableau ci-dessus). Il s’est avéré, après analyse des résultats, que les objectifs de 8H concernant la résolution de problèmes issus du champ conceptuel multiplicatif n’étaient pas atteints par la plupart des élèves (taux moyen de réussite : 44% ; taux médian : 48% ; n=33). Comme attendu, les taux de réussite étaient inférieurs pour les élèves allophones (taux moyen : 16% ; taux médian : 11% ; n=9). Cependant, les difficultés rencontrées par ces der-

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00%

Elèves standards

Elèves allophones

Total

Comparaison du taux de réussite dans la résolution des problèmes entre les élèves standards et les élèves allophones sur 16 problèmes

niers ne pouvaient pas forcément être expliquées à l’aide des variables linguistiques dans les énoncés : contrairement à nos hypothèses de départ, celles-ci semblent n’avoir que très peu d’influence sur la réussite, bien que certaines, telles que les coréférences, soient plus dures à déchiffrer que d’autres, comme les anaphores définies par Kintsch & Rawson (2005). En revanche, la présence de nombres décimaux dans la donnée tend à mettre toutes les catégories d’élèves en situation d’échec. Mais si privilégier un travail avec l’ensemble des nombres naturels représente un avantage apparent, il n’est que peu envisageable pour l’enseignant de s’y restreindre et de ne pas étudier de problèmes mettant en jeu des nombres rationnels. Une piste de solution réside peut-être dans un autre résultat de notre étude : si la présence de variables linguistiques ne semble pas avoir d’influence sur

la réussite des élèves allophones, ces derniers se sont montrés particulièrement sensibles aux trois analogies de Sander. Leur présence dans l’énoncé les aide à résoudre le problème correctement. En découle une piste de remédiation et de soutien qu’il conviendrait de tester à l’aide d’une ingénierie qui reste à construire. Ainsi, la multitude de « backgrounds » des élèves allophones concernant leur scolarisation, les objectifs travaillés, les objectifs atteints... soulève la question de leur intégration dans notre société et leur réussite scolaire au vu de ces nombreuses variables souvent oubliées. Les cours spécialement adaptés aux élèves allophones que nous leur offrons en français ne pourraient-ils pas également s’élargir à d’autres branches pour leur donner un maximum de chance de réussite ? Célia Michellod larpem@hepvs.ch

Les références des travaux se trouvent dans le mémoire en ligne : www.hepvs.ch/recherche-developpement/memoires-hep-vs https://bit.ly/2Kv70BZ

39


> ÉCHO SECONDAIRE II

Science citoyenne avec le prix Nobel Jacques Dubochet INTERVIEW DE JACQUES DUBOCHET La curiosité est-elle le moteur de la science citoyenne ? A mon sens, il faut avoir cette sensibilité, cette curiosité de comprendre pour s’intéresser à tout et pas seulement à la science citoyenne. En ce qui me concerne, après avoir fait une psychanalyse, j’ai compris que la compréhension était pour moi l’ingrédient dominant dès mon enfance. Et aujourd’hui encore je vis d’essayer de comprendre. Ce n’est pas un enthousiasme particulier, simplement un besoin. Le prix Nobel Jacques Dubochet à Sierre

MOTS-CLÉS : SCIENCE-SOCIÉTÉ • SAVS Le 9 novembre dernier, la Société académique valaisanne (SAVs) a organisé pour ses 30 ans à la HESSO Valais à Sierre, une manifestation articulée autour de la science citoyenne, avec la présence du professeur Jacques Dubochet, scientifique suisse ayant reçu le prix Nobel de chimie 2017. La première partie était réservée aux étudiants des collèges et écoles de commerce et de culture générale (ECCG) du Valais. Ainsi que l’explique Emmanuel Reynard, géographe à l’Université de Lausanne et co-président de la SAVs, « avec ce fil rouge entre sciences et société, nous avons opté pour une manifestation pour le grand public, en nous intéressant plus particulièrement à l’un de nos publics cibles, à savoir les écoles. »

40

Après l’allocution d’ouverture de Jean-Michel Dayer, professeur honoraire à l’Université de Genève, et d’Hélène Gapany Savioz, adjointe du Service des hautes écoles qui représentait le Département de l'économie et de la formation, tous deux membres du comité de la SAVs, Jacques Dubochet a parlé avec humour de son parcours et de science citoyenne, évoquant en particulier l’équilibre fragile entre le « moi » et le « nous ». A la suite de son intervention, Barbara Strobl, de l’Université de Zurich, a présenté le projet « Hydrologie für alle, alle für Hydrologie ». Bernard Revaz, fondateur de MMOS Sàrl à Monthey, a pour sa part montré l’intérêt de l’intégration des sciences citoyennes dans les jeux vidéo. Pour la SAVs, cette rencontre avec les étudiants se prolonge via un concours, dont l’objectif est de contribuer à un projet de science citoyenne (sciences humaines et sociales ou sciences naturelles). Le prix de la SAVs sera remis en juin 2019.

En tant que premier dyslexique officiel du canton de Vaud, ancien professeur d’université devenu prix Nobel, qu’est-ce qui vous semble primordial pour insuffler la curiosité scientifique à l’école ? Pour moi, la science est quelque chose de très vaste et je parlerais plutôt de donner l’envie de comprendre. Dans ma scolarité, avoir fait un télescope avec mon professeur de travaux manuels m’a sauvé lorsque je me suis retrouvé à Trogen à 17 ans, après avoir été viré de mon école à Lausanne. Savoir que j’avais réussi à fabriquer un télescope m’a donné la confiance nécessaire pour surmonter les mauvaises périodes. Combien d’enseignants et d’élèves sont cadrés, mais en les empêchant d’être créatifs, on se prive de leur potentiel. Cette créativité se retrouve dans votre CV dont les médias ont tant parlé… Je trouve que c’est un scandale que mon CV, avec une touche décalée, ait

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES fait scandale. Je perçois cela comme le symptôme d’une société qui est anti-créativité et qui cultive la normalité. Pour éviter que les jeunes ne soient attirés par les choses simples et pour qu'ils cherchent à comprendre le monde dans sa complexité, il faudrait accorder une place plus grande à la créativité. La science citoyenne pourrait-elle être une accroche ? Assurément, parce que là les jeunes font de la vraie science, avec ses complexités, ses difficultés et ses lenteurs. La science citoyenne, comme elle a été traitée par la Société académique valaisanne, me paraît être un outil magnifique pour favoriser une compréhension scientifique et être en même temps citoyen. Accéder à la complexité de la science est parfois difficile, aussi ne faudraitil pas davantage de vulgarisation ? Vous avez en partie raison, mais il s’agit de ne pas oublier que la vulgarisation est difficile parce que la science est complexe. En rigolant, je raconte que j’ai inventé l’eau froide, mais pouvoir apprécier tout le chemin des recherches pour arriver à découvrir le procédé de vitrification de l’eau, c’est beaucoup plus compliqué. Avec certains médias et le web, on prétend qu’on a compris, alors que cela prend du temps et nécessite des efforts. Aujourd’hui se pose la question de l’expertise dans les différents domaines, surtout avec les « fake news ». Dans le monde scientifique, la notion d’erreur, avec l’image du chercheur qui peut se tromper, semble davantage admise qu’à l’école. Estce un leurre ? Notre système scientifique tolère très mal l’erreur et privilégie la compétition. Dans les publications, on évoque seulement les réussites. Tout au début de ma carrière, avec mon collègue de Munich nous avons fait une découverte qui s’est révélée fausse. Nous avions heureusement trouvé notre erreur par nous-

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

mêmes et publié un correctif. Assez récemment j’ai retrouvé mon ami de l’époque et nous avons voulu réécrire l’histoire de cette catastrophe poussée par l’ambition. Ce texte a été refusé par une grande revue et quinze jours plus tard, le prix Nobel changeait tout. Au final, notre texte n’a pas été publié dans la revue sollicitée initialement qui avait évidemment changé d’avis, mais dans PLoS, sous le titre Ups and downs in early electron cryo-microscopy.

«Et aujourd’hui encore je vis d’essayer de comprendre. » Vos propos mettent en avant la notion de collaboration et l’importance de l’équilibre entre le « je » et le « nous ». Pourquoi est-ce si essentiel à vos yeux ? A Heidelberg, j’ai eu la chance d’être dans une structure qui exigeait la collaboration. J’ai aussi bénéficié de conditions extrêmement favorables à l’Université de Lausanne. Ce mode collaboratif n’est hélas pas très courant et pourtant c’est fondamental. Dans un concert, est-ce l’instrumentiste ou l’ensemble qui nous fait aimer la musique ? L’un et l’autre sont

importants, donc le « je »et le « nous » doivent se jouer ensemble et c’est pour cela que cette relation fragile et complexe constitue le fil rouge de mon livre « Parcours ». Propos recueillis par Nadia Revaz

Extrait de son CV « Puis, nous sommes allés vivre dans la “grande ville” de Sion, et enfin dans la “mégapole” de Lausanne, où j'ai dû trouver mon chemin - non sans difficulté - à travers le labyrinthe d'un système d'éducation plus conventionnel. » Jacques Dubochet in Parcours (Editions Rosso, 2018)

Pour aller plus loin Société académique valaisanne www.savs.ch Site de l’Unil sur Jacques Dubochet www.unil.ch/dubochet Crowdwater https://crowdwater.ch/de/ schulmaterial-2 MMOS, start up suisse qui mêle jeux vidéo et sciences www.mmos.ch Sciences et cité www.science-et-cite.ch

Emile, Nadine et Perrin Commentaires d'étudiants du Lycée-Collège de la Planta à Sion (classe de 3G) A propos de la science citoyenne Perrin : « Avec ces présentations, nous avons eu des exemples concrets et inspirants de science citoyenne. » Nadine : « Cela m’a particulièrement intéressée de voir comment la science pouvait être intégrée aux jeux vidéo. » Emile : « La partie sur les jeux vidéo mettait en lumière l’intérêt de cette vaste base de données scientifiques avec tous les joueurs, mais la présentation liée à l’eau, hélas en allemand, était certainement aussi très riche. » A propos de la rencontre avec Jacques Dubochet Perrin : « L’intervention de Jacques Dubochet était courte, toutefois en repensant à ce qu’il a dit, il nous a fait comprendre que la science nous concernait tous en tant que citoyens. » Nadine : « Je trouve qu’il n’a pas eu assez de temps pour parler et expliquer sa pensée, mais il nous a montré la force de sa personnalité. » Emile : « Ce qui a retenu mon attention, c’est lorsqu’il a dit que le prix Nobel devrait plutôt mettre en avant des groupes de personnes que des individus. »

41


> CPVAL

Incitation au capital à la retraite ? MOTS-CLÉS : TAUX DE CONVERSION • RENTE

L’espérance de vie s’allonge. Les taux de conversion sont élevés et les rendements sont au plancher. Ces éléments incitent bon nombre de Caisses à pousser fortement au retrait de l’avoir épargne sous forme de capital. Est-ce bien une bonne solution ? Aujourd’hui le taux de conversion à 65 ans de 6,8% est élevé. Ce taux ne s’applique toutefois qu’à la partie obligatoire du 2e pilier. Pour les parties de salaire dépassant CHF 84'600.-, les Caisses peuvent décider elles-mêmes à quel taux de conversion elles transforment en rente l’avoir de vieillesse de leurs assurés. Cependant, pour que les rentes versées aujourd’hui sur la base de taux de conversion trop élevés puissent continuer à être financées, il faudrait que les Caisses génèrent un rendement durable de plus de 4%. Ce qui est presque impossible, compte tenu des niveaux atteints par les divers marchés financiers. Et comme, en même temps, l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, on assiste de tous côtés à des baisses des taux de conversion.

PRÉLEVER UNE PART EN CAPITAL ? Dans les cas de Caisses dites enveloppantes, du type de CPVAL, (part obligatoire et surobligatoire combinées dans un plan de prévoyance), les taux de conversion tendent vers 5% à 65 ans. Voire moins encore. Conséquence : une rente moins élevée pour tout le reste de la vie de rentier. Selon les dispositions de la LPP, les assurés ont le droit de retirer

42

Il faut, à un stade très précoce, évaluer les avantages et les inconvénients d’un retrait de capital.

jusqu’à un quart de leur avoir de vieillesse en capital. Le règlement de certaines Caisses prévoit même que, dans la partie surobligatoire, l’entier du capital peut être prélevé. Ceci est avantageux pour les Caisses car elles peuvent ainsi transférer sur l’assuré le risque de « longévité ».

et calculer pour combien de temps le capital et les revenus qu’il génère suffiront.

« Il est important d’établir un plan financier pour la période qui suit la fin de l’activité professionnelle. »

Le retrait en capital offre cependant également des avantages : ce montant n’est imposé qu’une seule fois, à un taux préférentiel, séparément des autres revenus, tandis que la rente est taxée à 100% comme revenu. Dans le cas d’un faible taux de conversion, un retrait n’est donc pas forcément un désavantage. Car l’assuré peut placer son capital selon ses choix.

Raison pour laquelle de nombreuses Caisses obligent leurs assurés à un retrait en capital. A eux d’investir judicieusement l’avoir de vieillesse ainsi retiré afin de le protéger à long terme contre l’inflation et la dépréciation. Autre souci : les assurés doivent estimer eux-mêmes leur espérance de vie

CPVAL se situe à mi-chemin entre ces diverses pratiques, puisqu’un retrait en capital n’est autorisé qu’à concurrence au maximum du quart de la prestation de libre passage ou du capital épargne. Cette pratique permet de bénéficier d’une part des avantages d’un retrait en capital ainsi que

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES des avantages d’un paiement régulier et viager d’une rente de vieillesse.

PLANIFIER ASSEZ À L’AVANCE Le choix de la rente est donc intéressant pour une personne qui a une très longue espérance de vie, inexpérimentée en matière d’investissement et sans autres revenus pour couvrir ses dépenses courantes. Il est donc important d’établir un plan financier pour la période qui suit la fin de l’activité professionnelle. Il faut d’abord calculer la somme nécessaire pour couvrir les dépenses courantes et les objectifs des 5 premières années après la retraite. Cette partie des avoirs doit être investie à faible risque. Le capital

requis à moyen et long terme peut alors être placé de manière plus stratégique avec un risque plus élevé. Il faut, à un stade très précoce, évaluer les avantages et les inconvénients d’un retrait de capital et demander, en détail, à sa Caisse quels sont les possibilités et les délais à observer. De nombreuses Caisses de pensions exigent le respect de préavis de plusieurs années pour un versement en capital. Dans notre Caisse un préavis de 3 mois avant d’atteindre l’âge de retraite ou avant une éventuelle retraite anticipée est requis pour informer du choix souhaité. Une telle demande est irrévocable. Pour être

valable, l’accord écrit du conjoint est indispensable en cas de mariage ou de PACS.

CONCLUSION Il n’y a pas de bonne solution entre une prestation de retraite sous forme de rente ou de capital. La situation financière et l’état de santé de chacun sont déterminants pour faire son choix. Pour trancher au mieux entre « rente » et/ou « capital », consulter un expert en prévoyance est vraiment à conseiller. Patrice Vernier

www.cpval.ch

EN RACCOURCI Construire ensemble l'école de demain

Documentaire Les Fourmis Les Fourmis, construire ensemble l'école de demain est un documentaire sur l'innovation scolaire et les espaces d'apprentissage en France visible en ligne ou via des projections organisées. C'est le fruit d'une année de tournage au cœur d'écoles publiques et privées, pratiquant tous types de pédagogies, afin de comprendre comment ces enseignants ont changé l'aménagement de leurs classes pour faire évoluer leur pédagogie. Si Louise Michaud s’est lancée dans ce projet, c’est en tant qu’étudiante en architecture s’occupant plusieurs

heures par semaine de trois jeunes enfants, dont un petit garçon atteint de trisomie 21. Sur le site participatif de ce projet, différentes écoles (classe flexible, école démocratique…) et des rencontres sont présentées en vidéos. http://projetlesfourmis.weebly.com Filles & Garçons : tous les possibles

Suggestions de lectures pour la jeunesse Les livres, les films et autres supports de fiction destinés aux enfants peuvent véhiculer des

représentations très stéréotypées et genrées des rôles dévolus aux personnages féminins et masculins – souvent bien plus figés et restrictifs que ceux que la société actuelle encourage. L’Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM vient de publier une bibliographie commentée présentant des livres dont les héroïnes et les héros sont libres d’être qui ils sont, indépendamment de leur genre. Cette bibliographie est un outil pour les adultes « passeurs de livres », désireux d’élargir les possibles des enfants. https://isjm.ch/ publications/ bibliographies

>  PU B LICITÉ

La production suisse de l’électricité en 2019 Une excursion pour les enseignantes et les enseignants Du 8 au 11 juillet 2019 les enseignantes et enseignants ont l’occasion d‘approfondir leurs connaissances en compagnie de producteurs d‘électricité.

Informez-vous sur place sur: la photovoltaïque l‘éolien l‘hydroélectrique la biomasse

le nucléaire la recherche dans le laboratoire souterrain le dépôt intermédiaire pour les déchets radioactifs les projets de géothermie

Les frais complets durant le voyage sont pris en charge par l’organisateur. Pour plus d‘informations, veuillez visiter le site www.kkg.ch ou envoyer un email à besucher@kkg.ch

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

43


Langue 2 – Langue 3: Tests de placement Comme proposé ces dernières années, les enseignants concernés par une formation langagière ou souhaitant valider leur niveau langagier se voient proposer un test de placement, le mercredi aprèsmidi, aux dates suivantes :

Les inscriptions à ces tests se font via www.hepvs.ch > formation continue > tests de placement. Service de l’enseignement Animation HEP

2018/ 2019 Langues

Dates

Lieux

Délai d’inscription

L2

20 mars 2019

St-Maurice

13 mars

L3

19 décembre 2018

St-Maurice

12 décembre

Dates de réserve en cas de demandes tardives Test de placement en L2 (allemand) ou L3 (anglais)

Langues

Dates

Lieux

Délai d’inscription

L2

5 juin 2019

St-Maurice

29 mai

L3

22 mai 2019

St-Maurice

15 mai

EN RACCOURCI Maturité spécialisée

Positionnée avec succès en l’espace de 10 ans Les écoles de culture générale et la maturité spécialisée se sont positionnées avec succès dans le système éducatif suisse. Aujourd'hui, environ 5 % des jeunes en fin de scolarité obligatoire optent pour une formation dans une école de culture générale. Depuis 2010, le nombre de certificats de maturité spécialisée a doublé, passant de 1461 à 3009. La révision du règlement de reconnaissance et du plan d'études cadre, que la CDIP (Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique) vient de terminer, marque une nouvelle étape

44

dans la consolidation de cette voie de formation. www.cdip.ch Rapport cantonal

Rapport cantonal sur les hautes écoles 2018

Digitalisation dans le domaine des hautes écoles Dans un contexte international globalisé, un monde du travail

en constante mutation et de plus en plus digitalisé, comment couvrir les besoins croissants en personnel qualifié et faire avancer le progrès technique ? Les missions d’enseignement et de recherche des hautes écoles sont mises aux défis de la digitalisation, thème du quatrième rapport annuel sur les hautes écoles, publié par le Service des hautes écoles. www.vs.ch > Communication et médias > 27.11.2018

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


i NFOS SE

Examens cantonaux 2019 au cycle d’orientation FRANÇAIS FRANÇAIS 1 / LANGUE ÉCRITE L’épreuve Français 1 de langue écrite 2019 portera sur les objectifs d’apprentissages du PER, langue 1, cycle 3. Elle sera composée de 3 parties, dont chacune vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2019, et totalisera 60 points.

Partie 1 Production de l’écrit (PE) (90 minutes, 20 points)

Partie 2 Compréhension de l’écrit (CE) (45 minutes, 20 points) L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de textes annoncés ci-dessous.

PE 11NI et 11NII CE

L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de textes annoncés ci-contre.

FRANÇAIS 2 / LANGUE ORALE

Production de l’oral (20 points) L’épreuve Français 2 de langue orale 2019 portera sur les objectifs d’apprentissages du PER, langue 1, cycle 3. Elle totalisera 20 points et vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2019. Elle portera sur les regroupements de genres et genre de texte annoncés ci-contre.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

11NI et 11NII

PO

11NI

Regroupements de genres le texte qui raconte le texte qui argumente

Regroupements de genres le texte théâtral le texte qui raconte

Regroupements de genres le texte qui transmet des savoirs

Une dizaine de points de fonctionnement de la langue seront en principe répartis dans les Partie 1 / Production de l’écrit et Partie 2 / Compréhension de l’écrit. Genres de texte le récit fantastique le sujet de société

Genre de texte le dialogue théâtral le récit réaliste

Genres de texte le prospectus sur un lieu

le texte qui argumente le texte qui transmet des savoirs

11NII

Partie 3 Fonctionnement de la langue (30 minutes, 20 points)

le prospectus sur un lieu

le texte qui argumente le texte qui raconte

Des informations complètes sur le contenu et le déroulement de l’épreuve de Production de l’oral seront transmises aux enseignant.e.s en février 2019.

45


CYCLE D’ORIENTATION – ALLEMAND

Informations relatives aux examens cantonaux 2019

Structure de l’examen et pondération (CECRA2+-B1) 11CO N1 = A2+B1 11CO N2 = A2 Hören Compréhension Orale (C.O)

Compétences Productives (SP-SC-FA)

Schreiben Expression Ecrite (E.E)

Comprendre, interpréter ou décoder un ou plusieurs types de message

Compréhension globale et détaillée Questions/réponses en français Plusieurs types de messages

Compétences Réceptives (HV-LV)

Lesen Compréhension Ecrite (C.E)

Sprechen Expression Orale (E.O)

Trois parties: A: parler en continu

Critères d’évaluation définis précisément (CECR) (A2-B1)

Ecrire/répondre à un message Rédiger un discours simple (semi-dirigé)

B: questionsréponses C: discussion sur un thème donné

Distribution des points

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

12.5 points (25%)

TOTAL: 50 POINTS

Plan d’étude: répartition des unités

11CO

niveau 1

geni@l A2 / E11-E15, B1 / E1+ E3 + E5

niveau 2

geni@l A2 / E8-E15

L’examen écrit se compose de 2 parties (Lesen + Schreiben) et se déroule sur 45 minutes. La partie «FA» est intégrée dans le Schreiben. Annonce des thèmes

Organisation L’examen oral se déroulera en 2 phases: Hören: un ou plusieurs types de message; durée maximale 30 minutes.

46

Sprechen: deux élèves en interaction et deux examinateurs (10 minutes de préparation et 10 minutes de passation). La prise de notes sous forme de mots-clés est autorisée pendant la préparation.

Pour les 11CO, l'examen porte sur les thèmes abordés en 10CO et 11CO.

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


i NFOS SE MATHÉMATIQUES Comme les années précédentes, l’examen cantonal de mathématiques du CO comportera deux parties. Quelques rappels toutefois : Le temps total maximum réservé à cet examen est de 120 minutes (45' + 75'). Un exercice de recherche, intégrant

SCIENCES 11CO L’examen cantonal 2019 portera sur les thèmes de la répartition annuelle cantonale du PER. Il comportera deux parties :

en particulier les éléments pour la résolution de problèmes et les attentes fondamentales qui en découlent (cf. PER MSN 31 à 35), sera présent dans la deuxième partie de l’épreuve. Un « compte rendu » de cette recherche sera demandé aux élèves. En principe, les épreuves seront ainsi présentées :

une partie écrite de 45 minutes (35 pt) ; une partie pratique et individuelle de 20 minutes (10 minutes de préparation + 10 minutes de passation) (10 pt).

11CO Niveau I

11CO N1 / N2 : 1 re partie 45 minutes (avec calculatrice, sans aide-mémoire) 2 e partie 75 minutes (avec calculatrice et aide-mémoire) L’animation des mathématiques au CO (Mathieu Jeandroz) se tient à votre disposition pour tout complément d’information.

La proportion des thèmes est donnée par la table de spécification cidessous .

11CO Niveau II

28% pour l’objectif MSN35 (démarche scientifique)

37% pour l’objectif MSN35 (démarche scientifique)

25% pour l’objectif MSN36 (phénomènes naturels et techniques)

42% pour l’objectif MSN36 (phénomènes naturels et techniques)

47% pour l’objectif MSN38 (diversité vivant)

21% pour l’objectif MSN38 (diversité vivant)

Les informations permettant une bonne planification de l’examen pratique se trouvent sur le site https://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature. Les quatre expériences de l’examen cantonal seront communiquées aux enseignants deux semaines avant l’examen.

Service de l’enseignement

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne

47


i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

is « Il suff it parfo e gest d'un mot, d'un u pour insuffler d rce courage et la fo t » d'aller de l'avan Jane Nelsen in sitive La disc ipline po

L'adresse du mois Fondation Centre suisse de pédagogie spécialisée Avec une rubrique Ecole et intégration dans les Thèmes de la pédagogie spécialisée. www.csps.ch/themes

Réseau romand des bibliothèques (RERO)

Mutation en un centre de compétences Les directrices et directeurs de l'instruction publique des cantons de Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel et Valais, constituant au sein de la CIIP l'autorité de tutelle du Réseau romand des bibliothèques, ont décidé d'une transformation progressive de RERO, d'ici fin 2021 au plus tard, en centre de compétences sous la forme d'une fondation de droit privé et d'intérêt public. Celle-ci fournira aux bibliothèques et médiathèques cantonales, municipales, patrimoniales, juridiques et scolaires intéressées un nouveau système numérique de gestion de leurs collections, de leurs abonnés et des transactions de prêt, autour d'un catalogue collectif. www.ciip.ch > Actualités

Bibliothèque numérique de la SPVAL

Documents DYS L'AMES (Association des maître.sse.s de l'enseignement spécialisé du VS romand) encourage tous les enseignants spécialisés à déposer leurs documents adaptés pour les DYS dans la Bibliothèque Numérique de la SPVal, en précisant « DYS » dans le titre du fichier. Les enseignants généralistes sont invités à faire de même. http://cn.bibnumerique.com www.spval.ch/actualites/bulletin-infos-spval-denovembre-2018

Portail suisse de l’orientation Intelligence artificielle

Master en Valais L’Etat du Valais lance un master en intelligence artificielle inédit s’inspirant du système suisse de l’apprentissage en alternance. Le Canton du Valais, par son Service des hautes écoles, UniDistance et l’Institut de Recherche Idiap à Martigny investissent 1.3 million de francs sur quatre ans pour le lancement de cette nouvelle formation qui s’adresse aux détenteurs d’un « bachelor in computer science » (ou assimilé). www.vs.ch > Communication et médias > 20.11.2018 https://master-ai.ch

Deux tests d’intérêts en ligne Le portail officiel suisse d’information de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière (www.orientation.ch) a mis en ligne deux tests : le Test d’intérêts pour les études TIPE et les nouveaux Questionnaires métiers. Le TIPE s’adresse principalement aux gymnasiens qui désirent savoir quelles filières d’études correspondent à leurs intérêts. Les Questionnaires métiers permettent aux élèves de l’école obligatoire de vérifier leur intérêt pour une profession CFC ou AFP. www.orientation.ch/dyn/show/4069 www.orientation.ch/dyn/show/2693

Ecole d’agriculture

Convention de partenariat avec la France L’Ecole d’agriculture de Châteauneuf a signé un accord avec une école d’agriculture de Bretagne, en France (Lycée de Bréhoulou). Cette convention doit permettre l’échange d’étudiants et de savoirs entre les deux pays. Des stages professionnels dans les deux établissements sont prévus pour stimuler l’échange d’idées innovantes et enrichir les formations des étudiants. www.vs.ch > Communication et médias > 22.11.2018

48

Résonances • Décembre 2018 Mensuel de l’Ecole valaisanne


IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

RESTER CONNECTÉ Accès aux numéros archivés en ligne 1. Sur www.resonances-vs.ch, cliquer sur le no désiré dans la rubrique Archives depuis 1854 2. A l’invite, entrer votre nom d’utilisateur = le numéro d’abonné 3. Entrer le mot de passe unique: Reso2016 Les numéros, sauf les derniers, sont accessibles en libre accès. Sur le site, vous avez aussi la possibilité de découvrir les enrichissements audio ou vidéo, de consulter l'agenda ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne.

Conseil de rédaction Albert Roten, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – http://avep-wvbu.ch Yviane Rouiller, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Accès à l’application Résonances sur tablette ou smartphone 1. Télécharger l’app sur App Store ou sur Google play 2. Entrer le nom d’utilisateur unique: Reso2016 3. Entrer le mot de passe = le numéro d’abonné

S’ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel: Fr. 40.– Prix au numéro: Fr. 6.– Tarif étudiant HEP-VS Fr. 10.– Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier: DEF / SE, Réso­nances, place de la Planta 1, case postale 478, 1951 Sion.

QR code

Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com


W W W.L A J O I E D E L I R E .C H

À l’occasion de la sortie des deux premiers ouvrages de La petite bibliothèque de Corinna, aux Éditions La joie de lire, La Liseuse vous invite à venir rencontrer les illustratrices

Adrienne Barman

et Vamille (alias Camille Vallotton)

ainsi que l’écrivain Blaise Hofmann. Pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre de cette grande écrivaine valaisanne !

L I B R A I R I E L A L I S E U S E , R U E D E S V E R G E R S 14, 1950 S I O N

© illustration tirée de Légendes et Mystères des montagnes, d’Adrienne Barman

SOIRÉE SPÉCIALE S. CORINNA BILLE À LA LIBRAIRIE LA LISEUSE SAMEDI 15 DÉCEMBRE À PARTIR DE 16H

Avec le soutien de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin - CIIP


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.